[Jeu] Six mots → Un paragraphe

[Lunaspes]

livre, lettre, espoir, arbre, chaise, garçon

J'étais tranquillement appuyée contre un arbre, un livre ouvert sur mes genoux. Une brise agréable secouait mes cheveux doucement, et prise dans le moment, je fermais les yeux et rejetais la tête en arrière jusqu'à ce qu'elle repose contre l'écorce rugueuse. Je sentit une présence, et mes yeux tombèrent sur un garçon en face de moi. Sa posture et son air gêné indiquaient clairement qu'il était mal à l'aise, ainsi fixé. Pourtant, son regard était rempli d'un espoir qui fit battre doucement mon cœur. Alors que j'allais l'interpellé, il me tendit brusquement une lettre, et s'enfuit en courant. Je compris alors ce que devait contenir cette fameuse lettre, à présent tenu fermement entre mes mains, et je sentis mes joues brulés, tandis qu’un sourire fleurissait sur mon visage. Et le soir même, ce petit morceau de papier reposait, déplié, sur une chaise en bois, comme une relique précieuse.

hiver, froid, train, guerre, départ, amour

[beedonkadonks]

Hiver, froid, train, guerre, départ, amour.

Causant d'énorme dommages autant dans les rangs finlandais que russes, la guerre d'Hiver, qui éclata en mille-neuf-cent-trente-neuf, fit périr avant l'heure plus d'amours naissants que nécessaire.
Les jeunes soldats qui s'enrôlaient alors, poussés par l'admiration qu'ils décelaient dans les yeux de leurs promises plus que par les incessantes promesses d'héroïsme et de gloire des chefs d'états, hâtaient leurs départs vers ce qu'ils croyaient une victoire assurée.
S'agitaient alors, sur le quai de la gare, les petits mouchoirs amidonnées aux larmes des épouses, malgré tout fières de leurs maris.
Trop souvent premier acte d'un court récit épistolaire, la, scène du train et ses airs patriotiques, était en fait un allé direct vers les cieux. Où les jeunes soldats le coeur rendu froid par les massacres qu'ils avaient entraperçus étaient malgré tout accueillis comme les héros de cette guerre sans fin.

Astérix, Curiosité, folle envie, Gavroche et polystyrène.

[Malau-book]

Astérix, curiosité, folle envie, Gavroche et polystyrène

Mon frère lisait comme toujours. Surement une de ses BD Astérix, qu'il a du lire une centaine de fois. Par curiosité j'ouvrais la porte avec autant de discrétion que possible pour ne pas le déranger. Ma supposition s'était confirmée, il la lisait. Ses BD étaient toutes rangées soigneusement dans un carton qu'il n'avait jamais voulu déballer depuis notre arrivée, il y a maintenant six ans. Elles étaient entourées de polystyrène pour ne pas qu'elles s’abîment. Nicolas avait maintenant quatorze ans et pourtant il ressemblait toujours à un petit garçon, d'un style différent, toujours habillé à la Gavroche. Il était bien comme ça. La folle envie de le voir grandir ne m'avait jamais traversé l'esprit. Je ne voulais pas qu'il grandisse.

Evier, sordide, plaie, abricot, futur.

[leaszecel]

Je vis le filet de sang, dilué par l'eau, couler dans l'évier en inoxe. Je trouvais cette vision bien sordide. Une femme en sang, au dessus d'un grand évier taille industrielle dans un genre de grand entrepôt, j'espère que l'odeur de sang séché m'indique juste que c'est un ancien abattoirs... Le minuscule miroire me renvoya une image de moi qui me fit grimacer: lèvre fendue, joue bleue,nez en sang... ma plaie à l'arcade, elle, était très minime. Je m'écroulais la tête entre les mains, me demandant comment je pourrais m'en sortir cette fois-ci... non. Pas comment mais si. Pour la première je n'arrive pas à envisager un futur.Un éclat orange attira mon attention, je pris en main ce que j'avais d'abord pris pour un petitabricot. En y regardant de plus près je reconnu la petite boule creuse ou Jill avait gravé: "Forte Jeeny" Je souris à travers mes larmes. Je me souviens, le jour où elle me l'avais offert, je lui avais lancé à la figure en lui hurlant "Je suis mince, MINCE!" Après ça disparition, elle ne m'avait plus quittée. Je prend enfin pleinement conscience de tout ce que renferme ces mots et remercie mentalement Jill. Je me secoue donc et sens la fou ce torpeur se dissiper. Je ne sais pas comment, mais je dois m'échapper. Ou sinon cette petite boule n'aura plus aucun sans.

