Bonjour!
Premièrement, je suis sincèrement désolée si le même sujet/un sujet similaire a déjà été posté...
Donc, dans la littérature, on peut trouver divers genre de livres: du roman épistolaire à la B.D, en passant par les nouvelles, il y a vraiment l'embarras du choix !
Aujourd'hui, j'ai pensé qu'il pourrait être intéressant de s'intéresser aux journaux intimes.
C'est pourquoi je propose un jeu: la création d'une journal intime de quelqu'un. Je m'explique: l'idée est d'imaginer celui d'une jeune fille ,tous ensembles.
Cette jeune fille, je ne vous en dis pas trop sur elle, juste quelques petits caractéristiques pour la cohérence du journal: elle est collégienne, environ..14 ans, pourquoi pas ( 3ème, donc) et elle est arrivée le 26 AOUT 2013 ( première date du journal) et passe donc sa 3ème dans un petit village de province. Cette jeune fille, c'est un peu mademoiselle tout le monde, donc, inutile de la décrire magnifique, ou particulièrement brillante, super populaire dès le premier jour d'école, etc.
En terme de prénom, le premier prénom passe-partout qui me vient à l'esprit c'est Mélanie.
Le 26 août, Mélanie arrive dans son village (le premier texte devrait respecter cette date et cette action, qu'il peut bien entendu développer comme il l'étant, à condition que cela reste raisonnable -désolée aux amateurs de livres d'aventure, non Mélanie ne sauvera pas le monde à la manière de James BOND) :
Ps: à la fin de son texte, "l'écrivain" devra dire une nouvelle date, ainsi qu'une nouvelle action (Ex: 26 aout: Mélanie arrive chez elle.....petit texte.... Jour suivant -pour le prochain écrivain- 27 aout, Mélanie va acheter quelques fournitures pour l'école....)
Le 26 août, Mélanie arrive dans son village
14h
Mes parent ont quitté le confort de la ville pour partir ou ? A la campagne ! village nul, villageois nul et pas un seul garçons de mon âge en vu, bien sur j'aurai tout le temps de m'en préoccupé au collège. D'ici là je compte bien refaire ma chambre car le papier-peins du mur est décrépis, je la vois couleur framboise ou vert anis et chocolat avec une bibliothèque de reine, même si je sais déjà que papa ne voudra jamais, mais on a bien la doit de rêvé ? non ?!
maman veux que je sorte pour "rencontré des gens", je n'en est nul envie, tout se que je veux c'est finir mon livre dans un bon bain chaud. Surement la seul perspective encourageante de la journée.
17h
Mes parent on déjà invité les voisins venir mangé se soir, pour "crée de bonne relation" d'après eux, au moins on est sur de bien mangé car maman va se surpassé. Si seulement ils avait des enfant de mon âge. Bon j'ai plus qu'a me préparé.
23h
Diné fini, cauchemars fini. 5 couple et pas un jeune, juste des têtes à claques de 6, 8 et 4 ans. Pourquoi ?
Je viens de passer la plus épouvantable de toutes mes nuit !Mon "matelas" a je-ne-sais-quel problème! J'ai eus l'impression de dormir par-terre !Et ce calme !Oh mon Dieu, c'est intolérable !Aucune voiture qui passe à toute allure, aucun cris, aucune mouche qui vole !Je crois que je vais faire mes valises et retourner à Paris !
10.15h
Ok, je crois que cette ville n'est pas si nulle... Tout à l'heure, ma mère m'a dit d'aller chercher du pain à la boulangerie. J'y vais et là... (mine choquée)Je vois la plus grande bibliothèque que j'ai jamais vu !Mais celle de Paris ne lui arrive pas la cheville !Alors, ba moi, j'entre. L'odeur m'a tout de suite envahir : le cuir neuf !J'ai déjà été emprunter une dizaine de livres !Cet endroit n'est pas si mal, tout compte fait....
16.00h
Demain, premier jour au collège... J'espère que les garçons sont aussi intéressant que les livres... Ou du moins qu'il ne sont pas en voit de disparition dans ce village !...
Ma mère a été cherché mes affaires d'écoles pendant que je remplissais des formulaires scolaires (la logique !). Après, elle est revenue avec en prime mon emplois du temps. Franchement, ils sont tous comme ça dans les banlieues qui sont même pas sur la carte ?!... : Lundi
8h Chimie, M.Laboure
9h Français, M.Li
10h Étude, M.Li
11h Histoire, M.Lupin
12-13h
13h Histoire, M.Lupin
14h Italien, Mme.Varveri
15h Latin, Mme.Victor
Mardi
8h Sciences, Mme.Pierrel
9h Italien, Mme.Varveri
10h Sport, M.Poirot
11h Sport, M.Poirot
12-13
13h Anglais, Mme.Nouhi
14h Mathématiques, M.George
15h Français, M.Li
Mon réveille sonne mais je l'éteint. Je n'ai pas envie de me lever !
7h30
Ouille ! Mes yeux ! Ma mère a ouvert les volets. J'ouvre les yeux et vois ma mère se diriger vers mon lit. Elle arrive, tire la couverture et s'en va. Je regarde l'heure : 7h30 ! Mon premier cours est à 8h00 ! Je me lève mets mes vêtements préparés la veille, vais dans la salle de bain réunir mes cheveux en une queue de cheval, puis je descendit. Ma mère avait préparé le petit-déjeuné. J'enfournait mon toast et bu mon chocolat chaud. Qu'il était brûlant ! Je remontait en haut me brosser les dents et me débarrasser de ma moustache de lait. Ma toilette finie je descendait et parti pour le collège.
