Ravenswood School - Quartier Libre

Forum dédié à tous les jeux qui sont des RPG (Role Playing Games) en français : Jeux de rôle
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Kelly Winstood, dite Mlle Winstood
Secrétaire, Dhampir

Image
Image
Image

Briac ne semble pas m'en vouloir, et c'est ce que j'apprécie chez lui, il sait accepter mes décisions sans les critiquer, et je pense le connaître assez pour savoir que même en penser, il ne m'en veut pas. Je n'aime pas me prendre la tête avec mes partenaires, pour moi le sexe est un plaisir mais si je dois me voir contrainte par milles et une chose comme les exigences de mon partenaire, ça n'a aucun intérêt. Je ne sais pas si un jour je me mettrai bel et bien en couple avec quelqu'un, la vie de famille n'est pas faite pour moi c'est certain, mais la vie à deux? Je n'en ai aucune idée honnêtement, ma liberté me manquerait beaucoup je crois, mais pourquoi suis-je obligée de voir la vie de couple comme une contrainte? Je ne sais pas... Je ne suis sans doute pas très douée dans le relationnel de manière générale. Tant qu'il n'y a pas de sentiment ça va encore... mais il n'est pas tant de se prendre la tête avec ça. Voilà mon problème, dès que je me sors de la tête une pensée, c'est pour en retrouver une autre tout aussi dérangeante.
Nous entrons dans la chambre et Briac et un fin sourire étire mes lèvres à la vue du désordre qui y règne. Je suis sûre que les chambres de certains élèves sont encore moins bien rangées, mais si on compare la chambre de Briac avec la mienne, la différence est flagrante. Je ne sais pas si c'est moi qui en fait trop ou lui pas assez, je suis plutôt obsessionnelle et tout est ordonné, que ce soit dans mon bureau ou dans ma chambre.
Comme il me dit qu'il ne sera pas long je hoche la tête et réponds, plus pour la forme qu'autre chose :
- Prends ton temps.
Mes yeux dérivent un peu sur son corps torse nu, et j'observe le spectacle jusqu'à ce qu'il disparaisse à ma vue. Briac est bel homme, c'est une chose qu'on ne pourra jamais lui retirer... Des pensées envahissent mon esprit, me donnant envie d'imaginer ce à quoi il pourrait bien ressembler là tout de suite, sous sa douche, alors qu'il vient de sortir d'une séance de sport... Mais je les chasses et décide de m'asseoir sur le lit, mais en chemin, je passe devant la table et suis prise d'une envie inextricable de ranger. Attrapant la bouteille vide, je la mets dans la poubelle, puis que fais un tas avec les documents pour que ça fasse plus propre. Me rendant compte de ce que je suis en train de faire je m'arrête avant de ranger la chambre entière et vais m'asseoir sur le lit. Ranger me fait du bien, surtout quand je suis sur les nerfs, mais je ne peux pas m'amuser comme ça à ranger les affaires de tout le monde, les miennes suffisent.
Mimie99

Profil sur Booknode

Messages : 1764
Inscription : sam. 06 déc., 2014 10:27 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Mimie99 »

Image
Image
Image
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ À l’amphithéâtre \\ Avec Evangeline \\
Image
Image


Ma soeur n'est pas dérangeante. Non. Ce qui est dérangeant c'est la situation dans laquelle je me trouve. J'aimerais la voir. J'aimerais lui parler. J'aimerais... tout savoir. Tout savoir pour ne plus avoir l'impression d'avoir perdu la moitié de moi-même depuis qu'on nous a séparé. Nous ne sommes peut-être pas du même sang, mais notre anniversaire est le même. Et pendant longtemps... j'ai cru qu'elle était ma jumelle. C'est un lien qui ne se brise pas facilement, mais je n'ai pas le choix de le briser. Peu importe les conséquences pour moi. Je ne peux tout simplement pas supporter de la perdre comme j'ai perdu tous ceux qui comptaient pour moi. Je ne veux pas qui lui arrive quoi que ce soit. Je ne me le pardonnerais pas. Mais comment veiller sur quelqu'un lorsque tu dois l'éviter à tout prix? Comment protéger quelqu'un... quand l'idéal serait de ne plus y penser? Quand l'idéal... c'est de tout oublier? De renier cette partie de nous dont on prend soin depuis des années...

J'ai l'impression d'être dans une tempête d'émotions contradictoire.

J'aimerais bien une échappatoire.

Je devrais peut-être faire en sorte de me faire virer de cette école?

Ce serait le meilleur moyen.

Le problème... c'est que je n'ai pas envie de partir.

J'enfouis mon visage entre mes mains alors que la fille d'à côté me dit que je ne devrais pas avoir de mal à éviter ma soeur, puisqu'il y a beaucoup de monde ici. Oh, bien sûr, elle n'a pas dit que « ta soeur », après tout, je n'ai pas dit qui je comptais éviter. Qui je veux éviter. Qui j'essaie d'éviter. Le problème, c'est que lorsqu'on essaie d'éviter quelqu'un, on ne devrait pas tenter de suivre ladite personne. Mais je ne veux pas qu'elle ait de problèmes, ou du moins aucun autre à part moi. Ce n'est pas égoïste ni égocentrique. Je veux simplement qu'elle ne se retrouve pas en danger en me côtoyant et qu'elle n'ait pas d'autres problèmes. Je risque de devenir dingue à force d'y réfléchir.

La tête toujours enfouie dans mes mains, je marmonne:

- Tu as sans doute raison... Mais je ne veux pas la perdre de vue.

Je ne veux pas la perdre de vue, mais je ne dois pas la regarder. Je ne dois plus lui porter autant d'attention. Je devrais ne pas lui porter autant d'attention. Le problème, c'est que c'est plus fort que moi. J'éloigne mon visage de mes paumes pour pouvoir regarder devant moi et analyser un peu la fille assise à côté de moi. La curiosité m'enveloppe et de manière totalement stupide je décide de m'y plonger et poser des questions que je ne devrais pas. Il vaudrait mieux que je ne cherche pas à connaître les gens, même si les informations font loi.

Je ne réprime pourtant pas les mots qui veulent sortir de ma bouche et je lui demande pourquoi elle ne pourrait pas regarder derrière. Je reste muet un long moment par sa réponse, ma mâchoire se crispe et l'embarras m'étouffe presque. Le tout empire considérablement lorsqu'elle attrape quelque chose de son autre côté et le met du mien pour me montrer. Une canne. Une canne pour personne non-voyante, plus particulièrement. Je me sens rougir légèrement. D'accord. Je n'aurais pas dû poser la question. J'aurais dû me la fermer. Je me rassis normalement avant de passer une main dans mes cheveux, toujours dû à l'embarras. Bon sang, ce que je peux être c*n parfois... Je dis d'une voix légèrement embêtée:

- Désolé d'avoir demandé. Je...

Les mots ne viennent pas. Je ne sais pas trop quoi lui dire. Est-ce que l'on doit faire quelque chose normalement dans ce genre de situation. C'est sans doute pourquoi je m'empresse de lui demander son nom... essayer de changer l'atmosphère. Le fait qu'elle ait sourie ne change rien à ce que je ressens. Je n'aurais pas dû demander. Peut-être que ça ne lui fait rien, mais moi, ça me fait quelque chose. Je n'aimerais pas que l'on me pose la question. Si je me trouvais dans la même situation.

Pourtant, ça ne semble vraiment pas la toucher, puisqu'elle me répond sans vraiment sembler plus perturbée que cela. J'aurais compris si elle m'avait dit de me mêler de mes affaires ou simplement arrêté de me répondre. C'est ce que j'aurais fait. C'est ce que je fais, d'habitude. Je réponds, lorsqu'elle me retourne la question:

- Peter Christopher Fox. Je n'ai pas vraiment été rusé, pourtant. Cette fois-ci.

J'ajoute avec une certaine incertitude, je n'ai tellement plus l'habitude d'échanges simples, voire sympathiques:

- Tu peux m'appeler seulement Peter... et... euh... enchanté de faire ta connaissance?

C'est bien ce qu'on dit? Je ne sais pas si je suis vraiment enchanté de la rencontrer, mais pour le moment ce n'est pas une rencontre désagréable. C'est tout ce que je sais. Le seul problème, c'est que je suis trop c*n pour me contenter de question simple. J'ai décidé de fouiner et je me suis pris le nez dans un piège. C'est. Vraiment. Fabuleux.
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Evangeline Zickerman
Sorcière, empathe, aveugle de naissance
16 ans, née le 21 mars

Image
Image
Image

Je commence à me demander si me concentrer sur ce garçon est vraiment une bonne idée. Je ne suis certes pas assaillie par un millier d'émotions différentes, mais il ressent une myriade lui aussi. Ce n'est pas si étrange que cela, tout le monde ressent plein de chose en même temps, nous ne sommes pas des robots, conditionnés pour ne ressentir qu'une seule chose à la fois. Mais tout de même, ce qu'il ressent est fort, et tumultueux. L'inquiétude, le chagrin, peut être un peu d'angoisse aussi, je n'en suis pas sûre, et je ne veux pas m'aventurer plus loin, je ne veux pas me perdre en lui. En plus, si je vais trop loin, il sentira peut être ma présence, il est une créature magique lui aussi.
J'aimerai bien l'aider. J'aimerai bien aider tous ceux dont je croise le chemin et qui semble tellement noyé sous leurs émotions... Mais je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas jouer avec leur ressenti, le moduler comme je le voudrais, parce que chacun doit faire face à ses émotions. Et pourtant je le pourrais. Avec de l'entraînement, je pourrais baisser ou augmenter l'intensité de leurs émotions, je pourrais apaiser leur tourment... mais ce ne serait pas correct, n'est-ce pas? Malgré tout, je le fais parfois, avec mes parents surtout, mais ce n'est jamais excessif et parfois elle ne s'en rend même pas compte.
La contradiction est nette dans sa réponse et je fronce légèrement les sourcils en répondant :
- Je ne suis pas sûre de comprendre. Je croyais que tu ne voulais pas la voir justement.
Je ne sais pas qui est cette personne pour lui, mais je crois pouvoir dire qu'il tient à elle. On ne ressent pas autant de choses quand on ne tient pas à la personne. Même la haine est une émotion forte et prouve en un sens l'attrait que l'on a pour quelqu'un. On ne haït pas pour rien, c'est comme l'amour.
Je sens quelque chose changé et la curiosité vient prendre place dans son champs émotionnel. Je préfère cette émotion là, elle m'est familière et je suis contente de la susciter, ça détourne souvent les gens de leur tourment, même si ce n'est que pour un court temps. Quand je lui réponds cependant, je perçois une nouvelle émotion. Malaise, culpabilité, honte? C'est une réaction que j'ai souvent. Je pousse un léger soupir, ennuyée par cette émotion futile et inutile. Pourquoi tout le monde réagit ainsi? Je sais que pour les voyants la vue est importante, mais moi je ne l'ai jamais eu, je ne sais même pas ce que c'est, ça ne manque pas, ça ne me donne même pas envie. Peut être que je devrais m'excuser auprès d'eux moi aussi, puisque moi aussi j'ai quelque chose qu'ils n'ont pas. Mais si on passait son temps à s'excuser à propos de tout, on n'en sortirai pas.
Je fais un petit geste de la main dans sa direction pour balayer ses excuses avec désinvoltures :
- Ne t'excuses pas. Je ne me considère pas comme désavantagée, et ça fait parti de ce que je suis, c'est tout.
Il me demande mon nom et je suis plutôt contente de pouvoir continuer la conversation. Parfois le malaise fait partir les gens, et ce garçon, qui se présente sous le nom de Peter, m'a l'air sympathique. Je ris légèrement à la blague qu'il fait sur son nom et hausse légèrement les épaules :
- Ce n'est pas facile à deviner, je porte des lentilles pour cacher mes pupilles qui sont un peu différentes parait-il.
Ma mère m'a dit qu'elle était plus pâles, opaques, même si je ne sais pas exactement ce que cela signifie. Tout ce que je sais c'est que je ne veux pas qu'on s'attarde sur ma cécité comme sur le seul de même qualificatif, donc si j'ai des yeux comme ceux de tout le monde, les gens ne passeront pas leur temps à me dévisager.
Je souris quand il me dit de simplement l'appeler Peter et fronce légèrement les sourcils quand je le sens hésiter vers la fin de sa formule de politesse, sur un ton plaisant je demande :
- Tu n'en es pas sûr? Moi je suis ravie de la faire ta connaissance en tous cas.
Hypermnestra

Profil sur Booknode

Messages : 317
Inscription : sam. 15 avr., 2017 7:26 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Hypermnestra »

⸙ Olympia Lloyd ⸙ 17 ans ⸙ Loup-garou ⸙

Olympia sent Nikita trembler d’autant plus. Ses mots affectent son amie. Et Olly se maudit. Elle aimerait revenir quelques secondes en arrière et ne pas les prononcer. Faire du mal aux gens est la chose qu’Olly déteste faire. Ça la fait souffrir de faire souffrir les autres. C’est encré en elle depuis la mort de Taylor. Elle ne veut pas que les autres est mal à cause d’elle. Et là, elle ne fait pas de bien à Nikita. La colère est toujours là, tapis dans son esprit. L’inquiétude plane. Elle se fait tellement de soucis pour l’autre louve. Mais là, elle a des remords. Elle n’aurait pas dû dire ça. Elle aurait dû se retenir parce qu’elle connait Nikita. Ce n’est pas le bon moyen de la faire parler et de l’aider. Cependant, elle l’a poussé à bout. Même si Olly ne veut jamais nuire aux personnes, elle a des limites. Ses limites sont extensibles. Elles sont sûrement grandes la plupart du temps. Mais elles sont atteignables. Elles ne sont pas infinies. Et bien qu’Olympia ne veuille pas les franchir, parfois, elle n’arrive pas à se retenir. Elle craque. Parce qu’elle souffre. Parce qu’elle en a marre de s’inquiéter. Parce que la colère prend le dessus.
Mais elle ne s’attendait pas à ça. Ses yeux s’écarquillent et elle lâche le bras de Nikita, comme électrocutée. Son bras retombe le long de son corps, inerte. Elle se contente de fixer son amie. Elle ne dit rien. Elle n’a rien à dire face à ça. Elle voudrait être en colère. Elle devrait l’être. Mais la douleur balaie toutes les autres émotions. Elle savait que Nikita pouvait réagir comme ça. Après tout, Olly s’était retenue jusqu’ici à cause de ça. Ne crier ou s’énerver contre Nikita quand cette dernière est déjà en colère. La Lloyd a déjà dû faire face aux colères de son amie. Elle sait que parfois, elle l’agace. Mais jamais, ça n’avait été aussi violent.
Elle n’arrive même pas à parler. Elle sent ses yeux la piquer. Mais elle se retient de pleurer. Pourtant, elle sait que ses yeux doivent briller et que Nikita le verra. Pourtant, Olly peut supporter. Elle peut encaisser beaucoup plus que ce que pensent les gens. Elle est forte. Et puis, elle l’a cherché. Elle aurait savoir que Nikita ne la laisserait pas faire. Elle la connait pourtant. Olympia sait que la meilleure défense pour Nikita, c’est l’attaque. Alors oui, elle aurait dû prévoir ce qui allait se passer. C’est sûrement de sa faute parce qu’elle l’a provoqué. Elle aurait dû résister à sa colère. Elle aurait plutôt dû se concentrer sur son inquiétude.
Et là, elle a du mal à encaisser. Elle veut juste l’aider. Pourquoi Nikita ne veut-elle pas le comprendre ? Olympia est en train de mourir d’inquiétude et elle veut juste l’aider. Son amie va mal. Elle ne peut pas lui mentir et elle ne peut pas s’en sortir seule bien qu’elle le croie. Mais ça la ronge. C’est en train de la détruire. Est-ce qu’elle s’en rend compte ? Est-ce que Nikita se rend compte qu’elle est en train de se briser ? Elle ne peut pas souffrir toute seule. Olly s’y refuse. Mais elle n’arrive toujours pas à parler. Elle serre toujours les mâchoires pour éviter de pleurer. Les mots de Nikita ne font que renforcer les larmes qu’elle ne laisse pas couleur. Elle ne peut pas se débrouiller toute seule. Elle n’y arrive pas. Il faut qu’elle le réalise. Mais que se passe-t-il réellement ?! Olympia a envie de pleurer. De douleur car les mots de Nikita lui font du mal. De désespoir car elle n’arrive pas à l’atteindre.
Elle ne sait plus quoi dire. Elle n’arrive plus à lui parler. Elle a essayé de lui poser des questions mais Nikita les a ignorés. Elle a essayé la colère et là voila aux bords des larmes. Mais elle ne peut pas la laisser car l’inquiétude est toujours là. Olly ravale ses larmes et fixe son amie.

Non, non, tu ne peux pas gérer ça toute seule, murmure Olly en détournant le regard pour la première fois. Elle observe d'autres élèves se rendant en cours. Ça te détruit.

Cette dernière va mal. Olympia reporte son attention sur Nikita. Cette dernière semble aussi aux bords des larmes. Jamais elle ne l’a vu comme ça. Est-ce de sa faute ? Olympia ne se pardonnerait pas de la mettre dans cet état. Ou bien est-ce à cause de ce qui s’est passé ? Est-ce à cause de ce que Nikita garde sous silence ? Et pourquoi est-ce qu’elle lui précise qu’elle s’est toujours débrouillée toute seule ? Le « toujours » est le mot de trop pour Olympia. Elle garde cette information dans un coin de sa tête.
La colère de Nikita reprend le dessus alors que celle d’Olly s’est envolée, ne laissant place qu’à l’angoisse. Ses mains se tordent nerveusement. Mais elle continue d’observer son amie. Elle scrute ses réactions. Elle la détaille. Qu’a-t-elle manqué ces dernières années ? Nikita a toujours été renfermée et n’aime pas parler d’elle. Mais elle semble enfouir tellement de choses. Olympia sait bien qu’elle est l’autre extrême. Elle passe d’une émotion à une autre. Elle ressent trop les choses et ça ne la dérange pas. Elle sait que Nikita ne sera jamais comme elle mais qui lui a-t-elle caché ? Olly ne veut pas qu’elle lui dise tout, elle a le droit d’avoir des secrets. Mais certains la dévorent et elle ne semble pas arriver à s’en sortir. Et la Lloyd ne peut pas le supporter. Elle ne peut plus.

Si tu tiens vraiment à aller en cours, alors je viens avec toi, dit-elle doucement.
Nagylan

Profil sur Booknode

Messages : 2213
Inscription : ven. 20 avr., 2012 8:01 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Nagylan »

Jackson
Presque 16 ans - Elfe | Forêt - Kholer


Je me demande si Kholer sait à quel point il est magnifique, ce qu'il dégage même dans ses vêtements quotidiens et dans ses gestes les plus simples. Je ne suis pas certain d'être très objectif concernant cette appréciation. Je pense qu'il le sait. Et qu'il en joue. Il relève lentement la tête, une cigarette entre les lèvres, une mine surprise trop prononcée pour être honnête. Je balaie sa remarque d'un revers de la main, toujours appuyé contre l'arbre:
- Oh moi je suis un cas désespéré, je crois que les profs n'attendent plus grand chose de moi.
Je me sens joueur aujourd'hui. Et un peu horny. J'ai connu pire comme mélange, surtout que j'ai Kholer auprès de moi, qui peut se montrer tout aussi joueur que moi, et que je sais très bien comment mettre en appétit. Je m'avance lentement dans la clairière, soutenant son regard, glissant mes mains dans les poches de mon jean. Il est noir, tout comme mon t-shirt par-dessus lequel je porte une chemise à carreaux ouvertes. J'adore flirter avec Khol. Me sentir beau quand il me regarde. Désiré. Je ne sais pas s'il en a conscience mais avec Vikram, il est la personne qui me fait le plus sentir légitime en tant que mec. J'ai rarement eu des crises de dysphorie en sa présence, même quand il m'arrive de me désaper entièrement au lit. Ca participe sans doute grandement à l'estime que je lui porte. De l'estime. C'est un bon mot ça, mieux que les autres qui tentent de s'infiltrer dans mon esprit.
Mon attitude "j'essaie de me convaincre que je suis sexy et si je pouvais au passage t'exciter un petit autant que je le suis je serais plutôt content" est mise à mal quand il reprend la parole, me faisant éclater de rire après un instant de surprise.
- On m'a donné l'apparence de Siofra sans que je m'en rende compte ou bien tu te découvres une fibre poétique ? ne puis-je m'embêter de le taquiner.
Je plaisante mais intérieurement, y'a un immense sourire que je retiens tout juste de venir se plaquer sur mes lèvres. "Rayon de soleil".. Je pense pas vraiment en être un, loin de là, et je pensais pas un jour apprécier un surnom aussi niais, mais il faut croire que dans la bouche de Khol, ça sonne mieux. Je pourrais peut-être m'y faire.
Je m'arrête devant mon camarade, lui retire sa cigarette que je porte ensuite à mes lèvres pour tirer une taf, avant de reprendre :
- Oublie, je ne suis pas là pour parler de Siofra ou de poésie. Je ne sais pas, réponds-je à sa question. Un intérêt soudain pour le grand air peut-être. Ma nature d'elfe qui reprend le dessus et me clame d'aller danser nu avec les animaux, et savourer la douceur de l'astre diurne.
Tenant la cigarette entre mes doigts, je pose mes bras sur ses épaules, pour me pencher et rapprocher nos visages avant de lui souffler :
- Ou peut-être que j'avais envie de te voir, parce que tu es bien plus intéressant que les cours de Mr Antosh.
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Nikita Roy
16 ans, Elève, Louve Garou

Image

Je sais que je blesse Olly, je le vois, et même si elle ne me le montrait pas, je le saurais, parce que je la connais maintenant, parce qu'elle est mon amie. Et je ne veux pas la blesser... mais il y a des tonnes de choses qui ne me plaisent pas, et pourtant elles arrivent sans que je ne puisse les en empêcher. C'est terrible à dire mais, si je la blesse assez, elle décidera peut être de me laisser tranquille... Je sais qu'elle veut m'aider, mais elle ne le peut pas, personne ne peut, ce sont mes problèmes, pas les leurs. Cameron est mon frère, et peut être qu'Olly a un gentil grand frère qui la protège, mais ce n'est pas mon cas, c'est plutôt de lui que je dois me protéger... Je me déteste d'être trop faible pour me débarrasser de lui définitivement... Je me déteste d'être comme ça, incapable de cacher mes angoisses à qui que ce soit, et encore moins à Olly, qui s'inquiète et refuse de me lâcher, jusqu'à ce que je dise la méchanceté de trop. Elle me lâche et je devrais fuir, je devrais partir en courant, comme la pauvre fille que je suis... trop lâche, trop apeurée, trop faible.
Mais même une fois libérée, je ne peux pas partir, et je reste plantée là, à regarder Olly dont les yeux brillent de larmes par ma faute. Je l'ai blessé en sachant ce que je faisais, mais maintenant je m'en veux. La colère est moins forte parce que je suis dominée par l'angoisse... ça fait des jours entiers que l'angoisse me domine, que je me sens vulnérable et mal à l'aise à chaque instant du jour ou de la nuit... c'est comme chez moi mais en pire, parce que je ne peux pas quitter Ravenswood... je peux partir de chez moi toute la journée et ne rentrer que le soir, quand Cameron est sorti, mais je ne peux pas faire ça ici.
Olly ne comprend pas. Peu importe si ça me détruit, c'est mon problème. Et ça ne me détruira pas, parce que je deviendrais plus forte. J'y arriverai seule, c'est tout, je peux y arriver seule, je dois y arriver seule...
- Je sais ce que je fais, je grogne à l'encontre d'Olly pour seule réponse.
Je suis toute seule chez moi, toute seule à gérer Cameron et ma mère qui ne sait parfois même plus quelle heure il est. Et personne d'ici ne peut m'aider. Parce que c'est comme ça. Parce que personne ne sera avec moi ensuite, quand je devrais rentrer chez moi. Je serai seule avec Cameron... Et je ne serai pas assez forte... parce que j'aurai trop compté sur les autres, parce que je me serai reposée sur eux au lieu de devenir plus forte.
J'essaie de me débarrasser d'Olly en prétextant que je veux aller en cours, mais elle n'est pas dupe. Je panique totalement, mais continue sur ma lancée. Quand elle me parle d'une voix plus douce, je lui en veux presque. Si elle avait continué à s'énerver, j'aurai pu, moi aussi, continuer à me mettre en colère, au lieu de quoi mes angoisses continuent de me submerger sans rien d'autre pour faire barrage que ma détermination à ne pas craquer. Je m'apprête à secouer la tête et à trouver une autre excuse quand soudain je sens une main sur mon épaule et tout mon corps se tend et se met à trembler. Cameron. Je sens son odeur avant même d'entendre sa voix moqueuse :
- Eh Niki! Tu m'évites ou je rêves?
Mon corps tremble si fort que j'ai presque du mal à bouger. Presque, mais pas assez pour rester totalement immobile. J'attrape le bras d'Olly à mon tour et, ignorant totalement Cameron, je dégage violemment mon épaule et cours presque vers l'amphi en tenant toujours le bras d'Olly que je tire derrière moi. J'entends le grommellement de Cameron et avant que je ne rentre précipitamment dans l'amphi il me lance :
- C'est pas grave Niki, on se verra plus tard.
Mon sang se glace sous le coup de la menace sous-jacente qu'il fait peser sur moi. Tremblant toujours, je lâche précipitamment Olly, les larmes aux yeux, et m'affale sur le premier siège que je trouve, me prenant la tête dans les mains.
Mimie99

Profil sur Booknode

Messages : 1764
Inscription : sam. 06 déc., 2014 10:27 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Mimie99 »

Image
Image
Image
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ À l’amphithéâtre \\ Avec Evangeline \\
Image
[attachment=0]Gif_9.gif[/attachment]


J'ai envie de lâcher un rire un peu nerveux lorsqu'elle me dit qu'elle n'est pas sûre qu'elle comprend, car j'ai dit que je ne voulais pas la voir. C'est vrai que je ne veux pas la voir, mais j'ai aussi besoin de la voir pour m'assurer qu'elle va bien. Un minimum en tout cas. Tout ça est très confus. Du moins pour quiconque d'autre que moi. Mais comment pourrais-je le faire comprendre à quelqu'un? Pourquoi le voudrais-je de toute manière? Ce n'est pas comme si je la connaissais, cette fille. Ou qu'elle me connaissait. Je ne suis pas fait pour les interactions sociales, c'est un fait. Mais ça me manque, parfois. Sauf que je sais ce qu'est la conséquence d'avoir des amis, maintenant. On les perd toujours, d'une manière ou d'une autre. Cette réflexion me donne un goût amer dans la bouche et j'ai envie de m'arracher les cheveux de la tête. Sauf que je m'abstiens. Je lui réponds toutefois d'un ton monotone:

- Oui, et bien, crois-moi, c'est compliqué. Elle... (malgré ma promesse de ne pas le faire, je me retourne vers l'arrière pour vérifier qu'elle n'est pas là, puis je poursuis dès que je suis assuré de ce fait) C'est mieux qu'elle soit loin de moi. Pour elle. Je veux qu'elle me déteste, mais peu importe ce que je dis ou fait. Ce que je dirai ou ferai... je veux continuer à...

