Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Répondre
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Comme l'avait écrit Gustave Flaubert:
"J'ai trouvé mes origines dans ce livre , que je connaissais par coeur avant même d' avoir appris à lire."
Ce grand écrivain qu' était Miguel de Cervantes, mérite un sujet qui lui soit consacré, où chacun de nous puisse s' exprimer et lui faire un hommage posthume pour toute cette grande oeuvre littéraire qu'il a léguée à notre monde contemporain et aux générations futures.
Je vais étrenner ce topic , avec un sonnet d'un dialogue entre Babiéca et Rossinante .
don quijote.jpg
don quijote.jpg (48.68 Kio) Consulté 1685 fois
Dialogue entre Babiéca et Rossinante

Sonnet

B. - Comment va, Rossinante ? Tu es bien maigrelet!
R. - Je reste sans manger, mon maître sur le dos.
B. - Le gîte et le couvert il te doit assurer.
R. - Mon maître ne me laisse que la peau et les os !
B. - Je le trouve, l'ami, des plus mal élevés:
à parler comme un âne tu offenses ton maître
.
R. - Âne. Il le fut toujours, et il l'est bien resté.
Il lui suffit d'aimer pour qu'on le voit renaître.

B. - Ne faut-il point aimer? R.- Ce n'est guère prudent.
B. - Tu es bien philosophe ! R.- Hé ! J'ai le ventre creux!
B. - Plains-t-en à l'écuyer. R. - Il serait mécontent.
Comment puis-je me plaindre d'une vie accablante
quand je vois l' écuyer et le chevalier preux
être rosses tous deux autant que Rossinante
!

B. Babiéca le cheval du Cid
R. Rossinante le cheval de Don Quichotte
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Les femmes sont comme le verre,

Il ne faut jamais éprouver

S'il casserait ou non par terre,

Ce qui pourrait bien arriver.

Et comme il casserait, c'est sûr

Pourquoi donc vouloir hasarder

Un événement bien trop dur

Sur un corps qu'on ne peut souder?

Cette opinion que je fonde,

Le monde entier y croit encor,

S'il y a des Danaées au monde

On y voit aussi des pluies d'or
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Cet ouvrage que je viens de lire, débute ainsi
Préface:
une évidence: l'oeuvre d'art, principalement l'oeuvre d'art ancienne est intouchable.
Elle mérite le respect,l'admiration, la révérence et, si possible, la compréhension. Mais y toucher, jamais. Y reprendre quoi que ce soit, y ajouter ceci ou retrancher cela, pas question.
Évidence récente cependant: les historiens sans trop de peine en dresseraient l'acte de naissance, et elle n'est pas très éloignée de nous - deux siècles à peine.
Ce qui trompe là-dessus s'aperçoit aisément: l'évidence tant qu'elle existe, n'a pas d'âge.
Elle a les prestiges de l'éternité.
Et c'est ainsi que le monument, la toile, la partition et son exécution, le poème, la tragédie, le roman sont tabous: ils doivent demeurer tels qu'ils nous furent légués.
Et s'ils ont soufferts d adultérations, être rendus à leurs états premiers.
Cette préface de Jean-Claude Chevalier est longue, elle comprend neuf pages, et ci-dessus la moitié d'une d'entre-elles (le début) et, ci-dessous sa fin de préface:
c'est, ici et partout, l'oreille qui doit continûment être séduite: qu'elle soit blessée, et l'histoire qu'on lui conte s’interrompt.
Lisez, la volonté de la traductrice a été que vous la lâchiez pas avant son terme. Avant que le héros n'expire
.
J.P Chevalier.

Traduit de l'espagnol par Aline Schulman , préface de Jean-Claude Chevalier.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Extrait du prologue à l' attention du lecteur: (page 37), de Aline Schulman (la traductrice), qui débute ainsi .

Toi qui prendras le temps de me lire, tu peux être assuré, sans exiger de serment, que ce livre, fruit de mon esprit, je l' aurais souhaité le plus beau, le mieux fait, le plus intelligent qui se puisse concevoir.
Mais ne va contre l'ordre de la nature, qui veut que chaque chose engendre sa pareille.
Or,que pouvait produire ma pauvre cervelle stérile et mal cultivée sinon l' histoire d'un homme sec,rabougri, fantasque, plein d' étranges pensées que nul autre n'avait eues avant lui - comme peut l' être ce qui a été engendré dans une prison, séjour des plus incommodes, où tout triste bruit a sa demeure.
Le loisir, le calme, l'aménité des champs,la sérénité des cieux, le murmure des fontaines, la tranquillité de l'âme font beaucoup pour que les Muses les plus stériles se montrent fécondes, et donnent des fruits capables d' étonner le monde et de le réjouir.