papillon,tronçonneuse, poisson-chat, bougie, réverbère, acerbe

[Poupounie]

Je regarde au loin. Le vent souffle dans mes oreilles, décoiffe mes cheveux. Je soupire et repense à la dernière personne que j'ai vu avant de m’enfuir : "Suis le cour d'eau et traverse la forêt, tu trouveras une petite chaumière. Frappe à la porte et demande de l'aide. Ces gens là t'aideront".
Je ne sais pas quoi faire, plus je réfléchis, plus j'ai peur de ce qui va m'arriver si je raconte mon secret. Mais je sais que ce n'est pas possible de faire machine arrière maintenant. Je jette un coup d’œil dans l'eau brillante sous ce soleil radieux. Quelque chose attire mon attention : un poisson-chat nage calmement. Je me met à rigoler, comment est-ce possible que la nature puisse créer des choses magnifiques comme horribles. Un goût acerbe m'envahit la bouche. Comment ont-ils pu nous faire ça !

Les souvenirs m'emportent. Je suis dans la rue, éclairée par la lumière du seul réverbère présent dans ma rue. Je marche vite. Je suis en retard. Mon ami m'attend mais je ne pouvais pas partir plus tôt. Ma mère avait besoin de moi. Vite, plus vite. Je n'aime pas cette rue, elle est trop sombre. Je tourne la tête et regarde dans la petite maison de la vieille Mary, devant sa porte, toujours une bougie allumée. Je n'ai jamais voulu lui demandé pourquoi, elle me fait trop peur, on dirait une sorcière. Je sais je suis peut-être un peu stupide mais c'est comme ça. Vite plus vite. Il ne faut pas que je perde de temps. Quand il m'a appelé il voulait me dire quelque chose d'important, il avait l'air inquiet, et moi je suis en retard. Comme toujours d'ailleurs. J'arrive au bout de la rue, le trottoir est toujours sale, rien à changé, pour l'instant. Je tourne à droite, pour aller dans le petit parc. Il est là, il m'attend. Je m'émerveille devant sa beauté mais je croise son visage et un frisson de terreur m'envahit. Je n'ai jamais vu une telle expression dans ses yeux. Je cours maintenant.
"-Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?"
Ma voix est pressante, je veux comprendre.
Il secoue doucement la tête et me dit :
"-Tu dois partir."
Je reste blême, je ne comprends vraiment pas le sens de ses paroles. Je veux des explications.
C'est la que la vérité sort de sa bouche, " ils te cherchent, Paula. Ils te veulent comme ils ont eux ma soeur. J'imagine que tu sais pourquoi..."
Tout à coup je comprends. La soeur d'Adam pouvait faire de la télékinésie, je le peux moi aussi. Elle m'a tout appris sur comment contrôler mon pouvoir. Elle a disparue il y a maintenant trois mois. On ne sait pas ce qui lui est arrivée. Seulement que des gens sont arrivés chez elle un jour, qu'on ne l'a pas revue après. La vieille Mary dit qu'elle a entendue des bruits de tronçonneuse mais tout le monde sait qu'elle n'a pas toute sa tête. Je ne veux pas quitter Adam mais il me traîne de force vers la rivière, me montre du doigt un chemin que je n'avais jamais remarqué.

Un papillon passe devant mes yeux, il est temps pour moi de repartir.

Rosée (du matin), cheminée, écriture, rideaux, s'accaparer, noisette

[LizzieB]

Je regardai la noisette de beurre fondre sur ma tranche de pain avant d'en prendre une bouchée. Pas fameux. Pas fameux du tout.

Ces derniers temps, il était difficile de trouver du bon pain dans les boulangeries. Je me forçai tout de même à avaler, mais repoussai mon assiette, incapable de me résoudre à en prendre une autre bouchée.

Je me levai pour tirer les rideaux du salon. Le sol était recouvert d'un givre blanc et cristallisé. Ce qui aurait été de la rosée en juin, le froid d'octobre l'avait gelé.

Mon voisin d'en face avait déjà commencé à chauffer sa maison; de la fumée s'élevait de sa cheminée et montait dans le ciel, se mêlant à la grisaille ambiante. Je n'avais jamais compris cette obsession qu'il avait de chauffer avec un poêle à bois. Pour l'amour, nous étions en 1939, l'ère de la modernité ! Pourquoi s'accaparer d'articles d'un autre âge ?

