☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

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Yumeko

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres + Sondage [Complet]

Message par Yumeko »

Si quelqu'un est intéressé, j'ai Derya de dispo ;)
Yumeko

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres + Sondage [Complet]

Message par Yumeko »

Derya Aydin
17 ans ǀ 173 cm ǀ Turque ǀ Fille de Thalassa ǀ Permanente ǀ Entrée de la Colonie ǀ Mickaël


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Cette année est différente des années précédentes, je n'arrive pas à la Colonie après avoir passé toute l'année à Athènes. Je suis arrivée, quelques mois auparavant, après l'attaque que j'ai subie avec mon père. Une attaque qui nous a blessés, mon père bien plus gravement. Après plusieurs mois, il va bien mieux mais je ne l'ai pas encore revu. Je ne suis pas retournée chez moi et je suis devenue un membre permanent de la Colonie. Je ne sais pas encore combien de temps je resterai permanente mais j'espère rentrer bientôt et retrouver mon père. Il me manque beaucoup. Je ne peux pas l'appeler autant que je le voudrais alors en attendant je patiente et je profite de ce que la Colonie a à m'offrir. Mais aujourd'hui, tous les saisonniers reviennent et je vais en revoir certains. Il y aura aussi peut-être des nouveaux. C'est un peu la surprise chaque année. Avant, je les découvrais lorsque j'arrivais et je voyais de nouvelles têtes. Mais depuis quelques mois, j'en découvre de temps à autre. J'y ai fait de bonnes et quelques mauvaises rencontres. Une qui m'a particulièrement marqué, gravé dans mon esprit et que je ne comprends toujours pas. J'essaye de ne jamais m'appesantir longtemps dessus, de ne plus y penser ou le moins possible. Je réussis assez bien à le faire.
Aujourd'hui, il a été annoncé une chasse aux monstres où je n'ai pas souhaité m'inscrire. Je n'aime pas me battre, je n'ai pas le goût pour cela, et encore moins depuis avoir subi deux attaques à quelques semaines d'intervalle. Je ne me rends presque jamais à l'arène, je ne m'entraine pas souvent ou plutôt à moins d'y être contrainte. Les combats ne m'ont jamais attiré, raison pour laquelle je ne participe jamais à la chasse aux monstres. Je préfère m'inscrire à des courses à l'étendards même si je n'y participe pas systématiquement. Tout dépend de mes envies. Je préfère me rendre sur la plage pour nager ou m'éloigner du rivage pour aller surfer car l'eau est mon élément, et la mer et l'océan encore plus. Je peux difficilement m'en passer, raison pour laquelle je m'y rends chaque jour. Quand je vivais à Athènes, c'était difficile de ne pouvoir y aller tous les jours. A Sidney et à Izmir même si j'étais petite, je pouvais m'y rendre chaque jour avec mon père qui ne se plaignait jamais de cette envie permanente. Plus tard, qu'importe ce que la vie me réservera, je vivrais au bord de la mer. Qu'importe l'endroit, qu'importe le lieu, je serai proche de mon élément.
Mais, à cet instant, mes pas m'entrainent non pas vers la plage mais vers l'entrée de la Colonie où des nouveaux risquent d'arriver à tout moment. J'ai proposé mon aide pour en accueillir certains alors de temps en temps, je me rends à l'entrée pour voir si des nouveaux sont arrivés. Je me rappelle de ma première année ici, où je ne connaissais rien de cet univers, où je me retrouvais loin d'Athènes et de mon père, où tout était nouveau. Les quelques jours suivants m'ont paru étrange mais pas désagréable. Puis, je me suis faite à mon nouvel environnement et j'ai passé un bon été comme les suivants. J'ai beaucoup de bons souvenirs de mes étés ici mais cette année reste différente et je me demande si elle se déroulera comme les années précédentes ou si elle sera différente. A force d'arpenter ces lieux, je les connais bien, encore mieux depuis cette année. Aujourd'hui est une belle journée, il fait beau et assez chaud mais la chaleur ne me dérange pas, je n'en souffre pas. J'y suis habituée pour avoir vécu dans des pays chauds ou très doux. C'est agréable. Je porte une paire de tennis en toile qui commencent un peu à s'user, accompagnés d'un short un jean et d'un tee-shirt de couleur turquoise d'une marque de surf célèbre. M'enfonçant dans la forêt, je ne croise personne ou personne que je ne remarque jusqu'à atteindre mon point d'arrivée. J'y découvre un garçon qui semble un peu perdu. Je lui adresse un sourire et lui adresse la parole où j'ai gardé un léger accent turc malgré les années.
- Salut et bienvenue à la Colonie. Je m'appelle Derya, et toi ?
Chat-mallow

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Message par Chat-mallow »

A l’entrée du camp avec Derya

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17 ans - Fils d’Ares - Drogué - Asthmatique - 1m74

Cela faisait bien 6 heures que je n’avais pas fumé. La dernière clope ne comptant pas, c’était plus consumé seule qu’avec mon aide. Je sentais le manque m’envahir. L’irritabilité se faisait plus présente d’autant plus après la rencontre avec Arès. Il me sortait par les trous de nez ce mec. Vraiment suffisant et arrogant. Par simple esprit de contradiction j'avais envie de faire demi-tour et mettre le plus de distance entre cet endroit et moi. Mais d'une certaine façon ce lieu m'intriguait. Quel genre d'endroit pourrait être recommandé par un Dieu ? D'autant plus que cet immense portique de marbre donnait envie de pénétrer à l'intérieur. Que faire ? Emmerder mon père et me barrer ? Ou laisser cours à ma curiosité et entrer ?
Je ne fis rien. Je reculai et m'assis à l'ombre d'un arbre juste en face de cette entrée, en attendant que la réponse me vienne. Je me sentais sur les nerfs et en aucun cas je voulais prendre une décision que je regretterai tout ça à cause du manque. Alors je glissai ma main dans ma poche à la recherche de mon vaporisateur. Mes doigts entrèrent en contact avec quelque chose de froid. Du métal. Trouvé. Après une pression de ma part sur un second objet, une flamme apparut. Je mis l’embout de mon vapo en contact avec la chaleur du briquet. Quelque seconde plus tard et c'était prêt. Je portai alors l'objet à mes lèvres afin de tirer quelque bouffer d'herbe. Les fragrances se libérant dans mon corps. Je fermai les yeux afin de profiter des émanations qui entraient en moi. Je sentais mes muscles se détendre, mon esprit s'embrumait.
Si je m'étais les pieds dans cet endroit rien ne m'obligeaient à y restais. Je pouvais assouvir ma curiosité et me tirer loin d'ici plus tard juste pour énerver mon géniteur. Ma décision était prise. Je me remis donc doucement à la verticale. Je remis à chauffer mon vapo sur la flamme fraîchement allumée de mon briquet et je m’avançai. Ce lieu ne serait peut-être pas si mal, je pouvais sentir l'odeur de la mer. Ce ne serait pas comme en Turquie ou autour de la Méditerranée mais ça pouvait tout de même être agréable. Pour ces déboires, New York était sans conteste imbattable mais la mer y était absente et ça, ça manquait. Si ce lieu possédait un plan de verdure intéressante et un peu de violence se serrait l'apothéose.
Je pris alors mon téléphone, avançant le regard baissé sur celui-ci, et j'envoyai un message à ma mère. Elle ne me répondait jamais, mais cela me faisait du bien de garder un lien avec elle. Car même si elle ne répondait pas, je savais qu'elle les lisait. Qu'est-ce que la technologie est bien faite.

J'ai rencontré mon père. Vraiment un connard. Mais si ça cela peut te faire aller mieux je ferais en sorte de le rendre fier pour toi. Pas pour lui.
- Miu -
J'espérais toujours qu'elle se sorte de l'alcool. Et j'aimais me dire qu'après mon départ elle ait pu se libérer du fardeau que j'étais et enfin refaire sa vie ou au moins enfin vivre. Je pouvais revoir ma mère avant ma crise d'asthme, c'était une belle femme, pleine d'énergie qui savait toujours pertinnament ce qu'elle voulait. Oui elle était dure mais elle voulait le meilleur pour moi.
Soudain une voix me sortit de mes pensées alors que je devais bien être concentré sur mon téléphone à avancer à l’aveugle depuis quelques minutes. J’analysais rapidement la voix, une intonation étrangère, un accent oriental. Elle était turc j'en étais sûr. Je me tournai alors vers elle brusquement. Je ne mettais pas trompés, je ne pouvais passer à côté de ses traits typiques du Moyen-Orient.
- Je parierais sur la Turquie !
Je lui fis alors un grand sourire tout en mettant nonchalamment une main dans ma poche. L'autre portant mon vapo entre mes lèvres.
- Mince, il est déjà froid. Je le retirai alors et le rangea.
- Mickaël, lui dis-je surexcité.
- Donc ici, la colonie comme tu l'as appelé c'est … une garderie ? l'amusement dans ma voix pouvait se percevoir. Mais c'est vrai c'était quoi cet endroit lié au Dieu ? Une prison ? Une orgie ? Un monastère ? Peut-être un hôpital psychiatrique en pleine forêt.[/size]
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Yumeko

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Derya Aydin
17 ans ǀ 173 cm ǀ Turque ǀ Fille de Thalassa ǀ Permanente ǀ Entrée de la Colonie ǀ Mickaël


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La première fois où je suis venue à la colonie, je ressentais une certaine curiosité à découvrir cet endroit. J'y ai vu ma mère pour la première fois également. Notre rencontre n'a pas duré très longtemps, pas plus de cinq minutes. Le temps pour Thalassa de me reconnaitre officiellement, de me remettre deux objets, un coquillage et une rame et d'échanger quelques mots. Je ne l'ai plus jamais revu à la colonie et je ne suis pas sûre de l'avoir vu une seconde fois. Encore aujourd'hui, je ne sais pas si c'est une vision ou la réalité. Je pense l'avoir vu lorsque je me suis réveillée dans la chambre d'hôpital sans en être sûre. Elle a disparu immédiatement. Je préfère penser qu'elle m'a veillé car elle s'est inquiétée. Soit c'est cela, soit ce sont les médicaments qui m'ont fait halluciner. Cela est tout aussi plausible, peut-être plus car comme presque tous les demi-dieux, le contact avec notre parent divin est inexistant. Thalassa ne fait pas exception à la règle. Mais j'ai la chance d'avoir un père qui a toujours pris soin de moi et qui m'aime. En cela, je me sens chanceuse. J'apprécie la vie à la colonie même si je préférerais être à Athènes près de mon père. Je sais que je ne vais pas y rester de manière permanente et j'espère à la fin de l'été pouvoir y retourner. J'attends de ses nouvelles à ce sujet mais pour le moment, je dois encore rester. Alors, j'essaye aussi de profiter du temps passé ici. Je m'occupe beaucoup et je passe du temps en compagnie des demi-dieux que j'apprécie. Je m'entends bien avec la plupart d'entre eux. La vie ici est assez agréable et je m'y plais bien. Bien sûr, tout n'est pas rose, ni parfait mais la vie ne l'est pas tout le temps.
Il y a eu beaucoup d'effervescence jusqu'à l'heure du déjeuner car les saisonniers sont revenus à la colonie et il a été annoncé une chasse aux monstres pour cet après-midi. Pas mal de demi-dieux y participent avec l'envie de combattre. C'était très animé pendant le repas au pavillon-réfectoire surtout à la table des Arès, des Athéna et des Hermès. J'ai écouté l'annonce avec le nom des équipes et des participants puisque j'ai décidé de ne pas m'y inscrire. Si cela ne m'a jamais beaucoup intéressé, cela m'intéresse encore moins depuis mon arrivée en tant que permanente. Je laisse cela aux autres, ce n'est pas ce qui manque. Je n'ai pas l'âme d'une guerrière, ni d'une combattante. Je préfère participer à la vie de la colonie d'une autre manière. J'aide les nouveaux arrivants à s'installer et à visiter un peu les lieux pour qu'ils puissent se repérer ici. C'est très grand mais je montre les endroits principaux dont la plage parce que c'est le lieu que je préfère ici.
Je me rends à l'entrée de la colonie avec l'intention de rencontrer un nouveau demi-dieux mais il pourrait très bien n'y avoir personne. Dans ce cas, je resterais un peu puis je rentrerais. Mais cela n'arrivera pas aujourd'hui car je tombe sur quelqu'un qui doit avoir dans mes âges. Il n'est plus un enfant mais un adolescent. Il a les cheveux bruns en bataille, les yeux clairs, la peau mate qui me rappelle mon pays natal. Il semble faire la même taille que moi. Je lui souris naturellement, je le salue et je me présente, lui souhaitant la bienvenue par la même occasion. Il remarque ma présence et me réponds avec un enthousiasme non dissimulé, entendant son accent prononcé que je pourrais deviner sans difficulté. Son sourire est communicatif et le mien s'agrandit naturellement. Il n'y a bien qu'avec mon père où je parle ma langue natale et je vais avoir l'occasion de converser dans cette langue avec lui.
- Gagné ! m'exclamé-je en turc, décidant de changer de langue ce qui me plait davantage. J'ai l'habitude de parler anglais mais le turc me manque. Tu es originaire de quelle ville ?
Le garçon est un fumeur comme il utilise un vapo. Je ne suis pas fumeuse même si cela m'arrive parfois en soirée quand on me propose une cigarette. Mais je n'apprécie pas le tabac plus que cela. Il veut fumer mais il se rend compte qu'il est froid alors il le range dans sa poche. Son enthousiasme ne se perd pas et il se présente à son tour. Je sens l'amusement percer dans sa voix et dans sa question ce qui me fait doucement rire. On peut voir cela comme ça mais ici, on est en sécurité contre les monstres sauf si on décide de s'inscrire à une chasse aux monstres ou de s'approcher trop prêt des naïades au lac qui sont très souvent d'humeur joueuse...
- Le nom exact est la colonie de sang-mêlé réservé aux demi-dieux comme toi et moi. Hum... on peut voir ça comme ça. Une garderie en plus fantastique, mythologique... et dangereuse aussi.
Chat-mallow

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres + Sondage [Complet]

Message par Chat-mallow »

A l’entrée du camp avec Derya

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17 ans - Fils d’Ares - Drogué - Asthmatique - 1m74

Ce foutu manque est toujours présent. Merde. Je me referais un vapo plus tard celui-ci n'ayant pas été pleinement consommer mais je préfère éviter d'imposer mes vices aux autres et je ne sais pas si ça lui plairait de recevoir l'odeur d'herbe. Non pas que je trouve ça désagréable au contraire mais elle n'ait peut-être pas du même avis que moi. D'autant plus que j'ai cru comprendre que l'odeur dégoûte certain, je vois pas pourquoi mais bon, je respecte. Et je n'impose pas. Cependant, il ne va pas falloir que je tarde de trop sinon je vais devenir irritable et ce serait con comme premier rencontre. Je n'ai pas envie de devenir mauvais alors qu'elle n'y ait pour rien. Il faudrait vraiment que je m'achète un vapo plus performant, avec une résistance et non ce petit vapo portatif que je dois chauffer mais je doute fortement qu'ils en vendent ici.
Je remarque ensuite pour mon plus grand bonheur que ma déduction était juste, toujours heureux d'avoir raison. Elle m'avoue que j'ai bien deviné sur ses origines et ça me faire sourire, d'autant plus car c'est avec délice qu'elle me répond en Turc. Cela me fait plaisir n'ayant pas parlé ainsi depuis que j'ai franchi la frontière il y a longtemps de ça. Cela me rappelle mon enfance, à la fois content et triste de me remémorer tout ce qui s'est déroulé sur ce territoire natal. Ma ville me manque. Il y avait tout ce que j'aimais là-bas. Ma mère. Ma maison. Le grand bazar. Hagia Sophia. La mer.

- Je suis originaire d'Istanbul mais cela fait maintenant un bail que je n'y ai pas mis les pieds. Et toi alors ? lui répondis-je instinctivement en turc.

J'ai bien l'impression qu'elle est aussi heureuse que moi d'être tombé sur une personne originaire de là-bas. Elle sourit à ma remarque et me répond que ce lieu se nomme la colonie des sang-mêlé, et que c'est plus fantastique, mythologique et plus dangereux qu'une garderie. En même temps une garderie pour des adolescents serait forcément dangereuse, il suffit de comparer avec les internats, si ça ce n'est pas dangereux. Les gosses s'imposent eux-mêmes une hiérarchie, les faibles dépriment, les forts oppriment. Tout cela encadrée et encouragée par des adultes dans un lieu où l'hygiène et l'intimité est à revoir. Alors niveau danger c'est normal. Par contre fantastique ce n'est pas vraiment la description d'une garderie mais ça reste à prouver que ce lieu est fantastique, car je ne suis pas convaincu. En tout cas mythologique je veux bien le croire vu l'identité de mon père. Même s'il y a encore quelques heures j'aurai pris cette fille pour une dingue à me parler de mythologie comme si cela existait vraiment. Mais après avoir vu un mec apparaître et disparaître comme par magie, je doute que quiconque puisse douter de l’existence du paranormal.

- Donc si j'ai bien tout compris, Derya tu es toi-même sang-mêlé. Enfant de qui ? Aphrodite ? Nike ? Athéna ? Héphaïstos peut-être ? Y a tellement de Dieu que j'espère qu'ils ne font pas tous des enfants car sinon j'imagine pas le nombre de colo comme celle-ci qui doit exister.

J'imagine déjà tout plein de colonie destiné aux progénitures des dieux aux quatre coins du globe. Il doit surement en avoir une dédié exclusivement aux enfants des conquêtes de Zeus je suis sûr. Mais s'il y a plusieurs colonies, je me demande pourquoi Ares m'a envoyé à celle-ci en particulier. Il n'y en avait pas une plus près de ma mère genre en Europe. Ça serait quand même plus pratique que de faire la moitié du globe juste pour venir ici. Par contre s'il y a qu'un seul camp, ce n'est pas logique. Il aurait dû être fait en Grèce ça aurait été beaucoup plus cohérent qu'aux États-Unis. Pourquoi toujours les States ? C'est abusés le nombre de choses qu'ils possèdent, ça serait bien qu'ils partagent avec le reste du monde.
Dernière modification par Chat-mallow le jeu. 01 oct., 2020 11:14 am, modifié 3 fois.
glamour123

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ RP Nil

Message par glamour123 »

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× Avec Milàn sur la plage ×


Ma première clope, je l'ai brûlé j'avais onze ans. Je n'étais qu'un gosse, un gamin dans la rue, mais je n'étais plus tout à fait innocent. Je marchais les yeux rivés au sol et je suis tombé sur un paquet rouge et blanc. Des Marlboro abandonnées. Je le pensais vide, il en restait une, oubliée. Je l'ai prise entre mes doigts, elle était légère. Depuis toujours, une cigarette, c'est rien. Ça ne pèse pas lourd, c'est petit, ça se glisse dans une poche, ça se jette par terre. Mais ce bâton il te tue. Si tu n'y crois pas, tu n'as qu'à poser tes putains de rétines sur les photographies dégueulasses qu'ils te collent sur l'étui. Ça c'est la réalité. Ça c'est la vérité. Ça c'est la mort, aussi insignifiant que cela puisse paraitre. Tu en consommes, tu crèves. Et si tu n'en meurs pas tout de suite, tu vas finir avec les poumons noirs, les dents jaunes et l'haleine d'un vieux croulant. Fumer, c'est tout aussi efficace que de se flinguer. Juste la mort par balle elle est plus rapide. Avec le tabac t'as le temps d'espérer survivre mais en fait tu ne fais que dépérir plus lentement. J'avais onze ans, j'étais déjà conscient qu'elle m'assassinerait, et pourtant je l'ai glissée entre mes lèvres. Je ne l'avais pas prévu, je n'avais rien pour l'allumer. J'ai fait demi-tour, je suis retourné sur mes pas, je suis rentré à la maison. Rom jouait au foot sur le terrain vague, j'avais le champ libre. Je n'ai pas trouvé de briquet alors j'ai utilisé des vieilles allumettes. Un geste sec, la flamme apparait. Et là j'ai appuyé sur la détente, j'ai cramé l'extrémité. J'ai aspiré, mal, ma gorge s'est asséchée, je me suis tapé une vilaine quinte de toux. Peut-être que c'était un signe, peut-être que j'étais trop jeune pour mourir. J'ai repris une taffe, je l'ai toléré. Je me suis assis sur la chaise en bois de la cuisine et j'ai attendu. Je voulais comprendre pourquoi les gens en étaient si dépendants. S'ils étaient prêts à dépenser leurs thunes pour mourir, ça ne pouvait qu'être une expérience hors du commun. Les quelques secondes qui ont suivi, j'ai été déçu. Je n'ai rien ressenti. Alors j'ai tiré dessus une troisième fois. Plus fort. Plus longtemps. C'est à partir de ce moment-là que j'ai senti la mort s'infiltrer dans mes voies respiratoires. Les vapeurs toxiques me sont montées à la tête, j'ai soudainement cessé de penser à quoique ce soit. Je me suis calmé, je me suis perdu. J'ai fixé d'un œil absent les cendres devenir poussières. Finalement j'ai compris en quoi c'était addictif. Plus que se donner l'air cool, la cigarette ça permet de s'oublier. Avec, tu arrêtes de penser. Tu arrêtes de vivre. Je l'ai vécu comme tel, déconnecté de mon corps, de mes réflexions. Cela m'a fait horriblement du bien. Mais la sensation a fini par s'évaporer. Tout a disparu, tout est réapparu. La gifle de mon esprit a été brutale. J'aurais aimé que cela dure encore un peu, je l'ai vraiment souhaité, désiré profondément. Sauf que l'argent je n'en avais pas, je ne pouvais pas m'en procurer plus. Si Rom n'était pas rentré à cet instant, je me serais rendu dans le bar le plus proche pour en voler. Onze ans et déjà mort, déjà fou. Il a à peine fait un pas dans la pièce qu'il m'a cramé. L'odeur, la fumée, les dépôts gris, le mégot dans mes doigts. J'ai même pas essayé de lui cacher. Il ne m'a pas loupé. Il était en colère, hors de lui que j'ai pu faire une telle connerie dans son dos. Mais mourir c'est une chose qui ne peut se faire que tout seul, non ? Rom ne pouvait l'envisager. Jamais il n'allait l'accepter. Il m'a fait promettre de ne plus jamais fumer une cigarette. Et parce que c'était lui, j'ai accepté. Si quelqu'un d'autre que Rom me l'avait demandé, je l'aurais envoyé chier. Mais lui, mais Rom, il ne cessera d'être spécial. Unique et irremplaçable. Vous ne l'avez peut-être pas encore compris mais cette histoire, qui est la nôtre, est bourrée d'ironie. Car quelques semaines plus tard, à la fin de l'été, à notre retour de la colonie, j'ai trouvé Rom dans notre chambre la clope au bec. J'ignore comment il s'en est procuré autant à son âge mais des paquets il y en avait plusieurs sur son lit. Il ne s'est pas justifié, ça ne m'intéressait pas. Il m'en a simplement tendu une, sans un mot, et c'est ainsi que nous sommes devenus des fumeurs excessifs. Dès que je fume je me sens bien, relâché. Je sais que là-haut ma conscience se perd, ma raison s'éteint et qu'est-ce que c'est agréable, merde. Je profite juste de l'eau sur ma peau, rien de plus. Je me fous de tout, de mon pantalon mouillé, de la taille des vagues. Rien n'importe, rien ne m'atteint. Peut-être que ma nonchalance vis à vis de la mort et du danger a perturbé l'enfant de l'eau mais je n'en suis pas sûr, il n'a pas le visage très expressif. Un haussement de sourcil, qu'est-ce que ça signifie ? Tout et rien, pas grand chose donc. Un peu de surprise, probablement. Ce n'est pas grave, je n'y pense déjà plus, le sujet est loin dans mes pensées, à la dérive. Ce qui m'intrigue c'est encore et toujours son regard, imperturbable comme ses traits, qui est posé sur moi. Je n'en connais pas beaucoup des personnes qui fixent aussi ouvertement les autres. Notre tête à tête est interrompu par un animal, pas n'importe lequel, un espadon. Lui aussi me regarde, puis bat des nageoires, comme s'il avait conscience que j'existais. Mon intuition se confirme quand le rouquin reprend la parole, soi-disant pour traduire les propos de son compagnon marin. Un être humain lambda s'évanouirait sous le choc car un espadon qui parle, c'est loin d'être normal. J'ai appris de mon temps à la colonie que toute normalité est relative. Parfois il faut cesser de rationnaliser, notre capacité à accepter des faits en apparence extraordinaires n'en sera que plus grande. Néanmoins, cette ostensible euphorie à vouloir me connaître est nouvelle. Ce Plav n'a pas peur de moi, pas encore. J'ai presque pitié de sa naïveté qui finira nécessairement par éclater. Je ne suis pas un garçon gentil. Les rumeurs sont vraies, parfois. Et si aucun des deux ne les a entendues, la désillusion viendra souiller la joie. Et le tien ? Je regarde le demi-dieu, ma question s'adressant à lui. Peut-être que s'il consent à me donner son nom je lui confierais le mien en échange. Peut-être. Et s'il est vexé ou en colère que j'ai superbement ignoré la question de son ami, juste, tant pis. Ce n'est pas grave. Je retournerais à la contemplation de l'océan, seul, j'ai l'habitude. La cigarette il l'a finalement prise. Très bien. Aussitôt mes doigts gagnent ma poche arrière et je sors à nouveau une cigarette du paquet, pour moi cette fois. Ce n'est que la seconde. Je glisse le mégot de la précédente dans l'étui et en extirpe le briquet. Egoïstement j'allume en premier la mienne avant de lui donner la flamme.
Sunblood

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Message par Sunblood »

Pardon pour mon absence j'ai eu des petits soucis persos :oops:

KYLE DELORN
Fils d'Arès16 ans1m80Avec l'équipe Alpha


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Je suis très heureux d'avoir choisi Alek, Victoire, Valentin et Nadya dans mon équipe. Ce sont des combattants expérimentés qui assimilent rapidement les informations. Nous voici tous les cinq en train de prendre d'assaut le crabe géant et mon plan se déroule sans accroc dans un premier temps. Nous sommes tous parfaitement positionner mais même si certaines de nos offensives ont échoué comme l'attaque de Victoire cela ne réduit pas nos chances de vaincre. Cependant notre harcèlement énerve vraiment le crabe qui charge dans ma direction. Je campe sur mes appuis en récupérant mon bouclier. Le choc fait vibrer mes muscles mais je tiens bon. Et puis la faille est finalement créée. Alek a rendu le crabe borgne et Nadya a réussi à sectionner certaines de ses pattes. Le crabe cabre alors sous la douleur. Je vois alors l'opportunité d'en finir. D'un mouvement sec je dégage mon bouclier de ses mandibules et attrape mes deux haches à ma taille. Le seul oeil valide du monstre me toise et comme s'il avait compris ma stratégie tente de me porter une volée de coup rapide. Je souris sadiquement en parant l'ensemble de ses attaques et en glissant sur un genoux je finis par atteindre mon objectif : le ventre tendre du monstre. Je fais alors appel au pouvoir d'Arès renforçant mes forces de demi-dieux bien au delà de leurs capacités. Avec un cri de rage j'enfonce mes deux haches jusqu'au manche dans le thorax de la bête. Pendant une seconde je suis surpris de le pas la voir se désintégrer mais j'imagine que les lames de mes haches ne sont pas assez longues pour achever le crabe. Tant pis qqun d'autres s'en chargera pourvu que je dégage la route.
Je décide alors de battre mon record personnel en squat/fente. En poussant un râle sourd sous l'effort je me relève en arrachant le crabe du sol. Sous les cris stridents de douleur de ce dernier je m'égosille alors que la poussière de monstre cascade sur moi.

