Galla

[Galoubijou]

Ayant reçu un encouragement à écrire, par Daniel Pagés, je me suis donc lancée dans l'écriture de la suite, à mon essai parut pour le concours de Juin sur Booknode... N'hésitez pas à me livrer vos critiques...
Cordialement
Bonne lecture...

Où réside la lumière...

Chapitre 1


«Flash spécial: Après les nombreux séismes ayant touchés de plein fouet la baie Japonaise, les sismologues s’étonnés de ne plus constater d’activité tellurique, alors que ce pays se positionne sur quatre plaques tectoniques, ils avaient spéculé un tremblement de terre de magnitude « exponentielle »! Hors, cette zone semble t‘il, est devenue paisible comme si jamais elle n’avait été le théâtre de tant de séismes!
Nous avons pu constater ce matin même, l’émergence d’un continent disparu de la surface de la terre depuis des millénaires….Il s’agit de l’Atlantide! Oui, vous avez bien entendu, de l’Atlantide!!! Les spécialistes se plaisent à dire que les évènements sont liés, que l’arrêt de l’activité sismique du Japon correspond à la survenue de ce continent engloutit…. »

Ai-je bien entendu?….
Sonnerie du téléphone….

_ Allo?
_ M.me Alantet?
_ Elle, même!
_ Bonjour, madame…Ici, l’agent spécial Rice, du bureau fédéral Français…. Gloups…. Je me permet de vous prévenir qu’une voiture officielle est en route pour chez vous!
_ C’est une plaisanterie?! Bon aller, Simon, je te reconnais sur ce coup que ton talent c’est vraiment amélioré….Mais,…
_ M.me Alantet, ceci n’est pas une plaisanterie! Des fédéraux ne vont pas tardés à se présenter à votre porte…Veuillez les suivre….
_ Non mais attendez, c’est quoi ce baratin?….
Ding…Dong….

Heu…

Je gardais le téléphone vissé à mon oreille, comme si ma main voulait retenir mon interlocuteur en l’accrochant à mon pavillon. Ridicule, non?…. Tout en ouvrant ma porte, je me disais que je suis victime d’un canular digne de ce nom, qu’une caméra va débarquée et que j’entendrais: Surprise! Surprise….

_ Bonjour, dis-je à un homme au complet noir, lunettes y compris! Un gabarit impressionnant, plus d’un mètre quatre vingt- cinq, le visage comme taillé à coups de serpettes! Rien qu’à sa vue, je frissonnais….Je vis, à ma grande surprise qu’il n’était pas le seul à se tenir dans l’allée qui mène à mon petit chez moi….Deux autres gorilles, se tenaient à quelques mètres derrière lui….Je n’avais pas encore remarqué que sur sa joue gauche, brillait une tige en plastique noire, reliant son oreille à sa bouche telle un micro d’agent secret….Quoi?… J’ai bien pensé ça?…
_ Madame, veuillez nous suivre s’il vous plait!
_ Pardon?! A qui ai-je l’honneur?
_ Excusez mon oubli…. Agent Kalf….De la sécurité intérieure….Au même instant, il brandit un portefeuille en cuir, s’ouvrant en deux, je vis apparaitre une photo de mon interlocuteur, l’air grave (une seconde peau, à ce que je pouvais « ressentir« !), au dessus de ce cliché trônait les couleurs de notre drapeau Français….

Heu… Qu’est-ce que je peux être longue à la détente, moi parfois!!!! Ressaisis-toi!!!!

Au même moment, je crus distinguer une voix lointaine…. C’est alors, que je compris que « quelqu ‘un » était encore au bout du fil! Pfff! Non mais vraiment, je vous jure!
_ Oui! Dis-je d’une voix penaude….
_ M.me Alantet, comme prévu l’agent Kalf, va se charger de vous emmenez à moi, dans les plus brefs délais…
_ Non, mais attendez! C’est quoi ce cirque? Suis-je, inculpez de quoi que ce soit? Jamais, je n’aurais cru dire ça un jour!
_ Du tout, Madame….
_ Alors, expliquez vous! Ma patience a ses limites! Et sur ce coup, mes nerfs étaient mis à rude épreuve… J’attends!
_ Madame, ceci est classé Secret-Défense, veuillez suivre cet agent, je vous en dirais plus de vive voix!
La tonalité me fit écho…
Quel choix avais-je? Les suivre de mon plein gré, paraissait le plus judicieux… Que faire, face aux forces de l’ordre? Obtempérer…. C’est alors, que je reçu une information de ma petite voix: « Tout ira pour le mieux! Ne t’inquiètes pas! »…..Moi? M’inquiéter? ….Pffff…. Bien sûr que si! Brève, de discours intérieur, le fédéral doit me prendre pour une dérangée, son air, me suggère la camisole! Brrrrrrr….

_ J’attrape mon sac….J’en ai pour une minute!

J’entrais dans ma chambre, le temps de prendre une veste et mon sac à main, je scrutais mon intérieur, en me disant que j’allais trouver un prétexte pour rester mais rien ne se produit, un calme Olympien régnait sur ma petite maison de campagne. Raté!
De retour dans l’entrée, j’ouvris mon « fourre-tout » et ô, miracle! Mes clefs de maison étaient sur le dessus de la pile de mes accessoires à main…En attrapant, la poignée de la porte, je jetais un dernier coup d’œil circulaire, en me disant que c’était la dernière fois que j’admirais mon mobilier avant un bon petit moment….


Destination l’aéroport de Bordeaux, j’y suis déjà allée à différentes occasions, à son abord et comme il régnait un silence morbide, je pris la parole car à ma connaissance nous n’avions pas pris la bonne route….

_ Heu…. Vous, vous êtes trompés de sortie!
_ Non, non, Madame, nous allons sur la piste privée, un jet vous attend….
_ Rien que ça!