Je m'interromps. Je n'irai pas plus loin. Je parle déjà beaucoup trop. Je continuerai à protéger ma soeur des autres, sans la protéger de moi. Elle doit me détester au point que ma vue lui sera insupportable. Au point où elle oubliera tous nos souvenirs d'enfance, la seule chose qui pourrait lui permettre de ne pas me détester de tout son être. Je souffre déjà, alors pourquoi ne pas faire en sorte qu'elle, au moins, survive à ma présence. Si nous ne sommes pas proches, elle devrait s'en tirer, non?

Mais pour être sûr qu'il ne lui arrive rien, il faudrait que je cesse de m'inquiéter pour elle. Mais je ne suis même pas certain que ce soit possible... Comment je pourrais en venir à ne plus la considérer comme ma famille? Comme quelqu'un sans importance? Comme quelqu'un qui ne mérite pas mon inquiétude? C'est stupide et impossible. Elle est ma soeur, bon sang! Ça risque de ne pas être simple de vraiment faire en sorte qu'elle me déteste. Le premier jour a été facile. Tellement facile. La surprise et la peur m'aidant à être blessant. Mais maintenant... Il ne reste que la peur. Une peur profonde. Entremêlée de joie de savoir qu'elle est là. Toujours en vie.

Pour le moment.

J'aimerais bien ne jamais avoir prononcé un mot. Ne jamais avoir commencé à discuter avec ma voisine. J'aurais dû me taire et ne pas lui répondre. Ça aurait mieux valu pour nous deux. Elle ne s'émeut peut-être pas de ma question, elle semble peut-être banale à ses yeux, mais moi j'ai l'impression de lui avoir demandé le genre de chose que je déteste que l'on me demande. Soit comment je peux avoir l'âge que j'ai avec mon visage de gamin. Quand je m'excuse, elle semble ne pas avoir pris cette dernière dans le bon sens. Je ne m'excusais pas, car elle était non-voyante. Je m'excusais pour mon indiscrétion. Je dis rapidement en poussant un léger soupir:

- Je ne m'excusais pas pour ça. C'était pour mon indiscrétion. Je ne crois pas que tu sois désavantagée. Pour bien des raisons, c'est plutôt un avantage, crois-moi. J'aurais préféré être aveugle, je crois. Ça m'aurait évité bien des problèmes...

Quand, pour masquer mon moment d'embarras, je lui demande son nom et qu'elle me renvoie la question après avoir répondu, je lui dis rapidement le mien. Je tente une légère plaisanterie concernant mon nom de famille et je me sens soulagé de la voir rire légèrement à cette dernière. L'intention n'était pas là, mais si au moins on peut oublier ma bourde, ça m'arrangerait beaucoup. Énormément même. Je l'écoute attentivement tandis qu'elle m'explique qu'elle porte des lentilles pour masquer ses pupilles. Je reste un moment songeur avant d'ajouter:

- Dommage que je n'ai rien pour masquer mon visage, ou faire en sorte de paraître plus vieux. Ça serait tellement plus simple et moins risqué. Pour moi comme pour les autres.

Après tout, si on évite de me narguer sur mon apparence physique, j'aurai moins de raison de m'énerver et d'agacer les autres. De me montrer aussi mesquin et hargneux que je peux l'être. Je ne suis pas tendre, je ne suis pas vraiment quelqu'un de gentil. J'ai mes principes et je n'embêterai jamais quelqu'un qui ne m'a rien fait. Sauf si c'est pour son propre bien. Mais je ne serai pas le premier à aller aider les autres. Je ne serai pas le premier à répondre aux sourires d'autrui. Je n'irai pas discuter « comme ça » avec quelqu'un pour le simple plaisir de le faire. On peut réussir à m'avoir à l'improviste pour parler, comme maintenant, par exemple. Mais je ne ferai jamais le premier pas dans une conversation. Je ne dis pas si j'avais des amis, mais en l’occurrence ce n'est pas le cas. Et c'est de ma faute.

Je serre des dents en la voyant perdre son sourire qui était apparu quand je lui ai demandé de simplement m'appeler Peter. Elle le perd au moment exact où je prononce une formule de politesse sous la forme d'une question plus que d'une affirmation. Mais c'est plus fort que moi. Les interactions sociales et moi, ça fait deux. Et je ne veux pas me faire d'amis, ni autre chose. C'est beaucoup trop... dangereux. Pour les autres. Pour moi. Je n'ai pas envie de souffrir encore. Je n'ai pas envie de voir quelqu'un d'autre mourir ou disparaître devant mes yeux. Trop, c'est trop. J'ai une légère moue lorsqu'elle me demande si je ne suis pas sûr d'être content de faire sa connaissance et elle affirme rapidement que c'est son cas à elle. Malgré que ça soit quelque peu agréable de savoir qu'on peut m'apprécier, du moins quelques minutes, je ne peux pas m'empêcher d'être inquiet. C'est dangereux... Je me masse la nuque en disant:

- Ce n'est pas ça... C'est juste que... je ne suis pas doué pour interagir avec les autres. Ça finit souvent mal pour eux. Que je sois gentil ou pas, ça se termine toujours mal. C'est d'ailleurs pour ça que... que j'évite la personne dont je parlais tantôt... ma soeur...

Et malheureusement, c'est toujours quand je suis méchant avec quelqu'un que la personne s'en tire le mieux. Une certaine frustration s'empare de moi et je crispe le poing. J'aimerais tellement, parfois, ne pas avoir la poisse à ce point. Ma vie serait tellement plus agréable et moins compliquée. Je pourrais de renouer avec ma soeur. Et rien que ça... rien que ça serait merveilleux.
Pièces jointes
Gif_9.gif
Gif_9.gif (979.89 Kio) Consulté 756 fois
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Evangeline Zickerman
Sorcière, empathe, aveugle de naissance
16 ans, née le 21 mars

Image
Image
Image

Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce qu'il veut exactement, l'ambivalence dans laquelle il est plongé me perd un peu, et ses émotions suivent le même fil que ses mots, au moins là je retrouve une certaine cohérence. Je le sens amer quand je lui fais part de mes difficultés à comprendre ses désirs, puis lasse, et je me demande à quoi il pense. C'est toujours très frustrant de n'avoir que les émotions et pas les pensées. Tandis qu'il me répond, j'essaie de comprendre, mais j'ai du mal. Il veut que quelqu'un le déteste? Une fille apparemment. Mais pourquoi? C'est triste je trouve. Il s'arrête en plein milieu d'une phrase et je me sens frustrée. J'ai envie de lui demander de poursuivre, mais je me demande si ce ne serait pas trop intrusif... finalement la frustration gagne et je demande :
- Continuer à? Tu voudrais qu'elle te déteste, pourquoi? Je peux me tromper, mais tu as l'air de tenir à cette fille, alors pourquoi devrait-elle être loin de toi?
Je sais que je suis vraiment beaucoup trop curieuse, et que je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi. Il souffre de la situation, mais il semble se l'imposer à lui-même... Pourquoi? Pourquoi s'imposer de telle souffrance quand on peut vivre mieux, plus serein, d'une autre manière.
Je ne comprends pas ses émotions. Souffrance, peur, amertume, joie... que vient-elle faire ici? C'est comme si elle s'était malicieusement glisser là, sans qu'elle n'y ait sa place, et pourtant, elle est là. Je ne sais pas à quoi elle se rapporte, je ne sais pas ce qui tourmente ce garçon, et en vérité, ça ne me concerne pas, alors il est normal que je n'en sache rien, je n'aurai pas du poser de questions.
Regrets. Les miens, mais aussi les siens. Il regrette et il s'en veut. Je pensais que c'était à cause de mon handicap en lui-même, il provoque souvent ce genre de réaction. Mais ce n'est pas ça. Quand il me dit que c'est parce qu'il est indiscret, je ne peux m'empêcher de sourire. L'indiscrétion est sans doute mon pire défaut. La suite me laisse songeuse et je réponds :
- Vraiment? On me dit souvent le contraire pourtant, il paraît qu'il y a beaucoup de belles choses à voir. Et ne t'en fais pas pour l'indiscrétion, je suis parfois un peu trop curieuse moi aussi.
Souvent même, et sans le vouloir d'ailleurs. Je n'aime pas toujours mon don, j'ai parfois l'impression d'être maudite, plutôt que béni. Connaître les tourments des gens, sentir leur peine et leur désespoir, devoir les assumer, dans un sens, c'est dur. Mais le plus dur je trouve, c'est de pénétrer ainsi leur intimité, contre leur gré, ou en tous cas sans leur accord... je me sens comme une fouineuse alors que la plupart du temps, je ne le fais même pas exprès...
Quand je parle de mes lentilles, Peter me dit quelque chose que je n'aurai pas pu remarquer moi-même et je me contente de lui sourire :
- Avec moi en tous cas, tu n'as pas de soucis à te faire, pas besoin de cacher ton visage, tout m'est caché.
Il hésite sur la formule de politesse et je me demande pourquoi. Je ne me cache pas d'ailleurs, et le lui demande directement. Je sens que ça ne lui plait pas, j'ai l'habitude que mes questions ne plaisent pas aux gens, et c'est normal, elles servent à soulever des points qu'ils ne voulaient pas aborder, qu'ils évitaient... Je ne suis pas très gentille... mais si il refuse de me parler, je n'insisterai pas.
Il est inquiet et je ne comprends toujours pas, en fait je comprends encore moins, parfois les émotions me perdent plus qu'elles ne m'aident à comprendre mon interlocuteur. Son explication me rend triste. Pourquoi est-ce que ça finit toujours mal quand il interagit avec les autres?
- Eh bien écoute, pour le moment ça n'a pas l'air de trop mal se passer, je dis en espérant le rassurer. Pourquoi ça se termine mal? Peut être que si tu trouves ce qui rend tes relations si malheureuses tu parviendras à les rendre plus heureuses.
En effet, il a l'air frustré, malheureux de la situation dans laquelle il se trouve, en colère, triste, inquiet, et en même temps, je sens un peu d'espoir... tant qu'il y a de l'espoir il y a de la vie n'est ce pas? Si c'est avec sa soeur qu'il est en froid, c'est encore plus triste... moi je suis fille unique, mais j'aurai bien aimé avoir un frère ou une soeur, pour ne pas être seule chez moi, surtout que j'ai passé une bonne partie de ma vie toute seule, avec les cours à la maison, je ne côtoyais pas beaucoup de personnes de mon âge. Alors maintenant, j'ai soif de rencontres, de relations...
- Tu sais, je ne suis pas sûre d'être très douée pour les relations non plus, j'ajoute au bout d'un moment, pas pour les mêmes raisons que toi, mais parce que je n'ai pas l'habitude.
Aveeno

Profil sur Booknode

Messages : 13510
Inscription : jeu. 22 janv., 2015 4:21 am

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Aveeno »

Attention, le texte ci-dessous est un peu explicite








Briac

Professeur de self-défense/dhampire/mâle/29 ans/1m93[/mid]
Image









Une fois désapé, il se dirigea vers la salle de bain. Elle était petite et le marbre était d'un blanc immaculé. Il ajusta la température de l'eau de la douche et ouvrit le jet, puis entra dans le bain. L'eau était chaude et bonne. Il aurait pu se doucher dans les douches collectives du gymnase. Cela aurait été rapide et aurait permis de gagner du temps, mais cela aurait été aussi inapproprié de sa part, même s'il n'y avait pas un chat dans les environs. De plus, aucun étudiant voulait voir l'un de ses professeurs avec le cul à l'air, enfin dans la plupart des cas.
La vapeur formait un nuage autour de lui alors que l'eau lui cinglait les cheveux, les épaules et le torse ultra-musclé sans poils. Alors qu'il versait du savon liquide dans la paume de sa main et commençait à le frotter contre son corps nu, ses pensées dérivèrent vers cette nuit où les loups-garous allaient se métamorphoser. Il était convaincu que les étudiants non loups utiliseraient leur dons, par exemple: vitesse surnaturelle, invisibilité … afin de ne pas perdre une miette de leur transformation. La pleine lune était devenue une sorte de tradition à laquelle il était absolument nécessaire d’assister. Et certains curieux, voyeurs, et pervers, pourraient se rincer les yeux à ce spectacle. Il y avait des jours où il remerciait le ciel de ne pas être un loup-garou. Ce n'était pas un pudique, cependant, cela le dérangeait que beaucoup de gens qu'il connaissait ni d'Ève ni d'Adam l'eussent espionné à son insu.
Il a finalement tourné le dos au jet d'eau pour se laver les cheveux, puis pour accélérer le mouvement, a pris la pomme de douche et a arrosé son dos, son ventre plat, son sexe et ses cuisses. Les petites bulles de savon restantes ont disparu dans le trou d'évacuation.
Il coupa l'eau, prit une serviette et se sécha, puis l'enroula autour de ses hanches. Il a ensuite passé de petits coups de peignes dans sa belle crinière. Enfin, il s'est aspergé d'eau de Cologne et a quitté la salle de bain.
Kelly était assise sur son matelas, le visage ébloui par un rayon de soleil qui étincelait sa beauté. Qu'est-ce qu'elle est belle, putain. Il remarqua sa table basse.
— Je vois que tu n'as pas pu t'empêcher de ranger, commenta-t-il, amusé.
Dernière modification par Aveeno le jeu. 27 juin, 2019 4:01 pm, modifié 1 fois.
Yumeko

Profil sur Booknode

Messages : 10139
Inscription : mar. 19 nov., 2013 12:04 pm
Localisation : Là où je peux rêver

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Yumeko »

Roxane│Française│17 ans│173 cm│ Sorcière │Amphithéâtre


Image


Je sens bientôt l'automne. Ma magie s'agite et le sabbat de Mabon reviendra dans trois jours. J'ai remarqué que ma magie devient plus sensible lors de l'équinoxe de printemps, d'automne, et lors du solstice d'hiver. Mais surtout lors de celui de l'été. C'est le jour de mon anniversaire où il est le plus fort, le plus puissant. Ma magie se développe de manière exponentielle ce jour-là. Mais je suis également à fleur de peau lors du sabbat de Litha autre nom donné au solstice d'été. On pourrait croire que ça donne un sentiment d'euphorie. Je dirais plutôt que ça laisse un goût d'amertume le lendemain. Le sceau gravé sur ma peau a provoqué quelque chose au plus profond de moi, et de ma magie. Je ne sais pas ce que c'est ou pourquoi cela le fait. Je ne sais pas si c'est parce que je suis née le jour de l'année le plus long où le soleil est le plus présent mais aussi celui de la renaissance et de la fertilité. J'ai lu des centaines d'ouvrages mais je n'ai rien trouvé pour expliquer ce lien existant entre le changement de chaque saison et ma magie. Je sais seulement qu'il y en a et qu'il est très fort. Je ne peux le faire disparaitre. Je peux seulement le contrôler, m'exercer à cela. Je ne peux pas me laisser aller. Je ne peux pas me laisser submerger par elle. Je ne peux pas la laisser gagner. Je dois lutter. Je ne dois pas perdre le contrôle. A aucun prix. Je n'en ai pas le droit. Je refuse qu'elle me domine comme le jour de mes quatorze ans. Je refuse de vivre à nouveau la même chose. Je refuse qu'elle contrôle mes sens, qu'elle contrôle mes envies les plus profondes, qu'elle fasse de moi une entité liée au sexe. Une succube. Ma magie est liée à la lumière, au soleil, à la nature, à l'eau, à l'air, au feu, à la terre... mais aussi à la magie amoureuse et sexuelle. Pour ce dernier, ce n'est pas un don, c'est une malédiction.
Le contrôle est lié à l'entraînement. J'ai repris l'entrainement depuis onze jours. Chaque matin, je me lève à l'aube, en même temps que le soleil. Sans faire de bruit ou plutôt utilisant un sort me rendant inaudible pour ma colocataire, je me lève et je m'habille puis je vais courir dans la forêt. Il n'y a personne. Aucun élève ne se lève aussi tôt. Aucun élève ne court à cette heure matinale. Je suis seule. Même si plus de deux mois est passé, j'ai retrouvé mon rythme, mon souffle et ma foulée. Une heure de course chaque jour. Je ne me repose jamais. Comme avant. Puis, je m'entraine à la magie offensive autant que défensive. Je peux créer des boucliers sans réfléchir si on m'attaque. Je peux renvoyer une attaque à son sorcier sans lever le petit doigt. Je n'ai pas besoin de formuler des sorts à voix haute. Je réagis sans attendre. Je ne peux pas attendre. Chaque seconde compte. Une seconde est suffisante pour passer de vie à trépas. En une seconde, tout peut basculer. Puis, je rejoins ma chambre, je prends une douche, je m'habille et je vais prendre mon petit-déjeuner. Je suis les cours, je suis assidue. Et après les cours, je fais mes devoirs, je révise les cours du jour et je m'entraine encore une heure. Je me rends dans la forêt, là où je suis tranquille. Je m'éloigne le plus loin possible des bâtiments. Je ne souhaite pas être dérangée pendant mes séances même s'il y a peu de chances pour que des élèves viennent. Peu ne veut pas dire aucune. Une chose que je sais, en onze jours, je n'ai pas été gênée.
Comme mon père me l'a conseillé, j'y vais à mon propre rythme. J'y ai fait quelques rencontres, répondant seulement lorsque l'on m'adresse la parole. J'essaye de faire des efforts dans ce sens. Je ne suis pas sociable, je ne vais pas vers les autres comme le font certains élèves. Je reste dans mon coin, je reste seule pendant les repas au réfectoire. Je ne mange jamais avec personne mais cela ne me dérange pas. La solitude ne me dérange pas, j'y suis tellement habituée. C'est comme une amie. Je m'occupe seule. Je lis beaucoup en mangeant. Je m'octroie une vraie pause. Pas de grimoires, d'ouvrages, de livres de magie ou de cours. Je lis des recueils de poèmes d'Edward Austin Cummings, Robert Frost, Emily Dickinson, William Butler Yeats, Thomas Stearns Eliot, John Keats, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Pierre de Ronsard... Mais en cours, c'est un peu différent. Parfois, Naël s'installe à côté de moi. C'est un elfe du même âge que moi. Il a une beauté quasi surnaturelle, comme tous les elfes qu'il m'ait été donné de voir. Il est toujours souriant, son aura est solaire et il a un côté éblouissant que j'ai pu observer chez un petit nombre d'élèves. Il n'a pas été repoussé par mon manque de discussion, de sociabilité, de sourire... Lui le fait tout le temps et naturellement même s'il y a quelque chose dont je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Mais peu importe cela ne me regarde pas. Je crois qu'il ne peut s'empêcher de garder le silence trop longtemps ou c'est moi qui le garde trop longtemps, je ne sais pas. Alors, de temps en temps, il lance un commentaire, une anecdote, une plaisanterie mais pour cette dernière, je ne comprends pas toujours. Je me contente la plupart du temps de lui répondre simplement ou d'hocher la tête. Tout cela ne semble pas le déranger.
Le cours de compréhension des espèces est un cours obligatoire qui réunit tous les élèves de l'école sans distinction. Tous les âges et toutes les espèces se côtoient. Cette matière se déroule dans l'amphithéâtre deux fois par semaine, le lundi et le vendredi. Je suis assidûment ce cours comme tous les autres. Je ne sèche pas, je ne loupe aucun cours même si un cours est susceptible de ne pas m'intéresser. Là aussi, je suis sérieuse. Toujours. En tout circonstance. Après avoir déjeuné au réfectoire, je me rends en cours. J'arrive avec un peu d'avance mais de nombreux élèves sont déjà présents et assis dans les différents rangs de l'amphithéâtre. Certains choisissent toujours la même place, d'autres changent d'un cours sur l'autre. Je fais partie des ces derniers. Parfois, je vais devant, parfois derrière. Je n'ai pas réellement de préférence. La première aura que je remarque est celle de Naël, c'est l'une qui m'est le plus familière à force de le côtoyer en cours. Il est en compagnie d'une elfe qui a le même âge que nous. Nous suivons tous les cours ensemble. Elle aussi possède une beauté quasi surnaturelle et s'appelle Caliane. Mais je me désintéresse rapidement d'eux et je monte cinq marches pour m'installer, seule, sur la droite, proche de l'entrée.
Eparm12

Profil sur Booknode

Messages : 1674
Inscription : mer. 02 janv., 2013 12:10 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Eparm12 »

Elias Pereira de Barros-Fonseca
18 ans│Dhampir-sorcier│Noblesse brésilienne déchue│Etoile éclipsée et meurtrie
Image
Image
Image


