Je ne fus pas la seule à rougir jusqu’aux oreilles. Mes trois amis en firent autant. On aurait presque dit qu’ils nous accusaient de les avoir forcés à venir ici. Chose qui était démenti par son sourire malicieux et chaleureux à la fois. Il nous remit nos valises, ainsi que nos chouettes à Al et moi, tandis qu’il remettait le chat de Rose en grimaçant. Apparemment, il n’était pas un fan des chats.
- Maintenant que la distribution est faite… Passons aux choses sérieuses, entama Harry.
- Cela n’a jamais été notre fort d’être sérieux, Harry, fit remarquer Ron.
- Je dirais que ça a plutôt bien fonctionné depuis plusieurs années, rétorqua l’intéressé.
- Si on peut dire… admit son meilleur ami en semblant pensif. Sauf que nos missions, dans le temps, ont toujours été légèrement… chaotiques.
- À qui le dis-tu! Approuva Hermione. Je me demande encore comment vous avez fait pour vous en tirer… maugréa-t-elle ensuite.
- Talent naturel! Affirma son mari en souriant.
- Pas le tient, certainement, se moqua Ginny en souriant malicieusement à son frère.
- Très, très drôle. Vraiment, marmonna-t-il.
J’eus un petit sourire surtout en voyant l’air à la fois amusé et énervé d’Ana, ainsi que l’air profondément découragé de McGonagall. D’ailleurs elle soupira :
- Parfois je me demande si vous êtes vraiment devenu des adultes…
- Nous oui, mais eux, non, affirma ma marraine avec un sourire. On essaie, Ginny et moi, d’en tirer ce que l’on peut, mais… ils ne nous rendent pas la tâche aisé.
La femme de mon parrain hocha de la tête en ayant un sourire qui voulait sans doute se transformer en rire, car sa lèvre supérieure tremblait légèrement. Les deux hommes fusillèrent les deux femmes du regard, ce qui déclencha immédiatement l’hilarité de ces dernières.
- Un peu de sérieux, s’il-vous-plaît! Est-ce trop demandé? Marmonna Ana en levant les yeux au ciel.
- Bien sûr que non, se reprit rapidement Hermione. Seulement… il y a eu un peu, énormément devrais-je dire, de pression ces derniers temps et…
- Je sais, la coupa Ana avec une mine adoucie.
- Montanes, tu ne devrais pas prendre les choses avec autant de sérieux, soupira Ron avec désespoir.
- Et qui le ferait, si je ne m’en occupais pas? S’enquit-elle en haussant un sourcil.
Le mari de ma marraine secoua tristement la tête et finalement mon parrain reprit la parole :
- Comme je te l’avais dit, j’ai mis en place un petit quelque chose pour ta protection. Au départ, j’avais l’intention d’instaurer un système avec plusieurs Aurors qui se relaierait ta protection, mais…
- Mais je lui ai forcé la main pour que ce ne soit que moi qui m’occupe de ton cas, le coupa Ana. L’un de mes arguments étant que j’étais celle qui te connaissait le mieux et en qui tu avais le plus confiance. Sans oublier que je suis l’une des meilleures. Et que, ceci devra rester entre nous, je suis métamorphomage. J’ai appris à contrôler du mieux possible mes émotions pour éviter que ça s’ébruite. C’est donc très pratique dans mon métier, expliqua-t-elle.
- C’est exact, renchérit mon parrain lorsque je le regardai pour obtenir confirmation.
Je restai un moment sans voix. C’était elle qui allait assurer ma protection? J’hésitais entre être contente ou… inquiète. Elle était haute comme trois pommes! Bon, j’exagérais un peu, mais quand même! D’accord, d’accord, je ne devrais pas juger aussi rapidement. Surtout que je la connaissais bien et que je l’aimais bien aussi. Je m’étais rapidement liée d’amitié avec elle lorsqu’elle venait faire le ménage chez moi, étant petite. En général elle était de nature facile à vivre… on insiste particulièrement sur le « en général ».
Cela prit une autre minute avant que je n’aie complètement digéré, enfin plus ou moins, l’information. Je ne savais toujours pas comment allait fonctionner le tout.
- Ça me va, annonçai-je finalement et le soulagement fut palpable dans la pièce.
C’était bizarre, car normalement je n’aurais pas dû avoir le choix, non? Après tout je n’avais pas demandé à avoir un garde du corps, ou plutôt « une » dans le cas présent.
- Parfait, dit Harry en souriant. Voici comment ça va fonctionner… Ana te suivra dans tous tes déplacements en prenant des formes diverses ou une seule très discrète pour éviter que cela ne se voit trop. Elle ne te suivra pas dans tes salles de classe, car il y aura déjà les professeurs et tes amis pour veiller sur toi. Tout comme elle ne viendra pas durant les repas à la Grande-Salle, il faudrait être complètement fou pour s’y risquer lorsque tous les professeurs sont présents ainsi que tous les élèves. Pendant ces moments-là elle fera des patrouilles à l’intérieur des murs de Poudlard, me résuma-t-il.
- Et pour la nuit? Demandai-je.
- Elle dormira dans la Salle Commune. Après que tout le monde se soit couché et se réveillera avant tout le monde, m’apprit-il.
- Mais comment elle va faire ça? Elle va finir par s’exténuer!
- S’il le faut nous trouverons… d’autres personnes. Mais Montanes est hautement qualifiée et je sais pertinemment qu’elle en est capable.
- Merci du soutien, Potter! S’enthousiasma l’intéressée. Chère enfant, tu peux être certaine que je saurai me montrer à la hauteur.
- Je ne te sous-estimais pas, affirmai-je en fronçant les sourcils. Je me faisais du souci pour toi, ajoutai-je en baissant les yeux.
Elle m’adressa un grand sourire qui illumina ses yeux. Je lui répondis de la même façon, mais une certaine ombre s’incrusta en moi. Ma mère me manquait tellement… Si seulement j’avais pu la revoir une dernière fois avant… Mais vraiment avant, pas dans une vision de merde qui avait fait en sorte que ce soit encore plus dur par la suite. Mes grands-parents me manquaient aussi en ce moment. Ils étaient tellement loin… et tellement plus sans défense que ma mère. Ça m’inquiétait. Mais mon parrain avait affirmé qu’il assurait leur protection. Et je le croyais. Ou du moins je
voulais le croire. Sauf que jusqu’ici… personne n’avait été à l’abri dans ma famille. Et cela durait depuis assez longtemps pour qu’il y ait dû avoir un peu de changement.
Je revins dans l’instant présent lorsque j’entendis mon parrain s’éclaircir la voix et dire :
- Maintenant… J’aimerais avoir une petite discussion avec toi, Allison. Et aussi toi, mon fils. (Il nous désigna tous les deux d’un mouvement de la main)
Je déglutis difficilement, surtout lorsque je remarquai que Ginny s’approchait aussi. À voir l’air d’Hermione, elle serait bien venue aussi, mais un regard de la part d’Harry la fit changer d’idée. Ce dernier nous fit signe de le suivre et nous conduisit dans les couloirs du château.
Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard que je compris l’endroit où il nous menait. Entre temps, Al et moi on s’était pris la main pour se soutenir mutuellement. Non seulement j’allais avoir droit au genre de discussion que tout ados qui se respecte déteste, mais en plus ce ne serait même pas avec mes
parents à
moi. Quoique… de ce côté-là, ça aurait été plutôt compliqué. Et le pire du pire, mon parrain était le père de celui que j’aimais. Étrange sera sans doute un doux euphémisme pour exprimer la discussion que nous allions avoir. Petite intuition comme ça. Mais je dis ça, je dis rien, hein…
Nous arrivâmes finalement devant la Salle sur Demande, comme je l’avais escompté. L’endroit dans lequel nous pénétrâmes, après avoir fait le petit rituel habituel pour y entrer, me donna la chair de poule. C’était une petite pièce dans laquelle se trouvait une table ronde comportant quatre chaises tout autour avec une lumière plutôt concentré sur le centre, ce qui me donnait l’impression d’une salle d’interrogatoire. D’ailleurs le coup d’œil aux sourcils froncés que Ginny adressa à son mari ne m’échappa pas et ne me rassura pas du tout.