Ainsi débute, un prologue destiné au LECTEUR , assez long (8 pages), mais qui a le mérite de nous donner envie de découvrir ce merveilleux ouvrage, superbement traduit en français par Mme Aline Schulman.

Je vais revenir longuement par la suite, sur ce que pensent les hommes de lettres espagnols sur la traduction qui nous concerne française , comme la critique est à la fois longue et assez difficile pour moi à traduire , ça fera l'objet de plusieurs posts , mais pour l'avoir pratiquement terminée:
-j'ai appris pas mal de choses et c'est quelque peu acerbe parfois, mais tout de même intéressant à lire ...
Onze écrivains traducteurs français ont repris cette oeuvre depuis son origine pour la traduire en français et cette critique décortique leurs façons de nous traduire cette oeuvre universelle .
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Critiques littéraires de la traduction en français par les littéraires espagnols sources ; Casa de Velázquez
Traduction en français moi-même, certains passages et ils sont rares je ne les ai pas traduits, car intraduisibles.

1)
L'oeuvre de Cervantes, en elle-même c'est une bibliothèque similaire à celle de Borges, qui conserve le livre de sable, inépuisable, infini. Il se nourrit des centaines d'éditions de Don Quichotte dans toutes les langues de la planète et des mille oeuvres et articles qu'elle a elle-même engendrés.
Nous allons aborder ici les traductions en français qui générèrent depuis celle de 1614 de la plume de César Oudin, secrétaire et interprète de Sa Majesté Henri IV, jusqu'à la plus récente d'Aline Schuman (celle que je viens de lire) en 1997, ainsi que celle de Jean Canavaggio (2001).
Cet article n'aspire pas, par la limite de l'espace disponible ici, à une ambition la plus minimale exhaustivité. Rappelons-nous la prudente mesure, la circonspection et la discrétion de Maurice Bardon que, dans sa thèse volumineuse Don Quichotte en France au XVIII siècle (1931), il dût se limiter aux deux premiers siècles de
l'incroyable fortune de cet ouvrage, qui est en vérité la première oeuvre de l'Âge moderne: une entreprise prolongée et complétée par Don Quichotte, du livre au mythe (2005) de Jean Canavaggio, qui examine la destinée de l'oeuvre de Cervantes dans toute l'Europe, dans toutes les époques et dans toutes les formes artistiques (des livres, des arts graphiques, une musique et un cinéma).
Nous proposons donc d'examiner certaines des traductions "phares" de ce livre en France, comparant à de
divers scribes à partir de certains fragments et des mots, ainsi que les moments les plus minces ou plus accidentés, dans le sens espagnol de "sentiers escarpés", afin d'entrevoir une vérité sur ce difficile exercice qui est la copie d'une langue à l'autre.
Bien qu'avec ses ailes coupées, l'oiseau peut prendre une impulsion et espérer arriver à son "nid d'autrefois", qui a abrité la respiration et les palpitations du génie espagnol.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

2)
Nos écrivains français sont, César Oudin (première partie de Don Quichotte , 1614), François de Roset (pour la deuxième partie, 1618), François Filleau de Saint-Martin (1677-1678), J. P. Claris de Florian (1799), Louis Viardot (1836) et plus après notre temps: Jean Labarthe (pour la première partie, 1923), Xavier de Cardaillac (pour la deuxième partie, 1926), Jean Cassou(1934) qui, plus que traducteur est quelqu'un qui rafraîchit l'Oudin ou le Roset, Francis de Miomandre (1935), Aline Schuman (1997 la parution que j'ai lu), Jean Canavaggio (2001).

Onze écrivains en cinq siècles de gloire ininterrompue, divisés en deux clans: ceux qui considèrent que le texte est intouchable et ceux qui osent réellement de créer un autre texte, plus ou moins éloigné de l'original. D'un côté, les zélotes et, de l'autre, les profanateurs, bien que les uns et les autres soient sans aucun doute coupables de trahison.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

3)

Quand on étudie les traductions d'un livre et pour meilleures raisons celles d'un monument de la littérature, on se voit tentés non sans allégresse entre les moins sadiques, à faire une liste d'erreurs et à contresens, et à nous moquer de ce traître" (dans le sens italien de Traduttore/traditeur), celui que du Bellay appelait traditeur (traditor), avec la complicité bénévole de son public ou de ses lecteurs.
L'exercice est tellement vain combien facile ou cruel.
Dans aucun cas il se pourrait être notre point de vue, plein de compassion et encore plus d'admirations pour ceux qui ont nagé :
*- "Así fuera a braza suelta
- en las aguas de La Mancha."