Effectivement, à l’écart des regards, je vis un énorme portail où se trouver une guérite, accompagnée d’un gardien armé! A sa vue, je me liquéfiais….Mais ma fille tu t’attendais à quoi? Une partie de tarot en compagnie d’agents fédéraux à qui y leur manquaient une « main »?
Notre conducteur, baissa la vitre du 4x4, il montra son badge au « cerbère », qui ne se fit pas attendre et ouvrit la grille. Nous redémarrâmes, en empruntant un véritable labyrinthe d’asphalte, comme si des tronçons d’autoroute s’étaient égarées à cet endroit…
Au loin je distinguais, la carlingue d’un avion rutilant grâce au soleil à son zénith, des hommes en armes étaient postés en bas de l’échelle, tous aux aguets comme si un attentat était imminent…. Qu’en savais-je en réalité? Rien du tout, du coup mon cœur se mit à battre la chamade, ça bourdonnait tellement à mes oreilles, que je n’entendis pas lorsque Kalf me pria de sortir de l’habitacle… Je le fis, tel un zombie animait par une magie inconnue…On me précipita à bord de l’appareil, le confort n’avait rien à envier à un hôtel quatre étoiles (je n’en savais rien, je n’y ai jamais mis les pieds!). Des rangées de sièges s’alignaient, mais ce n’est qu’au fond que je vis un homme à l’allure fière, me dévisageait après avoir levé les yeux de documents épars sur la table qui lui faisait face.
J’approchais, d’un pas mal assuré, il émanait de lui l’assurance de celui qui sait protéger ses arrières, je le sentais, cette sensation était palpable, plus j’avançais, plus mes « capteurs » le ressentait. L’homme, se leva et tendit vers moi sa main droite, que je saisis…