Apparemment c’était la même chose pour Al, car je sentis sa main se raidir dans la mienne. Ce ne serait clairement pas une partie de plaisir. Je déglutis difficilement tout en obéissant à mon parrain lorsqu’il nous fit signe de nous asseoir. Les deux adultes face à nous. Évidemment. L’éclairage plutôt cru qui me tombait pratiquement directement sur les yeux me força à plisser les paupières, le temps de m’y habituer.
- Bien, débutons cette discussion, commença Harry en nous regardant avec un sérieux qui me figea surplace.
- Chéri… Dois-je te rappeler qu’il ne s’agit pas d’un interrogatoire? Murmura Ginny en nous jetant un coup d’œil désolée, sans doute avait-elle remarqué à quel point nous étions mal à l’aise.
Je n’avais ni l’envie de discuter du statut d’Ancre d’Al, ni l’envie d’en faire autant concernant notre couple nouvellement formé. C’est vrai quoi, cela ne faisait que… deux jours? Ça me semblait pourtant remonté à beaucoup, beaucoup plus loin.
- C’est vrai, désolé. Mais ce dont nous avons à discuter est très sérieux, affirma mon parrain.
- Et tu t’y prends drôlement mal, marmonna sa femme en levant les yeux au ciel. Nous ne sommes pas ici pour émettre un jugement, ni quoique ce soit de ce style. On veut seulement… s’assurer de certaines choses, nous expliqua-t-elle.
On hocha lentement la tête, indécis. Apparemment, il avait autant envie que moi d’avoir cette discussion avec ses parents. C’est-à-dire, absolument aucune!
- On va commencer par le sujet le plus important à aborder et le second se présentera de lui-même, commença le père d’Al en nous regardant tour à tour. C’est histoire d’Ancre. Allison, Albus est-il réellement devenu ton Ancre?
Cela ressemblait vraiment à un interrogatoire.
- Oui, répondis-je avec sincérité, mais en sentant tout de même une sueur froide me recouvrir le dos.
- Sais-tu ce qu’implique totalement une Ancre humaine?
C’était absolument et irrévocablement un interrogatoire. Peu importe ce qu’en dirait Ginny, ça en restait un!
- Cela signifie que je dois toujours être avec cette personne pour le cas où je tomberais dans une vision-influençable. Car c’est seulement avec mon Ancre que je peux revenir de là d’où je viens. Et aussi pour y parvenir… nos esprits doivent fusionner, dis-je en sentant mes paumes devenir très froides.
Le corps d’Al se tendait de plus en plus à chaque seconde qui passait. Je ne savais pas trop la raison, mais je soupçonnais qu’il n’aimait pas comment son père procédait.
- Et sais-tu ce qu’implique et sous-entend cette fusion mentale? D’esprit à esprit…
- Non, si ce n’est que l’on peut tout connaître de l’autre et entendre ce que qu’il pense si on ne fait pas attention, admis-je en me sentant ramollir.
J’avais la soudaine envie de disparaître, car j’avais la très nette impression qu’il nous expliquerait en long et en large ce que tout cela signifiait. Le seul point positif c’est que j’aurais enfin une réponse à l’une des innombrables questions qui me taraudaient.
- Tu as su répondre à ce qu’implique, ou du moins en partie, la fusion mentale. Par contre, c’est beaucoup plus que cela, lâcha Harry en évitant notre regard une seconde.
- Ce qu’il veut dire, c’est que ce qui vous lie est beaucoup plus important qu’une simple fusion temporaire, précisa Ginny. La première fois que vos esprits se sont… fusionnés, ils n’ont pas été seul à faire partie du voyage. Votre âme à tous deux s’est jointe à la partie. Et elles ont fusionnées. Par contre, contrairement à vos esprits, elles ne se sont pas séparées. Elles sont restées étroitement lié et le sont sans doute encore, car ce lien est indestructible à moins que… que la mort vous sépare.
- Ça ressemble au mariage, là! m’exclamai-je en ouvrant de grands yeux paniqués.
Que l’on ne se méprenne pas, je n’étais pas révoltée entièrement à l’idée de mariage. Sauf que ce n’était pas dans mes plans. Pas dans ceux du moment présent en tout cas. Dans cinq ans? Dix ans? Peut-être. Sans doute. Mais maintenant? Hors de question!
- Ce n’est pas un mariage, nous assura-t-elle avec un sourire rassurant. Pas en tant que tel, en tout cas, ajouta-t-elle et je perdis l’envie de soupirer de soulagement.
Albus semblait encore plus raide qu’auparavant. Bon sang que je le comprenais! Sa mère était pratiquement en train de nous dire que nous étions plus ou moins mariés, alors que ça ne faisait qu’à peine deux jours qu’on sortait « officiellement » ensemble…
- Ce lien prouve que vos sentiments que vous éprouvez l’un pour l’autre sont purs et nobles, continua-t-elle. C’est l’unique raison pour laquelle tu as choisi Albus pour devenir ton Ancre.
- Comment ça « je »? m’écriai-je en fronçant les sourcils. Je n’ai rien choisi du tout.
- Inconsciemment, oui tu l’as fait, Allison, rétorqua-t-elle.
Cette fois j’en serais tombée par terre si ça n’avait été de la poigne ferme d’Al ainsi que du fait que j’étais assise sur une chaise, évidemment.
- Il serait toujours possible d’inverser le processus, si jamais vous deviez soudainement ne plus être capable de vous supporter. Sauf que dans tout ce que l’on a pu trouver sur le sujet ce n’est jamais arrivé avec tes ancêtres. La seule raison qui les a poussés à séparer leurs âmes était pour protéger celui qui était devenu leur Ancre. Les Visions avec Ancre sont toujours dangereuses. Tous les écrits s’accordaient sur ce point. Et aussi sur le fait que la séparation des âmes est un processus atrocement douloureux qui peut, parfois, entraîner la mort.
De mieux en mieux… Je me mis à trembler légèrement et je soufflai :
- Je n’ai jamais,
jamais voulu ça!
Je me tournai vers Albus avec la terreur au cœur et un immense sentiment de culpabilité. C’était à cause de moi. Il était en danger à cause de moi. Tout était de ma faute.
- Je suis tellement, tellement désolée! Murmurai-je en sentant une larme coulée sur ma joue.
- Eh, ne pleure pas, souffla-t-il en m’essuyant la joue avec son pouce. Je ne le regrette pas, affirma-t-il ensuite en souriant. Car ça veut dire que… si tout se passe bien côté vision je serai toujours avec toi. Et je ne veux rien d’autre, assura-t-il.
Je lui adressai un petit sourire et il pressa légèrement ma main dans la sienne pour y répondre. J’avais l’impression qu’autant lui que moi, aimions mieux ne pas nous embrasser devant ses parents.
- Sache donc, Allison, que cela n’aurait pas été possible si Albus n’avait pas eu les mêmes sentiments que toi et… avec la même intensité, avoua mon parrain et je vis clairement l’embarras sur son visage.
- Ce qui nous amène maintenant à traiter de
l’autre sujet délicat, ajouta sa femme.
Et nous y voilà… le moment que je redoutais entre tous! Ou presque, il y avait quand même pire. Enfin, je le suppose simplement.
- Vous êtes un couple, entama Harry.
- Depuis deux jours, oui, acquiesça Albus en défiant son père du regard.
- Je suppose que nous n’avons pas à… parler de certaines choses? Amena ensuite le père de mon petit-ami.
Al et moi on déglutit tous les deux en rougissant violemment. Bon sang, je ne pourrais pas être ailleurs, là, tout de suite? Ou encore mieux disparaître? Je jetai un regard désespéré à Al et il me le renvoya.
- Papa, ça fait seulement deux jours. Tu ne crois pas que c’est un peu trop tôt pour… parler de ça? Protesta Al avec embarras.
