Une nouvelle menace [Harry Potter]

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Mimie99

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Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut à vous! J'en suis à ma troisième fanfiction de commencé (mais seulement la deuxième que je publie :oops: ) et j'espère que vous l'apprécierez. Avant toutes choses permettez-moi d'expliquer quelques petits points. Premièrement on retrouvera principalement les enfants de Harry, Ginny, Ron et Hermione. Plus quelques personnages de mon cru. Pour ceux qui ont peut-être lu ma fanfiction sur Nés à Minuit, ça ne sera pas nouveau pour vous que le personnage principal soit en partie Québécoise. Enfin, c'était seulement pour prévenir. :D Je n'ai pas encore lu L'Enfant Maudit, alors il y a de forte chance pour qu'il y ait quelques détails qui ne concordent pas avec ce dernier, donc il ne faut pas m'en vouloir. :| Autre point, le premier et le deuxième chapitres se rapporteront au avant Poudlard ainsi que la première année du personnage principal. Ensuite je n'accorderai qu'un seul chapitre, en théorie, pour chaque nouvelle année jusqu'à la cinquième. C'est là que la véritable action commencera. D'ailleurs jusqu'à ce qu'on soit rendu là il y aura des courts passages de ce qui se passe durant le début de sa cinquième année à Poudlard. En bref, du chapitre 1 jusqu'au cinquième inclusivement elle relatera ce qu'il s'est produit dans les années antérieurs. Histoire de vous mettre dans l'ambiance et de vous habituer à mes personnages. ;) Ah et si c'est merdique dîtes-le-moi pour que je la fasse retirer aussitôt! :shock: Bon, en espérant que vous allez aimer quand même... Voici la page de présentation.

Une nouvelle menace


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Les chapitres


Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26


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Liste des prévenus


addbook

Morgane-Feroldi

aly_165

Bane



Pages Importantes:


Personnages, Lieux et Animaux**Attention, risque de spoiler si vous n'avez pas lu jusqu'au chapitre 18 inclusivement!**

Questions sur le tome 1 et en vue du tome 2

Page de présentation du tome 2


Bonne lecture
Dernière modification par Mimie99 le jeu. 10 mai, 2018 10:39 pm, modifié 42 fois.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

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Chapitre 1


Je le regardai partir en plissant les yeux. Depuis quelques jours mon meilleur ami avait un comportement des plus étranges. Nous en étions à notre cinquième année à Poudlard, école de sorcellerie. La rentrée avait eu lieu il y a quelques jours… et c’était depuis qu’il était bizarre. Je ne comprenais pas. Moi, Allison Lévesque, je ne comprenais pas quelque chose, alors même que j’étais la plus talentueuse élève de ma maison… Bon, peut-être avec Rose Weasley, mais peu importe je m’emmêle les pinceaux. Vous ne savez sans doute même pas qui je suis et encore moins de qui je parle… Alors autant aller dans l’ordre chronologique des évènements. Ce qui signifie de remonter jusqu’à la réception de ma lettre d’admission…
Donc, avant de s’y rendre permettez-moi de me présenter. Ou du moins faire la présentation de la fille que j’étais le jour où tout a commencé. Bon, en même temps je ne crois pas avoir vraiment changé, mais vous jugerez bien par vous-mêmes, non? Enfin, pardonnez-moi d’avance si je m’égare et que je raconte n’importe quoi. Alors, voilà, je m’appelle Allison Lévesque, j’avais à ce moment-là onze ans. Côté apparence… J’ai le teint plutôt clair et lumineux, des yeux bleus vifs et des cheveux noirs profonds légèrement bouclés qui me tombent dans le bas du dos. Pour ce qui est du reste… J’étais toujours à fond dans mes études (c’est toujours le cas, surtout à cette école) et n’allez surtout pas croire que puisque j’ai l’apparence d’une intellectuelle dans l’âme (Bon, d’accord, c’est le cas) que je passe mon temps à la bibliothèque (C’est peut-être un peu vrai…?), que je déteste enfreindre les règles et tralala. Une chose à savoir à mon propos, j’adore l’action et j’aime particulièrement enfreindre les règles. Ça doit vous paraître étrange, non? Pourtant comment mieux enfreindre les règles qu’en les connaissant par cœur, sur le bout des doigts? Ouais, assurément il n’y a rien de mieux. Gros soupir et regard dans le vague en repensant à pleins de souvenirs d’enfance.
Moi qui étudie dans les hautes branches d’un arbre. Ma mère qui me crie de descendre de là parce que c’est dangereux et blablabla.
Moi en train de grimper sur un mur d’escalade assez haut sans harnais et encore ma mère qui me crie dessus.
Moi les deux pieds sur le bol de toilette d’une bibliothèque pour rester après la fermeture et être ENFIN tranquille (ça ma mère ne l’as jamais su, hé, hé, hé...) Les caméras de surveillance ont comme qui dirait eu un petit problème cette nuit-là.
Et voilà! Je m’égare déjà! De quoi est-ce que je parlais déjà? Ah oui, de moi… N’allez surtout pas penser que je suis distraite (Est-ce que je le suis? Oh, mon dieu! Je ne suis même pas certaine de mon affirmation!). D’accord, je m’égare souvent, mais la raison est simple : je possède un cerveau surdéveloppé avec des mains et une bouche qui n’ont pas suivi le mouvement. Je pense toujours à cinquante-six millions de choses en même temps, j’ai une mémoire d’éléphant et donc plein de connaissances. Mais, bon, en fait je m’égare encore plus quand il s’agit de moi. Et qu’est-ce que je suis en train de faire? Vous l’avez saisi, je présume… Enfin, j’espère.
Alors… Est-ce que j’ai fait le tour? Ah, bien sûr que non! J’ai oublié de préciser une chose. Ma mère est Québécoise. Vous savez ceux qui habitent dans l’unique province majoritairement francophone du Canada? Elle a déménagé à Londres avec mon père bien avant ma naissance. Donc, en bref, je suis née ici. Sauf que je n’oublie pas mon origine. D’ailleurs, ce serait difficile, car à chaque congé de Noël nous allons voir mes grands-parents là-bas. Enfin, bref, dernière petite chose à savoir : j’adore Londres, mais je me suis jurée solennellement que plus tard, une fois adulte, j’irais vivre là-bas. Bon, en fait, ça c’était avant d’entrer à Poudlard. Et si je passais enfin à cette partie? Fini les explications! Enfin! Euh… que je précise à partir de maintenant je raconterai les évènements exactement comment ils se sont produits. Sans aucun commentaire sur ce que je pense de tout cela maintenant.


***********


J’étais tranquillement assise sur la plus haute branche accessible par moi dans mon arbre. Mon refuge. Ma rébellion. Je le considérais comme tel depuis que ma mère m’avait formellement interdit de grimper aux arbres. Quel rabat-joie elle pouvait être parfois! Je saisis le livre que j’avais réquisitionné dans la chambre de ma mère (suite à une confiscation pour cause de lecture trop assidue… Pff.) Ce n’était quand même pas ma faute s’il y avait des textes en rune à décrypter dans le « petit manuel de dragonologie » et que j’adorais décrypter des textes en rune? De toute manière elle ne remarquerait rien, tellement accaparée par son travail comme elle l’était. Je m’apprêtais donc à ouvrir le livre en question lorsque ma mère cria, me faisant sursauter :
- Descends tout de suite, Alli! Je t’ai dit mille et une fois de ne pas aller là-haut! D’ailleurs tu as…
Elle ne termina pas sa phrase, car le livre dégringola de l’arbre pour tomber directement devant ses pieds. Je l’avais comme qui dirait échappé en sursautant. Ça allait chauffer…
- Allison Lévesque! Hurla-t-elle. Explique-toi tout de suite!
Oh, merde… ça sentait mauvais. Je pouvais voir d’ici qu’elle était blême de rage. Bon, je suppose que le mieux que je pouvais faire c’était de descendre. Branche après branche je me rendis jusqu’au sol avec facilité et agilité. Pour mon âge j’étais assez musclée (pour une fille). Je me demandais bien pourquoi… (Sarcasme). En arrivant par terre je baissai immédiatement la tête, honteuse, en voyant le visage de ma mère, Marianne. Je détestais la mettre dans cet état, mais mon désir d’apprendre dépassait presque tout.
- Ne prends pas cet air-là! Gronda-t-elle. Tu ne me laisses pas le choix. Je vais devoir sévir. Plus durement.
Je ne pus m’empêcher de frissonner. Qu’avait-elle à l’esprit en disant « plus durement »? Je retins mon souffle.
- Je t’interdis de lecture pour tout le reste de l’été, Allison. Et si tu ne respectes pas cette punition, ce sera pour l’année scolaire aussi, en excluant les devoirs de l’addition, finit-elle par dire.
Je déglutis avec difficulté avant de réussir à articuler :
- Je suis désolée, Maman. Je ne recommencerai pas, je te le jure. Mais ne fais pas ça!
Elle me foudroya du regard et trancha d’un ton froid :
- Tu ne m’as pas laissés le choix.
- Mais Maman… commençai-je à supplier, mais elle me coupa.
- La discussion est close. Maintenant, je dois te remettre ceci. Cette étrange lettre t’est destinée.
J’ouvris grands les yeux en voyant l’enveloppe qu’elle me tendait. Parcheminée et scellée d’un sceau qui m’était inconnu. C’était un « p » majuscule encadré de quatre animaux. Un lion, un serpent, un aigle et un blaireau. Étrange comme choix… je n’aurais jamais pensé mettre tous ces animaux si différents ensembles. Je m’adossai alors contre mon arbre et décachetai l’enveloppe. Ma mère me jetait des coups d’œil empreints de curiosité. Alors que je m’apprêtais à sortir les parchemins (Car oui, c’étaient des parchemins jaunis qui s’y trouvait.) je m’aperçus que j’avais oublié une étape importante, soit lire le destinateur et aussi m’assurer que c’était bel et bien pour moi. J’y lus cette inscription :
« Miss A. Lévesque
Maison des grands-parents
Laval, Québec
Canada »
Euh… une seconde, c’était quoi au juste, cette lettre? Je m’empressai de sortir les parchemins en tremblant des mains. Je manquai faire une crise cardiaque en lisant la première ligne du premier parchemin :
« COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directrice : Minerva McGonagall

Chère Miss Lévesque,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d’une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité, ainsi que quelques renseignements comprenant l’endroit où se rendre pour se procurer lesdits ouvrages et équipements.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Miss Lévesque, en l’expression de nos sentiments distingués.
Neville Londubat
Directeur adjoint
»

- Ma chérie, est-ce que ça va? S’enquit ma mère, inquiète, en me voyant blêmir.
Comment est-ce que ça pourrait aller? Je venais d’apprendre que la magie existait et mieux encore… qu’on l’enseignait! Et dire que je me trouvais à des milliers de kilomètres de Londres. En vacance chez mes grands-parents pour deux semaines. Si ça ne pouvait pas plus mal tomber… Je tendis le premier parchemin à ma mère tandis que je lisais le second :
« Comme nous nous en doutons vous devez être très bouleversée par cette nouvelle, c’est pourquoi nous tenons à vous expliquer ce en quoi consiste ces études.
Sachez en tout premier lieu que vous avez été sélectionné pour une raison toute simple : vous possédez l’étincelle de la magie. Bien évidemment, vous ne savez sans doute pas de quelle sorte de magie nous parlons.
Vous êtes une sorcière, Miss Lévesque. Bien, maintenant que ce point est éclairci, parlons de l’école de sorcellerie Poudlard.
Lors des sept années que vous passerez parmi nous, si vous le souhaitez, vous apprendrez à maîtriser votre magie en toutes circonstances, à vous protéger et éventuellement comment vous en servir pour un emploi futur. Bien entendu, les cours ne porteront pas uniquement sur la pratique de la magie et bien sûr il y aura des règlements stricts à suivre. (Je tiquai légèrement au mot « règlement »). Notre école est divisée en quatre grandes maisons (Sans doute était-ce lié avec les quatre animaux du sceau?) nommées Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle. Votre maison vous sera attribuée lors de votre arrivée.
Dernier point, comme vous n’êtes pas familiarisée avec le milieu il vous sera envoyé un membre du ministère de la Magie en tant que guide. Veuillez donc être à votre domicile le 15 juillet à treize heures.
Maintenant que le principal est clarifié, nous vous invitons à vous entretenir de votre liste de matériel nécessaire pour votre première année.
»
À quoi bon lire ce que l’on devra acheter, dans mon cas, si je ne peux même pas aller les chercher dès maintenant? Pensai-je. C’était ridicule. Je jetai un coup d’œil à ma mère. Elle aussi avait pâli et ses mains tremblaient. Qu’arriverait-il si elle n’acceptait pas que j’y aille? Je voulais plus que tout me rendre à cette école surtout que maintenant je comprenais pourquoi tant de choses étranges m’étaient arrivées. Et sincèrement, qui refuserait d’aller là-bas? Pourvu qu’elle dise oui! Elle tendit la main vers moi réclamant clairement le parchemin que je tenais entre mes mains crispées d’appréhension. Avant même qu’elle n’ait commencé à lire (Une fois que je lui eus donné, évidemment!) je m’exclamai :
- Laisse-moi y aller, Maman! Je t’en prie! Je vais être sage comme une image tout l’été, mais laisse-moi y aller! Je ne toucherai à aucun livre, ne monterai dans aucun arbre et je ferai tout ce que tu voudras tant que je peux y aller!
Elle me regarda pensivement et sans répondre elle entreprit de lire le parchemin qu’elle avait entre les doigts. Mes épaules s’affaissèrent et je poussai un soupir déchiré, elle allait dire non, c’était sûr! Mes mains se tordirent de façon disgracieuse lorsque ma mère releva la tête et posa son regard sur moi. Tout se jouait maintenant… Mon cœur tambourinait avec force durant cette horrible attente. Elle poussa un soupir, prit une grande inspiration et lâcha :
- Je suppose que je ferais mieux d’aller réserver un vol immédiatement. Nous n’avons que deux jours avant le 15 juillet. Par contre, je…
Elle n’eut pas le temps de poursuivre, car je hurlais de joie et que je lui avais sauté au cou, manquant de nous faire tomber toutes les deux. Remise du choc, ma mère sourit et me dit :
- Je suis contente que ça te fasse plaisir, ma chérie. Par contre, ce que j’allais te dire c’est que j’ignore comment envoyer un hibou. Crois-tu qu’il s’agisse d’un vrai hibou?
- Ça ne me surprendrait pas, dis-je en me dandinant, encore aux anges. Après tout, ils utilisent encore des parchemins!
Ma mère opina, me serra contre elle une dernière fois avant de conclure en s’éloignant :
- Bon, je vais réserver ce vol et avertir tes grands-parents que nous partons.
- Tu vas leur dire la vérité? M’enquis-je, inquiète.
- Je ne sais pas encore. Enfin, rentre avec moi à la maison et ramasse tes affaires, me dit-elle.
- Oui, M’man! Répondis-je en la dépassant en courant et en lui arrachant au passage ma lettre des mains.
Une fois dans ma chambre provisoire que j’aurais dû avoir deux semaines durant je me mis à ramasser aussi vite que je le pouvais. De la magie! Sorcière, moi! Je n’en revenais toujours pas… Comment tout cela pouvait-il être possible? Est-ce que j’étais en train de rêver? Pourvu que non!
Lorsque toutes mes choses furent bien rangées dans ma valise je m’assis sur mon lit et relus les deux premiers parchemins avant de finalement lire le dernier :
« COLLÈGE POUDLARD – ÉCOLE DE SORCELLERIE
Uniforme
Liste des vêtements dont les élèves de première année devront obligatoirement être équipés :
1) Trois robes de travail (noires), modèle normal
2) Un chapeau pointu (noir)
3) Une paire de gants protecteurs (en cuir de dragon ou autre matière semblable)
4) Une cape d’hiver (noire avec attaches d’argent)
Chaque vêtement devra porter une étiquette indiquant le nom de l’élève.

Livres et manuels
Chaque élève devra se procurer un exemplaire des ouvrages suivants :
Le livre des sorts et enchantements (niveau 1), de Miranda Fauconnette
Histoire de la magie, de Bathilda Tourdesac
Magie théorique, d’Adalbert Lasornette
Manuel de métamorphose à l’usage des débutants, d’Emeric G. Changé
Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirolle
Potions magiques, d’Arsenius Beaulitron
Vie et habitat des animaux fantastiques, de Norbert Dragonneau
Forces obscures : comment s’en protéger, de Quentin Jentremble

Fournitures
1 baguette magique
1 chaudron (modèle standard en étain, taille 2)
1 boîte de fioles en verre ou en cristal
1 télescope
1 balance en cuivre
Les élèves peuvent également emporter un hibou OU un chat OU un crapaud.

IL EST RAPPELÉ AUX PARENTS QUE LES ÉLÈVES DE PREMIÈRE ANNÉE NE SONT PAS AUTORISÉS À POSSÉDER LEUR PROPRE BALAI.
»
Des dragons? Vivants? Des créatures fantastiques? Des… balais? On n’avait pas le droit de faire le ménage? Ou est-ce que c’était… un balai magique? Humm… Je suppose que celui avec qui nous avions rendez-vous nous expliquerait tout ça et répondra à toutes nos autres questions… Est-ce que ma mère allait accepter de m’acheter un animal? Un hibou ce serait trop cool! Les crapauds… bof. Quant aux chats, ils ne m’aimaient pas beaucoup et pourtant je n’avais rien contre eux! Je les aimais bien, mais apparemment ce n’était pas réciproque, je l’avais bien vu avec Grisou. Donc, en résumé il me fallait impérativement avoir un hibou comme animal! Bon, que faire maintenant?
J’entendais sourdement la voix de ma mère et celles de mes grands-parents qui me provenaient de la cuisine, sauf que j’étais incapable de comprendre un seul traître mot. J’hésitai un instant entre rester ici bien sagement ou à aller laisser traîner mes oreilles indiscrètes… bien entendu ma curiosité maladive et déplacée pris le dessus. Je me faufilai hors de ma chambre le plus silencieusement possible et à pas de loup je me dirigeai en direction des voix.
Alors que j’étais au coin du couloir menant à la cuisine j’entendis :
- Tu veux vraiment l’envoyer là-bas? Demanda ma grand-mère, Gisèle.
- C’est une école réputée, amena ma mère. Je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas.
- Mais tout de même, un test de compétences en plein début d’été! S’offusqua mon grand-père, Jean-Louis.
Un test de compétences? Mais de quoi parlait-il? Cela me prit une bonne seconde avant que l’ampoule s’allume dans mon esprit. C’était sans doute l’alibi trouvé par ma mère pour expliquer le rendez-vous avec le machin-chose du ministère de la Magie. Mais en quoi consistait exactement le ministère de la Magie? Humm… Ce serait une autre question à laquelle il nécessiterait un éclaircissement.
- Je sais, mais ils ont besoin de s’assurer de certaines choses avant d’accepter un élève définitivement entre leurs murs, reprit ma mère coupant court à mes pensées.
- Je vois, fit ma grand-mère, dubitative.
- J’aurais préféré rester ici avec vous, assura ma mère. Mais je tiens vraiment à ce qu’elle y aille. Son… son père l’aurait voulu aussi.
Oh, mon, dieu! Maman était vraiment en train de parler de mon père? Ça devait donc signifier qu’elle voulait vraiment, mais vraiment beaucoup que j’y aille! Elle refusait toujours d’en parler…
- On comprend, murmura sa mère d’une voix douce après un court silence.
Des larmes me montèrent aux yeux et je battis en retraite. Je n’avais connu mon père que très peu, il était mort lorsque j’avais deux ans. On pourrait même dire que je ne l’avais pas connu du tout…
Environ trois heures plus tard ma mère vint me chercher, nous allions prendre le vol de nuit. Au moins, comme ça, je n’aurais qu’à dormir… si j’en étais capable du moins.

Le voyage en lui-même se passa relativement bien si on excepte que notre voisin de siège à ma mère et moi ronflait si fort que même les pilotes devaient l’avoir entendu depuis leur cockpit. Quant à ce à quoi on s’occupa une fois arrivé à la maison… on passa notre temps à faire le ménage, ranger nos choses, etc. En bref, on essayait de rendre la maison accueillante.

Bien sûr, l’heure de notre rencontre avec le membre du personnel du ministère arriva assez rapidement et la nervosité me fit me tordre les mains.
À treize heures exactement la sonnette de la porte retentit. Ma mère se dirigea prestement vers l’entrée tandis que moi j’allai m’asseoir tranquillement (Si on peut dire, car ma jambe droite n’arrêtait pas de tressauter) sur l’un des divans du salon. J’entendis alors ma mère prononcer une salutation :
- Bienvenue, bienvenue… Entrez, je vous en prie. Je suis Marianne Lévesque, la mère d’Allison.
- Ravie de vous rencontrer, Mrs Lévesque. Je suis Hermione Weasley, membre du ministère de la Magie, dit une voix douce et claire de femme.
- Suivez-moi, je vais vous conduire au salon, Mrs Weasley.
Aussitôt des bruits de pas et d’une porte qui claquait me parvint aux oreilles. Je me redressai alors droite comme un i (Tout en étant assise, évidemment). Quelques secondes plus tard une femme aux cheveux bruns attachés en une sorte de chignon élégant et habillée en tailleur pénétra dans la pièce à la suite de ma mère.
- Bonjour Allison, je suis Hermione Weasley, m’annonça notre guide avec un grand sourire.
- Salut, répondis-je en la détaillant attentivement.
- Tu dois avoir beaucoup de questions à me poser, je me trompe? S’enquit-elle.
- Non, affirmai-je en redressant légèrement le menton. Avant toute chose, est-ce qu’il y a une raison particulière pourquoi c’est vous et non pas quelqu’un d’autre?
- Allison! S’offusqua ma mère en rougissant, de honte sans doute.
Apparemment elle n’avait pas remarquée que notre invitée ne semblait pas totalement à l’aise dans son rôle. C’était surprenant de la part de l’avocate d’exception qu’elle était… À moins que ce soit ma question en elle-même qui l’avait choquée? Sans doute que c’était plutôt ça…
- Question très pertinente! Dit Hermione avec une nouvelle étincelle dans les yeux. Je ne fais effectivement pas ce genre de choses habituellement, ce n’est pas mon travail. Celui qui occupe généralement ce poste est tombé subitement malade et il n’y avait pas de remplaçant désigné. De ce fait ils ont fait appel à moi, car il croyait que j’étais toute désignée pour cette mission, expliqua-t-elle.
- Et pourquoi? La relançai-je en ignorant volontairement le regard désapprobateur de ma mère.
La femme semblait plus amusée qu’en colère et cela parut dans sa voix lorsqu’elle répondit :
- Pour la simple raison que j’étais exactement dans la même situation que toi à ton âge. Je suis née dans une famille de non-sorcier. D’autres questions?
- Oui, affirmai-je. Premièrement c’est quoi le ministère de la Magie?
- Le ministère de la Magie est en gros comme le gouvernement des mol… des non-sorciers. Il assure la même fonction, mais en ayant trait à la magie, me dit-elle.
- Qu’est-ce que allie dire avant « non-sorciers »? Mol…quoi?
- Nous appelons fréquemment, voire couramment, les non-sorciers « moldus », c’est en bref un terme qui désigne les personnes comme ta mère et le reste de ta famille. Ou encore comme mes parents.
- D’accord, murmurai-je pensivement. Ah et qu’est-ce qu’ils entendent par « les élèves de première année ne sont pas autorisés à posséder leur propre balai »? On n’a pas le droit de faire le ménage nous-mêmes? M’enquis-je après une seconde.
- Ce n’est pas ce qu’ils veulent dire, affirma-t-elle avec un sourire amusé.
- Alors quoi? La tançai-je, avide d’avoir des réponses.
- Il s’agit plutôt d’un balai magique, fait entre autre pour voler. Il est notamment très utile dans la pratique du Quidditch, répondit-elle.
- Dans la pratique du Qui-di-quoi? M’étonnai-je.
- Du Quidditch. Il s’agit du sport le plus populaire chez les sorciers. Je suis certaine que dès que tu arriveras à Poudlard, cela ne fera pas trois jours que tu sauras exactement c’est quoi, expliqua-t-elle avec un grand sourire à la fin.
Son visage se figea alors et elle déglutit avant de demander sur un ton gêné :
- Mrs Lévesque, vous aviez bien l’intention d’inscrire Miss Allison au collège, n’est-ce pas?
- Bien sûr! Affirma ma mère avec un grand sourire. J’ignorais simplement la manière exacte d’utiliser les hiboux pour envoyer ma confirmation.
- Oh! Nous le ferons une fois sur le Chemin de Traverse! Expliqua Hermione. As-tu d’autres questions, Allison? Où nous pouvons y aller?
- Je crois que ce sera tout. Pour l’instant, répondis-je.
- Très bien. Dans ce cas dépêches-toi d’aller chercher ta lettre. Nous allons partir immédiatement.
Il n’en fallut pas plus pour me faire bondir hors du divan. Je me ruai à ma chambre, saisis ma lettre en m’assurant que tous les parchemins s’y trouvait et redescendis à toute vitesse. J’entendis alors :
- Souhaitez-vous prendre votre voiture, Mrs Lévesque? Ou préférez-vous prendre un taxi?
- Je préfère ma voiture, répondit ma mère.
- Très bien, alors je vous indiquerai les directions à prendre jusqu’au Chemin de Traverse. Première étape : le Chaudron Baveur, dit Hermione avec enthousiasme.
- Qu’est-ce que le Chemin de Traverse et le Chaudron Baveur? M’enquis-je en ouvrant grand mes yeux bleus vifs.
- Eh bien, le Chaudron Baveur est un pub qui sert entre autre à relier Londres moldue et le Chemin de Traverse qui est, quant à lui, un endroit plein de magasins réservés aux sorciers. C’est là que nous trouverons tout ce dont tu auras besoin cette année, m’expliqua-t-elle en se dirigeant vers l’extérieur.
Le reste du trajet jusqu’à la voiture se fit dans un silence des plus complets. Par la suite Hermione donna des instructions à ma mère sur les directions à prendre.
Une fois à destination on descendit de voiture et elle nous conduisit à l’intérieur du Chaudron Baveur. Ma première impression fut que les gens qui s’y trouvaient étaient vraiment habillés d’étrange façon. Ensuite je regardai partout avec avidité, cherchant à emmagasiner le plus d’informations possible sur ce nouveau monde qui s’ouvrait à moi. Ma mère quant à elle semblait très curieuse, comme jamais je ne l’avais vu. On arriva alors devant un mur de brique et Hermione en tapota quelques-unes de sa baguette. Je regardai attentivement cette dernière avant qu’elle ne soit cachée à ma vue.
Un passage s’ouvrit alors devant nous et sans hésiter Hermione s’y engagea, ne nous laissant pas le choix de la suivre. Ce que je vis ensuite dépassait mon entendement. Partout où je tournais mon regard il y avait des choses que j’aurais cru impossible deux jours auparavant. Notre guide se tourna alors vers nous et dit avec un sourire :
- Première étape : Gringotts, la banque des sorciers. C’est là-bas que nous pourrons convertir l’argent moldue contre celle des sorciers.
- Les sorciers possèdent leur monnaie propre? M’étonnai-je.
- Eh oui! Il s’agit des Gallions d’or, des Mornilles d’argent et des Noises de bronze. On retrouve dix-sept Mornilles dans un Gallion et 29 Noises dans une Mornille, m’expliqua-t-elle.
Je hochai la tête pour montrer que j’avais compris et me contentai de la suivre en dévorant tout ce que je voyais des yeux. J’aperçus quelques jeunes de mon âge environ qui nous dévisageaient ma mère et moi comme si nous étions des extraterrestres. Du coin de l’œil je vis qu’ils pointaient nos vêtements. Ne voyaient-ils donc pas que c’étaient leurs vêtements qui étaient étranges? Je pris soin d’éviter leur regard et marchai la tête haute.
Nous arrivâmes bientôt devant un immense bâtiment d’un blanc éclatant qui me fit sentir vraiment minuscule. À l’intérieur il y avait des créatures à l’air revêche et guère sympathique.
- Ce sont des Gobelins, me chuchota Hermione à l’oreille.
Je ne répondis pas, mais je ne pus m’empêcher de les trouver bizarre et pas du tout ressemblant avec les Gobelins du Seigneur des Anneaux que j’avais vu en film. Heureusement ils se révélèrent rapide et efficace, alors quelques minutes plus tard nous ressortions déjà avec une grande bourse remplie de Gallions, de Mornilles et de Noises. Ma mère avait préféré en sortir plus que moins, comme ça j’aurais assez d’argent pour toute l’année scolaire.
- Que dirais-tu si nous allions nous procurer ta baguette chez Ollivander? Me proposa Hermione. Ensuite nous irons chercher le reste.
- D’accord, acquiesçai-je même si j’ignorais qui était le « Ollivander » en question.
Nous la suivîmes pas à pas jusqu’à un magasin qui s’intitulait « Ollivander – Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J.-C. ». L’endroit ne m’inspirait pas trop confiance vu son état de délabrement, mais Hermione y entra sans mouvement de recul, alors je fis de même. À l’intérieur l’ambiance qui régnait m’imposa le silence malgré quelques questions qui me venaient à l’esprit et un frisson me parcourut de la tête aux pieds. Nous n’eûmes pas à attendre bien longtemps, un vieil homme arriva et braqua son regard clair sur moi directement, il dit alors d’un ton songeur :
- Première année, je présume?
Je hochai silencieusement la tête et il me fit signe d’approcher. Une fois que j’eus obéi à sa requête il me demanda :
- De quelle main tiendrez-vous votre baguette?
- Je suis droitière, répondis-je.
Il me fit signe à ce moment-là de tendre mon bras droit et je m’exécutai sans montrer de résistance. Il prit alors différentes mesures avant de s’enquérir :
- Quel est votre nom, jeune miss?
- Allison Lévesque, Monsieur, répondis-je.
Ses yeux pâles et perçants me scrutèrent avec attention avant de hocher la tête. Ne comprenant pas cette réaction je me contentai d’attendre.
- Vous êtes Française? Me relança-t-il.
- Non, Monsieur.
- Vos parents dans ce cas? Tenta-t-il à nouveau.
- Non plus.
Il sembla si perplexe que je crus bon de préciser :
- Ma mère est Québécoise, Monsieur. Mes parents ont emménagés à Londres avant ma naissance.
Ses yeux s’illuminèrent et il hocha la tête. Il me présenta quatre baguettes différentes en me demandant de les agiter un peu. À chaque fois il y eut une catastrophe. Que ce soit une étagère qui se vidait de ses baguettes ou des vases qui éclataient. Finalement ce fut donc la cinquième qui fut la bonne. Il me la présenta, comme pour les précédentes :
- Bois d’érable et plume de phénix en son centre. 28,5 centimètres, très flexible…
Il me la tendit doucement et je la saisis avec la même précaution. Dès que je l’eu en main je sentis comme une douce chaleur remonter de cette dernière et tout au long de mon bras. Je l’agitai légèrement et je me retrouvai à m’élever à quelques centimètres du sol avant de redescendre lentement.
- Bien, très bien. On dirait que nous avons fini par trouver la baguette qui vous convenait, Miss Lévesque. Ou plutôt celle-ci a fini par vous trouver. Car s’il y a bien une chose qui est clair pour tous les fabricants de baguettes c’est que c’est la baguette qui choisit son sorcier. Ou sa sorcière dans votre cas.
- Les baguettes ont une conscience? M’étonnai-je.
- Peut-être que oui, peut-être que non. Tout ce que nous savons de manière sûre, c’est que la baguette choisit d’elle-même son sorcier.
Je n’étais toujours pas certaine de comprendre, mais je décidai pour une fois de laisser tomber, de toute manière j’avais l’impression que je n’obtiendrais guère mieux comme explication… Je donnai alors les sept Gallions pour ma baguette et nous ressortîmes dehors. En cours de route pour mes autres nécessaires scolaires je faisais tourner ma baguette entre mes doigts. Elle était d’une belle couleur brun-doré entrelacé avec de l’argent. Au plus profond de moi, chaque fois que je la tenais en main, je savais que c’était là ça juste place. J’avais déjà très envie de m’en servir, mais Mrs Weasley me prévint :
- Tu n’as pas l’autorisation de te servir de ta baguette ici, ni chez toi. Je sais que c’est très tentant, mais tu devras faire preuve de patience.
- Dommage, marmonnai-je.
Nous nous dirigeâmes alors pour les livres et manuels. Une fois à l’intérieur du magasin que nous conseilla Mrs Weasley, cette dernière me glissa :
- Est-ce que je me trompe où tu aimes beaucoup lire?
- Vous ne vous trompez pas, avouai-je.
- Alors, je peux peut-être te conseiller quelques livres qui ne sont pas dans ta liste scolaire que tu sauras apprécier.
Je hochai la tête avec empressement. Des nouveaux livres! Elle me guida donc dans le magasin et avec l’accord de ma mère me prit les différents livres qu’elle avait elle-même lu durant sa première année. À la fin nous avions une belle grande pile de livres et je trépignais d’impatience à l’idée de les lire. Malheureusement j’étais punie pour tout l’été, ce qui signifiait que je ne pourrais les lire que lorsque l’école commencerait…
Nos autres courses se firent assez rapidement, car l’après-midi avançait très rapidement. Bientôt il ne resta plus qu’une chose. La question de l’animal.
- Maman, je peux avoir un hibou? M’enquis-je en croisant les doigts pour qu’elle accepte.
Je vis dans ses yeux qu’elle réfléchissait réellement à la réponse qu’elle allait me donner.
- Très bien, finit-elle par conclure. Mais tu devras t’en occuper toi-même. Ce sera ta responsabilité.
Mrs Weasley sourit et nous conduisit à un magasin qui fournissait des hiboux et des chouettes. Nous ressortîmes de là avec une magnifique chouette effraie des clochers avec des plumes qui rappelaient les couleurs du feu. Je la nommais mentalement Ember. Charbon ardent… Oui bon, ce n’était pas vraiment ça, mais je trouvais que c’était un beau nom.
- Comment veux-tu l’appeler? s'enquit Mrs Weasley.
- Ember, répondis-je.
- C’est bien, approuva-t-elle me faisant sourire de contentement.
Elle nous raccompagna alors jusqu’à la voiture puis jusqu’à la maison. Elle me donna une fois rendue un numéro sur un bout de papier et dit :
- Tu peux m’appeler à ce numéro n’importe quand si tu as une question à propos de l’école ou de la magie. Tout ce que tu veux. Regarde bien sur ton billet de train, toutes les informations nécessaires pour prendre le train menant à Poudlard y sont inscrites. J’ai été ravie de faire ta connaissance, Allison.
- Merci et moi aussi, Mrs Weasley, répondis-je en souriant timidement.
Je saisis alors le papier et me tournai vers ma mère pour le lui donner. Lorsque je regardai de nouveau en direction de de notre guide, elle avait disparue. Je poussai un soupir et allai installer Ember et sa cage dans ma chambre.
Je revins ensuite pour aider ma mère à entrer mes divers bagages. Les jours passèrent et j’occupais le plus clair de mon temps à rester dans ma chambre avec Ember. Parfois nous sortions toutes les deux et je la regardais voler haut dans le ciel ou très bas lorsqu’elle décidait de faire une technique de chasse. Je m’ennuyais à mourir et j’aurais tout donné pour pouvoir ouvrir un seul des livres que nous avions acheté pour mes études. Un soir, au souper, ma mère me dit :
- Allison, tu n’as donc aucune occupation pendant les vacances?
- Non… Il n’y a rien à faire.
- Et tes amies?
- Elle ne comprendrait pas mes nouvelles préoccupations et puis… je n’ai pas le droit de leur parler de mon école ou de ce que je suis, marmonnai-je.
- Bien, je crois t’avoir dit que tu n’avais pas le droit de lire ce qui était hors de la lecture scolaire, n’est-ce pas? Il me semble pourtant que tu as plusieurs livres ayant trait à ta nouvelle école, alors pourquoi ne t’occupes-tu pas en les lisant?
Je manquai de bondir de ma chaise tellement j’étais sous le choc. Je soufflai avec des yeux écarquillés :
- J’ai la permission?
- Absolument, il s’agit d’une lecture d’ordre académique, alors pourquoi refuserais-je?
Sans demander la permission je sortis de table d’un bond et sautai au cou de ma mère :
- Oh, Maman! Merci, merci, merci!
Ma mère se contenta de sourire avant de me faire signe de retourner m’asseoir à table. Le reste du repas fut beaucoup plus jovial.

Les semaines qui suivirent furent beaucoup plus divertissantes. Je passais mes journées entre m’occuper de ma chouette et lire les livres de l’école. Apparemment ma mère mettait dans le même panier les lectures que m’avait conseillées Mrs Weasley. Je ne m’en plaindrais pas, ça c’est sûr! Je dévorais tout avec passion et extase.
Bientôt arriva la date fatidique du 1er septembre. J’avais fait mes valises la veille et je ne tenais plus en place tellement j’avais hâte (Bon, d’accord, j’étais aussi très nerveuse).
- Maman le train part à onze heures! Il faut se dépêcher!
Il était en ce moment même six heures du matin.
- Ma chérie, il reste encore cinq heures, je ne crois pas que nous le manquerons! Rétorqua ma mère et je la voyais mentalement lever les yeux au ciel.
- Et alors? Je veux être certaine de ne pas manquer le… train, justement! Répliquai-je.
Je l’entendis maugréer, mais elle finit par se lever de son lit. Le temps qu’elle se change (Moi c’était déjà fait), qu’on déjeune et que nous vérifions encore une fois que nous avions bel et bien tout ce dont j’avais besoin l’horloge indiquait huit heures. On chargea donc mes bagages dans la voiture et on se mit en route.
Approximativement une heure plus tard nous arrivions à la gare de King’s Cross. Ma mère sortit à ce moment-là mon billet de train et fronça les sourcils en regardant tout autour d’elle. Elle verrouilla les portes de la voiture et me fit signe de la suivre. Je tentai de lire ce qu’il y avait sur le billet, mais ma mère le gardait fermement contre elle. Ce ne fut qu’en arrivant devant l’un des employés de la gare et que ma mère prit la parole que je compris ce qui la contrariait :
- Désolée de vous importuner, Monsieur. Mais pourriez-vous m’indiquer la direction à prendre pour la voie neuf et trois-quarts?
- La voie neuf et trois-quarts? Répéta l’homme en levant des sourcils incrédules. Il n’y a pas de voie neuf et trois-quarts. Maintenant si vous voulez bien circuler…
Ma mère s’éloigna et on entendit l’homme marmonner entre sa barbe :
- Quand vont-ils enfin se rendre compte qu’il n’y a pas de voie neuf et trois-quarts? Ah, les touristes…
Je m’apprêtais à me retourner pour lui dire ma façon de penser, mais ma mère connaissant mon tempérament m’attrapa par le poignet et m’entraina avec elle vers la voiture. Elle me chuchota alors :
- Allison, nous ne devons pas attirer l’attention, alors évite, s’il-te-plaît, de faire des drames pour un rien. Nous allons décharger tes bagages et nous approcher de la voie neuf et dix. Je suppose qu’il y a un passage quelque part pour les sor… gens comme toi. Nous n’aurons qu’à surveiller la gare de près. D’accord?
- Oui, m’man, répondis-je en poussant un soupir.
Elle me laissa donc à la voiture pour aller chercher un chariot tandis que moi je commençais à décharger la valise.
Lorsqu’elle revint on monta le tout sur le chariot et on s’avança vers les voies neuf et dix. Pour éviter que les gens se demandent ce que l’on faisait avec une chouette en cage, nous l’avions caché en-dessous d’une couverture noire. Avec chance Ember n’était pas du genre très bavarde ou bruyante et on pouvait presque croire qu’aucun animal ne s’y trouvait.
Une heure passa… Pourquoi ne voyait-on personne? Regardions-nous au bon endroit? Forcément. Je commençais à m’impatienter et à être inquiète. Il était déjà dix heures passé, si je ne me dépêchais pas de découvrir la solution, je risquais de manquer le train! Ma mère ne disait rien, mais à voir ses lèvres pincées je me doutais que elle aussi craignait que nous manquions le départ. Ou plutôt que moi je le manque.
J’entendis soudain la voix d’une petite fille dire en pleurnichant :
- Deux ans! Je veux y aller tout de suite!
Je me retournai brusquement et je vis une petite famille qui arrivait avec deux grands chariots brinquebalants. Sur les deux on retrouvait un hibou enfermé dans une cage et loin d’être comme Ember, ceux-ci montrait leur mécontentement avec force. La famille était constituée d’une femme mûre aux cheveux d’un roux flamboyant, tout comme la petite fille qui était accrochée au bras de son père, un homme aux cheveux noirs en bataille et avec des lunettes rondes. Je remarquai alors deux fils en arrière. Celui qui me parut le plus jeune s’écria :
- Je n’irai pas! Je n’irai pas à Serpentard!
Je tiquai à la mention de l’une des maisons de mon école. Voilà enfin l’occasion que j’espérais! Je pointai la famille du doigt à ma mère et elle hocha la tête, elle aussi avait entendu.
- James, arrête un peu! S’exclama la femme, leur mère sans aucun doute.
- J’ai simplement dit qu’il y serait peut-être, sembla protester le fils aîné. Il n’y a pas de mal à ça. Il sera peut-être à Serp…
Un regard de sa mère et le jeune se tut. Je les vis alors s’approcher de la barrière séparant les voies neuf et dix. Ils s’y arrêtèrent et le garçon le plus vieux jeta un coup d’œil à son cadet d’un air supérieur avant de prendre le chariot que sa mère tenait et se mit à courir. Droit sur la barrière. Je passai à deux doigts de fermer les yeux, mais je me retins. En moins d’une seconde il avait disparu, au moment exact où il était entré en contact avec la barrière. Voilà le passage, me dis-je intérieurement, malgré qu’un léger doute subsiste dans mon esprit.
Le plus jeune des garçons, celui qui restait, demanda alors :
- Vous m’écrirez, hein?
- Tous les jours, si tu le veux, proposa sa mère.
Il sembla scandalisé par la réponse, car il s’empressa de répliquer :
- Pas tous les jours! James dit que la plupart des élèves ne reçoivent de lettres de chez eux qu’une fois par mois.
- Nous avons écrit à James trois fois par semaine, l’année dernière, dit sa mère d’une voix douce.
- Et il ne faut pas croire tout ce qu’il te raconte sur Poudlard, renchérit son père dont j’entendais la voix pour la première fois. Il aime bien se moquer de toi, ton frère.
Ils avancèrent alors côte à côte en poussant le deuxième chariot. J’aperçus une vague grimace sur le visage du jeune de mon âge, apparemment, avant qu’ils ne disparaissent tous.
Je me tournai vers ma mère en disant :
- Je crois qu’il est temps que j’y aille…
Étrangement mon cœur se serrait à l’idée que je ne la reverrais pas avant dix mois. Je n’étais pas la seule, car je vis que ma mère avait les yeux brillants de larmes contenues. Elle me serra l’épaule et me souffla :
- Je suis sûre que tu vas battre des records! Je suis tellement fière de toi, Alli.
Sur ces mots elle me prit fort dans ses bras et je dus à mon tour retenir mes larmes. Pour la première fois de ma vie, j’allais être séparé de ma mère à Noël et tous les jours de mon année scolaire. Je chuchotai en reniflant :
- Je vais t’envoyer Ember pour qu’on puisse s’écrire.
- Je répondrai à chaque lettre, me promit ma mère. Maintenant va, il ne faudrait pas que tu manques ton train…
- Oui, acquiesçai-je en me détournant d’elle.
Je pris alors le chariot entre mes mains et m’approchai de la barrière. Lorsque je fus à quelques pas je regardai tout autour de moi pour m’assurer que personne ne regardait à l’exception de ma mère. Une fois rassurée je me mis à courir. Tout droit sur la barrière. Juste avant de la percuter je fermai les yeux tout en continuant à avancer. L’impact attendu n’arriva pas. J’ouvris alors les yeux et freinai le chariot juste à temps pour ne pas foncer dans une famille qui se dirigeait vers le quai situé à une soixantaine de mètres. J’avançai prudemment, totalement immergée dans un monde que je ne connaissais pas. La vapeur causée par la locomotive d’un rouge écarlate s’évacua légèrement me permettant de trouver la petite famille que j’avais aperçue quelques minutes plus tôt. Sauf qu’elle n’était plus seule. Je reconnus Mrs Weasley aux côtés d’un homme aux cheveux roux, d’une jeune fille qui devait avoir mon âge aux cheveux de la même couleur et d’un jeune garçon.
Je décidai de m’approcher suffisamment pour entendre ce qu’ils disaient, histoire de savoir où me rendre. Je ne souhaitais pas paraître sangsue en allant voir celle qui m’avait servi de guide alors qu’elle se trouvait avec sa famille, semble-t-il. James, celui de tout à l’heure était en train de leur expliquer quelque chose avec beaucoup d’emphase, mais le temps que j’arrive le sujet était déjà détournée :
- Il est presque onze heures, vous devriez monter dans le train, dit le père en regardant sa montre.
- N’oublie pas de transmettre nos amitiés à Neville! S’écria la mère des deux garçons et de la petite fille à son fils aîné qu’elle serrait dans ses bras.
Cela me rappela ma propre mère qui était sans doute encore de l’autre côté à regarder la petite barrière où j’avais disparue.
- Maman, je ne peux pas transmettre des amitiés à un professeur! Protesta James.
- Mais tu connais bien Neville…
Le jeune leva les yeux au ciel et marmonna :
- En dehors de l’école, oui, mais en classe, c’est le professeur Londubat, tu comprends? Je ne peux pas entrer en cours de botanique et lui transmettre des amitiés…
Il secoua la tête comme s’il était découragé devant la sottise de sa mère et sans doute pour se défouler donna un coup de pieds en direction de son frère, puis il dit :
- À plus tard, Al. Fais attention aux Sombrals.
- Je croyais qu’ils étaient invisibles? Tu m’as dit qu’ils étaient invisibles! S’exclama son cadet avec horreur.
Son aîné éclata de rire, laissa sa mère l’embrasser et étreignit brièvement son père avant de bondir en direction du train qui se remplissait rapidement. Je reportai mon attention rapidement sur le reste de la famille. La mère se pencha vers son fils cadet pour l’embrasser et lui dit :
- On se reverra à Noël.
- Au revoir, Al, dit son père tandis que son fils se pressait contre lui. N’oublie pas que Hagrid t’a invité à prendre le thé vendredi prochain. Ne t’approche pas de Peeves. Ne te bats pas en duel tant que tu n’auras pas appris à le faire. Et ne laisse pas James te raconter n’importe quoi.
Son fils sembla réfléchir un instant avant de lâcher d'un ton sourd :
- Et si je suis à Serpentard?
Son père se baissa à son niveau après un instant et lui dit quelque chose que je n’entendis pas. Je vis alors que le train s’apprêtait à partir et je me mis à courir en direction du train. Mais, bon sang, comme allais-je faire pour monter toutes mes affaires dans le train à temps?
- Besoin d’un coup de main? Demanda une voix douce devant moi.
Je relevai brusquement la tête et rougis en voyant la mère de la famille que j’espionnais depuis tout à l’heure.
- Euh… Non… Enfin… Je veux dire oui… Si cela ne vous dérange pas… Mrs… bégayai-je en rougissant de plus belle.
- Potter. Je suis Mrs Potter, dit-elle avec un sourire.
Elle m’aida rapidement à monter mes bagages dans le train et n’eut que le temps de descendre et de refermer la porte que le train se mettait en marche. Je manquai trébucher sur ma valise, mais me repris rapidement. Je remarquai alors une très grande allée avec des cabines de chaque côté. Voilà un nouveau problème… Où allais-je m’installer? J’entendis des éclats de rire et décidai de me diriger dans cette direction tant bien que mal avec ma valise dans une main et la cage d’Ember de l’autre. Soudain, la porte d’une cabine s’ouvrit et je percutai quelqu’un sans le vouloir.
- Eh! Attention! Dit la personne avant de se retourner.
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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je reconnus la voix. Je levai les yeux au moment même où James Potter tournait la tête vers moi. Il me dévisagea une seconde, sans doute cherchait-il à me replacer. Il jeta un coup d’œil à mes bagages et puis sans doute à cause de mon air catastrophé il demanda :
- Tu es une première année?
- Oui, maugréai-je.
- Tu n’as toujours pas placés tes bagages?
- Non, tu crois? Marmonnai-je avec sarcasme.
Il sembla en comprendre beaucoup plus que ce que j’avais dit, car il lança avec compréhension :
- Tu es née dans une famille de moldue, c’est ça?
- Oui, et alors? Si tu veux bien me laisser passer… grognai-je en essayant de forcer le passage, mais il ne me céda pas un centimètre.
- Est-ce que tu sais où tu veux aller au moins?
Il dut lire la réponse sur mon visage, car il rouvrit la porte de la cabine d'où il sortait et il lança :
- Hey, Rose! Al! Est-ce qu’il y aurait encore une place dans votre cabine?
- Pas pour toi, maugréa son jeune frère.
- Nan, ça ne me tente pas plus d’être avec toi tout au long du voyage… Mais il y a une fille qui vient du monde moldue ici! Et elle ne sait pas où aller!
J’aurais bien voulu lui jeter ma valise, mais je n’étais pas assez forte pour ça.
- Sérieux! S’écria la voix d’une fille qui devait sans doute être la Rose en question.
- Oui, répondit James en souriant.
- Fais-la entrer! Dit de nouveau Rose.
Je rougis de nouveau lorsque James me prit ma valise et me chuchota :
- Ça ne te dérange pas?
- Non… Je suppose que non… balbutiai-je.
Il m’adressa un sourire et retourna dans la cabine avec ma valise. J’entrai à sa suite et évitai les regards lorsque j’allai m’asseoir sur le banc rembourré où il n’y avait personne dessus. Je ne pus par contre les éviter longtemps, car la fille rousse me demanda immédiatement :
- Tu t’appelles comment?
- Je… Je suis Allison Lévesque, dis-je d’une toute petite voix.
- Eh! Mais tu dois être la fille que ma mère a guidée dans le Chemin de Traverse! Hermione Weasley, s’écria la fille avec un grand sourire.
- Euh… Oui, c’est ça, acquiesçai-je. Et c’est quoi vos noms à vous? Demandai-je en jetant un petit coup d’œil au frère cadet de James qui semblait mal à l’aise.
- Moi, je suis James Sirius Potter, fils du grand Harry Potter, fanfaronna James. Mais tout le monde m’appelle seulement James, ou Potter, ajouta-t-il. Bon, maintenant que je me suis présenté, je vais vous laisser entre vous! Conclut-il en sortant déjà de la cabine.
Une fois qu’il eut disparut je m’enquis :
- C’est qui Harry Potter?
Les deux me regardèrent comme si j’avais prononcé une faute impardonnable. Le frère cadet s’exclama alors :
- Tu ne connais pas mon père? Tu ne connais pas Harry Potter!
- Euh… Non?
- En même temps c’est logique, tu n’as jamais vécu dans un monde de sorciers… dit pensivement Rose, d’un ton compréhensif. Je suis Rose Weasley. Et lui c’est mon cousin, Albus Severus Potter.
- Je suis encore capable de me présenter, merci, Rose! Protesta son cousin avec une grimace.
Je le regardai un moment pour le détailler. Il avait comme son père des cheveux noirs en bataille, mais un peu moins sombre que les miens, des yeux d’un vert magnifique et contrairement à son père aucune lunette. Je déviai alors mon regard vers Rose. De longs cheveux roux accompagnés des taches de rousseur typique, mais étrangement ou pas ça lui donnait du charme. Avec un sourire je leur dis :
- Je suis ravie de faire votre connaissance, Rose Weasley et Albus Potter.
Ils me sourirent à leur tour et je leur demandai ensuite de me raconter l’histoire de leur oncle ou père.
Lorsqu’ils eurent terminé j’avais les yeux écarquillés. Comment quelqu’un pouvait-il avoir vécu tant de choses et être toujours en vie, c’était… incroyable.
- Autre petite question, c’est quoi le Quidditch?
- Tu ne… commença Albus, mais Rose l’interrompit.
- C’est assez simple à comprendre en fait. Il y a en tout sept joueurs en jeu. Deux Batteurs, ce sont eux qui éloignent les Cognards de nos joueurs pour les envoyer sur ceux de l’équipe adverse. Les Cognards sont des balles que l’on pourrait qualifier de projectiles programmés pour nous faire tomber de nos balais. Il y en a deux en tout. Ensuite, trois Poursuiveurs qui…
- Se passent le Souafle. C’est une balle qui sert à marquer les points. Les buts sont composés de trois anneaux, celui du milieu un peu plus élevé dans les hauteurs. Il y a un Gardien pour protéger les buts. Après il reste un joueur. Il s’agit de… continua Albus avant que Rose ne reprenne le relais.
- L’Attrapeur. Le père d’Al, mon oncle, était très doué à ce que me raconte ma mère et mon père. Ce dernier joueur à la tâche sans doute la plus difficile, d’un certain point de vue. Il doit se saisir du Vif d’Or. La balle la plus rapide et la plus petite du jeu. Attraper cette dernière balle met fin à la partie. Tant qu’elle n’est pas en possession d’une équipe ou de l’autre, le match continu.
Je pris un moment pour digérer les informations obtenues et les assaillis ensuite d’un tas de question sur les autres règles du jeu. Lorsqu’un long moment plus tard ma soif de connaissance ce fut tarie je m’écriai:
- Il faut trop que j’en fasse partie!
De la hauteur, de la vitesse, des défis à relever, c’était tout pour moi! La porte de la cabine s’ouvrit alors en grand sur James et il demanda sur un ton moqueur :
- Faire partie de quoi?
- De l’équipe de Quidditch! M’exclamai-je en plantant mon regard dans le sien.
- Toi? s’étrangla-t-il à moitié.
- Quoi? Tu ne m’en crois pas capable, peut-être? Marmonnai-je en plissant les yeux de colère.
- Les premières années n’ont pas le droit de faire partie de l’équipe, à moins d’avoir un talent exemplaire. Et puis… Tu n’as jamais volé sur un balai de ta vie! Me charria-t-il.
Je m’apprêtais à me lever pour aller me planter devant lui et lui cracher à la figure, mais comme s’il avait un sixième sens Albus m’empêcha de faire un pas en disant :
- Ce n’est pas parce que maintenant tu as l’âge de jouer, que tu seras pris dans l’équipe. Après tout, je ne vois pas pourquoi il prendrait les têtes enflées comme toi.
James ouvrit la bouche en grand, muet de stupeur. Même Rose dévisageait son cousin avec incrédulité. Son frère aîné finit par se remettre et dit d’un ton moins fendant :
- Vous feriez bien d’enfiler vos robes de sorcier. C’est mieux de ne pas attendre à la dernière minute. Ah, et Allison! Ce n’était pas pour te décourager que j’ai dit ça. Seulement tu semblais assez timide quand je suis parti tout à l’heure.
Je hochai la tête et répondis les yeux dans le vague :
- Tu me diras comment tu te sentiras, toi, quand tu partiras pendant dix mois loin de ta famille dans un monde où tu n’as jamais mis les pieds.
- C’est vrai que ça ne doit pas être facile, admit-il. Mais tu ne rentres pas chez toi pour Noël?
- Non, ma mère travaille beaucoup et le seul moment où elle peut aller rendre visite à ses parents au Québec, c’est pendant les vacances de Noël. Pour moi ce serait beaucoup trop loin, soupirai-je.
Ils avaient tous une moue désolée sur le visage, mais je vis de la curiosité dans les yeux de Rose. Cela ne prit pas deux secondes qu’elle me demanda :
- Elle fait quoi comme travail ta mère?
- Elle est avocate, dis-je.
- Sérieux? S’étonna-t-elle avec de grands yeux. Et ton père? Il fait quoi? Il ne va pas voir tes grands-pa…
Elle ne continua pas sa phrase, car sans trop le vouloir des larmes m’étaient montées aux yeux. C’est en regardant dehors que je lâchai :
- Il ne fait rien. Il est mort.
Si le froid qui s’installa après ma réponse avait une autre cause que ce que j’avais dit, alors je ne m’appelais plus Allison Lévesque. Je déglutis avant d’ajouter pour détendre l’atmosphère :
- Mais bon, c’est correct… ça fait longtemps maintenant.
Je ne voulais pas voir leur pitié, je pouvais parfaitement la sentir, envahissante dans l’espace confinée de la cabine. Je sortis machinalement ma robe de sorcière de ma valise et marmonnai en sortant :
- Je vais me changer. À plus tard.
Comment pouvais-je être idiote à ce point? Je n’aurais pas pu simplement inventer quelque chose? Je commençais à peine à me faire deux nouveaux amis, peut-être même trois et voilà que je leur sortais une bombe. Je me dépêchai de me rendre dans un coin où il y avait des toilettes et j’enfilai rapidement ma robe.
Lorsque je revins dans le compartiment, James était parti. J’espérais secrètement qu’ils ne m’en reparleraient pas et que nous pourrions traiter d’autres sujets, j’ignorais tant de choses! Malheureusement j’avais à peine refermé la porte que Rose me dit :
- On est vraiment désolé Allison.
- Ça va… Mais j’aimerais mieux qu’on n’en parle pas, soupirai-je.
- D’accord. On n’en parle plus. Alors donc tu as une chouette?
C’est comme ça que continua notre conversation. J’appris d’ailleurs que Rose avait un chat, mais ce ne fut qu’après avoir découvert qu’Albus avait nommé sa chouette rayée Hedwige en l’honneur de la chouette de son père qui s’était sacrifiée pour son maître. Quand Rose remarqua ma grimace à l’annonce de son chat elle fit la moue, ce qui me porta à m’expliquer :
- Ce n’est pas que je n’aime pas les chats. C’est eux qui ne m’apprécient pas et je ne fais rien de mal, pourtant!
- Si tu le dis. Mais est-ce que tu dis ça à cause d’un chat en particulier ou est-ce à cause du fait que tu en as rencontré beaucoup.
- J’ai vu beaucoup de chat et j’en ai même adopté un il y a longtemps. Mais pour une raison que j’ignore… ils me fuient comme la peste. Enfin, quand ils fuient, car parfois ils se contentent de me sauter dessus et d’essayer de me griffer aux visages.
- Décidément on dirait qu’il t’arrive plein d’aventure! S’étonna Albus.
- Peut-être. Mais c’est d’une normalité en comparaison avec la magie.
- Tu veux bien nous en raconter un peu? S’enquit-il avec curiosité.
Ne sachant pas trop quoi leur raconter, je décidai de narrer la fois où j’étais restée dans les toilettes d’une bibliothèque pour rester après l’heure de fermeture. Rose sembla à la fois envieuse et choquée par mon annonce. Bien entendu James repassa pour énerver son frère au moment où je racontais cette escapade. Sans trop le remarquer, je ne me rendis compte qu’à la fin qu’il était resté jusqu’au bout quand il s’exclama :
- Alors, toi j’espère que tu seras chez Gryffondor! Bon, enfin, j’étais venu vous dire qu’on arrive dans cinq minutes.
Sur ce, il ébouriffa les cheveux de son frère à l’extrême et ressortis en échappant de justesse à un coup de pied de son cadet.
Le silence s’installa un moment jusqu’à ce que je le brise en demandant :
- Est-ce que vous savez ce qui nous attend là-bas?
- Il va y avoir la Répartition puis ensuite un discours de la directrice et finalement un banquet. Tout le monde dit que la nourriture est très bonne, affirma Albus.
Je m’apprêtais à poser une nouvelle question lorsqu’on entendit le train freiner, ralentir puis s’arrêter complètement. Sachant ce que ça signifiait je sentis mon cœur faire un bond prodigieux dans ma poitrine. Est-ce que j’étais vraiment arrivée? Je ne pouvais presque pas y croire… Je m’empressai de mettre les différentes friandises que j’avais acheté auprès d’une femme qui avait passé dans l’allée du train. J’étais restée sidérée devant les cartes de grands sorciers dans les boîtes des chocogrenouilles. Les images bougeaient! À peine avais-je terminé que quelqu’un cria :
- Que tout le monde descende! Les bagages seront amenés dans vos dortoirs.
Tandis que je suivais Rose et Albus à l’extérieur je demandai :
- Comment vont-ils savoir où les mettre et à qui elles appartiennent?
- Magie! Rigola Rose avec un grand sourire.
Je levai les yeux au ciel, mais par la suite je fus beaucoup trop submergée par l’émotion en voyant tout ce qui se trouvait autour. Soudain une voix forte s’écria :
- Les premières années! Par ici!
Dans un même souffle Rose et Albus lancèrent :
- HAGRID!
Ils se ruèrent alors d’un même mouvement vers un homme très, mais vraiment très imposant. Il dépassait de beaucoup les plus grands des septièmes années. D’ailleurs ce fut assez intimidant d’arriver à côté de lui, mais en voyant son sourire aussi bienveillant je me sentie aussitôt plus en confiance. C’est sans doute pourquoi je suivis mes deux partenaires de cabine jusqu’à être juste en face du géant. Du moins il le paraissait.
- Ça doit être Rose et Albus! S’écria l’homme d’une voix bourru, mais affectueuse.
- Oui, dirent-ils de concert.
- Je vois quelques ressemblances avec vos parents, affirma Hagrid avec un grand sourire.
Il regarda de nouveau tout autour, répéta ce qu’il avait déjà dit tout à l’heure en voyant quelques jeunes de notre âge qui traînait plus loin, puis son regard se posa sur moi. Il plissa les yeux et se tourna vers mes deux compatriotes.
- Une nouvelle amie? Demanda-t-il.
- Oui, affirmèrent-ils encore ce qui les fit sourire jusqu’aux oreilles. C’est Allison Lévesque, ajouta Rose, seule cette fois.
- Bienvenue à Poudlard Allison, me dit-il en me souriant réellement cette fois.
Je me sentis chauffer de l’intérieur. Pour une fois j’avais l’impression que j’aurais des amis qui me comprendrait réellement. Les élèves de mes anciennes écoles me trouvaient toujours trop bizarre. Soit à cause de ma lecture intensive de livres, soit à cause des évènements qui se produisaient autour de moi. Hagrid dut malheureusement se désintéresser de nous pour s’adresser à tout notre groupe légèrement grelottant. En effet, maintenant que je n’étais plus en extase je voyais qu’il faisait beaucoup plus froid que sur la gare. Certes, c’était déjà le soir, mais bon, ce n’était qu’un détail.
- Vous êtes tous là? S’enquit Hagrid et je vis qu’il semblait nous compter avec son regard étrangement perçant. Bien, bien, suivez-moi maintenant. Il est temps de se rendre aux châteaux si on ne veut pas manquer le banquet!
Il nous fit signe de le suivre tandis qu’il se dirigeait vers le lac. C’est en arrivant à quelques mètres de sa surface miroitante que j’aperçus les barques. Arriver devant elles il nous fit arrêter et dit :
- Mettez-vous en groupe de quatre et montez dans une barque.
Je me tournai instinctivement vers mes deux nouveaux camarades et eux en firent de même avec moi. Malheureusement nous n’étions que trois. C’est alors qu’un garçon au teint pâle et aux cheveux blonds tout aussi pâle s’approcha de nous. Il demanda, légèrement mal à l’aise :
- Je peux me mettre avec vous?
Sans trop tenir compte des deux autres je hochai la tête, ce n’est qu’en me retournant pour aller aux barques que je remarquai que tous deux se tenaient légèrement raides. D’ailleurs l’autre aussi. Est-ce que j’avais manqué quelque chose? Nous embarquâmes dans la barque et je me retrouvai assise à côté du petit nouveau. Cherchant à briser le silence je m’enquis :
- Tu t’appelles comment? Moi, c’est Allison Lévesque.
- Je suis Scorpius Malefoy, dit-il en évitant le regard des deux autres pour se focaliser sur moi.
- Ravie de te rencontrer, dis-je en souriant.
Les deux autres ne dirent rien. Je poussai un soupir et m’exclamai alors que les barques se mettaient à avancer :
- Est-ce que je peux savoir ce qu’il y a entre vous trois?
- Nos parents se détestent, enfin… se détestaient, répondit Albus.
- Mon père ne veut pas que je m’approche de lui, renchérit Rose.
- Le mien aussi, argua Scorpius.
- Et vous écoutez toujours ce que vos parents vous demandent de faire? M’étonnai-je.
Apparemment ils étaient encore plus étonnés que je pose cette question, car ils me jetèrent un regard clairement surpris.
- Bien sûr que oui! S’écria Rose, comme si c’était l’évidence même. Pas toi?
Je me demandai une seconde ce qui risquait d’être le plus judicieux de répondre. La vérité ou un mensonge. En voyant l’air drôlement affligé de Scorpius je me dis que la vérité m’amènerait plus facilement à mon but, je répondis donc :
- Non. Ma mère m’a toujours demandé, ou plutôt ordonné, de ne pas monter dans les arbres et je le fais quand même. Il y a certaines choses pour lesquelles on doit effectivement les écouter. Tandis que d’autres… c’est à nous de prendre la décision. On est à l’école. On ne verra pas nos parents pendant de très, très longs mois. Pourquoi auraient-ils à choisir nos amis?
Ils semblèrent tous réfléchir longuement à la question et j’en profitai pour regarder le paysage, c’est comme ça que je me retrouvai muette. Je venais tout juste d’apercevoir l’école. Non, pas une école. Un château. Un vrai, avec des tours, tourelles et tout! Tandis que j’admirais toujours ma nouvelle école, Rose admit :
- Tu as raison, Allison.
- Vous pouvez m’appeler Alli, si vous voulez, proposai-je automatiquement, ce qui était rare et démontrait que je leur donnais entièrement mon amitié.
- Alors, je suis d’accord aussi Alli, renchérit Scorpius.
- Et moi donc! Approuva Albus.
Je leur souris sincèrement et pour la première fois du trajet, les trois autres le firent aussi et en se regardant dans les yeux.
Quand on arriva finalement au quai on descendit des barques et il fallut à nouveau suivre Hagrid. Il nous conduisit alors vis-à-vis de très grandes portes où il frappa trois grands coups de son énorme poing. Elles s’ouvrirent étrangement sans aucun son et de l’autre côté nous attendait… un homme assez grand aux cheveux sombres.
- Professeur Londubat, voici nos nouveaux élèves de première année.
- Merci, Hagrid, répondit le professeur en souriant.
Son sourire chaleureux me mit en confiance et il nous fit signe de le suivre. Quant à Hagrid il se dirigea vers un autre chemin. On suivit donc le professeur jusqu’à d’autres grandes portes devant lesquelles on s’arrêta. C’est là qu’il s’adressa à nous :
- Bienvenue à tous à Poudlard! J’espère que vous avez apprécié le trajet. Maintenant quelques consignes. Avant que vous preniez place dans la Grande Salle et que le banquet de bienvenue ne commence, vous serez tous réparti entre les quatre différentes maisons de Poudlard. Vous allez voir il n’y a rien de bien sorcier à cela.
À la dernière phrase il nous adressa un clin d’œil. Il ajouta ensuite :
- Comme la majorité d’entre vous doivent déjà le savoir, votre maison sera comme une deuxième famille pour vous tous. Ce sera votre famille de Poudlard. La répartition est une cérémonie très importante ici à l’école.
Il continua en nous expliquant que tout au long de l’année nous amasserions ou perdrions des points pour notre maison. À la toute fin de l’année, la maison ayant obtenu le plus de points gagneraient la coupe des Quatre Maisons. Ensuite il expliqua que la répartition se passait devant tous les élèves de l’école. Je sentis mon cœur se serrer à ces mots et je jetai un coup d’œil nerveux à ma tenue. À la fin il nous demanda d’attendre un petit moment, le temps que tout soit prêt.
Lorsqu’enfin il nous fit pénétrer dans la grande salle en deux files indiennes, je ne pus m’empêcher de déglutir en voyant tous les élèves rassemblés ainsi que les enseignants tout au fond de la salle. J’entendis alors des murmures :
- C’est lui! C’est le plus jeune fils de Potter! Harry Potter! Ah et elle ça doit être sa cousine! La rouquine. C’est la fille d’Hermione et Ronald Weasley.
Un peu plus loin c’était :
- Il est plus petit que son frère.
Ensuite :
- Je me demande si le nouveau Potter va être comme son frère aîné ou comme son père.
Je me rendis compte que j’étais juste à côté de lui en le cherchant du regard. D’un coup d’œil j’avais vu que Rose gardait la tête haute, mais elle n’avait pas eu de frère ou de sœur plus âgé avec qui les élèves pouvaient la comparer, contrairement à Albus. Voyant que ce dernier se tenait légèrement avachi et le regard fuyant je me sentis désolée pour lui. Alors, tout en m’assurant que personne ne pouvait le voir je lui pris la main et la serrai très fort entre mes doigts. Il redressa la tête pour me dévisager, mais d’une pression il me remercia. J’eus un petit sourire timide et on continua notre chemin sans dénouer nos doigts entrelacés.
Une fois à l’autre bout de la salle je remarquai qu’il y avait un petit banc sur lequel reposait un chapeau qui était… eh bien… hideux. Il était tout ratatiné sur lui-même et j’avais le pressentiment qu’il sentirait comme tous les vieux meubles restés enfermés dans une maison sans occupant. Le renfermé.
Le professeur Londubat se plaça alors sur le devant de la place et sembla attendre quelque chose, mais quoi? C’est alors que le chapeau, oui, le chapeau, se mit à chantonner! J’en restais muette encore une fois. Même le plafond magique représentant le ciel extérieur ne m’avait pas autant stupéfié. Quoique je le savais déjà, l’ayant lu dans un livre que Mrs Weasley m’avait recommandé. Une fois que le chapeau eut fini de narrer ses vers interminable relatant l’histoire de Poudlard et de ses maisons, le professeur Londubat déroula une liste et nomma un nom. Cette personne fut alors invitée à aller s’installer sur le tabouret et à se mettre le chapeau sur la tête. Ah et apparemment on l’appelait le Choixpeau magique.
Différents noms passèrent, plusieurs allèrent à Serdaigle et à Poufsouffle. Quelques-uns à Serpentard et à Gryffondor. Puis ce fut mon tour.
- Lévesque, Allison.
J’entendis les commentaires dans mon dos alors que je m’approchais :
- Il a dit quoi?
- Allison.
- Oui, mais avant?
- Levvveesssque… tenta quelqu’un en déformant totalement mon nom de famille.
- Quoi?
- Oh, j’en sais rien!
Je m’assis sur le tabouret et tentai de faire abstraction des centaines de regards rivés sur moi. Pourtant je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil vers les Gryffondor. Je réussis à retrouver les cheveux noirs ébouriffés de James et il m’adressa un sourire encourageant. Je pris une inspiration et me mis le Choixpeau sur la tête, obstruant immédiatement ma vision.
- Humm… Tu es plus compliquée que les autres… murmura une voix dans mon oreille.
Non… Pas une voix quelconque! Celle du chapeau!
- Je vois que tu as beaucoup d’aptitude académique, sauf qu’obéir aux règles ne te viens pas naturellement comme pour les Serdaigle. Où vais-je te placer? Continua-t-il dans un murmure.
Il réfléchit encore et j’avais presque l’impression de le sentir fouiller dans mes souvenirs.
- Bien, tu sembles beaucoup aimer les défis. Tu n’as pas peur de ton ombre…
Parce qu’ils y en avaient eu qui avaient peur de leur ombre? Pensai-je.
- Bon, je crois que je te tiens finalement… susurra-t-il à mon oreille et je me pétrifiai.
J’attendis, les mains crispées, ce qui m’aurait fait rougir de honte si je n’avais pas été aussi glacée. C’est alors que le Choixpeau hurla, me faisant très mal aux oreilles du même coup :
- GRYFFONDOR!
Il y eut quelques applaudissements, mais pas beaucoup, à ma nouvelle maison, mais je ne m’en offusquais pas. En me dirigeant vers ma table j’adressai un sourire à Albus, à Scorpius et à Rose. Je commençais dès maintenant ma première année à l’école de sorcellerie Poudlard.


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J'espère que ce premier chapitre vous a plu... et désolée s'il y avait des fautes. Ah et voici l'image des deux chouettes. Ember en premier et Hedwige 2 après.

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Dernière modification par Mimie99 le ven. 09 sept., 2016 1:51 am, modifié 2 fois.
cochyo

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par cochyo »

Une nouvelle histoire !!! Super ! J'ai juste eu du mal avec hermione représentante du ministère parce que je me suis habitué au rôle qu'elle a dans le 8....
Très bien écrit, mais attention aux fautes démonstratif et possessif !
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Salut :D
J'ai lu ton histoire et je l'aime beaucoup...
Tu pourrais me prévenir pour la suite s'il te plait?
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je suis de retour! Enfin... pour ceux qui m'attendaient. Enfin, bref voici le deuxième chapitre. Comme je l'ai déjà dit on retrouve ici un résumé de la première année à Poudlard d'Allison. Je dis bien un résumé, car raconter tout sur tout une année entière en un seul chapitre... Ce serait beaucoup trop long! Je m'excuse d'avance s'il y a des fautes, mais bon, personne n'est parfait! J'adore les commentaires, qu'ils soient bons ou mauvais, car les deux permettent d'évoluer. Alors n'hésitez pas à en laisser un! Enfin, bref, je vous souhaite une excellente lecture.