_ M.me Alantet, agent Rice…
_ Monsieur….Dois je dire son nom en même temps? Comment s’adresse t’on à un fédéral? Je n’ai pas eu trop le loisir d’y réfléchir, car il m’invita à m’assoir….Ce que je fis, mes jambes ne me portaient que par l’opération du Saint Esprit….
_ Que me vaut ce plaisir? Mon corps ne répondait plus, par contre mon esprit n’en avait pas perdu en ironie!
_ Je suis bien conscient, que vous soustraire….
_ Trêve d’amabilité! Veuillez m’expliquer la raison de ma présence en ces lieux!! Ma patience était à son summum, je n’avais qu’une envie, prendre la poudre d‘escampette!
_ Bien, évidemment je vous dois une explication! C’est le moins qu’on puisse dire! Avez-vous entendu la nouvelle? Celle concernant l’Atlantide?
_ Je regardais la télévision, quand vous m’avez appelé.
_ Bien, il se trouve que vous avez un lien avec cet événement….
_ Pardon? Je ne vois pas….
_ Il se trouve qu’après le retour de cette ile « engloutie », les autorités Américaines et Françaises, ont mis en œuvre, un véritable encadrement, pour avoir l’opportunité de couvrir sa découverte….Hors, lorsque nous avons dépêché une « brigade d’intervention », nous avons eu à faire au porte-parole des Atlantes….
_ J’ai du mal à vous suivre….
_ J’y viens, j’y viens….Cet interlocuteur ne veut s’adresser qu’à une seule personne…Ah, bon? En fait, cette personne c’est vous!
_ Je crois que je ne me sens pas bien….En effet, ma tête se mis à tourner, l’estomac à me manquer…Bref, j’avais du mal à digérer cette révélation normal? Non?
_ Vous désirez un peu d’eau? Tu parles d’une héroïne, toi!….
_ Non…non…ça va aller….Mais, une question, vous êtes sûr qu’il s’agit bien de moi? S’il vous plait, dites moi qu’il y a erreur sur la personne…
_ Ce qui est étrange dans cette affaire….Ah bon parce qu’il n’y a qu’une bizarrerie?…. C’est que cet Atlante, semble vous connaître très bien!
Alors là, c’en était trop….Je doutais vraiment qu’une « simple » mortelle soit à ce point « vitale » dans une histoire qui, pour moi, ne me concernait pas!
_ Me connaître? Allons, donc! Et quoi d’autre? Je vais me réveiller, ce n’est qu’un mauvais rêve, je vais me réveiller…
_ Vous êtes bien Madame Alantet Galla? Née le 29 Juillet 1974 à 7h du matin? Née de Nadette Dériaud et Vincent Alantet?
_ Ceci est écrit dans mon extrait de naissance! Rien d’exceptionnel!
_ Avez-vous un don de naissance? Un héritage familial en quelque sorte….
_ Mon activité professionnelle en dit long sur ma faculté! Je suis à mon compte en tant que médium, alors ça ne fait, de ces informations, rien d’intime me concernant!
_ Etes vous en contact avec Lisbeth?
Alors là, j’ai du blêmir… Personne ne pouvait avoir ce renseignement! Personne ne pouvait savoir! J’en restais bouche bée….
_ Au vue de votre silence, j’en déduis que cette information, ne trahie pas la véracité des propos de cet Atlante….Rassurez vous , je suis moi-même, tout particulièrement troublé….J’aime à maîtriser les choses, hors le cas échéant, je vais être loin d’y parvenir!
Je restais muette, les événements se bousculaient dans mon esprit, j’essayais de résumer la situation, de me rendre à l’évidence, que je devais être celle que ce peuple ancestral, réclame. Je ne pouvais qu’en conclure ça! à savoir, cette fameuse Lisbeth, est en fait mon guide spirituel, celle à qui je m’adresse lorsque je pénètre de « l’autre-côté », celle qui me révèle le passé, le présent, le futur, celle que j’ai baptisée « ma petite voix », comprenez donc ma stupeur car ma médiumnité est conduite par cette entité, nul âme qui vive, ne peut connaître ce détail! Bref, j’étais résignée, voir curieuse aussi, ignorer ce que l’on voulait de moi, piquait maintenant, à vif, mon intérêt, je voulais savoir!
L’agent Rice, demanda à un collègue de bien vouloir dire au commandant de bord, que nous étions prêts à décoller. Le complet noir, ne se fit pas attendre, dans un silence glacial, il quitta la cabine direction le cockpit, à son retour, les moteurs vrombissaient déjà….
_ Où allons nous exactement? Arrivais-je à articuler…..
_ Quelque part en Atlantique, l’Atlantide est sorti de sa léthargie au beau milieu de cet océan, nous allons atterrir sur un porte-avion. Toute notre armada aérienne et marine, est sur le pied de guerre, nous n’avons pas encore écartés une éventuelle menace, malgré que ce peuple semble pacifiste.
J’avais mille questions à la seconde, mais je ne fût pas capable d’en produire une seule durant le trajet, je me résonnais en me disant que j’en saurais plus qu’il ne faudrait dans quelques heures.
En approchant de notre but, je regardais par le hublot, c’est alors que je remarquais une étrange lueur, au beau milieu de l’étendue marine. Une lumière bleuté, pas aveuglante mais éblouissante, c’est alors que mes poils se dressèrent sur ma peau, je ressentais de la « magie », cette même impression lorsque je me « câble » avec le monde invisible. Je n’étais pas inquiète, justement, il faut savoir que quand je suis en « contact », je me sens sereine, apaisée comme si rien ne pouvait m’atteindre, je percevais la même sensation…
_ Nous sommes en approche…articula l’agent Rice.
_ Je sais….balbutiais je.
_ Je ne vous demande pas, ni comment, ni pourquoi vous le savez….Depuis, le début de cette mission, je plonge inexorablement vers l’étrange, je pense que je vais devoir m’y habituer.
_ Je crois que ça vous sera nécessaire, lui répondis-je.
L’appareil se posa sans encombre, le pilote n’en étais pas à son coup d’essai. Une fois descendue, je ne pus m’empêcher de regarder cette lumière bleue, en dessous on pouvait distinguer les reliefs d’une terre réduite, mais aux proéminences tout en creux et en saillie, on pouvait en déduire qu’une montagne siégeait en Atlantide. Je n’avais qu’une envie, me rendre sur place, comme si enfin je rentrais chez moi! Quoi?…
_ Emmenez moi, je vous prie….j’étais comme ensorcelée.
_ Avant quoique ce soit, vous devez savoir, que le porte-parole nous a donné un présent pour vous….
_ De quoi s’agit il?
_ Je pense que c’est une tenue de rigueur….
Oups! Il est vrai, qu’habillée comme je l’étais, ça ne paraissait pas très présentable pour un peuple aux coutumes surement séculaires.
On m’emmena dans une cabine, aux parois de fer blanc, le mobilier y était plus que rudimentaire, une armoire, un bureau et un lit, tous de la même matière que les murs, bref, un lieu sans essence ni grâce. Il en émanait pourtant, une étrange aura, je me rendis compte que sur la couche, était posé une robe pourvue d’une capuche large, à la matière soyeuse et légère. J’avais l’impression qu’il « vibrait » d’un charme secret, drôle de sensation, à son contact, ma main était comme « électrisée »! Il s’agissait d’une confection comparable à une djellaba rebrodée de perles, de dentelles…Au toucher le tissu, ressemblait à de la soie, le tout dans une nuance irisée, presque nacrée, je n’avais jamais rien vu de semblable!
Je me mis à la hâte de laisser derrière moi, mes habits communs et revêtis cet habit de « lumière », j’avais l’étrange sentiment que je ne faisais pas qu’abandonner mes affaires, mais qu’à cet instant j’en finissais avec la « banalité » de mon existence…