Je détournai la tête et mon regard se posa sur ma bonne vieille machine à écrire qui m'attendait sagement sur mon bureau. Ah, l'écriture ! Elle était ma passion! Si seulement je pouvais en vivre, m'y consacrer entièrement... !

Allons, allons, Gaby, me sermonnai-je. Laisse tomber tes rêves utopiques et retourne travailler.

Je m'assis à ma chaise, pianotai sur la table en relisant mes dernières phrases. Au bout d'une demi-heure, mon article était prêt. Je tapai mon nom avant de sortir la feuille de la machine :

Gabrielle Roy

Parchemin, gratte-ciel, Monet, cactus, bulle, empire

[charly09]

Parchemin, gratte-ciel, Monet, cactus, bulle, empire


Il vivait dans sa bulle comme dans un empire, roi tout-puissant qui décidait du bien et du mal, et punissait d’un regard à peine appuyé quiconque osait le défier. Il était cet enfant tyrannique, un peu étrange, dont la seule volonté tenait lieu de loi, incapable d’ordinaire ou de simple quotidien. D’un cactus au jardin il faisait un gratte-ciel, d’une simple note pour les courses un parchemin mystérieux, d’un tableau banal égayant la cuisine un Monet volé … Mais cette voix nouvelle, perçante, odieuse, menaçait la carapace légère et bientôt, il le savait, son monde tout entier pourrait s’effondrer.

politique, savonnette, rare, sincérité, neuf, voilier

[lysoreoo]

politique , savonnette, rare, sincérité, neuf, voilier
La sincérité était une des valeurs qu’elle chérissait le plus. Ces parents l’ont élevé avec des valeurs traditionnelles et des coutumes transmis de générations en génération, et ils étaient mis à l’honneur dans chaque parole qu’elle prononçait. Ayant des arrière grands-parents esclaves elle hérite un métissage très prononcé, doté d’une peau foncé, des cheveux frisés et et des yeux bleu comme l’océan, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle avait une beauté rare. Fière de ses racines elle ne laissait personne remettre en doute ses origines. Son téléphone vibra et la tira de ses rêverie et de ses discours d’activiste, le sourire aux lèvres elle se dirigea vers la boulangerie, elle traversa le front de mer avec les voiliers au loin et le soleil qui commençais à illuminé chaque couleurs sur le boulevard. Et à peine arrivé elle entendait les même discussions politiques qui vibrait chaque matin dans le petit bâtiment, elle arriva embrassa chacune des personnes qui était présente et se dirigea vers les petites salles de bain au fond du couloir, pris la savonnette lava ses mains.Le tablier neuf à la main elle se mis à travailler. La journée lui donnait espoir, et c’est tout ce dont elle avait besoin.

Passion,Turquie,Cheveux, Secouer, Coup, Blizzard

[cloe812]

Passion,Turquie,Cheveux, Secouer, Coup, Blizzard

Elles étaient magnifiques toutes les deux, elles étaient irréelles, assises dans le sable face à la mer crépusculaire. Seules au monde, seules dans leur monde sur cette petite plage de Turquie. C'était la passion interdite, une jeune fille avec une jeune fille, front contre front, yeux dans les yeux. Les mèches brunes et frisées de l'une s'emmêlaient aux cheveux longs et noirs de l'autre, le regard brun plongé dans les yeux verts, main dans la main, amour éternel. Et pourtant, les regards se voilent, les yeux s'embuent, les mains tremblent, les lèvres se séparent, s'oublient... Quand elle décida de briser le silence, ce fût comme un coup dans l'harmonie de ce lieu, et c'était la plus grande qui s'écriait : "Je t'aime, je ne veux pas te perdre !" et qui le répétait comme une litanie incessante. C'était celle aux yeux bruns qui pleurait le plus et secouait la tête tristement. Elle resta longtemps seule sur la plage abandonnée. Ce n'était plus le crépuscule qui se reflétait sur la mer, mais le blizzard, un blizzard porteur d'un murmure ravageur de cœur.

Détresse, Forêt, Condamné, Lumières, Château, Toujours

[Skyl]

Détresse, Forêt, Condamné, Lumières, Château, Toujours.