8h00
J'arrivait toute essouflée au collège. Zut, j'arrivai en retard ! Sur le plan je repérait la salle de chimie et m'y dirigeait. Je tocait à la porte et entrait dans la salle. Le professeur moustachu
faisait l'appel. Tous les élèves me toisait. M.Laboure me dit :
-Mademoiselle Mégane, je vois que vous aimez vous faire remarquer, surtout pour votre
première année dans ce collège. Je n'accepte aucune excuse de retard, sauf le premier jour,sachez-le, J'étais morte de honte. Le professeur me fit signe de m'asseoir à côté d'un
garçon et j'obéit.
12h00
Le reste de la matinée se passa sans encombre. Une fille, Marie, qui venait d'arriver elle aussi, me proposa de mange avec elle et j'acceptai, ça e ne voulait pas manger seule. Marie étais symas. Elle vient de Bretagne. Je savait qu'elle n'était pas de Paris n'y d'ici, car elle a un drôle d'accent. Son père est dans la marine.
15h00
La fin des cours. Youpi ! Je n'en pouvais plus d'entendre les profs parler ! Marie me raccompagna. Elle habite dans le quartier juste à côté, du coup on pourra se voir souvent.
07:00
Cette fois, je me suis bien préparée, j'ai mis deux reveils, un à 08:00 et un a 8:10 ! Je prends un bouquin dans un de mes cartons, je les rangerais pendant le week-end, et descends prendre mon petit déjeuner. Je pars me préparer, mets mon eternele queue de cheval et sort d'un pas pressé de la maison.
Je dois avouer que si il y'a bien une chose de simpa avec la campagne, c'est que lorsqu'on se promenne, l'air frais et les senteurs de la foret nous réveille aussitôt. Quand j'arrive pres de la bibliothèque, j'aperçois un garcon de ma classe. Je ne lui ai pas encore adressé la parole mais je suis de bonne humeur, alors je cours jusqu'a lui :
-Hey ! Toi la !
Il se retourne, un sourcil levé. De pres je me rends compte qu'il est assez beau. Enfaite, il est carrément magnifique ! Je suis tellement surprise que je rougis un peu, la honte !
-Salut, moi c'est Mélanie, on est dans la meme classe ! dis je en recommençant a marcher.
-J'avais cru comprendre, répondit il en me doublant... Ok, c'est sympa dit donc !
-Et... C'est quoi ton nom ?
-William.
Et il accelera le pas... Simpa, le mec ! Moi tout ce que je voulais c'était parler un peu !
10:00
Cette discution a flinguée ma journée ! Meme le sport, dans le quel je suis plutot forte et que j'aime bien, ne me remonte pas le moral ! Pendant qu'on fait des hetirements, Marie me demande :
-Dis, tu tire tout le temps une tronche comme ca, ou bien c'est juste aujourd'hui ?
-Pff, nan c'est juste le mec, la ! Dis je en le désignant du menton.
-Ha... Dit elle en un long soupire, Lui, tu l'oublie, c'est une porte de prison version humaine, personne ne reussit a lui parler !
15:00
J'ai passé littéralement touts les cours a le regarder ! Je sais pas ce que j'ai, c'est trop bizarre c'est comme ci je me sentais obligé de lui jeter des petits coups d'oeils...
Enfin ! Apres les cours, on s'échange nos numéros avec Marie, et elle me fait presque oublié William en me racontant ses vacances.
20:00
Mais qu'est ce qu'il m'arrive, journal ? Je crois que je deviens folle ! Depuis que je suis rentrer jusqu'a maintenant, je n'ais fais que penser a lui ! J'ai peur de perdre la boule !
Mais bon, c'est qu'il est tellement beau... Et puis... Je sais pas, il as quelque chose de misterieux...
Bon mes parents m'appelle, on vera demain petit journal !
Louison, à quoi ça sert de régler le réveil à 8h10 si le cours commence à 8h.
Emee, c'est un emplois du temps de troisième ça ? A côté le mien à été bien épargner it donc.
Samedi 30 août
3h
Décidément, je ne comprends pas ce qui se passe, j'ai quasi pas dormi de la nuit. Je n'arrêtais pas de penser à ce garçon, William Larive.
Il faut que je dorme, au moins jusqu'au lever du soleil. A plus tard journal.
11h
J'ai finalement réussi à m'endormir. Malheureusement, dés mon réveil, je repensais à ce maudit garçon. Est-ce ce phénomène que l'on appele l'amour ? J'espère que non, j'ai lu quelques histoires d'amour et elle ne se finissent pas toujours bien. J'aimerais bien faire quelque chose du genre sauver le monde ou voyager dans les mondes et le temps, tout mais pas vivre une tragédie d'amour.
Moi, qui suis si optimiste d'habitude, je ne peux m'empêcher de ne voir que le mauvaix côté des choses. Cela signifie que l'heure est grave. Pas autant que l'apocalypse, mais c'est pas loin. Je vois que je peux encore faire de l'hunour, ça ne doit pas être pire que l'apocalypse en effet.
