Bon, étant une fille qui aime s'éparpiller, non contente d'être déjà sur les Enfants de Gaia et sur Lucy Weasley, je me lance dans un bébé-truc-qui-va-être-tout-petit sur Percy Jackson. Bien, certain me connaissent, ce ne sera évidemment pas sur Percy Jackson lui-même. Ce ne sera même pas sur la Colonie des Sang-Mêlé Enfin vous verrez bien, vous me connaissez, j'aime l'originalité Mais j'ai trop mauvaise conscience parce que Rick, ce cher Rick que nous aimons, est contre les fanfictions, mais bon je prends le risque.
Bon dans les faits, je en suis même pas sûre de continuer, je fais ça vite fait parce que l'idée me tourner dans la tête et pour m'amuser. Pour ceux qui me connaissent ce ne sera pas un truc Hyyyyyyyyper long avec des chapitres interminable à 2 parties, absolument pas, là ce sera des chapitres de 5 pages et pas de 20 Non vraiment je comte faire un petit truc, tout petit, rien de grand, une cinquantaine de page au max.
EDIT DE LA FIN : Ouais bah le tout petit truc a duré 3 ans presque et fait plus de 200 pages, 19 chapitres et un épilogue !
Donc voilà, je ne sais pas quand je posterais la suite, et je ne sais même pas si continuerais, là je vous donne le prototype DONC l'action se situe après HdO et OH WAIT : question général > on est d'accord que ToA c'est immédiatement après HdO et pas un an après ? (Oui RemDut, la remarque est pour toi). Enfin bref je vous laisse lire, ahah. Le premier chapitre est assez barbant parce qu'il est essentiellement narratif, je pose le décors. Voilà bonne lecture
Chapitre 1 : Précarité.
Je regardais mon calepin, assis sur le dos du banc, les pieds plantés sur l’accoudoir dans une position précaire. Mais j’aimais la précarité. La précarité me définissait. Je vivais dans la précarité dans les quartiers populaires de Denver, nous vivions, ma mère mon frère et moi, selon les aléas du petit restaurant bar que possédait ma mère, j’avais eu mon diplôme de façon précaire et ne devait ma place à l’université que grâce à une bourse qui témoignait de mon aptitude au basket. Même ma vie en dehors du scolaire et familiale était précaire. Une vie à faire les quatre-cents coups avec mon frère nous avait voulu la haine de la moitié des commerçants du quartier et tout les collèges et lycées nous avaient virés, les un après les autres. Avec mon frère, nous étions tellement soudé que si l’un se faisait expulser, l’autre faisait en sorte de l’être dans la semaine, de tel sorte à ce que nous soyons jamais séparé. Maintenant nous l’étions, et cela ajoutait à la précarité de ma vie. Je me sentais seul et vide sans mon frère à mes cotés. Mais un jour, il fallait bien grandir, chercher une stabilité, et c’était la décision que j’avais prise. Il n’avait pas compris. Il continuait d’exploiter la précarité de notre situation, de repousser ses limites au maximum. Sauf qu’à force de tirer sur la corde, elle finissait par se rompre. Et j’avais peur qu’un jour mon frère de la casse de façon brutale. J’avais décidé de grandir avant de faire cette bêtise. Aider ma mère au restaurant, aller à la fac. Cesser la dangerosité de ma vie. Mais je devais bien me douter qu’elle me rattraperait. Je n’étais pas fait pour la stabilité. Moi moins que les autres.
Je m’appelais Travis Alatir. Et j’étais le fils d’Hermès.
