Theresa Heavy
-28 ans-
-Auror, Serpentard-
Histoire:
-Nic!
Son ton sonne comme un hurlement désespéré. Ce n’est pas humain. Elle appelle son fils, le supplie, lui intime de revenir avec tout le pathétisme dont elle est capable. Et chaque fois c’est la même chose.
-NICOLAS!
Je devine le torrent de larmes serpenter sur son visage pour venir s’écraser sur le sol. Elle passe les mains dans ses cheveux, les agrippe avec folie, les tires. Mais Nicolas ne l’écoute pas il avance dans le noir s’échappe dans la nuit, cruel et mue par un quelconque désir de vengeance, ou alors animé par le simple sadisme. Il refuse d’entendre la détresse de sa propre mère, pire que cela il s’en moque. Il se retourne finalement les yeux brillants, passionné. Je ne les vois pas dans le noir, mais je les sens. Et de sa bouche indigne sort un poison venimeux destiné à la tuer à petit feu.
-Tais toi! Laisse moi partir, je m’en vais, je ne t’aime pas tu m’entends? Retiens bien ces mots car ce seront les derniers que tu entendra de ma bouche. Je ne t’aime pas.
Elle s’écroule à genoux, le coeur brisé, elle s’étale sur le sol comme un poids mort, seul le tressautement de son corps abimé nous donne l’indice de sa vie. Nicolas s’efface dans l’obscurité, il se fond dans le décors jusqu’à disparaitre complètement. Ma mère, elle, pleure toujours. Ne comprend donc-t-elle pas? Est-elle vraiment aveugle à ce point? C’est toujours la même rengaine, la même chanson. Il lui crache sa haine au visage, lui promet qu’il ne reviendra plus jamais, tandis qu’elle hurle, qu’elle cri, qu’elle pleure, puis il revient trois, quatre jours plus tard, le corps endommagé. Il reste quelques semaines et la scène auquel je viens d’assister se répète en boucle. Et ce depuis qu’il a été viré de Poudlard, dans le courant de sa dernière année. Pourquoi? On ne me l’a pas dit. Mais je ne comprends pas, Nicolas a toujours été brillant, alors pourquoi se gâcher ainsi? Pourquoi renoncer à la promesse d’un glorieux avenir? Je pousse la porte pour sortir dehors, rejoindre ma mère sur le perron. Il faut qu’elle rentre. Je pourrais très bien la laisser dehors mais ce serait mauvais, et papa ne veut pas. La première fois il avait demandé à Megan de la faire rentrée à l’intérieur et comme elle n’avait pas réussi elle est rentrée seule, elle l’a laissé dehors. Elle a été assez stupide pour faire cela, pour laisser une personne, une pathétique et misérable personne, faible et fragile, dehors toute une nuit, dans le froid. Alors c’est à moi que papa à confié cette tâche. Prendre soin de ma mère. C’est à moi qu’il a demandé. Alors je ne dois pas le décevoir.
-Faut rentrer maintenant.
Elle se retourne vers moi sans un mot, et puis après une longue minute, finit par se relever. Elle ne me regarde pas, elle se fiche bien de moi, elle n’a d’yeux que pour Nicolas. Et si un jour il décide de ne pas revenir, elle va probablement ne jamais s’en remettre. Elle rentre à l’intérieur de la maison et monte les escaliers pour regagner sa chambre. Ce fût simple cette fois.
-THERESA!
Je pousse un soupir en entendant ma mère hurler mon nom, d’habitude c’est mon père qui m’appelle, quand c’est ma mère c’est qu’elle veut forcément me faire une reproche. Probablement parce que je ne l’ai pas prévenu du retour de Nicolas cette nuit. Elle voulait peut-être que j’aille la réveiller? Et bien sûr réveiller mon père avec, pour qu’il s’énerve contre moi, qu’il me regarde avec déception. Non c’est hors de question. Et puis Nicolas est là maintenant elle devrait être contente. Je ne dis rien et continue de passer le balais. Cela me détend de faire le ménage et puis papa préfère quand c’est quelqu’un qui le fait plutôt que la magie. J’ai juste du casser le manche pour qu’il soit à ma taille.
-THERESA MARGARETH CHARLOTTE HEAVY!
Si elle continue de crier comme elle va mettre tout la maison de mauvaise humeur. Elle va réveiller Elisabeth, énerver papa, faire pleurer Jared ce qui va faire râler Megan et rire George ce qui va encore plus faire râler Megan ce qui va complètement énerver papa et après qui va se retrouver au milieu de tout cela? C’est moi. Moi qui n’ai rien demandé à personne. Alors je vais descendre, voire ce qu’elle me veut et remonter. Je lâche mon balais dans un long soupir et descend avec lenteur les marches de l’escalier de bois, puis pénètre dans la cuisine. Ma mère m’attend les mains sur les hanches à côté de Nicolas qui a le visage abîmé, comme d’habitude. Le contour de son oeil est bleu, ses lèvres sont enflées, rouge, noir, sa joue droite porte les vestiges d’un combat avec un objet tranchant. Rien d’étonnant finalement.
-Ton frère rentre dans cet état là et toi tu ne me préviens pas? Tu aurais pu me le dire qu’on s’occupe de lui.
Je hausse les épaules. Cela ne sert à rien de lui répondre elle ne m’écoute pas. Je vais la laisser me faire des reproches quelques instants puis je remonterais faire mon ménage. J’ai déjà la tête pleine alors que la journée vient à peine de commencer. Je déteste les vacances!
-THERESA!
