L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

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Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Avec 4 mois de retard, Cazo arrive enfin à Ilvermorny (je te jure, à chaque fois dans ma tête ça dit "Ilverhorny" :lol: :lol: :lol: wink wink)
je sombrais dans une réalité parallèle »
Alors d'après le mémoire de Mlle Annabethfan, je dirais que ce n'est pas une réalité parallèle (ah si justement ? :lol: Bref je sais plus)
- Trop bien, souffla Charlotte.
On dirait Edith dans Moi, Moche et Méchant (oui je l'ai regardé lundi)
En principe, nuança Liam, goguenard.

- Interdiction, martela Aileen. Arrête toute de suite.
On dirait Percy et les jumeaux pouahahha

Nan mais le rêve Otis et sa salopette moi aussi je veux me balader comme ça
- Oh merci, Enjolras, merci.
HAHAHAHAH TU N IMAGINES PAS COMME JE RIS

Dis donc, on se promène à pied ? C'est moins luxueux que poupou
Ok c'est hyper marrant de voir tout ce dont on a parlé pendant le 1er confinement prendre forme :lol: oh waouh ça me paraît loin

T'es déjà montée en montgolfière ? J'aimerais bien ça a l'air stylé !
Si Julian n'avait pas eu envie de vomir
Bah alors Dju :lol:
- Le Gros Matous ?
:lol: :lol:
- Et nous on va mourir d'ennui parce qu'on l'a entendu quatre fois déjà, renchérit Liam.
On peut pas tous avoir Dumby comme directeur qui, d'après les auteurs de fanfics, n'a jamais prononcé un mot sensé à la rentrée
il n'aimait pas être réduit à l'image du Serdaigle studieux et travailleur
A BAS LES CLICHES DE MAISON
Le professeur Flitwick lui avait dit que c'était une question de sensibilité : tous les sorciers ne ressentaient pas l'essence d'un sort ou les strates d'un enchantement de la même façon. Certains pouvaient avoir une approche plus sensible.
Ooooh comme j'aime cette explication !
mais elles irradiaient la même énergie bienveillante.
Sauf quand James vient la brouiller
Elle et son mari avaient créé l'école en 1620 sur le mont Greylock en prenant exemple sur Poudlard
1620 ARRIVEE DES PERES PELERINS SUR LE MAYFLOWER (non je suis plus sûre) (c'est ma tentative pour montrer qu'il n'y a pas que les mecs qui la ramènent avec leurs connaissance)
ulian avait l'impression de contempler un double de son ancienne école, un double plus récent à la fois familier mais si différent.
Oui d'ailleurs quand je lis les noms des Représentants, et des maisons, j'ai la bizarre impression que c'est familier et nouveau en même temps haha Un peu comme si j'avais pas lu Hp depuis longtemps et que j'avais oublié les vrais termes !
Bref, bien exprimé !
Il avait presque oublié qu'elle était là aussi.
Moi aussi
- On reste ensemble Lottie.

- Je peux encore te suivre toute seule.
Elle est marrante à pas comprendre que c'est surtout lui qui en a besoin 8-)
Je suis ravie de vous accueillir ce soir pour votre rentrée dans le plus noble établissement d'Amérique du Nord
Parce qu'il y en a d'autres ? A part les moldus je veux dire (enfin les non-maj") (enfin bref)

J'aime trop ta description des maisons (ça manque de smiley avec les petits coeurs autour là)
Noah Douzebranches était accoudé à la balustrade et braquait son regard bleu sur lui.
WELL HELLO THERE
son nom de famille me perturbe parce qu'il me fait penser au faux nom de famille de mon J. et bref, tu vois en quoi ça me perture ? :lol:
Au-delà de ça quand je le lis, je l'imagine unpeu avec douze branches
Ordonna le professeur Fleming.
J'ai lu Flitwick, tout ça va devenir confusant

Oooooh je savais pas comment ils étaient répartis ! C'est trop chouette ! Rolala j'aime trop la scène entre le Puckwoodgenie et l'Oiseau Tonnerre !
- Pourquoi t'as fait ça ? Demanda-t-il dans un souffle. Puckwoodgenie était comme Poufsouffle !

- Parce qu'on n'est pas à Poudlard, Ju' ! Et j'avais le choix !