Etre un demi-dieu, c’était déjà une situation précaire. Etre le fils d’Hermès, c’était l’assurance que votre vie ne serait jamais stable, lui qui était le plus volatile et le moins cernable des dieux de l’Olympe. Quand nous avions su avec mon frère qui nous étions, grâce au satyre Gleeson Hedge, à l’âge respectif de onze et dix ans, la perceptive nous avait amusé. Nous venions d’être viré d’une énième école, nous menions la vie très dure à notre mère, et elle-même avait du mal avec le restaurant. N’ayant pas la force nécessaire d’à la fois sauver le restaurant et ses fils à Denver, elle nous avait laissé suivre Hedge à la Colonie des Sang-Mêlé. Nous allions la voir tous les mois pour nous donner bonne conscience, mais la vérité fut que nous adorions notre nouvelle vie, à l’ombre de New-York, à jouer à la guerre, mettre des chocolats de Pâques sur le toit des Déméter, saboter les machines des Héphaïstos, mettre du feutre indélébile à la place de l’eye liner des Aphrodite. Les gens nous détestait et nous adorait à la fois. Annabeth, conseillère des Athéna, ne pouvait pas nous voir en peinture, et Clarisse rêvait de nous enfoncer son Inutileuse comme nous l’avions surnommé dans plusieurs parti de notre anatomie, mais notre grand frère, Luke, nous adorait. Nous le faisions rire.
Luke. Rien que penser à lui me donnait la nausée. Maussade, je gribouillai un vague dessin sur mon carnet. A un moment, il fallait bien se réveiller. Deux ans de grâce puis plus rien. La trahison de Luke avait été comme un poignard dans mon dos, glacé et inattendu. Je l’avais tellement hais lorsque Percy Jackson avait expliqué à la colonie qu’il cherchait à vaincre les dieux en réanimant Chronos. Ce grand frère que j’avais tellement admiré, qui nous raconter comment il avait été chercher les pommes d’or au jardin des Hespérides, ou des histoires de héros antérieurs. Le pire avait été quand Chiron nous avait donné à moi et Connor, la charge de Conseiller en chef des Hermès. Je n’avais pas compris. Je n’avais que treize ans à ce moment et certains étaient plus âgés et plus expérimentés que nous. Mais d’après Chiron, j’avais quelque chose qui pouvait rassurer mes frères et sœurs. L’opposé de Luke-le-Héros. Un charisme. J’étais le chahuteur en chef avec mon frère. Ils n’avaient pas besoin d’un autre héros à admirer. Mais d’un Hermès qui comprenait les valeurs de son père et l’importance de la famille. Connor et moi représentions ça : deux frères soudés. Dans la bêtises, certes, mais force était d’avoué que Chiron avait eu raison. Nos frères et sœurs nous ont fait confiance, et nous avons tout fait pour les protéger. Presque tout. Nous n’avions pas pu sauver Luke, et ça avait été l’épreuve la plus difficile de ma vie. Cet épisode m’avait rappelé l’importance de la famille et je m’étais, déjà à l’époque, senti m’assagir. J’avais émis le souhait de retourner plus souvent chez ma mère. Pas Connor. Lui se complaisait à la Colonie, surtout depuis que nous étions Conseiller. Ce fut à ce moment là que je rencontrais pour la première fois mon père, dans le train qui me ramenait seul à Denver. Il s’était assis à coté de moi, et je l’avais immédiatement reconnu, avec ses yeux noisette espiègle identique aux mieux et son air malicieux dont j’avais également hérité. Je pensais que j’allais m’énerver contre ce père qui m’avait depuis toujours négligé, Connor et moi, qui nous avait laisser nous débrouiller seuls, laissant ma mère au bord de la faillite plusieurs fois et nous au bord du gouffre. Pourtant, seul l’agacement c’était épris de moi, puis l’infini tristesse quand il s’était mis à parler de Luke. Il m’avait demandé d’être fort pour mon frère – que la famille était imparfaite, mais que jamais on ne devait la lâcher, quand bien même elle nous tournerait le dos. Maintenant, assis sur ce banc, je me dis qu’il y avait quelque chose de prophétique dans les paroles de mon père. Il m’avait alors offert mon poignard, qui ne quitter pas ma ceinture et que la brume transformer en mousqueton, et une paire de converse ailée que je quittais rarement également. Je n’avais su quoi penser quand il m’a quitté, descendant deux arrêts avant moi, en me disant qu’il était fier de ce que j’étais en train de devenir. Et encore maintenant, j’ignorai ce que je pensais de mon père.
