Texte à caractère explicite.
Naël Hazel17 ans│Elfe│Colombien│Diablotin charmeur│Soleil de la passion
Burnin’ Up
J’ai découvert l’alcool comme la drogue une fois à l’école, en ville, avec mes camarades, loin de mon père, de la nature, de chez nous. Evidemment, ce que je mangeais et buvais était sain, soigneusement préparé par mon père, à base de viande d’animaux chassés par mon père dans la forêt amazonienne, de féculents, de légumes et de fruits également cueillis dans la forêt ou cultivés par mon père et moi, dans nos champs, sur nos terres. Ce sont celles de mon père, mais mon père me répétait souvent que ces terres sont aussi les miennes, parce que je suis son fils et qu’elles me reviennent de droit, en raison de son sang coulant dans mes veines. J’en suis le légitime héritier, et je me suis demandé pourquoi est-ce que mon père insistait tant sur ce point, jusqu’à ce qu’il finisse par répondre un jour à cette interrogation en me regardant dans les yeux et en arborant un sourire triste : « A cause de la violence ». Et c’est ainsi que j’ai appris ce qui lui était arrivé par le passé, la raison pour laquelle il est devenu le voisin d’un village à la frontière vénézuélienne, près de la forêt amazonienne de part et d’autre de la frontière, qui recouvre une petite partie du territoire colombien et une autre plus importante du territoire vénézuélien.
La violence l’avait conduit ici, la violence humaine, car ce sont des hommes qui ont mis la ferme de son ancien clan à feu et à sang, par âpreté, cupidité, avidité. Selon mon père, il fallait que je le sache, que je ne demeure pas dans l’ignorance, que j’aie conscience des vices humains, qui sont ceux de tous les êtres surnaturels excepté les fées, tel que mon père. Je devais impérativement l’assimiler et mon père m’a expliqué que je devais également me protéger, et me défendre si on porte atteinte à mon intégrité physique et morale. La loi est censée protéger les individus, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne en Colombie et plus largement en Amérique du Sud, notre continent, mon père m’en a prévenu, et j’ai pu sombrement constater qu’il avait raison à partir du moment où je me suis retrouvé en ville, au milieu des hommes. La violence y règne : une violence tapie, latente, sous la surface, et qui se manifeste en vols, rixes, coups de feu ; en viols, en meurtres. Cependant, il existe une autre forme de violence, une violence « douce », qui n’en est pas moins de la violence : la manipulation, la dépendance, la corruption sont violentes. La colère, la peur, la haine sont des émotions qui entraînent la violence, mais l’envie, la soif et l’agressivité en sont à l’origine.
Les habitants de la ville sont des bourreaux de la violence, ses victimes ou parfois les deux, et mon école n’était pas épargnée par elle, au contraire : les élèves se volaient les uns les autres, se frappaient, se battaient ; certains vendaient de la drogue à d’autres, les faisaient devenir dépendants des substances et ils étaient alors plongés dans une spirale infernale dont ils ne pouvaient plus sortir, sous peine d’être en manque, violent et fou ; et, au-delà de la drogue, l’alcool coulait à flots lors des fêtes, des soirées, ces réunions collégiales où il n’y a pas d’autre règle que de se droguer, se soûler et baiser. C’était la manière de s’amuser, mais je n’aurais jamais dû m’amuser de la sorte, je m’en suis rendu compte. J’étais seul, livré à moi-même, sans mon père, sans aucun repère, et je ne voulais pas rester seul : je voulais faire plaisir à mon père, le satisfaire, le rendre fier de moi, et j’ai fait de gros efforts dans ce sens en faisant le premier pas, en allant vers les autres, en tentant de les approcher, de créer des liens, de tisser des amitiés avec des personnes de ma classe, qui m’ont accepté parmi elles, s’intégrer étant un des buts de l’école. Elles ont grandement influencé ma propre personne, mes goûts, mes choix : mes paroles et mes actions étaient au départ guidées par elles, parce que pour apprendre, il faut d’abord imiter.