Finissez le travail!
LSGI

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Message par LSGI »

Gloria Muñoz
Fille de Pheme | 13 ans | 1m49 | Pipelette bavarde hyperactive | Bungalow 11 avec Lizzie



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Je ne suis pas spécialement philosophe comme personne mais je me demande si Lizzie a raison : est-ce qu’en arrêtant de trouver les autres bizarres ça signifiera qu’elle-même l’est devenue ? Ce que je me demande c’est : quelle est la définition exacte du mot « bizarre » ? Pour moi quand on dit que quelque chose ou quelqu’un est bizarre c’est parce qu’on n’y est pas habitué, parce qu’il est différent de nous et qu’on ne le comprend pas nécessairement. Mais dans le cas où finalement on parviendrait à comprendre la personne dite « bizarre » est-ce que ça signifie qu’on l’est soi-même devenu ? Un psychiatre est capable de comprendre quelqu’un avec une pensée différente de la sienne sans pour autant devenir lui-même « bizarre », non ? Donc comprendre quelqu’un ne nous amène pas forcément à devenir comme cette personne… Je pense. Si on arrête de penser que quelqu’un est « bizarre » ça signifie simplement qu’on a accepté sa différence, qu’on l’a compris, mais pas nécessairement qu’on est devenu identique ou qu’on a adopté sa manière de penser. Au final, même si Lizzie arrête de trouver les autres pensionnaires bizarres, je doute qu’elle le devienne également. Elle aura juste accepté le monde duquel elle fait désormais partie et accepté… je ne sais plus. Je me suis perdue. Bref, peu importe. Je préfère ne pas essayer de lui expliquer tout ça sinon on n’est pas sorties. À la place je lui souris en lui proposant autre chose :
- Mais si tout le monde est « bizarre » alors plus personne ne l’est, non ? On trouve « bizarre » quelqu’un qui est différent de nous, mais si on est pareils alors il n’y a plus de problème. Et puis, si au final tu passes un bon moment ici, c’est tout ce qui compte !
Encore une fois j’en reviens au bonheur, au final c’est vraiment le plus important pour moi. Peut-être qu’avec le temps Lizzie s’habituera à la Colonie, ses résidents et la mythologie, et peut-être qu’elle se sentira bien. Je l’espère pour elle en tout cas. Il y a déjà beaucoup de gens qui ne se sentent pas à leur place ici, j’espère qu’elle n’en fera pas partie.
Quand elle m’apprend qui était la personne étrange je ne peux m’empêcher de rire. Sacha est particulier même pour ceux qui sont habitués à le voir, j’imagine que seuls ses frères et sœurs peuvent le comprendre complètement. Si « bizarre » signifie différent et incompréhensible alors oui Sacha est bizarre. J’acquiesce quand Lizzie me redemande confirmation.
- Totalement sûr, à 100%, c’est juste un endormi. Je me demande ce que ça donnerait s’il se droguait… Non en fait je ne peux même pas imaginer, soit il serait encore plus perdu, soit il s’endormirait à cause de la drogue, (je hausse les épaules en riant légèrement) en tout cas ce ne serait pas catastrophique. Mais je doute qu’il ait besoin d’une drogue quelconque.
Généralement ceux qui se droguent cherchent à fuir quelque chose, non ? Ou bien ils veulent se détendre ou s’amuser ou encore cesser de réfléchir. Mais Sacha est tellement ailleurs, je ne sais pas comment fonctionne sa pensée mais je le vois sourire, il rit même souvent tout seul, donc il a l’air de bien s’amuser, et il semble détendu, ne se prend pas la tête… De ce que je vois et de ce que je sais je doute qu’il se drogue pour échapper à quelque chose. Donc au pire il le ferait peut-être pour s’amuser encore plus ou bien pour essayer… à moins qu’il n’ait déjà essayé ? Je me demande.
On parle ensuite de son parent divin, donc Apollon a priori, sauf qu’elle ne semble pas certaine. Chiron avait pourtant l’air de savoir ce qu’il disait, et d’après ce qu’elle dit sa mère également. J’apprends également qu’elle n’a jamais rencontré son père, ou du moins il ne s’est pas présenté en tant que tel. Elle peut très bien l’avoir croisé ou lui avoir parlé sans savoir que c’était lui, parfois les dieux viennent juste pour prendre la température et s’éclipsent. Donc je comprends qu’elle n’ait aucune certitude, surtout si on ne lui a jamais dit qu’elle était une sang-mêlé et que d’un coup elle découvre la vérité, j’imagine qu’elle doit se sentir trahie, comme si on avait abusé de sa confiance. Et si c’est le cas alors ça explique son scepticisme. Mais je ne suis pas télépathe donc je ne peux pas être certaine de ce que j’avance. Je décide de ne pas insister et de plutôt aller dans son sens, c’est son parent après tout donc elle sait mieux que moi.
- Alors tu verras, de toute manière ton père devra bientôt te reconnaître, tu seras fixée. Moi non plus je n’ai jamais rencontré ma mère, mais elle m’a laissé une lettre et m’a reconnue assez rapidement, je dis avec un sourire.
Dit comme ça ce n’est peut-être pas grand-chose mais quand on voit l’attitude de certains dieux c’est énorme. Je m’estime heureuse que ma mère ait pris la peine de tout m’expliquer – même si je ne l’ai jamais vue en personne – et surtout elle a réagi en pensant à mon bien, parce qu’elle croyait qu’il n’était plus bon pour moi de rester auprès de mon père… Il me manque quand même… Non, pas maintenant, je chasse son visage de mes pensées, j’ai envie de faire sourire Lizzie, pas de l’embêter en m’apitoyant.
Je m’assois en face d’elle et remarque sa guitare, je change alors de sujet de conversation pour tenter de la mettre plus à l’aise. Elle esquisse un petit sourire et je me dis que j’ai bien fait de la lancer sur l’instrument. Elle déclare jouer d’autre chose et je suis intéressée, elle pourrait peut-être jouer le soir avec les autres musiciens de la Colo si ça l’intéresse.
- Tu joues de quels autres instruments ? Il y a pas mal de musiciens ici, ils jouent à l’Amphithéâtre plusieurs soirs par semaine. Tu les verras sans doute à la veillée et tu pourras parler musique avec eux, pour ma part je ne suis pas très douée. J’aime écouter mais je ne joue de rien, il m’arrive juste de chanter pour le plaisir.
Je ne me suis jamais essayé à aucun instrument mais la musique fait partie de ma vie. J’adore en écouter, chanter et même danser sauf que je ne suis pas très douée. On m’a dit que ma voix était agréable, en revanche la danse c’est pas ça. Pour en revenir à Lizzie, je préfère garder mes remarques pour moi. Elle fait de la musique et sa guitare est un cadeau de son père… Le dieu de la musique étant Apollon ce n’est qu’un indice de plus, toutefois les humains aussi sont très doués en musique parfois alors pas de précipitation. Mais entre sa mère et Chiron qui croient que c’est Apollon et le fait qu’il lui ait offert un instrument, je pense vraiment que c’est lui.
LSGI

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Kymatisto
Limnade | ± 200 ans | 1m70 | Sœur de Daithe | Sauvage | Près des champs de fraises avec Ophélia



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J’écoute ce qu’Ophélia dit sur les dragons mais je doute que Pelé soit conforme à ses attentes. Il ressemble plus à un gros serpent particulier, et il n’a pas d’ailes. Il n’est pas attiré par les trésors mais il en garde un et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de la Toison d’or. Je doute qu’il fasse rêver Ophélia et après réflexion il vaut peut-être mieux qu’elle n’aille pas le voir pour être déçue… D’un autre côté la déception fait partie de la vie. Et puis ce n’est pas une grosse déception, c’est juste un dragon qu’elle ne connaît pas. Peu importe, je lui ai donné l’information, elle en fera ce qu’elle voudra. Soit elle ira le voir, soit elle n’ira pas. Je me contente d’acquiescer à ses paroles sans rien ajouter. Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement bavard, je peux certes avoir de longues conversations, mais sur les dragons non. Je n’en connais pas suffisamment sur le sujet, je ne sais même pas ce que les légendes humaines disent avec exactitude.
Pendant que je conduis la jeune demi-déesse aux champs de fraises je laisse mes pensées s’égarer. Ayant encore les écailles et le feu en tête je suis ramenée vers l’hydre rencontrée avant la création de la Colonie. Je crois qu’elle est qualifiée de dragon, elle crache du feu et sa peau ressemble à celle d’un reptile. Elle n’éprouve aucune attirance pour les trésors, tout ce qu’elle veut c’est tuer. Un monstre redoutable que je n’aurai pas envie de revoir. Une fois m’a largement suffi. Deux de mes sœurs ont péri ce jour-là. Elles nous ont définitivement quittées, nous qui sommes en principe quasi-immortelles… Malgré le temps la douleur est toujours là. J’aime penser à elles parce que je ne veux pas les oublier, j’aime me souvenir leur visage, leur voix, leur caractère, leur manière de bouger… Même si ça reste douloureux. Perdre quelqu’un qu’on aime l’est toujours. Je ne veux pas m’empêcher de penser à elle pour occulter la douleur, ce serait horrible de tenter de les effacer de mon cœur. Je préfère souffrir mais me souvenir, elles étaient mes sœurs, pas juste deux filles quelconque croisées par hasard.
Mes pieds s’arrêtent d’eux-mêmes quand on arrive devant les fraises. Des pensionnaires sont en train de travailler mais je ne leur accorde pas une grande attention, regardant principalement les fruits brillant sous le soleil. Ils semblent, et sont, délicieux. Ophélia est – comme toujours – enthousiaste et se met à parler. Je bute légèrement sur le mot « pesticides » avant de me souvenir que c’est tout sauf naturel. Un truc que les humains utilisent pour repousser les insectes qui pourraient manger les récoltes je crois. Mais ce n’est pas bon pour les plantes, ce qui est logique puisque pas naturel. Jamais nous n’utiliserions une telle aberration ici. Personne ne le permettrait, ni les nymphes, ni les satyres, ni les dieux, ni même certains pensionnaires. Il y a des amoureux de la nature parmi nous et tout comme moi ils pourraient devenir violents s’ils voyaient quelqu’un verser une telle substance sur les plantes.
- Les fraises sont consommées ici mais sont également vendues à New York, c’est la principale source de revenu de la Colonie. Elles poussent beaucoup plus rapidement grâce à Dionysos mais également ses enfants et les enfants de Déméter. Toutefois, n’importe qui peut aller travailler dans les champs s’il en a envie, donc si ça t’intéresse tu pourras aider.
L’aide est rarement refusée, sauf quand il s’agit d’un véritable empoté qui fait plus de mal que de bien aux plantes. Ça reste cependant assez rare.
Ophélia s’excuse et j’en suis surprise. Je ne m’attendais pas à ça, si j’avais envie de partir ou si elle m’ennuyait je l’aurais quittée. Or elle n’est pas de mauvaise compagnie et je suis de bonne humeur. Je lui adresse donc un sourire rassurant.
- Ne t’excuse pas, c’était un plaisir. Il n’y a pas tant de choses à faire ici, ou du moins pas quand on est là depuis aussi longtemps que je le suis. Rencontrer de nouvelles personnes est généralement agréable, c’est la seule véritable nouveauté.
Les monstres, les morts, les catastrophes, les relations, les amitiés, les baises, les repas, les combats… tout se ressemble à force. Ça ne signifie pas que je ne prenne plus de plaisir ou que je ne ressente plus rien, au contraire. Mais j’aime également la nouveauté, et là Ophélia est une nouvelle personne, alors certes j’avais déjà entendu certaines de ses questions, mais elle a une personnalité qui lui est propre et elle est unique, comme chacun. Donc elle est intéressante, de plus elle est gentille et amusante, sa compagnie est agréable, au final je n’ai pas perdu mon temps.
LSGI

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Viggo Skaebne
Rejeton de Moros | 17 ans | 1m79 | Bon vivant |Près du bungalow 11 avec Rom



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C’est perdu dans mes pensées que j’arrive devant le bungalow Hermès, et c’est perdu dans mes pensées que je remarque un gars à la mort familière. Voir la mort de quelqu’un ne signifie pas que je connais la personne, ça veut simplement dire que je l’ai déjà vue. Il suffit d’un regard. Pas besoin de paroles. Pas besoin de toucher. Juste un coup d’œil et je sais. Son visage ne me dit rien et pourtant je le connais, c’est toujours étrange comme sensation. Je connais son visage parce que comme les autres il me hante d’une certaine manière, j’ai déjà dessiné sa mort et j’en ai déjà rêvé, mais pour autant je ne me souviens pas de lui avoir adressé la parole. Il m’arrive assez peu souvent d’oublier quelqu’un, c’est ce qui me fait penser qu’on n’a jamais rien échangé. Et si on s’était croisé dans une rue ? Dans une ville ? Parmi une foule ? C’est possible. Il est jeune et si on s’est aperçus il y a un moment alors son visage a sans doute changé entretemps. Il a grandi, vieilli. Il s’est rapproché du jour de sa mort. Mais il n’y est pas encore. Et je ne peux pas lui dire que je suis sûr de l’avoir déjà vu à cause d’un souvenir de ses derniers instants… Presque personne ne sait pour mes visions et je ne tiens pas à ce que ça change. Déjà parce que je n’ai aucune envie qu’on me demande, je n’ai aucune envie de regarder quelqu’un dans les yeux et de lui dire comment il va crever, sans gloire, seul, potentiellement dans la douleur. Et ensuite parce que j’ai toujours les mots de Moros en tête, les derniers qu’il m’ait adressé le jour de notre première rencontre : « Tiens ta langue, Viggo ». J’ai pu apprendre à quel point il avait raison, apprendre qu’il est inutile de parler de quelque chose d’inévitable et de douloureux. Alors je me tais. Je me contente de dire au gars que son visage m’est familier mais que je ne le reconnais pas, ce qui est vrai puisque son visage de mort m’est familier même si je n’arrive pas à le remettre dans la réalité de ce que mes yeux ont vu et non ma tête. Je lui révèle également mon nom, peut-être que ça lui rappellera un souvenir. Mais vu son visage je dirais que non, il n’a pas changé, il m’a juste observé mais sans autre réaction. Il me révèle son nom : Rom. Je ne pense pas déjà avoir rencontré quelqu’un s’appelant ainsi, peut-être que j’ai déjà entendu son nom, peut-être qu’il a déjà été prononcé en ma présence, mais je n’en garde pas le souvenir. Alors je me contente de lui adresser un sourire chaleureux.
- Alors enchanté Rom, ton nom ne m’est pas familier, on s’est sûrement croisés sans plus.
Je hausse légèrement les épaules, je ne sais pas d’où je le connais et au final ça n’a pas d’importance. C’est futile et inutile. Je l’ai déjà vu et ça s’arrête là, où, quand, comment et pourquoi ça ne m’intéresse pas. C’était une simple curiosité de ma part. Sans réponse je ne vais pas chercher plus loin. Je n’aime pas fouiner, je n’y trouve pas d’intérêt. Chercher peut être amusant, gratter la surface pour découvrir davantage, mais seulement si la réponse à une valeur à mes yeux ou une utilité. Là elle n’en a aucune, la réponse n’en a aucune, tout ce qui compte c’est que je vais essayer de me souvenir de ce nom. Rom. On ne sait jamais, et puis puisqu’il se dirige vers le bungalow 11 j’en conclus qu’on va être amenés à se revoir. Mais pour combien de temps ?
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Message par Chat-mallow »

A coté du champ de fraise avec Kymatisto
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Ophélia Latha Ray - 15 ans - Fille d’Héméra - 1m58


Cet endroit est très différent de tous les endroits que j’ai déjà visité, et même si j’ai une certaine nostalgie pour l’Écosse, mon pays natal. Je vais me plaire ici, les gens que j’y ai rencontré sont gentils. Les lieux sont verdoyants et animés. Et toute cette histoire de mythologie me plaît bien, j’ai l’impression que ma vie vient de passer dans une de ces séries télévisées où le héros apprend que tout ce qu’il savait du monde et en fait erroné et que son destin est beaucoup plus important que ce qu’il imaginait au premier abord. Non il ne restera pas à vie planqué sous l’escalier mais deviendra le sauveur d’une grande destiné. Enfin, le héros ici ce n'est pas moi, au pire des cas je suis l’animal domestique de la série. Non pas que e sois pas importante mais je n’aurai pas les épaules pour supporter un tel fardeau et puis je suis empoté, inexpérimenté en bataille et j’ai toujours ce problème d’énergie vitale lié au soleil qui est sacrément handicapant la nuit. Pas de quoi faire un bon personnage principal. Par contre je suis ok pour être un bon perso secondaire, ça je crois que c’est dans mes cordes. Je casserai pas trois pattes à un canard mais je pense pouvoir me démerder pour être la fille un peu tête en l’air mais gentille de la série. Ça me rappelle un dessin animé que j’aimais bien regarder avec Papi. Ça parlait d’enquête, de mystère, de piège, ente cinq amis dans un van vert et bleu. Même qu’il avait un chien qui parlait. J’adorais cette série. Je crois que je serai un peu... Que je retrouve son nom... Sammy mais dans la vrai vie. Il ne me manque plus qu’un super chien qui parle. Toujours prête à aider mais qui n’est pas très doué. D’ailleurs Kym me parle de ce que l’aide n’est jamais refusé ici, au champ, mais je ne suis pas sûr d’avoir la main verte. Par contre je peux peut-être leurs jouer un morceau de musique si ça peut aider. Ça au moins je sais faire. Cornemuse, Autoharpe, j’ai même une basse, ce sont les seules choses que j’ai ramené de mon orphelinat. Après la basse ne m’est pas très utile vu que je n’ai pas d’ampli mais pour mes deux autres instruments, c’est bon.

- Je ne suis pas sur d’être vraiment doué pour faire pousser quoi que ce soit. J’avais cactus étant enfant, je l’aimais beaucoup c’était mon grand-père qui me l’avait donné parce que j’étais triste. Il ressemblait un peu à un bonhomme de neige et je l’aimais beaucoup, je l’avais même appelé « Flake ». En y repensant c’était nul comme nom mais j’étais petit aussi donc ça m’excuse un peu. Mais j’ai quand même réussi à le faire mourir alors que c’est censé être facile et increvable mais moi j’ai réussi. Il a duré deux mois entre mes mains. Donc je pense qu’il vaut mieux pas que je touche aux plantes.

Je ne sais pas trop pourquoi je lui ai dit une telle chose après, mais j’ai toujours l’impression de déranger. Alors instinctivement je me suis excusé de lui prendre son temps. Mais j’apprends que non. Note à moi-même, je ne dérange pas Kym. C’est déjà une bonne chose. Cependant, elle m’avoue que rencontrer de nouvelle personne au camp et la seule nouveauté qui peut arriver pour elle. Je trouve ça un peu triste, mais d’une autre manière c’est compréhensible après avoir vécu aussi longtemps ici. Mais je me questionne. Pourquoi rester si elle s'est lassé de cet endroit ? Ou peut-être aime-t-elle la routine qu’elle a ici et qu’au final ça lui convient très bien. Mais peut-on vraiment être heureuse quand tout est prévisible, ressemblant. Sans aucune surprise, sans aucune nouveauté, sans aucune excitation de l’inconnu.

- Alors pourquoi restes tu ici, non pas que ce soit désagréable mais si tu as déjà fait le tour de cet endroit des milliers de fois au point que plus rien ne te surprenne. Ça pourrait être sympa de voyager, voire d'autres contrée. Se dépayser complètement. Tu pourrais même voyager avec tes sœurs, même si vous êtes beaucoup maintenant y'a des tarifs de groupe à peu près partout donc ça ferait des économies. Et puis si tu t’inquiètes pour ton lac, il doit bien avoir des gens ici, qui pourront faire attention que personne n’y pénètre pendant votre absence. Et puis personne ne veut risquer de vous avoir toute en colère sur son dos. Ça doit pas être beau à voir. Vous devez surement être de bonne combattante.

En tout cas, moi, je n’aimerais en aucun cas me retrouver en combat face à elles. Je ne sais pas trop si elles possèdent des pouvoirs mais après deux cents ans d’entrainement, je pense que la meilleure solution est la fuite. Pas très digne, pas très courageux, mais plus intelligent quand le but est de survivre. Surtout quand comme moi, l’entrainement déjà effectué consiste à juste savoir courir et c’est tout. Aucune compétence en corps à corps. Aucune force enfin à ma connaissance, et aucune habilité au maniement des armes. En gros, une absence de toute compétence offensive. Donc fuir est définitivement une solution judicieuse.
naji2807

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Message par naji2807 »

Lizzie Brooks
12 ans, 17 Avril, 1m40, Fille d’Apollon non reconnue, Ourson Grognon
Musicienne hors pair, Capricieuse, Avec Gloria devant le bungalow 11

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Mais pourquoi ma mère m'a envoyé ici? J'ai l'habitude des colonies de vacance, mais celle-là n'a vraiment rien à voir avec celles de d'habitude. Déjà on dirait qu'elle s'écrit avec un C majuscule vu la façon dont tout le monde prononce le mot Colonie... et puis en plus, elle est remplie de gens bizarre. Est-ce que ça veut dire que moi aussi je vais devenir bizarre? Entre Jack qui dégageait un truc particulier et déroutant et qui partait un peu dans tous les sens, et Sasha qui avait carrément un discours sans queue ni tête... Est-ce que l'air d'ici est drogué? C'est vrai que Gloria n'a pas l'air trop bizarre... mais déjà je ne parle avec elle que depuis 5 minutes, et en plus, ça veut peut être juste dire que je suis en train de devenir bizarre moi aussi.
Je ne suis pas vraiment conquis par sa proposition, je pince les lèvres et la regarde avec un certain scepticisme avant de bougonner :
- Je n'ai pas vraiment passé un bon moment avec Sasha, à essayer de comprendre ce qu'il disait et à lui répondre sans que ça ait l'air de changer quoi que ce soit...
Mais bon apparemment Sasha est un cas à part... Mais je ne comprends pas trop, on ne devrait pas l'envoyer quelque part où il pourrait être soigné? Parce que si il a un problème et il semble clairement en avoir un, il faudrait peut être voir à l'aider, non? Comme elle plaisante au sujet de la drogue, je ne peux m'empêcher de demander :
- C'est courant que les gens se droguent ici?
ça expliquerait des choses en tous cas... mais pas pourquoi ma mère m'a laissée ici. Oui oui je sais qu'elle me l'a expliqué, mais son explication n'a pas plus de sens que le discours de Sasha. Le dieu Apollon... et puis quoi encore? Déjà rien qu'apprendre que les dieux grecques existent... j'ai du mal à l'encaisser et ça reste très flou pour moi. Je n'ai jamais eu d'éducation religieuse à proprement parlé, même si Estelle était chrétienne et qu'elle m'a donc appris quelques petites choses. Mais quand même, je n'ai jamais vraiment réussi à croire en Dieu, alors en ces dieux là? C'est sûr qu'avoir vu Chiron et les satyres ça fait quelque chose... mais mon hypothèse d'air rempli de drogues expliqueraient tout autant ces hallucinations que cette histoire de dieux.
Quand j'entends Gloria lui dire que sa mère lui a seulement envoyé une lettre... je trouve que ce n'est vraiment pas grand chose... Si mon père est bel et bien un dieu, il ne pourrait pas faire l'effort de se présenter? A moins qu'il ne soit trop occupé pour ça... cette idée me vexe beaucoup.
- Elle t'a juste donné une lettre? Mais... tu ne l'as jamais vu alors?
Si pour le moment je fais encore un peu la tête, j'esquisse un sourire quand Gloria parle de ma guitare. J'aime parlé musique, c'est un domaine que je connais, dans lequel je me sens à l'aise. Quand elle m'apprend qu'il y a d'autres musiciens ici, mon sourire s'agrandit. Peut être que finalement, il n'y a pas que des gens bizarres! Je me sens plus joyeuse et je réponds avec un certain entrain :
- Je joue de presque tous les instruments à corde. Tu crois qu'on me laisserais jouer aussi? Je n'ai apporté que ma guitare mais... du coup si il y a d'autres musiciens, il y d'autres instruments ici?
Yumeko

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Message par Yumeko »

Derya Aydin
17 ans ǀ 173 cm ǀ Turque ǀ Fille de Thalassa ǀ Permanente ǀ Entrée de la Colonie ǀ Mickaël


