"Tout Change"

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Fred_93

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"Tout Change"

Message par Fred_93 »

Hello la population ! Voilà, je me décide à publié enfin une de mes nouvelles... :) Alors voilà le résumé vous lisez ou vous lisez pas... Je vais pas vous forcer hein ! :)

"Il y avait un petit garçon... Et puis je l'ai vu, c'était son frère. D'une carrure qui m'impressionne encore maintenant.
Je me rappellerai toujours de sa démarche assurée, au bord de cette piscine.

La joie de retrouver celui qu'on aime... Peu vite basculer..."


Voilà le résumé... Maintenant vient le texte... allez-y j'attends votre avis !
Juste deux petites choses: 1) Il y a surement des petites fautes d'orthographe.... Je vous prie de m'en excuser !
Bonne Lecture ! et 2) No Vampires, No loup-garou tout simplement No fantastique ! ;)

Fred'...


TOUT CHANGE...

Mon cœur battit plus vite.
Là, de l'autre côté de la rue, je vis la tête que j'aurais sus reconnaître entre mille, les yeux fermés s'il le fallait. Il se tenait là, toujours aussi beau, sa peau bronzée et ses épaules musclées.
Puis, il me vit, lui aussi. Un sourire éclaira son visage, me faisant littéralement fondre. Je me sentais entière désormais.
Quand il repartait en France, une partie de moi partait avec lui. Et comme chaque week-end, nous avions le même plaisir de se retrouver, une fois chez l'un, une fois chez l'autre.
Aujourd'hui c'est lui qui se déplaçait. Il habitait dans la chaleur du Sud de la France, et moi, dans le côté Ardenne en Belgique.
Nous nous sommes rencontrés en juillet 2008. Ma famille avait loué une maison à Bordeau. Des vacances ennuyantes, à première vue. Mais il y a les voisins. Il y avait un petit garçon, insolent, qui criait tout le temps. Et puis... je l'ai vu. C'était son frère. D'une carrure qui m'impressionne encore fréquemment maintenant.
Je me rappellerais toujours de sa démarche assurée, au bord de cette piscine... Et, heureusement pour moi, mes parents ont organisé leur traditionnel souper entre voisins. Quand ils sont venus, mon regard s'est tout de suite porté sur lui. Il avait opté pour un style décontracté qui mettait en valeur ses muscles. Il avait un t-shirt vert pomme, faisant ressortir ses yeux émeraude. Ses cheveux noirs étaient coiffés comme un surfer. Il était à tomber par terre. Et puis, on a fait connaissance durant toute la soirée. Un homme remplis d'humour. Après cette soirée, nous avons passé beaucoup de temps ensemble...
Et vous devinez la suite. Cela fait maintenant un an que ça dure. Je fus tirée de mes songes en entendant une personne hurler un « attention ! . Tout se passa ensuite très vite.
Un coup de klaxon se fit entendre, et je vis camion déraper sur l'asphalte, fonçant droit sur...
- Xavier !!!!!!!!!!!!!! hurlais-je
Sa mine joyeuse prit une tournure effrayée.
Trop tard, le camion le percuta dans un bruit sourd que je n'oublierais jamais.
- Non !!!!!!!!!! M'époumonais-je.
Je courus vers l'amour de ma vie.
Il avait été projeté à dix mètres du passage pour piéton. Il était allongé, immobile sur la route. Un groupe était déjà en train de l'encercler et plusieurs personnes sortaient leurs portables pour appeler les secours.
Je me frayai un chemin à travers la foule, les larmes aux yeux.
Non, ça ne pouvait être lui.
Et puis, je vis un corps ensanglanté.
Je poussai un cri de douleur et m'effondra sur le sol, en pleur.

« Deux cercles s'étaient formés sur la route. Un plus gros près du corps de Xavier Parmentier. Un plus petit près de Sarah Clarc. Les ambulances arrivèrent... Les policiers aussi... et évidemment, ces petits fouineurs de journalistes. »

J'entendis de l'agitation un peu plus loin...
- Allez les gars, il n'est pas perdu !
- Mais Marisa...
- Non ! Il faut y croire !
- J'ai un pouls !
- Il repart les gars !
Mais mon subconscient avait le dessus. Je m'étais évanouie, je n'arrivais pas à reprendre connaissance. C'était au-dessus de mes forces.
Puis je sentis un masque à oxygène se poser sur mon visage.
Je sentis l'apaisement.