Quand j’ai commencé à être invité aux soirées, là où je vis que la norme était de danser, de boire et de coucher, poussé par mes nouveaux amis, je me suis conformé à cette norme sous leur pression et dansais, buvais et couchais, débridé, jusqu’à ce que je ne fasse plus que boire, car à force de boire, boire, boire et boire des alcools forts, j’ai pris conscience des effets que l’alcool avait sur mon corps, des effets physiques et psychiques : l’alcool m’enflamme et me fait oublier. Lorsque je bois, j’ai l’impression de me réveiller, de sortir de l’état apathique, amorphe, inerte dans lequel je suis la journée, pendant les cours ; j’ai l’impression de recouvrer mon énergie, mon dynamisme, ma détermination ; j’ai l’impression de brûler, de flotter, de m’envoler ; j’ai l’impression d’être invincible. Plus de souffrance, que de l’ivresse ; plus de maux, que du bien-être ; plus de rien, que de l’oubli. Quand je bois, j’oublie, et c’est ce que je souhaite : je veux oublier. Je veux oublier que je n’ai pas de mère, que je l’ai tuée, que je ne suis plus avec mon père, que je ne le vois plus, que je n’ai pas de nouvelle de lui, que l’école n’est pas faite pour moi ou plutôt que je ne suis pas fait pour l’école, que je n’y arrive pas malgré mes essais, infructueux, que je suis malheureux. L’ombre de moi-même. Je veux oublier les crises, les échecs, les déficiences. Les lacunes.
Je veux m’oublier dans l’alcool, et ça s’est réellement produit une fois : j’ai fait un coma éthylique. J’en ai été sauvé de justesse, puisque je suis encore vivant aujourd’hui, mais j’ai failli en mourir d’après mon père, qui est venu me voir à l’hôpital, la première personne que j’ai donc vue à mon réveil. Il m’a dit avoir eu horriblement peur de me perdre, et je m’en suis voulu. A mon chevet, il n’a eu de cesse de pleurer en s’excusant, en se blâmant, en se fustigeant, affirmant que tout était de sa faute, qu’il regrettait, qu’il était un mauvais père, et en dépit de ma migraine, de ma faiblesse, de la douleur, je m’étais péniblement redressé en position assise et avais enlacé mon père, qui pleurait toujours sans me quitter des yeux. Je l’avais fortement serré contre moi, sur mon cœur, en le contredisant, lui répliquant qu’il était le meilleur père du monde, qu’il m’avait terriblement manqué et que je voulais revenir vivre à la ferme. Le voir dans cet état m’avait brisé le cœur et mes larmes avaient jailli, roulant sur mes joues en deux torrents intarissables, ce que je ne pouvais empêcher, tandis que je me rendais compte que j’avais été trop loin, mais je ne suis pas revenu vivre à la ferme : mon père en avait décidé autrement ; il avait décidé que j’irai en Angleterre, et j’y suis allé, dans une famille d’accueil, là où on s’occuperait bien de moi, où je pourrai étudier et où je ne serai plus un dommage collatéral de cette violence endémique.
J’avais beau savoir que mon père l’avait fait pour moi, je lui en ai affreusement voulu les premiers mois, avant de lentement comprendre que ç’avait été pour mon bien. Mon père avait pensé à moi avant de penser à lui, il l’avait toujours fait, ce dont je lui serai éternellement reconnaissant et redevable, mais il n’avait pas pris en compte mes sentiments, ceux que j’ai pour lui, pour notre ferme, pour la nature : il croyait dur comme fer que je devais faire partie du monde actuel, quelque chose qui ne m’intéressait pas, et si je n’avais pas l’autorisation de me rendre en soirée la première année, la deuxième, l’interdiction levée, je m’y rendais cette fois et y buvais, rancunier, mais, en réalité, je ne buvais pas parce que j’en voulais à mon père : je buvais et bois parce que si je n’ai pas besoin de boire constamment, j’ai besoin de boire durant ces événements festifs. J’en ai besoin, j’ai dû développer un sérieux penchant pour la boisson, et je ne peux pas ne pas aller en soirée et ne pas boire. J’ai besoin de boire, d’oublier, de m’oublier, et je le fais. Mon coma éthylique ne m’a pas servi de leçon, mais peut-être que j’estime que ma place n’est pas ici, mais ailleurs, aux côtés de mon père. Ou de ma mère.
En tout cas, j’ai tort de boire sans modération, je le sais, je le sais pertinemment, mais je n’en tiens pas compte : adolescent, je me suis forgé seul, j’ai fait des erreurs, je me suis imposé des limites, encore et toujours seul. Personne n’a été là pour le faire, pour me dire ce que je devais faire, pour m’orienter, alors je me suis orienté seul. Je sais ce que je fais, ce que je veux, ce que j’aimerais. Néanmoins, je ne me suis pas imposé de limite concernant la boisson et je le regrette depuis la première nuit de l’année scolaire, celle de la rentrée, du bal, que j’ai passée avec une fille blonde, mais dont je ne me souviens pas. Il s’agit d’une fille magique, dans le sens où j’ai perçu de la magie émaner d’elle, c’est donc que c’était une sorcière, une fée ou un elfe, et je n’ai pas arrêté de l’imaginer, de songer à elle, de la chercher pendant deux semaines, ce qui n’a strictement servi à rien, parce que j’étais trop troublé pour ça, la preuve en est que je ne l’ai pas retrouvée, ce que j’aurais dû depuis longtemps, sauf que ce n’est pas l’alcool qui me la fait oublier maintenant, mais une autre fille, blonde de surcroît, d’un blond différent des blonds habituels, comme si ce blond naturel était plus rare ou précieux que les autres.