Dans tous les cas, et après un examen quelque peu précipité de ces onze traductions, disons donc comme préambule, saluons ces athlètes des mots qui voyagent et traversent les siècles.
Félicitations, l'artiste!
Bravo!

* ainsi soit, à brasses libres
dans les eaux de la Manche
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

4)
En laissant de côté l'herméneutique du livre qui a été plus commenté dans l'histoire de la littérature, nous partons pour attacher seulement à la restitution française de certains lieux dûment sélectionnés. Commençons par ce titre si expressif et consacré : l'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Rappelons-nous du titre comme celui-ci: les mille et une nuits, la traduction exacte de l'original qui disait:
"les mille et une nuit", il n'a jamais varié dans l'histoire, il est resté intouchable.
L'ingénieux gentilhomme d' Oudin s'est rapidement transformé en : l'ingénieux hidalgo, en vertu d''une règle qui fait le prêt en raison de l'épreuve de traduction dans une autre langue, comme Joachim du Bellay a démontré en 1549 dans sa célèbre Défense de l'illustration de la langue française, dans la question :
"comment les Romains ont-ils enrichi leur langue ?"
Il a répondu avec une métaphore cannibale :
"en imitant les meilleurs auteurs grecs, en se transformant en eux, en les dévorant et, après les avoir bien digérés, en les changeant en sang".
Un hidalgo dit beaucoup plus qu'un gentilhomme sur le caractère espagnol, c'est plus exotique et plus séduisant.
Mais en réalité le vrai écueil est "ingénieux", donc l'adjectif français est à cent lieues de l'adjectif espagnol.
En effet: qu'est-ce qu'il a à voir "L'ingénieux Ulysse" (l'Ulysse ingénieux) de Racine de "L'ingénieux Don Quichotte" ?
Ainsi mentionné ce n'est pas tout à fait rusé. C'est, au contraire, une catastrophe ambulante, un fou en liberté. Si seulement "ingénieux" il ne faiblit à la caractérologie fameuse de l'examen des génies, d' Huarte du San Juan, de contemporain de Cervantes, en se convertissant dans synonyme d'un fou" ou d'un "pèlerin",
ou bien cinglé et lunatique, ce que compte se rend d'un balancement patronymique du personnage, à la fois bête et sain de jugement:
" Qui-zote / Qui-sano
Quijote / Quijano".

Alors nous pouvons laisser d'un côté l'adjectif, comme Florian ou Miomandre, ou bien considérer, comme Oudin, qu'il est intouchable et suivre son exemple.
Et regretter la frilosité de ceux qui ont choisi de rénover la traduction del Quijote (le rêveur) sans arriver jusqu'à la fin.
Ce n'est pas ceci: d'avoir un bœuf dans la langue ?
Ou, dit autrement, utiliser une "langue stéréotypée", dans un français on dit: langue de bois" ?
Il ne manquera pas des gens qui objecte que le récit éclaircit le sens des mots et que le lecteur saura interpréter cela "ingénieux" comme "imaginatif" ou "riche en imagination".
Bien cela soit!
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

URGANDE LA MÉCONNAISSABLE.

Si tu t'adresses aux gens d'esprit
ô livre, il ne se trouvera
nul novice pour, de ce pas,
prétendre que tu l'as marri.
Mais si tu ne refusais point
de t'adresser à des obtus,
tu verrais bien vite leurs poings
se lever et manquer leur but,
encore qu'ils meurent d'envie
de voir reconnu leur génie.

Car l' expérience nous apprend
que quiconque élit le bon arbre
sera couvert d'une bonne ombre,
et, à Bejar, ce qui t'attend,
c'est un arbre royal qui donne
les plus grands princes comme fruits.
Là, un de nos ducs a fleuri,
le grand Alexandre en personne:
rejoins-le, la Fortune est bonne
aux audacieux en son pays.