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Je ne suis pas retournée en Turquie depuis mes six ans, et c'est vrai, j'aimerais bien retrouver mes racines un jour. Ce n'est pas là-bas où j'ai le plus de souvenirs car je l'ai quitté depuis un long moment maintenant mais j'ai mes premiers souvenirs là-bas. Surtout le petit appartement à Izmir et la plage. C'est là-bas où je suis née, c'est la langue que je parle encore aujourd'hui avec mon père. Lorsque nous sommes tous les deux, on parle seulement le turc même après avoir déménagé, et par deux fois. Peut-être une troisième fois... Avec lui, je n'ai jamais parlé l'anglais ou le grec. Il dit d'ailleurs que je parle bien mieux l'anglais et le grec que lui. J'y étais obligée par la force des choses. A l'école, je n'avais pas le choix. C'était l'anglais puis le grec, rien d'autre. Pas seulement le parler mais l'écrire aussi. Si j'ai appris l'écriture qu'à mon arrivée en Australie, j'ai eu une légère difficulté avec le grec car l'alphabet est assez différent. Pourtant, il y a toujours eu quelque chose avec cette langue qui me semblait comme familier. Je ne l'ai compris qu'au moment où j'ai franchi l'entrée de la colonie. Je n'ai aucune difficulté à lire le grec ancien contrairement aux autres langues.
Ce garçon semble avoir un troisième point commun avec moi. En plus d'être originaire du même pays, de parler la même langue, il est parti de Turquie, il y a longtemps. Je ne sais pas si ça fait aussi, plus ou moins longtemps, mais il y a un moment qu'il l'a quitté. Cela me fait d'autant plus plaisir de faire sa rencontre aujourd'hui. Ce garçon me plait bien. Il est souriant et enthousiaste. Comment ne pas l'apprécier ? La Turquie est un grand pays et il aurait été étonnant d'être originaire de la même ville. Cela aurait été drôle car nous aurions encore un point commun. Si je connais très bien le nom de la ville d'Istanbul, je ne m'y suis jamais rendue sauf pour aller à l'aéroport pour prendre un vol international quand j'ai quitté mon pays natal. En dehors de cela, je n'ai jamais quitté Izmir les six premières années de ma vie. Et les deux villes se situent loin l'une de l'autre pour y passer une seule journée. Je suis heureuse de converser avec lui et turc et la conversation se poursuit donc dans notre langue natale.
- Je n'ai jamais visité Istanbul mais j'ai toujours entendu dire que c'est une ville magnifique. Comme toi, je suis partie il y a longtemps. J'ai vécu six ans à Izmir, une jolie ville en bord de mer avant de déménager. Je t'avoue que mon pays me manque parfois et j'aimerais bien y retourner. Tu vis toujours en Turquie ?
J'imagine que Mickaël doit avoir beaucoup de questions à poser surtout s'il vient de découvrir son ascendance et ce lieu. Moi aussi, j'en avais plein la tête à mon arrivée. Je serai très heureuse d'y répondre. Il imagine la colonie comme une garderie et l'idée me fait sourire même si on peut aussi la voir comme ça. J'imagine que pour M. D, c'en est une. Mais elle ressemble peu à une garderie dans le sens classique du terme car la plupart d'entre nous sommes adolescents, quelques-uns même adultes. Cet endroit est réservé aux demi-dieux pour les protéger. Si l'endroit nous protège des dangers extérieurs, il en existe aussi à l'intérieur. Heureusement, ils sont beaucoup moins nombreux. Cet endroit est fantastique car en plus des demi-dieux, il y a d'autres créatures magiques vivant ici dont un dieu, des satyres, des nymphes et des harpies. Je me retiens de frissonner à cette pensée. Mythologique car la mythologie grecque est réelle et elle existe toujours. Je vois chaque jour ici, et j'en ai fait plusieurs fois l'expérience, parfois malheureuse. Voilà en quoi ce monde peut se révéler aussi très dangereux, moins dans la colonie mais pas inexistante, loin de là. Mes yeux pétillent quand il essaye de deviner qui est mon parent divin. Ce n'est pas une déesse à laquelle on pense beaucoup et elle a très peu d'enfants à ma connaissance. Certains dieux sont bien plus prolifiques que ma mère.
- Oui, tu as bien tout compris. Je suis arrivée pour la première fois ici, l'été de mes douze ans. Aucun des quatre et j'ai bien envie de te laisser deviner qui est ma mère, fis-je amusée. Cherche plutôt parmi les déesses primordiales. Beaucoup de dieux ont des enfants mais pas tous en effet. A ma connaissance, nous sommes la seule colonie de sang-mêlé.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres + Sondage [Complet]

Message par glamour123 »

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- AVEC LA TEAM ALPHA DANS LA FORÊT -


Ma respiration est courte, sifflante. Mes poumons, mes muscles, l'ensemble de mon corps est brûlant. Chaque mouvement que je réalise, chaque geste que j'effectue est poussé par l'adrénaline. Grace à elle je peux décupler mes forces, affiner mon attention, je peux donner le meilleur de moi-même. Il le faut. Je ne suis pas toute seule dans ce combat, mes partenaires comptent sur moi, je ne peux pas flancher. Je ne me l'autoriserai pas. Ce n'est pas dans ma nature d'abandonner. Rater un coup, ce n'est rien. C'est frustrant, certes, mais le plus important c'est de savoir rebondir. C'est bien ce que je suis décidée à faire. Je jette un coup d'œil à Nadya, il semblerait que son attaque n'ait pas eu non plus l'effet escompté. Heureusement pour nous, les lancers de dague d'Alek, perché sur un arbre, font mouche. Le crabe est dorénavant borgne. Borgne et très en colère. Cette émotion l'anime tout entier, il perd la raison et commence à gesticuler dans tous les sens. Je le regarde minutieusement, j'essaye de l'analyser mais il n'y a aucune logique dans ses déplacements. Il est imprévisible. Il ne nous facilite pas la tâche. Valentin s'approche de moi, il a une idée pertinente : trancher les pattes arrières pour stopper l'avancée du crabe. Il a raison, l'atteindre sera plus simple s'il est immobile, contraint d'être à terre. Je hoche vivement la tête, nouvellement déterminée. Ainsi nous formons deux fronts, un à l'avant constitué de Nadya et Kyle, un à l'arrière avec Valentin et moi. La technique est donc toujours la même : diviser son attention pour mieux l'abattre. Valentin est le premier à s'élancer sur les pattes avec son katana. Malgré toute la précision dont il peut faire preuve, son arme touche à plusieurs reprises la carapace plutôt que la chair. Mes efforts sur la patte opposée sont également vains, c'est à peine si mon épée le griffe. Soudain l'enfant d'Aphrodite réussit l'exploit d'entailler la peau tendre de la patte droite du monstre. Nous n'avons pas le temps de nous réjouir que le crabe pousse un cri de rage et nous percute de plein fouet par un mouvement circulaire de pince. Comme Valentin, je reçois le choc de plein fouet dans l'abdomen et je suis projetée quelques mètres plus loin dans le ruisseau. Je grimace de douleur mais mon armure m'a évité le pire, c'est elle qui a encaissé le plus gros. Le frère d'Aaron, qui a repris ses esprits avant moi, m'aide à me relever. Je prends sa main plus par automatisme qu'autre chose. Dans cette chute mon égo s'est également pris un coup. L'esprit en ébullition, je suis survoltée, galvanisée, plus que jamais prête à tuer de ma lame la créature. Ça va, ça va, je réponds brièvement à Valentin quand il s'enquiert de mon état. Pour être honnête je n'ai pas osé regarder l'étendue des dégâts sur mon corps. J'aurais trop peur de découvrir une éraflure un peu plus profonde, une trace de sang... Et il est hors de question que je m'évanouisse maintenant. De toute façon si je suis blessée ça ne doit pas être trop grave, je n'éprouve rien d'insupportable, je n'ai pas vraiment mal. Ce soir je vais certainement avoir des bleus mais ce n'est pas ça qui va m'arrêter. Je me dépêche de sortir de l'eau, je suis toute trempée. Mes vêtements, mes cheveux collent à ma peau. Je n'y pense même pas, déjà concentrée sur ce qui se joue sous mes yeux. Nadya est à terre, ses traits sont tirés, elle souffre. Néanmoins, elle est parvenue à amputer le crabe d'une de ses jambes, ce qui nous permet de prendre un avantage considérable. Kyle s'est lui aussi mis en action. Comme toujours il est impressionnant, il pare toutes les attaques, il rend coup pour coup, il gagne du terrain, il est rapide, il est costaud. Mais sa performance prend une tournure encore plus spectaculaire quand, d'un geste d'épaule, il vient planter sa double hache dans le ventre du crabe. La bête est à l'agonie, de la poussière s'échappe de la plaie. La blessure n'est cependant pas tout à fait fatale sinon le crabe aurait déjà disparu. L'arme de Kyle n'est pas suffisamment profonde, c'est la seule explication possible. Alors je vais le faire. Avec mon épée je peux le tuer. Je cours rejoindre le fils d'Arès, il puise dans son énergie pour soulever le monstre du sol et ainsi limiter ses gesticulations. Il hurle, il nous ordonne de finir le travail. Il n'avait pas besoin de le faire, je n'allais pas laisser passer cette opportunité. Mes yeux se plissent sur le crabe, je ne distingue plus les alentours, je ne vois plus que lui. Je serre plus fort mon épée, son poids se fait lourd dans ma main, je suis confiante, ensemble nous allons terrasser. Une impulsion et je me propulse en avant, je cours, tout droit, je ne défaille pas, je saute une nouvelle fois pour être à la hauteur de ma cible. D'un mouvement fluide et assuré, je plante jusqu'à la garde mon épée dans le corps éventré du crabe. La sentence est presque immédiate, il explose et se dissout définitivement en poussière. Je retombe souplement sur mes pieds et cueille le foulard d'Aphrodite, qui est tombé au sol en même temps. Il devait être caché dans sa carapace, c'est pour cela qu'on ne le voyait pas de l'extérieur. Je lève la tête, carre les épaules. C'est fini. Le monstre est mort, nous avons récupéré l'artefact. Un sentiment de fierté inonde mes veines comme après chaque victoire. Celle-ci est collective, le fruit d'un travail d'équipe. Un sourire conquérant illumine mon visage. Allons vite rendre le foulard à Xylia. Notre victoire ne sera que plus belle encore si nous finissons premier du classement de la chasse.
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DEMI-DÉESSE | AMÉRICAINE | VITALITÉ | CHEFFE DE BUNGALOW | PRINCESSE VANITEUSE | PRÉTENTIEUSE
Bungalow 18 | Avec Maximilien (Glamour123)

Certains jours, j’ai le sentiment que si je disparaissais, le monde ne serait plus qu’un désordre complet. Vous pouvez parler d’orgueil si ça vous chante, je considère que c’est justifié. Regardez mon père : depuis mon départ, il ne se ressemble plus. Avant, il était attentionné, passionné par son travail et faisait tout pour que je trouve également une passion dans laquelle je m’épanouirais tout comme il s’épanouissait dans la sienne. Il me défendait bec et ongles quand j’avais des problèmes. En un mot, c’était le meilleur père du monde. Et, maintenant, ce n’est plus que l’ombre de lui-même, pas seulement vis-à-vis de moi, mais vis-à-vis de tout le monde. Ses gamins et son égoïste de femme l’empêchent d’être heureux, de vivre. Il a un regard terne, il semble constamment fatigué et ne cesse de courir de gauche à droite pour gérer les problèmes de tout un chacun. Il n’a plus de temps pour lui-même, un comble pour celui là-même qui a attiré le regard de la déesse de la jeunesse, du temps qui ne s’arrête pas. Pour sûr, si ma mère le revoyait aujourd’hui, je suis certaine qu’elle aurait le même regard que moi quand j’y repense : une sorte de forme de dégoût.

Et, quand je vois l’état dans lequel je retrouve la Colonie une semaine après mon départ, je me dis que c’est pareil ici. Certes, il y a toujours une certaine euphorie au début de la saison estivale et les pensionnaires s’agitent (je ne vais pas mentir, j’ai également hâte de voir à quoi ressembleront les nouveaux pensionnaires), mais ce n’est pas une raison pour se lancer dans des grandes activités dans les Bois sur un coup de tête. Qui gère les nouveaux demi-dieux ? J’espère bien pour eux que ce n’est pas Dionysos, il serait capable de leur faire faire demi-tour rien qu’à la vue de sa chemise, quitte à ce que ce soit pour repartir à la rencontre des monstres qui les ont pourchassés. Quoi qu’il en soit, il est hors de question que ce soit ma tâche. A moins d’y trouver un quelconque intérêt, hors de question que je m’occupe d’eux, d’autant plus que ça doit grouiller de gamins tous plus insupportables les uns que les autres.

Dans l’idéal, j’aurais aimé me terrer dans mon bungalow, oublier tout ça et me détendre tranquillement pendant ces quelques heures où les Hébé seraient partis combattre dans la forêt : un bungalow 18 rien que pour moi et, une fois bien installée et la Chasse terminée, retrouver Félix afin d’oublier définitivement mes problèmes familiaux. Malheureusement, sa mère a décidé que je ne jouirais pas de chance cette semaine. Me détendre est impossible dans une Colonie aussi bruyante et désordonnée, et d’autant plus dans un bungalow qui ne ressemble en rien à un lieu calme. A vrai dire, sa simple vue me fait criser, le moindre objet oublié par un de mes frères et sœurs, le moindre bout de drap qui dépasse du lit, les jeux de sociétés non rangés…J’aurais envie de leur exploser le crâne contre un mur dès l’instant où je les verrais, si je n’avais pas conscience que cela ne ferait que plus dégrader l’état actuel du bungalow.

Le summum, c’est tout de même que l’un de mes frangins se balade ici l’esprit tranquille. Comment peut-il lire aussi sereinement alors qu’il devrait se demander pourquoi nous n’avons pas fini premier du classement des bungalows ? Comment peut-il rester vautré dans son lit alors même qu’il devrait ranger son bungalow, comprendre où est notre erreur ? J’ai beau tout faire pour que nous cohabitions plus au moins dans le bungalow, les Hébé sont tous des enfants immatures et dissidents, et Maximilien est sans doute de la pire espèce. Pour sûr, il aura profité de mon absence pour trouver un moyen de me ridiculiser, de ruiner le 18 habituellement si parfait. S’il y a bien un « frère » dont je me serais passé, c’est bien lui.

Sa réponse me fait encore plus fulminer : nous ne nous aimons pas. Nous cohabitons parce que nous n’avons pas le choix, parce que « Monsieur » n’a jamais jugé bon de rentrer voir son père où que celui-ci soit pour me laisser tranquillement gérer les Hébé. Je dois avouer qu’il m’est parfois arrivé de souhaiter que, en rentrant chez lui, un monstre croise sa route et que je n’entende plus parler de lui. Je ne suis pas âme à vouloir la mort d’autrui, et, que je l’aime ou je le déteste, Maximilien est mon demi-frère, mais c’est un bug dans la matrice. Il n’a rien faire ni ici, ni ailleurs. Il ne parle à personne, il ne sait pas se battre, il ne participe à aucune activité, il ne fait qu’errer entre les arbres tout en trouvant toujours un moyen pour pourrir mon existence par son inactivité. Il ne sait même pas lire bon sang ! Pourquoi est-il toujours en vie ? A quoi il sert ? A rien, et je suis certaine qu’il le sait très bien. Ce n’est qu’un poids pour tout le monde, et, à mes yeux, un encore plus gros, dont je n’arrive pas à me débarrasser malgré toutes mes tentatives.

-Te foutre la paix ? répété-je, écarquillant les yeux face à un tel affront envers sa supérieure et son aînée, d’autant plus lorsqu’il me donne l’impression de vouloir en plus s’éclipser de manière peu discrète. Hors de question, mon petiot, tu restes ici jusqu’à ce que le bungalow soit nickel ou que je trouve le coupable qui nous a mis à la quatrième place !

Et je n’ai aucun doute de l’avoir déjà trouvé…

J’ai toujours dû mal à croire que nous puissions n’avoir que deux ans de différence, lui et moi. Maximilien ne semble être qu’un gamin immature bon à rien incapable d’aider quiconque, juste bon à se rouler en boule dès qu’un problème pourrait le toucher. Il n’est pas envisageable qu’aujourd’hui je le laisse s’en tirer comme ça, cette tournée des bungalows, c’est la goutte de trop. Et s’il ne veut pas coopérer, je trouverais un moyen de lui forcer la main…en lui prenant son livre par exemple.


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Springbloom

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SATYRE |26 ANS | MAURITANIEN | PSAMATHÉE | DE SABLE ET D'EAU | CHERCHE SON PÈRE ET SA MÈRE
Sur la plage | Avec Sacha (LSGI)

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Mes pensées vrillent, dérivent, vont et viennent, c’est le chaos dans mon esprit. Parfois, ma mémoire me rappelle à quel point j’étais serein le matin même, le visage tourné vers l’horizon, attendant le retour d’un ami. Comment mon comportement a-t-il pu changer ainsi du tout au tout ? En l’espace de quelques heures à peine, mon humeur si joyeuse s’est envolée. D’une hâte de retrouver un vieil ami perdu de vue depuis longtemps, il ne reste désormais plus que l’angoisse dans mon esprit. La dopamine a complètement quitté mes veines, n’y laissant qu’un stress morbide et vivace. Je le sens envahir chaque parcelle de mon corps, s’installer, et, lentement, prendre le contrôle de mon corps.

J’erre dans mes pensées, je n’arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit. Ni les visages que je croise en partant en direction de la plage, ni où je mets les sabots, ni à pourquoi exactement je cours vers la plage. Je veux voir Alfiruz, j’ai désespérément besoin de le voir, mais je ne sais même pas pourquoi je ressens ce soudain besoin, presque viscéral. Est-ce qu’une part de moi lui en veut pour m’avoir dit la vérité ? Est-ce que je lui en veux de m’avoir dit que je n’avais désormais plus que perdu mon père, j’avais également perdu ma mère ? Je ne peux pas être en colère contre lui, je n’aurais moi-même jamais pu cacher un aussi lourd secret si j’avais su…Et pourtant, je sais que ce ressent au plus profond de moi, c’est de la colère, une frustration profonde, insoluble. J’ai envie de tout et de rien en même temps, mon cerveau se contredit lui-même, me perd. J’ai beau essayé de retrouver mon calme, je n’y parviens pas, une tension continue parcourt mes veines, m’empêchant d’être serein. L’habituel satyre si olympien n’est plus là, il n’y a plus que cette envie de me mettre à crier, de tout envoyer en l’air, aussi bien figurativement que physiquement.

Il revient néanmoins toujours à la même pensée : Alfiruz. Quoiqu’il advienne, la tortue, elle, saura comprendre ce qui m’arrive. Je n’aurais jamais dû m’enfuir comme je l’ai fait toute à l’heure, je n’aurais jamais dû le laisser repartir. J’ai besoin de lui, terriblement besoin de voir quelqu’un qui comprendra ce que je ressens à l’heure actuelle. Les demi-dieux…même sans parvenir à distinguer leur visage dans le brouillard qui envahit mon esprit, je sais qu’ils ne peuvent pas comprendre ce que cela fait : l’un de leur parent est immortel, ils ne pourront jamais la perdre. Et si je venais leur parler de Psamathée, si du moins ils savaient de qui il s’agissait, ils me diraient qu’elle aussi est immortelle, ignorant qu’elle a beau être une déesse, elle n’en reste pas moins mortelle comme toutes les nymphes. Rien qu’à cette pensée, je ressens une soudaine et irrépressible nausée : effleurer l’idée qu’elle puisse nous avoir quitté, c’est inenvisageable. Je ne parviens déjà pas à supporter son absence au quotidien, elle imaginé qu’elle puisse être définitive…

C’est le cœur soudainement plein d’espoir que je franchis la dune, battant la chamade. Comme tous les satyres, je peux comprendre tous les animaux, mais j’ai toujours eu un lien particulier avec Alfiruz. Je ne peux pas seulement comprendre le langage de mon ami, je peux également sentir sa présence, savoir ce qu’il ressent quand il ne dit rien. Sent-il actuellement mes peurs ? De mon côté, je ne sens pas sa présence. Ce qui me relie à lui n’est pas vraiment explicable, encore moins clair pour nous, mais je sais que, s’il était proche, je le saurais. Il a replongé dans les profondeurs. Je suis seul. Je savais que je n’aurais pas dû fuir ainsi. Il a dû croire que j’avais besoin d’être seul. Peut-être que c’était vrai, mais j’avais désormais besoin de lui. J’avais besoin de savoir que je n’étais pas seul, que j’avais toujours un lien avec la mer. Il faut que je l’appelle, si je rejoins l’eau, il m’entendra et il viendra, j’en suis certain.

Dans la précipitation, je dérape plus que je ne glisse sur le versant de la dune, m’affalant de tout mon long sur la plage. La tête dans le sable, mes yeux vont à la rencontre d’un demi-dieu à la chevelure flamboyante qui s’éveille. Je crois qu’il me parle, mais, le temps que je me relève, et que je comprenne qu’il s’adresse à moi, je manque la moitié de ses propos. L’esprit ailleurs, je ne pensais pas que quiconque m’adresserait la parole et encore moins un demi-dieu que je ne connais pas. Je ne côtoie qu’assez peu les autres demi-dieux en-dehors d’Hadley et Milàn. Ils vivent entre leur bungalow, l’Arène et le Pavillon, je vis sur la plage et le Pavillon, toujours bien loin d’eux. Certains ont beau vivre ici depuis des années, nos chemins ne se sont jamais croisés. Et, quand nous nous amenons enfin à nous voir, je ne suis pas la première personne vers qui se tourne les demi-dieux. Ils préfèrent Coram, Xylia, Daithe ou n’importe quelle autre nymphe. Je suis plus une sorte d’ombre à la Colonie, j’erre et la majorité des gens m’ignore.

Alors que l’on m’aborde à cet instant précis, à cet instant où je ne pensais qu’à retrouver Alfiruz, mon seul et unique ami, celui sur lequel je pourrais toujours compter, ça me paraît incongru : c’est impossible. Un gars que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam, que j’ai manqué d’écraser sous mes sabots pendant son sommeil, m’interpelle l’air de rien ? Je lance un regard vers l’horizon, guettant la présence d’Alfiruz, mais je ne ressens rien malgré tous mes appels.

-Je ne sais pas nager.

Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Et si je manquais de me noyer, dans le détroit, est-ce qu’Alfiruz reviendrait plus vite ? Je n’ai aucun doute que je ne parviendrais pas à faire plus de quatre brasses avant de boire la tasse, et il ne pourrait pas rester les nageoires ballantes alors que je manque de mourir. Et si j’essayais ? Alfiruz, est-ce que tu viendrais ? Où est-ce que tu me laisserais seul moi aussi à ton tour ?


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Springbloom

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres + Sondage [Complet]

Message par Springbloom »

Bonjour à tous, je viens aux nouvelles après quelques semaines d'absence

Les équipes Alpha, Delta et Epsilon ont terminé leur chasse, nous allons donc pouvoir procéder à l'ellipse de fin de Chasse. Ce ne sera pas un vrai event', simplement un temps libre en attendant la veillée

Dans l'idéal, j'aurais aimé posté le temps libre ce week-end, mais au vu de la quantité de travail que j'ai déjà récupéré en deux jours de cours, au fait que j'aimerais tout de même faire le résumé des derniers événements, il y a de fortes chances qu'il soit posté non pas ce week-end mais celui du 3 octobre.

Pour ce qui est de la veillée, j'envisageais de la faire aux vacances de la Toussaint, mais j'ai découvert qu'elles étaient très tôt cette année, donc je ne sais pas si vous préférez le faire à la Toussaint ou à la Noël, à vous de voir en fonction de vos préférences et de votre quantité de travail. Personnellement, je pense que je préférais Noël vis-à-vis de la quantité de travail que j'ai, mais votre avis compte tout autant que le mien ^^

Bonne rentrée à tous, que ce soit dans vos écoles, vos études ou votre travail, je suis ravie de voir que vous êtes toujours là :mrgreen:
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ AEMILIOS

Message par Chat-mallow »

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14 ANS - 1M61 - FILS DE STYX - ENTRE ENFER ET COLONIE

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Tout débuta au tréfonds du monde, dans les entrailles de la terre. Là où naît les cauchemars des hommes, là où finit leur vie, leurs rêves, leurs amours. Là où s’entremêlent peur, angoisse, folie, haine et tout sentiment respirant la noirceur et l’amertume. Entre mortels à l’agonie, Héros à l’Elysée, Dieu oublié et damné; un petit être apparu, source d’espoir pour une mère. Son apparition étant dû à un simple besoin égoïste de combler un vide, une éternelle solitude, de lassitude dans son immortalité. Car la mère, Styx est une déesse qu’on pourrait qualifier d'oublier. Avec le temps, les hommes ont tout simplement perdu son existence dans celle de son fleuve, ne laissant que peu de croyance pour elle. Les siècles avançant, défilant sous ses yeux. Les jours se confondant, les années s’enchaînant, et les séjours sur terre se raréfiant.
Son quotidien était d’une fluidité que rien n’entravait jamais, défilant à une rapidité qu’elle en oubliait elle-même l'avancée. Perdu dans les torrents de ses pensées.

Mais un jour, rentrant dans sa cavité dont elle était sortie le matin même, elle eu envie de changement, de nouveauté, de piquant dans son éternité. Cela faisait plus de d’un siècle qu’elle n’était sortie. Lors de sa dernière visite sur la surface elle avait été frappé de leur ingéniosité avec leurs machine roulant pour se déplacer, leurs énergie. Les fêtes chez eux étaient délirantes, enivrantes. Le monde avait beaucoup changé depuis cette fameuse sortie en 1926. Quatre-vingt ans plus tard, ce fut un choc, le monde avait considérablement évolué. Mais les hommes possédaient toujours ce petit plus qui intriguait les dieux, cela les rendait curieux et le même schéma opéré toujours. Ils se rencontraient. Ils tombaient amoureux ou du moins épris d’un désir ardent. Un enfant en ressortait toujours, fragile, inadapté, et complètement détraqué. Les demi-dieux étaient destinés à de si grandes choses pour des êtres brisés.

Et comme le destin opère toujours, les choses tournèrent de manière prévisible. Elle le rencontra, cet homme au fragrance d’humanité, de mortalité. Elle le croisa au abord de l’ancienne Arcadie, non loin de chez elle, de sa source. Elle ne savait que très peu de choses à son sujet mais cela lui importait peu. Elle ne souhaitait ni un mari qu’elle possédait déjà, ni un amant. Elle désirait seulement ce que cet homme pouvait lui apporter. Car c’est comme ça que fonctionne les dieux, ne voyant que par intérêt; s' il n’y a pas de contribution pour eux, d’offrande, de contrepartie, ou un simple passe temps, il ne font même pas attention ignorant simplement l'existence de ce qui ne leur importe pas. Mais les hommes, tellement naïfs, tellement fragiles et manipulables se laissent toujours avoir. Et les immortelles s’ennuient alors ils jouent, ils jouent avec leurs existences, leurs destins, leurs désirs.