Une fois apprêtée, puis sortie de cette pièce sans caractère, je retournais sur le pont du navire où nous avions atterris, l’agent Rice m’attendais de pied ferme, n’ayant pas le pied marin, je ne dansais sur le même que lui!
_ Nous allons y aller avec un zodiac, préparez vous à ce que ça tangue!
Je n’étais pas vraiment à l’aise pour le coup, je n’avais qu’une hantise, être malade et de ce fait, tâcher mon bel habit. Il n’en fût rien, je ne m’étais jamais sentie aussi bien sur les flots bleus! Le vent fouettait mon visage, l’air iodé était vif et rafraîchissant, je me mis à la tâche de mettre la capuche qui m’était destinée, je ne serais pas, grâce à elle, tout ébouriffée pour me présenter devant cet être suprême.
_ Vous devrez me tenir informé, quant à l’entretien que vous allez obtenir.
_ Bien sûr! Répondis je, comme un automate, j’étais comme déconnectée avec mon environnement proche.
Nous accostâmes, sur un ponton qui jouxtait une plage de sable fin, d’un blanc irréel. Au bout de la plate forme, se tenait un cortège pour le moins singulier, ils ressemblaient à des guerriers, des indigènes en arme, le tout haut en couleurs. Plus nous nous rapprochions, plus je me rendais compte qu’ils étaient tous de grande taille, deux mètres au bas mots, tout en muscles, il émanait d’eux une énergie que la force et l’intelligence confère. Instinctivement, je me dirigeais vers celui qui semblait le plus « grand » de tous, sans me rendre compte, que mes accompagnateurs s’étaient arrêtés. Presque à un mètre d’eux, mes jambes m’obligèrent à l’arrêt absolu, je me sentais comme enveloppée, mais aussi inexorablement attirée par un sortilège invisible mais palpable….
_ Bienvenu à toi, oracle Galla! Le grand gaillard s’exprima, tout en plaçant son poing droit fermé sur son cœur, mais aussi en pliant le haut de son corps, en une révérence mi-basse. Je n’avais jamais vu un tel charme masculin, cet homme transpirait la maturité, la fougue, la connaissance, ce curieux mélange me prodiguait une attraction irrésistible!
Je vais lui sauter dessus!!!….Mais ressaisis toi, ma vieille! Tu n’es pas là pour flirter!!!
Son visage n’avait rien à envier à son corps sculpté tel une statue Grecque, la régularité de ses traits, sous entendait que même son faciès était enforci. Malgré cette matière brute animée, il émanait une douceur, peut être due à ses yeux bleu marine en amandes ou encore à sa chevelure d’un noir de jais coupé court, pourvu de deux, trois mèches longues qui ondulaient avec grâce, sur le haut de ses épaules, elle étaient retenues par un ruban du même aspect que mon vêtement. Je suis Nadeem, je parle au nom de mon peuple. Navré d’avoir dû te soustraire à ton quotidien, mais notre quête ne peut se réaliser sans ton aide!
_ Bonjour à vous! Que pouvais-je répondre d’autre? Je me sentais empotée, comme l’oiseau qui vient de naître, voulant déjà quitter le nid alors qu’il ne sait pas encore voler! Mais, quelle gourde! Puis je savoir ce que vous attendez de moi? Je ne suis pas sûre, d’être une personne au potentiel exceptionnel, je ne suis qu’une médium qui vient, certes, en aide à son prochain mais je n’ai jamais eu l’impression d’être à ce point, quelqu’un qui sorte de l’ordinaire….
_ Tu dis ceci, car tu n’es pas consciente de la future charge qui t’incombe, tu dois savoir car tu es touchée par la « claireconnaissance », qu’un changement majeur se profile à l’horizon de l’espèce humaine. C’est pour cette raison, que nous sommes sortis de l’oubli. Nous sommes revenus à la surface de la terre, après des millénaires d’attente, pour aider ton espèce à ne pas sombrer. Qu’il puisse devenir une entité forte de par sa spiritualité, que malheureusement il a laissé de côté, au profit, d’un matérialisme destructeur pour lui-même.
_ En tous les cas, malgré votre absence au ceint de notre civilisation, vous êtes plutôt bien renseignés sur le comportement humain actuel! Je suis impressionnée! Mais, je ne vois toujours pas, quelle contribution je pourrais apporter à un tel bouleversement!
_ Tu ne vas pas tarder à le savoir! Mais, avant ça, je voudrais savoir pourquoi tu ne me tutoies pas?
_ Je ne vous connais pas….Mon éducation me rattrape surement….
_ Je ne place pas le respect à ce niveau là…. C’est alors, que l’espace qui nous séparait, se réduisit par son approche. Je levais les yeux pour ne pas quitter son regard hypnotique, sa main effleura ma joue avec une tendresse bouleversante d’intensité, je sentais comme un crépitement sur ma peau…. Si tu savais depuis combien de temps je t’attends!….Il prononça ces mots dans un murmure, je pense être la seule à les avoir entendu.
Comme engourdie, par ses paroles enjôleuses, je n’arrivais toujours pas à détacher mes yeux des siens, j’arrivais à distinguer comme la promesse d’une sensualité comblée. Reviens sur Terre! Allo! Allo! Ici la terre! Allo….
_ Bien… Qu’attendez vous exactement de moi?
_ As-tu déjà entendu parlé des « Crânes de Cristal »?
_ Bien évidemment! Au-delà de mon don, je suis une férue du paranormal, j’en ai donc déjà entendu parlé. Ils restent une énigme pour nos scientifiques, mais ils ont pu mettre en évidence qu’une certaine « puissance inconnue » découle d’eux.
_ Nous allons devoir les réunir, il reste encore un peu de temps devant nous, en attendant soit notre invitée, tu pourras comme ça, te familiariser avec notre savoir, il pourrait s’avérer utile. En échange, nous sommes désireux d’en savoir plus sur votre organisation, « voir », sans être présent, laisse tout de même certaines zones d’ombres…
_ Je ne pense pas avoir d’autre choix que d’accepter cette proposition. Je suis d’une nature curieuse, enrichir mon savoir est une quête personnelle, à laquelle j’aime répondre…Par contre, je ne possède pas une once de témérité dans mes entrailles, je n’ai rien d’une aventurière!
_ Cela changera…
Sur ces mots, Nadeem, (rien que son prénom est une caresse à l’oreille ou encore sur les lèvres qui le prononce), fit volte face, ce qui, en fait, n’était rien d’autre qu’une invitation à le suivre. Il me vient à l’esprit que je n’étais pas venue seule sur ce continent inexploré. Je fis demi tour, au pas de course, (hors de question que je perde une seconde en si charmante compagnie) rejoignant Rice, je lui exprimait le désidérata des maîtres de ces lieux, dans les grandes lignes. Mon intuition me dictait de passer sous silence certains détails qui peut être, devaient être éclaircis ou encore complètement occultés. Le fédéral ne se réjouissait pas, de me savoir seule, au ceint d’une ethnie mystérieuse mais aucunes autres options ne s’offraient à lui. Il m’ordonna d’être présente en ces lieux dans vingt quatre heures maximum, et que je devrais lui faire un rapport détaillé de cet entretien.
Sur cette mise au point, je retournais vers la plage, le concile m’attendait à la lisière de la forêt qui bordait le rivage. Je me rendis compte soudain, par l’environnement qui m’entourait, que cette flore verdoyante, au feuillage luxuriant, appartenait à une espèce méconnue. C’est alors, que je compris que je pénétrais en terre inconnue, de toutes les manières possibles….