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Chapitre 2



À peine étais-je arrivée au niveau de la table de ma maison que James me fit signe exagérément pour m’inviter à m’assoir à côté de lui. Ne connaissant personne d’autre je m’exécutai sans protester. Il me demanda :
- Contente d’être chez les Lions?
- Oui, affirmai-je.
Il devint beaucoup plus sérieux en me posant sa seconde question :
- Mon frère… Est-ce qu’il va bien?
Il semblait très inquiet pour son petit frère tout à coup. Surement parce que ce dernier ne pouvait pas le voir. Je me demandai une seconde si la vérité était bonne à dire à ce moment-là et comme plus tôt j’optai pour cette option.
- Les commentaires des autres l’ont assez touché. Mais ça va maintenant.
- Il va bien? J’ai bien vu que soudainement il se tenait plus droit, mais… commença-t-il avant que je ne le coupe.
- Il avait seulement besoin de soutien. Tu ne devrais peut-être pas être aussi…
- Tu veux rire! Me coupa-t-il à son tour. C’est mieux comme ça.
J’haussai les épaules. Comment pourrais-je le contredire alors que j’ignorais à quoi ressemblait une relation fraternelle? C’est vrai quoi, je n’avais ni frère, ni sœur. Pas de cousins/cousines non plus. Ma mère était tout aussi enfant unique que moi. Quant à la famille de mon père, je n’en avais jamais entendu parler, à croire qu’ils étaient tous morts. Ou qu’ils ne voulaient pas de nous. Enfin… de moi. Je me souvenais encore d’il y a quelques années, ma mère n’arrêtait pas de recevoir des coups de fil bizarre. Je ne me souvenais plus du numéro, mais je me rappelais ce qu’il y avait d’écrit juste en haut. Ou plutôt du nom de famille, car le prénom changeait parfois. Williams. J’ignorais totalement pourquoi ce nom me restait en mémoire. Peut-être à cause de la tête que faisait ma mère à chaque fois? Je me souvenais parfaitement que ses mains se mettaient à trembler et aussi la fois où j’avais réussi à écouter ma mère au moment où elle répondait. Elle n’avait pas dit « Hi », « Hello » ou n’importe quoi d’autre. Le mot qu’elle avait prononcé était « Who? ». Qui. C’était une étrange façon de répondre au téléphone, n’est-ce pas? Un frisson me parcourut de la tête aux pieds avec un peu trop de force pour passer inaperçu. Devant le professeur Londubat continuait à nommer les élèves.
- Est-ce que ça va? Me demanda James, sans doute m’avait-il vu frissonner.
- Ouais, absolument! Je me suis simplement rappelée quelque chose. Rien d’important.
- D’accord, me dit-il d’un air dubitatif avant de se retourner vers les autres élèves de première année comme moi.
Vint alors le temps des M et notre compagnon de barque à Rose, Albus et moi alla s’assoir sur le tabouret. En à peine quelques secondes le Choixpeau l’envoyait chez les Serpentard qui l’accueillirent avec beaucoup d’applaudissement. Bientôt on arriva dans les P. Quelques noms encore puis ce fut :
- Potter, Albus Severus.
James se raidit et finit par se trémousser légèrement sur le banc. Je lui chuchotai à l’oreille :
- Hey, James! Est-ce que tu es sur le point de bondir avec lui jusqu’au Choixpeau?
Il me regarda avec l’air de quelqu’un qui ne trouvait pas ça drôle du tout. J’eus un grand sourire réjoui, ma mission étant accomplie. Lorsqu’il se retourna son frère cadet était assis sur le banc, le Choixpeau sur la tête lui cachant les yeux du même coup. Une seconde. Deux secondes. Trois, quatre… Cinq… Albus était à ce point compliqué? Comment est-ce que ça avait pris de temps, pour moi? Je vis les mains de mon ami se crisper puis ses lèvres remuèrent pour former un mot. De là où j’étais je réussis à lire sur ses lèvres « Gryffondor ». Et tandis que cette pensée me traversait l’esprit, le Choixpeau hurla :
- GRYFFONDOR!
Je manquai me faire éclater les tympans lorsqu’une personne proche de moi s’écria :
- On a le deuxième fils de Potter!
Ce fut alors un tonnerre d’applaudissement et ce fut un Albus rouge comme une tomate qui s’approcha. Je me décalai légèrement sur le côté pour qu’il puisse s’asseoir à côté de son frère. Il se glissa sans un mot pour lui ou pour moi. C’est alors que son frère lui glissa à l’oreille avec un sourire narquois :
- Je me disais bien aussi que tu ne pourrais pas vraiment aller à Serpentard!
Albus lui adressa un regard noir et se tourna vers moi, dos à son frère.
- Alors? Tu es contente de ta Maison?
- Oui, toi? répondis-je.
- Ouais, j’espère que Rose viendra elle aussi ici et non pas à Serdaigle.
- Pourquoi? Pourquoi elle irait à Serdaigle?
- Parce que sa mère, Hermione aurait parfaitement eu sa place là-bas si cela n’avait pas été de son courage. Et puis, oncle Ron a dit que Rose a hérité de l’intelligence de sa mère. Et je suis sûr que c’est vrai, m’expliqua-t-il.
- Le Choixpeau a passé à deux doigts de m’envoyer là-bas, admis-je.
- Toi? s’étonna-t-il.
- Oui, moi, grognai-je en plissant les yeux. Pourquoi tu penses que j’avais envie d’aller à la bibliothèque en plein milieu de la nuit?
- Ah oui, c’est vrai, pardonne-moi, dit-il, penaud.
- Pas grave, soupirai-je en regardant de nouveau en avant.
Il finit par faire de même et je voyais que les deux frères brûlaient d’impatience que ce soit le tour de leur cousine. Dès qu’un nouvel élève se dirigeait vers sa Maison, le groupe en avant rétrécissait. Bientôt il n’y en eut plus que trois. Et enfin le moment tant attendu arriva :
- Weasley, Rose.
Cette dernière s’avança dignement, la tête haute vers le tabouret. Elle s’y assit rapidement et déposa le Choixpeau sur sa tête. Ce dernier réfléchit un petit moment, mais beaucoup moins que pour Albus ou moi avant de s’écrier avec son ton habituel :
- GRYFFONDOR!
Nouveau tonnerre d’applaudissement à notre table. Je me mis à sourire avec les autres et m’éloignai d’Albus pour laisser la place à sa cousine, mais elle s’installa judicieusement entre les deux frères.
- J’en étais sûre! Jubila-t-elle, le visage rayonnant.
Les deux frères et leur cousine se parlèrent alors à voix basse et c’est à ce moment-là que je compris une chose. J’étais toute seule ici. Personne dans ma famille avant moi n’avait franchi les murs de ce château. Personne ne pourrait donc me référer si jamais j’avais besoin d’un conseil pour me retrouver et que mon orgueil m’empêchait de le faire auprès de ceux proche de moi. Je poussai un soupir et regardai mon assiette d’argent vide. Rose se tourna d’un coup vers moi et s’enquit :
- Alli, est-ce que ça…
Elle n’eut pas le temps de finir, car soudainement le silence se fit dans la salle. Je me tournai vers l’avant et vit une femme aux cheveux noirs retenus en chignon, le visage sévère elle regardait l’assemblée. Je sus d’instinct qu’il ne devait pas être bon de mettre cette femme en colère. Contre toute attente se fut avec un sourire qu’elle commença son discours :
- Bienvenue à tous! Un bienvenu tout particulier envers nos tous nouveaux élèves, j’espère que vous me rendrez fière de vous. Certains d’entre vous nous surprendront sans aucun doute. (Sur ces mots elle jeta un coup d’œil à notre table. Sans doute parlait-elle d’Albus et Rose? Après tout elle avait enseigné à leurs parents si je me souvenais bien. Pourtant quelque chose me soufflait que ce fût moi qu’elle regardait. Peut-être parce que ses yeux semblaient plongés dans les miens?) Pour ceux et celles qui n’en sont pas à leur première fois, re-bienvenu à vous. Avant d’en venir aux informations plus importantes je crois que je vais vous laisser manger. Bon appétit à vous tous!
Il y eut quelques applaudissements et lorsque je regardai de nouveau où les assiettes vides je vis un immense banquet regorgeant de toute la nourriture qu’il y avait de mieux! À ce moment mon appétit cria famine, mais avant que je ne puisse m’y attaquer Rose m’attrapa par le bras. Je me tournai vers elle avec surprise, car elle avait du même coup empêcher son cousin d’atteindre la nourriture. D’ailleurs ce dernier la regardait avec agacement, ce à quoi elle répondit d’une grimace avant de s’enquérir :
- Est-ce que ça va?
Elle ramenait vraiment ça sur le tapis? Apparemment que oui…
- Je vais bien.
Elle haussa un sourcil, montrant que ma tentative de demi-mensonge n’avait pas fonctionné. Je poussai un soupir et admis :
- Bon, ça va! Seulement… en vous voyant j’ai pris conscience que je n’ai pas ce que vous avez ici. Une famille. Et en plus vous connaissez certains des profs!
- Comment tu es au courant! S’étonna Albus.
- Euh… Eh, bien… je l’ai entendu?
- Il me semblait bien que ton visage me disait vaguement quelque chose! S’exclama James que je ne savais même pas qu’il participait à la conversation. C’était toi, non? Avec la grande femme aux cheveux noirs…
- Oui, c’est ma mère, acquiesçai-je.
- L’idée m’a traversé l’esprit de prévenir mes parents pour dire que tu semblais chercher le moyen de te rendre à Poudlard, mais j’étais occupé à autre chose, dit-il en haussant les épaules et avec un petit sourire moqueur.
Je levai les yeux au ciel et vis le visage d’Albus virer au rouge. C’est à ce moment-là que Rose me dit :
- Ce n’est pas parce que beaucoup de membre de notre famille sont ici que ce sera beaucoup plus facile. Même que ça pourrait être pire. Regarde ces deux-là! Je vais devoir les endurer dix mois entiers, tu te rends compte? Et ce n’est pas comme si notre famille était très conventionnelle, tu sais. Partout où on va, il y a des personnes qui chuchotent à notre propos.
- Tu as raison. Maintenant peux-tu me laisser manger? M’enquis-je en souriant.
- Bien sûr! Affirma-t-elle en me relâchant et en répondant à mon sourire.
Je me servis alors de tout ce qu’il me tombait sous la main. Je mangeais certes toujours à ma faim, mais c’était très rare que ma mère prenait le temps de préparer à manger. Donc… disons que ce n’était pas très fameux.
Tandis que je m’attaquais joyeusement à mon repas une fille à côté de moi que je n’avais pas pris la peine de regarder demanda :
- Tu es en première année, toi aussi?
Je pris le temps de finir ma bouchée tout en la détaillant. Des cheveux d’un blond cendrés plutôt plat accompagné d’une peau légèrement halé et des yeux d’un gris acier saisissant. Au final je me contentai de hocher la tête.
- Ton nom… c’est quoi?
- Allison Lévesque. Toi?
- Teena Bones, répondit-elle. Tu le prononces comment… ton nom de famille?
- Lé-ves-que, dis-je en détachant chaque syllabe.
Elle dut le répéter au moins dix fois avant de l’avoir correctement. Pourtant, me doutant que demain et les jours suivants elle l’aurait oublié, je lui précisai :
- Tu peux m’appeler simplement Allison.
Elle hocha de la tête et se détourna. Je me remis à manger avec appétit jusqu’à ce que je manque de recracher ma bouchée en entendant Teena dire :
- Eh, Malia, la fille à côté… Elle s’appelle Allison Lévesque. Une Française. Tu te rends compte?
J’avalai avec difficulté et me retournai avec colère vers la fille à côté de moi. Je grognai :
- Je ne suis pas Française!
J’avais dû parler un peu trop fort, car plusieurs membres des Gryffondor se retournèrent pour voir ce qu’il se passait. Mes mains me démangeaient et j’avais envie de secouer la fille comme un pruneau. Je n’ai rien contre les Français, soit dit en passant. Seulement, mes origines proches venaient du Québec. Je ne parlais pas de ceux d’il y a des siècles. De toute manière, les Québécois avaient leur propre culture de par l’endroit où ils habitaient. De plus, je détestais quand on se trompait sur mon compte. La Teena Bones me jeta un regard épouvanté ainsi que l’autre fille à côté. Malia que l’autre l’avait appelé. Elle possédait une peau mate, des cheveux d’un brun presque noir qui lui arrêtait aux épaules et des yeux bruns chocolat.
- Alors, quoi? Demanda courageusement Teena avec une certaine arrogance.
Je me retins, ou plutôt Albus me retint le bras, de la secouer par les épaules. Je répondis les dents serrées :
- Mes parents sont Québécois. Mais je suis née ici, en Grande-Bretagne. À Londres plus particulièrement.
- Oh…
C’est tout ce qu’elle trouva à dire. Je me dégageai le bras et Albus me demanda :
- Ça va?
- Ouais, marmonnai-je et je me remis à manger sans développer.
Je sentis le regard pesant d’à la fois Albus et Rose. James semblait trop occupé à faire le comique pour avoir remarqué quoi que ce soit. Ou à faire son intéressant. J’avais l’impression qu’il serait un sacré numéro dès que l’école commencerait pour de vrai.
Lorsque je fus finalement rassasiée je m’efforçai d’éviter le regard des autres. Plusieurs devaient trouver ma réaction exagérée. Sauf que personne n’avait vécu ce que j’avais vécu ces six dernières années. Je secouai la tête pour arrêter de penser à tout cela et me concentrai sur la directrice qui refaisait son apparition sur le devant de la scène. D’un coup d’œil tout autour je remarquai que tout le monde avait fini de manger.
Elle n’eut pas besoin de répéter sa demande de silence, car sa seule voix avait fait en sorte que tout le monde se taise. Elle toussota pour être certaine d’avoir l’attention de tout le monde. Elle nous dit :
- J’espère que vous avez tous apprécié votre repas. Maintenant il est temps de faire quelques annonces concernant les règlements de l’école.
Elle prit une courte pause avant de formuler d’une voix autoritaire :
- Il est strictement interdit à tous les élèves, de la première à la septième année, de pénétrer dans la forêt entourant l’école. (À ces mots je sus que cela ne prendrait pas un mois avant que j’y sois allée) Par la suite, Mr Rusard, le concierge, désire toujours rappelé aux élèves que les tours de magie dans les couloirs entre les cours sont interdits. (Sur ce point elle semblait légèrement exaspérée) Maintenant je tenais à vous faire savoir que la sélection des joueurs de Quidditch se fera au cours de la deuxième semaine, comme d’habitude. Si vous désirez faire partie de l’équipe de votre maison, vous devrez prendre contact avec Madame Bibine.
Elle eut alors un sourire qui la fit paraître immédiatement plus sympathique et conclut :
- Bien, maintenant que ces petites précisions sont faites, je crois qu’il temps pour tout le monde d’aller…
Elle n’eut pas l’occasion de terminer, car un vieux bonhomme bizarre avec des cheveux ignobles (pour ceux qu’il avait encore), une grimace en guise d’expression faciale et un pas de course qui le faisait plus comme s’il sautait, traversa le passage entre la table des Gryffondor et celle des Poufsouffle. Le plus étrange c’est qu’il tenait un chat dans ses bras. Bon, non, le plus étrange c’était que le chat était… Eh bien… il était bleu. Je ne parle pas d’un bleu russe, comme la race de chat. Non, il était plutôt bleu comme, disons, le ciel. En plus vif. Je remarquai alors un deuxième chat derrière lui, d’un rose bonbon. Un petit quelque chose me disait que normalement ils n’étaient pas de cette couleur. Je pris alors conscience d’une chose… c’était des chats. Et les chats me détestaient cordialement.
Je vis que les deux chats malgré leur changement de couleur jetaient des regards hautains aux élèves. Jusqu’à ce que leurs yeux se braquent sur moi. À ce moment-là leur fourrure se hérissa à tel point que s’en était comique. Le vieux bonhomme ne s’en rendit pas compte et continua à marcher, mais une fois à un mètre de moi, le chat au sol se cabra et s’enfuit à toute vitesse en dehors de la salle. Quant à l’autre… Eh bien, il réussit avec difficulté à s’enfuir et non sans laisser la marque de ses griffes sur son maître. Tout le monde semblait avoir remarqué que le chat m’avait regardé épouvanté avant de s’enfuit, car maintenant une bonne partie des Gryffondor et des Poufsouffle me dévisageaient. Y compris Rose, Albus et James. Ce dernier s’écria :
- Alors là, c’est définitif! Je t’adore!
Le vieil homme me regarda avec fureur, avant de fondre sur moi et me redresser en m’empoignant par le col. Il me siffla au visage comme un chat :
- C’est toi? C’est toi qui leur as fait ça? Tu vas me le payer! Que dirait ma pauvre Mrs Teigne si elle les voyait comme ça… Sa propre descendance! Une semaine de retenue!
J’étais figée, tout le monde avait le regard rivé sur moi, maintenant. Et je me balançais dans le vide.
- Mr Rusard, prévint la directrice. Redéposez cette élève par terre.
- Mais je suis certain que c’est elle, madame! Répliqua-t-il sans pour autant me relâcher.
- C’est très peu probable, Mr Rusard, car cette élève est en première année, rétorqua McGonagall avec les lèvres pincées de quelqu’un qui tentait de garder son calme. Redéposez-la tout de suite! Ordonna-t-elle.
Il me relâcha brusquement et je m’affalai par terre, légèrement haletante et le visage tout rouge, j’en étais sûre. Albus m’aida à me redresser et je le remerciai en silence. Le concierge se dirigea d’un pas raide vers la directrice et celle-ci, avant même qu’il soit arrivé demanda :
- Puis-je savoir ce qui était important au point de m’interrompre, Mr Rusard?
- Un des élèves a teint mes deux chats. Je veux connaître l’identité du coupable.
- Nous le découvrirons. Mais pas ce soir.
J’aperçus du coin de l’œil que James affichait un grand sourire satisfait. La directrice se tourna alors vers nous et dit :
- Bien, maintenant je demanderais aux préfets de bien vouloir raccompagner les premières années dans leur dortoir. Bonne nuit à vous tous.
Rusard se retourna et se fraya un passage parmi la masse mouvante des étudiants. Deux élèves de Gryffondor se démarquèrent du flot et s’écrièrent :
- Première année, par ici, les jeunes Lions!
Je m’apprêtais à suivre Albus et Rose qui se dirigeait vers eux, lorsque :
- Miss Lévesque! Miss Lévesque, venez par ici!
C’était la voix de McGonagall. Enfin… la voix de la directrice. Je déglutis et me retournai en traînant des pieds. Ça ne faisait même pas trois heures que j’étais à l’école que j’allais déjà être renvoyé. Et en plus pour une faute que je n’avais pas commise. Vraiment fabuleux. Ou scandaleux. Une fois devant la directrice je m’efforçai de garder le regard rivé au sol. Hors de question que je tente de lire entre les lignes en regardant le visage de la directrice.
- Miss Lévesque. Regardez-moi.
Je sursautai, me rendant compte qu’à ce moment qu’elle avait dit mon nom de famille correctement. Sans le vouloir je relevai la tête et découvris avec une immense surprise qu’elle semblait plus inquiète qu’en colère.
- Est-ce que vous vous sentez bien?
- Oui, directrice McGonagall.
- Professeur, rectifie-t-elle. En êtes-vous certaine, Miss Lévesque?
- Oui, professeur, affirmai-je. Mais je n’ai rien fait, je vous le jure!
- Je sais pertinemment que ce n’est pas vous qui avez fait subir ce sort aux chats de Mr Rusard.
Mon petit doigt me disait qu’elle connaissait déjà l’identité du coupable.
- Vous vouliez me voir pour autre chose, professeur? M’enquis-je en me dandinant d’un pied sur l’autre.
Après tout, c’était intimidant de se faire mander par la directrice de son école alors que le premier jour d’école n’avait pas officiellement commencé!
- En effet, confirma-t-elle. Je tenais simplement à vous informer que la retenue de Mr Rusard n’entrait plus en ligne de compte. Du moins, tant que vous ne commettrez pas d’impair.
- Je comprends, professeur. Et merci. Maintenant je vais… dis-je en me retournant pour rejoindre les autres sauf qu’ils n’étaient plus là, expliquant ainsi que je me sois interrompue.
Je me figeai. Pourquoi ne m’avaient-ils pas attendu? Sans doute parce qu’ils croyaient eux aussi que j’allais être expulsé… Comment allais-je faire pour trouver mon dortoir? J’ignorais c’était où!
- Je vais vous conduire jusqu’à votre salle commune. De là ceux de votre maison devraient être en mesure de vous montrer votre dortoir, me dit McGonagall.
Je hochai timidement la tête et la suivit en silence. Nous montâmes une volée de marche et en cours de route elle m’apprit quelques astuces sur le château, entre autres de faire attention aux escaliers, car ils aimaient souvent changer de direction.
Nous arrivâmes bientôt devant un tableau représentant une grosse dame qui portait une robe rose pâle. Celle-ci demanda d’un ton las :
- Mot de passe?
Un froid s’empara de moi. J’ignorais le mot de passe! La directrice se pencha vers moi et me chuchota à l’oreille :
- Le mot de passe est Marmoset. Mémorisez-le.
- Marmoset? Répétai-je en ouvrant des yeux ronds.
Elle eut l’ombre d’un sourire et tandis que le tableau s’ouvrait comme une porte elle s’éloigna en disant :
- Passez une bonne nuit, Miss Lévesque.
N’ayant d’autre choix je pénétrai à l’intérieur suite à un soupir de la grosse dame du portrait. Le tableau se referma dans mon dos et je me vis comme dans un rêve pénétrer dans une grande salle commune décorée dans des tons de rouges et d’or. C’était tout simplement magnifique. Je me retrouvai alors subitement entouré. Enfin, par trois personnes, soit Rose, Albus et James. Ce dernier me demanda :
- Comment est-ce que tu as fait pour faire fuir les chats de Rusard? Donne-moi ton truc!
- J’ignore comment je fais, mais tous les chats me fuient, dis-je en baissant les yeux.
James sembla immédiatement déçu, avant qu’une étincelle malicieuse traverse son regard. J’avais comme l’impression de savoir ce qu’il avait en tête… Sauf qu’il s’en alla, sans que je puisse savoir si mon hypothèse était juste.
- Qu’est-ce qu’elle te voulait, McGonagall? S’enquit Rose.
- Savoir si j’allais bien et aussi me dire que je n’avais pas de retenu.
- Juste ça? S’étonna Albus.
- Oui, acquiesçai-je.
Ils me jetèrent un regard qui disait « je ne te crois pas ».
- Je vous le jure! M’exclamai-je un peu trop fort, car des élèves plus vieux se tournèrent vers nous en nous dévisageant.
Je rougis légèrement et je baissai la voix pour ajouter :
- Peut-être qu’il y avait autre chose, mais elle n’en a pas parlé.
- Bon, je propose qu’on aille se coucher. Les cours commencent demain. Autant être en forme, dit Rose. Allez, suis-moi. On est dans la même chambre.
Albus nous suivit un petit moment, mais alors que nous tournions à droite, lui prit le chemin de gauche en nous souhaitant bonne nuit. Enfin, c’était peut-être juste à sa cousine qu’il le disait.
J’eus la désagréable surprise de découvrir Teena et Malia dans la chambre où pénétra Rose. Par contre, je ne pus m’empêcher d’être étonnée lorsque les deux filles s’approchèrent de moi et dire à tour de rôle (Teena en premier et Malia ensuite :
- Je suis désolée pour ce que j’ai dit… si cela t’a offensée ou je ne sais trop.
- Moi aussi, même si je n’ai pas fait grand-chose d’autre que de l’écouter.
Je poussai un soupir et lâchai :
- Ce n’est pas grave. C’est moi qui suis un peu trop impulsive.
Je terminai le tout avec un sourire auquel elles répondirent toutes les deux. Je ne pus retenir un bâillement et décidai que d’aller me coucher était la meilleure décision. Je retrouvai mes affaires près du lit du fond, alors je supposai que c’était là que je devais dormir. J’allai me mettre en pyjama rapidement avant de me glisser dans les draps de mon lit pour les dix prochains mois. Du moins, jusqu’à preuve du contraire.
*********

Cela faisait maintenant un mois que j’étais à Poudlard et il ne m’avait fallu qu’une seule journée pour que j’adore cet endroit. Tout ici était fabuleux. La Grande Salle, la bibliothèque, la volière… Tout! Dès que j’avais un moment de libre j’allais visiter les quatre coins du château avec mes nouveaux amis. Que ce soit avec Rose, Albus, Scorpius, Teena ou Malia, il était rare que je sois seule. J’avais d’ailleurs découvert que Rose était aussi à fond dans les études que moi et c’était souvent avec elle que j’allais visiter, car nous avions fini nos devoirs avant les autres. Ce qui amenaient bien entendu son lot de moquerie de la part de nos camarades, et pas toujours nos amis proches.
**********

Je me réveillai complètement énervée. On était le 31 octobre, soit Halloween et tout le monde n’arrêtait pas de dire que c’était fabuleux ce jour-là. Je bondis littéralement de mon lit et m’empressai de réveiller mes trois compagnes de chambrée. Rose râla et enfouie sa tête sous son oreiller, mais elle dut sortir brusquement de son lit lorsque je lui retirai toute ses couvertures. Teena s’empressa de rassembler ses couvertes autour d’elle, mais rien n’y fit, car je décidai de la tirer jusqu’à ce qu’elle tombe par terre. Quant à Malia… Eh bien je n’avais plus rien à faire, car en ayant vu ce que j’avais réservé aux deux autres, elle était sorti gentiment de son lit. Je leur dis avec un grand sourire réjoui :
- C’est Halloween, les filles!
Elles répondirent toutes avec un petit sourire, mais toutes les trois venant d’une famille de sorciers, elle connaissait à peu près ce qu’il se passait. Ce qui signifiait qu’elles étaient beaucoup moins énervées que moi. Bon, en même temps j’avais une autre raison d’être surexcitée, car c’était ce soir que ça allait se passer. Ce soir, tandis que tout le monde dormirait, j’irais dans la Forêt interdite. Que l’on me traite de folle, je n’en avais rien à faire. J’y étais habituée, en fait. Monter aux arbres me manquaient affreusement, alors ce soir je m’en donnerais à cœur joie! Les filles n’étaient pas au courant de mon plan. Rose essaierait par tous les moyens de m’en empêcher, Teena risquerait de perdre connaissance à cette seule idée (à moins que je lui dise qu’il était question d’aller voir un gars, mais encore là…) et Malia… Bon, elle, elle voudrait sans doute m’accompagner. Sauf que justement, nous étions déjà au maximum pour cette aventure. Albus, Scorpius et moi nous irions tous ensemble. J’avais réussi à faire du marchandage auprès de James et en lui rendant un menu service il avait accepté de nous prêter sa cape magique. Ou plus précisément sa cape d’invisibilité qui appartenait auparavant à son père. Bref, pour y avoir droit j’avais dû l’accompagner pour l’aider à faire une de ses bêtises. Enfin, je servais surtout de bouclier contre les deux chats de Rusard. L’un surnommé Devil, le mâle que James avait teint en rose et l’autre Scylla, une femelle qui pour sa part avait été peint en bleu par la même personne. Les noms leur avaient été donnés par les élèves dès que les chats avaient fait leur apparition. Comment les appelait Rusard? Personne ne le savait. Il ne cessait de répéter qu’ils étaient la descendance de Miss Teigne, sa chatte qu’il avait au temps des parents de Rose, Albus et Scorpius. Il paraîtrait d’ailleurs qu’il y en avait eu à la base trois. Le troisième était une femelle du nom de Charybde, mais du jour au lendemain elle avait disparu. Aucun élève ne savait si quelqu’un l’avait fait disparaître ou si elle s’était enfuie d’elle-même, car différente de son frère et sa sœur, voire aussi de sa mère (Ou sa grand-mère?). Peu importe, l’important c’était que j’avais réussi à faire fuir les chats et que James avait disons… réaménagé le bureau du concierge.
Je descendis à la salle commune avec empressement et adressai un sourire complice à Albus en disant :
- C’est Halloween!
Il répondit à mon sourire et alors que j’allais sortir, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournai brusquement et tombai face à face avec James.
- Allison… Est-ce que je peux te parler, une seconde?
À voir son air, il voulait le faire à l’abri des oreilles indiscrètes. Je lui fis signe de me suivre à l’extérieur et une fois que l’on fut dans un coin plus discret je lui demandai :
- Qu’est-ce qu’il y a?
- J’aimerais vous accompagner. Peu importe où vous allez, dit-il en évitant mon regard.
- Euh… Pourquoi?
- Il y aura assez de place pour moi et je voudrais bien savoir ce que vous planifier de faire. Ce n’est pas moi qui risque de vous en empêcher!
Je fronçai les sourcils. Il ne me disait pas la vérité, ou du moins pas complètement. Je réfléchis une seconde avant d’afficher un sourire moqueur en disant :
- Ce ne serait pas plutôt parce que tu veux garder un œil sur ton p’tit frère?
- Non! S’écria-t-il beaucoup trop rapidement.
Je le dévisageai tant et si bien qu’il finit par admettre :
- Bon, d’accord! C’est pour ça! Si tu t’avise de lui dire…
- Et pourquoi est-ce que je ferais ça? Je n’ai pas à me mêler de votre relation entre frère. Si j’étais de la famille comme Rose… peut-être que je le ferais. Sauf que ce n’est pas le cas.
- Parfait, maintenant que c’est clair… Est-ce que je peux savoir ce que vous allez faire?
- On va dans la Forêt interdite, qu’est-ce que tu crois!
Il me regarda en ouvrant grands les yeux. Ce que j’étais incapable de comprendre. Pourquoi paraissait-il si estomaqué? Il n’y était encore jamais allé? Je compris immédiatement ce qui l’avait choqué lorsqu’il s’exclama :
- Comment t’as réussi à le convaincre!
- Je lui ai proposé?
Cette fois je ne pus m’empêcher d’éclater de rire en voyant la tête qu’il faisait. C’était un mélange d’incompréhension, d’étonnement et de frustration. Il pestiféra :
- Mais comment?
- De quoi, comment?
- Tu as bien dû lui dire quelque chose pour qu’il accepte de te suivre… expliqua-t-il.
- Non, pas vraiment. J’ai juste dit que j’allais y aller, d’une manière ou d’une autre la journée d’Halloween. Scorpius et lui ont décidé de venir avec moi.
Il sembla réfléchir à ma réponse. Pour ma part je ne voyais pas où était le problème. Je comprenais parfaitement pourquoi Albus ne voulait pas suivre son frère. Ce dernier lui attirerait beaucoup trop de problèmes. Soudain les yeux de James s’illuminèrent d’une lueur sournoise. Il lâcha :
- Ils veulent te protéger, c’est ça?
Je manquai m’étouffer avec ma propre salive. Me protéger, moi? Je m’en chargeais très bien toute seule.
- Je n’ai besoin de personne pour me protéger, rétorquai-je. Et si tu veux mon avis… Ça n’a aucun rapport. Si Albus n’irait jamais avec toi dans une sortie de ce genre, c’est simplement parce qu’il s’attirerait encore plus d’ennuis. Sur ce, on se revoit plus tard. J’ai faim.
Je le laissai planter là sans attendre qu’il me réponde. Par contre je sentais parfaitement son regard dans mon dos.
Tandis que je descendais les escaliers je sentis soudainement quelque chose me percuter au même instant où une voix s’écriait :
- Hey, la Sang-de-Bourbe!
Je me retournai lentement, le cœur vibrant de rage. Je ne connaissais pas ce terme, mais ce que je savais c’était que la personne qui m’avait qualifié ainsi venait de me jeter quelque chose. Malheureusement me retourner n’était pas une très bonne idée… car je reçus un deuxième projectile en plein dans la figure. Et ce n’était pas très ragoûtant, disons-le. Il s’agissait d’un genre de mélange entre une pâte gélatineuse, du pâté pour chat et un autre truc à l’odeur nauséabonde. L’autre éclata de rire en voyant mon visage se tordre de fureur. Ce sale Serpentard me le paierait. Oh que oui! Je bondis dans sa direction, mais il recula prestement en agitant une main devant son nez et marmonna en une grimace :
- Tu pue, Leeveesque. Tu devrais peut-être aller te laver, espèce de Sang-de-Bourbe!
Ma mâchoire se mit à trembler. Et surement pas à cause que j’avais envie d’éclater en sanglot. Je vibrais littéralement de rage. Cette fois je ne me retins pas et je m’élançai à la suite de l’autre. Il n’eut pas le temps de s’enfuir bien loin que je le jetais déjà par terre. Je n’avais pas encore appris de sortilège réellement offensif, alors aucun moyen d’utiliser ma baguette. De toute manière s’était interdit. Je lui envoyai mon poing sur le nez et en me relevant je pris soin de marcher accidentellement sur sa cheville. Par la suite je m’enfuis en courant, mais j’eus le temps d’entendre un ultime :
- Tu me le paieras, Sang-de-Bourbe.
Je croisais plusieurs élèves en cours de route et tous me dévisagèrent sans chercher à m’arrêter. Une fois arrivé à une salle de bain, j’entrepris de me nettoyer le visage ainsi que ma robe de sorcière. Par contre, à la fin, je dus me rendre à l’évidence. Je ne pouvais pas aller en classe en puant de la sorte. Comment avais-je pu croire que ce serait différent ici? C’était toujours la même histoire qui se répétait. Encore et encore. Je tentai de toutes mes forces de ne pas me mettre à pleurer, mais rien n’y fit, les larmes s’écoulèrent sans sembler vouloir s’arrêter.
Cela faisait une heure que j’étais dans les toilettes. Une heure au cours de laquelle j’avais pu constater que l’odeur s’amplifiait de minutes en minutes. Je ne connaissais pas le nom du Serpentard qui m’avait humiliée de la sorte, ce qui signifiait une chose, il n’était pas de mon âge. Il devait être soit en deuxième ou en troisième année, guère plus. Ou sinon c’est qu’il avait toujours l’apparence et la voix d’un gamin.
Le premier cours devait être terminé, maintenant. Rose, Albus, Malia et Teena devaient sans doute se demander par où j’étais passée. Moi qui disais que je ne manquerais une classe pour rien au monde. J’entendis soudain des bruits de pas qui semblait se diriger dans ma direction. Je me levai d’un bond et me ruai dans une des toilettes. Je pus bientôt discerner trois différents bruits de pas. Donc, trois personnes.
- Pouah! C’est quoi cette odeur! S’exclama James.
- Tu es certain qu’elle est ici, James? S’enquit Rose.
- C’est que la carte dit, affirma son cousin. Elle est dans la troisième toilette à partir du fond, ajouta-t-il.
Comment avait-il pu savoir ça? Je m’apprêtais à changer de toilette lorsque je fus interrompu par la voix d’Albus :
- Alli, sors-de là.
Non, marmonnai-je au fond de moi-même.
- Je ne sortirai pas. Partez.
- Tu comptes rester ici jusqu’à la fin de tes jours, Alli? Me demanda Rose avec un ton sournois.
Pourquoi fallait-il qu’elle me jette ça à la figure? Je ne pris pas la peine de répondre.
- Très bien. Si tu ne sors pas… On reste ici. Tant et aussi longtemps que tu ne pointeras pas le bout de ton nez de notre côté, dit-elle et je sentis un sourire dans sa voix.
Non, mais quel chantage! Je sortis avec colère et sifflai entre mes dents :
- Vous voulez m’humilier encore plus, c’est ça? Vous aussi vous allez me traiter de Sang-de-Bourbe? Peu importe ce que cela signifie… Hein?
À voir leur regard horrifié j’en déduisis que non. Sauf que je savais maintenant que c’était bel et bien une insulte et qu’elle était, semble-t-il, beaucoup plus importante que je ne l’avais cru de prime abord.
- Quoi? Qu’est-ce que ça veut dire? M’enquis-je en voyant qu’ils devenaient tous de plus en plus en colère.
- C’est un terme qui… qui fait référence aux sorciers nés-moldu. En bref, ceux qui ont des parents moldus, répondit James en grinçant des dents. C’est une insulte lancée aux personnes comme toi par des sorciers dits de sang-pur. C’est de la discrimination pure et simple.
- C’est qui l’idiot ou l’idiote qui t’a appelé comme ça? Marmonna Rose.
- Aucune idée. Tout ce que je sais, c’est qu’il connaît mon nom. Qu’il vient de Serpentard et qu’il n’est pas de notre année, répondis-je.
- Pourquoi est-ce que ça sent comme ça? Me demanda Albus.
Je rougis de honte et dis en me détournant d’eux :
- Il m’a jeté un truc sur mes vêtements et aussi… en pleine face.
- Il a fait quoi? S’exclamèrent-ils en même temps.
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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je secouai la tête, je n’avais pas envie de tout leur raconter. Alors là pas du tout. Sauf que je me souvins d’un petit détail.
- Ah… je crois que je lui ai cassé le nez. Mais sans doute que ça doit déjà être guérie à l’heure qu’il est.
Ils me regardèrent incrédules.
- Quoi? Vous croyiez que j’allais me laisser faire? Je ne l’ai jamais fait.
- Comment ça « tu ne l’as jamais fait »? Des choses comme ça te sont déjà arrivées? S’étonna Rose avec des yeux ronds.
- Il y a beaucoup de choses que j’ai gardées pour moi. Peut-être que je vous l’aurais dit un moment donné, ou peut-être pas. Je ne vous connais pas encore beaucoup, vous savez, rétorquai-je.
Au moment où ils venaient pour protester quelque chose, une voix glaciale dans le cadre de la porte les interrompit :
- Alors, vous voilà, Miss Lévesque. Je croyais pourtant que vous seriez capable de faire mieux…
J’avais eu le temps de voir James cacher quelque chose précipitamment dans la poche de sa robe en entendant la voix de la directrice. Car effectivement c’était bel et bien McGonagall qui se trouvait devant moi et derrière eux. Je me sentis fondre sur place… jusqu’au moment où j’aperçus une tête brune avec des yeux bleus-gris. Mon agresseur! Bon, en même temps c’était surtout moi qui l’avais agressé.
- Veuillez me suivre, Miss Lévesque. Quant à vous trois, les deux Mr Potter et Miss Weasley, je vous serais reconnaissante de bien vouloir gagner votre prochaine classe.
- Oui, professeur, répondirent mes trois amis.
Ils s’éclipsèrent rapidement, mais pas sans m’avoir jeté un coup d’œil nerveux avant et dévisagé hargneusement l’élève de Serpentard.
- Maintenant, Miss Lévesque, pouvez-vous m’expliquer la raison pour laquelle vous avez frappé Mr Parkinson? Et pourquoi les toilettes empestent cette odeur nauséabonde?
- Pour les toilettes ce n’est pas de ma faute, mais de la sienne, professeur.
Elle jeta un coup d’œil à l’élève derrière elle et dit :
- Mr Parkinson, avancez-vous je vous prie. (Ce dernier s’exécuta, alors elle enchaîna rapidement) Maintenant, Miss Lévesque. Pourquoi serait-ce de sa faute. Vous seule étiez ici.
J’avais envie de hurler, de crier, de mordre (bon, peut-être pas non plus), mais je réussis à contenir ma rage pour répondre d’un ton poli :
- Si je l’ai frappé et que les toilettes empestent, professeur McGonagall, c’est simplement parce que cet idi… ce… enfin lui… Il m’a lancé quelque chose, que je ne sais pas c’est quoi, à deux reprises. Une première fois dans le dos, sur mes vêtements et une deuxième en pleine face. Et il m’a traité de Sang-de-Bourbe.
- Il a quoi? Dit-elle d’un ton un peu plus cassant. Est-ce vrai, Mr Parkinson?
- Non, professeur! Plaida-t-il.
- Tu te fous de… commençai-je, mais la directrice me coupa.
- Ne mentez pas, Mr Parkinson.
- C’est la vérité, marmonna-t-il.
McGonagall passa à deux doigts de pousser un soupir, mais se retint juste à temps. Du moins je le présumai à l’air de son visage. Elle conclut :
- Je vous préviens tous les deux tout de suite. Je n’accepte ni la violence ni les mots de vocabulaires discriminatoires dans mon établissement. C’est pourquoi j’enlève trente points à Gryffondor et aussi trente points (Un petit quelque chose dans sa voix me dit qu’elle aurait aimé retiré beaucoup plus de points que cela) à Serpentard. De plus vous aurez tous les deux une retenue ce jeudi soir. Vingt heures au bureau de votre directeur de maison respectif. Maintenant, veuillez rejoindre votre salle de classe.
Je m’apprêtais à sortir à pas lent, lorsque la directrice me retint par l’épaule. L’autre déguerpit sans demander son reste.
- Oui, professeur? M’enquis-je en me retournant vers elle.
Elle garda un air sévère, mais me dit d’une voix étrangement douce contrairement à plus tôt :
- Si vous permettez…
Et d’un mouvement de baguette l’odeur très désagréable disparut. Reconnaissante, je souris en disant :
- Merci, professeur McGonagall.
- Aucun problème, Miss Lévesque. Par contre, à l’avenir… Évitez de frapper votre adversaire. Allez plutôt chercher directement un professeur.
Sur ces mots elle me tapota l’épaule et me planta là, totalement éberluée. Pourquoi avais-je le pressentiment qu’elle tentait de veiller sur moi? C’est avec un ventre qui criait son agonie et un million de question en tête que je rejoignis mon deuxième cours, qui s’avérait être Potion.

Ce soir-là j’avais le double de devoirs qu’Albus et Rose. Pour la simple et bonne raison que j’avais raté le premier cours. Sauf que j’avais toujours l’intention de mettre mon plan en œuvre. En fait j’en avais encore plus besoin. De toute manière c’était la fin de semaine demain. Par contre, pour le moment ce n’était que l’heure du diner (ou souper).
Je restai sans voix devant l’apparence de la Grande Salle. D’immenses citrouilles sculptées étaient suspendues au plafond et des chandelles les illuminaient, répandant des dizaines d’ombres mouvantes un peu partout. Les différents fantômes de Poudlard semblaient s’être donné rendez-vous en cette soirée. Je m’empressai de rejoindre mes amis, sans pour autant être capable d’éviter d’entrer en contact avec certains fantômes.
En arrivant où mes amis, j’étais frigorifiée.
- Une petite traversée de fantômes, hein, Allison? Se moqua James.
- Oh, tais-toi! marmonnai-je, en m’installant entre Albus et Rose.
Ce faisant les deux frères étaient suffisamment loin l’un de l’autre. L’aîné retourna bientôt à son activité favorite : attirer l’attention. Au cours des dernières semaines j’avais appris à faire abstraction de ses différents numéros, tout comme Rose. Pour faire passer le temps je décidai de leur raconter quelques histoires à faire peur côté moldu. Ensuite ce fut leur tour et à la fin je me questionnais sur une chose : avais-je toujours envie d’aller dans la Forêt interdite, cette nuit? Ce n’était pas le temps de se dégonfler maintenant, me dis-je après deux secondes de réflexion.
Ça se passait maintenant. Vraiment maintenant. J’en sautais presque d’impatience. Sous le prétexte d’aller réviser quelques petites choses je me rendis vers les dortoirs. Sauf qu’au lieu de tourner à droite je me dirigeai vers la gauche. J’entrai alors dans la chambre où Albus m’attendait, seul. James était censé nous ouvrir la porte dans cinq minutes. Nous devions rejoindre Scorpius à un placard à balai proche d’une des différentes sorties. On n’attendait pas le couvre-feu avant de partir, pour éviter que notre ami de la maison Serpentard se fasse prendre.
- Tu es prêt? Demandai-je à mon ami, de l’excitation dans la voix.
- Et comment! Répondit Albus avec un sourire, quoique empreint d’une certaine nervosité.
Il déplia alors la cape d’invisibilité et je m’approchai pour qu’il nous recouvre tous les deux. Ensuite on s’efforça de marcher lentement à la même vitesse jusqu’à la salle commune. Rendu-là nous dûmes faire très, très attention, car on manquait à tout moment de se faire marcher dessus. Je trouvais cela encore incroyable que la cape puisse nous rendre invisible, si seulement j’en possédais une!
Exactement au moment prévu, James s’éclipsa dehors et retint la porte juste le temps nécessaire à notre sorti. Comme convenu il alla nous attendre dans un coin un peu à l’écart, une fois que l’on fut tous là, il se glissa sous la cape avec nous. À ce que je pouvais en juger pendant que nous nous rendions à notre point de rencontre avec Scorpius, il y aurait tout juste assez de place pour nous quatre.
- Tu as hâte, Allison? Me demanda James, laissant complètement son frère de côté.
Je sentais littéralement ou presque l’agacement du frère cadet à sa démarche.
- Oh que oui! Dis-je en chuchotant très, très bas.
Le reste du trajet fut dans le silence et environ une quinzaine de minutes plus tard nous étions quatre sous la cape à nous marcher sur les pieds les uns des autres.

Lorsque l’on fut devant la Forêt, j’ouvris de grands yeux étonnés et émerveillés. J’entrainai sans leur laisser le choix mes trois compagnons sous le couvert des arbres. Au loin on entendit un hurlement de loup et Scorpius souffla :
- C’est la Pleine Lune.
- Oh, mince! C’est vrai! Marmonna Albus. Les loups-garous vont être de sorti.
Je n’écoutais qu’avec très peu d’attention ce qu’ils se racontaient. James aussi apparemment, car il ne tenta pas d’effrayer son frère.
Une fois que l’on fut suffisamment loin pour éviter d’être vu immédiatement par un quelconque guetteur je sortis de sous la cape sous un concert de « Allison! », « Mais qu’est-ce que tu fais! », « T’es folle! Reviens en dessous de la cape! ». Je ne les écoutai pas plus l’un que l’autre. Avec un grand sourire je posai la main sur le tronc de l’arbre que j’avais repéré une minute plus tôt et testai sa rigidité. L’écorce ne semblant pas vouloir s’arracher facilement et étant suffisamment rugueuse j’entrepris de grimper. C’était un défi de taille lorsque l’on constatait que les premières branches se trouvaient à bien six ou huit mètres du sol, voire plus haut encore. Malgré tout, les étranges malformations du tronc me permirent de les atteindre facilement. C’est précisément au moment où je m’assoyais, haletante, sur la première branche que j’entendis des bruits de pas. Et de voix. Je m’empressai de chuchoter à mes amis :
- Ne bougez pas de là! Approchez-vous du tronc et restez totalement immobile. S’il le faut je ferai diversion.
Ils furent dans l’incapacité de répondre, car les deux individus (Car maintenant je savais qu’ils étaient deux) s’approchaient rapidement. J’espérais être suffisamment haut pour éviter d’être vu. Ce fut encore plus le cas lorsque je remarquai qui était les deux adultes. La directrice et une autre personne dont j’ignorais l’identité, à l’exception près que c’était un homme.
- Nous ne pouvons le lui dire, protesta McGonagall. Ce serait beaucoup trop lourd à porter comme fardeau.
- Cette enfant aura beaucoup moins lourd sur les épaules que moi, professeur.
- Potter, je vous ai déjà dit de m’appeler Minerva. Cela fait un peu plus de dix-neuf ans que je ne suis plus votre professeur.
Je retins un hoquet de stupeur. L’homme que je n’avais pas reconnu dans les ombres de la nuit était le grand Harry Potter? Le père de James et Albus? Mais que faisait-il ici? Quel endroit bizarre pour discuter! Bon, en même temps je n’étais guère mieux… J’entendis un gémissement étouffé en-dessous de moi et je compris que mes trois amis en était venu à la même conclusion que moi.
- Je ne m’y ferai jamais! Ria tranquillement Mr Potter. Et de toute façon, vous ne m’appeler pas plus Harry, que je sache!
- L’habitude! dit le professeur McGonagall avec, je le devinais, un sourire. Quant au sujet du poids qui reposera sur ses épaules… Il est certes évident que ce ne sera pas comme vous avec Vous-Sav… avec Voldemort. Par contre, qui sait ce que réserve l’avenir?
- Le professeur Trelaw… commença le père de mes deux amis Potter avant de se faire interrompre.
- Potter!
- Désolé, professeur.
Le professeur McGonagall regarda autour d’elle et chuchota :
- Allons continuer cette conversation ailleurs.
- Juste une dernière chose…
- Ailleurs, persista McGonagall. J’ai l’impression que quelqu’un nous observe.
Je m’empressai de me plaquer contre le tronc lorsque les deux adultes redressèrent la tête pour vérifier les alentours. Sachant que c’était risqué, je me levai et brisai une branche en deux avec un minimum de bruit. Ensuite je le jetai de toutes mes forces dans la direction opposée à celle que nous allions prendre. Le regard de la directrice et de Mr Potter se porta dans cette direction, puis d’un commun accord ils s’éclipsèrent un peu plus loin.
Dès que je fus certaine qu’ils ne pourraient plus me voir je m’empressai de descendre et je fus aussitôt plaquer contre l’arbre par mes trois amis.
- Ne refais plus jamais ça! Grogna Albus.
- C’était quoi l’idée! Renchérit Scorpius.
- T’es un sacré numéro, pas vrai? Ajouta James et il était le seul à sourire.
Je jetai un coup d’œil alentour et dit :
- Je crois qu’on ferait mieux de rentrer maintenant.
Les trois autres acquiescèrent malgré que l’un d’entre eux ne le fasse pas de gaieté de cœur. Nous nous glissâmes alors tous les quatre sous la cape d’invisibilité et s’en retourna au château aussi vite qu’on le pouvait.

Le lendemain et les jours suivants une question me taraudait, mais je n’en fis jamais mention avec les trois autres témoins de l’évènement. De qui donc parlait McGonagall et Mr Potter? Cette question m’obsédait, mais comme je n’étais pas en mesure de trouver la réponse, je finis par la délaisser, quoique de mauvaise grâce.
Rose ne tarda pas à être au courant de notre escapade et pendant une semaine elle refusa de m’adresser la parole. Et contrairement à ce que je croyais ce n’était pas à cause que j’avais désobéi aux règlements, mais plutôt qu’elle aurait préféré savoir. Voire qu’elle aurait peut-être voulu nous accompagner. Cette réponse m’avait laissée sans voix.

Nous étions déjà à la veille des vacances de Noël et c’est avec angoisse que je regardais mes amis faire leur bagage pour rentrer chez eux. Pendant deux semaines j’allais être toute seule dans mon dortoir. Malia, Teena, Rose… elles partaient toutes pour les vacances tandis que moi je restais derrière. Assise sur mon lit je les suivais toutes des yeux pendant qu’elle courrait d’un bout à l’autre du dortoir en quête de leurs affaires. Rose, voyant sans doute mon air maussade, s’approcha de moi et s’enquit :
- Ça va aller, toi?
- Pourquoi ça n’irait pas? Je n’entendrai plus Teena siffler dans son sommeil et je ne serai plus réveillée par le somnambulisme de Malia! Tentai-je de plaisanter.
Elle me jeta un regard inquisiteur qui en disait long avant de dire :
- Peut-être que si je demande à ma mère tu…
- Non! La coupai-je brusquement. Il est beaucoup trop tard maintenant… et de toute façon ce n’est pas comme si j’étais ton amie depuis des années.
- Je suis sûre que ça ne dérangerait pas ma mère! Protesta mon amie Weasley. En plus elle te connaît déjà! Quant à mon père… je ne vois pas pourquoi il serait contre, renchérit-elle.
- Rose. Je ne peux pas. Ce serait carrément m’inviter, rétorquai-je. Peut-être l’an prochain.
Elle marmonna pour elle-même et me tourna le dos. Le reste des préparatifs se fit dans un silence total.
Je me réveillai le lendemain matin avec un nœud dans le ventre et ce ne fut que de manière mécanique que je m’habillai. Mes trois amies étaient déjà partie. J’avais préféré feindre de dormir encore lorsqu’elles s’étaient levées pour partir, les au revoir ce n’étaient pas mon fort.
Je descendis à la Grande Salle en me traînant les pieds. J’étais l’unique Gryffondor de première année à ma table et je ne connaissais pas beaucoup les autres. Je m’apprêtais à manger lorsqu’Ember fit son apparition et laissa tomber une lettre devant moi. Puis ce fut le tour d’un autre hibou dont j’ignorais le nom. Je fronçai les sourcils. Qui pouvait bien vouloir communiquer avec moi? J’ouvris d’abord celle de ma chouette :
« Ma chérie,
Je regrette profondément que tu ne puisses pas être avec tes grands-parents et moi pour Noël, mais je crois que c’est beaucoup mieux ainsi. J’espère que le mois de décembre s’est bien passé pour toi. Sache que j’ai l’intention de dire la vérité sur ton école à tes grands-parents. Mieux vaut qu’ils le sachent avant cet été, puisque tu amèneras sans doute quelques devoirs. Et surtout à cause de ta chouette. D’ailleurs je préfère qu’ils soient au courant, on ne sait jamais. Je garderai tes cadeaux de côté et tu pourras les ouvrir en même temps que ceux de ton anniversaire. Je te récrirai le jour de Noël. D’ici là, joyeuses vacances!
Je t’aime fort
Maman
»
Je poussai un petit soupir et laissai retomber la lettre de ma mère. Aucun cadeau à Noël. Aucune famille. Aucun ami. Ces vacances s’annonçaient comme les plus nuls de toute mon existence. Tout en mangeant sans grand appétit je sortis de son enveloppe la seconde lettre :
« Allison,
Rejoins-moi chez moi cet après-midi à quatorze heures.
Hagrid
»
C’est ce qu’on pouvait appeler un mot court et touchant. Sauf que cette fois je n’étais pas sarcastique avec le touchant! Hagrid m’invitait chez lui. Je le soupçonnais d’avoir été mis au courant de ma condition. Dit comme ça, ça sonnait comme si j’étais très malade, mais qu’importe.
Je grignotais du bout des lèvres la même toast depuis au moins dix minutes lorsque quelqu’un me sortit de ma rêverie en disant :
- Hey, la première année! C’est quoi ton p’tit nom?
Je redressai la tête avec une mine perdue.
- Oui c’est bien à toi que je parle, confirma la voix de manière plus douce.
Je me tournai alors vers son propriétaire qui se trouvait être une fille de cinquième année portant l’insigne des préfets. Elle possédait une longue chevelure d’un beau brun-roux et extrêmement bouclés, accompagnés d’yeux verts rieurs. Son teint était aussi clair que le mien.
- Je… Je m’appelle Allison Lévesque.
- Alors, Lévesque, commença-t-elle et je remarquai qu’elle prononça mon nom de famille correctement. Ça te dirait de venir avec nous jouer au Quidditch?
- Je n’ai pas le droit de jouer, non? Rétorquai-je.
- Tu n’auras qu’à voler. Ou sinon tu peux aussi simplement regarder, répliqua-t-elle. Mais je ne crois pas que ça posera problème à la directrice ou aux professeurs, ajouta-t-elle. Tu avais quelque chose de mieux pour ton avant-midi?
- Non, pas vraiment, admis-je en me redressant rapidement, délaissant mon assiette à moitié mangée. Je vous suis.
C’est comme ça que je me retrouvai encerclé par quatre cinquièmes années, trois sixièmes années, trois de septième, deux de quatrième et deux de troisième.
Sur le chemin menant au terrain de Quidditch je me tournai vers celle qui m’avait interpellée et demandai :
- Toi… c’est quoi ton nom?
- Jennifer Dubois. Mais tout le monde me surnomme Jen ou Dubois, répondit-elle en m’adressant un sourire.
- Qu’est-ce que la directrice a dit, finalement? J’ai le droit de jouer? D’essayer? M’enquis-je avec empressement.
- Elle m’a répondu quelque chose comme « Je n’y vois pas d’inconvénient tant que vous vous assurez qu’elle ne tombe pas de son balai. » avoua Jennifer. Alors, avant de savoir si on te fait jouer, on te fera voler sur un balai, histoire de savoir si tu t’en sors assez bien.
Je hochai de la tête, c’était une requête acceptable.
Une fois sur le terrain, Jennifer et un gars de son âge distribuèrent les balais. Tout mon corps me démangeait à l’idée de ne serait-ce m’envoler. Les cours que j’avais eus jusqu’alors ne m’avaient pas suffi, loin de là. Je l’enfourchai sans tarder et ce n’est qu’avec toute ma volonté que je réussis à ne pas m’élever dans les airs.
- Vas-y, Lévesque. Montre-nous de quoi tu es capable.
En une seconde je montais en piqué vers le ciel. Le vent qui faisait battre mes cheveux dans mon dos, qui gelait mes cils surplace… la sensation incroyable que tous les fans de sensation forte comprendraient me propulsait encore plus haut. Sauf que soudain je ne vis plus rien. Le noir s’abattit sur mes yeux et…
De la douleur. Je ne ressentais qu’une terrible douleur. Un hurlement voulut s’échapper de mes lèvres, mais je le retins avec toute la force de ma volonté. On aurait dit que mes os, ma peau et mes muscles fondaient, s’entredéchiraient… C’était une douleur comme je n’en avais jamais connu. Une pensée parasite qui n’était pas la mienne s’insinua dans mon esprit « Ils ne l’auront pas. ».
- Où est l’enfant! Hurla une voix autoritaire et menaçante. Où le cachez-vous?!
- Je ne vous dirai jamais rien! Répliqua une voix d’homme, qui provenait de mon corps sans être le mien, car il paraissait beaucoup trop vieux et la physionomie, morphologie, peu importe, n’était pas la même.
Et la douleur revint. Deux fois plus forte qu’avant. Cette fois un hurlement s’échappa de mes lèvres sans que je puisse le retenir. Pourtant il ne l’aurait pas. Il ne l’aurait jamais. Pas mon enfant…

Je revins à moi au son de :
- LÉVESQUE!
Je secouai la tête incrédule et me rendit compte que je tombais en piqué. Avec difficulté je réussis à faire remonter mon balai… alors que j’étais à un mètre du sol. J’exécutai un petit tour de terrain avant de revenir me poser devant mes compatriotes de maison. Tous sans exception me dévisageaient, éberlués.
- Quoi? M’étonnai-je.
- J’étais sûre que tu allais t’écraser, à la vitesse où tu allais! S’exclama Jennifer.
- Mais j’ai réussi à me reprendre, rétorquai-je.
- Ça te dit d’essayer le Quidditch? Mon petit frère ne se sent pas trop d’attaque. En fait il préfère commenter les matches. Alors, ça te dit, Lévesque? Dit-elle avec enthousiasme.
- Pourquoi pas? Acceptai-je de bonne grâce.
En même temps j’espérais ne pas être encore prise de folie en plein vol. C’était quoi l’idée aussi d’avoir des hallucinations bizarres en plein ciel? Au fond de moi une petite voix me soufflait que je ferais mieux d’en parler à un professeur, car ce n’était pas normal. Pas normal du tout.
En rentrant au château j’avais eu la possibilité d’essayer deux postes. Celui d’Attrapeur en premier. Malheureusement au bout d’environ un quart d’heure, une demi-heure je l’avais attrapé. Ou plutôt j’étais tombée dessus en voulant l’attraper, sauf que le résultat était le même. On avait alors commencé une deuxième partie, en me mettant cette fois au poste de Poursuiveur. Je n’avais pas été trop mal là non plus, mais la partie avait duré plus longtemps.
Je m’attaquai à mon déjeuner avec un appétit vorace. Dès que j’aurais fini de manger, je retournerais à salle commune et profiterais de mes deux heures de libre pour faire des devoirs. Après je prendrais la direction de la cabane de Hagrid.

Il devait être environ 13h40 lorsque je décidai qu’il était temps que je me dirige vers chez Hagrid. Je me trouvais alors à l’extérieur assez près de la cabane du garde-chasse lorsque pour la deuxième fois les ténèbres me tombèrent dessus. Je perdis pieds alors que la douleur me foudroyait. Une pensée qui ne m’appartenait pas s’immisça en moi « je ne peux rien dire, sinon ils comprendront » puis « Je ne peux pas lui faire ça… Pas à elle… ».
- Vas-tu me répondre, à la fin! Hurla de nouveau l’homme que j’avais déjà entendu dans la matinée.
Jamais. Pour leur sécurité je ne pouvais rien dire. Rien du tout. Mon corps se débattit de lui-même et tenta de défaire les liens qui l’enserraient. Le bandeau qui me recouvrait les yeux glissa légèrement et j’aperçus un visage. Cheveux bruns grisonnant, des yeux d’un bleu glacial… puis plus rien. On me l’avait replacé. Je reçus un coup de pieds dans le ventre et je sentis un os craqué. Probablement une côte. Je me retins de gémir. Les prochains coups je ne les sentis pas, je me concentrais sur autre chose. L’image d’une petite fille d’un mois à peine. Et là survint :
- Endoloris!
Puis je ne me rappelais plus de rien. Il n’y avait plus que la douleur.

Je revins à moi complètement gelée. Et pour cause je m’étais écroulée dans la neige. Je tentai de bouger, mais j’en étais pratiquement incapable. On aurait dit que je n’avais pas dormi depuis une semaine, tellement l’énergie me manquait! Me retrouvant dans l’incapacité de me relever et de marcher, je me mis à ramper vers la maison de Hagrid, m’écorchant du même coup les mains sur la neige glacée. C’était si froid et douloureux… Des frissons effroyables me traversaient le corps et je grelottais sans cesse. Mes dents claquaient. Un mètre… Deux mètres… Je me rapprochais inexorablement, mais c’était si fastidieux que bientôt je ne trouvai même plus la force de bouger. Je tremblais de plus belle, alors que je voyais a même pas dix mètres plus loin la maison de mon ami. Ma tête retomba lourdement sur le sol.
- Hagrid! Tentai-je de crier, mais ce ne fut qu’un croassement rauque qui sortit de ma gorge. Hagrid…
Je ne tremblais plus. Une douce chaleur m’enveloppa, mais cela ne me réconfortait pas, car je savais ce que ça signifiait. J’allais mourir si on ne me trouvait pas. Dans un mini regain d’énergie causé par ma propre détresse je réussis à relever la tête et hurler de toutes mes forces, mes dernières :
- HAGRID! AID…
La suite ne parvint pas jusqu’à mes lèvres et je m’effondrai pour la deuxième fois. Avant de perdre connaissance je n’eus que le temps de sentir que l’on me soulevait du sol et qu’on chuchotait (du moins c’est ainsi que cela me parvint) :
- Allison…
**********

Je me réveillai dans un endroit complètement blanc. Ce qui me fit paniquée. Étais-je morte? Non! Pas possible! Je ne pouvais pas… Je me forçai à regarder avec plus de soin ce qui m’entourait et je poussai un soupir de soulagement en reconnaissant l’infirmerie. La mort pouvait encore attendre, apparemment. Alors que je m’apprêtais à me rendormir les portes de l’infirmerie s’ouvrirent brusquement sur Madame Pomfresh qui se trouvait être l’infirmière et le professeur McGonagall. Cette dernière s’approcha et voyant que j’étais réveillée se pencha à mon chevet et me demanda :
- Que s’est-il passé, Miss Lévesque? Vous a-t-on agressée, d’une quelconque façon?
Pourquoi aurais-je été agressée? M’étonnai-je intérieurement. Ah, oui, parce qu’on m’avait trouvée étalée dans la neige sans connaissance!
- Non, professeur, affirmai-je.
- Dîtes la vérité, Miss, répliqua McGonagall, croyant sans doute que je mentais pour ne pas m’attirer plus de problèmes.
- Je dis la vérité, professeur, rétorquai-je. Mais je crois que je suis en train de devenir folle… marmonnai-je en détournant les yeux, honteuse.
- Quoi? Lâcha-t-elle, sous le choc.
Apparemment, elle ne comprenait rien à ce que je disais. Pourtant je devais forcément être folle puisque j’avais des visions où je me trouvais dans le corps de quelqu’un qui se faisait torturer!
- Expliquez-moi pourquoi vous en venez à penser de telle chose, Miss.
- J’ai eu deux visions, professeur. Dans la même journée. Les deux fois je suis devenue… quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui se faisait torturer.
McGonagall blanchit, de même que Madame Pomfresh, mais je ne savais pas pourquoi.
- Je suis folle, hein? Personne de sain d’esprit n’irait s’imaginer quelque chose comme ça.
- Et si vous nous racontiez tous les détails de vos deux visions? Histoire que nous y voyions plus clair, me proposa McGonagall, avec les lèvres légèrement pincées comme si elle était inquiète.
Je haussai les épaules et entreprit de leur raconter mes deux étranges visions. Lorsque je prononçai le mot « Endoloris » le professeur écarquilla les yeux et l’infirmière blêmit davantage.
- Avez-vous déjà entendu ce mot ailleurs, Miss Lévesque? Savez-vous ce qu’il signifie? Me demanda la directrice encore plus inquiète qu’auparavant.
- Non, professeur. Je n’en ai jamais entendu parler et je ne sais pas ce que ça signifie. Même si j’ai un doute.
- Il s’agit du sortilège Doloris. L’un des trois sortilèges Impardonnables. Il cause une douleur très intense à ses victimes, c’est pourquoi que son usage est interdit.
- Croyez-moi, professeur, je comprends pourquoi, affirmai-je en me souvenant de l’immense douleur qui m’avait traversée à plusieurs reprises.
J’eus un frisson et la directrice posa l’une de ses mains sur mon épaule, en soupirant :
- Vous n’auriez jamais dû avoir à vivre une telle chose. Surtout pas à votre âge…
Suite à ces mots elle se tourna vers Madame Pomfresh et lui chuchota quelque chose à l’oreille. L’infirmière s’éloigna aussitôt et sortit de l’infirmerie.
- Vous n’êtes pas folle, Miss Lévesque. Ceci arrive très rarement et d’ailleurs je n’y croyais pas vraiment jusqu’à ce que vous me racontiez tout cela, mais parfois certain sorcier possède ce qu’on appelle la double-vue. La majorité d’entre eux ne sont pas pris aux sérieux, car ce n’est pas quelque chose qui peut réellement s’apprendre.
- Et vous croyez que je possède cette capacité?
- Je ne vois pas ce que cela pourrait être d’autre, affirma-t-elle. À ce que j’ai cru comprendre vous perdez la maîtrise de votre corps durant vos visions, n’est-ce pas?
- Je crois que oui…
- C’est pourquoi Madame Pomfresh est allée chercher une potion. Celle-ci vous permettra d’éloigner les visions, ou du moins vous resterez consciente durant celle-ci. Car je crois qu’il est préférable que vous gardiez ceci pour vous. N’en parlez à personne, que ce soit à vos amis ou à votre mère. Si vous ressentez le besoin d’en parler venez me voir. N’importe quand, m’expliqua-t-elle. De plus, j’aimerais que vous notiez toutes vos visions dans un cahier. Dans les moindres détails.
- Mais pourquoi! M’exclamai-je.
- Pour que nous puissions les regarder ensemble et quant à l’interdiction d’en parler, c’est parce qu’il y a de forte chance pour qu’ils ne comprennent pas.
Je poussai un soupir, mais me contentai d’acquiescer. Bientôt l’infirmière fut de retour et me donna un flacon tout en m’expliquant quoi faire :
- Vous devrez prendre trois gouttes de ceci par jour dans vos breuvages. Un le matin, un le midi et l’autre le soir. Vous en avez assez pour une semaine, alors vous devrez aller vous en chercher d’autre auprès de votre professeur de potion à chaque semaine.
Je hochai de la tête, même si intérieurement j’étais encore perdue. Je pris le flacon et le déposai sur ma table de chevet.
- Un dernier conseil, Miss Lévesque, me dit le professeur McGonagall en me tapotant l’épaule. Lorsque vous aurez la possibilité de choisir votre cours complémentaire… Prenez le cours de Divination, je crois qu’il pourrait vous aider à maîtriser votre don, me conseilla-t-elle. Maintenant, n’oubliez pas. N’en soufflez pas un mot à qui que ce soit.
Sur ce, elle se détourna et sortit sans attendre de l’infirmerie.
**********

C’est ainsi que lorsque mes amis revinrent de leur congé de Noël je ne leur racontai rien au sujet de mes visions. Ni de ma conversation avec McGonagall. J’avais conscience durant tout le reste de l’année que mes amis se posaient des questions à mon sujet. Pourquoi j’écrivais dans un bizarre de journal, pourquoi j’allais souvent dans les bureaux de la directrice et surtout pourquoi pendant certains cours je devenais blanche comme un linge, voire verte. Mais comme la directrice me l’avait fortement conseillé, je ne dis pas un mot. C’est comme ça que lorsque l’année se termina, ils ne savaient toujours rien, malgré mon immense envie de le faire.

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Dernière modification par Mimie99 le mer. 21 déc., 2016 8:37 am, modifié 1 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

salut!
Je t'en supplie excuse-moi d'être si en retard!!! :roll: :roll: :roll: :roll: :roll: J'ai eu un problème avec le réseau...
En tout cas j'adore ce grand resume. Il est clair bien écrit et j'ai trop hate de lire la suite!!!
Je sens que son père n'était pas un moins que rien... :lol: :lol: :D
Merci en tout cas de m'avoir prévenue :)
Bye!
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut, j'ADORE ta fanfic, désolé pour le retard, j'ai déménager donc je n'ai pas internet tout le temps...
Peux-tu me prévenir quand tu posteras la suite ? Merci !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut! :D Je ne sais pas trop si vous l'attendiez, mais voici enfin le nouveau chapitre. C'est un peu compliqué de m'y retrouver quelques fois, car j'ai déjà le chapitre 4 et cinq de commencé. Sans compter mon autre Fanfiction qu'il ne faudrait pas que je délaisse, alors excusez-moi d'avance si je ne prends pas toujours le même temps avant de publier les chapitres. :oops: J'aimerais pouvoir le faire, mais bon, les échéances et moi, ça fait deux! :? Bon, ça suffit avec ce blabla, je ne crois pas que ce soit ça qui vous intéresse. :D Excusez-moi d'avance s'il y a des fautes et... Bonne lecture!


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Chapitre 3


On aurait dit qu’il me fuyait… Quand j’entrais quelque part, il s’empressait d’aller ailleurs. Mais le pire c’est quand j’essayais de lui parler. À ce moment-là il se tournait vers moi et me regardait en ayant l’air de se demander ce que je pouvais bien lui vouloir. Avais-je fait quelque chose de mal? Méritais-je ce traitement? Pourquoi est-ce que tout devenait plus compliqué en vieillissant? J’aimerais tant retrouver mon ami des années passées… Et ces visions qui me prenaient de plus en plus par surprise et avec une force phénoménale.
***********

Assise dans un arbre proche de chez moi je relisais tranquillement les lettres que j’avais reçues au cours de l’été en compagnie de ma fidèle Ember. La première me venait de Rose :
« Salut Alli!
Et puis ton été jusqu’à maintenant? Est-ce que tu as commencé tes devoirs? Pour tout te dire, moi ils sont déjà faits! La famille va bientôt se rassembler chez mes grands-parents pour une semaine! J’aurais bien aimé que tu viennes, mais je sais que tu n’es pas en Angleterre en ce moment… Enfin, peu importe, je te tiens au courant!
Rose
»
Eh bien… j’étais de retour à Londres maintenant et j’avais effectivement fait tous mes devoirs avant même de recevoir sa lettre. Je regrettais de ne pas avoir pu leur rendre visite, mais en même temps je ne pouvais plus voir mes grands-parents à Noël alors on rattrapait le coup en y allant un mois durant l’été. Bon, d’un autre côté ce n’était que la première fois, alors en parler comme si c’était la énième fois… J’attrapai la lettre courte et touchante (sarcasme) d’Albus :
« Hey Alli!
Comment ça se passe par chez toi? Au fait, je n’ai pas encore commencé le devoir de cinq pages, t’aurais une idée? N’en parle surtout pas à Rose!
Al
»
Je ne pus m’empêcher de sourire en repensant à la réponse que je lui avais envoyée. Scorpius quant à lui nous avait prévenus qu’il ne pourrait pas nous écrire cet été, car il ne resterait pas assez longtemps à un endroit pour recevoir nos réponses. Par contre j’en avais reçu une de Teena Bones et Malia McDonald qui étaient parties en camp de vacances toutes les deux au même endroit, le texte passait de l’une à l’autre sans s’arrêter :
« Coucou Alli! (écriture de Malia)
On te manque, hein, avoue! (Teena) Ici, c’est génial! Il y a des chevaux partout! (Malia) Le seul inconvénient c’est que pour faire nos devoirs de magie il faut… Eh bien… les faire pendant la nuit. (Teena) Ouais et on se trouve actuellement dans un vieux box miteux avec des araignées velues et grosses comme mon bras! (Malia) Malia exagère! Les araignées sont à peine de la taille de mon p’tit doigt. (Teena) En tout cas, on espère que ça se passe bien pour toi et qu’il n’y a pas trop d’araignées dans ton coin. (Malia) Bon reste d’été et à l’an prochain! (Teena)
Teena et Malia »
Ah, là, là… Malia et les araignées! Une vraie terreur. D’ailleurs elle avait voulu enseigner au chat de Rose à les attraper et les manger. Il faut dire que son plan avait lamentablement échoué. Relire ces lettres me faisait m’ennuyer de Poudlard et de mes amis. Surtout la dernière, celle d’Albus et Rose ensemble. Avec en surplus James un moment donné.
« ALLI! (Rose)
Je crois que ma cousine est folle. (Albus) Eh! Tais-toi, Al! (Rose) D’accord, je retire ce que j’ai dit. Ma cousine est presque folle. (Albus) Al, tu devrais vraiment apprendre à te la fermer parfois. Ton frère n’est pas vraiment un exemple à suivre… Bon, comment ça se… (Rose) On parle de moi? Ça alors! J’y crois pas! Et comment ça je ne suis pas un exemple à suivre? Je suis d’accord avec toi, Al, elle est folle. Comment ça va de ton côté, Allison? (James) Alli, peux-tu me dire qu’est-ce que j’ai fait pour mériter deux cousins idiots? Et pourquoi tu n’es pas là? Ce serait beaucoup plus marrant! (Rose) Je suis d’accord avec ma cousine sur le dernier point, mais pas le premier! Ce serait bien que tu sois là, tu pourrais faire fuir l’immonde chat de ma cousine qui se donne un malin plaisir à mettre ses poils sur tous mes vêtements! (Albus) Mon chat n’est pas immonde! (Rose) Oh que si! (Albus) Bon, peu importe, comme l’a dit James : Comment ça va de ton côté? Bon, je sais que je t’ai écrit il y a pas longtemps et Albus aussi, mais… On s’en fout! (Rose) Et devine ce qu’on faisait avant de venir t’écrire! On jouait au Quidditch! (Albus) Tu aurais pu garder ça pour toi, Al! Déjà qu’elle doit s’emmerder chez ses grands-parents moldus! (Rose) Peut-être qu’elle a raison… Enfin, désolé. (Albus) Comme tu as dû le constater, tout va bien pour nous. Ah, et j’ai une petite question pour toi… J’ai jeté un coup d’œil au devoir d’Al et je trouve que ça ressemble drôlement à ton style… T’aurais pas quelque chose à me dire? (Rose) Rose! Tu as si peu confiance en moi? (Albus) Ce n’est… Enfin, peu importe. Envoie-nous une réponse rapidement, là! On a hâte d’avoir de tes nouvelles! (Rose)
Rose et Al
+ James (facultatif)
»
Je m’imaginais parfaitement les deux cousins (ou les trois) s’arracher à tour de rôle le parchemin pour écrire. Et sans doute les disputes aussi… D’ailleurs je me souvenais avoir bien rit en lisant leur lettre, spécialement lorsque j’avais reconnu l’écriture de Rose pour le « + James » puis celle d’Albus pour le « (facultatif) ». Ou la dispute entre Albus et Rose à propos du chat de cette dernière. Il était vrai qu’il était immonde, dans le genre d’un poil gris sale et super long, le nez écrasé et des yeux d’un jaune-vert malsain. Et lorsqu’il ne s’enfuyait pas il ne manquait pas une occasion de me donner un coup de griffe dans les chevilles. Donc, oui j’étais cent pour cent d’accord avec Al concernant le chat (baptisé Nuage, pour ma part je m’amusais à l’appeler Orage, ce qui ne plaisait pas du tout à mon amie). En tout cas, c’était toute qu’une famille les Weasley et les Potter! Avec un sourire qui s’effaça pourtant rapidement je descendis de l’arbre pour aller ranger les lettres de mes amis là où personne ne les trouverait. Longtemps auparavant j’avais apporté une petite modification à ma chambre. Plus spécifiquement sous mon lit. En bref, j’avais fait en sorte qu’une planche de mon plancher de bois soit assez lâche pour que je puisse la soulever et y cacher tout ce que je voulais. Deux ans plus tôt j’y cachais mon journal intime… Enfin, si je pouvais l’appeler comme ça, car il ne se passait jamais rien d’intéressant dans mes journées. Exceptions faites des petits trucs bizarres qui m’arrivaient au moins une fois par semaine (à cause de la magie, bien sûr!). Donc je devrais peut-être le nommer Journal des évènements magiques.
Je poussai un soupir en voyant la plaquette de bois retomber et se refermer d’elle-même. Voilà elles étaient rangées. Je jetai un coup d’œil inquiet par la fenêtre. Ember n’était pas encore revenue de sa sortie nocturne d’il y a trois jours. Elle était déjà partie toute une semaine, mais dans ce cas-là c’était parce que j’avais envoyé une lettre à mes amis. Comme déjà plusieurs fois aujourd’hui je m’installai sur le rebord de la fenêtre, espérant qu’elle serait bientôt de retour. La rentrée était dans deux semaines et je n’avais toujours pas mon matériel nécessaire pour l’année. Ma mère m’avait dit que nous irions dans la semaine, sans trop savoir quand. Elle était plongée jusqu’au cou dans un procès important et c’était à peine si nous mangions nos repas ensembles. J’espérais qu’elle n’oublierait pas…
Alors même que je réfléchissais à ce propos un coup contre la vitre me fit sursauter. À tel point que je bondis de l’autre côté de ma chambre (Et elle était assez grande) avant de regarder ce que c’était. Ember. Je m’empressai de lui ouvrir la fenêtre pour la laisser entrer. Ce n’est qu’à ce moment que je remarquai l’enveloppe qu’elle tenait entre ses serres. Je ne pris même pas une seconde avant de lui libérer les pattes de leur charge. J’ouvris rapidement l’enveloppe et en sortit le parchemin qu’il s’y trouvait. Je lus donc avec un sourire grandissant à chaque mot supplémentaire :
« Hey Alli!
Au départ j’étais censée t’écrire et envoyée la chouette de ma mère, sauf qu’Ember est venue faire un petit tour à la maison… Alors, j’ai décidé de la renvoyer avec ma lettre! Enfin, bref, je voulais savoir si tu aimerais venir avec nous chercher le matériel scolaire pour l’année. Bon, en fait, tu viens OBLIGATOIREMENT avec nous. Peu importe si tu as déjà le tien. On y va avec la famille d’Al. Donc, on va être tous ensemble! Enfin… sauf Teena et Malia qui sont encore à leur camp. Et Scorpius qui ne pouvait pas. Peu importe, on sera chez toi dans deux jours, à treize heures.
À très bientôt,
Rose
»
Je me retins de hurler de joie pour ne pas déranger ma mère. Si je me fiais à la date inscrite sur le parchemin, nous y allions demain. Sans trop réfléchir je sortis en hâte de ma chambre pour aller rejoindre ma mère à son bureau. Selon moi elle serait d’accord, car son travail l’accaparait à tel point que j’avais eu des doutes sur la possibilité d’y aller avec elle. En arrivant devant la porte de son bureau je respirai un grand coup et cognai trois fois à la porte.
Elle m’ouvrit presque dans la seconde et j’eus de nouveau un mouvement de recul. Elle ne se ressemblait pratiquement plus avec ces cernes noires sous les yeux et ses cheveux auparavant coiffé avec soin complètement en bataille. Elle m’avait dit un soir que son client était accusé de meurtre, mais était innocent. Elle le croyait, en tout cas. Sauf que malheureusement tous les éléments de preuves jouaient contre lui.
- Qu’y a-t-il, ma chérie? Me demanda-t-elle sur un ton fatigué.
- Rose, ses parents et la famille d’Albus m’invitent à aller au Chemin de Traverse avec eux demain à treize heures. Je peux y aller?
Je vis distinctement le soulagement se peindre sur les traits de ma mère. Elle répondit :
- Bien sûr! C’est une excellente idée!
Puis dans un soupir elle ajoute :
- J’aurais vraiment voulu y aller avec toi, ma chérie, mais…
- Je sais, ton travail prend beaucoup de ton temps! Je comprends, la coupai-je rapidement.
- J’ai pris mon avant-midi le 1er septembre. Alors je vais pouvoir t’accompagner à la gare. Je te le promets.
Je hochai la tête et marmonnai en me retournant :
- Bon, je vais te laisser travailler tranquille…
Elle me retint par le bras, passa une main rapide dans mes cheveux avant de m’embrasser sur le front, puis murmura :
- Je suis tellement fière de toi. À tout à l’heure.
Je lui adressai un petit sourire, malgré que je sache, tout comme elle, que je mangerais seule ce soir encore. Sur ce, je m’en allai sur le son de la porte qui claquait dans mon dos.