Somebody’s Watching Me


Au collège, j’étais très sociable, mais qu’on ne se leurre pas : ce n’était pas sans arrière-pensée. J’étais sociable dans le but de m’entourer, d’être au centre de l’attention et de m’élever, pour surplomber froidement les autres de manière illégitime, et non pas pour faire de nouvelles rencontres en prenant chaque personne en tant que telle, m’intéresser à elle, la découvrir, apprendre à la connaître et à me lier d’amitié avec, ce que n’importe qui de sociable et de bien intentionné aurait fait, mais je n’étais pas bien intentionné, au contraire : je me faisais des copains, et non des amis, afin de ne pas rester seul, car je ne supportais pas d’être laissé pour compte - ma fierté m’en empêchait et me faisait me soulever, me rebeller, me révolter -, et ma solitude a été de courte durée à partir de mon entrée au collège, Jardel y ayant déjà une excellente réputation, qu’il entretenait, et étant son petit frère, les copains de Jardel m’ont pris sous leur aile et j’ai été vite apprécié par les gens de leur promotion âgés de deux ans de plus que moi, puis par les plus jeunes et ceux de la mienne, les dernières années étant ceux qui régnaient au collège et au lycée, y faisant la loi, privilège des aînés.
M’illustrant comme le meilleur élève de ma classe en sport, le sport étant le cours où on peut se faire remarquer en bonne et due forme, regarder, admirer voire suivre par ses camarades, je suis rapidement devenu populaire et n’ai pas tardé à être le favori de tous ou presque, statut auquel je tenais particulièrement, pareil à une drogue dure à laquelle j’étais accro plus qu’à n’importe quelle autre véritable drogue. Puisque je suis un dhampir-sorcier, la drogue a de moindres effets physiques et psychiques sur moi, alors qu’elle causait de graves dégâts, souvent irrémédiables, aux membres humains de mon entourage, ce qui doit toujours être le cas. Voilà pourquoi il n’y avait que le fait d’être le favori du collège qui m’atteignait et auquel je m’accrochais farouchement. J’y tenais tellement, que rien d’autre ne comptait, et, en conséquence, je savais que mes sentiments à l’égard d’autrui étaient feints, sauf lorsque je suis tombé amoureux d’une fille, Bruna, et s’il y avait quelques personnes qui étaient sincères avec moi, la plupart ne m’adressaient la parole que dans l’espoir de devenir populaire à leur tour. Ils avaient en tête cette idée que je pouvais le leur permettre, et on se servait mutuellement les uns des autres d’un commun accord tacite, passé entre moi et ces gens se situant à des niveaux inférieurs de la pyramide sociale.
En effet, on savait tous pertinemment que ce n’était pas parce qu’on s’aimait profondément qu’on se fréquentait, mais parce qu’on avait des intérêts convergents, qu’on pouvait parfaitement satisfaire ensemble, que ce soit pour être populaire ou avoir des partenaires sexuels quand bon nous semblait. Nous étions tous, sans exception, des enfants issus de familles aisées, riches ou nobles, des privilégiés, et il apparaissait que nous avions reçu la même éducation, en témoignaient ces fameux intérêts convergents. Lorsque j’y repense, je note que nous avions tous la même manière de voir les choses, de les appréhender, de les comprendre, et c’est précisément cet aspect de la situation qui nous a fait nous rendre compte, Jardel, Rose et moi, qu’il y avait quelque chose d’extrêmement important qui nous échappait. Ce n’était pas « normal » qu’on croit qu’il n’y avait qu’une pensée, qu’un avis, qu’une opinion tandis qu’il en existe une infinité, ce dont on a fini par prendre conscience en explorant Sao Paulo et en nous rendant dans sa favela. Nous étions loin, trop loin de la vérité, et cette dernière s’est concrétisée à nos dépends sous une avalanche de balles, sous laquelle Jardel, Rose et moi nous sommes retrouvés, jusqu’à ce qu’on en soit soustraits par des hommes de main de notre géniteur.
Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce qui est arrivé aux habitants de cette favela qui nous ont tirés dessus à juste titre, et si j’aimerais le savoir, je ne le veux pas à la fois, car je devine qu’ils ont été massacrés, exterminés, anéantis par la garde de notre géniteur, et ça me glace le sang, ça me fait froid dans le dos et j’en ai la chair de poule, en ressentant de la douleur, de la honte et de la culpabilité, parce que c’était de notre faute, pas de la leur. Ces pauvres gens… Certes, ils n’avaient pas à nous tirer dessus de sang-froid alors que nous étions désarmés, la violence gratuite étant condamnable et condamnée, mais, au-delà de la carte postale brésilienne se résumant à la baie de Rio, au grand soleil, à la mer turquoise, aux plages de sable fin, aux immenses immeubles, à la verdure exotique et parfois la statue du Christ Rédempteur, se cachent les quatre Cavaliers de l’Apocalypse : la Conquête, la Guerre, la Famine et la Mort. Les favelas se protègent de ceux qui sont capables de les piller sans aucun scrupule, ce qui est compréhensible, ces personnes n’ayant rien et se faisant voler ce rien qui les caractérise. Donc, l’unique moyen de ne plus perdre ce qu’ils ont bravement construit de leurs propres mains est de prendre les armes. De notre côté, nous n’aurions jamais dû nous y aventurer, ce qui a malheureusement été interprété comme une provocation de la part des puissants, tandis que c’était l’inverse : une remise en question de ces mêmes puissants.
Je me souviens de la nuit, du croissant de lune, des étoiles brillant dans le ciel noir ; de l’obscurité, que ma vue dhampirique transperçait, de l’agitation, de la peur ; de l’hésitation, de la décision, de la sensation des balles se fichant dans mon corps ; de l’odeur de poudre, du bruit assourdissant des détonations, de l’éclat des projectiles filant dans les ténèbres ; de Jardel, qui hurle, de Rose, qui s’effondre sous la pluie de balles, de la confusion ; des cris, du sang, des larmes. Ce fut notre premier traumatisme et aucun d’entre nous ne s’en est jamais vraiment remis. Jardel, Rose et moi en avons gardé des traces, des cicatrices qui marquent nos corps aux endroits où des balles nous ont percutés, Rose étant celle qui en a encaissées le plus. Nous étions au beau milieu d’une scène de guerre, c’était la guerre, et la guerre, ce ne sont jamais les résidents de la favela qui la remportent. J’aurais sincèrement aimé que ce soit eux qui la gagnent, qu’ils conservent leurs maigres biens, qu’ils montrent aux puissants qu’ils ne pourront pas facilement se débarrasser d’eux, ce qui conduirait à la communication, des négociations, des marchés : un partage, une entente et une égalité relatifs entre les deux partis. Néanmoins, je ne suis pas dupe et personne ne l’est : ce n’est pas de cette manière que ça fonctionne et ça ne fonctionnera jamais de cette manière.
Depuis, Jardel, Rose et moi nous préoccupons de ce qui en vaut la peine, et, en me recentrant là-dessus, en faisant un gros travail sur moi-même et en éliminant tout ce qui est futile, je me suis définitivement rendu compte que les gens font partie de ce qui est important. Je souhaite m’y prendre correctement avec eux et, dans cette optique, il me faut du temps, parce que je ne suis absolument pas prêt à discuter avec eux. C’est pourquoi je sais seulement que mon colocataire est un elfe de mon âge - je l’ai vu en cours - qui s’appelle Sebastian, et je ne veux pas en savoir plus pour l’instant, pas tant que je ne saurais pas comment l’aborder, la raison pour laquelle je lui ai faussé compagnie pendant deux semaines, ce qui, je pense, ne l’a pas spécialement dérangé, car il s’est visiblement fait des connaissances, en cours, j’imagine, et que n’avoir pas fait connaissance avec son colocataire en deux semaines n’est pas un problème, mais c’était mal connaître Sebastian, c’est le cas de le dire. Apparemment, il joue du saxophone, il fait de la natation et il est sociable, du genre sociable bien intentionné si j’en crois le nombre de personnes avec lesquelles il conversait avant que je n’accapare son attention. Il s’est mis en tête de « faire connaissance » avec moi, ce qui ne pouvait pas être pire.
On n’est pas obligés de faire connaissance tout de suite et il a déjà des connaissances, alors pourquoi ? Pourquoi ? C’est la question courte du désespoir qui tourne et se retourne dans ma tête tandis que je suis intensément contracté et le fixe du regard. Pendant une fraction de seconde, j’envisage de quitter l’amphithéâtre, mais je ne le peux pas, pas alors qu’il m’a repéré ou il s’interrogerait, et je prie pour que je me sois trompé en tendant l’oreille tout à l’heure, mais mes sens sont infaillibles : j’ai bien entendu ce que j’ai entendu et, impuissant, je le vois qui se rapproche tel un prédateur qui aurait pris sa proie au piège, jusqu’à s’asseoir sur la chaise vide à côté de la mienne, chaise que j’aurais espéré être occupée par un inconnu. Sebastian est un inconnu sans l’être, parce qu’on est colocataires, et il me le rappelle en me souriant, cordial, son sourire rayonnant illuminant les traits de son visage, qui sont objectivement magnifiques : les elfes sont des créatures magiques qui ont une caractéristique et non des moindres en dehors de leurs oreilles pointues, laquelle est leur extraordinaire beauté. Sebastian est un elfe et, de fait, il est extraordinairement beau, de quoi me faire me contracter davantage : je dois l’oublier.
Soudain, Sebastian prend la parole, et je suis si contracté, que mes muscles bandés pourraient se déchirer sous la tension qui m’habite. Ce qu’il a énoncé n’était qu’une simple plaisanterie, qui n’était en aucun cas méchante, malveillante ou que sais-je de cet ordre, mais elle a touché un point sensible : je l’évite, car j’ai d’excellentes raisons de le faire, des raisons qui ne le regardent pas, et ce n’est pas à prendre pour lui, mais à prendre pour tout le monde, ce qu’il ne sait pas et ne saura pas, de quoi m’irriter. Je suis à cran et c’est manifeste, ce qui se renforce par ma réplique cinglante, et je scrute Sebastian, qui bouge. J’ai à nouveau un fol espoir, celui que Sebastian se lève et parte, même si je m’en serais voulu que notre premier contact s’achève ainsi, mais ce n’est pas ce qu’il fait : à la place, il ouvre son sac et y cherche quelque chose, avant de le trouver au bout d’un moment qui m’a paru interminable. Il se munit d’un mouchoir et le secoue devant moi à la manière des soldats qui agitent le drapeau blanc afin de signifier à l’ennemi qu’ils ne comptent pas attaquer. Il ne se départ pas de son sourire et m’adresse un salut vulcain. Spock. Star Trek. Inconsciemment, je me détends quelque peu : j’aime beaucoup Star Trek et ça nous fait un point commun de plus.
Je n’ai pas le temps d’y réfléchir que Sebastian me fait savoir qu’il vient en paix, et je culpabilise en l’écoutant s’exprimer, parce que j’ai sans doute été virulent en réagissant de la sorte, alors qu’il n’a rien fait de mal, il ne m’a rien fait de mal, ce qui n’a pas l’air de le déstabiliser, car Sebastian continue sur sa lancée, une petite tirade dans laquelle il se présente. Il préfère qu’on l’appelle Bastian au lieu d’user de son prénom complet, et il m’affirme qu’il a envie de faire connaissance, étant donné qu’on va passer une année ensemble. Il voudrait qu’on discute et sa question concluant son discours m’aurait fait lever les yeux au plafond si je n’étais pas encore si contracté : il s’agit d’une question rhétorique, je ne peux même pas y répondre, cependant, il n’a pas tort, même s’il m’a littéralement coincé dans l’amphithéâtre, peu avant le début du cours, et que j’en garde rancœur. Je ne sais pas quoi lui répliquer, les battements de mon cœur sont effrénés, mon corps tendu et mon cerveau bouillonnant, et, en le regardant droit dans les yeux, n’ayant pas cligné les miens depuis qu’ils se sont posés sur lui, je lui réponds nerveusement, mal à l’aise :
-… Bastian, je l’appellerai dorénavant. Désolé pour… Pour l’accueil, et ce n’est pas nécessaire, mais… De quoi tu veux qu’on discute ? De Star Trek ?
Mimie99

Profil sur Booknode

Messages : 1764
Inscription : sam. 06 déc., 2014 10:27 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Mimie99 »

Image
Image
Image
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ À l’amphithéâtre \\ Avec Evangeline \\
Image
[attachment=0]Gif_49.gif[/attachment]


Elle est curieuse. Peut-être trop curieuse. Je n'avais pas envie de parler de ma soeur. Ou peut-être que si? Je n'ai pas envie de parler, d'habitude. Avec qui que ce soit. C'est beaucoup trop risqué... Mais pourquoi lorsque ça ne semble pas vouloir mal se terminer est-ce qu'il faut que je discute avec quelqu'un d'un peu trop curieux? Je ne veux pas en parler. Je ne veux pas risquer de... tout gâcher. Ma soeur me déteste déjà un peu et je ne veux pas qu'elle comprenne que je joue seulement la comédie. Je ne veux pas, car je ne peux pas risquer de la perdre. Bon sang, je n'y survivrai pas si elle meurt elle aussi... Je me gratte un peu la tête avant de répondre à ma voisine de table d'un ton bougon:

- Continuer à veiller sur elle, c'est ça que j'allais dire. Et je veux qu'elle me déteste, car ça vaudra mieux pour elle. Je ne veux pas qu'elle disparaisse, je veux pouvoir la voir... de loin. Qu'elle soit là, au moins. Mais c'est tout. Elle n'a pas besoin de moi dans sa vie...

Ou sinon elle n'en aura plus. Je vais tout détruire comme j'ai tout détruit par le passé. Nos parents sont morts, peu importe s'ils ne sont pas ses parents biologiques, ils étaient nos parents! Ils sont morts et on nous a séparé. C'est là que tout a commencé à aller de pire en pire. C'est là que je me suis mis à tout perdre ce qui avait une quelconque valeur à mes yeux. Ma soeur, Shadow... Elle... Tous partis. Morts ou partis. À jamais inaccessible. Jusqu'à ce que je tombe à nouveau sur ma soeur. Mais je ne peux lui parler. Je ne peux pas retrouver le lien que nous avions... Sinon... je risque de la perdre elle aussi. Encore. Et définitivement... sans doute.

Et c'est à moi de faire le curieux, comme si je ne sortais pas déjà assez de mes propres règles et lois comportementales. Et je commet une bourde, car je suis doué pour dire ou faire quelque chose qui ne faut pas. Pour tout détruire. C'est tellement fantastique. Pourtant, elle ne réagit pas comme je le croyais et ne comprends pas la réelle raison de mes excuses, choses que je m'empresse d'expliquer, tout en ajoutant que je ne crois pas qu'elle soit désavantagée. Cette fois, je semble la surprendre. C'est vrai qu'il y a de belles choses à voir, mais c'est souvent des distractions. Bien des conner*es se produisent à cause de nos yeux. On voit quelque chose de joli, on le veut. Et pour certain, à n'importe quel prix. J'hausse un peu des épaules, même si ça ne sert à rien puisqu'elle ne peut pas le voir et je dis:

- La vue est souvent source de distraction. Elle peut aussi induire en erreur et causer pleins de scénarios désagréables. Tant mieux si tu ne m'en veux pas pour mon indiscrétion... Et... je suppose que je ne t'en veux pas trop pour la tienne.

Après tout, elle m'a bien questionné à propos du pourquoi du comment je ne voulais pas voir une certaine personne. Même si jusqu'à présent je n'ai jamais précisé qui s'était si ce n'est qu'il s'agissait d'une fille. Mais ça ne l'a pas empêché de poser des questions. Et autant que ça me déplaît, autant que j'ai l'impression que l'on me retire un poids. Comme si j'avais besoin d'expliquer à quelqu'un mes agissements... pour me convaincre que je fais la bonne chose. On ne peut jamais être certain de son avenir... mais les désastres se sont tellement accumulés que je ne peux pas m'empêcher d'être inquiet et nerveux à ce propos.

Lorsque après m'être présenté et qu'elle m'ait expliqué qu'elle portait des lentilles, je dis que j'aimerais bien avoir quelque chose de semblable pour cacher mon visage et le fait que je semble plus jeune que mon âge réel, elle me dit que je n'ai pas à m'en faire de ce point de vue avec elle. À ces mots un léger sourire étire mon visage et je dis avec une certaine meilleure humeur:

- C'est clair que ça facilite les choses. Même si... de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent tu ne serais sans doute pas le genre de personne à faire ce genre de commentaires désobligeants.

Normalement, c'est surtout les filles très populaires qui ont tellement d'estime d'elles-mêmes qu'on pourrait se noyer dans la suffisance. Celles qui se croient supérieures aux autres, aussi. C'est un peu la même chose côté des mecs, et c'est souvent avec eux que je deviens plus... violents magiquement parlant. Les filles, je me contente souvent de répliques cinglantes. Après tout, elles apprécient plus les mots que les gestes, pas vrai? Je retiens un rictus à cette pensée et chasse rapidement ces idées noires. Ce n'est pas encore arrivé ici, alors pourquoi y penser?

Quand j'hésite sur la formule de politesse, ça semble tout de suite l'intriguer. Je ne sais pas si elle s'en offusque aussi, mais comme je n'ai pas beaucoup interagis avec les gens, je ne saurais dire. Je tente toutefois de m'expliquer, mais apparemment ce n'est pas suffisamment clair ou trop incomplet à son goût, car elle me questionne encore à son propos. Je commence à m'habituer à ses questions, ce qui en dit déjà long sur l'évolution bizarre qu'a pris cette conversation non-désirée. À la base, du moins. En ce moment, j'ai de plus en plus l'impression que la pression qui pesait sur mes épaules s'éloignent peu à peu. C'est avec un ton légèrement embarrassé que je lâche:

- Mes relations ne sont pas malheureuses, elles se terminent seulement en catastrophe. J'aimerais vraiment savoir pourquoi j'ai la poisse à ce point. Apparemment, je n'ai pas le droit d'être bien avec qui ou quoi que ce soit... Ça allait toujours très bien dans mes relations jusqu'à ce que se produise un drame ou un autre. Je suis peut-être maudit...

Ce ne serait même pas surprenant rendu là... Après tout, je ne sais toujours pas pourquoi exactement mes parents sont morts. C'est seulement franchement bizarre comme situation. Un accident... Quel genre d'accident, mystère! J'espère seulement que c'en est vraiment un... même si c'est horrible de penser ça. Je ne peux tout simplement pas croire que... quelqu'un aurait pu leur vouloir du mal.

Je me tourne à nouveau vers Evangeline lorsqu'elle me dit qu'en fait elle non plus elle n'est pas très douée en ce qui concerne les relations, mais contrairement à moi, c'est parce qu'elle n'a pas l'habitude. Je fronce légèrement les sourcils. Pourquoi elle n'a pas l'habitude? Ça ne paraît pas, en tout cas. Je suis méfiant, car on m'a poussé à le devenir, mais je ne vois rien de véritablement menaçant ou inquiétant chez Evangeline. En fait, si danger il y a ici, c'est moi. C'est plus fort que moi et je demande, curieux:

- Pourquoi tu n'en as pas l'habitude? Je trouve que tu te débrouilles assez bien...

Ce n'est pas comme si des gens pourraient avoir envie de s'en prendre verbalement à elle. Elle n'a pas l'air du genre de personne intéressante sur qui faire passer ses nerds ou simplement à embêter. Elle a l'air d'être gentille, pour ce que j'en sais. Peut-être un peu trop curieuse, mais pour ça, peut-on dire que je vaux mieux?
Pièces jointes
Gif_49.gif
Gif_49.gif (780.14 Kio) Consulté 706 fois
Eparm12

Profil sur Booknode

Messages : 1674
Inscription : mer. 02 janv., 2013 12:10 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Eparm12 »

Thorment Kollerov-Volkonski
17 ans│Sorcier de sang-mêlé│Aristocratie russe│Cousin de Kholer│Hippie moderne
Image
Image
Image


Go Your Own Way


Jusque treize ans, j’ai eu des précepteurs qui m’ont tout enseigné, tout appris, m’ont fait étudier tout ce qui était relatif à la matière dont ils étaient le maître respectif, et je ne suis donc pas allé à l’école avant cet âge, ce que j’aurais pu comme tout le monde, mais étant un Kollerov par mon père et un Volkonski par ma mère, c’est-à-dire un des héritiers de la noble famille russe des Volkonski, j’ai eu une solide éducation dans beaucoup de domaines, avant que mes parents ne m’envoient dans un collège russe quelconque, ce que je souhaitais, là où j’ai découvert ce qu’on appelle l’école, qui diffère radicalement de l’instruction à domicile, parce que l’école, c’est bien plus que de se rendre en cours, travailler et réussir ses examens : en effet, c’est être au contact permanent d’autres personnes, des inconnus, des gens de mon âge ou non, l’établissement regroupant des gens faisant partie d’une tranche d’âges définie, et, au départ, on est le plus petit selon la tranche, avant de devenir le plus grand au fil des années.
A l’école, on est constamment entouré et il est extrêmement difficile de se tenir à l’écart, loin de ce contact qu’elle instaure : par la force des choses, on est obligé de discuter avec autrui, pour un devoir, par exemple, lorsque les professeurs donnent un travail de groupe à réaliser, qui sera ensuite relevé et noté au bout d’une période déterminée, ce qui crée le rapport social, favorisé par la structure de cette institution fondamentale qu’est l’école. On y fait de nouvelles rencontres, car on a nécessairement des camarades, puis on tisse des liens, on se fait des connaissances, des copains voire des amis. C’était nouveau pour moi, parce que, pendant une dizaine d’années, j’étudiais chez moi avec pour seule compagnie ma petite sœur Marissa. Le changement fut impressionnant, mais je ne m’en suis pas laissé intimider, décourager ou abattre pour si peu : je m’y suis adapté, m’habituant à aller à l’école, au format de la salle de classe, au monde dans lequel j’ai été plongé, que je côtoyais sans répit, tandis qu’à la maison, si j’avais également un emploi du temps et des horaires fixes, j’étais seul, et passer de la solitude à la cohue m’a déstabilisé, mais je m’y suis rapidement fait et ai commencé à aimer l’école.
C’est à l’école où j’ai aussi découvert ce que j’aime : le chant, la drogue et le sexe. Enfant, je prenais des cours de solfège, de violon et de piano avec des précepteurs, mais à l’école, il n’y avait rien de tout ça, il y avait simplement une chorale, et je m’y suis inscrit, me mettant au chant et m’y exerçant sérieusement, une de mes activités préférées. J’adore chanter, notamment des chansons à la mélodie lente, mais intense, dont les paroles sont puissantes, telles que les chansons rocks, pops ou de variété. Ma voix ne monte pas très haut, mais elle monte tout de même, atteignant quelques honorables notes aiguës, et elle descend surtout, touchant des notes basses, caverneuses, ma voix étant d’ordinaire légèrement grave. Par conséquent, j’ai davantage de facilité à faire vibrer ces notes basses, qu’on va chercher au fond de la gorge afin de les faire résonner. C’est pourquoi j’aime chanter sur du jazz, du blues et de la soul, ces genres de musiques où la voix est généralement grave, forte et sensuelle, ce dont je me suis rendu compte en prenant part à cette chorale, qui me tenait particulièrement à cœur. Encore aujourd’hui, elle y garde une place privilégiée, car j’ai travaillé avec des personnes formidables, qui aimaient la musique autant que moi, si ce n’était pas plus pour certaines, et je conserve de merveilleux souvenirs de cette expérience, les meilleurs du collège et du lycée.
Au-delà du chant, j’ai développé une passion pour la drogue, qu’elle soit « douce » ou « dure » comme on dit, et j’ai testé tout ce que je pouvais tester, grâce à des gens qui faisaient discrètement circuler la marchandise dans l’établissement, à l’insu des professeurs, des membres du personnel et des hautes instances. Le problème est que j’y suis devenu accro, et l’argent de poche que j’avais me servait à payer ce dont j’avais besoin afin de ne pas être en manque. A l’heure actuelle, j’essaie de contrôler cette addiction en réduisant régulièrement ma consommation de drogue, dans l’espoir que le manque diminuera jusqu’à disparaître, mais ce n’est toujours pas le cas, même si je me drogue beaucoup moins qu’avant. Je me suis restreint à la fumette : je ne sniffe plus, je ne me pique plus, je n’avale plus de pilule… Je ne fais plus rien d’autre, et je m’y tiens, parce que je suis encore en bonne santé et que j’aimerais le demeurer longtemps si possible. Et, évidemment, en fréquentant des personnes, le sexe a été une étape incontournable. Je ne saurais même pas raconter comment est-ce que j’ai su que le sexe de mon partenaire ne m’importait pas, uniquement le désir éprouvé des deux côtés et l’activité sexuelle en elle-même. Je n’en ai aucune idée, me rappelant seulement que j’ai fait ma première fois avec une fille à quinze ans, car ça me tentait, et que, par la suite, j’ai expérimenté plein de choses, avec des filles et des gars, sans distinction.
J’aime autant les filles que les gars, mais en Russie, qui n’est pas exactement ce qu’on pourrait qualifier de pays « tolérant » par rapport à l’homosexualité et ses dérivés concernant les orientations sexuelles et les questions de genre, il faut faire attention, et on ne se cachait pas avec les gars, mais on ne s’affichait pas non plus ostensiblement ensemble en tant que partenaires sexuels ou petits amis, au risque d’avoir des soucis, et je n’en voulais pas, j’avais d’autres soucis à m’occuper, d’autant plus que ce n’était pas des petits amis, mais des partenaires. Je ne voyais pas l’intérêt de m’attirer des ennuis à cause de ma vie sexuelle, et non amoureuse, qui ne regarde personne et n’est pas chère à mon cœur, même si j’appréciais sincèrement mes partenaires. Par ailleurs, je ne comprends pas ceux qui condamnent l’attirance d’une fille pour une fille ou d’un gars pour un gars, ou plus largement d’une personne pour une autre dans des limites saines. Ca me paraît absurde, insensé, aberrant, irrationnel, parce qu’il n’y a strictement rien qui diffère entre un amour homosexuel et hétérosexuel, et de toute manière, il n’y a rien qui diffère quand il s’agit d’amour : on ne devrait même pas parler d’amour homosexuel ou hétérosexuel, mais d’amour tout court.
L’amour revêt plusieurs formes, mais, dans tous les cas, il reste de l’amour, et l’amour est une des plus belles choses, si ce n’est la plus belle chose, au monde. Il est ce qu’on souhaite à tout le monde, car il permet de se rapprocher du bonheur, et la plupart des gens croient qu’amour et bonheur sont des synonymes, ce qui n’est pas faux, en sachant que chacun a sa propre définition du bonheur, résidant dans des choses quotidiennes, banales, communes, ou extraordinaires. Je suis dans l’incompréhension la plus totale lorsque je constate qu’en Russie, l’homosexualité est mal considérée, alors qu’il fut un temps, nos dirigeants s’embrassaient publiquement sur la bouche ou embrassaient d’autres dirigeants du bloc de l’Est en signe d’amitié et de fraternité. Certes, ce n’était pas la même chose, ces baisers étant purement protocolaires et asexués, néanmoins, ça n’empêchait pas que personne n’était offensé, scandalisé ou outré par cette pratique visible. Deux hommes qui s’embrassent, j’insiste, ne gênait absolument personne, mais dès que le baiser implique des sentiments, il dérange, et je comprends encore moins ce décalage existant, ce devrait être l’inverse, et le « baiser à la russe » a fini par être supprimé, banni, renié. Je peine à concevoir la condamnation de cet acte entre deux personnes du même sexe tant ça me semble improbable, mais c’est la triste réalité.
J’en ai discuté avec mes parents, qui connaissaient déjà mes inclinations pour le chant et la drogue, je ne leur cache rien, et je leur ai parlé du fait que je couchais et pas qu’avec des filles, ce qui ne les a pas choqués, au contraire. A l’issue de cette discussion, j’ai compris que les élites étaient à part, riches, assez libres et ouvertes, tandis que le peuple est fermé et se ferme lui-même, ce que je trouve dommage, et le fait que ma famille me soutienne m’a conforté dans cette voie, que j’assume parfaitement. Je n’ai pas de temps à accorder à la haine, l’intolérance et la bêtise humaine, j’ai d’autres préoccupations ô combien importantes, à savoir ma famille et ceux auxquels je tiens, à l’image de Caym et d’Elros, mais je ne dois pas espérer par rapport à Elros, qui, s’il aime les gars, ce qui est un point positif et non des moindres, a été avec Caym. Je ne sais pas ce qu’il en est de leur relation, quelque chose que je n’ai pas forcément envie de savoir et qui m’asphyxie, mais qui pourrait m’aider à aborder Caym, parce qu’ils sont intimes. Je n’ai pas envie que Caym pense que je lui vole son… Petit ami, peut-être ? Ou ami, ou partenaire, je n’en sais rien, et ces termes me transpercent l’organe vital, lancinants, mais je demeure silencieux, car je refuse d’embêter Elros avec ça, qui est pudique.
Si je le lui mentionnais, il ferait une syncope, en sachant qu’il est mal à l’aise quand je me change dans la salle de bain, et je n’ose pas imaginer comment il réagirait si je lui posais des questions sur Caym. A la place, je lui ai fait une surprise, qui, je l’espère, le déridera. Ce n’est pas grand-chose, mais je lui avais fait une promesse et je tiens toujours mes promesses. Je ne sais pas si Elros s’en souvient ou non, mais il en a l’air ébranlé, avant qu’il n’adopte un rythme plus soutenu, de quoi me surprendre à mon tour, alors qu’Elros ne m’énonce pas la vérité. Je le rattrape une deuxième fois, amusé, et le titille gentiment, le visage d’Elros rougissant entièrement en m’entendant, pendant qu’il bégaie qu’il n’aime pas arriver en retard, ceci expliquant cela. Par réflexe, je jette un coup d’œil à ma montre : ses aiguilles indiquent quatorze heures vingt. Il reste dix minutes avant le début du cours, et je prends l’initiative d’en rassurer Elros en souriant en coin :
-Ne t’en fais pas, il est quatorze heures vingt. Et je plaisantais, j’ajoute avec délicatesse.
L’amphithéâtre est proche, mais je n’ai que le temps de me faire cette réflexion qu’Elros me questionne sur ma journée, cependant, il est mal à l’aise et j’en fronce les sourcils. Est-ce que c’est moi qui le rends mal à l’aise de la sorte ? Le jour de la rentrée, il l’était, ce qui était normal, mais on s’était tout de suite bien entendus, alors pourquoi est-ce qu’il est encore mal à l’aise en ma présence ? Je prends garde à respecter son intimité, alors qu’est-ce qu’il y a ? Ca m’alarme immédiatement et je songe à ce que j’ai fait jusqu’ici qui aurait pu froisser sa sensibilité, mais j’ai beau remonter dans ma mémoire, je ne vois pas où est-ce que j’ai pu fauter. Il faudrait qu’Elros me le fasse directement savoir, ou je ne pourrais jamais le prendre en compte et m’améliorer, et, dans ce but, je le saisis doucement par le bras afin d’attirer son attention, ce qui se produit, mais d’une manière qui m’étonne : Elros est parcouru d’un long frisson. Un frisson témoigne d’excitation, de peur ou de dégoût. Qu’est-ce qu’Elros ressent en cet instant parmi les trois ? Je prie pour que ce ne soit pas le dernier ni l’avant-dernier, mais Elros étant mal à l’aise, ça ne peut qu’être de peur ? Ou de dégoût, finalement ? Ca m’angoisse et j’en culpabilise aussitôt : je crois que peu importe ce que je fais, je mets Elros mal à l’aise, et j’aimerais que ça change, mais ce n’est pas près d’arriver s’il frissonne à cause d’un simple toucher. Il ne doit pas aimer le contact physique, il est vrai qu’il y a des gens qui ne l’aiment pas, mais Elros ne me l’a pas dit, sauf que je dois savoir si je fais quelque chose de mal, donc je l’interroge en réduisant la distance qui nous sépare, mes yeux dans les siens.
Ca m’inquiète vraiment et les ailes d’Elros frétillent de nouveau. Je lui en impose sans doute trop, alors je lâche son bras et son épaule, et Elros se remet à bégayer. C’est étrange, j’ai l’impression que nous avons fait un bond en arrière, que nous sommes revenus à ce jour de la rentrée où Elros bégayait également. D’habitude, il ne bégaie plus avec moi, mais son bégaiement est de retour lorsqu’il prononce péniblement que rien ne va pas, mais je ne le crois pas. Non pas qu’Elros soit un menteur, mais il ne me dit pas tout, et il en rougit violemment, cramoisi, se corrigeant en m’assurant que tout va bien, ce qu’il ponctue d’un sourire qui me paraît honnête, mais si tout va bien, pourquoi frissonner et bégayer ? Pourquoi être nerveux ? Je pensais le détendre, mais je ne fais que le rendre mal à l’aise, quand soudain, Elros me prend de court en baissant les yeux, rompant le contact visuel, les miens s’écarquillant sensiblement lorsque je prends conscience qu’il ne me regarde plus dans les yeux. La situation s’empire et j’attends, mon angoisse augmentant d’un cran, tandis que je me demande ce que j’ai pu faire, avant qu’Elros ne m’avoue enfin que c’est ma surprise qui le met dans tous ses états. Il me précise que ça le touche et en l’écoutant, mon angoisse fond comme neige au soleil. Ce n’était que ça… Alors je l’ai ému. Je n’ai rien fait de mal. C’était ce que je voulais, lui faire plaisir, et c’est manifestement le cas, la mer bleue de mes yeux s’illuminant sous les rayons du soleil, étincelante, tandis qu’un vrai sourire orne mes lèvres fines. Ca le touche que j’ai pensé à lui et que je lui ai offert quelque chose, peu importe ce que c’est… Ce doit être la meilleure nouvelle de la journée, et je me penche sur un côté de manière à accrocher les yeux d’Elros aux miens, avant de lui sourire franchement :
-Tant mieux, parce que je voulais te faire plaisir et c’est réussi, alors j’en suis heureux.
Je lui adresse un clin d’œil complice et reprends la marche en direction de l’amphithéâtre, le cœur léger, dont j’aperçois une des entrées.
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Avee j'ai vu dans ton rp que tu parles de téléportations et malheureusement pour les élèves, elle est inutilisable à l'intérieur de l'école ^^