Après avoir traversé la mystérieuse forêt, nous retrouvâmes la douce lumière de la lune qui baignait par ses rayons un étrange château. De celui-ci, de puissants cris retentissaient dans lesquels on ressentait l'immense détresse d'une femme. Que lui arrivait-elle? Ce qui est sûr c'est qu'elle avait besoin de notre aide. Cet endroit avait toujours était désert, il effrayait même les hommes plus courageux du village qui n'osaient pas s'en approcher. Nous nous précipitâmes sur la porte. Nous eûmes beau la poussé et la tiré de toutes nos forces, celle-ci avait été condamnée de l'intérieur. Nous dûmes rester là impuissant face à ces cris sans pouvoir réagir. Petit à petit, les cris diminuaient. Etait-ce la fin ? Etait-elle morte? Qu'avait-elle subi ? Toutes ces questions tournaient dans notre tête et aucun n'en avait les réponses.

Violence, Braquage, Chiens, Manger, Implanter, Radieuse

[EmilyLuce]

Violence, Braquage, Chiens, Manger, Implanter, Radieuse.

Je trébuchais pour la énième fois sur l'un des pavés de la chaussée. Mais je ne m'entendis même pas jurer par dessus la pulsation frénétique de mon pouls. Garder les yeux sur cette fichue route était le cadet de mes soucis. J'avais déjà du mal à tenir l'allure, ma respiration se faisait de plus en plus laborieuse, mes jambes n'étaient plus guidées que par l'adrénaline.
Mon regard restait fixé sur la silhouette familière qui courait devant moi, tachant de ne surtout pas la perdre de vue. Soudain, des aboiements recouvrirent le bruit de notre course-poursuite, me faisant sursauter et manquer de perdre l'équilibre alors que j'enjambais une vieille poubelle renversée.
Cale se retourna sur moi, et son visage d'habitude si flegmatique était défiguré par la peur.
"Ils ont lâché les chiens!" S'exclama-t-il d'une voix hachurée.
A ce point là de notre escapade, je croyais avoir dépassé le stade de la peur. Mais je me sentis pousser des ailes à l'idée d'être poursuivies par les monstrueux bestiaux aperçus au cours de nos rondes. Je pouvais presque sentir leur haleine me poursuivre, alors que les aboiements se faisaient de plus en plus retentissants. Toute cette soirée n'étaient qu'une escalade dans l'horreur et la violence.
Mais je n'était pas la seule à avoir retrouvée des forces, et au détour d'un virage, je crus bien avoir perdu Cale.
"Attends-moi!" Haletais-je. Une vague de colère m'inonda. S'il osait m'abandonner dans ces ruelles, j'allais le hanter pour la fin de ces jours. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'un mois plus tôt je parcourais ces mêmes ruelles, radieuse à l'idée d'avoir obtenue le job de mes rêves. Alors en ne l'apercevant pas dans la rue suivante, je laissais la rage m'envahir, ce mélangeant en un puissant cocktail avec la peur et les remords qui m'habitaient. J'avais été incroyablement stupide, mais c'était Cale qui nous avait implanté l'idée de ce braquage.
"Ce sera facile. Et ce n'est qu'un retour de justice!" qu'il disait.
Alors hors de question que je finisse manger par l'un de ces montres sur pattes. Je voulais d'abord pouvoir étriper l'imbécile devant moi avant.

--> Dénouement, Laboratoire, Expérience, Soleil, Déterminé, Sac

[charly09]

--> Dénouement, Laboratoire, Expérience, Soleil, Déterminé, Sac

Il prit son sac et sortit du laboratoire, déterminé. Assis au soleil, il attendait le dénouement de sa dernière expérience... tous ces animaux torturés, affamés à dessein, auraient-il assez de sens moral, finalement, pour épargner leurs bourreaux en blouse abandonnés à leur merci ?... voilà qui promettait.

--> renouveau, grotte, liberté, printanier, feindre, brillant

[Skyl]

--> renouveau, grotte, liberté, printanier, feindre, brillant

Nous sommes milieu mars. L'hiver parti, le printemps retrouve sa liberté! Les grottes sont désormais vides. Les animaux sont sortis sentir cet air printanier, même si quelques retardataires ont du mal à sortir des bras de Morphée. L'eau du ruisseau brillant sous ce doux soleil est une délicieuse mélodie à nos oreilles. Nous fêtons ce renouveau avec beaucoup de joie. Plus de neige, ni de froid, nous retrouverons vite la chaleur de l'été qui nous a tant manqué même si nous feignons d'être triste. Il est vrai qu'il est bon de pouvoir se débarrasser des bonnets, écharpes et gants. Bientôt, seulement un short et un tee-shirt suffiront. Vive le printemps! Adieu l'hiver!