Je soupirai profondément et relis mes notes sur mon calepin. C’était de sa faute si j’étais dans cette situation. C’était lui qui m’avait donné cette mission. Même si j’avais bien l’intention de l’entreprendre. Je retournai au début du carnet, où le visage d’une fillette d’environ douze ans était figé sur une photo, ses cheveux noirs de jais bouclant doucement sur ses épaules, ses yeux noisettes en amande frétillants s’excitation alors qu’elle observait quelque chose qui sortait du cadre de la photo. Je souris doucement. Alice. Ma petite demi-sœur, une enfant adorable que nous avions recueillie juste après la guerre contre Chronos. Une enfant brisée. Après que Percy eut exigé que chaque enfant soit reconnu à l’âge de treize ans, un satyre avait été chercher deux filles d’Hermès, à Los Angeles, des jumelles de type asiatique de treize ans, Alice et Camille Miyazawa. Seule Alice était arrivée à la Colonie. Après le siège de New York, beaucoup de monstres incontrôlables avaient été lâché dans tout les Etats-Unis et Camille en avait fait les frais. Quand elle était arrivée, la semaine qui avait suivie la bataille, Alice était encore couverte du sang de sa sœur. Petit à petit, je m’étais fait un devoir de la reconstruire à l’aide de Connor et d’une de mes sœurs préférées de quinze ans, Julia. Cela n’avait pas été simple, mais à la fin de l’été, Alice mangeait correctement, riait aux pitreries de Connor, et participait aux activités de la colonie. Elle était retournée à Los Angeles à la fin de l’été et Connor et moi, après réflexion, avions décidé de ne passer que les vacances à la Colonie et de retourner à Denver. Nous avions négligé nos études et notre mère et ce qui s’était passé à New-York nous avait fait prendre conscience de l’infinie précarité de notre situation. Notre mère pouvait nous perdre à chaque instant, et je voulais faire autre chose de ma vie que de me battre dans la Colonie. Alors je m’étais inscrit au lycée et été entré avec Connor dans l’équipe de basket, dans laquelle je m’étais intégré au point de devenir Capitaine et récolté une bourse pour l’université de mon choix. La guerre contre Gaïa et la disparition de Percy avait quelque peu entamé ma détermination et je n’avais failli pas avoir mon diplôme. Alice n’était pas revenue à la Colonie ; peut-être préférait-elle une vie calme. Après tout, les enfants d’Hermès n’était pas les plus en danger. La bataille de Gaïa s’était engagée. Nous avions découvert un autre camp – un camp caché par les autres dieux qui voulait notre mort. Ces cachotteries m’avaient dégoutées. A l’époque, j’avais enfin compris les agissements de mon frère décédé, Luke, et j’en avais à mon tour assez d’être un pion insignifiant. Je voulais être plus, faire quelque chose de ma vie. Et faire les quatre cents coups avec Connor, que ce soir dans les rues de Denver ou à la Colonie, ne me suffisait plus.
Il était tant de grandir.
Au final, j’avais décidé : c’en était fini pour moi : les quêtes, les guerres, la colonies. Malgré un diplôme obtenu de justesse, j’avais eu le droit à une bourse pour l’université de droit de Denver. Je revenais définitivement dans ma ville natale, entre les Grandes Pleines et les Rocheuse, là où j’étais né, cette ville à laquelle je me sentais lié depuis toujours. Plus de colonie. Pas même pendant les vacances. D’autres enfants arrivaient : il fallait leur laisser la place de héros. Moi, je décidais d’être simplement … moi. Et de quitter cette vie.