Kelly Winstood, dite Mlle Winstood
28 ans, Secrétaire, Dhampir

Image
Image
Image

Seule dans la chambre de Briac, j'ai à nouveau tout le loisir pour me torturer l'esprit avec cette nuit de Pleine Lune à venir. La première de l'année est toujours la plus difficile à organiser, même si, de manière générale, toutes les nuits de Pleine Lune apportent leur lot de problème. Le plus agaçant dans tout ça, ce sont les élèves non-loups, qui rajoutent du travail alors qu'on ne leur demande que de rester sagement dans leur lit. Et pourtant combien s'entête, à tout âge et de quelques espèces que ce soit, et tente par tous les moyens d'assister à une métamorphose. Ce n'est pas joli à voir, au contraire, pour certains la métamorphose est très douloureuse et il n'est pas du tout agréable d'y assister... Je n'aimerai pas être un loup, ça c'est certain, mais si j'en étais un, je ne supporterai pas que tout le monde assiste à ce moment de faiblesse que constitue la transformation.
Enfin si il n'y avait que les élèves internes à gérer... les loups posent eux aussi leur lot de problèmes, entre ceux qui ne savent pas contrôler leur bête, ou les premières transformations qui amènent parfois un état de panique... Mais eux encore, on peut comprendre, simplement, quand on ajoute les loups et les non-loups, ça devient presque ingérable. Presque, parce que je ne laisserai pas cette école partir dans tous les sens sous prétexte que la Lune est pleine.
Briac sort enfin de la salle de bain, me sortant de mes pensées et me donnant une excuse pour ne plus me torturer l'esprit avec l'organisation de ce soir. Et quelle excuse, son corps encore légèrement humide est vraiment attirant... Mais je n'ai pas le temps pour ce genre de chose, je me contente donc d'admirer la vue et ne peux m'empêcher de sourire quand il remarque sa table basse un peu mieux rangée.
- Il faut croire en effet que je n'ai pas pu m'en empêcher... Mais bon tu as de la chance, j'aurai pu ouvrir tes placards et trier tes caleçons par couleurs, je plaisante.
melemele14

Profil sur Booknode

Messages : 1962
Inscription : ven. 27 avr., 2012 10:37 pm
Localisation : Aaaaaall byyyyyy myyyyyseeeeeeeeeeelf

Re: Ravenswood School - Cours de sport - Sondage

Message par melemele14 »

Image

Image
29 ans - Homme - Fée - Surveillant

Image

Honnêtement, je me définis comme quelqu'un de très joyeux et très abordable, mais ce n'est rien comparé à Zinna. On dirait vraiment que rien ne peut énerver cette fille, elle a toujours un sourire aux lèvres et un air de je-m'en-foutiste qui ne conviendrait pas à un surveillant si on écoutait Mlle Winstood. Mais je trouve que c'est justement ce qui fait son charme, cette attitude très décontractée et ouverte, ça se voit sur son visage qu'on peut l'aborder sans problème, et c'est rassurant pour une nouvelle personne comme moi ici.

Je ris lorsque je l'entends parler de Mlle Winstood. Je ne suis pas là depuis longtemps, mais j'ai cru comprendre que c'était un peu la terreur de l'école. Je n'ai pas eu énormément d'occasions de discuter avec elle, mais il est vrai qu'elle a l'air d'être assez stricte. Je n'ai rien contre un brin d'autorité personnellement, mais je ne pense pas que les élèves soient d'accord avec moi, surtout quand on sait que Mlle Winstood est plus qu'un brin autoritaire.

A t'entendre, on dirait que la croiser est la pire des pénitences, dis-je avec un sourire en coin.

Elle me parle alors de la Pleine Lune et de notre rôle en tant que surveillant. Je suis assez rassuré de savoir que je n'aurai pas, normalement, à entrer en contact avec de jeunes loups. Durant toute ma vie, je n'ai eu que peu de contacts avec d'autres créatures surnaturelles, si on met de côté les fées qui composaient mon village. Quand je suis arrivé à Ravenswood, j'ai été ébloui par cette diversité, mais je vous avoue ne pas encore être prêt à affronter un loup-garou transformé.

Je crois savoir que Zinna a été élève ici, et je sais que cela fait quelques années qu'elle est surveillante ici. Elle doit en savoir beaucoup sur cette école, surtout que les élèves vivent leur expérience à Ravenswood bien différemment du corps enseignant. Je n'ai pas beaucoup vu Zinna à l'oeuvre avec les élèves, mais les rares fois où je l'ai entraperçue, j'ai plus l'impression qu'elle considère les élèves comme ses potes, ce qui me fait beaucoup rire intérieurement bien sûr. Vous vous doutez bien qu'elle essaie de donner le change devant ses collègues et devant Mlle Winstood, mais les élèves ont l'air si peu effrayé par elle, et elle-même a l'air si peu sérieuse dans son rôle de surveillante que je la soupçonne de ne pas être si sévère que ça avec les élèves lorsque tout le monde a le dos tourné. En vérité, ça ne me gêne pas plus que ça, car premièrement ce ne sont pas mes oignons, et deuxièmement tant qu'il n'arrive rien à personne, je ne vois pas pourquoi je devrais m'en mêler.

Ca te dérangerait de me raconter les Pleines Lunes que tu as déjà vécu ici ? Que je sache à quoi m'attendre, lui dis-je avec un léger rire.

Image
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Evangeline Zickerman
Sorcière, empathe, aveugle de naissance
16 ans, née le 21 mars

Image
Image
Image

Je ne comprends pas et en plus il ne finit par ses phrases, ce qui n'aide pas. En même temps tu n'es peut être pas censé comprendre, il a le droit de garder pour lui ce qu'il veut. C'est vrai que je suis trop curieuse, je le sais, et je jure que j'essaie de me restreindre, de me contraindre, mais c'est vraiment dur... c'est dur parce que je sais qu'il souffre, que je le sens, au plus profond de moi, et que je voudrais comprendre, d'où vient sa souffrance et cette ambivalence qu'il ressent. Je l'écoute me répondre, un peu surprise qu'il le fasse et qu'il ne m'envoie pas bouler. Parfois même mes parents m'envoient un peu dans les roses quand je suis trop intrusive. Je fronce un peu les sourcils, son discours m'attriste, et là encore, je ne suis pas sûre de tout comprendre, ce qui est normal, je n'ai pas toutes les données en main.
- Mais ça te fait souffrir, je réponds sans même poser de question, en constatant simplement les faits, et qu'en pense-t-elle? je demande ensuite, tu veux qu'elle te déteste, mais si ce n'est pas le cas, elle souffre peut être elle aussi de cette situation non?
J'ai du mal à comprendre qu'il veuille être détester. Moi je me sentirai tellement mal si on me détestait... sentir cette haine, viscérale et affreuse, me transpercer, me faire presque tomber. J'ai rarement senti la haine, au pire j'ai ressenti de la colère, de la violence, mais la haine... c'est tellement fort, c'est tellement triste, ça demande tant d'énergie, dépensée dans une émotion si négative... Et pourtant, ça reste une émotion de lien. On ne haït pour rien, si on dépense autant d'énergie à détester quelqu'un, ça veut dire compte, n'est-ce pas? Je trouve ça tout de même triste qu'il veuille que cette fille le haïsse, je ne le connais pas beaucoup, mais je ne crois pas qu'il mérite d'être haï, je crois d'ailleurs que personne ne le mérite.
Je suis curieuse, mais lui aussi, et ça ne me dérange pas, je n'irai pas reprocher à d'autre mon plus gros défaut. Je suis surprise quand il me dit qu'il aurait préféré ne pas pouvoir voir non plus, et je l'interroge à mon tour. Je ne peux que hocher la tête à sa réponse, n'ayant pas la possibilité d'affirmer ou d'infirmer ce qu'il dit.
- On peut aussi bien être distrait par un bruit ou une odeur, je réplique avec un léger sourire mais sans insister, ne sachant pas si la vue provoque encore plus de distraction que les autres sens, puis je souris un peu plus largement quand il dit supposer ne pas trop m'en vouloir, tant mieux alors, mais j'essaierai de me contraindre un peu.
Je ne suis pas sûre de m'y tenir, je suis trop curieuse, c'est un fait... Et puis je ne le sens pas si agacé que ça, même si j'ai bien conscience que mes questionnements le dérangent un peu, il y tout de même une sorte de soulagement, en lui. On dit que parler fait du bien, et je pense que c'est vrai, même si j'imagine que cela dépend de la personne qu'on a en face. J'espère être une bonne interlocutrice, et je ne crois pas juger trop fort.
Quand il me dit que son visage lui donne l'air trop jeune, je lui fais remarqué que je n'aurai pas pu m'en apercevoir et je le sens un plus joyeux quand il me répond. Je souris, heureuse d'avoir pu provoquer en lui une émotion positive.
- Je ne crois pas non, après tout, quand quelqu'un sent mauvais, je ne lui fais pas remarquer, alors ce devrait être pareil si je pouvais voir ton visage, je dis en riant légèrement.
Ses pensées dérivent sûrement car je sens une légère agressivité chez lui et j'espère cette fois ne pas en être la source. Je ne dis rien cependant et garde un visage neutre, tandis que son émotion passe. Il a l'air gêné maintenant, et je tique un peu sur la formule de politesse qu'il dit sans avoir l'air d'en être convaincu. Je l'interroge toujours et suis soulagée de ne pas sentir plus d'agacement en lui, je sens seulement sa gêne et son embarra, ainsi que bien sûr, ce fond d'humeur négative avec laquelle il est arrivé. Sa réponse me rend triste, mais je ne crois pas qu'il soit maudit, en tous cas, je ne l'espère vraiment pas.
- C'est peut être juste une malchance, je dis en me disant que le mot "juste" n'est peut être pas des plus approprié, je suis désolée pour toi en tous cas. Mais je ne pense pas que tu sois maudit, je crois que tu le saurais, qu'on te l'aurait dit, une malédiction ça se sait, je dis d'un ton très pragmatique. En tous cas j'ai bon espoir pour toi, tu es encore jeune, moi aussi tu me diras, trop jeune pour donner des leçons et je m'en excuse, je dis avec un petit sourire, mais tu as encore le temps de développer de nouvelles relations... ou de réparer les anciennes.
Je ne suis pas sûre de comment il prendra mon petit discours, j'ai peur qu'il ne s'énerve et m'en veuille, mais je ne cherche pas à lui donner des leçons, seulement à lui redonner espoir, même si je ne m'y prends peut être pas très bien.
Il faut dire que je n'ai pas beaucoup l'habitude des jeunes de mon âge, je n'ai pas de frères et soeurs, et je n'ai pas non plus beaucoup d'amis. A part mes cousins que je ne vois qu'aux fêtes de famille, m'a vie a été un long fleuve tranquille, une croisière un peu solitaire, avec quelques escales mais rien de plus. Et là, soudain, c'est comme si je mettais bien à terre et que je découvrais une nouveau pays, un nouvel endroit, riche de sensations et de saveurs. Et si parfois c'est trop, si je ressens le besoin de m'éloigner, perturbée par tous ces gens qui m'entourent et dont les émotions me submergent, je ne me suis jamais sentie aussi vivante, et j'adore ça.
- Merci, je réponds sincèrement, mais tu peux me le dire si tu trouves que je fais quelque chose de travers, j'ajoute aussitôt, je ne suis jamais allé à l'école avant cette année, j'avais cours à la maison parce que mes parents pensaient que le monde extérieur étaient trop dangereux pour moi.
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Zinna Mickaels
Surveillante, Vampire, 23 ans

Image
Image
Image

Je ne peux m'empêcher de rire à la remarque de Thim quand je lui dis que je suis heureuse de ne pas avoir croisé Winstood aujourd'hui. Lui ne la connait pas beaucoup, mais je suis sûr que même en ne l'ayant croisé que quelques fois, il a déjà ou remarqué combien elle était... charmante. Non mais vraiment, c'est peut être moi, mais j'ai l'impression que chaque fois qu'elle me voit, elle est exaspérée par ma seule présence. Oui c'est vrai que je ne suis pas la meilleure des surveillantes et que je suis loin de suivre à la lettre sa méthode de pédagogie mais bon ça va, je ne fais pas n'importe quoi non plus. Déjà, même si je suis vachement cool avec les élèves, il y a des choses que je ne tolère pas, comme la violence gratuite par exemple, ça je ne supporte pas. Mais bon tant que ça n'atteint par leur santé, je ne vais pas commencer à m'énerver pour un oui ou pour un non. Ils veulent sécher les cours? Si ça n'arrive qu'une seule fois est-ce que c'est bien grave? Personne n'est jamais mort d'avoir sécher un cours de science, ce serait même le contraire, Mme Fallow est tellement terrifiante dans son genre à elle aussi.
- Franchement oui, je dis en riant, c'est parce que tu ne l'as pas assez côtoyé, mais moi son air sévère me fait fuir, et puis je crois qu'elle ne m'aime pas beaucoup non plus.
Mais bon ce n'est pas bien grave, il y a des personnes bien plus plaisantes ici, comme Thim ou l'autre nouveau surveillant Ashton. Même parmi les anciens, il y en a que j'apprécie, que ce soit parmi les professeurs ou même la directrice, qui est quand même un peu moins stricte que Winstood je trouve. Et puis il y a les élèves, que j'apprécie bien aussi pour la plupart, même si certains me sortent par les yeux et que d'autres m'indifférent simplement. Je n'irai pas jusqu'à dire que je connais tous les élèves de l'école, déjà parce qu'il y a des nouveaux, et ensuite parce que si j'avais une bonne mémoire, je n'aurai pas raté mes études, mais je les connais au moins de vue et certains un peu plus que ça, comme Olly que je considère comme une amie ou encore parmi les nouveaux, Zakarya avec qui j'ai fumé quelques fois. Bon lui il sèche vraiment trop et il est un peu trop blasé, mais bon mon autorité n'a pas eu l'air de lui faire beaucoup d'effet.
Comme personne n'a expliqué à Thim comment se déroulent les nuits de Pleine Lune, je m'en charge dans les grandes lignes et il me pose une autre question. Je lui rends son sourire, j'adore parler, et surtout raconter mes anecdotes, alors je hoche la tête et commence :
- Eh bien déjà je peux te dire que mes Pleines Lunes en tant qu'élève, je les passais... je me penche un peu et parle plus bas, partout sauf dans ma chambre, je dis avant de rire, non sincèrement, je me baladais dans tout le château et je faisais ce qu'il me plaisait, donc attends toi à croiser des élèves en dehors de leur chambre malgré les sermons de Winstood, parce que je peux t'assurer que je n'étais pas une exception. Pour ce qui est de nuits de Pleine Lune où j'étais de surveillance, la première année j'étais seulement à l'intérieur donc la seule chose que je peux te raconter c'est que j'ai surpris Tadji dans la chambre d'une fille et que ça ne lui a pas plu, ni à sa partenaire d'ailleurs... mais bon il râle pour rien. Bref sinon l'année suivante et celle d'après j'étais dehors la plupart du temps, et si je devais résumer, je te dirai que j'ai effectivement eu quelques soucis avec des loups, mais en général ça reste gérable. Souvent ce sont les plus jeunes qui paniquent un peu et qui ont tendance à revenir en courant vers l'école, hors se retrouver face à un loup paniqué, c'est parfois compliqué, mais je ne pense pas que ça t'arrivera. Souvent en extérieur on met les surnaturels avec le plus de force comme les vampires, les dhampirs, et les loups garous, donc je pense qu'on te demandera de surveiller l'intérieur. Par contre du coup, à toi de voir si tu préfères laisser les élèves faire leur vie au risque de te retrouver avec Winstood sur le dos si elle le découvre, ou bien décider d'essayer de faire régner l'ordre... et dans ce cas je te souhaite bien du courage, je termine en riant.
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Elros Lomion
Elève, Fée, 17 ans

Image
Image
Image

Je ne sais pas comment me comporter avec Thor. Mon coeur balance, entre ce que je dois faire, et ce que j'aimerai faire. Ce que je dois faire, j'essaie de m'y tenir, mais c'est dur, parce que je veux faire... Ce que je veux faire, c'est lui dire ce que je ressens, c'est espérer qu'il le prenne bien, ou qu'au moins il ne le prenne pas mal... et parfois, quand je n'arrive pas à dormir, quand le sommeil m'échappe et j'observe, que dis-je, j'épie, Thor dans son sommeil, je me sens le courage de lui dire. Evidemment, c'est toujours quand il dort, ou quand il n'est pas présent, quand l'angoisse ne m'étreint pas, quand sa vision ne me rend pas presque aphone, ou au moins incapable de parler. Dans ces moments où mon esprit est plus calme, quand j'analyse la situation avec assez de recul, en mettant mes angoisses de côtés, je me dis qu'il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Je me dis que c'est de l'amour, qu'on ne peut pas rejeter l'amour, parce que c'est juste beau, parce que ça ne fait de mal à personne... Et pourtant... et pourtant on a déjà rejeté mon amour, on a déjà fait pire... et ce n'était même pas un amour aussi fort. J'aimais Brandon pour ce qu'il était, une cible inaccessible, un garçon inatteignable, à tel point que j'aimais plus son image, le fantasme qu'il représentait que Brandon lui-même. Mais Thor... j'apprend à le découvrir chaque jour qui passe, je parle avec lui, je me rapproche de lui, on peut même dire que nous sommes devenus amis... Je ne l'aime pas juste pour ce qu'il représente, je ne l'aime pas juste parce que c'est un beau garçon... Je l'aime pour ses sourires, je l'aime pour son humeur égale, pour son calme que je lui envie parfois, pour sa sollicitude, pour sa gentillesse et sa patience. Et Thor est patient, je trouve, il ne se moque pas de mon rougissement, il ne m'en veut pas de bégayer parfois, comme je le faisais au début, et comme je le fais encore quand je suis trop stressé. Thor est respectueux, il est gentil et bienveillant... Comment pourrais-je ne pas l'aimer? Comment pourrait-on me reprocher mon amour alors que c'est lui qui est si parfait... D'ailleurs si ça se trouve, je ne suis pas le seul à l'aimer. Si ça se trouve il y a d'autres comme moi... pire encore, il a peut être une petite amie... Mon coeur se serre à cette pensée, et j'ai presque envie de le lui demander, là, tout de suite, alors ce serait vraiment idiot, que ça ferait sorti de nulle part, et qu'il se poserait sûrement des questions. Alors je me tais mais je ne suis pas moins idiot par la suite.
En effet, quand Thor m'annonce sa surprise, j'en suis pour le moins surpris, mais surtout touché. Touché parce que ça signifie qu'il a pensé à moi, et cette seule idée, stupide et puérile, me met le coeur en joie. Et j'ai du mal à cacher mon impatience, un mal fou, si bien que Thor le remarque, et je m'en veux quand, après avoir trouvé un excuse absurde, il me le fait lui même remarqué en regardant l'heure à sa montre. Je prends aussitôt des couleurs et bégaie légèrement :
- Ah... euh... oui... je ne savais pas.
Mensonge, mensonge, mensonge... encore et toujours. Je n'aime pas lui mentir. Lui qui est toujours si sincère avec moi, je me sens mal de lui mentir. En plus, je mens tellement mal qu'il doit bien le voir, que ça doit même se lire sur mon visage. Mais lui dire la vérité? Jamais... j'en mourrais de honte.
Et effectivement, Thor prend conscience de mon malaise, et il m'interroge à ce sujet, mais ça me met encore plus mal à l'aise, surtout quand il touche mon bras. Mon corps vibre de sensation et je me sens trembler d'excitation alors qu'il me touche simplement le bras. Le bras bon sang Elros! Et dire que je veux l'embrasser, je tomberai dans les pommes avant qu'il n'effleure mes lèvres si seulement il en avait l'idée. Mon corps tout entier lui envoie des signaux, et je le maudis, je le maudis si fort que je pourrais presque le faire à voix haute, mais je risquerai alors d'attirer encore plus l'attention de Thor sur moi. Thor dont le regard me transperce, Thor qui tente de deviner ce qui ne va pas, sincèrement inquiet à cause de mon attitude suspecte.
Mais soudain il lâche mon bras, et un chagrin disproportionné vient se loger dans mon coeur. "Ne me lâche pas" ai-je envie de lui dire, ou pire encore "Touche moi encore, touche moi plus...". Je suis en train de perdre l'esprit... Mais je pense encore sa main sur mon bras, et je me languis de ce contact qui n'est déjà plus.
Je tente de m'expliquer, mais mes explications sont ridicules, je bégaie, je me perds, je rougis, et je sens que je perds pied. Je suis ridicule bon sang! Bien conscient que je n'arriverai pas à mentir plus longtemps, je baisse et décide de lui donner au moins un bout de vérité. Je ne lui dis pas que c'est lui et les sentiments que j'éprouve à son égard qui me mette dans cet état, mais je suis honnête malgré tout, parce que sa surprise me touche en effet. Je déteste me livrer, je déteste cette sensation de vulnérabilité qui m'étreint alors que lui livre mes sentiments profonds, alors que lui donne la possibilité de se moquer de moi et de ce que je ressens. J'ai peur qu'il me renvoie ma faiblesse à la figure, qu'il me blesse maintenant que je me suis ainsi exposé...
Mais il penche la tête sur un côté et relève très légèrement les yeux pour le voir sourire. Dans mon ventre s'envole une myriade de papillons, et c'est comme si le soleil brillait à l'intérieur de mon coeur. Il a un si beau sourire... mais ce n'est que lorsqu'il prend la parole que la pression s'apaise enfin et que je me sens immensément soulagé. Quand il me dit ça, mon coeur bat si fort qu'on pourrait l'entendre à des kilomètres, et j'ai envie de tout lui dire... j'ai l'impression prêt à entendre... j'ai l'impression que... j'ouvre la bouche... mais l'angoisse m'étreint, et je la referme avant de me contenter de répondre avec un sourire et sans pouvoir m'empêcher de rougir :
- Merci.
Nous continuons d'avancer et mon excitation n'est pas redescendue, au contraire elle augmente au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l'amphi. Je pousse la porte et la tiens à Thor avant de m'engager joyeusement dans les escaliers. Si je n'avais pas peur d'être ridicule, je sautillerai... mais je crois que déjà mon sourire béat me fait perdre en crédibilité, alors on ne va pas en rajouter.
Eparm12

Profil sur Booknode

Messages : 1674
Inscription : mer. 02 janv., 2013 12:10 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Eparm12 »

Naël Hazel
17 ans│Elfe│Colombien│Diablotin charmeur│Soleil de la passion
Image
ImageImage
Image