Bip... Bip... Bip... ce bruit me réveilla. J'étais à l'hôpital. Le bruit de l'électrocardiogramme m'avait réveillée.
Une forme se dessina dans mon chant de vision. Malgré qu'elle fût floue, je sus reconnaître ma mère sans peine.
- Maman... murmurais-je.
- Oh ma chérie !
- Que s'est-il passé ?
Elle baissa la tête.
Je ne me souvenais de rien. Pourquoi étais-je ici ? Qu'avais-je encore fais comme bêtise ?
- Xavier a eu un accident et...
Je n'entendis pas la fin de sa phrase, la scène me frappa de plein fouet, lacérant mon cœur.
Le bruit sourd du choc se fit entendre... Tout m'était revenu en un claquement de doigts.
Mais comment s'en est-il sortit ? Depuis combien de temps étais-je là ?
- Il... Il va bien ?
Une larme perla sur ma joue. J'allais craquer.
- Il est entre la vie et la mort. Ils l'ont déjà opéré. Il y a beaucoup de dégâts, et il a de minces chances de s'en sortir, mais pour le moment, il est... stable.
Je l'écoutai sans rien dire. Alors il s'en était sortis, enfin presque.
- Je... je peux aller le voir ?
Juste à cet instant une infirmière arriva dans la chambre.
- Ah Sarah... tu as repris connaissance.
Cette voix ne m'était pas inconnue... Je l'avais déjà entendu quelque part. Je m'enfonçai dans mes souvenirs et puis je sus où je l'avais déjà entendue. C'était la femme qui ne voulait pas laisser tomber Xavier.
Je lui en serais éternellement reconnaissante de l'avoir sauvé.
- Depuis combien de temps suis-je ici ? Est-ce que je peux le voir ?
- Et bien, nous vous avons conduit aux urgences vers 11h30. Il est 21h30. Donc dix heures. On a opéré ton ami. Il est dans un état stable, mais il n'a pas beaucoup de chance de s'en sortir. Il a cinq côtes, son fémur gauche et sa clavicule du même côté fracturés. Il y a aussi des dégâts internes, mais je ne vais pas t'assommer avec des termes de médecine qui...
- Puis-je le voir. S'il vous plaît ?
J'étais tellement impatiente, que j'en avais oublié la politesse.
De nouveau, je sentis un sanglot à la limite d'exploser.
- Si tu te sens capable de tenir debout. Je ne suis pas contre, mais saches que ce n'est pas très beau à voir.
- Je m'en fiche.
Je n'avais pas fini la fin de ma phrase que je m'étais déjà levée. Ma tête me faisait souffrir, mais il fallait que je sois forte pour lui, je remarquai qu'ils n'avaient pas pris le temps de me changer.
Je jetai un coup d'œil à ma mère, elle se rongeait les ongles, chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant. Je n'eus pas le temps de lui demander si elle allait bien, l'infirmière me pris par le bras et me montra la route.
Nous entrâmes dans la chambre.
J'eus un hoquet de surprise. On ne le reconnaissait plus. Tout son visage était entouré de bandages. Il était méconnaissable.
Les larmes coulèrent abondamment sur mon visage.
- Si c'est trop dur...
- Non ça va.
Je lui fis un signe de tête, et elle partit en refermant la porte.
Je m'approchai doucement du lit. Je faisais confiance à la médecine. Et son électrocardiogramme, faisait un bruit rassurant.
Je pris une chaise et m'installai près de son lit. Je pris sa main – une des seules parties qui n'avait pas été touché – et la serra contre la mienne.
Son contact chaud me fit frissonner, imaginer ne serais-ce qu'un instant que j'en serais privée, me fit trembloter derechef. A son contact, les bons moments défilèrent...
Quand nous étions allongés au soleil, au bord de sa piscine à Bordeau... C'était la première fois où il m'avait dit « je t'aime » .
Un moment inoubliable. Tellement magique !
Et puis la journée à la mer ou la journée à visiter un château qui n'intéressait que les parents, on avait bien rigolé ce jour là. J'allais encore rêvasser longtemps de ces bons moments de bonheur, mais une furie entra dans la chambre sans frapper.
Je blêmis... C'était sa mère.
- Toi... Hors d'ici !
- Elle n'y est pour rien ! Laisse-la tranquille Marie-Rose !
Son père venait d'intervenir, je baissai la tête, et obéit à la mère de mon amour. Elle avait raison.