La bouche entrouverte, mon regard est fixé sur elle et je suis incapable de l’en détacher : elle est sublime. Je me pâme devant sa vision, chancelant presque sur ma chaise, tandis qu’elle s’assoit à côté de moi. Chaque cillement, chaque geste, chaque mouvement est hypnotique, et mon cœur fait un brusque bond dans ma poitrine ou s’arrête de battre, je ne sais pas, lorsqu’elle me sourit, me faisant chavirer : il n’y a définitivement plus qu’elle. Elle prend la parole et je l’écoute religieusement, sous son charme, avant qu’il ne soit rompu quand elle prononce l’adverbe « aujourd’hui ». Instantanément, je la regarde, abasourdi, pendant qu’elle fait de même, la stupéfaction en moins, avant que je ne prenne la parole à mon tour et lui réponde en la saluant, la suite la stupéfiant finalement, ce qui se lit dans ses yeux et sur ses traits. Aussitôt, j’en déglutis, comprenant qu’on doit effectivement se connaître, si j’en crois sa stupéfaction quant à ma question, mais je ne sais pas d’où, à moins que… Qu’elle n’ait été ma partenaire, sinon, je me serai forcément rappelé l’avoir croisée, car je n’aurais pas pu oublier sa beauté.
Il ne se passe rien pendant quelques secondes, qui me paraissent interminables tant j’ai peur de la manière dont elle va réagir, lorsqu’au lieu de se mettre en colère, elle me sourit malicieusement, mais son sourire n’est pas que malicieux, et c’est quand elle me déshabille du regard de la tête aux pieds et des pieds à la tête que je me rends compte qu’il est séducteur, appréciateur, mon cœur ratant plusieurs battements alors que mon souffle se coupe et que mon ventre se contracte sous ses yeux avides, qui suivent un chemin qu’elle seule connaît. Je suis mis à nu par ces mêmes yeux, comme s’ils voyaient au travers de mes vêtements, de quoi me donner chaud tandis qu’une légère rougeur s’étale sur mon nez et mes pommettes. Ce qu’elle ajoute manque de me faire chuter de mon siège. Je ne peux pas m’en souvenir tout de suite, pas alors que nous sommes dans l’amphithéâtre, avant le début d’un cours et qu’on est entourés de gens, notamment de vampires, de dhampirs et de loups-garous, dont les sens sont surdéveloppés et qui sont capables d’entendre tout ce qu’on raconte sans tendre l’oreille, peu importe où ils sont placés dans la salle.
Je sais parfaitement que personne n’en a rien à faire de notre histoire, mais il y en a aussi qui aiment bien partir à la pêche aux informations croustillantes, les glaner, les rapporter, les commenter et les faire colporter, les divulguer, les propager. Les commérages sont courants dans les écoles et je ne tiens pas à être celui qui les alimente, d’autant plus que si je n’ai pas envie d’être au premier plan même si je me fiche de ce qu’on pense de moi, je n’ai aucune envie d’avoir une érection en cours, ce qui me fait monter le rouge aux joues après que mon cerveau a enfin traité l’interrogation de mon interlocutrice. Je me remets les idées en place en remuant la tête, les yeux écarquillés, et suis embarrassé, ce dont elle ne se formalise pas, elle qui me rétorque que pour elle, c’est indispensable que je me rappelle notre nuit, argumentant qu’elle se sent vexée que j’aie pu l’oublier. Je m’en frappe mentalement, furieux contre moi-même en l’écoutant, parce que je l’ai vexée et que j’ai horreur d’ennuyer les gens d’une quelconque manière. Je l’ennuie en l’oubliant et elle est vexée, ce qui me touche, et je m’en veux, coupable, sa dernière question étant piégeuse, mais je ne m’en laisse pas abattre, sincèrement navré :
-Je m’excuse de t’avoir vexée, je ne voulais pas, et tu n’es oubliable que parce que j’ai bu. Si je n’avais pas bu, je me serais souvenu de toi et surtout, comme je ne suis pas en train de boire, il est sûr et certain que je ne t’oublierai pas cette fois : je ne peux pas oublier une fille aussi belle que toi.
