Holà !vampiredelivres a écrit :louji a écrit :Heyo !! Bon, on attaque avec le prologue, bien plus court et (j'espère) digeste que celui du tome 1
On y retrouve une jeune femme rencontrée dans le chapitre 19, pour vous aider à vous rappeler
Encore une fois, même si Oneiris est mon bac à sable, je suis toujours preneuse de remarques en tout genre, sur la forme ou le fond (ça peut m'aider pour mes histoires futures !)
Prologue
Ma'an
An 500 après le Grand Désastre, 3e mois de l’été, Ma’an, Terres du Sud.
Accoudée au rebord de l’unique petite fenêtre qui donnait sur les champs entourant Ma’an, Alessa guettait. Le moulin dans lequel elle s’était installée, juste sous le toit, appartenait à sa guilde. Ils l’avaient envoyée en poste Pas hyper élégant, comme formulation. "Ils l'avaient assignée à ce poste" ? Ui, c'est plus sympa "assigner" merci ici une semaine plus tôt, quelques jours après la confrontation avec le Nordiste et l’Occidental. Comme elle avait fui la bataille, les chefs l’avaient… punie. Elle était un élément trop important pour qu’ils la chassassent tout bonnement. Alors on lui avait demandé de surveiller les allées et venues de voyageurs, guettant d’éventuelles proies.
Lors de l’affrontement avec le Nordiste, elle l’avait pris de court en bloquant son attaque grâce à ses bottines aux semelles couvertes de fines plaques d’acier. Une vieille astuce qui lui avait sauvé la mise à plusieurs reprises. Un enseignement qu’elle tenait de sa guilde.
Alessa serra les dents. Elle aurait pu fuir cette ville de misère ; avec les années, elle avait accumulé assez de pièces pour s’en sortir en autonomie. Néanmoins, sa loyauté envers son clan l’en empêchait. C’était Greg qui l’avait sortie du caniveau, alors qu’elle était une énième orpheline rôdant près des bordels, là où une mère inconnue l’avait mise au monde. Greg était un Chasseur exilé de ses contrées, un homme bourru, mais étonnamment bienveillant, qui sauvait chaque année des dizaines de jeunes filles. Sans lui, Alessa serait peut-être un cadavre au fond d’une ruelle, violée puis saignée à mort par l’un des poivrots pestilentiels qui pullulaient dans la cité. Ou elle serait devenue comme sa mère, un corps vidé d’esprit qui vendait ses chairs pour un toit et du pain. J'adore ces trois dernières phrases. Merci !
Alessa manquait s’endormir sur ses bras croisés lorsqu’elle aperçut du mouvement au milieu des champs dorés qui l’entouraient sur des lieues. Intriguée, elle se redressa en plissant les yeux. Un groupe de voyageurs à cheval. Elle attendit quelques minutes, le temps qu’ils s’approchassent un peu plus, pour les dénombrer. Quatre personnes, suivies d’une monture chargée de vivres.
De potentielles proies ?
Une dizaine de minutes plus tard, le groupe s’arrêta près du moulin. C’était un piège mis en place par la guilde des années plus tôt : un puits se trouvait juste à côté, mine d’or pour les voyageurs qui souhaitaient se désaltérer. Quelle bande de salauds Des voleurs ou pas des voleurs ?
Penchée à la fenêtre, Alessa les détaillait avec attention. Deux hommes et deux femmes, tous provenant de contrées différentes, à entendre leurs accents. Alors qu’une adolescente menue menait par la bride son cheval pour lui donner à boire, Alessa écarquilla les yeux. Au milieu des trois têtes brunes, des cheveux d’or retinrent Je serais plutôt partie sur un plus-que-parfait, ici, mais c'est toi qui vois. ^-^ Non, effectivement, après relecture le plus-que-parfait me semble plus cohérent son attention. Muni d’un bâton et d’une longue tunique, l’homme ne pouvait qu'être Oriental. Mais, surtout, il était familier à Alessa.