C’était ça que Connor n’avait pas accepté. Par contraste et pour montrer son opposition à ma décision, il avait annoncé à ma mère qu’il arrêtait le lycée et retournait à la colonie définitivement. C’en était suivi une dispute interminable et Connor avait fait son sac et claquer la porte, m’accusant de l’abandonner et d’abandonner ce que j’étais, laissant ma mère en larme et moi désemparé. J’avais couru dans les rues de Denver jusque la gare, sans reprendre mon souffle, mais la seule chose que j’avais vu voir, c’était le train qui s’éloigner en direction de New-York. Je ne m’étais jamais senti aussi déchiré de toute ma vie.
Nous étions maintenant mi septembre. J’avais commencé les cours à la fac avec entrain, et après les cours et le week-end, j’aidais ma mère au restaurant. Mais la dispute avec Connor me pesait toujours. Nous avions échangé quelques messages froid et vides, mais c’était tout. Nous qui avions été si proche, si fusionnels … les « jumeaux Alatir ». Tous nous appelaient comme ça, à la colonie. Nous étions si semblable : mêmes boucles châtains clair, même air malicieux, même nez droit, même yeux noisettes, même taille filiforme, même jour de naissance. Pourtant, un an nous séparait, et le fait que Connor naisse le même jour que moi n’était qu’un heureux hasard. J’avais toujours vécu avec ce presque-jumeaux dans les pâtes et maintenant voilà qu’il m’avait été arraché. A respectivement dix huit et dix-sept ans, nous évoluions pour la première fois séparément. Tout ce que j’espérais, c’était que Connor ne tirerait pas trop sur la corde.
Je balayai le campus du regard et rajustai mon bonnet sur ma tête. J’attendais un cours de droit Constitutionnel du Colorado mais un SMS d’une fille de mon amphi m’informa qu’il avait annulé. Je rangeai alors mon carnet dans mon sac à dos et m’avançais jusque là où j’avais laissé ma moto, une vieille bécane que mon grand-père m’avait aidé à retaper quand j’avais eu mon permis. Je retournai tranquillement chez moi, dans le centre de Denver, slalomant – parfois un peu dangereusement – entre voitures et taxi. Je n’aimais pas particulièrement prendre le métro : c’était oppressant et il y avait beaucoup trop de monde. A vrai dire, je n’étais même pas sûr d’aimer la ville. Mon grand-père avait une ferme, entre Denver et les Rocheuses et j’adorais m’y rendre quand j’étais petit. J’avais toujours préféré l’air libre. Ça faisait longtemps que je n’y avais pas été, d’ailleurs. Peut-être un week-end.
Morose, je finis par passer la porte du petit restaurant-bar que tenait ma mère, Holly Alatir, une femme dynamique de quarante-cinq ans. Ma mère a toujours adoré cuisiner et ne sort presque jamais de sa cuisine, à part pour aller au marché ou voyager découvrir d’autre cultures culinaires. Je pensai que c’était cette passion du voyage et de la découverte, cette curiosité naturelle qui avait attiré mon père. Derrière le bar, Johny, un garçon de vingt-cinq quand qui travaille à mi-temps ici, transmettait une commande à la cuisine. Je l’avais toujours apprécié : c’est un grand gaillard qui a toujours le mot pour détendre l’atmosphère. Il me sourit quand il me voit :
-Comment va le grand étudiant ? me demande-t-il en me donnant une grande claque dans le dos quand je passe derrière le bar.
-Mon cours de ce soir a été annulé, alors je viens te relayer, répondis-je avec un sourire forcé.
-Parfait, je vais pouvoir aller voir ma copine. On sort ce soir avec des potes – certains on presque ton âge, tu peux venir si tu veux.
-Ma mère m’a demandé de me socialiser ? raillai-je en levant les yeux au ciel.
-Exactement. Il paraît que tu restes enfermé les week-end avec ton ordinateur et c’est mal quand on a ton âge. Qu’est ce qui se passe, Travis ? Je t’ai connu plus joyeux.