Ils se cotoyèrent le temps d’une après midi, lui se posant dans son ascension, dans son road trip. Ils s’unirent au détour d’une conversation entre deux rochers, quelques arbres et parmi les animaux et insectes environnant, en plein air, purement naturel et instinctif. Il n’y eut ni câlin après, ni discussion, la titanide se leva et disparut aussi mystérieusement qu’elle était sortie des enfers. Et c’est ainsi qu'Aemilios arriva, au centre de la terre, là où chaleur et obscurité s'entremêlent.


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Demi-dieu je l’ai toujours étais, toujours su. Je vivais dans ce monde qui ne laissait place au doute. Pour moi c’était mon quotidien, mon environnement habituel. Nonobstant, à l'inverse des demis-dieux habituels, mon problème n'était pas ma descendance divine mais mon ascendance mortelle. Car à cause de cette particularité, cette mortalité que je possédais, j'ai vécu mon enfance cachée, effacée dans l’obscurité de ma grotte. Je me souviens pas de tous les détails mais c’était mon quotidien, je me levais le matin seul dans la froideur de la roche, je passé ma journée seul parmi les stalactites et les stalagmites et le soir j’attendais l'arrivé de ma mère afin que je m’endorme dans ses bras. Encore. Et encore.

Des jours durant, l'angoisse montait en moi, ne voulant être seule. Son absence ne faisant que s'installer en moi. Je venais à redouter chaque réveil, chaque matin, chaque départ, chaque moment de solitude, de silence. Les crises d'angoisses apparraissant, me faisant comprendre mon insignifiance. Devenu insoutenable et presque automatique dès l’absence de ma mère. Un matin, un son apparu sans mon silence, une voix dans mon cocon, une présence dans mon enfermement.

Ça va aller, Milo ça va aller ! me dit une voix grave. Je tournai la tête et je le vis. Cet homme âgé, qui me souriait avec compassion. Il était le premier à m’appeler ainsi.
- Tu dis que ça va aller que tout va bien qu’il ne faut plus pleurer mais ça fait 10 fois que tu le répètes mais tu réponds pas à ma question.
Je peux pas répondre à ta question parce que je ne sais pas.
- Ça veut dire qu’elle ne restera jamais avec moi c’est ça ? Dis-je tristement.
Tout ce que je peux te dire c’est que moi je suis là, tu pourras toujours compter sur moi, je serai toujours là, je partirai pas. Essayant de me réconforter.
- Tu peux pas remplacer ma maman.
Personne peut remplacer une maman. Mais moi je peux essayer d’être ton ami, un ami un peu spécial, un ami que tu serai seul à voir et à entendre un peu comme une baguette magique. Me dit-il tendrement.
- Je préférerai une baguette magique.
Oui, ça je comprend. Répondit-il amusé.
- Quand on aime les gens on les laisse pas toujours tout seul.
Tu sais c’est normal que tu sois triste, c’est tout à fait normal Milo.
- Je suis pas triste, je crois que je suis en colère. Dis-je sans certitude.
Tu veux qu’on en parle ?
- Non.
Tu veux que je m’en ailles ?
- Non. Comment tu t’appelles ? Demandai-je curieux.
Comment tu voudrais que je m’appelle ?
- Jimmy.
Ça me va.

C’est ainsi que débuta notre duo, Milo et Jimmy contre le monde.


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Dans un océan de roche émerge une discussion de bille, de caillou et de trou dont coule des rêves d’un craquement d’allumette. Et les murmures entendus deviennent intenses, des murmures ne devraient pas être aussi forts. Il y a un garçon au fond que personne ne connaît et la vie passera à côté sans jamais le voir, la mort se tiendra près de la porte pour le suivre. Dans les longs couloirs des galeries il y a foule d’objets en tous genres, de golems grimaçants et parmi eux, une seule étoile filante.
Personne ne devrait être laissé dans un coin attendant que ses rêves flétrissent et que la fin vienne le trouver pour l’emmener dans les profondeurs. Lorsqu'on est déjà dans les profondeurs, il ne reste plus qu’à saisir ses rêves et prendre la main de la vie pour remonter.

Je veux être cette étoile filante, ce fragment de lumière. Cette aventure ensemble seulement pour ses yeux.


※ ※ ※

Les enfers n’étaient pas tout roses mais nous aimions ce lieu. Nous rêvions, Jimmy et moi de le visiter, de partir ensemble à l’aventure. Dévaler la rivière de ma mère, voir Charon en plein travail. Visiter les différents champs des mortels. Apercevoir le Palais d’Hadès ainsi que le jardin de Perséphone. Toutes ces choses à la fois proches de chez moi, à m’a portée, mais dont nous avions l’interdiction d’aller. Mère nous avait expliqué que c’était trop dangereux, que nous pouvions tomber sur des monstres, nous faire repérer et qu’à cause de ça nous devrions partir loin d’elle, que nous pouvions nous perdre. Mais elle ignorait l’existence de Jimmy. Et avec lui je me sentais fort, invincible. Nous étions indissociables. Alors vu que j’avais quatre ans et Jimmy en avait 41, et que si Jimmy était une partie de moi alors c’était comme si moi aussi j’étais grand, adulte. Nous devions être prêts à deux par conséquent. L’enfer ne serait pas un cauchemar ni un danger mais juste une aventure, car nous étions une équipe qui surmonterait tout. Nous avions alors décidé de sortir. Nous pouvions explorer, et en même temps restez discret car même si avec Jimmy nous étions adultes, moi j'étais petit de se serait parfait pour ne pas se faire remarquer. Je pouvais me promener sans attirer l'attention des monstres. Il nous restait plus qu'à ne pas nous perdre.

Au début les choses furent fantastiques, nous découvrions les vastes étendus du Styx, nageant dans ces eaux froides, la rivière et nous ne faisions qu’un. J’avais comme l’impression d’être enfin complet, comme si toutes ces années j’avais eu un manque à combler que le Styx venait effacer. Je me sentais à ma place.
Nous parlions avec Charon, nous l’avions déjà vu quelquefois avec mère dans la grotte, c’était un peu comme notre oncle, un oncle morose mais indéfiniment stylé, toujours en costume élégant avec ces tatouages, ce qui donnait un contraste absolument cool. Nous le regardions traverser dans un sens, puis dans l’autre, tantôt vide, tantôt pleins d’âmes. Il était ma figure masculine, mon modèle, si un jour je vieillissais, c’est à lui que j’aimerais ressembler. D’un autre côté, à par ma mère il était le seul à connaître mon existence, et à l’inverse il était le seul homme hormis Jimmy que je connaissais. Alors on peut dire que je n'avais pas d’autre comparaison, mais pour nous il était génial. Les choses étaient merveilleuses, comme nous l'imaginions de la grotte. Nous passions une merveilleuse journée.

Mais il manquait une chose, un endroit à aller voir avant que mère soit en colère, car les portes de l’enfer c’était non, les différents champs c’était non, les autres fleuves toujours non, la maison de la nuit, absolument hors de question. Mais le palais d'Hadès, ça, ça en valait le coup d’être grondé par mère. Nous en avions discuté avec Jimmy, et nous avions émis des hypothèses sûres comment il était. Il devait être immense, sombre, ténébreux, sûrement poussiéreux. Mais totalement enivrant, mêlé de colère, de haine, de peur, en gros, de tout sentiment négatif qu’on pouvait trouver et ressentir ici aux enfers. Toutes ces émotions mauvaises sont délicieuses. Cela devait composer une atmosphère impressionnante. Je fis alors faux bond à Charon.

Mais une fois arrivé ce fut l’apothéose. Mon enfance ici nous avait habitués à ces frissons. Mais cela n’avait rien de tel, c’était cent fois mieux que nos hypothèses. Il était monstrueux, tout en noir d’obsidienne scintillante. Avec un portique de marbre noir gardé par des squelettes. Juste devant le palais s'étendait les jardins somptueux de Perséphone. c’était d’une splendeur macabre. Tout donnait l’impression d’être là à la fois pour effrayer et envoûter les visiteurs, en tout cas c'est ce que nous ressentions face à ce lieu avec Jimmy. Nous ne nous lassions pas de regarder chaque pierre, chaque plante, chaque source de lumière. C’était décidé si un jour nous avions un endroit à nous autre que la grotte nous aimerions qu’il soit comme celui-ci, enfin qu’il fasse ressentir la même chose. Je me régalais de toutes les vibrations infernales coulant sur ma peau. De l’odeur de souffre emplissant mes narines. Je me noyais dans ses flammes vertes. Je ressentais une irrépressible envie de m’approcher plus près, de naviguer dans ses jardins, de m’immerger dans ses murs obsidiennes et de découvrir l’intérieur.

C’est inconsciemment que mes pas reprirent, mes pieds se posant l’un après l’autre me faisant avancer doucement vers ce lieu dont je ne pouvais détourner le regard. Il surgit de l’obscurité, ce chien noir me surpassant. Ce monstre. Je voyais ses yeux rouges me fixer. Ses narines humant l'air. À la recherche de quelque chose, ou de quelqu'un. Et ce qu'il sentit lui fut intéressant parce qu'il s'arrêta net. Seules ses lèvres tremblaient, sa bouche légèrement entrouverte, laissant transparaître des dents blanches de la taille de mon avant-bras. Des grognements rauques sortaient de ses monstres. Ne crie surtout pas, me dit Jimmy. Ne cours pas, ne fait pas de mouvement brusque. C'est juste une grosse bête, il ne faut pas l'exciter ou l'énerver et peut-être qu'il ne fera rien. Même Jimmy n'était pas convaincu par ces paroles mais il essayait de me rassurer et ça marchait un peu. Alors très lentement je bougeai mes jambes, reculant petit pas par petit pas. Le plus lentement possible. Il n'y avait qu'une manière de m'en sortir. Rejoindre le Styx. Mais il était loin derrière moi. Le chien des enfers me suivant à pas de loup. Traquant une proie. Quand j'arrivai à quelque mètres de la rivière je trébuchai et mon mouvement fut celui de trop. Ce monstre m'attaqua. J'étais apeuré, perdu. Je me souviens de peu de chose après ça. Je me suis réveillée plus tard dans la grotte endolorie. Mère à mes côtés. Elle m'expliqua que j'avais reçu un coup de griffe qui expliquait la douceur que je ressentais à l'épaule. Elle ne savait ce qui s'était passé. Mais, lorsqu'elle m’avait trouvé, elle avait aperçu le chien partir en courant trempé et brûlé par endroits par l’eau de la rivière.


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La relation mère-enfant est assez particulière. Car la mère a un rôle crucial dans le développement de la personnalité de l’enfant. Trop protecteur et l’enfant sera inadapté, nuisant à son estime pour le monde extérieur, pas présente et il aura des perturbations dans son développement personnel et affectif. Tout est question d’équilibre. Pas trop présent, mais pas trop absent. En gros l’aimais mais pas trop, pas intensément, pas comme la chose la plus importante à ses yeux, donc ne pas être dépendant de son enfant et ne pas faire en sorte qu’il soit dépendant de soi. Mais ce n'est pas simple quand avoir un enfant était un rêve, un moyen de survie. Alors on fait semblant. Mais c’est compliqué, et ça transparaît. L’enfant s'aperçoit des choses. Car il est enfant mais il est intelligent. Alors la mère essaye de faire ce qui est le mieux pour le bien-être de sa progéniture même si ce n’est pas son bien-être à elle. Car même si cet être est sorti de soi, même s'il possède ses gènes, sa ressemblance, peut-être même son caractère; il ne lui appartient pas. Il est une personne à part entière et qui est à lui-même, malgré sa dépendance pour elle pendant toute les premières années de sa vie.

C’est confus, c’est délicat, c’est une tourmente quotidienne, c’est un tourbillon de questions, un tsunami d’émotions. C’est accepter que son cœur se sépare de son corps et marche à ses côtés pour toujours. Et c’est à temps plein. En somme, c'est magique.
Et c’est à cause des déséquilibres dans ce style que j’apparais. Que je nais. Et parfois que je reste.


※ ※ ※

Après l'attaque du chien de l'Enfer, mère était invivable, toujours sur mon dos, apeuré que je puisse encore une fois sortir et me faire attaquer. Deux semaines suivirent avec Charon comme Baby - Sitter. Pas que nous ne l’aimons pas, nous aimons beaucoup passer du temps avec lui mais c’est plus agréable quand son rôle n’est pas de vous surveiller et qu’il n’est pas forcé d’être là. Nous jouions aux cartes avec un paquet que nous avions récupéré en nageant dans la rivière.
Un soir juste après le départ de Charon, mère était très tourmentée enfin plus que d’ordinaire, elle ne cessait de bouger, me regarder sans même parler. Quelques dizaines de minutes s'écoulèrent et elle brisa le silence dans lequel nous nous trouvions.

- J'ai réfléchi, tu dois partir, me dit-elle sèchement.
Elle ne le veut pas, Milo, regarde ces yeux brillent. m’expliqua Jimmy
- Mais… Mais pourquoi ? Pourquoi je peux pas rester auprès de toi ?
C’est bien ça, fait culpabiliser ta mère. Attends, tu parlerais pas comme ça. Oh le petit malin, c’est ton but n'est ce pas. Tu veux la faire craquer pour qu’elle te garde. Jimmy me regardait avec un mélange de stupéfaction et d’amusement.
- Je … Je veux pas partir, promis je serai sage, je resterais dans la grotte. Je sortirai plus. Mais me demande pas de quitter les enfers. Je connais rien là-haut et puis ici c’est chez moi.
- Aemilios, je ne peux pas te garder ainsi, caché indéfiniment, au début j’y ai cru. Mais il est temps pour toi de grandir. Et ça ne sera pas ici, c’est trop dangereux et Charon a du travail il ne peut pas rester là avec toi. Alors tu n’as pas le choix, je vais t’envoyer à la colonie.
Ce n’est peut être pas une mauvaise chose Milo, on va rencontrer pleins de nouvelles personnes, découvrir le monde terrestre. On va bien s’amuser.
- Mais ça veut dire que je reviendrais pas, je ne te reverrai plus ?
- Non mon Aemilios. Ne t’inquiète pas pour l’instant je t’y envoie que l’été, tu verras y’en a beaucoup dans ce cas-là et des fois c’est suffisant, me répondit-elle pas convaincu.
Ca sent le départ à l’année un jour, je te le dis. Jimmy avait l’air triste lui aussi.
- Si tu penses que c’est mieux, alors j’irai mère. Mon ton était résigné et triste. Je ne voulais pas la quitter. Et Jimmy avait raison mais même si ça pouvait être très bien, j’avais peur d’aimer cet endroit. Car si je l’aimais alors c’était un peu comme une trahison pour ma maison. Je ne voulais en aucun cas oublier l’enfer. Et puis si ça se trouve ça serait l’inverse. Nous passerons l’été à détester ce lieu, à ne pas aimer les gens. Parce qu’il ne serait pas comme ici, il ne connaisse que des choses que j’ignore et comment on peut apprécier des personnes alors qu’on n’a rien en commun ?
- Je te promets que tu t'y plairas, me rassura mère. Je ne pouvais que la croire, car mère ne jure ou ne promet jamais dans le vent. Si elle le fait c’est que c’est certain. Mais justement c’est ça qui me faisait peur. Aimez cet endroit plus que mon chez moi.

Mère m’emmena jusqu’au camp dès les premières chaleurs de l’été. C’était la première fois que nous sortions des enfers avec Jimmy et le changement brutal de lumière m’éblouit presque pendant toute la durée du trajet, mes yeux s’habituant difficilement à toutes ces couleurs, à la lumière. Mon nez percevait des odeurs que je n’avais jamais senties jusqu’ici. Jimmy était heureux, il regardait tout. Tout était nouveau, différent, inhabituel. Mère me déposa au camp, à un homme appelé Chiron qui était drôlement étrange, par rapport au monstre des enfers il paraissait drôlement gentil. Après m’avoir présenté à cet homme, elle me donna une sorte de poignard très fin qu’elle nomma stylet. Il était entièrement noir. Il donnait l’impression d’avoir été forgé d’un seul coup, entortillé sur le manche ainsi que sur la garde. Il était magnifique. Je remerciai mère. Nous nous enlaçâmes et puis nous nous séparâmes avec mère.

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Sauté dans une mer déchaînée dont coule l’angoisse et le danger. Descendre et rentrer de la tête aux pieds laissant l’eau tranquillement te mouiller. Deux choix qui n’en sont pas toujours. Car même si l’on désire l’un on ne peut pas forcément décider. Danger ou sécurité. Pile ou face. Question de hasard, de chance, de situation. Trois solutions, s’adapter, mimétiser, se faire oublier. Une pomme, une poire ou un coing. Quelle réaction avoir, être bon avec tout, se faire aimer par tous à en devenir incontournable ou essayer de faire comme la star avec quelque variante, presque la même couleur, presque la même forme, aller avec beaucoup de choses, connu mais pas trop en gros un dérivé pas trop mauvais qui passe bien ou alors celui qu’on connaît peu qui est bon mais on l’oublie malgré sa ressemblance, on sait qu’il existe mais de quelle couleur, quelle forme, quel goût on ne sait plus. Chacun a ses avantages mais malgré une survie assurée on ne vit pas complètement si on est le coing. Car tout au fond de lui le coing rêve toujours d’être une pomme mais de peur de te faire manger par des asticots tu restes dans ton coin afin d’éviter tout danger. Alors tu restes sur la plage, ne prenant jamais le risque d’entrer dans l’eau. Et tu ne sauras jamais ce qui serait arrivé si tu serais entrée.


※ ※ ※

Les premiers jours furent très compliqués, je me sentais désemparé face à toute cette nouveauté. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix. Rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet, rose, bleu, noir, blanc. Tant de choses à apprendre, tantôt parce qu’on ne nous avait pas appris ça en enfer, tantôt parce que ce que nous n’avions pensé c’est que les gens ici ne parlaient pas le grec ancien. Heureusement que Chiron était là pour m’aider. Et même si son nom me perturbait car trop ressemblant à Charon, il était gentil et surtout patient avec moi. Car j’avais tellement de lacunes dans ce monde que je ne les comptais plus. En fait j’avais toutes les compétences que les résidents voulaient en entrant ici et moi je n’avais pas toute celle qu’ils possédaient déjà en entrant ici. Je connaissais la mythologie par cœur, mère m’avait appris les bases du combat à l’épée, je parlais le grec ancien. La chose la plus humaine que je savais faire et la seule dont j’étais conscient était jouer aux cartes. Tout le reste l’anglais, les mathématiques, l’histoire d’ici, la culture. Je ne connaissais rien. Je n’avais même jamais regardé toutes ces choses qui passaient dans cette boîte noire qui parle.

Et si ça n'avait été que ça. En plus je ne savais comment agir. Je ne connaissais rien. J'avais tellement de questions sans réponse. Est- ce qu'il y a des monstres ici ? Est- ce qu’il connaisse ma mère ? Est- ce qu’il vont bien nous aimer ? Est- ce que je dois parler de Jimmy ? Comment nous comporter ici ? Qui sont les autres ? Qui sommes-nous ici ? Car pour mère je savais qui j’étais. Je sais qui je suis pour Jimmy. Mais qui suis-je pour moi ? Qui suis-je pour eux ici ? Qui je suis ? Ça veut dire d’où je viens ? Ce que je deviendrais ? Ce que je fais ? Ce que j’ai fait ? Ce dont je rêve ? C’est peut-être ce que vous voyez ? Ce que j’ai vu ? Ce qui m’effraie ou donc je rêve ? Ce qu’un jour je deviendrais ? Ou qui j’aime ? Ce que j’ai perdu ? Qui je suis ? Qui je suis vraiment ? Est-ce que celui dont je suis est défini pas ce que les autres pensent de moi ? Est-ce que je suis vraiment le seul à décider qui je suis ?
Je crois que celui que tu es, est tout à fait semblable aux autres, tu n’es pas le meilleur, tu n’es pas pire. Pourtant il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais personne exactement comme toi, me disais Jimmy.


Une personne mis fin à mes tourments. Une fille. Je crois bien qu’elle était plus âgée que moi mais pas plus que Jimmy. Elle se nommait Chloé. Elle avait des cheveux si clair que j’avais l’impression que physiquement elle était mon total opposé avec ces yeux couleur du ciel. Nous passions beaucoup de temps ensemble, Jimmy l’aimait bien et je crois que moi aussi. Je la regardais souvent vaquer à ses occupations, la plupart du temps elle s’entraînait à l'arène. Étant fille d'Arès ce n'était pas très surprenant. Mais je crois que mon comportement avait tendance à l'exaspérer. Toujours bougeant, ne restant pas en place, impulsif comme si rien ne pouvait me retenir. Le pire c’est que vu qu’elle n'entendait pas Jimmy, elle n’avait aucune idée de pourquoi je faisais telle ou telle chose. Alors quand Jimmy me demandait d’aller nous promener et que j'exécutais. Je me levais et partais. Quand j’avais faim, je la laissais. Ça l'énervait. Et je crois que ça nous a éloignés. Car moi la voir avec d'autres me blessait, j’étais bêtement jaloux. Et elle le fait que je la laisse toujours sur sa faim blessait son ego..

Mais si nous croyions que ça s'arrêterait là, que malgré ça nous étions amis, nous nous étions grandement trompés avec Jimmy. Car afin qu’elle comprenne mes agissements je lui avais parlé de lui, car je lui faisais confiance. Elle m'avait promis de garder le silence. Mais apparemment elle m’avait trahie. Car quelques jours plus tard ces potes étaient venus me voir, étant en moyenne de 7 ans plus grand que moi je ne pouvais rien faire face à eux. Surtout qu’ils étaient trois et moi nous avions beau être deux, nous étions seuls face à eux. Ils commencèrent par rire de moi, à cause de Jimmy.

« T’es un bébé », qu’on m’a répété. Tantôt surnommait « le bizarre » en l’honneur de ma naïveté et de mon ignorance face à leur monde.
« Sale taré», qu’on me disait, alors que je déambulais dans le camp de la polyvalente, les yeux fixés sur le sol.
« Tu fais flippé », qu’on me rappelait avec des yeux empreints de dégoût à mon approche du bungalow 11. Définitivement, mon regard noir obsidienne ne leur plaisaient pas.
« T’es con», qu’on me disait en riant juste parce que je venais de demander qu’est-ce qu’était un téléphone.
« Tu veux être mon ami ? », qu’on me demandait en éclatant de rire pour gagner un pari minable.
« Rentre chez toi! », qu’on me disait, en me mettant en dehors du bungalow en pleine nuit.
Mais j’étais là. Et je comptais y rester. Même si au fond je ne rêvais que de retourner auprès de ma mère pour toujours. Alors au début nous les évitions, je me planquais la journée, et la nuit nous nous faufilions en douce dans le bungalow d’Hadès qui était inoccupé. Mais ce ne fut pas suffisant.

Je suis là pour toi, me disait Jimmy. L'important c’est qu’on soit toujours ensemble, et si tu en as besoin je t'aiderai, pour supporter ou te défendre. Et il avait raison. Lui seul m’importait mais ça faisait mal à l’intérieur. Et je voyais Chloé derrière eux à chaque fois qui détournait le regard et s’en allait. Et c’était ça le plus dur car je croyais qu’elle était mon amie, mais apparemment elle était plus les leurs que la nôtre.

Alors un jour j’en ai eu marre. Et j’ai répondu car j’étais en colère. En colère face à leurs comportements. Face à Chloé qui m’avait trahie et qui indirectement participais à toute cette mascarade quotidienne. Face à moi qui restait faible et passif.
- Ça vous amuse de me persécuter comme ça . Tout ça parce que ton père te battait, dis-je en me tournant vers l’un de mes harceleurs. Et toi, pourquoi tu fais ça ? Pour oublier que ta mère t'a vendu alors que tu étais enfant pour acheter de la drogue ? me souffla Jimmy. Je me tournai vers un autre. Alors, on nous insulte pour se sentir plus forts. Tout ça parce qu’on se hait au plus profond de soi, c’est viscéral tu te détestes quand tu te regardes dans un miroir, alors c’est plus facile de reporter ta haine sur moi. Et Chloé, … Elle je n'avais besoin de ça, elle m’avait confié des secrets que je savais douloureux pour elle mais là a cet instant je voulais juste lui faire mal comme elle nous avait fait souffrir. Alors je sortis à haute voix. Je te croyais pas capable de tout ça, de me trahir ainsi. Car moi aussi je peux te faire mal, lui dit en m’approchant plus près d’elle. Je voyais dans son regard la peur. La peur que je révèle ce qu’elle m'avait confié. Et même si d'ordinaire ça aurait été la dernière chose au monde que j'aurais faite, je l’ai dit à haute voix. Tu n’avais pas autre chose à faire . Non ? Moi je crois que tu avais d’autres occupations avant pourtant. Chez toi. Tard le soir. Dans ta chambre. Dans ton lit. Alors vas-y retourne coucher avec ton oncle. Lui criai-je pleins de haine. Mais même si je ne savais pas d’où j’avais eu ses informations mais j’étais persuadé qu’elle était vrai, et leur visage me démontrait que j’avais raison. Je savais qu’ils ne méritaient pas forcément, encore moins Chloé. Mais je voulais les voir me haïr comme je les haïssais. Alors avec Jimmy nous les avions laissés seuls. Repartant de notre côté. Ils avaient tous entre 15 et 18. Ils partiraient bientôt et je les reverrai plus alors maintenant je n’en avais rien à faire. Du haut de mes 10 ans. J’étais devenu le garçon taré comme il me traitait. Toute manière quand on traite quelqu’un de monstre il finit toujours par en devenir un.


Mais il y avait un paramètre que je n’avais pas pris en compte. La culpabilité. Car sur le coup je m’étais senti bien, puissant. Mais après je m’en été voulu. Encore plus quand je revins l’année suivante au camp. Car durant l’année Chloé s'était engagée dans une quête avec ses amis. Et ils n’étaient pas revenus. Comme je l’avais souhaité.
J’ai appris plus tard ce qui s'était réellement passé avec toute cette histoire. Je m'étais rongé de l'intérieur de peur que ce soit ma faute, leurs décès. Mais non, j'avais simplement le pouvoir de détecter la haine profonde que ressentaient les gens envers quelque chose ou quelqu’un. Ça avait juste été une coïncidence. Mais ça me rongeait quand même. Car j’avais voulu qu’ils disparaissent. Par forcément qu’ils meurent mais ça revenait au même.