Le lendemain à 12h59 je me tenais à la fenêtre en attendant impatiemment que la voiture de mes amis arrive. Du moins, celle des parents de Rose. Nous étions censés retrouver Al et sa famille que sur le Chemin de Traverse.
13h00. Personne.
13h01. Ils sont en retard!
13h05. Est-ce qu’ils m’ont oubliée?
13h10. Oh, mon, dieu! Ils m’ont vraiment oubliée!
13h20. Est-ce que je leur ai dit où j’habitais? Oh, non? Ils ne le savent pas! Faux! Mrs Weasley le sait. Pfiou!
13h25. Les voilà! Ah, non… ce n’est que mon voisin. (Soupir)
13h40. Enfin, c’est eux! Je reconnais Mrs Weasley et son mari rouquin! J’aperçois deux têtes en arrière. Rose et son frère!
Ils ont à peine le temps de se garer dans ma cours que je suis déjà dehors avec la carte de ma mère et un sac à dos avec un dessin tribal de dragon dessus. Rose descend de la voiture. Pourquoi?
- Ta mère ne vient pas? S’enquit-elle.
- Non, elle est trop débordée, répondis-je. On y va? Ajoutai-je avec un grand sourire.
Rose approuva de la tête et me fit signe de monter dans la voiture. Je me retrouvai entre le frère et la sœur, cette dernière décida de nous présenter officiellement.
- Alli, mon frère Hugo. Hugo, ma meilleure amie Allison.
Des présentations brèves et touchantes (sarcasmes).
- Salut, dis-je en m’adressant à son petit frère.
Il m’adressa un signe de tête et un sourire avant de reporter son attention sur l’extérieur.
- Ravie de vous revoir, Mrs Weasley. Et de vous rencontrer officiellement Mr Weasley.
Ce dernier se tourna vers moi et dit :
- C’est un plaisir aussi! Est-ce que tu as commencé à collectionner les cartes des chocogrenouilles?
- Ron! S’offusqua Mrs Weasley.
Je ne voyais pas ce qu’il y avait de choquant à poser cette question. Du moins jusqu’à ce que Rose me clarifie les choses :
- Papa, maman et mon oncle ont leur propre carte. Et Papa a tendance à s’en vanter. Ce que Maman trouve exaspérant.
- Ah, d’accord! Je comprends, répondis-je. Et oui, j’ai commencé à les collectionner, Mr Weasley, ajoutai-je à l’intention du père de mon amie.
- Et qui as-tu jusqu’à présent? S’enquit-il.
Je lui en nommai quelques-uns et terminai par la dernière en date.
- La dernière chocogrenouille m’a donné Albus Dumbledore. Il paraît que c’était un des directeurs de Poudlard! Conclus-je avec un grand sourire qui disparut en voyant leur expression.
Les parents de Rose et Hugo s’étaient pétrifiés, tandis que leurs enfants semblaient… tristes.
- J’ai dit quelque chose de mal? M’enquis-je avec horreur.
- Non! Non, ce n’est pas ça, s’empressa de me rassurer Mrs Weasley. Le professeur Dumbledore était le directeur durant nos années à Poudlard. Jusqu’à notre sixième année, enfin… à la fin de cette année-là, il a trouvé la mort.
- Il s’est fait tuer, tu veux dire! Rétorqua Mr Weasley avec colère.
Sa femme lui jeta un regard foudroyant, mais je ne me préoccupais pas de ce détail, ayant autre chose à l’esprit. Mon ami. Il s’appelait Albus Severus. Albus. Je ne pus refreiner ma curiosité et je lançai :
- Albus Potter. Est-ce que son prénom lui vient de là?
Mrs Weasley hocha la tête avant d’ajouter :
- Ses deux prénoms lui viennent de deux directeurs de Poudlard. Le père d’Albus était très proche du directeur.
- Ah, d’accord.
Je mijotai un instant sur ce que je venais d’apprendre lorsque…
- Vous ne l’aurez jamais en vie! Hurla quelqu’un me faisant sursauter.
- Crois-moi, nous finirons par l’avoir. Avec ou sans ton aide, ricana un autre homme.
Une seconde plus tard mon corps s’effondrait sous l’assaut de la douleur. À chaque instant j’avais l’impression que j’allais perdre connaissance, mais non, je restais lucide.
- Parle! Hurla l’homme de plus tôt en même temps que la douleur s’estompait.
- Jamais! Rétorqua le premier individu.
- Endoloris! Cria le tortionnaire et la douleur revenait.
Un éclat de rire résonna alors que je perdais connaissance à la suite d’un hurlement effroyable sortit de ma propre gorge.

- ALLISON! Hurla quelqu’un et je revins à moi dans un sursaut.
Et ce, pour découvrir que toute la famille s’était tournée vers moi avec une expression faciale horrifiée. Un peu comme s’il venait de voir le plus terrifiant des films d’épouvante de leur vie. À voir l’air essoufflé de Rose, j’en conclus que c’était elle qui avait hurlé. D’ailleurs cela fut confirmé lorsqu’elle m’adressa la parole l’instant suivant :
- Mais c’était quoi ça, Alli?
- De quoi? M’enquis-je. Je n’ai rien fait…
Par contre, devant leur air désapprobateur je me résignai à dire la vérité. Ou du moins une partie…
- D’après l’infirmière de l’école et McGonagall, enfin, le professeur McGonagall… Il semblerait que je suis atteinte de quelque chose que même les plus grands sorciers doutent de son existence. Car apparemment cela ne touche qu’une poignée de sorciers et que la majorité du temps ils ne sont pas assez encadrés, donc ils deviennent un peu fou…
- Et c’est? S’enquit Hugo, avec un vif intérêt.
- Le professeur McGonagall m’a déconseillé d’en parler avec qui que ce soit. Y compris ma mère, marmonnai-je.
- Je suis sûre que le professeur ferait une exception pour nous, assura Mrs Weasley.
- Très bien… Alors elles disent que j’aurais des visions. Du passé, du présent ou de l’avenir, elles n’en savent trop rien. D’ailleurs elles m’ont conseillé que lorsque le choix me serait offert de prendre les cours de divination, répondis-je (je remarquai un bizarre de regard échangé entre les parents de Rose). Et aussi, la directrice m’a aussi demandé de noter ces visions dans un cahier que je dois impérativement traîner partout avec moi, ajoutai-je en sortant ledit cahier de mon sac à dos.
- Combien de vision as-tu eu cet été? Me demanda Mr Weasley.
- Euh… je dirais entre dix et vingt… En règle générale j’essaie de les oublier aussi vite que possible après les avoir notées.
Regard inquiet échangé entre les deux parents. Leur comportement était vraiment étrange… du moins à mon avis.
- Au fait… Pourquoi sembliez-vous effrayés tout à l’heure quand je suis revenue à moi? M’enquis-je.
- Tu es devenue toute raide d’un coup. Puis tu t’es mise à gigoter et à marmonner dans une autre langue… enfin, je crois. Au début tu avais les yeux fermés, mais d’un coup tu les as ouvert et… et ils étaient toujours bleus… mais pas comme d’habitude. Ils étaient d’un bleu tellement pâle qu’on aurait dit de la glace. Ils illuminaient aussi… Là j’ai crié ton nom super fort et… ils sont redevenus normaux. Après tu étais réveillée, me narra Rose d’une traite.
Je ne pris pas la peine de commenter et durant le reste du trajet (lorsque Mr Weasley redémarra la voiture, car apparemment nous nous étions arrêtés à cause de moi) je restai silencieuse, me contentant de noter ma vision dans mon cahier (tout en le cachant à la vue de Rose et son frère qui s’efforçaient d’essayer de le lire).
Lorsqu’on arriva sur le Chemin de Traverse ont repéra rapidement Albus et sa famille. Mr et Mrs Weasley s’y dirigèrent rapidement et on les suivit au même rythme. C’est là que Mrs Weasley raconta à voix basse aux parents Potter ce qu’il m’était arrivée. Le regard inquiet et affirmatif qu’ils s’échangèrent ensuite ne m’échappa pas et je compris une chose : ils en savaient plus long que ce qu’ils avaient laissés paraître.

Enfin le 1er septembre! Ça faisait tellement longtemps que je l’attendais! Par contre cette année je me levai à une heure raisonnable, soit sept heures. Je m’efforçai alors à m’assurer que je n’avais rien oublié (Je détestais cette étape avant les grands départs) quand j’avais fait mes valises la veille. Une fois rassurée sur ce point je me dirigeai vers la cuisine où je pus pour une fois déjeuner avec ma mère, enfin… prendre mon petit-déjeuner.
Une fois arrivée à la gare de King’s Cross, je repérai rapidement les Weasley et les Potter. Tout en poussant mon charriot je me dépêchai de me rendre auprès d’eux en entraînant ma mère à ma suite. Dès que je m’arrêtai j’adressai un grand sourire à mes amis et à leur famille avant d’entreprendre les présentations :
- Maman, je te présente mes amis. Rose Weasley, Albus et James Potter. Quant à vous, eh bien, c’est ma mère, Marianne Lévesque.
- Je suis heureuse de vous rencontrer enfin! Dit ma mère avec un sourire. Allison n’a pas arrêté de me parler de vous trois, ainsi que d’un certain Scorpius, d’une Teena et d’une Malia.
Je foudroyai ma mère du regard en me tournant dos aux autres. Elle se contenta de sourire.
- Ravie de vous rencontrer, Mrs Lévesque, renchérit Rose.
- Appelez-moi simplement Marianne, leur proposa-t-elle avec un nouveau sourire.
En se tournant alors vers les parents de mes amis elle tendit la main droite en disant :
- Marianne Lévesque.
- Harry Potter, répondit d’abord le père de James et Al.
Ma mère tressaillit en serrant sa main et je vis distinctement les deux parents s’adresser un regard entendu. Puis les présentations continuèrent et lorsqu’ils se furent tous présenté j’attendis un court instant avant de dire :
- On y va?
- Oh, ouais! Approuva James.
Les parents se concertèrent et Mr Potter dit :
- Allez-y, je vais tenir compagnie à Mrs Lévesque.
Je plissai les yeux. Quelque chose ne tournait pas rond. Ce fut confirmé lorsque les autres parents hochèrent la tête, de façon un peu trop entendu. Mrs Potter et les autres commencèrent alors à se rendre à la barrière, mais moi je restai sur place en prétextant :
- Je dis au revoir à ma mère et j’arrive.
Ils acquiescèrent et me laissèrent là. En m’approchant de ma mère je la regardai droit dans les yeux et je dis :
- Qu’est-ce qu’il se passe, Maman?
- Mais rien, ma chérie. Pourquoi t’imagines-tu qu’il se passe quelque chose? Protesta ma mère avec nonchalance, sauf que je connaissais plus que bien son masque d’avocate.
- Maman!
Elle soupira, passa une main dans mes cheveux et m’embrassa le front. Elle me chuchota alors à l’oreille :
- J’ai simplement été surprise d’apprendre que le père de ton ami était le grand Harry Potter. Je te rappelle que c’est toi qui m’as raconté son histoire.
Je reculai d’un pas et croisai les bras devant ma poitrine. Je n’en croyais pas un mot pour une bonne raison :
- Je t’avais déjà dit que le père d’Al et James était Harry Potter. Tu aurais peut-être dû t’y attendre, répliquai-je.
- Allison, ma puce, peux-tu remettre cette discussion à plus tard. Et puis, c’est une chose de le savoir, c’en est une autre de le voir.
Bon, elle marquait un point. Sauf que ça n’expliquait pas le reste. Mais en même temps je me faisais peut-être des idées…
- Très bien, j’abandonne. On se revoit l’été prochain, m’man.
Sur ces mots je la serrai très fort dans mes bras. Cette fois je n’avais pas envie de pleurer, car je savais que ma famille de substitution m’attendait. Ou plutôt ma deuxième famille.
- Je t’aime, ma chérie, dit-elle alors que je tournais les talons pour me diriger vers la barrière où tous mes amis avaient déjà disparu.
Avant de la franchir je me tournai vers elle et Mr Potter pour mimer avec mes lèvres :
- Moi aussi.
Bien sûr, je ne m’adressais qu’à ma mère, s’entend.
Une fois de l’autre côté je retrouvai rapidement mes amis. Dès que je fus près d’eux, Albus me fit signe et je vis une petite fille rousse à ses côtés. Il me la présenta sans plus tarder :
- Alli, je te présente ma sœur Lily. Lily, c’est mon amie Allison.
- Amie ou meilleure amie? S’enquit la petite avec sérieux.
- Dans mon cas, c’est mon meilleur ami, dis-je avec un sourire. Je suis contente de te rencontrer, Lily.
Je remarquai qu’Hugo s’approchait, il me dit avec un sourire :
- Salut, Allison. D’autres visions?
- Des visions? S’enthousiasma Lily avec des yeux curieux et excités.
- Non, répondis-je. Et salut aussi Hugo.
On discuta encore quelques minutes, mais déjà c’était le temps d’aller dans le train, les adultes Weasley et Mrs Potter nous aidèrent à transporter nos affaires à l’intérieur. Je me retrouvai donc rapidement dans une cabine avec Rose, Albus et Scorpius. Ce dernier avait transféré ses affaires une fois le train partit. Apparemment ils n’en avaient toujours pas parlé à leurs parents respectifs. On passa tout le trajet en train à discuter de notre été et à s’empiffrer avec les friandises offertes.
Lorsque nous arrivâmes enfin à Poudlard je fus surprise de constater que nous ne prenions pas les barques. Rose m’expliqua rapidement tandis qu’on prenait place dans une calèche :
- On ne prend les barques que lors de notre premier arrivé à Poudlard et à notre départ de l’école pour la dernière fois, soit en septième année.
- Ah, d’accord. Et qu’est-ce qui tirent les calèches? M’enquis-je.
- D’après mon père, c’est des Sombrals. On ne peut les voir que si nous avons vu la mort de près… répondit Albus en jetant un coup d’œil nerveux vers l’avant.
- Ils sont invisibles sinon, c’est ça? Tu en parlais avec ton frère l’année passée à la gare… réfléchis-je tout haut.
- Euh… En parler avec mon frère? Tu veux plutôt dire qu’il se moquait de moi, non? Rétorqua mon ami.
- Ouais, bon, ça revient au même, marmonnai-je en haussant les épaules.
Le reste du trajet fut étrangement silencieux. Avais-je jeté un froid sans le savoir? Ou est-ce que, comme moi, ils admiraient le paysage? Les arbres étaient si hauts… Mes mains me démangeaient à l’idée d’y grimper, de voir jusqu’où je pouvais me rendre…
- N’y penses même pas, Alli! S’exclama Al tandis que nous descendions de la calèche et que je jetais un dernier regard plein d’envie vers les arbres.
- Oh, Al! Tu n’es pas marrant, là!
- Je suis d’accord avec mon cousin, renchérit Rose.
Je croisai les bras dans une attitude purement enfantine, mais bon, ce n’était que de la comédie, car l’instant suivant je les attrapais par le bras pour les faire se dépêcher à se rendre à la Grande Salle.
Avant qu’il n’ait le temps de s’éclipser j’attrapai Scorpius par la manche de sa robe de sorcier. Je lui lançai un grand sourire en disant :
- Si on ne se revoit pas ce soir… À demain, Scorp! Et il faudra planifier une sortie, si tu vois ce que je veux dire…
- Compte sur moi, Alli! Dit-il en répondant à mon sourire.
- Allison! Me gronda Rose en fronçant les sourcils.
- Tu sais que je déteste quand tu prends ce ton-là en disant mon nom complet! Rétorquai-je.
Elle haussa un sourcil, ayant l’air de dire « arrête de faire des stupidités », ce à quoi je répondis de vive voix :
- À ce que je sache ça ne nuit pas à mes performances scolaires.
Elle poussa un soupir découragé qui fut coupé à la moitié, car je les entraînais de nouveau, elle et Al, jusqu’à notre table. On s’y installa aux côtés de James et l’un de ces amis, Liam. Ce dernier avait des cheveux semi-longs de couleur châtain, des yeux bruns ténébreux et une peau légèrement bronzée. Il était assez mignon, dans son genre. Il ressemblait un peu à James au niveau caractère, mais pas aussi extrême, bien entendu. Personne ne pouvait battre James.
- Hey, Allison, comment tu as trouvé les calèches? S’enquit justement le fauteur de troubles en personne.
- Eh bien, elles ressemblaient à n’importe quelle calèche tirée par des chevaux ailés invisibles, dis-je en regardant mes ongles pour réprimer un sourire moqueur.¸
- T’as pas remarqué qu’il… Attends! Qu’est-ce que tu as dit? Commença le frère aîné d’Albus avant de s’interrompre de lui-même.
- Si tu croyais avoir un scoop ou me faire peur, c’est raté, James, dis-je avec un grand sourire ouvertement moqueur.
Je réussis à surprendre juste à temps le sourire amusé de Liam avant qu’il ne tourne légèrement la tête pour éviter d’être vu par son ami. C’était mieux comme ça, sinon ce dernier risquait de lui faire payer.
- Je trouverai bien quelque chose qui te fera peur. J’ai encore plusieurs années devant moi, affirma-t-il.
- Parce que tu crois que ça va te prendre tout ce temps? M’étonnai-je en retenant un fou rire.
Il vint pour rétorquer quelque chose, sauf que mon humeur c’était rembruni d’elle-même en repensant à un détail. Mes visions. Je marmonnai pour moi-même :
- De toute manière, si tu veux mon avis tu n’as pas besoin d’essayer, j’y arrive parfaitement bien tout seul.
Rose se retourna vivement vers moi, car jusqu’ici elle discutait tranquillement avec Al, sauf qu’avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit les premières années firent leur entré.
***********

Cela faisait un mois que nous étions de retour à Poudlard et je n’avais aucune difficulté à reprendre le rythme des cours. Mes devoirs étaient toujours fait très en avance, ce qui me permettait à Rose et moi de partir se promener dans Poudlard comme l’année passée. Ni Malia, ni Teena ne venaient, car elles préféraient les faire à la dernière minute ou presque. Albus, quant à lui, était presque aussi studieux que nous, sauf qu’il préférait faire autre chose de ces temps libres. J’étais perdue dans mes pensées lorsque Rose me tira de ma rêverie :
- Qu’as-tu prévu pour l’Halloween, cette année?
- Hein? Qui? Moi? Je n’ai rien de prévu…
- Arrête de me niaiser, Alli! Je sais parfaitement que tu as prévu quelque chose! S’offusqua mon amie. Et cette fois je veux savoir avant, pas après.
- Très bien! Je me disais qu’on aurait pu… Je ne sais pas… Soit retourner dans la forêt interdite ou encore aller près du saule cogneur.
- Pour quoi faire? Dit-elle en haussant un sourcil.
- Aucune idée. En fait, je n’y ai pas encore trop réfléchi.

Mon amie s’apprêtait à me dire quelque chose, lorsque je me fis happer par quelqu’un qui m’entraina dans un coin à l’abri des regards. Un passage secret! D’ailleurs il faisait très noir… Sauf que je savais parfaitement qui m’avait attrapé par le bras.
- Qu’est-ce que tu veux James?
- En fait, c’est moi qui te tient par le bras, rigola Liam et je rougis violemment.
Une chance qu’il faisait trop noir!
- Lumos! Chuchota James.
Eh merde…
- Qu’est-ce que vous voulez, marmonnai-je en feignant la colère.
Enfin, feindre était un grand mot, car j’étais quand même un peu en colère.
- Je voulais te demander si une activité illégale t’intéresserait. Le soir d’Halloween, entama James.
- Ça dépend quoi, avisai-je.
- On a prévu quelques petites choses. Notamment une avec les chats de Rusard. Devil et Scylla n’ont pas été très sympathiques l’année dernière.
- Je me demande pourquoi! Dis-je, sarcastique.
James leva les yeux au ciel et ce fut Liam qui continua :
- Avoue que tu meurs d’envie de faire des mauvais coups avec nous!
Je réfléchis deux petites secondes avant de leur faire connaître ma réponse :
- Ça va dépendre. Si je trouve quelque chose de plus intéressant à faire… Comme retourner pendant la nuit à la forêt interdite. Ça se peut que je laisse tomber votre plan.
- Tu veux y retourner? S’étonna James Potter.
- Peut-être que oui, peut-être que non, susurrai-je avec un grand sourire avant de m’éclipser par où j’étais entrée.
Une fois que j’eus retrouvé Rose, je lui communiquai la proposition de son cousin, sans parler des détails, je ne tenais pas à ce que l’on me traite de rapporteuse!
*************

Finalement il ne passa rien d’intéressant à Halloween. James et Liam se retrouvèrent étrangement à souffrir d’une maladie sans traitement autre que le temps. Ce qui voulait dire exactement trois jours au lit sans bouger. De ce fait, leur plan pour Halloween résulta en un échec. Enfin, presque, car à peine furent-ils remis que Devil et Scylla se retrouvèrent étrangement à changer de couleur selon leur humeur. Ce qui en fit rire plus d’un, en particulier lorsque je passais proche des deux chats. Pourquoi? Parce qu’ils finissaient par ressembler à des arcs-en-ciel avant de soudainement virer au bleu glace qui représentait la peur.
Ce sortilège dura exactement une semaine. Ce qui signifie une semaine avec un Rusard invivable, parce que oui d’habitude il l’était. Sauf qu’avec mes amis Rose, Al, Scorp nous nous n’en préoccupions pas trop. On avait décidé que l’année prochaine nous allions rejoindre notre équipe respective de Quidditch. James en faisait déjà partie. Comme il y avait justement trois septième année dans l’équipe de Gryffondor nous avions une chance! Quant à Scorp, il avait plus de chance d’être accepté, car étant le seul de notre groupe à être chez Serpentard. Donc, depuis le début de l’année nous nous entraînions au Quidditch. Comme j’avais recommencé à prendre mes potions, mes visions se faisaient moins envahissante. D’ailleurs, bizarrement je n’en avais moins fréquemment que pendant l’été…
**************

En route pour le terrain de Quidditch, environ deux semaines avant les vacances de Noël, Rose me révéla :
- Au fait, Alli… J’ai oublié de te dire quelque chose.
- Quoi? M’enquis-je en tenant fermement mon balai, histoire de ne pas perdre patience et de l’enfourcher.
- Mes parents t’invitent à passer les vacances de Noël à la maison! Ou autrement dit à venir chez les parents de mon père. Al et James seront là aussi, dit-elle avec un grand sourire. Je te l’avais dit que je m’y prendrais d’avance, cette fois.
- Tu n’es pas sérieuse! Lâchai-je avec des yeux ronds.
- Crois-moi, elle l’est, soupira son cousin.
- Ça va être formidable! Prédit-elle.
- Je croyais que c’était moi qui avais des visions? Fis-je remarquer avec un sourire moqueur.
- Oh, tais-toi! rouspéta-t-elle en levant les yeux au ciel.
Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. C’était toujours aussi drôle d’avoir les arguments contre elle. Durant l’été elle avait apparemment oublié cette capacité que je possédais.
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Le jour du départ pour les vacances arriva très vite. Nous y étions déjà alors que j’avais l’impression d’avoir seulement commencé les cours. Peut-être que les devoirs étaient trop simple. Bon, de mon point de vue, car mes amis ne seraient sans doute pas du même avis.
- ALLI! LÈVE-TOI! C’EST L’HEURE! M’hurla Rose aux oreilles en même temps qu’elle me secouait de tous les côtés.
Je maugréai de manière inintelligible, mais acceptai de me lever. Tout en l’écoutant, je ramassais mes choses qui se trouvaient légèrement éparpillées :
- Tu vas voir, ça va être fabuleux! Ma grand-mère est une super bonne cuisinière et mon grand-père adore tout ce qui moldu, alors attends-toi à te faire bombarder de question… On pourra même jouer au Quidditch et…
- Rose, ça va, j’ai compris, dis-je en souriant. Tu pourras m’en parler dans le train, tu sais.
Elle eut un sourire moqueur avant d’ajouter :
- Devine qui va venir pour les trois derniers jours de vacances.
Je n’aimais pas l’expression qu’elle avait sur le visage, car je pressentais que ça n’augurait rien de bon. Pour moi en tout cas, car elle je mettrais ma main à couper qu’elle allait être morte de rire.
- Qui? Marmonnai-je avec suspicion.
- Liam. Tu sais le meilleur ami de mon cousin James?
Que quelqu’un me dise pourquoi je lui avais dit que je trouvais le Liam en question mignon? Pitié, assommez-moi!
- Tu veux rire de moi, c’est ça? C’est une plaisanterie?
- Non, m’assura-t-elle avec un grand sourire. Mamie Weasley a accepté qu’on invite un ami si on voulait. Par contre, il n’y avait que Liam qui pouvait venir.
- Oh, voilà qui va être super…
Elle me sourit de toutes ses dents et je lui renvoyai une grimace, ainsi que l’une de mes chaussettes que je venais de trouver sous mon lit à baldaquin. J’eus un petit sourire en la voyant s’étaler en plein dans sa face. Une chance pour elle que je ne transpirais pas des pieds! Elle afficha tout de même une mimique de dégoût avant de me la rendre du bout des doigts. C’était à moi de sourire maintenant.
Nous étions en ce moment même à la maison de Rose, car nous nous rendions chez sa grand-mère que le lendemain. J’étais d’ailleurs en train de raconter l’épisode de la chaussette à Hugo au grand dam de mon amie qui me fusillait du regard. Nous étions tous confortablement installés dans la chambre de cette dernière.
- C’est là que pour la faire taire ta sœur je lui ai envoyé l’une de mes chaussettes sales que j’ai trouvé sous mon lit. Si tu avais vu sa tête à ce moment-là, ça valait le détour! Conclus-je en éclatant de rire à la fin, aussitôt imité du frère de Rose.
- Si seulement j’avais pu voir ça! Dit-il après avoir repris son souffle.
Je lui adressai un regard complice et m’apprêtais à retirer l’une des chaussettes que je portais en ce moment même, mais Rose me vit venir et je me retrouvai à recevoir un coup d’oreiller derrière la tête.
- Hey! M’offusquai-je.
- Bataille d’oreiller! Hurla son petit frère avec un grand sourire.
Sur ces mots il attrapa un oreiller qui traînait proche de lui et vint pour me frapper avec, sauf que je parai son coup avec mon propre oreiller.
Le quart d’heure qui suivit se révéla horriblement amusant, à en avoir des crampes aux ventres et terriblement fatiguant aussi. Lorsque Mrs Weasley nous signala que le diner était prêt (Ou souper, dépendamment du point de vue) on se trouvait tous étalé par terre, comme mort, les oreillers fripés se trouvant aux quatre coins de la chambre.
Le lendemain matin, j’appris que nous nous rendions chez ses grands-parents à l’aide de la cheminée. Ce qui me stupéfia.
- On va utiliser la cheminée? Mais on ne risque pas de finir carbonisé?
- À notre connaissance ce n’est encore jamais arrivé, me rassura Mr Weasley. Par contre, il y a eu des cas où on a retrouvé la moitié du corps de quelqu’un quelque part et l’autre ailleurs. Mais bon, c’est très rare…
- Ron! S’offusqua Mrs Weasley. Tu crois que c’est une chose à dire?
Il fronça les sourcils comme s’il ne comprenait pas du tout ce dont il était question. Ce qui eut le don d’amuser Hugo et Rose, du moins celle-ci à moitié.
- Tu vas voir, ce n’est pas compliqué, me dit mon amie. Tu prends de la poudre de cheminette, ensuite tu entres dans la cheminée et là tu énonces ta destination à haute voix avant de jeter la poudre sur toi, m’expliqua-t-elle.
- D’accord, dis-je, peu convaincue.
Mrs Weasley posa une main sur mon épaule et m’assura :
- Mon mari va y aller en premier. Ensuite Rose et Hugo. Tu pourras ainsi comprendre exactement comment ça fonctionne. J’irai seulement après toi.
Je hochai la tête en signe de remerciement et Mr Weasley prit une poignée de poudre de cheminette avant d’entrer dans le foyer. Là il énonça d’une voix claire :
- Direction le Terrier.
Puis il jeta la poudre sur lui et il disparut dans un chatoiement de flammes vertes. Ce fut alors le tour de Rose, d’Hugo et enfin c’était à moi. Je m’approchai craintivement de la cheminée et me prit une poignée de poudre de cheminette. Je la montrai à Mrs Weasley qui confirma que j’en avais assez pris. Là, elle me glissa :
- Maintenant entre dans la cheminée (Je m’exécutai). Oui c’est ça, comme ça. Là tu vas dire « direction le Terrier » et tu te jetteras la poudre sur toi. D’accord?
- J’ai compris, acquiesçai-je.
Elle hocha de la tête et me fit signe de me lancer. Je pris une grande inspiration et d’un ton clair je dis :
- Direction le Terrier.
Sur ces mots je me jetai la poudre de cheminette et dans la seconde je me sentis aspirer par la cheminée.
L’instant suivant je me trouvais dans une autre cheminée devant une horde de personnes aux cheveux roux, incluant mon amie, son frère et son père. Je m’empressai alors de sortir de là où je me trouvais en songeant que Mrs Weasley risquait d’arriver d’une seconde à l’autre. C’est à ce moment qu’une femme avec un peu de surpoids, un visage engageant et un magnifique sourire s’approcha de moi avant de me dire :
- Tu es Allison Lévesque, petite, c’est ça?
- Oui, répondis-je en rougissant lorsqu’elle m’embrassa les deux joues.
- Grand-m’man! Protesta Rose.
- Rosie, la prévint sa grand-mère.
Mon amie poussa un soupir et je dis avec un sourire :
- Ravie aussi de faire votre connaissance, Mrs Weasley!
Elle me tapota la joue, ce qui me rappela ma propre grand-mère. C’est précisément à l’instant où Hermione Weasley fit son apparition que je ressentis un étrange frisson le long de ma colonne vertébrale et que le décor changea brusquement autour de moi. Ce n’était plus que le noir. Un noir profond. Par contre il y avait une différence cette fois. Je n’étais pas attachée ce qui signifiait… quoi? Que je pouvais retirer le bandeau? Malheureusement je n’étais que spectatrice dans ce corps et rapidement j’eus de la difficulté à réfléchir. L’homme s’inquiétait du moment où il ne pourrait plus tenir. Et s’il fournissait les réponses que son tortionnaire avait besoin? Cela signifierait la mort pour son enfant… pour sa femme. Pour toute la famille. Il devait lutter, coûte que coûte. Il prit une grande inspiration, aucun son, aucune plainte ne sortirait de sa bouche.
C’est alors qu’il y eut des bruits de pas. L’homme se raidit, en l’attente de la douleur qui ne tarderait pas de se faire sentir. Pourtant une minute passa. Puis deux, sans qu’aucun changement n’ait lieu à l’exception de l’interruption des bruits de pas. Un soupir puis la voix de son tortionnaire emplit l’espace très certainement confiné de sa cellule :
- Tu m’en vois très désolé (Il ne semblait pas sincère pour un sous), mais tu ne me sers plus à rien. J’espère seulement réussir à faire craquer le reste de ta famille…
L’homme au sol retint un hoquet, ce à quoi l’autre eut un ricanement en disant :
- Quoi? Tu n’étais pas au courant? Depuis plus de deux ans déjà que je les cueille un par un. Pour l’instant je n’ai pas encore commencé à les interroger, mais…
Il voulait hurler, lui crier des bêtises, mais il était incapable de bouger. Ou de parler. Un nouveau soupir retentit et ensuite un autre petit rire lorsque :
- On va en finir rapidement, veux-tu? Ta famille m’attend.
Il savait ce qui l’attendait. La mort. Par le plus impardonnable des Sortilèges Impardonnables. Avada Kedavra, le sortilège auquel personne ne pouvait résister. Sauf une. Harry Potter. Et dire qu’il l’avait connu, côtoyé. Il prit une grande inspiration et repensa à la petite famille qui espérerait toujours son retour. Ce fut sa dernière pensée avant que l’ignoble personnage lance :
- Avada Kedavra!
Il ressentit un choc au niveau de sa poitrine et puis… plus rien.

Je me réveillai brusquement, mais à peine ouvris-je les yeux qu’ils roulèrent dans leur orbite et que je m’effondrai par terre.
Dernière modification par Mimie99 le mar. 17 janv., 2017 5:21 am, modifié 1 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je repris connaissance grâce au contact glaciale d’un seau d’eau… glacé justement. Je bondis sur mes pieds et me mis à frissonner. Encore une fois je vis que tout le monde me regardait avec horreur. Je marmonnai alors en claquant des dents :
- Qu’est-ce que j’ai fait, cette fois?
- Tu… Tu étais… grise comme si… comme si tu étais morte, souffla Rose d’un ton horrifié.
- Ouais, eh bien je suppose que d’un certain sens c’est le cas, soupirais-je.
Mrs Weasley, je parle ici de la grand-mère de mon amie, semblait tellement compatissante que je ne m’étonnai même pas lorsqu’elle me saisit par les épaules pour me serrer contre elle. Tout en m’entrainant avec elle jusqu’à la cuisine elle me dit :
- Pauvre enfant! Hermione et Ron m’ont tout expliqué… Si jeune… Viens, je vais te préparer un bon chocolat. Ça devrait te réchauffer.
- Merci, Mrs Weasley. Et désolée d’avoir causé… un incident.
- Ben, voyons donc! Je ne te tiendrais pas rigueur pour si peu, m’assura-t-elle avec un nouveau sourire.
Je me demandai pendant un instant si elle était comme ça avec tout le monde ou simplement avec les jeunes qui n’étaient pas de la famille… Car si j’en croyais les récits de Rose et Albus, le père de ce dernier avait eu droit à un comportement similaire de la part de Mrs Weasley.
Beaucoup plus tard j’étais étendue sur le lit que je partageais avec Rose et je discutais avec cette dernière à propos du déroulement de la soirée. Malheureusement pour moi, ou pour elle, elle avait réussi à me subtiliser mon Journal où je répertoriais mes visions. Bien entendu, étant ce qu’elle était, elle n’avait pas pu s’empêcher de toutes les lire, incluant la dernière en date. Soit celle où l’homme mourrait. Elle revint rapidement sur ce sujet, d’ailleurs.
- C’est vraiment terrible que tu sois forcée de vivre toutes ces choses, dit-elle en regardant le plafond. Tu ressens vraiment tout ce qu’il ressent? S’enquit-elle ensuite.
- Oui, murmurai-je dans un souffle.
- Comment tu fais pour… pour rester toi?
- Dès que j’ai écrit ma vision sur papier je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour oublier. Je sais que ce n’est pas bien, car il doit bien avoir une raison pour laquelle je vois toutes ces choses. J’ai le sentiment que d’une manière ou d’une autre je dois trouver l’enfant. Celui dont l’homme n’arrête pas de parler.
- Probablement qu’il y a une raison, en effet, affirma mon amie d’un ton triste.
- Mais le pire c’est que cet enfant. Il pourrait déjà être mort! Je ne sais même pas si je vois des visions du présent, du passé ou de l’avenir! C’est frustrant! Ruminai-je.
Rose garda un moment le silence avant de dire :
- Bon, qu’est-ce que tu veux faire demain?
- Aucune idée… Tu ne disais pas qu’on allait pouvoir jouer au Quidditch?
- Oui, mais il va falloir que je m’assure qu’on est suffisamment nombreux pour ça. Bon, en même temps avec le nombre de cousins et cousines que j’ai…
J’eus un sourire, car contrairement à ma famille celle de Rose était incroyablement peuplée. Voire surpeuplée. Sauf que je trouvais que c’était ce qui faisait leur charme et puis… lorsqu’ils traversaient des épreuves ils pouvaient compter les uns sur les autres. Moi je n’avais que ma petite personne. Bien sûr il y avait mes amis et j’étais très heureuse de les avoir. Là n’était pas la question. Je poussai un soupir audible et sur un ton moqueur mon amie me chuchota :
- Étais-tu en train de penser à Liam?
- Oh, Rose! Tais-toi! m’exclamai-je, furieuse et… rougissante.
- LES FILLES C’EST L’HEURE D’ÉTEINDRE! Hurla Mrs Weasley (La mère de Rose) depuis sa chambre.
Comment elle avait fait pour nous entendre? Je ne voulais même pas le savoir et encore moins ce qu’elle avait pu surprendre.
Le matin de Noël arriva très rapidement et ce fut avec plusieurs grognements suite à mon réveil brutal que je consentis à me lever. En effet, Lily et Hugo s’étaient donnés la mission de réveiller tout le monde en frappant sur des casseroles. Et en criant que c’était le matin de Noël. Comment briser l’ambiance… Pourtant dès que je fus décemment habillée je descendis les marches à la volée suivit de près par Rose, Albus et James. En voyant la montagne de cadeaux qu’il y avait sous le sapin ma mâchoire manqua se décrocher, mais je me rappelai subitement du nombre de personnes qu’il y avait au Terrier, cela ne me surprit plus vraiment. Pour rendre les choses plus excitantes Mr et Mrs Weasley avec Mr Potter avaient travaillé sur un sortilège qui permettrait d’imiter une certaine coupe de feu… Enfin, quelque chose comme ça. Un nom sortirait au hasard et la personne pigée devrait déballer un de ces cadeaux. Ensuite une autre, et une autre. Jusqu’à ce que tout le monde ait passé. Après ce serait un autre tirage, etc. Nous nous installâmes tous en cercle, ou du moins on essaya.
Les uns et les autres passèrent, mais ce ne fut jamais mon nom. J’en vins presque à me demander s’ils ne m’avaient pas oublié, ce qui était tout à fait possible vu les circonstances, mais finalement Mr Potter annonça :
- Allison, c’est ton tour.
Je me rappelai subitement qu’il y avait très peu de chance que mes cadeaux s’y trouvent alors ce fut en rougissant que j’énonçai ce fait à voix haute :
- Euh… Je ne crois pas que j’ai des cadeaux, Mr Potter. Ils doivent tous être chez moi…
- Et nous, tu nous oublies? S’indigna Rose en me foudroyant du regard, tout comme Albus remarquai-je ensuite.
Je haussai des épaules dans leur direction et en choisit un au hasard. J’eus la surprise de constater qu’il ne provenait ni de Rose ni d’Albus. C’était un cadeau de leur grand-mère en fait. Pourquoi? J’aimerais bien le savoir. Je le déballai avec un petit sourire timide et découvrit un magnifique pull en laine noire avec un A d’un bleu qui rappelait mes yeux. Il était magnifique et comme j’avais pu le constater tout le monde de la famille en possédait un. Je ne m’imaginais même pas le temps qu’elle avait dû mettre pour tous les faires.
- Merci beaucoup, Mrs Weasley. C’est beaucoup trop… déjà que vous m’héberger, la remerciai-je.
Elle me serra dans ses bras et me dit avec un sourire :
- Rosie et Al m’ont tellement parlé de toi cet été que c’est pratiquement comme si tu faisais partie de la famille.
Les deux cousins rougirent jusqu’aux oreilles ce qui me fit rire. La matinée continua et c’est ainsi que je reçus un livre sur les créatures fantastiques de la part de Rose et un sur le Quidditch pour ce qui était d’Albus. Bon, sans oublier les multiples friandises qui allaient avec, bien entendu. Comme l’année dernière je reçus une lettre en provenance de ma mère. Je la lus dans un coin à part, pour éviter d’être dérangée.
« Ma petite chérie,
Tu ne peux pas savoir comment tu me manque pendant le temps des fêtes. Je n’ai pas l’habitude que tu ne sois pas avec moi quand je suis chez tes grands-parents. Eux aussi aimeraient que tu sois là, avec nous. D’ailleurs ils ont été très curieux de voir comment fonctionnait la poste des sorciers. (Je la voyais mentalement m’adresser un clin d’œil) N’oublie pas que nous sommes tous fiers de toi, ma puce. Et j’espère que tu t’amuses comme une folle chez les grands-parents de tes amis. Que cette nouvelle année soit pour toi remplie de bonnes choses et de grandes réussites.
On t’aime fort
Maman, Grand-Maman et Grand-Papa
»
C’est vrai que moi aussi j’aurais bien aimé être avec eux. Loin de trouver que c’était ennuyeux ici, mais la fête de Noël et le jour de l’An, on était censé se retrouver en famille. Et dans un certain sens je n’étais pas à ma place au milieu d’eux.
Étrangement ce fut Albus qui remarqua en premier que je me tenais à l’écart. Il s’approcha et se laissa tomber à côté de moi. Il me demanda en haussant un sourcil :
- Tu t’ennuies?
- Ben, non, voyons! Protestai-je. Ta famille est super! Je ne sais pas comment vous faites pour être encore capable de rire, moi je n’ai plus de ventre!
- Je ne parlais pas de ce sens-là, me contredit-il.
Depuis quand il était capable de me déchiffrer comme ça? Ah, oui, depuis toujours. J’avais oublié que même avant de vraiment me connaître il réussissait à m’empêcher de faire quelques petites erreurs. Du genre frapper son frère.
- Alors dans ce cas-là, oui je m’ennuie.
- Qu’est-ce qu’elle racontait de bon ta mère?
- Pas grand-chose, en fait. Mais c’est bon de savoir que tout se passe bien.
Il me jeta un regard dubitatif, sauf que je n’avais pas envie d’en discuter. Donc lorsque je vis les autres s’en aller dehors pour un jeu, je m’empressai de lui demander :
- Allez, tu viens? Les autres vont jouer dehors…
- Ouais, dit-il en secouant légèrement la tête, découragé.
Je n’avais pas encore fait trois pas dehors que je me pris une balle de neige par la tête. Apparemment c’était une bataille sans équipe adverse, car tout le monde lançait des boules de neige sur tout le monde. J’y pris rapidement plaisir et j’oubliai pour un moment le trou béant que créait l’absence de ma famille.
Les jours passaient et chaque matin amenait son lot de fou rire. Je me plaisais vraiment parmi eux et j’aurais aimé que ma famille soit parmi nous, comme ça tout aurait été parfait. Bon, en exceptant le fait que mes grands-parents ne parlaient pas autant anglais que ma mère et moi…
Bien entendu, le jour J arriva et alors que je tentais de faire mes devoirs, en compagnie de Rose et Albus, la première me chuchota :
- C’est aujourd’hui, Alli!
- Tais-toi, Rose.
- Qu’est-ce qui est aujourd’hui? S’enquit son cousin en relevant la tête de son parchemin, sa tignasse lui cachant les yeux.
- Liam arrive à la maison aujourd’hui, répondit mon amie.
- Oui, et puis quoi? Rétorqua Al avant d’ouvrir des yeux ronds. Ah, je ne savais pas que tu le trouvais de ton goût, s’étonna-t-il en regardant sa cousine.
Il ne lui venait pas à l’idée que ça puisse être moi? Probablement pas, car de nous deux, celle qui s’intéressait le plus… Ah, et puis non. Des quatre filles de notre dortoir, moi compris, c’était Teena qu’il s’intéressait le plus aux gars. Elle devait déjà avoir eu deux petits amis depuis le début de l’année. Si ce n’était pas plus… je ne prenais pas la peine de calculer.
- Al! S’offusqua Rose. Je ne parlais pas de moi.
- Alors… commença-t-il avant de se tourner brusquement vers moi. Toi?
Je me sentis rougir jusqu’aux oreilles et ce fut bien évidemment à ce moment-là que l’on cogna à la porte. James dégringola les marches et sortit à toute vitesse. Apparemment ce n’était pas tout de suite que je verrais son meilleur ami. J’en aurais été déçue, du moins légèrement, si ça n’avait pas été le fait que je ne voulais pas qu’il me voit rouge comme une tomate.
- Alors, Alli, c’est toi? me relança Albus avec un regard étonné.
- Peut-être que oui, peut-être que non. Qu’est-ce que ça peut faire? Sérieusement, je ne suis que l’amie du petit frère de son meilleur ami. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, répondis-je en me reconcentrant sur mon devoir.
J’espérais secrètement qu’il s’en tiendrait là. Malheureusement ce fut Rose qui reprit le fil de la conversation :
- Alli, tu n’es pas seulement notre amie. Tu es notre meilleure amie. Et d’ailleurs James est ton ami aussi, non?
- Ouais, mais ça n’a aucun rapport avec Liam, dis-je en levant les yeux au ciel. Et puis, j’aimerais finir mon devoir, si ça ne te dérange pas, ajoutai-je au moment où elle venait pour rétorquer quelque chose.
Une heure plus tard les deux meilleurs amis revinrent avec un sourire moqueur et les joues complètement rougies par le froid. Je dus m’admettre, dans un petit recoin de mon cerveau, qu’il était encore plus beau comme ça. Ils s’approchèrent alors de la table où nous étions installés et Liam se pencha au-dessus de mon travail. Il tourna ensuite son visage vers moi et en souriant il dit :
- Encore en train de travailler, Allison? Je croyais qu’on commençait à avoir une bonne influence sur toi.
Je m’apprêtais à répondre lorsque ma main se crispa sur ma plume, tâchant tout mon devoir. Un long frisson me traversa des pieds à la tête et… De retour dans les ténèbres. Ces foutus visions ne se termineraient donc jamais? Je commençais à en avoir marre, là! Toujours dans les moments les moins opportuns! Je me rendis alors compte de quelque chose. Le corps dans lequel je me trouvais était celui d’une femme. Sa conscience s’imposa alors sur la mienne. Ils ne l’auront pas. Aucun membre de sa famille n’avait flanché et elle ne comptait pas le faire non plus. Plutôt mourir. Comme les autres. Elle se démena, comme si elle croyait pouvoir se défaire des liens magiques qui lui enserraient les mains et les chevilles. Autant dire que c’était une cause perdue d’avance.
- On dit qu’une mère peut être prête à tout pour son enfant. Je suppose que nous pourrons le voir bientôt.
La femme ouvrit la bouche pour parler et…

Je revins en moi en papillonnant des paupières. Je me levai de ma chaise d’un bond, mais apparemment c’était trop d’effort, car je manquai retomber par terre. Cette chute me fut évitée par des mains salvatrices. En me tournant pour remercier la personne à laquelle appartenaient les mains je rougis en remarquant que c’était Liam.
- Allison, ça va? S’enquit-il et je remarquai qu’il semblait inquiet.
- Ouais, absolument! Affirmai-je avec un faux sourire. Rose, tu veux bien monter avec moi en haut… J’ai besoin de… d’autres parchemins. Mon devoir est fichu.
Liam n’était pas encore au courant des visions et je préférais que ça reste comme ça. La présence de Rose pour aller chercher des parchemins paraîtrait peut-être bizarre, sauf pour James et Albus qui connaissaient la raison de mon départ, mais je m’en moquais. Je venais de comprendre quelque chose. Quelque chose d’énorme et j’avais besoin d’en parler.
Une fois dans notre chambre je saisis à toute vitesse mon cahier et dans le haut, avec la date j’écrivis, à côté du « Type de vision : », « Avenir ». Une fois que ma vision fut notée je me dépêchai de dire à mon amie :
- Rose! Je viens d’avoir une vision différente des autres. Je sais faire la différence maintenant entre le passé, le futur et le présent! Celle que je viens juste d’avoir. Je serais prête à mettre ma main à couper qu’il s’agissait d’un évènement futur!
- Tu en es sûre? S’exclama-t-elle en ouvrant de grands yeux bruns.
- Absolument! Il y avait quelques indices qui me permettent de croire que c’est le cas. Mon instinct aussi.
- D’accord. On en rediscutera ce soir… Là il faut…
- Je sais, on doit redescendre, la coupai-je.
- N’oublie pas les parchemins. Mais au fait, tu es au courant que tu avais déjà d’autres parchemins en bas?
- J’avais oublié et j’ai un peu paniqué sur le coup… En tout cas, de toute manière je vais avoir besoin d’un petit quelque chose.
J’attrapai d’une main habile une enveloppe et fit signe à Ember de venir se percher sur mon épaule. Une fois en bas j’écrivis une courte lettre que je destinais au professeur McGonagall. Elle m’avait expressément demandé de lui envoyer une lettre si jamais je devais faire une vision que j’étais capable de situer dans le temps.
***************

Le retour des vacances fut plutôt rude. En particulier à cause du fait que la directrice de l’école m’ordonna de me rendre à son bureau dès la fin de mon premier jour d’école en cette nouvelle année. J’étais un peu inquiète, car je ne l’avais pas vu aussi souvent que l’année passée après le congé de Noël. En arrivant devant l’entrée du bureau de la directrice je pris soin de regarder de nouveau le mot de passe qu’elle m’avait écrit sur sa lettre. C’était un choix plutôt bizarre que ce « pomme grenade », mais je suppose qu’elle avait ses raisons. Ou plus certainement personne n’irait s’imaginer que le mot de passe pouvait être ça, alors c’était d’autant meilleur. Un peu comme le premier mot de passe que nous avions eu pour entrer dans notre salle commune. Marmoset. J’eus sans doute une mimique bizarre lorsque je prononçai le mot de passe :
- Pomme grenade.
Contre toute attente le passage me fut ouvert et je pus rapidement rejoindre le bureau du professeur McGonagall. Cette dernière se trouvait assise derrière son bureau, le dos bien droit en une attitude plutôt sévère. Attitude qui disparut aussitôt qu’elle m’aperçut.
- Bonsoir, Miss Lévesque. Comment allez-vous?
- Bien, professeur. Et vous?
- On ne peut mieux, assura-t-elle avec un sourire rassurant, sans doute avait-elle remarqué mon inquiétude.
Elle marqua une certaine pause durant laquelle je regardai tout autour en évitant soigneusement de croiser son regard. Je finis pourtant par craquer et m’enquérir :
- Vous vouliez me voir, professeur? Pour quelle raison?
- Vous le savez très bien, Miss Lévesque, alors ne jouez pas les innocentes.
Je courbai l’échine et marmonnai :
- C’est au sujet de ma vision du futur?
- Oui. J’aimerais que vous me la décriviez.
Je fis comme je pus pour la relater dans les plus amples détails possibles.
- Avez-vous de quelconques informations utiles à propos de cette personne? Se trouvait-elle au même endroit que l’homme d’avant ou était-ce ailleurs? Me bombarda-t-elle dès que j’eus prononcée le dernier mot.
Je réfléchis un instant avant de répondre :
- C’était une femme. Aucun doute là-dessus. Elle a au moins un enfant, car l’autre a dit qu’elle était une mère. Je dirais que c’était à peu près le même endroit, car les sensations se ressemblaient. Celui qui a parlé, le tortionnaire, il semblait un peu plus vieux. Et en colère. Voire exaspéré. Je…
Je tentai de forcer ma mémoire et trifouiller les moindres détails de ma vision, mais je dus me rendre à l’évidence, je n’avais rien de plus à en tirer. Je conclus donc en soupirant :
- La dernière chose que je pourrais déduire c’est qu’elle est en lien avec l’individu qui est mort dans mon autre vision. Sinon… je ne vois rien d’autre. Je ne sais pas quand ça va se passer, ni à qui. Ni même où!
La fin avait raisonné avec fureur. La directrice eut un sourire compatissant avant de me dire :
- C’est déjà un grand pas que vous avez fait là, Miss Lévesque. Vous avez réussi à voir une partie du futur. Je suis certaine qu’en vieillissant vous arriverez à contrôler votre pouvoir.
J’acquiesçai, même si au fond de moi j’avais plutôt envie de ne plus avoir ce « don ». C’était un trop lourd fardeau à porter pour moi. Beaucoup trop. Souffrir et mourir avec des gens que je ne connaissais pas. Et surtout être dans l’incapacité de les aider… c’était frustrant et plutôt désolant. Une question me traversa alors l’esprit et je m’empressai de la poser avant de perdre courage :
- Vous ne croyiez pas en la Divination avant, n’est-ce pas, professeur? Qu’est-ce qui vous a fait changer d’opinion?
- Vous, Miss Lévesque. C’est vous qui m’avez fait voir au-delà de ce que je pensais savoir. Vous m’avez ouvert les yeux.
- J’aurais pu mentir pour avoir de l’attention, fis-je remarquer.
- Vous n’êtes pas comme ça, Miss. Et en plus, il faudrait vraiment le vouloir pour raconter des choses aussi horribles. Sans compter que vous avez manqué vous tuer à deux reprises. Avec le balai et en vous rendant chez Hagrid.
Je hochai la tête, convaincue.
- Bien, je ne vous retiens pas plus longtemps, Miss Lévesque. Vous devez avoir plusieurs travaux à exécuter. Je vous souhaite une bonne nuit, me dit-elle avec un sourire.
- Vous aussi, professeur, répondis-je en souriant aussi.
Sur ces mots je fis demi-tour et retournai à mon dortoir. Dans ma chambre mes trois amies m’attendaient, impatientes de savoir ce que j’avais à leur raconter. J’avais l’intention d’en parler à Albus et Scorpius le lendemain matin. Ce n’était pas nécessaire de courir partout, car de toute manière comme l’avait dit McGonagall, j’avais des devoirs à faire.
****************

Le reste de l’année s’avéra plutôt calme. Dès que les choix de cours pour l’année d’après me furent offerts je m’empressai de choisir Divination. Albus et Malia me suivirent dans cette voie, tandis que Rose, Scorpius et Teena préférèrent aller dans un autre cours. Je profitai du moment où nous étions tous assis à l’extérieur pour leur proposer un petit quelque chose qui m’était venue à l’esprit. Je souhaitais tous les inviter un mois durant l’été chez mes grands-parents. Je pris la peine de préciser qu’il fallait que je demande à ces derniers, tout comme à ma mère avant, mais que je voulais d’abord savoir si ça leur tentait. Ils se révélèrent tous très enthousiastes et me promirent que dès que j’aurais la confirmation de ma mère et de mes grands-parents que je devais leur écrire pour qu’ils puissent demander à leurs parents. La fin de cette journée-là se conclut dans le sourire.

Il y eut un éclat de rire général à la fin de l’année lorsque Rusard fit irruption sur la gare. Disons simplement que les cheveux qui lui restait était complètement dans les airs et teinté en bleu électrique. Quant à ses chats… ils étaient seulement pourvus d’un bec et d’une queue de canard. Cette fois James et Liam avait fait fort. Enfin… peut-être devrais-je dire que nous avions fait forts. Mais le jeu en valait absolument la chandelle. Juste à voir la tête que faisait Rusard, ça valait le détour. Même la directrice eut du mal à garder son sérieux lorsqu’elle le vit. Bien entendu, elle fut obligée de respecter les règlements, ce qui signifie que James et son meilleur ami se firent donnés une semaine de retenue à la rentrée de l’année prochaine. Quant à moi… Qui irait s’imaginer que j’avais trafiqué dans quelque chose du genre?

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Dernière modification par Mimie99 le mar. 20 sept., 2016 9:09 pm, modifié 1 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Très bon chapitre :D :D :D
Je commente plus tard promis j'ai pas le temps maintenant :lol: :lol:
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut, merci de m'avoir prévenue !
Tes fanfics sont toujours aussi bien. J'ADORE !!!!!!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut! Ça fait un méchant bout que je ne suis pas venue publier un chapitre et j'en suis profondément désolée pour ce retard. :? Le pire c'est que le chapitre 5 est assez avancé, mais j'avais quelques difficultés à me concentrer sur l'écriture du chapitre 4. Je dois avouer qu'avec tous les devoirs que j'avais à faire et l'écriture de mes livres à moi plus mon autre fanfiction... Je ne savais plus où donner de la tête. :oops: Je suis navrée de devoir annoncer que les chapitres prendront peut-être plus de temps avant de se voir mettre en ligne, car je vais essayer de publier les chapitres de mes deux fanfictions en même temps. Puisque toutes les deux en sont rendues à leur chapitre 5. :D Voilà, c'était seulement pour prévenir. En même temps, je ne suis pas certaine que ça tienne... :lol: Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira et n'hésitez pas à laisser des commentaires. Bonne lecture à tous!


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Chapitre 4



Je ne comprenais pas pourquoi il me faisait ça. Je ne lui avais rien fait et ce n’est pas comme si j’avais oublié de lui écrire! Décidément je n’y comprendrais jamais rien. Que me reprochait-il?

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J’étais tellement contente qu’ils aient tous acceptés! Autant ma mère que mes grands-parents et mes amis. Enfin tous sauf Malia et Teena (cette dernière trop occupé avec son petit-ami, pour combien de temps? Voilà, une bonne question…). Toujours est-il que je me trouvais en ce moment même accompagné par mes trois meilleurs amis dans un avion dans la section première classe. Ma mère avait décidé de leur billet, pour l’aller et le retour.
- Tout un mois de vacances tous ensembles! Vous imaginez?
Bien entendu on avait soustrait une partie de la vérité. Comme par exemple les parents de Rose et ceux d’Albus ignoraient que Scorpius serait là, tout comme les parents de ce dernier ignoraient la présence des deux autres. Je ne comprenais toujours pas pourquoi ils avaient si peur de leur avouer. Ils finiraient bien par le découvrir un jour ou l’autre…
- Ça va être super! Acquiesça Rose avec un sourire.
Le reste du trajet en avion se passa relativement bien et nous permis de découvrir quelque chose à propos de Scorp. Il n’aimait pas du tout l’avion, ou en tout l’altitude.
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Pour l’occasion de notre visite ma grand-mère avait préparé une panoplie de desserts. Des petits gâteaux au chocolat, des galettes au gruau, de la tarte au sucre… Disons en quelques mots que son but était de nous faire prendre du poids! Mais, non! Je plaisante! Je ne pris pas deux secondes avant de me jeter sur les victuailles qui me mettaient l’eau à la bouche.
- Vous pouvez en prendre aussi! Assura ma grand-mère avec un sourire à l’intention de mes amis.
Les deux garçons se jetèrent comme des affamés sur les petits gâteaux au chocolat, tandis que Rose prenait une galette plus calmement. Pourtant avant d’en prendre une bouchée elle dit :
- Merci, Mrs Lévesque. Ravie de vous rencontrer.
Heureusement que mes grands-parents avaient appris l’anglais… Mon amie continua :
- Vous êtes la mère du père d’Allison?
Ma grand-mère sursauta violemment, ainsi que mon grand-père. D’ailleurs, moi aussi, c’est pourquoi je rougis en disant :
- Euh… Rose? Je croyais t’avoir dit qu’ils étaient les parents de ma mère…
- C’est quoi leur nom de famille, alors?
- Lévesque, répondis-je.
- Mais… ce n’est pas celui de ton père?
- Non.
- Tu ne nous l’as jamais dit! S’offusqua Albus.
- Et à quoi est-ce que ça aurait pu servir? Hein? M’exclamai-je sur la défensive.
Aucune réponse. Apparemment je les avais bouchés. Quant à ma grand-mère elle me désapprouvait visiblement si je me fiais au regard qu’elle me portait…
- Mais si Lévesque est le nom de famille de ta mère… Quel est celui de ton père? S’enquit Scorpius.
Je jetai un coup d’œil en coin à mes grands-parents et je marmonnai :
- Je n’en ai aucune idée. Ma mère n’a jamais voulu me le dire, j’ai…
Je fus incapable de poursuivre. Un long frisson me traversa de part en part. De par l’année passée je savais ce que cela signifiait. Vision.
- Rose… Allons ailleurs… MAINTENANT!
Elle ouvrit des yeux ronds, mais s’empressa de me suivre dans le couloir où je m’étais enfoncée pour me saisir par le bras.
- Montez-moi en haut des escaliers. Deuxième porte à droite. C’est ma chambre, dis-je à Rose et aux garçons, ces derniers nous ayant rejoint.
L’énergie que je déployais pour ne pas me laisser envahir par la vision me rendait nauséeuse et en sueur. D’un coup, alors que j’enjambais la première marche ce fut le noir.
C’était différent des autres fois. Je n’étais pas partie intégrante des évènements, mais j’étais une simple observatrice. Et la scène que j’avais sous les yeux… j’aurais préféré ne jamais y assister. Il y avait de nouveau l’homme que j’avais déjà aperçu. Cet être ignoble. Il se tenait au-dessus d’un vieil homme et d’une vieille femme aux yeux bandés. Il grogna d’un ton froid :
- Allez-vous enfin me répondre? Ou est-ce que je continue à martyriser votre femme, Mr Williams?
- Non, dit l’intéressé d’un ton rauque et douloureux.
- Très bien… alors je vais accorder mon attention à votre très chère épouse, susurra l’autre homme. Endoloris!
Je tressaillis au souvenir de toute la douleur que l’on ressentait à ce sort. Mais je compris rapidement que les cris de la femme étaient bien, bien pires. Elle hurla à s’en casser la voix, pendant que l’autre riait à gorge déployée tandis que le Mr Williams tremblait comme une feuille.
- Ne dis rien, mon chéri, souffla dans un soupir Mrs Williams.
- Peut-être est-ce le temps de changer les rôles… ricana leur tortionnaire. Endoloris!
Cette fois ce fut l’homme qui émit des cris étranglés. À côté de lui sa femme tremblait de tous ses membres.
- Vous n’avez rien à me dire, Mrs Williams?
- Non, je ne crois pas, dit-elle d’un ton étonnamment ferme.
Il continua à torturer le mari un moment avant de lâcher d’un ton las :
- Toujours rien à dire?
- Rien, persista-t-elle.
Il poussa un soupir et dit d’un ton faussement triste :
- Très bien dans ce cas…
Il prit une grande inspiration et avec un sourire mauvais cria :
- Avada Kedavra!
- Non! Hurla la femme, mais déjà le corps de son mari s’affaissait, flasque, à ses côtés.
Le meurtrier eut un rire diabolique avant de faire subir le même sort à sa captive. Il marmonna :
- Je suppose qu’il ne reste plus qu’à passer aux autres.
C’est là que je vis un tableau, avec des photos placardées dessus. Des noms marqués au feutre noir juste au-dessus de chacune d’entre elle. Charles Williams, Elliot Williams, Carol Williams… Je m’apprêtais à regarder les autres, sauf que la vision s’estompa avec une dernière image. Des X rouges se traçaient sur les deux dernières photos. La première en ayant déjà un.

Je papillotai des paupières et Rose s’enquit presque aussitôt :
- Allison? Ça va? Tu veux nous raconter ta vision…?
Je secouai la tête. Je ne… Contre ma volonté ma bouche s’ouvrit pour former des mots et c’est ainsi que je me retrouvai à tout leur raconter. Tout sur tout. Je conclus à la fin en disant :
- Je dois savoir qui ils sont. Et pourquoi ils sont morts. Dès qu’on sera de retour à Poudlard, je vais devoir faire des recherches.
- L’été s’annonce passionnant! Lâcha Scorp en souriant moqueusement et en se passant une main dans ses cheveux blonds pâles.
*********************

Le retour à Poudlard! Enfin! Les deux dernières semaines des vacances m’avaient paru bien longues à cause de l’absence de mes amis. Nous avions eu bien du plaisir… et beaucoup de mésaventures. Entre autre lorsque j’avais lâché en blague qu’il y avait des sangsues dans le lac et qu’Al s’était empressé de pousser sa cousine dans l’eau. Elle avait poussé un cri (De surprise ou de peur, je me posais encore la question), toujours est-il qu’elle avait entraîné son cousin dans sa chute. Par la suite j’avais chargé Scorpius et au final nous avions tous été trempé jusqu’aux os. Je me forçai à revenir dans le présent et me tournai vers Al, assis à ma droite à la table des Gryffondor, tandis que Rose était à ma gauche.
- Alors, c’est le tour de Lily? Demandai-je à mon ami.
- Oui et elle a été épouvantable ces deux dernières semaines, répondit-il avec une grimace.
- Et Hugo? Dis-je en me tournant vers Rose.
- Même chose, mais en moins intense que Lily, avoua mon amie.
J’essayai de me mettre à leur place. Comment réagirais-je si j’avais un frère ou une sœur plus jeune qui entrait à Poudlard? La réponse était évidente : je serais nerveuse.
Voilà enfin l’arrivé des premières années! Je me sentais presque plus fébrile que mes deux amis qui attendaient leur frère ou sœur. Je me mis rapidement à chercher Lily et Hugo. Cela ne me prit que quelques secondes à repérer les deux tignasses rousses dans le lot. À ce que je pouvais en juger d’ici ils étaient nerveux. Rien de plus normal, pensais-je en entendant ce qui se disait autour comme lors de ma propre entrée à Poudlard avec Al. Au moins ils étaient là pour se soutenir mutuellement et… je m’agrippai brusquement à la table. Le même frisson. Le même foutu frisson. Je marmonnai entre mes dents, comme si cela pouvait changer quelque chose :
- Pas ici. Pas maintenant.
- Ça va, Alli? S’enquit Rose.
- Non, grinçai-je. Un mauvais sens du timing.
- Quoi? Maintenant? S’étonna Al qui avait apparemment suivi la conversation.
- Oui, soufflai-je en sentant déjà mon esprit s’en aller loin, très loin.
C’est là que je sentis une main s’emparer fermement de la mienne, puis la voix d’Albus à mon oreille :
- Reste avec nous, Alli. S’il-te-plaît.
Ce fut comme un courant d’air frais qui traversa mon corps, détendant les muscles tendus. Je poussai un soupir de soulagement et murmurai :
- Je crois que c’est passé.
- Parfait, affirma Al en retirant sa main de la mienne après avoir donné une dernière pression rassurante.
Je ne savais pas comment et encore moins pourquoi, du moins pas encore, mais Albus Severus Potter avait réussi à m’empêcher d’avoir une vision. Je pus donc me reconcentrer sur les élèves de première année. Le Choixpeau avait terminé ses interminables vers, alors le professeur Londubat commença à nommer les élèves les uns après les autres. Ce fut bientôt les P et j’eus un grand sourire lorsque j’entendis :
- Potter, Lily Luna.
James et Albus semblaient tendus comme des ressorts alors que leur petite sœur s’avançait dignement jusqu’au tabouret. Elle déposa le Choixpeau sur sa tête et après quelques secondes :
- GRYFFONDOR!
Je me levai en même temps que tous les autres de ma Maison pour accueillir la sœur de mes deux amis. Contre toute attente Lily ne décida pas de s’asseoir à côté d’aucun de ses deux frères. Elle préféra s’installer entre sa cousine et moi. Je lui demandai avec un sourire :
- Contente d’être chez les Gryffondor?
- Oh, ça oui! Mes deux frères, les cousins/cousines et toi! C’est juste parfait! Me dit-elle avec un sourire rayonnant qui fit pétiller ses yeux bruns.
Je m’empourprai sous l’annonce et encore plus lorsqu’Al me taquina en disant :
- Eh bien, on dirait que ma sœur t’aime bien.
- Je pensais qu’il n’y avait que les fous pour m’apprécier, dis-je avec la ferme intention de l’offusquer.
Ce qui fonctionna, bien évidemment.
- Comment ça, les fous? Tu me traite de fous? S’offusqua-t-il en fronçant les sourcils.
- Ouais, affirmai-je avec un grand sourire moqueur.
Il me bouscula en marmonnant :
- Tu es pire que mon frère, parfois.
- C’est bon à savoir, p’tit frère! Affirma l’intéressé. Va falloir que je change de technique…
Albus se cacha la tête entre les mains en soupirant :
- Vous allez me rendre dingue, si vous continuez comme ça.
Ce à quoi James et moi répondîmes à tour de rôle :
- Tu ne l’es pas déjà?
- Ben, voyons! C’est parce qu’on t’aime, Al!
Je compris qu’il avait mal interprété mes propos lorsque je le vis devenir rouge pivoine. Ce qui empira avec la remarque de son frère aîné :
- Eh, Allison! Je ne savais pas que tu en pinçais pour mon p’tit frère!
Cette fois je rougis à mon tour, mais je réussis à suffisamment garder la tête froide pour rétorquer :
- Ce n’est pas ce que tu penses. J’aime mes amis. Ils comptent beaucoup pour moi. Et Al en fait partie.
- Bien entendu, il fallait que tu gâches le moment! Marmonna James en soupirant théâtralement.
- Oh! Taisez-vous! S’exclama Rose, exaspérée. C’est le tour à Hugo.
Et comme Rose avait très rarement tort :
- Weasley, Hugo.
Le petit rouquin s’avança jusqu’au petit banc, s’y assit et déposa le Choixpeau sur sa tête. Quelques instants plus tard l’objet parlant s’exclama :
- GRYFFONDOR!
C’est alors que le petit se dirigeait vers nous avec un sourire sous les applaudissements de tout le monde de notre Maison, y compris les miens, que la vision me tomba dessus. Littéralement, ou presque. Comme quoi l’intervention d’Albus ne l’avait que retarder…
Je suivais la file de première année comme moi. Je sentais le poids des regards sur nous, comme si nous étions la meilleure des attractions qui soit. On m’avait dit que le grand et unique Harry Potter se trouvait à Poudlard. J’essayai tant bien que mal de le trouver dans la multitude d’élève de Gryffondor, mais… aucune trace de lui. On s’arrêta devant une sorte d’élévation, d’estrade. Il s’y trouvait un petit banc et un vieux chapeau endommagé. Le fameux Choixpeau! Dans quelle Maison irais-je? Ma mère était une Serdaigle et mon père un Gryffondor. Irais-je dans l’un ou l’autre, ou aucun des deux? Le professeur McGonagall commença à dire les noms. Mon tour arriva beaucoup trop rapidement à mon goût :
- Williams, Charles.
Tandis que je m’approchais du tabouret le visage de la jeune moldue que j’avais côtoyée durant l’été me revint en mémoire. Dommage qu’elle n’ait pas reçu de lettre… Comme ça je n’aurais pas été tout seul… J’aurais eu une amie. Oubliant ces pensées je m’assis résolument sur le petit banc et déposai le Choixpeau sur ma tête. J’entendis ses divers commentaires tandis qu’il cherchait quelle Maison me convenait. Puis, finalement… :
- GRYFFONDOR!
J’oubliai rapidement le désaccord stupide que j’avais eu avec ma sœur aînée et je m’empressai d’aller la rejoindre. Elle m’accueillit à bras ouvert en me disant :
- Un vrai p’tit Lion, hein, Charlie?
- Tais-toi, Abi.
- Moi aussi, j’t’aime, p’tit frère, rigola ma sœur avant de m’ébouriffer les cheveux comme elle aimait tant le faire, spécialement devant les autres.
Mais, bon. La véritable raison pour laquelle elle adorait faire ça, c’était parce qu’elle savait à quel point je détestais qu’elle fasse ça. Je n’avais plus cinq ans, à la fin! Sauf que c’était ma sœur et je l’aimais tout de même. Et puis je savais qu’elle était prête à tout pour moi.

Une deuxième vision me frappa sans que je puisse rien faire pour la contrer. Mais elle était beaucoup plus courte que l’autre.
- Répond!
- Non! Hurla une voix de femme, plutôt jeune.
- Endoloris!
Un hurlement, puis :
- Avada Kedavra!
La jeune femme retomba, inerte. Et un X rouge apparut sur un visage. Le nom était Abigail Williams.