Je haussai les épaules et Johny n’insista pas, salua ma mère et sortit avec un signe pour les clients. Je balayais la pièce du regard, depuis le bar. En salle, il y avait une autre fille, Claire, d’une trentaine d’année et qui était ici depuis les débuts ou presque. Le restaurant appartenait à mes grands-parents avant que ma grand-mère ne meure et que mon grand-père ne s’exile dans la ferme. Beaucoup y avait leurs habitudes : la vieille veuve Dawson, qui buvait son café tout les matins à ce bar, le club de foot du quartier qui passait chaque week-end regarder le match, Willy et ses tours de cartes qui me fascinaient étant petit, ou Alan et Eddie, qui habitaient l’immeuble d’en face. Je pris les commandes des clients, transmettait à ma mère la moitié d’entre elle et servait les gens en salle avec le sourire le plus avenant que j’avais – celui qui pousserait Clarisse Larue à me couper la tête sans aucune forme de procès (et le procès était un droit constitutionnel, j’étais en train de le voir à la fac). Parfois, ma vieille nature tentait de me rattraper, et je retenais mes doigts d’agripper ce porte-monnaie mal dissimulé, ou cette jolie montre que je ne pourrais jamais me payer, ou ce paquet de clope – il y avait si longtemps que je n’avais pas fumer ! Ma mère me traitait de pie voleuse et m’avait interdit de reprendre mes sales habitudes en revenant ici. Et j’étais fier d’affirmer que je n’avais jamais craqué. A part pour la boite de Pringles de la fille qui était devant moi en amphi, mais pour ma défense, le cours était long, usant et j’avais faim. Alors quand j’ai faim, toute forme de nourriture appartient à Travis, et seulement à Travis. Je venais de servir un café à une dame d’entre deux âges, résistant à l’envie curieuse de prendre le joli porte clef qui dépassait de son sac quand je les vis s’installer. Deux adolescents étaient assis devant le restaurant, une fille et un garçon, la fille une guitare à la main et le garçon qui chantait. Je grognai en les remarquant, car leur présence repoussaient les potentiels futurs clients. On ne pouvait pas bâtir un commerce sur les vieux habituels et les temps étaient souvent durs. Ma mère sortit enfin de sa cuisine et me tendit un billet de vingt dollars.
-Va leur donner ça, qu’il s’en aille, grommela-t-elle, ses yeux bleus lançant des éclairs.
-Ce n’est pas beaucoup ? m’enquis-je en empochant le billet.
-Je perdrais plus s’ils restent.
Ma mère, cette charmante femme aux cheveux châtains striés de fils d’argents et aux yeux expressifs était non seulement une cuisinière hors-pair mais également une femme d’affaire redoutable. Sans doute autre chose qui avait attiré mon père. Je hochai la tête et demandai à Claire de surveiller le bar le temps que je fasse un tour dans ma chambre. Vingt dollars c’était bien, mais ce n’était pas ça que les adolescents-chanteurs voulaient.
C’était des drachmes.
Ils m’en restaient quelques unes dans mon vieux sac que j’emportais à la colonie et j’en empochais certaines avant de redescendre. Je fouillai dans mon armoire et retrouvai quelques restes de nectar et ambroisie, mais je décidai de les garder pour plus tard. Je dévalait les escaliers et me plantai devant eux, dehors. La fille était assise avec sa guitare, et elle leva ses yeux bleus vers moi. Le garçon cessa de chanter de sa voix douce. Elle devait avoir quinze ans, et lui douze et ils faisaient pitié dans leurs Tee-shirt crasseux et leurs jeans troués. Le garçon releva les yeux sur moi et eut un grand sourire.
-Oh Travis !
-Qu’est ce que tu nous apportes pour qu’on se barre, cette fois ? se moqua la fille en tendant derechef la main.