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Malchanceux. Maudit. Destiné. On met toujours tous les problèmes sur le coup du sort, sur le destin. On se déculpabilise car c’est plus facile que de se dire qu’inconsciemment c’est de notre faute. Que tous les problèmes qu’on subit au cours d’une vie sont dû à de mauvais choix de notre part. Tant d’excuses dont tout le monde sait que c’est qu’un trou dans lequel on se terre pour oublier. Oublier que c’est nous qui le creusons. On s’auto-sabote. On recherche ce qu’on connaît déjà. Pour faire simple, on s’enfonce dans un cercle vicieux. Car on voit que le négatif. Que si on attire le mauvais c’est qu’il y a un problème chez soi. Mais c’est beaucoup plus simple. Il faut être bienveillant avec soi-même et accepter. Accepter qu’il faut peut-être changer notre manière de voir les choses. Car c'est nous-mêmes qui rendons possible que le schéma recommence. Alors acceptez que vous êtes acteur dans votre destinée et non simple spectateur.

Car c’est pour ça que je suis là. Pour lui. Pour nous. Car il ne connaît que les ténèbres. Alors c’est à moi de lui montrer qu’il existe autre chose. Car il ne le fera jamais. Il aime la noirceur. Mais aimer le macabre n’est pas forcément mauvais. Il faut juste le choisir. Mais pour le choisir il faut s’ouvrir au reste. Car pour l’instant, il ne fait que subir.

Tout démarre de sa descendance qu’il n’a en aucun cas choisie. Son père lui faisant subir cette mortalité, ce danger. Alors même qu'il ne se connaisse ni l'un ni l'autre. Sa mère lui imposant son besoin égoïste de combler un vide et par extension les enfers et les montres. Aujourd’hui il ne fait que vivre avec l’héritage de sa peur, car je n’existe qu’à cause de sa solitude infantile, causée bien évidemment par ses parents. À la colonie il a encaissé cette particularité de pleins fouets. Cela fait 14 ans qu’il croit être pris dans un courant infernal, sans fin, dont il ne peut se défaire...

※ ※ ※

L’année qui a suivi, je disparus. Ne me montrant plus en public. Me faisant discret. Et certaines choses que j’avais dite et subite furent oublier. Les dires devinrent des commérages, les commérages devinrent des ragots. Et les murmures que j’entendais devinrent silencieux, et mon secret devint de nouveau caché. Scellé en moi. Je repris alors simplement le cours de ma vie. Jimmy s’en retournant dans ma tête. Et je n’ai plus jamais parler de lui, ni même démontrer le moindre geste prouvant son existence. D’une certaine manière, je subissais encore des intimidations. Chloé ayant laissé une marque sur moi, un souvenir. Comme si je lui appartenait car je ne me sentais plus libre.

À 11 ans, alors que j’étais en enfer avec ma mère, j’ai rencontré une deuxième fois un monstre. Mais bizarrement à l’inverse du Chien de l’enfer je n’ai pas eu peur. Elle était belle, elle n’avait pas l’air méchante. C’est mère qui a paniqué après que celle-ci se soit approchée de moi un peu trop près. J’en garde encore les marques de ses mains griffues sur mes bras. C’était une Empousa, et j’avais beau avoir appris à me battre au camp, je ne m'étais pas méfiée. Si mère n’avait pas été là, elle aurait bu mon sang. Mère fut furieuse. J’avais honte de m'être fait avoir ainsi. Alors j’ai accepté sans broncher quand mère m'a envoyé à la colonie. Mais cette fois si de manière permanente.

Les années qui ont suivi nous faisions selon notre envie avec Jimmy. Je passais mon temps dans le bungalow d’Hades, me rappelant l’Enfer, Charon, Mère. Mon seul véritable ami était Jimmy, nous étions un duo parfait alors pas besoin de faire entrer quiconque dans ce duo. Car déjà se serait plus un duo. Nous étions un fleuve, il était le lit, j’étais l’eau. Il me guidait et je fonçais tête baissée. Rien ne nous arrêtait jamais nous faisions ce que nous avions envie.


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Insupportable, oui, ça peut me définir, vivant au enfer je me suis imprégné des ambiances et des mœurs de cet endroit si atypique. Jaloux, amer, impulsif, borné, boudeur, chieur, tout peux me définir. Je suis un tout.Toujours dans l'excès, jamais à moitié. Je suis petit et con, Pour faire simple je suis un abruti, je n’écoute que moi et Jimmy. J’aime foutre la pagaille là où je passe, alors quand il s’agit de mettre les pieds dans le plats je suis présent. Mais sinon la plupart du temps je vis indépendamment de vous, dans ma bulle.
Sinon quoi dire de plus, je suis adepte du œil pour œil, dent pour dent. Et je déteste les promesses et serments non tenus.

En revanche Jimmy est mon opposé, mon complémentaire. Il est posé, drôle, toujours bienveillant. Il existe pour me protéger. Mais il n’hésite jamais à me dire quand j’ai tort ou quand je fais fausse route. Mais à quoi ça sert d’en parler vous ne le verrez pas. Et Je n’en parle plus.


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Mes points forts, je suis d’une fidélité sans faille. Ma vie tourne autour des gens que j’aime. En revanche, considérant que les gens qui m’importe sont déjà dans ma vie et qu’il me suffise je ne laisse entrer personne. Après je ne suis jamais contre une bonne discussion autour d’un feu ou une coopération pour une quête. Je suis con mais quand même.
Mes points faibles, comme dit précédemment, j'ai un mauvais caractère. Je ne montre jamais que les choses me touchent derrière une barrière de connerie et d'indifférence. De plus je suis un énorme rancunier.


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Les dons hérités de ma mère je les ai découverts par erreur mais aujourd’hui je les contrôle bien.
J’en ai deux, l’odikinésis qui consiste à pouvoir sentir, comprendre et supprimer la haine et l'hydrokinésie qui me permet de manipuler à la perfection l’eau du Styx

De plus, non pas que ce soit un pouvoir, mais plutôt un trait de caractère hérité de ma mère, je ne supporte pas les promesses briser, j’éprouve un fort sentiment d’injustice. Par le passé j'aurais ressenti le besoin de punir ces personnes. Mais aujourd’hui, je ne parlerais plus jamais à cette personne. Comme si elle n’existait pas. Car pour moi elle n’est pas digne de confiance, ni de considération.


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ANTHÉA

Anthéa, je l’ai rencontré au abord de l’arène. Je m'entrainais avec Jimmy avec un trident que j’avais emprunté. J’aimais bien cette arme même si je ne la maîtrisait pas complètement. J’avais encore un peu de mal à gérer sa longueur. Mais alors que le coup que je venais d’envoyer dans le vent m'emportai. Je me retrouvai le nez dans la poussière alors que je n’avais aucun adversaire. Vraiment ridicule. Et Jimmy s’empressa de se moquer. A la fois vexé et conscient de l’absurdité de ma chute. Je me mis à rire avec Jimmy face à ma nullité. C’est ainsi qu’elle arriva, au mauvais moment. Faisant alors comme si de rien, je me relevai tranquillement en essayant de calmer les sursauts d’amusement. Je jetai un oeil discret vers Jimmy et lui fit un grand sourire. Au pire elle me trouvera bizarre mais tout le monde est tellement différent dans ce camp que ça passera inaperçu.
Elle vint à ma rencontre afin qu’on s'entraîne ensemble, ce n'était pas forcément une mauvaise idée mais j’avais toujours du mal. Jimmy était mon seul et unique partenaire. Surtout que la présence d’autrui rendait toujours les choses délicates pour gérer Jimmy.
Devant me concentrer à la fois sur ma discrétion face aux remarques de Jimmy qui aimait toujours participer à ma vie et sur mon entraînement car à la moindre distraction je pouvais me prendre un coup. Ce qui n’était franchement pas mon but. Mais tout se déroula sans accroc. Anthéa était très avenante. J’avais passé un très bon moment avec elle. Et c'est ainsi que tout débuta. Anthéa devenant une combattante régulière de mes entraînements, à peu près à chaque fois qu’on se croisait à l’arène en fait. Mais jamais elle ne s’imposait, et ça c’était agréable. Au final je l’aimais bien cette fille et Jimmy avait l’air d’accord avec moi.
Dernière modification par Chat-mallow le dim. 15 nov., 2020 6:41 pm, modifié 3 fois.
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par naji2807 »

J'aime beaucoup Aemilios! Il n'a pas l'air simple à aborder mais je me dis qu'il y a peut être certains de mes persos avec qui ça pourrait aller ^^ en tous cas son histoire est originale, on a le versant inverse par rapport aux autres ^^ Comme il est à la Colonie depuis un petit moment, si tu veux un lien n'hésite pas :)
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par LSGI »

Gloria Muñoz
Fille de Pheme | 13 ans | 1m49 | Pipelette bavarde hyperactive | Bungalow 11 avec Lizzie



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Je vois bien à la tête de Lizzie que je ne suis pas parvenue à la convaincre. Ce n’est pas si grave, elle va peut-être s’habituer à la vie ici, peut-être qu’elle va se rendre compte que ce n’est pas si horrible, que ce n’est pas si bizarre. Je sais que ce n’est pas facile d’accepter un univers totalement différent… Enfin j’imagine. Pour ma part je l’ai accepté assez vite, j’étais ravie de découvrir tout un monde qui m’avait été caché depuis ma naissance, je trouve la mythologie fascinante et j’essaie de toujours en apprendre davantage dessus. Je parle avec certains enfants d’Athéna, ceux qui aiment particulièrement dispenser leur savoir comme des leçons. Si certains n’apprécient pas mes questions, d’autres adorent transmettre ce qu’ils savent. Mais je ne m’appuie pas que sur eux, je fais des recherches de mon côté également. C’est tellement intéressant tout ce qui a pu se passer entre les dieux, avec des nymphes… toutes ces histoires de trahisons, d’adultère, de vengeance, de métamorphoses… J’adore ! Ma mère doit être au paradis avec tous ces ragots.
Pour en revenir à Lizzie, elle est toujours aussi sceptique. Je me demande si Chiron ne devrait pas tenir les Hypnos éloignés des nouveaux pensionnaires… Ou bien juste Sacha. Parce que là il n’a pas du tout facilité l’intégration de Lizzie !
- Je sais l’effet que ça fait, dis-je avec un petit sourire solidaire, j’ai aussi essayé de lui parler au début.
Et ça a été assez comique je dois dire, parce qu’il a commencé à me parler de quelque chose et je l’ai pris au sérieux et je lui ai déblatéré tout une réponse… pour rien. Puisqu’il a enchaîné sur autre chose qui n’avait rien à voir. Au début j’ai tenté de suivre mais ensuite j’ai préféré aller dans son sens, je n’avais pas la moindre idée de ce que je racontais, ça n’avait pas de sens, mais c’était drôle ! C’était tout le contraire de réfléchir… Ou plutôt si, parce qu’il fallait que je réfléchisse pour m’empêcher de réfléchir rationnellement… Bref, c’était compliqué au début mais très amusant à la fin.
Lizzie qui m’interroge sur la drogue… Lizzie qui est nouvelle… Lizzie que je ne dois pas agresser… Bon je ne vais pas l’effrayer et lui sortir toutes les rumeurs que je connais sur ceux qui se droguent… Mais je fais un effort là ! Tenir ma langue n’est pas dans mes attributions. Sauf qu’elle ne connaît personne donc je la perdrais davantage… Bon aller, juste je réponds simplement, comme le ferait une personne dite « normale ».
- Pas si courant que ça, et pour la plupart de ceux qui se droguent c’est occasionnel.
Wow comment je suis trop forte ! Là on devrait m’acclamer ! Une phrase ! Alors que j’aurais pu lui faire un topo sur les enfants de Dionysos et leurs fêtent, alors certes ils penchent plus vers l’alcool mais vu comme ils finissent… Et puis on sait qu’il y a des fumeurs qui viennent, des fumeurs pas que de tabac, et parfois il y a plus… J’ai entendu qu’un enfant d’Hécate avait fini totalement défoncé et avait jeté un sort à une fils d’Arès. Apparemment le demi-dieu s’est retrouvé à danser comme une ballerine au milieu de tout le monde… J’aurais tellement voulu voir ça ! Surtout qu’après il y a eu une petite bataille, parce qu’enfant d’Arès l’oblige… Mais bref, non, stop, on se concentre sur Lizzie ! Ce que ça peut être frustrant tout de même de devoir se retenir de parler !
On en vient à parler de nos parents divins et je lui révèle que ma mère m’a envoyé une lettre, ce qui n’est pas énorme du point de vue « mortel » ou « humain » mais pour un dieu c’est énorme. Je suis très heureuse d’avoir une mère comme Pheme d’ailleurs, je sais que certains en veulent à leur parent divin ou bien y sont indifférents, et parfois c’est à raison, mais ce n’est pas du tout mon cas.
- Non, je ne l’ai jamais vue, ce n’est pas si courant de voir son parent divin, lui dis-je avec un petit sourire qui se veut réconfortant.
Il ne faut pas qu’elle espère trop. Après Apollon pourrait lui apparaître, il n’est pas connu pour sa discrétion, mais il ne faut pas non plus qu’elle espère trop, il reste un dieu.
Oh enfin un sourire ! Lizzie sourit en parlant de son instrument de musique et encore davantage quand je lui parle des autres musiciens. Je la trouve, eh bien, lumineuse, maintenant qu’elle sourit. Je ne vais pas le lui faire remarquer, même si ça me démange, mais si je suis une pipelette je suis également une observatrice, et je sais quand une remarque serait déplacée… du moins la plupart du temps. Ici en l’occurrence je sais que si je lui dis que c’est un indice de plus révélateur de son ascendance je sais que son sourire va se faner, alors je reste sur notre conversation, mettant mes remarques de côté.
- Donc de la harpe aussi ? J’aime regarder les gens en jouer, ça fait… majestueux, dis-je avec un sourire éclatant, l’image bien en tête. Oh oui bien sûr ! Tu auras le droit de jouer de ce que tu veux, j’ajoute avec un autre sourire.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par Springbloom »

Holà chicos, holà chicas !

@Lisie : avec pas mal de retard, je t'annonce qu'Aemilios est accepté parmi nous, je l'ajouterais à la liste des inscrits le 1er octobre, quand je ferais du ménage dans les inscriptions, donc t'étonne pas qu'il ne soit pas encore là pendant 4 jours ;) En attendant, si t'as le temps, je pense que tu pourras relire, la majorité des fautes que j'ai relevée était déjà dans le brouillon que tu m'as envoyée, donc je suppose que tu n'as pas pris le temps :lol: J'y pense, si Aemilios s'entraîne au trident, il sera probablement partenaire d'entraînement de Kahau, c'est lui l'expert à la Colonie ^^

@All : Je vais me lancer dans la lecture des derniers messages pour vous pondre un nouveau résumé. J'espère pouvoir poster l'ellipse du temps libre le week-end prochain, mais l'université semble déterminer à nous submerger de travail tant que nous sommes en présentiel alors je ne peux pas garantir que je ne posterais pas l'event le week-end suivant :? Le prochain véritable event', la veillée, débarquera donc à la Noël d'après nos discussions ^^ En attendant tout ça, je vous souhaite de nouveau à tous une bonne rentrée et bon courage pour reprendre le rythme, je vous embrasse :D
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Re: Nour Zabat partie 1 (pas touche)

Message par ChapelierFou »

Je préviens, il y a pas mal d'abus psychologique dans la fiche ^^'

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16 ans ⌾ Fils de Sérapis ⌾ Gréco-Egyptien

Histoire
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⌾Sérapis⌾

L'Ouroboros. C'est ce à quoi je pense en fixant Nour. Mon fils me ne ressemble que peu. Comme beaucoup des enfants que j'ai eues auparavant, il a les traits de sa mère. Pas que je me souvienne du visage de sa génitrice, mais je vois bien que sa peau est plus clair que la mienne, ses cheveux aussi, il est plus petit que moi. C'est décevant. Il n'est pas à la hauteur de mon héritage. Je me demande à quoi cette différence d'apparence qui semble persister chez chacun des membres de ma progéniture est due. Est-ce que c'est à cause de mes pouvoirs qui déclinent? Ou bien est-ce que le code génétique d'un dieu est trop compliqué à répliquer parfaitement pour des gênes de mortel? C'est sûrement cela. Je devrai tenter de trouver une solution à ce problème. Je voudrais que mes enfants me ressemblent, jusqu'au moindre détail de leurs visages, jusqu’au plus profond de leur regard. Après tout, ils sont moi, et je suis eux. Ils ne doivent rien à leur mère, aucun d'eux. Un à un, je les ai élevés. Ils ont grandit à l'ombre de mon aile, je les ai forgés pour qu'ils me servent et soit en mesure de m'apporter ce dont j'ai besoin. Ils me maintiennent en vie. Avec leur amour, leur dévotion et leur foie. Ils sont tous ce qu'il me reste. Autrefois, je n'avais pas à mendier les miettes de l'amour de qui que ce soit. J'étais adoré par une foule plus large que n'importe quel autre dieu. Les Égyptiens, les Grecs, les Romains, et même d'autres. Tous vénéraient Sérapis, dieu de la Vie et de la Mort. A cette époque, j'étais plus puissant que Zeus ou Râ. Mais les mortels m'ont oublié. Petit à petit, ils se sont détourné de moi et sont retournés adorer leurs fausses idoles. Et moi j'ai commencé à sombrer dans l'oublie. Plus personne pour prononcer mon nom, ou bien se souvenir de moi. Ils ont préférés confier mon travail à d'autre Dieux. Chaque peuple est partie aduler son propre panthéon, une ribambelle de noms qu'ils ont scandé chacun de leur côté, créant un brouhaha de lettres et de syllabes qui se mélangeaient, perdant toutes saveur, incapable d'atteindre véritablement un quelconque but précis. A quoi cette adoration aveugle leur a-t-elle servi? Où sont-ils à présent? Éteint. Supprimé par d'autre peuple, eux-mêmes disparus à présent. Un éternel recommencement. Un cycle. Un cercle. Un serpent qui se mort la queue. L'Ouroboros. Le symbole Égyptien de la renaissance, du cercle de la vie et de la mort. J'en suis l'exemple parfait. Je suis le produit des conquêtes d'Alexandre le Grand, du sang qu'il a versé pour étancher sa soif de pouvoir. Je suis le fruit de l'union de la Grèce et de l’Égypte, garantissant la paix et une vie tranquille pour les enfants nés au cours de cette ère de prospérité. Je suis le glorieux amalgame, du roi des cieux grecques, Zeus, des souverains des Enfers, Hadès et Osiris, et du dieu taureau incarnant la fertilité, Apis. Je suis tout, je suis l'existence elle-même, de son commencement à sa fin. Mais le cycle continu, irrésistible, et les hommes ont décidé qu’à leurs yeux, je n'étais rien. Que je représentais trop de choses, trop de mondes. Ils m'ont banni de leurs mémoires, préférant la facilité de leurs petits panthéons clairs et nets. J'aurais dû disparaître, me faire avaler par le néant.

Mais j'ai survécu. J'ai brisé le cycle, et je le sens tenter de me rattraper tous les jours. Mais je reste vivant. Je continu d'exister. Même quand mes forces ont commencées à décliner, quand j'ai compris que personne ne reviendrait vers moi. Mes propres adorateurs se sont retournés contre moi, mais peu importe. J'ai créé un nouveau cercle. Je me suis placé au entre d'un nouvel équilibre. Nour. Il n'est pas le premier, il ne sera pas le dernier. Tous les enfants que j'ai eu, je les ai élevé pour m'adorer, me prier, me maintenir en vie. Ils sont moi et je suis eux. Leur amour est mien et le mien est leur. Nous sommes un équilibre parfait. Mais c'est à peine suffisant pour me maintenir en vie. A chaque fois, Nour est mon seul enfant. A une époque, j'en avais plusieurs, me vouant un culte tous ensembles. Bien sûr, ce n'étais rien en comparaison de l'époque où j'étais le dieu le plus vénéré, mais c'était toujours mieux que maintenant. Petit à petit, j'ai eu de moins en moins de disciples. Ils se sont fait tuer par des monstres, sont morts de faim, certains on même eu l'audace de me quitter, et j'étais trop faible pour les rattraper et les punir de leur affront. Ils sont à moi et me doivent tout, ils n'ont pas le droit de me quitter, et devraient être puni de mort pour ça. Maintenant, je suis seul avec Nour, et je sais que je suis trop faible pour élever plusieurs enfants en même temps, et même si j'en avais la force, ils ne feraient qu'attirer plus de montres, et c'est un risque que je ne peux pas courir. C'est injuste. Des statues, des temples, ont été élevés en mon nom! Et je me retrouve seul au milieu du désert avec pour seul peuple un gamin qui me ressemble à peine! Même les dieux m'ont abandonné, se réfugiant en Amérique, alors que je reste à ramper dans le désert égyptien, à devoir me soucier de ma survie. Je suis un dieu. J'étais plus grand qu'eux tous. Ils me le paieront. Mon heure viendra où le cercle reprendra, et je serais à nouveau le plus puissant, et là, ils verront tous ce que cela fait de redouter sa propre extinction, de craindre sa fin à chaque seconde. Je suis la Vie et la Mort, je me dois de tenir l'existence de tous êtres au creux de ma main, et quand la leur sera entre mes doigts, je l'écraserai. Lentement, ils auront conscience de leur force qui les abandonne, de leur corps qui les trahit, de leurs membres qui s'alourdissent, de la brume qui envahisse leur esprit, les empêchant de penser clairement. Ils seront pétrifiés d'effroi en sentant qu'il n'y a pas d'issus, et petit à petit, dans leur dernière seconde d'existence, sombreront dans la folie en comprenant qu'il n'y a pas d’échappatoire. Je veux qu'ils souffrent comme je souffre, qu'ils craignent ce que je crains, qu'ils se sentent disparaître comme je me sens petit à petit disparaître.


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Nour a 17 ans. Je sais d'expérience que bientôt, il succombera aux griffes d'un monstre, malgré le temps que j'ai passé à l'entraîner. C'est inévitable. Cela fait partie du cercle. Il attire les monstres grecs et égyptiens, et nous sommes dans une zone où ils sont nombreux. Il finira par se faire submerger et succombera. Il faut que je trouve une nouvelle femme. Une de qui Nour naîtra à nouveau. Qu'il soit garçon ou fille, je l’élèverai à nouveau pour être mon protecteur et mon adorateur, et pour qu'il me maintienne en vie. C'est plus simple pour moi quand Nour est une fille, je n'ai pas à chercher longtemps une génitrice pour le prochain. Là, je vais être obligé retourner vers la civilisation. Je n'aime pas ce que ce monde est devenu. Bruyant, obscène, il a perdu toute valeur. Il ne se laisse guider plus que part l’intérêt individuel et son seul dieu est fait d'argent et de richesse. Ils font tous pour oublier le cercle. Ils ne pensent pas à la mort, et ne vivent pas vraiment non plus. Ils ne connaissent pas ce glorieux sentiment de s'unir pour rendre hommage aux dieux et à la nature. Ils ne savent pas ce que c'est de la respecter, de lui donner et de recevoir d'elle. Ils sont déchus, tous autant qu'ils sont. Et pourtant, mon cercle à moi est sacré et ne peut être interrompu, car les conséquences seraient funestes. Alors Nour m'accompagne en ville. Je n'aime pas les odeurs, les sons, les cris, la sensation d'être bousculé. Personne ne fait attention à moi. Il y a des siècles, ils seraient tous tombé à genoux en me voyant. Maintenant, je n'ai le droit qu'à un ou deux regards, dû au fait que je suis assis dans une chaise roulante que Nour pousse, car je suis trop faible pour utiliser mes jambes. Ils ne voient en moi qu'un infirme, qui dépend de ce qu'ils pensent sans doute être mon petit fils. S'ils savaient. A une époque, j'aurais pu les bénir où les maudire, selon mon bon plaisir, et ils m'auraient craint et traité avec le respect que je mérite. Si je le pouvais encore, je raserai toute la civilisation moderne et en façonnerai une nouvelle, une digne de ce nom et de ses ancêtres, qui se soucierai encore des vielles valeurs. Tout recommencerai, tout reprendrait sa place, les temples, l'adulation, la foi, l'amour, formant une pyramide au sommet de laquelle moi, Sérapis, je règnerai. L'empire d'Alexandre renaîtrai de ses cendres, et le cercle recommencerai, avec moi au milieu, tel une araignée au centre de sa toile, prédateur à qui tout vient sans qu'il n'ai à faire le moindre effort, simplement parce que c'est la juste loi de la nature. Le son d'une voix m'arrache à mes pensés. Ce n'est pas celle de Nour, qui ne parle généralement que pour me prier ou répondre à une de mes questions. C'est la voix d'une femme, qui discute dans un anglais maladroit avec un habitant locale. L'anglais. La langue des touristes, qui viennent comme des rapaces souiller de leur curiosité malsaine les trésors antiques. Cependant, il est rare d'en trouver dans ce petit village sans intérêt, si proche du désert et si loin du monde. Si je remarque la voix de cette femme parmi tant d'autre, c'est à cause de son magnifique accent grec. Si pure. Cela fait si longtemps que je n'en ai pas entendu un. Si longtemps que je ne suis pas allé en Grèce, que je n'ai pas vu son eau, sa végétation, son architecture... Aussitôt, je sais que c'est elle que je veux comme mère pour mon prochain Nour. Elle est jeune, elle a l'air fertile, en bonne santé. Elle me donnera un enfant robuste, qu'elle le veuille ou non. Je la désigne du doigt à Nour, et il me pousse vers elle. J'engage la conversation en grec moderne. Elle est surprise, mais me fait un sourire doux. Elle s'appelle Nahia Zabat, elle est archéologue, spécialisé dans les époques hellénistes et romaines. Je ne laisse rien voir, mais un frisson d’excitation me parcours le corps. C'est l'ère où mon culte était le plus répandu. Je lui donne un faux nom, lui dit que mon père est grec et ma mère égyptienne. Elle est enthousiaste, me demande si j'habite ici, et je lui répons par l’affirmative. La conversation dérive sur ses recherches. Elle veut en apprendre plus sur la civilisation égyptienne de l'époque, et je la comprends. Je lui dis que je m'y connais et me propose de la guider à travers le désert, ce qu'elle accepte. Je souris. C'est le début de ce que j'espère être une belle collaboration.