Bonheur, Vendre, Désireux, Trottoirs, Festival, Rugir

[KuroNeko]

Bonheur, Vendre, Désireux, Trottoirs, Festival, Rugir

Tout heureuse et débordante de bonheur, la pré-adolescente se dirigeait, le pas sautillant, vers la rue où le cirque ambulant était installé. Elle avait cassé sa tirelire et même vendu ses vieux jouets, désireuse de payer sa place pour s'y rendre, seule, "comme une grande". En arpentant le trottoir, elle voyait des familles souriantes, des enfants surexcités, des parents qui riaient, et elle se sentait gagnée par l'euphorie ambiante. Après tout, à douze ans, on n'a pas beaucoup d'autre préoccupation que les mignons garçons, le maquillage et s'amuser en s'imaginant participer au plus grand festival du monde lorsqu'on serait plus grand. En attendant, aller au cirque la comblait déjà bien assez ! Lorsqu'elle arriva en vue des premières cages renfermant les animaux, elle eut envie de.. rugir son plaisir !

Requin, igloo, folie, trousse, ciel, manège.

[Aline-7]

Requin, igloo, folie, trousse, ciel, manège.

Mes sandales dans une main, je me balade sur une plage déserte. Je sens le sable chaud chatouiller mes pieds, le soleil qui caresse ma peau. Le ciel est d’un bleu éclatant, parsemé de nuages cotonneux. Je finis par arriver au niveau de ma cabane que j’ai construis avec ce que j’ai trouvé sur l’île, des feuilles de palmiers, du bois et du cordage; tout pour me préserver des variations de températures. Après un petit rafraichissement, je pars pêcher pour le diner du soir, je prends mon filet et pars au bord de l’eau. Après avoir installé ce dernier, je m’assois dans l’eau et attends patiemment. Soudain je remarque un drôle de manège au loin, dans l’eau, le soleil couchant m’éblouis, je vois mal. Je me lève et me rapproche pour mieux voir, je trébuche et tombe dans l’eau. Je me coupe la paume de la main avec un coquillage. Ce n’est qu’à ce moment que je le vois, le requin, qui rode. Je le vois qui se rapproche, je suis tétanisé, je ne peux plus bouger. Il arrive, je le sens, j’essaie de me relever mais la panique me fait rechuter. Je tourne la tête, juste à temps pour voir ses dents, alors je ferme les yeux attendant la fin…



J’ouvre les yeux d’un coup, paniqué. Je suis désorienté. Je tâtonne tout autour de moi; mon réveil, mes bottes, ma trousse, mon manteau… jusqu’à ce que je me souvienne que je suis dans mon igloo en sécurité. Ce n’était qu’une douce folie.

Rocher, lame, rivière, attendre, prédateur, jouer

[Anahita10]

Rocher, lame, rivière, prédateur, jouer.

Je suis face à la mer, la lame dans la main. Je sens mon sang couler de mon poignet et frapper le rocher sur lequel je me trouve. Je ne sais plus quoi faire. Je suis au bord du rouleau. C'est à cause de lui, lui seule est responsable de ce que je viens de me faire. J'ai eu envie de jouer avec mon prédateur et voilà ce que j'ai récoltée.
J'ouvre les yeux frappée par le vent et ce n'est pas la mer que je découvre mais plus tôt la sinistre rivière de la ville. La rivière où tout le monde vient faire des choses illégales. Moi je viens juste de me couper les veines.

[Anahita10]

Amour, drogues, nutella, baignoire, pointes, boulimie

[charly09]

Amour, drogues, nutella, baignoire, pointes, boulimie

A cette dernière heure, mes sentiments se bousculent, ambigus. Je me sens l'âme d'une petite sirène qui préfère devenir écume sur la mer plutôt que de diriger le couteau sur l'objet d'un amour dont je me suis seule nourrie... Il a joué, sans doute, avec la petite fille naïve, mais que savait-il des pointes qui lui transperçaient le coeur à chacun de ses pas ? Comment aurait-il pu, trop inquiet de lui-même, deviner que dans sa triste baignoire s'alitait une sirène dont la voix s'était tue? Et muette, je le regardais manger ses tartines de nutella avec l'appétit d'un jeune mâle inconséquent, attendant de lui un romantisme de pacotille qu'il ne me demandait pas. Il partageait ses tartines et c'était bien suffisant, sans voir que pour lui plaire je sombrais dans une boulimie qui me blessait, vomissant ces drogues qui épuisaient mon corps souffrant bien plus que ce sang qui coule doucement ce soir, sur mon poignet meurtri, tandis qu'en mourant pour lui je regarde la mer, à cause de lui? c'est ce que je voudrais croire. A cause de moi seule et de mon amour égoïste: il portera le blâme, mais c'était mon choix pourtant de l'aimer et de l'aimer en vain, mon choix de perdre ma voix et d'ouvrir pour lui seul ma queue de sirène... sans doute, il n'en demandait pas tant. Mais j'étais bien trop seule, et lui bien trop sot, pour comprendre le prix d'un tel abandon.