- Alli! Alli! Ça va? Répond!
J’entendais un brouhaha épouvantable autour de moi. J’avais de la difficulté à me souvenir où je me trouvais.
- Miss Lévesque, ouvrez les yeux!
Je ne reconnaissais pas les voix. Tout mon corps était paralysé, mort de fatigue. L’effort avait été trop grand. J’eus tout de même le temps de murmurer un mot avant de perdre connaissance, ou plutôt un nom :
- Williams.
Puis ce fut le trou noir. Je n’avais plus conscience de rien. Et je n’avais pas même la force de faire des rêves. Je n’étais entourée que de ténèbres…
******************

Je me réveillai sur un matelas très confortable, mais les muscles complètement raidis comme si je n’avais pas bougé depuis des jours. Des images me revinrent. Provenant de mes deux visions. Sans que je puisse les retenir des larmes s’écoulèrent de mes yeux.
- Alli! S’exclama Rose d’un ton hoquetant.
- Quoi? Marmonnai-je la langue pâteuse.
- Ça fait une semaine que tu es dans les pommes! s’offusqua-t-elle de ma réaction.
Je fus d’abord très surprise, puis la vérité s’infiltrant dans mon esprit…
- J’ai manqué une semaine d’école! Hurlai-je, paniquée.
- Euh… Euh… Oui… mais… ce… ce n’est pas grave.
- Pas grave, tu dis! Mais… commençai-je sauf qu’elle me coupa brusquement.
- J’ai pris toutes les notes nécessaires et tu rattraperas ton retard en moins de deux j’en suis sûre!
Elle semblait légèrement en colère. Je poussai un soupir, mais ne tenant pas à rester en froid avec elle je marmonnai entre mes dents :
- Je suis désolée. Seulement je commence à en avoir plus que marre.
- Je comprends, affirma-t-elle avec un air beaucoup plus sympathique sur le visage. Le professeur McGonagall m’a demandé de la prévenir dès que tu reviendrais à toi. C’est la seule raison pour laquelle Madame Pomfresh me laisse rester ici. Al et Scorp doivent attendre l’heure des visites. Tout comme James, Teena, Malia, Lily, Hugo et… Liam!
- Tu… Attends tu dis que Liam est venu me voir?
Elle sourit de toutes ses dents, mais ne répéta pas ce qu’elle avait dit, se contentant de sortir de l’infirmerie chercher la directrice. Presque aussitôt l’infirmière se jeta sur moi et me gratifia d’un millier de questions sur comment je me sentais. Tellement qu’en répondant à sa dernière question je bâillais à m’en décrocher la mâchoire.
- Je peux partir maintenant? M’enquis-je avec un grand sourire.
- Bien sûr que non! S’exclama l’infirmière. Vous avez besoin de repos, Miss. Et en plus le professeur McGonagall doit déjà être en route pour ici!
- J’ai amplement eu le temps de me reposer, je crois! Sifflai-je en fronçant les sourcils. J’ai des devoirs à faire, ajoutai-je en croisant les bras devant moi.
- Vos devoirs peuvent attendre votre rétablissement, persista-t-elle sur un ton mécontent.
- Je ne crois pas, marmonnai-je et avant que j’aie pu ajouter quoi que ce soit, la directrice fit son entrée.
- Professeur McGonagall! L’accueillit Mme Pomfresh en hochant la tête en direction de sa supérieure.
Pour toute réponse, la directrice hocha la tête en retour. Elle vint alors près de moi, allant jusqu’à s’asseoir à mes côtés sur le lit. Elle me tapota ensuite le bras et s’enquit :
- Comment vous sentez-vous, Miss Lévesque?
- Comme je le disais présentement à Mme Pomfresh, je vais suffisamment bien pour sortir d’ici et aller faire mes devoirs.
Elle leva les yeux au ciel dans une mimique que je n’aurais jamais cru possible. C’est vrai quoi elle était tellement toujours sérieuse et irréprochable. Sauf dans ses choix de mot de passe… Mais enfin.
- Vous croyez être à même de sortir aujourd’hui?
- Oui! Et j’espère ne pas avoir manqué les essais de Quidditch! M’exclamai-je.
- Miss Lévesque… Pardonnez-moi de vous annoncer ceci, mais… Je ne crois pas qu’il soit opportun, dans votre condition, de participer à un ou plusieurs matchs de Quidditch.
- Mais… Mais… Pourquoi? Bégayai-je avec émotion.
- Vos visions. Je ne voudrais pas qu’ils vous arrivent… un fâcheux accident, me fit-elle remarquer.
Elle n’avait pas tort. J’en avais conscience, sauf que depuis ma première année je rêvais de faire partie de l’équipe de Quidditch. Et ce n’était certainement pas elle qui me ferait changée d’idée. C’était sans aucun doute très audacieux et irrespectueux de ma part, mais… je m’en fichais.
- Je veux retourner à ma Maison. Maintenant.
- Très bien, Miss Lévesque. Mais je vous conseillerais de bien vouloir rester au lit. Et si vraiment vous voulez faire des devoirs, faites-les dans votre lit, on est d’accord?
- Oui, professeur, acquiesçai-je.
- Bien, alors vous pouvez y aller.
- Professeur, où est Rose? M’enquis-je en sortant de mon lit.
- Miss Weasley vous attend à la porte. Elle se doutait que vous alliez vouloir sortir dès aujourd’hui. Ou plutôt dès votre réveil.
- Merci, professeur, conclus-je et je me dépêchai à m’éloigner, en courant pour être plus précise.
Avant de ralentir sous l’injonction presque tonitruante de Mme Pomfresh. J’ouvris la porte et je fus presque écrasée par les bras de Rose. J’aperçus alors Al, Scorp et James en arrière. Comment avaient-ils su? Comme s’il m’avait entendu me poser la question, Albus me dit :
- Depuis des jours on surveille la carte pour voir si tu as bougée ou non. Ou plutôt si Rose bouge. Quand on l’a vu partir en courant… Enfin, façon de parler, on s’est précipité ici.
- Mais… Quel jour sommes-nous? Il n’y a pas de l’école?
- On est samedi, en fait, répondit James avec un sourire. Maintenant… On va avoir une petite discussion dans ma chambre, Allison. Ou dans celle d’Al. En tout cas, pas dans la vôtre, car nous on ne peut pas y aller. Il est temps de nous donner des détails. Croustillants, si possible.
Je hochai la tête, mais la détournai aussi rapidement que possible pour ne pas qu’ils aperçoivent la larme qui coulaient sur ma joue.
- Hé, mais, et moi? S’exclama Scorpius.
- Très bien, alors. Trouvons un placard à balai! Ronchonna James.
Je les suivis en traînant les pieds, je n’avais pas envie de leur raconter tout ça. Pas du tout. Surtout que maintenant que les détails me revenaient, tout me semblait… triste. Abigail Williams était morte. Tout comme son petit frère avant elle. Je dus retenir mes larmes, mais probablement que je n’étais pas assez douée pour cacher mes émotions, car Al me demanda :
- Alli, ça va?
- Hein? Oh, oui, oui, ça va… murmurai-je en me frottant les yeux, espérant en chasser les larmes.
- Je ne te crois pas, argua-t-il et tous les autres s’arrêtèrent pour nous regarder.
- C’est les visions, c’est tout. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, marmonnai-je en croisant les bras.
Albus me jeta un regard froid qui en disait long. Il ne me croyait toujours pas, ou du moins il se doutait que c’était plus que ça. Mais je n’avais pas envie d’en parler tout de suite. Je le ferais bien assez tôt de toute façon. Disons dans quelques minutes? Mais ce serait suffisant pour me permettre de garder mon calme. Pour garder le contrôle.
- Allison!
Ou peut-être pas, finalement, pensai-je. Mon nom venait d’être dit par trois personnes en même temps et l’une d’elles n’était pas au courant à propos des visions. J’eus un petit sourire en voyant tous mes amis pousser un soupir de dépit. Enfin, tout le monde sauf Rose, car elle, elle se contenterait d’attendre que…
- ALLI! Hurlèrent d’une même voix Teena et Malia.
Elles me sautèrent littéralement dessus et comme je n’étais pas à cent pour cent remise nous nous effondrâmes toutes les trois par terre. Quand on parlait du loup (ou des loups dans le cas présent)… Je pouvais compter sur l’interrogatoire de Rose ce soir, dès que nos deux colocataires seraient endormies. Je n’avais pas osé leur dire. Oh, elle se doutait sans doute de quelque chose, mais surement qu’en voyant que je ne leur en parlais pas elles n’osaient pas poser de questions. Pour faire un petit résumé de tout le beau monde qui m’entourait, il y avait ceux avec qui j’étais censée avoir une discussion très « sérieuse », ensuite se trouvait les personnes suivantes : Lily, Hugo, Liam, Teena et Malia.
- Alors comment vas-tu, Allison? S’enquit Liam en regardant vers le sol, où je me trouvais toujours d’ailleurs.
Je bondis sur mes pieds en me délogeant de mes deux amies et je m’efforçai de toutes mes forces pour ne pas rougir. Il ne fallait pas! Surtout pas. J’époussetai nerveusement mes vêtements de sorcière et répondit d’une voix presque normale :
- Je vais bien. Ou du moins je vais aller bien dès que j’aurai fait tous mes devoirs et que je vais avoir fait les essais de Quidditch.
- Ça, c’est l’Allison que je connais! S’enthousiasma James. Je suis certain que tu vas faire partie de l’équipe avec moi!
- Oui, et bien, j’espère aussi en faire partie. Pour ce qui est de la partie avec toi… c’est sans doute ce que je regrette le plus, soupirai-je en simulant un ton plein de consternation et en me frappant le front du plat de la main.
Cela déclencha une hilarité générale chez mes amis et un faux air boudeur de la part de James, du moins en « apparence », car je me doutais qu’il n’avait pas à jouer beaucoup la comédie. Il n’aimait pas que je réussisse à avoir le dernier mot, même si cela arrivait très régulièrement.
Ce soir-là, lorsque je rejoignis enfin mon dortoir les trois filles qui le partageaient avec moi m’y accompagnèrent. Je manquai avoir une crise cardiaque lorsque, sans crier gare, Teena s’enquit :
- Bon, maintenant tu vas nous raconter la vision que tu as eu. Tout de suite.
- Tu… Vous… Vous êtes au courant? Mais, comment?
- Je le leur ai dit, Alli, murmura Rose en évitant mon regard. Elles ont commencé à me poser des questions après Noël passé et… je n’ai pas pu leur refuser la vérité, tu comprends? Elles voulaient t’aider, mais ne savaient pas comment.
- C’est moi qui aurait dû le faire… soupirai-je. Je n’aurais jamais dû le dire à certain et pas aux autres.
- Alors tu comptes en parler à Liam? S’étonna Teena.
- Tu rigoles? Jamais de la vie! M’écriai-je.
- Tu sais qu’il n’en sortira rien de bon, hein? Avança ma meilleure amie.
Pour toutes réponses je les regardai toutes les trois avec des yeux noirs et furibonds. Je sortis mon carnet d’un mouvement rageur et avec une larme aux coins des yeux je grognai :
- Alors est-ce que vous voulez savoir qu’elle vision j’ai eu, oui ou non? J’ai besoin de sommeil, moi.
La discussion se termina donc là et je pus leur raconter ma vision, ou plutôt mes visions.
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Nous étions déjà lundi matin et j’avais l’impression de n’avoir fait que des devoirs de ma fin de semaine. Enfin, ça et autres choses, j’avais aussi pratiqué le Quidditch une fois (environ une ou deux heures), éviter les bombardements de questions de mes amis et me reposer. Mon premier cours de la journée, pour ne pas arranger les choses, étaient celui de Divination. Et à ce que tout le monde disait c’était diablement ennuyant. Et moi qui étais déjà tellement fatiguée…
Je m’y dirigeais donc d’un pas plutôt las en compagnie d’Al et Malia. La seule chose qui m’empêchait de tourner les talons étaient le fait que jeudi, CE jeudi il y aurait les premiers essais pour rejoindre l’équipe de Quidditch de Gryffondor et ceux-ci se continueraient le vendredi. Donc logiquement pour atteindre le jeudi, il fallait d’abord passer à travers le lundi. C’était mon raisonnement.
Nous montâmes les interminables escaliers jusqu’à atteindre la trappe menant au local du professeur Trelawney. En entrant dans la pièce ce fut presque comme si une chape de plomb me tombait sur les paupières. Ce devait être le cas pour Albus et Malia aussi, car je les vis papilloter des paupières en une mainte tentative de rester éveillés. Le pire dans tout ça c’était que nous n’étions pas encore assis… Je m’apprêtais à suivre mes deux amis qui se rendait probablement à leur table de travail où nous pouvions être trois à la fois lorsque l’on m’agrippa fermement par le bras. Je me tournai brusquement pour invectiver la personne en question, mais restai muette. La raison étant très simple, celle qui m’avait interrompu dans mon trajet était le professeur Trelawney.
- Mon enfant… Que faites-vous ici? Je ne me souviens pas vous avoir jamais vu dans ma classe…
- J’étais à l’infirmerie toute la semaine passée, expliquai-je. Je suis dans le bon cours. Je m’appelle Allison Lévesque.
- Oh, vous êtes Miss Lévesque? Dit-elle en fronçant les sourcils d’un air réprobateur.
Elle me prit alors la tête entre les mains et la tourna d’un côté comme de l’autre. Son comportement commençait à m’énerver, mais se mettre en colère contre un professeur n’était pas vraiment bon pour le dossier scolaire, alors je ne fis rien. Enfin, je me contentai simplement de la foudroyer gentiment du regard, de ses yeux agrandis à outrance par ses lunettes aux miens. Elle termina son examen de ma personne en me tapotant la joue de manière compatissante et en disant :
- Je crains fort que vous n’ayez pris ce cours pour rien mon enfant, je ne crois pas que vous ayez ce qu’il faut pour percer les mystères du temps.
Cette fois je vis rouge et je grinçai entre mes dents :
- En fait, je crois que je suis meilleure que vous, professeur. J’ai eu deux visions en moins de cinq minutes à la rentrée. Et vous?
Elle fronça les sourcils encore plus et me demanda :
- Qu’avez-vous dit?
- J’ai dit que…
Je n’eus pas le temps de continuer, car un pied s’abattit soudainement sur le miens. Je jetai un regard furibond à Albus qui venait d’apparaître à mes côtés et il me renvoya des gros yeux en annonçant :
- Elle a seulement dit que ça n’importait pas et qu’elle ferait tout son possible pour réussir. Comme pour toutes ses classes.
- Bien, alors veuillez aller vous asseoir, Mr Potter et Miss Lévesque.
Je voulus écouter son conseil, mais elle me retint un moment par le bras :
- Faites attention à vous, Miss Lévesque.
Je ne voulais même pas savoir ce qu’elle voulait dire par là. J’espérais simplement que cela ne signifiait pas que j’allais avoir des ennuis avec elle… Mais c’était fort probable. Quoiqu’avec son châle et ses millions de bijoux aux poignets j’avais de la difficulté à la prendre au sérieux. Je me contentai donc de hocher la tête et je m’éloignai rapidement dès qu’elle me relâcha.
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Jeudi arriva beaucoup trop vite ou beaucoup trop lentement. J’étais en ce moment même en train de stresser au maximum dans la tente de l’équipe de Gryffondor. C’était ici que nous attendions avant de pouvoir aller faire les tests. Il y avait eu des changements dans le fonctionnement pour choisir les prochains joueurs. Et pire que tout, ils avaient commencé par l’envers de l’alphabet. Alors Rose et Albus avait probablement déjà passé. Sauf que les candidats n’avaient pas le droit de revenir à la tente pour aucune raison. Donc, j’ignorais totalement à quoi m’attendre.
- Lévesque, Allison! Annonça soudain une voix et je manquai de bondir dans les airs. C’est ton tour.
Je hochai nerveusement la tête et armée de mon balai d’emprunt je me dirigeai dignement vers les joueurs déjà, de facto, dans l’équipe. Ce fut James qui m’adressa avec un grand sourire :
- Tu convoites un poste en particulier? Il y a deux places de Poursuiveurs de disponibles et une de Batteur.
- Je n’ai pas de préférence, admis-je en haussant les épaules.
- Est-ce que cela signifie que tu te sens capable de jouer à n’importe quel poste? S’enquit l’un des joueurs plus âgés.
- Exactement, approuvai-je avec un petit sourire confiant.
- Alors, voyons voir cela, conclut le capitaine de l’équipe.
Je lui adressai un hochement de tête et ils me mirent à l’essai au poste de Poursuiveuse pour commencer. Environ une demi-heure plus tard, on passait à celui de Batteur. Étrangement je me trouvais très douée à ce rôle. Rien de mieux pour me défouler que de frapper dans un Cognard et de l’envoyer sur l’équipe adverse! Enfin, pour le moment c’était dans le vide, car je ne pouvais pas l’envoyer contre les membres de ma propre équipe, quand même!
À la fin j’étais courbatue au possible, mais je rayonnais de joie. C’était toujours tellement agréable de jouer au Quidditch. Et au moins je n’avais pas eu de visions pendant les essais! Vivement que j’obtienne les résultats la semaine prochaine et que je sois acceptée! Oh, bon sang, faites que oui!
******************

La semaine se révéla chargée et quelque chose ne cessait de me trotter dans la tête, autre que ma possible admission à l’équipe de Quidditch. Je n’avais toujours pas eu le temps d’aller faire un tour à la bibliothèque pour faire des recherches sur les sorciers portant le nom de Williams. J’avais trop de retard à rattraper. Il fallait que je trouve des informations. Et vite. Sauf que si j’étais admise dans l’équipe de Quidditch… j’aurais encore moins de temps. Soupir. La vie était vraiment trop compliquée parfois.
Dernière modification par Mimie99 le jeu. 22 déc., 2016 10:44 pm, modifié 3 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

La journée de remise des résultats des essais arriva très rapidement, Albus, Rose et moi nous dégringolâmes les marches de nos dortoirs, puis fonçâmes comme des flèches sur le bout de parchemin avec les noms des joueurs retenus pour l’année scolaire dessus. On bouscula plusieurs personnes à la mine déçue, sauf que ce ne fut pas notre cas. On pouvait lire :
Nouvelles recrues :
Lévesque, Allison : Batteuse
Potter, Albus Severus : Poursuiveur
Weasley, Rose : Poursuiveuse

Nous ne pûmes contenir notre joie, du moins pour ce qui est de Rose et moi, car on se tapa dans les mains avec plusieurs petits cris aigüe, qui par la suite me donnèrent envie de me frapper la tête contre le mur. On avait été accepté! Et maintenant je devais tout de suite l’annoncer à ma mère! Elle avait promis que si je faisais partie de l’équipe, elle irait avec Mr Potter et Mrs Weasley acheter des balais pour moi. Ou pour nous trois, dépendamment. Le père de Scorpius lui en avait déjà pris un l’année passée, alors il ne faisait pas partie de l’équation.
On se rua alors en dehors de la Salle Commune et on se rendit à notre point de rendez-vous que nous nous étions donné avec Scorp. Bon sang que j’avais hâte de savoir si lui aussi avait été accepté!
Lorsqu’il arriva enfin, le sourire qui éclairait son visage en disait long.
- Quel poste? Lui demandai-je.
- Batteur, dit-il avec un sourire.
- Moi aussi! M’exclamai-je.
- Je suppose que ce ne sera pas très drôle sur le terrain, marmonna-t-il en soupirant.
- Tu n’as même pas idée à quel point! Dis-je avec un grand sourire.
Nous éclatâmes de rire tous en cœur et Albus ajouta, lorsqu’on eut tous reprit notre souffle :
- Rose et moi, on est au poste de Poursuiveur.
- Je sens que les matchs vont être… divertissants, dit Scorpius pensivement.
- Tu crois? Le taquinai-je en prenant un ton sarcastique avec ma fausse demande. Moi, je crois que ça va être du tonnerre!
Un nouvel éclat de rire et on se dirigea en se taquinant les uns les autres vers la Grande Salle pour prendre notre petit-déjeuner. Dire que j’étais affamée à ce moment-là serait un doux euphémisme.
*******************

Maintenant que j’avais rattrapé mon retard et que nous nous étions habituées au rythme devoir/entraînement/cours/repas, on avait enfin du temps de libre pour aller fouiller à la bibliothèque. Sauf qu’on avait beau fouiller partout, dans tous les livres possibles et imaginables, aucun ne faisait mention de quelconques sorciers, ou familles de sorcier, du nom de Williams. Enfin, tous sauf un, mais c’était un livre démontrant différentes histoires erronées de sorcellerie. Comme les sorcières de Salem par exemple. Oh, apparemment il y en avait bel et bien eu, mais ce n’étaient pas elles qui étaient mortes, ou eux. Nous avions trouvés à cet endroit le nom de famille Williams, appartenant à une certaine Abigail, c’était ce qui m’avait fait lire plusieurs fois attentivement ce qu’il y était écrit, mais en vain. Cette Abigail était l’une de celle qui s’était fait passé pour une sorcière, sans en être une. C’était quand même bizarre qu’il n’y avait rien. Après tout, deux élèves de Poudlard avaient eu ce nom de famille. Ainsi que l’un de leurs parents et etc. Il devrait être noté quelque part! Sauf si on avait caché ces renseignements pour éviter, justement, que je ne les trouve. C’était ce à quoi nous pensions.
Et aussi ce à quoi je pensais en regardant bêtement dans la boule de cristal devant moi. Malia et Albus en faisaient de même, mais avec une moue encore plus ennuyée que moi.
- Que voyez-vous, Miss Lévesque? S’enquit le professeur Trelawney en se postant à côté de moi. Rien, comme d’habitude? Ajouta-t-elle avec un ton plein de dédain avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.
- En fait, je vois… commençai-je avant de brusquement m’interrompre dans mon mensonge.
Car, si une seconde plus tôt je ne voyais rien, là il y avait clairement quelque chose qui bougeait dans toute cette brume! J’eus soudain l’impulsion de prendre la boule de cristal entre mes mains et l’approchai de mon visage. Les images commencèrent à s'éclaircir et soudain elles défilèrent derrière mes paupières comme un film.
J’étais dans le stade de Quidditch. Dans les airs plus précisément. Tout autour les joueurs de mon équipe et ceux de celle adverse, les Serdaigle, tournoyaient partout autour de moi. Et je tournoyais avec eux. Ils pleuvaient à en boire debout, mais le match avait quand même lieu. Je relevai la tête et j’aperçus un éclair foudroyer le ciel. Ensuite, un coup de vent violent me fit faire un écart non-désiré, mais je réussis in extremis à ne pas foncer dans l’un de mes propres joueurs. Puis, soudain, j’aperçus l’un des Cognards. Il était trop loin pour moi… et je voyais exactement dans quelle direction il se dirigeait. Je hurlai avec une minute de retard :
- ROSE!
Mais je n’avais pas été assez rapide. Le Cognard frappa Rose de plein fouet tandis qu’elle tournait la tête vers moi. Le Souafle lui échappa des mains et l’équipe adverse le reprit. Par contre, moi tout ce que je voyais c’était mon amie qui tombait, tombait… à une vitesse fulgurante vers le sol. Un coup de sifflet, puis, plus rien.

Je revins soudainement dans le moment présent en prenant une brusque inspiration. Je ne pouvais décemment pas dire ce que j’avais vu. Non, je ne pouvais pas. Dire ce qui allait se passer risquerait de tout compromettre. Il se pourrait de toute manière que rien de tout cela n’arrive. Même si nous avions un match contre les Serdaigle ce samedi et qu’ils annonçaient un orage. Si je le disais ne serait-ce à une personne, voire à l’intéressée, cela pourrait risquer de changer quelque chose dans l’avenir qui dépendait de cet incident. Je verrais bien sur place de toute manière.
- Alors, que voyez-vous, Miss Lévesque? Demanda sur un ton impatient le professeur Trelawney.
- Seulement qu’il y aurait de la glace et des biscuits aux pépites de chocolat comme dessert au déjeuner ce midi, dis-je en haussant les épaules. J’ai déjà hâte d’y être, pas vous?
Elle me foudroya de ses yeux globuleux alors qu’une partie de la classe se mettaient à rire, tout en tentant de le cacher bien sûr. À son air fâché je me contentai de lui renvoyer mes yeux les plus innocents.
Je fus complètement sidérée lorsqu’au repas du midi l’on nous servit exactement de la glace et des biscuits aux pépites de chocolat. Ce n’était qu’une coïncidence, forcément! J’avais dit ça sur un coup de tête!
*********************

La journée du match arriva beaucoup trop rapidement. Dehors l’orage faisait… Eh bien, rage. Un orage plutôt étrange pour la saison, nous étions après tout en plein mois d’octobre, très près d’arriver en novembre. Et on ne voyait pratiquement pas à trois mètres tellement la pluie était dense. Les chances étaient minces pour repérer le Vif d’Or dans ces conditions, mais James était un aussi bon Attrapeur que l’était son père, donc nous avions quand même des chances.
Pourtant je ne pouvais pas m’empêcher de me ronger les ongles à cause de ce que j’avais vu dans la boule de cristal. J’avais réussi à ne rien dire à Rose ou à qui que ce soit jusqu’ici, mais le poids de ce savoir me pesait. Mais je savais que ça ne servait à rien de l’inquiéter tout de suite, surtout si ce n’était qu’une fausse alarme de ma part. J’espérais sincèrement que ce soit le cas.
Nous n’étions dehors depuis pas même une minute que nous étions déjà trempés jusqu’au os. Notre capitaine nous encouragea d’un sourire qu’on n’aperçut qu’à peine, autant à cause de la pluie que dû au fait qu’il referma la bouche pour ne pas s’étouffer. On s’envola tous en même temps, dans un synchronisme parfait et lorsque nous fûmes tous en position la partie commença.
Cela faisait déjà une heure que le match était commencé et tout allait pour le mieux. Nous étions à quarante points d’avance sur les Serdaigle et aucun éclair n’avait encore éclairé le ciel. J’espérais simplement que James attraperait bientôt le Vif d’Or, je commençais à grelotter et des frissons me parcouraient le dos.
Deux heures de jeu et toujours rien à signaler. Le pointage était maintenant cent pour Gryffondor à quatre-vingt pour Serdaigle.
À peu près au moment où cela faisait deux heures et demie que nous étions en mouvement, un frisson plus puissant que les autres me traversa le dos. Puis… un éclair traversa le ciel rapidement suivit du tonnerre qu’il engendrait. Je reconnaissais exactement tout ce qu’il se passait autour de moi. Parce que je l’avais déjà vu et vécu. Alors lorsque la bourrasque me frappa et que je fis un écart, je m’arrangeai pour continuer à foncer dans la direction du Cognard, comme j’avais déjà commencé à le faire. J’aperçus Rose et l’objet que je cherchais.
- ROSE! NON! Hurlai-je.
Ce qui la fit s’arrêter tout net et me laissa prendre la place où elle aurait risqué de se prendre un Cognard en plein ventre. Je pris un élan pour frapper le Cognard, mais je glissai sur mon balai et alors que je me penchais pour reprendre mon équilibre… BOUM! Ce fut le noir immédiat et je me sentis tomber, tomber…
Je me réveillai avec un mal de tête si intense que j’eus immédiatement envie de perdre connaissance. Malheureusement ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait. À coup sûr je m’étais pris le Cognard par la tête.
- J’aimerais bien vous voir moins souvent, Miss Lévesque, soupira Mme Pomfresh avec un brin de lassitude.
Ouais, moi aussi j’aimerais la voir moins souvent, elle et ses breuvages à vous faire sortir trippes et boyaux avant même d’être ingurgités! Pensai-je avec une légère insolence. Au moins j’eus la gentillesse de garder mon commentaire pour moi. Du moins c’était ce que je pensais jusqu’à ce que :
- Eh bien, au moins ces « breuvages à vous faire sortir trippes et boyaux avant d’être ingurgité »vous soigne efficacement, rétorqua-t-elle sur un ton dur, mais avec un léger sourire.
Je ne remarquai ledit sourire qu’en entrouvrant les yeux. Je m’apprêtais à lui sourire en retour, sauf qu’au lieu de cela je fis la grimace. Elle me tendait justement l’un des breuvages en question. Je me pinçai le nez en retenant le dégoût que je ressentais pour ne pas qu’il soit perceptible sur mon visage. J’avalai ensuite d’un trait la quantité de liquide que contenait le verre.
La douleur à ma tête cessa instantanément. C’était un vrai soulagement.
- Ça va mieux maintenant?
- Oui, affirmai-je avec un sourire de remerciement.
- Bien, maintenant essayez de vous reposer. Et pas de « mais », Miss Lévesque.
Je refermai ma bouche qui s’était ouverte pour émettre une objection. Décidément je passais vraiment trop de temps ici pour qu’elle sache ce que je voulais dire avant même d’ouvrir la bouche! Bon, en même temps tout le monde ne prenait pas trop de temps avant de découvrir ce trait de caractère chez moi.
Je me résignai donc à me caler de nouveau dans le lit encore chaud. Étonnamment je ne pris que quelques secondes avant de m’endormir.
Le lendemain, au réveil, je retrouvai avec joie Rose, Albus et Scorpius à mon chevet. La première chose qui franchit mes lèvres fut :
- Est-ce qu’on a gagné?
Rose poussa un soupir et roula des yeux en marmonnant :
- Fallait bien se douter que c’était ce que tu allais dire en premier!
- Eh bien, on a gagné. Mais il s’en est fallu de peu pour que le match soit annulé. À cause de ta chute. Mais le fait est que James a attrapé le Vif d’Or au moment même où le Cognard te frappait à la tête! Répondit Albus avec un petit ton victorieux qui s’atténua lorsqu’il mentionna ma chute.
- Tant mieux, dis-je.
- En parlant de Cognard… Comment as-tu su qu’il y en avait un! S’exclama ma meilleure amie. On ne voyait rien du tout! Je ne l’ai pas vu avant qu’il ne te frappe!
- C’est ce que j’ai vu dans la boule de cristal, admis-je en baissant les yeux, honteuse.
- Tu as vu que tu allais te faire frapper par un Cognard et au lieu de ne pas aller dans cette direction tu as foncée de plein fouet dessus? S’étonna Scorp, perdu.
- Bien sûr que non, idiot! Rétorquai-je. À la base le Cognard devait frapper Rose… Alors je ne voulais pas que cela arrive. Quand j’ai reconnu les signes, j’ai crié à Rose pour l’empêcher d’avancer avec le Souafle et j’ai pris la place où elle devait se faire frapper. Je suis venue pour renvoyer le Cognard d’où il venait, mais j’ai glissé. Et quand j’ai voulu me reprendre… le Cognard m’a frappée.
- Oh, Alli… Pourquoi tu ne me l’as pas dit…? J’aurais simplement fait plus attention… souffla Rose en affichant un air désolé.
- Je ne peux pas faire ou dire n’importe quoi avec mes visions, Rose. Il y a une bonne raison pour laquelle ce n’est pas une bonne chose de connaître notre avenir. Car en voulant éviter un mal, on peut tomber sur quelque chose d’encore pire. J’ai attendu au dernier moment. En premier lieu à cause de ça et en second lieu parce que je n’étais pas certaine que cela se produirait, répliquai-je.
Plus personne ne dit rien jusqu’à ce que je me souvienne d’un détail crucial. Mon nouveau balai! Celui que ma mère m’avait tout spécialement acheté pour l’occasion de mon intégration dans l’équipe! Quelqu’un l’avait-t-il rattrapé ou…
- Mon balai! M’écriai-je. Où est-il?! Est-ce qu’il est…
- Ton balai est correct, Alli, m’apprit Rose. Quand le Cognard t’a frappé à la tête, j’ai juste lâché le Souafle et je me suis jetée sur toi. Sauf que je n’ai pas été rapide, tu étais déjà tombée de ton balai et tu étais en chute libre. J’ai réussi à rattraper in extremis ton balai avant qu’il n’entame sa propre descente.
- Au fait, comment j’ai fait pour ne pas m’écraser au sol et finir en bouillie?
- C’est à cause de moi, avoua Al en évitant soigneusement mon regard.
- De quoi? M’étonnai-je, perdue.
- Que tu ne t’es pas écrasée. Je t’ai vu tomber et comme j’étais plus bas que toi… J’ai réussi à te rattraper, enfin… j’ai réussi à agripper ta robe plutôt. Et tu as manqué m’entraîner dans ta chute, soit dit en passant, précisa-t-il.
Je le remerciai d’un hochement de tête.
- Tout le monde se faisait beaucoup de souci pour toi, tu sais, m’apprit Scorpius.
- Hein? Mais alors pourquoi vous êtes les seuls ici?
- Ils n’ont pas eu le droit d’entrer, répondit Rose en souriant. Tu aurais dû voir la tête que faisait James! Un vrai chiot qu’on aurait grondé trop durement!
- C’est qu’il a rarement entendu le mot non, tu vois! Répliqua Albus avec un peu d’énervement.
Je me levai d’un bond en affirmant :
- Bon, ben, vaut mieux y aller avant qu’ils ne défoncent la porte! Et puis, j’ai des devoirs à faire.
Je n’avais pas fait trois mètres que Mme Pomfresh m’arrêta dans mon élan.
- Non, non et non, Miss Lévesque. Cette fois vous ne partirez pas d’ici avant trois jours au moins!
- Mais j’ai des amis qui m’attendent et des devoirs aussi! M’exclamai-je.
- Pour vos devoirs, vous n’avez qu’à les faire ici! Quant à vos amis, je crois qu’ils peuvent attendre.
À ce moment-là, quelqu’un cria dans le corridor :
- HEY, P’TIT FRÈRE ET LA COU’Z ET L’AUTRE, ON VOUDRAIT VOIR ALLISON AUSSI, NOUS! ET ON SAIT QU’ELLE EST RÉVEILLÉE!
L’infirmière roula des yeux, tout comme nous elle avait reconnu James. Elle dit ensuite sur un ton ferme :
- Maintenant, veuillez aller vous coucher sur votre lit, Miss Lévesque. Je ne le répèterai pas.
- Très bien, marmonnai-je en me retournant brusquement.
Ce qui me fit tomber face à face avec Albus. Il recula d’un bond en arrière et je ne savais pas si c’était mes yeux qui me jouaient un tour, mais j’aurais juré qu’il avait les joues plus rouges qu’avant. Autre chose, je n’avais pas remarqué qu’il m’avait suivi de si près… Enfin, bref, ce n’était pas très important. Je me résignai donc à aller me recoucher et je croisai les bras. Sincèrement ce n’était vraiment pas amusant de rester planté là.
- Je vais aller chercher tes choses, d’accord? Proposa Rose.
- Merci, lui dis-je en la gratifiant d’un sourire de remerciement.
Elle fit alors demi-tour et se rendant sans doute compte que les gars ne la suivaient pas elle se retourna pour leur lancer :
- Youhou? Vous venez? Je n’ai pas envie que James recommence à crier!
Ils se tournèrent alors vers elle et la suivirent sans un mot. Mais juste avant de quitter l’infirmerie, Albus se tourna vers moi et me dit :
- À plus tard, Alli.
- Bonne journée, Al, lui répondis-je.
La porte n’eut pas le temps de se refermer complètement dans son dos qu’elle se rouvrait déjà à la volée. Il y eut un :
- HÉ, C’EST PAS DU JEU!
Sur ce, Teena, Malia, Lily et Hugo pénétrèrent à l’intérieur. Je soupçonnais fortement Lily d’avoir fait quelque chose à son frère. Ou sinon c’était l’une de mes deux amies de dortoir. Toujours est-il que c’était encore James qui s’était plaint.
Mes quatre visiteurs restèrent une quinzaine de minutes. Durant laquelle je dus raconter de nouveau ce qu’il s’était passé et les évènements le précédant. Bien sûr ils prirent aussi de mes nouvelles.
Ce fut ensuite le tour de James et aussi, à ma grande surprise, Liam. Je me retins de toutes mes forces pour ne pas rougir.
- Salut, Allison, comment ça va? Dit celui dont je ne voulais surtout pas croiser le regard.
- Très bien, mais malheureusement je ne peux pas sortir d’ici tout de suite.
- C’est un peu normal après le coup que tu as reçu, tu sais… me fit-il remarquer.
Il y eut un court silence que je décidai de rompre en m’adressant à James :
- Je n’ai pas voulu en parler avec Rose et Albus, car je suis sûre qu’ils auraient menti, mais… Je ne fais surement plus partie de l’équipe, hein? C’est vrai quoi, une Batteuse qui se fait frapper par un Cognard, c’est pas super, super… Toi, tu vas me dire la vérité, hein?
- Pourquoi est-ce que je ne ferais pas comme mon frère et ma cousine, hein, Allison? Explique-moi! Marmonna-t-il en croisant les bras.
- Tu ne m’as jamais appelé Alli. Et tous mes amis le font. Tu t’es toujours contenté de mon prénom, répondis-je en ramenant mes genoux proches de mon menton.
- Je ne voulais pas t’appeler comme tout le monde, justement. Je voulais quelque chose de différent. Parce que… tu es la seule fille qui ne se pavane pas devant moi à l’exception de la famille. Et aussi, tu es ma seule amie. Fille, on s’entend. Encore en exceptant la famille.
- Oh… lâchai-je en ouvrant de grands yeux.
Il voulait quelque chose de différents avec moi. Eh bien, j’en apprenais des bonnes aujourd’hui…
- Enfin, pour répondre à ta question, dit-il en changeant de sujet. Non, tu n’es pas virée de l’équipe! Ce n’est pas parce que tu as reçu un Cognard par la tête que l’on va t’éjecter! En fait, c’est plutôt l’effet contraire. Les Batteurs, ou Batteuses dans ton cas, sont justement beaucoup plus exposés que les autres joueurs. Après tout vous courrez après les Cognards…
- Ah, tant mieux! M’exclamai-je. La prochaine pratique est quand?
- Tu es vraiment incorrigible! S’étouffa presque Liam. Tu es encore à l’infirmerie, Allison!
- Oui, et puis quoi? Rétorquai-je. Alors quand?
- Demain, répondit James.
- Merde. Mme Pomfresh ne voudra jamais que je sorte d’ici.
Le frère de mon meilleur ami afficha une moue peinée et tandis qu’il venait pour dire autre chose, l’intéressée lança :
- Les garçons, voulez-vous bien sortir maintenant? Le professeur McGonagall désire s’entretenir avec votre camarade.
Pourquoi est-ce que j’avais le pressentiment que ça s’annonçait mal? Genre, très mal? Mes doutes furent confirmés en voyant l’air sévère et figé de la directrice. Elle s’assit alors à mes côtés et pendant au moins dix minutes elle me regarda avec des yeux scrutateurs. Un peu comme si elle pouvait lire en moi.
- Je suppose que vous ne voudrez pas quitter votre poste au Quidditch, n’est-ce pas, Miss Lévesque?
- En effet, approuvai-je.
- Votre amie, Miss Weasley, m’a informé à propos de votre vision avant d’aller chercher votre matériel. Elle devrait donc être ici sous peu. Répondez-moi donc le plus sincèrement possible. Avez-vous conscience des risques liés au savoir que vous possédez ou posséderez?
- Oui, c’est pour ça que j’ai gardé ma vision pour moi. Pour ne pas influencer le cours du destin, ou peu importe.
- Êtes-vous certaine d’être apte à tout faire? Vos devoirs scolaires, les cours, les pratiques de Quidditch et les visions?
- Oui, professeur, affirmai-je. Je l’ai fait jusqu’à présent, alors…
- Très bien. Dernière question… Avez-vous vécu d’autres expériences durant vos cours de Divination autre que celle avec la boule de cristal.
- Non… Mais le professeur Trelawney n’a pas l’air de beaucoup m’apprécier.
La directrice m’adressa un sourire en coin qui m’interloqua, avant de se lever et de me dire :
- Passez une agréable journée, Miss Lévesque. Et obéissez à Mme Pomfresh. C’est un ordre de votre directrice.
- Très bien, professeur, marmonnai-je. Bonne journée à vous aussi.
***********************

Les semaines qui suivirent furent de plus en plus intensives, car en plus des entraînements que nous donnaient le capitaine de notre équipe, Rose, Al et James avaient décidé de pratiquer mes réflexes pour que je coure beaucoup moins de risque. Surtout si je devais avoir une vision durant un match ou un truc dans le même genre que celui que nous avions disputé contre Serdaigle. Parfois Liam venait assister à ces pratiques et il nous encourageait. Il ne pouvait pas le savoir, mais ça présence me stimulait.
En plus de ça, Trelawney n’arrêtait pas de me donner des devoirs supplémentaires, parfois le double de ceux des autres, mais beaucoup plus souvent le triple. Elle me répétait sans arrêt d’écouter plus en classe et blablabla. Mais j’obtenais toujours d’excellente note pourtant! Contrairement à tous les autres! Y compris Albus, qui pourtant était un élève presque aussi acharné que moi.
Lorsque Noël arriva, je n’aurais pas pu être plus heureuse. Je ne verrais pas mon professeur de Divination pendant plusieurs semaines! Et comme l’année dernière j’étais invitée chez les Weasley, ce serait donc encore une ambiance du tonnerre. Surtout que maintenant j’étais un peu plus proche de Lily et Hugo, car je les avais fréquenté pendant plusieurs mois.
Le congé de Noël s’avéra effectivement aussi incroyable que je l’avais escompté. Cette année il y avait un échange de cadeau en plus des cadeaux ordinaires. Nous avions pigés chacun un nom et j’étais tombée sur Mr Weasley, enfin… le grand-père de Rose pour être plus précise. Comme je n’avais pas vraiment beaucoup d’argent de poche, j’avais décidé que, compte tenu sa grande passion pour les moldus et leurs technologies, j’allais lui offrir mon vieux iPod qui fonctionnait toujours, mais dont je ne me servais plus beaucoup. Disons que je n’avais plus vraiment le temps d’écouter de la musique et qu’on pouvait oublier Internet à Poudlard. J’étais certaine qu’il aurait beaucoup de plaisir à l’étudier. J’ignorais qui avait eu mon nom, mais j’espérais que ce soit quelqu’un qui me connaissait un minimum. Pas pour moi, je me moquais bien de ce que pourrait être le cadeau, mais je ne voulais pas que la personne se tracasse avec ça.
Au final c’était James qui avait eu mon nom et le résultat de son cadeau c’est que pendant deux jours je dus me promener dans la maison peinturé de pieds en cap en vert et rouge. Sois disant pour m’aider à être plus dans l’esprit des fêtes. Ouais, c’est ça… Bon, il s’était quand même montrer gentil en m’offrant en surplus un livre sur la divination écrit par une personne dont la réputation de posséder le troisième œil n’était plus à faire. Par contre, ce cadeau ne m’empêcha pas de me venger. C’est pourquoi que la veille du jour de l’An il se retrouva à être bleu, complètement bleu. Un peu comme un glaçon en fait. Je lui avais fait ce coup pendant son sommeil et j’avais glissé une note sur la table de chevet à côté de lui. J’y avais écrit :
« Hey, James!
Tu ressembles à un vrai garçon maintenant! Ah non, oups! Erreur d’orthographe, je voulais dire « glaçon ». C’est un look qui te va à ravir!
Signé : A.L.
»
J’espérais une seule petite chose… qu’il apercevrait le point séparant le A et le L, ainsi que le deuxième point qui se trouvait juste après le L, car sinon… il penserait certainement que c’était Al! Je venais tout juste de me rendre compte que mes initiales correspondaient au surnom de mon meilleur ami. Bon, en même temps il devait bien connaître la main d’écriture de son frère, n’est-ce pas?
Sa réaction fut des plus amusantes, car il réveilla toute la maison en hurlant mon prénom et en ouvrant sa porte à la volée. Bien sûr, au début tout le monde fut en colère contre lui pour les avoir réveillés, sauf que… lorsqu’ils l’aperçurent tout le monde fut plié en deux à cause d’un rire incontrôlable.
Et ce fut le retour à Poudlard. J’allais de nouveau devoir affronter le professeur Trelawney… Super…
**********************

Cela faisait maintenant deux semaines que nous étions de nouveau dans les couloirs et les salles de Poudlard. Et aujourd’hui nous avions un cours de Défense contre les forces du mal. L’une de mes matières préférées. Le plus beau, c’est que la semaine dernière le professeur nous avait informé que ce cours-ci nous apprendrions à nous protéger contre des Épouvantards. Mieux encore, nous partagions ce cours avec les Serpentard! Bon, en même temps il n’y avait qu’un avantage à ça… C’était le fait que notre quatuor pouvait être tout ensemble.
Le professeur nous demanda, lorsque nous fûmes tous arrivé, de se mettre en cercle autour de lui. Une fois qu’on eut exécuté la demande il nous sourit d’un air réjoui. Avec ses cheveux bruns-blond en bataille et complètement indiscipliné il me rappelait un peu Al et James. Sauf qu’il possédait une peau mate et des yeux d’un brun sombre mystérieux.
- Très bien, tout le monde, écoutez-moi. Je suppose que vous vous souvenez tous ce que nous allons faire aujourd’hui? (Tous les élèves, moi compris, hochèrent la tête avec conviction) Bien, alors avant d’entamer le moment que vous attendez tous, j’aimerais savoir ce que vous pensez que la séance d’aujourd’hui va vous apporter.
Rose et moi levâmes la main en cœur. Il nous adressa un sourire et demanda à ma meilleure amie de répondre :
- Cela nous permettra de savoir comment maîtriser un Épouvantard, professeur.
- Exact, Miss Weasley. Mais quoi encore? Avez-vous une idée, Miss Lévesque?
Je réfléchis une seconde et au moment où je m’apprêtais à secouer la tête en signe de dénégation je me retrouvai à hocher lentement la tête et à répondre :
- Comme un Épouvantard prend l’apparence de l’une de nos plus grandes peurs, ça nous permet d’apprendre à faire face à nos peurs sans courir trop de danger, puisque nous devons rire pour anéantir le « pouvoir » d’un Épouvantard. Et aussi d’en apprendre plus sur nous-même par le fait même.
- C’est très bien, Miss Lévesque! J’accorde dix points à Gryffondor pour les réponses de Miss Weasley et Miss Lévesque.
Il nous apprit alors le mot du sortilège qui permettrait de rendre inefficace l’Épouvantard, ainsi que le mouvement à faire. Et bien sûr comment le mettre en marche. Lorsque nous eûmes presque tous saisi le fonctionnement, il nous demanda de se mettre en file indienne. Je me dépêchai à forcer Rose, Albus, Scorpius, Teena et Malia de se mettre en avant. Comme je ne voulais pas qu’ils rebroussent chemin, je me mis en arrière d’eux.
Malheureusement pour Rose, c’est elle qui commença. Le professeur déverrouilla la porte de l’armoire dans laquelle était renfermé l’Épouvantard et de là sortit… une immense veuve noire qui n’aurait jamais dû pouvoir y entrer. Même moi qui n’avais pas spécialement peur des araignées je frémis en l’apercevant. Ma meilleure amie était complètement figée alors qu’avançait l’immense créature dans sa direction. Malia lâcha un petit cri de terreur et étonnamment cela sembla ramener à la raison Rose. Elle lança alors d’un ton plutôt ferme vue les circonstances :
- Ridiculous!
Instantanément l’araignée se retrouva suspendue dans les airs, toutes ses pattes rattachées à des chaînes semblables à celle qui retenait les lustres au plafond. Tout le monde éclata de rire lorsque la veuve noire se mit à luire comme une lanterne.
- Très bien, Miss Weasley! Lança le professeur. C’est à vous, Miss McDonald.
Mon amie s’avança en traînant des pieds et je me demandai si nous allions avoir la chance de voir une nouvelle araignée, peut-être encore plus grosse… Sauf que non. Ce qui apparut devant mes yeux incrédules étaient une épouvantable créature à l’aspect de loup. Un loup-garou! Mais comment diable Malia pouvait-elle avoir peur des loups-garous? Elle n’en avait jamais vu! Et… Bon, en même temps Rose n’avait probablement jamais vu d’araignée aussi grosse, sauf dans les histoires de son père (lui aussi avait la phobie des araignées à ce qu’il paraît). Mon amie tremblait littéralement de peur, mais elle finit par prendre une grande inspiration et hurla presque :
- RIDICULOUS!
Le loup-garou qui auparavant se léchait les babines devint une immense peluche que si on la nommait comme étant un loup ça sonnait comme une insulte. Le plus drôle dans tout ça, c’est qu’il y avait toujours la langue de sortie, ce qui faisait comme si le « toutou » nous faisait une grimace. Un sourire s’éclaira sur les lèvres de Malia et elle laissa son tour à Teena. Cette dernière comme on s’y attendait fut l’apparition d’un garçon qui lui annonçait qu’elle avait un visage épouvantable avec tous ses boutons partout. (Petite note : Teena n’a jamais de bouton, ce qui est parfois vraiment frustrant). Elle transforma ledit garçon en crapaud. D’où lui venait l’idée? Je ne voulais même pas le savoir. C’était le tour de Scorpius maintenant. Il s’approcha lentement et soudain le crapaud se métamorphosa en un… mais qu’est-ce que c’était que ce bonhomme avec un masque bizarre sur le visage? En tout cas à entendre les petits cris paniqués en arrière de moi j’en déduisis que tout le monde sauf moi savait ce que c’était. Le masque disparut soudainement, laissant apparaître le visage de Mr Malefoy. Je vis Scorp blêmir d’un coup, mais son ton se fit dur lorsqu’il lâcha :
- Ridiculous!
Son père se retrouva immédiatement affublé comme un clown, avec le maquillage, la perruque et tout. Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire et désormais j’aurais probablement de la difficulté à garder mon sérieux en présence de son père… J’aurais toujours l’image du clown en tête! Mon ami laissa alors sa place à Al. Ce dernier s’avança et à voir ses mains serrés en deux poings j’en conclus qu’il était très nerveux. J’aurais bien voulu le rassurer, mais malheureusement il y avait beaucoup trop de personnes autour. Je le laissai donc partir en me mordant nerveusement la lèvre. De quoi avait-il peur?
Lorsqu’il fut suffisamment près le clown qu’était le père de Malefoy se changea en… Le Choixpeau? Ce dernier murmura si bas que je l’entendais qu’à peine et j’étais donc certaine d’être la seule à l’entendre hormis Albus :
- Je te l’avais dit… Tu aurais dû être chez les Serpentard. C’est la maison fait pour toi. Tu deviendrais un si grand sorcier… et tu accomplirais de grandes, grandes choses.
Quelque chose dans l’intonation de la voix du Choixpeau me disait que par « grandes choses » il voulait dire de « terribles choses ». La peur de mon ami devait sans doute être lié à l’histoire de son père et aussi… Je me souvenais maintenant! Lors de notre Répartition, je l’avais vu articuler le nom de la maison « Gryffondor ». Il nous avait choisis. Ce n’était pas vraiment le choix du Choixpeau. Albus se rattrapa rapidement et lança :
- Ridiculous!
Le Choixpeau devint alors un cône blanc et orange comme ceux que l’on retrouvait sur la route pour les contrôles routiers. Disons que voir remuer une bouche sur un cône de circulation était assez drôle à voir et ce devait l’être encore plus pour ceux qui ignorait totalement c’était quoi!
Oh, merde! C’était mon tour! Pensai-je alors qu’Al faisait demi-tour pour aller au fond de la salle retrouver nos amis. De quoi avais-je le plus peur? Que l’on découvre toutes les bêtises que j’avais faites? Non… ce n’était pas ça. Je n’avais pas le temps d’y réfléchir et il n’y avait qu’une autre façon de le découvrir : en y allant. J’avançai alors de quelques pas jusqu’à être assez près pour que l’Épouvantard change de forme.
Il se tordit un moment dans toutes les directions comme s’il ne savait pas quelle forme prendre. Mais soudain il n’y eut plus aucun mouvement. Et je me tenais face à… moi-même.
- Elle a peur d’elle-même? Souffla une voix de peste derrière moi.
- Je n’aurais jamais cru… renchérit quelqu’un d’autre.
C’est à ce moment que mon sosie fit un mouvement. Un mouvement que je connaissais trop bien. Son corps fut parcouru d’un soubresaut, signe qu’un frisson l’avait parcouru. Puis mon sosie porta une main à sa tête en grimaçant de douleur, avant de tomber à genoux et d’avoir les yeux qui roulent dans leurs orbites. Je savais ce qu’il se passait. Alors que mon autre moi perdait connaissance, un frisson me parcourut le dos avec la force d’un ouragan. Et j’exagérais à peine. Je tombai à genoux et m’effondrai par terre alors que la vision me submergeait.
Il l’avait revu! Cela faisait deux ans maintenant qu’il l’avait rencontré et il l’avait revu cet été! Cette fille qui hantait ses pensées depuis deux ans! Et elle l’avait reconnu! Ils avaient beaucoup discuté et les heures avaient passées sans qu’ils ne s’en rendent compte. Elle lui avait remis une combinaison de plusieurs numéros, mais il ignorait à quoi ils servaient. Lorsqu’il avait posé la question elle l’avait regardé comme s’il était un extraterrestre. Elle lui avait alors demandé s’il possédait un téléphone. Il avait répondu que non. Elle avait alors ajouté quelque chose sur le papier, son adresse. Comme ça ils pourraient s’écrire. Il lui avait donné la sienne aussi et il s’était demandé si elle possédait un hibou pour envoyer ses lettres. En posant la question il avait vite remarqué qu’elle commençait à se poser des questions sur lui. Comment avait-il pu oublier qu’elle était moldue et donc ne connaissait rien à tout ça? Il avait alors ajouté en riant qu’il plaisantait. Cela avait semblé la rassurée. Et maintenant il savait qu’il ne la perdrait plus jamais de vue, car il pourrait lui écrire. Tout le temps.
Une autre vision parcourut mes rétines.
- Je ne vous donnerai jamais mon enfant! Jamais!
- Bien sûr que vous le ferez, mais probablement pas de manière intentionnelle, rétorqua une voix que je commençais à connaître un peu trop bien.
- Ce n’est pas ce que vous croyez. Mon enfant ne tentera rien contre vous, à moins que vous continuiez à…
- Endoloris!
La femme que j’avais déjà vue hurla de douleur et de désespoir. Étrangement sa voix me semblait familière et j’ignorais pourquoi. Ce n’était pas seulement dû au fait que j’avais déjà eu une vision d’elle, mais… autre chose. Et si cette fois j’étais à même de voir son agresseur, elle, elle restait comme floue. Un peu comme si elle se trouvait dans le brouillard.
- Répondez! À moins que vous ne vouliez que j’aille chercher vos parents une fois que je vous aurai tué?
- Je ne dirai rien, lâcha-t-elle dans un gémissement de douleur.
- Vous finirez par craquer! Endoloris!

L’image changea brusquement.
Je me trouvais chez moi. Dans le bureau de ma mère. Je regardais tout autour comme si je cherchais quelque chose de précis. Mon regard se porta sur le bureau où elle travaillait et je me mis à fouiller dedans. C’était bizarre d’être dans son corps et de ne rien pouvoir contrôler. Ma main ramena soudainement quelque chose plus près de mon visage… c’était l’image d’un homme. Tandis que je m’apprêtais à regarder pour plus de détails la porte s’ouvrit sur ma mère.
- Allison! Que fais-tu ici?
- Je… Oh, je…
- Hum?
- J’avais envie de savoir des choses sur Papa. Tu ne me dis jamais rien…
- Écoute, ma chérie. J’ai du travail à faire, là. Nous en parlerons bientôt, je te le promets.

Nouveau changement de décor.
Je me trouvais face à moi, âgée d’environ cinq ou six ans. Un inconnu m’avait arrêté dans la rue et je lui disais :
- Votre femme… Va mal.
Ma mère arrive soudain dans le décor et m’attrape dans ses bras et s’excuse auprès du vieil homme, l’inconnu. Elle me gronde alors qu’elle me ramène sur le terrain de notre maison. Sauf que ce n’est pas celle que je connais. Avions-nous déménagé et je ne m’en souvenais pas? Et pourquoi cette scène ne me disait rien? En entrant dans la maison ma mère me dit :
- Tu ne dois pas parler aux inconnus, Allison. Jamais.
C’est alors qu’elle se tourne vers un homme qui se trouve derrière elle. Un homme que je reconnais aussitôt. Mr Potter. Il demande alors :
- Vous avez trouvé une nouvelle maison?
- Oui…
- Le sortilège la laissera confuse pour environ une heure ou deux. Cela devrait vous laisser le temps… d’y aller.
- Merci encore… Harry. Pour tout.
- Il n’y a pas de quoi, Marianne. Votre mari était l’un de mes meilleurs…
- Je sais… Bon, faites-le vite, qu’on en finisse.
- Très bien… lui accorda Harry Potter. Allison, approche par ici.
Je m’avance tranquillement vers lui. Ne comprenant pas du tout ce qui se passe. Il pointe alors sa baguette vers moi et souffle :
- Oubliette.
La vue de mon corps d’enfant qui s’écroule sur lui-même me fait vraiment une impression bizarre. Mr Potter ajoute quelques mots que je n’arrive pas à comprendre. Soudain tout s’efface et je me réveille en sursaut.

Première constatation : je suis encore à l’infirmerie. Deuxième : mon père était un sorcier et ma mère ne me l’a jamais dit! Troisième : Mr Potter et ma mère se connaissaient déjà avant que je ne les présente. Je parierais même qu’elle connaissait aussi Mrs Weasley. Quels autres secrets me cachaient-elles? Cette fois toutes ses visions avaient été intenses en émotion. Commençant par une du passé avec Charles Williams, puis une du futur avec une femme dont j’ignorais l’identité, mais qui m’était familière. Puis une autre du futur avec moi dedans. Et encore une du passé avec encore moi dedans. Une autre chose que j’avais compris c’est que j’avais ce dont de vision depuis toutes petites. Car il n’y avait aucune raison pour laquelle j’aurais dit cela au vieux monsieur.
Je frappai mon lit d’un coup de poing rageur. Ce qui fit sursauter les personnes présentes autour de moi. Soit Rose, le professeur McGonagall et Mme Pomfresh. Cette dernière s’empressa de me donner un breuvage que je bus sans hésiter malgré l’odeur infecte. Ensuite elle me demanda :
- Comment allez-vous?
- Ça peut aller. Je suis restée inconsciente longtemps?
- Une heure, répondit Rose avec un regard très inquiet.
- J’ai dit que ça allait, Rose! M’exclamai-je.
Elle baissa les yeux, honteuse, mais ne s’en alla pas. Le professeur McGonagall s’enquit :
- Que s’est-il passé, cette fois?
- J’ai eu quatre visions.
Sur cette réponse je leur les racontai toutes sans m’arrêter.
Une fois terminée je lançai d’un ton accusateur en direction du professeur :
- Vous le saviez, n’est-ce pas? Vous le saviez que mon père était un sorcier!
- Non, je l’ignorais, affirma-t-elle, mais quelque chose me disait qu’elle mentait.
J’eus très envie de continuer à la questionner jusqu’à ce qu’elle l’admette, mais je me doutais qu’une engueulade avec la directrice serait un élément très peu désirable à ajouter à mon dossier scolaire. Je me levai donc du lit et sans tenir compte du petit son offusqué de Mme Pomfresh je dis :
- Je vais aller me reposer dans mon dortoir. Bonne fin de journée, professeur McGonagall. Et à vous aussi, Mme Pomfresh. Merci de toujours vous occuper aussi bien de moi.
Sur ces mots j’attrapai Rose par le bras et l’entraînai en direction de notre Salle Commune. En chemin nous croisâmes les autres et cela se termina en réunion dans un placard à balai. Là je pus lâcher toute la rancœur que j’avais et échanger des scénarios avec eux.
*************************

Le reste de l’année scolaire se passa sans autre incident majeur. J’eus quelques visions par-ci, par-là, mais rien qui ne sortit de l’ordinaire. Dans mes temps libres j’allais chercher avec mes amis à la bibliothèque pour essayer de trouver des informations, mais rien n’y faisait.
Lorsque vint le temps de quitter Poudlard je me promis de questionner ma mère. Et ce jusqu’à avoir des réponses satisfaisantes. Bon, en même temps je me doutais que ça ne porterait pas fruit. Ma mère exerçant le métier d’avocat depuis presque quinze ans… elle avait appris à ne pas céder sous la pression.

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Dernière modification par Mimie99 le mer. 21 déc., 2016 4:10 am, modifié 2 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

boubaloummmm!!!!
Génial!!! Enfin une de mes théories qui est vraie!!! en meme temps c'était pas la mer a boire.... J'ai beaucoup aimé ce chapitre. BRAVO!! Tu es Zeus!!!
Désolée si je repond pas vite et avec des fautes car je suis en Allemagne et c'est pas le meme clavier :?
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut,
J'ai A-D-O-R-E ce chapitre comme toujours tu écrit trop trop bien !!!!! :D :D :D :D :D Tes fanfictions sont toujours aussi génial !!!!! J'ai trop hâte de lire la suite !!!!
Merci de m'avoir prévenue !!!
Continue comme ça !!!! :D
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut tout le monde! Désolée pour ce retard, mais comme je l'avais dit je tenais à publier les chapitre de mes deux fanfictions en même temps. :? ET c'était une GRAVE erreur. :shock: Je ne recommencerai pas de sitôt, soyez en sûrs! :lol: J'ai une bonne nouvelle à vous apprendre. J'ai l'intention de mettre mon énergie sur cette fanfiction-ci pour les deux ou trois prochaines semaines, de manière exclusive. Ce qui signifie que le prochain chapitre devrait arriver beaucoup plus tôt :D Par contre j'ai aussi une mauvaise nouvelle. :? Les chapitres de trente pages et plus risque d'être beaucoup plus rare dorénavant, car je ne ferai plus un condensé de l'année complète. :cry: Mais ce sera aussi moins long à écrire et donc plus rapidement publiés (en théorie, je préfère ne pas me mettre de pression supplémentaire). :D De plus, il y a de quoi se réjouir pour les personnes qui aime ma fanfic... ;) J'annonce que ce chapitre fait exactement (ou environ) 39 pages, c'est le plus long chapitre que j'ai écrit jusqu'à présent. :D J'espère que vous l'apprécierez ;) Enfin, trêve de bavardage. Bonne lecture à vous tous!


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Chapitre 5



Il était clair que je devais lui avoir fait quelque chose. Je ne voyais pas d’autres explications pourquoi il pourrait vouloir me fuir… Mais qu’est-ce que j’avais bien pu faire qui méritait qu’il me traite ainsi? Je détestais le fait qu’il m’ignore… En plus de ça, tout le monde semblait partir dans des directions différentes! Pourquoi est-ce que tout ne pouvait-il pas être comme avant? Tout était tellement si simple avant l’année passée… Était-ce là que tout avait commencé?

******************


Je poussai un soupir. Nous étions déjà la veille de la rentrée à Poudlard. Ma quatrième année, déjà! J’avais l’impression que je n’étais rentrée à Poudlard qu’hier! Comment est-ce que le temps avait-il pu passer aussi vite? C’était incroyable! Bon, en même temps avec tout ce qui m’était arrivée… En seulement trois ans. C’était presque un miracle que j’aie encore toute ma tête! Surtout avec l’année précédente. Et dire que j’avais effectivement été incapable de soutirer la moindre information chez ma mère.
Assise sur le bord de mon lit je fixais ma valise d’un œil noir. Ember cherchait à attirer mon attention, mais tout ce à quoi j’arrivais à me préoccuper c’était : que se passerait-il cette fois? Quel genre de vision allait me tomber dessus cette année? Encore des meurtres? De la torture? Les deux? Ou encore pire? Soupir. Je n’étais pas certaine de vouloir savoir de toute manière. Je me tournai donc vers ma petite Ember qui désirait tant mon attention.
Je lui caressais encore la tête distraitement lorsque ma mère m’appela :
- Tu es prête, ma chérie? Mr et Mrs Weasley sont arrivés.
Avais-je oublié de préciser que j’allais dormir chez ma meilleure amie avant le grand départ? Ma mère n’avait pas pu se libérer et on n’avait donc été dans l’obligation de trouver un arrangement. C’était l’une des raisons pour laquelle je n’avais rien obtenu de ma mère. Elle avait été si peu présente de tout l’été que les rares fois où je la voyais je n’osais pas la questionner sur mon père ou les autres choses. Je ne voulais pas jeter un froid, ce qui se serait assurément produit. Donc je n’avais rien dit. Rien du tout.
J’attrapai ma valise et la cage d’Ember avant de descendre les escaliers aussi vite que je le pouvais. Essayant d’enfouir au plus profond de moi mes questions et mon angoisse pour ne pas que ma mère le lise sur mon visage.
Une fois en bas je retrouvai les adultes dans le salon. Mr Weasley attrapa ce que je venais de déposer au sol et dit en se tournant vers sa femme :
- Je ramène ça à la maison.
- Merci Mr Weasley, le remerciai-je.
- Il n’y a pas de quoi, je t’assure! Mais… commença-t-il avant que Mrs Weasley ne prenne le relais.
- Mais nous croyons t’avoir dit de nous appeler seulement Ron et Hermione.
- J’ai de la difficulté à perdre cette habitude, m’excusai-je en baissant les yeux, légèrement honteuse, car j’avais complètement oublié qu’ils m’avaient dit cela durant le dernier Noël.
- Ce n’est rien, m’assura Hermione avec un sourire.
- Bon, à tout à l’heure, les filles, nous signala Ron avant de disparaître d’un coup.
Ma mère ne parut pas s’en émouvoir alors que c’était censé être la première fois qu’elle voyait quelqu’un transplaner. Sauf qu’avec tout ce que j’avais appris l’an passé je n’étais pas plus surprise que ça à sa réaction. Moi ce n’était pas la première fois que je le voyais, sauf que ce serait mon premier voyage. À ce que m’en avait dit Rose c’était loin d’être agréable au début, durant les premières fois.
Je m’approchai de ma mère pour la prendre dans mes bras. Tout en la serrant contre moi je lui chuchotai :
- Promet-moi de ne pas trop te surmener…
- Je te le promets, me jura-t-elle sur le même ton que moi. Fais attention à toi, ma chérie, ajouta-t-elle plus fort et en resserrant son étreinte.
Elle m’embrassa sur le dessus de la tête avec un peu plus de difficulté que dans les dernières années. J’étais presque à sa taille maintenant. Étrangement, à bientôt quinze ans je continuais de grandir de façon plus ou moins régulière. Sans doute était-ce parce que ma mère était plutôt grande pour une femme et mon père, à ce qu’elle en disait, était plus grand qu’elle.
En me relâchant elle dit :
- Je t’aime, ma puce. Et n’oublie pas, je suis fière de toi.
- Je t’aime aussi, m’man, murmurai-je en reculant pour rejoindre Hermione.
Cette dernière posa sa main sur mon épaule et dit à ma mère :
- Bonne fin de soirée, Marianne.
- Vous aussi, Hermione, répondit ma mère en lui adressant un signe de tête auquel la mère de ma meilleure amie répondit aussitôt de la même manière.
Juste avant qu’Hermione n’enclenche le processus je ne pus m’empêcher de lâcher, car je n’en pouvais plus du secret :
- Je suis au courant. Au sujet de papa…
J’eus tout juste le temps de voir ma mère prendre un air horrifié avant que l’on ne soit plus chez moi. En ce moment même j’avais l’impression que l’on me tordait les intestins, mon estomac… Tout tournait autour de moi et je ne me sentais pas du tout stable sur mes deux pieds.
En atterrissant sur la terre ferme j’avais envie de vomir et le pire c’est que le monde tournait encore autour de moi…
- Hey, Alli! Tu as passé un bon moment? Tu es toute verte… se moqua Rose gentiment.
- Tu riras moins si je te vomis dessus, rétorquai-je en réprimant un haut le cœur.
Je manquai éclater de rire en voyant à quelle vitesse elle perdit son sourire. Malheureusement je n’avais pas vraiment la santé requise pour ce genre de prouesse. Hermione m’apporta gentiment un verre d’eau que je vidai avec reconnaissance.
Une fois fini je me sentis un peu mieux, la tête me tournait un peu moins. Je jetai un coup d’œil vers mon amie qui me fixait avec inquiétude. J’allai la rejoindre avec un sourire, au passage j’ébouriffai les cheveux roux de son frère (d’ailleurs il m’envoya un regard meurtrier avant de sourire) et je lui dis en la prenant dans mes bras :
- Je vais bien… Enfin, mieux serait plus exacte.
J’ajoutai en la serrant plus fort :
- Tu m’as tellement manquée Rose!
- Toi aussi tu m’as manquée Alli! Affirma-t-elle d’une petite voix aigüe.
Je souris de toutes mes dents en formulant la pensée qu’on avait toutes les deux en tête :
- On retourne à Poudlard demain!
Beaucoup plus tard je me tournais et me retournais dans mon lit d’emprunt, incapable de m’endormir. Je ne faisais que penser à la soirée, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que la famille de Rose, et tous les Weasley en général, était fabuleuse. Rester bougon ou bougonne avec eux c’était impossible. L’autre détail qui m’empêchait de trouver le sommeil, c’était la discussion après-soirée que j’avais eu avec ma meilleure amie. Au sujet de ma mère et de mon père. Avec certaines des visions que j’avais eues précédemment et durant l’été j’en étais venue à une conclusion. Charles Williams était mon père et j’avais assisté à sa mort ainsi qu’à celle de toute la famille de son côté. Ce qui voulait dire que j’étais l’enfant recherchée et que je courrais probablement un danger. Dernière chose : les professeurs à Poudlard étaient au courant de mon identité et ils avaient caché tout ce qui avait trait à ma famille.
Je finis par m’endormir, mais mon sommeil ne fut pas de tout repos.

*******************


Poudlard avait recommencé depuis déjà un mois et j’avais remarqué quelques petits détails bizarres. Le premier était qu’Al me semblait moins bavard qu’avant. Ensuite il y avait l’attitude de Liam envers moi. Il me semblait beaucoup plus taquin que d’habitude et Rose n’arrêtait pas de me charrier avec ça. Disant que je devais lui avoir tapé dans l’œil. Elle ajoutait ensuite qu’il était temps que ça arrive, car elle en avait marre de me voir baver à chaque fois qu’il passait dans le coin. Ce qui était totalement FAUX.
Alors que c’était probablement la dixième fois dans la semaine qu’elle me disait ça, je rétorquai avec un sourire condescendant (je le regrettais un peu, mais bon j’en avais marre!) :
- Et toi, Rose? Quand penses-tu que tu vas le dire à Scorpius que tu en pinces pour lui?
- Que… qui? Moi? Bafouilla-t-elle, ce qui eut le don de me faire culpabiliser instantanément.
Elle semblait déboussolée, perdue… et complètement paniquée.
- Tu ne lui dis rien! Rugit-elle en silence (À noter que nous nous trouvions à la bibliothèque).
- Relax, Rose! J’ai seulement dit ça pour que tu me lâche au sujet de Liam.
- Mais tu as quand même remarqué! Marmonna-t-elle.
Je poussai un soupir avant de la prendre par les épaules. Je lui dis alors :
- Rose, si je l’ai vu c’est simplement parce que je suis ta meilleure amie, que je suis presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec toi et que je suis une fille. Pour qu’il remarque quelque chose, je crois qu’il faudrait que tu lui montres en pleine face une pancarte sur laquelle tu aurais écrit « Je suis complètement dingue de toi Scorpius Malefoy! »
Je vis Rose tourner au rouge cerise, oreilles comprises et elle me chuchota d’une toute petite voix :
- Euh… Alli?
- Quoi? M’étonnai-je.
Elle pointa du doigt quelque chose en arrière de moi. En me retournant je me retrouvai face à face avec Liam. Ce fut à mon tour de rougir comme une folle.
- Alors comme ça, Allison, tu es « complètement dingue » de Scorpius Malefoy? Dit-il avec un sourire à la fois crispé et moqueur.
Apparemment il luttait entre deux émotions contradictoires…
- Scorp? Mais non! Ce n’est pas… commençai-je à rétorquer avant de m’interrompre brusquement pour éviter de faire une gaffe.
Du genre : Ce n’est pas moi, c’est Rose. Elle m’aurait probablement étranglée dans la seconde.
- Ce n’est pas… quoi? Insista-t-il.
Là c’était clair qu’il y voyait quelque chose de personnel! J’eus un sourire en répondant :
- Tu aurais compris si tu avais été là depuis le début de la conversation. Je disais à Rose que déclarer que j’étais complètement folle de notre ami Scorpius ce serait comme si…
- Comme si…?
Je décidai d’enfoncer le clou en parlant de son meilleur ami. Je conclus donc :
- Comme si James me faisait une déclaration dans ce genre-là. Tu vois à quel point ce serait ridicule?
Il eut un petit rire, mais je remarquai qu’il semblait comme qui dirait… forcé.
- Tu as raison, ce serait vraiment ridicule, m’accorda-t-il.
Sur ces mots il nous souhaita bonne journée et s’éclipsa rapidement pour aller s’affairer à ce qui l’avait amené à la bibliothèque. Le regard que me porta Rose me fit craindre le pire.
- C’est clair que tu es dans son collimateur maintenant! S’exclama-t-elle avec un grand sourire.
- Rose… tais-toi! grognai-je. Tu m’en dois une méchante!
Elle hocha de la tête et décida de changer de sujet.
- Tu viens toujours chez moi pour Noël, hein? S’enquit-elle. Parce que sinon Mamie Weasley ne vas pas être contente… Tu sais, elle n’arrête pas de dire que tu fais presque partie de la famille…
- Oui je viens, confirmai-je. Ma mère n’a pas changé ses plans et elle est toujours d’accord avec ça.
- Parfait! Parce que devine qui va être de nouveau là cette année?
Et dire que j’avais osé espérer qu’elle me lâcherait avec ça… Apparemment ce n’était pas le cas.
- Liam, je suppose, vu le ton que tu as.
- Oui, confirma-t-elle avec un sourire moqueur.
Je poussai un soupir et la menaçai :
- Continue comme ça et je vais faire la même chose avec toi… mais à propos de Scorp.
Elle rougit de nouveau et ne pipa mot. Je pus ainsi me remettre à mes devoirs de divination qui ne m’enthousiasmaient pas trop.
C’est grâce à cette petite menace que je réussis à avoir la paix. J’aurais bien voulu pouvoir dire que ce fut jusqu’à la fin de l’année, mais… non. Mon répit ne dura que jusqu’à Noël.