Je suis venue à la bibliothèque pour me changer les idées. Au début ça a marché, cette bibliothèque est énorme. Puisque je risquais de venir souvent, je me suis dite que je pourrais commencer par la visiter entièrement. Ensuite reste à me souvenir où est où. Reste. XD (Il y a des fois où je ne peux pas m'empêcher de faire des smiley.) Je disais donc qu'au début ça a marché, mais quand je suis arrivée à l'endroit où j'ai remarqué Willian, Il n'a pas quitté mes pensées. Je t'ai sorti toi, mon journal pour décrire ce que je ressentais (on sait jamais), donc voila. Je n'arrête pas de pensé à lui et m'attends à se qu'il apparaise devant moi tout d'un coup mais évidemment, rien. Il hante littéralement mes espris. Je vais sortir courrir un peu, d'habitude ça peut me calmer aussi. Si ça marche pas je lis, sinon, et ben il veut hanter mes espris ? Très bien, viens. Si luter ne sert à rien qu'en est-il du contraire ? Ca me donne presque envie d'essayer, presque. (J'adore quand je-ne-sais-plus-qui fais ça.)
21h
Finalement courrir et lire ont suffit. J'ai attendu le plus tard possible avant de crier victoire. Ce n'est pas fini, je le sais. Ma vie ne se terminere pas aujourd'hui, du moins je ne l'espère pas. Demain j'essayerai d'aller le voir, Je ne sais pas trop ce que je peux lui dire mis à part les mille et une questions que je me suis posée sur lui mais on vera. De tout de façon, si je tente d'élaborer un plan, il va rater et je paniqerais encore plus qu'il ne le faudrait. C'est connu dans toute les histoires mais c'est encore plus vrai dans la vie et il n'attend pas le moment propice. C'est mieux et en même temps non.
Pensons à autre chose. J'ai repéré un petit bois, si j'ai du temps, j'irrais le voir de plus prêt demain. Avec un peu de chance je pourrais voir des animaux autre que des pigeons. Je n'irrais pas jusqu'à espérer des loups mais des écureuils et des lapins au moins. Une seule interdiction, pas d'animaux dangereux. C'est pas une demande difficile, si ?
Dernière modification par Florance le sam. 06 déc., 2014 11:43 am, modifié 2 fois.
Il fait un temps splendide aujourd'hui, alors je crois bien que je vais aller visiter ce petit bois qui est tout près. Ça va me permettre de me détendre un peu. Tiens, je pourrais même apporter un livre pour en profiter au maximum ! Ça chassera peut-être tu-sais-qui de mes pensées... Enfin, c'est à espérer !
13h
Cette petite expédition m'a fait un bien fou. Mais, à un moment, j'ai été morte de trouille ! Je venais tout juste de dénicher une cime d'arbre parfaite sur laquelle m'appuyer pour lire lorsque j'ai entendu un bruissement à quelque pas de moi. Je me suis retournée en sursaut, un peu sur mes gardes. Ne voyant rien approcher, j'ai décidé d'aller vérifier le petit buisson d'où provenait le bruit. En écartant lentement les branches, j'ai aperçu un petit lapin tout blanc. Je l'ai observé pendant un instant, puis j'ai entendu un autre craquement de branche qui venait de la gauche. Je suis donc restée cacher pour que l'animal sorte de sa cachette, ce qu'il n'a pas tardé à faire. Malheureusement pour moi, par contre, ce n'était pas un simple lapin, mais plutôt une sorte de serpent ! (après des recherches sur le net, je me suis rendue compte que ce n'était qu'une simple couleuvre inoffensive, mais sur le coup, j'ai vraiment eu peur que le serpent soit vénéneux) J'ai donc décidé de m'éloigner lentement de l'endroit et, une fois certaine que le serpent ne risquait pas de me prendre comme proie, je me suis mise à courir pour sortir le plus rapidement possible du bois. Je crois que ce qui m'a fait du bien, au fond, c'est que tout ce temps, je ne pensais pas à William !
19h
J'ai passé le reste de la journée à me questionner (pourquoi ai-je seulement évoqué son nom). Qu'est-ce qui peut bien faire en sorte qu'il ait une réputation de prison humaine ? Est-ce qu'il déteste seulement le fait de parler aux gens ou y a-t-il une autre raison derrière son mutisme ? (J'ai déjà vu à la télé que certaines personnes sont incapables de supporter la présence des autres et que, dès qu'elles le peuvent, elles s'évanouissent dans les bois pour ne jamais revenir...) Bah quoi, toutes les options sont envisageables, non ? Je ne sais pas pourquoi je m'en fais autant pour un gars que je ne connais même pas ! Son attitude me donne envie d'en connaître plus sur lui, pour une raison que j'ignore. C'est franchement une cause perdue, mais je crois que je vais retenter le coup demain si je le revois... Ouais, excellente idée ! Comme ça, si je découvre pourquoi il est comme ça, peut-être réussirai-je à assouvir ma curiosité et à arrêter de penser à lui (on peut toujours espérer, quoi !)
La rentrée ! Une rentrée terne, pleine de pluie. De boue, aussi. Et William qui n'est pas dans la même classe... D'ailleurs je crois qu'il a une petite amie, à moins que cette garce de Rachel n'ait menti. Après tout pourquoi pas ? Elle raconte déjà à tout le monde que le professeur d'anglais est homosexuel alors que je l'ai vu hier faire des courses avec sa femme au supermarché. Elle prétend aussi être une arrière-petite cousine de Madonna .... Non, William n'est sûrement pas pris mais il pourrait au moins avoir envers moi un geste significatif, quelque chose que je puisse identifier comme un "Hey, je suis dispo, ça te tente ?". Que les garçons sont compliqués.