Sorry


Ca fait exactement deux semaines que s’est tenu le bal de rentrée de Ravenswood, quinze jours durant lesquels je n’ai pas retrouvé ma partenaire de cette nuit-là, ce que je ne comprends pas. D’ordinaire, lorsque je cherche quelque chose ou quelqu’un, je le trouve en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, parce qu’en Colombie, enfant, mon père m’a initié à l’art de la chasse, et il m’a appris à chasser dans la forêt amazonienne, à partir en quête de précieuses ressources naturelles, telles que la nourriture, mais pour dénicher de la nourriture, que ce soit des fruits ou des animaux, il faut pouvoir les pister, et mon père m’a montré comment faire. Quand on piste un animal, on doit être méthodique, silencieux et patient, trois qualités dont je suis malheureusement dépourvu, mais que j’ai développées grâce à mon père. A force de volonté, je peux être méthodique, silencieux et patient si j’en ai envie, mais pour ça, il faut que j’en aie vraiment envie, et à partir de là, une fois ces trois qualités incorporées, on use de la magie afin de se connecter à la forêt, la terre, les arbres, la végétation et causer une onde dont on est l’origine, qui, pareille à un rayon, passe sur ce qui nous entoure jusqu’à ce qu’on en ait assez, en prenant la forme d’un cercle qui se déploie tandis qu’on en est le centre, onde qui permet de détecter ce qu’il y a sur la surface qu’on vient de balayer à l’aide de la magie ou d’y relever des traces. Après avoir fait ça, il suffit d’avancer en direction des endroits où on pense avoir repéré ce qu’on cherche, en ayant en tête les caractéristiques du fruit, ou suivre les traces, tout ça dans une parfaite discrétion, avant de tomber dessus.
Parfois, c’est plus compliqué avec les animaux, qui ne cessent de bouger, alors qu’il est aisé de trouver des fruits, leurs pieds, sauf que, lorsqu’on cherche un être humain, il arrive la même chose qu’avec les animaux, il bouge et nous échappe, et j’ai eu beau attendre chacun de mes cours pour essayer de retrouver mon inconnue, je n’ai pas réussi même en me servant de ma magie. Ce doit être en raison de ma confusion liée à elle, car je ne me souviens pas de ce qui s’est produit. En réalité, j’en ai de vagues souvenirs quand j’y songe intensément, mais ils n’en demeurent pas moins confus, brumeux, sibyllins, et je crois que c’est parce que je suis confus que je ne suis pas parvenu à retrouver ma partenaire. En effet, mon père m’a toujours dit que lorsqu’on part à la recherche de quoique ce soit, il faut avoir la tête froide, or, je n’ai pas la tête froide depuis le lundi de la rentrée, car j’ai… J’ai couché avec une fille le soir et que je ne me rappelle ni ce qu’on a fait, ni son apparence, ni son prénom. Je ne me rappelle rien et ça me rend fou, déconfit, honteux et coupable par rapport à Kalakek et surtout elle. Et, puisque je ne l’ai pas retrouvée, j’ai largement eu le temps d’imaginer mille et une situations où elle aurait été en colère, en pleurs, en train de me repousser et de m’injurier, déchaînée, mais je n’aurais jamais cru que ça se passerait ainsi.
A peine ai-je senti son aura, que j’ai été tiré de ma torpeur et me suis concentré sur les filles blondes qui ont des pouvoirs présentes dans l’amphithéâtre, jusqu’à ce que je la voie, une jeune fille blonde se détachant des autres, sublime, qui monte les marches d’un des escaliers donnant précisément sur le rang où je me suis installé, et pendant qu’elle progresse dans son ascension, je me perds dans ma contemplation de sa personne. Elle est parfaite, d’une beauté éblouissante, et, en l’admirant, je remarque que ses oreilles sont pointues et comprends que sa nature elfique est, en partie, la cause d’une telle beauté. Etant un elfe, comme moi, elle est magiquement belle, et c’est la seule et unique pensée rationnelle qui me traverse l’esprit tandis que je la regarde, subjugué. Elle est magnifique… Si magnifique, que je ne fais plus attention à quoique ce soit d’autre, je ne vois plus rien et ne pense plus à rien d’autre qu’elle, ni à mon inconnue ni à mes soucis. Il n’y a qu’elle devant mes yeux, dans ma tête, le reste s’efface, la réalité se distordant, et je suis sur le point de défaillir quand elle s’assoit à côté de moi après m’avoir rejoint, lorsqu’elle se tourne vers moi et me salue en employant un surnom que je n’ai jamais entendu, mais qui sonne étrangement familier à mon oreille.
Je suis pendu à ses lèvres alors qu’elle me sourit et que son sourire m’aveugle presque tant il est rayonnant. Il illumine son ravissant visage, splendide, et elle continue, m’interrogeant sur mon bien-être aujourd’hui. C’est cet adverbe qui me tire à nouveau de ma rêverie, et ce que je pense transparaît sur mon visage tant je suis expressif tandis que je la fixe, interdit, pendant que mon interlocutrice ne me lâche pas du regard, visiblement attentive à mes réactions, qu’elle scrute. Le choc passé, je finis par lui répliquer fébrilement, la saluant en retour et la questionnant sur le fait qu’on se connaisse ou non, parce que je ne me souviens pas d’elle : si je l’avais un jour rencontrée, je crois que je m’en serais souvenue, car une telle rencontre ne s’oublie pas, et ça la surprend, parce que sa surprise se manifeste sur ses traits, surprise qui laisse place à un tout autre regard alors que ses yeux glissent sur moi, vers le bas, me jaugeant avec gourmandise, avant d’emprunter le chemin inverse, et mon corps se réchauffe lentement sous son regard sensuel, qui m’enflamme dans son sillage. Je me contracte imperceptiblement, une fine pellicule de sueur recouvrant mon nez rougissant, et mes yeux se rivent sur ma voisine de table. Son sourire est équivoque et elle me répond qu’on se connaît intimement. Je manque d’en tomber de ma chaise et agrippe la table d’une main comme pour ne pas m’évanouir, tandis que ma bouche s’entrouvre et que je panique. Il n’y a aucun doute subsistant encore quant à la manière dont elle m’a déshabillé du regard : on se connaît intimement et ce qu’elle connaît intimement de moi a l’air de particulièrement lui plaire. Oh non… Je ne sais pas comment l’appréhender, car je ne sais toujours pas ce qu’on a fait pour qu’elle le considère de la sorte, et elle me demande si je voudrais quelques détails pour m’en souvenir.
Elle me prend au piège : d’un côté, j’aimerais énormément savoir ce qui est arrivé entre… Elle et moi, afin de pouvoir m’excuser en bonne et due forme, mais de l’autre, je le refuse, parce qu’on est dans l’amphithéâtre, un lieu public, que des yeux et des oreilles indiscrets y traînent et que, étant donné que je ne m’en rappelle pas, si elle me décrit ce qu’on a fait, je risque de le visualiser et d’avoir une érection, ce que j’aimerais éviter dans un tel endroit, et peu de temps avant un cours qui plus est. Ce n’est pas le bon moment pour ça, mais je suis si déstabilisé par l’aplomb de mon interlocutrice, que la question met plusieurs lentes secondes avant d’atteindre mon cerveau, qu’elle électrocute. Je secoue légèrement la tête de droite à gauche et vice-versa afin de revenir à moi, avant de lui répondre, les yeux agrandis, gêné, hésitant, mal à l’aise :
-A… A ce point… ? Non ! Je… Non, enfin, je veux dire… Oui, mais… Pas… Pas tout de suite, et… Je ne sais pas si… Si c’est… Indispensable ?
Il s’agit d’une véritable interrogation de ma part, car il n’y a maintenant plus l’ombre d’un doute que nous sommes passés à l’acte, mais qu’il n’est pas nécessaire que je me remémore tous les détails… Par ailleurs, elle n’a pas l’air d’en avoir été furieuse, traumatisée, dégoûtée, déçue ou mécontente, au contraire, elle m’a regardé de manière appréciatrice, ce qui signifie qu’elle était consentante et que je ne lui ai rien fait de mal, mais… Peut-être que je devrais m’en rappeler par respect pour elle. Dans ce but, je sonde son aura pour vérifier si c’est elle, et c’est elle, en même temps que je tente de me souvenir de notre nuit, mais rien ne vient. Je pâlis et deviens écarlate alors que mes yeux s’écarquillent et que ma bouche dessine un petit « o ». J’essaie de lui traduire que je me suis rendu compte qu’elle a été ma partenaire, mais je ne fais que balbutier sous le regard suspicieux de mon inconnue, qui garde le silence.
Je crois que j’aurais infiniment préféré qu’elle prenne la parole plutôt qu’elle ne prononce pas un mot, mais elle n’en fait rien et je plante mes yeux dans les siens, avant de me saisir de ses mains, que je serre doucement dans les miennes, et de m’excuser à plusieurs reprises, de manière brouillonne, décousue, anarchique : mon discours est chaotique. Je m’exclame et m’excuse encore, m’excusant une dernière fois à voix basse, mon regard se posant sur nos mains que j’ai jointes tandis que je suis craintif. Si elle m’en veut, je le comprendrais, mais je ne peux rien faire de plus que de m’excuser, si ce n’est m’excuser en la regardant droit dans les yeux, ce que j’ai déjà fait. Je crains qu’elle ne me haïsse, lorsqu’elle reprend finalement la parole et me demande ce que je ne voulais pas, coucher avec elle ou l’oublier, et je relève vivement la tête en l’entendant, mes yeux dans les siens alors que je rougis davantage. Elle me confirme que j’ai couché avec elle et je détourne un instant le regard, embarrassé, avant de le ramener dans le sien et de hausser les épaules en arborant une moue contrite :
-Euh… Les deux… ? Je suis…
Je renverse la tête en arrière, prends une longue inspiration, expire, et poursuis courageusement en la regardant cette fois avec des yeux débordant d’espoir :
-Je suis désolé d’avoir… D’avoir été bourré, parce que je n’étais plus conscient de mes faits et gestes à cause de l’alcool et que je t’ai entraînée avec moi. Je suis sûr que c’est moi qui ai… Forcé les choses, et je m’en excuse, je suis profondément désolé que ça soit arrivé et désolé de ne pas m’en rappeler, j’ai fait un black-out. Je suis vraiment désolé pour tout ça, et de… De t’avoir… Oubliée. Si tu m’en veux et que tu ne m’en pardonnes pas, je le comprendrais… Et… Tu t’appelles comment ? Encore désolé…


Flashback


Naël Hazel
17 ans│Elfe│Colombien│Diablotin charmeur│Soleil de la passion
Image
Image
Image


Dirty Dancer


Et pourtant, je ne crois pas qu’elle dansait n’importe comment… A première vue, peut-être, mais ce n’est pas ce que j’ai pensé de prime abord : ce que j’ai pensé avant tout était qu’en se laissant transporter de la sorte, elle aurait pu se faire mal ou pire, se blesser, puisqu’elle n’était visiblement pas la seule à danser et qu’il aurait été si facile de heurter quelqu’un. Il est vrai que je n’ai pas les idées claires, voire obscures, mais il n’empêche que déjà sobre, je ne suis pas dans le jugement, et encore moins lorsque je suis… Bourré, c’est le mot, car je me doute que je le suis, ce qui ne change rien à ma manière de voir les choses. Au sens figuré, parce que l’alcool altère littéralement notre perception, effet physique, en attendant, ce n’est pas la danse qui me captive en ce moment, mais celle qui est près de moi, dont les yeux s’attardent sur mon visage, pendant que je lui rends son regard, avant que le mien ne dévie plus bas, sans pour autant que ce ne soit avec irrespect : je la regarde car elle est sublime, jusqu’à ce qu’elle réduise le peu de distance qui nous séparait encore en passant ses bras autour de mon cou.
Elle n’a pas froid aux yeux et je nous colle doucement, son bassin contre le mien. Soudain, la température augmente, non pas à cause de la chaleur régnant déjà dans la grande salle, mais pour une autre raison, une raison… Lascive, sur laquelle je dépose mon empreinte, mes doigts s’ancrant dans ses reins. Elle ne cesse de me sourire et je lui souris à mon tour, entrant dans son jeu, avant de m’imprégner de son parfum, qui m’engourdit. Elle me répond, m’approuvant, la suite me faisant brièvement m’interroger intérieurement tandis que je cligne des yeux comme pour recouvrer mes esprits, la boisson rendant mon effort pénible, quand je sens le contact plus qu’agréable de ma cavalière sur mon épaule et enfin sur mon torse, dont les lignes sont dessinées grâce à mon ancien labeur de mon ancienne vie, qui a forgé ma carrure. Tout ça m’amuse de plus en plus, et un sourcil se hausse lentement sur mon front pendant que j’en souris en coin, les yeux mi-clos et l’air incrédule, persuasif.
-Quelle maîtrise… Je lui souffle sur un ton complice et suave.
Elle ajoute qu’elle aime les garçons qui aiment jouer, irrésistible, me questionnant sur mon jeu préféré, et je feins d’être sérieux durant quelques secondes et d’y réfléchir intensément en détournant le regard, avant de me remettre à sourire en coin, ravageur, mes yeux dans les siens, et la faire légèrement s’appuyer contre la table du buffet, ma main libre rejoignant une de ses cuisses nues avec délicatesse en glissant sur sa courbe et la faisant se relever, puis discrètement s’écarter pendant que je m’installe définitivement contre elle, nos bassins l’un sur l’autre. Je la tiens tout en lui laissant la possibilité de s’éclipser si elle le veut ou dès qu’elle en a envie, pendant que mon nez effleure le sien, mes lèvres bougeant à quelques centimètres des siennes charnues, sensuel, mon regard ne quittant pas le sien :
-Je dois te plaire, dans ce cas… Je sais pas, c’est à méditer… Dis-moi, quel est ton nom ? Que je sache lequel je pourrai prononcer en d’autres circonstances…
Yumeko

Profil sur Booknode

Messages : 10139
Inscription : mar. 19 nov., 2013 12:04 pm
Localisation : Là où je peux rêver

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Yumeko »

Myra│Cubaine│16 ans│157 cm│ Dhampir │Amphithéâtre


Image


J'ai quitté mon île natale et ma famille, il y a deux semaines. C'est la première fois que je les quitte. Je suis toujours soit avec mi abuelo, soit avec Zyanya. Je suis soit à Cuba, soit au Mexique. Je n'ai jamais franchi les frontières du continent américain jusqu'ici. Et jamais ils ne m'ont autant manqué. Ça me manque les ballades dans les champs de canne à sucre, de danser chaque samedi soir, de participer au repas de famille dominicale, de parler histoire avec Zyanya, de me rendre au cœur de la jungle mexicaine... et tout simplement de ne plus les voir. Même Cuba, le soleil et la chaleur me manquent. Le temps ici n'a rien avoir. Il fait moins chaud et moins beau même s'il y a un faux soleil. C'est tellement bien fait que je ne vois pas la différence. J'ai encore du mal à me faire au climat. Là-bas, il fait chaud toute l'année. Je suis habituée à m'habiller légèrement, mais ici, c'est différent. Je ne peux pas m'habiller de la même manière. Je suis toujours en manche longue, en veste et en pantalon. Avec mi abuelo, j'ai été faire les magasins pour m'acheter quelques vêtements plus chauds que ce que je possède. Pantalons, vestes, gilets, pulls, chaussures chaudes et confortables... Alors chaque soir, après le repas, je les appelle ou ils m'appellent pour prendre des nouvelles. Je leur raconte longuement ma journée. Je leur parle de l'école, des cours, des repas, des élèves, de ma colocataire... et eux aussi me racontent la leur. Je leur parle de ce qui m'a marqué, de ce que j'ai appris, des élèves avec lesquels j'ai discuté, ceux avec lesquels j'apprends à faire connaissance.
Ici, je découvre beaucoup de choses et je suis obligée de parler en anglais sauf en cours de langue. L'anglais n'est pas ma langue maternelle, c'est l'espagnol. J'ai appris tardivement cette langue, que je ne maitrise pas totalement. C'est difficile parce que ça me force à me concentrer davantage en cours ou lorsque je parle avec des élèves. On remarque immédiatement mon fort accent que je ne peux cacher. Je ne suis pas totalement bilingue mais je m'y emploie, et puis, le fait de le parler tous les jours me permet de m'améliorer de jours en jours. Je ne sais pas s'il y a d'autres élèves cubains ici voire mexicains, ce que j'aurais bien aimé afin de me sentir moins dépaysée, mais je pense qu'il y en a parlant espagnol couramment. J'aimerais pouvoir échanger plus souvent dans ma langue natale même si je le fais tous les soirs avec mes grands-parents. C'est plus facile, et c'est fluide. Je parle sans réfléchir, je n'ai pas besoin de chercher mes mots. Cela se fait tout naturellement. L'espagnol est une langue d'origine latine contrairement à la langue anglaise si différente. J'ai plus de facilité avec l'italien, le français ou le portugais qui tirent ses racines au même endroit. Et il m'est plus facile de parler le nahuatl, une langue presque éteinte. Mais je tiens à poursuivre mon apprentissage, à m'améliorer afin de faire honneur à mes racines, à mes origines aztèques, à mon arrière-grand-mère et à ma grand-mère. C'est une chose importante dans ma vie, et je ne veux pas la perdre. Parfois, je le parle avec cette dernière, cela me permet de continuer à m'exercer. Car je suis persuadée qu'au élève ne le parle. Les surnaturels d'origine aztèque sont plutôt rares.
Il y a des cours obligatoires bien sûr et des cours optionnels. Tous ont lieux deux fois par semaine. Il y a les cours de sport non obligatoire sauf pour les loups-garous. Cette école en propose quatre : la gymnastique, l'escrime, le basket et le tennis. Même si la gymnastique a quelques ressemblances avec la danse pour son côté artistique, ce sport n'est pas fait pour moi. L'escrime est une discipline bien particulière avec ses codes mais je n'aime pas porter un masque, je préfère avoir le visage dégagé. Cela peut paraitre idiot mais cela me gênerait trop. J'aurais pu faire du basket mais ma petite taille est un grand handicap même si je suis plus rapide grâce à mes dons dhampiriques. Au final, j'ai choisi le tennis Je connaissais mais je n'avais jamais pratiqué jusqu'ici. Ce n'est pas un sport très répandu, ni très célèbre à Cuba ou au Mexique. Ce sont plutôt les sports de ballon comme le football qui attirent les cubains et les mexicains. C'est le sport qui m'attirait le plus parmi ceux proposés. Ce sont mes grands-parents qui m'ont convaincu de pratiquer une activité sportive et de rencontrer d'autres élèves dans un autre contexte que celui des cours. J'ai commencé la semaine dernière, j'apprends à me servir d'une raquette, à servir, à faire des revers et des coups droits, à gagner des points... Si j'étais restée à Cuba, je n'en aurais jamais fait. Et j'ai découvert que j'aime bien même si je n'ai pas eu encore beaucoup de séance de sport. Il y a aussi d'autres cours optionnels, je pourrais pratiquer du self-defense mais j'hésite encore, je ne sais pas si j'aimerais. Zyanya m'a conseillé de tester au moins une fois pour voir si cela me plairait. Si je n'essaye pas, je ne peux pas savoir. Elle a raison. Donc je pense que je vais tester le prochain cours, mercredi après-midi.
Je me dirige vers l'amphithéâtre suivant le courant des élèves qui vont tous dans le même sens, moi compris. Je les observe. Certains sont seuls, d'autres forment de duos, trios ou petits groupes. Ils discutent ou sont silencieux. Certains souris, d'autres sont sérieux. Tous les surnaturels se côtoient sans distinction. J'ai vu pour la première fois de ma vie des elfes, des fées et des loups-garous. Les deux premiers sont reconnaissables par leurs oreilles et leur beauté et les seconds par leurs ailes. Au bout de quelques secondes, j'entre dans l'immense pièce. C'est la quatrième fois que je m'y rends. Je n'avais jamais pénétré dans un amphithéâtre avant aujourd'hui. J'observe les différents rangs où se trouvent déjà un grand nombre d'élèves. Le cours ne commencent que dans quelques minutes, j'ai un peu d'avance et je m'installe au deuxième rang au milieu de l'amphithéâtre.
Dernière modification par Yumeko le mer. 18 sept., 2019 6:51 pm, modifié 1 fois.
Hypermnestra

Profil sur Booknode

Messages : 317
Inscription : sam. 15 avr., 2017 7:26 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Hypermnestra »

⸙ Olympia Lloyd ⸙ 17 ans ⸙ Loup-garou ⸙

Olympia essaie de contenir ses larmes. Elle ne veut pas pleurer. Elle ne veut pas céder. Mais elle est blessée. Nikita lui fait du mal. Ses mots l’atteignent et Olly doit arriver à gérer. Parce que son amie souffre aussi. Elle n’est pas seul à aller mal. Et Nikita gère beaucoup moins qu’elle. Elle prétend le contraire mais elle ne peut pas continuer à lui mentir. Ça la détruit et Olympia se demande si elle s’en rend compte. Peut-être. Peut-être pas. Mais en tout cas, la Lloyd le voit. Sa fuite. Sa colère. Ses tremblements. Olly connait Nikita depuis des années. Elle est l’une de ses plus proches amies. Elle sait comment elle réagit bien qu’aujourd’hui, c’est plus violent. C’est plus blessant, plus intense. La conversation manque de déraper plusieurs fois. Car Nikita ne veut pas parler et qu’Olly insiste. Cependant, elle ne peut plus se taire. Elle déteste voir son amie comme ça. Ce n’est pas normal. Il s’est passé quelque chose. Et c’est en train de briser l’autre louve même si cette dernière dit qu’elle gère.

« Je sais ce que je fais ». Olympia secoue la tête négativement. Non, Nikita, tu ne sais pas ce que tu fais. Sinon, elle ne fuirait pas. Elle ne serait pas aussi mal. Elle ne réagirait pas comme ça au toucher d’Olly. Elle ne la blessera pas autant. La Lloyd est forte et résistante. Il faut insister pour la mettre en colère. Il faut vraiment le vouloir. C’est aussi rare que de la voir pleurer. Olympia, elle aime s’occuper des autres. Elle veut les voir rire, sourire, être heureux. Elle aime consoler les personnes, essuyer les larmes et rassurer les gens en leur faisant des câlins. Elle n’aime pas voir les gens pleurer. Et elle déteste qu’on la voir pleurer. Pourtant, il n’est pas difficile de deviner quand elle est triste ou morose. Mais pleurer devant quelqu’un, c’est plus intime.

Elle ravale ses larmes. Ses yeux brillent toujours autant mais les larmes ne couleront pas. Elle est toujours blessée et le restera pendant quelque temps parce que les mots de Nikita était trop violent pour qu’elle les oublie si facilement. Ça fait longtemps que la colère s’est calmée car ce n’est pas la bonne manière de faire parler l’autre louve. Ça ne sert à rien. Olympia fait du sur place alors que son inquiétude croit. Elle prédomine parmi tout ce qu’elle ressent. Et elle ne peut qu’augmenter quand Nikita lui sort des phrases comme ça. Une phrase toute faite, toute belle. Une phrase que des centaines de personnes disent tous les jours. Et ce n’est pas comme ça qu’Olly va la croire. Elle n’y croit pas.

Je ne peux pas y croire.

Elle sait que sa camarade a du mal à se confier. Mais à ce point ? Que peut-elle cacher ? C’est forcément grave et ça la détruit. Elle se laisser briser sans rien dire. Elle ne veut pas parler. Elle ne veut pas qu’on l’aide. Alors qu’elle en a besoin. Il faut qu’elle s’en rende compte. Olympia est désespérée. Elle ne sait plus quoi faire. Elle ne sait plus quoi dire pour faire réagir Nikita, pour la faire parler. Cette dernière n’a rien laissé échapper. Elle ne fait que cracher sa colère depuis le début de la conversation. Elle essaie juste de fuir. Encore. Cependant, Olly ne se laissera pas faire aujourd’hui. Elle ne veut plus se mettre en colère. Mais c’est trop. Elle va insister.

Olympia sursaute quand un homme approche et pose sa main sur l’épaule de Nikita. Olympia fronce les sourcils. Qui est-ce ? Nikita n’est pas du genre à laisser les gens s’approcher d’elle comme ça ! Elle déteste qu’on la touche et Olly a mis des années à lui faire accepter des câlins. Alors qui est cet homme inconnu ? Elle le détaille. Elle ne l’a jamais vu. Pourtant, il y a quelque chose chez lui… Mais son observation se stoppe quand elle l’entend parler.
Elle est choquée et c’est un euphémisme. Il connait Nikita et plutôt bien. Mais qui est-il bon sang ? Et la louve qui ne s’est toujours pas dégager ? Nikita ne bouge pas mais Olly voit son corps trembler. Et ce surnom. Niki. Personne ne l’appelle comme ça ici, mis à part Angie et Cam quand elles veulent embêter la louve. Mais sinon, personne n’ose car Nikita déteste ça.

Les pensées se bousculent dans la tête d’Olympia. Mais elle n’a pas le temps de dire quelque chose que son amie lui attrape le bras, ignorant totalement le jeune homme. Elle ne semble pas vouloir lui répondre. Et Olly se laisse entrainer par son amie. Elle réalise que cette dernière prend la fuite. Elle ne semble pas vouloir parler à cet homme qu’elle connait. Qui est-il ? Lui a-t-il fait quelque chose ? A-t-il un rapport avec l’état de Nikita ? De nombreuses questions viennent à Olly alors qu’elle entend les mots de l’homme. Mais qu’est-ce que ça veut dire put*** ?
Elle sent les tremblements de Nikita mais elle est trop abasourdie pour dire ou faire quelque chose. Son amie la lâche brusquement mais elle la suit. Elle ne peut pas la laisser comme ça. Elle reste debout alors que Nikita s’affale sur un siège. Celle-ci est secouée. Ce n’est pas normal. Olly l’observe pendant quelque seconde alors que l’inquiétude grandit en elle. Elle ne sait pas quoi dire. Elle a tellement de questions. Mais Nikita semble bouleversée par cette rencontre. Pas sûre qu’elle soit en état de répondre à ses questions et même de parler. De toute façon, ce n'est plus la priorité d'Olympia. Il faut qu’elle la calme. Il faut que Nikita arrête de trembler. Olly doit faire quelque chose.

Elle observe rapidement l’amphi. Il y a encore peu de monde, heureusement. Certains leurs lancent un regard surpris. Personne n’a l’habitude de voir Nikita dans cet état. Mais Olly n’y fait pas plus attention. Elle se concentre sur son amie. Elle s’assoit à côté d’elle, laissant tomber ses affaires par terre, sans s’en soucier. Olympia se demande comment l’approcher. Avec quelqu’un d’autre, ça aurait été plus facile. Mais après la conversation qu’elles ont eue, elle ne sait pas comment va réagir son amie. Pourtant, elle n’hésite pas longtemps. Elle pose doucement sa tête sur l’épaule de Nikita qui a toujours la tête dans les mains. Elle approche alors sa main de la nuque de son amie. Elle pose délicatement ses doigts sur la peau nue. Les doigts se mettent en action. Ils bougent doucement, essayant d’être rassurant.
Olympia sait que Nikita va réagir violemment. Elle va se faire repousser mais elle s’en moque. Ses mots n’auront aucun effet sur l’autre louve. Elle va l’ignorer ou encore s’énerver. Alors pour Olly, il n’y a pas d’autres alternative. Le contact physique n’est peut-être pas ce qu’il faut à Nikita mais elle, elle ne voit rien d’autre.
Mimie99

Profil sur Booknode

Messages : 1764
Inscription : sam. 06 déc., 2014 10:27 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Mimie99 »

Image
Image
Image
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ À l’amphithéâtre \\ Avec Evangeline \\
Image
[attachment=0]Gif_10.gif[/attachment]


Est-ce que ça me fait souffrir? Évidemment que oui! Mais comment le sait-elle? Ce n'est pas comme si toutes mes émotions étaient étampées sur mon visage ou dans ma voix, non? Je fais suffisamment attention à ça, d'habitude... Serais-je en train de perdre le contrôle? Ce n'est pas dans mes habitudes de laisser mes émotions transparaître sur mon visage, surtout pas celle que je ne veux pas que l'on voit... Je reviens dans le moment présent, délaissant ma surprise et ma crainte que mes émotions transparaître sans que je le veuille, pour me concentrer sur ce qu'elle dit. Si elle en pense quelque chose? Si elle souffre? Elle souffrira bien moins que si je renoue contact avec elle. Et il vaut mieux qu'elle l'ignore. Pour elle. Je ne veux pas qu'elle tente de me faire changer d'idée. Elle s'en portera mieux... Je me frotte le front et les yeux en lui répondant, légèrement perturbé:

- Je préfère souffrir de cette souffrance là que de l'autre possibilité. Et elle n'en sait rien de rien et n'en saura rien de rien. Si elle sait, ça va tout gâcher. Mieux vaut souffrir que mourir.