- Vos sentiments, à tous les deux, sont beaucoup plus anciens que cela et vous vous connaissez depuis déjà un peu plus de quatre ans, maintenant. Alors, non, il n’est pas trop tôt! Rétorqua mon parrain. Et je n’ai pas envie de me retrouver grand-père avec plusieurs années d’avance!
- Ni moi grand-mère, renchérit Ginny.
- Parce que vous croyez qu’on a envie d’avoir des… Non, mais on est encore à l’école! M’exclamai-je, outrée.
- Un accident peut toujours arrivé, tenta la mère d’Al en prenant une voix qui devait avoir pour but de me calmer.
Sauf qu’évidemment ce ne fut pas le cas.
- Ah, mais c’est sûr qu’on risque de le faire entre deux cours, à l’école… Voyons, tout le monde fais ça! Me moquai-je méchamment. Ou encore mieux chez vous alors que vous serez là à nous surveiller. Ou bien chez ma marraine où sera exactement la même chose! Et chez moi c’est inenvisageable, hein? Je n’ai plus le droit d’y mettre les pieds!
La colère bouillonnait en moi. Ils me croyaient irresponsable à ce point? Ils nous croyaient irresponsable à ce point? Après tout ce que j’avais enduré… Sincèrement, je n’étais pas idiote. Je savais comment les choses fonctionnaient. Ma mère m’avait tout expliqué en détail lorsque j’avais eu mes douze ou treize ans, dans ces environs-là. Si jamais je devais franchir ce pas avec Albus, ça ne serait pas avant un long moment. Et je ne serais certainement pas stupide!
- Nous ne voulions pas dire que… commença Harry, mais je le coupai.
- Bien sûr que si! Vous ne nous faites pas confiance! On n’est plus des gamins. Je vais être majeure, sorcièrement parlant, l’année prochaine. Je crois que je sais tout ce qu’il y a à savoir, ou presque. Le reste viendra avec l’âge et l’expérience, grommelai-je.
- Très bien, tu as raison, soupira Ginny. Mais tu comprendras certainement plus tard. Beaucoup plus tard dans ta vie.
- Ouais, sans doute. Mais ce sera plus tard. Très tard, justement, grondai-je. Et ça, c’est seulement si je survie à ce qui m’attends, peu importe ce que c’est!
Ma dernière remarque jeta un froid certain parmi toutes les personnes présentes. Mais je m’en moquais. J’en avais déjà marre de la discussion. Il était temps d’y mettre un terme. Et immédiatement.
- Bien, maintenant que tout ceci est clair… Est-ce que vous nous donnez votre bénédiction ou est-ce que l’on doit s’en passer? J’ai envie d’aller dormir, dis-je en les regardant fixement.
Je n’avais pas réellement complètement envie d’aller dormir dès maintenant, mais j’avais hâte qu’ils soient partis. Alors toutes les excuses étaient bonnes.
- Bien sûr que vous l’avez, répondit Ginny avec un sourire.
- Parfait, m’enthousiasmai-je. Maintenant on peut s’en aller!
Je me levai d’un bond et commençais à peine à m’éloigner que mon parrain me retint en disant :
- Ne commet aucune imprudence surtout!
- En d’autres mots, ne suis pas son exemple! Renchérit sa femme.
Je ne pus m’empêcher de sourire en entendant cette réplique et Al non plus. On sortit sans demander notre reste de la Salle sur Demande, suivit de près par les parents de mon petit-ami. Ils nous raccompagnèrent jusqu’à l’endroit où on avait laissé les autres, nous étreignirent puis chacun leur tour les parents s’en allèrent.
Lorsque l’on se retrouva seul avec la directrice et Ana, je marmonnai :
- Je crois qu’on ferait mieux d’aller dormir. Je suis morte de sommeil.
Encore un petit mensonge. Mais de toute manière je ne me voyais pas me balader et discuter avec mes amis en compagnie d’Ana. Cette dernière loin d’être dupe haussa un sourcil inquisiteur dans ma direction. Chose que je feins de ne pas avoir vu.
Ainsi sur un « au revoir » à McGonagall je sortis hors des murs d’où nous nous trouvions et commençai à me diriger vers ma Salle Commune. Suivit de près par mes amis. Sauf qu’une fois dans le corridor y menant je fis demi-tour.
- Qu’est-ce que tu fais? S’étonna Scorpius.
- Je te raccompagne à ta Salle Commune. Tu es le seul à être, eh bien, seul dans ta maison dans le groupe, alors c’est plus juste si on fait ça. Et puis, ce n’est pas la première fois! Répondis-je en souriant.
Il hocha de la tête et je pus sentir toute sa gratitude dans ce simple mouvement. Je ne m’étais jamais questionnée sur comment il vivait le fait d’être avec trois Gryffondors à longueur de journée et d’être le seul Serpentard… Cette constatation me remplit d’effroi. Il était mon meilleur ami et je n’avais même pas soupesé l’idée que ça pouvait être dur pour lui. Que ce qui me semblait si naturel pour moi, ne l’était sans doute pas pour lui. J’eus un petit soupir de dépit et l’on discuta tranquillement en raccompagnant notre Serpentard à sa Salle Commune.
Le reste de la soirée je décidai de la passer dans ma chambre, à méditer sur ce que je pourrais faire pour m’évader quelques heures d’ici. Sauf qu’aucune idée de génie ne me venait à l’esprit. Et c’était exaspérant.
La présence d’Ana se fit à peine sentir la journée suivante, à tel point que je l’oubliais presque. Parfois je ne me rendais même pas compte qu’elle nous suivait, tout comme Al, Rose et Scorp. Ce qui me portait à croire que ce qu’elle avait dit était vrai. Elle était vraiment douée.
En fin d’après-midi ce fut le retour à Poudlard pour tous les élèves et je me fis littéralement écraser par Malia, Teena, James, Lily et Hugo. Ainsi que Liam qui arriva un peu après. Les questions fusèrent de partout. Comment j’allais, comment je comptais me venger, où était le chien (question provenant de Malia) et plusieurs autres. Je n’aurais jamais cru qu’ils auraient pu être de tel moulin à parole! Et ils parlaient tous en même temps, ce qui créait une cacophonie des plus terribles. Ils ne me donnèrent pas mal à la tête, mais presque.
- J’arrive pas à comprendre pourquoi Papa ne nous a pas permis de venir avec vous! Bougonna Lily tandis que nous allions nous installer à notre table.
Malheureusement Scorp dut s’en retourner vers la sienne. On lui adressa un sourire peiné, sauf qu’il retrouva rapidement ses amis Serpentariens, alors ce n’était pas trop dramatique.
- C’est vrai, quoi! Continua la cadette des Potter. Tu es notre amie à nous aussi! Et ils nous ont empêchés de seulement venir te voir lorsque l’Auror qui gardait ta maison a contacté Papa pour dire que tu étais là. Et puis, comme tu sors avec mon frère, maintenant… Tu es notre belle-sœur à James et moi, non? Alors, c’était légitime! Argua-t-elle ensuite.
- Lily Luna Potter! Comment est-ce que tu es au courant! S’exclama Albus en rougissant.
Pour ne pas mentir, je devais admettre que moi aussi mes joues avaient rougies. Et cela ne fit qu’empirer en voyant le sourire à la fois moqueur et satisfait de James. Ou encore des petits cris hystériques de Teena et l’air ravi de Malia. Non, ça n’aidait clairement pas.
- Bah, ce n’est pas dur de le remarquer! Pouffa Lily avec de la malice dans les yeux. Vous êtes collés l’un sur l’autre et, toi, cher frère, tu tiens la main d’Alli. Ce que tu n’as jamais fait, ici, à la table avant. Si tu tenais à garder ça secret, tu es un bien mauvais comédien… ajouta-t-elle en souriant moqueusement.
Nous rougîmes de plus belle et James s’esclaffa bruyamment. Il nous pointa alors du doigt en disant :
- J’ai soudainement très hâte à la Saint-Valentin, pas vous? Il y a de l’amouuur dans l’air!