Nous avons vu le nouveau directeur aujourd'hui. Nous l'avons croisé deux fois dans les couloirs. Il affecte la pose et les allures d'un directeur d'école : démarche militaire, regard cherchant dans le lointain les solutions à d'énigmatiques problèmes inimaginables pour de simples mortels comme nous... Et il a aussi le costume. Donc toute la panoplie est là. Reste à savoir à quoi il pourra nous servir. Peut-être à coller Rachel ?
Maman m'appelle, c'est l'heure de manger.
Vivement ce week-end, ce sera le restaurant asiatique !
Super restau, mais grosse fatigue maintenant. Maman et papa m'ont envoyé au lit, je devrais quand même pouvoir réussir à prendre discrètement ces quelques notes pour toi, mon cher journal. Cet après-midi j'ai découvert que j'étais voisine avec une fille de ma classe, Caroline, qui n'habite qu'à cent mètre de chez nous ! Nous nous sommes croisés par hasard alors que je récupérais le courrier. Elle revenait du centre-ville avec son frère qui est,lui, dans la même classe que William !
Mais là, le frère... Seigneur qu'il est idiot ! Je doute qu'un mammifère puisse atteindre naturellement le même niveau de stupidité, du moins pas sans une bonne lobotomie préalable. Et encore... Même en brûlant la moitié du cerveau d'un macaque on arriverait sûrement à en tirer quelque chose, alors que là...
Ce garçon a aussi a le profil de la brute épaisse, une vraie caricature, mais sans l'intention rigolote d'un dessinateur facétieux. Impossible de se rapprocher de William par ce biais. Ce serait comme envoyer le schtoumpf taré (ou beta, je ne sais plus) présenter une conférence sur le champ tachyonique dont nous parlait le prof de physique hier.
Enfin, Caroline est super sympa, et ça, c'est la vraie chouette nouvelle de la journée ! Nous allons toutes les deux à la piscine demain. J'ai hâte !
Trop de monde à la piscine, ça ne nous a pas empêché de nous amuser.
Caroline est vraiment géniale, elle connaît tellement de choses ! Elle parle couramment anglais et elle est incollable sur l'Egypte Antique comme sur les pokémons. A la piscine, je ne crois pas avoir déjà vu quelqu'un du collège aussi à l'aise dans l'eau, même bien plus âgé. Qui sait tout ce qu'elle connaît d'autre ?
J'espère ne pas lui paraître trop nulle... Elle m'a prêté des livres de Lovecraft, un auteur américain dont je n'ai jamais entendu parler. On va voir ce que ça donne !
Je suis passée par le centre commercial en rentrant, j'y ai vu son frère s'en prendre à une bande de gamins qui, heureusement, s'est plutôt bien défendu. Comment une fille aussi géniale peut avoir un frère pareil ? Comment peut-on être si méchant et idiot en même temps ? Le prof de SVT nous aiderait peut-être en le disséquant. Mais je doute que Caroline approuverait.
Allez, je dois réviser le cours d'histoire pour demain : déjà une interro !
Pas d'interro d'histoire ! Tant mieux !
Caroline n'est pas venue à l'école aujourd'hui. Sans doute malade, la gastro fait un carnage dans nos effectifs. Dans les toilettes, aussi.
J'ai croisé William qui semblait vouloir me dire quelque chose. Un besoin pressant l'a coupé au milieu d'une bribe de semi-mot, il a filé vers les wc et je ne l'ai plus revu. Il devrait survivre, enfin je l'espère.
Demain il y a sport. J'espère que la classe ne sera pas entièrement décimée d'ici là sous le torrent de ses propres défécations. Ca manquerait de panache, un tremblement de terre ou une éruption vocanique ferait quand même plus prestigieux. Et nous n'en sommes qu'à septembre... ! Cette année va être longue.
Le prof nous l'a certifiée : on aura l'interro d'histoire la semaine prochaine. Je vais commencer à réviser dès maintenant. En écrivant sur de petits bouts de papier, ça m'aidera à mémoriser. Et si ça ne marche pas, ils me serviront d'anti-sèches.
Le contrôle d'histoire fut aussi long que pénible. Mes anti-sèches m'ont beaucoup aidé, Dieu merci, et comme les co-détenus qui partagent ma table cartonnent en sciences humaines, j'ai copié un bon quart de leurs réponses. Pompage, petits papiers discrets dans la trousse, et un peu de chance : ça donne une note d'environ 8 ou 9. Comme j'ai révisé en plus, je peux espérer entre 10 et 14. Joie ! Si ça a marché aussi bien que je le pense...
Caroline est revenue ! Elle a bonne mine. J'ai pu lui rendre son livre : J'adore Lovecraft ! Elle va m'en prêter d'autres. Par contre le reste de la classe n'a pas l'air frais. Une bonne moitié d'entre eux me fait penser à des poissons en décomposition. J'exagère un peu, cher journal, je sais . De toutes manières, ils devraient tous aller mieux dans quelques jours.
Mais l'événement de la journée, le voici : le prof de latin s'est évanoui ! il est entré, s'est assis, a juste eu le temps de dire quelques mots avant de s'effondrer comme une otarie ivre. L'impact de sa graisse a produit une sorte de grand "floc" sur le sol, et c'est tout. Caroline et moi nous sommes tout de suite levées pour le secourir. Je me souvenais plutôt bien de la position Latérale de Sécurité, mais sur une masse pareille l'exercice prend des dimensions très différentes. C'est le moins que l'on puisse dire !