Cette fois ce n’est pas ma mère, c’est mon père. Et je sais ce qu’il veut. Son petit déjeuner, comme tout les matins. Il a juste à crier mon nom et puis j’arrive. Au début il demandait à Megan, en tout cas pendant les vacances, puis elle a fait tomber son café et il m’a demandé à moi. Encore une fois, c’est vers moi qu’il s’est tourné. J’ai eu peur d’être maladroite, alors il m’a fallu apprendre l’habilité. A chaque pas que je fais en portant ce plateau bien trop grand pour ma petite taille j’ai la sensation que je vais renverser quelque chose. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Tout doit être parfait pour que cela lui convienne. Je dois être parfaite. Je jette un bref regard vers ma mère avant de la contourner pour attraper les affaires dont j’ai besoin. Puis je m’éloigne de la cuisine et entame mon ascension dans les escaliers.
-Theresa!!
Je lève les yeux vers Jared qui descend vers moi et je secoue la tête. Il est assez bête pour ne pas remarquer que je porte quelque chose et me sauter dessus. Je secoue la tête en guise de “dégage de mon chemin” et fort heureusement il s’arrête avant d’arriver à ma hauteur.
-On peut jouer?
Je secoue la tête une nouvelle fois. Ne voit donc-t-il pas que je suis occupé? Je pensais que c’était évident, même pour un bébé. Mais il insiste en me bloquant le passage et je sens mes bras faiblir.
-Va t’en Jared, je ne veux pas jouer avec toi tu m’ennuie. Tu vois pas que tu es dans le passage? Tu es donc aussi bête que Megan?
Il hausse les épaules d’un air boudeur et croise ses bras sur sa poitrine en faisant demi tour et marmonnant quelque chose comme “t’es méchante” mais je ne relève pas. Il peut bien penser ce qu’il veut son avis à lui m’est égale. Je continue ma course jusqu’a la chambre de mon père et lui donne son plateau.
-Merci.
Je lui tourne le dos finalement pour m’éloigner d’ici. J’ai l’impression d’avoir le tête lourde, en faite tout mon corps est lourd, ils m’écrasent tous dans cette maison, à force de m’appeler, de monopoliser mon attention sans répit. Parfois j’aimerais juste qu’ils disparaissent, le temps d’un instant. Une journée ce serait suffisant, mais qu’ils me laissent tranquille.
-Il n’y a pas grand monde sur qui je peux compter dans cette maison Theresa.
Je me retourne finalement pour regarder mon père interloqué, je ne sais pas si c’est une reproche, si j’ai fais quelque chose de mal. Je n’ai pas l’impression, sinon il aurait probablement tout recraché, alors que là il se contente d’arracher avec ses dents un bout de tartine et l’enfourne dans sa bouche. Ce n’est pas très propre.
-Mais tu vois, toi, je sais que tu ne me décevra jamais.
Je hoche la tête tendis qu’un léger sourire que je peine à retenir étire mes lèvres fière. Voilà pourquoi je dois être parfaite, car je ne peux pas le décevoir, je ne peux pas être aussi incapable que Megan, aussi ingrat que George, aussi folle que Nicolas, ou puéril que Jared. Je ne dois avoir aucun défaut. Je n’ai pas le droit à l’échec. Même si c’est difficile ici, tout est un obstacle destiné à me faire tomber. Et je ne me permettrai aucune chute, je ne veux pas avoir à me relever pour voir dans le regard de mon père de la déception. Je m’éloigne finalement en un soupir pour m’enfermer dans ma chambre. Mes pas se font plus déterminé à l’intérieur comme libéré d’une emprise et je marche de pieds ferme jusqu’a mon lit dans lequel j’attrape mon oreiller pour y étouffer un cris de rage, ou de...de pression. On frappe à ma porte.
-Theresa?
J’en ai marre de mon foutu prénom, marre de l’entendre à longueur de journée, je voudrais juste qu’on me fiche la paix cinq minutes.
-Vas t’en Nicolas.
Evidemment il fait le contraire de ce que je lui demande et entre sans vergogne dans ma chambre, il s’adosse au mur pour me dévisager avec un sourire en coin que j’aimerai lui faire avaler.
-Alors c’est toi son nouveau larbin?
Je ne suis pas son larbin, je suis juste la seule personne à la hauteur. C’est ce qu’il me dit en tout cas. Et j’ai bien envie de croire mon père sur ce point là. Nicolas était son préféré avant, avant qu’il ne se fasse renvoyé de Poudlard et qu’il devienne complètement instable, avant qu’il ne se rebelle pour aucune raison apparente.
-C’est toujours mieux que d’être un rat d’égout comme toi.
Il rigole franchement puis hausse les épaules. J’aimerais bien le gifler. Il avait tout, toute l’attention, tout l’amour dont qui que ce soit puisse rêver, et il n’avait besoin de rien faire. Moi je me plis en quatre et lui, lui il n’avait rien à faire. Papa et maman l’aimait juste comme ça, sans rien demandé en retour. Et il ose venir ici dans cette chambre se moquer de ma situation.
-Je ne veux pas te voir, sors de ma chambre.
Il hausse les épaules une nouvelle et ouvre la porte pour s’en aller en lâchant ses derniers mots.
-Comme tu voudras, mais fais attention à toi Tess.
George est un idiot. Un gros balourd et un idiot. Pire encore que Megan, au moins elle a un minimum de grâce. J’ai l’impression qu’il a été adopté, il est gros, il a des yeux globuleux, des cheveux noir et gras, des lèvres toutes fines, et il est bête. Voilà qu’il m’empêche de sortir de ma chambre. Et pour quelle raison? Juste pour m’embêter, et profiter du fait qu’il soit plus fort que moi. J’aurais préféré qu’il reste à Poudlard pendant les vacances, mais on ne peut pas rester à poudlard l’été, malheureusement. L’année prochaine ce sera à mon tour et je devrais le supporter tout le temps.
-Tu veux passer Theresa?