D'un noble hidalgo de la Manche
tu conteras les aventures
inspirées d'oiseuses lectures
fatales à sa matière blanche:
dames, armes et chevaliers
l'ont à ce point tourneboulé,
que, Roland Furieux incarné,
il s'est rué sur le métier,
l'épée levée, sans bouclier,
pour reconquérir sa Dulcinée.
Sur son écu,surtout n' énonce
point de ces devises obscures,
car quand on n'a que des figures,
avec peu de point on annonce.
Plus modeste la dédicace,
moins tu permettras aux railleurs
te dire:" Quel est-ce seigneur
Hannibal de Carthage, Arsace
le Parthe, ce fleuron de race
à qui le sort tire des pleurs ? "

Puisque le ciel n'a pas voulu
que tu sois aussi érudit
que Juan Latino en ses écrits,
évite le latin fourchu.
Ne va pas jouer au plus fin,
de philosopher ne te mêle,
car en grimaçant de ton zèle,
le lettré sachant le latin
te dira à l'oreille: "Tiens!
C'est trop de fleurs dans mon jardin."

Des grands dessins qui guident l'art,
des vies que tu ne connais pas,
de ce qui ne vient ni ne va
reste sagement à l' écart.
On remet toujours à sa place
quiconque cherche à se vanter,
mieux vaut fatiguer le métier
pour saisir la gloire qui passe:
sottise écrite, quoi qu'on fasse,
toujours poursuit l' écrivassier.

Prends garde, il serait insensé,
sachant que le toit est de verre,
de faire provision de pierres
et sur le voisin les lancer.
Laisse l'homme à l' esprit rassis
avancer en ce qu'il compose
d'un pas pesant comme sa pose:
et laisse celui qui publie
histoire de tromper l'ennui
écrire aux insensés, s'il ose
.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

caribou33 a écrit :4)
En laissant de côté l'herméneutique du livre qui a été plus commenté dans l'histoire de la littérature, nous partons pour attacher seulement à la restitution française de certains lieux dûment sélectionnés. Commençons par ce titre si expressif et consacré : l'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Rappelons-nous du titre comme celui-ci: les mille et une nuits, la traduction exacte de l'original qui disait:
"les mille et une nuit", il n'a jamais varié dans l'histoire, il est resté intouchable.
L'ingénieux gentilhomme d' Oudin s'est rapidement transformé en : l'ingénieux hidalgo, en vertu d''une règle qui fait le prêt en raison de l'épreuve de traduction dans une autre langue, comme Joachim du Bellay a démontré en 1549 dans sa célèbre Défense de l'illustration de la langue française, dans la question :
"comment les Romains ont-ils enrichi leur langue ?"
Il a répondu avec une métaphore cannibale :
"en imitant les meilleurs auteurs grecs, en se transformant en eux, en les dévorant et, après les avoir bien digérés, en les changeant en sang".
Un hidalgo dit beaucoup plus qu'un gentilhomme sur le caractère espagnol, c'est plus exotique et plus séduisant.
Mais en réalité le vrai écueil est "ingénieux", donc l'adjectif français est à cent lieues de l'adjectif espagnol.
En effet: qu'est-ce qu'il a à voir "L'ingénieux Ulysse" (l'Ulysse ingénieux) de Racine de "L'ingénieux Don Quichotte" ?
Ainsi mentionné ce n'est pas tout à fait rusé. C'est, au contraire, une catastrophe ambulante, un fou en liberté. Si seulement "ingénieux" il ne faiblit à la caractérologie fameuse de l'examen des génies, d' Huarte du San Juan, de contemporain de Cervantes, en se convertissant dans synonyme d'un fou" ou d'un "pèlerin",
ou bien cinglé et lunatique, ce que compte se rend d'un balancement patronymique du personnage, à la fois bête et sain de jugement:
" Qui-zote / Qui-sano
Quijote / Quijano".