C'était de MA faute ! Je sortis prendre l'air, les larmes coulaient en masse.
Ce n'est qu'une fois dehors, que je remarquai qu'on avait été transporté dans l'hôpital de ma petite ville de Bastogne. Tant mieux. Je connaissais tous les chemins, les endroits peu fréquentés où je pourrais réfléchir tranquillement.
J'allais partir, mais une voix grave m'interpella.
- Sarah !! S'il te plaît attend.
Je me retournai, et découvris Marc. Il avait l'air embarrassé. Je me demandai pourquoi il n'était pas au chevet de son fils, au lieu de se torturer l'esprit à me faire des excuses inutiles.
- N'écoute pas ma femme s'il te plaît. Tu sais, depuis qu'il te connaît, tout va mieux à la maison. Il est souvent joyeux, et il revient avec une mine... Heureuse après un week-end avec toi. Je t'en supplie... Xavier a besoin de toi !
Le ton qu'il avait employé pour la dernière phrase était... inhumain. Un cri de douleur. De torture. Et puis je réalisai que peu importe les caprices de sa femme, il avait raison.
Xavier a besoin de moi, et moi de lui. Je me dirigeai vers l'entrée de l'hôpital, il me rattrapa et mit son bras sur mes épaules. On se regarda et un faible sourire éclaira notre visage...
Le choc fut le même quand je découvris le corps recouvert de bandage de Xavier. Mais personne ne le vit. Sa mère occupait la seule chaise de la petite pièce. Elle l'avait rapprochée du lit et, la main dans celle de son fils, pleurait à chaudes larmes. Elle ne sembla pas m'apercevoir.
J'allai de l'autre côté du lit. Elle releva la tête et me lança un regard incendiaire qui me fit trembler. Cet accident n'arrangeait rien. Dès le début, sa mère et moi n'étions pas les meilleures amies. Avec ce drame, elle n'allait certainement pas m'autoriser à rentrer chez eux durant un bon moment. Enfin, s'il survivait.
Je me mordis la lèvre et partis vers la fenêtre. Appuyant mon front contre la fenêtre, je lâchai tout. Les larmes coulèrent comme elles n'avaient jamais coulé. Je n'étais même pas capable de prendre soin des gens que j'aimais le plus au monde.
Et en plus de cela on ne ratait jamais une occasion de me le faire comprendre. Des tas d'autres raisons ont fait que j'ai craqué. Après un bon quart d'heure dans cet état, je repris mes esprits, ouvris les yeux, et découvris que ma respiration avait formé de la buée sur la vitre, automatiquement, j'y traçai un cœur.
Je me retournai, et découvris la chambre vide, mis à part le corps inconscient de mon ange protecteur.
Je me rapprochai et pris la place que sa génitrice tenait quelques minutes plus tôt. Je n'avais même pas entendu qu'ils étaient partis.
Mais où étaient-ils ? Leur place était au près de leur fils bordel. Cette pensée me mit en rogne. Comment pouvaient-ils l'abandonner ? Et son père qui se permettait de me faire la remarque ! Leur fils avait besoin d'eux ! Et pourtant, ils n'étaient pas là ! Mais quel genre de parents sont-ils...
Je pris sa main, ce qui eu l'effet de me calmer. A nouveau, son contact charnel emballa mon cœur dans une telle course que je crus qu'il allait lâcher.
D'autres moments défilèrent devant mes paupières closes. Ses yeux émeraude dans les miens, marrons. Ses bisous dans le cou me faisant frissonner jusqu'à l'échine. Sa peau cuivrée contre la mienne plus pâle. Des petits mots doux dans le cou. Ses doigts dans mes cheveux. Ses mains sur mes hanches. Ses souvenirs m'arrachèrent derechef un sanglot.
Je passai je ne sais combien de temps, à vider le surplus d'eau qu'il y avait en moi, avant qu'un doux frappement à la porte me fasse redresser la tête. La tête de ma mère apparut dans l'entrebâillement de l'entrée. Quand elle découvrit mon visage baigné de larmes, elle rentra silencieusement dans la chambre.
- Ma chérie...
- Oh, maman !
Je courus me blottir dans ses bras. Elle me berça doucement, ce qui ne me calma pas pour autant.
- Viens... tu as besoin de dormir, tu seras mieux chez nous.