- James Sirius Potter! Grondai-je. Si tu t’avise de faire quoi que ce soit, tu vas m’avoir sur le dos pendant un trèèèèès long moment! Le menaçai-je ensuite.
- Pourquoi insinues-tu que je prépare quelque chose? S’étonna-t-il.
J’aurais sans doute eut un instant de doute s’il n’avait pas affiché le sourire qui annonçait un mauvais coup. Et je pouvais encore moins passer à côté de l’étincelle malicieuse qui était apparu dans ses yeux.
- Si tu fais quoi que ce soit… commençai-je.
- Je suis sûr que tu vas A-D-O-R-E-R! argua-t-il et je compris dans l’instant que ça s’annonçait très mal pour moi.
Enfin… pour
nous, Albus et moi. Je foudroyai le frère aîné d’Al du regard avec tout le feu que je pouvais y mettre, ainsi que des éclairs. Des éclairs enflammés, voilà. Mais comme il fallait s’y attendre son sourire ne fit que s’élargir. Je grommelai pour moi-même sans chercher à parler ou faire autre chose.
- T’inquiètes pas, Alli, me tranquillisa Lily. Tu pourras faire bien pire dès qu’il réussira à trouver une fille qui le supporte sans lui baver dessus. Et qu’il aura le courage de sortir avec elle. Ou plutôt de le
demander.
Je me rendis soudainement compte à quel point Lily avait de l’audace. Après tout ce temps avec deux frères plus vieux, je suppose que l’on n’a pas trop le choix de le devenir, en y réfléchissant bien. Surtout avec le plus vieux des deux qui avait le tempérament de James. Si j’avais été à sa place, je suppose que… mieux valait ne pas y réfléchir quand on y pensait.
- Lily! S’indigna son frère aîné. Il y a beaucoup de filles qui arrivent à me supporter sans me baver dessus! Protesta-t-il ensuite.
- Ah oui? Nommes-en quelques-unes, alors! L’invita sa sœur en croisant les bras.
C’est à peine si l’on tint compte que tout le monde était maintenant dans la Grande-Salle et qu’un silence pesant s’était installé.
- Eh bien… il y a Allison, commença-t-il.
- Tu crois que j’arrive à te supporter? M’étonnai-je.
Il me foudroya du regard et je ne pus m’empêcher de rire. Mon petit mensonge ou ma petite taquinerie, on le prenait comme on le voulait, avait fonctionné.
- Je suis d’accord pour Alli. Ensuite? Le pressa Lily.
- Euh… Rose?
- C’est notre cousine! S’exclama la cadette en levant les yeux au ciel.
- Très bien, alors ces deux-là! ajouta-t-il en pointant Malia et Teena.
- Les demoiselles ont un nom, James, fit remarquer Dylan que je n’avais même pas remarqué.
Sauf que je vis parfaitement le petit regard plus intense que normalement qu’il porta à mon amie aux cheveux blonds cendrés. Je retins un sourire. Le voir comme ça m’amusait énormément, allez savoir pourquoi!
- Je sais, affirma l’intéressé en levant les yeux au ciel.
- D’accord, il y a plusieurs filles qui… commença Lily avant de se faire interrompre vertement par Malia.
- C’est à peine si j’arrive à le supporter! Alors ne me compte pas là-dedans!
Cette remarque fit sensiblement agrandir le petit sourire qui avait retroussé les lèvres de Lily. Cette gamine m’étonnerait sans doute encore et encore, sans arrêter. J’avais l’impression qu’elle avait un plan bien précis pour se venger de son frère. Pour quelle raison elle le désirait? J’en n’avais pas la moindre idée, mais ça n'annonçait rien de bon pour son frère. Peut-être qu’elle m’accepterait comme partenaire de mauvais coup? Enfin… seulement si c’était contre son frère.
- Humm… Humm…? Nous interrompit une voix que je n’eus aucun mal à identifier.
McGonagall. Cela fit subitement refermer la bouche de James qui s’était ouverte pour émettre une objection quelconque. Et ce qui suivit allait me marquer à jamais. James Sirius Potter était désormais rouge comme une tomate. Et cela ne fit qu’empirer lorsque la directrice prit réellement la parole :
- Bien, maintenant si nous pouvions laisser de côté les difficultés à se faire supporter de Mr Potter, peut-être pourrions-nous prendre notre diner?
C’est sans doute la première fois que je vis James baisser la tête pour éviter qu’on ne le remarque pas trop. Ce qui fut lamentablement échoué, car tous les élèves, toutes tables confondues, se tournèrent dans notre direction pour le regarder. C’était assez drôle qu’ils aient tous systématiquement su que ce n’était pas d’Albus dont il était question. Le sourire mutin que Lily adressa à son frère me donna le goût d’éclater de rire, sauf que je n’avais nullement l’intention d’attirer les regards de tout le monde dans ma direction. Donc je me contentai de me mordre les lèvres pour m’en empêcher.
Du coin de l’œil je vis les épaules d’Al tressauter et il cacha son visage dans son bras gauche pour rire silencieusement. Tout comme Rose.
Après quelques minutes le professeur McGonagall nous délaissa pour nous souhaiter de joyeux retour de vacances ainsi qu’une bonne année. Par la suite ce fut enfin le repas et James pu reprendre un peu de couleurs. Ou en perdre, je suppose que c’est une question d’opinion.
Dès que le repas fut terminé je me penchai sur Albus et Rose :
- Retenez Scorp quelque part. J’ai un petit quelque chose à faire, si vous voyez ce que je veux dire.
Ils hochèrent de la tête en souriant et se dépêchèrent de rejoindre notre ami. Quant à moi j’étais à la recherche de quelqu’un de précis. En règle générale je m’entendais assez bien avec elle, alors je supposais qu’elle serait d’accord pour participer à notre petit plan. Qui n’était pas bien compliqué lorsqu’on y réfléchissait…
Je me fondis alors dans la foule suivit évidemment par Ana, quoique je n’aurais su l’identifier dans la foule puisqu’elle changeait fréquemment d’apparence. Je dus bousculer plusieurs personnes avant de pouvoir rejoindre la foule de Serpentards qui s’éloignaient en direction des cachots. Heureusement je ne risquais pas de tomber sur Scorpius, car un simple coup d’œil en arrière m’avait permis de constater que mes deux amis l’avaient intercepté. Sauf que je ne voyais toujours pas celle que je cherchais.
Je dus suivre les Serpentards jusqu’aux cachots pour finalement arriver à repérer la tignasse longue de cheveux bruns presque noirs aux pointes d’un rouge écarlate de la fille que je cherchais. Je réussis à l’attraper par le bras juste avant qu’elle ne s’engouffre dans sa Salle Commune.
- Hé, oh! Lâche-moi! Grommela-t-elle avec mauvaise humeur.
Mauvaise humeur qui s’estompa légèrement lorsqu’elle me reconnut après une petite analyse de son regard gris-argent. Elle poussa un soupir et replaça sa frange de côté découpés aux pointes de manière acérée, tout comme tout le reste de sa tignasse, en fait.
- Qu’est-ce que tu me veux, Lévesque? Gronda-t-elle.
Ainsi était Ruby Shepherd. Dès que tu la contrariais le moindrement, peu importe si tu étais un ami, une simple connaissance ou un ennemi, elle t’appellerait pas ton nom de famille. Enfin… ce serait encore pire avec des ennemis, cela va de soi. Heureusement je n’étais ni Crabbe, ni Parkinson. Et je me trouvais dans le milieu des deux premières catégories.
- C’est pour un ami que l’on a en commun, Shepherd, dis-je sur le même ton, mais en souriant.
Sourire qui se révéla communicatif, car elle me sourit en retour. Étant née-moldue elle était beaucoup plus commode qu’une grande partie des élèves de Serpentard. Et aussi l’une des seules nés-moldus de cette Maison, ce qui l’avait aussitôt élevé au rang des victimes de Parkinson et Crabbe, tout comme moi. C’était ce qui nous avait rapprochées, accessoirement parlant.