**********************


Nous étions la veille du jour de l’An, en bref le 31 décembre. Les Potter et les Weasley étaient tous rassemblés dans le salon en train de se raconter pleins de souvenirs. De ce fait je m’étais un peu sentie de trop, alors j’avais préféré sortir m’aérer. Ils ne devaient même pas s’être aperçus de mon départ.
Je m’appuyai alors contre le mur de la maison et relevai la tête vers les étoiles, le ciel étant dégagé. J’en voyais beaucoup plus qu’à la maison, ça c’était certain! Par contre, cela me ramena à mes cours de divination et aux excentricités du professeur Trelawney. Elle était encore pire que l’an passé ce que j’aurais cru impossible.
Je manquai bondir dix mètres dans les airs lorsque quelqu’un se laissa tomber contre le mur à côté de moi. Je me calmai à moitié en reconnaissant Liam. Il sourit, ayant sans doute remarqué mes épaules qui avaient tressautées à son arrivé.
- Je t’ai fait peur, Allison? Se moqua-t-il, gentiment.
Je le foudroyai du regard et son sourire s’élargit.
- Qu’est-ce que tu fais là? Marmonnai-je.
- La même chose que toi, je suppose, répondit-il en haussant les épaules. Ça te dit d’aller te promener? Quant à rester là, sans bouger… proposa-t-il quelques secondes plus tard.
Je hochai de la tête, mon cœur battant la chamade. Il me fit alors signe de le suivre et je m’exécutai sans protester.
C’est une minute plus tard que je compris où il me conduisait. C’était l’arbre. Le fameux arbre. Là où Rose avait insisté pour mettre des branches de gui, enfin… de houx. Les baies rouges appartenant au houx et non pas au gui. Mais c’était impossible qu’il aille là, n’est-ce pas? Comment pourrait-il être au courant? Et en plus y aller avec moi… Nan, je me faisais assurément des idées! Assurément!
Ou pas, pensai-je lorsqu’il s’arrêta pile sous le branchage en question. Là il me regarda avec un sourire en coin après avoir jeté un coup d’œil au-dessus de nos têtes. Il se rapprocha un peu de moi et me demanda :
- Hey, Allison? Est-ce que tu sais ce que deux personnes se trouvant sous le gui sont censées faire?
- Ce n’est pas du gui, mais du houx. Le gui possède des baies blanches, pas rouges, rétorquai-je sans pouvoir m’en empêcher.
J’étais la pire des idiotes de l’univers! Me sermonnai-je moi-même. En particulier lorsque je vis son air crisper. Je venais de ruiner toutes mes chances. Bravo Allison. Vraiment. J’avais très envie de me frapper la tête contre l’arbre à côté de moi… jusqu’à ce que je l’entende murmurer un sortilège et que les baies au-dessus de nous devinrent blanches. Je rougis d’un coup lorsqu’il m’adressa un sourire en coin en me questionnant de nouveau :
- Alors, Allison? Veux-tu répondre à ma question, maintenant?
Il s’approcha d’un pas et je me sentis figer sur place, incapable du moindre mouvement ou de prononcer un seul petit mot. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Je finis par souffler du bout des lèvres :
- Ils sont censés s’embrasser.
Il s’approcha d’un nouveau pas et je déglutis avec difficulté. Mais avant qu’il ne puisse s’approcher davantage je lui posai une question (ou plutôt deux) :
- Pourquoi moi? Pourquoi maintenant?
Il poussa un soupir avant d’aller s’adosser à l’arbre. Il n’était qu’un peu plus grand que moi… mais ça faisait déjà une grande différence d’avec les autres. Là en me regardant droit dans les yeux il m’expliqua :
- Quelque chose a changé cette année. Quand je t’ai aperçu entrer dans la grande salle j’ai eu un choc. C’est fou comment tu as changée en deux mois! Mes sentiments envers toi ont changés. D’amicaux ils sont passés à quelque chose de plus… Enfin, peu importe. (Il semblait légèrement embarrassé, vu la manière qu’il se passa la main dans les cheveux. Je ne pus m’empêcher de le trouver vraiment… beau comme ça). Le pire c’est que j’ignorais comment t’aborder ou plutôt te faire part de tout ça. Je ne voulais pas tout gâcher, tu vois? Et j’ignorais si tu ressentais la même chose. J’avais peur de me prendre le pire râteau de tous les temps, parce que quand tu veux tu peux être assez directe. Un mois avant les vacances de Noël j’ai commencé à interroger Rose. Elle ne m’a répondu que le jour du départ pour les vacances. Elle a dit que je ne risquais rien à tenter ma chance avec toi. (Il eut un sourire avec la suite). Hier elle m’a dit que vous aviez installé du gui et m’a montré où. C’est comme ça que j’ai su quoi faire.
Rose avait osé faire ça! À moi! Sa meilleure amie! Elle allait me le payer!
- Je vais la tue… commençai-je, mais soudain Liam se tenait devant moi, à quelques centimètres de mon visage et je me tus instantanément.
- Tu vas quoi? S’enquit-il et je sentis son souffle contre mon visage.
- Je vais… Je vais…
Il ne me laissa pas le temps de conclure et posa ses lèvres sur les miennes. J’oubliai instantanément ma rancœur vis-à-vis de ma meilleure amie. Il n’y avait plus que Liam.
Il finit par se détacher de moi et je me retins de pousser un soupir. J’entendis alors provenant de la maison :
- Dix… Neuf…
Le décompte de la nouvelle année commençait. Liam caressa ma joue du bout de son doigt.
- Huit… Sept… continuaient à compter toute la famille.
- Allison… Voudrais-tu sortir avec moi? S’enquit-il avec un air vaguement inquiet.
- Six… Cinq…
Allai-je dire oui? N’était-ce pas ce que j’attendais depuis si longtemps?
- Quatre… Trois…
- Oui, finis-je par répondre en hâte.
- Deux…
Il me serra contre lui et m’embrassa de nouveau.
- Un! BONNE ANNÉE!!!
On finit par s’écarter l’un de l’autre et il me chuchota à l’oreille :
- Bonne année, Allison.
Sur ces mots on se dépêcha de retourner au Terrier. Avec chance notre entrée passa inaperçu, car c’était l’effusion des vœux et des câlins.
D’un commun accord on se sépara l’un de l’autre. On ne voulait pas attirer l’attention de tous les Potter et Weasley sur nous. D’ailleurs on avait prévu de ne rien dire tant que l’école n’aurait pas recommencée. Rose n’avait qu’à bien se tenir, car puisqu’elle s’était permis de jouer les entremetteuses, ce serait mon tour. Et j’avais le pressentiment que ce ne serait pas très compliqué si je me fiais aux coups d’œil que mes deux amis se jetaient quand l’autre regardait ailleurs.

**********************


- Je le savais! Je le savais! S’emporta Rose en sautant sur place.
Nous étions de retour à Poudlard, Liam et moi avions rassemblés nos amis respectifs pour leur annoncer la nouvelle. C’est pour ça, entre autre, que mon amie ressemblait à une hystérique finie. Quant à Scorp et Al… ça ne semblait pas les émouvoir outre mesure. Malia et Teena, elles, me tapèrent dans les mains avec de grands sourires. Sans trop me préoccuper des autres personnes nous entourant je me tournai vers Rose et la foudroyai du regard.
- Toi et moi on a un compte à régler, Rose Weasley! Tonnai-je. Et ne pense même pas que je vais faire preuve de pitié.
À voir son air terrifié ma menace fonctionnait. Tout le monde, excepté Liam, se demandait ce qu’il pouvait bien être en train de se passer.
Ce soir-là Rose vint s’asseoir sur mon lit alors que je m’y trouvais, lisant un livre passionnant.
- Qu’est-ce que tu compte faire? S’enquit-elle, inquiète.
- M’informer, planifier et agir, dis-je sans donner plus de détails.
Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire moqueur en voyant son air déconfit.
- Tu ne vas rien me dire de plus, n’est-ce pas?
- Nope, acquiesçai-je en souriant de plus belle.
Elle poussa un soupir et se laissa tomber à côté de moi.
- Pourquoi tu fais ça? Me demanda-t-elle après un moment.
- Pour te punir et te remercier, Rose. Je sais que tu le mérite et je suis sûre que ça va fonctionner entre vous.
- Entre nous, peut-être, même si pour ça il faudrait qu’il me trouve intéressante à ce niveau-là, admit-elle. Sauf que j’ai des doutes concernant nos parents.
- Rose Weasley! M’exclamai-je, choquée. Tu ne vas t’empêcher de vivre quelque chose d’unique à cause de tes parents, j’espère!
- Ils ne s’aiment pas, surtout nos pères en fait! Protesta-t-elle.
- Si c’est comme ça que tu le vois, alors je vais devoir faire quelque chose, dis-je sur un ton pensif. Je crois que je vais m’inviter chez toi cet été… Ah non! J’ai encore mieux! À la gare…
- Alli, non! Non, non, non! N’y pense même pas! S’insurgea-t-elle.
Cela ne changea rien du tout, car un plan s’échafaudait dans mon esprit. Et je savais d’avance que ça ne leur plairaient pas. À leurs familles, comme à ma mère.
- S’il-te-plaît, Alli… Ne fais pas ça!
- Ne pas faire quoi? Demandai-je sur un ton innocent.
- Un scandale!
- Je ne sais pas de quoi tu parles… avançai-je.
- Allison! S’offusqua-t-elle.
- Bon, c’était très intéressant, tout ça, mais je dois rejoindre Liam.
Sans ajouter un seul mot supplémentaire je me précipitai vers la sortie, sauf que cela ne m’empêcha pas de recevoir un coussin par la tête. Au lieu de m’en offusquer j’éclatai de rire en descendant les escaliers.
Comme convenu je retrouvai Liam à la porte de sortie de la Salle Commune. J’eus un sourire éblouissant et me retins de lui sauter au cou. Il dut apercevoir quelque chose sur mon visage, car son sourire s’élargit. Il saisit alors ma main et m’entraina à l’extérieur. C’est donc en traversant plusieurs passages secrets que nous nous rendîmes à la Salle sur Demande. Cet endroit deviendrait notre lieu par excellence.
Deux semaines plus tard je me trouvais assise sur l’une des chaises de la bibliothèque et j’étudiais pour un examen de potion. Tout comme Scorpius qui se trouvait dans la même classe que moi. J’avais réussi à convaincre Al d’attirer Rose ailleurs le temps que je puisse tâter le terrain du côté de mon amie. La subtilité et moi faisant souvent deux je demandai comme si de rien n’était :
- Dis Scorp… T’aurais pas quelque chose à me dire?
- Comme… quoi? S’enquit-il en fronçant les sourcils devant son cahier de note de cours.
Apparemment il avait de la difficulté à comprendre ce qu’il avait écrit.
- Dis-moi la vérité et je te fais une copie de mes notes, d’accord?
- Ouais… c’est d’accord, dit-il sur un ton plus qu’incertain.
- Qu’est-ce qu’il y a entre Rose et toi? Je vois bien que tu n’arrêtes pas de lui jeter des coups d’œil.
Je retins d’éclater de rire en le voyant rougir jusqu’aux oreilles. Ce qui offrait un contraste intéressant avec ses cheveux blonds. Il finit par murmurer tout bas :
- Pourquoi est-ce que tu t’imagines ça?
- Je te l’ai dit, tu n’arrêtes pas de la regarder en douce, dis-je en souriant.
- Bon, très bien, tu as raison! Tu es contente, maintenant? Elle m’intéresse, et puis quoi? Ce n’est pas réciproque! S’exclama-t-il en perdant son calme.
C’est précisément à ce moment-là que Rose et Al apparurent. Mon amie ouvrit de grands yeux incrédules, quant à Scorp… il devint dix fois plus écarlate.
- Et si ce l’était? Rétorquai-je en haussant un sourcil.
Mon ami Serpentard se tourna vers la rouquine en l’interrogeant du regard. Elle rougit violemment, mais hocha de la tête. Avec un sourire je sortis ma baguette et d’un sort je dupliquai mes notes de potion. Ensuite je m’empressai de ramasser mes choses et de me lever. Au passage je donnai une bourrade dans le dos de Scorpius et en rejoignant Albus je poussai Rose en direction de notre ami. Sur ce, j’attrapai Al par le bras et l’entrainai à l’extérieur de la bibliothèque. À peine étions-nous sortis qu’on éclatait de rire.
- T’as vu leur tête? S’étrangla à moitié mon ami. Tu as fait fort, sur ce coup-là!
- Et tu ne sais pas encore ce que j’ai prévu pour la suite!
- Quoi, ce n’est pas encore fini? S’étonna-t-il.
- Oh que non! Affirmai-je avec un grand sourire. Il me reste à convaincre ton oncle et le père de Scorp que le fait qu’ils se côtoient ne pose pas de problème.
J’étais vraiment contente de retrouver la complicité que j’avais légèrement perdue dans le dernier mois. Albus semblait de nouveau lui-même.
- Et tu comptes faire quoi? S’enquit-il avec un sourire complice.
- Un scandale. Histoire d’attirer toute l’attention sur moi et de lâcher la bombe comme si tout était normal. Tu sais? Lâcher pleins de trucs plus horribles les uns que les autres et terminer en annonçant que Rose et Scorp sortent ensembles.
- Mais ils ne sortent pas encore ensembles! Me fit remarquer le cousin de l’intéressée.
- Certes, mais ça ne saurait tarder! Dis-je avec un sourire diabolique. D’ailleurs, il va bientôt falloir que je m’occupe de ton cas, ajoutai-je moqueusement.
- Hein, quoi? Marmonna-t-il en rougissant.
- Ben, voyons Al, tu dois bien avoir une fille dans le collimateur…
- Non, dit-il en essayant d’avoir l’air sincère.
Il était en train de me mentir! Sans doute qu’il ne voulait pas que je me mêle de ses histoires, ce que je pouvais parfaitement comprendre, sauf que…
- Albus Potter! Tu me mens! M’exclamai-je, outrée. Tu as quelqu’un en vue! Dis-moi c’est qui!
- Je n’ai pas… commença-t-il, mais je le coupai.
- N’essaye pas de mentir! Et si tu ne veux rien dire, crois-moi sur parole, je vais le découvrir!
Il poussa un soupir en levant les yeux au ciel, sauf qu’il était encore plus écarlate que trente secondes plus tôt.
- On peut aller étudier, maintenant? S’enquit mon ami en changeant de sujet.
- Bien sûr, mais ne pense pas que je vais oublier!
- Je m’en doutais, marmonna-t-il en regardant le sol.
On se dirigea alors vers notre Salle Commune, un endroit où l’on pourrait étudier tranquillement.
Ce soir-là, dans notre dortoir, nous étions Malia, Teena et moi agglutinées autour du lit de Rose, cette dernière venant tout juste de s’effondrer dessus avec un soupir.
- Et puis? S’enquit Malia.
- Comment ça s’est passé? Ajouta Teena en se frottant les mains d’impatience.
- Allez, raconte! Renchéris-je.
Elle se contenta de fixer le plafond sans nous adresser un regard ou porter attention. En règle générale j’aurais commencé à m’inquiéter, mais à voir son sourire niais il était clair qu’il s’était passé quelque chose d’agréable.
Comme elle ne répondait toujours pas après cinq minutes, les deux autres filles et moi nous concertèrent d’un regard avant de bondir sur le lit. Comme il n’était pas vraiment conçu pour quatre personnes, Rose se retrouva coincée dans le milieu et de ce fait elle sortit de sa bulle.
- Hé! Mais qu’est-ce que vous faites?! Protesta-t-elle.
- On veut des infos! M’exclamai-je en me redressant un peu pour mieux la voir, malgré les cheveux de Malia qui me tombaient devant les yeux.
- Au début c’était vraiment « gros malaise », à cause de toi Alli! Me grogna-t-elle au visage de là où elle se trouvait. Sauf qu’après on s’est assis ensemble et on a étudié…
- Vous avez… quoi?! S’étonna Teena complètement atterrée.
- Tais-toi! rétorqua Rose. Ensuite, je ne sais pas trop comment ça s’est produit, mais… il m’a embrassée.
- Qu’est-ce que vous avez fait après? S’enquit Malia.
- On a laissé tomber l’étude et on est allé se promener dans Poudlard, dit-elle avec des étoiles dans les yeux.
Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire satisfait.
- Tu vois, je te l’avais bien dit que ça fonctionnerait! Dis-je avec une profonde satisfaction intérieure.
- Oui, mais je m’inquiète à propos de nos parents… recommença Rose.
- Franchement, Rose! S’offusqua Malia avant que je ne puisse m’en mêler.
- Alli, jure-moi que tu vas me laisser m’occuper de ça! Dit la principale intéressée.
Tout en croisant les doigts derrière mon dos, je lui promis :
- Je te promets que je ne m’en mêlerai pas, si tu es capable de t’en charger toi-même.
Elle me jeta un regard dubitatif, mais devant mon sourire innocent elle flancha. Étant fille d’une avocate je savais comment m’arranger pour ne pas me retrouver pieds et poings liés par une promesse. De ce fait, je lui avais seulement promis de ne rien faire que si elle était capable de le faire elle-même. Et connaissant Rose…
Elle était très courageuse, mais lorsqu’il était question de ses parents, c’était une toute autre histoire. Elle ne voulait pas les décevoir, même si pour cela elle devait délaisser des choses importantes pour elle.
Je lui tapotai le bras et décidai de rejoindre mon propre lit, les deux autres filles en firent de même. Une fois sous les draps je me dis que tout allait parfaitement bien. Je m’endormis dans une parfaite insouciance.

Il avait réussi. Il avait réussi à sortir et ce sans que personne ne le voit! Maintenant il se promenait dans les couloirs déserts de l’école avec pour seule compagnie les ténèbres qui l’entouraient. Ce silence… il l’appréciait tellement! Mais pour le moment il avait autre chose à l’esprit. Les jumeaux Weasley, ces éternels farceurs, lui avaient demandé un coup de main. Ils voulaient que Miss Teigne soit occupée ailleurs. Et il était le seul que la chatte n’arrivait pas à dénoncer, pour cause, à sa seule apparition elle déguerpissait à toute allure! Fait qui avait grandement intéressé Fred et George. Il avait tellement eu de facilité à sortir qu’il espérait que ça ne se compliquerait pas.
- Que faites-vous dehors? S’enquit une voix.
Oh, non! Il y avait quelqu’un! Il se pressa contre le mur espérant dans se fondre dans le décor, mais il savait qu’avec la petite boule de lumière au loin, qui s’approchait dangereusement, il serait découvert. Mais peut-être… peut-être que s’il ne bougeait pas… Il s’accroupit par terre et ferma les yeux. Espérant passer inaperçu.
- Répondez! Que faites-vous là!
Les pas s’approchaient, mais il n’osait pas ouvrir les yeux. C’est alors qu’il entendit des éclats de voix, ou plutôt des chuchotements furieux. Le pire c’est qu’il ne semblait pas y avoir plus d’une personne.
- Il me demandera des comptes… Il faut que je le trouve… Il le faut. Sinon je…
C’est là qu’il sut qu’il était repéré. Quand la personne s’interrompit en pleine phrase.

- Miss Lévesque! Miss Lévesque! Revenez à vous!
- Qu’est-ce que tu fais là, morveux? Grogna le jeune homme, de peut-être dix-neuf ans.
Son visage était flou… Il n’arrivait pas à discerner ses traits. Comme s’il nageait en plein brouillard.
- Je… Je… bégaya le garçon sans arriver à prononcer une seule phrase.
- Le Seigneur ne voudrait pas que tu sois au courant… ajouta l’autre sans tenir sembler de tenir compte de quoi que ce soit.
Puis il prononça un mot. Charles se sentit immédiatement redresser dans les airs et son corps commença à se refroidir. Dangereusement. Il claquait des dents, son corps frissonnait, puis soudain tout s’arrêta, il tomba dans les pommes.

- Elle est complètement gelée, professeur! Paniqua quelqu’un.
- Il faut l’amener à l’infirmerie, aidez-moi Potter. Quant à vous Miss Weasley, tenez-lui la tête.
Au réveil, le jeune garçon ne se souvenait de rien. Les dix heures précédentes étaient un vrai trou noir. La proposition des Weasley et l’étrange personnage ne faisaient plus partie de ses souvenirs. C’est avec des images en accéléré que j’en vins à cette conclusion.

J’ouvris les yeux en massant mes tempes douloureuses. En fait ma tête au complet me donnait l’impression qu’elle allait exploser.
- Elle est réveillée! Professeur! S’exclama la voix de Rose.
- Il était temps que tu reviennes parmi nous, Allison! Renchérit James.
- Humm… fut le seul son que je parvins à articuler.
J’aperçus à ce moment-là le professeur McGonagall se ruer vers moi. Sa main se posa sur mon front et elle dit avec soulagement :
- Votre température est revenue à la normale.
- Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il s’est passé? Croassai-je. Pourquoi suis-je ici? m’enquis-je ensuite.
- Tu as eu une… commença Rose, mais je la coupai brusquement en voyant Liam entrer en trombe.
- Une crise de somnambulisme? Sérieux, encore?
Je le dis sur un ton plaintif. Le professeur McGonagall fronça les sourcils, mais mes amis comprirent instantanément. Il n’était pas encore au courant et je ne voulais pas qu’il le sache. Je ne voulais surtout pas lui imposer ça. Tout allait bien pour nous en ce moment et je désirais que ça continue comme ça.
Dans son empressement il passa à deux doigts de bousculer la directrice pour s’asseoir à côté de moi sur mon lit. Je surpris un sourire passé rapidement sur le visage de McGonagall. Elle me tapota la main en disant :
- Venez me voir ce soir. Dix-neuf heures à mon bureau. Nous devons discuter de votre… somnambulisme.
J’acquiesçai d’un air crispé. Dès qu’elle fut partie, Liam me prit la main et me demanda, inquiet :
- Que s’est-il passé?
- Parfois, je suis somnambule. J’ai été somnambule, dis-je simplement en haussant les épaules.
Moins j’en disais, plus le mensonge serait simple. Trop entrer dans les détails risquerait de me compromettre plus tard. Par exemple, s’il me posait de nouveau des questions. J’avais une excellente mémoire, mais je pouvais toujours commettre une erreur. Et dans le cas présent, la plus petite pourrait tout faire basculer.
- Tu es à l’infirmerie, Alli. On n’emmène pas les gens qui sont somnambules à l’infirmerie, répliqua-t-il sur un ton plus sec.
- Ouais, ben c’est le cas lorsque tu vas dehors en pyjama et que tu entres en hypothermie, rétorquai-je avec un ton froid.
Il n’avait pas à me faire la morale. Il fronça les sourcils devant mon ton. Sauf que c’est précisément à ce moment-ci, lorsque son visage se calmait, qu’un long frisson me parcouru. Juste quand il s’apprêtait à dire quelque chose. Encore une vision? Sérieusement? Je me sentis ramollir et mon esprit s’éloigna loin, très loin…
- Où est-il? Où est l’enfant? S’écria une voix qui m’aurait fait grincer des dents en temps normal.
- Je lui ai fait perdre la mémoire, n’est-ce pas suffisant?
- Tu aurais dû le tuer! Que feras-tu s’il se souvient de toi?
- Je ne… commença-t-il et je vis son visage bleuir.
Et soudain j’entrais dans son corps.
Il ne pouvait plus respirer. L’air lui manquait.

- Hé! Mais qu’est-ce qu’elle fait! Hurla quelqu’un de complètement paniqué.
- Par merlin! Elle s’étrangle elle-même ou quoi? Ajouta quelqu’un d’autre.
- Non… Elle essaie d’empêcher quelqu’un d’autre de le faire, rétorqua un autre.
- Mais…
- Expliquez-lui! Gronda quelqu’un, en colère.
Il étouffait, plus aucun souffle d’air n’entrait dans ses poumons. Il tenta vainement de retirer les mains qui lui enserraient la gorge, mais il n’y avait rien. C’était de la magie. Sa tête allait bientôt exploser sans…
Et voilà, l’air qui pénétrait de nouveau dans ses poumons.
- J’espère que tu feras mieux que ton frère.
- Maître, que… commença-t-il.
- Avada Kedavra! Hurla le chef.
Il n’exista plus de pensées.

- Est-ce qu’elle est morte? Souffla la voix mortifiée de Rose.
- Non, elle respire encore, ma vieille! Grognai-je en me prenant la tête entre les mains.
- Allison! S’exclamèrent-ils tous ensemble et je me trouvai soudainement envahis.
Ils se trouvaient absolument tous sur moi, m’empêchant de nouveau de respirer. Je râlai d’une voix étouffée :
- Rectification… Je respirais.
Ils s’éloignèrent immédiatement pour me laisser de l’espace. Je sentis une bouffée d’angoisse me nouer la gorge à la vue de l’air mortifié de Liam. Il venait de comprendre. Il savait que j’avais menti. Que je n’étais pas somnambule. Tout fut confirmé lorsqu’il lâcha :
- Pourquoi tu m’as menti? Pourquoi tu ne me l’as jamais dit?
Je me crispai involontairement, son ton était on ne peut plus accusateur.
- Je ne voulais pas que tu le sache, finis-je par répondre en regardant mes pieds.
- Pourquoi? Me relança-t-il avec une once de colère dans la voix.
- Parce que… Parce que je ne voulais pas que tu me vois comme un monstre, soufflai-je, cette fois en foudroyant mes pieds de mon regard.
C’était la première fois que j’arrivais à prononcer ces mots à haute voix, alors que pourtant j’y pensais à chaque fois que j’avais une vision. Un monstre, c’était ce que j’étais. Anormale. Des larmes me montèrent aux yeux et je vis son visage s’affaisser. Je ne voulais plus rien entendre. Je ne voulais plus voir personne. Plus voir tous ces visages scandalisés par ce que je venais de proférer.
- Madame Pomfresh? Je… Je suis… tellement fatiguée…
Cette dernière qui, sous l’ordre de la directrice, n’avait pas bougé d’où elle était, ni parler, s’empressa de me rejoindre. Elle se chargea de faire quitter mes amis sans que j’aie à le faire moi-même. J’eus le temps de capter l’accusation dans les yeux de Rose avant qu’elle ne disparaisse de mon champ de vision.
- Prenez ceci, me conseilla l’infirmière avec un sourire engageant. C’est un somnifère.
- J’ai une rencontre avec le professeur McGonagall ce soir…
- Vous serez réveillée à temps, m’assura-t-elle en me tendant le breuvage à l’aspect peu engageant.
Je le saisis prudemment comme s’il y avait des risques que ça me saute au visage. Je retins un sursaut de dégoût en sentant l’odeur répugnante. Je me bouchai le nez de la main gauche, pris une grande inspiration et avalai d’un trait.
C’est étonnant comment soudainement je mourrais d’envie de m’endormir. Décidant de ne pas lutter, car ne possédant pas la force de toute façon, je m’étendis et à peine avais-je fermé les yeux que j’étais partie au pays des rêves.
Dernière modification par Mimie99 le mar. 06 déc., 2016 1:54 am, modifié 1 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Lorsque je me réveillai il était dix-huit heures et un plateau repas m’attendait à côté de mon lit. Je me redressai lentement et essayai, en mangeant, de ne pas trop penser à la quantité de devoirs qui m’attendaient. Au moins je ne faisais pas mes B.U.S.E cette année! Avec un peu de chance l’année prochaine serait plus calme… Ouais, avec beaucoup de chance plutôt.
Quand j’eus fini de manger, Mme Pomfresh vint me voir pour me débarrasser et me demanda :
- Comment allez-vous, maintenant?
- Beaucoup mieux, affirmai-je. Est-ce je peux partir maintenant?
Je la vis distinctement prendre une profonde inspiration avant d’acquiescer :
- Très bien. Mais revenez me voir demain matin avant le petit-déjeuner.
- Merci, Mme Pomfresh, dis-je avec un sourire.
Sur ce, je m’empressai de m’en aller. En route pour le bureau de la directrice je me questionnais. Qu’allais-je faire maintenant? Apparemment mes visions devenaient de plus en plus dangereuses pour ma propre sécurité… Et si je finissais par faire mal à quelqu’un d’autre? Et que faire à propos de Liam? Il allait désirer, ou plutôt exiger, des explications. Étais-je prête à les lui fournir, là, maintenant? Je ne pouvais plus lui mentir, mais je ne savais pas non plus si je pouvais rester avec lui maintenant qu’il savait la vérité. Mais surtout à cause de mes visions qui devenaient de plus en plus… bizarres et dangereuses.
Au moment d’arriver à destination ma décision était prise et ma gorge était nouée par l’angoisse. Je prononçai ainsi le mot de passe d’une voix enrouée par l’émotion…
En entrant dans le bureau je retrouvai la directrice, comme à son habitude, assises derrière sa table de travail. La première chose qu’elle trouva à me dire fut :
- Du somnambulisme, Miss Lévesque?
- Vous ne saviez pas que j’en souffrais, professeur? Demandai-je sur un ton insolent.
- Ne prenez pas ce ton avec moi! Me prévint-elle et je vis l’ombre d’une menace traverser son regard. Maintenant, expliquez-moi pourquoi vous avez menti à votre camarade.
- Je ne voulais pas qu’il le sache…
- N’êtes-vous pas ami, ou presque, depuis votre entrée à Poudlard? Et n’avez-vous pas commencé à sortir avec lui après Noël?
- C’est exact, mais…
- Comment je suis au courant? Tous les professeurs le savent, Miss Lévesque. Le bouche à oreille, vous connaissez? M’apprit-elle. Maintenant, pourquoi? Pourquoi lui mentir?
- La raison pour laquelle je lui mentais, ou lui cachais la vérité n’a plus d’importance. Il est au courant… car j’ai eu une autre vision devant lui.
Elle eut l’air surprise un moment avant de m’enjoindre à tout lui raconter. Ce que je fis sans hésiter une seule seconde sur les choix des mots que j’employais. Elle m’écouta tout du long sans m’interrompre. À la toute fin elle m’adressa un regard compatissant et me dit :
- Vous ne devriez même pas vivre tout ça… Vous êtes encore si jeune…
- J’ai quinze ans, professeur.
- C’est bien ce que je disais. Vous êtes encore bien jeune, Miss. Ne le prenez pas comme un affront, vous vieillirez bien assez tôt…
Je croisai les bras devant moi et je me mis à faire les cent pas devant son bureau. Elle me regarda faire sans réagir.
- Qu’est-ce qui vous préoccupe, Miss Lévesque?
- Je dois prendre une décision. Une grande décision et je ne sais pas si elle est juste. Si je ne commettrais pas une erreur en la faisant… mais je ne peux pas continuer comme ça.
- Expliquez-moi et peut-être que je pourrai vous aider?
Je la regardai de manière dubitative. Comment pourrait-elle m’aider avec le genre de problème que j’avais sous les bras? Bon, en même temps je ne perdais rien à essayer…
- C’est au sujet de Liam. Et de mes visions. Elles commencent à m’affecter physiquement. À deux reprises j’ai vécu, dans le monde réel, les mêmes choses que ceux qui se trouvaient dans ma vision. Et je bougeais réellement. J’ai peur… J’ai peur de finir par me faire mal. Et je suis terrifiée à l’idée de faire mal… à quelqu’un d’autre.
- Par quelqu’un d’autre vous voulez dire votre Liam, je présume?
- Oui, affirmai-je. C’est pourquoi j’ai pris une décision, avançai-je en me tordant les mains et en soupirant. Je ne peux pas être impliqué dans aucune relation amoureuse d’aucune sorte. Pas avec les visions que j’ai. Pendant les dernières années je les repoussais. Je ne voulais pas de « don » ou de cette malédiction, plutôt. Aujourd’hui je vois autrement. Je dois l’accepter et apprendre à les contrôler. Je dois réussir à dire non. À empêcher une vision. Seulement là, je pourrai peut-être reprendre une vie normale. D’ici ce moment-là je crois qu’il est préférable que je reste seule et que je me concentre à cent pour cent sur mes visions. Et l’école, évidemment.
- Si je suis votre raisonnement vous allez… commença McGonagall, mais je la coupai.
- J’ai décidé de rompre avec Liam. De toute manière je ne crois pas qu’il serait capable d’y faire face. Peut-être en tant qu’ami, mais pas au-delà. Et même là… Je pense que c’est juste trop pour lui.
- L’aimez-vous toujours, Miss Lévesque?
Sa question me foudroya sur place. Bien sûr que je l’aimais encore! Sauf que… je ne pouvais pas… Non, je ne pouvais pas.
- Laissez-moi formuler une hypothèse, vous voulez bien, Miss Lévesque?
- Allez-y, l’encourageai-je sans être certaine que ce soit une bonne chose.
- Je pense que vous l’aimez encore. Mais pas comme au début. Aujourd’hui vous avez pris conscience de quelque chose en voyant sa réaction. Bien sûr, vous devez vous dire que c’est de votre faute. Vous ne lui avez rien dit. Alors c’est normal qu’il réagisse aussi mal. Mais d’un autre côté vous savez qu’il n’agit pas seulement à cause du mensonge, mais plutôt à cause de la révélation. Pour conclure, je dirais que vous avez compris, aujourd’hui, que si vous deviez être en couple, ce devrait être avec quelqu’un qui accepte ce côté de vous. Qu’il le comprend un minimum. Ai-je tort?
Elle ne me laissa pas le temps de répondre. Mais en même temps j’étais trop éberluée de constater qu’elle avait tapé juste. C’était exactement ça que j’avais compris. Et une fois que je l’avais admis, mes sentiments pour Liam s’étaient… amoindris. Ils n’étaient plus aussi puissants qu’avant. Je l’aimais encore et je l’aimerais sans doute toujours, mais éventuellement cela descendrait au niveau du simple stade amical.
- Par contre, avant même de lui en parler. Attendez de voir ce qu’il a à vous dire. Peut-être vous donnera-t-il des informations importantes? Quelque chose qui vous permettrait de repartir sur de nouvelles bases… À moins que vous sachiez qu’il n’y a plus rien à faire?
Non, je n’étais pas certaine qu’il n’y avait plus rien à faire entre nous. Peut-être réussirait-il à comprendre? À l’accepter? Oui, peut-être… À cette simple idée mon cœur s’enflamma d’espoir. Sauf que je m’empressai de faire baisser l’intensité du feu de joie qui avait pris possession de moi. Mieux valait qu’il se renflamme plutôt qu’il devienne aussi dur que de la glace d’un seul coup à cause d’un espoir mal placé. C’est pourquoi je lui répondis :
- Je vais en tenir compte, professeur. Merci de vos conseils.
- Aucun problème, Miss Lévesque, m’assura-t-elle. Pour en revenir à vos visions… Prenez-vous toujours la potion que je vous ai prescrite en première année?
- Oui, professeur. Mais je crois qu’elle ne suffit plus. Mes visions deviennent de plus en plus puissantes. Et je suis en train de me demander si la potion ne les rends pas plus dangereuses, justement. Et si je veux apprendre à contrôler mes visions, je crois qu’il vaudrait mieux que j’arrête de la prendre.
- C’est vous qui voyez, Miss Lévesque. Mais je vous conseille de ne pas arrêter tout d’un coup. Faites comme lorsque vous êtes sur le point de rentrer chez vous pour l’été. Allez-y graduellement. Et n’oubliez pas de le dire à votre professeur de potion, surtout!
- Très bien, professeur, dis-je en courbant légèrement la tête.
- Vous pouvez y aller maintenant, Miss. Bonne fin de soirée.
- Vous aussi professeur, affirmai-je en tournant les talons.
Je me dirigeai alors d’un bon pas vers la porte et alors que je refermais la porte derrière moi, McGonagall m’interrompit d’un simple :
- Miss?
- Oui, professeur?
- N’attendez pas trop.
Comme elle ne développa pas plus je refermai la porte derrière moi. Sans doute que j’aurais dû dire quelque chose, mais c’en était trop pour moi. Sa recommandation m’avait noué le ventre et c’était comme si j’avais une boule dans la gorge. En ce moment j’aurais bien eu besoin de ma meilleure amie, mais j’avais comme l’impression qu’elle ne m’adresserait pas la parole de sitôt, vu comment elle m’avait regardé après que je les avais chassés de la pièce. En même temps, je savais que c’était mérité.
En sortant de l’escalier-ascenseur menant au bureau de la directrice je manquai faire une crise cardiaque en tombant nez à nez avec Liam. Je n’étais pas prête! Pas maintenant! Je croyais avoir au moins le droit au chemin menant jusqu’à la salle commune pour me préparer… Apparemment ce ne serait pas le cas. Au moment où nos regards allaient se croiser je m’empressai de baisser la tête pour fixer le sol. Je dis d’une toute petite voix :
- Euh… Salut, Liam… Je… Je m’en vais tout de suite! J’ignorais que tu devais voir le professeur McGonagall…
Sur ces mots je tentai de le contourner pour m’enfuir à toutes jambes, mais ayant sans doute prévu ce mouvement de ma part il m’attrapa par le bras et me fit me mettre de nouveau face à lui. Ensuite il souffla en cherchant mon regard :
- En fait, c’est toi que je suis venu voir.
- Ah bon? Ça fait longtemps que tu attends ici? m’enquis-je en évitant toujours ses yeux.
- Alli, regarde-moi s’il-te-plaît…
Que voulait-il donc voir dans mes yeux? Les larmes qui y apparaissaient à la seule idée que ce que je redoutais le plus, en cet instant, se produise? Je ne voulais pas y faire face. Mais tourner le dos à cette situation ne changerait rien au fait et ce serait un affront pour ma Maison. Je levai donc mon regard pour croiser le sien. Il y avait une tristesse dans celui-ci que je n’arrivais pas à définir, mais qui fit craqueler mon cœur. Je me sentais sur le bord du précipice…
- Pour te répondre, oui ça fait longtemps que je suis ici, dit-il après un long moment. Il faut qu’on parle, Alli.
- Ici? lâchai-je d’un ton qui ressemblait presque à un couinement.
- Bien sûr que non! Me gourmanda-t-il.
Il me prit la main et tout en me conduisant quelque part, je-ne-sais-trop-où, il m’avoua :
- Je t’ai suivi de l’infirmerie jusqu’au bureau de la directrice. Alors je t’attends depuis le début de ta rencontre avec elle. J’avais eu l’intention de te parler avant, mais… je n’en ai pas été capable.
Ma gorge se noua et mon cœur se fendilla un peu plus. Cette fois il n’y avait plus beaucoup d’espoir. Pour ne pas dire aucun. Je me doutais qu’il attendait une réponse, un commentaire… mais j’en étais incapable. Je ne pris qu’à peine connaissance qu’il glissa un cadre sur le côté pour dévoiler un passage secret dont j’ignorais l’existence.
C’est à cet endroit qu’il s’arrêta et après avoir sorti sa baguette il chuchota :
- Lumos!
Un petit orbe de lumière apparu au bout de sa baguette, permettant d’éclairer le passage et de nous dévoiler les visages auparavant cachés dans l’obscurité.
- Alli, as-tu l’intention de rester muette? Demanda-t-il avec un air inquiet.
- Non, affirmai-je. Seulement… (je ravalai la boule qui s’était formée dans ma gorge et qui m’empêchait de parler) je ne savais pas que tu avais de la difficulté à t’exprimer.
- Avec toi c’est toujours plus difficile, Alli, souffla-t-il sur un ton doux et pendant une seconde j’eus l’impression qu’il avait rapproché son visage du mien.
Sauf qu’il se passa la main dans les cheveux et recula légèrement. Comment avais-je pu oser croire qu’il allait m’embrasser, là, maintenant? Alors que j’avais l’impression qu’il songeait à rompre avec moi.
- Tu as dit qu’il faut qu’on parle et je suis d’accord avec ça, dis-je après quelques secondes d’un ton que j’espérais ferme (surtout pas larmoyant, pitié!).
- Oui, c’est vrai, acquiesça-t-il.
J’attendis patiemment qu’il en vienne à la suite. À la douloureuse suite.
- Je ne te mentirai pas. J’ai été choqué en apprenant… en apprenant ce que tu… ce que tu avais.
Il en parlait comme si c’était une maladie… comme si j’avais été atteinte de lycanthropie. Cela fit mal, mais moins que je croyais, car je m’en doutais déjà.
- Mais après je me suis rendu compte, quand tu as dit ce que tu as dit… Que cela expliquait plusieurs comportements étranges que tu avais eus. Et aussi l’une des raisons pourquoi tu es si forte. James a fini par me dire, après avoir geint un bon coup pour m’obliger à tout raconter ça, quel genre de vision tu avais eu. Ce n’est pas tout le monde qui pourrait endurer ce que tu as vécu, continua-t-il. Et j’ai un peu compris pourquoi tu avais menti. Je ne l’accepte toujours pas, car je te croyais plus honnête que ça…
Là que je vis complètement rouge. Je criai d’un ton lourd de colère à peine contenu :
- TU ME CROYAIS « PLUS » HONNÊTE QUE ÇA?!
Je pris une grande inspiration pour me calmer et j’ajoutai :
- Je ne t’ai jamais menti sur rien d’autre Liam. Jamais! J’ai décidé de taire ce côté de moi, car primo au départ personne ne devait être au courant. Deuzio je détestais ce côté de moi et je le déteste encore, d’une certaine manière. Tertio… je ne voulais pas que tu me regarde comme tu le fais maintenant.
- De quoi, la manière dont je te regarde! S’exclama-t-il à demi furieux.
Je restai une seconde sans voix de le voir s’offusquer de cette « partie-là » de mon discours au lieu de mon « pétage » de plomb d’une minute à peine plus tôt. Je pris une autre seconde pour me calmer et répondre d’une voix calme :
- Avec un mélange de pitié, de tristesse et… d’horreur.
- Je ne suis pas horr… commença-t-il, mais je le coupai.
- N’essaye pas de mentir, Liam.
- Ce n’est pas à cause de ce que tu es que je suis horrifié, Alli, soupira-t-il. C’est à cause de… de ce que je dois faire.
Je déglutis avec difficulté et réussis à articuler ensuite :
- Ne dis rien. Je t’en prie…
- Alli, je n’ai pas le choix, marmonna-t-il et pour la première fois depuis le début de notre discussion il évita mon regard.
Sans pouvoir me retenir je lui pris la main de ma gauche et de la droite je lui tournai le visage dans ma direction. Je soufflai ensuite sur un ton doux et suppliant :
- Laisse-moi le faire. S’il-te-plaît.
Il compressa mes doigts entre les siens et hocha la tête. Par contre, avant que je n’aie pu ouvrir la bouche, il me dit :
- Je suis d’accord à condition que tu me laisse m’expliquer avant.
- Très bien, mais tu me laisseras faire de même.
- Bien entendu, dit-il avec un petit sourire, mais il n’y avait pas la joie que je m’étais habituée à y voir.
Il prit une grande inspiration et lâcha sans me libérer la main et en regardant nos doigts entrelacés :
- Je ne pourrais pas y arriver, Alli. Je suis trop dépassé par les évènements et je serais incapable de te supporter là-dedans. J’arrive à peine à comprendre tout ça. Et tu mérites… quelqu’un… quelqu’un qui… qui pourra t’aider dans tout ça. Qui te comprendra, t’aidera et te supportera. J’en suis incapable. J’aimerais l’être. Vraiment, mais c’est au-dessus de mes forces. Je pourrais toujours me forcer, mais je ne veux pas te faire souffrir. Pas plus que nécessaire. Tu mérites mieux que ça… Tu mérites mieux que moi, Alli.
À chaque mot qu’il prononçait mon cœur se fendillait un peu plus et une douleur lancinante commençait à se faire sentir. Sauf que je le comprenais et j’étais surprise de voir à quel point il semblait sincère. Et comment il avait été difficile pour lui d’admettre que j’avais besoin de quelqu’un d’autre que lui. De quelqu’un de mieux que lui.
C’était à moi de prendre la parole. Je ne devais pas flancher. Pas avant la fin, ou encore mieux pas avant avoir rejoint mon lit et mes couvertures. Dès que je me sentis à peu près prête je dis :
- C’est un peu la même chose de mon côté, Liam. Tu mérites mieux que moi. Tu mérites quelqu’un qui soit plus normale que ça, quelqu’un qui ne risque pas de te poser des problèmes. Mais surtout… tu ne mérites pas de finir par être blesser, ou pire, par la personne que tu aimes et qui t’aime. Mes visions sont plus bizarres qu’avant et commence à affecter réellement mon corps. Ce n’est plus seulement mentalement. En plus, je me déplace. Et j’ignore si un de ces jours je ne risque pas de blesser quelqu’un, ou pire encore. Je ne me le pardonnerais jamais si je devais te faire le moindre mal… Non, jamais. C’est pourquoi je… je préfère rester seule. À partir de maintenant. J’espère que ce ne sera pas pour toujours, mais si ça doit être ainsi, alors soit. Je… je dois… On doit… On doit rompre, Liam.
Je m’approchai alors un peu plus de lui jusqu’à pouvoir poser ma main sur sa joue. Mon cœur voulait voler en éclat. Mais je voulais… Au moins une dernière fois. Il lâcha sa baguette pour prendre mon visage entre ses deux mains, apparemment il avait la même idée que moi.
C’est de la manière la plus naturelle du monde que nos bouches s’unirent pour une dernière fois. J’avais la main droite agrippée à ses cheveux, comme si je me refusais à le laisser partir. Pourtant, étrangement ce fut moi qui interrompit la première notre baiser « d’adieu ». Le terme n’était peut-être pas tout à fait exact, mais c’était un peu ce que je ressentais dans l’instant. Je pris l’une de ses mains dans la mienne et je soufflai :
- Je t’aime, Liam.
- Moi aussi, Alli…
Comme je sentais les larmes me monter aux yeux je me détournai rapidement de lui et commençai à avancer dans les ténèbres du passage secret. Je m’arrêtai par contre en l’entendant dire :
- Je suppose que nous ne pouvons pas rester amis, hein?
- Pas tout de suite, Liam. Je ne crois pas que j’en serais capable, dis-je d’un ton enroué.
- Alors, il en sera fait comme ton désir, Allison.
Et le revoilà. Mon prénom. Le temps où il m’appelait par mon surnom était fini, révolu. Sans pouvoir m’en empêcher je me mis à courir pour m’éloigner au plus vite de lui, les larmes roulant sur mes joues sans discontinuer. J’ignorais peut-être où menait ce passage, mais je m’en moquais. Tout ce qui m’importait c’était de m’éloigner et d’avoir le temps de sécher mes larmes avant d’arriver à ma chambre. Étrangement j’avais l’impression que l’accueil ne serait pas chaleureux.
Lorsque j’arrivai à la Salle Commune il y avait encore plusieurs Gryffondor debout, ce qui était tout à fait normal, car il n’était pas si tard que cela. À peine vingt-et-une heures. Sans un regard pour personne je montai les marches menant à mon dortoir. Je pouvais sentir le poids pesant des yeux de James, Lily, Hugo et Albus dans mon dos avant de disparaître à leurs yeux. Ils étaient en colère contre moi et c’était compréhensible, mais après ce que je venais de faire… cela me donnait encore plus envie de pleurer. Montre-toi forte, Allison, me morigénai-je, tu peux passer à travers ça. Je pris une grande inspiration et j’entrai dans la chambre que je partageais avec trois autres filles. Dont l’une d’elles était ma meilleure amie désignée.
L’accueil fut aussi froid que je l’avais imaginé. Ou plutôt aussi terrible. À peine avais-je fait un pas à l’intérieur que l’une de mes partenaires de chambrée claquait la porte dans mon dos. Quant à Rose elle me força à me mettre dos au mur et m’hurla aux visages :
- COMMENT AS-TU OSÉ NOUS JETER DEHORS COMME DES VIEILLES CHAUSSETTES!!!
Je me forçai à garder les yeux secs pour dire :
- Pour ne pas avoir à écouter les mensonges que vous alliez me servir.
- DES MENSONGES? QUELS MENSONGES! Continua à crier ma meilleure amie.
- Rose, calme-toi un peu, la gronda Malia, mais je voyais qu’elle était tout aussi offusquée que celle qu’elle tentait de calmer.
- À cause de ce que j’ai dit, répondis-je. Sur le fait que je suis un monstre. Et malgré ce que vous pouvez en dire… je suis sûre que vous le pensez. Ou que vous l’avez pensé.
- CE N’EST PAS… recommença à vouloir crier Rose, mais elle fut coupée par Teena.
- Ce n’est pas vrai, ça, Alli! Et sérieusement ça n’explique pas ton comportement. Tu es beaucoup plus capable d’endurer des trucs comme ça d’habitude. Et pire même.
Instantanément j’eus les larmes aux yeux. Mon cœur était en millier de morceaux et alors que je tentais vainement de rassembler les morceaux, j’avais l’impression qu’elles me piétinaient les doigts pour m’en empêcher. Je me mis à haleter, la douleur était si forte. Je ne l’aurais jamais cru possible… Je ne pus me contenir plus longtemps et j’éclatai en sanglot en disant :
- Pas sur ce sujet-là. Pas devant lui. Je vous en prie… On… On reprendra cette engueulade plus tard… Là… Là je… je n’en ai… pas la force…
Je les bousculai toutes les trois pour foncer sur mon lit. Je me glissai à toute vitesse sous les couvertures, sans même envisager de me changer de vêtements. Je m’enfouis alors le visage sous les draps et laissai les larmes s’écouler. La voix étouffée et penaude de Rose me parvint quelques instants plus tard :
- Alli? Est-ce que ça va?
- D’après toi! Est-ce que j’ai l’aire d’aller! ne pus-je m’empêcher de grogner, la douleur me rendant irritable. Non, ça ne va pas. Liam et moi… on ne sort plus ensemble.
- Quoi, il a rompu avec toi! s’exclama Malia, complètement ahurie.
- Non, c’est moi qui ai rompu avec lui, rétorquai-je.
- Mais… commença à vouloir répliquer Rose, mais Teena la coupa à nouveau.
- Vous avez rompu tous les deux, c’est ça? C’était d’un commun accord? Mais pourquoi tu réagis comme ça si c’est ce que tu voulais?
- Est-ce qu’il faut vraiment tout t’expliquer, Teena? S’emporta ma meilleure amie avant que je n’aie pu dire le moindre mot. Elle l’aime encore. Sauf que c’était pour le protéger lui et pour se protéger elle.
Je n’arrivais toujours pas à comprendre comment nous pouvions être ainsi connectées parfois. C’en était carrément effrayant par moment!
- C’est vraiment ça, Alli? S’enquit Teena.
Malheureusement pour elle je n’avais pas envie de répondre et je n’en avais pas l’intention. Et comme j’étais la plus têtue des quatre, le fait de venir sur mon lit et d’envahir mon espace personnel ne changea absolument rien à ma résolution. Pas même lorsqu’elles se mirent toutes les trois à tirer les couvertures. Bon, en même temps cela aurait été plus réussi comme technique si elles avaient pris chacune un même coin au lieu d’en prendre des différents…
Au bout d’un moment elles finirent par abandonner, mais au moment où je crus que j’allais pouvoir pleurer tranquillement, car elles s’étaient toutes couchées et je pouvais entendre leur souffle régulier et calme, une voix me chuchota à l’oreille :
- Debout, ma grande! Je n’en ai pas fini avec toi.
Qu’est-ce que ma meilleure amie pouvait bien avoir en tête? Je n’eus pas le temps de me questionner davantage, puisqu’elle me jeta en bas de mon lit et me tira par les pieds, voyant que je ne me levais pas suffisamment vite. Je rugis d’un ton bas :
- Qu’est-ce que tu fous, Rose!
- Je ne te laisserai pas te morfondre sur ton sort, si tu veux savoir.
- Et qu’est-ce que tu as l’intention de faire? Marmonnai-je.
- Tu verras bien! Dit-elle en souriant. Mais pas tout de suite.
Je manquai m’enquérir du pourquoi du comment de cette affirmation lorsque sans prévenir Rose me banda les yeux. Je m’apprêtais à retirer le bandeau en râlant, mais c’est à ce moment qu’elle lança :
- Petrificus Totalus!
Je sentis immédiatement mes membres se solidifier et je fus dans l’incapacité d’exécuter le moindre mouvement ou de prononcer le moindre mot.
- Tu te souviens ce que tu m’as dit il y a quelques semaines, quand je t’ai redemandé pourquoi tu avais fait ce que tu avais fait avec Scorpius et moi?
Elle attendit un bon deux secondes pour s’assurer que je me souvenais de ce dont elle me parlait avant de lâcher sa bombe :
- Au grand maux, les grands moyens! C’est exactement ce dont il est question ici. Tu ne t’effondreras pas maintenant, Alli. J’ai bien l’intention de t’en empêcher, même si cela implique d’enfreindre les règles.
J’aurais bien voulu pouvoir répliquer quelque chose. Vraiment. Mais attendez une seconde… Rose venait-elle vraiment de dire que nous allions enfreindre les règles? Moi, je l’avais déjà fait à plus d’une occasion, mais à ma connaissance ce serait sa première fois! Si seulement je pouvais bouger et ouvrir la bouche pour parler!
- Mobilicorpus! Chuchota Rose et je me sentis soudain soulever dans les airs.
Oh, bon sang! Elle allait le payer si jamais elle m’échappait par terre. Surtout que si je me fiais à ma mémoire et au déplacement qu’elle était en train de faire… Nous nous dirigions vers les escaliers!
Lorsqu’elle entama sa descente je retenais mon souffle. Une fois en bas j’entendis un murmure, deux personnes étaient en train de se chamailler à voix basse. Je reconnus sans mal Al et son frère.
- James, je croyais que tu étais d’accord!
- Je l’étais jusqu’à ce que je me rende compte que j’allais en avoir besoin pour créer une double distraction! S’exclama à voix basse l’aîné des Potter.
- Comment ça une double distraction! s’offusqua Albus. On a seulement besoin d’une seule!
- Oui et bien imagine-toi donc que je n’ai pas seulement une amie dans…
- Hé, les cousins! On est là! S’annonça Rose avant que James n’ait pu terminer. Qu’est-ce qu’il se passe?
- James ne veut plus nous prêter la cape!
- Mais… commença à vouloir protester mon amie, mais elle s’interrompit d’elle-même, car je la soupçonnais d’avoir compris ce qui se passait tout comme moi.
James avait l’intention d’entraîner son autre ami quelque part. Son meilleur ami qui se trouvait dans la même situation que moi. Rupture. Liam… Cette fois je fus très heureuse que le sortilège de Rose m’empêche de parler, car sinon ils m’auraient entendu pleurer. Et je ne le voulais pas.
- Bon, dans ce cas ta « double » distraction devra être vraiment réussie, car nous n’aurons que la carte, conclut Rose. Al, est-ce que Scorp semble être en position?
Une petite minute plus tard mon meilleur ami répondit :
- Oui, il est exactement en position.
Je me demandai soudain comment ils avaient fait pour tous communiqué ensemble dans un temps aussi court. Cela aurait dû être impossible! Après tout, Scorp n’était même pas dans notre Maison et ils n’auraient jamais dû être au courant de ma rupture avec Liam avant demain! D’ailleurs Al non plus n’était pas censé le savoir… Comment tout cela était-il possible? Et où diable avait-il l’intention de m’emmener?
- Bien, alors nous partons. James, tu quitteras exactement trois minutes après nous. Je n’ai pas besoin de te rappeler ce que tu dois faire, n’est-ce pas? Dit ma meilleure amie, plusieurs secondes plus tard.
- Non, pas du tout, c’est parfaitement clair, cousine! Lança l’intéressé et je devinais le sourire dans sa voix.
Il n’y eut pas d’autres échanges jusqu’à ce que l’on soit sorti de notre Salle Commune. La Grosse Dame grommela :
- Vous n’êtes pas censés dormir à cette heure-là?
- Urgence médicale! Désolée de vous réveiller! Répondit Rose avec une voix qui semblait vraiment contrite.
La Grosse Dame ne releva pas et se continua de grommeler entre ses dents tandis que nous nous éloignions. Environ une dizaine de mètres, peut-être plus, car je n’avais pas la possibilité de m’en assurer avec mes yeux, Al s’enquit :
- C’était vraiment nécessaire? Tu sais, de lui bander les yeux et de la pétrifier?
- Absolument, sinon elle serait restée à se morfondre dans son lit!
- Alli? S’étonna mon ami.
- Oui, Alli!
Ce fut les seuls mots échangés jusqu’à ce que nous atteignions finalement le point de rencontre où nous attendait apparemment Scorpius.
- À ce que je vois vous avez réussi votre partie, signala-t-il et je devinais un sourire satisfait dans sa voix.
- Et toi? s’enquit Rose.
- J’ai tout ce qu’il nous faut! Affirma-t-il et je l’entendis présenter des objets à mes deux camarades.
Ils approuvèrent avec une certaine excitation et on se remit en route, mais avec un peu plus de prudence. Je commençais vraiment à me demander ce qu’il se passait jusqu’au moment où je sentis le vent dans mes cheveux. Nous allions donc dehors? Mais faire quoi? Voir Hagrid? Ça m’étonnerait beaucoup… J’y réfléchis pendant tout le long du voyage jusqu’à notre destination qui m’était inconnue. Je tentais en vain de me repérer, mais j’étais dans l’incapacité de prédire l’endroit où nous nous rendions et j’avais bien essayé de compter le nombre de leurs pas, mais… Ils ne marchaient pas exactement en cadence, presque, mais leurs pas étaient suffisamment écartés pour que cela perturbe mes comptes.
Nous arrivâmes enfin. J’en vins à cette conclusion simplement parce que l’on me redéposa par terre et que Rose ne réinitialisa pas son sortilège du Saucisson sur moi alors que je commençais à pouvoir bouger mes membres. Elle l’avait refait exactement deux fois durant notre parcours pour venir ici.
Dès que mes membres furent suffisamment en fonction je me relevai et m’étirai longuement avant de retirer mon bandeau. C’est donc là que je remarquai qu’ils m’avaient amenée au stade de Quidditch. Je lâchai avec étonnement :
- Tout ça pour… ça? Mais, enfin, pourquoi?
- Cela va te permettre de te perfectionner au Quidditch, de te défouler, de te changer les idées et de t’épuiser. C’est donc une solution miracle! Nous viendrons ici aussi longtemps que ce sera nécessaire, affirma Rose en croisant les bras.
- Est-ce que je peux savoir comment vous avez pu planifier ça? Vous deux vous n’étiez même pas au courant! M’exclamai-je en désignant les deux gars.
- Je l’ai un peu deviné en voyant votre air à tous deux quand vous êtes rentrés. Et ensuite Rose me l’a confirmé quand elle est redescendue à la Salle Commune, entama Albus.
- Quant à moi, nous avons travaillé sur un système de communication, Rose et moi. Et c’est avec ce système que j’ai su. Et c’est aussi avec lui que nous avons tout planifié, conclut Scorpius.
- Vous risquez tous une retenue rien que pour ça? Rien que pour moi?
- Dois-je te rappeler que nous avons tous les deux, Al et moi, déjà fait partie de plus d’une aventure avec toi qui nous aurait donné une retenue si elles avaient été découvertes? S’enquit Scorp.
- Aventures dont j’ai été mise de côté! Maugréa Rose.
- Et avec raison! S’exclama Al, ce qui eut la conséquence d’offusquer sa cousine et de me faire rire.
Seulement un petit peu, mais c’était déjà ça. Je les regardai tous à tour de rôle et tout ce que je lis dans leur regard fut la détermination. Une détermination froide. Apparemment rien de ce que je leur dirais ne les ferait changer d’idée, tourner les talons, ou peu importe, tant que je ne tomberais pas de fatigue et que je serais dans l’incapacité d’avoir des pensées cohérentes. Cette constatation m’arracha un sourire, auquel ils répondirent immédiatement. Sur cet instant, j’attrapai un balai, qui n’était pas le mien, mais il ferait l’affaire et je me mis en position.
- Bon, alors… puisqu’on est là… Qu’est-ce qu’on attend? Dis-je avec un sourire un peu plus grand.
Rose m’adressa un sourire rayonnant en enfourchant son balai, de même que pour Scorpius. Al, quant à lui, ouvrit la malle qui renfermait les différentes balles du jeu. Il ne sortit qu’un seul Cognard par contre, car j’étais seule pour m’en occuper et il valait mieux ne pas atterrir chez Mme Pomfresh en pleine nuit à cause d’une blessure de Cognard. Il lança ensuite le Souafle à Rose et Scorp avant de libérer le Vif d’Or et de finalement nous rejoindre dans les airs. Les trois heures que nous passâmes là furent parmi les meilleures de ma courte existence. Il n’existait que mes amis et moi-même. Jouer au Quidditch en pleine nuit était une expérience mémorable, malgré que j’en ressortisse complètement épuisée. Mais cela valait la peine et amplement. Lorsque nous revînmes à nos dortoirs respectifs, que je fus couchée dans mon lit, je n’eus pas même le temps de prononcer le mot « Quidditch » dans ma tête que j’étais endormie.
Le matin suivant fut une torture. Non seulement j’étais épuisée, mais je me souvenais de tout ce qu’il s’était passé la veille et pas seulement de ma partie nocturne de Quidditch. Rose dut le remarquer, car elle m’ordonna d’un regard de me ressaisir, mais j’y notai une once de compassion. Elle savait que c’était dur, ou du moins elle s’en doutait. En tout cas je lui étais reconnaissante de m’empêcher de trop ruminer des idées noires. Je m’habillai en silence et descendis en bas sans m’attarder plus qu’il ne le fallait. J’avais plusieurs choses à faire ce matin. Premièrement aller rassurer Mme Pomfresh, ensuite prendre mon petit-déjeuner, puis faire mes devoirs avant de me rendre à mon premier cours.
Tout se déroula sans incident et durant la pause pour l’heure du déjeuner je me rendis, après avoir mangé, à la bibliothèque pour emprunter plusieurs livres sur la divination et autres choses que je prendrais comme lecture personnelle. Lorsque j’eus tout pris ce qu’il y avait sur le sujet, je m’installai à une table de travail et sous les yeux de mes amis je commençai à compléter les différents devoirs que nous avaient donnés nos professeurs de la matinée. Sans compter ceux que j’avais demandé en supplémentaire. Plus je me donnais dans mes cours et plus je m’épuisais au travail, moins je pensais à Liam. Ça rendait la rupture plus facile. C’était quand même très dur, mais… au moins j’arrivais à ne pas tout le temps y penser. De plus, avec les visions et tous les accidents qui m’arrivaient prendre de l’avance dans mes études n’était pas plus mal, car un jour ou l’autre je finirais par être rattrapée par le reste du groupe à cause d’un incident regrettable. Mes amis me laissèrent faire sans réagir, en fait Rose trouva que s’était une excellente idée et décida de s’y mettre aussi. Ce qui entraîna par la suite Albus et Scorpius dans la danse. Ceux-ci trouvaient intéressante l’idée d’avoir terminé tous les devoirs en avance et ainsi avoir des moments de tranquillité à la fin de l’année.
C’est ainsi que l’on fonctionna jusqu’à la fin de l’année. Pendant les trois premières semaines suite à ma rupture avec Liam nous allions toutes les nuits jouer au Quidditch. Ce qui eut un effet « négatif » sur Rose, car cela lui donna goût à la désobéissance. Du moins, jusqu’à un certain degré. En plus de nos devoirs supplémentaires, cela ne nous laissaient pratiquement plus l’énergie pour autre chose, mais je réussissais à lire une centaine de pages des livres que j’avais emprunté par jour.
Les autres semaines nous réduisîmes nos sorties nocturne à trois soirs par semaine, puis à deux… et finalement il n’y en eu plus qu’une seule, mais celle-là était surtout dû à un plaisir commun de s’amuser et se défouler qu’à cause de mon état émotionnel.

***************************


Lorsque la journée du départ pour les vacances d’été arriva, penser à Liam ne représentait plus une souffrance aussi importante qu’au départ. J’ignorais si le fait que je m’étais inondée de travaux avait aidé ou non, mais maintenant j’arrivais à lui adresser un signe de tête quand je le croisais et je n’avais plus envie d’aller me cacher dès que je l’apercevais. En plus de tout ça mes visions s’étaient estompées, comme si le fait que je ne prenais plus de potions pour les contrôler avait enfin joué en ma faveur.
- Tu viens Alli? S’enquit Rose en se retournant vers moi alors qu’elle était déjà montée dans le train.
Je sortis brusquement de mes pensées et me contentai de hocher de la tête en la suivant, la cage d’Ember devant moi. Nous rejoignîmes alors Al et Scorp qui étaient déjà installés dans une cabine du train.
En m’installant à côté d’Albus, ce dernier s’enquit :
- Tu n’as pas oublié, n’est-ce pas?
- Comment est-ce que je pourrais oublier ça? M’exclamai-je avec un grand sourire en comprenant la référence.
Mon sourire eut tôt fait d’alarmer Rose, ou peut-être était-ce celui de son cousin qui l’inquiétait?
- Oublié quoi? Demanda-t-elle sur un ton suspicieux.
Nous répondîmes la même chose en même temps Al et moi :
- Le livre que je dois lui passer sur le Quidditch! Celui que ma mère m’a offert à Noël. (Ça c’est moi)
- Le livre qu’elle doit me passer sur le Quidditch! Celui que ça mère lui a offert à Noël. (Ça c’est lui)
Rose et Scorp froncèrent tous les deux les sourcils. Apparemment nos réponses étaient trop coordonnés et identique pour que ce soit une coïncidence. Merde. Pourvu qu’elle ne se doute pas que nous avions échafaudé un plan, Al et moi, pour annoncer la nouvelle à leurs parents respectifs. En fait, mon ami ne faisait pas partie du plan en question, mais il m’avait beaucoup aidé à le peaufiner et il s’était assuré que rien ne devait être laissé au hasard. Je l’aurais fait moi-même, mais avoir une deuxième perspective rendait toujours les choses plus certaines. Nous avions profité de tous les moments où nos deux tourtereaux se retrouvaient entre eux pour passer du temps ensemble et affiner le plan. C’était une autre des techniques qui m’avaient permis de tenir Liam loin de mes pensées.
- Vous semblez soudainement parler comme des jumeaux. Est-ce que j’ai manqué quelque chose? Demanda ma meilleure amie.
- Rien du tout! Nous confirmâmes Al et moi en même temps et cette fois nous éclatâmes tous les quatre de rire en même temps.
Après que nous eûmes tous reprit notre souffle on commença à parler d’autres sujets, apparemment Rose avait décidé de ne pas chercher plus loin à notre excuse toute faite d’avance. De toute manière, elle avait peut-être l’intention de le leur dire et notre plan ne servirait peut-être à rien. Ça faisait beaucoup de « peut-être » dans la même phrase, non? Mais enfin, on le saurait dans quelques heures…
Lorsque le train arriva finalement à la gare je sentis mon cœur se serrer. Cet été je ne reverrais pas mes amis. Nous ne nous reverrions que l’année prochaine et tant de choses pouvaient arriver en deux mois… Bon, j’avais aussi le cœur serré à cause de ce que j’avais l’intention de faire. Scorpius sortit en premier, puis quelques personnes plus tard Rose le fit à son tour. Tandis que je m’apprêtais à la suivre, Al me retint. Il me chuchota à l’oreille :
- Tu n’as vraiment rien oublié, hein?
- Tout est dans ma tête, Al. Je ne risque pas d’oublier une seule phrase.
- Et tu le feras, hein? Sinon on peut dire adieux à leur histoire, elle ne tiendra jamais de l’été!
- Je ne te pensais pas si sentimental, Al! Dis-je avec un sourire moqueur. Et ne t’inquiète pas, j’irai jusqu’au bout, même si ça signifie que je doive endurer le sermon de ma mère sur le chemin du retour.
Il eut un sourire et il me laissa y aller. On ne tarda pas à rejoindre Rose, Hugo et leurs parents, ainsi que toute la famille à Albus. Bien entendu, ils étaient tous ensemble. Parfait! Enfin… il fallait l’espérer. J’adressai un coup d’œil à Al et il me fit un signe de tête. Son rôle serait de les retenir là le temps que j’attire Scorp et ses parents par ici. Par contre, avant toute chose il fallait s’assurer de quelque chose avant…
- Dit Rose… Tu ne m’avais pas dit que tu avais quelque chose de très important à annoncer à tes parents tout à l’heure? M’enquis-je en feignant de ne pas me rappeler ce dont il était question, alors que c’était tout le contraire.
Elle rougit jusqu’aux oreilles et me foudroya des regards. Je repérai des envies de meurtres dans ses yeux lorsque sa mère s’enquit :
- Qu’as-tu de si important à nous dire, Rose?
- Euh… Je… Euh… tenta Rose pour communiquer.
- Tu as perdu ta langue, ma chérie? Se moqua gentiment son père.
- Euh… Non… Je… Je voulais… Je…
Elle n’arriva pas à continuer, car elle fut prise d’une quinte de toux épouvantable. C’était bizarre elle… C’est là que je remarquai qu’elle me jetait des regards implorants. Elle savait. Elle savait que j’avais prévu quelque chose. Et maintenant qu’elle était acculée au pied du mur, elle ne se sentait pas capable de le faire et me demandait d’agir. Et elle ne voulait probablement pas mentir non plus si elle me demandait d’agir à sa place. Très bien, alors c’était à mon tour de jouer. Alors que Rose faisait encore semblant de tousser à s’en cracher les poumons, que ses parents tentaient de l’aider sans comprendre ce qu’il se passait (disons que les sortilèges de sa mère n’y faisait rien pour une excellente raison), je lâchai en me frappant le front du plat de la main :
- Oh, merde! J’ai oublié de demander à Scorp de me rendre ce que je lui avais prêté!
- Comment ça, « Scorp »? Lâcha Ron Weasley sur un ton lourd de reproche. Parlerais-tu de Scorpius Malefoy?
- Précisément, affirmai-je d’un ton buté. Est-ce que ça pose un problème qu’il s’agisse de mon ami? De l’un de mes meilleurs amis, en fait, continuai-je sur un ton un plus mordant.
- Insinuerais-tu que Rose…
- Désolé, Mr Weasley, mais je dois vraiment aller chercher mon ami. Je serais ravie de reprendre cette discussion ici, avec lui, dans quelques instants.
Sur ces mots, je m’éloignai en courant, comme si j’étais très pressée. Et c’était le cas, car déjà Scorp s’éloignait avec ses parents. Je le rejoins à toute vitesse et manquai m’écrouler sur lui en le retenant par le bras.
- Hé, Alli! Mais qu’est-ce que tu fais? Lança-t-il en jetant un coup d’œil nerveux à son père.
- Ce que je fais? Je viens récupérer ce que je t’ai prêté…
- Je ne me souviens pas t’avoir emprunté quoi que ce soit… s’étonna-t-il en ouvrant de grands yeux et en semblant chercher dans sa mémoire.
- Ah bon? Je me trompe peut-être alors… Ah, mais je suis aussi là, car Rose avait quelque chose à te dire.
- Rose? Alli… chuchota-t-il, mais la voix de son père le couvrit facilement.
- Veux-tu parler de Rose Weasley, Miss Lévesque?
Il semblait en colère ce qui m’enragea au plus haut point. Comment des adultes pouvaient-ils rendre la vie ainsi difficile pour leur propre enfant? Comment pouvaient-ils avoir une vision si peu élargie? Et pourquoi diable n’était-il pas capable de m’appeler Allison. Je perdis mon sang-froid à ce moment-là et oubliai le plan l’espace d’une seconde. Je lâchai donc avec un ton assez froid :
- Oui, Mr Malefoy, je parle bien de cette Rose-là. Aussi connu comme ma meilleure amie. J’aurais cru qu’après mes quatre ans d’amitié avec votre fils vous auriez été plus que capable de m’appeler par mon prénom. À moins que vous soyez importuné par mon ascendance moldue? Ou peut-être est-ce maintenant à cause de nos amis respectifs?
Je réussis à m’interrompre là et sans plus tenir compte des parents de Scorp, j’attrapai ce dernier par la main et le ramenai à toute vitesse auprès des Potter et des Weasley. Je n’avais aucun doute quant au fait que les parents de mon ami nous suivraient, tout comme je n’avais aucun doute que le père de Scorpius devait être furieux après moi. J’espérais que cette bourde ne coûterait pas la victoire à mon plan. Pourvu que non, pourvu que non!
Dès que nous les eûmes rejoins, cela ne prit que quelques secondes avant que les parents de l’ami que je retenais toujours pour ne pas qu’il s’enfuie à toutes jambes arrivent. Tout comme cela ne prit qu’une poignée de secondes pour que l’ambiance devienne très lourde. Je déglutis et j’avouai à Scorp :
- Désolée de t’avoir entraîné ici sous l’excuse d’un mensonge, mais je trouvais votre situation inconcevable. Et je ne pouvais pas ne rien faire. Vous êtes mes amis et cette dernière année l’a encore plus prouvée que les autres, alors je vous le dois bien.
Je pris une grande inspiration pour me calmer les nerfs et commençai à parler au moment même où Ron venait pour prendre la parole :
- Ce que j’ai à dire concerne principalement les parents de Rose et de Scorpius. Les autres je vous invite à rester, car si cela peut ouvrir les yeux à plusieurs personnes j’en serais très heureuse. Chers parents je vous inviterais à bien vouloir m’écouter jusqu’à la fin sans m’interrompre, car ce que j’ai à dire ne sera pas facile à entendre et à écouter pour vous, ni à dire pour moi, mais c’est important, alors je vous en prie, écoutez-moi. Tout d’abord, sachez que nous sommes amis tous ensemble Rose, Albus, Scorpius et moi-même depuis notre première année. C’est un peu à cause de moi, ou grâce à moi, que nous nous sommes tous liés d’amitié. Je trouvais l’idée absurde, même du haut de mes onze ans, que l’on empêche des jeunes de mon âge de devenir ami à cause de vieille rancœur parentale. Je ne comprenais pas comment cela pouvait même être possible. Dès lors nous nous sommes tous entendu à merveille et on traînait partout ensemble. Jusqu’à cette année nous n’étions que quatre meilleurs amis qui ne se lâchaient pratiquement jamais. Sauf qu’au début de cette année j’ai remarqué que deux de mes meilleurs amis se regardaient… disons plus longuement. J’ai rapidement deviné la cause. Et j’ai d’abord questionné ma meilleure amie. Lorsque j’ai voulu savoir pourquoi elle n’essayait pas de mettre leur amitié au niveau supérieur elle m’a répondu qu’elle ne pouvait pas. Qu’elle ne pouvait pas à cause de ses parents. De LEURS parents. Qu’ils ne l’accepteraient jamais. À cause d’eux elle allait manquer la plus grande aventure que peut nous offrir la vie. J’ai été profondément découragé de voir qu’elle n’arrivait pas à concevoir l’idée même d’être avec lui, alors que je croyais avoir réglé le problème trois ans plus tôt. J’ai observé la même attitude chez mon meilleur ami. Et j’ai décidé d’agir. Malgré que mes deux amis me l’ont fortement déconseillé. En particulier ma meilleure amie. Le plan que j’ai traficoté avec le quatrième individu de notre bande a fonctionné et maintenant mes deux autres meilleurs amis forment un couple depuis maintenant plusieurs mois. Et tout semble aller à merveille pour eux. Sauf qu’au fond d’eux-mêmes ils étaient et sont probablement encore, profondément terrifié par l’idée qu’ils se font de la réaction de leurs parents. Pour être tout à fait sincère avec vous, ma meilleure amie m’a même expressément demandé de ne pas m’en mêler, car elle connaissait mon penchant pour… rendre les choses intenses, disons. J’espère qu’elle est rassurée jusqu'à présent d’ailleurs. Aujourd’hui lorsque nous sommes sortis du train, elle était censée tout dire à ses parents, mais elle en a été incapable. Peut-être est-ce que je n’aurais pas dû la pousser? Peut-être… Sauf qu’au final elle m’a demandé de l’aider. C’est pourquoi je me suis empressée d’aller chercher l’autre intéressé dans l’histoire, en précisant exprès de qui il était question. Et je n’aurais jamais cru que j’allais avoir la réaction que j’ai reçue de votre part, Mr Weasley.
- Allison, tu ne… commença à s’offusquer l’intéressé avec un peu de colère dans la voix.
- J’AI DIT SANS M’INTERROMPRE, MR WEASLEY! Criai-je pour être certaine qu’il garde son clapet fermé.
Je pouvais voir qu’ils étaient tous pétrifiés devant mon audace. C’est que crier sur les parents de sa meilleure amie n’était pas vraiment la meilleure chose à faire, mais bon… Je crus percevoir une lueur d’appréhension dans les yeux de Mr Malefoy. Je continuai alors d’un ton plus calme :
- Comme je le disais avant votre interruption, Mr Weasley, je n’aurais jamais cru cela de vous. Je vous trouvais tellement gentil et drôle que je ne pouvais m’imaginer vous voir aussi haineux envers quelqu’un. Apparemment j’avais tort. Je n’aurais d’ailleurs jamais cru que des parents laisseraient leur sentiment personnel interféré avec la vie sociale de leurs enfants. Franchement je croyais que vous valiez tous mieux que ça. Nous ne sommes pas vous. Nous appartenons à notre propre génération, avec nos propres ennemis d’école et nos propres choix à faire. À l’école, c’est à nous de choisir notre destin. Avec qui nous allons lier des amitiés et avec qui nous déclarerons la guerre. Surtout à cette école où les parents n’ont pas vraiment l’occasion d’être là. Pourquoi ne pouvons-nous pas faire comme nous l’entendons et choisir nos propres amis, avec qui nous lierons probablement une amitié indestructible qui nous soudera les uns aux autres tout au long de notre vie si nous les souhaitons? C’est notre droit de choisir avec qui on veut être ami et avec qui nous voulons avoir des rendez-vous, avec qui il y a une petite étincelle qui rend le feu d’une amitié en un torrent de flamme déchaîné. Je le répète, en voyant votre réaction Mr Weasley j’ai compris à quel point j’avais tort. Les parents ne se préoccupent pas autant que je le pensais du bonheur de leurs enfants. Je croyais ne pas pouvoir être plus désappointée que je l’étais déjà en rejoignant Scorpius et ses parents. Mais, Ô, comment je me trompais! Pour tout vous dire, ça été encore plus dur la deuxième fois. Comment des adultes pouvaient-ils être à ce point bouché des deux bouts?
- Tu n’as pas le… voulut protester à son tour Mr Malefoy, mais je l’interrompis de façon tonitruante.
- AUCUNE INTERRUPTION, J’AI DIT, MR MALEFOY! EST-CE SI DUR À COMPRENDRE?
Je remarquai avec une certaine satisfaction qu’Hermione et Mrs Malefoy ne semblaient pas en colère, mais résignées et déçues. Elles, elles semblaient comprendre ce que je leur disais.
- Bon, où en étais-je… Ah, oui! Comment des adultes pouvaient-ils être à ce point bouché des deux bouts? N’était-ce pas là que j’étais, Mr Malefoy? M’enquis-je et il me répondit en marmonnant. Oui, c’est ce que je pensais, affirmai-je avec un sourire satisfait en voyant les deux pères afficher la même moue d’enfant rabroué. Sachez donc que mon but n’est pas de vous juger, malgré que les apparences le laissent penser. Je veux surtout vous ouvrir les yeux. Mais encore plus que tout ça je le fais pour mes amis. Pour Rose. Pour Scorpius. Car je tiens à eux plus qu’à tout ou presque. Et je suis prête à me mettre la foudre parentale sur le dos pour leur permettre de connaître enfin le répit et le bonheur qu’engendre la vie de couple. Peut-être ne voudrez-vous plus que je m’approche d’eux par la suite. Mais qu’importe si je peux vous ouvrir les yeux? Mon but sera atteint à ce moment-là. Mais vous commettriez une terrible erreur, car mon but est semblable à celui que devrait être le vôtre. Leur bonheur. Lorsque son enfant, ou ses amis dans mon cas, est ou sont heureux, qu’importe celui ou celle qui rend ce bonheur possible? Très sincèrement, si j’ai des enfants un jour, je ne leur ferais jamais vivre cela. Peu importe les épreuves que j’aurais pu traverser durant mon enfance avec les parents de l’autre enfant. Je m’efforcerais de laisser de côté cette déception ou peu importe et je tenterais d’accueillir l’enfant, qui lui n’a rien fait, chaleureusement. Continuez à vous détester si vous le souhaitez, cela attristera Rose et Scorp, j’en suis sûre, mais moins que si vous ne leur permettez pas d’être ensemble. Mieux encore, mettez votre colère et votre amertume de côté et agissez en personne civilisée en présence de l’autre, cela rendra les choses beaucoup plus facile pour eux. Maintenant je crois que j’en ai assez dit. Peut-être que Rose et Scorpius voudront ajouter quelque chose, peut-être pas. Mais tout ce que j’avais à dire est dit, terminai-je ainsi ma tirade. Je vous souhaite à tous un bel été et je vais vous quitter pour rentrer chez moi avec ma… vins-je pour continuer, mais je ne réussis pas à conclure, car celle que je cherchais n’était pas là.
Ma mère! Où était ma mère! Je me mis à chercher frénétiquement autour de moi, totalement paniquée. Elle m’avait promis qu’elle serait là dans sa lettre de la semaine! J’interrompis brusquement mes tournages sur moi-même frénétiques lorsque Mr Potter m’attrapa par l’épaule pour m’interrompre, une fois que je fus arrêtée il me dit :
- Allison, avant que tu ne te lances dans ton discours j’avais l’intention de te dire que ta mère n’a pas pu venir te chercher, car elle avait un procès aujourd’hui. Et elle ne rentrera pas à la maison avant trois ou quatre jours, car elle a dû se rendre à l’extérieur de la ville.
- Ça, ce n’était pas prévu au programme, soufflai-je, complètement paniquée.
À ce que je pouvais en voir, Al aussi n’en menait pas large. Du moins sa réaction était surtout en lien avec mon sort à moi, puisque lui n’avait rien dit.
- Dois-je en conclure que tout ceci était prévu à l’avance? S’enquit Hermione avec étonnement.
- Effectivement, répondit Albus avant que je n’aie pus prononcer le moindre mot. Alli et moi avons travaillés sur son discours ensemble. J’ai fait en sorte qu’elle ne soit pas trop « intense ».
Je remarquai avec un léger sourire que le père de mon meilleur ami semblait sous le choc de savoir son fils cadet impliqué dans un évènement de ce genre. Je déglutis difficilement en voyant Mr Malefoy ouvrir la bouche. Pourtant ce qu’il dit me dérouta :
- Weasley. Ce que… Ce qu’Allison a dit est vrai. Nous ne devrions pas… nous ne devrions pas empêcher nos enfants de se voir. (Les mots semblaient avoir du mal à sortir)
- Je suis d’accord, trancha Ron. Je propose une trêve en présence de nos enfants et si un de ces jours nous pouvons surmonter… notre passé, ce sera sans doute encore mieux pour eux.
- Sans doute, approuva Mr Malefoy de la voix de celui qui venait de mordre dans un citron.
Et là ce fut sans doute le moment le plus drôle et le plus opportun pour que les deux femmes, Hermione et Mrs Malefoy, disent en même temps :
- Je savais bien que tu finirais par gagner en maturité un jour!
Elles se regardèrent toutes les deux avec un ébauche de sourire, tandis que l’espoir remplissait les yeux de Rose et Scorpius. Je me permis alors une dernière action et attrapai la main des deux amoureux pour les réunir ensuite. Ce ne fut pas bien difficile et malgré l’apparition d’une légère tension dans les épaules des deux pères, ils ne prononcèrent pas un mot. Je choisis cet instant pour changer de sujet :
- Bon, alors ma mère a prévu quoi? Je retourne à la maison par mes propres moyens ou…
- Tu devais venir dormir chez nous pendant ces trois ou quatre jours, annonça Hermione. À moins que tu ne préfères retourner chez toi, dans ce cas nous te raccompagnerons.
- Si cela ne vous ennuis pas, j’accepte avec plaisir de rester chez vous, dis-je avec un grand sourire auquel elle répondit aussitôt en hochant la tête, le sourire aux lèvres.
Environ un quart d’heure plus tard nous quittions la gare pour se rendre à la demeure de Rose. En sortant de la voiture elle m’adressa un rapide « merci » ce qui me fit sourire jusqu’aux oreilles et je fus de bonne humeur durant toute la durée de mon séjour chez eux.
C’était encore une année à Poudlard qui resterait dans ma mémoire, avec tous ces évènements incroyables et mémorables qui s’étaient produits.