Je secouai négativement la tête. Je ne voulais en aucun cas le quitter, je ne voulais pas le perdre une seule seconde des yeux. Je ne quitterais pas cet endroit. Du moins, pas sans lui. Je l'attendrais, aussi longtemps qu'il le faudra. Mais je ne partirais pas sans lui !
- Tu ne peux pas...
- Si !
Je retournai à ma place, le fixant, de peur qu'il ne disparaisse. Une perle naquit au coin de mon œil. Elle roula sur ma joue, traçant un chemin jusqu'au coin de mes lèvres. Laissant une brûlure sur le cuivre de ma peau. Un goût salé se fit ressentir quand la larme entra dans ma bouche.
Puis je sentis une autre perle tracer son chemin sur mon autre pommette. Déposant, elle aussi un goût salé aux commissures de mes lèvres.
Ce goût. Combien de fois l'avais-je déjà eu ? Il n'avait fait que passer. Mais cette nuit, il était resté de longues heures. A des moments, il se faisait plus ressentir qu'à d'autres.
Ces larmes roulant sur le velours de ma peau ne cessèrent qu'une fois que je fus endormie.
Au moment où le soleil commençait à apparaître à l'Est, l'électrocardiogramme ne sonnait plus en «Bip» avec intervalles, mais en «Bip» continu, émettant un bruit atroce, il donnait l'alerte.
Quelque chose n'allait pas. Au moment où je me redressais, une infirmière arriva dans la chambre.
- Chariot de réa !!! Brailla-t-elle à ses subalternes.
Ces mots eurent un effet de gifle. Ils me faisaient réaliser qu'il était en arrêt cardiaque. Je voulus m'approcher, mais quelqu'un me pris et m'entraîna dehors...
Je ne sus prononcer un mot. Les phrases que je voulais dire, restèrent calées au fond de ma gorge. Xavier. Non pas toi. Pas maintenant. Avant qu'une interne referme la porte, j'entendis le chef dire quelque chose.
Une phrase qui repassait dans ma tête. Une phrase qui hantera mes nuits pour le restant de ma vie.
« On va le perdre ! »
Non... Non... Non... Je m'effondrai dans le couloir, tous les regards rivés sur moi. Mais j'en avais à peine conscience.
Puis je sentis une main sur mon épaule. Mais c'était comme les regards, assez léger. Le monde extérieur s'écroulait, lentement autour de moi. Je me sentais partir, comme lui.
Quelqu'un me redressa et m'assis sur une chaise. Je ne savais pas qui était cette personne et je m'en contre-fichais.
Il me semblait que les autres personnes avaient repris le cours de leurs occupations, s'en fut de même pour la personne qui m'avait aidé, elle était repartie vaquer à ses ouvrages.
Après ce qu'il me semblait un long moment, la porte s'ouvrit. Je relevai la tête, faiblement. Le lit sortit, les infirmiers s'activaient autour de l'amour de ma vie.
- Allez !! Au bloc !! Plus vite !!
- Xavier ?!
Au moment où le lit sortait de la chambre, sa mère avait débarqué dans le couloir.
- Qu'a-t-il ? Il est en danger ? Harcela-t-elle.
- Si vous ne nous laisser pas travailler madame, oui il peut y rester, alors veuillez attendre dans la salle d'attente !
Si la situation n'avait pas été aussi grave, j'aurai ris. Le regard qu'elle me jeta, m'en dissuada encore plus. Un regard froid, glacial. Il provoqua un grand frisson dans mon dos. Et d'un mouvement, infime mais bel et bien existant, je me calai au fond de ma chaise. Elle s'approcha de moi.
Faisant bien claquer ses talons au sol, montrant ainsi sa colère.
Je jetai rapidement un regard autour de moi. Marisa – l'infirmière qui s'était battue pour faire battre le cœur de Xavier – avait redressé la tête.
Je la vis du coin de l'œil déposé son bic et venir vers moi. Ce « geste » me redonna du courage et je me levai juste quand la furie arriva sur moi.
Certes elle me dominait en hauteur, mais cela ne me dérangeai pas de la toiser de bas.
Mon regard pénétra dans le sien, et je la vis perdre de l'assurance quant à ma confiance en moi. Je pensai que ça allait être un combat intérieur, juste dans le regard. Mais je me trompais...
- Espèce d'idiote ! C'est de TA faute s'il est dans cet état ! Dès le début je savais que tu étais un danger pour lui ! Cet enfant est une des personnes qui compte le plus moi alors...