Lorsque ses souvenirs firent la connexion, son cœur s’écrasa contre ses côtes. Il s’agissait de l’un des individus que leur guilde avait poursuivi. Elle chercha frénétiquement un deuxième visage parmi les autres voyageurs. Elle tomba dessus sans mal : c’était le deuxième homme qui constituait le groupe. Difficile à manquer avec sa tignasse brune agrémentée d’une tresse, son tatouage sombre qui ressortait de son cou comme une cicatrice et les deux sabres qui l’accompagnaient.
Alessa dut se mordre la lèvre pour s’empêcher de hurler. L’enflure qui avait amputé son mentor se trouvait sous son nez. Ay caramba, mon petit Al', tu es à peine revenu des morts que tu as déjà des ennemis ! C'est plus fort que lui
— Où est-ce que nous allons dormir ? s’enquit l’Oriental en tendant une poignée d’herbe tendre – rare dans les environs, surtout à cette saison – à sa monture.
Alessa continuait de les guetter depuis la petite ouverture du moulin. Nerveuse, elle faisait tournoyer sa dague entre ses doigts agiles. Elle ne pouvait pas intervenir maintenant : le Chasseur était redoutable et accompagné de trois dangers potentiels. Tu n'as pas idée à quel point ils sont dangereux, toi. Ils viennent de contribuer à buter un Dieu Vu sous cet angle...
— Nous pouvons retourner à l’auberge où nous nous sommes rencontrées, proposa la femme sudiste à l’adresse de sa compagne de route, qui était manifestement la plus jeune.
— Je ne me rappelle pas le chemin, avoua cette dernière d’une voix hésitante.
— Vous connaissez le nom de l’auberge ? demanda alors le Chasseur.
Sa voix tranchante à l’accent prononcé fit grimacer Alessa. Elle se rappelait sans mal ses traits sévères, ses prunelles d’acier, son souffle court alors qu’il envoyait ses élégants sabres dans sa direction. Alessa savait se battre – Greg l’avait souvent félicitée pour ses capacités –, Pas de virgule après une incise comme ça, il me semble… La question est : pourquoi j'en ai mis une ? En vrai, merci d'avoir relevé ^^ et ce Chasseur avait été un ennemi à sa hauteur. Une brûlante envie d’en découdre lui tiraillait le ventre. Néanmoins, elle prenait son mal en patience, faisait tournoyer sa dague, s’imaginant l’enfoncer dans sa gorge avec un plaisir malsain.
Alessa se réfugia dans les écuries qui jouxtaient La Rasade en attendant le coucher du soleil. Installée dans un tas de foin, elle vérifiait sa lame. Son plan ne nécessitait pas d’armes plus conséquentes. Et puis, ce n’était pas pratique de se battre à l’épée dans l’une des chambres minuscules de l’auberge. Alors elle espérait que sa première tentative fût la bonne.
Le cas contraire, elle devrait se battre – ou fuir. J'aurais plus tendance à dire fuir, chérie. Il vaut mieux, surtout s'il s'agit de se battre dans une chambre minuscule
Alessa prit soin d’attendre que les étoiles fussent confortablement installées dans le ciel pour agir. Grimpant sur le toit des écuries, elle atteignit sans mal celui de l’auberge. Elle ne savait pas où logeaient son ennemi et ses compagnons, mais elle aurait vite fait le tour des chambres. Avisant une gouttière sur le bord du toit, elle en testa la solidité avant de se suspendre pour prendre appui sur un rebord de fenêtre. Les rideaux étaient tirés et les vitres fermées. Avec cette chaleur, n’importe quelle personne sensée ouvrirait les battants.