Cela fait un an que Nahia et moi nous fréquentons. Elle s'est installé dans le village près du quel nous nous sommes rencontré. J'aurais pu la forcer à porter mon enfant, mais je ne l'ai pas fait. Elle est la première mortelle avec qui je m'entends réellement depuis des siècles. Elle est intelligente, douce, elle aime les étoiles, s’intéresse aux rituels de toutes les civilisations. Elle parle du passé avec déférence, passion, et admiration, et ça me fait me sentir vivant. Je lui ai révélé que j'étais Sérapis au bout de 4 mois. Elle a rie, croyant à une plaisanterie de ma part, mais devant mes connaissances plus qu’exhaustives de l'antiquité et après une démonstration de mes pouvoirs divins, qui, aussi affaiblis qu'ils soient, restent extraordinaire pour elle. Elle m'a vu alors sous un jour nouveau, et j'ai senti sa foi en moi me rendre plus fort, plus réel. Elle m'a permis de la posséder pendant une nuit, au milieu du désert. Je sais que ce n'est pas par amour pour moi, c'est par attrait pour le mystère, le pouvoir, et tout ce que j'incarne. Mais cela m'est égal, je ne l'aime pas non plus, même si j'apprécie sa compagnie. Je n'ai pas besoin de son amour. Seulement de son attention, seulement qu'elle sache que j'existe. Et seulement du fils qu'elle porte en elle. Il prolongera le cycle. Il sera le printemps après l'hiver. Nour s'éteindra, et Nour renaîtra, et à nouveau, je lui apprendrais à m'aimer, m'aduler et me protéger. La boucle sera boulée, puis elle reprendra.

Nahia a donné naissance au nouveau Nour il y a quelque semaines, tandis que l'ancien continu de nous protéger des menaces éventuelles du désert. Mais elle ne semble comprendre la nature de son enfant que maintenant. Pour moi, ce n'est pas un être unique. Il existe grâce et pour mon bon vouloir et il n'est pas indispensable, il ne respire que parce que j'ai besoin de lui, afin qu'il prenne sa place dans le cycle et qu'il remplace l'ancien Nour. Nahia n'est pas d'accord. Elle veut rentrer en Grèce, appeler l'enfant Deniz, sous prétexte qu'il doit avoir sa propre identité et suivre son propre chemin. Elle dit que je suis un monstre pour instrumentaliser ma descendance ainsi, et qu'elle ne me laissera pas entraîner son fils sur la même voix que Nour, qu'elle trouve effrayant depuis notre première rencontre, par son silence, sa discipline et sa discrétion. Mais Nahia n'a pas compris. Elle n'a pas le choix. Elle ne l'a jamais eu, tout comme elle n'a jamais eu d’échappatoire. Sur un mot de moi, Nour sors ses deux épées et dispose de la génitrice tout en prenant soin que le nourrisson soit épargné. Elle tombe à terre, le sang pulsant de sa gorge ouverte. Je la regarde convulser, tandis que le sable boit le liquide rouge. Cela me rappelle les sacrifices que l'on faisait en mon honneur à une époque.
Je me demande combien de temps Nour ainé va encore tenir. Probablement pas très longtemps, il a une plaie infecté due à une attaque de monstre d'il y a quelque jours. Mais peu importe à présent, j'ai le benjamin. Si l'aîné vie trop longtemps et commence à attirer trop de monstre, je pourrais toujours disposer de lui comme il vient de disposer de Nahia. L'important, ce n'est pas lui, c'est le cycle que j'incarne. Le soleil se lève et se couche, les saisons passent, la Terre tourne sur elle-même encore et encore. C'est la nature. C'est l'ordre des choses. Tout comme il est de l'ordre des choses qu'un dieu comme moi survive, peu importe ce que le reste de l'univers semble en penser. J'ai Nour. Il est moi et je suis lui. Ensembles, jour après jour, nous défions la mort et nous incarnons la vie.


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⌾Nour⌾
J'ai toujours su pourquoi j'étais venu au monde. Dès que j'étais en âge de comprendre quoi que ce soit, Sérapis me l'a dit. Je serais celui qui le maintiendrait en vie. Je n'étais pas le premier, je ne serais pas le dernier, et pourtant, j'étais indispensable. C'est ça, la beauté d'un cercle. Il est composé d'une infinité de points, mais s'il en manque un, tout s'effondre. Sans moi, le dieu de la Vie et de la Mort s'éteindrait, et je ne peux donc faiblir ne serai-ce qu'une seconde. Sérapis me l'a fait comprendre très jeune. Dès que j'ai eu la main assez grande et que j'ai été capable de me tenir sur mes deux jambes, il m'a tendu un couteau, m'a donné un lézard qu'il avait capturé e m'a demandé de le sacrifier en son honneur. J'étais terrifié. L'animal bougeait, cherchant désespérément à s'enfuir, et je voulais plus que tout au monde le laisser partir. Mais je ne l'ai pas fait. Pour avoir entendu ce discours des milliers de fois, je n'ai pas à me souvenir précisément de ce que Sérapis m'a dit pour savoir comment la scène s'est déroulée. Il a dû m'expliquer que j'avais une responsabilité envers le monde. Je devais protéger le plus grand dieu qui ait jamais vécu. Et pour ça, je devais l'honorer correctement, et il était intolérable que je sois un tel lâche. La faiblesse ne pouvait être ne serai-ce qu'envisager. J'étais son enfant après tout, j'étais trop spécial pour échouer à cette tâche très importante, n'est-ce pas? Je me souviens de son regard brûlant dans le miens. J'étais terrifié à l'idée de prendre la vie de ce lézard, mais je l'étais encore plus à l'idée de le décevoir ou de perdre mon père. Alors je l'ai fait. J'ai tranché la gorge du lézard et il s'est vidé de son sang. Je l'ai offert en sacrifice à Sérapis. J'ai dû avoir envie de pleurer, mais j'ai caché mes larmes. Je devais être fort pour mon père. Il m'a souri, m'a dit qu'il était fier de moi, et que j'étais très spécial et destiné à de grandes choses, et pour l'enfant de 3 ans que j'étais, c'était tout ce qui importait, et pour mon père, je serais indestructible, et je ne laisserai rien lui arriver, jamais. Si j'avais l'honneur de mourir en le protégeant, j'en serais fier.

A cinq ans, je ne bronchais même plus quand j'égorgeais les petits animaux que je trouvais dans le désert. Mon geste était assuré et ferme, plein de dévotion et d'admiration pour le dieu à qui ce sacrifice était dédié. Alors Sérapis a décidé que j'étais prêt à apprendre à nous protéger. Tout d'abord, il m'a parlé des monstres. Il m'a dit combien ils étaient dangereux. Il m'a raconté comment mes frères et sœurs étaient morts à cause d'eux, me détaillant comment ils avaient été tués, me disant que je me devais de les surpasser. Bien sûr, au bout d'un moment, les monstres me trouveront et me surpasseront en nombre, et je mourrai moi aussi. Mais je me devais de survivre aussi longtemps que possible afin que mon père ai le temps d'assurer sa descendance. Pour ça, il a commencé à m'entraîner. Il m'a confié des armes, celles que mes prédécesseurs avaient maniées avant moi. Il s'agissait d'un xiphos et d'un khépesh, le premier étant une épée de la Grèce antique, à la lame d'environ 40 cm en forme de feuille, et le second datant de la même époque, mais provenant de l’Égypte et la lame a une forme différente, sa deuxième moitié étant recourbée. Une épée pour chaque pays qui avait honorés mon père, puis l'avait lâchement abandonné. A cinq ans, j'avais déjà appris à détester et mépriser les peuples qui lui avaient tournés le dos, et les dieux opportunistes qui s'étaient prétendus ses frères et ses amis, puis qui l'avaient à leur tour laissé tomber, préférant suivre les populations les plus fructueuses, tandis que ses forces déclinaient à lui et qu'il se sentait mourir petit à petit. Quand je me plaignais ou que j'avais peur, il me disait que j'étais comme eux. Faible, lâche, indigne de confiance. Il me disait que si je l'abandonnais, je serai responsable de l'extinction d'un dieu, de mon propre père, et que sans lui, moi aussi je disparaîtrais. J'étais terrifié à cette idée. Ne plus être. Qu'il ne soit plus. Nous deux, disparaissant dans le néant total. Alors, quand il m'a confié ces armes, j'ai tenté de me montrer à la hauteur. Je les ais prises, j'ai tenté de les soulever. Il m'a dit que j'étais son fils, et que je ne pouvais pas ne pas y arriver. Finalement, petit à petit, jour par jours j'ai réussis à lever les épées. Puis à fendre l'air avec. Puis à les utiliser avec de plus en plus de précision. Je me suis blessé avec plus d'une fois. Je n'ai pas voulut lui montrer ma douleur. Sans un mot, j'ai soigné mes blessures comme il me l'avait appris, avec ce que nous avions mis de côtés pour ce genre de situation. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais indigne de lui. Que son fils n'était pas aussi fort qu'il le souhait. A la moindre erreur, il me faisait comprendre que quoi que ce soit d'autre que la perfection ne fût acceptable. Il me disait que j'avais un grand potentiel, et que c'était une honte que je sois incapable de l'atteindre. Pour moi, l'idée même de le décevoir était intolérable. Pour lui, je serai parfait, je ne commettrai aucunes erreurs, et grâce à mon amour et ma foi, il survira.

Je me souviens une fois, quand j'avais six ans, nous nous sommes rendus dans un petit village pour acheter quelques provisions et renouveler notre trousse de secours. Tandis que je poussais la chaise de Sérapis, j'ai entendu deux enfants discuter entre eux. Ils parlaient de leur "papa" et de s'ils devaient attendre celui-ci à l'extérieur ou bien le rejoindre. Quelque chose dans ce mot me plût et m'intrigua, si bien que j'adressais la parole à Sérapis pour lui demander.
-Sérapis, qu'est-ce qu'un "papa"?
Il grogne, semblant agacé par ma question, et je regrette immédiatement de l'avoir posée. Je n'aurais pas dû le déranger. Ce n'est pas ma place de poser des questions, c'est un dieu après tout, je ne suis qu'un enfant qui arrive à peine à pousser sa chaise dans le désert et qui ne maîtrise même pas encore parfaitement ses armes. Si je ne suis pas assez doué pour accomplir ma mission de protéger mon père, je ne sers à rien.
Mais à ma grande surprise, Sérapis prend la peine de répondre à ma question.
-C'est le surnom que donnent les enfants à leur père.
Je ne peux m'empêcher de sourire. Papa. Pa-pa, j'aime bien le son, c'est amusant à dire.
-Ça veut dire que moi aussi je peux t'appeler Papa?
Il pousse un cri de désapprobation, bloque les roues de sa chaise et la tourne dans ma direction, me faisant ainsi face, et me foudroyant du regard. Ce regard me terrifie, même si je ne veux pas le lui montrer. C'est le regard qu'il a quand je lui dis que je ne veux plus m'entraîner à l'épée parce que mon corps commence à me faire mal, ou bien quand il voit que je vais oublier de le prier s'il ne me le rappelle pas. C'est le regard qu'il quand il me dit que si j'échoue, si je suis faible, à cause de moi, un dieu mourra et moi aussi, je disparaîtrai. Je m'imagine me dissoudre dans la réalité. Ça me fait tellement peur, la nuit, je rêve que j'ai tué mon père et que je me dissous dans l'espace et le temps.
-Bien sûr que non, Nour. Tu dois prononcer mon nom, encore et encore. Je mourrais sans ça. C'est ça que tu veux? Que ta paresse soit la raison de la mort de Sérapis, dieu de la Vie et de la Mort? Tu imagine le chaos dans lequel le monde serait sans moi? Je suis le Cycle, je m'assure que le monde tourne correctement! Tout disparaîtrait sans moi, et toi le premier, et tu l'auras bien mérité.
Il a raison, mes prédécesseurs ont réussis leur mission. Je ne peux être le premier à échouer. Je ne peux leur faire honte à tous. Je ne peux briser le cercle. Mais Sérapis se radouci un peu.
-Et puis tu es mon fils, tu es un demi-dieu, tu ne veux pas ressembler à ces petits mortels insignifiants, n'est-ce pas? Ils n'ont pas de destinée, ils mourront sans que leur vie n'ait eu de sens, mais toi, tu es spécial, et tu fais quelque chose d'important, n'est-ce pas, mon fils?
-Oui, Sérapis. Merci de me laisser avoir une place dans ce monde.
Si j'ai peur de disparaître, je sais aussi que sans lui, je ne serais rien. Je n'aurais aucune importance, je n'aurais aucun but. Grâce à lui, j'ai la chance de côtoyer la lumière, et même de l'entretenir. Je suis le petit garçon le plus chanceux du monde, parce que ma vie est dédié à Sérapis, et que un jour, j'aurais l'honneur de mourir pour lui.

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A 9 ans, mon entraînement s'est prouvé utile. Nous venions de décider d'installer notre petit campement pour la nuit, après avoir passé la journée à errer dans le désert, comme nous le faisions souvent. Dans ces moment là, Sérapis me parlait de son passé, de comment son simple culte avait maintenu la paix entre les grecs et les égyptiens, et comment il avait été honorés par toute une dynastie de pharaons, avant d'être repris par les empereurs romains. Il me disait que tous les autres dieux étaient lâches et cupides et avaient abandonnés leur terre d'origine, les laissant dépérir, tandis qu'ils veillaient à présent sur les populations les plus offrantes. Même Harpocrate, qu'il avait aimé comme un frère et qui était comme lui gréco-égyptien avait tous laissé tomber pour les suivre. C'était la trahison suprême pour Sérapis. Pourquoi lui devait-il tout perdre et l'Horus enfant devait-il trouver sa place parmi le culte grec? Ce n'était qu'un couard attiré par le pouvoir, comme tous les autres, sans doute même craignait-il que le dieu de la Vie et la Mort soit trop puissant pour lui. Car lui, il continuait de parcourir le sol qu'il avait chéri et qui l'avait chéri en retour. Il avait pour mission de le fouler encore et encore, ainsi que celui de tous les pays qui l'avait vénéré. Si je m'en montrais digne et si j'étais assez fort, quand je serais en âge, nous irions en Grèce, en Turquie et en Italie, là où il avait été le plus vénéré, et il me montrera les traces des civilisations qui l'avaient aimé et qu'il avait protégées, bien qu'elles soient éteintes à présent. C'était un long périple, un qu'il n'avait pas fait depuis des siècles car peu de ses enfants étaient capables d'y survivre. Mais il avait de bons espoirs pour moi. En attendant, il aimait le désert, l'infinité des dunes, les étoiles innombrables la nuit. Il dit que cela lui rappelle à quel point le monde est grand, à quel point il était vénéré à travers les siècles et les empires, et à quel point il était puissant. C'est de ce ciel sans fin qu'est descendu le premier monstre que j'ai eu à affronter. J'ai su le nommer immédiatement. Sérapis me les avait tous décrits et m'avait fait mémoriser leurs noms et leurs points faibles. Celui-là était une harpie. Une femme oiseau aux serres acérées et aux bras recouverts de plumes. Je l'ai vu fendre le ciel, descendant à toute vitesse dans notre direction. Je sais que l'idéal pour ce genre de créature serait de me servir d'un arc, et, bien que je sois capable d'en utiliser un, je n'ai commencé mes leçons d'archerie avec Sérapis il y a quelque mois seulement, car il considère les épées plus polyvalentes et a souhaité que je me consacre uniquement à celles-ci avant de savoir magner une nouvelle arme. C'est donc sur mon xipho et mon khépesh que je me jette. Tout d'abord, je dois évaluer sur qui elle prévoit de se jeter. Si c'est sur mon père, je me placerai devant lui pour le protéger, si c'est moi qu'elle vise, je m'éloignerai afin que Sérapis ne risque pas d'être blessé. Je dois vite déterminer ce facteur, ne pas lui laisser le temps de se préparer à mon attaque. Je fini par décider que c'est après moi qu'elle en a et m'éloigne de Sérapis. Je lève ensuite ma lame égyptienne, comptant la faucher avec. Mais au dernier moment alors qu’elle est presque sur moi, elle remonte, agrippant mes bras avec ses pattes arrières, m'entraînant dans les airs avec elle, me faisant lâcher mon khépesh au passage. Je vois le sol s'éloigner de mes pieds à une vitesse alarmante. Je dois agir vite si je veux éviter une chute mortelle jusqu'au sol. Je n'ai que mon xiphos pour me défendre, et je me tord pour tenter de l'atteindre avec ma lame. J'arrive à toucher ses pattes, la poussant à me lâcher. Je tombe violemment, le sable amortissant à peine ma chute. Mon souffle est coupé tandis que la douleur irradie dans tout mon corps et que je sens quelque chose craquer dans ma cage thoracique. Je crois que je me suis cassé une côte. Je me redresse difficilement. Je dois être prêt, je dois être fort. Si je meurs, il n'y a plus personne pour prier Sérapis et le maintenir en vie. Je ne peux pas faire preuve d'une telle faiblesse. Je redresse mon xiphos, guettant le ciel à la recherche de mon adversaire, tentant d'ignorer mes jambes tremblante et la brûlure que je ressent dans mon torse. Soudain, elle fend l'air à nouveau, mais à présent je suis prêt. Je parviens à l'atteindre à l'aile droite, ce qui la ralentit. Furieuse, elle riposte, donnant des coups de serres rageurs. Je n'arrive pas à tous les dévier et je sens à plusieurs reprises ses serres lacérer ma chair, tandis que le sang chaud recouvre mes bras. Grâce à l'adrénaline, la douleur n'est pas encore intolérable, mais je sais qu'elle ne tardera pas à me rattraper. Je tente de profiter d'une ouverture pour lui porter un coup fatal, mais elle esquive, et d'un coup d'aile me fait tomber au sol. Sous le choc de la chute et à cause de la douleur dans ma poitrine qui s'intensifie, je lâche mon xiphos. Je n'ai pas le temps de le récupérer car la harpie s'approche, menaçante, et m'oblige à reculer. Il n'y a pas d’échappatoire. Je suis désarmé et Sérapis est trop loin, le temps qu'il nous rejoigne, il sera trop tard. Soudain, mes doigts heurtent quelque chose de dur et froid dans le sable. Je reconnais sans avoir à tourner la tête la poignée de mon khépesh que j'avais lâché plus tôt. Sans hésiter, j'attrape alors l'arme et la dresse devant moi, transpercent le ventre de la harpie. Ses yeux s’écarquillent de surprise, juste avant qu'elle ne se change en poussière doré et s'éparpille dans l'air froid de la nuit. Je tente de me relever, mais maintenant que l'adrénaline est redescendue tout mon corps cri au supplice, et je me sens faible. Je regarde mes bras et réalise que la plaie est plus profonde que ce que je pensais, et que j'ai perdu beaucoup de sang. Je veux me relever pour rejoindre Sérapis, vérifié qu'il aille bien, mais je suis pris d'un vertige et retombe sur le sable. Je sens mes forces qui amenuisent petit à petit. Non, je ne peux pas mourir, je ne peux pas mettre la vie de Sérapis en danger avec mon incompétence. Je tente à nouveau de me lever, mais à nouveau, je retombe. Je ne peux pas abandonner. Alors je tente de ramper, me traînant sur le sol, cherchant à atteindre la dune derrière laquelle je l'ai vu pour la dernière fois. Mais petit à petit, mon champs de vision se rétrécie et je sens mes forces m'abandonner. J'ai froid, beaucoup trop froid. Mais je ne peux pas abandonner. Alors je rampe, aussi loin que je le peux. Soudain, j'entends un grincement de roues familier, et je vois le bas d'une chaise roulante entrer dans mon champ de vision. Sérapis. Je sens ses bras me prendre et me hisser sur ses genoux, puis je le sens repartir en direction de notre campement. Là seulement, maintenant que je sais que je suis en sécurité et que mon père est là et va prendre soin de moi, je me laisse happer par les ténèbres.

Je me réveille dans notre tente. Des bandes de gaze entourent mes bras. Je me sens mieux. Sérapis est également le dieu protecteur des guérisseurs, et je le vois plus que jamais à son travail. Il m'a guérit, et même si je sais qu'il n'a pas eu le choix, car je suis la garantis de son existence, ce geste d'attention, si rare, me réchauffe le cœur. Je sais que je ne suis rien de plus qu'un point sur une infinité dans le Cercle de Sérapis, mais ce moment d'attention qu'il a dédié à mon corps blessé à mon bien être signifie beaucoup pour moi. Pendant un instant, je me sens spéciale, unique. Bien sûr, je sais que ce n'est pas le cas, que je ne suis qu'un Nour parmi tant d'autre. Mais c'est un sentiment agréable, et pendant une seconde, je me prends à me dire que j'aimerai le ressentir plus souvent. Mais Sérapis me l'a dit, je ne suis pas comme les autres petits garçons, je ne peux me permettre de souhaiter de l'être. Je serais fou de souhaiter une chose impossible.
Je sursaute quand mon père m'adresse la parole, comme s'il pouvait lire dans mon esprit et qu'il s’apprêtait à me gronder d'avoir de telles pensés.
-Il est rare que des monstres viennent pour des demi-dieux aussi jeunes que toi, dit-il d'un ton pensif. Peut-être n'est-ce qu'un hasard, ou bien peut-être es-tu plus puissant que tes prédécesseurs.
Les enfants de Sérapis sont rarement puissants depuis ses dernières décennies, je sais que mon aîné pouvait percevoir la nature exacte d'une blessure juste en touchant une personne, mais sa magie ne lui permettait pas de la soigner.
-De plus, malgré ton jeune âge, tu as été capable de vaincre cette harpie.
Je me tais. Je devrais lui dire que ce n'était qu'un énorme coup de chance. La probabilité que l'épée soit là était infime. Quelles étaient les chances que je retombe si près de mon épée, que je recule spécifiquement dans la bonne direction, que ma main se pose exactement sur la poignée de mon khépesh? Mais Sérapis a presque l'air... fier de moi. Et je ne veux pas perdre ça, alors je me tais.
-Je pense que tu es digne, digne de m'accompagner dans mon odyssée.
Son odyssée. Arpenter les terres où il a été vénéré avec lui. Un honneur qu'il n'a pas fait à un de ses enfants depuis des décennies, voir des siècles. Je devrais lui dire la vérité pour cette harpie. Mais peut-être... Peut-être que je peux être assez fort? Peut-être que je pourrais tout de même nous défendre par de là l’Égypte, jusqu'en Grèce?
-Tu continueras ton entraînement jusqu'à l'âge de tes 12 ans, puis, si je t'estime toujours digne, nous partirons.
S'il a fait une erreur, il s'en rendra compte et il annulera tout. Si je meurs avant qu'il n'ait son prochain enfant, cela mettrai sa vie en danger et je sais qu'il ne prendra pas ce risque. Je fais confiance au jugement de mon père, et je redoublerai d'efforts pour me montrer digne de ce voyage.

Environ trois années se sont écoulées depuis mon combat contre la harpie. Je me suis entraîné au maniement des armes plus dur que jamais. Mon corps est plus fort, plus agile, plus rapide. Bien sûr, je ne suis toujours qu'un enfant et je ne suis pas encore aux maximums de mes capacités, mais je suis plus apte à affronter le danger qu'avant. De plus, j'ai découvert mon pouvoir, je suis capable de contrôler la Brume, cet élément magique qui empêche les mortels de voir la magie que recèle véritablement ce monde. Entre les mains d'un puissant sorcier, elle permettrait d'altérer la réalité elle-même. Je n'aurais jamais ce niveau de puissance, évidement, mais je peux l'utiliser pour modifier la perception qu'on les mortels de la réalité, leur faire voir des choses qui ne sont pas, ou au contraire leur en cacher certaines, et parfois cela me rend plus convainquant, me permettant de mentir plus aisément. Je ne suis pas encore très doué avec et ça ne marche pas aussi bien sur certains mortels que sur d'autre, mais c'est un début. Je veux vraiment montrer à Sérapis que je suis à la hauteur de l'accompagner dans son périple. Quand vient le jour de mon douzième anniversaire, il me fait assoir en face de lui. Je me tais, attendant qu'il prenne la parole. Je sais qu'aujourd'hui, il va me donner son verdict. Je voudrais vraiment faire ce périple, voir les terres qu'il a protégé et qui l'on vénéré. Mais en suis-je digne? Je ne peux faire passer mes envies avant la sécurité de mon père et de tout ce qu'il représente. Je me contente de lui faire confiance, suspendu à ses lèvres.
-Nour. J'estime que tu es prêt à m'accompagner sur nos terres ancestrales.
Je me sens trembler de joie et d’excitation en entendant la nouvelle. Sérapis doit le voir, car il me lance, glacial:
-Ce n'est pas un jeu, Nour! Tu ne peux prendre ceci à la légère, si tu semble enclin à la moindre erreur, nous restons ici!
Aussi tôt, je me recompose une mine sérieuse.
-Oui, Sérapis, je jure de me montrer digne de l'honneur dont vous m'honno... que vous me faites. Il hoche la tête.
-Je sais que tu ne me décevras pas.
Je m'interdis de douter de ses paroles. Elles sont sacrées. Certes, il ignore que ma victoire sur la harpie n'était qu'un énorme coup de chance, mais s'il estime que j'ai fait mes preuves depuis, je ne peux remettre sa parole en doute. Il connaît tout de moi, et je lui suis entièrement dévoué. Je lui fais confiance, tout vas bien se passer.

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C'est ainsi que commença notre périple. Nous allions honorer les descendants des peuples qui avaient vénéré Sérapis en foulant leur sol, ainsi que visiter les lieux offrant un témoignage du culte de Sérapis, tel que des musées ou des sites archéologiques portant des traces de l'occupation des grecs qui avaient permis au culte de Sérapis de s'étendre et prospérer. Il y avait également des sites de ce genre en Égypte, notamment son temple à Alexandrie, mais mon père refusait de s'en contenter, il voulait plus, il voulait revoir son empire, même si celui-ci était aujourd'hui éteint. Mais ses frères et sœurs l'avaient abandonné et son peuple l'avait oublié, ces terres étaient tous ce qu'il lui restait. Nous allions donc traverser l'Asie de l'Ouest afin d'aller en Turquie, car son culte y était très répandu, de plus, c'est une statue de lui volé à Sinope qui lui a permis d'être adulé dans le reste du monde ensuite. Puis nous irons en Grèce, car c'est de là que venait Ptolémée Ier, qui a instauré son culte et sur la ligné de qui Sérapis a ensuite veillé pendant des siècles, et enfin, nous irons en Italie, à Rome, car les Romains ont perpétué le nom de Sérapis après avoir conquis la Grèce et l’Égypte. Bien sûr nous passerons par les pays entre ces destinations principales, mais ils ne sont pas aussi importants aux yeux de mon père. Une fois ce périple terminé, nous recommencerons. Car c'est un cercle, on revient toujours au point de départ. Nous feront le trajet à pied, car le voyage compte plus que la destination, et que Sérapis tiens à bénir de sa présence le maximum de terre possible. Nous sommes partis un matin, au levé du soleil. J'ai poussé la chaise de mon père à travers le désert, suivant ses indications. Et notre Odyssée a commencée. Une Odyssée de l'ombre, qui ne sera probablement jamais chantée, mais qui a elle aussi sa part d'épique, d'aventure et surtout, de folie et de tragédie.