-Je vais finir par appeler ça du raquette, grommelai-je en lui tendant le billet de ma mère et les drachmes.
La fille fit disparaître le larcin d’un geste expert, ramassa les quelques pièces que les passants avaient laissés et remit sa guitare dans son étui avec un sourire satisfait. Le garçon eut un grand sourire et se releva.
-Merci bien, fils d’Hermès. Au fait, on a pas mal faim, Chelsea et moi … Tu crois que ta mère sera assez gentille pour nous offrir un bon repas ? On a pas mangé ce midi et ce soir …
Il avait l’air tellement vulnérable, tellement triste … Je faillis accepter, attendri. Puis je me souvint et secouai la tête. J’eus un sourire tordu à son attention.
-Même pas en rêve, saloperie d’enjôleur. Tu as vingt dollars pour bouffer.
-J’aurais essayer.
-A la prochaine, Travis, fit Chelsea en faisant un signe de main. C’est toujours un plaisir de passer dans ton coin !
Elle et l’enjôleur s’éloignèrent tranquillement et je m’adossai au mur, un sourire aux lèvres. Depuis que j’étais revenu à Denver, après la guerre contre Chronos, je les avais remarqué dans une rue plus touristique, à essayer d’attendrir les touristes. Connor avait trouvé que c’était une brillante idée de leur voler leur piécette, ce qui avait été exécuté avec succès. Quelques jours plus tard, ils étaient venu s’installé devant le restaurant de ma mère. La garçon avait essayé de m’enjôler, mais pour l’avoir subi avec Drew plus que je ne l’aurais mérité, je savais le reconnaître dans la voix de quelqu’un quand je l’entendais. J’avais alors compris que chacun avait deviné qui il était. Connor et moi avions tenté de leur parler de la Colonie des Sang-Mêlé, mais ils avaient refusé net, préférant les rues de Denver. Depuis, je les croisai régulièrement, et ils me faisaient payé d’avoir un jour volé leurs larcins. Si le garçon était un fils d’Aphrodite, j’ignorai tout de Chelsea, sinon qu’elle jouait bien. Je retournai à l’intérieur, pris quelques commandes, discutait avec Eddie et Alan de mes études. Ils étaient fiers que je me prenne enfin en main, moi qui avait passé mon enfance à enduire leurs fenêtres de peintures quand j’étais petit. Le service d’apéro, comme je l’appelais, arriva et le bar se remplit un peu plus. Ma mère passa en salle : elle ne cuisinait que pour le midi et fermait à vingt-et-une heure. Avant de passer en salle, elle me glissa quelque chose, une enveloppe qui était arrivée ce matin par la poste.
La poste. Je regardai l’enveloppe, horrifié, puis ma mère qui haussa les épaules avec une moue dédaigneuse. Il ne fallait pas lui parler d’Hermès. J’étais persuadé qu’elle le giflerait si elle l’avait devant elle, dieu ou pas dieu. « La poste » était une sorte de code pour dire que c’était un message de mon père. Nous en avions reçu quelque uns, au cours depuis que je l’avais rencontré. Parfois insignifiant, parfois précieux. Quand j’avais décidé de rester à Denver et que Connor avait claqué la porte, j’avais reçu un simple « Memento ». « Souviens-toi … ». Cela m’avait rendu mal à l’aise, d’autant plus que, une semaine plus tard, il était venu en personne au campus, habillé comme un professeur, Martha et George, ses deux serpents portatifs, accrochés à son téléphone. Et c’était là qu’il m’avait confié une mission, que venait sérieusement trancher avec les objectifs que je m’étais donné en revenant définitivement à Denver. Je regardais l’enveloppe, et prenant mon courage à deux mains, sorti la feuille qui était dedans. Juste un nom. Un nom qui me traversa comme un coup de poignard. Ma mission.
Alice. Mon père voulait que je retrouve Alice.
Voilà Voilà ! Comme je le disais c'est pas un gros truc N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !