La voie du cœur

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cl<3

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Inscription : jeu. 10 mars, 2011 1:49 pm

La voie du cœur

Message par cl<3 »

Les deux jours passés avaient été chauds et oppressants, le temps allait chavirer, mais malgré cela, je décidai de me balader, de parcourir des chemins escarpés, traverser des champs d'herbes sèches et dépourvus de cultures.
Je me retrouvai au beau milieu d'un espace jauni par le soleil d'été.
Le ciel s'était subitement assombri, de gros nuages gris foncé s'installèrent au dessus de moi, le vent me souffla des mots doux aux oreilles : "Reste avec moi"... Avais-je bien entendu ? Bien compris ?
J'écarquillai les yeux, balayai les moindres recoins, essayant de trouver quelqu'un qui se trouverait près de moi... Personne !
L'orage commença à éclairer le monde qui m'entourait de traits lumineux, la pluie s'abattit sur moi... Je fis demi-tour pour rentrer chez moi, mais le vent me parla de nouveau : "Ne pars pas... Je suis ton ami !"
Mon cœur s'emballa, j'avais l'impression qu'il désirait sortir de ma poitrine. Une terreur totale s'empara de moi, je ne savais quoi répondre, quoi faire... J'étais tétanisée !
Comment cela pouvait-il être possible ? Le vent ne parlait pas ! Je devenais folle !
Un moment de lucidité reprit le dessus, je m'élançai vers ma droite en direction du petit bois pour m'y abriter.
Un éclair atterrit à quelques mètres de moi, comme pour me barrer le passage... Que se passait-il ?
L'averse gagnait en intensité, j'étais trempée jusqu'aux os, le froid me glaçait le sang.
Je repartis en sens inverse, ce qui fut une erreur fatale... Mais, que pouvais-je faire d'autre ?
Je m'engageai sur cette vaste étendue désertique, le tonnerre résonnait de partout. Les déflagrations finissaient leur course dans mes oreilles et faisaient vibrer mon corps... L'orage était réellement trop près de moi !
Des mots finirent par couvrir ce bruit incessant : "Aies confiance en moi, je ne te veux aucun mal, je t'aiderai à trouver ta voie".
Oh non, la schizophrénie m'avait atteinte ! Pourtant, j'avais toujours été saine et sensée... Que m'arrivait-il aujourd'hui ?
Les rais chargés d'électricité semblaient me poursuivre et essayaient de m'atteindre, je n'y comprenais rien, ce n'était pas logique, je n'étais pas dans un autre monde, je me trouvais bien sur terre !
Je courus avec plus de rage et détermination pour tourner le dos à ce que je ne comprenais pas, en gardant à l'esprit l'idée de m'échapper de là, sortir de cette horreur.
Le ciel, ou je ne sais qui, me lança avec force une décharge électrique, elle parcourut mon corps entièrement, figea tous mes sens et arrêta mon cœur... Puis, plus rien : le vide... Le noir... La fin !
Je papillonai des yeux. En face de moi se dressèrent deux hommes. L'un était habillé de noir et l'autre de blanc.
J'aurais dû avoir peur, me sentir mal, ou je ne sais quoi... Mais au lieu de cela, il n'en n'était rien, je ne percevais aucune sensation, aucune émotion : j'étais morte de l'intérieur !
Ils me tendirent la main en me lançant de concert :
- Viens avec moi !
Je répondis timidement :
- Je ne vous connais pas, je ne peux vous faire confiance !
Alors, l'homme vêtu de blanc posa une main, qui me glaça, sur mon épaule droite, et une vision m'apparut...
"Le ciel était bleu clair, parsemé de fins nuages blancs. De somptueuses collines vertes entouraient un grand espace recouvert de pelouse fleurie et chemins gravillonés. Des arbres et des bancs étaient implantés un peu partout. Le tableau que je visualisais prit vie... Des personnages se dessinèrent et s'animèrent : des femmes avec des poussettes ou des landeaux, des enfants sur des vélos, des personnes de tout âge jouant à la pétanque, aux cartes, au ballon, discutant, lisant...
Mon regard fut attiré par une femme assise sous un arbre, elle était âgée d'une cinquantaine d'années, vêtue d'une robe blanche à pois colorés. Ses cheveux étaient blond foncé doré... Elle était belle !
Dessus le banc sur lequel elle était assise, était posé un panier avec des pelotes de laine. Elle tenait entre les mains des aiguilles à tricoter qu'elle maniait avec aisance. En détaillant plus attentivement cette scène, un frisson me traversa, une émotion réussit à s'emparer de moi : le bonheur !"
Les images se détachèrent de mon esprit en même temps que la main de l'homme perdit le contact avec mon corps.
L'autre homme me sourit avec chaleur. Dès que ses doigts s'installèrent sur ma joue, je fus parcourue d'un bien être, comme une caresse déposée par le soleil un après-midi de printemps, je m'en délectai...
"Le ciel était rouge, garni d'un astre imposant, flamboyant comme les soirs d'été. Une grande place entourée de batiments se dessina devant mes yeux. Je n'arrivais pas à distinguer ce que représentait ces tours : des immeubles d'habitation, de bureau, ou autre !
De grandes tables apparurent, avec tout un tas de victuailles : viandes, légumes, fruits, boissons de tous genres...
Des hommes et des femmes s'animèrent tout autour, heureux, festifs. Certains mangeaient, d'autres buvaient. Un petit groupe s'était formé pour chanter et danser.
Mon esprit fut attiré par un jeune homme d'une vingtaine d'années, il était seul, à l'écart de toute activité, à lire un roman. J'arrivai à peine à distinguer les traits de son visage, mais deux choses me marquèrent : il portait un long manteau noir et des larmes roulaient sur ses joues... La mélancolie me traversa le coeur !"
Le froid m'enveloppa, les deux hommes étaient côte à côte, ils me dévisagèrent en attente d'une réponse.
Je me tournai vers l'être vêtu de sombre :
- Le garçon qui lisait, c'était...
- Oui, c'est bien lui !
- Mais il n'existe pas !
- Ton imagination l'a créé et je peux te conduire près de lui !
Comment pouvais-je passer de la chimère à la réalité ?
Je pivotai vers l'homme en blanc, et avant même que je ne dise un mot, il me lança avec douceur :
- Oui, c'est bien elle !
Alors, sans chercher plus loin, sans vouloir en savoir plus, je lui tendis la main, et m'envolai avec l'ange blanc dans un halo de lumière.

"à Rosie*, qui aurait choisi l'autre voie !"[*"Le coeur de Rose" aux éditions Persée"] (Claudine Senger)
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