Alors nous pouvons laisser d'un côté l'adjectif, comme Florian ou Miomandre, ou bien considérer, comme Oudin, qu'il est intouchable et suivre son exemple.
Et regretter la frilosité de ceux qui ont choisi de rénover la traduction del Quijote (le rêveur) sans arriver jusqu'à la fin.
Ce n'est pas ceci: d'avoir un bœuf dans la langue ?
Ou, dit autrement, utiliser une "langue stéréotypée", dans un français on dit: langue de bois" ?
Il ne manquera pas des gens qui objecte que le récit éclaircit le sens des mots et que le lecteur saura interpréter cela "ingénieux" comme "imaginatif" ou "riche en imagination".
Bien cela soit!
5)
"Quijote" est maintenant ,un nom admirablement expressif, qui se réfère en espagnol à cette partie basse de l'armure (cuissot en français), par une référence inversée, donc comme Bakhtine l'a admirablement démontré. Nous nous trouvons ici devant un investissement carnavalesque et une dégradation de l'épopée celle que Lancelot a jouée du Lac, en Espagnol "Lanzarote", celui dont la lance est infaillible.
Au monde élevé des livres de cavalerie, Cervantes oppose le monde d'en bas, dont il présente initialement une parodie. Les traducteurs français ont douté durant deux siècles entre Quichot ou Guichot, selon le modèle de Lancelot et Quichotte.
Et, bien ce qui est certain que qu'aujourd'hui personne comme lecteur, qu'il soit français ou espagnol, pense à la cuisse ou au rêveur, le nom "Quichotte" s'est rempli d'un sens, pour ne pas dire l'adjectif "quichottesque".
C'est une règle constante des chefs-d'oeuvre que le contenu finit par déterminer le continent et, ainsi, en prononçant le nom : Quichotte, nous savons tout ce qu'il représente d'une grandeur et de moquerie, de ridicule et d'une gravité, de faiblesse et d'humanité, de pitoyable et de sublime.
picasso-pablo-don-quichotte.jpg
picasso-pablo-don-quichotte.jpg (27.49 Kio) Consulté 1658 fois
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

6)
Panza est moins subtil à traduire, puisqu'on ne traduit pas justement ce mot en français et en espagnol désignant le ventre, plus exactement en français la panse de l'animal, cette bedaine "rabelasiana" de qui ? Au moins au début se profile comme le contrepoint nécessaire matérialiste à l'idéalisme évanescent du protagoniste.
En ce qui concerne "Rocinante", ce nom, malheureusement, il est perçu comme féminin en français: Rossinante. Malgré les preuves données de sa virilité, et rien nous pouvons faire.
Après tout, "rosse" ou "haridelle" (un mot argot signifiant : un mauvais cheval efflanqué. ) peut s'appliquer à une jument et à un mauvais cheval ou à une personne dure et méchante.
Les noms de "Dulcinée" et "Maritorne"sont si perceptibles et suggestifs comme les originaux, en évoquant pour la première la douceur, et pour la deuxième une écervelée ou "ligerilla" femme légère,, et le succès prolongé du roman leur a permis de finalement entrer dans le dictionnaire de la langue française comme noms communs : l'une comme une dame de coeur, aimante et maîtresse : Dulcinée.
L' autre comme une jeune femme contrefaite vilaine, sale et négligée: Maritorne. ???
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

7)
Par rapport aux surnoms, le "chevalier de la Triste figure" a authentifié dans la langue française au gracieux: " Chevalier à la Triste figure", adopté par Florian ainsi que par Viardot (qui incruste un scénario : Triste figure), et aussi, naturellement, par Canavaggio. Miomandre se risque pour sa part un "chevalier à la triste mine", peu réussi, puisqu'il se dit plutôt en français: «grise mine», et la parole "mine" se réfère à de la tristesse seulement du visage, dans d'autres paroles à l'expression du visage, alors que le nom "figure" comprend l'apparence entière sentie que Emile Littré lui accorde avant que celui "d'un visage ou d'une tête".
"Miomandre", après s'être singularisé ainsi, illustre ce défaut confirmé par Milan Kundera dans ses Testaments trahis (1993) : la recherche à tout prix de la singularité et le fléau, selon lui, de l'emploi des synonymes, afin de vouloir être avant tout un auteur et non un traducteur.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Page 382 (extrait)

Dans la mort je cherche la vie,
dans la clôture la sortie,
dans la prison la liberté,
la santé dans la maladie,
chez le traître la loyauté.

Mais mon infortune est si grande,
ainsi le veut ma destinée,
que par le ciel impatienté,
si l'impossible je demande,
le possible m'est refusé.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Il faudrait, Chloris,pour voir ton beau visage,
un peu plus à loisir, et goûtant le repos.
transporter merveilles au coeur de ton joyau,
et renoncer à la plage pour avoir ton ombrage !

Ah, que ne peut-on être de tes inclinations,
du corset de ton âme et de ton corps bien paré,
ou tel un chevalier que tu as fait errer,
concevoir un combat d'étrange proportion!

On serait convoité sans plus de convoitise,
heureux dans l'instant où le sort a boudé,
et comblé de plaisir sans payer son écot!
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Quoi qu'il en soit, je vous dirai ce sonnet que j'ai fait hier sur l'ingratitude de Chloris.

Pendant qu'un doux sommeil dans l'ombre et le silence
délasse les mortels de leurs divers travaux,
des rigueurs de Chloris je sens la violence
et j'implore le ciel sans trouver le repos.