- S'il comptait vraiment pour vous, vous seriez resté la nuit avec lui, en dormant sur le sol s'il le fallait ! Au lieu de ça, vous avez été vous installer dans un hôtel confortable ! Pendant que JE dormais inconfortablement sur une chaise de bois à surveiller celui qui compte le plus pour moi !
Je la regardai, elle était bouche bée. Elle ne savait pas comment réagir.
Je lui aurais volontiers lâché d'autres choses à la figure mais Marisa intervint.
- Madame, sauf vous manquer de respect, cette jeune fille a raison.
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, la vipère s'éloigna à grandes enjambées, délaissant encore une fois son fils.
L'infirmière m'adressa un sourire d'encouragement, et passa une main dans mon dos, avant de repartir remplir ses papiers.
Je me rassis, bras entourant mes jambes repliées sur moi. Menton sur les genoux. J'attends.
1h
2h
3h
4h
Et là... Enfin le chariot réapparaît. Je me lève, interroge un des trois infirmiers du regard. Celui que je suppose être le chef, me prend à part et me dit qu'il est de nouveau stable. Qu'ils ne savaient pas réellement ce qu'il a eu. Il me dit aussi qu'il faut laisser faire le temps, mais qu'à tout instant il peut mourir. Il m'avoue encore qu'il y a peut de chance pour qu'il s'en sorte et qu'il ne faut pas que je me fasse trop d'illusions. Il me conseille de rentrer chez moi. De me reposer.
Je le regarde.
A mon regard, il comprend que je ne cèderais pas à cette dernière requête. Il hausse les épaules et s'en va.
Timidement, je me glisse dans la chambre 103. Un chiffre porte-malheur désormais. Je n'ai pas le temps de m'asseoir que quelqu'un entre. Je me retourne, découvre Marie-Rose.
Je me tends. M'attendant à des paroles insensées hurlées par sa voix. Mais rien ne se passe. Alors je la regarde attentivement. Elle a les yeux rouges et gonflés. Elle a pleuré. Je murmure un bref désolé. Elle ne réagit pas.
Elle va à la fenêtre. Prend une grande respiration et...
- Nous partons.
Les mots avaient été prononcés faiblement, mais clairement.
- Un hélicoptère rapatrie Xavier dans l'hôpital de Bordeaux. Plus réputé que celui-ci. Comme ça, nous pourrons mieux veiller sur notre fils.
Je n'en croyais pas mes oreilles. Il pouvait à tout instant mourir pendant le voyage ! C'était déraisonnable ! Ils signaient son arrêt de mort !
- Je sais ce que tu penses, et je n'en ai rien à faire. C'est mon fils, je sais ce qui est bon pour lui. Pour nous.
Les mots n'arrivèrent pas à sortir de ma bouche. Je sortis précipitamment de la chambre, me dirigeai vers Marisa, mon seul secours.
- Vous n'allez pas les laisser l'emporter ! Vous savez comme moi qu'il risque d'y laisser sa vie ! Aidez-moi ! Je vous en supplie !!
- Je sais... Mais je ne peux rien y faire. Si c'est ce qu'ils veulent...
- ILS N'ONT PAS LE DROIT !!!! Hurlais-je.
- Sarah, écoute... calme-toi. Depuis le début, ils se sont comportés comme des parents indignes. Laisse-les.
- Mais c'est de la vie de mon copain qu'il s'agit !!
- Je sais... Je peux te comprendre... Mais...
- Non vous ne pouvez pas !
Je tournai les talons et me dirigeai vers la sortie. En chemin je croisai son père. Il me jeta un regard désolé, le mien était incendiaire.
Une fois dehors, je me mis à courir, de plus en plus vite. Je voulais absolument m'éloigner de cet hôpital. C'est dans un état d'esprit un peu inconscient, que je pris le chemin de la maison.
Après cinq bonnes minutes de course, je commençai à ralentir, essoufflée. Je freinai jusqu'à marcher.
Quelques rues plus loin, ma maison apparut dans mon champ de vision. Avec un dernier effort, je sprintai jusqu'à ma destination. J'ouvris la porte. Haletante. J'entendis un bruit de métal cognant dans un évier. Ma mère sortit de la cuisine, s'essuyant les mains.
- Sarah !! Mais que se passe-t-il ??
- Maman... ils veulent le ramener en France par hélicoptère !! Il ne survivra pas ! Aide-moi... s'il te plaît !!!
- Ma chérie... commence par te calmer. Et raconte moi ce qu'il s'est passé.
Je lui racontai... Hoquetant tant les larmes jaillissaient de mon corps. Je finis mon récit. Elle me regarda, compatissante. Elle m'embrassa sur le front, et dit :
