Dans cette peau

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Naw-munge

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Dans cette peau

Message par Naw-munge »

Salut ! Je tenais à partager un court texte sur la dépression et les idées suicidaires, issu de mon receuil "dans cette peau", nommé "Boucle". C'est un texte issu de ma propre expérience. Il est écrit à la deuxième personne, ce qui peut amener un sentiment de malaise ou reverrouiller certaines idées.
Je ne le trouve pas incroyable mais je pense qu'il est important de savoir que l'on est pas seul. En tout cas, ce texte m'aurait aider.

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Boucle


Un sentiment revient chaque soir. Chaque soir. Un peu plus profond dans tes entrailles. Mais chaque soir tu apprends un peu plus à faire semblant de ne pas couler. On dirait que tu flotte, que tu te relèves. Mais parfois la carapace que tu as construit à toi-même se perce. Les médicaments te manquent. Tu as envie, tu as besoin de mourir.

Tu pourrais si simplement aller les chercher, tous les avaler comme cette nuit là. Peut-être est-ce la musique et la situation si similaire à la veille de ce fameux jour qui te rapporte tant de reproches.

Pourtant tu voudrais tellement aller mieux. Tu as vu tes amis le jour même. Que te faut-il de plus ? Alors au lieu de détester ce sentiment, tu te détestes. Tu es persuadé de pouvoir aller mieux mais que tu ne le veut pas suffisamment. Après tout, on t'a toujours appris que l'espoir faisait vivre. Que l'amour faisait vivre. Sauf que tu es seul. Même si tu fait semblant, même si tu dis que tu t'en fiches, tu voudrais ressentir cette connexion. Mais tu ne le peut pas. L'amitié te brise parce que tu ne sais pas être toi et l'amour t'es interdit par ta propre nature.

L'espoir ne te fait plus vivre. Il ne l'a jamais fait. Est-ce les livres, les films, les histoires et le monde qui a menti ou toi qui n'essaye pas assez ? Tu veux tellement croire que c'est eux qui se sont tromper. Mais au fond de toi, tu te dis que tout le monde n'a pu se tromper. Même si tu sais que si. Que tout le monde était trop optimiste. La réalité est toujours plus complexe, tu le sais. Tu l'a appris de la façon la plus difficile. Dans la réalité, on ne peut pas se soigner juste parce que on le veut. On ne peut pas juste guérire d'un coup de baguette si on le souhaite suffisamment fort. Ce n'est juste pas comme ça que ça marche.

Tu veux mourir une fois pour toute. Faire cesser le supplice qu'est l'existance sans la vie.

Et tu te souviens de ce message. Ce simple message dit par tes amis. Une phrase qui te retient. Une promesse. Cette promesse que tu as fait de ne pas recomencer.

La seule chose qui te pousse à vivre. A essayer d'aller mieux.

Pour ne pas les trahir une nouvelle fois.

Ses mots qui te forcent à vivre un instant de plus. Parce que même si la vie peut-être difficile il faut que tu fasse face. Que tu vive. Pour eux. Ce n'est pas sain mais ça t'aide à t'en sortir. Même si ce n'est qu'un jour ou deux.

Alors tu dois vivre pour eux.

Mais tu sais que le sentiment reviendra. Un jour. Demain. Et qu'il te faudra recommencer toute cette réflexion en boucle. Jusqu'à ce que tu fasse encore cette erreur inévitable. Enfin ce qu'eux pensent être une erreur. Toi tu as même un peu de mal à voir le mal dans cet ou plutot ces actes.

Des fois, tu te rends compte que tu pourrais etre mort. Ici. Maintenant. Tu pourrais ne pas voir cela. Tu ne respirais pas. Tu serais mort.

Et alors deux relations opposés se produisent simultanément dans ton être. Tu serais ravi d'avoir disparut. Tu serais ravi de ne pas avoir à respirer la prochaine bouffer d'air. Parce que chaque inspiration est plus pénible que la précédente. Mais il y a aussi cette inspiration et cette envie de vivre et de rester quelques instants de plus en vie.

Mais tu dois vivre encore un peu. Juste pour eux. Même si tu sais que la vie n'en vaut plus la peine. Parce que tu n'en a jamais valu la peine. Ou du moins tu n'a jamais cru en valoir la peine. Alors tu te repose sur les autres, tu vis à travers eux. Même si ce n'est pas sain. Parce qu'il faudra un jour soigner le fond. Il faudra soigner ta facon de penser, il faudra te reformer. Mais pour ça, il te faudra vouloir changer, il te faudra accepter de recevoir de l'aide. Parce que tu ne peux pas le faire seul. Tu ne peut pas te soulever seul. Mais tu ne va pas le faire. Par peur du jugement. Par peur de la faiblesse.

Parfois c'est aussi simple que de demander de l'aide. C'est aussi simple que de crier. Que d'appeler un numéro. Oui, parfois c'est aussi simple que cela. Parfois c'est plus difficile, oui, mais comment savoir si l'on n'a pas essayer aussi longtemps que possible ?

Parce que l'espoir seul ne sauve pas. Plus. Tu ne peut te relever seul qu'un moment. Après tu te noie. Et tu ne peut pas soutenir les autres tant que tu te meurs.

Enfin ça tu le sais depuis toujours mais cela ne t'empêche pas de continuer de t'enfoncer. Je n'ai pas trouver la solution pour sortir de cette boucle. Il n'y a pas de solution miracle. Il y a la réalisation de ce qu'il faut faire et la réalisation de ces actes. Il y a la théorie et la pratique.

Peut-être qu'après tout il y a de l'espoir. Peut-être que on peut guérir.

Mais en attendant de le faire il te faut rester en vie. Et affronter cette boucle jusqu'à ce qu'elle cesse. Peu importe la manière dont elle cesse.
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