Oh j'aime bien le sujet. Je vais m'étendre un peu hein... attendion, tl;dr incoming.
Oui il y a possibilité en effet, comme pour toute la culture, de trouver des œuvres partagées illégalement. La question morale, légale ou autre rejoint du coup le débat qui date des début d'Internet. Chacun se fera son opinion.
La mienne a toujours été que, entre une personne qui ne se cultive pas, et une personne qui acquiert sa culture illégalement, je préfère que la seconde possibilité existe.
L'argument est toujours invoqué (que ce soit cinéma, musique, jeux, ebooks même en l'occurence) du manque à gagner. Il est détourné de manière sophiste en "vol" d’œuvre (ainsi la campagne anti-piratage des films, qui comparait ça à du cambriolage). Or, comme le dirait une chanson humoristique sur le sujet, "
copying is not theft". Copier n'est pas voler. Et lorsqu'on télécharge illégalement un ebook ou autre, on le copie.
La question est donc celle du manque à gagner, car oui, quand on se procure un produit culturel illégalement, on ne l'achète pas, donc on ne paie pas l'auteur (et l'éditeur, le distributeur, le libraire, l'imprimeur...). C'est important pour la considération morale de bien faire la différence vol ≠ manque à gagner, un "pirate" n'est pas un voleur)
J'en reviens donc à celui qui, par manque de moyens ou nécessaire choix dans ses priorités d'achat, va faire l'impasse sur la culture. Dans un monde où le piratage n'existe pas, il n'achète juste pas de produits culturel et n'a donc pas accès, ici, aux livres. Entre cette personne et une personne qui pirate sa culture, pour le manque à gagner, le résultat est absolument le même. (cf réponse de robindesoibs)
Autrement dit, si une personne n'aurait de toute façon pas acheté l’œuvre en question, qu'il la pirate ou non ne fait
aucune différence pour personne, sauf pour lui, qui gagnera en savoir/culture/bien être/que sais-je encore.
Mais forcément, là on rentre dans la question des comportements individuels et des morales personnelles ; limites l'acquisition illégale, ou l'encadrer par certains principes, est propre à chaque personne.
Sans savoir les raisons de cette acquisition donc, je ne vais pas juger celui qui télécharge illégalement une œuvre, car je sais que, personnellement, sans le "piratage", depuis mon adolescence j'aurais une culture très pauvre, car je n'aurais pas pu acheter tant de choses (et donc n'aurait, de toute façon, pas non plus alimenté l'économie culturelle).
Pour les ebooks, par exemple, moi-même je m'en procure illégalement, mais comme pour d'autres œuvres culturelles, je continue à acheter certaines, et pas d'autres (auteurs morts, bestsellers, etc). C'est un choix moral, débattable/critiquable.
Ensuite, lorsque j'achète des livres d'occasion, je ne paie pas non plus l'auteur (pour le piratage, à l'origine du partage illégal, il y a aussi une œuvre achetée, comme pour l'occasion, donc c'est très semblable, sauf pour l'aspect légal). Il y a donc toujours un manque à gagner pour la chaine de production du livre. Pour d'autres œuvres culturelles sur d'autres médias, les éditeurs essayent d'ailleurs de tuer le marché de l'occasion pour qu'il ne soit plus possible de ne pas payer les créateurs/éditeurs. Je pense donc que la lutte contre le piratage ennuie beaucoup plus les éditeurs ou producteurs que les auteurs eux-mêmes (cf réponse de NiGambarde), qui, déjà, ne vivent pas de leur art (une question de part qui leur revient plus que de ce que je vais payer pour leur livre) et qui de plus voie le piratage diffuser leur art et le fait connaître. Je sais que pour certains ça compte plus, et ça permet parfois de faire monter les ventes légales (cf
Game of Thrones)
Et enfin, je pense comme je l'ai dit au début que la question du piratage est la même pour toute la culture, donc ebooks comme les autres formes d’œuvres culturelles. Donc toujours avoir en tête les autres médias est je pense important.
Pour l'instant, et depuis le début, le piratage est limité naturellement par la difficulté, souvent, d'accéder à ses procédés. Je ne pense pas que ça deviendra quelque chose de répandu, ce qui est plus à craindre en revanche sont les mesures qui peuvent être prises, par la pression de ceux qui sentent l'argent leur échapper, pour contrôler Internet et étrangler la liberté qu'il permet - même si elle permet, oui, d'agir illégalement.
Ensuite, jamais les livres ne coûteront 100 euros, il n'y a pas d'"industrie" du vol de livre (l'industrie serait s'il y avait une mafia ou une systématisation organisée - s'il y a de la vente illégale, par exemple, là oui, c'est de l'escroquerie, mais c'est pas le sujet). Et ce n'est pas du vol.
Le sujet des livres libres de droit aussi est un autre sujet, bien sûr qu'il est légal de lire du domaine public gratuit.
Et pour les virus, il suffit de faire attention à l'extension (vérifier qu'elle correspond bien à un ebook, epub, mobi, etc) et scanner tout ce que vous téléchargez ; un virus ne s'installe pas tout seul sur un ordinateur, s'il s'agit d'un fichier, il peut être scanné par notre antivirus. Mais de toute façon je pense que le domaine des ebooks est trop marginal pour être la cible d'un fabriquant de virus.
woodstockk a écrit :
D'abord, je connais une connaissance qui a voulu créer un site internet afin de partager des livres gratuitement. Alors le principe est simple pour elle, son site est uniquement comme un site vitrine et non une boutique en ligne gratuit. Les utilisateurs échangent et après s'envoient des mails personnels pour l'envoi des fichiers après.
Ensuite, de ma propre expérience, j
'ai déjà téléchargé des livres sur un site, c'était tous des harlequins datant des années 70 et 80. Et je crois que le principe du site était que les utilisateurs contribuent en publiant leurs livres gratuitement. J'ignore si c'est légal, mais c'est un site dynamique et plein de bonne volonté.
Dans les deux cas c'est illégal. Les œuvres numériques sont achetées pour l'utilisateur seul. Permettre publiquement l'échange entre personne s'appelle du
peer-to-peer (pair-à-pair), le P2P, combattu notamment par des instances comme Hadopi.
Pour le deuxième je sais pas, j'imagine que ça dépend des livres, mais partager librement à des gens qu'on ne connait pas, ça reste du peer-to-peer.
Mais, dans le numérique, c'est de la copie, c'est ça qui est illégal, contrairement à l'occasion ou au prêt. Cependant, rappelons que "copier n'est pas voler".