Je le foudroie du regard, il sait très bien ce que je veux. Papa nous a demandé d’aller à table et si on ne descend pas dans la minute il va s’énerver et il va probablement me dire qu’il est déçu de mon comportement alors que ce n’est pas de ma faute. George rigole tout seul et me pousse encore plus à l’intérieur de ma chambre. Je vacille mais ne tombe pas.
-Arrête.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour qu’il n’y ai à ce point rien dans son cerveau mais je suis heureuse de ne pas avoir la tête aussi vide que lui.
-Ou sinon quoi?
Il a raison, Ou sinon quoi? Qu’est ce que je vais faire? Rien du tout, je ne peux rien faire du tout, je ne suis pas encore assez forte pour l’empêcher de m’embêter quand il en a envie, et si ça l’amuse de faire cela la journée, soit, mais pas quand papa me demande quelque chose. Je ne veux pas qu’il me regarde comme il regarde George, Megan ou Nicolas.
-Ne me regarde pas comme ça Theresa, tu ne vaux pas mieux que moi, regarde toi, tu es comme un petit chien qui accours chaque fois que son maître l’appel, c’est pathétique.
J’aimerais bien pouvoir le frapper, pour lui faire ravaler ses paroles, mais il m’arrêterait sans problème j’aurais juste l’air encore plus ridicule et pathétique. Peut-être qu’après tout il a raison, mais cela compte tellement pour moi. D’avoir l’approbation de papa, je veux qu’il m’aime comme il a aimé Nicolas. Je trouve que c’est normale, j’espère que c’est normale. Je deviendrai une grande sorcière, une Auror de renom, comme ça papa sera fière de moi, moi aussi je serais fière de moi, et je pourrais montrer à George que tout mes efforts n’auront pas été vain. Mais pour cela je n’ai pas le droit à l’erreur. Pas le droit à l’erreur.
Je ne pensais pas que l’entré à Poudlard arriverait de si tôt. Dire que je ne suis pas stressé serait un mensonge, car j’ai la sensation qu’ici tout sera bien plus compliqué qu’à la maison. Ici je dois exceller, je devrais travailler plus dur encore que je ne l’ai fais jusqu’à présent. De toute manière je ne deviendrais jamais Auror si je ne travaille pas. Ma seule hantise est de me retrouver dans la même maison que George et Megan, soit Poufsouffle. Je n’ai rien contre cette maison en particulier mais elle ne correspond pas à mes critères d’excellence, sinon George et Megan n’aurait pas été envoyé la bas. Enfin je crois. En tout cas je ne veux pas avoir à les supporter même dans la salle commune. J’ai déjà réussi à les éviter dans le train ce qui est une bonne chose. C’est papa qui devait m’amener, il m’avait promis, mais au dernier moment il m’a dit ne pas pouvoir, avoir une urgence au ministère. Je sais qu’il m’a mentit. Il a juste pensé que je n’en valait pas la peine, pas la peine d’un déplacement. Il avait accompagné Nicolas, mais c’est tout. Et j’ai cru naïvement qu’il le ferait aussi pour moi, mais j’ai eu tord. Alors je ferais tout pour qu’il regrette sa décision, pour lui montrer que je vaux mieux que Nicolas, que j’en vaux la peine.
-Theresa Heavy.
Je relève la tête en entendant mon nom, mes pensées m’ont complètement fait oublier tout ce qu’il y autour et visiblement c’est à moi. Je n’ai pas fais attention à ce qu’il s’est passé avant, c’est bête. Je m’avance finalement en essayant de dissimuler toutes mes angoisses et m’assois la tête haute sur le tabouret tandis que l’on abaisse le choixpeau sur ma tête. Pas Poufsouffle. Pas Megan. Pas George. Je ne suis pas comme eux. Je ne suis pas comme eux.
-SERPENTARD!
Le choixpeau m’a à peine effleuré. Et mon coeur ralentit sa course effréné, tandis que je me lève sous les applaudissement de ma table pour venir m’assoir à côté d’un première année qui me semblait être beaucoup trop arrogant pour être supportable. J’ai suivi le reste de la répartition en me demandant si je pouvais déterminer quel élève irait dans quelle maison juste en les regardant. Pour certain c’était évident, pour d’autre moins. Finalement un garçon aux yeux bleus et à l’air plutôt jovial s’avance vers à son tour vers le choixpeau. Ether Wood...quelque chose. A première vu je dirais Gryffondor ou Poufsouffle si je suis méchante. Je dirais pas assez sérieux pour Serdaigle et pas assez rusé pour serpentard. Pourtant quand le choixpeau hurle le nom d’une maison c’est la mienne. Je le regarde s’avancer vers la table avec un air noir, comme s’il n’était pas assez bien pour cette maison. C’est bête, je ne le connais pas. Mais j’avais parié sur Gryffondor et je me suis trompée et je n’aime pas me tromper.