Quand l'aurore renaît, ma plainte recommence,
et je ressens aussi mille tourments nouveaux:
je passe tout le jour dans la même souffrance,
espérant vainement la fin de tant de maux.

La nuit revient encore, et ma plainte de même:
tout est dans le repos et le mal est extrême,
comme si j' étais né seulement pour souffrir.

Qu'es-ce donc que j'attends, de ma persévérance,
si le ciel et Chloris m' ôtent toute espérance?
N'est-ce donc pas assez d'aimer et de mourir?
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Fin de cette longue critique des traductions en français de l' oeuvre de Cervantes et, en espagnol le lien de l'origine de ma traduction en français , j'ai fait de mon mieux pour traduire en partie cette longue page.
https://journals.openedition.org/mcv/1641

67) et 68)

Mais, que pouvons-nous dire à travers un tel panorama ? Tout d'abord c'est que Don Quichotte continue à être bien vivant aujourd'hui. Les derniers chiffres des ventes enregistrées par l'édition "Seuil", sept ans après leur publication par la traductrice Aline Schulman s'élèvent à 100.000 exemplaires, ce qui, si on trient compte que c'est une des oeuvres la plus traduite et connue de l'histoire de la littérature, ça constitue vraiment une prouesse.
Canavaggio répond à des critères différents à ceux du succès éditorial, grâce à ce que cette collection d'érudits et d'amants de belles-lettres se répand de la même façon le long des années: le Cervantes de cette collection est incontestablement un succès magnifique, avec tout que la loi du genre impose c'est-à-dire un appareil critique érudit, éclairant et croyable.
Et, par, une traduction soignée, imaginative et très réussie, avec ce que je veux dire : amène à la lecture. Pour le reste, vous serez d'accord avec moi sur la caducité relative de celle de Francis de Miomandre qui a eu cependant le mérite d'être une version dans un français moderne, bien mal servie par une préface
abominable de Montherlant à qui, en 1962, il lui a semblé sensé de mettre en pièces l'oeuvre de Cervantes, en précisant que c'est ainsi qu'il convenait de faire afin de s'intéresser, comme s'il pensait à la version infidèle de Florian
- "à condition de sauter autant de pages qu'il faut à une condition que tant de pages sautées comme c'est précis.
On peut conclure de notre périple que d'un traducteur à un autre, que les deux premiers traîtres avaient un mérite rassasié et une plume au service d'une prose contemporaine.
Reconnaissons le travail éminent de Jean Cassou, qui a su nous faire devenir plus accessibles ces monuments historiques de la traduction.
De ce pas, mettons Florian au lieu qui est mérité d'un traître aimable et gratte-papier insouciant, pour ne pas avoir apprécié l'immense labeur de Viardot, duquel on est arrivé à dire qu'il avait écrit "la Vulgata" de Quichotte .
Et on lira avec tendresse les beaux efforts bucoliques de Filleau de Saint-Martin, sans que pour cela admettre le: "happy end" que je considère opportun donner sur le roman : dans sa version, don Quichotte écoute Sancho qui l'anime à se mettre à terre et à revenir à la vie, qu'en reprenant le sens commun : "Don Quichotte n'en fut pas moins rêveur, ni moins malade, mais il guérit enfin et retourna à son bon sens ".
Même Florian n'avait pas osé une folie semblable.
Nous avons apprécié, dans un passé plus proche, l'écriture valeureuse des écrivains: Labarthe et Cardaillac, en assaisonnant surtout ce qui est son plus grand mérite le texte en français de son Don Quichotte, avec une saveur totalement Occitane.
Pour, au final distinguant comme il le faut, et avec divers façons dans le plateau de la balance, les deux traductions plus récentes, celle d' Aline Schulman et celle de Jean Canavaggio, qui obéissent aux impératifs très divergents.
Tout cela nous permet si ce n'est de mieux conclure sur ce qui nous intéresse, à savoir le succès impérissable d'un des plus grands livres de l'histoire de l'humanité.
Gloire à Cervantes, du haut de la lance de Don Quichotte et son fameux écuyer Sancho, et que les remerciements soient donnés aussi à ses valeureux écrivains qui ont prêté leurs plumes, quels qu'ils aient été que leurs défauts deviennent des mérites .

caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

caribou33 a écrit :Fin de cette longue critique des traductions en français de l' oeuvre de Cervantes et, en espagnol le lien de l'origine de ma traduction en français , j'ai fait de mon mieux pour traduire en partie cette longue page.
https://journals.openedition.org/mcv/1641