Je lui souris doucement, immensément soulagé de m’être excusé et du fait qu’elle ne m’en veuille pas pour avoir couché avec elle, mais pour avoir oublié, et c’est le choc, qui se traduit par mon blanchissement, mon rougissement et mon incapacité à m’exprimer de manière fluide. Ce qui me choque n’est pas l’activité en elle-même, mais le fait que ce soit elle, et elle demeure d’un calme et d’une patience olympiens, observatrice, tandis que je m’agite en la regardant droit dans les yeux et en gardant ses mains dans les miennes pendant que je réitère mes excuses en balbutiant. Je ne parviens plus à soutenir son regard et le mien s’abaisse sur nos mains liées, sentant que mon interlocutrice s’énerve. Je suis raide, prêt à subir ses foudres, mais elle m’interroge et j’en suis si surpris, pris de court, que mes yeux rencontrent les siens et que je rougis davantage, écarlate. Je lui souris pauvrement, mais elle reste de marbre et me réplique que je peux m’excuser pour avoir oublié, mais pas pour la suite. J’en soupire et lui réponds calmement, sans plus trembler :
-Dans ce cas, je m’excuse pour avoir oublié.
Et je continue, lui détaillant pourquoi est-ce que je m’excuse autant, car je sais que j’ai mal agi, mais je ne m’attendais pas à ça : elle se rapproche de moi et je me fige, tétanisé, mes yeux rivés sur elle, bien trop conscient de la distance qui se réduit entre nous, de sa proximité, de son corps près du mien, et de son parfum qui m’enveloppe, me chatouillant les narines. Mes poings se serrent, je me tends et je voudrais reculer, m’éloigner, récupérer mon espace personnel, mais je ne le peux pas, magnétisé, les battements de mon cœur s’accélérant, ma rougeur s’étendant sur mon visage, ma gorge s’asséchant, mes entrailles faisant des nœuds et ma lucidité s’émoussant : j’ai un mal de tête, mon cerveau ne répond plus et mon esprit ne forme plus de pensée cohérente. Le pire est quand elle parle, et je ferme ma bouche, crispé, son souffle rebondissant sur mon oreille. Elle éveille mes sens, les provoque, attise le feu qui brûle en moi et j’ai toutes les peines du monde à l’écouter, mon regard dérivant sur les courbes de sa gorge, de ses épaules, de ses seins, de sa taille, de ses hanches. Je m’y perds et le détourne sur un côté, clignant un instant des yeux afin de reprendre mes esprits.
J’entends qu’elle accepte mes excuses par rapport à l’alcool, me rassurant sur le fait qu’elle savait que j’étais ivre, qu’elle était absolument consentante et qu’elle va me rappeler cette nuit-là, pour me faire pardonner. Je donnerai tout pour me faire pardonner, mais pas maintenant, plus tard si elle le veut, lorsqu’elle me précise que je peux l’appeler Callie ou
Reina… Callie ?
Callie. Callie. C’est l’explosion. Mes yeux s’agrandissent, ma bouche s’entrouvre, mon entrejambe est en feu. Callie. Dans la salle de bal. Dans la chambre. Quand je jouais avec elle, quand je l’embrassais dans le cou, quand… Quand j’étais en elle. Quand je la prenais contre le mur. Quand je la prenais sur le lit. Quand elle me possédait. Je l’ai appelée dans la jouissance. Je m’en souviens. C’est un feu d’artifices de sensations qui explose en moi, des images vivaces s’imprimant sur ma rétine alors que mon membre se tonifie peu à peu à l’abri dans mon pantalon. Ce n’est plus l’électrochoc, c’est la déflagration, et je vois et sens Callie contre moi, dans mes bras.
Je suis sur le point de m’évanouir sous l’afflux de visions qui me submergent, dans lequel je me noie, et je ferme les yeux et serre les jambes.
Callie. Je suis incapable de dire si je me rappelle tout, mais je crois qu’une partie m’est revenue, assez pour que mon entrejambe se dresse. Elle débute son récit, mais je n’ai plus d’ouïe, le brouhaha de l’amphithéâtre n’étant plus qu’un lointain souvenir alors que je n’entends plus que sa voix. Pour commencer, elle dansait, quand je suis venu à elle et l’ai attrapée.
Je l’ai attrapée… Je ne voulais pas jouer le jeu des masques, mais je voulais bien jouer à d’autres jeux… Je suis en apnée et, ne pouvant en entendre plus, mourant à petits feux sur ma chaise, je rouvre les yeux et me penche en arrière de manière à réinstaurer un peu de distance entre Callie et moi, la compression de mon diaphragme se relâchant, l’air contenu dans mes poumons comprimés ressortant et ma respiration étant irrégulière tandis que je souffle, mon corps s’affolant.