Chambre vide, conclut la voleuse en se déplaçant à la prochaine fenêtre. Cette fois, la vitre était ouverte et l’air encore chaud faisait onduler les vieux rideaux jaunis par le soleil. Un couple dormait paisiblement dans un lit double. Alessa les ignora et passa à la prochaine chambre. Question, y'a personne en bas de la rue qui risque de la voir et de se demander ce qu'une jeune femme fout à passer d'une fenêtre à l'autre ? C'est en pleine nuit, ça limite le nombre de passants... Puis, même s'il y en a, il faut avoir le réflexe de lever le nez vers le 2e étage
Cette fois-ci, elle reconnut les deux femmes du groupe, qui partageaient une chambre. La Sudiste occupait le lit et l’Occidentale était roulée an boule sur un large fauteuil. Elle pouvait dire merci à sa silhouette menue. Toujours sans un bruit, mais rongée d’excitation et d’appréhension, Alessa enjamba le vide pour atteindre l’avant-dernière fenêtre du deuxième étage. Une chambre à lit simple était occupée par l’Oriental. Au comble de la frustration, Alessa s’efforça de calmer ses nerfs en pelote. Elle avait trouvé tous les autres membres du groupe ; il ne restait qu’une chambre à explorer.
Il y était forcément.
Les vitres grandes ouvertes pour laisser passer un peu d’air, le Nordiste était allongé de tout son long sur la couchette, un bras posé sur son torse dénudé et l’autre serré sur ses sabres. Silencieuse, Alessa s’accroupit sur le rebord de fenêtre et étudia la chambre. Le couchage était serré contre le mur à gauche et une table agrémentée d’une chaise et d’une coupe d’eau occupait la partie droite de la pièce. Le haut du Chasseur, jeté négligemment sur le dossier du siège, n’était qu’un haillon mal taillé. Alessa était persuadée qu’il portait des vêtements convenables lors de leur affrontement, des jours plus tôt. S’était-il fait dépouiller ? Heuuu… pas exactement, on va dire. Carboniser, plutôt. Le terme est plus adapté En se penchant lentement en avant, Alessa chercha les preuves d’un quelconque affrontement. Néanmoins, elle ne vit aucune blessure ou contusion. Galadriel est passée par là. Tiens, d'ailleurs, ça soulève une question intéressante : Lefk et Galadriel ont littéralement recréé un corps humain pour y réinsérer l'âme d'Al ? Parce que de l'ancien corps, il devait pas rester grand-chose… Il en restait rien, effectivement Ils ont recréé son corps sans les blessures récentes (il a donc quand même conservé son tatouage et de vieilles cicatrices).
Avec un pas souple et léger, elle glissa dans la chambre. Seuls les bruits de la ville endormie et leurs respirations étaient audibles. Alessa se forçait à rester calme malgré ses muscles tendus et son cœur furieux. Son coup devait être précis, mortel. Si le Chasseur se réveillait, c’était fichu. Choupette, je veux pas te casser dans ton délire, mais à mon avis, il est déjà réveillé depuis longtemps.
Lentement, la voleuse s’approcha. La respiration profonde du Nordiste soulevait légèrement sa poitrine. D’un coup d’œil, Alessa avisa les deux katanas qui reposaient le long de son flanc. Elle en tirerait sûrement une bonne somme d’argent. Ramenant son regard vers le visage de sa cible, Alessa se figea brusquement. Ses yeux étaient grand ouverts et ses lèvres souriaient doucement. Héhéhé. À peine prévisible
Sans plus réfléchir, Alessa tendit le bras vers la gorge du jeune homme. Vif, le Nordiste détourna son bras, agrippa le second et l’attira vers lui. Déséquilibrée, la voleuse gronda et s’empêtra entre les jambes du Chasseur. Wouh, déjà ? Ils sont rapides, ces deux-là Elle parvint à libérer son bras et plaqua sans hésiter la lame contre la gorge de sa cible. Néanmoins, elle sentait un contact gelé contre son propre cou.
— Comme tu as fui la première fois que l’on s’est affrontés, je suppose que tu n’es pas prête à m’abattre au prix de ta vie, souffla-t-il d’un ton narquois en pressant légèrement sa lame de glace contre la glotte de la voleuse.
— Tu étais réveillé.
— Je garde toujours un œil ouvert.
Alessa fronça le nez : quelle arrogance ! Si ce qu’il affirmait était vrai, Ava, le meilleur tire-sou de leur clan, n’aurait jamais réussi à lui prendre ses sabres. C’était ce vol qui avait mené au combat entre les deux Chasseurs. Et à la mutilation de leur chef.