- Bien, alors j’accepte de te parler si c’est en rapport avec Scorpius, Allison, accepta-t-elle. C’est à quel sujet?
- Son anniversaire, bien sûr, dis-je en souriant de plus belle.
Pourtant son air à elle s’assombrit d’un coup.
- Oh… Pourquoi? L’année passée Scorp ne semblait pas vraiment ravi de fêter son anniversaire, alors cette année les gars, Amy et moi on pensait faire quelque chose de simple… expliqua-t-elle, mais je sentais son accusation voilée.
- Alors ça, non! Protestai-je. Il va avoir une de ces fêtes dont il va se souvenir toute sa vie!
Ruby fronça les sourcils et passa l’une de ses mains claires comme le reste de sa peau dans ses cheveux en poussant un soupir.
- Qu’est-ce que tu entends par là? Que tu nous demandes de tout faire pour qu’il soit heureux, alors que tout ce qu’il voudrait c’est que vous soyez là avec nous tous? M’accusa-t-elle.
Il fallait bien que ça sorte, pensai-je en soupirant intérieurement.
- Non, justement. Et je suis vraiment désolée pour les années passées.
- Sérieusement? S’étonna-t-elle.
- Ouais, affirmai-je. Ce que nous avons de prévue c’est de nous pointer à son anniversaire. Anniversaire que vous ferez plus tôt que votre heure habituelle. Rose, Albus et moi on fera comme si nous n’avions rien préparé. Sauf que bien sûr on viendra vous aider avant la fête. Ensuite on repartira comme si de rien n’était. Et à un moment propice durant la fête toi ou quelqu’un d’autre nous fera rentrer. Tu es d’accord?
- Si je suis d’accord? Mais bien sûr que oui! S’exclama-t-elle. Tant que l’idiot de frère d’Albus Potter ne vienne pas pointer le bout de son nez par ici! J’ai entendu parler des coups qu’ils portaient aux anniversaires des membres de sa famille, ou des petits-amis et petites-amies de ceux-ci. Hors de question que ça se passe ainsi pour Scorpy.
- Marché conclu, acceptai-je en souriant. Mais je n’ai aucun pouvoir sur James, la prévins-je.
- Je m’en doutais, marmonna-t-elle. Bon, rejoins-moi à la volière sur l’heure du déjeuner demain. Avec Potter et Weasley. Les autres seront avec moi.
- Très bien, alors à demain!
Elle me fit un signe de la tête et je m’éloignai rapidement. Lorsque je me retournai une dizaine de mètres plus loin, elle pénétrait dans sa Salle Commune. J’utilisai ensuite un réseau de passages secrets pour éviter de croiser Scorpius, car sinon il risquait de se poser des questions sur la raison de ma présence dans cette partie du château. Et avec raison.
À peine arrivais-je à ma Salle Commune que l’on m’attrapa par le bras et que l’on me conduisit dans les escaliers. Ceux menant aux dortoirs des garçons. Je repris rapidement mes esprits après le petit moment de choc causé par cet enlèvement impromptu et je reconnus celui qui m’avait enlevé. James. Il me força alors à entrer dans sa chambre où se trouvait déjà Albus, Rose, Teena, Malia et Liam. Il referma ensuite la porte dans son dos, la verrouilla par magie sans oublier un sortilège qui empêcherait toute personne de nous entendre.
Sur ce, il se tourna vers moi et s’exclama avec un grand sourire :
- Alors, tu as un plan pour foutre le camp d’ici?
Cela me prit une bonne minute avant de saisir ce qu’il venait de dire. Et d’en comprendre toutes les significations.
- Que… Quoi?! Lâchai-je étourdiment. Pourquoi tu me demande ça? Je n’ai pas…
- Tu peux jouer les innocentes avec les autres, Allison, mais pas avec nous. On sait parfaitement que tu as l’intention de t’en aller faire ta petite recherche! Et on vient avec toi! gronda James. C’est non-négociable.
- Non, c’est hors de question! Déjà que Rose, Al et Scorp, ça fait beaucoup il est hors de question de j’en ajoute encore, objectai-je avec vigueur.
- Mais c’est du favoritisme! S’emporta-t-il.
- Et qu’est-ce que ça change? Demandai-je en haussant un sourcil.
Il me fusilla du regard et je me contentai de croiser les bras.
- Alli, commença Malia en tentant de tempérer les choses. Comprends-nous! On ne veut pas risquer qu’il t’arrive encore quelque chose. Alors, oui, peut-être, que si nous venons tous c’est plus risqué d’être découvert. Sauf qu’on sera aussi plus nombreux pour empêcher cet homme affreux de remettre la main sur toi. Que tu le veuilles ou non, on viendra.
- Alors tu ferais mieux de prévoir ton plan d’évasion en nous comptant dedans si tu ne veux pas qu’il y ait des imprévus… regrettables, renchérit Teena.
Je les dévisageai tous à tour de rôle, indécise. Je me répugnais à les mettre ainsi en danger. Sauf qu’ils avaient raison. Et je les croyais capable de faire en sorte de pouvoir nous suivre et ça… ça ne serait pas bon du tout. Peu importe quel plan je pourrais avoir à l’esprit.
- Désolée de vous décevoir, mais… commençai-je, mais je me fis couper par James.
- On a dit que…
- James, tais-toi! m’exclamai-je avant qu’il n’ait pu terminer. Ce que j’allais dire, c’est que je n’ai pas encore de plan…
L’aîné des Potter eut alors un sourire inquiétant et me révéla :
- Tant mieux, parce que j’en ai un… et très intéressant.
Étrangement ça ne me disait rien qui vaille. Et c’était souvent le cas avec James. Je poussai un soupir légèrement déchirant et je marmonnai :
- Ça pose un problème si je dis que je ne suis pas très enthousiasmée par cette idée?
- Cela prouve simplement que tu es quelqu’un de très intelligent qui connait bien mon cousin, approuva Rose.
Je la remerciai d’un sourire tandis que son cousin nous jetait un regard insulté et croisa les bras en grommelant :
- Sincèrement, je me demande parfois si ma famille m’apprécie!
- Pour t’apprécier, on t’apprécie beaucoup James, répondit son frère. Ou du moins… la majorité du temps. Pour ce qui est de tes plans… c’est autre chose.
Cette réponse lui valut un regard noir de son frère, mais au moins ce dernier n’alla pas plus loin. Je soupirai à nouveau et râlai :
- Bon, aller, lance ton super plan! Mais fais vite, car sinon… Enfin,
quelqu’un va se demander qu’est-ce que l’on peut bien être en train de
trafiquer!
- Je vais faire vite, rassure-toi! affirma James avec un grand sourire. Écoute-moi bien…
Il m’expliqua par la suite que nous avions deux possibilités. L’une étant beaucoup moins risqué que l’autre, mais qui prendrait beaucoup plus de temps. Cette première idée nécessitait d’attendre les vacances de Pâques. Ce qui nous rendrait ainsi la tâche beaucoup plus aisé pour se rendre chez moi, puisque nous n’aurions pas tout un long et pénible voyage à faire. Et qu’ainsi James qui aurait obtenu, en théorie, son permis pour transplaner à ce moment-là pourrait nous faire quitter les lieux en toute discrétion. Je n’arrivais toujours pas à croire que James était majeure… Comment était-ce possible? Je devais admettre que ce plan était beaucoup moins risqué que tous ceux que l’on pourrait mettre en branle pour quitter Poudlard et se rendre jusqu’à chez moi. Par contre, je n’avais pas l’impression que je pouvais me permettre d’attendre jusqu’à Pâques.