Poudlard c’est bien. C’est mieux qu’à la maison je trouve. Je n’entends pas tout le temps papa ou ma mère hurler mon nom pour me demander de faire ceci ou cela. Je n’ai pas à supporter Nicolas et ses comportement bipolaire. Mais c’est plus dur aussi, car ici il n’y a pas que des Megan ou des George. Il y a des élèves bien plus doué et je ne parle même pas des années supérieur à la mienne. Il y a des élèves extrêmement travailleur en première année et je ne dois pas les laisser me surpasser. Quand Nicolas était à Poudlard il était brillant. Il avait toujours d’excellent résultat et papa en était très fière, je le sais car je l’entends souvent crier sur Megan ou George pour leur dire que ce sont des incapables; “Vous n’êtes que des bons à rien votre frère lui il était doué, lui il faisait honneur à notre famille, mais vous? Vous, vous ne méritez rien de ce que je vous donne.” Je ne veux pas qu’il me dise cela. Parfois je me dis que j’aimerais bien être Nicolas, il est beaucoup plus à l’aise avec les autres, il a toujours eu les mots pour plaire. Moi les mots qui sortent de ma bouche sont rarement agréable, peut-être que c’est pour cela que papa préférait Nicolas? Je ne sais pas, en tout cas je ne dois pas le décevoir. C’est pour cela que la bibliothèque est vite devenu un de mes lieux préférés. Je n’ai pas beaucoup d’amis cependant, je n’en ai aucun même, mais je ne pense pas en avoir besoin, j’ai l’impression que ce sont des distractions et rien d’autre. Megan en a plein. Mais Nicolas aussi...je ne sais pas trop quoi penser. En tout cas pour l’instant je suis la meilleure de la classe et je n’ai pas envie que cela change. Alors je crois qu’il est préférable de ne pas avoir d’amis et puis je ne vois pas en quoi c’est si bien que ça. Quand j’entends les conversations de certains je me dis que le niveau est quand même très bas. Il y a bien ce garçon qui me parle parfois. Celui qui selon moi aurait dû aller à Gryffondor. Franchement il n’est pas très sérieux. Enfin pas assez pour moi. Alors oui il n’a pas l’air d’être trop mauvais, mais je trouve qu’il se mêle trop de ce qui ne le regarde pas. Enfin bref, tout ça pour dire que, Poudlard c’est bien.
Je ne pensais pas que les vacances arriveraient si vite. En faite je suis assez déçu, je me sentais bien à Poudlard. J’espère juste que papa me dira qu’il est fière de moi, et qu’il criera sur George et Megan en leur demandant pourquoi ils ne me ressemblent pas plus comme il le faisait avec Nicolas. Mais je me berce probablement d’illusion. Pourtant alors que je descends du train, après tout le monde, me refusant à me mêler à la foule, je le vois. Megan et George sont déjà descendu, je ne vois pas leur visage, je ne vois que celui de pap. Les sourcils froncés, l’air énervé, pire même, fou de rage. Qu’ai-je fais? C’est la première chose qui me vient à l’esprit, comme si la cause de son énervement pouvait venir uniquement de moi, comme si j’étais responsable de tout ses maux. J’arrive à sa hauteur avec réticence, mon coeur à loupé un battement lorsque je l’ai aperçu en sortant du train, j’ai cru que j’avais enfin réussi à gagner son attention, mais de toute évidence, même si c’est réussi, ce n’est pas en bien.
-Est-ce que tu sais quelque chose Theresa?
J’ai à peine le temps d’arriver qu’il me saute dessus comme si j’avais commis un meurtre. Je fronce à mon tour les sourcils mais pas par énervement, plutôt car je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer. Mon regard oscille entre celui de papa et ceux de Megan et George, dont le tain livide n’augure rien de bon.
-De quoi tu parle?
Son regard se fait encore plus ferme, il semblerait que j’ai donné la mauvaise réponse.
-Ne me mens pas! Est-ce qu’il t’as envoyé des lettres quand tu étais à Poudlard?
Je recule d’un pas, tandis qu’il avance de deux, son visage n’est qu’à quelque centimètres du mien, enfin seul notre différence de taille semble les empêcher de se confronter. Je ne comprends rien. S’il ma envoyé des lettres? Si je sais quelque chose? De quoi parle-t-il? De qui parle-t-il? Au fond je le sais probablement. Il s’agit de Nicolas, après tout c’est le seul qui n’ai jamais réussi à le faire déplacer à cette foutu gare. Même absent il y parvient, j’en suis sûre....
-Arrête de m’agresser. Je ne sais pas quoi tu parles, explique moi plutôt.
Je me tourne vers Megan et George dans l’espoir d’avoir un peu de soutiens, mais ils baissent la tête de concert, m’empêchant de lire leur regard probablement couvert de peur. Peut-être que je n’aurais pas dû parler aussi fermement à papa, il va probablement le prendre mal, et il va m’en vouloir. Pourtant il ne dit répond rien, il soupire profondément et laisse ses bras retomber lourdement sur le reste de son corps, comme résigné. Je n’ose pas redemander ce qu’il se passe. Pourtant je sens qu’il y a quelque chose de grave, l’atmosphère est pesante, lourde. Papa finit par tourner les talons et s’éloigne du quais. J’attrape le bras de Megan avant qu’elle n’est le temps de s’échapper, et la questionne du regard.
-C’est Nicolas...ils ont arrêté Nicolas...
-Qu...quoi? Qui? Quand?
Elle hausse les épaules et se dégage aisément de mon emprise, avant de rejoindre les sillons de mon père et de George. Elle me plante là comme une imbécile avec ma valise et je les regarde s’éloigner avant de me décider à les rejoindre. Je n’aime pas ça. Je n’aime pas ça. Nicolas a été arrêté....Pourquoi?
-Megan!
Mais c’est George qui répond.
-Il a été envoyé à Azkaban! Maintenant tais toi avant que ton père te tue.
