Qui serais-je ?

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Prunele

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Qui serais-je ?

Message par Prunele »

Qui suis-je ? Bien insolent est celui qui prétend savoir répondre sans hésitation.D'où lui provient la certitude de ce qu'il est ?

Je peux bien à tout-va réciter les informations usuelles nom, prénom, âge, travail ... Mais que définissent-elles ? Ne suis-je que ces caractéristiques factuelles qui oublient la profondeur de mon âme, les actions qui ont été, qui sont et qui seront les miennes ? Je suis donc davantage qu'une carte d'identité que l'on glisse dans une poche et que l'on présente au moindre contrôle. Je me définis aussi par mes passions, ce que j'aime, faire, manger, ce qui me fait du mal, ma façon d'agir. Mais encore au-delà, personne ne saurait être décrit sans ses émotions, comment peut-on savoir qui l'on est si l'on ignore ce que l'on ressent, ou du moins si l'on ne sait mettre des mots dessus ?

De là, je deviens un être complexe aux facettes infinies, influencé par le microcosme de mon environnement quotidien peuplé des mêmes personnes, des mêmes actions, des même lieux. Influencé aussi par cet univers intérieur que l'on a trop tendance à bâillonner, toutes mes pensées, qui fusent à la vitesse de la lumière, toutes les émotions qui se télescopent sous mon crâne, ne forment-elles pas une part important de ce que je suis ? Que serais-je sans elles sinon une coquille vide à peine destinée à errer sans but ?

Si on établit maintenant que se connaître, que savoir qui l'on est ou non, est d'une complexité sans pareil, a-t-on intérêt a y réfléchir ? Ne vaut-il pas mieux trouver des définitions alternatives, incomplètes, faussées par un angle de vue trop étroit plutôt que de chercher quelque chose qui semble infini ? S'arrêter à une définition simple, reviendrait à considérer sa propre existence comme une ligne, une ligne banale, avec quelques courbes certes, mais qui fatalement part d'un point pour arriver à un autre. Ici, les lignes de chacun ne feraient que se croiser, se suivre, sans jamais interagir, se lier, aux autres. A l'inverse, si on considère chaque individu comme un objet malléable à l'infini, que l'on peut modeler selon sa volonté, qui peut frôler, pousser, bousculer ceux qui l'entourent, alors on obtient un monde, riche, vivant, qui évolue en permanence au gré de milliards de volontés plus ou moins indépendantes et qui redonne au hasard, à l'aléatoire,à l’imprévisibilité, toute leur splendeur.

Néanmoins, cela pose un problème majeur, comme suis-je sensée visualiser cet objet qui me représente si il est en éternel mouvement ? Plus je le cherche, plus je le modifie. C'est une course sans fin dans laquelle je risque de laisser filer le temps sans jamais voir tout ce que la vie avait à m'offrir. Alors que faire ? Je ne saurais me résoudre à la banalité d'une ligne, et je ne peux en permanence guetter les changements qui s'effectuent en moi ? Jusqu'où m'est-il nécessaire, voir vital, de visualiser ce que je suis ? Ne puis-je me contenter de savoir que je suis en continuelle évolution sans les déterminer précisément. Dans ce cas, j'avancerai à l'aveugle sans jamais prendre conscience que ces modifications apportées à mon être sont essentielles.

Nous y voilà donc, je suis en perpétuel évolution, je ne peux me définir précisément mais je ne peux pas non plus ignorer totalement les modifications qui s'effectuent en moi.

Ai-je le droit de me retirer parfois du monde pour réévaluer la personne que je suis ? Pour vérifier que je reste, malgré tous les aléas, en accord avec ce que je veux être ? Ai-je ce droit même s'il me fait avancer dans une temporalité différente de la société que nous connaissons ? La société a-t-elle le droit de me juger pour ce qu'elle va considérer comme une lenteur, un ralentissement qui n'a pas lieu d'être ?

Même lorsque je semble immobile, mon esprit court toujours plus vite à la recherche de son bien-être. Même lorsque j'ignore les stimulations du monde extérieur, je persiste à avancer, dans cet univers en expansion exponentiel qui se dessine à chaque seconde dans ma tête. Alors est-ce véritablement une perte de temps d'explorer les confins de ma personne au détriment de ce qui trouve dehors ? N'y a-t-il pas davantage à gagner à évoluer à mon propre rythme, tant pour moi que pour ceux qui m'entourent ?
Sidalg

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Re: Qui serais-je ?

Message par Sidalg »

J'ai une réponse bien personnelle à tes question que je me suis également posées mainte et mainte fois (avec néanmoins une vision moins poussées et philosophique, si je puis dire cela. Bravo d'ailleurs pour cette expression d'écrit que j'ai pris grand plaisir à lire). Tu n'as pas forcément besoin de chercher qui tu es, de savoir vraiment ce que tu es ou représente puisque tu es toi. Et cela, personne ne pourras dire le contraire. Tant que tu sais ça et que tu en es persuadé, tu n'es pas obligé d'aller chercher plus loin. Oui tu vas changer, comme tout le monde mais tu seras toujours toi. Une toi différente de celle que tu as été mais toi tout de même.

Être soi est un trésor inestimable et très précieux, quelque chose qu'on ne devrais pas donner ou laisser de côté. Chaque petite choses, chaque instant de la vie fait de nous ce que nous sommes alors ne laisse pas les autres te dire qui tu es. Tant que tu es sûre que c'est ce que tu fais, tu n'as pas besoin d'aller chercher plus loin. A vouloir trop chercher, tu finiras sûrement par te perdre, alors que ta réponse est juste sous le bout de ton nez, caché. Il faut juste lui laisser le temps de ce montrer.

J'ai lu que personne ne pouvais être jugé avant sa mort car tout le monde est capable du meilleur comme du pire jusqu'à la fin. Je trouve ça vrais, alors ne te cherche pas trop et ne t'arrête pas trop sur cette question. Fais juste ce que tu pense juste d'être fait, ce que tu veux faire, et si c'est ce que tu fais, selon moi, jamais tu ne regrettera ce que tu es une fois que tu auras trouvé la réponse.

Sidalg
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