Quant à son autre plan… Il était assez risqué d’être découvert, car il impliquait plusieurs étapes. La première étant le fait qu’il nous fallait quitter Poudlard par un passage secret menant jusqu’à Pré-au-Lard. Ensuite il nous suffirait de transplaner jusqu’à chez moi. Bien sûr, on n’aurait pu faire en sorte de rendre les choses un peu moins compliqué et attendre une sortie à Pré-au-Lard, mais j’avais l’étrange pressentiment que si l’on faisait ça… je serais très, mais vraiment très surveillée. Et ce, seulement si j’avais le droit d’y aller bien entendu. Le problème c’était pour échapper à Ana. Comment faire pour disparaître plus d’une heure sans qu’elle ne s’aperçoive de rien? Bien sûr on pourrait essayer d’y aller pendant la nuit, avec un peu de chance elle dormirait… et on en profiterait à ce moment-là. Sauf qu’aux nombres où nous étions, le simple fait de passer devant elle et de sortir risquait de la réveiller. Ce ne serait clairement pas simple… À moins que je ne…
- Alors, tu en penses quoi? Demanda James en souriant et m’interrompant dans mes pensées.
- J’aime mieux la deuxième possibilité, affirmai-je. Je ne peux pas me permettre d’attendre jusqu’à Pâques.
- Alors, tu vois, mes idées ne sont pas toujours mauvaises! Fanfaronna-t-il.
- Je n’ai jamais dit qu’elles étaient mauvaises! Protestai-je.
Il haussa un sourcil dans ma direction avec un regard très inquisiteur. Je soutins son regard sans ciller, car ce que j’avais dit était la vérité. Ce n’était pas parce que je n’aimais pas ou que je n’approuvais pas toutes ses idées que je les trouvais mauvaises pour autant!
- Mais il y a des failles avec le plan de mon cousin, fit remarquer Rose et je lui en fus très reconnaissante, car cela me ramena à mon idée que j’avais légèrement oubliée.
- Merci, Rose! Lâchai-je spontanément. Humm, Humm… Donc, oui, j’ai remarqué les failles du plan. Ou du moins la faille principale. Ana, ajoutai-je en rougissant légèrement, car il m’avait tous dévisager étrangement à cause de mon remerciement.
- Exact, approuva Albus. Tu as trouvé une solution, je présume.
- Effectivement, admis-je en souriant malicieusement. Le moment où elle commencera à être moins sous ses gardes, c’est lorsque je monterai pour dormir, n’est-ce pas? Sauf que si nous montons tous et que l’on redescend plus tard, lorsqu’elle dormira, ça aura l’air suspect… surtout si on la réveille. Je ne veux pas prendre ce risque.
- Alors qu’est-ce qu’on fait? S’enquit Malia.
Mon sourire s’agrandit et je leur exposai mon plan. Il consistait dans le fait de faire croire à Ana que j’étais montée me coucher. Pour ce faire nous aurions besoin d’une personne volontaire et de Polynectar. Donc, cela nous donnerait un mois pour peaufiner le plan, compte tenu du fait que c’est le temps requis pour la préparation de la potion. Donc cette personne volontaire, obligatoirement une fille et de préférence quelqu’un d’autre que Rose, se ferait passer pour moi. Irait dans mon dortoir et une fois les effets dissipés redescendraient en bas et sortirait en prétextant quelque chose si on lui posait des questions. Il faudrait que le tout soit très crédible, ce qui nécessitait une pratique de mes manières d’agir, etc. Tout cela impliquait que « je » monte à mon dortoir aux alentours de dix-huit heures trente. Et aussi que je le fasse de manière régulière pour ne pas qu’Ana ait de soupçon.
Pendant que l’une de mes amies perdrait son temps en haut, James, Albus et moi irions à la Salle sur Demande sous la cape d’invisibilité. Là, James nous laisserait y entrer, seuls, puis irait chercher les autres Rose et Scorpius. Ensuite, Liam et l’une des deux filles qui restait. Une fois que nous serions tous réunis, il nous resterait à attendre, si tout se passait plus vite que prévu. Au moment opportun James repartirait à un endroit spécifique où la fille qui se serait fait passer pour moi irait elle aussi. Et les deux, cachés sous la cape, nous rejoindraient.
À ce moment-là mon plan se corserait, car il nous faudrait se rendre jusqu’au passage secret sans être vu. Ce qui impliquait, entre autre chose, d’attendre que la nuit soit bien entamé. Peut-être en profiterions-nous pour dormir une heure ou deux? Peu importe, dès que Poudlard serait suffisamment endormi nous sortirions notre Carte, ou celle de James, puis on s’éclipserait. Une fois à Pré-au-Lard, James devrait nous conduire jusqu’à ma maison. J’avais conscience du fait de beaucoup lui en demander, d’abord la cape, puis ensuite transplaner plusieurs fois… Sauf que je n’avais pas vraiment le choix. Par contre il y avait un problème…
- Qu’est-ce qu’on va faire pour le retour? S’enquit Rose en me coupant au moment où je venais pour énoncer le problème en question.
- C’est le petit détail que j’ignore. Scorp n’aura aucun mal pour ça, mais nous tous… ça risque de poser un problème, avouai-je en soupirant.
- Nous n’avons qu’à faire appel à une aide extérieure, dit James en souriant malicieusement.
- Comme qui? M’étonnai-je.
- Lily et Hugo! S’exclama-t-il. Ils sont au courant que l’on veut t’accompagner. Et ils le voulaient aussi, sauf qu’on a réfréné leur ardeur. Ils sont trop jeunes pour ce genre de chose…
- Dit celui dont le père, l’oncle et la tante ont vaincu un troll à l’âge de onze ou douze ans! Dis-je en l’asticotant.
- Très drôle, mais je sais que tu es de mon avis, alors laisse-moi finir! Soupira-t-il. Ils pourront être notre porte d’entrée, vois-tu. Lily nous fera passer, nous, les garçons, on sera sous la cape, évidemment. On se rendra alors dans notre dortoir à chacun et elle montera de son côté en même temps que nous. Une fois en haut on filera la cape à Hugo qui descendra un peu plus tard pour vous faire entrer, vous, les filles. Et ce sera le même manège pour remonter en haut.
Je réfléchis un instant à ce qu’il présentait. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais il y avait quelques problèmes avec son plan.
- Ça pourrait fonctionner, mais il reste que où est-ce qu’on va se planquer pendant que Hugo « attendra » avant de descendre… Je parle des filles et moi, là. Et il y a d’autres petits trucs, mais on n’a pas le temps d’en parler. Ça fait déjà trop longtemps qu’on est ici.
Ils hochèrent tous de la tête et je redescendis en bas avec les filles pour rejoindre notre propre dortoir, la tête bouillonnant de pensées diverses.
Une fois qu’on fut rendue je m’écrasai sur mon lit et demandai :
- Qui va vouloir faire vous-savez-quoi?
- Mo… voulut commencer Rose, mais je la coupai brusquement.
- Je t’ai déjà dit que ça ne pouvait pas être toi.
- Pourquoi?
- Parce que j’ai une petite idée pour Scorp et toi. Ton plan d’actions, en fait. Et puis tu devras « m’accompagner » sur un bout de chemin avec Scorp et Al.
- Oh! Comprit-elle rapidement.
J’attendis une petite minute avant de m’enquérir à nouveau :
- Alors?
- Je vais le faire, annonça Malia. Qui est mieux placé que moi? Teena ne fera pas l’affaire, elle n’est pas assez discrète.
- Merci de la confiance, Mal! Marmonna l’intéressée en faisant la moue.
- Très bien, alors maintenant plusieurs soirs par semaine, d’ici un mois, tu devras t’entraîner, ici même, à agir comme moi. Mais juste ici, dis-je en m’adressant à Malia.
Elle hocha de la tête et nous acceptâmes d’un commun accord de nous coucher, car la journée de demain serait très longue. Enfin, Rose et moi on fit semblant de se coucher, car sous les couvertures nous avions ouvert nos Cartes et nous communiquions avec Scorp et Al pour lui faire part du plan. Ainsi que peaufiner quelques détails important. Lorsque l’on s’endormit finalement, il était beaucoup plus tard…
Le lendemain arriva beaucoup trop tôt à mon goût et cela me prit toute ma volonté pour réussir à sortir les pieds du lit. Apparemment c’était pareil pour Rose, car pour réussir à se convaincre de descendre de son lit elle eut recourt à une méthode plus… brutale. Que je m’explique, elle s’était laissée tomber du lit. Elle se releva avec les mêmes yeux à demi-fermé que moi et se dirigea vers sa valise, tout comme moi, à pas lent et mesuré. Nous avancions comme de vraies zombies, en fait.