— Tu n’es qu’un stupide Chasseur imbu de lui-même, gronda-t-elle à voix basse en se penchant vers lui dans une silencieuse provocation. Et il en est fier. Je crois, oui, malheureusement
— Et toi une pitoyable assassine. OUCH. (Peut-être un peu susceptible le stupide Chasseur imbu de lui-même )
La pique manqua faire perdre le contrôle à Alessa. Elle se mordit violemment la lèvre pour ne pas se jeter sur lui et le fusilla du regard en silence. Soudain, il éloigna sa dague de glace de quelques centimètres.
— Écoute, voleuse, je ne te veux aucun mal. Si tu repars et promets de me laisser tranquille, nous pouvons en rester là.
— Et puis quoi encore ? cracha-t-elle en le forçant à reculer la tête avec sa lame.
Il grimaça un rictus contrit.
— J’ai laissé derrière moi un certain nombre de cadavres au cours des dernières semaines. (Il lui adressa un regard presque préoccupé.) Je ne voudrais pas que tu en fasses partie.
— Oh, je ne vaux pas assez pour toi ? Je ne suis pas assez forte ?
— Non, bien au contraire, rétorqua le Nordiste d’un ton plus sec. Tu es une adversaire coriace. Je me rappelle ta tactique avec les bottes renforcées de métal… Une bonne astuce.
Alessa ne laissa rien paraitre de la satisfaction guerrière qui l’envahissait. Elle avait beau détester le Chasseur pour ce qu’il avait fait, elle lui reconnaissait un talent indéniable au combat. Alors être complimentée par ce même Chasseur sur ses techniques…
— Les lois de mon clan voudraient que je te tue.
— Mais tu tiens trop à la vie pour ça, la nargua le Nordiste avec un sourire narquois.
— Qui te dit que je ne pourrais pas te battre ?
Un éclat amusé étincela dans les prunelles d’un gris-bleuté du jeune homme.
— Imaginons que tu me battes. Ce qui n’arriverait pas, je tiens à préciser. Bref, imaginons que tu me battes, murmura-t-il d’une voix charmeuse, je suis sûre que tu seras ravie d’apprendre que mes trois compagnons – tous Élémentalistes – te tomberont dessus.
La gorge de la jeune femme se contracta. "Oh shit." Pensée la plus cohérente qui soit XD C’était la raison pour laquelle son plan était constitué d’une seule attaque : une fois égorgé, le Chasseur n’aurait pas pu appeler à l’aide et elle serait partie avant même que les autres voyageurs prirent conscience de la mort de leur compagnon.
Mais, à présent, c’était fichu.
Dans une ambiance tendue et électrique, ils se dévisageaient en chiens de faïence. Alessa savait que c’était à elle de décider. S’enfuir, comme elle l’avait fait une quinzaine de jours plus tôt, pour avoir la vie sauve, ou sauver l’honneur de Greg et risquer de périr ?
Elle pinça les lèvres. Sa loyauté se confrontait à son désir de liberté. Et, à la façon dont le Chasseur la dévisageait avec amusement, il se doutait de son dilemme.
— Alors, qu’est-ce que tu décides ? lança-t-il au bout de quelques secondes de silence.
Crispée, Alessa fouilla son regard à la recherche d’une lueur mauvaise. Elle avait peur qu’il se lançât à sa poursuite si jamais elle s’enfuyait. Elle n’était pas orgueilleuse au point de se croire capable de le vaincre.
— Tu me donnes ta parole d’honneur, de guerrier du Nord, que tu ne me planteras pas un couteau dans le dos une fois que je serais partie ?
Ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Il ne devait pas s’attendre à ce qu’elle évoquât des principes nordistes. Alors qu’il s’était montré placide jusqu’ici, un sourire mordant déchira son visage et ses prunelles se mirent à luire dans l’obscurité. Alessa avait de nouveau affaire au loup sauvage qu’elle avait affronté au péril de sa vie. J'adore quand Al est comme ça, ça fait tellement de bien de le voir en mode sauvage ! Ouais, carrément, même s'il fait presque plus animal qu'humain là M'enfin, j'adore écrire cette partie de son caractère, impitoyable et sauvage, ça fait partie de lui !