Coup de chance, le directeur passait à ce moment. Coup de malchance, il ne nous a servi à rien. Mais Momo a récupéré le prof de dessin dans la classe d'à côté et je dois dire qu'il a vraiment assuré. C'est un ancien pompier, on ne pouvait pas tomber mieux. Ou difficilement. Ceci dit, je crois qu'il est un peu gay et je ne suis pas certaine que toutes les techniques employées pour réanimer notre prof fassent réellement partie du kit classique du secouriste.
D'après Caroline qui a eu des nouvelles par un surveillant, ce n'était qu'un simple effet du surmenage, rien de grave. J'espère qu'il se remettra vite ! "Ce n'est pas parce que le latin est une langue morte qu'un cadavre en assurera mieux l'instruction" m'a fait remarquer Caroline. Elle est géniale !
Demain, je vais essayer mon premier cours de guitare. J'ai hâte !
Le cours de guitare n'a pas eu lieu : le prof aussi est malade....
Cette épidémie devient inquiétante, d'autant qu'à l'exception de Caroline je ne vois personne qui semble totalement guéri. La moitié du collège parait amorphe, continuellement, alors qu'en général un pareil état ne concerne que le cours de maths.
Le directeur nous a fait un long discours sur l'importance d'une bonne hygiène de vie agrémenté de quelques réflexions sans intérêt sur des sujets creux. Mais je ne suis pas dupe. Il souhaitait nous vendre discrètement la présence d'une équipe médicale chargée soi-disant d'effectuer une étude statistique sur les pathologies de l'adolescent. Caroline pense qu'il s'agit d'une expérience à grande échelle sur les conflits bactériologiques. Et il faut dire que lorsque l'on voit la camionnette de la fameuse équipe, il est difficile de ne pas penser à un film d'horreur ! Un périmètre de sécurité a été établi autour du véhicule, et les types qui y montent ou en sortent portent gants et masque en permanence, ce qui peut paraître excessif pour une simple étude sur les "pathologies de l'adolescent". Le directeur nous prend pour des truffes, c'est évident.
J'espère avoir le moins de contact possible avec ces gars là ! Mais ce n'est pas gagné : ils doivent m’examiner dès demain matin... Je dois venir avec un peu d'urine dans un flacon, ça pourra toujours me servir d'arme si ça tourne mal.
J'ai été examiné, tout s'est bien passé.
Sauf...
Sauf que cet examen était aux 3/4 bidon. J'ai un oncle médecin, un médecin de campagne, et j'ai passé des mois entiers à l'accompagner dans ses tournées quand mes parents devaient s’absenter tous les deux à l'étranger pour leur travail. Aussi je peux affirmer que tout cela n'était qu'une mascarade. On a fait semblant d'examiner mon rythme cardiaque, ma gorge, et le reste. Le type en face d'en moi s'en moquait totalement.
Une seule chose l'intéressait : ma colonne vertébrale. Il a palpé les vertèbres avec une attention totalement inhabituelle et je m'en suis bien rendu compte même s'il tentait de noyer cette curiosité sous des tonnes de tests idiots et mal faits. Quelques questions discrètes chez mes comparses (même Rachel !) m'ont permis de découvrir que nous avions tous eu le même examen, effectué par au moins 5 docteurs différents avec une attention très particulière pour le dos. Le mien ne peut donc se classer simplement dans la catégorie des débiles monomaniaques. Ou alors ils le sont tous !
Ces types cherchent quelque chose... Mais quoi ?
Je n'ai pas eu le temps d'en parler à Caroline, je lui expliquerai tout cela demain. Elle aura une idée. C'est certain !
Toutes les équipes médicales ont quitté l'école. Les cours, les interros, les récrés, le credo habituel... Une journée comme les autres, crois-tu, cher journal ? Et bien pas du tout !
Ce matin, je voyais Caroline se trémousser en tous sens, elle ne suivait rien, paraissait trop nerveuse... J'ai cru un instant qu'elle préparait une crise d'épilepsie. Aucun rapport ! En sortant de classe, elle m'a fait la révélation suivante : Lors de son examen médical, hier, le docteur prenait des notes sur un ordinateur et remplissait aussi une fiche papier. Son stylo s'est cassé net vers la fin de la séance, un gros pâté salissait la feuille, il s'en est donc débarrassé dans une poubelle qui faisait office de broyeuse à document mais... elle s'est bloquée pendant la destruction de la fiche. Le médecin a filé récupérer un autre appareil dans la pièce voisine, un laps de temps que Caroline mit à profit en photographiant le document sous tous les angles possibles avant qu'il ne disparaisse !
Voilà ce qui la faisait tressauter sur place : elle voulait mon avis !
Nous nous sommes donc isolées pendant la récréation. Au début, je ne comprenais pas bien le sens de ces photos, mais rapidement...
J'avais raison ! Il s'agissait d'annotations portant sur le schéma d'une colonne vertébrale ! Des sigles incompréhensibles partaient en ligne droite sur une vertèbre ou une autre. A la fin, on apercevait un champ "CONCLUSION" où l'homme avait simplement écrit : B+20 .
A quoi cela pouvait-il correspondre ? Et s'il s'agissait d'une recherche sur la colonne vertébrale des adolescents, pourquoi tant de mystères ?
Ce week-end, nous avons convenu avec Caroline d'examiner sa colonne vertébrale en utilisant le schéma afin de vérifier si en la palpant je découvre des singularités qui pourraient correspondre au document. Nous verrons bien ce que cela donnera.