Au moins je n’avais pas à me casser la tête avec ce que je mettais puisque nous portions tous un uniforme. Dès que ce dernier fut enfilé je me rinçai le visage à l’eau froide histoire de me réveiller un peu. Malheureusement cela ne changea pas grand-chose. Il ne restait plus qu’à espérer que le petit-déjeuner m’y aiderait, sinon je risquais de m’endormir… et je ne tenais pas à ce que cela m’arrive. Particulièrement pas cette année, avec les B.U.S.E.
Rose et moi nous poussâmes un soupir en ouvrant la porte pour sortir de notre dortoir et descendre les escaliers. Je tins la porte une seconde pour laisser passer Malia… sauf qu’elle ne vint pas. Je me retournai brusquement et remarquai que la chambre était vide. Mon visage devint livide en moins de deux secondes. Nous partions toujours toutes les quatre ensembles. Toujours. Et si quelqu’un partait en avance c’était rarement Mal et Teena. Alors les probabilités pour qu’elles ne soient que partis en avance étaient très, très mince.
Mais crainte se confirmèrent lorsque nous arrivâmes dans la Salle Commune qui était complètement vide. Rose et moi on échangea un regard et je murmurai, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit :
- Rose… Je crois qu’on a un problème.
- Je le crois aussi… affirma-t-elle en blêmissant à son tour. On est en retard!
Notre regard à toutes les deux était braqué sur l’horloge magique accrochée au mur. Celle-ci indiquait qu’il était neuf heures passé. Merde, merde, merde! Cela ne prit pas une seconde que l’on remontait en haut, que l’on attrapait notre matériel et qu’on se ruait dehors en courant comme des dératées.
Nous prenions les tournants si serré qu’à plusieurs reprises l’on se rattrapa à l’autre pour ne pas s’écraser par terre. J’ignorais où se trouvait Ana, mais apparemment elle n’avait pas cru bon de venir nous réveiller pour les cours.
C’est ainsi que l’on déboula comme deux folles, complètement essoufflée, dans la classe de Sortilèges. Tous les regards convergèrent vers nous et je repérai celui inquiet d’Albus. On s’empressa d’aller nous installer à nos places habituelles en déglutissant devant l’air complètement revêche du professeur. Il était mécontent, ça, je n’en avais aucun doute. Sauf que contre toute attente il n’en fit aucune remarque, se contentant de répéter d’un ton sec ce qu’il y avait à faire.
C’était plutôt étonnant compte tenu du fait que d’habitude il nous aurait rabroué sans sourcillé devant toute la classe et nous aurait sans doute retiré cinquante points chacune. Je ne perdis toutefois pas mon temps à réfléchir à cette étrange indulgence de sa part et je me mis immédiatement au travail. Mieux valait ne pas le mettre encore plus en colère…
À la fin du cours, alors que Rose et moi ramassions nos affaires en nous apprêtant à partir, le professeur dit :
- Miss Lévesque, Miss Weasley, venez à mon bureau.
Nous nous jetâmes un petit coup d’œil avant de rapidement délaissée nos choses pour aller le rejoindre. Arrivée devant lui je me tordis les mains avec angoisse. D’un coup d’œil vers l’arrière je vis qu’Albus nous attendait à la sortie. Je repris un peu courage, mais pas beaucoup…
- Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous étiez en retard, toutes les deux?
- Nous n’avons pas eu beaucoup d’heures de sommeil… répondis-je en sachant très bien que ce n’était pas une excuse suffisante.
De fait, il me foudroya du regard et grommela :
- À votre âge, je crois que vous êtes suffisamment capable de comprendre que si vous vous couchez tard, le réveil est très dur. Pour cela je vous enlève vingt points. Vingt points
chacune.
Nous baissâmes la tête avec acceptation et amertume. Nous méritions amplement notre sort, même si ça ne me plaisait pas.
- Vous pouvez disposer, maintenant, ajouta-t-il en retournant aux parchemins qu’il avait devant lui.
Nous ne nous fîmes pas prier et on s’empressa de ramasser nos choses en vitesse pour ensuite déguerpir de là. Une fois que l’on eut rejoint Al, il demanda :
- Combien?
- Quarante en tout. Les autres vont nous tuer… maugréa Rose.
- Pourquoi vous ne vous êtes pas levées, au fait? S’enquit-il.
- Je ne sais pas. Je n’ai pas entendu mon système de réveil, apparemment. Et Rose non plus, marmonnai-je. Mais pourquoi les filles ne nous ont pas réveillées?
- Aucune idée, mais j’ai bien l’intention de le savoir! Gronda ma meilleure amie avec une voix on ne peut plus menaçante.
Malia et Teena étaient dans le pétrin par-dessus la tête. Elle devait sans doute s’en douter, car sinon elles nous auraient attendues avec Al.
- Ah, j’oubliais de vous annoncer la nouvelle, fit soudain ce dernier.
- Quoi? M’enquis-je en retenant un bâillement.
- James a annoncé ce matin que nous avions un entrainement de Quidditch ce soir à dix-huit heures trente, mercredi matin à cinq heures et vendredi à la même heure qu’aujourd’hui. Il veut être sûr qu’on soit très bien préparé pour le match contre Poufsouffle de la semaine prochaine.
- Mais ce n’est même pas le samedi qui arrive, mais l’autre! S’écria Rose.
- Et nous aurons deux entrainements la semaine prochaine, continua Albus comme s’il n’avait pas entendu sa cousine. Comme je l’ai dit il veut être certain qu’on soit prêt.
- Il y a une limite, quand même… marmonna ma meilleure amie.
Pour ma part ça me faisait ni chaud ni froid, j’aimais bien les entrainements de Quidditch, alors plus il y en avait, mieux c’était! Surtout avec les récents évènements.
- Oh! J’oubliais de vous dire que l’on doit aller à la volière ce midi, après que l’on aura mangé. Et sans Scorp. C’est par rapport à vous-savez-quoi.
Rose et Al eurent un grand sourire réjoui. La fête de Scorp était dans moins de trois jours. Nous n’aurions pas beaucoup de temps pour tout préparer. Et ça m’inquiétait un peu. Mais bon, c’était l’intention qui comptait, n’est-ce pas?
Je les délaissai tous les deux pour me dépêcher, avant le prochain cours, d’aller cajoler Spock un peu, histoire qu’il ne se sente pas trop seul. Et aussi pour changer les journaux qui lui servaient de toilette. Le rendre propre risquait d’être beaucoup plus difficile que prévu, finalement.
Lorsque nous eûmes pris notre déjeuner (Enfin… englouti dans le cas de Rose et moi) nous nous dépêchâmes de nous éclipser de la Grande Salle sans être vu de notre ami. Nous avions réussi à obtenir la collaboration de James et il nous avait assuré qu’il le retiendrait aussi longtemps que possible. Et le connaissant, il n’irait pas de main morte.
Dès que nous fûmes rendus en haut de la volière je fus soulagée de voir que Ruby y était déjà avec les trois autres Serpentards.
- Bon, maintenant qu’on y est… entama Ruby en nous regardant, les bras croisés. Comment on s’y prend.
- Rappel-moi pourquoi on les veut à la fête de Scorp, déjà? S’enquit l’un des garçons, celui avec des cheveux châtains et des yeux bleus clairs, accompagné d’une peau cuivré.
Si je n’avais pas remarqué le soupçon d’amusement dans sa voix, j’aurais sans doute été beaucoup plus sec avec lui que je le fis.
- Parce qu’il n’y a rien de mieux qu’un mélange de Serpentard et de Gryffondor pour avoir une fête qui déchire, Bletchey! Le tançai-je. Et dans tous les sens du terme.