Chapitre 2

En empruntant le sentier qui sillonnait dans l'antique sylve, je ne pus que constater que la faune et la flore y était très vivace... En effet, il ne fut pas rare, que je perçois des écureuils dans les arbres ou encore, enchevêtré dans les feuilles, de multiples toile d'araignées. Par contre, je fus stupéfaite de voir des variétés de plantes et de fleurs que je n'avais jamais vu de ma vie, pourtant tout me semblait très familier, curieuse sensation...
Au beau milieu de de cette contrée mystérieuse, alors que j'aurais du être prise par des vertiges de panique, mon escorte faisait office de "bouclier", je me sentais plus qu'en sécurité.
Chemin faisant, je remarquais que je n'avais pas saisi à quel moment, la fameuse lueur bleue, n'apparaissait plus dans le ciel. En effet, sur le bateau, je n'avais pu que constater, la luminescence croissante, à l'approche de cette ile. Mais là, en foulant sa terre, je ne la voyais plus... Prise d'un frisson, je fis le constat que le guerrier le plus proche de moi, n'était personne d'autre que Nadéem...Rrrrr...
Quelle douce tentation! Que de lui poser la question...

_ Nadéem, j'aimerais savoir quelque chose...
_ Oui, Galla, de quoi s'agit il?
Rrrrrrrrr...La prononciation de mon prénom dans sa bouche, me faisait l'effet d'un poignard dans le coeur! Comme, si cette voix m'avait cruellement manquée...
_ En fait, en approchant de l'Atlantide, j'avais vu une lueur bleuté, mais je ne la perçois plus... Comment cela se fait il?
_ Je constate, que tu es plus que perspicace! En effet, il se trouve que cette fameuse lumière est une sorte de bouclier, visant à protéger notre peuple. Lors du déluge qui nous a ensevelit, notre technologie était déjà à son apogée, fort heureusement! Sinon, je n'aurais pas l'infini honneur, de te parler à ce moment même!
_ Je comprends mais...de quelle manière votre peuple a t-il put contracter, un tel progrès? A votre époque, notre civilisation n'en était qu'aux balbutiements de son essor...
_ Je comprends ta réflexion... Saches, que notre évolution, est issue d'une culture extraterrestre...
_ Pardon? Seriez vous entrain de me dire, qu'ils... "existent"?
_ Ne me dis pas, que cette information te semble improbable? Et tutoies-moi, s'il te plait...
_ Disons, que je ne remets pas votre...heu...ta parole en doute, mais entre "penser que..." et "savoir que...", il y a un gouffre!
_ Un gouffre que je viens de combler! Je peux comprendre, que ceci te perturbe...Ah oui tu penses!? Votre génération a tout de même, "ouvert son esprit", il est plus à même de penser qu'il existe plus que ce que vos yeux peuvent voir, mais la normalité a la dent dure pour vous. En vous améliorant, vous vous êtes posés des oeillères, vous avez mis de côté des valeurs ancestrales ou encore, avez oublié de communier avec la nature et de croire en des puissances primitives. Rien que le fait qu'un organisme comme le corps soit capable, de penser, de s'animer relève d'une certaine magie mais votre science a bousculé toutes les croyances, ceci vous a permis de vous rassurez. Car apporter une réponse basée sur du concret, vous tranquillise mais du coup vous n'êtes plus unis et dans bien des domaines...
_ Je vois à quoi tu fais référence, ton peuple doit s'indigner de nous voir progresser dans le mauvais sens! D'ailleurs, comment pouvez vous être aussi bien renseignés à notre égard? Alors, que vous étiez sous les mers...
_ Je t'expliquerais tout ça en temps voulu, regarde nous sommes presque arrivés.
Complètement absorbée par notre échange, je ne crois pas qu'il n'y ait que ça qui m'a fait me "fermer" à ce qui m'entoure! Hum...hum..., je m'arrêtais net! Magnifique! Splendide! Voilà les mots qui me vinrent à l'esprit, mes yeux admiraient le spectacle qui se déroulait devant nous mais mon cerveau n'enregistrait pas vraiment l'intégralité de cette vision... Le pauvre! Il est vrai que depuis ce matin tu n'as pas été épargné! Mais rassures toi! Je suis là! Avec toi! Je ne t'ai pas abandonné!
La cité de l'Atlantide était un bijou, paré de son écrin! A l'horizon, trônait un mont à la couleur émeraude de part la verdure qui le recouvrait, on distinguait tout de même que la main de l'homme y a fait ouvrage. En vérité, il se découpe sur ses flancs, une architecture semblable à des habitats troglodytes mais je soupçonnais que leur envergure, était de taille! Vu que je pouvais les deviner...
A la base de ce sommet, présidait un édifice digne d'un palais... Leur architecture s'apparente à celle des Mayas... Auprès de cet édifice, rien d'étonnant de voir de multiples habitations construites dans la même inspiration architecturale, mais rien de comparable à certaines de nos citadelles.
En fait, le bâtiment "royal" est seul dans son enceinte, les demeures populeuses l'entourent. Mais ces dernières, n'ont rien à voir avec de simples chaumières ou taudis, non! Elles sont de la même facture que le "palais" aussi richement ornementées, de l'extérieur, impossible de dire si un ambassadeur ou un habitant commun y réside. En bref, il semblerait que ce peuple ne fasse pas de différences à un niveau hiérarchique, comme s'ils étaient sur un pied d'égalité...Etonnant!
En pénétrant dans la cité, je remarquais que ces habitats étaient confectionnées dans une matière ignorée de notre humanité. Je ne pus m'empêcher de poser la main sur un des murs, en fait ce matériau était froid, de plus, ne semblait pas tendre comme de la pierre...