marais, belle, avenant, phénomène, promettre, clef

[Skyl]

marais, belle, avenant, phénomène, promettre, clef

Par cette belle soirée d'été, je décidai de sortir. Je fermai la porte à clef et me rendis au marais. C'est un de mes endroits préférés. J'aperçus alors une fille, assise sur un banc en contemplation devant ses pieds. Pour une raison que j'ignore encore actuellement, je pris place à ses côtés et commençai à lui parler de tout et de rien. Elle se détendit au fur et à mesure. Son regard se redressa petit à petit jusqu'à se fixer dans mes yeux. Je me sentis défaillir. Elle me ramena chez elle où elle me fit faire le tour du propriétaire et m'offrit de quoi me rassasier. Elle était très avenante. L'horloge sonna minuit et brusquement, elle m'entraîna dans sa chambre et dans son lit. J'étais trop surpris pour réagir à quoique se soit. Ce fut seulement quand elle s'endormit que j'en pris conscience. Cette fille est un sacré phénomène qui arrive à vous enlever votre cerveau quoique pour ma part, j'en aille très peu. Je m'éclipsai en vitesse de chez elle tout en me promettant de ne plus jamais me laisser avoir par cette déesse ensorceleuse. Même si je doute que l'avenir soit d'accord avec ça, je vais tout faire pour m'en éloigner au maximum mais quelque chose me dit que c'est peine perdu.

Framboise, hiboux, blafard, fouiner, définitivement, cimetière

[charly09]

Framboise, hiboux, blafard, fouiner, définitivement, cimetière

Un ciel classique pour un cimetière, blafard, par une nuit sans lune. On entend juste quelque rongeur fouiner dans les pieds de framboises qui poussent contre le mur du fond, et les hiboux qui chassent et hululent. Rien de bien original, donc. L'ambiance est posée, définitivement. Et puis, curieusement, la scène s'éclaire... les phares de la voiture cahotant sur l'allée.

piaf, clavier, inattendu, bottes, saucer, sensuellement.

[Spirit-Bird]

Assis tranquillement à ma table, j'attendais que le serveur m'apporte du pain pour finir de saucer mon plat. J'étais impatienté et j'observais par la fenêtres les trombes d'eau couler. Nous étions en automne et rien ne pouvait égayer mon humeur, pas même ce délicieux ragoût, trop salé, que je léchais sensuellement avec les doigts. L'attente était trop longue. C'était étrange car il n'y avait quasiment aucun client en ce jour maussade... Je cru m'endormir d'ennui...
Soudain quelque chose d'inattendue, je dirais même d’i-n-c-r-o-y-a-b-l-e se produisit sous mes yeux. Edith Piaf en personne, vêtue de bottes de caoutchouc, trempée de la tête au pied s'installa mine de rien devant le piano du bistrot. Elle plaça ses mains devant le clavier de l'instrument et frappa les touches avec une passion dévorante. Un accordéoniste la rejoint. Je ne sais d'où il arriva mais il vint et il se mit lui aussi à jouer de son instrument. Edith prit une profonde inspiration et commença ces quelques phrases en chantant "Emporté par la foule [...] ♪♫".
C'est à ce moment précis qu'arrivèrent par les deux portes d'entrée du restaurant une flopée impressionnante de personnes en tous genre. Des jeunes, des couples, des plus âgés, des enfants, des grandes dames riches et de vieux monsieurs aigris... Mais que faisaient-ils tous là ? Une foule incroyable qui dansait comme si c'était la chose la plus normale qu'il soit. Attendez avant de me traiter de menteur car ce n'est pas encore le plus incroyable de mon histoire ! Non, écoutez la suite : ils portaient tous des bottes en caoutchouc ! Et...
"-Monsieur, votre pain... Je vais vous chercher une serviette..."
Le serveur posa le panier de pain sur ma table et s'en alla. Je releva la tête de mon ragoût, j'avais le visage trempé de sauce : ça dégoulinait le long de ma barbe. Je regarda autour de moi : la pluie, le fauteuil du piano : vide, un couple assis entrain de finir leur dessert, un calme perturbant après tant d'agitation, et... Moi rempli de sauce.
Je vous interdit de me traiter de menteur. Par contre d’être un grand rêveur fou, je vous l'accorde.