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Je sais que la relation entre Allison et Liam semble se dérouler rapidement, mais comme je ne faisais qu'un «résumé» de l'année, je n'avais pas le choix de couper au plus court. Désolée si cela semble aller trop vite pour vous. Il faut simplement se rappeler que tout cela se passe sur plusieurs mois... ;)

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Dernière modification par Mimie99 le ven. 20 janv., 2017 9:02 pm, modifié 1 fois.
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

ohhhhh!!! Ton histoire me palit de plus en plus! Le discours d'allison était très.... drôle :lol:
je n'aime pas trop Liam donc pour moi c'est une bonne chose qu'ils ne soient plus ensemble...
En tout cas j'aime toujours autan!
continue comme ca !!! c'etais génial :P
ps: es normal que les années passent aussi vite?
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou, j'aime trop trop trop ton histoire !!!
Merci de m'avoir prévenue et continue comme ça !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut, je suis déjà de retour! Et le chapitre n'est pas aussi court que je l'avais présumé (j'essaye d'avoir minimum 15 pages et lorsque je franchis ce seuil je ne vais pas beaucoup plus loin en général...). ;) Enfin, voilà un petit 21 pages de lecture (environ). J'espère qu'il vous plaira. On entre plus dans le moment présent, enfin! J'espère qu'il n'y aura pas trop de fautes :oops: Je ne pouvais pas attendre pour le publier :? Normalement je devrais essayer d'écrire le chapitre 7 cette semaine et le publier dans les environs de la fin de semaine prochaine. Peut-être plus tôt, peut-être plus tard, on vera. :lol: Trève de bavardage. Ah, j'oubliais de préciser que j'ai changé un petit détail dans le chapitre 4 je crois... Il y a avait une incohérence. Entre la première fois où le père d'Allison et la « moldue » se rencontre il ne se passe plus trois ans, mais deux. :oops: Bref, c'est tout. Bonne lecture! :D :D


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Chapitre 6



Voilà, mes quatre dernières années à Poudlard sont maintenant toutes retranscrites et la suite des évènements seront tout d’abord dans un passé très proche. Soit la fin de mon été et le retour à Poudlard pour ma cinquième année. Après cela, ce sera le présent. Et tout sera raconté au fur et à mesure que les évènements se produiront. S’il s’en produit, car pour ne rien vous cacher, j’espère encore que cette année sera mon année « calme » et sans histoire. Mais bon, c’est déjà mal partie pour ça… Mais, enfin, c’est un peu hors sujet… C’est la dernière fois que je commenterai de façon aussi directe mon histoire. Car la partie « passé » touche à sa fin.

**************************


Je somnolai sur mon lit, mon livre sur les créatures fantastiques ouvert à la moitié reposait sur mon ventre, endroit où je l’avais échappé en m’endormant sans le vouloir.
J’avais passé presque tout l’été à réviser tout ce que j’avais appris les années précédentes. J’avais relu au complet tous les livres au moins une fois, si ce n’était pas deux. On pouvait donc en déduire que je n’avais rien à faire de mes journées et c’était vraiment le cas. C’était en partie à cause que ma mère avait encore plus de travail que les années précédentes et qu’elle n’avait presque plus de temps à m’accorder. Sauf que tout relire m’avait permis de comprendre certaines choses que je n’avais pas saisi tout de suite. Surtout par rapport à mes cours de Divination. J’avais toujours cru que le professeur Trelawney me détestait, sauf que je m’étais rendue compte en relisant les différents livres et en me souvenant des devoirs supplémentaires qu’elle m’avait donnés que tout avait un rapport plus ou moins direct avec mon don. Tout ce savoir que j’avais possédé sans même en avoir conscience…
Je me réveillai en sursaut en sentant quelque chose me picorer le nez. J’ouvris grand les yeux pour m’apercevoir qu’Ember reposait sur le livre qui était sur mon ventre et qu’elle s’amusait à me mordiller le bout du nez avec son bec. Je levai les yeux au ciel, car elle le faisait à chaque fois qu’elle trouvait que je ne lui prodiguais pas suffisamment d’attention, sauf que je perdis rapidement mon air renfrogné en apercevant enfin la lettre qui se trouvait juste à côté de moi et qui n’était pas là lorsque je m’étais endormie. Je me relevai d’un bond, projetant ma chouette dans les airs et mon livre par terre, mais je m’en moquais assez pour le moment. Je saisis la lettre avec la même frénésie et l’ouvris rapidement pour y lire :
« Très chère et impitoyable Allison (Rose m’appelait comme ça depuis l’an passé à cause de ce que j’avais fait),

Pour répondre à ta question de la dernière lettre que tu m’as envoyée, on prévoit aller acheter notre matériel scolaire ce vendredi. Scorp est censé venir avec nous! Ça va être une première! C’est formidable, non? J’espère que tu pourras venir et ma mère demande à ce que tu convainques la tienne de faire le déplacement. Nous viendrions vous chercher, sois en sûre! Mais ma mère croit que la tienne se dévoue un peu trop à son travail. (Il faut vraiment que ta mère soit intense pour que la mienne pense ça!) J’ai trop hâte de te voir, Alli! J’ai tant de chose à te raconter… En personne, parce que l’écrit ça ne rapporte pas trop les émotions, ou plutôt certaines réactions. J’espère que tu pourras venir… Non! Je veux dire que ta MÈRE pourra venir, car toi tu fais déjà parti du voyage. Autre chose… Est-ce que tu as réussi finalement à questionner ta mère au sujet de tu-sais-quoi? Enfin, j’ai aussi une autre proposition à te faire. Ça te dirait de faire tes bagages pour Poudlard pour vendredi? Avec quelques vêtements supplémentaires… Parce que mes parents te proposent de venir passer la dernière semaine des vacances à la maison! Trop cool, non? Et en plus Scorp a eu la permission de venir aussi! Mon père n’était pas super fort avec l’idée, surtout car c’était un « garçon ». Peu importe j’espère que tu pourras venir!
À bientôt!
Rose »
Je ne pris pas trop la peine de réfléchir et je m’empressai de saisir un parchemin et ma plume pour lui répondre. Je commençai tout d’abord par lui dire que c’était parfait pour vendredi et que je verrais avec ma mère si elle pouvait se libérer, par la suite je lui assurai que j’allais pouvoir venir, car ma mère avait mentionné le fait qu’elle allait partir deux ou trois jours cette semaine-là. Je terminai en disant que je n’avais rien appris sur le tu-sais-quoi dont elle faisait mention. Comment aurais-je pu en apprendre plus sur mon père auprès de ma mère lorsqu’elle ne venait presque jamais à la maison et que nous avions peut-être soupé ensemble que trois fois durant tout l’été? D’ailleurs je trouvais étrange que son emploi lui demande autant de temps, c’est vrai quoi il y avait toujours une limite quelque part, non? Je poussai un soupir avant de me redresser après m’être courbée sous le poids des incertitudes. Il était temps que j’obtienne des réponses.
Je ne pouvais peut-être pas questionner ma mère puisqu’elle était partie, mais je pouvais au moins fouiller dans son bureau. Certes, ce n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle, mais… je devais savoir. Je m’empressai donc de descendre les escaliers et de me diriger vers son bureau.
Une fois à l’intérieur je regardai un peu tout autour, indécise. Par où commencer? Les classeurs? Le bureau? Mon regard resta figer sur ce dernier alors je décidai de commencer par-là. Surtout que s’il y avait des informations sur mon père dans son bureau, ce serait forcément là et non pas là où elle rangeait ses dossiers. Je commençais donc à fouiner dans ses affaires, le cœur lourd, car j’avais l’impression de trahir sa confiance, lorsque je tombai sur une photo. En la retournant j’aperçus un homme. Je l’approchais de mon visage pour mieux discerner les traits de cet inconnu, sauf qu’à cet instant même la porte s’ouvrit et ma mère s’exclama, catastrophée et outrée :
- Allison! Que fais-tu ici?
- Je… Oh, je… bégayai-je, ne sachant pas trop comment m’expliquer.
- Hum?
- J’avais envie de savoir des choses sur Papa. Tu ne me dis jamais rien…
- Écoute, ma chérie. J’ai du travail à faire, là. Nous en parlerons bientôt, je te le promets, m’assura-t-elle avec un sourire triste.
Et voilà son travail qui revenait sur le tapis! N’existait-il donc rien d’autre que ça? Étais-je si peu importante? Et mon père n’avait-il pas compté pour elle? La fureur me monta jusqu’aux oreilles et remplaça la honte que j’avais ressenti d’être surprise en flagrant délit dans son bureau. Je m’exclamai alors :
- Non, nous n’en reparlerons pas plus tard! J’en ai assez d’attendre pour avoir des réponses, Maman! Ça fait des années que j’attends! Et déjà plusieurs mois que je sais la vérité sur ce qu’il était et que tu ne m’as jamais dit! J’exige que nous ayons cette discussion maintenant! Ton travail peut attendre quelques heures, non!? Avec tout le temps supplémentaire que tu fais…
En voyant son air s’affaisser je me sentis un peu coupable de m’être ainsi emportée. Parfois je détestais vraiment mon impulsivité. Je marmonnai alors en baissant les yeux :
- Pardonne-moi, Maman… Laisse-tomber ce que j’ai dit on en parlera quand tu pourras… Je… Je monte à ma chambre!
Sur ces mots, je m’empressai de l’éviter pour m’enfuir le plus loin possible, sauf qu’elle me rattrapa par le bras avant que j’aie pu faire plus de trois pas dans le corridor.
- Tu as raison, ma puce… Je crois qu’il est temps que nous ayons une longue conversation, toi et moi. J’ai plusieurs choses à te dire. Plusieurs révélations, en fait, me dit-elle en prenant une grande inspiration.
Je m’attendais à ce qu’elle continue sur sa lancée, mais elle ne prononça plus rien. Elle se contenta de relâcher mon bras et de retourner dans son bureau, je m’apprêtais à la suivre en croyant qu’elle voulait que l’on parle dans son bureau, mais elle me fit signe de rester où j’étais.
Lorsqu’elle revint elle avait une photo dans sa main. Celle-là même que j’avais repérée un peu plus tôt. C’est en regardant de nouveau cette photo que je me rendis compte que ce qu’il s’était passé plus tôt, je l’avais déjà vécu. Bon sang, c’était exactement les mêmes évènements qu’ils s’étaient produits! Je commençais tout juste à y songer davantage lorsque ma mère me prit par les épaules et en me conduisant je ne sais trop où elle me renseigna sur ses intentions :
- Nous ne devons pas avoir cette discussion n’importe où. Mon bureau n’est pas l’endroit idéal, ou le plus confortable, d’ailleurs. Et comme tout ce que j’ai à te dire risque d’être fort long… mieux vaut être bien installé.
- Je suis d’accord, approuvai-je.
Le bureau à ma mère était tout sauf confortable… du moins pour la personne qui venait lui rendre une petite visite, car son siège à elle était complètement l’opposé de l’inconfort.
Je la suivis donc sans broncher jusqu’au salon. À ce que je pouvais en juger elle était très nerveuse, surtout si je me fiais à la manière dont elle tordait ses mains, d’ailleurs cela me fit prendre conscience que j’avais dû hériter cela d’elle. Je m’assis sagement à côté d’elle et j’attendis patiemment pendant qu’elle prenait de longues et profondes respirations.
- Avant que je ne te dise quoi que ce soit… J’aimerais que tu gardes l’esprit ouvert. Et que tu ne… que tu ne me juge pas trop vite, d’accord? Finit-elle par dire après un moment.
- Pourquoi est-ce que je ferais ça? M’étonnai-je en sentant que j’étais sur le point d’apprendre quelque chose d’énorme qui ne risquait pas de me plaire.
Elle me regarda avec tant d’amour et de crainte dans les yeux que je me dis que si elle avait gardé autant de secrets ça devait être à cause d’une méchante grosse et bonne raison.
- J’ai rencontré ton père lorsque j’avais onze ans, tout comme lui. Comme tes grands-parents te l’ont surement dit, j’étais une élève surdouée, dépassant toujours de beaucoup l’attente de mes professeurs, entama ma mère les yeux légèrement dans le vague. Cela m’a valu de gagner plusieurs prix… et la chance d’aller pour un séjour de trois semaines en Angleterre. C’était une chance extraordinaire qui ne se représenterait pas deux fois, je le savais. De plus, cela me permettrait d’améliorer encore mon niveau d’anglais, ajouta-t-elle avec un petit sourire. C’est environ au milieu de la première semaine que j’ai croisé ton père par un heureux hasard. Je ne te cacherai pas que je l’ai trouvé assez bizarre, il avait des expressions dont je ne comprenais pas le sens et des références tout aussi étranges, mais comme je le trouvais drôle j’ai décidé de continuer à le « fréquenter » pendant tout mon séjour là-bas. La famille qui m’hébergeait m’a trouvé tellement sympathique qu’ils ont décidé de me proposer de rester deux semaines supplémentaires et qu’ils paieraient pour le retour et les frais supplémentaires. J’ai décidé d’accepter, avec l’accord de tes grands-parents bien sûr et je ne regretterai jamais ce choix. Car non seulement cela m’a permis d’encore plus connaître ton père, mais ça m’a aussi appris quelque chose sur moi-même que j’ignorais, continua-t-elle avant de prendre une petite pause. C’était vers la fin de l’après-midi de la veille de mon retour pour chez moi. Je prenais l’avion très tôt le lendemain matin, alors j’avais quitté ton père plus tôt qu’en temps normal. Et c’est là, par le plus grand des hasards que j’ai croisé une sorcière. En fait, ce n’était pas vraiment un hasard puisque celle-ci me cherchait, moi, dit-elle ensuite en regardant partout sauf dans ma direction.
J’étais sous le choc. Ma mère avait donc eu des rapports avec des sorcières et sorciers avant même de fréquenter plus mon père? Mais comment? Et pourquoi? Une idée se formait bien dans mon esprit, mais elle me l’aurait dit! Assurément! Elle n’aurait pas… Et puis qu’en savais-je? Toutes mes certitudes tombaient les unes après les autres ces derniers temps…
- J’appris par cette femme que je possédais la magie en moi. Et que malgré que mes parents soient des moldus, j’en étais quand même une. Au début j’ai cru qu’elle était folle, jusqu’à ce qu’elle me demande si des évènements étranges c’étaient produit quand j’étais jeune. Et c’était le cas, reprit-elle. Alors, suite à cela elle m’a tout expliqué en détail et j’ai alors fait un lien avec ton père. Ce qui m’a permis de comprendre pourquoi il m’avait semblé agir si bizarrement. Quand elle eut terminé ses explications elle m’a dit que l’Académie de Magie Beauxbâtons souhaitait me voir rejoindre leur rang. Je crois avoir oublié de préciser que pendant tout ce temps notre conversation s’est faite en français… J’étais très tentée d’accepter, mais je savais que ce serait impossible, car je n’habitais même pas le continent. Une fois que je lui eus expliqué la raison pour laquelle je refusais elle me dit et je cite, car je me souviens très bien de ses paroles « Nous sommes parfaitement au courant, jeune fille. Tout comme nous connaissons vos résultats scolaires et la raison de votre venue en Angleterre. L’Académie est prête à vous recevoir et à répondre aux besoins qui apparaîtront en temps et en heure. Je viendrai moi-même avec vous pour aller rencontrer vos parents et tout leur expliquer. Une fois-là, ce sera à eux de voir, mais pour le moment, désirez-vous, oui ou non, faire partie de l’Académie. Sachez que c’est un grand honneur, car normalement nous n’octroyons pas cette chance à n’importe qui venant de n’importe où. Sauf que nous avons vu un immense potentiel en vous. Qu’en dîtes-vous, jeune demoiselle? Acceptez-vous, ou refusez-vous? ». Je me souviens être restée sans voix pendant une longue minute, ce qui a semblé l’impatienté ou la rendre mal à l’aise, je l’ignore. Toujours est-il qu’à la toute fin… j’ai dit oui, bien entendu! Qui aurait refusé? Bien sûr je n’avais pas compris tout ce que cela impliquait. Elle m’a faite promettre, avec un charme, de ne jamais rien révéler du monde magique à qui que ce soit, à moins que quelqu’un m’en parle en premier. Et de ne rien révéler à quiconque à propos de l’école lorsque je n’y serais plus. J’ai promis. Elle m’a alors dit de rentrer à maison d’accueil et de ne souffler aucun mot de cette rencontre. Elle m’a ensuite assuré qu’elle se trouverait à l’aéroport et sur le même vol que moi. C’est ce qui se produisit, le lendemain, en embarquant dans l’avion je la trouvai comme voisine de siège. Lorsque je retrouvai mes parents, avec elle à mes côtés, ils eurent un moment de choc. Et ce fut beaucoup plus intense lorsqu’ils apprirent tout ce qu’elle m’avait déjà dit. J’étais certaine qu’ils refuseraient et cela m’a rendu très malheureuse, sauf qu’ils ont vu à quel point je tenais à y aller et ils ont accepté.
- Je croyais que grand-p’pa et grand-m’man ignorait tout à propos de la magie! M’exclamai-je en l’interrompant.
Ma mère soupira et leva les yeux au ciel.
- Ils savaient à propos de ton père et moi, mais je ne leur ai rien dit à propos de toi. Sauf qu’ils s’en doutaient. Surtout lorsque je leur ai mentionné que tu serais admise dans une école privée. Une école avec des règles bien particulières… Lorsque je leur ai dit pour toi, ils le savaient déjà. Ils étaient certains à quatre-vingt-dix pour cent que tu devais une sorcière toi aussi, me dit-elle avec un sourire.
- Mais comment ça se fait que si tu es une sorcière je ne t’ai jamais vu pratiquer la magie? Pourquoi tu ne me l’as jamais dit? L’interrogeai-je.
- Cette information te sera donnée en temps et en heure, elle vient beaucoup plus loin dans mon discours, répondit-elle d’un ton douloureux que je ne lui avais jamais entendu.
C’était étrange de voir ma mère aussi émotive, il devait être arrivé quelque chose de grave. Quelque chose qu’elle aurait préféré garder pour elle… Mais j’avais besoin de savoir. Je devais savoir.
- Après cela il ne me restait plus beaucoup de temps pour me préparer à aller dans une nouvelle école, recommença-t-elle comme s’il n’y avait eu aucune interruption de ma part. Une école qui, qui plus est, se trouvait dans un autre pays, sur un autre continent. La sorcière resta avec moi pour m’aider à me préparer et cette année-là, comme pour les suivantes j’arrivai toujours une semaine avant les autres élèves. Comme je ne pouvais pas vraiment acheter les manuels et les accessoires nécessaires à mes études par chez moi, j’y allais tous les ans avec cette même femme. J’étais la première Québécoise à avoir jamais mis les pieds à l’Académie de Magie Beauxbâtons et je serai sans doute la dernière. Ma première année fut contre toute attente mémorable et merveilleuse, les élèves m’accueillirent rapidement comme l’une des leurs, malgré que je ne sois pas vraiment originaire de leur coin. Je me fis plusieurs amies là-bas, malgré que j’aie toujours eu à l’esprit ton père. Charles Williams n’a jamais quitté mon esprit et je me souviens avoir souhaité qu’il soit à cette école, à ce moment-là j’ignorais qu’il y en avait plus d’une… avoua-t-elle. Tout s’avéra parfaitement normal jusqu’à l’été précédent ma troisième année. Jusqu’à ce moment-là je n’avais eu aucun mal à tenir ma langue concernant l’école et la magie. Sauf avec mes parents concernant cette dernière. Par contre, cet été-là, l’une de mes amies m’invita à passer les quatre dernières semaines de vacances avec elle et sa famille. Mes parents acceptèrent et je retrouvai mon amie à l’aéroport. Ce qu’elle ne m’avait pas dit c’est que les deux premières semaines nous allions faire un petit voyage en Angleterre, plus précisément à Londres l’endroit même où j’avais rencontré ton père pour la toute première fois. Je me doutais bien que les probabilités ne jouaient pas en ma faveur concernant mes chances de le revoir, mais j’avais espoir. Et contre toute attente nous nous rencontrâmes. Il avait un peu changé, mais pas tant que cela. On discuta beaucoup et je dus m’efforcer de ressembler à la moldue que j’étais lors de notre première rencontre. Ce fut compliqué, mais je réussis à merveille. De toute manière j’avais encore de la difficulté à comprendre pourquoi les sorciers nés ainsi ne saisissaient pas le fonctionnement pourtant si simple d’un téléphone! Ajouta-t-elle avec un sourire lointain, comme si elle flottait en plein rêve. Lors de ma quatrième année il se produisit un évènement d’ampleur dont j’ignorais l’existence. Le Tournoi des Trois Sorciers. La directrice est venue me voir. Madame Maxime. C’était la première fois qu’elle venait me voir, seule à seule. Elle m’a proposé, puisque je faisais preuve de capacités incroyables et que j’étais la meilleure élève de mon année, d’accompagner la délégation d’élèves qui se rendrait à Poudlard. Tous âgés entre dix-sept et dix-huit ans. Comme tu peux te l’imaginer j’ai accepté. Je n’aurais refusé une offre pareille pour rien au monde. À l’époque j’étais beaucoup comme toi au niveau de ma scolarité. Ton père était plus intrépide et n’accordait pas toujours une importance particulière à ses études, malgré qu’il avait toujours d’excellents résultats et je n’ai jamais réussi à percer ce mystère… Enfin, peu importe. Je me suis donc retrouvée à Poudlard avec les autres de mon école. Je suis par contre descendue un peu après les autres pour passer inaperçu. Je n’avais pas envie d’attirer l’attention, vois-tu? Malgré la tenue fortement inappropriée pour la température à Poudlard à la fin octobre, je me suis sentie un peu comme chez moi, en plein hiver. Malgré que je n’avais plus fêté Noël de la même manière durant les deux dernières années. C’est par pure hasard que j’ai vu ton père en entrant dans la grande salle, avec chance il ne m’a pas aperçu et j’ai réussi à me faufiler jusqu’à mes camarades sans être vu par lui. Le voir là, dans le monde des sorciers m’avait réjoui comme je ne l’aurais jamais cru possible. J’allais enfin pouvoir être honnête avec lui! J’allais enfin pouvoir parler avec quelqu’un qui comprendrait ce que je disais! Pour être tout à fait honnête, c’était surtout parce que c’était lui que la chose devenait aussi excitante, me narra-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Durant toute la durée de mon séjour je me liai d’amitié avec lui et avec ses amis aussi. Je rencontrai notamment la mère de tes amis James, Albus et Lily. J’ai aussi croisé leur père, bien évidemment, mais j’étais intimidée. Surtout lorsqu’il a été élu deuxième champion pour son école… Enfin, cela importe peu. Lors de mon départ, nous nous jurâmes, Charles et moi, de se revoir durant l’été et plus tard. De ne pas perdre le contact. Et nous le fîmes. Lorsque l’année suivante on annonça le retour de Voldemort, j’étais très inquiète, j’avais peur qu’il n’arrive quelque chose à ton père, après tout il était à la même école qu’Harry Potter. Et tout le monde savait ce qu’il y avait entre eux… Nous communiquions par lettre et c’est comme ça que j’ai appris pour cette Dolores Ombrage. J’ai aussi appris à propos de l’Armée de Dumbledore. Bien sûr il m’a écrit avec un langage codé que nous avions inventé pour le plaisir pendant l’été. Je te l’apprendrai si tu veux, ça peut toujours être utile. Il en a fait partie et c’est comme ça qu’Harry et lui ont réellement fait connaissance. Beaucoup plus tard ton père a participé à la Bataille de Poudlard. J’aurais tout fait pour être là avec lui, mais je n’avais pas les moyens pour le rejoindre. Lorsque j’ai appris que Voldemort avait été vaincu et que ton père était toujours vivant j’ai été folle de joie. Et soulagée. Nous étions déjà à l’époque un peu plus que des amis. On ne se l’était pas encore dit ouvertement, mais nous y pensions tous les deux. Alors après ce combat, l’été venu, on est littéralement tombé dans les bras l’un de l’autre. Quelques années ont passées et nous nous sommes mariés. Ton père est devenu Auror comme il le souhaitait et moi comme tu peux t’en douter je me suis lancée dans une carrière dans le Ministère de la Magie britannique. J’avais emménagé ici avec lui et nous allions voir mes parents tous les étés et à Noël ou au Jour de l’An. Il a donc travaillé auprès de Harry et de Ron tandis que moi j’ai beaucoup côtoyé Hermione, continua-t-elle.
- Tu ne les connaissais même pas aux dernières nouvelles! M’écriai-je.
- Chérie, écoute-moi, me supplia-t-elle avec des larmes aux coins des yeux. Je ne t’ai jamais rien dit de tout ça, car à ta naissance nous avons immédiatement compris que tu avais plus de magie que le commun des sorciers. Cela a d’ailleurs été confirmé lorsqu’une femme a lancé une prédiction. Une prédiction qui semblait totalement s’accorder à toi. Nous avons été très inquiet ton père et moi, surtout que ce que la « prophétie » annonçait, entre autre, c’était qu’il y aurait un mage noir qui avait été fidèle à Lord Voldemort qui cherchait vengeance et qui avait réussi à passer inaperçu. Ton père a eu très peur, car… commença-t-elle, mais elle s’étouffa à moitié ce qui l’empêcha de continuer. On a essayé de te cacher la vérité, mais Minerva, le professeur McGonagall, m’a renseigné, ces dernières années sur les visions que tu as eues. Et oui, je le savais tout ce temps. Je l’ai su le jour où tu as commencé à parler. Je crois que tu es suffisamment vieille, maintenant. Tu auras seize ans en novembre prochain… Tu as vieilli si vite… Enfin, peu importe. Il a été dit qu’un jour tu devras affronter ce mage noir. Nous n’avions aucun indice sur le «quand» ni sur le «où». Alors nous avons commencé à prendre quelques précautions. Ton père s’est lancé à sa poursuite et… deux ans plus tard il avait disparu. C’est là que j’ai dû prendre une décision draconienne. J’ai décidé de quitter le monde de la magie aussi rapidement que possible. J’ai réussi à avoir la permission de retirer de partout toute trace et allusion aux noms de Williams. Ensuite j’ai fait les démarches nécessaires pour redevenir Mrs Lévesque. J’ai commencé des études en droit que j’ai terminées plus rapidement que prévu à cause de mes aptitudes exceptionnelles à l'école. On m’a retiré ma baguette et toute chose ayant trait avec la magie. Je me suis complètement coupée de ce monde qui était le mien. Les seules fréquentions que je voyais toujours, du moins une fois de temps en temps, étaient les parents de tes amis. Harry a été très présent, car il se sentait un peu responsable de ce qu’il était arrivé à ton père. Ils sont devenus amis au fil des années. Tu m’as souvent demandé si tu avais un parrain et une marraine. Il s’avère que c’est le cas. Ton père avait choisi de prendre Harry comme étant ton parrain, je me suis un peu opposée à cette idée, car il avait déjà un filleul et nous n’étions pas de sa famille. Sauf que ce dernier à assurer que ce n’était pas un problème. Pour ma part j’ai choisi pour ta marraine, Hermione, puisqu’elle était ma plus grande amie.
- Pourquoi vous n’avez pas pris des membres de vos familles? M’enquis-je.
- Parce que nous avions peur qu’ils nous arrivent quelque chose à nous et à notre famille, m’apprit-elle. Il a eu connaissance de la prophétie et il voulait absolument connaître qui était l’enfant. Son identité. Lorsqu’il a eu ton père… (sa voix se cassa dans cette phrase) cela n’a pas été trop long que les membres de la famille Williams commencent à disparaître. À ce jour, il ne reste plus aucun membre de sa famille… à part toi. Avec chance il ignore encore que l’enfant c’est toi. Mais pour combien de temps encore? C’est pourquoi on a préféré prendre des membres de notre entourage qui ne faisait pas parti de la famille. Au cas où tu deviendrais orpheline, on ne voulait pas que tu te retrouves toute seule.
J’en restai sans voix. Ma mère… Mes parents avaient fait d’énormes sacrifices uniquement pour que je sois en sécurité. Mon père était mort et toute sa famille aussi pour empêcher que je sois démasquée. J’allais devoir me montrer digne de cet honneur.
- Sache que le lieu de tes études de sorcellerie a été un sujet de mini dispute entre ton père et moi. Lui voulait absolument que tu ailles à Poudlard, alors que moi je désirais que tu ailles à Beauxbâtons, comme moi. D’ailleurs les deux écoles te réclamaient… reprit-elle comme pour changer de sujet.
- Comment avez-vous fini par opter pour Poudlard? Demandai-je.
- J’ai fini par me faire à l’idée en entendant les arguments de ton père. Tout d’abord le transport serait moins compliqué. Ensuite nos amis enverraient leurs propres enfants là-bas et nous savions déjà que nous risquions de vous élever tous ensemble. De plus, il y avait l’achat du matériel scolaire. J’ai fini par le laisser envoyer une demande d’admission officielle à l’école pour toi, en avance. Beaucoup fonctionne ainsi lorsqu’ils sont sûrs que leur enfant peut manier la magie. Et nous n’en avions aucun doute.
- Merci, Maman. Merci d’avoir partagé toutes ses choses avec moi. Mais j’aimerais savoir une dernière chose… dis-je en me tordant légèrement les mains. Est-ce que les professeurs de Poudlard étaient au courant aussi, à tout hasard?
J’avais encore en mémoire la discussion que j’avais surprise entre Mr Potter et le professeur McGonagall.
- Oui, ils l’étaient tous. Tout comme à propos de tes visions. D’ailleurs c’est le professeur Trelawney qui a insisté pour que tu intègres son cours. Elle a d’ailleurs mis plusieurs travaux de côté qu’il n’y que toi qui les a lu. Tous tes travaux supplémentaires n’ont jamais été vus par aucun autre élève de l’école.
- Vraiment? M’étonnai-je.
- Vraiment, m’assura ma mère. Elle s’est montrée très protectrice envers toi, en fait. Elle a dit que malgré son don, elle n’arrivait probablement pas à ta cheville et qu’une fois que tu saurais maîtriser tes dons tu serais une très puissante sorcière et qu’il vaudrait mieux faire partie de tes amis et non pas le contraire.
C’était bien la première fois que j’entendais ça, le professeur Trelawney ne m’avait jamais vraiment semblé faire preuve de favoritisme ou de protectionnisme envers ma personne. En même temps je n’étais pas omnisciente et je ne pouvais pas savoir ce qu’il se cachait dans le cœur des gens. Ou dans leur tête.
- Bien, si tu n’as pas d’autres questions je crois que je n’ai pas vraiment la possibilité de rester plus longtemps. Le travail m’attend…
- Maman, une dernière question, c’est vrai cette fois…
- Quoi? S’enquit-elle.
- Tu m’as tout dit, hein? Tu ne me cache plus rien, n’est-ce pas?
- Tu es au courant de tout, m’assura-t-elle avec un sourire.
Elle parut hésiter une seconde, se leva en secouant la tête avant de se retourner vers moi et de me prendre les mains. Elle me dit :
- 22. 30. 18. Mémorise ces nombres.
Sur ces mots elle s’éloigna après m’avoir embrassé le dessus de la tête. Je ne me rendis compte que lorsqu’elle eut tourné le coin de l’arche qu’elle m’avait laissé la photo de mon père entre les doigts. J’ignorais à quoi pouvait bien faire référence ces trois nombres, mais je suppose que je ne comprendrais leur signification qu’en temps et en heure. Je poussai un soupir et montai à ma chambre.
Une fois étendue sur mon lit j’étudiai avec attention la photo de mon père. Je repérai plusieurs de mes traits sur son visage. Nous possédions aussi la même couleur de yeux, sans oublier que nous faisions tous les deux fuir les chats. Je me demandais d’ailleurs s’il existait une raison à cela ou si ça resterait un mystère à jamais non-résolu. Sous une impulsion je retournai la photo et c’est là que je lus l’inscription :
« Bureau. 15 N. Charles W. armoire D »
Je ne comprenais pas grand-chose à cette inscription, ou du moins je n’y trouvai rien d’intéressant. Après tout mon père se trouvait apparemment dans un bureau, d’où le mot «bureau» et «15 N» voulait sans doute signifier 15 novembre. Ce qui pouvait concorder avec la neige que j’apercevais à l’extérieur par la fenêtre. Quant à «Charles W.» c’était très simple, c’était le nom de mon père. Bon il y avait aussi un étrange gribouillis qui semblait aussi de la main de ma mère, mais que j’étais incapable de lire. Sans doute une note qu’elle avait mise là rapidement sans trop y penser… Ce qui signifiait que je n’avais pas à m’en préoccuper. Je me remis donc à la lecture du livre de créatures fantastiques là où je l’avais laissé.
Un peu plus tard, cette même journée je me tenais devant le miroir de ma chambre. J’avais drôlement grandi ces deux derniers mois. Encore… Sincèrement, j’espérais que c’était fini, car je ne tenais pas plus que ça à regarder toujours les gens de haut, littéralement parlant. C’est vrai, quoi, qui chez les filles et garçons allaient nécessairement mesurer cinq pieds et 9 pouces à quinze ans, bientôt seize? En d’autres termes, je mesurais exactement un mètre soixante-quinze, soit la grandeur de ma mère. Elle m’assurait que je devais très probablement avoir terminé ma croissance et que dans le pire des cas je ne devrais guère prendre plus d’un autre pouce cette année. Par contre mes cheveux étaient toujours aussi longs, à mon grand bonheur. Ce soir ma mère recevait l’un de ses collègues avec lequel elle travaillait sur l’affaire présente, dont elle ne m’avait absolument pas parlé. Elle avait dit qu’elle souhaitait ma présence lors de ce souper(diner) et je n’avais pas pu m’y soustraire, malheureusement. J’allai donc ouvrir les portes de mon placard et je fouillai à l’intérieur ce qui serait le plus approprié. Si je mettais quelque chose de trop « confortable » et de « quotidien » ma mère allait sans doute avoir une crise de nerf. Je pourrais toujours mettre l’un de ces horribles tailleurs qu’elle m’avait acheté, sauf que je détestais les tailleurs. Le dernier choix que j’avais c’était une robe. Mais laquelle? Si je choisissais ma robe noire j’aurais l’air d’aller à des funérailles. La bleue ferait ressortir mes yeux, mais elle était beaucoup trop voyante et je ne voulais pas en faire trop. Que de décisions…
Au final je descendis en bas vêtue d’un jeans moulant et foncé accompagné d’une chemise blanche plutôt chic. Dire que j’haïssais la mode serait un euphémisme. Je l’exécrais, profondément. Cela ne signifiait pas que j’aimais porter des choses miteuses ou que je ne soignais pas mon apparence, mais pour parler avec moi, choisissez un autre sujet que la mode. En m’apercevant ma mère fronça les sourcils, sans doute à cause des jeans, mais en voyant ma chemise elle hocha la tête. Bien, j’avais passé le test vestimentaire, maintenant il faudrait que je me montre polie et que je ne fasse pas de drame. J’en étais capable… Du moins je le devrais.
À dix-huit heures précisément on sonna à la porte. Comme ma mère était toujours à la cuisine je dus me résigner à aller répondre. En ouvrant la porte je saluai l’invité un peu brusquement :
- Vous devez être Mr Cooper?
- Lui-même! Assura-t-il avec un sourire. Je t’en prie, appelle-moi Adam. Ta mère m’a beaucoup parlé de toi, jeune fille. (J’eus envie de lever les yeux au ciel) Marianne, est-elle là?
J’eus la très forte envie de lui répondre quelque chose comme « Non, elle vous a invité, mais à la dernière seconde elle a décidé de s’en aller. Très logique, Mr Adam Cooper. », mais comme je n’avais pas vraiment fait fort niveau politesse je fis l’effort de dire avec un sourire que j’espérais qu’il semblait sincère :
- Elle est à la cuisine. Si vous le voulez bien je vais vous conduire à la salle à manger. Ma mère va vous y rejoindre d’ici quelques minutes.
- Très bien, alors je te suis, jeune fille.
Allait-il arrêter de m’appeler comme ça! On aurait dit que j’étais une gamine, bon sang. Une gamine qui ne faisait que quelques centimètres de moins que le blondinet qui la suivait. En effet l’homme derrière moi ne devait faire guère plus de cinq pieds onze et possédait une abondante chevelure blonde. Accompagné d’yeux pers brun-vert. Son teint de peau était plutôt banal.
Une fois que l’on fut dans la salle à manger il s’assit à l’un des coins de table, celui que je prenais habituellement ce qui me rendit légèrement de mauvaise humeur et me dit :
- Merci, jeune demoiselle!
J’avais envie de me frapper moi-même. J’avais un prénom, il me semble! Et si ma mère avait autant parlé de moi qu’il le prétendait, il devait forcément le connaître! Je marmonnai :
- Arrêtez de m’appeler « jeune fille » ou « jeune demoiselle ». J’ai un prénom, Mr Cooper. Je veux dire… Adam. Il s’agit d’Allison.
Sur ces mots je m’éloignai, tout en ajoutant avant de sortir :
- Pardonnez-moi, je dois aller faire quelque chose. Je ne devrais pas être trop longue.
Et j’étais partie. Il y avait quelque chose qui me tracassait à propos de cet homme, mais j’ignorais quoi. Mon instinct me poussait à me méfier, ma tête était exaspérée et mes yeux ne me révélaient pas grand-chose qui pouvait expliquer ce sentiment de malaise que j’éprouvais en sa présence. Je fis un léger détour pour me rendre à la cuisine et avec chance je croisai ma mère avant qu’elle ne s’en aille dans la salle à manger.
- Maman, je peux te parler une seconde?
- Ma chérie, mon collègue m’attend.
- Oui et moi j’attends pour diner aussi! M’exclamai-je. Enfin, c’est simplement pour te dire que tu dois venir avec moi chercher mon matériel scolaire ce vendredi. Ma marraine (j’insistai sur ce mot en le chuchotant) le demande impérieusement.
- Je suppose que puisque c’est elle qui le demande je n’ai pas trop le choix, soupira ma mère de manière théâtrale, mais avec un sourire. Je serai des vôtres.
J’eus un grand sourire réjoui, qui pourtant s’effaça à l’instant même où elle posa la question fatidique :
- Tu as bien accueilli mon collègue, n’est-ce pas ma puce?
- Bien sûr, tu me connais… dis-je avec un faux sourire qu’elle remarqua aussitôt.
- Allison… commençait-elle, mais je la coupai rapidement.
- M’man, tu fais attendre ton collègue, là!
Et je m’enfuis par où j’étais entrée, sous le regard courroucé de ma mère. Heureusement elle ne s’infligerait pas la honte de me sermonner en public. Surtout pas devant un collègue. J’étais donc en relative sécurité jusqu’à ce qu’il s’en aille. Et comme je quitterais la table bien avant que cela arrive je pourrais feindre de dormir profondément lorsqu’elle monterait me voir, ajournant ainsi le sermon. Et le lendemain elle ne serait plus autant en colère. Surtout si je ne disais plus un mot de travers de la soirée. Et mes doigts croisés en disaient long sur ce que je pensais de cette possibilité…

***************************


Le vendredi matin je me levai complètement sur les nerfs. J’allais bientôt revoir deux de mes meilleurs amis! Et pour toute une semaine avant que les cours recommencent! Je m’assurai pour la millième fois que je n’avais rien oublié et ensuite je descendis tous mes bagages à l’entrée, ce serait fait.
Après mon petit-déjeuner ma mère en eut tellement assez de me voir faire le tour de la maison d’une démarche saccadée qu’elle m’obligea à sortir dehors pour me calmer un peu. J’allai alors me promener un peu partout dans le voisinage pendant une heure, peut-être deux, car j’étais tellement dans mes pensées que je ne prêtai pas vraiment attention au temps. Je finis par m’arrêter à un petit parc près de chez moi où j’avais l’habitude de passer le plus clair de mon temps avant que je n’entre à Poudlard.
J’étais donc assise sur l’une des balançoires et me balançait distraitement lorsque l’on m’interrompit :
- Alors, là je n’y crois pas!
Il y eut une petite pause pour l’effet et la personne reprit :
- Ce ne serait pas Allison Lévesque devant mes yeux?
Je descendis de la balançoire et me retournai vers la peste qui se moquait de moi. Encore. Je ne fus pas surprise de retrouver ses deux acolytes d’autrefois, mais ce qui me surprit par contre c’est d’y voir celle que j’avais considéré comme une de mes amies. Où était l’autre, je n’en avais aucune idée. Qu’est-ce que Kelly faisait là? Avec cette garce précisément.
- Kelly? Qu’est-ce que tu fais là? m’étonnai-je sans tenir compte des trois cruch… pardon filles qui se tenaient auprès d’elle.
L’interrogée détourna les yeux tandis que la chef de la bande répondait à sa place :
- Elle a compris qu’il valait mieux fréquenter les bonnes personnes. Avec toutes les rumeurs concernant ton absence à notre école et la disparition de l’autre qui traînait avec toi…
- Comment ça, la disparition…? Megan a disparue? Pourquoi personne ne me l’a dit? M’exclamai-je, interloquée, en fixant une seule personne, celle qui devrait normalement se préoccuper autant de moi du sort de Megan.
- Elle n’a aucun compte à te rendre, Allison, ricana celle que je détestais depuis mes premiers jours d’école. Kelly est avec nous maintenant.
- Shannon, tais-toi! À force d’avoir la bouche grande ouverte comme une vache tu risques d’avaler une mouche. Quoique, à la réflexion, continue comme ça… Avec un peu de chance tu vas t’étouffer et ça te passera l’envie de parler! Lui crachai-je à la figure.
- À ce que je vois tu ne t’es toujours pas laver la langue avec un savon! Répliqua l’autre en levant les yeux au ciel.
- Si tu veux tu peux me porter un procès pour manque d’hygiène dans les lieux publics, ou pour manque de politesse. Mais je n’ai pas l’impression que ça te mènera bien loin… J’ai la meilleure avocate pour mère! Dis-je en me regardant les ongles distraitement.
- Tu ne ferais pas autant la maligne si tu savais tout ce que l’on raconte sur toi! Veux-tu qu’on te fasse un résumé?
J’avais envie de lui mettre mon poing dans la figure, mais je devais être raisonnable. Je partais d’ici dans quelques petites heures, ce n’était pas le temps de faire un scandale. Je pouvais voir l’air vraiment déchiré de Kelly et je me demandais pour quelles obscures raisons elle s’était jointe à des chipies comme ces filles.
- Je ne crois pas que ce soit nécessaire! Affirmai-je avec condescendance et en les forçant à reculer.
Elles étaient toutes plus petites que moi et pour une fois j’appréciais bien d’être la plus grande.
- Moi je crois que si! Rétorqua Miss peste en personne en avançant d’un pas vers moi, les mains sur les hanches. On dit que ta mère t’a jeté dans une école pour enfant à problèmes! Tu sais le genre d’endroit où ils te punissent physiquement pour te faire comprendre l’ordre des choses. En tout cas je vois que tu es vraiment un cas désespéré, parce que je ne vois aucune différence entre aujourd’hui et avant! Ricana-t-elle ensuite.
Je sentais que j’allais bientôt exploser. Et ce qu’elle rajouta ne m’aida pas à garder mon calme :
- En même temps, avec une mère aussi molle que la tienne, fallait si attendre. Elle est peut-être forte et intelligente devant les tribunaux, mais mise à part ça, elle n’est rien.
Je m’apprêtais sérieusement à lui mettre mon poing en pleine face lorsqu’une voix dans mon dos me fis retomber le bras le long de mon corps :
- Un problème, Allison?
J’ignorais pourquoi Scorpius et Rose était déjà là, mais je ne m’en plaindrais pas.
- Aucun, mon ami, assurai-je en retrouvant ma contenance. Shannon et ses disciples sans plus de cervelle que leur meneuse allaient sans aller justement.
- Tu as dit quoi? S’offusquèrent toutes les filles sauf une, Kelly.
Cette dernière avait baissé piteusement les yeux, acceptant l’insulte sans broncher. Je me sentais néanmoins coupable de l’avoir inclut dans le panier, sauf qu’elle n’avait rien fait pour me défendre. J’ignorais toujours la raison concernant l’apparente disparition de Megan, mais j’avais le pressentiment que c’était une des raisons pour laquelle Kelly se retrouvait dans la clique de Shannon.
- Que vous partiez, répondis-je en haussant le ton et en m’avançant les poings sur les hanches de manière menaçante. Et vous feriez mieux de le faire, car dans le cas contraire il se pourrait que votre nez rencontre un fâcheux accident. Peut-être vos yeux aussi. Vous saviez que la première chose que l’on remarque en général c’est les…
Je n’eus pas besoin de conclure que les trois pouffi… (J’avais un sérieux manque de contrôle de mon vocabulaire avec ces filles-là) s’en allèrent en courant, de manière frustrée, mais en courant tout de même. Kelly tarda à en faire de même, car elle me chuchota, la tête toujours baissée et le dos tourné :
- Je suis désolée. Et personne ne sait pourquoi ou comment Megan a disparue. La dernière personne à l’avoir vu dit qu’elle l’a vu discuter avec un homme.
Sur ces mots elle se dépêcha à rejoindre les autres filles qui se trouvaient déjà beaucoup plus loin. En me retournant pour faire face à mes deux meilleurs amis je leur adressai un sourire gêné.
- Tu les connaissais?
- Oui, je... commençai-je à répondre lorsqu’un frisson me traversa avec force tout le corps.
Je réussis à prononcer cette phrase en m’écrasant déjà par terre :
- On regarde les nuages, dit?
Ils comprirent immédiatement que je faisais référence à une vision, sans doute en particulier à cause du fait que je m’étais littéralement laissé tomber par terre. Déjà je commençais à sombrer…
Cette fois j’étais encore à l’état de simple témoin. Et je ne m’en plaignais pas, loin de là. Sauf que je manquai avoir un choc en voyant qui se trouvait sous mes yeux, dans cette vision. Megan… c’était Megan. Je l’aurais reconnue entre toute. Elle avait toujours cette tignasse brun-roux complètement bouclée et une peau pêche parfaitement lisse. Bien sûr elle était plus grande que dans mes souvenirs, mais c’était normal. Ses yeux m’étaient cachés à cause d’un bandeau et sa bouche était entravée par un bâillon. J’avais été tellement surprise de la voir, elle, que je n’avais pas encore saisi ce que mon cerveau tentait de m’envoyer comme message. Je pouvais sentir le sol dur du béton sous mes pieds et je frissonnais à cause de l’humidité de la pièce. Qu’est-ce que cela signifiait? Je n’aurais jamais dû être capable de ressentir tout cela à moins d’être dans le corps de quelqu’un. Je baissai les yeux et j’eus la confirmation que j’étais bel et bien dans mon corps pour deux raisons. La première j’avais pu bouger mes yeux de ma propre volonté et la deuxième c’était bien mon corps. Alors comment est-ce que je pouvais me trouver ici? Je fis la tentative de lever un pied et le déposer devant moi. Cela fonctionna… Bon sang, qu’est-ce que tout ceci signifiait. Normalement je ne bougeais pas selon ma volonté propre. Jamais… Et était-ce une vision du futur, du passé ou du présent? Ou plutôt était-ce vraiment une vision? Décidant que risque à être coincée ici autant essayer d’aider mon amie je commençai à m’approcher d’elle. Je m’arrêtai par contre en l’entendant gémir, enfin presque… c’était des genres de cris affolés et étouffés plutôt. Pouvait-elle m’entendre? Cette pensée me terrifia à tel point que je manquai ne pas entendre les pas qui descendaient les escaliers. Mes yeux paniqués regardèrent de gauche à droite à la recherche d’une cachette. Je la trouvai rapidement, elle n’était pas fameuse, mais devrait faire l’affaire. Il s’agissait de plusieurs boîtes empilées où je réussis à me frayer un passage derrière, tout en ne manquant rien de ce qu’il se passait devant moi.
- Comment vas-tu ce matin, Megan? Tu dois mourir de faim… dit une voix d’homme que je reconnus.
C’était la même que dans mes précédentes visions. Exactement la même. Et je dus grincer des dents pour m’empêcher de lui bondir dessus en entendant les sanglots étouffés de mon amie d’enfance. Il allait le payer, je me jurai qu’il allait le payer.
- Tu sais, je n’ai rien contre toi, petite. Seulement mon projet ne se porte pas très bien c’est temps-ci… et j’avais besoin d’une distraction. Toi, en l’occurrence. N’y vois rien de personnel, veux-tu? Tu as approximativement l’âge de l’enfant que je cherche, alors tu feras parfaitement l’affaire pour mon exutoire personnel.
Les gémissements de mon amie s’intensifièrent et je vis que ses joues étaient humides. Elle devait avoir vraiment beaucoup pleuré pour que cela traverse le tissu et rejoigne ses joues. Cela ne fit qu’accentuer la rage que j’éprouvais au fond de moi. Sauf que comme j’étais une idiote j’avais préféré laissé ma baguette à la maison pour ne pas risquer de la perdre ou qu’elle se fasse voir, car il faisait encore assez chaud pour le moment. Morale de l’histoire, je ne pouvais absolument rien tenter contre le salaud qui se trouvait devant moi, car je n’avais rien pour me défendre. Sans oublier que ce serait idiot, puisque c’était justement moi, qu’il cherchait.
- Ne t’inquiète pas, ma jolie… Je n’ai pas encore l’intention de me débarrasser de toi.
Cela ne fit que redoubler les pleurs de Megan. Et je la comprenais parfaitement en sachant ce qui l’attendait, même si, elle, elle l’ignorait. Je restai là exactement vingt minutes, vingt minutes de totale torture mentale tandis qu’il la nourrissait petite bouchée par petite bouchée. J’ignorais à quoi tout cela rimait, tout ce que je savais c’était combien j’étais heureuse de finalement le voir s’en retourner. J’attendis une dizaine de minutes après qu’il soit monté pour être certaine qu’il soit parti et sortis de ma cachette. Je ne savais pas à quoi ressemblait son repère, alors je décidai de commencer par monter.
Je découvris rapidement que ce n’était qu’une vieille maison abandonnée et qu’elle se trouvait dans un quartier que je connaissais, donc elle aussi. D’ailleurs je me rendis compte que je connaissais cette maison. Nous étions venues y jouer plus d’une fois, Kelly, Megan et moi. Cette pensée me rendit malade et je m’empressai de redescendre. En entendant mon amie se remettre à pleurer je sentis la rage m’envahir à nouveau. Bon, maintenant il fallait que je la libère. Mais sans qu’elle me voie, car j’ignorais quel jour nous étions ni comment j’avais pu me retrouver ici. L’unique sentiment que j’avais c’était celui presque douloureux qui me poussait à la délivrer. Je me mis donc derrière elle et en dénouant ces liens, sans toucher à son bâillon ou à son bandeau, je lui chuchotai à l’oreille comment sortir de là tout en changeant légèrement ma voix. Bien sûr elle aurait parfaitement été capable de trouver la sortie par elle-même, mais je préférais lui donner ce support. Lorsque le dernier lien tomba, elle s’empressa de retirer son bâillon et son bandeau pour se retourner vers moi, mais au moment où elle allait me voir je disparu aussitôt.

Et j’étais de retour sur la pelouse en compagnie de Rose et Scorpius qui me regardaient tous deux d’un air inquiet et légèrement ahuri.
- Qu’est-ce que j’ai fait cette fois? Marmonnai-je.
- Quoi? Tu as déjà eu ta vision? S’étonna Rose avec incrédulité.
- Oui… dis-je sans être trop certaine de comprendre. Pourquoi tu me demande ça?
- Parce que ça ne fait même pas trente secondes que tu nous as demandé de « regarder les nuages », répondit Scorpius en fronçant ses sourcils blonds.
- Quoi!? M’exclamai-je en ouvrant grand les yeux.
- Il n’y pas que ça Alli… L’espace d’une seconde… j’ai cru que tu avais disparue! Mais un clignement d’yeux plus tard et tu étais de nouveau là. Et tu te relevais! Comme si ta vision était finie, renchérit ma meilleure amie.
Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’avais un très mauvais pressentiment à propos de tout ceci.
- Je crois qu’on va devoir parler de tout ça… mais pas ici. Ce soir, chez toi, d’accord?
- D’accord, approuva Rose puisque c’était plus à elle que je m’adressais à la fin.
Je lui adressai un hochement de tête et je me relevai en disant :
- On laisse tomber les nuages et on va chez moi.
En chemin ils m’expliquèrent qu’ils avaient pris un peu d’avance et qu’en arrivant chez moi, comme je n’étais pas là ils étaient partis à ma recherche, laissant les parents de Rose en discussion avec ma mère. J’avais hâte de leur annoncer ce que j’avais découvert, mais je n’avais l’intention de le faire que ce soir. À l’abri des oreilles indiscrètes.

Beaucoup plus tard cette journée-là je me trouvais avec mes deux meilleurs amis dans la chambre que je partageais avec l’un des deux (Rose, bien évidemment). Je leur racontai alors de long en large ce à quoi avait ressemblé ma « vision ». À la fin je conclus en disant :
- Je crois que je me trouvais dans le futur. Lorsque je suis sortie dehors on avait plus l’air d’être en milieu d’après-midi qu’à la fin de la matinée. Et puis Megan est toujours portée disparue, ce qui veut dire ce qui veut dire qu’on ne l’a pas retrouvée. À moins que quelque chose se soit produit tout de suite après.
- Je suis d’accord avec toi. Mais ce que je ne comprends pas c’est comment tu as pu faire ça. Tu as changé le cours d’évènements qui ne se sont même pas encore produit! S’exclama Rose.
- Est-ce que tu as une idée pourquoi? Ou comment? S’enquit Scorpius.
- Pas la moindre. La seule chose que je sais, c’est que je pensais à Megan et à son possible enlèvement quand le frisson m’a parcouru, répondis-je en haussant les épaules.
- C’est peut-être un déclencheur, avança ma meilleure amie.
- Peut-être, sauf que ça ne sert à rien d’y réfléchir davantage. On n’aura pas plus de réponse. Et j’ai d’autres choses à vous annoncer.
Je répétai donc par la suite tout ce que m’avait révélé ma mère.
Approximativement une heure plus tard Rose s’écriait :
- Ma mère! Ma mère est ta marraine! Et mon oncle! Le père d’Al est ton parrain?! C’est trop cool! Tu fais presque parti de la famille!
- Oui, mais ne le crie pas trop fort, s’il-te-plaît… je ne sais pas s’ils sont au courant que je suis au courant, la suppliai-je.
- Ton secret est à l’abri avec moi! M’assura-t-elle.
- Sauf si tu continues à le crier, la taquina Scorp avec un sourire moqueur.
- Oh, tais-toi! maugréa-t-elle avec un sourire qui contredisait son ton.
Nous continuâmes à discuter encore une heure avant que la mère de Rose ne nous demande de dormir. Ce qui obligea Scorp à rejoindre la chambre d’Hugo, au moins les deux s’entendaient plutôt bien…

***********************


Lorsque le jour de la rentrée arriva on ne tenait plus en place. Rose et moi on n’avait déjà commencé à réviser la matière que l’on allait apprendre cette année, ce qui avait obligé Scorp à faire de même. Il ne fallait pas rigoler avec notre cinquième année à Poudlard. C’était les B.U.S.E cette année! Pas le droit à l’erreur.
Je courrais partout dans la maison, tout comme Rose, pour être certaine de n’avoir rien oublié. Et une chance que je le fis, car j’aurais effectivement oublié le jouet préféré d’Ember. Oui, oui, ma chouette avait un jouet, est-ce que ça posait un problème? Malheureusement le chat de ma meilleure amie, ne semblait pas bien pressé de me le rendre. (Car bien entendu c’était lui qui l’avait volé, sale chat!) Bon, en même temps courir après un chat pour récupérer quelque chose qu’il détient quand tu es une personne qui fait fuir les chats, c’est un peu contreproductif, mais avec l’aide de mes deux meilleurs amis nous réussîmes finalement à le rattraper. Sauf que cela nous fit quitter la maison en retard et par le même fait on arriva à onze heures moins dix à la gare. Autant dire qu’on n’avait pas le temps de niaiser. On se dirigeait vers la famille Potter lorsque Rose me confia :
- Au fait Alli… J’ai oublié de te dire quelque chose…
- Quoi? M’étonnai-je, car avec toutes nos veillées à faire la conversation j’avais cru être au courant de tout ce qu’il y avait à savoir.
- Al, Scorp et moi avons été choisi comme préfet… m’apprit Rose.
- Oh… J’avais oublié que ça tombait cette année… Tu penses que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas? Sans vouloir t’offenser.
- Non, tu ne m’offense pas. À vrai dire, puisque la directrice ne sait rien à propos de tes petites « aventures » j’aurais cru qu’elle te choisirait toi. Mais en même temps elle s’est surement dit que tu en avais déjà assez sur les épaules avec tes visions… et le Quidditch vu que tu as tenue à continuer.
Je ne l’avais pas vu sous cet angle et cela me redonna immédiatement un sourire. Je lui dis donc en souriant toujours :
- Je suis très heureuse pour vous trois. Et j’ai une chance incroyable, mes trois meilleurs amis vont pouvoir me servir de couverture!
- N’y pense même pas! Surtout si tu as l’intention de le faire sans moi! S’offusqua Rose.
- Je crois qu’on a eu une mauvaise influence sur elle… soupira Scorp d’un ton faussement navré.
- Tu crois? M’enquis-je avec un sourire amusé. (j’aperçus alors Al en arrière de son père et je lui criai :) Hé! Al! Alors comme ça tu…
Il se tourna dans ma direction, nos yeux se rencontrèrent et il se détourna brusquement, me faisant m’interrompre tout aussi brusquement. Je le regardai partir d’un pas vif la bouche ouverte. Complètement désarçonnée. Venait-il vraiment de m’ignorer consciemment?

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Pour les intéressé, j'ai trouvé il y a un moment une image que je trouvais qui ressemblait un peu à comment j'imaginais Allison. Il suffit d'imaginer cette personne un peu plus jeune et avec les yeux décrits. Si vous voulez vous pouvez m'envoyer des photos de comment vous imaginez les personnages. Je me ferai un plaisir de commenter :D Je ne sais pas si je vais faire la même chose pour les autres personnages de ma fanfic, je vais voir. ;)

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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou,
Bon, comme d'habitude j'adore et j'ai trop hâte de connaitre la suite !!!
Merci de me prévenir a chaque fois que tu postes !!!
C'est trop génial,
Continu comme ça !!!
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

suite suite suite
attention je vais tout commenter
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Mimie99 a écrit :Salut, je suis déjà de retour! hey!!! Et le chapitre n'est pas aussi court que je l'avais présumé (j'essaye d'avoir minimum 15 pages et lorsque je franchis ce seuil je ne vais pas beaucoup plus loin en général...). ;) Enfin, voilà un petit 21 pages de lecture (environ). tant mieuxJ'espère qu'il vous plaira. On entre plus dans le moment présent, enfin! J'espère qu'il n'y aura pas trop de fautes :oops: Je ne pouvais pas attendre pour le publier :? Normalement je devrais essayer d'écrire le chapitre 7 cette semaine et le publier dans les environs de la fin de semaine prochaine. Peut-être plus tôt, peut-être plus tard, on vera. :lol: Trève de bavardage. Ah, j'oubliais de préciser que j'ai changé un petit détail dans le chapitre 4 je crois... Il y a avait une incohérence. Entre la première fois où le père d'Allison et la « moldue » se rencontre il ne se passe plus trois ans, mais deux. :oops: Bref, c'est tout. Bonne lecture! :D :D merci j'ai hate!!!!