_ Qu'elle est ce matériau? Je n'ai jamais rien vu de semblable...
Nadéem, s'était lui aussi arrêté lors de ma halte, il se tenait à proximité de moi...Hum hum...
_ Ceci est de l'orichalque, c'est un métal que l'on extrait de la montagne...Enfin que l'on extrayait plutôt...
_ Je n'ai jamais entendu parlé de ce métal....
_ Il s'apparente au cuivre, il faut savoir que notre ile est riche en ressources naturelles...
_ Dit Nadéem... Je trouve étonnant de ne pas avoir encore vu de résidents autres que vous!
_ Normal, notre communauté est restreinte désormais, nous ne sommes plus qu'une centaine, nous vivons donc aux abords du palais, ces habitations sont abandonnées...
_ C'est triste...Une cité, dont une partie est délaissée, laisse sous entendre que votre lignée a été malmenée...
_ Nous avons essuyer trop de guerres, et lors du déluge, seulement une poignée d'entre nous fût sauvée... Je t'en dirais plus mais nous sommes attendus...
_ Attendus?! Avez vous un "roi"? Ou encore une autorité issue de votre souveraineté?
_ Du tout! Nous en avons fini avec une quelconque hiérarchie! Ce genre de système est corrosif, c'est à cause de ce genre de classification que notre perte a été scellée. Nous évoluons, les uns avec les autres, tous égaux...
_ Quel bonheur! Si seulement, nous en étions là!
Nous continuâmes notre périple, à l'approche des "fortifications", je commençais à entendre, le murmure de l'activité citadine. Pas de klaxons ou encore les bruits urbains que l'on connait que trop bien...
Mais plutôt, le doux murmure simple de la vie... Un léger martèlement, peut être une forge...Mais aussi, des odeurs...Des épices...Les effluves d'une cuisine riche de saveurs...
Alors, des visages se firent présents... Des hommes et des femmes, s'approchaient de nous...Ils étaient tous de grandes tailles même la gent féminine. Du haut de mes un mètre soixante quinze, je me sentais ridiculement petite, étrange sentiment, il est rare que je croise un de mes homonymes physiques...
_ Bonjour...
_ Bonjour à toi...
_ Bonjour...Et encore un bonjour...
_ Sois la bienvenue parmi nous...
_ Merci...
_ Que ton séjour, au ceint de notre peuple te soit propice...
_ Merci... Merci, à vous de m'accorder l'hospitalité...
Je vis au loin, des femmes à l'ouvrage...Elles disposaient d'un métier à tisser, de quenouilles...En m'approchant je les vis plonger le tissus dans un grand bac fumant, à proximité, des fils à linge regorgeaient de tissus pareils à celui que je portais...D'ailleurs, tous étaient habillés de la même étoffe.
_ Bonjour...Dis je à une des liciers...
_ Bienvenue...Me répondit elle.
_ Quel est cette matière que vous tisser?
_ De la soie...
_ De la soie?! Dis je, tout en lissant mon habit de lumière...Mais, je n'en ai jamais vu de semblable...
_ Une fois récupéré le fil, puis que nous ayons oeuvré, nous lui donnons un bain d'orichalque liquide, c'est pour cette raison que le tissu est à ce point irisé. Vous aimez?
_ Evidemment, c'est magnifique et tout particulièrement agréable à porter...
_ Je suis heureuse que cela vous plaise!
_ Je suis touchée par un tel présent!
Une fois mon explication reçue et nos congratulations terminées, nous reprîmes notre chemin en direction d'une porte gigantesque. Celle ci est la seule ouverture au milieu des remparts de cette forteresse.
Le seuil franchit, c'est alors qu'un immense patio nous faisait face, sa couleur de jade, se mariait à ravir avec les reflets cuivrées des remparts. Tout ceci, semblait féerique...Comme sorti tout droit d'un rêve exotique! Au centre de cette ceinture, siégeait une construction digne d'un lignage royal... En effet, cette bâtisse était démesurée, en comparaison avec les habitats récemment croisés.
Cette forteresse avait l'envergure d'un manoir, le tout d'inspiration Andine, une analogie avec le Chichén Itzà en beaucoup moins haut et plus spacieux. Sa base était un dédale de marches, menant à la demeure impérial, celle ci devait toiser les deux cents mètres carré, à vue de nez. Petit pour un château, mais monumental pour un simple vassal...
Bref, arrivés en haut de cette rampe, nous pénétrâmes dans la résidence...L'intérieur était somptueux, des mosaïques dessinaient des fresques sur le sol. Des colonnes de marbre, jalonnaient une allée conduisant à un salon. Des statues de quartz, ornementaient cette salle principale ainsi que des amphores débordantes de fleurs fraichement coupées.
Dorénavant, parvenu au ceint de ce salon luxueux et non dénué d'un certain confort, Nadéem m'invita à m'assoir dans une causeuse longue d'une dizaine de mètres, regorgeant d'une multitude de coussins de "soie d'orichalque".
_ Veux tu te restaurer? Ta faim doit se faire sentir...
_ Je ne serais pas contre un petit quelque chose...Avouais je sans remords, car je ne devais pas perdre à l'esprit que certains desseins encore méconnus nous étaient destinés, mais pour l'instant, le retour à un besoin d'une banalité quotidienne, me réconforta. Les choses avaient changé autour de moi, mes repères familiers avaient troqué leurs places contre des signes inhabituels donc constater que nos besoins -que l'on soit ne n'importe quel horizon- étaient les mêmes, m'apaiser d'une certaine façon.