Tentation ; extirper ; cactus ; barbu ; perle ; ébranler

[charly09]

Pas le temps de me prêter à l'exercice, mais ma liste était difficile à mettre en place, et j'avoue que ton petit récit m'a bien fait rire ! Bravo! (juste, la consigne précise : 1 paragraphe... mais bon, ça reste un beau challenge! )

Tentation ; extirper ; cactus ; barbu ; perle ; ébranler

[charly09]

Pas le temps de me prêter à l'exercice, mais ma liste était difficile à mettre en place, et j'avoue que ton petit récit m'a bien fait rire ! Bravo! (juste, la consigne précise : 1 paragraphe... mais bon, ça reste un beau challenge! )

Tentation ; extirper ; cactus ; barbu ; perle ; ébranler

Je manque de temps, c'est vrai. Mais je ne résiste pas à la tentation d'extirper de cette liste matière à écrire un petit paragraphe, au risque d'ébranler sérieusement l'ordre bien réglé de ma journée... Cela dit, ça ne sera pas la première fois qu'au lieu de m'atteler à un travail utile, je me surprends à enfiler des perles ! Grands dieux! Faut-il que je crois encore à mon âge à ce gros bonhomme barbu qui distribue des cadeaux en une nuit pour imaginer que ma tâche quotidienne s'effectuera sans moi!... C'est navrant. Mais le plus navrant dans l'histoire reste que je n'ai aucune idée pour placer un cactus dans un quelconque récit...

Désolée. J'ai craqué!
Bon bah du coup... faut que je trouve 6 mots, c'est bien ça ?...
photosynthèse, militant, prédisposition, navire, parapluie, discret

[Finn-Thilliamon]

photosynthèse, militant, prédisposition, navire, parapluie, discret :

La pluie tombait sur le parapluie du militant. Il errait aux alentours du jardin botanique, aussi discret que lui permis son alcoolémie. Il ne possédait pas ces prédispositions physiologique qui aurait permis à la plupart des hommes de supporter son petit verre de génépi. Bientôt il ne pourrait plus observer les belles fleurs faire leur photosynthèse. Bientôt il prendrait le large sur le navire qui devait le mener au cœur des trafiques d'être humain. Bientôt il verrait des femmes et des hommes anéantis par la malveillance.

traversin, fantôme, peuplier, sceaux, ronflement, résolution

[charly09]

photosynthèse, militant, prédisposition, navire, parapluie, discret :

La pluie tombait sur le parapluie du militant. Il errait aux alentours du jardin botanique, aussi discret que lui permis son alcoolémie. Il ne possédait pas ces prédispositions physiologique qui aurait permis à la plupart des hommes de supporter son petit verre de génépi. Bientôt il ne pourrait plus observer les belles fleurs faire leur photosynthèse. Bientôt il prendrait le large sur le navire qui devait le mener au cœur des trafiques d'être humain. Bientôt il verrait des femmes et des hommes anéantis par la malveillance.

traversin, fantôme, peuplier, sceaux, ronflement, résolution

un peu tordu, mais ça fonctionne !

Au premier abord, elle s'étaient enthousiasmée devant cette chambre magnifique, avec un lit à baldaquin orné des sceaux des deux familles qui avaient régné autrefois sur la contrée. Elle s'était extasiée en regardant le parc peuplé de peupliers, de topiaires et de massifs colorés. Mais la nuit venue, quand les ronflements sonores de son compagnon avaient envahi la pièce froide et lugubre, elle prit peur et devinait les ombres et les fantômes qui hantaient le manoir... Elle se colla d'abord un traversin sur la tête, mais en vain. Le sommeil ne viendrait pas cette nuit. Elle prit alors la résolution, une lampe torche à la main, d'explorer seule les longs couloirs pour se convaincre qu'enfin, il n'y avait rien à craindre!

sottise, courageux, tentures, déambuler, gentiane, étang

[Finn-Thilliamon]

Super ce que tu as fait !
sottise, courageux, tentures, déambuler, gentiane, étang

Le jeune démon bannis continuait de déambuler, perdu dans ses pensées sombre. Il s'aperçut bien trop tard que ses pas le perdaient au milieu de l'étang à l'eau gelé. Quelle sottise ! Il avait osé parler à cette femme, si pure, qui lui avait offert un pot de gentiane. Il tremblait désormais à l'idée de lui offrir la tenture qu'elle lui avait inspiré, il était pourtant courageux. Mais le beau sourire de cette femme avait raison de sa ferme détermination à détruire le monde des hommes.