Il n'y a pas eu d'événements particulièrement notables les trois premières années. L'une des premières choses que mon père m'a dit de faire, c'était de nous créer de faux passeports à l'aide de la Brume afin que nous n'ayons pas d'ennui si jamais on se faisait contrôler. Sur le sien, son nom était Ser Apis, le mien indiquait Nour Zabat. Apparemment, c'était le nom de famille de ma génitrice. Je n'ai jamais posé de question à son sujet. Je sais que ce n'était qu'une folle qui a cru pouvoir briser le cercle, une égoïste qui ne comprenait pas qui j'étais et qui voulait me garder pour elle seule. Elle est morte dans un accident tragique dont je ne connais pas bien la nature. Quand j'ai mis ce nom sur mes papiers, Sérapis a bien pris soin de me rappeler que c'était purement utilitaire, et que je ne pouvais espérer intégrer réellement un jour le monde des mortels. Je n'étais pas comme eux et je ne le serai jamais, j'avais une destinée trop grande, j'étais trop important pour prétendre un jour me mêler à eux. Bien sûr, je le savais, et je me suis contenté de hocher la tête en silence à ses mots.

Très vite, nous avons trouvé notre routine. Nous dormions un peu la nuit, parfois en campant dans une zone isolée, dormant parfois dans un hôtel que nous ne payons pas, car j'utilisais mes pouvoirs pour convaincre le gérant que notre note était déjà réglée, et j'utilisais le même processus pour nous procurer à manger, sauf quand je volais parfois à la tire ou à l'étalage. Mes pouvoirs d'influences marchent mieux quand je pousse mon interlocuteur à voire ou croire ce qu'il voudrait être la vérité, et la plupart du temps, les gens sont bien contents de s'entendre dire que tout est payé, parfois même avec un généreux pourboire ou bien préfèrent ignorer leur porte-feuille manquant dans leur poche. Sérapis insistait pour que nous passions par des terres non peuplés autant que possible. Il voulait voir la nature, admirer la végétation qui évoluait au fur et à mesure que nous progressions dans notre périple. Et je le comprenais. J'admirais les millions de nuances de couleurs et de forme qui s'étendaient autour de nous, et le travail de la nature, et des dieux à travers elle. Comment avaient-ils pu tourner le dos à quelque chose d'aussi précieux, et aux populations qui tentaient parfois encore de l'entretenir ? Comment pouvaient-ils être aussi froids et malveillants ? Sérapis lui, alors qu'il était trop faible pour se déplacer sans sa chaise, continuait d'aimer ces terres. Durant nos déplacements, Sérapis m'apprenait l'anglais. Il méprisais cette langue, qu'il disait être la langue des avares et des colons qui envahissaient des terres et massacraient des populations au nom de leur avarices et de leur soif de pouvoir, mais nous allions visiter de nombreux pays, et c'était la langue la plus comprise, et donc la quatrième qu'il m'appris, la première étant l'arabe que j'ai toujours parlé car c'était la langue principale de l’Égypte moderne, puis le grec ancien, auquel il m'a initié dès que j'ai su parler à peu prêt correctement et enfin l'égyptien ancien. Il a encore de grands projets pour moi, apprendre le turc, le grec moderne, peut-être même l'italien et le latin... J'espère ne pas le décevoir, je sais qu'il n'aime pas quand je fais des fautes de langues antiques, il dit que je manque de respect à mes ancêtres et que je le déçois, car je devrais m'appliquer plus. Il a raison, je ne dois pas faire d'erreur, ce n'est pas juste pour ceux qui ont foulés le monde avant moi, et je ne peux me montrer indigne de ceux qui ont honorés Sérapis avant moi. Malgré notre périple, je m'efforce également de rester rigoureux en ce qui concerne mon entraînement martial, car je ne peux pas prendre le risque de mourir tant que je ne sais pas que mon père a trouvé un héritier pour me remplacer et lui permettre de survivre après moi. Mes armes de prédilections restent mon xiphos et mon khépesh, deux armes d'origine différentes, qui ne devraient pas aller ensembles, mais que je parviens néanmoins à harmoniser dans un style de combat qui m'est propre. Je suis également capable de tirer à l'arc et à l'arbalète, ainsi que de manier différent couteaux et dagues, et je me débrouille raisonnablement bien au corps à corps, même si Sérapis ne cesse de me faire remarquer que j'ai un style de combat très agressif, et que je devrais faire plus attention à protéger mon corps, et de me rappeler que la plupart de mes enchaînements ont souvent été pratiqués dans le vide et que la situation sera différente quand je ferai face à un véritable adversaire. Il a raison, évidement, et depuis mes treize ans, nous avons ajouté les combats de rue à nos activités régulières que nous pratiquons quand nous sommes dans des grandes villes. Je choisis des ennemis plus forts et plus grands que moi. Des hommes qui font des choses illégales, vendent de la drogue, ce genre de chose. Des gens qui le méritent. Je ne gagne pas à chaque fois. Chaque défaite me rappelle que je ne suis pas assez bon, que quand le moment viendra, je ne serai pas en mesure de protéger mon père et que si je ne suis pas à la hauteur, Sérapis s'éteindra. Tous ça parce que je suis un incapable. Pas assez fort, pas assez discipliné, pas assez rapide, pas assez intelligent. Je ne peux pas être trop faible pur protéger mon père, c'est hors de question, et Sérapis me le fait comprendre d'un regard déçu lorsque qu'il me voit revenir d'un entrainement ensanglanté, et que je lui annonce que j'ai perdu. Parfois il me demande seulement froidement pourquoi je ne fais pas plus d'effort. Parfois il ne m'adresse plus la parole pendant des heures. Il est rare qu'il élève la voix, mais quand ça lui arrive, je ne peux m'empêcher d'être terrorisé et de me sentir mourir à l'intérieur. La nuit, je rêve qu'il disparaît par ma faute, que la dernière chose que je vois de lui est son regard déçu et trahis, car je n'ai pas été à la hauteur, puis que sans lui, le cercle sacré qui équilibre le monde est rompu, et le monde plonge dans le chaos. Parfois c'est moi qui disparais. Parfois, nous sommes une seule et même personne et je me sens me dissoudre dans la réalité, à la fois en temps que Sérapis et que Nour, en étant tout et rien. Mais maintenant, je perds de moins en moins les combats à mains nues. Je suis plus vif, mes sens sont plus alertes et j’interprète mieux les signes du corps de mon adversaire. Je ne suis pas invincible pour autant, mais je me sens plus à même de protéger l'existence de Sérapis. Et je me suis prouvé capable de le faire à plusieurs reprises, quand des monstres nous ont attaqués. Le premier a été un cyclope en Syrie, qui m'a laissé avec un bras cassé, puis il y a eu un chien des enfers près de la frontière entre la Turquie et la Grèce, qui m'a laissé une marque de morsure à l'épaule, et bien d'autre monstres en Grèce et en Italie qui ont laissés différentes blessures sur mon corps et qui ont été plus ou moins durs à vaincre. Mais Sérapis et moi étions vivants à la fin, alors peu importait la douleur, tant qu'il allait bien et que je pouvais continuer à le prier, le vénérer et à faire des sacrifices en son honneur.

Mais au cours de notre périple, il n'y avait pas que les entraînements et la violence. Il y avait aussi les visites de lieux consacrés au monde antique et parfois à Sérapis lui même. C'était uniquement dans de tels lieux que je voyais mon père réellement heureux. Son visage s'illuminait comme jamais lorsqu'il était avec moi, son ton devenait plus chaleureux, et pendant l'espace des quelque heures que nous passions dans des musées ou dans des sites archéologiques, il semblait plus vivant, plus énergique. Sa peu semblait prendre une teinte plus chaude, son visage paraissait plus jeune, sa voix était plus grave. Une fois, une exposition consacrées aux pièces antiques à son effigie lui a même donné assez de force pour qu'il se lève de sa chaise et fasse quelque pas. C'était la première fois que je le voyais se tenir debout, et j'ai moi aussi ressenti une profonde chaleur dans mon cœur. J'étais fier de lui. J'étais heureux de le voir marcher et de voir ses yeux briller ainsi. Je me suis demandé pendant l'espace d'une seconde ce que cela ferait d'être à la place d'un des enfants autour de moi, de voir marcher son père tous les jours, de pouvoir marcher à ses côtés et non derrière lui, de le voir tourner la tête vers moi et me regarder avec la même passion et la même lueur d'espoir avec laquelle il regarde ces pièces romaines. Mais je me force de réprimer cette pensée. Mon père est un dieu, grâce à lui, mon existence a un sens. Quel genre d'enfant ingrat serai-je pour demander plus que l'honneur de connaître Sérapis, et de l'accompagner dans son Odyssée? En le voyant si vivant en présence des objets liés à son cultes, je ne peux m'empêcher de me demander si je ne pourrais pas faire plus pour lui, de souhaiter que ma foie et mon amour puissent faire plus et être plus forts, bien que je l'aime déjà de toute mon âme. Mais ce n'est pas suffisant. Je ne suis pas suffisant. Même mon mieux n'est pas assez pour donner à Sérapis cette étincelle de vie qui semble l'animer quand il est face à des vestiges de son passé. Je ne peux qu'être le garçon dans son dos, celui qui le pousse et qui le prie, mais j'ai l'impression que je pourrais faire plus, même si je ne sais pas quoi. Mais quand je l'ai vu, enfin debout devant ces pièces marquées en son honneur, j'ai pris douloureusement conscience de mon impuissance. Si je peux le maintenir en vie, je ne pourrais cependant jamais rendre Sérapis heureux, même si je me promets de ne jamais cessez d'essayer.

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Puis, durant une journée de ma 15e année, tout à commencé à basculer. Nous étions à Rome pour la troisième fois. C'était la ville où étaient exposées les pièces frappées à son honneur. C'était lors de notre premier passage à Rome que Sérapis avait pu marcher grâce à cette exposition. Bien entendu, il aurait voulut retourner la voir quand nous sommes allée visiter la capitale pour la seconde fois, mais cette fois-ci j'avais été gravement blessé par une chimère et mon père a préféré que nous nous éloignons le plus rapidement possible des terres dangereuses telle que l'Italie et la Grèce car je n'étais pas en état de me défendre si jamais nous étions attaqué à nouveaux. Mais je sais qu'il m'en a horriblement voulut de l'avoir empêché de retourner là-bas, ne m'adressant plus la parole pendant plus d'une semaine. Il avait raison, évidement, une fois de plus, je n'avais pas été assez fort, mais son silence me blessait toujours, plus que les plaies infligées par la chimère. Nous avions mis près d'un an avant de revenir à Rome, et ces pièces étaient un sujet qu'il évoquait souvent. Je sais que tout son être ne désirait qu'une chose: sentir à nouveau un soupçon de ce pouvoir et de cette force dont il était privé depuis si longtemps, et comment le lui reprocher? Quand nous sommes arrivés à nouveau à Rome, ce musée était donc notre première destination. Je pouvais sentir Sérapis bouillonner d’excitation tandis que nous nous dirigions vers la salle d'exposition. Mais quand nous pénétrâmes à l’intérieur, nous nous retrouvâmes encerclés de vases à l'image de Zeus, Poséidon et Hadès. Plus aucune trace d'un quelconque amour que le peuple avait porté à Sérapis. Comme s'il n'avait jamais existé. Le dieu reste silencieux dans sa chaise. Il ne bouge pas, ne dit rien, ne laissant rien percevoir de ses pensés. Peut-être que je me suis trompé de salle. C'est sans doute ça, j'ai dû mal lire un panneau tant j'étais pressé de conduire Sérapis là où il le voulait, et puis mon italien n'est pas parfait. C'est forcément ça, je me suis trompé. J'attrape un employé et lui demande dans sa langue :
-Excusez-moi, où se trouve l'exposition consacrée à Sérapis s'il vous plaît?
Il cligne des yeux une seconde, surpris.
-Celle sur Sérapis? Ça fait longtemps qu'on l'a virée, elle intéressait personne...
Devant le regard foudroyant que je lui lance et ma mâchoire serrée, il semble se sentir obligé de rajouter
-Du calme gamin, je veux dire, tu dois bien reconnaître que Sérapis ben... tout le monde s'en fout quoi.
Je vois alors rouge, et je m'apprête à défendre l'honneur de mon père ou bien à sauter à la gorge de cet homme, je n'ai pas encore décidé, quand la voix de mon père me coupe.
-Non! Je suis Sérapis! Je suis le dieu de tout! Vous ne pouvez m'ignorer, vous ne pouvez m'effacer! Je suis votre passé et votre destin, pauvres mortels!
Je ne l'ai jamais vu crier comme ça, ni faire une scène de ce genre devant autant de gens, tous le fixant désormais. Mais le pire, ce sont ses yeux. Ils semblent fous, si pleins de colère et de haine, mais ce n'est même pas ce qui m'inquiète le plus dans son regard. C'est cette lueur d'avidité que je vois pour la première fois au fond de ses pupilles. Cette avidité qu'il m'a si souvent dit de mépriser, et au dessus de laquelle il s'était toujours élevé, protecteur miséricordieux d'un peuple ingrat. Mais maintenant...
-J'ai été trop patient avec vous, j'aurais dû le voir! Zeus et les autres vous ont corrompus, vous ne valez plus rien! Il est temps de mettre un terme à l'agonie de ce l'empire que Rome fut, à commencer par cette ville!
Il lève alors les bras vers le ciel, comme s'il tentait d'attraper dans l'air des bribes de sa gloire passée et du pouvoir qui fut autrefois le sien.
-Je vais détruire cette ville!
Rien ne se passe. Seul le silence lui répond.
-Je vais la retourner, la réduire en cendres!
Mais le sol ne bouge pas, l'air ne chauffe pas. Le monde refuse de changer et de se plier à la volonté de mon père. Personne ne bouge ou ne parle. Ce n'est que moi, mon père, et une infinité de rien. Je vois alors son regard changer, et tout ce que j'ai pu croire y avoir lu avant se change alors en un profond désespoir, comme si quelque chose se brisait en lui, et que pour la première fois il se voyait à travers les yeux du monde: un homme dans une chaise roulante, incapable de plier l'univers à sa volonté. C'est alors que deux hommes entre en trombe dans la pièce, tous deux portants des uniformes bleus, et je comprends que l'employé du musée a dû appeler la sécurité. Je suis encore trop choqué par l'état dans lequel j'ai vu mon père pour réagir, et celui se débat pour leur échapper quand ils tendent les mains vers lui.
-Non, non! Je suis Sérapis, vous ne pouvez me traiter comme un vulgaire mortel!
A force de s'agiter, il perd l'équilibre et sa chaise se reverse, le renversant sur le sol. Quand je le vois, seul, recroquevillé par terre, à la merci de tous, mon cerveau se remet enfin en marche, et je me jette sur lui pour nous protéger, utilisant la Brume pour nous masquer à la vue de tous, et j'entends des cris de surprise quand nous disparaissons aux yeux du monde. Je croise alors les yeux de Sérapis, et je me sens mourir à l'intérieur. J'y lis toute la colère et la fureur du monde, mais pire que tout, je vois son désespoir. Ses yeux sont pleins de larmes.
ChapelierFou

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Re: Nour Zabat partie 2 !!!

Message par ChapelierFou »

D'un accord tacite, nous n'avons jamais reparlé de ce qu'il était arrivé au musée ce jour-là. Nous avons décidé de prétendre qu'il n'était jamais arrivé. Sérapis était un dieu, on pouvait facilement lui imputer un moment de faiblesse à une vie de perfection, n'est-ce pas? Il était de mon devoir d'oublier cette scène. Et pourtant, je ne pouvais ôter de mon esprit de mon esprit la scène à laquelle j'avais assisté. L'avidité dans ses yeux. Avais-je bien vu? Qui étais-je pour juger le regard d'un dieu? Et pourtant, cette sombre de lueur ne pouvait quitter mon esprit. Mais il était Sérapis, le dieu de la Vie e la Mort à qui les autre dieux avait lâchement tourné le dos. C'était eux les avares. Il était celui qui réparait leurs erreurs et aimait les peuples qu'ils avaient abandonnés. Et pourtant... Il avait voulut détruire Rome. S'il en avait eu le pouvoir, ce serait-il arrêté à temps, ou bien les 2 millions d'habitants de la capitale d'Italie seraient-ils morts? L'auraient-ils mérité? Est-ce à moi de le juger? Mais Sérapis est censé les protéger et les aimer malgré leurs défauts et leur ingratitude. Il est bon. Il est le bien. Il ne peut pas faire d'erreur. Pourquoi cette affirmation sonne-t-elle soudainement comme une histoire qu'une mère raconterait à son enfant pour le rassurer. Je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas besoin d'être dorloté. Je suis le fils de Sérapis, je ne peux me permettre d'être faible. Ou de douter de lui. Car si je doute, si je ne crois plus en lui, si je ne fais pas preuve d'une foi inébranlable en lui... Je ne peux même pas y penser. Je suis son protecteur comme il est le mien. Je lui dois la vie. Comment puis-je être ingrat au point de le remettre en question? Je ne suis rien. Je ne devrais même pas penser ou avoir ce genre de réflexion sur le bien et le mal. Je n'y connais rien. Je ne suis qu'un minuscule point dans le cercle, comme des centaines avant moi et des centaines après moi. Je suis à peine une personne. Alors pourquoi ces pensés tournent-elles en boucle dans ma tête? Pourquoi est-ce que je ne peux m'empêcher de chercher parmi mes souvenirs d'autres moments où Sérapis a eu cette même expression qui semblait dire qu'il voudrait toujours plus, qu'il ne serait jamais satisfait? Et pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'en trouver? Non. Je dois cesser. Je ne peux me permettre de mettre Sérapis en danger ainsi. Il est trop important. Que deviendrait le monde sans lui? Et même si toutes les horribles choses auxquels je ne peux m'empêcher de penser sont vraies, je l'aime, et je ne permettrais pas que quoi que ce sot lui arrive, surtout pas venant de moi. Alors je fais semblant que mes pensées n'existent pas. Je tente de me concentrer uniquement sur ma respiration, comme lors des entraînements martiaux afin d'avoir l'esprit parfaitement clair, et je pris je ne sais même pas qui pour que cela suffise.
Mais au bout de quelques semaines, je réalise que ce n'est pas le cas. Au début, ce n'est presque rien. Sérapis s’emmêle un peu dans ses mots, disant "montre" à la place de "monstre", "miel" à la place de "ciel". Peut-être qu'il est fatigué, peut-être que c'est moi qui n'entends pas bien. Il semble aussi moins concentré qu'avant. Il ne m'écoute pas vraiment quand je lui parle, ne réalise parfois même pas que j'ai commencé une phrase. Je tente de me convaincre que peut-être est-il en prise avec les mêmes pensées que celles que j'ai eu, et si c'est le cas, cela veux dire qu'il se remet en question, alors il ne peut pas être mauvais. Mais petit à petit, le doute n'est plus permis. De plus en plus souvent, il me parle de périples et d'aventure que nous aurions vécues ensembles, mais je n'y étais, et il n'est pas difficile de comprendre qu'il fait référence à l'un de mes prédécesseurs. Ce serait compréhensible s'il évoquait l'un des derniers, mais il me parle de temps bien plus anciens, du Moyen-âge, de la Renaissance... Je ne peux plus nier que lentement, l'esprit et le corps de mon père décline, et que c'est ma faute, c'est forcément ma faute, il n'y a pas d'autre coupable possible. Parce qu’il y a une toute petite part de moi que je n'arrive pas à réprimer qui ne crois plus autant en lui qu'avant. Pas dans le sens où je ne pense plus qu'il existe, je ne peux douter de cela, mais dans le sens où je ne suis plus sûr qu'il soit un être parfait, et où je ne suis plus persuadé que son existence soit une bénédiction pour le monde. Mais ces idées sont en lutte permanentes avec les certitudes avec lesquelles j'ai grandis. Je ne veux pas qu'elles gagnent. Je refuse. Je sais qu'avec du temps et de la volonté, je pourrais restaurer ma foi en lui et lui rendre sa force d'avant. Je refuse de l'abandonner, je refuse de briser le cercle, je refuse de perdre la foi. Je le sauverai de la nouvelle menace qui plane sur lui: moi.

Plusieurs mois ce sont écoulés depuis l'accident à Rome. J'ai maintenant 16 ans, nous sommes à Sinope, en Turquie. Sérapis ne va pas mieux. J'ai redoublé mes prières et sacrifices à son attention, mais cela semble inutile. Je le sens de moins en moins connecté à la réalité. A ses symptômes précédents se sont ajoutés paranoïa et troues de mémoire. L'autre jour, il m'a accusé d'avoir tenté de l'empoisonner. Il n'a pas tout à fait tord. Je le tue à petit feu sans le vouloir. Je n'arrive plus à le voir comme avant. Je lui suis toujours dévoué corps et âme, mais je n'y crois plus comme avant. Je ne suis plus persuadé qu'il fait le bien à travers le monde. Il y a cette petite voix dans ma tête qu'il me dit que son Odyssée n'est destinée qu'à gonfler son égo, à ruminer ses jours de gloire passés. Qu'il s'en fiche, des gens. Que s'ils ne l'adulent pas comme il le souhaite, ils ne comptent pas pour lui. Et si leur mort lui permettait de retrouver sa puissance, il les exécuterait sans une once de remord. Mais il est un dieu. Bien sûr qu'il est plus important qu'eux. Bien sûr que leur vie n'est rien par rapport à la sienne. Alors pourquoi ces pensés me hantent-elles ainsi, pourquoi ne puis-je être en paix avec ces idées? Je suis un monstre. J'ai une seule tâche, maintenir en vie Sérapis, et à la place, je le détruis un peu plus tous les jours. Pourquoi est-ce que je ne peux pas être bon? Pourquoi suis-je l'enfant défectueux parmi des centaines qui ont su aimer et croire en Sérapis comme il le mérite? C'est ma faute. Je ne mérite même pas de respirer. Mais si je meurs, lui aussi. Je ne peux même pas lui offrir d'être libéré de moi.
Puis c'est arrivé. L'élément en trop qui fait s'effondrer toute la structure. Il est arrivé. Ce n'était qu'un gamin. Un gamin muet. Nous étions dans une rue de Sinope, nous dirigeant vers l'emplacement où la statue originale de Sérapis se dressait autrefois, celle qui a été volé par Ptolémée Ier à ce qui était à l'époque une colonie grecque. La dernière fois que nous sommes venus, il savait exactement où elle était. Maintenant il est hésitant, et même si je ne dis rien, je pense qu'il est perdu. Je crois que je me souviens du chemin, mais je n'ose le contredire. Puis, au détour d'une ruelle, au milieu de la foule, quelque chose attire son regard. Il m'ordonne de le pousser dans cette direction, et j’obtempère, ne sachant ce qu'il a vu. Je suis ses indications et nous conduit jusqu'à une place bondée de monde. Je finis par voir ce qu'il a vu. Il s'agit d'un enfant blond, qui semble perdu au milieu de la foule. Il tente d'attirer l'attention des passants par des gestes, mais sa bouche reste close. Il fait de temps en temps des gestes précis avec ses mains, dans ce que je reconnais être la langue des signes. Je ne la parle pas, j'ai seulement quelque bases, mais il me semble comprendre qu'il s'est égaré et tente de demander de l'aide.
-C'est lui, gronde Sérapis, d'une voix sourde de colère.
-Pardon?
-C'est ce sale traître, Nour, c'est Harpocrate!
Je dévisage l'enfant attentivement. Il semble n’avoir rien de divin, mais après tout, les dieux sont connus pour avancer masqués parmi les mortels.
-Vous êtes sûr?
Je ne suis pas convaincu. Il y a quelque mois, j'aurais foncé tête baissé pour lui ramener l'Horus enfant. Mais maintenant, je ne peux faire taire mon esprit et m'abandonner entièrement aux ordres de Sérapis. Le regard de ce dernier se fait glacial.
-Tu doute de moi, Nour? Tu veux que je te rappelle ce qu'il t'est arrivé en Grèce, quand tu as hésité?
Il ne parle pas de moi. Je n'ai jamais hésité à suivre ses instructions, pas depuis ces quelque mois. Je répond néanmoins
-Non, Sérapis. C'est juste que les dieux peuvent être trompeu...
-Traître! Il t'a retourné contre moi. Son poison a infecté ton esprit, tu es comme eux, comme eux tous! Tu es leur complice!
-Bien sûr que non, Sérapis, je vous jure que je suis de votre côté, je l'ai toujours été!
Je suis sincère. Je doute, mais c'est bel et bien Sérapis que je sers et que j'aime. Il hoche gravement la tête.
-Bien. Tu sais que je ne peux pas te perdre, Nour, tu sais quelle responsabilité pèse sur tes épaules si jamais tu n'es pas à la hauteur.
-Oui, Sérapis.
Et je ne peux risquer de le perdre.
-Bien. Rapproche-nous et change nos apparences, je ne veux pas qu'il puisse nous reconnaître.
J'obéis. Je ne dois pas réfléchir. Il est un dieu, bien sûr qu'il peut en reconnaître un autre.
Sérapis s'approche de l'enfant et lui fait quelque signes qu'il semble comprendre, car il hoche la tête.
-Trouve-nous un endroit à l’abri des regards, m'ordonne-t-il ensuite.
Une fois de plus, j'obéis, m'interdisant de me demander ce que Sérapis prépare.
Je nous dirige vers une impasse vide que j'ai repéré plus tôt, l'enfant nous suis, et j'imagine que mon père lui a dit qu'il savait où se trouvait ses parents ou quelque chose comme ça, et que Harpocrate, s'appliquant dans son rôle, le suit pour garder sa couverture. Une fois arrivé sur place, mon père m'ordonne de nous dissimuler à la vue de tous et de révéler nos véritables apparences et j'obéis, refusant d'écouter la pointe d’appréhension au fond de mon esprit.
Sérapis pivote alors vers l'enfant et s'exclame:
-Nous revoilà enfin face à face, mon frère!
L'enfant cligne des yeux, ne semblant pas comprendre, même s'il semble entendre.
-Tu vas payer le prix fort pour ta trahison! Tu ne mérite pas d'exister, mais moi si! S'en est finit de toi!
Quoi? De quoi parle-t-il? Que veut-il faire? Et... est-ce vraiment Harpocrate? Son regard de terreur fait-il partie de son petit manège? Mais pourquoi continuer de prétendre maintenant qu'il sait qui nous sommes?
-Sérapis, je ne pense pas qu'il s'agisse véritablement de...
-Silence! Ne te laisse pas tromper par lui comme les dieux grecs, qui l'ont accueillis à bras ouverts alors qu'il ne faisait même pas partie de leur monde! Il faisait partie du miens! C'était le seul comme moi! Il a tout eu, et moi rien. Mais aujourd'hui, cela change enfin, le cercle reprend de plus belle! Une fois que j'aurais aspiré son essence, il ne sera plus, et mon pouvoir sera enfin restauré!
Son essence? Il veut tuer Harpocrate? Et le cercle? Et l'équilibre du monde? Je vois à nouveau cette lueur dans les yeux de mon père, brillant plus vive que jamais. L'avarice, mêlée de folie pure. Il va le faire, que cet enfant soit réellement un dieu ou pas, Sérapis va lui voler sa vie intérieure et tout ce qui l'anime. Il en a le pouvoir, car il ne s'agit pas du même genre de magie que celle qu'il a tenté de d'accomplir jusque là. Les larmes coulent sur le visage de l'enfant, mouillant ses joues si humaines tandis qu'il se plaque contre le mur, n'ayant nul part où aller pour s'échapper. Si c'était réellement Harpocrate, il aurait déjà disparu. Ce n'est pas un dieu. Et je l'ai vu dès la première seconde. Et Sérapis aurait du le voir. Mais cet homme au visage déformé par la fureur et l'amertume, ce... ce n'est pas mon père. Je lui ai fait trop de mal, c'est à cause de moi que nous sommes là et qu'il s'apprête à ôter la vie de l'un des innocents qu'il a toujours dit vouloir protéger. Je ne peux pas le laisser commettre cette erreur. Alors juste quand il tend les bras pour saisir les poignets de l'enfant pour lui aspirer son essence et mettre fin à ses jours, je m'interpose entre eux. L'incompréhension pois la rage se succèdent sur le visage de Sérapis.
-Nour...
-Non.
-Écarte-toi!
-Non.
-Je t'ordonne de t'écarter!
-Non.
-Tu va me tuer!
Mon cœur sombre dans ma poitrine. Ce que j'apprête à répondre me tue tout autant.
-Je crois... Je crois que vous êtes déjà mort.
Je ne réalise que une seconde trop tard l'impact de mes mots, je ne comprends que trop tard ce qu'il vient de se passer en moi. C'est finit. Je ne crois plus en Sérapis. Tandis que l'enfant profite de la confusion pour s'enfuir, le visage de mon père se fait subitement plus pâle, et il semble vieillir d'un siècle soudainement et continue de vieillir un peu plus à chaque secondes. Il se penche en avant pour me dire quelque chose, mais il semble soudainement à bout de force et s'écroule, j'ai à peine le temps de le rattraper pour éviter que sa tête ne heurte le sol. Il se tient là, haletant dans mes bras, étonnamment léger, et sans un mot, nous nous contentons de nous regarder longuement. Il n'y a rien à dire. Nous savons que nous pensons tous les deux la même chose. Je l'ai trahi. J'ai brisé le cercle. Je suis un monstre, et tout cela est ma faute.
-Je... je suis désolé, je finis par murmurer d'une voix étranglée.
Il ne répond pas, il est trop faible pour cela. Mais je lis dans son regard qui s’éteint petit à petit qu'il n'y aura pas de pardon pour ce que j'ai fait. Je suis un déicide et un parricide. Je viens de tuer mon propre père.