- Je vais aller lui parler mon cœur. Il ne quittera pas les lieux. Je te le promets.
C'est en silence que nous finissâmes en vitesse la vaisselle du dîner. Après cette corvée, ma mère se pressa de mettre un manteau et nous nous dirigeâmes vers la voiture.
Le trajet se fit sans une parole. J'espérais de tout cœur que ma maman ait les mots pour empêcher le déplacement de Xavier. Dans le hall d'entré, nous nous mîmes d'accord. Elle seule rentrerait dans la pièce.
Une fois devant la chambre 103, ma mère entra, m'adressant un dernier clin d'œil. Quand la porte fut refermée, je commençai à faire les cent pas. Tous les patients me regardèrent d'un air bizarre et ce n'est que grâce à un effort de volonté, que je ne les renvoyais pas à leurs occupations. Après un temps éternellement long, ma mère ressortit.
- Ils ont accepté d'attendre que Xavier soit réellement stable avant de le déplacer. Une infirmière était présente lors de notre discussion, elle s'est mise de mon côté, ces arguments ont appuyés en notre faveur. D'après l'infirmière, si dans deux jours son état ne s'est pas aggraver, il sera apte à être déplacé.
Je bus ses paroles et l'en remercia quand elle eut fini. Et je n'attendis pas la permission pour entrer dans la chambre.
Deux jours... Un temps relativement court. Malgré le fait que je ne voulais en aucun cas qu'il retourne, je voulais à tout prix qu'il ne rechute pas.
Le délai passa sans problème. Je restai à l'hôpital, ma mère passait prendre de mes nouvelles, et des siennes. A chacune de ses visites, elle rapportait de quoi manger. Je ne grignotais à chaque fois qu'un quart de la portion qu'elle m'avait apporté.
Le jour J vint. Toute la nuit j'avais pleuré, ne voulant pas qu'il parte. Je lui ai fais mes au revoir. Je savais que je le reverrais.
Mais quand ? Je l'ignorais.
Le lit fut déplacé jusqu'au toit de la clinique. L'hélicoptère était déjà là.
- Au revoir mon cœur... murmurais-je.
Mes parents étaient présents. Ils me serrèrent contre eux. Et les larmes coulèrent de plus belle. Mon ami... Mon amant... Il était partit.
J'hurlai un « non », mais il fut coupé par le bruit des hélices. Nous restâmes blottis les uns contre les autres, bien longtemps après que l'hélicoptère soit hors de vue.
Mon père réagit le premier. Il se redressa.
- Rentrons.
- Allez-y. Il faut que j'évacue cette colère. Je vais courir.
Mon père acquiesça d'un hochement de tête. Je disparut derrière la porte.
Une fois hors de l'enceinte du bâtiment. Je me mis à sillonner les rues. De plus en plus vite. Je ne m'arrêtai pas. Il fallait que j'évacue ma colère, ma tristesse aussi.
Après une heure, je commençais à avoir mes muscles qui me brûlaient, mais je continuai tout de même à voler au-dessus de l'asphalte.
Je bifurquai à gauche, à fin de regagner doucement le chemin de la maison – toujours en courrant évidemment. Je passai devant une forêt. Je m'arrêtai net. Je tournai et rentrai dans le petit bois.
Je vis un tronc, et m'installai, pour réfléchir. Je fermai les yeux, écoutant le vent. Son sourire se forma derrière mes paupières closent, et une vague de joie – comme celle ressentie lorsqu'il était de l'autre côté de la rue quelques jours plus tôt – m'envahit.
Puis le bruit sourd du choc, aussi net que dans la réalité me fit basculer dans un cauchemar. Je rouvris les yeux. Suffoquant. Je n'avais plus aucune notion du temps. Je me redressai, comparant la luminosité, j'étais restée assise environ deux heures. Il devait être arrivé à l'hôpital maintenant. Il doit être en sécurité.
Je me remis à courir et rentrai à la maison. Si j'avais bien calculé, un coup de fil devait m'y attendre. Son père m'avait promis de m'appeler dès qu'ils seraient arrivés.
- C'est moi ! Personne n'a appelé ?
Pas de réponse.
- Papa ? Maman ?
J'allai dans la cuisine... Personne.
Je me dirigeai vers le salon et je vis deux têtes familières dépassées du divan.
- Merci pour la réponse ! Je...
Je me figeai, le sang descendis de mon visage.