J’aurais dû rester à Poudlard, j’aurais dû ne pas partir en vacance, et ne rien savoir. J’aurais préféré ne rien savoir. Ma mère est dévasté, c’est comme si Nicolas était parti pour de bon, ou qu’il était mort. Peut-être que c’est le cas finalement. Azkaban c’est comme la mort après tout. Et papa, il n’a pas dit un mot pendant deux semaines. Son regard était cependant suffisant pour comprendre ses attentes. Je crois que j’ai eu ce que je voulais. Nicolas a disparus, il est sorti de nos vie. J’aurais pu penser qu’il n’y aurait plus d’obstacle entre moi et papa désormais, mais Nicolas a existé, et sa mémoire subsiste et surtout subsistera toujours. J’aurais aussi pu penser que sa disparition ne me ferait rien. Que je ne l’aimais pas. Mais j’ai pleuré. Je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est passé. Pourquoi il a été arrêté. Mais finalement je ne suis pas sûre de vouloir le savoir, parce qu’il n’y a pas des centaines de raison qui conduise quelqu’un dans cette prison. Nicolas sait sourire, Nicolas sait rire, Nicolas sait être gentil, mais je suis sûre que Nicolas sait aussi être un monstre, après tout seul un monstre peut-être envoyé à Azkaban. Et moi plus tard, je veux les arrêter ces monstres, pas les aimer. Alors je dois oublier Nicolas. J’ai cru aussi que je pourrais faire semblant que tout allait bien à Poudlard, mais je n’ai pas réussi, et maintenant Ether sait. J’ai craqué. Et je crois qu’il veut être mon ami, mais je n’ai pas besoin d’ami, je n’ai jamais eu d’ami je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin d’en avoir maintenant. Mais il a fait ce fichu parie, je dois avoir une meilleure note que lui à la prochaine évaluation. J’ai cru que ce serait simple, mais maintenant je n’en suis plus si sûre. Déjà parce que toute cette histoire de Nicolas me prend la tête et ensuite parce qu’Ether ne semble pas aussi crétin qu’il en a l’air après réévaluation de la personne. Alors si je ne veux pas qu’il soit mon ami je dois gagner. Je soupire en fixant mon livre et le referme d’un coup faisait sursauté la personne en face de moi. Il me foudroie du regard et je lui rends la pareil, parce que je ne suis pas d’humeur à être tolérante. Ce n’est qu’un livre après tout. Et puis ça fait une demie heure que je dois supporter ses reniflements alors il n’a pas son mot à dire.
Un sourire effleure mes lèvres à la vu de la note que je viens d’avoir en sortilège. En faite c’est exactement la même que celle que j’ai eu quand je me devais de ne pas perdre mon parie avec Ether. D’ailleurs ce dernier à eu la même aussi et dans la même matière. Quelle drôle de coïncidence. J’étais peut-être un peu trop naïve à cette âge. Penser que je ne voulais pas d’amis, que je n’en avais pas besoin...Je ne suis certes pas la fille la plus populaire, comme Megan a pu l’être, mais je ne suis pas complètement seule non plus. Au moins il y a Ether. A cause d’un parie perdu....Ne plus voire la tronche de Megan tout les jours à Poudlard est un réel soulagement, je ne sais pas pourquoi mais la croiser dans les couloirs avait cette fâcheuse tendance de me mettre en colère. Comme si sa simple vu suffisait à me rappeler l’ambiance à la maison. George qui passe sa vie à tenter de me harceler. Megan qui envie mes soit disant privilèges et la relation que j’entretiens avec papa, si on peu parler d’une relation...Jared qui réclame beaucoup trop d’attention de ma part. Liz dont personne ne semble se soucier, mais dont il faut s’occuper. Ma mère qui se laisse dépérir. Et le souvenir planant de Nicolas, son odeur gravé dans les murs de la maison qui refuse de partir. Il est mort à mes yeux. Il est mort aux yeux de tous et c’est probablement cela le problème. A Poudlard au moins je peux me concentrer sur mes études, je souhaite et ce depuis toujours devenir auror, et pour cela je dois travailler sans relâche, je sais que ce n’est pas une voie facile. Heureusement peu de chose parvienne à me déconcentrer, et je n’ai pas le goût de l’amusement comme certain qui ne peuvent pas passer plus de deux minutes assis sur une chaise pour travailler.
Je fixe la nourriture qui gît dans mon assiette sans grand enthousiasme. Je n’ai pas faim. Et pour une fois dans ma vie je n’ai même pas envie d’être à Poudlard. Je préférerais être à la maison, avoir le contrôle sur ce qui s’y passe, ici je ne sers à rien. Je n’arrive même pas à me concentrer en cours ces derniers temps, Ether a sans doute dû le remarquer. D’ailleurs ce dernier brise le silence en premier mais je ne l’écoute pas.
-Zabini à conçu un nouvel entraînement pour l'équipe, on le teste aujourd'hui!
Je hoche la tête mécaniquement, je ne cherche même pas à faire semblant, cependant ma bouche s’ouvre tout aussi mécaniquement pour y laisser un échapper une remarque ironique.
-Super.
Bien sûr qu’Ether a remarqué, il n’est pas débile, seulement j’ai tendance à le rembarrer ou à ne pas être trop aimable quand il tente de s’immiscer dans les détails de ma vie privée, alors c’est déjà sympa de sa part de prendre la peine de me supporter.
-Ça va pas? T'as l'air absente. Ou alors j'ai perdu tout mon intérêt?
je relève la tête vers lui, et lui lance le plus gros mensonge mais aussi la seule réponse qui me paraissait envisageable de dire à ce moment.
-Désolé, je suis un peu fatiguée c'est tout, mais continue je t'écoute.
A en juger par sa tête ma réponse le convaincs assez peu, et j’espérais pour tout dire que ce soit le cas. Déjà parce qu’il faudrait être débile pour me croire et ensuite parce que...parce que j’aimerais bien lui dire ce qu’il se passe. Je ne sais pas quoi faire. Comment pourrais-je? Je ne pensais pas que cela finirait par dégénérer à ce point, que Megan était aussi jalouse.
-T'es sûr que c'est la fatigue? Si tu te dérides pas un peu, tu vas finir pas ressembler à McGonagall.
Sa remarque me fait sourire, d’un très léger sourire, qui s’efface aussi tôt. Ma mine s’assombrit automatiquement et mes yeux replonge vers ma nourriture probablement froide à l’heure qu’il est.
-c'est un peu tendu en ce moment à la maison, mais ça va ne t'inquiète pas.
Ether insiste:
-T'es sûr que tu veux pas en parler? Ça te ferait peut être du bien.
Il a raison je le sais pourtant je hausse les épaules et laisse un long silence s’installer avant de lâcher d’un coup ce qui tente de s’échapper de ma bouche depuis tout à l’heure.