Chapitre 3

Dès que mon hôte eut prononcé ces paroles, il tourna les talons et je ne pus empêcher mon regard de se poser sur ses proéminences rebondies...Je me délectais de l'observation de ses fesses potelées... Miam! Je n'avais pas encore sustenté mes papilles gustatives et pourtant je salivais déjà!
Nadéem, revint avec un plateau fait de ce cuivre mystérieux, dans lequel reposait carafe, choppe du même matériau ainsi que deux écuelles en terre cuite.
L'odeur se mit aussitôt à emplir la pièce, me permettant de reconnaître les mêmes senteurs rencontrées lors de notre déplacement. Il posa le plateau sur la table basse qui jouxtait le canapé, puis il se mit à la tâche de déposer devant moi, tout ce qui m'était nécessaire, en fit de même pour lui.
Je humais le parfum délicat de ce met qui maintenant embaumait l'air ambiant.
En scrutant la table, je constatais que les couverts n'étaient pas de mise... Mais Nadéem qui s'était éclipsé une nano seconde, revint avec un ustensile circulaire, réhaussé d'un carafon de métal.
_ Laisses moi, te laver les mains...
Oulaaa...
_ Bien sûr... Dis je, nerveusement.
Il me posa le récipient sur les genoux, puis me demanda de mettre les mains au dessus. Il prit le carafon de ses mains robustes et versa sur mes petites menottes de l'eau à température. Il le reposa, puis prit un morceau de savon, qu'il trempa dans le liquide recueillit dans la cuvette. Tout en faisant mousser le savon au creux de ses mains, son regard cherchait le mien, qui, pour l'occasion, s'était fait la malle. Alors, il prit mes mains dans les siennes, et commença à les frotter en une caresse sensuelle...Tous mes sens étaient en éveil, cette étreinte réveillait en moi, les instincts les plus primaires... Son mouvement exerçait -sur mes paumes humides et glissantes à souhait- un geste rotatif en une douceur inouïe, n'échappant pas à la comparaison fatidique d'un érotisme tangible. Je me sentais comme engourdie par cette sensation, je me détendais tellement au rythme de son "frottement", que je n'avais pas remarqué la lueur qui étincelait à présent dans ses prunelles d'océan, d'encre marine...Je rougis...Là ma belle, t'es grillée! Prise la main dans le sac!
Comme s'il avait compris ma gêne, il reprit la fiole et fit de nouveau couler l'eau refroidit, dans le but de me débarrasser de la mousse généreuse. Puis, il prit l'étoffe qui s'impatientait sur son épaule, pour me sécher délicatement... Ma bouche devait afficher une courbure crétinisante car je me surpris entrain de sourire "aux anges"!
_ Ce rituel est ancestral...dit il la voix légèrement enrouée. Nous utilisons nos propres mains pour nous restaurer, donc cette tradition permet aux convives de constater que l'hygiène est de mise mais aussi il fait honneur aux forces divines qui nous permettent, d'avoir toujours de quoi nous alimenter...poursuivit il, tout en déposant ce curieux accessoire sur une console voisine.
_ Oui...Oui... Je comprends...arrivais je à articuler. Ben là, pour la séduction, les cours c'est le mardi de dix neuf à vingt et une heure! Pfffffff...Qu'est ce que je peut être incapable parfois!
_ Manges! Tant que c'est encore chaud.
_ Bon appétit...
_ A toi aussi, Galla...
En portant, une attention tout particulière à mon assiette, je distinguais des morceaux de poissons mis en sauce avec des légumes dont je ne reconnaissais pas leur forme.
_ Quel est le nom de ce plat?
_ Michka...C'est un ragout de poissons, cuisiné avec des scorsonères et des chayottes...
_ Ah oui!? Je connais la chayotte par contre les scor...je ne sais pas quoi...Inconnus au bataillon! Désolée...
_ Les scorsonères...Font partie de la famille des salsifis...J'ai cru comprendre, que l'humanité avait mis de côté, l'agriculture de certains légumes.
_ En effet, mais une nouvelle tendance culinaire, vise à remettre en lumière, certaines variétés de fruits et de légumes "oubliés".
_ Mangeons...
Je ne me fis pas priée plus longtemps, entre émotions, surprises et dépaysement, ma faim était devenue mon unique préoccupation.
J'engloutis mon assiette, tout en savourant chaque bouchée car les épices aromatisaient mes papilles gustatives de saveurs salées, légèrement pimentées et je crus reconnaître un arrière goût de gingembre.
_ C'était succulent! Compliment à la maîtresse de maison!
_ Il n'existe pas dans notre communauté maître ou soumis! Me dit il sur un ton amer...
_ Excuses ma maladresse... Ce n'est qu'une expression...
_ Certes mais plus que misogyne! Je t'excuse, rassures toi...Mais cette tournure de phrase m'a piqué au vif...Nous évoluons égaux, donc il n'est pas rare qu'un homme accomplisse les taches ménagères que VOUS attribuez aux femmes. De plus, cette formule sous entend, un instinct de propriété que vous vous êtes que trop approprié! Il faut réaliser que tout appartient à notre planète, qu'en réalité, aucuns lieux ne peuvent être exclusivement réservés à une seule créature.
_ Sujet à débat... Avec de tels propos, tu pourrais soulever des foules...
_ C'est un peu la raison de notre réapparition... Sans vouloir prêcher la bonne parole, votre conscience collective va devoir se détacher, des réflexes et des comportements qui l'encombre. Cette soif de domination, cet instinct de supériorité, a engendré des exactions sur les plus faibles. Vos abus ont corrompu votre façon d'appréhender les choses, au lieu de tendre la main à celui qui progressait plus lentement, les "dominants" ont manoeuvré de façon à ce qu'ils ne puissent pas se hisser à un rang égalitaire.
_ Donc, si je saisis bien tes propos, vous êtes revenu sur la surface de la terre pour nous "aider" à revenir, dans le "droit chemin"?
_ Effectivement...
_ Et vous comptez vous y prendre comment?
_ Nous n'allons pas vraiment intervenir, directement... Nous allons faire en sorte de réunir les fameux crânes de cristal...
_ J'avais un peu compris l'idée mais que va t-il se passer lors de cette réunification?
_ En fait, ces crânes sont "chargés" d'informations qui vous "rassembleront"...
_ Je ne comprends pas très bien... " Une fois réunis, ils formeront un champ magnétique puissant, ils délivreront la parole divine..."
_ Je crois qu'on vient de t'y répondre...
_ Mais comment peux tu savoir ce qui se dit dans mon esprit?
_ Je suis un être "sensible" aux forces divines... Je suis un "shaman"...Je suis à "l'écoute" de la nature, ma force vient de cette "perception", je reçois comme toi certaines informations...Et je sais que Lisbeth est venue te parler à l'instant...
_ Hé bien, je ne suis pas au bout de mes surprises...
_ Je crains fort, que ce ne soit que le commencement... Mais ta faculté d'adaptation et ton audience, te permettront de ne pas glisser dans l'égarement. Veux tu du thé? Ainsi que quelques fruits, pour achever le diner?
_ Avec plaisir...
Il débarrassa la table, et s'éclipsa dans une pièce adjacente. J'en profitais pour m'entretenir un instant avec ma "petite voix"...
_ Tu aurais pu me dire certaines choses avant que tout ne débute ce matin...
_ " Et ça aurait changé quelque chose?"
_ Pas vraiment, mais au moins, j'aurais eu le temps de me préparer psychologiquement, non?
_ " Tout ce qui se trame, fait partie de ta destinée... Certes, j'aurais pu te prévenir mais à quoi bon?"
_ J'aurais été un peu moins troublée, ce matin, lors du coup de fil de Rice...D'ailleurs, à ce propos, j'ai cru bon de taire certains éléments, ai je bien fais?
_ "Tu dois te méfier...Ne fais confiance à personne en ces temps nébuleux...Tu ne vois, pour le moment, que la partie immergée de l'iceberg...Gardes tes distances et prends précautions..."
A ces mots, mon "shaman" préféré, réapparut...Les bras chargés, par un plateau plus petit que le précédent. En son centre, une corbeille de fruits, y avait été déposé, sans compter une théière avec trois verres...
