Souvenir: La scène

[_Elph_]

Il y a longtemps, très longtemps, trop longtemps. Avant que je m’en aille. On était deux dans une classe de géants. On avait cinq ans. Il y a tant de chose que j’aimerais écrire : cette cours trois fois trop grande pour nous, les cours de musique avec ton père, notre première entrée au conservatoire, … Mais si je devais choisir de revivre un moment se serait la première fois qu’on nous à laisser monter sur scène. Je le vivrais éternellement avec toi main dans la main.

Dans cette salle énorme façonner comme les théâtres romains. Cette scène aveuglante et ces tribunes de siège sombre. Les voix de spectateurs impatient qui résonnaient, se heurtaient les unes contre les autres, qui ne parvenait, clairement, qu’aux oreilles les plus aguerries. Toi et moi, depuis les coulisses, fixions ce spectacle avec peur. Les lumières tombèrent dans la salle quand il est arrivé pour présenter ce concert comme si personne ne le connaissait. Les musiciens défilaient les uns après les autres. Leurs musiques était si belle, si fluide, si coloré, si juste qu’elle prenait tout l’espace ne laissant pas le doute se faufiler. Puis tout s’arrêta pour laisser place à ma musique. J’allais être seule dans ce monde impartial. A peine arrivé sur scène que les spectateurs applaudissaient à l’unisson. La lumière était si chaude, si étouffante. Le silence redevient roi. Ma petite flûte de bois polie devient un monstre entre mes mains. Arrivé au milieu de la scène, je levai les yeux. J’étais terrorisé. La salle c’était comme agrandie, la chaleur m’empêcher de respirer. Je n’allais pas y arriver. Je cherchai désespérément un regard dans le vide pour me donner du courage et je te vis. Seul dans l’ombre avec t’es yeux remplie d’émerveillement. Je voulais réussir, je voulais jouer, je voulais qu’ils me regardent avec ces yeux là. Pris ma respiration, souffla doucement dans mon instrument. Les sons envahissaient la salle, rebondissaient contre les murs. Peu à peu cette étouffante chaleur devenait agréable. La pièce retrouva sa taille réelle, les regards inquiétants devinrent rassurants. Cette salle qui me faisait si peur devient un paradis.

C’est là que j’ai réalisé que je t’aimais. Que j’aimais cette peur, cette pression presque’ étouffante. J’aimais la musique, je l’aime encore et l’aimerais toujours. Je suis tombée follement amoureuse de ces mélodies parfaitement imparfaites. De ces notes éphémères et de l’odeur de vieux siège. Du regard oppressant des juges spectateurs et de la gloire des applaudissements.
J’aime la scène.