Comme à mon habitude je rode au camp comme un vagabond, comme si cet endroit n’était pas pour moi, comme si je n’y trouvais pas ma place, comme si je n’y avais pas ma place. Et je sais pertinemment que malgré toutes ses longues années ici, la surface n’est pas vraiment mon chez moi. Ma seule et unique place et aux enfers, auprès de ma mère ou à nager dans le Styx donc d’une certaine manière, avec ma mère quand même car c’est comme une partie d’elle. Mais Jimmy m’aide à survivre ici. Je vis depuis mes 7 ans dans cet endroit, je le connais par coeur. Et sans vouloir me l’avouer j’y suis quand même attaché. Mais comme j’en connais chaque détail, je sais pertinemment que je déteste quand l’été arrive. En dépit de la chaleur qui me rappelle un peu les températures des enfers, je déteste tout le monde et l’effervescence que l’été produit au camp. Tous ses nouveaux arrivants, et ses pensionnaires venant pour les vacances d’été. Je déteste ses foules, je déteste ses résidents qui ont le choix de pouvoir rentré chez eux l’année. Alors que moi je ne l’ai pas. Je ne peux rentrer chez moi. Je ne peux être auprès de ma mère. Et elle me manque tant. Je les envie, je les jalouse. Des fois quand je les entends se plaindre que leurs parents leur manquent alors qu’il ne les quitte que deux mois, j’ai envie de les frapper, de leur crier qu’il devrait se rendre compte de la chance qu’ils ont, qu’ils ne sont pas légitimes de se plaindre. Moi je ne peux pas. Moi je n’ai pas le choix. Moi cela fait quatre ans que je n’ai pas vu ma mère et je ne viens pas me plaindre à tout va.
Je marche dans le camp au hasard, ne réfléchissant pas vraiment ou je me dirige, espérant seulement ne croiser personne et encore moins les résidents saisonniers. Jimmy marchant à mes côtés. Je recherche un itinéraire et un endroit qui me permettrait d’être seule et donc libre d’être avec Jimmy. Si nous allons dans les bois je risque de croisé tous ceux qui rentrent de la chasse. Le bungalow 11 doit encore être surpeuplé. Le pin de Thalia doit s'occuper d'accueillir les nouveaux. C’est vraiment un problème de math tout ça. Où aller pour croiser le moins de personne possible. Jimmy répond à mes questionnements internes. Et si on va dans le bungalow d’Hadès . Au pire des cas il y a sa fille qui vient tout juste d’arriver, qu’on pourra rencontrer. Au mieux on sera seul. Je hoche la tête discrètement pour lui signifier que je l’ai entendu et que je suis d’accord avec lui. Tournant les talons en direction des bungalows. À l'intérieur du camp j’évite de lui parler, ne voulant pas créer de nouvelle rumeur sur nous. C’est contraignant mais Jimmy s’en amuse, me parlant sans cesse, me m'étant au défi de lui répondre. Et ça l’amuse quand j’oublie et que je lui parle en public. Je me demande comment elle est, tu crois qu’elle l’a déjà rencontré son père . Ça serait amusant, une mini Hadès en fille. Jimmy est toujours comme ça, enjoué, mon opposé. Je regarde discrètement autour de moi. Personne. Je peux donc lui répondre sans trop de risques.
- J’aimerais bien rencontrer une personne qui connaît aussi les enfers. Ici je suis un peu un extraterrestre, comme si je venais d’une autre planète. Lui dis-je à voix basse.
Il y a peu de chance mais on pourrait aller la voir tu en penses quoi ?
- Je sais pas, si je la croise je veux bien qu’on aille lui parler mais sinon la flemme. Je veux croiser personne. On est une équipe on a besoin de personne d’autre. Je tourne la tête vers lui, lui faisant ma tête d’enfant trop mignon. Et je sais pertinemment qu’il va craquer.
Tu as raison
- Tape la mon partenaire. répondis-je en souriant et levant la main. Jimmy ne me met pas un vent, et me tape dans la main et nous continuons d’avancer en direction du 13. Jimmy a beau ne pas exister pour les autres, pour moi il est réel. Même si je sais que c’est qu'une manifestation de mon inconscient. Mais je serai tellement perdu sans lui. Au fond je n’ai besoin que de lui. Je continue d’avancer et je croise une fille. Plus âgée que moi, joli. Je l’ai déjà vu, elle ici depuis un moment mais je n'ai pas souvenir de lui avoir parlé. Faut dire que si je lui avais adressé la parole, je n’aurais pas gardé en mémoire notre discussion. Je crois qu’elle est très souvent entourée de personnes. Sûrement quelqu’un de sociable. Elle a l’air très épuisé, et amoché, elle a dû s’en doute participée à la chasse. Demande lui si ça va, et si elle a besoin d’aide. Elle n’a pas l’air très en forme, me dit Jimmy. Je grogne dans mon coin mais obtempère à contre coeur. Je me tourne alors vers elle et m’approche doucement.
- Hum... Salut. Est-ce que ca va ? Lui dis-je d’un ton neutre.