« Un hélicoptère rapatriant un patient vers Bordeaux, a explosé alors qu'il était au-dessus de Limoges. Il n'y a aucun survivant. Nous ne connaissons pas encore l'origine du drame. Tout de suite, les images du drame, filmé par un touriste... »

Non... ça ne pouvait être possible... Je reconnus l'hélico...
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!
Je m'effondrai au sol. Noir.

Sarah reprit connaissance quelques jours après...

« Devant une tombe gravée au nom de « Xavier Parmentier », une ado habillée de noir déversa ses larmes pour la énième fois... et continuera de les déverser jusqu'à sa mort... »
Fred_93

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Re: "Tout Change"

Message par Fred_93 »

Merci Beaucoup !! :)
Oui, comme je l'ai dis, c'est une nouvelle...
J'ai déjà écrit un trèèès long truc, mais le début est vraiment pas bon... donc on verra si j'ai le temps de le re-taper !! ;)
DanielPagés

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Re: "Tout Change"

Message par DanielPagés »

He, mais c'est vraiment bien ! ça m'a mis un vrai malaise au creux de l'estomac...
Tu nous fais une autre nouvelle avec une fin heureuse pour compenser ? ;)


Mes textes dans "vos essais"… Merci de vos commentaires ! ;)
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=10&t=79577
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Zinthia

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Re: "Tout Change"

Message par Zinthia »

Heureusement que tu avais dit que tu me filerais le lien ! Hein !
T'as de la veine, j'ai de la source dans les idées pour pas trop durement chercher (me demande pas si c'est du français, j'en sais rien :lol: )

Bon passons.. Je poste pas pour t'engueuler... (enfin juste un peu héhé)

J'ai bien aimé... Même si c'est un coup à avoir peur des hélicos :shock:
C'était trop rapide à mon goût (en même temps tu m'avais prévenue LoL) mais c'était plutôt bien écrit :3
Et la brutalité avec laquelle tu passes d'un truc "oooh l'amouur !" à "oh mon dieu :o ". Nickel. Brutal (ça me fait penser à "Si je reste tiens"..)

Moi je suis d'accord, retape ton long truc, voir ce que ça donne :P
DanielPagés a écrit :Tu nous fais une autre nouvelle avec une fin heureuse pour compenser ?
C'est vrai, il a raison Daniel...

PS: T'avise pas de me porter la poisse toi... J'habite à 10 minute de Limoges moi ! :twisted:
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