67) et 68)

Mais, que pouvons-nous dire à travers un tel panorama ? Tout d'abord c'est que Don Quichotte continue à être bien vivant aujourd'hui. Les derniers chiffres des ventes enregistrées par l'édition "Seuil", sept ans après leur publication par la traductrice Aline Schulman s'élèvent à 100.000 exemplaires, ce qui, si on tient compte que c'est une des oeuvres la plus traduite et connue de l'histoire de la littérature, ça constitue vraiment une prouesse.
Canavaggio répond à des critères différents à ceux du succès éditorial, grâce à ce que cette collection d'érudits et d'amants de belles-lettres se répand de la même façon le long des années: le Cervantes de cette collection est incontestablement un succès magnifique, avec tout que la loi du genre impose c'est-à-dire un appareil critique érudit, éclairant et croyable.
Et, par, une traduction soignée, imaginative et très réussie, avec ce que je veux dire : amène à la lecture. Pour le reste, vous serez d'accord avec moi sur la caducité relative de celle de Francis de Miomandre qui a eu cependant le mérite d'être une version dans un français moderne, bien mal servie par une préface
abominable de Montherlant à qui, en 1962, il lui a semblé sensé de mettre en pièces l'oeuvre de Cervantes, en précisant que c'est ainsi qu'il convenait de faire afin de s'intéresser, comme s'il pensait à la version infidèle de Florian
- "à condition de sauter autant de pages qu'il faut à une condition que tant de pages sautées comme c'est précis.
On peut conclure de notre périple que d'un traducteur à un autre, que les deux premiers traîtres avaient un mérite rassasié et une plume au service d'une prose contemporaine.
Reconnaissons le travail éminent de Jean Cassou, qui a su nous faire devenir plus accessibles ces monuments historiques de la traduction.
De ce pas, mettons Florian au lieu qui est mérité d'un traître aimable et gratte-papier insouciant, pour ne pas avoir apprécié l'immense labeur de Viardot, duquel on est arrivé à dire qu'il avait écrit "la Vulgata" de Quichotte .
Et on lira avec tendresse les beaux efforts bucoliques de Filleau de Saint-Martin, sans que pour cela admettre le: "happy end" que je considère opportun donner sur le roman : dans sa version, don Quichotte écoute Sancho qui l'anime à se mettre à terre et à revenir à la vie, qu'en reprenant le sens commun : "Don Quichotte n'en fut pas moins rêveur, ni moins malade, mais il guérit enfin et retourna à son bon sens ".
Même Florian n'avait pas osé une folie semblable.
Nous avons apprécié, dans un passé plus proche, l'écriture valeureuse des écrivains: Labarthe et Cardaillac, en assaisonnant surtout ce qui est son plus grand mérite le texte en français de son Don Quichotte, avec une saveur totalement Occitane.
Pour, au final distinguant comme il le faut, et avec divers façons dans le plateau de la balance, les deux traductions plus récentes, celle d' Aline Schulman et celle de Jean Canavaggio, qui obéissent aux impératifs très divergents.
Tout cela nous permet si ce n'est de mieux conclure sur ce qui nous intéresse, à savoir le succès impérissable d'un des plus grands livres de l'histoire de l'humanité.
Gloire à Cervantes, du haut de la lance de Don Quichotte et son fameux écuyer Sancho, et que les remerciements soient donnés aussi à ses valeureux écrivains qui ont prêté leurs plumes, quels qu'ils aient été que leurs défauts deviennent des mérites .

caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »


Et,sans se faire prier davantage, il s' assit sur la souche d'un chêne, accorda sa viole et, d'une voix fort agréable, chanta ce qui suit:

Je sais, Eulalie, que tu m'aimes
bien que tu ne me l' aies pas dit
l'amour honnête aux yeux mêmes,
de se déclarer interdit.

Sachant que tu connais ma flamme,
et qu'à la tienne je me brûle
de ton amour je me réclame
et devant rien je ne recule.

Bien que te voyant si sévère
quand je te montre mon émoi,
en toi mon coeur toujours espère,
et conserve entière sa foi.

Aussi, par-delà tes froideurs,
tes cruautés de fille honnête,
quand je vois poindre tes ardeurs,
aussitôt ma passion s'apprête.

Et malgré ton indifférence,
car ton regard est un appeau,
je sens refleurir l' espérance
de connaître des jours les plus beaux.