Nous avons découvert sur le dos de Caroline d'étonnantes protubérances correspondant aux zones relevées sur le document. Elles sont infimes, il faut vraiment palper au bon endroit. Elles roulent sous le doigt, mais ne présentent aucune autre singularité. Mon oncle médecin ne pourra pas nous aider, son voyage organisé l'emmène faire le tour du monde et son retour n'aura pas lieu avant un an. Par ailleurs il a prévenu qu'il sera injoignable tout ce temps, pour mieux s'imprégner des cultures locales. Alors à moins d'aller fouiller toutes les yourtes mongoles...
Mon dos présente les mêmes particularités, certaines aux mêmes endroits, mais parfois sur d'autres parties de la colonne vertébrale. Au bout de quelques minutes d'examen, Caroline a appuyé trop fort sur l'une de ces excroissances, ça m'a fait très, très mal. J'ai cru que j'allais vomir, ou m'évanouir, ou même les deux. Des formes géométriques bizarres sont apparues devant mes yeux, j'ai même cru reconnaître un angle à 9 côtés... Un Ennéagone ! Hourra, les cours de maths me servent à quelque chose, mon journal, j'ai enfin réussi à placer le mot "ennéagone" ! Victoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire !!!!!!!!!!!!!!!
Plaisanterie mise à part, je dois reconnaître que ce n'est pas rassurant. Qui pourrait accueillir avec sérénité le fait d'avoir des anomalies incompréhensibles sur sa colonne vertébrale ? Ah si, le frère de Caroline, sans doute. Mais c'est un crétin. Donc ça ne compte pas.
Mon oncle a un ami chirurgien. Nous correspondons de temps en temps par mail et il n'oublie jamais mon anniversaire. Je vais lui faire croire que j'écris une nouvelle pour le club de littérature de l'école et que j'ai besoin d'informations médicales, histoire d'obtenir des informations sans risquer de l'affoler.
"Tu es géniale !" m'a dit Caroline, lorsque je lui ai exposé mon plan. Un qualificatif sans doute excessif, mais plutôt plaisant, reconnaissons-le.
En attendant, il faudra quand même réviser les cours pour lundi. La prof d'italien ne me pardonnerait pas d'avoir renoncé à apprendre sa liste de mots. Mais pourquoi n'a-t-on pas envahi l'Italie en 40, après la guerre ? On les aurait obligés à apprendre le français et ma génération serait débarrassée de cette langue grotesque. J'aurai préféré apprendre le Klingon ! Mais bon, d'après la conseillère d'orientation, "c'est peu porteur au plan professionnel" pour reprendre son expression.
Je te quitte, cher journal, j'ai du travail. Au plaisir de te retrouver bientôt !
J'ai assuré en italien. Au pire ce sera 14, mais je n'exclus pas un 16 ou même un 17 si les dieux sont avec moi. Yes !
Aujourd'hui Caroline avait la tête d'une insomniaque qui aurait passé la nuit à vélo sur le trajet Marseille-Budapest et qu'un chasse-neige aurait fauché puis éjecté dans une déchargé sauvage. Visage trop pâle, cheveux agencés par un hasard aussi facétieux que malheureux, vêtements sans douté dérobés à un clochard alcoolique pendant qu'il cuvait dans une poubelle,... L'intégrale ! Toute la nuit, elle a cherché sur internet des éléments susceptibles de nous aider à comprendre les examens auxquels nous avons du nous prêter. Et voilà les résultats :
- Un topic sur un forum fait état des mêmes méthodes dans un collège de Chambleux quelques semaines avant nous. Ce n'est qu'à 20 kilomètres... Je ne sais pas ce que cela signifie pour l'instant, mais c'est un élément à conserver.
- 6 mois auparavant, la presse avait consacré ses grands titres au vol de plusieurs fioles contenant des virus expérimentaux susceptibles d'altérer les os. Mais les malfrats avaient été arrêtés quelques jours seulement après leur méfait. Des terroristes, qui cherchaient à obtenir une arme bactériologique sans devoir la fabriquer eux-mêmes. Les feignasses... !
Et c'est tout.
Que faire de ça ? Pour Caroline, peut-être que ce virus n'a pas été retrouvé, et que la presse se contente de rassurer l'opinion publique... Peut-être que la maladie se diffuse et que les autorités tentent de faire le point sur la situation en priant pour qu'elle s'éteigne d'elle-même... Peut-être même que l'épidémie qui a précédemment touché toute l'école vient de là !
Ca me paraît improbable, au moins pour le dernier point : je présente moi aussi des excroissances osseuses et je n'ai pas été malade. Quant au reste, ce sont des hypothèses intéressantes... Mais que faire, désormais ? L'ami de mon oncle n'a pas encore répondu, nous voilà au point mort, ou pas loin.
Nous suivrons désormais l'actualité du collège de Chambleux. Sait-on jamais ? En attendant, William s'est assis à côté de moi en Etudes ! Bon, il n'a rien dit, mais peut-être que je ne le laisse pas indifférent, qui sait ? J'ai tenté une amorce de conversation sur les pluies d'automne auxquels il a répondu : "Mrgnblf". A mon avis, le sujet ne le passionnait pas. Un météorophobe, primaire, sans doute. Je n'ai pas insisté, j'aurai peut-être plus de chance la prochaine fois (je prévois un sujet de conversation sur la sociologie des organisations vulcaines dans Star Trek).