Cette dernière phrase pourrait presque être mon mantra personnel. Je préfère souffrir et vivre avec la douleur de ma solitude que de me faire des amis ou être proche de ma soeur et risquer de tout perdre. Encore. J'aime mieux de loin qu'elle me déteste. Au moins, d'une certaine manière, elle vivra mieux. Non? Et moi, je pourrai continuer à la voir pendant quelques temps sans qu'elle finisse par disparaître d'un coup pour une raison ou une autre. Le poids de la souffrance que j'ai maintenant n'est rien comparé à celle qui me foudroierais sur place si ma soeur venait à... à mourir. Cette simple idée m'effraie plus qu'il ne le faudrait.

On fait tous des erreurs dans la vie et j'en commet une en lui demandant pourquoi elle ne verrait pas derrière elle. C'est ainsi que je découvre qu'elle est aveugle, mais c'est aussi à ce moment que je m'excuse et qu'elle se méprend sur mes raisons. Nous poussant à aborder le sujet des avantages et inconvénients de voir. Personnellement, je l'envie un peu. J'aimerais pouvoir éviter de voir certaines choses. Si je n'avais jamais rien vu, peut-être que je ne l'aurais pas rencontré Elle. Peut-être que je n'aurais jamais pris cet autobus et que Shadow serait toujours en vie. Je n'aurais sans doute pas joué à l'avant de la maison avec Tinkle et elle serait toujours en vie. Et plus que tout... je n'aurais jamais su que ma soeur se trouvait dans cet établissement, car je n'y aurais sans doute jamais mis les pieds. Elle me dit rapidement que l'on peut être distrait par une odeur ou un son et semble contente que je ne lui tienne pas rigueur de sa curiosité. Je lui dis rapidement:

- Peut-être que les sons et les odeurs peuvent distraire, mais il n'y a rien de comparable à la vue pour moi. Mais c'est vrai que tu dois avoir l'odorat et l'ouïe plus développés que moi... Tu peux poser des questions, ça ne m'oblige pas d'y répondre, alors peu importe si ça sort tout seul...

Je hausse des épaules. C'est instinctif, peu importe si elle ne me voit pas. J'ai toujours l'impression que je m'exprime mieux par des gestes parfois. Ou que c'est plus simple. Je suis doué pour parler, mais seulement dans une occasion bien particulière et en ce moment ce n'est pas vraiment ce genre d'occasion. Je ne m'attaque pas à n'importe qui. Parfois, je peux agacer les gens pour le plaisir, mais je ne serai vraiment mesquin et méchant qu'avec ceux qui m'attaquent en premier. Ou qui s'attaquerait à ma soeur.

Quelques instants plus tard, je lui fais part du fait que je ne détesterais pas pouvoir couvrir mon visage avec quelque chose pour éviter que l'on puisse me dire que j'ai l'air plus jeune que mon âge. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un léger sourire lorsqu'elle me dit qu'avec elle je n'ai pas à m'en inquiéter. Je lui affirme ensuite que je ne crois pas qu'elle serait le genre de personne à me faire ces remarques désagréables de toute manière. Ce à quoi elle acquiesce en faisant une comparaison qui me laisse perplexe. Elle ne le dit pas aux gens lorsqu'ils sentent mauvais. Je fronce les sourcils et sans pouvoir m'en empêcher je ramène mon bras vers mon visage et le sent légèrement. Je ne repère rien d'autre que l'odeur de mon savon à lessive et un peut-être l'arrière odeur de mon déodorant. Est-ce que ça sent mauvais? Je m'enquiers, les sourcils toujours froncés à la fois par l'interrogation que par l'inquiétude:

- Est-ce que c'est mon cas? Est-ce que je sens mauvais?

Je ne prête peut-être pas une attention des plus incroyables à mon physique et à ce que j'utilise pour me laver ou tout ce qui a trait au soin du corps, mais de là à ne pas s'inquiéter de sentir mauvais, il y a une limite. Je ne veux pas que les gens s'approchent trop de moi, mais je n'irai jamais jusqu'à utiliser mon odeur à cet effet. Mais est-ce que je l'aurais fait involontairement? Je regrette un peu d'avoir posé la question, car je ne suis pas certain de vouloir le savoir en réalité. Après tout, la journée n'est pas encore terminée alors je ne pourrai pas y remédier avant un moment. Sauf si je tiens à manquer le cours... ce qui n'est pas le cas.

Je passe à deux doigts de m'étouffer avec ma salive lorsqu'elle me dit que ce n'est peut-être qu'une malchance. La douleur afflue en moi si brusquement que je me fige d'un coup, incapable de respirer. Oui, une simple malchance. Juste une malchance. Je reprends toutefois rapidement le contrôle de mes émotions en inspirant profondément et en reléguant aussi loin que possible la douleur. Je m'efforce de garder un ton aussi neutre que possible lorsque je lâche:

- Ce n'est pas juste une malchance lorsque... lorsque tous tes proches sont soient morts ou t'ont abandonné à cause de ce que tu étais. Ou qu'on te les a arrachés... Je ne suis peut-être pas maudit, mais j'ai la poisse comme pas possible. Tu peux espérer pour moi si tu veux, mais le fait d'être jeune ne rend que les choses plus pathétiques... dans mon cas. Et je n'ai pas de relations à réparer. Il n'y a rien à réparer, je n'ai encore rien totalement brisé. De toute manière, je n'ai pas envie de perdre encore quelqu'un. Cinq fois m'a suffit pour apprendre la leçon.

Le seul problème, est bien évidemment le fait que je suis en train de créer une nouvelle relation. J'apprécie relativement cet échange, mais je devrai m'assurer que ce soit le dernier de toute l'année si je ne veux pas risquer de lui attirer des ennuis par mégarde. Après tout, je suis doué pour ça. Il suffirait que l'on sache que j'apprécie quelqu'un, que j'ennuie la mauvaise et qu'on décide de s'en prendre à la personne que j'apprécie. Il y a toujours des c*ns comme ça. Partout. Ça pullule ce genre de personne. Plus vite que des lapins.

Elle finit par m'avouer ne pas avoir l'habitude des relations avec les autres. Ce qui m'étonne assez, puisqu'elle m'a l'air de plutôt bien se débrouiller. Plus que moi, en tout cas, puisqu'elle n'hésite pas à dire qu'elle est contente de me rencontrer, alors que moi j'ai hésité sur la formule. Elle me remercie assez rapidement quand je lui affirme qu'elle se débrouille bien, puis elle m'autorise à lui dire si jamais elle fait quelque chose de travers. J'aurais bien du mal à le lui dire puisque la majorité du temps je fais tout de travers quand je m'efforce de bien faire les choses. Ce qui est plutôt rare. Je suis profondément intrigué lorsqu'elle m'annonce avoir fait l'école à la maison, car ses parents croyaient que c'était trop dangereux pour elle à l'extérieur. J'ouvre des yeux étonnés et lui demande sans pouvoir m'en empêcher:

- Pourquoi? Pourquoi le monde extérieur serait dangereux pour toi? À cause de tes yeux? Ou autre chose?

Je toussote un peu, légèrement embarrassé à nouveau d'avoir laissé libre court à mes questions. Je continue toutefois:

- J'accepte de te prévenir si je vois quelque chose, mais... je ne suis pas le meilleur en la matière...

Et en plus, il vaut mieux pour toi qu'on ne s'adresse plus jamais la parole après maintenant ce cours-ci.
Pièces jointes
Gif_10.gif
Gif_10.gif (1.33 Mio) Consulté 621 fois
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Nikita Roy
16 ans, Elève, Louve Garou

Image

Je veux m'en aller. Partir d'ici. Fuir... fuir c'est être lâche ne cesse de me répéter mon esprit. Ce sont les proies qui fuit, pas les prédateurs. Mais moi que suis-je? Proie ou prédateur? J'aimerai être un prédateur, j'aimerai être forte, j'aimerai être crainte par ceux qui me veulent du mal... au lieu de quoi, c'est moi qui suis terrifiée, c'est moi qui fuis, c'est moi qui agit comme si j'étais une victime. Je ne veux pas être une victime. Je voudrais avoir la force de fracasser la tête de Cameron... je voudrais au moins avoir la force de lui tenir tête... Mais il est ici, à Ravenswood, et j'ai l'impression de nager en plein cauchemar... C'était le seul endroit sur terre où j'étais tranquille, le seul endroit sur terre où je pouvais oublier jusqu'à son existence. Mais maintenant? Maintenant le simple fait de marcher dans les couloirs est pour moi une épreuve, j'ai peur de le croiser, peu importe où je vais, même quand je vais simplement en cours...
Et là, avec Olly, c'est encore pire. La terreur me glace le sang, et je l'éloigne comme je peux, me protégeant avec ma colère, qui m'aide à oublier la peur pendant de courts instants... J'ai peur... je suis terrifiée... terrifiée à l'idée que Cameron débarque, ce qu'il pourrait faire, d'une seconde à l'autre... terrifiée qu'il me trouve avec Olly, et qu'il s'en prenne ensuite à elle, ou même qu'elle comprenne et qu'elle tente de m'aider. Je ne veux pas de son aide, je ne veux de l'aide de personne, je n'ai besoin de personne... parce qu'il n'y a personne. Personne chez moi, personne pour m'aider. Olly ne peut rien faire, Miro ne peut rien faire, personne ne peut rien faire! C'est à moi de devenir plus forte, c'est moi qui doit tenir tête à Cameron, c'est moi qui suis trop faible pour le faire. Et je le sais. Mais le fais qu'Olly ne croit pas en moi me blesse. Je lui lance un regard mauvais et lui crie presque :
- Alors tu ne me fais pas confiance?!
La colère revient, chassant la culpabilité, m'aidant à oublier que je suis en train de blesser Olly... Je ne veux pas la blesser, mais en même temps, je veux qu'elle me laisse me débrouiller seule. Je veux qu'elle me laisse seule, qu'elle me laisse tranquille! Je veux qu'on me laisse tranquille... je veux qu'il me laisse tranquille... je veux m'en aller loin de lui, loin de tout le monde, là où personne ne me retrouvera... Mais alors il reviendra vers ma mère, et qui sait ce qu'il lui fera... qui ce qu'il lui a déjà fait... elle m'a dit que ce n'était rien, juste une fracture, mais si elle est arrêtée, c'est que c'est grave, ma mère une louve, on guérit vite normalement...
J'étais trop concentrée sur Olly... voilà pourquoi je voulais fuir... Cameron... Il me prend par surprise, pose une main sur mon épaule et je sursaute violemment, me mettant aussitôt à trembler. Je sens son amusement dans sa voix, je sens qu'il trouve la situation très drôle, et pire que tout, je sais qu'il sent ma peur... et que ça l'amuse encore plus. Je voudrais pouvoir la lui cacher, je voudrais pouvoir lui faire face et lui dire d'aller se faire voir. Mais j'ai trop peur, et je vois qu'Olly ne comprend pas, je vois qu'elle se pose des questions...
Je n'hésite plus et l'attrape pas le bras, fuyant pour de bon droit vers l'amphi, me fichant des gens sur mon passage. Je ne lâche Olly qu'une fois à l'intérieur et me laisse tomber sur une chaise, prenant ma tête dans mes mains. Qu'est-ce que j'ai fait... Cette fois c'est sûr, elle va m'assaillir de questions auxquelles je ne veux pas répondre... auxquelles je ne peux pas répondre... mais qu'est-ce que j'aurai dû faire? La laisser dans le couloir avec Cameron? Jamais. Plutôt l'affronter directement. Il lui aurait posé des questions ou pire encore, il lui aurait fait du mal... et ça aurait été ma faute.
J'ai mal à la tête, mes muscles tremblent et la peur ne veut pas redescendre. C'est comme si j'avais eu trop peur pendant trop longtemps, et mon corps refuse de croire que je suis dans un lieu sûr, il me crie qu'aucun lieu n'est plus sûr, que partout Cameron peut débarquer, puisqu'il a débarqué à Ravenswood... et même dans cet amphi, avec tous ces élèves et le prof qui va sans doute bientôt arriver, je ne me sens pas en sécurité... je me sens épiée, j'ai l'impression que tout le monde me regarde, et je n'ose pas sortir la tête de mes mains pour vérifier cette théorie... en temps normal, je les aurais tous remis à leur place... mais là je me sens si faible, trop faible!
Je sens un mouvement à côté de moi, et je tremble un peu plus fort, mais l'odeur d'Olly me parvient et je me force à me calmer. Je ne veux pas la regarder, je sais qu'elle va m'interroger, et je ne me sens pas la force de me disputer encore avec elle. Mais elle ne pose pas de question, et ce qu'elle veut me surprend. Je me fige en sentant sa tête sur mon épaule et mes muscles se contractent alors que tout mon corps se crispe en sentant ses doigts dans ma nuque. Mon rythme cardiaque s'accélère, et j'ai envie de la repousser, mais elle commence à bouger les doigts et... et c'est agréable... La tension dans mes muscles baisse légèrement, même si je reste figée, la peur continuant de faire battre mon coeur beaucoup trop vite. Et puis soudain, sans que je ne comprenne ce qui m'arrive, la pression baisse encore un peu, et je sens de chaudes larmes couler sur mes paumes. Mon corps est secoué de frisson et je me déteste d'être si vulnérable, mais je n'arrive pas à m'arrêter, c'est comme si Olly avait appuyé sur un bouton... ses caresses sont si douces... personne ne m'a caressé comme ça depuis des années, mon corps a oublié ce que ça faisait de sentir quelque chose de plaisant, et la redécouverte de cette sensation crée une douleur supplémentaire dans mon coeur, mais me soulage aussi un peu. Sanglotant toujours, la culpabilité revient, elle qui avait été mise de côté grâce à la colère, et je m'excuse :
- Je... je suis désolée...
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Evangeline Zickerman
Sorcière, empathe, aveugle de naissance
16 ans, née le 21 mars

Image
Image
Image

Oh non, est-ce que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Je le sens doute s'insinuer en lui alors que je lui dis qu'il souffre. J'ai l'impression d'avoir eu assez d'informations autres que celles données par mon don... le ton de sa voix aurait pu me l'indiquer même sans que je le sente non? Ou alors j'ai vraiment été trop influencé par mon don? Je doute, je me pose des questions, mais je ne dis rien, même si je le sens perturbé, je ne veux pas en rajouter et confirmer ses soupçons.
Je grimace à sa réponse, mais surtout à sa dernière phrase. Je ne suis certes pas prête à mourir, mais vivre dans une souffrance perpétuelle? Non merci, je m'en passerai bien. Je secoue donc la tête et réponds :
- A choisir je préférerai quand même vivre sans souffrance, pas toi? Et tu sais, même si elle te déteste, je pense qu'elle en souffrira, la haine engendre de la souffrance.
En tous cas la plupart du temps. Le pire reste ceux qui se haïssent eux mêmes, ceux qui sont en colère en permanence, qui se détestent et détestent tout le monde, eux souffrent tellement... La haine n'est vraiment une émotion que j'apprécie. Elle crée de la souffrance et parfois, elle vient aussi de la souffrance, haine et souffrance s'intriquent très bien l'une avec l'autre, et c'est un cocktail bien désagréable à ressentir.
Peter n'a pas de haine, mais il a bien assez de souffrance pour compenser. Je ne sais pas que ce qui le fait tant souffrir, je ne sais pas ce qui le rend si malheureux, même si je commence à avoir des réponses, mises bout à bout, qui commence à dessiner l'ombre d'une explication.
De son côté, il me m'interroge aussi, et nous parlons de moi et de ma cécité. Je n'ai pas l'habitude de rencontrer des gens qui n'ont pas envie de voir, et je ne sais pas si la vue est une source de distraction si importance. Mais je sais que de mon côté, il m'arrive facilement d'être distraite par une odeur ou un bruit, ce que je partage avec Peter. Je souris quand il me dit que j'ai sans doute l'odorat et l'ouïe plus développé que lui et réponds :
- Sûrement, mais pas autant que ceux des loups, des vampires, ou des dhampirs je pense. Et merci, je suis effectivement du genre à poser des questions sans réfléchir, alors tant mieux si tu ne t'en offusques pas.
Je ne ressens pas d'agacement venant de lui, mais le fait qu'il me le confirme, c'est quand même mieux. Son humeur s'améliore un peu quand nous parlons de ses attributs physiques, et notamment de son visage, que je ne peux pas critiquer, ne le voyant pas. Bien sûr, au toucher, je peux reconnaître un visage jeune d'un visage vieux, mais déjà je ne vais pas le toucher comme ça, et en plus, si oublie les rides ou la peau très lisse des bébés, je ne suis pas toujours capable de donner un âge à un visage.
Quand je lui dis que même si je le voyais je ne lui ferai sûrement pas de remarque sur son visage, prenant en comparaison les personnes qui sentent mauvais, je le sens soudain inquiet et je fronce un peu les sourcils. Je me demande ce que j'ai dit pour provoquer cette réaction, mais j'ai finalement la réponse quand il me demande si lui même sens mauvais. Je ne peux pas m'empêcher de rire en secouant la tête :
- Non non ne t'en fais pas, je réponds en riant toujours, je parlais en général, pas pour toi spécifiquement.
C'est vrai qu'il ne sent pas mauvais, et puis en vérité, je suis plus au prise avec ses émotions qu'avec son odeur que je distingue à peine, ne me concentrant pas dessus. Et ses émotions prennent d'ailleurs soudain toute la place, la souffrance et la douleur me frappe de plein fouet et j'ai un mouvement de recul involontaire. Je ne sais pas ce que j'ai dit... j'essayais de le rassurer... mais c'est comme si ça accentuait encore ses émotions négatives. Je me demande comment les gens peuvent ne pas le sentir, sa souffrance est si forte qu'elle en est presque palpable, mais je me doute que je dois être la seule, ridicule, à grimacer et à tenter de fermer mon esprit à la douleur de Peter. Je m'en veux un peu de le laisser seul dans sa douleur alors que je sais que je pourrais essayer de l'apaiser mais... mais je ne veux pas que ça se sache. J'ai réussi à ne pas exposer mon don pendant presque deux semaines, et je veux que ça dure, parce que je ne pourrais pas supporter le rejet... car je suis sûre que c'est ce qui arrivera, personne ne veut de quelqu'un capable de sentir toutes ses émotions. Même mes parents ressentent souvent de l'agacement à mon égard, et même si ils ne le font pas exprès, et même si ils tentent de me le cacher, je le sais.
Mais ce ne sont pas mes problèmes qui sont importants là tout de suite, en tous cas ils ont moins d'importance que ceux de Peter. Quand il reprend la parole, et à la façon dont il prononce le mot "juste", je me doute que c'est ce qui lui a fait du mal, et je m'en veux. Les explications qu'il me donne me permette de mettre tout en ordre et d'obtenir l'explication globale de son mal-être. Il a perdu des proches, beaucoup de proches, 5 si j'en crois ce qu'il me dit. Je comprends sa souffrance, sa tristesse, son désespoir. Il a peur de perdre d'autres personnes... il a peur de perdre sa soeur. Je me sens triste pour lui, et je tends la main pour le toucher, rencontrant son bras. Je ne devrais pas, je le sais, ça fait mal, et il m'est impossible de fermer mon esprit à sa souffrance de cette façon, mais tant pis. D'une voix douce, je lui dis :
- Mais tu ne peux pas passer le reste de ta vie tout seul pour autant. On ne peut pas vivre seul, c'est trop dur, on est fait pour être avec les autres. Tu as perdu des gens et c'est vraiment très dur pour toi, mais tu ne peux pas t'éloigner de tout le monde, c'est impossible.
Je n'essaie pas de faire baisser sa souffrance, je n'essaie pas d'interférer avec elle, je la laisse juste me toucher et j'ai envie de pleurer, mais je n'en fais rien. Je n'ai jamais souffert comme ça, mais j'ai déjà partagé les souffrances d'autres personnes, et j'espère qu'il prendra mon geste comme un geste de réconfort.
Peter est gentil, j'espère m'en faire un ami, je n'ai pas beaucoup d'amis en vérité. Je n'ai côtoyé personne de mon âge en dehors des quelques enfants de la famille que je ne voyais pas souvent, et je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup m'exercer. Quand Peter me demande pourquoi, je lui explique que le monde était trop dangereux pour moi, en tous cas c'est ce que mes parents ne cessaient de me répéter. Je sens l'étonnement de Peter et je ne peux retenir un sourire, je savais bien que je n'étais pas la seule à trouver ça absurde. Ses questions touchent un point sensible dont je ne veux pas parler et je hausse les épaules :
- A cause de mes yeux, je crois, je réponds, évasive, mes parents sont un peu trop protecteurs.
Quelle menteuse. Je sais qu'ils ne voulaient pas que je quitte la maison à cause de mon don d'empathie, ils avaient peur que je sois submergée, et même si je refuse de le reconnaître, ils ont peut être eu raison de me garder à la maison. Je me sens prête maintenant, mais parfois j'ai de grosses migraines, dont je ne leur parle pas, et j'ai besoin de me retrouver seule, loin de tout le monde. Je n'imagine même pas ce que j'aurai vécu plus petite, quand je ne savais pas verrouiller mon esprit aux émotions des autres, je suppose que je me serai vite perdue moi-même.
- Tu as bien dû avoir des relations non? Tu es ici depuis longtemps d'ailleurs?
C'est vrai que je ne lui ai pas demandé, comme je suis nouvelle, je pars presque du principe que tout le monde l'est, alors que ce n'est pas du tout le cas, je le sais, puisque j'ai rencontré un gentil elfe du nom d'Adanedhel à côté de qui je me suis assise quelques fois en cours de magie et qui est ici depuis ses 10 ans... sachant qu'il en a 18, je trouve ça énorme.
Yumeko

Profil sur Booknode

Messages : 10139
Inscription : mar. 19 nov., 2013 12:04 pm
Localisation : Là où je peux rêver

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Yumeko »

Siofra│Britannique│16 ans│161 cm│Elfe│Amphithéâtre ǀ Tadji


Image


Tadji c'est le garçon que j'aime bien embêter mais avec lequel je ne discute jamais de choses importantes. Ce n'est pas une personne vers laquelle je pourrais me confier facilement. Non, je préfère le taquiner à la moindre occasion même s'il préférerait que je m'y abstienne. Je crois qu'il n'aime pas trop cela, qu'il s'agace mais il ne s'est jamais montré méchant envers moi. Il ne m'a jamais insulté, il n'a jamais prononcé de mots blessants à mon encontre. Tadji n'est pas parfait mais il n'est pas malveillant. Je ne sais pas pourquoi mais j'aime plaisanter, blaguer à son encontre. Je suis assez bonne pour cela, ou pour trouver des idées. C'est un prince alors, un jour, je lui en ai fabriqué une en papier que j'ai colorié et je lui ai mis sur la tête en lui disant "j'ai trouvé ta couronne Prince Tata". Je ne devais pas avoir plus de onze ou douze ans. Cela m'a bien fait rire mais lui n'a pas goûter autant à la plaisanterie. Il aime bien les filles aussi. Il est plus souvent en compagnie d'une jolie fille que de garçons. J'ai remarqué qu'il leur plaisait beaucoup. C'est vrai qu'il parle bien et c'est un beau garçon donc ça doit être pour cela qu'il a du succès avec elles. Une autre fois, je me suis approchée discrètement alors qu'il était avec une sorcière et je lui ai fait un bisous sonore sur la joue avant de partir sans demander mon reste en riant.
Mon confident, c'est mon cousin Micah avec lequel je peux discuter de tout, du moindre sujet, sans aucune limite. Mais il n'est pas là, c'est Tadji qui s'est installé à côté de moi et qui m'a demandé comment j'allais. C'est lui le premier à me demander de mes nouvelles alors que je me sens perdue et bouleversée à la fois. Plus que tout, je ressens le besoin de parler, de me questionner et de questionner. Je ne peux pas rester sans réponse, je ne peux pas rester comme cela. Je ne sais pas pourquoi Dorcha est resté silencieux, qu'il n'a pas prononcé un mot, qu'il n'a donné aucune explication. Il m'a simplement serré contre lui et il est parti. C'est tout. Je crois que je lui en veux un tout petit peu de ne pas m'avoir dit quelque chose. Juste pourquoi. Pourquoi est la question qui revient le plus souvent dans mon esprit. Il tourne, il tourbillonne, il s'envole, il virevolte, il revient, il repart et il ne s'arrête jamais. Le pourquoi est comme un papillon dans ma tête. Alors je pose la question à Tadji, je lui demande ce qu'il comprend dans la réaction de Dorcha. Je veux simplement être sûre, je ne veux pas me fourvoyer, je ne veux pas penser quelque chose qui serait faux. Je souhaite savoir, avoir une réponse. Mais pourra-t-il me répondre ? Me rassurer ? M'aider ?
Il fait preuve de beaucoup de douceur à mon égard. Sa main glisse le long de ma joue en une caresse telle une plume. Je ferme les yeux quelques instants éprouvant le contact de ses doigts sur ma peau. C'est un petit geste mais cela me touche. J'y ressens une certaine tendresse... et un léger sourire s'épanouie sur mes lèvres, brièvement. Il y a aussi de la douceur dans son regard et dans sa voix. Ce n'est pas une facette de Tadji que je connais. Je le découvre autrement et j'aime bien aussi cette facette. Malheureusement, il ne sait pas non plus pourquoi. Il ne répond pas à ma question, il ne peut m'aider. Un poids ne me quitte pas, seulement, une légère déception. Je voulais avoir une réponse mais ce n'est pas le cas. Enfin, ce n'est pas un non, c'est un "je ne suis pas sûr". Il en a peut-être une idée même s'il n'en ai pas sûr. C'est mieux que rien... Selon lui, ce n'est pas une façon de parler aux jolies filles comme moi qui ne méritent pas cela. C'est vrai, je n'ai jamais rien fait ou dit pour qu'on me parle comme ça, qu'on me dise cela. Je n'ai jamais été méchante envers quiconque, encore moins cruelle. Je ne peux l'être, et je me refuse de l'être tout simplement. Je ne suis pas comme cela. Je ressemble plutôt aux fées qui sont naturellement gentilles et bienveillantes. Je ressemble plus à ma mère, une fée, qu'à mon père, un humain. Micah me l'a dit aussi. Dorcha n'aurait pas dû me dire cela. Il n'aurait pas dû avoir des mots aussi blessants, cruels et durs à la fois. Personne ne mérite d'entendre cela mais il les a quand même prononcé sous le coup de la colère.
J'hoche la tête. Oui cela m'a touché et ça me touche toujours. Et ce qu'il vient de faire me touche tout autant mais pas pour les mêmes raisons. Je ne ressens pas les mêmes choses, il y a onze jours et aujourd'hui. Il y a onze jours, ce sont la gymnastique et Ghrian qui m'ont fait tenir, qui m'ont fait sourire, qui m'ont fait penser à autre chose... avant de m'effondrer en présence de mon cousin. Aujourd'hui, je ne m'effondrerai pas et je ne veux plus jamais le faire. Grâce aux personnes qui m'entourent, à ma famille, à mes amis, à mes camarades, à tout ce qu'ils m'apportent jour après jour, je sais que tout ira bien. Tadji avec son geste et sa douceur m'apporte un certain réconfort qui me fait du bien même si je continue à me questionner.
- Mais tu as une petite idée, non ? Tu en penses quoi ? Micah m'a dit aussi qu'il n'aurait pas dû me dire cela même sous le coup de la colère. Ce n'est pas gentil, c'est même cruel. Personne ne mérite qu'on lui dise ça... Oui, ça m'a beaucoup touché. Ça toucherait n'importe qui, tu n'es pas d'accord ?
Je suis persuadée que Micah m'aurait répondu, m'aurait dit pourquoi Dorcha avait fait ça. Je suis sûr qu'il aurait compris lui...
naji2807