-Je crois que Megan essaye de séduire mon père.
Je ferme les yeux un instant en poussant un long soupir. Je la revois lui rire, entortiller ses cheveux autour de ses doigts, se rapprocher de lui, près, trop près. Tout dans ses gestes, dans sa voix, dans ses regards, transpirait l’interdit. Tout les mots qu’elle lui soufflait avec sensualité. Et lui ne la repoussait pas, au contraire, il rentrait dans son jeu. Je rouvre les yeux finalement pour découvrir Ether crachant son jus de citrouille, les yeux ronds et la bouche ouverte. En temps normale j’aurais probablement ris, mais là je ne me sens qu’honteuse.
-Quoi?!
Je le regarde à peine les yeux perdu dans le vide
-Je pense qu'elle va faire une bêtise, il ne la repoussera pas en tout cas.
Non, bien sûr que non il se contre fou de savoir que c’est sa fille, elle ressemble à ma mère, mais en plus jeune, c’est tout ce qui compte. Je frissonne en tentant de chasser ces images de ma tête. Je ne devrais pas être là, je devrais être à la maison, l’empêcher de faire n’importe quoi. Mais que puis-je faire? Ma avis n’est que poussière pour ses oreilles. Ether reprend la parole, hystérique.
-Comment ça il ne la repoussera pas?! C'est sa fille, par Merlin!
Je sais qu’il n’a pas une relation très fusionner avec son père, mais au moins ce dernier n’est pas un pervers incestueux.
-Ouais...sa fille...il s'en fou je crois, il ne la repoussera pas et elle va aller trop loin.
Megan est prête à tout pour un petit peu d’attention, et maintenant qu’elle l’a elle va tout faire pour ne pas la perdre. Elle qui a toujours été traité comme la dernière des imbéciles.
-Tu ne peux rien lui dire, toi?
Evidemment que non, c’est à cause de moi qu’elle fait cela, c’est pour me prouver que je ne suis pas la seule à pouvoir lui plaire, mais moi je n’ai jamais utiliser mon corps pour cela. Si elle croit que c’est facile. Si elle croit que c’est facile d’être son putain d’esclave, d’essayer d’être la meilleure partout. De ne jamais le décevoir. Si elle croit que c’est facile de remplacer Nicolas.
-Non, elle ne m'écouteras pas, elle fait cela à cause de moi.
Ether ne comprends pas comment le pourrait-il? Comment comprendre qu’on en arrive à de tels extrême pour satisfaire un connard pareil? Même moi je ne comprends pas.
-Pourquoi à cause de toi? Qu'est ce que tu as à voir dans cet espèce d'inceste?
Je ris amèrement
-Elle veut qu'il la regarde comme il me regarde, qu'il la compliment comme il me complimente.
Elle veut qu’il l’estime, qu’il la voit, elle veut l’impossible. Je sens Ether se tendre, ses mains serrent violemment le bord de la table, je lève mon regard vers lui avec résignation.
-Et on peut savoir comment il te regarde "ton père"?
Un autre rire amère s'échappe de ma bouche. M’a-t-il déjà regardé comme il le fait avec Megan? Peut-être. Peut-être et je n’y ai pas fait attention, ou alors j’ai refusé de le voir.
-Comme son jouet.
Je sens la colère d’Ether monter et j’aimerais être aussi en colère que lui, mais je ne suis que désespérée.
-Tout ça est allé beaucoup trop loin Theresa, pourquoi tu continues d'entrer dans son jeu?
Je le regarde avec un air triste, car c’est ici la pire partie. Celle que moi même je n’arrive pas à comprendre, mais contre laquelle je ne peux lutter.
-Parce que malgré tout je veux qu'il m'aime moi aussi, c'est mon père après tout.
Je sais que c’est bête, mais que puis-je y faire? J’ai essayer de le détester, j’essaye de le détester et peut-être même que j’y arrive, mais je l’aime tout autant. Ether pose sa main sur la mienne et je sers le poing, partagé entre la colère et la honte.
-Theresa, il se sert de toi, ce n'est plus ton père à ce stade, il est toxique.
Je pose mes yeux sur sa main avant de revenir vers lui
-Je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher.
Peut-être qu’un jour, comme Nicolas, j’arriverais à me défaire de son emprise, sans pour autant sombrer dans la folie. Je ne veux pas finir à Azkaban. Je serais Auror, comme j’ai toujours voulu l’être, je ne me décevrais pas sur ce coup.
-Tu mérites bien mieux que l'attention ou l'amour de cet espèce de...
Il s’arrête avant d’en dire plus, mais il aurait pu, il peut insulter mon père s’il le souhaite car je n’en suis pas capable. Je hausse les épaules
-Je ne sais pas, j'aurais dû aider Megan, au lieu de la laisser s'enfoncer comme ça.
J’aurais dû, oui, mais j’ai toujours été égoïste, penser à ma petite personne avant les autres, surtout si ces autres sont une menace pour ma soit disant réussite.
-Tu peux toujours la protéger, arrête tout ça...
Je n’en suis pas si sûr malheureusement.
-Que veux tu que je fasse? Elle ne m'écoute pas, elle me hais, le seul qu'elle écoutait c'est Nicolas et...ce n'est pas l'exemple à suivre.
Et si je finissais comme lui? Et si moi aussi je pétais un câble?
-Elle n'en viendra peut être pas à ce genre d'extrême si elle voit que tu n'es plus sur le piédestal de ton père?
C’est ce que j’ai cru moi aussi, je me suis dit que quand elle aurait retenu son attention elle arrêterait, mais j’ai eu tord. Une fois qu’on l’a, on ne veut pas la perdre.
-Je n'y suis plus, plus depuis qu'elle lui tourne autour...
Il prend sa tête entre ses mains et j’ai la sensation que ce qu’il dit vaut autant pour son cas que pour le mien.