- Tu viens de te faire avoir, Kieran! Le nargua le deuxième gars, celui-ci ayant des cheveux bruns et des yeux noisette.
Si ma mémoire était bonne son nom était Joshua Flint. L’autre fille du groupe passa une main dans ses cheveux châtains doré et avec ses yeux vert-gris pétillant d’amusement affirma :
- Je suis d’accord avec Lévesque. Ça va déchirer à la fête de Scorpy!
- Merci du soutien, Derrick! Dis-je à la fille en souriant.
Elle répondit à mon sourire et à partir de ce moment nous commençâmes tous les sept à entretenir une conversation très sérieuse. Allant de la décoration en passant par l’organisation pour les cadeaux puis en préparant comment nous allions faire notre entrée, etc.
À la fin nous nous étions mis d’accord sur tous les petits détails et nous avions la responsabilité de rassembler le plus de choses possibles pour la décoration. Et nous nous laissâmes avec l’obligation de se revoir à la fête de Scorp, à dix-huit heures précisément.
- Ça va être fabuleux! Jubila Rose tandis que nous retournions à la Salle Commune pour prendre nos affaires pour les cours de l’après-midi.
- Très probablement! Confirmai-je. Sauf que ça va être dur de faire comme si on avait oublié…
- Je suis d’accord avec ces deux points, affirma Albus. Je ne sais pas trop comment je vais pouvoir mentir à mon meilleur ami. Et ça risque de lui faire… quelque chose, non?
J’hochai de la tête et serrai un peu plus sa main dans la mienne. Moi aussi je n’aimais pas l’idée que Scorp puisse souffrir à cause de ça. Mais au moins on lui réservait une surprise, alors il l’oublierait assez tôt. Du moins… je l’espérais.
**********************
C’était aujourd’hui! La fête de mon meilleur ami avait lieu aujourd’hui, en ce 12 janvier! Rose et moi on se réveilla à l’aube tellement nous avions hâte. On se dépêcha d’enfiler nos vêtements scolaires, ramasser nos livres, cajoler Spock et ensuite on dégringola les marches. Teena et Malia pourraient se débrouiller sans nous pour se lever, car aujourd’hui était le grand jour!
- Tu as toutes les décorations? S’assura Rose en me jetant un regard inquiet.
- Ouep! Affirmai-je en souriant et en tapotant mon petit sac à main qui servait d’ordinaire à prévenir les visions-influençables.
Sauf qu’aujourd’hui les accessoires à vision côtoyaient des décorations pour l’anniversaire de Scorpius. Ainsi nous ne trainerions rien de suspect sur nous puisque j’avais toujours ce cher sac à main sur moi, peu importe l’endroit où j’allais. Alors il n’y verrait que du feu!
Rose me sourit en retour et avec un éclair de malice sur le visage on monta dans les dortoirs des garçons… plus précisément dans celui d’Albus.
On pénétra à l’intérieur en silence et je lui chuchotai du bout des lèvres :
- Levi?
Son sourire approbateur en disant très long je demandai mentalement à Al de me pardonner, mais cela n’empêcha pas un grand sourire d’étirer mes lèvres lorsque je prononçai du bout des lèvres en pointant mon petit-ami de ma baguette :
- Levicorpus!
Albus se retrouva immédiatement la tête en bas, cheville levée dans les airs bien au-dessus de lui. Il se réveilla en sursaut et en me voyant la baguette pointée sur lui, il m’adressa un regard furibond. Sauf que je ne prêtais plus vraiment attention à son visage. Mon regard avait dévié un peu plus haut. Il ne portait pas de haut pour dormir. Aucun t-shirt ou autre. Rien. Il portait certes des pantalons longs, mais… je me moquais des pantalons. Royalement. Je rougis légèrement, sauf que je me permis d’admirer la vue que j’avais. Après tout, ça n’arrivait pas tous les jours…
Il n’avait pas des abdos ultra dessinés comme on le voyait trop régulièrement à la télévision, sauf que le ventre d’Al était quand même assez musclé et plat. Ses bras par contre étaient un peu plus développés. Il sembla remarquer que j’étais en train de le reluquer, car j’aperçus dans la limite même de mon champ de vision un sourire amusé.
- Satisfaite? Dit-il, sauf que je ne l’entendis pratiquement pas.
Ce qui me ramena à moi fut le claquement sonore des doigts de Rose à côté de mon oreille gauche.
- Alors, revenu parmi nous? Se moqua ma meilleure amie. Ou est-ce que tu comptes passer la journée à observer mon cousin.
- Ce ne serait pas une mauvaise idée… lâchai-je d’un ton appréciateur, un léger sourire au coin des lèvres.
- Alli! S’offusquèrent à la fois Albus et Rose.
- Je plaisante! M’exclamai-je tout bas. Liberacorpus! Ajoutai-je en pointant de nouveau ma baguette en direction d’Al qui retomba comme une pierre sur son lit.
- Merci, maugréa-t-il.
Je lui lançai un sourire éblouissant et me retournai pour sortir dans l’intention de le laisser se changer en paix, sauf que l’on me retint par le bras. Avant que je n’aie le temps de me retourner je me sentis tourner en direction de la personne qui me tenait toujours par le bras. Mes mains s’accrochèrent alors à de la peau nue et je compris, avant même de lever les yeux, à qui j’avais affaire.
Albus baissa alors la tête vers moi et m’embrassa, ses bras m’entourant par la taille. Je m’accrochai à son cou, avec les lèvres retroussées en un sourire à moitié camouflé par ce que l’on était en train de faire.
Sauf que ce petit instant de pur bonheur fut gâché par la seule autre personne consciente de la pièce. En d’autre terme, Rose. Elle s’exclama une main devant la bouche comme si elle était sur le point de vomir :
- Oh! Vous auriez pu attendre que je sois sorti avant de faire ça!
- Rose Weasley! Grondai-je. Au nombre de fois où…
- À ce que je sache vous ne m’avez jamais vu embrasser Scorp tandis qu’il était à moitié nu comme mon cousin l’est en ce moment, hein! Me coupa-t-elle en faisant comme si elle réprimait un nouveau haut-le-cœur.
- Parce que tu as déjà embrassé Scorpius tandis qu’il était torse nu? M’étonnai-je.
- Bien sûr que non! Protesta-t-elle rapidement.
Beaucoup trop rapidement pour que ce soit la vérité. De plus, si je me fiais à la soudaine rougeur très intense de ses joues cela ne faisait que confirmer ce que je croyais. Elle avait menti.
- Rose Weasley! M’écriai-je avec un grand sourire. Tu ne m’as jamais dit ça!
- Je crois que vous pouvez aller continuer votre conversation ailleurs, dit Albus en levant les yeux au ciel. Je vous rejoins dans… cinq minutes.
Je lui servis un hochement de la tête distrait pendant que je trainais Rose à l’extérieur en la bombardant de mille et une questions.
Dix minutes plus tard je m’étais arrêtée, la présence d’Albus à nos côtés l’obligeant, ainsi que le fait que nous étions en route pour la Grande Salle.
Une fois qu’on fut arrivé on alla s’asseoir pour prendre notre petit-déjeuner comme à l’habitude, malgré qu’un certain empressement nous habitait. Tout ce à quoi j’arrivais à penser en ce moment c’était à la soirée mémorable qui nous attendait.
Lorsqu’on eut terminé de manger et que l’on rejoignit Scorpius je manquai m’étouffer avec ma propre salive en l’apercevant. Je me mordis les lèvres pour éviter d’éclater de rire. Et à ce que je pouvais en juger, Al aussi.
- Ne vous avisez surtout pas de rire, maugréa Scorp en nous fusillant du regard. Je ne suis pas du tout d’humeur pour ça.
Sauf que c’était plus fort que moi. Qui n’aurait pas ri en voyant son meilleur ami apparaître devant lui avec à la place des cheveux blonds pâles habituels, des cheveux formant un dégradé de vert comportant plusieurs mèches d’un vert fluo intense ainsi que quelques mèches éparses de couleur argenté.
N.A: Ça continue en page 3