Tout à l'heure, c'est soirée DVD avec Caroline, j'espère que le film sera bon !
Mon Dieu... !
Le film de Caroline est sans doute le pire truc que l'humanité ait jamais porté sur un support quelconque, grottes préhistoriques et sites web ultra-modernes compris. Rien qu'au titre, j'aurai du avoir un doute : "Les anacondas ne devraient pas manger de ninjas".
C'est quoi, ce titre ?!!!!
Mais le film est pire... En gros un éleveur d'anacondas perd un bras en essayant de brosser les dents de l'une de ses bestioles (!), en soi une scène totalement débile. Par la suite, un concurrent tente de le faire éliminer par une armée de ninjas (déguisés avec des pyjamas) qui découpent une bonne dizaine de serpents en mousse et blessent l'éleveur sans parvenir à le tuer. Ah, les ninjas... Des super-guerriers shootés avec des produits militaires volés dans un ancien stock de l'Armée Rouge, mais alors pourquoi répondent-ils aux ordres d'un branlicoteur de reptiles ? Ils ne pourraient pas aller sur de vrais champs de batailles ? Bref, l'une des bestioles finit par en bouffer un, et à cause des substances ingérées, celle-ci devient une créature de 50 mètres de long et 6 mètres de haut (plus ou moins, ça dépend du plan...) avec des bras et des tentacules !
Là, c'est festival !
Le monstre détruit tout sur son passage et l'armée fait appel à des troupes secrètes dissimulées sur la Lune. Des ninjas géants qui s'entraînaient contre une éventuelle invasion extra-terrestre ! Au final, la bestiole est tuées mais ses tentacules se détachent du corps et se faufilent au centre de la Terre où elles sont recueillies par un peuple "d'intra-terrestres" qui décident de les vénérer comme des dieux (Pourquoi ? On ne le saura jamais). Et là on devine qu'elles vont grandir et un jour revenir, sans doute pour un "Les anacondas ne devraient pas manger de ninjas 2 : la vengeance."
HELP, cher journal, nettoie-ma tête de cette abomination !!!!!
Vivement ce week-end, c'est moi qui choisirai le film !
Le collège de Chambleux a eu un incident de climatisation, il semble que la totalité de ses occupants se soit évanouie dans la matinée. Peu de détails dans la presse, sauf pour préciser que personne n'a été blessé. Evidemment, ça paraît suspect... Caroline a la clé de ce collège, sa tante y était encore concierge deux ans auparavant et elle s'était gardée un double pour pouvoir y voler du papier toilette quand elle le voulait (c'est une famille très spéciale). Nous y ferons un tour ce week-end pour voir si nous relevons un détail qui pourrait être lié à l'étonnant examen médical auquel nous avons eu droit. Et si nous ne trouvons rien... Nous pourrons toujours ramener du papier toilette pour sa tante (avec papier cadeau et ruban coloré) !
Visiter un collège de nuit ressemble un peu à la ronde d'une prison où les criminels seraient tous morts d'ennui dans leur cellule. Avant d'être bouffés par un monstre gluant et décoré de milliers de dents portés par un visage sans yeux. Bref, on ne peut pas dire que ce soit ni convivial, ni spécialement funky. Lorsque nous sommes passées dans les premiers couloirs, je dois dire que j'étais plutôt excitée par cette ambiance si... singulière ! Une vraie aventure, enfin ! Caroline tenait à donner l'illusion de maîtriser l'excursion, mais bien qu'elle connaisse les moindres trous à araignée du bâtiment, elle sursautait au premier claquement de tuyauterie. Pendant une bonne quarantaine de minutes, nous avons donc tourné, tourné et retourné, sans objectif précis. En gros, nous cherchions quelque chose de bizarre susceptible à la fois d'expliquer les pertes de connaissances des élèves et en même temps d'éclairer la visite médicale plutôt folklorique à laquelle nous avons du nous soumettre. La probabilité de trouver un rapport entre les deux événements culminait vers les 0,002%. Et une bonne quarantaine de minutes de recherches nous confirma que nous campions définitivement sur les plaines du 99,008%.
Quelques conclusions simples émergèrent : partir, dormir, et tenter d'éviter les idées débiles à l'avenir.
C'est exactement à cet instant qu'une ombre est passée au milieu du couloir. Une forme humaine qui a filé vers les bureaux administratifs, sans nous prêter la moindre attention. J'ai cru faire un arrêt cardiaque, et à vrai dire il nous a fallu une dizaine de secondes pour nous remettre en état de penser, une autre dizaine pour redécouvrir la parole. Nous décidâmes de filer au plus vite, et de retourner en ville attendre le taxi. Je ne saurai pas réellement expliquer pourquoi nous ne nous en sommes pas tenus à ce programme, j'imagine que dans l’affolement on décide de tout, de rien, pour en arriver au résultat opposé. Et là, Caroline et moi sommes parties à la recherche de l'ombre mystérieuse.
Ca n'a pas été long. A peine une minute plus tard, nous avons aperçu un bureau ouvert avec un gars d'environ 15 ans devant un pc. Quand il nous a vu, il a basculé en arrière sur sa chaise et s'est écroulé directement sur le carrelage. J'ai cru qu'il s'était tué. Comment expliquer ça à une cour d'assises ? Heureusement cette question se cantonnera à sa dimension théorique : il en est quitte pour une bonne bosse qui passera dans quelques jours.