— Je te le jure, affirma-t-il aussitôt en agrippant le manche de son sabre court.
Inquiète, Alessa recula, mais il se contenta d’incliner légèrement le menton, la garde de son arme entre les doigts. Elle avait vu Greg le faire : c’était le salut nordiste, témoignage sincère d’honneur et de respect. Si jamais il venait à l’attaquer après avoir effectué ce geste, il serait considéré comme un paria, un homme sans âme guerrière.
Alors qu’Alessa se redressait, plus sereine, mais toujours méfiante, le Chasseur s’avança au bord de son lit. La jeune femme plissa les yeux en resserrant sa prise autour du manche de sa dague.
— Néanmoins, voleuse, je tiens à te prévenir, reprit le Chasseur dans un murmure presque conspirateur. La prochaine fois que je te croise, je te déclare provoque, plutôt, non ? Ui, z'est plus zoli en duel à mort.
Le cœur d’Alessa accéléra brusquement. Il n’avait pas lâché cette affirmation à la légère ; elle le voyait dans son regard implacable, dans le pli sérieux de ses lèvres. Elle s’efforça de masquer la panique qui s’engouffrait entre ses tripes.
— D’accord. (Elle toisa sans savoir quoi faire le visage du Chasseur, qui répondit par un sourire désinvolte.) À la prochaine fois, alors.
— Entraîne-toi, voleuse, car tu ne fais pas le poids actuellement. Ce mec n'a AUCUN respect. La diplomatie ne fait partie de son vocabulaire
Alessa rougit de honte, mais serra les dents pour ne pas l’insulter. La vérité était particulièrement blessante, dans sa bouche. Furieuse de sa faiblesse, elle fit brusquement demi-tour et commença à grimper sur la fenêtre.
— Ton nom ? lança alors le Chasseur en bondissant de son couchage.
— Alessa, révéla-t-elle après quelques secondes d’hésitation.
Tandis que le Nordiste ouvrait la bouche pour lui apprendre sa propre identité, une voix féminine s’éleva derrière la porte :
— Al ? Tu es avec quelqu’un ? Lilice ? Ui
À peine le Chasseur s’était-il tourné qu’Alessa bondissait. Elle enjamba avec agilité l’espace menant à la dernière fenêtre du deuxième étage de l’auberge et agrippa la gouttière. Souple et rapide, elle escalada le mur jusqu’au toit et prit enfin le temps de souffler.
Elle entendait des murmures de voix provenir de la chambre du Chasseur. Curieuse, elle s’en approcha et s’accroupit au bord du toit.
— Je t’ai entendu parler avec quelqu’un, déclara la voix qui l’avait fait fuir.
— Quelqu’un dans la rue, répondit le Nordiste d’un ton tranquille. Il faisait du boucan, alors je lui ai demandé d’aller voir ailleurs.
— Ah bon ? Notre fenêtre est ouverte, mais je n’ai rien entendu.
— Alice, tu sais comme moi que tu as le sommeil lourd. Aiiiie. À comprendre : "tu ronfles"
Un instant de silence. « Alice » devait être en train d’encaisser la remarque.
— Tu ne retournes pas te coucher ? reprit le Chasseur d’une voix étonnée.
— Je n’arrive pas à dormir.
— Tu n’aurais pas dû laisser Soraya accaparer le lit.
Soraya ? Alessa plissa les yeux. C’était un prénom sudiste répandu, mais…
— C’est une Impératrice, s’offusqua Alice d’un air indigné.
Alessa, qui cueillit la nouvelle en ouvrant grand les yeux et la bouche, prêta tout juste attention au reste de la discussion. Ah ben oui ma chérie, tu sais pas encore à qui tu t'attaques ! C'est un peu traumatisant comme discussion à surprendre, en y réfléchissant
— Et toi une Reine, soupira le Nordiste. Alice, va dormir. Si tu veux, je te laisse mon lit.
— N-Non, pas la peine !
— Demain, nous devons repartir. Une longue route t’attend jusqu’à Vasilias.
— Je sais, souffla Alice d’un ton à peine audible.