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Quand Sérapis est mort, son corps a finit par voler en poussière qui s'est dispersée dans le vent. Et je suis restée là, agenouillé, silencieux, seul avec la conscience de ce que j'avais fait. Les minutes puis les heures sont passées. J'étais persuadé que bientôt, tout allai commencer à disparaître, moi le premier, comme dans mes cauchemars d'enfant Après tout, le dieu de la Vie et de la Mort n'était plus. Comment le monde pouvait continuer de tourner sans lui? Mais les oiseaux ne se sont pas tuent, le soleil ne s'est pas éteint. Autour de moi, il ne s'est rien passé, comme s'il n'était jamais parti, ou comme s'il n'avait jamais existé. Au bout d'un moment, je comprends qu'il n'y aura aucune conséquence sur l'univers, et une colère sourde m’envahit. C'est injuste. Sérapis méritait d'être connu. Il méritait plus que cette vie en chaise roulante. Il méritait mieux que de n'avoir que moi. C'est ma faute s'il est mort, mais ce n'est pas moi qui l'ai condamné à cette longue et lente agonie. Ce sont les dieux. Sans mon père, je n'ai plus de but et plus de direction, mais peut-être que je peux encore accomplir sa volonté. Peut-être que je peux rétablir la justice dans ce monde et faire payer aux dieux grecs ce qu'ils ont fait à mon père.
Alors je me rends à l'aéroport et réserve le premier vol pour New York, payant uniquement grâce à une illusion de carte bancaire. Je sais où se terrent les dieux. Je vais les débusquer. Ils vont payer pour leur arrogance et pour ce qu'ils ont fait à Sérapis.
Je n'ai que peu de souvenirs des 13 heures de vol qui ont suivis. Ce ne sont que les mêmes pensés qui tournent en bouclent dans mon esprit, teintés de colère et de tristesse. Je pense à l'injustice du monde. Mais ce n'est pas à Nour de la corriger. Nour n'est rien. C'est à Sérapis de se venger. Alors arrivé à New York, c'est son apparence que je prends. Pas celle qu'il avait à la fin, ni même celle avec laquelle je l'ai connue. Je lui fais un corps plus fort, plus vigoureux, comme celui qu'il aurait eu s'il n'avait jamais été abandonné par ses pairs, et si le monde avait continué de croire en lui. Sur mon chemin vers l'Empire State Building, je croise mon propre reflet, et je sens mn ventre se nouer. J'aurais aimé le voir comme ça. J'aurais aimé pouvoir lui apporter cette force de son vivant. Mais il est trop tard. Je ne peux qu'être son fantôme dorénavant.
Quand je franchis la porte de l'Empire State Building, je sais quel sera mon plan, je sais comment je veux que la scène se joue. Je vais débarquer à l'Olympe et là, je savourerai les yeux pleins de remords et de terreurs des autres dieux, qui imploreront le pardon de Sérapis pour la souffrance qu'ils lui ont causé. Et puis je les punirai tous pour leur crimes.
C'est avec ce plan en tête que je me dirige vers l'ascenseur menant au 600e étage. Soudain, je suis arrêté par une main qui se pose sur mon épaule. Je pivote brusquement, prêt à faire connaître au monde le courroux de Sérapis, et je me retrouve face à un homme chauve, habillé en portier.
-Tu es mort, dit-il simplement.
Je suis trop surpris pour répondre. Qui est-il? Un dieu? Mais que fait-il au bas de l'Olympe?
-Qui...?
-Je suis le portier. J'évite que quelqu'un ne se trompe d'étage.
-Je suis Sérapis.
Pendant quelque instant, il me semble lire une certaine forme de compassion dans les yeux de cet homme, mais il me répond d'un ton neutre.
-Non. Tu n'es qu'un garçon tout seul. Et crois-moi, il n'y a rien pour toi là-haut.
Il doit voir à travers la Brume. Je voudrais répondre. Je voudrais lui dire que je suis un dieu, que je répands la justice et que personne ne peut me faire de mal. Mais c'est faux. Il a raison. Je suis juste Nour. Et Sérapis ne parlera plus jamais de répandre la justice. Mes jambes se mettent alors à trembler et je laisse mon illusion se dissiper, apparaissant sous ma vraie forme. Seul. Pour toujours. Sans but, sans raison d'être, sans identité d'aucune sorte. Je sens les larmes me monter aux yeux, et je peine à me retenir de m'effondrer devant cet inconnu, mais je ressens cependant une sensation de vide dans tout mon corps, tandis que je ne ressens qu'une douleur insoutenable dans mon cœur.
Le portier se radoucie et me tapote gentiment l'épaule.
-Je vais t'appeler un taxi, d'accord?
-Je n'ai nul part où aller.
-C'est un taxi spécial. Pour les gens comme toi.
-Il n'y a pas de gens comme moi. Je ne suis personne.
-Tu t'appelle Nour Zabat, non? Dit-il en me mettant sous le nez mon passeport qu'il a du prendre dans ma poche sans que je ne m'en rendre compte.
-Ce n'est pas vraiment mon nom.
-Ah oui? Je pense que ce serai sympa pour toi que tu essaye que ce soit vraiment ton nom. Après tout, tu es un demi-dieu, tu as bien une famille.
-Non.
-Tu serais surpris.

Le taxi du portier, c'était Argos, un homme couvert d'yeux. Il ne parlait pas, et ça m'allait très bien. Il m'a amené à la Colonie des Sang-Mêlés. J'y suis depuis un peu plus d'une semaine. Je n'aime pas cet endroit. Déjà, même si Chiron était a courant de ma situation quand je suis arrivé, il a quand même dit que je devais aller dans le bungalow 11, avec ceux qui ne sont pas revendiqué ou dont les parents ne sont pas importants. C'est parce que mon père est Sérapis, pas parce que je n'ai pas été revendiqué. Mais moi, je ne suis pas d'accord, et j'ai refusé de laisser d'autres grecs décider que mon père n'est pas important. Alors j'ai construit le bungalow 21, le bungalow Sérapis. En fait c'est juste une tente dans la forêt sur laquelle j'ai écrit 21 et tracé un Ouroboros. Je l'ai masquée avec la Brume afin d'éviter les harpies. Et puis si elles me trouvent quand même, je les tuerais, ce ne sont que des monstres de toute façon.
Il y a beaucoup de monde, et je n'aime pas ça, ça me met mal à l'aise. Je n'ai jamais aimé les foules, mais avant, c'était toujours temporaire, je savais que j'allais y échapper. Et puis j'avais Sérapis. Maintenant, voir tous ces gens rire, discuter, bouger, vivre ensembles ça me rappelle à quel point je suis seul, et ce sentiment me brûle la poitrine. Le portier a menti. Il n'y a personne comme moi ici. Pas que parce que je n'ai plus aucun parents vivant contrairement à eux. Je ne viens pas du même monde. Ils adorent des dieux que je déteste et qui m'ont tout pris, qui ont abandonné ma famille il y a des siècles. Les autres demi-dieux connaissent à peine le nom de Sérapis. Je ne suis pas à ma place ici. Et puis je suis dangereux. L'autre jour, un fils de Nike m'a proposé de m'entraîner avec lui, et j'ai accepté, me disant que m’entraîner, je savais faire. Mais je n'ai pas l'habitude de retenir mes coups. J'y suis allé trop fort, et l'ai grièvement blessé. Il a passé l'après-midi à l'infirmerie à cause de moi. Alors je me suis rappelé la plus grosse différence entre eux et moi, au de-là des origines de nos parents divins ou du fait que je ne parle pas aussi bien anglais que la plus part d'entre eux ou encore que j'ai été élevé par un dieux pour être à la fois une arme et un bouclier. Je suis un déicide. J'ai tué un dieu, et maintenant, je suis seul, seul le doute en moi persiste. Sérapis était-il vraiment aussi bon que ce que je croyais, ou bien a-t-il plongé dans la folie par ma faute et mon manque de foie? Si j'avais pu faire les choses autrement, Rome serait-il resté un accident isolé? Mais j'imagine qu'au bout du compte, cela n'a pas d'importance. Car mon père est mort par ma faute. J'ai tué l'Ouroboros.


Caractère
Je ne suis personne. Je n'ai pas été élevé pour avoir une personnalité, des idées ou une opinion. J'ai passé ma vie à suivre mon père. Je ne sais pas quel est mon caractère. Je peux dire que je préfère écouter que parler. Que je ne supporte pas quand je fait quelque chose autrement que parfaitement et que je m'en veux quand c'est le cas. Que j'ai du mal à exprimer mes émotions et que de toute façon je pense qu'elles sont inutiles et qu'elles ne font que me distraire de mon but. Que je suis prêt à me battre en cas de danger et que je suis doué pour ça. Non. Ce n'est pas une personnalité, ça. Vous voyez, je ne sais pas. Je ne me connais pas, et je ne suis pas sûr qu'il y ai quoi que ce soit à connaître. Peut-être que j'aime la justice. J'étais fier de suivre mon père en me disant qu'on faisait le bien. Mais quand il n'a pas bien agi, j'ai commencé à douter de lui. Mais si j'aime vraiment la justice, comment se fait-il que j'ai l'impression que je ne sais même pas ce que c'est, et que je serais peut-être même incapable de la reconnaître? Et comment se fait-il que mes actions aient d'aussi mauvaises conséquences? La mort de mon père, le fils de Nike blessé... Non. Je ne suis pas bon. Je pense que c'est mieux pour tout le monde si je ne reste personne.

Autre
Contrairement à ce qu'à cru Sérapis, je ne suis pas un demi-dieu très puissant, et l'attaque de harpie à n si jeune âge était sans doute bel et bien une coïncidence. Si je lui avais dit que ma victoire sur l'oiseau n'était qu'une coïncidence, tout ça ne serait jamais arrivé, et il serait encore vivant. Je n'aurais pas dû lui mentir. Mais j’imagine que c'est ça, mon pouvoir. Manipuler la Brume me permet de créer des illusions plus ou moins convaincantes et de persuader plus facilement les faibles d'esprits de mes mensonges. Mais je ne peux pas faire de très grosse illusions, et je n'ai jamais fait disparaitre plus de deux personne à la fois, j'ignore si ça marcherai sur plus. Et pour les mensonges, ça ne marche pas toujours, ça dépendant du mensonge et de la personne. J'utilise aussi souvent la Brume pour dissimuler mes épées, parce que je ne pouvais évidement pas les laisser visibles lorsque que nous étions en ville avec mon père. C'est maintenant devenu un réflexe, et si j’apparais toujours être désarmé, c'est faux, je porte en permanence à la ceinture mon khépesh et mon xiphos, et je suis prêt à les faire apparaître au moindre signe de danger.
Enfin, je suis doué pour guérir. Enfin, pour soigner mes propres blessures, car Sérapis me l'avait enseigné, et en tant que dieu protecteur des guérisseurs, il m'a bien apprit. Je pense que je pourrais peut-être aider quelqu'un si besoin, mais je ne serais que son dernier recours, car je ne fait que blesser les gens.
Je parle également sept langues, mais pas toutes très couramment. La première que j'ai apprise était l'arabe, et c'est celle que je parle le plus couramment. Viennent ensuite le grec ancien et l'égyptien ancien, dans lesquels je peux mener une conversation, mais je les comprends mieux que je ne les parle, et puis il y a l'anglais, dans lequel je fais encore quelque fautes, et je m'emmêle encore quelque fois dans mes mots. Je parle également d'autre langues modernes, comme l'italien, le grec et le turc, mais si je peux suivre une conversation, je ne suis pas très bon, je les utilise plus pour demander des choses simples et des indications, même si mon turc est un peu meilleurs que les deux autres. Et puis je connais les bases et les structures du latin, mais je n'irais pas jusqu'à dire que je parle vraiment cette langue, juste que je la maîtrise un peu, et c'est la même chose pour la langue des signes, à laquelle Sérapis m'avait introduit en souvenir d'Harpocrate. Mais de toute façon, le plus on en parle, le plus c'est facile d'en apprendre de nouvelles, et puis il y a des structures qui se retrouve ici et là. Je ne suis pas spécial.

Points forts/ Faibles
Je sais me battre. Très très bien. J'utilise mes deux épées pour ça, mon xiphos et mon khépesh. Mais je ne suis pas invincible. J'ai beaucoup de cicatrices sur mon corps qui le prouvent. Mais je peux défendre quelqu'un si nécessaire, et puis même sans arme, je suis capable de combattre. Mais c'est tout. Je n'ai pas d'autres point forts. Je ne suis pas drôle, je ne suis pas intelligent, les gens ne m'aime pas. J'agis avant de réfléchir parce que ça va plus vite, mais ce n'est pas toujours pratique. Je ne sais pas vivre pour moi-même et je ne me connais pas. Je ne suis pas vraiment en contact avec mes sentiments. Je ne sais pas si c'est un point faible ou pas. Mais je pense que ça peut l'être. Si je me fait attaquer par un monstre, je ne sais même pas si j'aurais vraiment envie de me défendre. Je n'ai plus de but après tout...

Physique
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par Springbloom »

@Chap : Nour est accepté à la Colonie ^^ Je commence à regretter de pas avoir accepté immédiatement que tu prennes Sérapis et avoir fait ma chieuse (pardon pour ça) parce que tu l'as superbement géré, j'ai rien à dire dessus, ça fonctionne parfaitement, je vois très clairement Sérapis comme tu l'as décris maintenant, bien joué ^^ Et puis de toute façon je peux pas dire non au fait d'avoir Mark Strong en faceclaim divine, c'est parfait ** Hâte de voir ce que donnera Nour en RP', je pense qu'il y a de quoi bâtir des relations sympathiques avec certains de mes persos, à commencer par Hope vu qu'ils se retrouveront sans doute souvent à l'infirmerie, situation de crise oblige ^^
Comme pour Lisie, soit pas surprise, je ferais d'une pierre deux coups en ajoutant Nour à la liste des inscrits jeudi ^^
ChapelierFou

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par ChapelierFou »

Morgane: Yes, super! Mais non t'inquiète, moi je me sentais coupable d'avoir autant forcé, mais si tu aime Nour on est toutes les deux contentes X) Merci! ^^
On peut discuter de liens si tu veux ^^
Pas de souci :)
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par naji2807 »

Chap j'aime beaucoup Nour moi aussi! Il a eu une vie difficile mais j'espère que ça va aller pour lui à la Colonie! Si tu veux des liens dis moi :)
ChapelierFou

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par ChapelierFou »

Chat-Mollow: J'aime beaucoup Aemilios, déjà son prénom est cool, ensuite c'est bien stylé qu'il ai passé son enfance aux enfers. Et puis il à l'air intéressant avec sa manière de gérer ses émotions (et j'adore esthétique de tes fiches!) Par contre Jimmy est un fantôme, c'est bien ça? Parce que au tout début j'ai cru qu'il était tellement seul qu'il hallucinait, du coup je demande dans le doute ^^

Naji: Merci! Je suis preneuse pour les liens ^^
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Inscriptions ouvertes]

Message par naji2807 »

Lizzie Brooks
12 ans, 17 Avril, 1m40, Fille d’Apollon non reconnue, Ourson Grognon
Musicienne hors pair, Capricieuse, Avec Gloria devant le bungalow 11

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Bon alors apparemment Sasha était bel et bien une sorte d'étrangeté, même pour les gens d'ici. Je ne suis quand même pas totalement convaincue par l'idée que les gens d'ici ne sont pas bizarre. Déjà rien que le fait qu'ils croient être des enfants des Dieux du Panthéons grecques, ça en dit long... Mais bon je vais mettre ça de côté puisque j'admets qu'une toute partie de moi serait prête à se laisser convaincre par cette histoire d'enfants de Dieux... et même si ça continue de me paraître totalement invraisemblable... peut être que je suis en train de venir folle moi aussi. J'acquiesce quand même à la réponse de Gloria.
- Je me sens moins seule... je suis pas sûre de ravoir une conversation avec lui de si tôt.
Je prends aussi la température niveau drogue, même si elle m'a assuré que Sasha ne prenait rien. Je n'ai pas rencontré que lui, j'ai aussi rencontré Jack, qui ne m'avait pas l'air tout à fait normal non plus... mais je ne sais pas trop ce que ça fait de parler avec quelqu'un de droguer et je ne suis pas sûr que ça ait été le cas de Jack.
La réponse de Gloria ne me plait pas beaucoup parce que ça veut dire que certains se droguent ici... je ne suis pas du genre donneuse de leçon... bon d'accord si, je le suis, mais c'est juste que ma mère m'a élevée comme ça, je ne vois pas la drogue d'un très bon oeil.
- Hmm, je me contente donc de répondre.
Cet endroit ne me plait pas trop... et puis savoir qu'en fait, même ici, je ne vais peut être pas rencontrer mon père... ça ne me réjouit pas vraiment. Gloria n'a jamais rencontré sa mère de son côté. A sa place je serai immensément déçue... Depuis que je suis toute petite, j'ai l'impression que mon père fait parti intégrante de ma vie, ma mère m'en parle tout le temps, elle le fait vivre, ou plutôt elle le faisait vivre, parce que je sais maintenant que ce ne sont que des mensonges... C'est dur de le comprendre, de se dire qu'en fait, il n'en a jamais rien à faire de moi, que sans doute, il ne viendra pas... Je me sens abattue... Je ne réponds rien à Gloria quand elle me dit qu'il n'est pas courant de voir son parent divin, je me contente d'acquiescer mais ça ne me réconforte pas, malgré son sourire...
En revanche, parler d'instruments de musique me plait davantage, et apprendre qu'ici, il y a des soirées consacrées à la musique... Je suis ravie, je retrouve le sourire malgré moi, peut être que je plairai quand même ici si j'ai la possibilité de jouer. La question de Gloria me fait secouer la tête mais je garde mon sourire.
- Je n'ai pas encore appris à jouer de la harpe mais ma mère a promis que ce serait le prochain instrument que j'aurai. Et puis j'apprends vite alors il y en a ici, je pourrais peut être m'entraîner! je m'exclame, ravie. C'est super en tous cas, et il y en a une ce soir?
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par Chat-mallow »

ChapelierFou a écrit : lun. 28 sept., 2020 6:37 pm Chat-Mallow: J'aime beaucoup Aemilios, déjà son prénom est cool, ensuite c'est bien stylé qu'il ai passé son enfance aux enfers. Et puis il à l'air intéressant avec sa manière de gérer ses émotions (et j'adore esthétique de tes fiches!) Par contre Jimmy est un fantôme, c'est bien ça? Parce que au tout début j'ai cru qu'il était tellement seul qu'il hallucinait, du coup je demande dans le doute ^^
Merci beaucoup :D Et on peut dire ca, Jimmy est son ami imaginaire !
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par Chat-mallow »

A l’entrée du camp avec Derya

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17 ans - Fils d’Ares - Drogué - Asthmatique - 1m74


Ça fait à peine trente minutes que je suis là et je suis tombé sur une fille d’à peu près mon âge, originaire de Turquie et qui le parle, et en plus elle aussi l’a quitté étant enfant. Si ce n'est pas de la coïncidence de malade je m’y connais pas.

-Istanbul c’est la plus belle ville du monde, je ne suis pas sur d’être impartiale, même persuadée que je ne le suis pas mais; malgré tous mes voyages je n’ai jamais trouvé un seul endroit qui me fasse autant vibrer que cette ville. Il y avait tout là-bas, la mer, ma mère, des monuments magnifiques et éclectiques, … Par contre Izmir je connais mal, j’y suis passé pour prendre un bateau quand j’ai quitté la Turquie mais j’y ai vu de jolie chose, comme la tour de l’horloge. Ça m’avait l’air mignon comme ville. Mais j’y suis pas resté. Du coup non je ne vis plus en Turquie depuis mes treize ans. Pourquoi tu n’y es pas retourné si Izmir te manque ?

Moi je sais pertinemment pourquoi je suis partie, et pourquoi je ne suis jamais rentré. Mais je suppose que pour elle se n’ait pas les mêmes raisons. On ne peut pas tout avoir une mère alcoolique qui était obsédée par le contrôle et la réussite et qui nous frappait. Enfin ça serait un complot quand même si elle aussi avait vécu ça. Je crois que si elle avait vécu la même je me barrerais direct de cet endroit, ça deviendrait beaucoup trop bizarre. Mais au fond de moi je sais que cet endroit est bon pour moi, comme je sais que ma mère m’a aimé et que je lui reviendrai un jour. Je l’aime et il faut juste que je trouve un moyen de rendre fier mon débile de géniteur et que je le montre à ma mère. Ainsi elle n’aura plus l’impression d’être une ratée car elle a manqué à son devoir. Mais vu qu’il fallait que je sois asthmatique, et pas le petit asthmatique qui a besoin de ventoline quand il fait trop de sport non. L’asthmatique qui a besoin d'un traitement perpétuel parce qu’il a des poumons de merde qui au moindre effort pourrait lâcher. D’ailleurs en parlant de ça j’espère qu’ils ont une pharmacie ici car sinon je vais vraiment être dans la merde. Au pire ça me donnera une raison de sortir d’ici, et repartir en voyage.
C’est quand même difficile de me dire que mon père est Arès et que par extension je suis un demi-dieu. Oui ça explique pas mal de chose sur les discours de ma mère à propos de mon père et sur son obsession sur lui mais quand même. Un demi-dieu ne devrait pas être plus … Héroïque ? Divin ? A côté moi je suis quand même minable. L’avantage c’est que je pourrais me trouver un beau demi-dieu, athlétique, et plein d’ego. J’ai bien besoin de coucher. En survolant la gâterie à New york, le dernier doit dater d’au moins 2 mois en Nouvelle-Écosse. Il avait un de ces accents, je sais même pas comment il s’appelait mais il était doué. Un sourire béat, se dessinant sur mon visage en me revisualisant là-bas. On arrête la remémorisation tout de suite, ce n'est pas le moment. Je me reconcentre donc sur mon interlocutrice. Apparemment elle est arrivée ici à douze, ça fait un paquet de temps, je ne sais pas quel âge elle a mais je pense que ça doit faire au moins 4 voir 5 ans qu’elle est ici. Elle ajoute que je n’ai pas découvert sa mère, tu m’étonnes vu la quantité de déesse qui existe.

-Les déesses primordiales, mince, je crois pas être tant calé que ça mythologie. Donc… dis-je en réfléchissant aux plus anciennes déesses que je connais. Peut-être Gaïa ? Ou Nyx ? Si ce n'est pas elles je n’en ai aucune idée.
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