Profil sur Booknode

Messages : 8800
Inscription : sam. 05 févr., 2011 7:53 pm

Re: Ravenswood School - Inscriptions ouvertes - Cours de sport

Message par naji2807 »

Tadji Saeed, aussi appelé Prince Tadji
Né le 18 Mars, 18 ans, Dhampir

Image
Image
Image

Siofra n'a pas l'air d'aller bien, et c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une mauvaise chose parce qu'une jolie fille triste, c'est toujours triste justement, et que si Siofra est bien agaçante, une de ses principales qualités réside dans son sourire et sa joie de vivre. Et puis, une fille triste, c'est aussi une fille à fleur de peau, c'est une fille qui peut facilement se blesser, se vexer, et c'est plus délicat de communiquer sans faire d'impasse. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'une fille triste est aussi vulnérable. Alors non, je ne suis pas un c*nnard qui profite de la vulnérabilité des filles, attention, je suis un prince, j'ai été bien éduqué, je suis un gentleman, et je ne laisserai personne m'insulter de la sorte! Mais justement, en tant que gentleman, je me dois de venir en aide aux filles tristes, parce qu'une fille ne doit pas rester triste. On ne doit pas blesser les femmes, c'est ma mère qui m'a appris ça, et mes professeurs de bienséances me l'ont rabâché eux aussi. Or quelqu'un a blessé Siofra, et si je n'ai pas besoin de son nom car je n'irai tout de même pas jusqu'à venger son offense, je peux au moins essayer de soulagé la peine de la jeune elfe.
Je prends une attitude plus douce, toujours séductrice, mais mon sourire se fait plus doux, et le regard que je pose sur elle aussi. Ma main vient caresser sa joue et je me force à ne pas sourire davantage en voyant que ça fait l'effet escompter. Elle ferme les yeux et semble apprécier le geste, ce qui ne m'étonne pas, après tout, je sais très bien ce que je fais. Elle retrouve un peu le sourire, mais je sens que ce n'est pas encore ça, et quand elle rouvre les yeux, je vois que son inquiétude n'a pas totalement disparu. Evidemment, ça n'est jamais si simple et si rapide. Les filles sont des êtres fragiles et leurs sentiments, leurs émotions, semblent bien souvent trop fortes pour elles. Elles sont émotives, et c'est tout un art de savoir moduler son discours en fonction de ce qu'elles ressentent, un art que je maîtrise évidemment, et je garde mon attitude douce en répondant à ses questionnements.
Evidemment, je ne peux pas deviner pourquoi celui ou celle qui l'a blessé a agi comme ça, mais si je devais être honnête, je dirais simplement que c'est un idiot qui ne sait pas ce qu'il veut et qui est d'une impolitesse sans nom. On ne profère pas dit pas de telles méchancetés à une fille, même si elle est agaçante au possible. Siofra ne mérite pas qu'on lui parle ainsi, et c'est donc ce que je lui dis. Elle hoche la tête, et je pense avoir atteint mon but, lui montrer mon soutien pour qu'elle se détende un peu. Pourtant, elle continue à me questionner... j'ai bien une petite idée en effet, mais le problème c'est que je ne sais pas ce que cette personne représente pour elle et à quel point je peux me montrer blessant envers elle... Je réfléchis donc et commence par répondre à sa dernière question en hochant la tête :
- Bien sûr que si ma belle, je lui dis toujours avec douceur, ce n'est vraiment pas correct de sa part, c'est cruel et crois bien que moi aussi je me serai vexé.
Plus que ça, je pense que j'aurai été particulièrement outré dès la première partie de son histoire, et croyez moi bien que cette personne n'aurait même pas pu m'approcher ensuite pour me serre dans ses bras sans m'avoir au préalable fait des excuses digne de ce nom.
Je finis par demander :
- Qui t'as blessé comme ça? Sans connaître son identité, je ne peux que te dire qu'il ou elle ne sait pas ce qu'il veut et qu'il ne sait pas non plus présenter des excuses comme il faut.
Car je suppose, maintenant que je me suis bien creuser la tête, que le fait d'avoir serrer Siofra dans ses bras représentent pour cette personne une sorte d'excuses? Mais pour moi, elles n'en sont pas, des excuses doivent être prononcé à voix haute et pas déguiser dans un geste qui n'a pas de sens en lui-même.
Yumeko

Profil sur Booknode

Messages : 10139
Inscription : mar. 19 nov., 2013 12:04 pm
Localisation : Là où je peux rêver

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Yumeko »

Micah│Britannique│16 ans│179 cm│Fée│Amphithéatre ǀ Rosana


Image


Cette année, j'ai l'impression qu'il y a plus de nouveaux élèves que les années précédentes qui arrivent à Ravenswood School. Bien sûr, il y en a chaque année. Il y a ceux qui arrivent à l'âge de dix ans comme moi et Siofra l'avons fait, il y a six ans. Et qui passent toute leur scolarité ici jusqu'à dix-huit ou dix-neuf ans. De longues années à apprendre, à grandir, à expérimenter, à connaitre les autres élèves, à lier des amitiés. Au fil des ans, j'ai côtoyé de nouveaux colocataires et de nouveaux camarades de classe. Cette année encore, j'ai changé comme le souhaite la directrice pour chaque élève. Je suis en colocation avec une fée se prénommant Aldaron. C'est une garçon silencieux et calme qui ne parle pas beaucoup. Il est loin d'être bavard. Jusqu'à maintenant, nous n'avons échangé que quelques mots. Je crois qu'il préfère le silence à la discussion. S'il ne souhaite pas parler, je n'insiste pas. Et puis, cela ne me dérange pas plus que ça. J'aime le calme même si j'aime aussi discuter. Mais je n'impose rien. Les choses évolueront peut-être au cours de cette année. J'ai décidé de laisser faire le temps. Nos soirées sont assez similaires. Aldaron joue de la guitare sur son lit avant l'extinction des feux, et pendant ce temps, je l'écoute en dessinant ou en étudiant l'ouvrage de magie que j'ai emprunté à la bibliothèque.
Je me rappelle de mon arrivée ici, à l'âge de dix ans avec Siofra. J'y ressentais un mélange d'appréhension, de calme et de joie. Mes parents avaient étudié dans cette école et ils avaient voulu que j'y fasse mes études à mon tour. Ils ont eu beaucoup de bons souvenirs. Ils se sont même rencontrés, aimés et plus quittés depuis. Je comprends pourquoi ils tenaient tant à ce que je fasse de même. Etudier ici. L'amour, je le rencontrerais peut-être ici ou après Ravenswood. Je verrais quand cela me tombera dessus. On parle de tomber amoureux. L'expression est assez imagée et cela me fait sourire de l'entendre. Je n'ai jamais ressenti de l'amour envers quiconque. Du moins celui avec un grand A. Je ne suis pas pressé de l'être, j'ai tout le temps, toute la vie devant moi. Et puis, cela ne se commande pas. On ne choisit pas d'être amoureux, je pense que c'est l'inverse. C'est l'amour qui décide pour nous. Je ne sais pas ce qu'il décidera pour moi, ni pour ma cousine. J'espère simplement qu'il mettra sur sa route une personne qui saura l'aimer, la comprendre, la rendre heureuse et prendre soin d'elle comme elle le mérite. Elle mérite au moins tout cela si ce n'est plus. Siofra amoureuse... cela me fait sourire. Je me demande comment elle sera et comment elle se comportera et de qui elle tombera amoureuse.
Mais pour le moment, son humeur est variable. Il y a onze jours, elle était effondrée à cause de Kholer. Je comprends sa détresse, je l'ai ressenti aussi. Il n'aurait jamais dû prononcer ces mots contre elle. Les mots ont un pouvoir et c'est son porteur qui lui donne. Il leur a donné trop de pouvoirs et c'est Siofra qui s'est retrouvée en face et qui a été blessée. Beaucoup blessée. Trop. Je ne l'avais encore jamais vu comme ça. Et ça m'a fait mal de la voir tout comme de le ressentir. Mais au fil des jours, elle allait mieux, son humeur était presque comme avant. Elle restait loin de lui, elle a écouté mon conseil et ça lui a fait du bien, beaucoup de bien. Ensuite, elle a appris une nouvelle très heureuse, qui lui a fait extrêmement plaisir. Elle souriait et débordait de joie. Elle va avoir un frère ou une sœur dans quelques mois. Ses parents lui ont annoncé par téléphone, il y a deux jours. Et elle est venue me voir en sautillant pour me l'annoncer à mon tour. Elle était si heureuse, si joyeuse... et maintenant, elle semble bouleversée. Quelque chose s'est à nouveau passé aujourd'hui, et je ne sais pas ce que c'est. Je ne sais pas si c'est lié à Kholer encore une fois ou à quelqu'un ou quelque chose d'autre. Mais pour le moment, je décide de la laisser en compagnie de Tadji. Je ne pense pas qu'il lui fera du mal ou même qu'il soit responsable de son état. Il ne s'est jamais montré méchant envers elle même si elle a pour habitude de le faire tourner en bourrique.
A la place, je monte les marches de l'amphithéâtre et mon regard fini par tomber sur une jeune élève que je n'ai encore jamais vu. Son visage m'est étranger. Elle a les traits fins et la peau halée par le soleil. Elle vient peut-être d'un pays où il fait chaud ou ses parents ont la peau mate. Elle a de grands yeux clairs perdus dans la contemplation de quelqu'un ou de quelque chose. Je ne sais pas bien. Mais elle semble préoccupée par ce qu'elle observe. Elle a de longs cheveux châtains attachés en une queue de cheval et portent un gros pull qui la cache. Il ne fait pas encore froid ici pour la saison, et à sa place, je crois que j'aurais un peu chaud. Mais elle n'est sans doute pas habituée ce climat là. Comme je suis originaire d'Irlande du nord, j'ai l'habitude du climat d'ici, qui n'est pas le plus ensoleillé du globe, ni le plus chaud. Pour les élèves venant de pays où il fait chaud, ils doivent s'habituer à un climat qui doit leur paraitre plus rude, et plus froid aussi. Si Ravenswood était situé au sud du globe, il me faudrait aussi m'habituer à un climat dont je n'ai pas l'habitude. Aujourd'hui, je porte un jean, un tee-shirt et une chemise par dessus. Il ne fait pas encore froid pour le moment, nous ne sommes pas encore en automne... plus que quelques jours seulement.
Je ne veux pas imposer ma présence alors je la salue et je lui demande si je peux m'assoir à côté d'elle. Sa réaction me surprend, la trouvant très vive. Elle tourne la tête vers moi et me fixe longuement. Son visage n'exprime rien, il est neutre mais je la sens s'agiter intérieurement. Je le sais grâce à mon don d'empathe. Il n'a rien de comparable avec celui de ma tante, il n'est pas aussi développé mais j'arrive à ressentir les émotions les plus fortes chez les autres. Les siennes semblent se mélanger et s'entrechoquer et j'ai dû mal à les distinguer les unes des autres. Quand les gens ressentent une seule émotion, c'est beaucoup plus simple de la décrypter. Là, avec elle, c'est différent. C'est plus difficile. Il y a de la colère et un autre sentiment négatif plus enfoui dont je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Il m'échappe mais je n'essaye pas de le retenir. Ses émotions ne m'appartiennent pas. Je ne veux pas non plus les lire car cela me donne l'impression de m'immiscer en elle. C'est comme lire dans les pensées des autres, j'aurais l'impression de me sentir intrusif. Je ressens la même chose concernant les émotions.
Ses yeux s'écarquillent puis il me semble y voir une lueur de méfiance envers moi. Pourtant, je ne cherche en rien à provoquer ce type de sentiment chez autrui. Mais ce n'est peut-être pas moi personnellement mais tout élève qui lui adresserait la parole. Peut-être que c'est une fille méfiante de nature. Je ne perds pas mon sourire pour autant. Je lui montre qu'elle n'a rien à craindre de moi, je ne lui ferai aucun mal. J'en suis incapable de toute manière. Ma nature féérique m'en empêche. Je ne voudrais pour rien au monde blesser quelqu'un volontairement ou involontairement. Cela m'accablerait. Et il y a bien assez de dureté dans le monde pour cela. Je suis surpris par la différence entre ce qu'elle montre et ce qu'elle cache. Elle ne montre rien mais à l'intérieur, cette fille est une vraie tornade. Puis son regard se tourne pour ne plus me fixer comme si me regarder ne lui avait pas plu. Mais je n'ai pas l'impression que ça soit cela, mais je ne suis sûr de rien. Sa voix est froide à l'image de son visage, pourtant, elle n'est rien de tout cela à l'intérieur. Il est vrai que je peux m'assoir où je le souhaite mais je n'ai pas envie d'imposer ma présence aux autres même si la place est libre à côté d'elle. Je n'y perçois aucune hostilité, une simple méfiance, mais cela ne me repousse pas. Je m'assois à côté d'elle et lui réponds même si elle ne me regarde pas.
- Je préférais te demander avant de m'assoir. Je m'appelle Micah. Et toi ?
J'essaye d'engager la conversation même si je ne suis pas sûre qu'elle se présente à son tour...
Eparm12

Profil sur Booknode

Messages : 1674
Inscription : mer. 02 janv., 2013 12:10 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Eparm12 »

Kholer
18 ans│Sorcier de sang-pur│Russo-argentin│Démon de glace et de sexe│Hydre
Image
Image
Image


Poker Face


Il est follement évident que je suis magnifique. Non, en réalité, je ne me considère objectivement ni magnifique ni laid : je suis simplement normal, ou du moins me situe dans une normalité positive si je crois ce que je vois chaque matin, dans le miroir de la salle de bain, pendant que je me prépare. Mes cheveux sont châtain foncé et soyeux, mais ils foncent avec le temps et sont devenus sombres, de jais, des mèches plus longues que d’autres me tombant insolemment devant les yeux. La forme de mon visage est géométrique : il est anguleux, mes traits fins marqués et ma mâchoire carrée. Mes yeux sont noirs, au point où on ne peut distinguer la pupille de l’iris, hormis si on est un vampire, un dhampir ou un loup-garou, dont les sens sont surdéveloppés. Le reste de mon corps est aussi fin, musclé, et je suis tatoué de la tête aux pieds, ou plutôt des épaules aux pieds, l’hydre recouvrant entièrement mon dos jusqu’au-dessus des fesses, et les runes le parsemant. Les runes capitales, les plus importantes, les plus complexes, les plus puissantes, ont été tatouées sur mes points vitaux sauf ceux au niveau de ma tête, des œuvres de Lourdes, tandis que les autres m’ont été tatouées par ma grand-mère maternelle, à ma demande.
Je ne sais pas d’où elles tiennent ce savoir relatif aux points vitaux et donc aux arts martiaux asiatiques, en revanche, je sais que Lourdes et ma grand-mère ont déjà plusieurs fois fait le tour du monde et que, lors de leurs multiples voyages, elles ont dû séjourner en Chine, au Japon ou en Thaïlande, voire dans ces trois pays et bien d’autres du continent, où les arts martiaux règnent en maître, surtout en Chine, où on en pratique depuis des millénaires, parce qu’on s’y transmet des techniques de combat ancestrales. Lourdes et ma grand-mère ont dû y apprendre à méditer, se battre et maîtriser ces techniques, car je ne suis pas naïf : je devine que si Lourdes et ma grand-mère avant elle se sont déplacées à travers le monde, c’était dans le but de s’immerger dans toutes les cultures et en retirer ce dont elles avaient besoin pour survivre, et non pour l’amour des cultures en elles-mêmes. Je n’ai jamais vu Lourdes ni ma grand-mère combattre, mais je me doute pertinemment qu’elles se sont entraînées seules, endurcies et aguerries au fil des années, jusqu’à devenir des soldats, et si ma grand-mère est âgée, elle n’en demeure pas moins un redoutable adversaire. Quant à Lourdes, qui est dans la force de l’âge, je pense qu’il y a difficilement plus fort qu’elle, mais je serai celui qui sera le plus fort d’entre nous : je la combattrai, je la battrai et je l’achèverai.
Bien que je ne me trouve pas fondamentalement beau, parce que ce sont les elfes qui le sont et que je n’en suis pas un, mais un sorcier, je constate que je corresponds aux critères de beauté qu’affectionnent un certain nombre de gens, que ce soit des gars ou des filles, car je n’ai jamais aucun problème à avoir un partenaire sexuel lorsque j’en ai envie, en sachant qu’on ne couche généralement pas avec quelqu’un qui n’est pas à son goût. Par ailleurs, j’ai récemment repéré un elfe, qui me plaît énormément. Il s’agit d’un brun, un latino, dont les cheveux sont toujours parfaitement fixés avec du gel, aux traits harmonieux, aux yeux noisette pétillants, au nez et aux joues constellés de taches de rousseur ressortant sur une peau dorée, au bras gauche intégralement tatoué et au corps superbement tracé. Il est légèrement plus petit que moi en ce qui concerne la taille, idéale pour l’embrasser, ses lèvres étant pleines. Il est ce qu’on pourrait aisément qualifier de magnifique, et pas qu’en raison de sa nature elfique, loin, très loin de là, et la première fois que je l’ai aperçu, je me suis immédiatement dit que je prendrais beaucoup trop mon pied en m’envoyant en l’air avec lui, ce que je compte faire s’il l’accepte, parce que je l’aborderai prochainement. Il est définitivement parfait, car il m’a l’air caractériel et que j’adore les forts caractères, que ce soit dans la conversation ou au lit, la preuve en est quand je suis en compagnie d’Angélica, par exemple.
C’est que je suis au goût d’assez de personnes, et parmi elles d’Angélica, et observant comment Angélica choisit minutieusement ses propres partenaires, j’estime ne pas trop me tromper, et il n’y a qu’à noter le nombre de personnes avec qui j’ai couché dans cette école. Ce qui est sûr est qu’elles ne se comptent pas sur les doigts des deux mains, et ça fait longtemps que j’ai arrêté de compter, parce que c’est une perte de temps : ce qui importe est le ou les moments que je passe avec elles, rien de plus, rien de moins, et ça me convient, tel que ça convient à tous ceux qui partagent mon lit ou dont je partage le lit. Après, j’ai déjà eu droit à des commentaires et non des moindres sur mon physique, qui serait apparemment avantageux, et il doit l’être, autrement, je n’aurais pas autant de succès. Combien de fois m’a-t-on avoué que je suis « canon » ou « sexy », voire les deux ? Egalement trop pour les compter, et j’en ai ouvertement taquiné Elros, dont je n’ai pas oublié la tirade au mot près à mon propos - c’aurait été bien dommage tant elle est flatteuse -. Je m’en contente, ça me va, car dès l’instant où je peux baiser, tout me va. Néanmoins, je ne fais absolument pas attention à mon physique, uniquement à mon hygiène, qui est irréprochable, je me fais un point d’honneur à ce qu’elle le soit, quant au reste, je ne m’en préoccupe pas, je veux seulement que mon corps soit robuste face à Lourdes, sinon, il n’est qu’accessoire, et je sais m’en servir, je sais comment faire afin d’attirer l’attention de quelqu’un, l’accrocher, le captiver, pour le capturer.
Il suffit d’un regard appuyé, d’un sourire en coin et d’une caresse pour faire succomber, et, dans ce cas, les caresses se font plus lentes, sinueuses, languissantes, la personne en quémandant plus, encore plus, toujours plus. Tout est calculé et pourtant, lorsque je jauge, souris en coin ou caresse, je n’y réfléchis pas, j’agis comme je le désire, à l’instinct, alors que je connais inconsciemment les réactions que ça provoque : je n’y songe pas, je fais implicitement comprendre que je suis intéressé et vois si c’est réciproque ou non. Parfois, je suis direct, Elros peut en témoigner, quoique, il serait trop embarrassé pour le faire, et il a fallu deux ans avant que je ne couche avec, ce qui est finalement arrivé et dont je ne vais pas me plaindre. Je pense que la séduction est un jeu à la fois calculé et instinctif, et je joue habilement sur les deux tableaux, ce qui fonctionne excessivement bien, notamment avec Jax. Et je le sais, et j’en joue, parce que ce ne sont pas les gens qui m’intéressent, mais ce qu’ils peuvent m’offrir, du sexe, leur corps, c’est pourquoi j’agis de manière à ce qu’ils me l’offrent, même si ce n’est pas tout à fait la même chose avec Jax : Jax n’est pas qu’un partenaire, mais je l’occulte sciemment, car ce n’est pas pour autant que nous sommes proches, je ne suis proche de personne, au sens où il ne connaît rien de moi et que je refuse qu’il connaisse quoique ce soit de moi.
Il n’y a qu’Angel qui sait et il n’y a qu’elle que je veux qui sache, parce qu’Angel a partagé ma vie durant un temps et qu’elle méritait de savoir où je vais, mais Jax n’a pas à le savoir et ne le saura pas. Il en demeurera en dehors, car nos vies n’ont jamais été liées, excepté par une appréciation mutuelle, et qu’elles ne le seront pas davantage, ce qui est le mieux pour lui. Je ne décide pas de ce qui est le mieux pour autrui, et si ce n’est pas le mieux pour lui, c’est le mieux pour moi, je ne le blesserai pas et ne me blesserai pas. Ca n’a jamais manifestement dérangé Jax, qui ne se formalise plus de mon silence, et je le regarde, Jax qui s’est montré, même si j’ai perçu sa présence dans la forêt depuis longtemps. Je l’accueille avec sarcasme, que Jax envoie valser, et il ne bouge pas, pas encore, quand il me réplique qu’il est un cas désespéré, prétextant que les profs n’attendent plus grand-chose de lui, mais, sérieusement, les professeurs attendent toujours de leurs élèves, qu’ils soient difficiles, entêtés, dissipés, je-m’en-foutistes ou ayant des difficultés. Peu importe le profil de l’élève, les professeurs restent exigeants par rapport à lui et souhaitent qu’il réussisse, et si c’est désintéressé, car lorsqu’on est professeur, c’est qu’on aime son métier, ou on le regretterait amèrement, il y a quand même de l’autosatisfaction derrière, parce que ça signifie qu’on est bon dans son métier, et ça renforce son estime de soi.
Ca n’empêche pas que les professeurs de Ravenswood misent sur tout le monde, Jax n’y échappant pas, et je crois que s’il faisait plus d’efforts, il ferait partie des meilleurs, mais au lieu d’objecter, j’en prends volontairement le contre-pied et l’approuve, sarcastique :
-Tu as raison, plus personne ne parie un kopeck sur toi.
Je tire sur ma cigarette pendant que Jax se met en mouvement, et un sourcil se hisse pour la deuxième fois sur mon front, incrédule, les yeux mi-clos rivés sur Jax, que je fixe droit dans les yeux, la cigarette entre mes lèvres tandis qu’il marche dans ma direction, devant moi, son rythme de progression étant d’une lenteur consciente, et il me renvoie mon regard, avant que le mien ne dévie sur lui, de haut en bas, un éclat passant dans mes orbes obsidienne : Jax est un elfe, n’est-ce-pas, et sa beauté, son charme et sa fraîcheur sont aguicheurs. Ses mains dans ses poches lui donnent un côté décontracté, et je le déshabille du regard et en pensées, puisque je sais exactement ce qui se cache là-dessous, des couches de vêtements agaçantes. Je n’en manque rien et lui demande ce qu’il fait là, alors qu’il devrait non pas traîner dans la forêt de l’école, mais être au cours de compréhension des espèces de Monsieur Antosh, et moi aussi. Un ange passe, et il rit soudainement, ce qui me fait sourire en coin : mon ironie a fait mouche, mais mon sourire retombe rapidement lorsque Jax me répond en me questionnant : est-ce qu’on lui aurait donné l’apparence de Siofra sans qu’il ne le remarque, ou est-ce que je me découvre une fibre poétique ?
La fibre poétique, il devrait savoir que je l’ai depuis l’école primaire, car j’ai commencé à lire de la littérature après que Lourdes et moi nous ignorions, et je me suis plongé dans la poésie, qui est le sommet de la littérature à mes yeux. Mon poète préféré est un Français, Charles Baudelaire, et j’ai appris la langue française dans le but de lire ses poèmes non plus traduits en russe, mais en français, dans leur langue originale, ce que j’ai fait, et c’est grandiose quand je lis un poème de Baudelaire. Je pense sincèrement qu’il fut un temps, la littérature russe était la plus grande, mais la française l’a surpassée à un moment donné dans l’Histoire, et j’ai lu au moins une œuvre, que ce soit un roman, une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes de tous les écrivains, les dramaturges et les poètes classiques russes, français, anglais et américains, espagnols, italiens et allemands, et je continue de lire de la littérature dès que j’en ai le temps. Mais, au-delà de la poésie, Jax a mentionné Siofra, et mon air s’assombrit alors que mon visage se ferme. Siofra m’exaspère, et il suffit que quelqu’un parle d’elle pour que ça me hérisse, me braque et me mette sur les nerfs.
Elle m’exaspère profondément, et si j’ai pris la peine de l’enlacer ce matin, dans un couloir, à la suite du cours d’histoire, c’était afin de m’excuser pour certains de mes mots, mais également lui signifier que je ne lui pardonnerai jamais et que je ne lui parlerai plus. Il m’a quand même fallu un moment avant que je ne me résolve à l’approcher, mais, maintenant, c’est terminé entre elle et moi, j’ai conclu ce chapitre : je ne reviendrai plus vers elle et elle ne reviendra plus vers moi, parce que je ne lui ai pas parlé et que je ne compte pas le faire, tandis que je parle à Jax, tous deux des elfes, mais qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Si Siofra est un elfe et, de fait, est d’une exceptionnelle beauté, elle ne m’attire pas : elle est enfantine, ce n’est qu’une gamine, et j’assène sèchement à Jax, cassant :
-Heureusement que tu n’as pas l’apparence de Siofra, ou je me serais taillé.
« Et je ne serais pas en train de te reluquer. » Je tire sur ma cigarette afin de me relaxer, avant que Jax ne se rapproche. Il est près de moi, en face de moi, et, sans m’en demander la permission, me prend la cigarette des mains et tire dessus à son tour. Je croise les bras sur mon torse en haussant exagérément les sourcils, faussement offensé par sa non-gêne, mais je n’en dis rien, le scrutant, jusqu’à ce que Jax ne reprenne la parole et me demande d’oublier, car il n’est pas là pour parler de Siofra ou de poésie. « Encore heureux », je m’apprête à lui rétorquer, parce que je ne suis pas enclin à parler de Siofra, certes, mais la poésie, c’est autre chose, et je ne me dépars pas de cet air offensé alors que je hausse les épaules, avant que Jax ne réponde enfin à mon interrogation : il ne sait pas pourquoi il est là. Il fait de l’humour en affirmant que c’est un intérêt pour le grand air ou sa nature d’elfe qui le pousserait à l’extérieur, et j’en souris en coin et étouffe un rire, amusé. S’il décide un jour de danser nu avec les animaux, il faudra que j’y assiste, je m’en voudrais de manquer un tel spectacle, et j’allais le lui faire savoir, lorsque Jax, qui est toujours en possession de ma cigarette, change de position, m’implique dans ce changement en posant ses bras sur mes épaules, établissant le contact physique, et s’incline, son visage proche du mien tandis qu’il me murmure que c’est peut-être parce qu’il avait envie de me voir, que je suis bien plus intéressant que les cours de Monsieur Antosh. On y est.
Je ne le quitte pas du regard, mes yeux dans les siens, et, lentement, bouge un bras de manière à récupérer ma cigarette et la ramener à mes lèvres, que j’entrouvre pour l’y glisser, tirant dessus sans lâcher Jax du regard, lascif. Je tourne la tête de manière à ne pas souffler sur Jax et la fais pivoter, la penchant sur un côté et mes mèches aile de corbeau tombant de nouveau devant mes yeux sans que je ne rompe le contact visuel. Je réduis la distance qui nous sépare plus que Jax ne l’a fait, les yeux dérivant sur ses lèvres, à quelques centimètres des miennes, et lui susurre, suave :
-Je suis effectivement bien plus intéressant que beaucoup de choses, et pour une en particulier.
Mon sous-entendu ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, et, la bouche entrouverte, je souris en coin et ne me recule pas, curieux de voir si Jax cédera ou non. Sa proximité ne m’indiffère pas, mais j’attends patiemment, persuasif.
Yumeko

