Hellow!
@Horange : Excuse-moi d'avoir tardé et de t'avoir fait attendre... Mon temps de réponse a été long, car j'ai eu une semaine assez chargée. x')
@leaGugu (Gugu? xp) : Haha, si Cal se ramenait maintenant, elle ne serait effectivement pas très bien accueillie et en dérangerait surtout une, parce que l'autre en a l'habitude, maintenant.
@Naji : Trop bien!
![Mr. Green :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Je t'approuve!
Kholer
Evidemment. Evidemment, lui ayant volontairement concédé cette victoire, Melyna n’ajoute rien de plus, et je devine aisément qu’elle en jubile en silence. Elle est décidemment bien trop fière et bornée… Ce qui reste viable. Si je le suis également, j’ai davantage de mesure, voire de réserve, que j’ai acquise en grandissant, car ce n’était absolument pas le cas lorsque j’étais petit. J’étais exactement comme Melyna, mais la force des choses a fait qu’accorder des concessions est une possibilité dont je suis capable aujourd’hui. Je ne le fais pas souvent, mais il m’arrive d’en accepter et de m’en accommoder, parce que c’est sur une concession que repose ma sortie définitive de cette école : quand l’année sera terminée, une fois achevée, je pourrai enfin partir à la recherche de ma mère, mais pour ça, il faut que je la réussisse, ce à quoi j’aspire. J’y compte bien, et y arriverai.
Je me connais, suis lucide au sujet de ma personne, et sais qui je suis et pourquoi je suis ici. Je n’ai jamais été doux, tendre ou attentif à l’égard de quelqu’un, d’une personne, n’importe qui. J’ai un objectif en tête, un but, et rien ne me le fera oublier ou ne m’en détournera. Je me tiens droit, digne, et l’atteindrai coûte que coûte. Je ne suis pas juste, mais j’agis selon ce que j’estime ou juge comme être légitime, et peu m’importe si l’idéal de justice en est bafoué. Néanmoins, la loyauté est une chose que je considère importante, mais à laquelle j’ai énormément de mal à croire, en raison du comportement de ma mère. La loyauté serait donc une utopie ? Pas sûr.
M’enfin, ce n’est pas ce qui me préoccupe maintenant, mais Melyna, et sans m’étonner, elle se braque et me rétorque de manière assez virulente, ce qui me fait soupirer. Elle se trompe, ce qu’elle n’admettra jamais, et on ne la changera pas. Melyna est forte, mais l’entêtement est une faiblesse, à l’image de la colère.
-Mes pauvres créations… Je souffle sur un ton faussement pathétique et larmoyant, sous-entendant que je suis celui qui a engendré les loup-garous.
Comment l’oublier ? Sauf que Melyna oublie une chose : la magie peut être largement comparée à un loup à l’intérieur de soi, qu’il faut pouvoir dominer, pour ensuite la dompter, la prendre en main et s’en servir. Par ailleurs, ce n’est un secret pour personne à Ravenswood que je pratique toutes les sortes de magie existantes, notamment la noire. Mon corps est presqu’entièrement tatoué de runes, qui me permettent de sceller ma magie en mon être et de l’empêcher d’agir à sa guise. L’analogie avec la bête est pertinente : ma magie est une bête tapie en moi et endormie, ne se réveillant que lorsque je le lui ordonne. Très honnêtement, j’aimerais éviter de me disputer avec Melyna à ce sujet, car je suis fatigué, et qu’on ne parviendra jamais à s’entendre là-dessus. Elle est intraitable par rapport aux loup-garous, et me le confirme tandis que j’entraperçois du coin de l’œil le rictus qu’elle arbore au passage d’une louve et de ce que je suppose être son amie, la fusillant d’un regard noir. Si elle avait eu un revolver à la place des yeux, la louve serait déjà morte six fois en l’espace d’une fraction de seconde, et je passe une main dans ma tignasse châtain foncé.
Au lieu de voir le mal partout, je vois surtout certaines de mes conquêtes parmi tous ces gens, des partenaires que je reconnais, et d’autres dont le nom m’échappe, et je me gratte la nuque, ennuyé : si je pensais comme Melyna, ça signifierait que je devrais arrêter de fréquenter des loup-garous, ce qui ne serait pas drôle. Pas qu’ils m’amusent, mais je ne profiterais plus de leur bestialité au lit. C’est un cliché, car tous les loup-garous ne le sont pas, au même titre que les vampires, mais il y en a bien quelques-uns qui sont ainsi, et ce serait idiot, carrément stupide de renoncer à une partie de plaisir parce qu’ils sont des loups. Ca n’a aucun sens. Si Melyna savait que je ne suis pas un saint, et qu’en plus de ça je prends mon pied avec toutes les espèces dont regorge l’école, elle serait dégoûtée, et ça me ferait rire et me moquer d’elle, mais je refuse qu’on se querelle à ce propos. C’est à Melyna de réagir : tant qu’elle n’aura pas surmonté l’entêtement dont elle fait preuve, elle ne pourra jamais appréhender le monde dans sa complexité, et conserverait dessus un point de vue manichéen.
Elle renchérit en ricanant après avoir évoqué Caliste, et je tourne la tête vers elle, posant un regard froid sur elle, dans ses yeux narquois.
-Laisse-la.
Et Melyna s’insurge, me sermonnant, continuant, enchaînant, et lorsqu’elle lance que je dois ouvrir les yeux, mon regard se durcit et se glace, ma patience tendue et raidie s’effilochant au fil des secondes :
-Alors elle est comme moi et nous ne sommes pas comme toi, puisque nous sommes une insulte, Melyna Olsen.
Caliste est pénible, mais je ne l’insulte pas, elle ne mérite pas ça, absolument pas, et ne l’insulterai jamais. Je n’insulte pas Melyna non plus en la comparant à elle, mais Melyna s’insulte elle-même en reniant ce qu’on appelle la tolérance. Finalement, détaillant Melyna yeux dans les yeux, je soupire une seconde fois et mon irritation se dissipe peu à peu.
-C’est toi qui es une sauvage, mais ça ne m’empêche pas de te parler, je conclus, las.
S’énerver avec Melyna n’est pas ce que je souhaite, et je hausse des épaules.