Présentations faites, voici l'histoire: ce type s'appelle Mathieu Carmon. Il est en quatrième et a subi quelques mois auparavant le même examen médical que nous. "Dieu merci, on a échappé à la fouille rectale !" a -t'il ajouté avec un petit rire. Sur le moment je dois dire que je n'ai pas bien compris de quoi il s'agissait. Après quelques minutes de recherches sur le web effectuées à mon retour, je dispose désormais de cette information mais ça ne présente pas d'intérêt pour la suite, cher journal. Bref, comme son père est médecin et qu'il connaît la mécanique d'une auscultation, tout cela a éveillé sa suspicion. Mais rien à attendre du côté familial, ses parents le prennent pour un paranoïaque, cette affaire n'est pour eux qu'une énième lubbie du rejeton. Donc il enquête, comme nous ! Ce gars a récupéré je ne sais comment tous les identifiants du collège et il accède à l'intégralité du réseau sans la moindre restriction. Il a pu entrer dans le bâtiment grâce à un passe revendu par... L'ancienne concierge, la fameuse tante de Caroline ! Dont le sens moral trahit ici ou là quelques faiblesses, disons-le franchement. Mathieu venait récupérer des données sur un ordinateur qui donne accès à un réseau différent, injoignable d'un autre poste. Cet unique pc échappait à son omniscience, et il ne comptait pas en rester là. D'autant que le seul autorisé à entrer dans cette pièce, c'est le directeur lui-même et uniquement lui, les secrétaires y veillent. Sans parler de la double serrure... Beaucoup de précautions, pour un malheureux collège de campagne !
Il a sorti un disque dur externe, tripoté un paquet de trucs et de machins qui s'ouvraient et se fermaient tout en nous parlant. Tant et si bien qu'au bout de cinquantaine de minutes il a dit :
"J'ai pris tout ce que je pouvais, j'analyserai les données chez moi. Il ne faut pas rester ici : un gardien va bientôt faire sa tournée."
Nous lui avons proposé d'examiner cela ensemble, car après tout, maintenant, nous sommes une équipe. Pas chez Caroline, car sa famille est dingue, ni chez moi, car elle trop normale pour accepter ce genre de loufoquerie, ce sera donc chez lui. Ses parents peuvent être fiers, le fiston ramène deux filles d'un coup !
Bref, rendez-vous chez lui demain après-midi, et ça c'est une énorme avancée dans nos recherches ! Maintenant je file me coucher, je suis épuisée. Quand j'y pense il n'est pas mal... A la fois costaud, un peu intello en même temps, plutôt mignon... Il doit avoir un défaut, genre tueur psychotique et cannibale.
Ou simplement bordélique. C'est possible aussi !
Nous sommes donc allés chez Mathieu aujourd'hui ! Sa mère n'était pas là et son père était occupé à installer son nouveau train électrique... J'ai vraiment du mal à comprendre les adultes d'aujourd'hui. Je pense que ceux que j'ai du croiser dans mes vies antérieures devaient correspondre à des schémas beaucoup plus normalisés. De l'adulte formaté, le port hautain, dédaigneux à l'égard des loisirs et la sentence au bout du doigt. Au fond, les miens sont un compromis acceptable entre les deux perspectives. Youhou, j'ai décroché le gros lot !
Je sais maintenant comment Mathieu s'est procuré l'intégralité des identifiants du collège : il a dérobé quelques instants un petit calepin dans le bureau de notre proviseur bien-aimé, puis l'a numérisé avant de le replacer là d'où il venait. Tous les mots de passe figuraient en page 4, juste après le calendrier et juste avant les numéros de téléphone d'un paquet de prénoms féminins, peut-être des maîtresses ou des escort-girls, qui sait ? Chose curieuse, plusieurs pages contenaient des images de petits lapins que notre divinité vénérée s'est amusée à colorier en rose. Ce type devrait consulter un psy mais pas n'importe lequel, un pur, un dur, un warrior, un jedi, un habitué des cas graves, le genre de gars revenu de tout et prêt à y retourner en vacances, pour camper dans la jungle brûlante des pathologies mentales les plus graves où s'accouplent démences sexuelles et tares psychotiques. Et où rôde un colorieur de lapin. Brrr..., Ca c'est flippant !
Ceci dit, peut-être qu'une bonne lobotomie pratiquée à l'arrache...
Enfin bref, nous avons consulté les données récupérées par Mathieu. Le hic, c'est que la plupart sont inexploitables. Peut-être sont-elles cryptés, toujours est-il que 98% de ces données nous échappent totalement. Mais les 2% restantes... Elles, sont passionnantes !
La "panne" de climatisation s'inscrivait bien dans le cadre d'une opération planifiée. Nous en avons retrouvé les plans, et des dizaines de feuillets d'instructions d'un premier abord assez obscur. A vrai dire, le second abord ne nous a pas aidé davantage. Des feuillets médicaux évoquent des listings de noms, une quarantaine environ. Il semble que pendant ce fameux incident, des équipes soient intervenues sur ces personnes, physiquement, des élèves de toute évidence. Mais pour leur faire quoi ? Il ne devait pas s'agir de leur peindre des moustaches de chats sur la gueule juste pour le fun, ça ne collerait pas avec l'esprit général.
Nouvelle réunion le week-end prochain, nous devrons établir le plan de bataille pour la suite. Nous sommes maintenant une vraie équipe !
!
. De toutes manières, ils devraient tous aller mieux dans quelques jours.