Profil sur Booknode

Messages : 10139
Inscription : mar. 19 nov., 2013 12:04 pm
Localisation : Là où je peux rêver

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Yumeko »

Sebastian│Américain│17 ans│188 cm│ Elfe │ Amphithéâtre │Elias


Image


Je dispose de peu d'informations sur mon colocataire jusqu'à aujourd'hui. Mais il y en a au moins quelques-unes. Je peux déjà dire qu'on a le même âge, c'est-à-dire dix-huit ans. Je le sais puisqu'on suit les mêmes cours en histoire, en langue et en sciences. Il ne possède aucun pouvoir magique, n'étant pas en cours de magie donc j'ai su qu'il n'était pas un sorcier. C'est au cours des jours écoulés que j'ai su qu'il était un dhampir. Il fallait bien que j'enquête un peu sur lui pour en découvrir un peu plus et agir en toute discrétion. Si je veux, je peux l'être. Si, si, je vous jure. L'anglais n'est pas sa langue maternelle à cause de son accent que je viens à l'instant de découvrir. C'est un accent chantant et qui vient du sud, j'en mettrai ma main à couper. La façon dont il prononce les mots me fait plus penser au portugais qu'à l'espagnol. Et puis son nom de famille est d'origine portugaise. Je l'ai appris en faisant des recherches sur internet. Si les informations ne viennent pas à moi, c'est moi qui vais aux informations. Pereira est un nom d'origine portugaise qui désigne un lieu planté de poiriers. Barros est un dérivé du mot barro signifiant argile en portugais et Fonseca évoque une source asséchée. Sa famille ou ses ancêtres devaient donc cultiver des poiriers ou vivaient près de ses cultures dans une zone argileuse et proche d'une source asséchée. Mais lorsque je regarde Elias, j'y vois un long métissage qui me fait penser au Brésil plutôt qu'au Portugal. Ce que je trouve super chouette parce que ça veut dire que je pourrais lui poser plein de questions sur son pays. Ça m'intéresse de savoir d'où il vient, où il a grandi, avec qui, s'il a des frères et sœurs, une grande famille...
Je sais aussi qu'il est sportif puisqu'il s'est inscrit au sport et qu'il en pratique deux tout comme moi. On en a un en commun : le basket. On se retrouve donc aussi ensemble pour jouer. C'est là où j'ai pu le mieux l'observer si ce n'est pendant les cours. Le basket ne semble pas être son sport de prédilection mais il a de très bons réflexes en terme de rapidité. J'imagine qu'il peut remercie sa nature de dhampir qui l'aide et l'avantage à la fois. C'est aussi le plus gros avantage des vampires, tout comme la force chez les loups-garous, et l'agilité chez les elfes. Je confirme, mon agilité est un excellent avantage tout comme ma taille. Je mesure 1m88 et au basket, ça permet d'avoir une très bonne détente pour marquer. J'ai remarqué que je suis l'un des plus grands dans l'équipe. La plupart sont plus petits que moi dont Elias. Il n'est pas grand, je le dépasse d'une tête, et je dirais qu'on doit avoir au moins dix centimètres de différence. En dehors du basket, je l'ai vu pratiqué la gymnastique où j'avoue l'avoir également observé à faire quelques figures. J'ai remarqué qu'il était plutôt souple et à l'aise dans cette discipline. Il a peut-être déjà pratiqué ce sport. J'y ai aussi aperçu Siofra, une elfe un peu plus jeune que moi avec laquelle j'ai sympathisé dans les premiers jours. En gymnastique, elle est totalement dans son élément et on voit que ça lui plait. Elle sourit et elle fait preuve d'agilité, de souplesse et d'une certaine grâce. C'est agréable de la regarder évoluer sur le praticable.
Ce que j'ai pu observe aussi chez Casper est son manque flagrant de sociabilité. Il est toujours tout seul ou presque. Je ne l'ai jamais vu entouré d'autres élèves comme je le fais. C'est sûr qu'à ce niveau là, lui et moi, c'est le jour et la nuit. J'ai toujours été sociable, j'ai toujours été vers les autres. Je parle à tout le monde, j'essaye d'interagir avec tout le monde et si ça ne marche pas, je n'insiste pas longtemps. Je n'ai pas envie de m'imposer trop longtemps si on ne me veut pas de moi à ses côtés. Je ne vais pas jouer les moules sur son rocher comme on dit ou jouer les pots de colle. Bref, depuis tout petit, j'ai toujours eu des amis, j'ai toujours su m'en faire. J'aime bien être entouré parce que j'aime bien discuter ou plutôt j'adore ça. Je peux parler beaucoup, certains s'en sont déjà rendus compte ici. Et si on me lance sur un sujet, on ne m'arrête plus, je peux parler longtemps ou poser beaucoup de questions. J'essaye de ne pas noyer mes interlocuteurs sous un flot de paroles mais ce n'est pas toujours la franche réussite. Miro pour ne citer que lui pourra en être témoin. Et encore j'ai réussi à me retenir un peu avec le seigneur des anneaux parce qu'il n'avait pas le temps, il devait s'occuper du cours de sport. Et de mon côté, je voulais aussi profiter de la piscine. Piscine qui est génial soit dit en passant. Franchement, j'ai rarement vu une piscine aussi belle et aussi bien équipée. On dirait presque qu'elle est neuve. Elle a peut-être été rénovée ou construite récemment. Ce que je peux dire c'est qu'elle est très bien entretenue. Je parle d'expérience car j'en ai vu des piscines dans ma courte vie. Rien qu'à travers mes entrainements, j'allais plusieurs fois par semaine à la piscine du lycée. Et lors des compétitions, je me rendais dans toutes les piscines de la région. La plupart des bassins, c'était 25 mètres, et quelques fois, 50 mètres. Mais quand on est habitué à s'entrainer dans un bassin de 25, c'est plus compliqué de nager dans un de 50. Les distance sont doublées, l'effort également. Il y a moins de virages donc moins d'aide pour s'élancer dans une nouvelle longueur. Ici, je commence à m'habituer à cette longueur, et à force, je suis sûre que ça me ferait bizarre de nager à nouveau dans un bassin de 25. Je le trouverais peut-être trop court ce qui me fait sourire.
Aujourd'hui, je souhaite remplir ma mission à bien mais je sens qu'elle va être bien galère. Casper m'a évité pendant deux semaines à jouer les fantômes insaisissables, je sais donc qu'il m'évite. Comme il ne veut pas venir à moi, ni discuter, ni apprendre à me connaitre, j'ai décidé que ce sera l'inverse. C'est moi qui viens vers lui, avec l'intention de discuter et de faire connaissance même si ce n'est pas gagné d'avance. Il pourrait même continuer à me fuir dès que je vais le rejoindre pour m'installer à côté de lui. Je peux déjà dire que j'ai vu juste car la réaction quand je m'installe, n'est pas très positive. Le seul truc positif étant qu'il est toujours sur sa chaise quand je m'adresse à lui. A part ça, il me répond froidement et il me donne l'impression de mourir dans trois secondes. La première approche n'est pas la meilleure, je le confirme haut et fort. Du coup, je suis obligé de passer à un autre plan sinon je vais mourir avant d'avoir pu dire bazinga. Et ça, ce n'est pas dans mes projets ni à court, ni à long terme, j'ai envie d'avoir une vie longue et passionnante. Casper est aussi tendu que la corde de l'arc de Legolas avant de tirer une flèche. Bref, mon plan a intérêt à marcher sinon je suis dans la m*rde. Heureusement, j'ai plusieurs cordes à mon arc dont l'humour et des idées aussi lumineuses qu'une guirlande sur un sapin de noël. J'hisse la drapeau blanc à ma manière grâce à un mouchoir et lui adresse un signe de paix en vulcain. Remercions Star Trek pour cette brillante idée parce qu'il se détend un tout petit peu le Casper.
Je lui confirme donc que je viens en paix si jamais il n'avait pas compris du tout mes intentions mais je crois que c'est bien le cas. Et je me présente en bonne et due forme, précisant que je préfère Bastian tant qu'à faire et lui faisant part de mes intentions à savoir faire connaissance avec lui et discuter. J'en profite pour lui poser une question même s'il aura compris qu'elle est rhétorique. Il ne va pas me sortir quand même que ça ne serait pas sympa de faire connaissance avec son colocataire quand même ? Comme je lui dis, on va passer une année ensemble donc autant partir sur de bonnes bases. C'est vrai, j'ai envie d'apprendre à le connaitre, de discuter avec lui, et pourquoi pas devenir ami même si pour le moment, ça s'annonce compliqué. Je peux l'observer plus attentivement. Au delà de la tension qui anime son corps. Je confirme, le coloc est très tendu. Un peu trop et s'il continue, il va se faire mal. C'est dommage si c'est moi la source de cette tension. Je confirme, ça ne peut être que moi s'il est aussi tendu en ma présence mais je ne sais pas pourquoi. Ce n'est pas comme s'il était loquace. Son regard est rivé au mien, et il ne cligne même pas des yeux. C'est vraiment bizarre d'être fixé comme ça. Si ça continue, je vais finir par flipper. Si on fait abstraction de ça, je peux remarquer des yeux clairs et des traits fins qui rendent son visage harmonieux tout en étant virile. Casper est un beau mec et je suis sûr qu'il plait aux filles comme aux gars. Je mentirais en disant qu'il ne me plait pas physiquement. Mais là, s'il se jette sur moi, ce ne sera pas pour me rouler un patin. Je ris intérieurement de ma propre blague.
Je le sens nerveux quand il reprend la parole mais ça s'annonce positif pour moi et je ne me dépars pas de mon sourire. J'hoche la tête, il a compris qu'il peut m'appeler Bastian parce que c'est ce que je préfère. Il s'excuse pour son accueil ou devrais-je plutôt dire par le manque d'accueil mais je la ferme. Il ne risque pas d'apprécier mon intervention. Et comme je n'ai pas, non plus, envie de me prendre une droite, je garde la bouche fermée. Il n'est pas nécessaire mais il ne précise pas quoi. Faire connaissance ? C'est dommage parce que j'ai envie de le faire mais pour le moment, si on discute, c'est déjà pas mal alors je ne vais pas me plaindre. Il me demande de quoi je veux discuter et propose Star Trek. Surpris qu'il évoque Star Trek et qu'il comprenne l'allusion de mon salut vulcain, mon visage s'éclaire et mon sourire s'étire tout grand. Un mec qui connait Star Trek, et c'est même mon colocataire. Mon enthousiasme vient de monter en flèche, et on tient même notre premier sujet de conversation. On va pouvoir parler de cet univers. Ma journée est refaite grâce à lui.
- Par les oreilles en pointe de Spock, tu connais Star Trek ? C'est génial donc respect mec. Mais je le veux carrément ! C'est quoi ta série préférée ?
Commençons par la base...
Mimie99

Profil sur Booknode

Messages : 1764
Inscription : sam. 06 déc., 2014 10:27 pm

Re: Ravenswood School - Nouvel événement - Cours de compréhension des espèces

Message par Mimie99 »

Image
Image
Image
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ À l’amphithéâtre \\ Avec Evangeline \\
Image
[attachment=0]Gif_39.gif[/attachment]


Je suppose qu'il y a certaine chose que l'on ne peut pas comprendre sans les vivre. Ça doit être son cas pour la situation présente, car sa réponse ne démontre pas qu'elle a compris tous les enjeux. C'est un peu agaçant. Je n'ai pas envie de m'étaler sur le sujet toutefois. Je n'ai pas envie de devoir parler plus que nécessaire du pourquoi il est plus sage qu'une certaine personne me déteste. Peu importe la souffrance que ça engendre. Je ne suis pas complètement c*n, je sais bien que ça fera souffrir ma soeur que de la forcer à me détester. Elle ne doit même pas comprendre pourquoi j'agis comme j'agis. Je donnerais n'importe quoi... n'importe quoi pour pouvoir faire les choses autrement. Mais ce n'est pas possible. Il n'y a pas l'alternative « et tout se déroula comme sur des roulettes, aucun nouveau drame ne surgit des ténèbres et ils vécurent heureux jusqu'à la fin en vraie membre de la même famille... » Non. Ce n'est pas possible pour moi. J'en suis persuadé. Je grommelle entre mes dents, peu désireux de poursuivre:

- Tout le monde souhaite vivre une vie sans souffrance, mais parfois, c'est juste impossible. De toute manière... je ne vois pas comment tu pourrais comprendre.

Après tout, qui le pourrait? Peut-être ma soeur. J'aimerais vraiment savoir ce qui lui ait arrivé. Elle m'a l'air beaucoup plus agressive qu'avant et je ne crois pas que ce soit seulement dû à sa nature de louve-garou. Il doit y avoir quelque chose... Mais quoi? Je devrais peut-être essayer de voir si mon colocataire arriverait à en savoir plus, après tout, il est un loup-garou aussi. Et pas trop désagréable, même si on ne peut pas dire que l'on échange quoi que ce soit d'autres que des banalités. Toutefois, ça vaut toujours le coup d'essayer. Peu importe si ça revient à dire que je m'intéresse à ma soeur et qu'il le comprend. Il ne faut pas être un génie pour savoir qu'il y a des possibilités que l'on soit parenté, avec notre même nom de famille. Je reste un moment pensif en pesant toutes les manières possibles d'aborder le sujet de manière... naturelle.

Elle n'est pas la seule à être curieuse et poser des questions indiscrètes. Je le suis aussi. Chose qui, il n'y a pas si longtemps, j'essayais autant que possible de garder pour moi et de ne pas faire étalage de cette curiosité. Mais elle m'a prise par surprise et je suis resté coincé dans ce filet de curiosité, me poussant à poser cette question stupide sur sa capacité à voir. Ce qui finit par aboutir au fait que je préférais moi-même être privé de la vue, pour éviter toutes distractions. Elle ajoute que les bruits et les odeurs peuvent l'être aussi, ce qui est vrai, mais pas autant de mon point de vue. Je concède toutefois qu'elle doit avoir ces deux sens plus développés que moi et elle sourit en me disant que c'est peut-être le cas, mais pas autant que les loups, les vampires ou les dhampirs. Je me raidis un peu à la mention des premiers, me faisant de nouveau orienter mes pensées vers ma soeur. Mon malaise disparaît par contre rapidement lorsqu'elle continue sur le sujet de la curiosité. J'acquiesce rapidement à ces propos en disant:

- C'est vrai qu'ils ont sans doute des sens plus développés, mais c'est normal, ça fait partie de leur habileté, de leur caractéristique. Je m'offusque de bien des choses et parfois rapidement, mais... quand des questions me déplaisent ou que je n'ai pas envie d'y répondre, je n'y réponds pas. La majorité du temps...

Le dernier ajout n'était peut-être pas nécessaire, mais c'est la vérité. Je ne réponds généralement pas quand quelque chose que l'on me demande me déplaît, mais si on touche à, disons, certains sujets sensibles, je risque de répondre, mais pas avec ce que l'on croit. Souvent, ma magie ira plus vite que mes mots, mais parfois... parfois ça peut être les deux à la fois et je combine ma mauvaise langue à mes pouvoirs, ce qui peut causer certains incidents dramatiques. C'est peut-être un signe que je ne contrôle pas mes pouvoirs, mais je n'ai pas vraiment envie d'y changer quoi que ce soit. Ça m'arrange, car ça pousse les gens à y réfléchir à deux fois avant de revenir m'embêter sur ces sujets-là.

J'ai un moment d'inquiétude pour le moins... stupide, lorsqu'elle me dit que même si elle pouvait voir, elle ne m'embêterait pas avec le fait que je parais beaucoup plus jeune que mon âge, pas plus qu'elle ne dirait à quelqu'un qu'elle trouve qu'il sent mauvais. C'est cette remarque qui m'inquiète et je m'enquiers, avant même d'avoir pu restreindre ma bouche, si c'est mon cas. Je n'ai pas envie de sentir mauvais, je veux bien que les gens me fuient, mais pas à cause de mon odeur, bon sang! Est-ce que c'est pour ça aussi que ma soeur me fuit? Et moi qui croyais que peut-être... j'étais en bonne voie de réussir à la pousser à me détester. Mon inquiétude s’accroît un moment lorsqu'elle éclate de rire, mais le soulagement est palpable lorsqu'elle me rassure en disant que non, ce n'est pas le cas. Qu'elle ne donnait qu'un exemple général. Je soupire un peu, extériorisant mon soulagement et je lâche:

- Oh. Tant mieux. C'est sorti tout seul... Si jamais ça devait être le cas, par contre, dis-le moi. J'aime bien que l'on me fuit, mais pas pour des raisons d'odeurs désagréables.

Je préfère que la chose qui soit désagréable chez moi soit... moi. Tout simplement moi et mon caractère on ne peut plus désagréable la majorité du temps. C'est un miracle que je parle encore à ma voisine. Normalement, j'aurais sans doute dû lâcher un commentaire déplaisant et causer une fin à cette conversation. Ou encore, arrêter de répondre. Peut-être que c'est le fait qu'elle ne voit pas qui me permet d'outrepasser mes propres règles personnelles niveau sociabilité. Peut-être, mais ça ne peut pas être seulement ça. C'est impossible. Ça doit être la curiosité. Je ne vois rien d'autre.

Je ne peux m'empêcher de ricaner, un peu méchamment et avec amertume, lorsqu'Evangeline dit qu'on ne peut pas vivre seul, car c'est trop dur. Trop dur? Pour qui? Je me débrouille très bien, bien mieux que lorsque je me suis permis d'avoir des amis, d'avoir une copine... d'accepter d'aimer les autres. Ils sont tous partis et je suis seul maintenant. J'ai appris la leçon. Je ne peux pas être proche de qui que ce soit. Jamais. Comment est-ce que je pourrais ne serait-ce m'abandonner à une autre relation quelconque que ce soit amicale, fraternelle ou autre? Je vais finir par devoir m'enterrer moi-même avec une petite cuillère, car je serai tomber en flaque au sol. Non seulement il m'est possible de me tenir éloigné de tous, mais c'est ce que je vais faire. Ma voix est plus sèche, lorsque je gronde:

- Être seul n'est pas dur. Ce qui est dur, c'est d'apprendre à cinq ans que tes parents sont morts dans un accident, puis de voir des inconnus t'enlever ta soeur et te forcer à rejoindre un foyer. Ce qui est dur, c'est de voir ton seul ami, animal peut-être, se faire bouffer par le chien de gamins stupides. Ou de voir ton meilleur ami, malgré son absence de parole, se faire écraser par l'autobus qui te ramène dans une maison où ceux qui s'occupent de toi et se disent tes parents n'ont comme moyen d'affection que de t'offrir des choses. Ce qui est dur, c'est se faire dire qu'on n'est pas assez bien pour une fille, qui te comprenait enfin, car on possède des pouvoirs. Et la cerise sur le gâteau, tu veux savoir ce que c'est? C'est retrouver ta soeur dans un endroit où tu ne voulais pas aller et savoir que tu ne peux rien faire pour rattraper le temps perdu, au risque de la perdre encore!

Je me tais brusquement et rumine quelques instants. Je n'aurais jamais dû dire rien de tout ça, mais les émotions m'ont coincé. La frustration aussi. La colère. L'incompréhension. Pourquoi ne peut-on pas comprendre que c'est mieux que je reste seul? Je ne demande rien de plus que l'on me laisse tranquille. Est-ce vraiment trop demander? Je ne vois pas en quoi, d'autant plus que je le fais pour éviter des souffrances inutiles. Pour éviter que certaines personnes voient leur vie abréger un peu prématurément. Je donnerais n'importe quoi pour... pour que Shadow et Tinkle soit encore là. Et ils le seraient, si des imbéciles n'avaient pas été là. Je reprends toutefois mon calme en refoulant autant que possible ce noeud d'émotions qui me tord l'estomac. Je le fais juste assez pour marmonner:

- Désolé. Je suis... désolé.

Il fallait que ça sorte. Je suppose. À un moment ou à un autre. Je me sens légèrement coupable de mon emportement. Légèrement. C'est une gentille fille, ça se voit, ça s'entend. Mais les mots qu'elle a prononcé étaient beaucoup trop... faux. Elle ne peut pas comprendre... J'ignore si qui que ce soit ici pourrait vraiment le comprendre. Je ne suis pas une âme sensible, ou du moins, je ne le suis plus. Ou je m'efforce de l'être? Je n'ai jamais réussi à me construire réellement un mur. Dès que je tiens à quelqu'un, ça se termine mal et je ressens encore toutes ces stupides émotions sans rien pour les contenir.

Je ne la crois pas. C'est la première chose que j'arrive à penser lorsqu'elle me dit que c'est à cause de ses yeux, que c'est à cause de ces derniers que ses parents voulaient qu'elle étudie chez elle. J'ai l'impression qu'elle se referme alors que si c'était vraiment dû à ses yeux, je ne crois pas que ça aurait été le cas. Elle m'a semblé plutôt ouverte plus tôt à ce sujet, alors pourquoi en être incertaine maintenant? À moins que ce soit lié à un souvenir désagréable. S'est-elle disputée avec ses parents à ce sujet? Malgré cette possibilité, quelque chose me pousse à croire que ce n'est pas la vérité. Ou du moins pas l'entière vérité. Je rétorque en la regardant, légèrement contrarié:

- Je ne crois pas que ce soit la vraie raison. Mais c'est ton choix si tu ne veux pas le dire.

Je n'ai pas à la forcer à dire quoi que ce soit. Après tout... je veux bien garder des choses pour moi. Même si... en réalité, j'ai dit des choses que j'aurais préféré garder enfoui en moi. Mais on ne peut pas toujours se contrôler et la vérité finit toujours pas se savoir. Malgré tout, je n'ai pas envie d'approfondir ou de l'obliger à approfondir. L'énergie que sa demande ou encore le fait de s'intéresser d'aussi près à quelqu'un, ça ramène quelque part où je ne veux pas me rendre. Alors qu'elle garde ses secrets pour elle, même si j'aurais aimé connaître la vérité, même si ça m'intrigue au point que la question risque de rester dans un coin de mon esprit pour un très long moment.

Je me fige lorsqu'elle me dit que j'ai bien dû avoir des relations. Bien sûr que j'ai eu des relations. Mais seulement celles énumérées plus tôt et on voit bien où elles m'ont conduit, pas vrai? Je secoue la tête pour échapper à ce qui se passe intérieurement et je finis par réussir à tout enfouir. Il vaudrait mieux que j'en finisse avec cette conversation. Ça vaut mieux pour elle. Malgré tout, je n'arrive pas à m'empêcher de répondre:

- Pas d'autres que celles que j'ai nommées avant. Ça s'est toujours mal fini. Je ne suis pas un exemple et je n'y connais pas grand-chose en relation qui ont un dénouement heureux. Et non, ça ne fait pas longtemps que je suis ici. C'est ma première année... Toi?

Bravo, Peter. C'est comme ça qu'on conclue une conversation, c'est clair. Poser une nouvelle question! Et puis quoi encore!
Pièces jointes
Gif_39.gif
Gif_39.gif (1.91 Mio) Consulté 501 fois
Répondre

Revenir à « RPG »