-S’il te plaît, a-arrête… Arrête-toi là… Je… Je peux pas…
Je suis si crispé, en pleine lutte avec moi-même, que je me fatigue, mes forces m’abandonnant : elle me fait trop d’effet pour mon propre bien.
Flashback
Naël Hazel17 ans│Elfe│Colombien│Diablotin charmeur│Soleil de la passion
She Knows
Si je ne sais strictement rien d’elle, ni son prénom ni même son nom, ni son âge, ni quoique ce soit d’autre, je sais en revanche qu’elle est incroyablement belle et qu’elle le sait : elle sait qu’elle l’est à en tomber à la renverse et elle en joue aisément, s’en amusant tandis qu’elle s’engage dans un jeu plus poussé en provoquant notre proximité, que je raffermis par la suite, sentant sa poitrine sur mon torse et son bassin contre le mien, qui me font peu à peu me consumer sur place. Je n’y aurais pas cru si on m’avait dit que je croiserais le chemin d’une aussi délicieuse créature ce soir, parce que c’est ce qu’elle est, et je profite de son contact. D’ailleurs, elle ne se prive pas non plus de me toucher, ce qui me convient parfaitement, et s’aventure de mon épaule jusque sur mon torse, descendant plus bas, sous ma veste, un léger frisson me remontant le long de la colonne vertébrale.
Son exploration me tient en haleine, quand sa main entière se pose sur moi, en espérant que son entreprise se révèle satisfaisante à ses yeux, lorsque je perçois un changement sous ma main, sur ses reins, comme si son bassin se rapprochait plus encore du mien si c’était possible, et que son dos s’éloignait, sa cambrure se creusant presque imperceptiblement. Ses formes sont luxurieuses et je me lèche inconsciemment les lèvres, la température montant encore d’un cran. Sa réponse tout aussi complice et suave que la mienne me fait de nouveau sourire en coin, attiré par ma cavalière. Délicatement, ma main libre s’approche de son visage et se saisit d’une mèche de cheveux, qu’elle remet derrière son oreille, avant que je ne lui réplique :
-Je commence tout juste à m’en faire une, d’idée…
Plus que d’apprécier notre petit échange, j’y prends goût, sans jamais me départir de mon regard concupiscent et de mon sourire aguicheur, ma cavalière étant irrésistible à souhait, et je théâtralise ma prochaine réponse, son regard planant sur moi, faisant durer le suspense, juste assez afin de la taquiner un peu, avant de la fixer et de la lui donner enfin, non sans agir, l’emprisonnant doucement entre la table et moi. Mon pantalon me serre petit à petit, de plus en plus, mon entrejambe me picotant, mais en caressant la cuisse de ma cavalière et en l’ouvrant, je me rends compte qu’il n’y a pas que moi qui suis brûlant, sa robe courte le dévoilant, mais mon corps faisant barrage aux yeux indiscrets. De loin, je suis certain qu’on a l’air de tranquillement discuter, et de près, d’être simplement proches. L’illusion d’optique est en notre faveur.
Mon visage est si près du sien qu’il me suffirait de m’avancer encore pour goûter ses lèvres, mais au lieu de mettre tout de suite fin à la tension qui sévit entre nous, je me laisse dépasser par son odeur et son souffle, ma cavalière dérivant sur mes lèvres du regard avant de me regarder dans les yeux, et je me lèche une seconde fois les lèvres en lisant dans ses prunelles qu’elle aime tout ça. Puis, elle me sourit, enjôleuse. Je l’écoute avec attention, du mieux que je peux, alors qu’elle m’apprend qu’elle s’appelle Caliane, mais préfère sans doute Callie, me demandant à son tour mon nom, la suite me faisant d’autant plus sourire. Tant de beauté et de cran dans mes bras m’empêchent de demeurer inactif, et je relève ma jambe, glissant entre les siennes de quelques centimètres, jusqu’à ce que je devine être un fin tissu s’imprime sur ma cuisse, me faisant discrètement soupirer tandis que j’effleure le tracé de sa mâchoire, me retrouvant près de son oreille et lui chuchotant :
-Ravi de l’entendre… Je m’appelle Naël et tu as raison… Caliane… Est un sublime prénom pour une sublime fille, mais… Beaucoup trop long à prononcer au bon moment…
Je cède et embrasse son hélix, aérien, avant de baiser son cou sous son oreille, fermant les yeux et savourant sa peau, langoureux, et y gravant son prénom érotisé dans ma bouche, que j’accentue volontairement, toujours dans un chuchotement :
-Callie…