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Chapitre 6



Voilà, mes quatre dernières années à Poudlard sont maintenant toutes retranscrites et la suite des évènements seront tout d’abord dans un passé très proche. Soit la fin de mon été et le retour à Poudlard pour ma cinquième année. Après cela, ce sera le présent. Et tout sera raconté au fur et à mesure que les évènements se produiront. S’il s’en produit, car pour ne rien vous cacher, j’espère encore que cette année sera mon année « calme » et sans histoire. Mais bon, c’est déjà mal partie pour ça… Mais, enfin, c’est un peu hors sujet… C’est la dernière fois que je commenterai de façon aussi directe mon histoire. Car la partie « passé » touche à sa fin.
ok cocote je retiens
**************************


Je somnolai sur mon lit, mon livre sur les créatures fantastiques haaaaaouvert à la moitié reposait sur mon ventre, endroit où je l’avais échappé en m’endormant sans le vouloir.
J’avais passé presque tout l’été à réviser tout ce que j’avais appris les années précédentes. J’avais relu au complet tous les livres au moins une fois, si ce n’était pas deux. On pouvait donc en déduire que je n’avais rien à faire de mes journées et c’était vraiment le cas. C’était en partie à cause que ma mère avait encore plus de travail que les années précédentes et qu’elle n’avait presque plus de temps à m’accorder. Sauf que tout relire m’avait permis de comprendre certaines choses que je n’avais pas saisi tout de suite. Surtout par rapport à mes cours de Divination. J’avais toujours cru que le professeur Trelawney me détestait, sauf que je m’étais rendue compte en relisant les différents livres et en me souvenant des devoirs supplémentaires qu’elle m’avait donnés que tout avait un rapport plus ou moins direct avec mon don. Tout ce savoir que j’avais possédé sans même en avoir conscience…
Je me réveillai en sursaut en sentant quelque chose me picorer le nez. J’ouvris grand les yeux pour m’apercevoir qu’Ember reposait sur le livre qui était sur mon ventre et qu’elle s’amusait à me mordiller le bout du nez avec son bec. Je levai les yeux au ciel, car elle le faisait à chaque fois qu’elle trouvait que je ne lui prodiguais pas suffisamment d’attention, chelou cette histoiresauf que je perdis rapidement mon air renfrogné en apercevant enfin la lettre qui se trouvait juste à côté de moi et qui n’était pas là lorsque je m’étais endormie. Je me relevai d’un bond, projetant ma chouette dans les airs et mon livre par terre, mais je m’en moquais assez pour le moment. Je saisis la lettre avec la même frénésie et l’ouvris rapidement pour y lire :
« Très chère et impitoyable Allison (Rose m’appelait comme ça depuis l’an passé à cause de ce que j’avais fait),

Pour répondre à ta question de la dernière lettre que tu m’as envoyée, on prévoit aller acheter notre matériel scolaire ce vendredi. Scorp est censé venir avec nous! Ça va être une première! C’est formidable, non? J’espère que tu pourras venir et ma mère demande à ce que tu convainques la tienne de faire le déplacement. Nous viendrions vous chercher, sois en sûre! Mais ma mère croit que la tienne se dévoue un peu trop à son travail. (Il faut vraiment que ta mère soit intense pour que la mienne pense ça!) J’ai trop hâte de te voir, Alli! J’ai tant de chose à te raconter… En personne, parce que l’écrit ça ne rapporte pas trop les émotions, ou plutôt certaines réactions. J’espère que tu pourras venir… Non! Je veux dire que ta MÈRE pourra venir, car toi tu fais déjà parti du voyage. Autre chose… Est-ce que tu as réussi finalement à questionner ta mère au sujet de tu-sais-quoi? Enfin, j’ai aussi une autre proposition à te faire. Ça te dirait de faire tes bagages pour Poudlard pour vendredi? Avec quelques vêtements supplémentaires… Parce que mes parents te proposent de venir passer la dernière semaine des vacances à la maison! Trop cool, non? Et en plus Scorp a eu la permission de venir aussi! Mon père n’était pas super fort avec l’idée, surtout car c’était un « garçon ». Peu importe j’espère que tu pourras venir! les mecs ron il aime pas
À bientôt!
Rose »
Je ne pris pas trop la peine de réfléchir et je m’empressai de saisir un parchemin et ma plume pour lui répondre. Je commençai tout d’abord par lui dire que c’était parfait pour vendredi et que je verrais avec ma mère si elle pouvait se libérer, par la suite je lui assurai que j’allais pouvoir venir, car ma mère avait mentionné le fait qu’elle allait partir deux ou trois jours cette semaine-là. Je terminai en disant que je n’avais rien appris sur le tu-sais-quoi dont elle faisait mention. Comment aurais-je pu en apprendre plus sur mon père auprès de ma mère lorsqu’elle ne venait presque jamais à la maison et que nous avions peut-être soupé ensemble que trois fois durant tout l’été? D’ailleurs je trouvais étrange que son emploi lui demande autant de temps, c’est vrai quoi il y avait toujours une limite quelque part, non? Je poussai un soupir avant de me redresser après m’être courbée sous le poids des incertitudes. Il était temps que j’obtienne des réponses.
Je ne pouvais peut-être pas questionner ma mère puisqu’elle était partie, mais je pouvais au moins fouiller dans son bureau. Certes, ce n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle, mais… je devais savoir. Je m’empressai donc de descendre les escaliers et de me diriger vers son bureau.
Une fois à l’intérieur je regardai un peu tout autour, indécise. Par où commencer? Les classeurs? Le bureau? Mon regard resta figer sur ce dernier alors je décidai de commencer par-là. Surtout que s’il y avait des informations sur mon père dans son bureau, ce serait forcément là et non pas là où elle rangeait ses dossiers. Je commençais donc à fouiner dans ses affaires, le cœur lourd, car j’avais l’impression de trahir sa confiance, lorsque je tombai sur une photo. En la retournant j’aperçus un homme. Je l’approchais de mon visage pour mieux discerner les traits de cet inconnu, sauf qu’à cet instant même la porte s’ouvrit et ma mère s’exclama, catastrophée et outrée :
- Allison! Que fais-tu ici?
- Je… Oh, je… bégayai-je, ne sachant pas trop comment m’expliquer.merci des détails cocote ! Faut dire que t'as du vocabulaire
- Hum?
- J’avais envie de savoir des choses sur Papa. Tu ne me dis jamais rien…
- Écoute, ma chérie. J’ai du travail à faire, là. Nous en parlerons bientôt, je te le promets, m’assura-t-elle avec un sourire triste.
Et voilà son travail qui revenait sur le tapis! N’existait-il donc rien d’autre que ça? Étais-je si peu importante? Et mon père n’avait-il pas compté pour elle? La fureur me monta jusqu’aux oreilles et remplaça la honte que j’avais ressenti d’être surprise en flagrant délit dans son bureau. Je m’exclamai alors :
- Non, nous n’en reparlerons pas plus tard! J’en ai assez d’attendre pour avoir des réponses, Maman! Ça fait des années que j’attends! Et déjà plusieurs mois que je sais la vérité sur ce qu’il était et que tu ne m’as jamais dit! J’exige que nous ayons cette discussion maintenant! Ton travail peut attendre quelques heures, non!? Avec tout le temps supplémentaire que tu fais…
En voyant son air s’affaisser je me sentis un peu coupable de m’être ainsi emportée. Parfois je détestais vraiment mon impulsivité. Je marmonnai alors en baissant les yeux :
- Pardonne-moi, Maman… Laisse-tomber ce que j’ai dit on en parlera quand tu pourras… Je… Je monte à ma chambre!
Sur ces mots, je m’empressai de l’éviter pour m’enfuir le plus loin possible, sauf qu’elle me rattrapa par le bras avant que j’aie pu faire plus de trois pas dans le corridor.
- Tu as raison, ma puce…ohhhh!! ca me fait penser a Lucy Weasley!!! on l'appelle pucettte!!!!! Je crois qu’il est temps que nous ayons une longue conversation, toi et moi. J’ai plusieurs choses à te dire. Plusieurs révélations, en fait, me dit-elle en prenant une grande inspiration.
Je m’attendais à ce qu’elle continue sur sa lancée, mais elle ne prononça plus rien. Elle se contenta de relâcher mon bras et de retourner dans son bureau, je m’apprêtais à la suivre en croyant qu’elle voulait que l’on parle dans son bureau, mais elle me fit signe de rester où j’étais.
Lorsqu’elle revint elle avait une photo dans sa main. Celle-là même que j’avais repérée un peu plus tôt. C’est en regardant de nouveau cette photo que je me rendis compte que ce qu’il s’était passé plus tôt, je l’avais déjà vécu. Bon sang, c’était exactement les mêmes évènements qu’ils s’étaient produits! Je commençais tout juste à y songer davantage lorsque ma mère me prit par les épaules et en me conduisant je ne sais trop où elle me renseigna sur ses intentions :
- Nous ne devons pas avoir cette discussion n’importe où. Mon bureau n’est pas l’endroit idéal, ou le plus confortable, d’ailleurs. Et comme tout ce que j’ai à te dire risque d’être fort long… mieux vaut être bien installé.
- Je suis d’accord, approuvai-je.
Le bureau à ma mère était tout sauf confortable… du moins pour la personne qui venait lui rendre une petite visite, car son siège à elle était complètement l’opposé de l’inconfort. ah! l'egoïsme c'est nul!!!!
Je la suivis donc sans broncherfait ca cococote , fait ça jusqu’au salon. À ce que je pouvais en juger elle était très nerveuse, surtout si je me fiais à la manière dont elle tordait ses mains, d’ailleurs cela me fit prendre conscience que j’avais dû hériter cela d’elle. Je m’assis sagement à côté d’elle et j’attendis patiemment pendant qu’elle prenait de longues et profondes respirations.
- Avant que je ne te dise quoi que ce soit… J’aimerais que tu gardes l’esprit ouvert. Et que tu ne… que tu ne me juge pas trop vite, d’accord? Finit-elle par dire après un moment.
- Pourquoi est-ce que je ferais ça? M’étonnai-je en sentant que j’étais sur le point d’apprendre quelque chose d’énorme qui ne risquait pas de me plaire.
Elle me regarda avec tant d’amour et de crainte dans les yeux que je me dis que si elle avait gardé autant de secrets ça devait être à cause d’une méchante grosse et bonne raison.
- J’ai rencontré ton père lorsque j’avais onze ans, tout comme lui. Comme tes grands-parents te l’ont surement dit, j’étais une élève surdouée, dépassant toujours de beaucoup l’attente de mes professeurs, entama ma mère les yeux légèrement dans le vague. Cela m’a valu de gagner plusieurs prix… et la chance d’aller pour un séjour de trois semaines en Angleterre. C’était une chance extraordinaire qui ne se représenterait pas deux fois, je le savais. De plus, cela me permettrait d’améliorer encore mon niveau d’anglais, ajouta-t-elle avec un petit sourire. C’est environ au milieu de la première semaine que j’ai croisé ton père par un heureux hasard. Je ne te cacherai pas que je l’ai trouvé assez bizarre, il avait des expressions dont je ne comprenais pas le sens et des références tout aussi étranges, mais comme je le trouvais drôle j’ai décidé de continuer à le « fréquenter » pendant tout mon séjour là-bas. La famille qui m’hébergeait m’a trouvé tellement sympathique qu’ils ont décidé de me proposer de rester deux semaines supplémentaires et qu’ils paieraient pour le retour et les frais supplémentaires. J’ai décidé d’accepter, avec l’accord de tes grands-parents bien sûr et je ne regretterai jamais ce choix. Car non seulement cela m’a permis d’encore plus connaître ton père, mais ça m’a aussi appris quelque chose sur moi-même que j’ignorais, continua-t-elle avant de prendre une petite pause. C’était vers la fin de l’après-midi de la veille de mon retour pour chez moi. Je prenais l’avion très tôt le lendemain matin, alors j’avais quitté ton père plus tôt qu’en temps normal. Et c’est là, par le plus grand des hasards que j’ai croisé une sorcière. En fait, ce n’était pas vraiment un hasard puisque celle-ci me cherchait, moi, dit-elle ensuite en regardant partout sauf dans ma direction.
J’étais sous le choc. Ma mère avait donc eu des rapports avec des sorcières et sorciers avant même de fréquenter plus mon père? Mais comment? Et pourquoi? Une idée se formait bien dans mon esprit, mais elle me l’aurait dit! Assurément! Elle n’aurait pas… Et puis qu’en savais-je? Toutes mes certitudes tombaient les unes après les autres ces derniers temps…
- J’appris par cette femme que je possédais la magie en moi.ca me fait penser a Hagrid dans HP 1
- Harry?
- oui?
Tu es un sorcier....
Et que malgré que mes parents soient des moldus, j’en étais quand même une. Au début j’ai cru qu’elle était folle, jusqu’à ce qu’elle me demande si des évènements étranges c’étaient produit quand j’étais jeune. Et c’était le cas, reprit-elle. Alors, suite à cela elle m’a tout expliqué en détail et j’ai alors fait un lien avec ton père. Ce qui m’a permis de comprendre pourquoi il m’avait semblé agir si bizarrement. Quand elle eut terminé ses explications elle m’a dit que l’Académie de Magie Beauxbâtons souhaitait me voir rejoindre leur rang. Je crois avoir oublié de préciser que pendant tout ce temps notre conversation s’est faite en français… J’étais très tentée d’accepter, mais je savais que ce serait impossible, car je n’habitais même pas le continent. Une fois que je lui eus expliqué la raison pour laquelle je refusais elle me dit et je cite, car je me souviens très bien de ses paroles « Nous sommes parfaitement au courant, jeune fille. Tout comme nous connaissons vos résultats scolaires et la raison de votre venue en Angleterre. L’Académie est prête à vous recevoir et à répondre aux besoins qui apparaîtront en temps et en heure. Je viendrai moi-même avec vous pour aller rencontrer vos parents et tout leur expliquer. Une fois-là, ce sera à eux de voir, mais pour le moment, désirez-vous, oui ou non, faire partie de l’Académie. Sachez que c’est un grand honneur, car normalement nous n’octroyons pas cette chance à n’importe qui venant de n’importe où. Sauf que nous avons vu un immense potentiel en vous. Qu’en dîtes-vous, jeune demoiselle? Acceptez-vous, ou refusez-vous? ». Je me souviens être restée sans voix pendant une longue minute, ce qui a semblé l’impatienté ou la rendre mal à l’aise, je l’ignore. Toujours est-il qu’à la toute fin… j’ai dit oui, bien entendu! Qui aurait refusé? Bien sûr je n’avais pas compris tout ce que cela impliquait. Elle m’a faite promettre, avec un charme, de ne jamais rien révéler du monde magique à qui que ce soit, à moins que quelqu’un m’en parle en premier. Et de ne rien révéler à quiconque à propos de l’école lorsque je n’y serais plus. J’ai promis. Elle m’a alors dit de rentrer à maison d’accueil et de ne souffler aucun mot de cette rencontre. Elle m’a ensuite assuré qu’elle se trouverait à l’aéroport et sur le même vol que moi. C’est ce qui se produisit, le lendemain, en embarquant dans l’avion je la trouvai comme voisine de siège. Lorsque je retrouvai mes parents, avec elle à mes côtés, ils eurent un moment de choc. Et ce fut beaucoup plus intense lorsqu’ils apprirent tout ce qu’elle m’avait déjà dit. J’étais certaine qu’ils refuseraient et cela m’a rendu très malheureuse, sauf qu’ils ont vu à quel point je tenais à y aller et ils ont accepté.
- Je croyais que grand-p’pa et grand-m’man ignorait tout à propos de la magie! M’exclamai-je en l’interrompant. moi aussi!!!!! trahison!
Ma mère soupira et leva les yeux au ciel.
- Ils savaient à propos de ton père et moi, mais je ne leur ai rien dit à propos de toi. Sauf qu’ils s’en doutaient. Surtout lorsque je leur ai mentionné que tu serais admise dans une école privée. Une école avec des règles bien particulières… Lorsque je leur ai dit pour toi, ils le savaient déjà. Ils étaient certains à quatre-vingt-dix pour cent que tu devais une sorcière toi aussi, me dit-elle avec un sourire.
- Mais comment ça se fait que si tu es une sorcière je ne t’ai jamais vu pratiquer la magie? Pourquoi tu ne me l’as jamais dit? L’interrogeai-je.
- Cette information te sera donnée en temps et en heure, intelotte le retour !elle vient beaucoup plus loin dans mon discours, répondit-elle d’un ton douloureux que je ne lui avais jamais entendu.
C’était étrange de voir ma mère aussi émotive, il devait être arrivé quelque chose de grave. Quelque chose qu’elle aurait préféré garder pour elle… Mais j’avais besoin de savoir. Je devais savoir.
- Après cela il ne me restait plus beaucoup de temps pour me préparer à aller dans une nouvelle école, recommença-t-elle comme s’il n’y avait eu aucune interruption de ma part. Une école qui, qui plus est, se trouvait dans un autre pays, sur un autre continent. La sorcière resta avec moi pour m’aider à me préparer et cette année-là, comme pour les suivantes j’arrivai toujours une semaine avant les autres élèves. Comme je ne pouvais pas vraiment acheter les manuels et les accessoires nécessaires à mes études par chez moi, j’y allais tous les ans avec cette même femme. J’étais la première Québécoise à avoir jamais mis les pieds à l’Académie de Magie Beauxbâtons et je serai sans doute la dernière. Ma première année fut contre toute attente mémorable et merveilleuse, les élèves m’accueillirent rapidement comme l’une des leurs, malgré que je ne sois pas vraiment originaire de leur coin. Je me fis plusieurs amies là-bas, malgré que j’aie toujours eu à l’esprit ton père. Charles Williams n’a jamais quitté mon esprit et je me souviens avoir souhaité qu’il soit à cette école, à ce moment-là j’ignorais qu’il y en avait plus d’une… avoua-t-elle. Tout s’avéra parfaitement normal jusqu’à l’été précédent ma troisième année. Jusqu’à ce moment-là je n’avais eu aucun mal à tenir ma langue concernant l’école et la magie. Sauf avec mes parents concernant cette dernière. Par contre, cet été-là, l’une de mes amies m’invita à passer les quatre dernières semaines de vacances avec elle et sa famille. Mes parents acceptèrent et je retrouvai mon amie à l’aéroport. Ce qu’elle ne m’avait pas dit c’est que les deux premières semaines nous allions faire un petit voyage en Angleterre, plus précisément à Londres l’endroit même où j’avais rencontré ton père pour la toute première fois. Je me doutais bien que les probabilités ne jouaient pas en ma faveur concernant mes chances de le revoir, mais j’avais espoir. Et contre toute attente nous nous rencontrâmes. Il avait un peu changé, mais pas tant que cela. On discuta beaucoup et je dus m’efforcer de ressembler à la moldue que j’étais lors de notre première rencontre. Ce fut compliqué, mais je réussis à merveille. De toute manière j’avais encore de la difficulté à comprendre pourquoi les sorciers nés ainsi ne saisissaient pas le fonctionnement pourtant si simple d’un téléphone! Ajouta-t-elle avec un sourire lointain, comme si elle flottait en plein rêve. Lors de ma quatrième année il se produisit un évènement d’ampleur dont j’ignorais l’existence. Le Tournoi des Trois Sorciers. La directrice est venue me voir. Madame Maxime. C’était la première fois qu’elle venait me voir, seule à seule. Elle m’a proposé, puisque je faisais preuve de capacités incroyables et que j’étais la meilleure élève de mon année, d’accompagner la délégation d’élèves qui se rendrait à Poudlard. Tous âgés entre dix-sept et dix-huit ans. Comme tu peux te l’imaginer j’ai accepté. Je n’aurais refusé une offre pareille pour rien au monde. À l’époque j’étais beaucoup comme toi au niveau de ma scolarité. Ton père était plus intrépide et n’accordait pas toujours une importance particulière à ses études, malgré qu’il avait toujours d’excellents résultats et je n’ai jamais réussi à percer ce mystère… Enfin, peu importe. Je me suis donc retrouvée à Poudlard avec les autres de mon école. Je suis par contre descendue un peu après les autres pour passer inaperçu. Je n’avais pas envie d’attirer l’attention, vois-tu? Malgré la tenue fortement inappropriée pour la température à Poudlard à la fin octobre, je me suis sentie un peu comme chez moi, en plein hiver. Malgré que je n’avais plus fêté Noël de la même manière durant les deux dernières années. C’est par pure hasard que j’ai vu ton père en entrant dans la grande salle, avec chance il ne m’a pas aperçu et j’ai réussi à me faufiler jusqu’à mes camarades sans être vu par lui. Le voir là, dans le monde des sorciers m’avait réjoui comme je ne l’aurais jamais cru possible. J’allais enfin pouvoir être honnête avec lui! J’allais enfin pouvoir parler avec quelqu’un qui comprendrait ce que je disais! Pour être tout à fait honnête, c’était surtout parce que c’était lui que la chose devenait aussi excitante, me narra-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Durant toute la durée de mon séjour je me liai d’amitié avec lui et avec ses amis aussi. Je rencontrai notamment la mère de tes amis James, Albus et Lily. J’ai aussi croisé leur père, bien évidemment, mais j’étais intimidée. Surtout lorsqu’il a été élu deuxième champion pour son école… Enfin, cela importe peu. Lors de mon départ, nous nous jurâmes, Charles et moi, de se revoir durant l’été et plus tard. De ne pas perdre le contact. Et nous le fîmes. Lorsque l’année suivante on annonça le retour de Voldemort, j’étais très inquiète, j’avais peur qu’il n’arrive quelque chose à ton père, après tout il était à la même école qu’Harry Potter. Et tout le monde savait ce qu’il y avait entre eux… Nous communiquions par lettre et c’est comme ça que j’ai appris pour cette Dolores Ombrage. J’ai aussi appris à propos de l’Armée de Dumbledore. Bien sûr il m’a écrit avec un langage codé que nous avions inventé pour le plaisir pendant l’été. Je te l’apprendrai si tu veux, ça peut toujours être utile. Il en a fait partie et c’est comme ça qu’Harry et lui ont réellement fait connaissance. Beaucoup plus tard ton père a participé à la Bataille de Poudlard. J’aurais tout fait pour être là avec lui, mais je n’avais pas les moyens pour le rejoindre. Lorsque j’ai appris que Voldemort avait été vaincu et que ton père était toujours vivant j’ai été folle de joie. Et soulagée. Nous étions déjà à l’époque un peu plus que des amis. On ne se l’était pas encore dit ouvertement, mais nous y pensions tous les deux. Alors après ce combat, l’été venu, on est littéralement tombé dans les bras l’un de l’autre. Quelques années ont passées et nous nous sommes mariés. Ton père est devenu Auror comme il le souhaitait et moi comme tu peux t’en douter je me suis lancée dans une carrière dans le Ministère de la Magie britannique. J’avais emménagé ici avec lui et nous allions voir mes parents tous les étés et à Noël ou au Jour de l’An. Il a donc travaillé auprès de Harry et de Ron tandis que moi j’ai beaucoup côtoyé Hermione, continua-t-elle.
- Tu ne les connaissais même pas aux dernières nouvelles! M’écriai-je.TRAHISON!!!!!!!
- Chérie, écoute-moi, me supplia-t-elle avec des larmes aux coins des yeux. Je ne t’ai jamais rien dit de tout ça, car à ta naissance nous avons immédiatement compris que tu avais plus de magie que le commun des sorciers. Cela a d’ailleurs été confirmé lorsqu’une femme a lancé une prédiction. Une prédiction qui semblait totalement s’accorder à toi. Nous avons été très inquiet ton père et moi, surtout que ce que la « prophétie » annonçait, entre autre, c’était qu’il y aurait un mage noir qui avait été fidèle à Lord Voldemort qui cherchait vengeance et qui avait réussi à passer inaperçu. Ton père a eu très peur, car… commença-t-elle, mais elle s’étouffa à moitié ce qui l’empêcha de continuer. On a essayé de te cacher la vérité, mais Minerva, le professeur McGonagall, m’a renseigné, ces dernières années sur les visions que tu as eues. Et oui, je le savais tout ce temps. Je l’ai su le jour où tu as commencé à parler. Je crois que tu es suffisamment vieille, maintenant. Tu auras seize ans en octobre prochain… Tu as vieilli si vite… Enfin, peu importe. Il a été dit qu’un jour tu devras affronter ce mage noir. Nous n’avions aucun indice sur le «quand» ni sur le «où». Alors nous avons commencé à prendre quelques précautions. Ton père s’est lancé à sa poursuite et… deux ans plus tard il avait disparu. C’est là que j’ai dû prendre une décision draconienne. J’ai décidé de quitter le monde de la magie aussi rapidement que possible. J’ai réussi à avoir la permission de retirer de partout toute trace et allusion aux noms de Williams. Ensuite j’ai fait les démarches nécessaires pour redevenir Mrs Lévesque. J’ai commencé des études en droit que j’ai terminées plus rapidement que prévu à cause de mes aptitudes exceptionnelles à l'école. On m’a retiré ma baguette et toute chose ayant trait avec la magie. Je me suis complètement coupée de ce monde qui était le mien. Les seules fréquentions que je voyais toujours, du moins une fois de temps en temps, étaient les parents de tes amis. Harry a été très présent, car il se sentait un peu responsable de ce qu’il était arrivé à ton père. Ils sont devenus amis au fil des années. Tu m’as souvent demandé si tu avais un parrain et une marraine. Il s’avère que c’est le cas. Ton père avait choisi de prendre Harry comme étant ton parrain, je me suis un peu opposée à cette idée, car il avait déjà un filleul et nous n’étions pas de sa famille. Sauf que ce dernier à assurer que ce n’était pas un problème. Pour ma part j’ai choisi pour ta marraine, Hermione, puisqu’elle était ma plus grande amie.
- Pourquoi vous n’avez pas pris des membres de vos familles? M’enquis-je.
- Parce que nous avions peur qu’ils nous arrivent quelque chose à nous et à notre famille, m’apprit-elle. Il a eu connaissance de la prophétie et il voulait absolument connaître qui était l’enfant. Son identité. Lorsqu’il a eu ton père… (sa voix se cassa dans cette phrase) cela n’a pas été trop long que les membres de la famille Williams commencent à disparaître. À ce jour, il ne reste plus aucun membre de sa famille… à part toi. Avec chance il ignore encore que l’enfant c’est toi. Mais pour combien de temps encore? C’est pourquoi on a préféré prendre des membres de notre entourage qui ne faisait pas parti de la famille. Au cas où tu deviendrais orpheline, on ne voulait pas que tu te retrouves toute seule.
J’en restai sans voix. Ma mère… Mes parents avaient fait d’énormes sacrifices uniquement pour que je sois en sécurité. Mon père était mort et toute sa famille aussi pour empêcher que je sois démasquée. J’allais devoir me montrer digne de cet honneur.
- Sache que le lieu de tes études de sorcellerie a été un sujet de mini dispute entre ton père et moi. Lui voulait absolument que tu ailles à Poudlard, alors que moi je désirais que tu ailles à Beauxbâtons, comme moi. D’ailleurs les deux écoles te réclamaient… reprit-elle comme pour changer de sujet.
- Comment avez-vous fini par opter pour Poudlard? Demandai-je.
- J’ai fini par me faire à l’idée en entendant les arguments de ton père. Tout d’abord le transport serait moins compliqué. Ensuite nos amis enverraient leurs propres enfants là-bas et nous savions déjà que nous risquions de vous élever tous ensemble. De plus, il y avait l’achat du matériel scolaire. J’ai fini par le laisser envoyer une demande d’admission officielle à l’école pour toi, en avance. Beaucoup fonctionne ainsi lorsqu’ils sont sûrs que leur enfant peut manier la magie. Et nous n’en avions aucun doute.
- Merci, Maman. Merci d’avoir partagé toutes ses choses avec moi. et moi!Mais j’aimerais savoir une dernière chose… dis-je en me tordant légèrement les mains. Est-ce que les professeurs de Poudlard étaient au courant aussi, à tout hasard?
J’avais encore en mémoire la discussion que j’avais surprise entre Mr Potter et le professeur McGonagall.
- Oui, ils l’étaient tous. Tout comme à propos de tes visions. D’ailleurs c’est le professeur Trelawney qui a insisté pour que tu intègres son cours. Elle a d’ailleurs mis plusieurs travaux de côté qu’il n’y que toi qui les a lu. Tous tes travaux supplémentaires n’ont jamais été vus par aucun autre élève de l’école.
- Vraiment? M’étonnai-je.
- Vraiment, m’assura ma mère. Elle s’est montrée très protectrice envers toi, en fait. Elle a dit que malgré son don, elle n’arrivait probablement pas à ta cheville et qu’une fois que tu saurais maîtriser tes dons tu serais une très puissante sorcière et qu’il vaudrait mieux faire partie de tes amis et non pas le contraire.
C’était bien la première fois que j’entendais ça, le professeur Trelawney ne m’avait jamais vraiment semblé faire preuve de favoritisme ou de protectionnisme envers ma personne. En même temps je n’étais pas omnisciente et je ne pouvais pas savoir ce qu’il se cachait dans le cœur des gens. Ou dans leur tête.
- Bien, si tu n’as pas d’autres questions je crois que je n’ai pas vraiment la possibilité de rester plus longtemps. Le travail m’attend…
- Maman, une dernière question, c’est vrai cette fois…
- Quoi? S’enquit-elle.
- Tu m’as tout dit, hein? Tu ne me cache plus rien, n’est-ce pas?
- Tu es au courant de tout, m’assura-t-elle avec un sourire.
Elle parut hésiter une seconde, se leva en secouant la tête avant de se retourner vers moi et de me prendre les mains. Elle me dit :
- 22. 30. 18. Mémorise ces nombres. ok theorie? aucune .... je sais vraiment pas....
Sur ces mots elle s’éloigna après m’avoir embrassé le dessus de la tête.mouaaaa! Je ne me rendis compte que lorsqu’elle eut tourné le coin de l’arche qu’elle m’avait laissé la photo de mon père entre les doigts. J’ignorais à quoi pouvait bien faire référence ces trois nombres, mais je suppose que je ne comprendrais leur signification qu’en temps et en heure. Je poussai un soupir et montai à ma chambre.
Une fois étendue sur mon lit j’étudiai avec attention la photo de mon père. Je repérai plusieurs de mes traits sur son visage. Nous possédions aussi la même couleur de yeux, sans oublier que nous faisions tous les deux fuir les chats. Je me demandais d’ailleurs s’il existait une raison à cela ou si ça resterait un mystère à jamais non-résolu. Sous une impulsion je retournai la photo et c’est là que je lus l’inscription :
« Bureau. 15 N. Charles W. armoire D »
Je ne comprenais pas grand-chose à cette inscription, ou du moins je n’y trouvai rien d’intéressant. Après tout mon père se trouvait apparemment dans un bureau, d’où le mot «bureau» et «15 N» voulait sans doute signifier 15 novembre. Ce qui pouvait concorder avec la neige que j’apercevais à l’extérieur par la fenêtre. Quant à «Charles W.» c’était très simple, c’était le nom de mon père. ouhhh! Il y a du niveau intellectuel la!!! Bon il y avait aussi un étrange gribouillis qui semblait aussi de la main de ma mère, mais que j’étais incapable de lire. Sans doute une note qu’elle avait mise là rapidement sans trop y penser… Ce qui signifiait que je n’avais pas à m’en préoccuper. Je me remis donc à la lecture du livre de créatures fantastiques là où je l’avais laissé.
Un peu plus tard, cette même journée je me tenais devant le miroir de ma chambre. J’avais drôlement grandi ces deux derniers mois. Encore… Sincèrement, j’espérais que c’était fini, car je ne tenais pas plus que ça à regarder toujours les gens de haut, littéralement parlant. C’est vrai, quoi, qui chez les filles et garçons allaient nécessairement mesurer cinq pieds et 9 pouces à quinze ans, bientôt seize? En d’autres termes, je mesurais exactement un mètre soixante-quinze, soit la grandeur de ma mère. Elle m’assurait que je devais très probablement avoir terminé ma croissance et que dans le pire des cas je ne devrais guère prendre plus d’un autre pouce cette année. Par contre mes cheveux étaient toujours aussi longs, à mon grand bonheur. Ce soir ma mère recevait l’un de ses collègues avec lequel elle travaillait sur l’affaire présente, dont elle ne m’avait absolument pas parlé. Elle avait dit qu’elle souhaitait ma présence lors de ce souper(diner) et je n’avais pas pu m’y soustraire, malheureusement. J’allai donc ouvrir les portes de mon placard et je fouillai à l’intérieur ce qui serait le plus approprié. Si je mettais quelque chose de trop « confortable » et de « quotidien » ma mère allait sans doute avoir une crise de nerf. Je pourrais toujours mettre l’un de ces horribles tailleurs qu’elle m’avait acheté, sauf que je détestais les tailleurs. Le dernier choix que j’avais c’était une robe. Mais laquelle? Si je choisissais ma robe noire j’aurais l’air d’aller à des funérailles. La bleue ferait ressortir mes yeux, mais elle était beaucoup trop voyante et je ne voulais pas en faire trop. Que de décisions…
Au final je descendis en bas vêtue d’un jeans moulant et foncé accompagné d’une chemise blanche plutôt chic. Dire que j’haïssais la mode serait un euphémisme. Je l’exécrais, profondément. Cela ne signifiait pas que j’aimais porter des choses miteuses ou que je ne soignais pas mon apparence, mais pour parler avec moi, choisissez un autre sujet que la mode. En m’apercevant ma mère fronça les sourcils, sans doute à cause des jeans, mais en voyant ma chemise elle hocha la tête. Bien, j’avais passé le test vestimentaire, maintenant il faudrait que je me montre polie et que je ne fasse pas de drame. J’en étais capable… Du moins je le devrais.
À dix-huit heures précisément on sonna à la porte. Comme ma mère était toujours à la cuisine je dus me résigner à aller répondre. En ouvrant la porte je saluai l’invité un peu brusquement :
- Vous devez être Mr Cooper?
- Lui-même! Assura-t-il avec un sourire. Je t’en prie, appelle-moi Adam. Ta mère m’a beaucoup parlé de toi, jeune fille. (J’eus envie de lever les yeux au ciel) Marianne, est-elle là?
J’eus la très forte envie de lui répondre quelque chose comme « Non, elle vous a invité, mais à la dernière seconde elle a décidé de s’en aller. Très logique, Mr Adam Cooper. je reprends mon expression:
ouhhh y a du niveau intellectuel la
[/anchor]», mais comme je n’avais pas vraiment fait fort niveau politesse je fis l’effort de dire avec un sourire que j’espérais qu’il semblait sincère :
- Elle est à la cuisine. Si vous le voulez bien je vais vous conduire à la salle à manger. Ma mère va vous y rejoindre d’ici quelques minutes.
- Très bien, alors je te suis, jeune fille.
Allait-il arrêter de m’appeler comme ça! On aurait dit que j’étais une gamine, bon sang. Une gamine qui ne faisait que quelques centimètres de moins que le blondinet qui la suivait. En effet l’homme derrière moi ne devait faire guère plus de cinq pieds onze et possédait une abondante chevelure blonde. Accompagné d’yeux pers brun-vert.hein?? j'ai pas compris Son teint de peau était plutôt banal.
Une fois que l’on fut dans la salle à manger il s’assit à l’un des coins de table, celui que je prenais habituellement ce qui me rendit légèrement de mauvaise humeur et me dit :
- Merci, jeune demoiselle!
J’avais envie de me frapper moi-même. J’avais un prénom, il me semble! Et si ma mère avait autant parlé de moi qu’il le prétendait, il devait forcément le connaître! Je marmonnai :
- Arrêtez de m’appeler « jeune fille » ou « jeune demoiselle ». J’ai un prénom, Mr Cooper. Je veux dire… Adam. Il s’agit d’Allison. moi je m'appelle pas allison perso.....
Sur ces mots je m’éloignai, tout en ajoutant avant de sortir :
- Pardonnez-moi, je dois aller faire quelque chose. Je ne devrais pas être trop longue.
Et j’étais partie. Il y avait quelque chose qui me tracassait à propos de cet homme, mais j’ignorais quoi. Mon instinct me poussait à me méfier, ma tête était exaspérée et mes yeux ne me révélaient pas grand-chose qui pouvait expliquer ce sentiment de malaise que j’éprouvais en sa présence. Je fis un léger détour pour me rendre à la cuisine et avec chance je croisai ma mère avant qu’elle ne s’en aille dans la salle à manger.
- Maman, je peux te parler une seconde?
- Ma chérie, mon collègue m’attend.
- Oui et moi j’attends pour diner aussi! M’exclamai-je. Enfin, c’est simplement pour te dire que tu dois venir avec moi chercher mon matériel scolaire ce vendredi. Ma marraine (j’insistai sur ce mot en le chuchotant) le demande impérieusement.
- Je suppose que puisque c’est elle qui le demande je n’ai pas trop le choix, soupira ma mère de manière théâtrale, mais avec un sourire. Je serai des vôtres.
J’eus un grand sourire réjoui, qui pourtant s’effaça à l’instant même où elle posa la question fatidique :
- Tu as bien accueilli mon collègue, n’est-ce pas ma puce?
- Bien sûr, tu me connais… dis-je avec un faux sourire qu’elle remarqua aussitôt.
- Allison… commençait-elle, mais je la coupai rapidement.
- M’man, tu fais attendre ton collègue, là!bien dit cocote!!
Et je m’enfuis par où j’étais entrée, sous le regard courroucé de ma mère. Heureusement elle ne s’infligerait pas la honte de me sermonner en public. Surtout pas devant un collègue. J’étais donc en relative sécurité jusqu’à ce qu’il s’en aille. Et comme je quitterais la table bien avant que cela arrive je pourrais feindre de dormir profondément lorsqu’elle monterait me voir, ajournant ainsi le sermon. Et le lendemain elle ne serait plus autant en colère. Surtout si je ne disais plus un mot de travers de la soirée. Et mes doigts croisés en disaient long sur ce que je pensais de cette possibilité…

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Le vendredi matin je me levai complètement sur les nerfs. J’allais bientôt revoir deux de mes meilleurs amis! Et pour toute une semaine avant que les cours recommencent! Je m’assurai pour la millième fois que je n’avais rien oublié et ensuite je descendis tous mes bagages à l’entrée, ce serait fait.
Après mon petit-déjeuner ma mère en eut tellement assez de me voir faire le tour de la maison d’une démarche saccadée qu’elle m’obligea à sortir dehors pour me calmer un peu. J’allai alors me promener un peu partout dans le voisinage pendant une heure, peut-être deux, car j’étais tellement dans mes pensées que je ne prêtai pas vraiment attention au temps. Je finis par m’arrêter à un petit parc près de chez moi où j’avais l’habitude de passer le plus clair de mon temps avant que je n’entre à Poudlard.
J’étais donc assise sur l’une des balançoires et me balançait distraitement lorsque l’on m’interrompit :
- Alors, là je n’y crois pas!
Il y eut une petite pause pour l’effet et la personne reprit :
- Ce ne serait pas Allison Lévesque devant mes yeux?
Je descendis de la balançoire et me retournai vers la peste qui se moquait de moi. Encore. Je ne fus pas surprise de retrouver ses deux acolytes d’autrefois, mais ce qui me surprit par contre c’est d’y voir celle que j’avais considéré comme une de mes amies. Où était l’autre, je n’en avais aucune idée. Qu’est-ce que Kelly faisait là? Avec cette garce précisément.
- Kelly? Qu’est-ce que tu fais là? m’étonnai-je sans tenir compte des trois cruch… pardon filles non non c'est bien cruches le bon terme!!qui se tenaient auprès d’elle.
L’interrogée détourna les yeux tandis que la chef de la bande répondait à sa place :
- Elle a compris qu’il valait mieux fréquenter les bonnes personnes. Avec toutes les rumeurs concernant ton absence à notre école et la disparition de l’autre qui traînait avec toi…
- Comment ça, la disparition…? Megan a disparue? Pourquoi personne ne me l’a dit? M’exclamai-je, interloquée, en fixant une seule personne, celle qui devrait normalement se préoccuper autant de moi du sort de Megan.
- Elle n’a aucun compte à te rendre, Allison, ricana celle que je détestais depuis mes premiers jours d’école. Kelly est avec nous maintenant.
- Shannon, tais-toi! À force d’avoir la bouche grande ouverte comme une vache tu risques d’avaler une mouche. Quoique, à la réflexion, continue comme ça… Avec un peu de chance tu vas t’étouffer et ça te passera l’envie de parler! Lui crachai-je à la figure.
- À ce que je vois tu ne t’es toujours pas laver la langue avec un savon! Répliqua l’autre en levant les yeux au ciel.
- Si tu veux tu peux me porter un procès pour manque d’hygiène dans les lieux publics, ou pour manque de politesse. Mais je n’ai pas l’impression que ça te mènera bien loin… J’ai la meilleure avocate pour mère! Dis-je en me regardant les ongles distraitement.
- Tu ne ferais pas autant la maligne si tu savais tout ce que l’on raconte sur toi! Veux-tu qu’on te fasse un résumé?
J’avais envie de lui mettre mon poing dans la figure, mais je devais être raisonnable. Je partais d’ici dans quelques petites heures, ce n’était pas le temps de faire un scandale. Je pouvais voir l’air vraiment déchiré de Kelly et je me demandais pour quelles obscures raisons elle s’était jointe à des chipies comme ces filles.
- Je ne crois pas que ce soit nécessaire! Affirmai-je avec condescendance et en les forçant à reculer.
Elles étaient toutes plus petites que moi et pour une fois j’appréciais bien d’être la plus grande.
- Moi je crois que si! Rétorqua Miss peste en personne en avançant d’un pas vers moi, les mains sur les hanches. On dit que ta mère t’a jeté dans une école pour enfant à problèmes! Tu sais le genre d’endroit où ils te punissent physiquement pour te faire comprendre l’ordre des choses. En tout cas je vois que tu es vraiment un cas désespéré, parce que je ne vois aucune différence entre aujourd’hui et avant! Ricana-t-elle ensuite.
Je sentais que j’allais bientôt exploser. Et ce qu’elle rajouta ne m’aida pas à garder mon calme :
- En même temps, avec une mère aussi molle que la tienne, fallait si attendre. Elle est peut-être forte et intelligente devant les tribunaux, mais mise à part ça, elle n’est rien.
Je m’apprêtais sérieusement à lui mettre mon poing en pleine face lorsqu’une voix dans mon dos me fis retomber le bras le long de mon corps :
- Un problème, Allison?
J’ignorais pourquoi Scorpius et Rose était déjà là, mais je ne m’en plaindrais pas. scopi scorpius a la rescousse!!! :o :o
- Aucun, mon ami, assurai-je en retrouvant ma contenance. Shannon et ses disciples sans plus de cervelle que leur meneuse allaient sans aller justement.
- Tu as dit quoi? S’offusquèrent toutes les filles sauf une, Kelly.
Cette dernière avait baissé piteusement les yeux, acceptant l’insulte sans broncher. Je me sentais néanmoins coupable de l’avoir inclut dans le panier, sauf qu’elle n’avait rien fait pour me défendre. J’ignorais toujours la raison concernant l’apparente disparition de Megan, mais j’avais le pressentiment que c’était une des raisons pour laquelle Kelly se retrouvait dans la clique de Shannon.
- Que vous partiez, répondis-je en haussant le ton et en m’avançant les poings sur les hanches de manière menaçante. Et vous feriez mieux de le faire, car dans le cas contraire il se pourrait que votre nez rencontre un fâcheux accident. Peut-être vos yeux aussi. Vous saviez que la première chose que l’on remarque en général c’est les…
Je n’eus pas besoin de conclure que les trois pouffi…tu dois pas te retenir!!!! (J’avais un sérieux manque de contrôle de mon vocabulaire avec ces filles-là) Quesque j'avais dit!! s’en allèrent en courant, de manière frustrée, mais en courant tout de même. Kelly tarda à en faire de même, car elle me chuchota, la tête toujours baissée et le dos tourné :
- Je suis désolée. Et personne ne sait pourquoi ou comment Megan a disparue. La dernière personne à l’avoir vu dit qu’elle l’a vu discuter avec un homme.
Sur ces mots elle se dépêcha à rejoindre les autres filles qui se trouvaient déjà beaucoup plus loin. En me retournant pour faire face à mes deux meilleurs amis je leur adressai un sourire gêné.
- Tu les connaissais?
- Oui, je... commençai-je à répondre lorsqu’un frisson me traversa avec force tout le corps.
Je réussis à prononcer cette phrase en m’écrasant déjà par terre :
- On regarde les nuages, dit?no problem, cocote
Ils comprirent immédiatement que je faisais référence à une vision, sans doute en particulier à cause du fait que je m’étais littéralement laissé tomber par terre. Déjà je commençais à sombrer…
Cette fois j’étais encore à l’état de simple témoin. Et je ne m’en plaignais pas, loin de là. Sauf que je manquai avoir un choc en voyant qui se trouvait sous mes yeux, dans cette vision. Megan… c’était Megan. Je l’aurais reconnue entre toute. Elle avait toujours cette tignasse brun-roux complètement bouclée et une peau pêche parfaitement lisse. Bien sûr elle était plus grande que dans mes souvenirs, mais c’était normal. Ses yeux m’étaient cachés à cause d’un bandeau et sa bouche était entravée par un bâillon. J’avais été tellement surprise de la voir, elle, que je n’avais pas encore saisi ce que mon cerveau tentait de m’envoyer comme message. Je pouvais sentir le sol dur du béton sous mes pieds et je frissonnais à cause de l’humidité de la pièce. Qu’est-ce que cela signifiait? Je n’aurais jamais dû être capable de ressentir tout cela à moins d’être dans le corps de quelqu’un. Je baissai les yeux et j’eus la confirmation que j’étais bel et bien dans mon corps pour deux raisons. La première j’avais pu bouger mes yeux de ma propre volonté et la deuxième c’était bien mon corps. Alors comment est-ce que je pouvais me trouver ici? Je fis la tentative de lever un pied et le déposer devant moi. Cela fonctionna… Bon sang, qu’est-ce que tout ceci signifiait. Normalement je ne bougeais pas selon ma volonté propre. Jamais… Et était-ce une vision du futur, du passé ou du présent? Ou plutôt était-ce vraiment une vision? Décidant que risque à être coincée ici autant essayer d’aider mon amie je commençai à m’approcher d’elle. Je m’arrêtai par contre en l’entendant gémir, enfin presque… c’était des genres de cris affolés et étouffés plutôt. Pouvait-elle m’entendre? Cette pensée me terrifia à tel point que je manquai ne pas entendre les pas qui descendaient les escaliers. Mes yeux paniqués regardèrent de gauche à droite à la recherche d’une cachette. Je la trouvai rapidement, elle n’était pas fameuse, mais devrait faire l’affaire. Il s’agissait de plusieurs boîtes empilées où je réussis à me frayer un passage derrière, tout en ne manquant rien de ce qu’il se passait devant moi.
- Comment vas-tu ce matin, Megan? Tu dois mourir de faim… dit une voix d’homme que je reconnus.
C’était la même que dans mes précédentes visions. Exactement la même. Et je dus grincer des dents pour m’empêcher de lui bondir dessus en entendant les sanglots étouffés de mon amie d’enfance. Il allait le payer, je me jurai qu’il allait le payer.
- Tu sais, je n’ai rien contre toi, petite. Seulement mon projet ne se porte pas très bien c’est temps-ci… et j’avais besoin d’une distraction. Toi, en l’occurrence. N’y vois rien de personnel, veux-tu? Tu as approximativement l’âge de l’enfant que je cherche, alors tu feras parfaitement l’affaire pour mon exutoire personnel.
Les gémissements de mon amie s’intensifièrent et je vis que ses joues étaient humides. Elle devait avoir vraiment beaucoup pleuré pour que cela traverse le tissu et rejoigne ses joues. Cela ne fit qu’accentuer la rage que j’éprouvais au fond de moi. Sauf que comme j’étais une idiote j’avais préféré laissé ma baguette à la maison pour ne pas risquer de la perdre ou qu’elle se fasse voir, car il faisait encore assez chaud pour le moment. Morale de l’histoire, je ne pouvais absolument rien tenter contre le salaud qui se trouvait devant moi, car je n’avais rien pour me défendre. Sans oublier que ce serait idiot, puisque c’était justement moi, qu’il cherchait.
- Ne t’inquiète pas, ma jolie… Je n’ai pas encore l’intention de me débarrasser de toi.
Cela ne fit que redoubler les pleurs de Megan. Et je la comprenais parfaitement en sachant ce qui l’attendait, même si, elle, elle l’ignorait. Je restai là exactement vingt minutes, vingt minutes de totale torture mentale tandis qu’il la nourrissait petite bouchée par petite bouchée. J’ignorais à quoi tout cela rimait, tout ce que je savais c’était combien j’étais heureuse de finalement le voir s’en retourner. J’attendis une dizaine de minutes après qu’il soit monté pour être certaine qu’il soit parti et sortis de ma cachette. Je ne savais pas à quoi ressemblait son repère, alors je décidai de commencer par monter.
Je découvris rapidement que ce n’était qu’une vieille maison abandonnée et qu’elle se trouvait dans un quartier que je connaissais, donc elle aussi. D’ailleurs je me rendis compte que je connaissais cette maison. Nous étions venues y jouer plus d’une fois, Kelly, Megan et moi. Cette pensée me rendit malade et je m’empressai de redescendre. En entendant mon amie se remettre à pleurer je sentis la rage m’envahir à nouveau. Bon, maintenant il fallait que je la libère. Mais sans qu’elle me voie, car j’ignorais quel jour nous étions ni comment j’avais pu me retrouver ici. L’unique sentiment que j’avais c’était celui presque douloureux qui me poussait à la délivrer. Je me mis donc derrière elle et en dénouant ces liens, sans toucher à son bâillon ou à son bandeau, je lui chuchotai à l’oreille comment sortir de là tout en changeant légèrement ma voix. Bien sûr elle aurait parfaitement été capable de trouver la sortie par elle-même, mais je préférais lui donner ce support. Lorsque le dernier lien tomba, elle s’empressa de retirer son bâillon et son bandeau pour se retourner vers moi, mais au moment où elle allait me voir je disparu aussitôt.

Et j’étais de retour sur la pelouse en compagnie de Rose et Scorpius qui me regardaient tous deux d’un air inquiet et légèrement ahuri.
- Qu’est-ce que j’ai fait cette fois? Marmonnai-je.
- Quoi? Tu as déjà eu ta vision? S’étonna Rose avec incrédulité.
- Oui… dis-je sans être trop certaine de comprendre. Pourquoi tu me demande ça?
- Parce que ça ne fait même pas trente secondes que tu nous as demandé de « regarder les nuages », répondit Scorpius en fronçant ses sourcils blonds.
- Quoi!? M’exclamai-je en ouvrant grand les yeux.
- Il n’y pas que ça Alli… L’espace d’une seconde… j’ai cru que tu avais disparue! Mais un clignement d’yeux plus tard et tu étais de nouveau là. Et tu te relevais! Comme si ta vision était finie, renchérit ma meilleure amie.
Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’avais un très mauvais pressentiment à propos de tout ceci.
- Je crois qu’on va devoir parler de tout ça… mais pas ici. Ce soir, chez toi, d’accord?
- D’accord, approuva Rose puisque c’était plus à elle que je m’adressais à la fin.
Je lui adressai un hochement de tête et je me relevai en disant :
- On laisse tomber les nuages et on va chez moi.
En chemin ils m’expliquèrent qu’ils avaient pris un peu d’avance et qu’en arrivant chez moi, comme je n’étais pas là ils étaient partis à ma recherche, laissant les parents de Rose en discussion avec ma mère. J’avais hâte de leur annoncer ce que j’avais découvert, mais je n’avais l’intention de le faire que ce soir. À l’abri des oreilles indiscrètes.

Beaucoup plus tard cette journée-là je me trouvais avec mes deux meilleurs amis dans la chambre que je partageais avec l’un des deux (Rose, bien évidemment). Je leur racontai alors de long en large ce à quoi avait ressemblé ma « vision ». À la fin je conclus en disant :
- Je crois que je me trouvais dans le futur. Lorsque je suis sortie dehors on avait plus l’air d’être en milieu d’après-midi qu’à la fin de la matinée. Et puis Megan est toujours portée disparue, ce qui veut dire ce qui veut dire qu’on ne l’a pas retrouvée. À moins que quelque chose se soit produit tout de suite après.
- Je suis d’accord avec toi. Mais ce que je ne comprends pas c’est comment tu as pu faire ça. Tu as changé le cours d’évènements qui ne se sont même pas encore produit! S’exclama Rose.
- Est-ce que tu as une idée pourquoi? Ou comment? S’enquit Scorpius.
- Pas la moindre. La seule chose que je sais, c’est que je pensais à Megan et à son possible enlèvement quand le frisson m’a parcouru, répondis-je en haussant les épaules.
- C’est peut-être un déclencheur, avança ma meilleure amie.
- Peut-être, sauf que ça ne sert à rien d’y réfléchir davantage. On n’aura pas plus de réponse. Et j’ai d’autres choses à vous annoncer.
Je répétai donc par la suite tout ce que m’avait révélé ma mère.
Approximativement une heure plus tard Rose s’écriait :
- Ma mère! Ma mère est ta marraine! Et mon oncle! Le père d’Al est ton parrain?! C’est trop cool! Tu fais presque parti de la famille!
- Oui, mais ne le crie pas trop fort, s’il-te-plaît… je ne sais pas s’ils sont au courant que je suis au courant, la suppliai-je.
- Ton secret est à l’abri avec moi! M’assura-t-elle.
- Sauf si tu continues à le crier, la taquina Scorp avec un sourire moqueur.
- Oh, tais-toi! maugréa-t-elle avec un sourire qui contredisait son ton.
Nous continuâmes à discuter encore une heure avant que la mère de Rose ne nous demande de dormir. Ce qui obligea Scorp à rejoindre la chambre d’Hugo, au moins les deux s’entendaient plutôt bien…

***********************


Lorsque le jour de la rentrée arriva on ne tenait plus en place. Rose et moi on n’avait déjà commencé à réviser la matière que l’on allait apprendre cette année, ce qui avait obligé Scorp à faire de même. Il ne fallait pas rigoler avec notre cinquième année à Poudlard. C’était les B.U.S.E cette année! Pas le droit à l’erreur.
Je courrais partout dans la maison, tout comme Rose, pour être certaine de n’avoir rien oublié. Et une chance que je le fis, car j’aurais effectivement oublié le jouet préféré d’Ember. Oui, oui, ma chouette avait un jouet, est-ce que ça posait un problème? Malheureusement le chat de ma meilleure amie, ne semblait pas bien pressé de me le rendre. (Car bien entendu c’était lui qui l’avait volé, sale chat!) Bon, en même temps courir après un chat pour récupérer quelque chose qu’il détient quand tu es une personne qui fait fuir les chats, c’est un peu contreproductif, mais avec l’aide de mes deux meilleurs amis nous réussîmes finalement à le rattraper. Sauf que cela nous fit quitter la maison en retard et par le même fait on arriva à onze heures moins dix à la gare. Autant dire qu’on n’avait pas le temps de niaiser. On se dirigeait vers la famille Potter lorsque Rose me confia :
- Au fait Alli… J’ai oublié de te dire quelque chose…
- Quoi? M’étonnai-je, car avec toutes nos veillées à faire la conversation j’avais cru être au courant de tout ce qu’il y avait à savoir.
- Al, Scorp et moi avons été choisi comme préfet… m’apprit Rose. TRAHHHIIISSSOONNNN!!!!
- Oh… J’avais oublié que ça tombait cette année… Tu penses que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas? Sans vouloir t’offenser.
- Non, tu ne m’offense pas. À vrai dire, puisque la directrice ne sait rien à propos de tes petites « aventures » j’aurais cru qu’elle te choisirait toi. Mais en même temps elle s’est surement dit que tu en avais déjà assez sur les épaules avec tes visions… et le Quidditch vu que tu as tenue à continuer.
Je ne l’avais pas vu sous cet angle et cela me redonna immédiatement un sourire. Je lui dis donc en souriant toujours :
- Je suis très heureuse pour vous trois. Et j’ai une chance incroyable, mes trois meilleurs amis vont pouvoir me servir de couverture!
- N’y pense même pas! Surtout si tu as l’intention de le faire sans moi! S’offusqua Rose.
- Je crois qu’on a eu une mauvaise influence sur elle… soupira Scorp d’un ton faussement navré.
- Tu crois? M’enquis-je avec un sourire amusé. (j’aperçus alors Al en arrière de son père et je lui criai :) Hé! Al! Alors comme ça tu…
Il se tourna dans ma direction, nos yeux se rencontrèrent et il se détourna brusquement, me faisant m’interrompre tout aussi brusquement. Je le regardai partir d’un pas vif la bouche ouverte. théorie: il aile allison mais viens d'apprendre que son père est son parrain
autre théorie
son père part en mission et il est triste
Complètement désarçonnée. Venait-il vraiment de m’ignorer consciemment? oui! t'es longue!

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Pour les intéressé, j'ai trouvé il y a un moment une image que je trouvais qui ressemblait un peu à comment j'imaginais Allison. Il suffit d'imaginer cette personne un peu plus jeune et avec les yeux décrits. Si vous voulez vous pouvez m'envoyer des photos de comment vous imaginez les personnages. Je me ferai un plaisir de commenter :D Je ne sais pas si je vais faire la même chose pour les autres personnages de ma fanfic, je vais voir. ;) j'essaye mais je suis pas sure car je suis en Allemagne et le wi-fi beug...

[attachment=0]Allison Lévesque2.jpg[/attachment]


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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

je met le lien car le wifi marche pas!!! ;) http://img.izismile.com/img/img3/201007 ... 640_15.jpg
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

voila allison ! elle resempble pas a la tienne mais je la vois comme ca
voila rose
http://www.demotivateur.fr/images-buzz/ ... va-1-5.jpg
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut, me revoilà déjà! Je suis désolée d'annoncer que ce chapitre est plus court que les précédents :oops: Mais il a quand même 16 pages. Je vais essayer, je dis bien essayer de faire le chapitre 8 plus long... :? Il y a probablement des fautes, alors vous voilà prévenu. :oops: J'ai mis des nouvelles photos pour les personnages les plus fréquents sur la page de présentation, alors allez voir si vous voulez et dites-moi ce que vous en pensez :D Je vous invite aussi à aller voir mon sondage, ça se passe juste en haut de la page :D Enfin, voilà... Bonne lecture!


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Chapitre 7



Je n’arrivais tout simplement pas à y croire. Comment… Pourquoi m’avait-il ainsi tourné le dos? C’était totalement et irrévocablement incompréhensible!
- Nous sommes très en retard… Il va sans doute nous réserver une place dans le train! Le défendit Rose avant que je n’aie pu faire le moindre commentaire, sauf que je voyais bien que ses sourcils s’étaient froncés.
- Ouais, tu as sans doute raison, marmonnai-je sans conviction.
On s’empressa alors de dire nos au revoir et on embarqua dans le train avec tous nos bagages. Alors que je m’apprêtais à regarder dans les premières cabines si Albus s’y trouvait je vis ce dernier tout au fond du wagon. Avec une fille. Si ma mémoire était bonne elle se nommait Rebecca.
- Tu as raison Rose, il est effectivement en train de nous chercher une cabine! Grognai-je sarcastique.
- Euh… Alli? On aurait presque dit que tu es jalouse, là! s’étonna ma meilleure amie.
- Je ne suis pas jalouse! Je suis en colère! Je ne l’ai pas vu de tout l’été et lui tout ce qu’il trouve à faire, à la place de me répondre au moment où j’étais en train de lui parler, c’est de s’enfuir et d’aller discuter avec cette fille-là. Il ne lui a jamais adressé la parole, ou presque pas, depuis qu’on est entré à Poudlard, bon sang! (J’ajoutai les deux derniers mots en français)
- Il faut avouer qu’elle a bien changé en deux mois, fit remarquer Scorp ce qui lui valut un regard courroucé de la part de Rose… et de moi d’ailleurs.
- Ce n’est pas une raison pour m’ignorer! À ce que j’en sais j’étais sa meilleure amie l’année passée et cet été! Continuai-je à grommeler. Et puis, je croyais que les préfets sont censés se rendre dans un wagon qui leur est propre! Il ne devrait pas y être?
En voyant mes deux amis rougirent furieusement je me souvins de quelque chose. Mes trois meilleurs amis étaient préfets. Je me retrouvais donc seule. Et cela expliquait sans doute leur air coupable.
- Ça va, les rassurai-je avec un sourire. Je vais essayer de trouver James, il devrait m’accepter dans sa cabine, normalement.
- Mais Liam risque d’être là… protesta mollement Rose.
- Ce n’est pas grave Rose, je vais bien maintenant, lui assurai-je. Allez-y et emmener Al avec vous… sans lui dire que j’ai dit ça. Et rien non plus à propos de ma réaction ou il va croire que je suis hystérique.
- Ou folle de lui! Ajouta Scorpius avec un sourire moqueur.
- Très, très drôle, Scorp. Vraiment, grognai-je en m’éloignant d’eux.
Je ne me retournai pas. Je ne voulais pas les voir partir avec mon deuxième meilleur ami, gars s’entend. J’avais trois meilleurs amis et maintenant je me demandais si ce nombre n’était pas tombé à deux. Ne panique pas pour si peu, Allison, me morigénai-je en avançant dans le couloir en regardant dans les cabines à la recherche de celle de James et ses comparses.
Je finis par les trouver et fut très heureuse de constater que James tout comme Liam étaient plus grand que moi. Je ne me serais pas sentie très à l’aise d’être la plus grande de la cabine.
- Bien le bonjour Allison! S’exclama le frère d’Al en me voyant dans l’embrasure de la cabine.
- Je peux me joindre à vous? M’enquis-je sans mâcher mes mots. Rose, Scorp et Al sont préfets maintenant…
- Bien sûr! S’enthousiasma James. D’ailleurs je me demandais si tu voulais bien participer à un petit quelque chose…
- Laisse-moi installer mes choses et je t’écoute, affirmai-je en entrant complètement dans la cabine et en refermant la porte de cette dernière derrière moi.
Il acquiesça de la tête et je grimpai du mieux que je le pouvais ma valise dans la soute à bagage. Quant à Ember, je me contentai de la garder sur mes cuisses en m’installant aux côtés du deuxième partenaire en farce (pourrait-on dire) de James. Il s’appelait Dylan si mes souvenirs étaient bons. Je ne le voyais que très peu en général, car contrairement à Liam et leur meneur, il adorait être entouré d’une multitude de filles. Bien sûr James en attirait toujours un groupe, mais le plus souvent il trouvait un moyen de ne pas s’impliquer avec elle, contrairement à Dylan.
- Bon, c’est quoi ton nouveau plan? M’enquis-je pour éviter d’avoir à faire face au regard évaluateur de Dylan et à l’air exaspéré de Liam.
- Quand on arrive à Poudlard au lieu d’aller à la Grande Salle comme tout le monde on va… commença mon ami sauf qu’il fut interrompu par une fille aux cheveux bruns et bien bronzé, de mon âge, qui ouvrit la porte de la cabine à la volée.
Rebecca. Qu’est-ce que j’avais fait pour la voir aussi souvent en seulement quelques minutes? Elle me foudroya de ses yeux noisette et cracha :
- C’est toi qui as demandé à Scorpius Malefoy et Rose Weasley de partir avec Albus, n’est-ce pas?! Je sais que c’est toi! Je t’ai vu leur parler!
- Très perspicace de ta part, ça, Rebecca. J’aurais dû me faire plus discrète pour parler à mes deux meilleurs amis! Répliquai-je en haussant des sourcils hautains.
- Ne joue pas au plus fine avec moi! Siffla-t-elle. Je suis sûre que tu leur as demandé de l’emmener avec eux pour ne plus qu’il me parle.
Si seulement ce n’était pas la vérité… En même temps j’étais une excellente menteuse, sauf devant ma mère. Mais c’était normal.
- Et pourquoi est-ce que je ferais ça? Demandai-je d’une voix doucereuse.
Note personnelle : personne ne veut que je prenne ce ton-là, car en général je me mets très rapidement en colère par la suite.
- Parce que tu es jalouse qu’il soit venu me parler et qu’il ne t’ait même pas adressé le moindre mot! S’exclama-t-elle comme si c’était une évidence. Tu as eu quatre ans, maintenant laisse la place aux autres!
- De quoi, quatre ans? M’écriai-je. Al est mon meilleur ami depuis quatre ans! Je ne l’ai jamais empêché de voir qui que ce soit et ce n’est surement pas ma faute s’il ne t’a jamais remarqué avant aujourd’hui! Si tu dois t’en prendre à quelqu’un, c’est à toi, pas à moi! Grognai-je ensuite. Si tu trouves qu’on passait trop de temps ensemble tu n’avais qu’à l’approcher au lieu de le fuir dès qu’il apparaissait! L’accusai-je avec hargne. Et pour ta gouverne nous n’étions qu’ami, alors tu avais totalement la voie libre! Pour une Serdaigle tu n’es pas vraiment vite d’esprit, hein? Assenai-je ensuite.
Elle ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit à nouveau, mais aucun son ne franchit ses lèvres. En voyant des larmes apparaître dans ses yeux je me sentis à la fois exaspéré et coupable. J’avais vraiment de sérieux problème avec mon impulsivité… Alors qu’elle s’apprêtait à faire demi-tour je la saisis par l’épaule et marmonnai :
- Désolée… Je ne voulais pas te faire de peine, mais tu as touché un point particulièrement sensible. Al était mon meilleur ami. S’il l’est toujours je n’en ai aucune idée. Je t’en voulais, car il a préféré aller te parler alors que je lui avais adressé la parole. Il ne m’a pas du tout répondu. Tu as raison, j’étais jalouse. Mais pas dans le sens que tu l’entendais. Je n’ai rien contre toi, d’accord? Pardonne-moi…
- Non, Allison… C’est moi qui n’aurais pas dû réagir comme ça, tu as raison, soupira-t-elle en regardant par terre. Désolée de vous avoir dérangés. Je vais… Je vais y aller maintenant.
Sur ces mots elle s’éclipsa en délogeant ma main de son épaule. Je n’aurais jamais cru que le fait qu’Al ne m’adresse plus la parole me rendrait aussi susceptible. Mais en même temps il était mon meilleur ami. Mon meilleur ami et un frère que je n’avais jamais eu. Je suppose que je retombais à la case départ.
- Allison, c’est quoi cette histoire avec mon frère? S’étonna James avec un air complètement éberlué.
- J’ai voulu lui parler tout à l’heure… mais il s’est contenté de s’enfuir, marmonnai-je en gratouillant Ember à travers les barreaux de sa cage.
- Il ne t’a peut-être pas entendu? Proposa Dylan.
- On a eu le temps d’échangé un regard. Il s’est détourné en toute connaissance de cause. J’ai dû faire quelque chose probablement. Peut-être que j’ai écrit quelque chose qu’il ne fallait pas dans une de mes lettres… Mais en même temps ce n’est pas comme si je lui en avais envoyé mille! À peine deux pendant tout l’été! Répondis-je.
- Je crois que je sais pourquoi, mais je ne mêlerai pas d’une histoire qui ne me concerne pas… dit Liam en regardant ses pieds.
- Liam! Mais ce n’est pas juste, ça! Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal? M’exclamai-je.
- Indirectement et je suis certain que ce n’était pas intentionnel, me répondit mon ex en évitant mon regard.
Je ne pris pas la peine de commenter, s’il n’avait rien dit de plus, continuer à demander pour des réponses ne changerait rien. James ne me quittait pas des yeux et ça commençait réellement à me rendre mal à l’aise. Ce qui me poussa à me lever et à dire :
- Ça vous dérange de prendre soin d’Ember? Je vais aller prendre l’air un peu…
Le frère de mon meilleur ami tendit les bras et je lui passai la cage d’Ember avec cette dernière à l’intérieur bien évidemment. Par la suite j’attrapai mon uniforme scolaire, autant faire d’une pierre deux coups.
Après que je me sois changée je me contentai de marcher comme une âme en peine dans l’allée centrale du train. J’entrevoyais les regards intrigués des autres élèves sur moi, mais je ne m’en préoccupais pas. Je réfléchissais à différentes choses. Au début je songeais surtout à Al, mais maintenant autre chose me préoccupait. Ma vision. J’avais pu m’en sortir facilement, mais si jamais quelque chose comme ça se reproduisait? Il me fallait apprendre de nouvelles choses. Des choses que l’on n’apprendrait pas cette année et même que nous n’apprendrions pas à Poudlard, du moins pas pendant ma scolarité. J’avais quelques idées, mais avant toutes choses il me faudrait en faire part au professeur McGonagall, ce qui signifiait que cela n’aurait pas lieu avant la soirée. Je poussai un soupir et retournai en direction de la cabine de James et compagnie.
Au moment où je m’apprêtais à me placer devant la cabine pour ouvrir la porte j’entendis James hausser la voix :
- Je ne comprends pas mon frère!
- Moi je le comprends, rétorqua Liam. Elle a encore changée depuis l’année passée!
- Alors ça oui, renchérit Dylan ce qui me fit lever les yeux au ciel.
- Il n’a qu’à lui dire ce qui le dérange! Répliqua le frère de l’intéressé. Al se comporte comme un idiot!
Sur ce point j’étais d’accord.
- Ce n’est pas aussi facile avec elle, grommela son meilleur ami et j’eus envie de grogner.
Je n’avais pas envie d’en entendre davantage ou sinon je risquais de leur crier au visage que j’avais entendu et pour une raison que j’ignorais mon instinct me soufflait de garder ces informations pour moi. Je me plaçai donc devant la porte et l’ouvrit sans attendre, interrompant ainsi James qui ouvrait la bouche. Je repris Ember sans un mot et marmonnai :
- J’ai hâte qu’on soit arrivé. Ah, et James… Peu importe ce que vous avez prévu je n’en fais pas parti. Je vais avoir autre chose à faire…
- Comme quoi? S’étonna-t-il, surprit.
- Je dois parler à McGonagall.
- Pas à propos de notre… commença-t-il à s’écrier, mais je le coupai rapidement.
- Je ne sais même pas c’est quoi votre plan! Comment voudrais-tu que je puisse lui en parler? C’est pour autre chose que je dois la voir…
- Ah, d’accord…
Cette réponse pouvait aussi être échangée pour « truc de vision ». Si Liam était maintenant au courant, Dylan, lui, l’ignorait. Et j’avais bien l’intention que cela reste ainsi. Je ne le connaissais pas très bien malgré qu’il soit dans ma Maison et déjà trop de personnes étaient au courant. Je me détournai alors d’eux autant que c’était possible, j’avais l’impression que l’année s’annonçait vraiment intense. Et je ne parlais pas des études.
Au bout d’une heure à réfléchir à toutes les choses plaisantes et déplaisantes qui s’étaient produites dernièrement comme ultérieurement je décidai de me joindre à la conversation des garçons de ma cabine. Ils discutaient de tout et de rien. Ce qui me fit comprendre qu’ils auraient discuté d’autre chose si je n’avais pas été présente.
- Dis Allison, tu vas encore faire partie de l’équipe de Quidditch cette année, hein? Me demanda James m’interrompant dans mes pensées.
- Bien sûr que oui, pour qui tu me prends! M’exclamai-je, offusquée qu’il ait pu penser une seule seconde que j’abandonnerais l’équipe.
- Ne prends pas ce ton-là! Seulement tu ressembles beaucoup à ma cousine côté académique et… je sais qu’elle n’était pas certaine de faire l’équipe cette année, dit-il en baissant les yeux.
- Elle ne m’en a pas parlé! M’étonnai-je.
- Elle ne voulait sans doute pas que tu lui saute à la gorge… tenta de dédramatiser le cousin de l’intéressée.
- Sans doute, marmonnai-je en ne tenant pas compte de ce qu’il avait laissé sous-entendre.
Je n’étais quand même pas à ce point sauvage, non? C’est vrai quoi, je pouvais me montrer polie… et gentille quand je le voulais! Je m’emmurai dans le silence et c’est à peine si j’adressai quelques mots à Rose et Scorpius lorsqu’ils vinrent me dire un petit « coucou ». Je remarquai encore une fois qu’Al n’était pas là. C’était clair qu’il m’ignorait. Il fallait simplement que je sache pourquoi maintenant.
Lorsqu’enfin on arriva à Poudlard j’eus l’agréable surprise de me faire rejoindre par Rose et Scorp après que l’on eut descendu des diligences. Je leur demandai alors :
- Je n’ai pas voulu en parler tout à l’heure, mais… Avez-vous une idée de ce qui se passe avec Al? Pourquoi il n’est pas là? Et pourquoi il n’était pas là tout à l’heure?
- Je ne sais pas, Alli, marmonna Rose. Il me semblait aller parfaitement bien. Il nous a parlé à nous.
- Je n’en ai aucune idée, affirma Scorp, mais quelque chose dans son regard me souffla qu’il mentait.
Comme je ne souhaitais pas perdre les derniers amis qu’ils me restaient je ne prononçai pas un mot. Rose sembla le remarquer, car elle dit :
- Je suis certaine qu’il va s’asseoir avec nous tout à l’heure!
- Je n’en suis pas convaincue, soupirai-je. J’ai probablement fait quelque chose de mal sans m’en rendre compte… Et je ne veux pas me mettre entre vous deux, alors je vais m’asseoir plus loin. Si on met Malia et Teena entre nous deux, il pourra s’asseoir proche de toi sans avoir à me côtoyer, ajoutai-je en haussant les épaules au début.
- Ce n’est pas ça… lâcha Scorp et en me voyant le dévisager aussi fortement il se reprit rapidement. Je veux dire que je suis sûr que ce n’est pas ça.
Il avait peut-être bien rattrapé son coup, mais il y a avait une rougeur sur ses joues qui n’étaient pas là une minute plus tôt. Je délaissai alors les deux tourtereaux. J’avais vraiment envie de rester seule bizarrement. Et puis, j’avais quelque chose à faire. Je m’élançai donc à courir sans tenir compte des regards estomaqués que me jetaient les autres élèves.
Une quinzaine de minutes plus tard je tombai avec chance sur le professeur McGonagall. Je m’écriai :
- Professeur!
Elle se retourna avec un sourcil froncé, mais en voyant que c’était moi son visage s’adoucit. Elle me fit signe d’approcher et me dit avec un sourire, ce qui était plutôt rare :
- Vous avez bien grandi, Miss Lévesque.
- Oui, encore, affirmai-je avec dépit. Mais ce n’est pas pour parler de ma croissance que je voulais vous voir, professeur.
- Dites donc pourquoi, dans ce cas?
- J’ai beaucoup de choses à demander et à vous dire. Alors il vaudrait mieux que…
- Venez me voir après le repas et mon petit discours habituel. Nous irons à mon bureau.
- Très bien, professeur. Et merci.
- Il n’y a aucun mal, Miss. J’allais justement devoir m’entretenir avec vous, affirma-t-elle avec les lèvres pincées, ce qui n’augurait rien de bon.
Je hochai la tête et la remerciai encore avant de m’éclipser. Une fois dans la grande salle je fis en sorte de m’installer le plus loin possible de l’endroit habituel où je m’installais avec mes amis. Lorsque Rose arriva elle me jeta un regard attristé et s’installa à la place habituelle. Dès que j’aperçus Al entrer dans l’école je détournai les yeux pour ne pas le voir. Surtout que j’avais eu le temps de le voir aux côtés de Rebecca. Mais comme je lui avais dit je n’étais pas jalouse du fait qu’il sortirait peut-être avec elle, mais du fait qu’à cause d’elle (ou d’autres raisons) je perdais mon meilleur ami. Je fus soulagée lorsque Teena et Malia s’installèrent entre Rose et moi. Cela ne fut pas long que Malia se tourna vers moi pour me dire :
- Tu ne devineras jamais quoi!
- Quoi? M’étonnai-je en essayant d’éviter de regarder en direction de mon meilleur ami.
- Malia a un petit-ami, c’est ça le gros scoop! S’exclama Teena en pouffant. Étonnant, n’est-ce pas? Continua-t-elle à se moquer avec un sourire très amusé.
- Il est à Poudlard? M’enquis-je en souriant.
- Bien sûr! S’offusqua mon amie, comme si j’avais dit quelque chose d’impossible. Il est à Poufsouffle, ajouta-t-elle avec un petit air rêveur.
Je me retrouvai à être à la fois heureuse pour elle et malheureuse pour moi. Tous mes amis avaient quelqu’un et passeraient sans doute beaucoup de temps avec leur partenaire respectif. Bien sûr, Teena n’avait rien dit de tel, mais avec elle la question n’était pas de savoir si oui ou non elle sortait avec quelqu’un, mais c’était le tour à qui. Depuis environ la deuxième année elle enchaînait les conquêtes… Je me demandais sérieusement où elle trouvait l’énergie pour faire ces devoirs avec toutes ses activités… hors du cadre scolaire, disons.
- Alors je suis la seule à être dans le groupe des célibataires? Dis-je en haussant un sourcil.
- Mais non! Albus aussi est… commençait-elle, mais d’un regard en direction de l’intéressé elle se reprit rapidement. Oui, on dirait bien que tu es la seule.
Malia fronça les sourcils à la fin de sa phrase, comme s’il y avait quelque chose qu’elle désapprouvait particulièrement. Ce fut la même chose pour Teena lorsqu’elle tourna à son tour son visage vers Al. Pour changer de sujet la première me demanda :
- Est-ce que tu es en froid avec Rose? Parce que d’habitude tu t’assieds toujours à côté d’elle!
- Non… ce n’est pas elle, marmonnai-je en regardant mon assiette vide.
- Alors quoi…? S’étonna-t-elle. Oh! Lâcha-t-elle après une demi-seconde. C’est Albus, c’est ça? Qu’est-ce qu’il a fait?
- Il m’a totalement ignoré tout à l’heure. Et consciemment. Je crois que j’ai dû faire quelque chose… soupirai-je.
- Bien sûr que non! S’écria Teena. Je suis certaine que c’est temporaire, argua-t-elle ensuite. Il a seulement… découvert quelque chose. De nouveau…
Je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle ne semblait pas convaincue. Comme si j’avais besoin de ça…
- Est-ce que tu es jalouse qu’Albus s’intéresse à une autr… à une fille? Pour ma part je trouve qu’il était temps! Ajouta Malia.
- Je ne suis pas jalouse! Protestai-je, mais en voyant leurs sourcils s’élever de manière inquisitrice je fus forcer de préciser ma pensée. D’accord, d’accord, oui je suis jalouse! (Je ne pus m’empêcher de voir leurs yeux s’illuminer et je me demandais bien pourquoi…) Mais seulement parce qu’il ne m’a même pas adressé un seul petit mot avant d’aller la voir. C’est blessant, à la fin… Je croyais que j’étais sa meilleure amie comme il était le mien. (Leur visage s’était désormais affaissé).
En voyant à quel point elles semblaient toutes les deux catastrophées je me demandai si je n’avais pas manqué un bout de la conversation. Est-ce que j’avais dit quelque chose de mal? Je n’en avais pas l’impression, alors quoi?
- Qu’est-ce que vous avez à afficher une tête d’enterrement comme celle-là? finis-je par demander, n’en pouvant plus.
- C’est seulement que ça aurait été bien que tu sois en couple à nouveau! Comme ça on le serait toutes! Dit Teena avec un sourire qui me parut tout sauf sincère.
- Je vous signale qu’Al s’intéresse à Rebecca.
- Une fille a le droit de rêver, non? Rétorqua Malia.
Je les regardai avec des yeux bien grands. Comment avaient-elles pu s’imaginer une telle chose? Et n’avais-je pas dit que je ne voulais plus aucune relation amoureuse à cause de mes visions?
- Je croyais avoir réglé ça avec vous l’an passé! Je ne serai plus en couple tant que je n’aurai pas mes visions sous contrôle, leur dis-je en me détournant.
- Alli? S’enquit Rose de l’endroit où elle se trouvait.
- Quoi? Demandai-je, légèrement énervée.
- Je me demandais seulement… Tu viens toujours pour Noël, hein?
- Probablement… Enfin, je ne sais pas. Ça va dépendre de plusieurs choses, répondis-je évasivement.
Je l’entendis soupirer de l’endroit où je me trouvais. Mais elle ne put continuer son interrogatoire et je fus dans l’incapacité d’ajouter quelque chose pour la rassurer, car Albus venait s’asseoir à côté d’elle. Je ne fus qu’à peine surprise de le voir s’asseoir à sa droite, compte tenu du fait que j’étais plus loin à sa gauche. Et c’était mon tour de pousser un soupir. Je ne comprenais rien à son comportement… ou du moins à sa cause. Je le connaissais assez bien pour anticiper ce qu’il allait faire, mais sans connaître la cause de son évitement, je ne pouvais pas régler grand-chose. À part agir pour qu’il n’y ait le moins de frictions possibles. Surtout par égard pour Rose. Car sincèrement j’adorerais mettre les points sur les i avec lui. Mais tant que nous aurions un public, il ne valait mieux pas. Je me résignai donc à regarder mon assiette, avec l’impression qu’un gouffre béant s’ouvrait dans mon cœur. J’avais cru atteindre le fond lors de ma rupture avec Liam, mais là c’était bien pire. Perdre un ami brusquement, surtout l’un de ceux que tu croyais que rien ne vous séparerait jamais, était l’une des pires choses que l’on pouvait ressentir. Et moi qui croyait que cette année allait être plus facile, tu parles, oui! Est-ce que j’avais déjà connu une année facile? Peut-être quand j’avais un ou deux ans, mais après ça, j’avais des doutes.
C’est à peine si je portais attention au discours de la directrice, ni même aux regards interloqués que nous portaient les élèves de ma Maison envers Al et moi. La pire réaction venait en particulier du frère de l’autre intéressé de l’affaire. Je me contentai de manger en silence, mais ce n’était pas si inhabituel, donc cela n’attirait pas plus l’attention sur moi. Ce qui n’était pas habituel, par contre, c’était les larmes que je sentais pointer aux coins de mes yeux. Allons, reprends-toi, Allison, me sermonnai-je moi-même. Ce n’est probablement que temporaire. Et si ce ne l’était pas? Et si j’avais perdu mon ami pour toujours? Allison, tais-toi, me grognai-je mentalement après. Malheureusement cette conversation intérieure ne m’aidait pas le moins du monde. Je n’arrêtais pas de penser à tout ce que nous avions traversé, à nos fous rires et à nos plans sans queue ni tête, qui fonctionnaient rarement. Sauf pour le dernier qui concernait les parents de Rose et Scorpius. Si au moins je savais pourquoi il ne voulait plus me parler je pourrais me faire à l’idée! Graduellement tout au moins, à moins que ce soit à cause d’une raison idiote.
C’est à peine si je me rendis compte que tout le monde se levait pour quitter la Grande Salle. Je repris connaissance du monde qui m’entourait qu’à cause de Malia qui m’accrocha en voulant se relever.
- Pardonne-moi, Alli, s’excusa-t-elle en continuant à se lever et en cherchant quelqu’un du regard, parmi les autres tables, plus particulièrement celle des Poufsouffles.
- Aucun problème, marmonnai-je en me levant à mon tour.
Son visage s’illumina lorsqu’elle repéra la personne tant recherchée et je me retrouvai seule. Al et Rose se chargeaient de ramener les nouveaux Gryffondors avec eux, tandis que Teena était sans doute partie pour la même raison que Malia. Quant à James, Liam et Dylan qui pouvaient savoir ce qu’ils étaient en train de faire comme niaiserie! Je me souvins avec une minute de retard que je devais rejoindre le professeur McGonagall. Je me retournai et manquai bondir dans les airs en tombant nez à nez avec quelqu’un.
- Perdue dans les nuages, Miss Lévesque? Me demanda le professeur McGonagall et je me sentis rougir jusqu’aux oreilles.
- Je dois admettre que oui, marmonnai-je en regardant par terre.
- Ne vous en faites pas, cela arrive à tout le monde un jour ou l’autre. Et à certains plus fréquemment qu’à d’autres, me dit-elle avec une ébauche de sourire.
Sur ces mots elle me fit signe de la suivre, ce que je fis sans hésiter. J’espérais qu’elle n’avait pas insinué que j’étais souvent dans la lune! En même temps, ça m’étonnerait, car c’était totalement faux! Après tout je m’étais assez bien débrouillée ici pour ne pas m’endormir pendant les cours d’histoire de la magie. Bon, en fait, ça m’était arrivé une fois, mais pour ma défense je venais de passer la nuit à faire du Quidditch… ce qui était illégal. D’accord, mon excuse n’était pas si valable que cela, au final. Mais ce n’était arrivé qu’une fois!
Bientôt on s’arrêta devant l’escalier-ascenseur qui nous ferait accéder à son bureau. Une fois en haut elle alla s’asseoir à son bureau et me fit signe de m’installer dans le siège face à elle, mais j’en étais incapable. Je commençai à faire les cent pas devant son bureau, comme l’an passé. J’avais les mains tordues par l’appréhension de ce que j’avais à lui demander, mais surtout à sa réaction et à sa réponse. Après tout ce que j’allais lui demander était totalement illégal et passible d’une terrible peine pour quiconque enfreignait cette loi. Et moi je lui demandais de le faire pour moi. Pour quelque chose qui ne changerait peut-être rien à rien.
- Qu’est-ce qui vous tracasse aujourd’hui, Miss Lévesque? Qu’aviez-vous à me demander? S’enquit-elle après une dizaine de minutes.
Mes mains se tordirent encore davantage en voyant qu’elle commençait à être impatiente. Je finis par réussir à prendre une grande inspiration et lâchai sans mâcher mes mots ni tourner autour du pot :
- Je voudrais que vous m’enseigniez à être une Animagus, professeur. Je sais que vous en êtes une et je suis sûre que vous en seriez capable. Je désirerais aussi que vous m’appreniez de nouveaux sorts. Certains que nous n’apprenons pas en classe, ni maintenant, ni jamais à Poudlard.
- Vous avez dit quoi? Dit-elle d’un ton très glacial et en fronçant les sourcils.
- Je veux devenir une Animagus et apprendre de nouveaux sortilèges. Et je souhaite que vous m’enseigniez ces deux points, répétai-je en déglutissant difficilement, mais sans baisser le menton ou les yeux.
- Avez-vous conscience de ce que vous me demandez? S’enquit-elle avec une mine légèrement adoucie, pensant sans doute que j’ignorais peut-être toutes les conséquences de ma demande.
- Parfaitement, professeur! Affirmai-je.
Elle me dévisagea longuement, semblant réfléchir profondément. Pendant presque dix minutes elle me détailla en silence, cherchant apparemment des réponses sur mon visage. Je m’efforçai du mieux que je pouvais à rester impassible, mais je sentis une sueur froide me recouvrir le dos. Qu’arriverait-il si elle me disait non? Allais-je devoir tout faire par moi-même et risquer de me faire prendre? Ou pire encore, mourir, car je n’aurais pas les éléments nécessaires à ma survivance? Bon sang, faite que non! Je sentis la veine à ma tempe commencer à palpiter au même rythme que mon cœur et cela augmenta ma nervosité, mais je fis en sorte de n’en laisser rien paraître, malgré son regard froid. Elle finit par prononcer :
- Pourquoi voulez-vous que je prenne ce risque pour vous?
- Parce que je sais que vous êtes au courant. À propos de mes parents, de mon père Charles Williams. Et de la prophétie qu’il y a à mon propos, commençai-je. Voyez-vous, il y a environ une semaine j’ai eu une vision. Une vision du futur. Une vision où j’ai pu interférer avec les évènements qui s’y produisaient. Des évènements qui, à ma connaissance, n’ont pas encore eu lieu, ajoutai-je. Professeur, c’était avec le même individu. Et je pouvais bouger des objets. Ou dans le cas présent, délivrer une victime, avouai-je. Professeur, il lui aurait suffi de fouiller un peu et il m’aurait découverte. Si j’avais la possibilité de changer d’apparence, de me transformer en animal ou de connaître plusieurs sortilèges que je ne devrais connaître que dans plusieurs années, cela augmenterait probablement mon espérance de vie, poursuivis-je en recommençant à faire les cent pas. En même temps je ne veux pas vous mentir, professeur. J’ignore si ce genre de vision se reproduira, mais j’ai comme philosophie qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Tout comme je préfère demander pardon que permission. Sauf que je fais une exception avec vous, car j’ai besoin de votre aide. Dès que le danger immédiat sera écarté, que cet homme sera hors d’état de nuire, je me ferai déclarer. Mais d’ici là, je préfère avoir une arme secrète, plaidai-je. Maintenant, il n’en tient qu’à vous, professeur, conclus-je en m’arrêtant devant son bureau et en plongeant mes yeux dans les siens.
Elle supporta mon regard près d’une minute avant de se cacher les yeux derrière ses mains en se frottant légèrement le visage. Comme si elle ne savait pas quoi faire. C’était la première fois que je voyais McGonagall comme ça. Indécise. Elle finit par trancher avec l’ombre d’un sourire :
- Vous êtes vraiment quelqu’un, n’est-ce pas, Miss Lévesque? La digne fille de votre mère… et de votre père. Je l’ai bien connu, vous savez? Il était un jeune garçon très assidu dans ses études avec un certain goût pour la désobéissance. Tout comme vous. (Je ne pus m’empêcher de rougir à cette mention, est-ce que cela signifiait qu’elle savait tout ou est-ce qu’elle le disait à cause de ce qu’aurait pu lui dire ma mère?) J’accepte, Miss Lévesque. Je vais vous enseigner.
- Et pour devenir un Animagus? Demandai-je en rassemblant tout le courage qu’il me restait.
- Pour cela, il me faut y réfléchir un peu plus longuement à ce qu’il convient de faire, ma chère. Mais je crois que ce sera possible. Vous avez l’intelligence nécessaire pour être capable de tout apprendre sans avoir à faire des années d’apprentissage… Et vous êtes assidues. Ce que nous n’aurons pas le temps de voir ensemble je vous le donnerai en devoir. Mais avant ça, il faudra que j’obtienne le droit d’emprunter le dernier Retourneur de Temps…
- Je croyais qu’ils avaient tous été détruit! M’étonnai-je, l’interrompant au passage sans le vouloir.
- Comment êtes-vous au courant de cela, Miss Lévesque? S’enquit le professeur en me jaugeant du regard.
- Euh… Il y a plusieurs personnes qui en ont parlé autour de moi, dis-je simplement sans donner de détails.
- Je vois, lâcha-t-elle en pinçant légèrement les lèvres, mais j’avais plus l’impression qu’elle réprimait un sourire que de la colère. Peu importe, il en reste un. Je leur dirai simplement que je dois vous apprendre certaines choses et que nous ne pouvons pas le faire hors des heures de classe, car c’est urgent. Rassurez-vous, cela ne devrait pas être trop compliqué, Miss Lévesque. Ceux qui ont en charge le dernier Retourneur de Temps sont au courant de vos dons. Il devrait m’être plus ou moins facile de mettre la main sur celui-ci. En particulier puisque Poudlard est l’un des endroits les plus sécuritaires au monde.
- Vous… vous acceptez vraiment? Lâchai-je étourdiment.
- En effet, affirma-t-elle avec un sourire en coin. Par contre, dès que tout danger sera écarté, je compte sur vous pour vous déclarer auprès des autorités. Mais comme il s’agit de vous, je présume que votre peine sera allégée, si on vous en donne une, bien sûr.
- Et vous? Demandai-je. Qu’en sera-t-il de vous?
- Je ne devrais pas risquer beaucoup plus que vous, car tout ce que je ferai, c’est de vous aider à rester en vie et à mener votre mission à bien.
- Professeur, j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi je semble si importante à vos yeux et à ceux des autorités apparemment. Est-ce que cela est en lien avec la prophétie? Et pourrais-je la connaître en entier?
- C’est entre autre en lien avec la prophétie, Miss Lévesque. Mais je ne peux vous en dire plus pour le moment. J’ai des ordres à suivre, moi aussi, me dit-elle.
Je poussai un soupir. Comment espérait-il que je mène ma mission, quelle qu’elle soit, à bien si j’ignorais ce qu’il en retournait? À ce que j’en savais je faisais peut-être exactement le contraire de ce qu’il voulait…
- Quand dois-je revenir? M’enquis-je après quelques minutes de réflexion.
- Demain à dix-neuf heures. Nous discuterons de tous les détails de votre apprentissage, répondit-elle et je fis mine de partir ensuite, après avoir hoché la tête, évidemment. Attendez, Miss Lévesque.
Je m’interrompis dans mon départ immédiatement.
- Oui, professeur?
- Avant que vous ne partiez-vous reposer… Racontez-moi en détail votre vision. Ensuite vous serez libre de partir.
J’acquiesçai de la tête et je revins à son bureau. Cette fois au lieu de rester debout devant, je m’installai à la chaise. Je lui narrai ensuite tout ce dont j’arrivais à me souvenir. Dans les moindres détails.