-Certaines personnes sont plus que des poisons...
Il se redresse finalement vers moi.
-Tu ne penses quand même pas qu'elle serait capable de... coucher avec lui?
J’aimerais bien pouvoir lui assurer que non. Mais je n’en suis même plus sûre. Je suis un désastre, la plus catastrophique des soeurs que l’on puisse trouver, j’ai passé ma vie à mépriser George et Megan en oubliant que ce sont aussi des êtres humains dotés de sensibilité. Je ferme les yeux et hausse les épaules une nouvelles fois
-Je...je ne sais pas, peut-être que si, mais elle ne s'en remettrait pas.
Ether lève les yeux vers moi, semblant tout aussi dépité.
-Donc on a aucune solution pour empêcher ça?
Je secoue la tête.
-Non.Il est dans sa chambre, la porte est entre ouverte, laissant leur voix s’échapper, parvenir à mes oreilles. J’ai peur qu’ils me voient, mais peut-être qu’au fond ce serait mieux. Je ne la vois pas très bien, mais je l’aperçois un peu pour savoir qu’elle minaude, qu’elle passe une main dans ses cheveux, dans un geste calculé mais qui semble désinvolte. Et je sais qu’elle sourit, qu’elle bat des cils. Elle séduit. Elle peut séduire qui elle veut, mais pas lui.
-Et c’est pour ça que je pense qu’il est préférable que je récupère la chambre de Tess...
Elle parle d’une voix mielleuse, je n’ai pas entendu le début, je viens d’arriver, mais au fond je m’en fou. Je me fou de ce qu’elle dit, ce qui m’intéresse c’est ce qu’elle fait. Ce que lui fait. Je pense qu’Ether à tord, je ne peux pas arrêter tout cela, je ne peux rien faire. Là ce sont les vacances, alors je suis à la maison je n’ai pas le choix, mais à la seconde où je partirais je n’aurais plus aucun contrôle. J’en ai déjà pas beaucoup en étant présente...alors si je rajoute mon grain de sel, je connais Megan, je sais qu’elle va vouloir me provoquer. Il vaut mieux que je ne fasse rien. Il ne lui répond pas tout de suite, il l’attire d’abord vers lui.
-Tu ressemble tellement à ta mère...quand elle était jeune.
Il se rapproche beaucoup trop près et elle ne fait rien, cela semble même lui plaire. C’est faux...elle doit bien savoir qu’au fond tout cela est mal....Elle veut juste son attention et l’aura probablement un temps mais il finira par se lasser, une fois qu’il aura eu ce qu’il voulait...quoi qu’il veuille. Je ne vois pas le visage de mon père, mais je vois celui de Megan, qui rencontre le mien, alors que mon coeur loupe un battement, je n’ai même pas le courage de détacher mes yeux de la scène et de partir en courant. Elle me sourit, ce n’est ni un sourire désespéré, ni un sourire lasse, ni un sourire triste, c’est un sourire machiavélique. Comme une vengeance qu’elle m’adresse. Mais il ne s’agit pas de moi pas là, il faut qu’elle le comprenne, si elle est jalouse de moi alors elle n’a qu’à venir m’insulter, me frapper, je ne sais pas...quelque chose, mais pas ça....Pourtant à la seconde où son regard se détache du mien elle pose ses lèvres sur celle de son père. Cette fois je me détourne pour de bon, et je laisse mon corps glissé sur le mur les yeux révulsés de honte. C’est de ma faute? J’en ai trop fait, tout ces efforts pour attirer l’attention de papa qui se retourne contre moi. J’ai eu trop d’attention, elle m’a jalousé. J’aurais dû le voir venir. Oui Megan est une idiote fainéante, je n’ai pas l’impression de tenir beaucoup à elle, mais je ne lui veut pas de mal pour autant. Je ne veux pas qu’elle finisse dans une situation similaire à celle de Nicolas. Mais peut-être après tout est-ce le destin des membres de cette famille....
Ce furent les pires vacances qu’il m’eu été donné de vivre. Je n’ai plus le contrôle sur rien du tout. J’ai l’impression d’être une loque. J’ai à peine salué Ether tout à l’heure. Mais je dois faire face, je ne dois pas oublier mon objectif ultime dans la vie. Les choix de Megan, ce ne sont pas les miens...je ne l’ai forcé à rien faire...ce n’est pas de ma faute....Il faut que je m’en persuade. La cérémonie de répartition a commencé et cette année Jared vient d’entrer à Poudlard. Il avait l’air d’être content, en même temps je le comprends, il quitte enfin la maison du malheur. Quand j’entends mon nom de famille être appelé je relève la tête et observe Jared avancé vers le tabouret. Puis rien ne se passe. Il ferme les yeux, et la salle plongé dans le silence attend le verdict. Quand finalement après un moment qui m’a semblé interminable le choixpeau annonce:
-Gryffondor!
Comme Nicolas.
Je ne sais pas combien de fois j’ai lu cette lettre. Une dizaine? Une centaine? C’est tout ce qu’il a eu le temps de m’écrire avant d’être envoyé à Azkaban et je me suis revu plus de 15 ans en arrière apprenant pour Nicolas. Mais cette fois c’était mille fois pire. Il s’en est passé des choses, à Poudlard comme après. Nicolas, Megan, Jared, Ether qui intègre l’équipe de quidditch. Nous intégrant la formation pour devenir Auror. Puis Ether à Azkaban, et Ether qui sort d’Azkaban. Il était différent, il l’est toujours, beaucoup plus fermé, quelqu’un lui a prit son sourire. Je sais pourquoi, bien sûr je sais pourquoi, et je le comprends, il n’y a rien que je puisse faire de toute façon. Rien qui lui rendra sa soeur, ses soeurs....Je me contente d’être à ses côtés, mais je ne suis pas sûre que cela soit suffisant....