_ Nous attendons quelqu'un?
_ Du tout... Pour le service du thé, nous nous servons d'un autre verre, pour refroidir l'infusion...
_ Un nouveau rituel?
_ En quelque sorte, à des fins plus pratiques que coutumières...
Il déchargea sa cargaison... La théière fumante, fleurait le menthol... Il la leva à la régalade, pour faire couler le liquide dans un verre, puis versa le contenu dans un autre et encore dans l'autre... Puis, en plaça un devant moi...
_ Attends, un peu c'est bouillant! dit il tout en rééditant l'opération pour lui même...
_ D'accord, merci...
_ Veux tu un fruit?
_ Avec plaisir... Mais à part ce qui ressemble à du raisin, je ne sais quel est cet autre fruit...
_ Ceux sont des feijoas et du raisin marine, tu remarqueras que ses grains sont plus gros, plus irréguliers...Les feijoas font partie de la famille des goyaves, mais sucrés et moins acides...
_ Je vais gouter...En plaçant, un grain dans ma bouche, je constatais que sa peau était plus épaisse qu'un grain de raisin classique...Mais sa chair était tendre et sirupeuse, un délice!
_ J'adore! C'est vraiment bon!
_ Tant mieux...
_ J'ai quelques questions, puis je? dis je tout en engloutissant un nouveau grain...
_ Bien sûr, je me doute que bien des choses suscitent ton interrogation.
_ Par quoi commencer?...Hum... Pourquoi, moi? Je ne suis pas la seule médium sur la planète...Pas non plus, la plus forte...
_ Crois tu en la réincarnation?
_ Bien sûr! Attends, tu ne vas pas me dire que je suis la réincarnation d'une Atlante?
Il se contenta de me fixer, avec une oeillade affirmative...
_ J'ai du mal à y croire...
_ Et pourtant...Mais je te dévoilerais plus tard, l'intégralité de ta vie antérieure parmi nous...Je tiens d'abord à souligner, que notre quête sera ardue voir dangereuse, mais je m'engage à tes côtés pour te guider, te protéger.
_ Parfait...Dis je en déglutissant, je percevais le danger qu'il ne me formulait qu'à moitié, du coup ma salive était aux abonnés absents...
Tu finiras tout de même, par éclairer ma lanterne, pourquoi cette attente?
_ Tu es bien trop pressée, Galla, je te reconnais bien là, en cette impatience qui te caractérise...
_ Comprends moi! Me voilà, propulsée, dans une histoire énigmatique, j'aimerais savoir de quoi il retourne exactement...
_ Tu le sauras bien assez tôt...
_ Ouais...exultais je, l'air renfrogné...
_ Allons, ne fais pas ta mauvaise tête...A ces mots, il se leva et vint s'assoir à mes côtés... Tu n'as pas une once de rancune dans ton coeur, alors à quoi bon cet air furibond...Dit il, tout en effleurant ma joue de son pouce.
Cette cajolerie, élimina d'un coup ma froideur. Son contact sur ma peau avait la fâcheuse habitude, d'éveiller mes sens et de faire place, à un émoi plus que gênant. En effet, je ne fus pas surprise de sentir la moiteur envahir mon bas ventre... Stop! STOP! M'intimais je.
_ Une question me taraude...repris-je, malgré mon trouble.
_ Vas-y, je t'en prie...
_ Comment avez vous fait pour survivre alors que vous étiez en autarcie?
_ La technologie extra-terrestre, a ses avantages... Le bouclier de lumière a eu la capacité de nous protéger de l'engloutissement, néanmoins, il a aussi le pouvoir de recréer les uv solaires, qui permettent à la vie de subsister. Un changement radical de notre mentalité et de nos habitudes barbares, nous ont permis de perdurer, nous ne prélevons que ce qui nous est nécessaire, pas de surconsommation. Ni de réserves inconsidérées, bref un subtile équilibre, celui, d'ailleurs, que vous allez devoir retrouver.
_ Vous saurez, nous enseigner... Mais, je crains que certains "puissants" ne l'entendent pas de la même oreille...
_ C'est pour cette raison, que précédemment, j'ai sous entendu un quelconque danger...
_ Veux tu dire, qu'une guerre couve?
_ Je ne pense pas que ça ira jusque là, mais sait on jamais...
_ Je ne suis pas vraiment emballée par cette éventualité, mais je suppose, que tout bouleversement engendre la confusion. L'homme ne sait souvent y répondre que par la violence car il a du mal avec "l'inconnu", j'en sais quelque chose!
_ Que veux tu dire par "j'en sais quelque chose"?
_ J'ai décidé, il y a déjà quelques temps, de vivre de mon don... J'ai, disons, rencontré quelques difficultés d'ordre personnelle...
_ C'est pour cette raison, que tu es célibataire?
_ Pas évident, d'accepter de vivre avec une "illuminée"...
_ Une illuminée!? Mais, on devrait te désirer encore plus ardemment!
_ Laisse- moi rire! Ce que je fis, ponctuellement...
_ J'ai du mal à saisir la retenue que peut éprouver les hommes à ton égard...Je...Je...Je vais te montrer tes appartements, tu dois être exténuée...
Et il laissa sa voix disparaitre dans un souffle...Il m'invita, par un geste démonstratif, en se levant de la causeuse. Je l'imitais dans un mouvement un peu lascif, mon esprit venait juste d'enregistrer l'information que mon corps était épuisé.
Il m'entraina dans un labyrinthe de couloirs, où plusieurs portes se découpaient dans les parois sans vie. Il m'expliqua qu'une chambre avec toutes les commodités, avait été préparé pour mon arrivée et que je trouverais tout ce dont j'avais besoin. Sur ces mots, il déverrouilla une gâche, je pénétrais dans la pièce, au moment même où il me souhaita une bonne nuit -sans s'étendre- car demain sera encore une journée riche en révélation, puis, il ferma la porte sur cette locution.
Je ne me permis pas de relever ses propos car l'allusion non exprimée, ne m'échappa pas. Je n'étais, à ce moment précis, pas très enclin à en savoir plus. J'avais déjà compris que mon hôte, ne formulait pas les évènements que nous avions en commun.
Alors que je recouvrais ma solitude, j'en profitais pour établir l'inventaire de la salle dans laquelle je me trouvais.
Cette alcôve, faisait le double de mon antre nocturne, le lit dominait. Il était posé sur une estrade, un baldaquin parait de riches étoffes, lui conférait l'intimité nécessaire au repos, car sa position centrale, n'aurait pas offert l'aisance suffisante à un sommeil réparateur.
Au fond, dans un angle, un immense paravent laissait à supposer, qu'il cachait les commodités.
Des tentures tissaient de fils d'or, recouvraient la majeure partie des parois froides d'acier. Ce qui procurait une chaleur perceptible à l'air ambiant.
Différentes tables gigognes, s'éparpillaient de ci, de là...Dessus, des statuettes, des amphores ou encore des pots pourris, embellissaient l'ensemble.
Je me dirigeais vers l'énorme paravent. Derrière se trouvait une grande cuvette de cuivre, agrémentait d'un mât qui maintenait une outre. Je compris que j'étais en présence d'une douche, aux aspects archaïques. Sur une console, un broc d'eau et une vasque, faisait office de cabinet de toilette où les ablutions devaient s'y être déroulées à de multiple reprises. Juste à côté, je vis un curieux siège, trouait en son centre, j'en déduis que j'étais en présence de l'ancêtre des latrines...
Lorsque les tâches qui m'incombaient, fut accomplis, je réalisais qu'une nuisette irisée était posée sur une patère. Je la revêtis, et me mis au lit sans tarder, j'avais besoin de plonger dans mes pensées et ainsi enfin trouver le sommeil. Celui ci, frappa sans prévenir et je n'eus pas le loisir de récapituler le déroulement extraordinaire de ce jour charnière à mon destin.

[DanielPagés]

Ben voilà ! finalement on s'embarque chez les Atlantes pour un long voyage ? Bravo !

[Galoubijou]

Merci à vous pour vos encouragements, oui Daniel je pense être embarquée pour un bon moment chez les Atlantes! J'en suis au chapitre 6...Je suis aussi arrivée à me projeter sur la trame entière du roman.
Merci aussi d'avoir pris un moment à me lire, j'en suis flattée!