coffre, magie, différents, futur, suspect

[charly09]

Ah ah ! très bien!
coffre, magie, différents, futur, suspect

Elle sortit à tâtons de la chambre, priant pour que le grincement de la porte n'éveillât pas le dormeur... non plus que le souvenir du démon de la légende... La manoir, en effet, abritait une tenture ancienne, que leur hôte avait largement commentée au dîner: une histoire tragique, un diable amoureux qui aurait renoncé à ravager la contrée pour le sourire d'une belle... La tapisserie représentait une beauté d'autrefois, à la main un bouquet de gentianes, et au fond, les eaux d'un lac rougies par le reflet d'une forêt d'automne... ou par un brasier invisible, qui saurait? Toujours et à cette heure inquiète, les motifs du tableau de laine qui suscitait l'admiration des visiteurs au grand jour semblaient différents, empreints d'une trouble magie , et le sourire gracieux au soleil semblait soudain suspect, comme un défi au passé et au futur de la lignée... Saisie, elle recula d'un pas et heurta du pied un vieux coffre entrouvert...

fleur, ombre, entorse, lumineux, effroi, saupoudrer

[Finn-Thilliamon]

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La belle fleur, lasse d'être toujours dans l'ombre du gigantesque platane, étala ses larges pétales et se grandit de tout son être. Les dryades de la forêt la regardèrent avec effroi et elle prièrent silencieusement à la survie de cette pauvre fleur maléfique. Bien haute dans le ciel, le pollen se mit à tomber et à saupoudrer le platane. Ce dernier se mit à pleurer son emplacement autrefois si lumineux et, à force de pleurer d'être constamment sous le pollen de la fleur, perdit toutes ses feuilles une à une. Cependant, les dryades, bien triste de perdre ainsi le platane et révulsées à la vue de la jolie fleur remplie à présent d'une envie de vengeance, décidèrent de faire une entorse à leur règlement et allèrent la replanter au cœur du désert ensoleillé.

élémentaire, draps, pioche, berserk, éclipse

[louwen]

élémentaire, draps, pioche, berserk, éclipse

Le jour tant attendu était arrivé. Alors pas question de rester dans mes draps à lire berserk un manga que j'aimais tant. Pas question non plus que je pioche dans mes vieux vêtements pour ma tenue. Non, pour cela j'ai une tenue toute prête portée par toute la famille sur beaucoup de génération. Heureusement pour moi qu'elle est ajustée à chaque personne par une couturière très douée. Aujourd'hui, c'était LE jour d'éclipse. Une connaissance élémentaire aurait appris à toute personne qu'en ce jour, lune passait devant le soleil et que la lumière de celui ci disparaissait pendant quelques seconde. Si toutes ces personnes auraient appris la même chose que moi pendant l'année de mes 15 ans, elle aurait apprit que les éclipse servaient en faite à ma famille pour que chaque personne comme moi, soit protéger lors d'une cérémonie spécial. Que toute personne comme moi à subi au même âge que moi.

nuit, photo, rouge, jardin, camping, musique

[charly09]

nuit, photo, rouge, jardin, camping, musique

Aussitôt la nuit s'éclaira, un court instant, comme le flash d'un appareil photo, et à nouveau l'obscurité. Elle était sortie explorer le couloir pour se rassurer et fuir les démons qui hantaient le manoir et ne pensait à présent qu'à fuir vers le jardin mais le choc, quand elle avait heurté la vieille malle, avait blessé sa cheville. Elle voulait appeler son compagnon, mais la chambre était trop loin à présent. Oh non! pourquoi avait-elle donc tenu si fort à ce séjour romantique dans une demeure de charme ? Le camping avec les apéros, la pétanque et l'escalade dans les rochers! elle aurait pu se faire une entorse aussi bien, l'angoisse en moins... Enfin. Pour le moment, il fallait retrouver son chemin en claudiquant dans le noir et retrouver les bras rassurant de son ami. Dans le noir ?... une lueur rouge, pourtant, tranchait encore dans la pénombre... elle entendait des crépitements, une sombre musique au fond de la toile, la sinistre mélodie des flammes qui semblait s'échapper du lac tissé derrière le sourire de la dame, sur la tapisserie...

eau, algues, flotter, fondu, notes, sourde