Caractère:
Que dire...Les gens qui ne me connaisse pas, où qu'en superficie me réduise généralement à mon travail. Et je ne peux pas leur en vouloir car il occupe une place très importante dans ma vie. Je suis très impliqué dans mon métier, c'est d'ailleurs probablement pour cela que je suis plutôt vu comme très bonne dans ce que je fais. Je n'ai pas envie de me vanter et je ne sais pas ce qu'il peut arriver dans un futur proche ou lointain, alors je n'irais jamais dire que je suis une excellente Auror, mais j'ai assez d'assurance pour affirmer que je ne suis pas mauvaise dans ce que je fais. Je ne parle pas énormément, enfin en tout cas pas au gens que je ne connais pas bien. Mais je mentirais si je disais qu'il ne m'étais jamais arriver de devenir extrêmement bavarde. Surtout avec Ether. Enfin je le peux l'être dans la mesure où la conversation m'intéresse, et tout ne m'intéresse pas. Mon visage est rarement illuminé par un sourire, j'ai l'habitude d'être assez stoïque et inexpressive, ce qui me donne généralement un air peu avenant. Mais encore une fois ce n'est pas parce que je souris rarement que je ne souris jamais. Aussi je peux me montrer extrêmement sarcastique et c'est probablement la forme d'humour que je pratique le plus, lorsque je le pratique. De plus j'ai toujours été attiré par l'excellence et j'essaye de la meilleure possible dans ce que je fais, je supporte mal l'échec. Une raison de plus qui explique ma passion pour le travail, et mon attirance pour Ether.
Autre:
Ma baguette mesure 35,5 cm elle est faite de noyer noir et d'un ventricule de dragon, assez peu flexible, elle est plutôt fine.
Je n'aime pas spécialement le quidditch la plupart du temps cela m'ennuie, sauf quand Ether y jouait à Poudlard.
Mon patronus est un mamba noir.
Liens:
J’aurais pu détester
Peter, le mépriser, ou l’ignorer royalement sans me préoccuper plus que cela de ses occupations. Mais il se trouve que je le trouvais plutôt drôle, son côté...je ne sais pas, son extraversion, sa manière d’être en général. Peter est en faite quelqu’un d’assez indescriptible. Ce n’est pas pour autant que nous n’avons jamais eu de prise de tête, on est si différent. Nous avons finis par avoir une relation, si on peu appeler ça comme ça. On ne peut pas dire qu’elle ai duré très longtemps, peut-être un moi ou deux. Les longues relations n’étaient pas son genre de toute façon, je ne sais pas s’il s’amuse toujours autant à courir après les femmes aujourd’hui, mais à l’époque il était plutôt réputé pour cela. Une fois notre relation terminé, j’ai quelque peu changé mon jugement et me suis mise à le mépriser, tout simplement. C’est un peu puéril comme réaction je l’admets, mais il me paraissait si peu mature, si peu impliqué. Maintenant j’aimerais bien savoir ce qu’il devient, je sais qu’il a lui aussi suivi la formation pour devenir Auror mais je ne l’ai pas revu depuis.
Céleste avait beau être un peu plus jeune que moi nous sommes rapidement rentré dans une sorte de course à celle qui aurait les meilleures notes. Je n’éprouvais pas forcément une grande sympathie à son égard sans la détester pour autant, mais au moins elle me permettait de me motiver à devenir encore meilleure. Et même maintenant que nous sommes Aurors cette petite compétition continue.
La famille
Aylin...je ne sais pas, il y a quelque chose d'étrange qui émane d'eux, une sensation malsaine que j'ai eu en pénétrant pour la première fois dans leur maison. Ce n'était qu'une sensation, une intuition aussi, rien de concret, rien de logique sur quoi me baser. Mais j'ai senti qu'il y avait quelque chose dans cette affaire à partir du moment où j'ai mis le pieds dans cette maison. Ils m'ont raconté comment le jeune Kieran est mort. Une histoire qui tient la route, un histoire sans coquille, cohérente, logique, mais une histoire qui ne m'a pas plus. Une histoire que je n'ai pas cru. Je n'avais rien pourtant pour appuyer l'hypothèse d'un mensonge. Je l'ai dis à
Eleanor. J’ai perçu dans son regard une lueur que je connais, celle de quelqu’un qui ne veut pas faillir à des responsabilités, celle de quelqu’un sur qui tout repose sur les épaules. Eleanor m'a affirmé qu'elle ne mentait pas avec une telle force que cela ne faisait qu'appuyer ma thèse. J'ai vu la manière dont elle a regardé son frère. J'ai vu la peur dans ses yeux. Je sais ce que cela fait d'avoir peur pour quelqu'un que l'on aime, de sentir que l'unique chose que l'on veut c'est le protéger sans pour autant être sûr d'en être capable. Je n'ai pas cherché à obtenir plus d'elle, rien ne sert de la forcer. Et peut-être que je me trompe, même si honnêtement je ne pense pas. Je lui ai juste dit que si elle voulait apporter une quelconque précision ou modification à son histoire elle pouvait le faire quand elle veut. Quand je suis rentré chez moi après cela, j'étais tellement énervé. J'avais et j'ai toujours cette sensation de passer à côté de quelque chose, quelque chose de grave, de ne pas être en mesure d'aider cette famille, et c'est pour cela que je fais ce métier, alors si je suis inutile...
Physique:
Je ne sais pas...j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche avec moi, je suis trop grande, je n'ai pas assez de forme, j'ai les yeux trop bruns...Bref...un truc qui cloche, pourtant ce n'est pas comme si j'étais repoussante, non je ne pense pas l'être au contraire...mais....Enfin bon je mesure 1m78 ce qui est plutôt grand pour une femme, j'ai des cheveux bruns, des yeux tout aussi bruns et la peau assez pâle.