Il y eut un silence dans la chambre. Alessa se demanda si la compagne de route du Chasseur avait fini par céder. Néanmoins, alors qu’elle s’apprêtait à s’en aller, la voix reprit :
— J’aimerais beaucoup rencontrer Vanä et Mars. Ils t’ont quand même sauvé la vie.
Même perchée à deux mètres au-dessus de la chambre, Alessa entendit le lourd soupir du Nordiste.
— Vanä va repartir pour Enetari avec Wil. Ils sont pressés, l’Épine attend leur retour impatiemment.
De nouveau surprise par ses propos, Alessa haussa les sourcils. Le Chasseur semblait entouré de hautes figures : une impératrice, une reine, deux Sages… Que faisaient-ils dans une auberge de misère au milieu de la ville la plus mal famée d’Oneiris ? Ils se remettent d'un combat à mort avec Calamity. J'veux dire, c'est d'une banalité… Un passe-temps quand y'a plus grand-chose à faire d'autre
— Je ferai vite, lui assura Alice d’un ton las.
— Bon, d’accord, finit par céder le Chasseur avec un nouveau soupir. Ce que tu es obstinée. Nous nous levons avec le soleil, demain. Wil a reçu un message de Vanä grâce aux oiseaux : ils nous attendent à la sortie est de la ville.
— D’accord. (Quelques secondes de silence.) Merci, Achalmy.
Un sourire étira légèrement les lèvres d’Alessa. Elle avait enfin le nom de son futur adversaire. Dis, choupette, t'es juste un petit peu suicidaire, ou totalement ? Parce qu'après avoir entendu ça, moi, je me serais barrée en courant, à ta place. Pour l'instant, rien n'est pré-destiné pour elle !
Bon. J'aime beaucoup ce prologue Je me souviens plutôt bien d'Alessa, son fight avec Al avait été très classe, agréablement surprenant. M'enfin bon, face à trois Élémentalistes plus un Chasseur trop doué qui a eu la Marque Noire avant sa Maturité, y'a pas de risques qu'elle gagne. Pas tout de suite, en tout cas.
Mais du coup, ça donne déjà énormément d'intérêt à la suite, parce que je me demande vraiment quand est-ce qu'on va la recroiser.
(J'ai eu une idée tordue. Est-ce que, vers la fin du T2, il est possible qu'ils s'affrontent, et qu'elle gagne et le tue, rétablissant ainsi "l'équilibre" que la résurrection contre-nature d'Al a causée ? Est-ce que, une fois qu'il aura réussi à ramener les Dieux sur Oneiris, il ne va pas se laisser mourir en digne guerrier du Nord qui veut honorer la mort ? Oui, j'ai des questions bizarres. )
Au niveau style, à part les deux ou trois broutilles que j'ai relevées, il n'y a absolument rien à dire. C'est fluide, super agréable à lire, la narration est vraiment au poil et l'équilibre entre action, description et dialogues est tip top. Donc j'ai vraiment rien de plus à dire, à part le classique… j'attends la suite !!
Allez. Bizouz !
Contente qu'il te plaise, il t'est en partie dédié C'est toi qui m'as donné envie d'exploiter le personnage d'Alessa ! Et, oui, elle avait prévu de faire son coup dans l'ombre et la discrétion, mais c'est raté Même seule face à Al, elle n'a actuellement pas les capacités de le vaincre (surtout qu'il n'était pas au top de sa forme quand ils se sont affrontés la 1e fois ).
Et moi je me pose la même question Parce qu'au vu de la tournure actuelle que j'ai donnée au scénario, il n'y a pas de raison de la recroiser... Mais j'ai une petite idée, je la garde dans un coin de ma tête !
(XD Tu veux absolument le voir mourir, hein En vrai, ce serait sympa, mais un poil dramatique je crois (dans la mesure où il va doucement changer d'avis sur sa résurrection et sur la voie qu'il veut donner à sa vie future ))
Merci, c'est gentil ! C'est vrai que j'ai écrit ce prologue assez facilement, je pense pas que ça durer tout le tome 2 M'enfin, on verra bien !
Bye