Précision d'importance je l'ai lu dans la version éditée par Folio Junior traduite par Paulette Vielhomme-Callais qui a respecté le texte originel.
(Si vous vous demandez pourquoi cette précision...lisez plus haut!!)
Pour en revenir à ma lecture (qui est une relecture) c'est un bon moment que j'ai passé en compagnie des quatre soeurs...seulement je m'avoue un peu déçue par rapport à mes souvenirs d'enfant (le film des années 90 m'a énormément marqué... l'écrit m'a toujours moins plût).
On sent que la façon d'écrire est datée...(malgré mon édition récente j'ai limite senti le papier jauni quand je lisais!^^). A priori c'est dût au fait qu'à cette période on "commandait" aux auteurs leur prose. Et ce fut le cas pour ce roman de Louisa May Alcott.
Donc une sorte de codification des tournures employées et des "leçons" attendues figent un peu le récit. Parce que quand le texte est destiné aux têtes blondes il faut être précis sur "ci/ça" mais pas "sous/ceci".
Résultat la plume de Miss Alcott...s'en trouve diluée/altérée... car à cause de cela elle ressemble à celle de beaucoup de romans jeunesse passés que j'ai pu lire. (Je réitère la traduction n'est pas à l'origine de mon ressenti.)
Premier chapitre : bon sang que les soeurs sont plaintives! Et surtout...tant stéréotypées!Oo C'était à ce point!XD (redécouverte totale...à part Amy qui n'a pas changé à mes yeux! Toujours la même peste tête à claques autocentrée qui m'a toujours plus qu'agacée!^^)
Ce qui était drôle c'est que tout en lisant je les visualisais ! Soit sous leurs traits de l'animé manga, soit sous ceux des actrices du téléfilm! (Hâte de voir la nouvelle version au cinéma !)
Les "leçons" : à chaque chapitre sa morale. Et son usure du "Voyage du Pèlerin" dans lequel se trouve toutes les réponses que désire celui qui a la foi.(A moi qui ne l'ait pas ["la foi"]J'hésite entre fuir ce livre ou me le procurer par curiosité ! ^^')
Les scènes phares j'étais ravie de les retrouver!!
Les pièces de théâtre des soeurs. Le bal : avec la robe brûlée, les cheveux roussis et la vraie rencontre avec Laurie. Le carnet mis au feu, la glace qui craque sous Amy. Les articles parus. La coupe de Jo. La maladie. Le retour du père.
Petit aparté sur deux des scènes majeures...je les avais totalement mélangées, et eut tellement peur pour l'une des soeurs que je ne me souvenais plus de l'issue!
Je m'attendais à ce que Jo se coupe la tignasse (gros sacrifice pour une femme en un temps où les porter longs est "la tradition") pour payer le médecin, quand Beth tombe malade...si malade d'ailleurs que j'étais persuadée qu'elle allait mourir...et non!Oo Bon il faut garder un côté miracle à ce livre... et j'apprécie énormément Beth...juste ma confusion vient du fait qu'elle est si effacée (comportement comme présence dans le roman) que j'ignore totalement ce qu'elle deviens adulte! Les autres je le sais...elle j'ai un blanc total!! Donc je la faisais mourir pour excès de discrétion.^^' Oups! Quand à Jo elle élague bien ses cheveux, mais avant et à destination de son père malade lui aussi.
Toutes les soeurs m'ont donné une impression de futilité marquée (plus spécifiquement Meg surtout au début... Encore que malgré ses progrès... à la toute fin elle passe clairement pour une cruche influençable par caprice..
Mr Brooke No soucy...mais qu'elle se fiance avec, en mode girouette, juste par défiance contre la critique de Tante March...oh!!Oo c'est assez "ridicule" comme réaction
).
Toutes font des erreurs pour nous permettre d'en tirer leçon... Mais parfois c'est trop "joué" ou scénarisé.. Cela ne parait pas naturel et c'est dommage. Certaines réactions de personnages m'ont semblé illogique (au delà d'une époque et des convenances qui lui sont allouées) résultat je ne me suis pas immergée dans le roman.
En même temps Louisa May Alcott se pose dès le début en"conteuse" plusieurs phrases nous distancent du récit. Le premier exemple est "Comme les jeunes lecteurs aiment généralement savoir 'à quoi les gens ressemblent', le moment est venu de leur faire un petit croquis des quatre soeurs (...)." Ce ne sera pas la seule intervention du genre.
Dans les "traductions approximatives" :
- "caoutchoucs" qui semblent désigner des "grolles" littéralement (bref des chaussures quotidiennes composées de ce matériau peu esthétiques mais confortables! ^^)
- "être flirt"... "Tu ne serais pas un flirt toi?" "je suis flirt"...euh...XD
La mode et son bon usage sont de sortie et cela prête à sourire. Entre la crise des gants (quelle honte de n'en point porter en publique, quelle infamie!), la soirée "poupée vêtue" de Meg, et le pied de nez qu'en donne a contrario Jo avec sa robe brûlée, ses gants tachés ou son chapeau péninsule, on est servit!^^
(Je me dis que je suis une demoiselle de piètre qualité portant peu de froufrous Fanfreluche..ou du moins pas ceux/celles exigé(e)s!!)
Beth m'a émue plus d'une fois (j'adore son amitié avec Mr Laurence), Jo m'a impressionnée (comme toujours) par son tempérament de feu et ses opinions tranchées, Amy je lui rabattais son caquet continuellement (quelle petite grue!XD c'est certainement celle qui aura le plus évolué à la fin...bon elle partait de loin aussi!^^)
la scène du carnet est d'une violence!! Impossible d'être indifférent
, Meg elle restera à mes yeux gentille mais superficielle.
Le personnage qui m'a surprise...c'est Mme March. Je n'avais aucun souvenir de sa grande présence, patience et bonté. Ou encore de son aveu de lutter contre sa révolte interne. Le moment où elle garde Amy loin de l'école
car cette maman s'élève contre les châtiments corporels fréquents et reconnus dans le cadre scolaire
m'a bluffée.
Sachant que l'usage était que l'éducation soit stricte au possible..chapeau!
Les moments progressistes on y a beaucoup droit par elle. C'est intelligent.
Pour Laurie je l'adore à la base, mais certaines de ses attitudes m'ont interpellées et pas dans le bon sens. Du coup..je suis un peu perplexe. Même si bon sang heureusement qu'il arrive dans la vie des filles pour être l'arbitre ou en tout cas calmer les esprits de chacune!
Ce qui se dégage clairement : Le "Pardon" est l'élément central du livre. Peut-être un peu beaucoup...trop. Tendre l'autre joue ok, lutter contre sa propre mesquinerie ok, devenir un tapis nop. Il y a une limite! (Bien que non rancunière je ne possède décidément pas l'esprit chrétien!;) )
Aucun regret d'avoir replonger dans ce classique, pour lequel je garderai toujours une grande tendresse, cependant je suis heureuse de l'avoir découvert enfant en premier lieu... sinon à la place d'une nostalgie sereine et d'une envie de rejoindre la famille March ultérieurement, je me dirais..."next" et basta.^^'
PS : si les soeurs "éditent" un nouvel exemplaire de "La semaine de Pickwick", où si elles montent sur la scène pour une représentation inédite...je suis preneuse!:D