Je me dirigeais d’un pas tranquille vers ma Salle Commune lorsqu’un bruit étrange m’interrompit dans mes déplacements. On aurait dit que quelqu’un marchait derrière moi et essayait de ne pas se faire entendre. Je me retournai d’un coup, mais je n’aperçus rien. Sauf que cela ne m’empêcha pas de froncer les sourcils en direction de l’espace vide derrière moi. J’avais l’infime conviction qu’il y avait quelqu’un derrière moi. Malheureusement je n’avais aucune preuve visuelle de ce que mon cerveau affirmait et que mon instinct me criait.
Je me remis donc à marcher en haussant les épaules. Des épaules qui étaient plutôt tendues, car je savais qu’il y avait quelqu’un. Et cette personne se trouvait juste derrière moi. Je ne l’avais jamais vraiment dit à mes amis, malgré que je ne le cachais pas non plus, mais j’avais une ouïe plutôt excellente doublée d’un sens de la déduction souvent juste. Sauf émotionnellement, bien sûr. Je marchai donc comme si de rien n’était, espérant mettre mon suiveur en confiance, suiveur dont je soupçonnais fortement l’identité.
Au moment que je jugeai propice je me retournai d’un bond, pointai de ma baguette (que j’avais glissé entre mes doigts préalablement) un point vide dans le centre derrière moi et lâchai :
- Petrificus Totalus!
Je fus récompensée par le bruit d’un corps qui tombe. J’eus un sourire en m’approchant. Je tâtai alors le sol du bout du pied jusqu’à ce que j’entre en contact avec le corps immobilisé de mon « adversaire ». Rendu là je m’accroupis à ses côtés et attrapai l’étoffe qui évoquait la fluidité de l’eau et la légèreté de l’air de la Cape d’invisibilité. Dès que je l’eus retiré de son heureux, ou malheureux, propriétaire mon sourire s’agrandit. C’était bel et bien James Potter qui se trouvait paralysé par terre. Je lui chuchotai en replaçant une des mèches rebelles de son front :
- La prochaine fois que tu as l’intention de me faire peur… Assure-toi de ne pas faire de bruit, hein? Bref, sur ce, bonne nuit, James.
Je me relevai et redéposai la cape sur mon ami en secouant la tête et en riant silencieusement. Il avait une de ses têtes! Les yeux tellement écarquillés d’incrédulité que j’aurais éclatée de rire si j’avais pu. Il faudrait que je raconte ça à Al demain mat… Ce fut comme si on me donnait un coup de poing au ventre. Je n’aurais rien à lui raconté demain matin, à moins qu’il ne se décide à venir m’adresser la parole. Je me moquais qu’il s’excuse ou non. Tout ce que je voulais, c’était que mon ami soit de retour.
Je secouai de nouveau la tête pour me sortir ces idées noires de l’esprit et repris la direction de la Salle Commune d’un bon pas. Au moins si je croisais l’un des préfets ou Rusard j’aurais une bonne excuse, soit ma rencontre avec le professeur McGonagall. Bien entendu, j’éviterais de mentionner que j’avais croisé quelqu’un d’autre en chemin, j’étais une amie loyale, quand même!

En entrant dans ma chambre, je fus surprise de découvrir Rose assise en indien sur son lit. Elle me demanda d’une voix sèche :
- Où étais-tu passée?
- Tu te prends pour ma mère, maintenant? m’enquis-je en haussant un sourcil.
- Non, assura-t-elle. Alors, où étais-tu passée?
Je me retins de justesse de hausser les yeux au ciel et répondis :
- J’étais avec le professeur McGonagall, tu sauras. Elle a accepté de m’apprendre quelques sortilèges qui pourraient m’être utile dans… tu sais, mes visions.
- Ah, oh… Désolée, marmonna-t-elle, confuse. Je croyais que tu étais allée faire l’une de tes balades et que tu ne m’avais pas proposé de t’accompagner…
- Je t’ai promis que je le ferais toujours à l’avenir, tu te souviens?
- Oui, oui, grommela-t-elle. Bon, maintenant que c’est mis au clair, bonne nuit, Alli, maugréa-t-elle en se mettant sous les couvertures et en me tournant le dos, ce qui me fit sourire. Et arrête de sourire, ajouta-t-elle en bâillant.
Elle me connaissait trop bien, pensai-je en riant silencieusement. Je rejoins alors mon propre lit et me préparai pour dormir. Après cette journée, l’idée de dormir m’était hautement profitable. Sauf que je n’atteignis pas mon lit que je tombai un genou à terre sous l’effet d’un long frisson. Un long frisson qui me conduit tout droit dans une vision, du passé cette fois.
En tout premier lieu, je fus certaine que le garçon aux cheveux noirs ébouriffés était Al. Au moins cette fois la vision était comme celle d’avant et je n’étais qu’un simple témoin sans pouvoir. Je finis par reconnaître Mr Potter, malgré qu’il ait bien changé depuis ce temps-là. Je regardai tout autour de moi et sans l’avoir jamais vu je reconnus le décor. Mon parrain nous avait souvent raconté son histoire, en grande partie à cause de moi et de mes questions incessantes. Nous étions dans LE cimetière. Le cimetière qui avait vu Voldemort revenir à la vie. Le jeune Mr Potter se trouvait aux côtés d’un garçon plus âgé qui devait être Cedric Diggory. Soudain, le plus jeune des deux garçons s’enquit en redressant la tête :
- Où sommes-nous?
L’expression de l’autre montrait clairement qu’il n’en avait pas la moindre idée, lui non plus.
Au bout d’un moment Cedric demanda :
- Est-ce que quelqu’un t’avait dit que le trophée était un Portoloin?
- Non, répondit Harry en contemplant le cimetière. Est-ce que ça fait partie de la tâche?
- Je ne sais pas, lui dit Cedric en paraissant ne pas être très rassuré. Tu crois qu’il faut sortir les baguettes?
- Oui, affirma le jeune Potter, semblant être soulagé soudainement.
Ils sortirent tous les deux leur baguette et cette fois j’aurais voulu pouvoir faire quelque chose. Car je savais ce qui allait se passer et je ne voulais pas le voir. Mais je savais que c’était la vision qui déciderait qu’est-ce que je verrais et qu’est-ce que je ne verrais pas. Soudain, comme je le savais, Harry dit :
- Quelqu’un vient.
Comme dit, je commençais à entrevoir l’ombre d’une personne dans le brouillard. Je ne pus retenir un grondement en voyant apparaître Peter Pettigrow. Bien sûr, les deux personnages de ma vision ne pouvait pas le savoir. Pas encore. D’ailleurs ils n’entendaient pas plus les mots que je lâchais à cause de mon mécontentement.
Harry laissa soudain tomber sa baguette au sol, subissant la douleur causée par la présence de Voldemort. C’est là que la voix glaciale se fit entendre, me faisant parcourir un millier de frisson d’horreur le long du dos :
- Tue l’autre.
La voix du serviteur du Seigneur des Ténèbres transperça la nuit de ces mots terribles :
- Avada Kedavra!
J’aurais voulu me fermer les yeux pour ne pas assister à la mort en direct de Cedric Diggory, mais cela aurait été un outrage à sa mort, à sa mémoire. Je restai donc témoin oculaire de la mise à mort de cette personne que je ne connaissais que par les dires de mon parrain. Il fut frappé par l’éclair vert et tomba au sol, les bras en croix, les yeux vides et la bouche légèrement entrouverte, seule témoin de la surprise qui l’avait possédé au moment de sa mort. La vision s’estompa, tout devint flou, sauf deux images. Celle de Cedric, mort au sol et du ballot de tissu, qui contenait Voldemort, dans les bras de Pettigrow.

Je revins à moi en prenant une grande inspiration, comme si j’avais arrêtée de respirer pendant toute la durée de ma vision. À ce que j’en savais, c’était peut-être la vérité… Je manquai bondir dans les airs en voyant Rose, Teena et Malia autour de moi.
- Merde, mais qu’est-ce que vous faites! M’exclamai-je sans trop parler fort.
- Alli, est-ce ça va? Quand je t’ai entendu tomber par terre… commença Rose sans tenir compte de ce que j’avais dit.
- Ça va aller, juste une vision comme d’habitude. Maintenant si vous permettez… J’aimerais aller dormir. Après avoir noté ma vision.
- Tu ne nous l’as conte pas? S’enquit Malia, curieuse.
- Ce n’est pas le genre de chose que l’on raconte avant d’aller dormir, répondis-je en faisant une grimace.
Elles poussèrent un soupir de déception, mais se résignèrent à aller se recoucher. Je pus donc aller me coucher sur mon lit pour noter ma vision dans mon cahier.
Me doutant que Rose ne dormait pas encore et qu’elle allait tenter de venir lire ma vision dans mon cahier, je mis ce dernier sous mon oreiller, et donc sous mon bras. C’était un endroit où j’étais certaine de me faire réveiller si l’on tentait de me l’arracher.
Je m’endormis rapidement, mais ce ne fut que pour mieux rêver que l’on tuait tous mes amis devant mes yeux, dans une vision, et que je ne pouvais rien faire. Ces images mélangées à celle de la vision… C’est pour dire que j’ai passé une excellente nuit.

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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou, comme je suis nul pour écrire les commentaire je vais faire bref :
J'ai trop hâte de lire la suite et merci de m'avoir prévenue !!!
Continue comme ça, j'aime beaucoup l'histoire et je trouve que c'est une bonne idée !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut! Je suis déjà de retour! Très franchement je ne pensais pas le terminer aussi vite... :lol: En tout cas je me reprends pour le dernier chapitre qui était plutôt court, car celui-ci fait vingt-six pages :D Il y a peut-être quelques erreurs, mais n'y prêtez pas attention ;) Bonne lecture! :D


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Chapitre 8



Je me réveillai complètement courbaturée de la tête aux pieds, ou presque. Je retins un gémissement en me levant. Et je pris conscience que je n’étais pas dans mon lit. J’étais dans celui de Teena. Et cette dernière se trouvait… dans celui de Malia. Quant à elle dans celui de Rose. Et Rose se trouvait dans… mon lit? Mais, bon sang, qu’est-ce qu’il s’était passé? J’eus assez rapidement ma réponse en voyant l’air très ensommeillé de ma meilleure amie, qui me regarda avec des yeux noirs, en marmonnant :
- Merci pour la bonne nuit de sommeil, Alli!
- Qu’est-ce que j’ai fait? M’enquis-je, complètement perdue.
- Disons simplement, pour faire court, que tu as joué au lit musical cette nuit! Maugréa Teena en me foudroyant du regard.
- Je ne suis pas certaine de comprendre…
- Disons que tu as d’abord poussé Rose de son lit pour t’installer dedans, ensuite tu es venue dans le mien en me faisant subir le même sort et finalement tu as terminé avec Teena! S’exclama Malia. Je croyais que c’était moi qui étais somnambule!
Je fronçai les sourcils. C’était vrai que jusqu’à maintenant je n’avais jamais été vraiment somnambule. La seule chose que je trouvai à répliquer fut :
- J’ai fait des cauchemars toute la nuit, d’accord!
- Et puis quoi? Rétorqua Rose. Nous quand on fait des cauchemars on ne jette pas nos amies du lit!
Je croisai les bras en grommelant entre mes dents serrées. Ce n’était pas du tout le matin pour me prendre de travers. Je n’étais pas d’humeur, mais vraiment pas.
- Vous vouliez savoir ma vision d’hier, n’est-ce pas? Alors voici à quoi j’ai assisté cette fois! M’écriai-je avant de leur jeter ma vision en plein visage sans prendre de pincette.
Ce n’était pas ma vision la plus affreuse, mais elle comprenait une personne que je connaissais. Et ça rendait les choses beaucoup plus horribles… Lorsque j’eus terminé de raconter ma vision à mes amies, Rose avait une mine épouvantée que je comprenais parfaitement.
- Est-ce que vous comprenez pourquoi, maintenant? Hein? Grognai-je avec amertume.
Sauf que soudain, sans prévenir, un éclair de lucidité me parvint. J’avais eu une autre vision, cette nuit. Pendant que je dormais.
J’étais à moitié consciente lorsque ça s’était produit. Un long frisson m’avait parcouru le dos et je me souvenais m’être plus emmitouflée dans mes couvertures. Et c’est là, alors que je dormais encore, que la vision s’était imposée à mon esprit.
Sans que je m’y attende, la vision me foudroya sur place à nouveau. Je la revivais comme si c’était la première fois… Je m’effondrai par terre en écarquillant les yeux.
J’étais de retour dans ce sordide endroit. Dans ce cimetière de cauchemar (Et ce n’était pas peu dire que c’était le cas). Harry était toujours par terre, pas très loin du cadavre de Cedric. Peter Pettigrow le saisit par le bras et le redressa debout pour ensuite le traîner vers une pierre tombale. LA pierre tombale. Je ne voulais pas LE voir. Je ne le voulais pas. Pas du tout.
TOM JEDUSOR, pouvait-on lire sur celle-ci.
Mon parrain se débattit, mais il fut frappé par l’homme qui avait autrefois été l’ami de son père. J’eus envie d’intervenir, mais je ne le pouvais pas. Sauf que soudain, dans un sursaut… je sentis le sol sous mes pieds. Je ressentis la fraîcheur de l’air sur ma peau nue, là où mon pyjama ne me recouvrait pas. Comprenant instinctivement ce que cela signifiait je m’empressai de me cacher derrière l’une des autres pierres tombales. Le cœur battant très fort dans ma poitrine. Mais, bon sang, qu’est-ce que je foutais ici, encore?!
- Vous! S’exclama Harry sans sembler m’avoir aperçu.
Cette exclamation n’empêcha pas Pettigrow de terminer d’attacher son prisonnier. Il s’assura ensuite maladroitement de la solidité de ses nœuds et une fois satisfait il tira un bout d’étoffe noire de sa cape et le mit dans la bouche de mon parrain en guise de bâillon.
À ce moment-là le petit homme se détourna pour aller chercher quelque chose. C’était maintenant ou jamais qu’il fallait agir, me dis-je. J’aperçus alors la baguette d’Harry qui traînait un peu plus loin, près du corps de Cedric. Il me suffirait d’aller la chercher, de l’amener à son propriétaire et de me cacher à nouveau. Et le tout sans être vu. Je m’apprêtais à me dévoiler lorsque je vis avec horreur le serpent gigantesque qui ondulait dans l’herbe autour de la pierre tombale où était retenu Harry. Je pris une brusque inspiration et la tête du serpent se tourna dans ma direction. Oh, bon sang, je suis cuite! Paniquai-je intérieurement. Ce serpent va venir me dévorer vivante, c’est clair… Sauf qu’au moment où le serpent s’apprêtait à s’avancer dans ma direction ce que renfermait la robe de sorcier roulée en boule s’agita, me procurant la distraction que j’avais besoin. Je me mis alors à reculer sans faire de bruit. Je m’éloignai de plusieurs pierres tombales, mais en m’assurant toujours d’avoir une bonne vue de ce qu’il se passait.
Je cherchai ensuite d’une main tremblante ma baguette magique. Et j’eus la surprise de ma vie de la découvrir dans ma poche de pyjama. Sans doute l’avais-je pris pendant ma crise de somnambulisme? Je ne cherchai pas à en savoir davantage sur la raison de sa présence dans ma poche, tout ce qui m’intéressait, c’était de pouvoir venir en aide à mon parrain. Mais pour cela il me fallait faire en sorte que personne ne me voie. Et que personne ne voit ce que j’allais faire. Il fallait aussi que je calcule bien mon temps et que je me souvienne parfaitement de l’histoire de mon parrain. Lorsque Voldemort apparaîtrait il serait trop tard pour tenter quoi que ce soit, car à ce moment je risquerais de me faire tuer en tentant quelque chose. Bien, respire, Allison, m’intimai-je. Je pris une grande inspiration et d’une voix ultra basse je dis en pointant la baguette d’Harry :
- Wingardium Leviosa!
La baguette s’éleva dans les airs, sans aucun son. Je m’assurai alors de l’élever suffisamment pour que lorsque Pettigrow revienne il ne l’ait pas dans son champ de vision. Ensuite je me mis à la faire glisser jusqu’à mon parrain, lentement, sans précipitation. Entre temps la face de rat (Je ne faisais que peu d’allusion à sa forme animale…) revint et commença son incantation pour faire revenir Voldemort.
J’y étais presque, mais la présence toute proche du serpent rendait la chose plus difficile. Je devais faire très attention et puisque Harry était dans l’incapacité d’attraper sa baguette, il faudrait que je la glisse lentement dans sa poche. C’était le bout le plus délicat de l’opération. Au moins, Pettigrow était trop occupé avec son affaire pour prêter attention à une baguette volante…
Avec difficulté je réussis à glisser la baguette dans la poche de mon parrain, il eut d’ailleurs une exclamation de surprise sur le visage sans prononcer un son. Au moins l’instant d’après il reprenait l’expression horrifié qu’il avait eu au départ. Bien, maintenant c’était le bon moment de partir. N’est-ce pas? Mais comment j’étais censée faire ça? La dernière fois je n’avais rien choisi… Soudain, j’eus un moment de panique. Et si, si petite qu’elle soit, mon intervention avait changé complètement le cours de l’histoire? Et si au lieu d’aider Harry, je l’avais conduit à sa mort? Bon sang, comment est-ce que j’avais pu être assez stupide pour intervenir, alors que je savais pertinemment qu’il s’en sortait au bout du compte? Mais il était trop tard pour changer quoi que ce soit maintenant. À moins que… Non. Si je replaçais sa baguette à l’endroit qu’elle était au début, je risquais de me faire découvrir. Mais avais-je vraiment le choix? Je ne pouvais pas me permettre de causer la moindre interférence. Bien sûr, il se pouvait que rien d’aussi terrible n’arrive, mais je ne pouvais pas en être sûre. Dans un souffle je lâchai à nouveau :
- Wingardium Leviosa!
La baguette sortit à nouveau et je pris soin que mon parrain en prenne connaissance. Je manquai laisser tomber en voyant son air paniqué, mais je réussis à garder la tête froide.
Avec de la sueur qui perlait à mes tempes, je finis par replacer la baguette à l’endroit exacte où elle était avant que je ne la prenne. Je poussai un soupir de soulagement. J’avais réussi et on ne m’avait pas vu! Et personne, à l’exception d’Harry, ne pourrait soupçonner que la baguette n’avait pas toujours été là! Vive ma mémoire visuelle! Et en moins d’une seconde je disparaissais, ayant accomplis ce que je devais. Mais cela ne m’empêcha pas d’avoir comme dernière image le visage de Voldemort et ses yeux d’un rouge écarlate terrifiant.

Le contact avec la réalité fut un choc plutôt brutal. Je passais d’un endroit terrifiant à la chaleur bienfaisante d’une chambre qui était la mienne depuis quatre ans. Et en voyant mes trois amies sursauter je compris que comme la dernière fois j’avais dû disparaître pendant une seconde.
- Alli! Est-ce que ça va? S’exclama Rose, les yeux exorbités.
- Oui, aucun problème, affirmai-je, en regardant le plancher devant moi.
J’avais de la difficulté à retrouver un pouls normal. La vue de Voldemort m’avait plus terrifié que prévu. Je me mis à respirer de plus en plus vite et mes amies vinrent s’agenouiller à côté de moi, inquiètes.
Lorsque j’eus retrouvé un semblant de normalité dans ma respiration je dis comme si de rien était :
- Bon, il faudrait se dépêcher si on ne veut pas être en retard pour le petit-déjeuner, vous ne croyez pas?
- Alli, tu ne voudrais pas aller voir Mme Pomfresh, avant? Dit ma meilleure amie, avec une inquiétude sincère dans la voix.
- Non, affirmai-je en fronçant les sourcils. J’en ai assez d’aller là-bas. Si vous voulez y aller, je ne vous en empêche pas, mais ce sera sans moi.
Je me relevai alors en m’étirant consciencieusement et me dirigeai vers ma valise pour en sortir mon uniforme. Je l’enfilai sans plus tarder. Mes trois amies durent en faire de même, car j’ignorai les protestations de Teena et Malia.
Je ne les attendis pas pour descendre, ni pour sortir de notre Salle Commune. D’ailleurs au moment de sortir je bousculai accidentellement un garçon qui s’apprêtait à en faire de même.
- Pardon, marmonnai-je en me frayant un passage tout de même.
Ce n’est qu’une fois avoir parcouru une dizaine de pas à l’extérieur que je saisis qui je venais de bousculer. Je me retournai d’un bond et Al manqua me foncer dedans.
- Al! Est-ce qu’on pourrait… commençai-je, mais il se contenta de me contourner et de continuer son chemin sans m’adresser ne serait-ce qu’un regard.
Mais à voir la tension dans ses épaules il m’avait entendu. Et il savait qui j’étais. Je grommelai entre mes dents, mais en même temps peut-être que ce matin il m’en voulait de lui avoir foncé dedans? J’avais de très gros doutes à ce sujet, mais j’étais prête à prendre le premier prétexte venu pour croire que notre amitié était toujours d’actualité. Mais j’avais le sentiment qu’il vaudrait mieux que je ne me fasse pas trop d’illusion à ce sujet. Je repris donc mon chemin, mais même si je ne le paraissais pas extérieurement j’étais complètement abattue.
C’est à peine si je réussis à toucher à mon petit-déjeuner. Voir Al discuter aussi librement à sa cousine, qui était ma meilleure amie, sans me prêter la moindre attention me coupait littéralement l’appétit. Je savais que je risquais de le regretter plus tard, mais… quand tu as envie de vomir en prenant une seule bouchée, disons que le reste ne veut pas passer. Teena et Malia discutèrent entre elles, ce qui fit que je me sentie encore plus seule qu’auparavant. Je surpris régulièrement le regard de James se poser sur moi et ensuite sur son frère. Je ne savais pas ce qu’il en pensait, mais je me doutais qu’à un moment ou à un autre il finirait par me le dire. Ou du moins je finirais par le savoir, si cela ne venait pas de lui directement.
Je refis une tentative pour avaler quelque chose, mais ce fut un échec total encore une fois, alors je me levai d’un bond et sortis sans un mot. Mais je pouvais sentir le poids des regards dans mon dos. Au moins je réussis à retenir ma curiosité pour ne pas savoir de qui venait ces regards. Je ne voulais pas le savoir. J’arrivai donc avant tout le monde pour le premier cours de la journée. Au moins il ne s’agissait pas du cours de Divination…
J’étais en train de réviser lorsque le professeur de métamorphose arriva. Mr Bell me dit :
- Vous êtes en avance, Miss Lévesque.
- Je révisais, professeur, me contentai-je de répondre.
- Les cours n’ont pas encore commencé, Miss.
- C’est ce que j’ai fait tout l’été, professeur. De la révision. Et dès que j’ai eu ma liste de matériel j’ai commencé à réviser ce que l’on apprendrait cette année. Je n’ai pas eu le temps de tout voir, mais…
- Je suis heureux de constater que vous prenez vos études à cœur, mais il ne faut pas en faire trop, Miss Lévesque, me prévint-il.
- Dans mon cas, c’est pour le mieux je crois. En prenant de l’avance, si je devais être absente comme par les années passées ça ne nuira pas trop à mes études, répliquai-je.
Il haussa les épaules en ajoutant :
- C’est vous qui voyez, Miss.
Je hochai dignement la tête et le suivit à l’intérieur dès qu’il eut déverrouillé sa classe. J’installai mes affaires au bureau que je prenais habituellement et allai rejoindre le professeur en avant.
- Vous désirez? S’enquit-il en voyant que je me tenais à côté de lui.
- J’aimerais faire comme à la fin de l’année passée, professeur.
- Vous voulez dire prendre des devoirs supplémentaires? S’étonna-t-il. Ce sont vos B.U.S.E cette année, Miss Lévesque. Ce sera beaucoup plus dur…
- Je crois que j’en suis capable, professeur. Et à vrai dire j’en ai besoin. Et de toute manière si je n’en peux plus… je pourrai toujours arrêter, non?
- Bien sûr, Miss Lévesque. Nous ferons donc comme l’an passé. Venez me voir à la fin du cours et je vous donnerai quelques devoirs supplémentaires.
Je le remerciai d’un sourire et retournai m’asseoir. Cela ne prit pas trop de temps par la suite avant que Rose et les autres élèves arrivent. J’eus un pincement en voyant ma meilleure amie arriver en riant aux côtés d’Al. Sauf que c’était normal, elle était sa cousine. Sauf qu’alors que je croyais qu’elle allait s’installer avec lui, elle le salua et vint se mettre à mes côtés. Elle me dit :
- Tu es arrivée drôlement en avance! Même pour toi!
- Oui, je ne me sentais pas très bien au petit-déjeuner, dis-je.
- À cause de tu-sais-quoi? S’enquit-elle, inquiète.
Je la voyais déjà m’asséner son sermon sur le fait que j’aurais dû aller voir Mme Pomfresh quand elle me l’avait dit, mais je réussis à la devancer :
- Non, Rose. Je n’avais pas vraiment envie de manger, c’est tout.
- C’est à cause d’Al, n’est-ce pas? À cause du fait qu’il me parle comme avant, à moi, mais qu’à toi il n’adresse plus la parole. C’est ça, non?
- Aucun lien, affirmai-je, malgré que ce soit un mensonge.
Elle ne semblait pas vraiment me croire, mais n’était pas assez certaine qu’il s’agissait d’un mensonge pour m’accuser de mentir ouvertement. Elle se contenta donc de froncer les sourcils. Je changeai de sujet avant qu’elle ne parvienne à conclure au mensonge :
- Je suis venue en avance, car je voulais prendre des devoirs supplémentaires.
- Mais on commence nos B.U.S.E cette année, Alli! S’offusqua Rose. Tout va être beaucoup plus intense.
- Justement, j’ai besoin d’intensité pour me changer les idées! Grommelai-je.
- Je le savais! S’exclama-t-elle. C’est à cause de lui!
- Aucun. Rapport, m’entêtai-je. Et puis, c’est quoi cette idée de ne pas faire partie de l’équipe de Quidditch cette année.
- Tu as parlé avec James, je présume?
- Oui.
- C’est vrai que je lui ai dit que je n’étais pas certaine au milieu de cet été, mais maintenant j’ai décidé de rester. Car je sais que toi, Al et Scorp continuez, avoua-t-elle. Alors ce serait vraiment nul que je sois la seule à laisser tomber. Et si James a réussi à passer de manière satisfaisante l’an passé en jouant, je ne vois pas pourquoi je ne le pourrais pas, affirma-t-elle.
- Très bien, me voilà rassurée! Dis-je en souriant.
Elle me rendit mon sourire et c’est ce moment que le Mr Bell décida de prendre la parole :
- Un peu de silence, s’il-vous-plaît! C’est l’heure de la classe, alors ouvrez vos volumes en page 15. On ne peut pas se permettre de rigoler cette année, il s’agit de vos B.U.S.E.
- Parce qu’on rigolait l’an passé? S’étonna quelqu’un, l’un des élèves de ma Maison.
Le professeur le reprit rapidement et la classe débuta.

Notre deuxième cours de la journée était potion avec le professeur Johnson. Je refis comme pour le dernier cours ma demande de devoirs supplémentaires. Il accepta d’un vague geste de la main, mais il semblait douter de mes capacités, ou plutôt inquiet. D’ailleurs il me précisa qu’il n’était jamais bon de surmener. Ce à quoi je lui répliquai que jusqu’à maintenant je ne m’étais encore jamais surmener. Il ne trouva rien à redire par la suite.
Tout au long de la période je pouvais entendre les commérages que proféraient les autres élèves de ma Maison comme ceux de Serpentard. Cette fois encore je ne me retrouvai pas seule, car Rose était avec moi. En même temps ce n’était pas inhabituel, car depuis notre arrivé à Poudlard nous avions les cours de Potion avec les Serpentards et dès le premier cours nous avions fait les garçons ensembles et les filles ensembles. Je tentai de ne pas prêter attention à tout ce qui était dit, mais Rose finit par me demander :
- Il faudrait que tu fasses quelque chose.
- Comme quoi? Et faire quelque chose pour quoi?
- Ce qu’ils disent! Ne fais pas semblant de ne pas les entendre, s’il-te-plaît!
- Je ne ferais jamais ça! Répliquai-je.
- Comme si j’allais te croire, dit-elle en levant les yeux au ciel.
Elle prit une petite pause le temps qu’on insère les éléments de la potion de la manière demandée. Ça pouvait être étrange de faire déjà une potion, mais le professeur avait préféré faire une courte révision de l’an passé pour les trois premiers cours. Rose et moi aurions sans doute pu le faire les yeux fermés, mais nous étions trop sérieuses avec nos cours pour le faire. Ou ne serait-ce qu’y penser, malgré que je vienne de le faire.
- Sérieusement, fais quelque chose. Alli, ils sont carrément en train de vous dénigrer. Je suis sûre que Scorp est en train de dire la même chose à Al.
- J’ai des doutes, dis-je en me concentrant intensément sur la potion bouillonnante.
- Tu ne devrais pas. On ne fera pas de favoritisme, tu sais. C’est aussi incompréhensible pour nous que pour toi.
Je me retins de mentionner le fait que Scorp semblait en savoir beaucoup plus que nous sur ce qu’il se passait, ainsi que, peut-être Malia et Teena. La réaction qu’elles avaient eue n’arrêtait pas de se rejouer dans ma tête et je n’arrivais toujours pas à comprendre pourquoi.
Rose continua pour le reste du cours à essayer de me convaincre que je devais leur répliquer quelque chose à tous ces idiots qui comméraient. Sauf qu’avec une obstination exemplaire je réussis à faire la sourde oreille. Je n’avais pas l’intention de faire une scène.
À peine le cours terminé Rose s’empressa de tout nettoyer et rassembler ses affaires. Avant de partir elle me glissa :
- Après déjeuner je vais me promener avec Scorp, d’accord?
- Aucun problème, répondis-je, mais elle était déjà partie.
Je fis un tour d’horizon pour voir qui était encore là et remarquai qu’il ne restait plus qu’Al, qui semblait ramasser quelque chose qui était tombé par terre. Je décidai de l’ignorer, de toute manière je devais aller demander mes devoirs supplémentaires au professeur Johnson. Le temps que je termine avec lui, Al sortait à peine de la classe. J’assistai donc en direct aux commentaires hargneux de quelques Serpentards :
- Hey, Potter! Tu ne traînes plus avec ta petite Sang-De-Bourbe? Est-ce que c’est parce qu’elle t’aurait largué en comprenant à quel point tu étais la honte de ton père?
Je sentis le sang me monter au visage. Comment osaient-ils s’en prendre à mon meilleur ami en lui rabattant qui était son père. J’apparaissais tout juste au coin du couloir où les trois individus, comprenant Al, lorsque l’un de ses tourmenteurs le bouscula et renversa tous ses livres au sol en répandant de l’encre sur des parchemins encore vierge. Je sortis ma baguette dans la seconde et lâchai avec le ton le plus doux que je pouvais prendre :
- Vous feriez mieux de partir.
- Ou sinon quoi? Ricana l’un des deux garçons et je le reconnus aussitôt.
Parkinson. C’était cet idiot de Parkinson. Comment est-ce que j’avais fait pour ne pas le reconnaître plus tôt?
- Tu ne veux pas le savoir, espèce de sale serpent sans tête! Crachai-je.
Je n’ai aucune idée de pourquoi exactement la première insulte qui m’était venu à l’esprit c’était ça. Sans doute était-ce parce qu’il était un serpent et qu’il démontrait autant d’intelligence qu’une personne à qui la tête manquerait. Ouais, c’était sans doute pour ça.
- Tu ne devrais pas me chercher, Sang-de-Bourbe! Grogna-t-il.
Je remarquai qu’entretemps Al avait sorti sa baguette et que sa main libre s’était refermée en un poing. Sauf que c’était devenu mon combat aussi désormais. Et j’avais bien l’intention de le gagner. Que ce soit avec ou sans son aide.
- Je ne crois pas que ça fasse une si grande différence, marmonnai-je en regardant distraitement mes ongles.
Je vis ses joues devenir rouge, sans doute à cause de la colère. Ou peut-être de la honte parce que j’avais raison… mais je penchais plus pour la colère, car il n’était pas assez honnête pour admettre que j’avais raison. Il leva sa baguette avec la très ferme intention de me jeter un sort, mais c’est moi qui lui en jetai un en premier :
- Expelliarmus!
En voyant son ami s’apprêter à engager le duel à son tour je lui lançai le même sort et me retrouvai donc avec deux baguettes dans la main gauche. J’eus un sourire enfantin en disant :
- Si vous voulez vos baguettes, chers Serpentins, vous feriez mieux d’aller les chercher.
Sur ces mots j’utilisai le sortilège Wingardium Leviosa pour entraîner les baguettes très loin et ils se mirent à courir après comme des idiots, mais Parkinson trouva la force de crier :
- Tu vas me le payer, espèce de Sang-de-Bourbe!
J’eus un sourire en coin en faisant voltiger leur baguette encore plus loin dans le corridor. C’est à ce moment que je me rendis compte qu’Al était en train de s’éclipser sans un mot. Comme toute la maudite journée. Cela me mit complètement hors de moi. Surtout après ce genre d’incident. Je criai alors avec rage :
- ALBUS SEVERUS POTTER!
Je n’avais jamais vraiment utilisé son nom complet pour l’appeler. Jusqu’à maintenant je n’en avais jamais eu besoin. Il se retourna vers moi en affichant un tel ennui et exaspération que j’eus l’impression de recevoir un coup de poing en plein ventre.
- Quoi? Maugréa-t-il et sa bouche semblait avoir retenu un mot.
Un mot que je soupçonnais être « encore ». Je serrai les dents tellement fort que je suis presque sûre qu’il s’en rendit compte avec l’apparence de mon visage.
- Quoi? Répéta-t-il et je reconnus nettement de l’agacement dans sa voix. Je n’ai pas que ça à faire, attendre après toi.
- Attendre après moi?! Lâchai-je en mâchant bien mes mots. C’est plutôt moi qui attends après toi! hurlai-je ensuite. Tu ne m’as pas adressé la parole depuis que l’année a commencé! Et j’ai essayé de te parler pourtant!
- J’aurais cru qu’avec ton intelligence tu aurais compris par toi-même, répliqua-t-il en ouvrant des yeux surpris et hautains. Si je ne te parle pas, c’est parce que je ne veux plus te parler.
Sur ces mots il se retourna, apparemment la conversation était terminée pour lui. Mais elle ne l’était pas pour moi.
- POTTER! M’écriai-je avec hargne. On n’a pas fini, toi et moi! Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu ne veuille plus me parler. Tu pourrais au moins me dire pourquoi, non? Je crois qu’après quatre ans d’amitié tu me le dois bien.
Il se retourna avec fureur et hurla:
- Pourquoi est-ce que je devrais te devoir quelque chose? Je ne te dois rien de rien!
Je m’approchai avec une colère indescriptible qui m’enflammait tout le corps, mais lorsqu’il reprit la parole je m’interrompis :
- J’ai changé et je me suis rendu compte qu’il y avait certain poids mort dans ma vie. Et que je ne devais plus les traîner derrière moi.
Outch. Ça faisait mal. Très mal. Mais je ne pouvais pas lui montrer à quel point il me faisait souffrir, alors ça non! Je pris donc l’expression qui me venait naturellement, en règle générale, celle de la fureur. Je l’attrapai alors par les épaules et le plaquai avec force contre le mur. Je plaçai ensuite ma baguette à seulement un doigt de son visage et lui crachai au visage :
- Ne t’imagine même pas que je viendrai t’aider la prochaine fois que des personnes te chercheront des poux. J’en ai finis avec toi, Potter!
J’ajoutai alors une méchanceté gratuite qui me venait à cause, en partie, de mon impulsivité :
- Tu dois vraiment être la honte de ton père!
Sur ces mots je le dépassai et c’est à peine si je pris conscience de son air blessé et furieux. Quelque chose venait de se casser en moi et j’ignorais totalement si ça se réparerait tout seul un jour.
En arrivant dans la Grande Salle je remarquai qu’aucune de mes amies ne se trouvaient à la table. En m’assoyant, James me dit :
- Tes amies me font te dire qu’elles sont parties avec…
- Pas besoin de continuer, je crois que j’ai compris, marmonnai-je en l’interrompant d’un ton sec. De toute manière je n’ai pas très faim et j’ai des devoirs, ajoutai-je en me relevant et je sentais les larmes qui voulaient monter.
L’aîné des Potter fronça les sourcils et me fit remarquer alors que je me levais :
- C’est à peine si tu as mangé ce matin! Tu ne peux quand même pas passer toute une journée avec rien dans l’estomac.
- Tu n’es pas mon père, James. Et c’est parfaitement possible, car c’est ce que je vais faire, dès maintenant.
Je voulus m’éloigner rapidement, mais en deux temps trois mouvements il se trouvait à côté de moi et me retenait par le bras :
- Qu’est-ce qu’il se passe, Allison? Est-ce que c’est encore mon frère?
- Ton frère… Ton frère est très loin de mon esprit en ce moment (si seulement ça pouvait être vrai) et je n’ai pas l’intention d’y repenser de sitôt. Et ne me parle plus du passé, maintenant.
- Comment ça, du passé? Je croyais qu’il était ton meilleur ami! S’étonna-t-il.
- C’était le cas, affirmai-je. Dans le passé.
Sur ce je me dépris de sa prise et je m’empressai de quitter la Grande Salle. Quant à ne pas manger, autant en profiter pour avancer tous mes devoirs.
C’est en travaillant sur mes devoirs de Sortilège que je me rappelai que mon cours de l’après-midi était celui de Divination. Si auparavant que je ne les appréciais pas trop à cause du professeur Trelawney, maintenant s’ajoutait la présence d’Albus. Je ne pourrais pas le supporter. C’était impossible. Mais je ne me voyais pas aller m’asseoir à une autre table. Ma seule vraie amie de la classe étant Malia. Qu’allais-je bien pouvoir faire? Concentre-toi sur tes devoirs Allison, tu improviseras, s’il le faut, marmonnai-je pour moi-même.
Je me remis donc à mes devoirs et pus en avancer la plus grande partie avant que l’heure du cours n’arrive.
En arrivant à la classe de Divination, je me trouvai à atteindre la table que je prenais depuis deux ans en même temps qu’Albus et Malia. Je marmonnai entre mes dents :
- Potter, tu dégages.
- Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de le faire, Leveesque, argua-t-il en démantibulant consciemment mon nom de famille.
J’ouvrais la bouche pour rétorquer quelque chose, lorsque Malia nous attrapa tous les deux par notre robe de sorcier et nous força à nous asseoir.
- S’il-vous-plaît, supporter vous au moins pour le temps du cours!
Nous ne répondîmes rien, lui comme moi. Et notre silence était éloquent. Il s’avéra tout de même que c’était bien la seule fois que j’avais été aussi attentive durant le cours de Divination. Mais encore une fois, les commérages allaient bon train et à quelques moments ils m’empêchèrent de me concentrer. Surtout que j’avais très envie d’aller leur crier aux visages et que pleins de phrases méchantes me traversaient l’esprit à chaque seconde.
Une fois le cours fini je fus la plus rapide pour me lever et je me précipitai auprès du professeur Trelawney pour lui demander mes devoirs supplémentaires, qu’elle me donna étrangement avec un sourire. C’est vrai qu’en temps normal elle me les donnait sans que je vienne les quérir d’abord. Je sortis donc de la classe avec l’impression que mon idée de demander des devoirs supplémentaires à chaque cours risquait de me mener tout droit au niveau de la fille antisociale qui n’a aucune vie en dehors de l’école. Étrangement dans l’instant présent je m’en moquais, mais amies ayant apparemment mieux à faire que me fréquenter hors des heures de cours.
Comme la Divination durait tout l’après-midi, il était déjà l’heure du diner. Sauf que je n’avais toujours pas faim. Sans doute que tout le mélange d’émotions qui m’habitaient m’empêchait de ressentir la faim, mais je n’avais pas envie de me rendre malade. Je me rendis donc directement à la bibliothèque, endroit où je ne devrais rencontrer personne en théorie, à cette heure-là. Je réussis par un pur miracle à terminer mes devoirs de Sortilèges. Ceux qui se trouvaient être pour le prochain cours, s’entend. Les devoirs supplémentaires n’étaient qu’à remettre la semaine suivante. Je commençais donc par ce qui était le plus pressant et terminerait avec mes devoirs supplémentaires. C’était logique. Je pus donc bien avancer mon devoir de Potion avant de devoir quitter pour ma rencontre avec le professeur McGonagall.
En arrivant dans son bureau, elle m’accueillit d’une étrange manière. Soit de la façon suivante :
- Vous n’étiez pas présente au diner, Miss Lévesque. Où étiez-vous?
- À la bibliothèque, professeur. Je faisais mes devoirs, répondis-je sans flancher devant son regard inquisiteur.
- Il semblerait que vous n’ayez pas mangé de la journée. Est-ce la vérité?
- J’ai un peu mangé lors du petit-déjeuner, dis-je en jouant avec la vérité.
C’est vrai quoi… Deux bouchées pouvaient représenter « un peu mangé », non? Elle haussa un sourcil, ce qui me fit comprendre qu’elle savait que ce n’était qu’une demi-vérité.
- Très bien, je n’ai pas vraiment mangé de la journée, avouai-je en baissant les yeux.
- Dans ce cas, nous ne commencerons pas vos leçons tant que vous n’aurez pas grignoté quelque chose. Je vous ai apporté de la soupe, une tranche de pain et une pomme. Cela ne devrait pas vous donner mal au cœur.
- Comment savez-vous que…
- Je le sais, c’est tout. Mangez, maintenant et nous discuterons ensuite, me coupa-t-elle avec un sourire énigmatique.
Elle me fit alors asseoir à son bureau et me servit ce qu’elle m’avait dit. Je réussis contre toute attente à avaler la soupe et cela m’ouvrit l’appétit, alors je me retrouvai à dévorer la tranche de pain et la pomme presque sans prendre la peine de respirer.
Lorsque j’eus terminé de manger, ou d’avaler tout rond, mon repas, McGonagall me dit :
- J’ai plusieurs choses à vous dire avant que nous débutions. Tout d’abord sachez que votre amie Megan, celle que vous avez aidée durant votre vision, a été retrouvée aujourd’hui. Exactement dans le quartier que vous aviez mentionné. Il semblerait donc que cette capacité est bien réelle et que vous courriez effectivement un danger. Cette révélation m’a été très bénéfique lorsque je suis allée requérir le droit d’avoir le Retourneur de Temps. Ils me l’ont prêté, en me faisant promettre de le leur ramener dans deux mois. Cela nous permettra de vous apprendre tout ce qu’il faut savoir au sujet des Animagi et aussi d’apprendre plusieurs sortilèges au passage.
Elle prit une petite pause pour me lancer un regard sévère. Là, elle ajouta :
- Dorénavant vous prendrez vos trois repas tous les jours. Vous en aurez besoin pour suivre mes enseignements en plus de vos autres cours de la journée. Maintenant, j’aimerais que vous me disiez si vous avez eu de nouvelles visions.
- Maintenant que vous en parlez… dis-je en regardant mes pieds. J’ai eu deux visions.
Elle m’enjoint alors de tout lui raconter et c’est ce que je fis. Avec tous les détails. Dès que j’eus fini, elle alla s’asseoir à son bureau et passa une main tremblante sur son front.
- Je n’ai aucun souvenir que Mr Potter n’aie jamais vécu d’autres évènements que ce que vous venez de raconter. J’étais présente avec le professeur Dumbledore lorsqu’il a tout raconté ce qui s’était produit cette nuit-là et je me souviens à quel point sa baguette qui venait dans sa poche et repartait toute seule l’a perturbé. Maintenant je comprends que c’était vous. Mais je dois vous dire que vous avez pris la bonne décision. Et c’est tout à votre honneur, car je suis certaine que plus d’un aurait été tenté d’intervenir en pareille situation. Vous auriez pu être tué et cela aurait été une tragédie.
- Probablement, affirmai-je.
- Il est clair maintenant qu’il vous faut maîtriser le plus de sortilèges possible en aussi peu de temps que possible. Donc autant ne plus tarder pour votre apprentissage des Animagi. Écoutez bien mes instructions. Chaque soir, même heure, pendant les deux prochaines semaines, vous viendrez ici. À ce moment nous utiliserons le Retourneur de temps et remonterons cinq heures en arrière, ce qui est la limite à ne pas dépasser. Nous serons toujours ici. Aujourd’hui je n’étais pas présente à mon bureau, si ce n’est tôt ce matin, donc il n’y aura pas de problème. Car s’il y a bien une chose à savoir concernant l’utilisation des Retourneurs de Temps, c’est qu’il faut en aucun cas être vu. Je crois que vous avez bien compris le principe avec vos deux visions « spéciales ». Pour les prochaines semaines je m’appliquerai donc à m’éloigner de mon bureau à partir de quatorze heures l’après-midi, m’expliqua-t-elle. Lorsque nous arriverons près de dix-neuf heures, disons dix minutes avant, nous rangerons tous vos effets personnels et nous irons nous cacher dans ce placard, là. (Elle désigna ledit placard du doigt) Lorsque vous viendrez demain, veuillez éviter de regarder dans cette direction, d’accord? Ajouta-t-elle. Sachez maintenant que je vous donnerai des devoirs chaque soir que vous devrez faire pour le lendemain. Bien, maintenant, approchez que nous débutons, conclut-elle en se levant et en s’avançant vers moi par la suite.
J’acquiesçai et m’approchai à mon tour. Elle passa alors la chaînette dorée du Retourneur de Temps, qui avait la forme d’une montre à gousset avec un sablier en son centre. Le professeur McGonagall tourna alors cinq fois la petite roulette (aucun autre terme ne venait en tête dans l’instant).
Le monde se mit alors à tourner autour de moi et j’eus la surprise de ma vie lorsque tout redevint normal puisque l’horloge qui ornait le mur du bureau du professeur McGonagall indiquait maintenant quatorze heures et quart.
- Venez donc vous installer à mon bureau que nous commencions vos leçons, Miss Lévesque. J’attends de vous une écoute exemplaire et une participation tout aussi exemplaire.
- Je le ferai, professeur, promis-je solennellement.
Elle hocha de la tête et ainsi commencèrent mes leçons avec la directrice.

Lorsque ce premier cinq heures de leçons se termina nous allâmes nous cacher comme dit plus tôt dans le placard. J’avais un peu la tête qui tournait à cause de toutes les nouvelles connaissances que j’avais acquise. C’était un peu moins simple que je l’avais cru de prime abord.
Je retins une exclamation de surprise en me voyant apparaître dans le bureau, tout comme en voyant le professeur McGonagall faire son entrée à dix-neuf heures moins dix précisément. Nous avions fini plus tôt en réalité, car elle avait dû se pointer à son bureau plus de bonne heure à cause de moi. C’était vraiment étonnant compte tenu du fait qu’elle se tenait aussi à côté de moi! Nous attendîmes alors patiemment que j’arrive et que tous les détails soient abordés. J’avais les yeux fatigués à force d’être dans les ténèbres, mais je fus soudain très réveillée en voyant nos deux « nous » du passé disparaître. Elle ouvrit alors la porte et me confia :
- Demain, nous tâcherons de ne pas prendre autant de temps, vous voulez bien?
- Parfaitement d’accord, professeur, affirmai-je en retenant un bâillement.
Le pire dans tout ça c’était qu’il n’était que dix-neuf heures et quart. Et j’avais une tonne de devoirs à terminer. Je lâchai alors en bâillant :
- À demain, professeur! Je dois aller faire mes devoirs, maintenant.
- N’oubliez pas de bien cacher vos devoirs sur les Animagi, Miss Lévesque. Personne ne doit être au courant.
- Je le ferai, professeur.
- Très bien, alors bonne fin de soirée, Miss Lévesque.
- À vous aussi, professeur, répondis-je et je m’éloignai rapidement.
Et me voilà de nouveau en route pour la bibliothèque.
Une fois arrivée je m’arrangeai pour m’installer dans un coin tranquille et entamai mes devoirs. D’abord ceux sur les Animagi puisque tout était encore frais dans ma mémoire. Je les terminai aux environs de vingt heures trente. Je décidai alors d’aller à la Salle Commune pour faire les autres. La bibliothécaire m’avait permis de rester jusqu’à vingt-et-une heures, mais je préférais rentrer un peu plus tôt. Surtout que j’avais dépassé le couvre-feu, au moins le professeur McGonagall m’avait offert un papier stipulant que j’avais le droit de sauter le couvre-feu à condition de faire signer la bibliothécaire et de lui faire noter l’heure de mon départ. Ce que je fis immédiatement, d’ailleurs.
Je m’en allai ensuite pour rejoindre ma Salle Commune. En chemin je croisai Rose qui faisait sa ronde de préfet (j’espérais secrètement ne pas croiser Albus). Celle-ci leva un sourcil dans ma direction et je lui montrai le papier. Elle hocha la tête et me sourit après l’avoir lu. Je lui adressai un petit signe avant de me dépêcher à me rendre à la Salle Commune.
J’y arrivai cinq minutes plus tard et je m’installai dans un coin où qu’il n’y avait personne pour terminer mes devoirs de la journée. J’avais même eu le temps de commencer mes devoirs supplémentaires lorsque vingt-trois heures arriva. Et à ce moment je cognais littéralement (ou presque) des clous. Il fallait dire que ça faisait un peu plus de vingt-quatre heures que j’étais réveillée! Et debout! Je rassemblai donc mes affaires avec des yeux endormis et avec les jambes flageolantes.
Dès que je fus dans ma chambre je remarquai rapidement qu’aucune de mes comparses n’étaient endormies. Ce qui était inhabituel à cette heure-là. Sauf peut-être pour Rose, car cela lui arrivait tout comme moi de faire des devoirs jusqu’à cette heure-là. J’avançai alors à pas lent jusqu’à mon lit pour ranger mes choses et tout le long de ce court parcours je sentis le regard de mes amies me suivre.
Lorsque je fus changée et sous mes draps je demandai d’une voix ensommeillée :
- Je peux savoir pourquoi vous me fixez comme ça?
- Est-ce qu’on peut savoir pourquoi tu en es venue à ne plus pouvoir supporter Albus? Répondit Malia du tact au tact.
- Il m’a dit certaines choses… blessantes. Que je ne répèterai pas, dis-je en haussant les épaules, mais le simple fait d’énoncer ça me fit à nouveau mal.
J’avais pu oublier dans les dernières heures ce que j’avais vécu plus tôt, beaucoup plus tôt dans la journée, mais en faire de nouveau mention me ramenait tout ce que l’on s’était dit en pleine figure. Et je me sentais mal.
- J’espère que tu ne t’empêche pas de parler à cause du fait qu’il s’agit de mon cousin, hein? S’exclama Rose.
- Je ne veux pas te demander de choisir ton camp entre lui et moi. Je ne pourrais jamais faire ça. C’est pourquoi ce qui nous concerne tous les deux, notre « dispute », tu n’en sauras rien. À moins que lui décide de t’en parler. Mais… Si tu peux lui dire de ma part que je suis désolée de ma dernière réplique et que… (j’avais de la difficulté à le dire à cause de toute la douleur que je ressentais encore) je ne le pense pas du tout. Que ce n’était que mon impulsivité qui parlait… Je t’en serais très reconnaissante.
- Tu ne me diras rien de plus, n’est-ce pas? Demanda-t-elle.
- En effet, affirmai-je.
- D’accord… Je te laisse faire ce que tu veux. Et je le lui dirai, me dit-elle ensuite.
- Maintenant, j’aimerais dormir, j’ai eu une très, très longue journée.
Beaucoup plus longue qu’elles ne pourraient le penser. Elles me souhaitèrent bonne nuit à leur tour et je pus enfin poser ma tête sur l’oreiller. Sans déconner, je dirais que je ne me suis pas endormie dans la seconde, mais plutôt dans la demi-seconde, si ce n’est pas moins.

Je me réveillai le lendemain étonnamment alerte. J’aurais cru que je serais encore plus fatiguée, mais non. Sauf que ce matin je devais manger, c’était une obligation, j’aurais besoin de toute l’énergie nécessaire pour passer à travers cette journée-ci et toutes les autres qui s’en venaient. Au moins je n’avais plus de cours de Divination de la semaine puisque j’avais eu un double cours ce lundi. Ce qui voulait dire que je n’aurais pas à supporter Albus d’aussi près avant toute une semaine!
Comme pour la journée de la veille je pris des devoirs supplémentaires dans mes différents cours de la journée. Je voyais le travail s’accumuler, mais étonnamment je ne le craignais pas, car cela me permettait d’oublier certains désagréments dans ma vie. Lors de mon deuxième cours particulier avec le professeur McGonagall elle me dit que j’allais devoir venir aussi la fin de semaine à la même heure. Nous n’avions pas une minute à perdre.
Ce soir-là je ne montai me coucher qu’à minuit, malgré que ma meilleure amie m’ait conseillée de venir plus tôt. Je n’avais pas été en mesure de l’écouter, car je devais absolument terminer mes devoirs de métamorphose.

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La première semaine s’avéra être un havre de paix et de repos. Du moins si on la comparait à la deuxième. Si durant la première j’arrivais encore à dormir sept heures toutes les nuits, dans la deuxième je me réveillais plus fatiguée que la veille. Je croulais littéralement sur les devoirs, mais comme j’arrivais encore à tout faire (à condition de me coucher à une heure du matin toutes les nuits) je continuais. Au moins mes désagréments physiques m’empêchaient à penser à ceux émotionnel et c’était tout ce qu’il me fallait. Je ne voyais pratiquement jamais mes amies hors des classes. J’essayais de ne pas trop y penser non plus.

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Le samedi de la deuxième semaine c’était les essais de Quidditch. Cette année par contre c’était James qui commandait l’équipe. Je me levai rapidement cette journée-là pour être suffisamment réveillée sur le terrain. Le cousin de Rose nous avait bien spécifié que ce n’était pas parce que nous avions fait partie de l’équipe l’an passé que nous en ferions encore partie cette année. Mais j’avais tout de même bon espoir d’être choisie.
Je me rendis toute seule jusqu’au terrain de Quidditch, car Rose avait décidé d’y aller avec Albus. J’avais senti un nœud se former dans ma gorge lorsqu’elle m’avait annoncé ça, sauf que j’avais réussi à lui répondre que je comprenais. Et c’était le cas, mais cela ne voulait pas dire pour autant que je l’acceptais avec le sourire.
J’arrivai sur le terrain et je fus accueilli avec un grand sourire par James. Sourire qui s’abaissa légèrement lorsqu’il vit que j’étais seule.
- Rose n’est pas avec toi? s’étonna-t-il.
- Non, elle arrive avec ton frère. Ils sont plus loin en arrière.
Il fronça légèrement les sourcils, mais n’ajouta rien. Comme je n’avais rien de mieux à faire je me mis à inspecter mon balai pour être certaine qu’il n’avait aucune anomalie. Je commençais à me sentir un peu plus joyeuse à l’idée de faire les essais de Quidditch lorsque je les vis arriver. Ce n’était pas à cause du fait que Rose était avec Albus. Ni à cause de la présence de ce dernier. Mais plutôt à cause de la troisième personne qui les accompagnait. Rebecca. J’eus envie de grogner. Et des larmes me montèrent aux yeux en voyant l’air légèrement dédaigneux d’Al en me voyant. Je me détournai rapidement pour ne pas qu’il voit mes yeux embués, je ne voulais pas lui faire ce plaisir. James par contre le remarqua et s’approcha.
- Ça va, Allison? Me demanda-t-il, inquiet.
- Très bien, je ne vois pas pourquoi tu me demande ça! Déclarai-je avec hargne.
Je ravalai du même coup mes larmes qui n’étaient pas les bienvenues et je le défiai de dire le contraire par mon regard.
- D’accord, alors si tu vas aussi bien que tu le prétends, pourquoi est-ce que le simple fait de voir mon frère te fait monter les larmes aux yeux?
Je rétorquai avec plus de méchanceté que je ne l’escomptais à la base, mais les mots franchirent mes lèvres sans aucun filtre sous le coup de l’émotion :
- Parce que sa vue m’insupporte. Et comme avec des oignons tranchés, les larmes me montent aux yeux. En particulier parce qu’il est un imbécile.
James ouvrit des yeux ronds devant mes paroles aussi hargneuses, mais un éclair d’illumination traversa son regard et je craignis qu’il ait compris beaucoup plus que je ne le désirais. Malheureusement, Albus m’avait entendu.
- Tu disais qu’elle était désolée, hein, Rose? Moi, je crois que c’est toi qui as inventé cette histoire de toute pièce en espérant que nous redevenions amis, cracha-t-il avec dédain. Je ne voulais pas avoir à te demander ça, Rose, mais maintenant je le fais. Je te demande de choisir entre nous. C’est soit elle, ou moi. Ta famille ou ton amie.
- Al… Non, ne fais pas ça, l’implora Rose et je vis des larmes apparaître dans ses yeux.
Tout le monde avait les yeux rivés sur nous, mais je m’en moquais éperdument. Je lâchai donc, avec une boule douloureuse dans la poitrine :
- Tu n’es qu’un imbécile, Potter! Tu ne pourrais pas te servir de ta cervelle au moins une fois dans ta vie, hein?! Rose ne t’a rien fait à toi. Et c’est la vérité le fait que je lui avais demandé de te dire que j’étais désolée. Mais maintenant je vois que j’avais peut-être tort! Je n’aurais jamais dû lui demander de faire ça…
- Tu devrais te la fermer, Allison! Répliqua Rebecca et je la vis saisir quelque chose dans sa poche.
- Toi, la Serdaigle, tu ferais mieux de te contenir! Sifflai-je en me sentant bouillir.
- Et toi, Lévesque, ne t’avise pas de la menacer! Gronda Al.
Ma main commença à trembler, trembler parce que je me contenais. Je contenais ma colère et quand je faisais ça, ce n’était jamais une bonne idée.
- Potter, fais très attention à ce que tu dis, susurrai-je d’une voix doucereuse.
Au moins il eut la présence d’esprit de reconnaître les signes. Il n’avait pas oublié cet aspect de moi, apparemment. Tant mieux, car s’il s’avisait du moindre faux pas, je risquais de péter un câble. Un très gros câble.
- Tu devrais surveiller ta bouche, Lévesque! Cracha-t-il tout de même et je sentis un fusible sauter.
Je m’apprêtais à sortir ma baguette lorsque James hurla :
- Non, mais ça suffit oui! Si vous continuez comme ça tous les deux, vous ne ferez jamais partie de l’équipe! Aucun de vous deux!
Il était rouge de colère, mais son jeune frère semblait scandalisé et je ne tardai pas à comprendre pourquoi :
- Tu m’inclues là-dedans! S’exclama Albus, tout aussi en colère que son frère. Mais je suis ton frère, tu devrais être de mon côté!
- Pas quand Allison à raison, Al. Tu agis comme un idiot, répondit l’aîné. Je sais pourquoi, insista-t-il. Maintenant, tous les deux, vous allez oublier vos différends pour les heures de Quidditch. Sinon, je devrai vous demander de partir, conclut-il.
J’ignorais la raison pour laquelle Albus agissait comme ça, mais apparemment son frère le savait, lui. Et cette idée semblait rendre Albus malade, car il était blanc comme un linge.
- Je ne prononcerai plus le moindre mot, affirmai-je.
Et j’avais bien l’intention de m’y tenir. À moins que l’on m’oblige à répondre ou qu’il s’agisse d’une question très importante. Je me tournai vers l’autre concerné de la faire juste à temps pour le voir hocher de la tête.
- Maintenant, Rebecca de Serdaigle, pourrais-tu avoir l’amabilité de t’en aller? C’est les essais pour l’équipe de Gryffondor, ici, pas de Serdaigle. Je sais bien que tu traînes beaucoup avec mon p’tit frère ces derniers temps, et je n’ai rien contre ça, mais là, il s’agit de notre Maison, pas de la tienne.
Cette dernière acquiesça, mais non pas sans m’adresser un regard incendier avant de partir. Qu’est-ce que j’avais fait encore? Si quelqu’un était jalouse c’était bien elle, pas moi!
Suite à son départ, James nous fit faire des essais à tous les postes, sauf celui d’Attrapeur, car il exerçait déjà ce rôle. C’était exactement comme lors de notre troisième année à Rose, Albus et moi.
Lorsque les essais furent terminés, en retournant vers le château, j’entendis Al dire à Rose, ces derniers se trouvant un peu plus loin devant moi :
- Ce que j’ai dit tient toujours, Rose. Je suis désolé, mais je ne suis plus capable.
- Ce n’est pas juste, Al! Tu me demande de choisir entre toi et ma meilleure amie!
- C’est ça, qui est ça! Maugréa-t-il et il s’éloigna avec un air légèrement furieux et agacé.
J’entendis Rose soupirer et je décidai de faire quelque chose. Quelque chose qu’Al ne méritait pas que je fasse. Je m’approchai alors de ma meilleure amie et en lui prenant l’épaule pour qu’elle me regarde je lui dis :
- Choisis-le, Rose. C’est ton meilleur ami et ton cousin. Ta famille. Moi je ne suis que ta meilleure amie. Rien de plus.
- Mais Alli… Tu es presque comme ma sœur! Protesta-t-elle et je vis des larmes dans ses yeux.
- Ne pleure pas, Rose. Al ne pourra pas nous empêcher de nous voir dans notre dortoir, penses-y! Et puis, on aura toujours les cours de Potion où on sera ensemble. Malgré qu’il faudra éviter de se parler, sauf par rapport aux potions en tant que tel. Mais on peut toujours s’inventer un code secret! Et Scorp pourra servir d’intermédiaire entre nous! Lui dis-je avec un sourire que je ne sentais pas vraiment sincère. Je ne veux pas me mettre entre vous deux, vois-tu.
- Mais ce n’est pas correct, ce qu’il fait.
- Je sais, affirmai-je. Mais il croit ce qu’il dit, alors il vaut mieux que tu le choisisses. Et comme je l’ai dit Al ne peut pas monter dans notre dortoir, c’est un gars!
- Tu as raison, marmonna-t-elle. Mais je n’aime pas ça.
- Moi non plus! Mais dès ce soir on planifiera un langage codé, d’accord?
- C’est d’accord, accepta-t-elle.
Je lui fis alors signe de s’en aller en avant tandis que je restais derrière, abattue. Faire cette manœuvre me laissait avec un goût amer dans la bouche et avec un trou au cœur. Après tout qu’est-ce qui me disait qu’Al ne demanderait le même genre d’ultimatum à Scorp? À son frère et sa sœur? Et à tous ceux de sa famille? Le pire c’est qu’il ignorait encore que son père était mon parrain. Et au train où allaient les choses il ne le saurait jamais. À moins que son père ne le lui dise.
J’étais perdue dans mes pensées lorsque l’on m’interpella :
- Allison!
Je me retournai et sans surprise je découvris que c’était James qui m’avait appelé.
- Qu’est-ce qu’il y a? m’enquis-je dès qu’il fut à mon niveau.
- Tu es certaine que ça va?
- Oui! Affirmai-je, malgré la boule qui s’était formée dans ma gorge.
- Je ne te crois pas, déclara-t-il.
- Tu fais comme tu veux, James.
Sur ces mots j’accélérai le pas pour essayer de mettre de la distance entre nous, mais il me rattrapa par le bras.
- Allison… Je sais pertinemment que tu es forte, mais sincèrement tout le monde finit par craquer et j’ai l’impression que tu es à deux doigts du point de rupture.
- Merci de ta confiance! Grinçai-je d’un ton aigre en faisant la grimace.
- Ce n’est pas ça! Protesta-t-il en levant les yeux au ciel. Je n’ai jamais voulu te le dire, mais…
- Mais quoi?
- Je te considère un peu comme ma sœur. Ma petite sœur. Pas comme Lily, car elle est plus jeune que toi, mais, enfin…! Je l’ai compris en voyant à quel point je détestais te voir dans cet état.
- Ah, bon? M’étonnai-je. Et dans quel état est-ce que je suis?
- Sur le bord du précipice.
Je grommelai entre mes dents et tentai de me déprendre de sa prise, mais il me tenait trop bien. Je râlai donc :
- Tu ne pourrais pas me laisser partir, maintenant? J’ai des devoirs à faire…
- Attends, Allison… Je veux aussi que tu sache que… Si tu as besoin de quelqu’un, je suis là, d’accord? (Il avait soudain perdu son air habituel, celui qui réclamait l’attention de tout le monde, tout le temps) Et si jamais mon frère devait me faire le même ultimatum qu’à Rose… Je ne prendrais pas de décision. Et s’il insiste, j’opterai pour toi. Car de vous deux, c’est toi qui est restée toi-même. Il a changé. Et je n’accepte pas du tout ce changement. Malgré que je sois le premier à avoir voulu qu’il change et qu’il me ressemble un peu plus. Je n’aurais jamais cru que je dirais ça, mais je veux l’ancien Al de retour. Et peut-être qu’en te supportant toi, il comprendra à quel point il est stupide.
- En bref, ce que tu dis c’est que tu vas prendre mon parti pour venir en aide à ton frère? Dis-je en haussant un sourcil inquisiteur.
- Ce n’est qu’une des raisons. La deuxième c’est parce que tu as raison de te sentir insultée. Et ta réaction est totalement compréhensible.
- D’accord, dis-je avec un sourire, un vrai. Ça fait du bien de voir que quelqu’un est de mon côté. Surtout après que…
- Après que tu aies dit à Rose de choisir Al? M’interrompit-il.
- Je… Oui! Comment le sais-tu? M’étonnai-je.
- Je te connais assez bien, maintenant, Allison! Affirma-t-il en riant. Plus que tu ne le crois.
- Qu’est-ce que tu insinue par-là?
Il se contenta de sourire de toutes ses dents avant de dire en s’en allant :
- À bientôt, Allison!
J’en restai sans voix. Comment osait-il me faire ça? C’était injuste! Je hurlai donc en courant après lui :
- JAMES POTTER! QU’EST-CE QUE TU INSINUE PAR-LÀ!
Cela ne donna rien, à part un éclat de rire en réponse. Je ne réussis pas à le rattraper, car il courrait plus vite que moi. J’aurais pu utiliser mon balai, mais ça n’aurait pas été très prudent comme méthode.
Je passai le reste de la journée à faire des devoirs et le soir à dix-neuf heures je rejoins le professeur McGonagall comme à l’habitude. Je n’avais pas eu de nouvelles visions depuis mon premier cours, mais je ne m’en plaignais pas, loin de là. Lorsque je revins à la Salle Commune je me remis à faire des devoirs, tout en essayant d’éviter de regarder dans la direction de Rose et Albus qui faisaient leur devoir ensemble, ou encore à la douleur qui palpitait en moi.
Une fois que l’heure d’aller se coucher arriva, je retrouvai Rose dans notre dortoir. Elle me dit, tout en étant assise sur son lit :
- Je déteste cette situation.
- Moi aussi, affirmai-je. Mais c’est pour le mieux.
- J’ai eu une idée, pour pouvoir se parler sans qu’Al n’en sache rien.
- Comment? M’enquis-je avec des yeux plus lumineux.
- Je peux t’apprendre à utiliser certaines anciennes runes. Il ne les connait pas, alors on pourra discuter sans problème, par l’intermédiaire de Scorp!
- Excellente idée! Dis-je avec un grand sourire.
- Alors, voilà, je t’ai recopié les caractères de l’alphabet le plus compliqué sur ce parchemin. Je dis le plus compliqué, mais pour moi il était plutôt simple. Alors, ça devrait être la même chose pour toi! m’apprit-elle avec un sourire réjoui et en me passant le parchemin.
- Parfait, c’est tout simplement parfait! J’adore les runes!
- Pourquoi tu n’as pas pris cette option, alors?
- Parce que je devais absolument prendre divination, marmonnai-je en faisant la grimace.
- Ah, oui, c’est vrai!
On se jeta un regard entendu avant d’aller nous coucher, il était déjà très tard après tout. Vingt-trois heures…

N.A: À suivre à la prochaine page.
Dernière modification par Mimie99 le sam. 17 déc., 2016 9:21 pm, modifié 1 fois.
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