Quand l'amant va servir sa dame,
et lui montrer sa courtoisie,
un seul sourire est une flamme
pour sa passion inassouvie.

Malgré ses dédains et refus,
tu ne peux toujours ignorer
les hommages que j'ai rendus
à ta glorieuse beauté.

Si tu m'as jamais regardé
tu auras vu plus d'une fois
que pour toi je suis habillé
en dimanche tous les jours du mois.

Comme l'amour et l'élégance
vont toujours de pair à tes yeux
pour exalter mon espérance
je veux memontrer gracieux.

J'abandonne mes sérénades
qui t'ont empêché de dormir,
les vers, les chansons, les ballades
que j'ai faits pour te divertir.

N'oublie pas tous les compliments
dont j'ai encensé la beauté,
qui m'ont valu bien des tourments
des autres que j'ai méprisés.

Un jour, parlant à ta louange
à Thérèse du Berrocal.
" Qui croit, dit-elle aimer un ange,
aime une guenon qui fait mal.

Ce n'est que beauté contrefaite,
faux cheveux que l'on porte bien,
ces hypocrites allumettes
trompent Amour, ne valent rien."

Mon incroyance la fâcha,
son cousin vint me défier:
tu sais ce qu'il en résulta,
et ce que je fis pour gagner.

Ma mie, je pense à toi sans cesse,
et toujours dans un bon dessein,
je ne te veux point pour maîtresse,
car je vais te demander ta main.

Les liens de l' Eglise sont doux:
son joug très tendre et très léger:
si tu viens te mettre dessous,
moi-même courrai m'y ranger.

Si tu refuses de m'aimer,
et d' accéder à mon dessein,
je jure alors de m' exiler,
d'aller me faire capucin.

[/i]
Le chevrier cessa de chanter.
Don Quichotte le pressa de continuer, mais Sancho s'y opposa, car il avait davantage envie de dormir que d'écouter des chansons.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Début du chapitre: XLIII

Cardénio s' éloigna, et Dorothée, plus attentive que jamais, écouta la chanson qui a suivre:

Chapitre XLIII

Où l'on raconte la plaisante histoire du garçon d' écurie, ainsi que d' autres événements étranges survenus dans l' auberge.

Je suis un marin de l'amour,
et sur cet océan profond
je vais naviguant sans espoir
d' arriver à bon port un jour.

J'ai pour seul guide cette étoile
que je vois scintiller au loin,
plus belle et plus resplendissante
qu'au nauvragé la blanche voile.

Je ne sais de quel côté
sa vive clarté me conduit.
Ainsi je navigue éperdu,
admiratif de sa beauté.

De ses pudeurs inopportunes
de ses rigueurs et ses dédains,
comme nuages qui la couvrent,
elle nourrit mon infortune.

Ô doux objet de mes désirs,
ô étoile éclairant ma nuit,
si tu te dérobes à ma vue,
il ne me reste qu'à mourir.

À ce moment de la chanson, Dorothée, trouvant dommage que Clara n'entendît pas une aussi belle voix, l' éveilla en la secouant.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Si tu veux te connaitre davantage
Scrute les recoins de mon cœur
Regardes-y et lis toutes ses pages
Sache que c’est là où tu demeures

Si tu veux faire parler nos âmes
Réchauffe-toi avec ma chaleur
Parce que tu es la seule femme
Que je considère mon âme sœur

Si tu veux le beau temps après la pluie
Pour danser sous le soleil éclatant
Laisse au temps et ce qui s’en suit
Écoute le chant de mon cœur battant

Si tu veux vraiment voir ton reflet
Regarde le fleuve traversant mon cœur
Regarde bien ce que en toi me plait
Tout en émanant une féerique lueur

Si tu veux savoir ce que je veux
Écoute ce que mon cœur te dit
Avec tendresse sous un ciel bleu
Comme dans un vaste paradis.
caribou33

Profil sur Booknode

Messages : 620
Inscription : sam. 27 janv., 2018 8:34 pm

Re: Miguel De Cervantes : Don Quichotte de la Manche

Message par caribou33 »

Les femmes sont comme le verre,

Il ne faut jamais éprouver.

S'il casserait ou non par terre,

ce qui pourrait bien arriver.

Et comme il casserait, c'est sûr,

pourquoi donc vouloir hasarder.

Un événement bien trop dur,

sur un corps qu'on ne peut souder?

Cette opinion que je fonde,

le monde entier y croit encor,

s'il y a des Danaées au monde,

on y voit aussi des pluies d'or.
Répondre

Revenir à « Littérature Étrangère »