D'un geste ferme, elle se dégagea. Julian resta sans voix, déstabilisé
Oh eh lâche la le frère surprotecteur là, on dirait Anthony
Ilvermorny était son pendant, son égal et son contraire. Et il avait intérêt à marcher sur les deux lignes parallèles s'il ne voulait pas perdre l'équilibre.
J'adOOOOOOORE ces deux phrases ! Elles sont trop belles et la structure est juste parfaite !

Trop contente d'être arrivée à Ilvermorny ! J'aime trop comment tu entrelaces l'aspect "nouvelle vie" avec la découverte de l'école :)
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit : dim. 13 déc., 2020 3:12 pm
annabethfan a écrit : mer. 09 déc., 2020 12:34 pm Un com' cit de com cit ça fait toujours plaisir :lol:
********************

Chapitre 8 : Traditions locales

« La jeunesse de l'Amérique est sa plus vieille tradition : elle dure depuis trois cents ans. »

- Oscar Wilde -


// 3 septembre 1979 //

Les oreilles bourdonnantes, Julian mit quelques secondes à se rendre compte que la répartition avait pris fin. La statue du Womatou venait de rugir pour la dernière fois Tu m'étonnes que ses oreilles bourdonnent. Dans un flot continu, les élèves sur le balcon circulaire au-dessus de sa tête se mirent à se diriger vers les escaliers, mais Julian n'osa pas bouger. Personne ne lui avait dit où aller. Devait-il rejoindre les autres élèves ou rester avec les Juniors ? Le pauvre je sens tellement son désarroi ! Grave, c'est tellement désagréable d'être dans l'inconnu (non, je n'aime pas les expériences nouvelles, c'est dit :lol: ) A travers la foule, le professeur Fleming parut percevoir son trouble car elle s'approcha de lui.

- Bienvenue chez les Serpents Cornus, lui souhaita-t-elle. Tu verras, c'est une très belle maison.

- Vous dites ça parce que c'est la vôtre ? Osa-t-il demander, rendu confiant par le tutoiement.

Elle rit.

- En partie, concéda-t-elle. Et félicitation à toi aussi, Charlotte.

- Merci, professeur.

- Les Juniors vont maintenant passés dans la salle juste ici. (Elle désigna une pièce sur leur gauche, accolée au hall d'entrée). Nous l'appelons la Pièce aux mille baguettes. Ils vont y recevoir leur baguette magique pour la première fois à l'occasion de leur entrée dans notre école. J'adore cette idée mine de rien ! (Attends y'a les tirs en biathlon je reviens) ANTONIN DECONNE PAS Ah oui alors par contre le commentaire de Biathlon... Je vais l'ignorer :lol: BREF Perri a raison cette idée est super chouette ! Mais du coup dis nous tout Anna', d'un pdv économique CA MARCHE COMMENT ? Nous avons plusieurs partenaires fabricants qui viennent les vendre chaque année Aaaaah. Bien évidemment, vous avez déjà les vôtres... De chez Ollivander, j'imagine ?

- Oui...

- Un très bon fabricant, approuva-t-elle. Je vous invite à suivre vos camarades au Réfectoire dans ce cas. Vous pourrez découvrir la Pièce aux mille baguettes plus tard, je crois que les sixièmes années ont un cours sur la science des baguettes au premier trimestre héhéhéhéhé Eh c'est trop bien ça ! ('est-ce que j'ai passé 10 secs à me demander pourquoi Perri ricanait ? Oui. Est-ce que j'ai fini par comprendre ? Oui :mrgreen: ). (Elle jeta un coup d'œil derrière son épaule en entendant les Juniors s'agiter). Il faut que j'y aille. Vous n'avez qu'à suivre les autres, un Représentant pourrait vous aider... Qui est le vôtre déjà cette année ?

- Je ne sais pas pour les cinquièmes années, admit Julian, mais on a fait le trajet avec Aileen McCallum. Je crois qu'elle est Représentante des sixièmes années, elle pourra nous aider ?

Le professeur Fleming hocha vivement la tête.

- Oh oui Aileen sera parfaite pour vous guider ! Si vous avez une question, n'hésitez pas non plus à venir me trouver. (Elle se retourna à nouveau pour superviser les nouveaux élèves). Ils ne tiennent pas en place, maugréa-t-elle Alastor ? Plus sérieusement, j'ai vraiment bugué :lol: . Le devoir m'appelle ! Je vous souhaite une bonne rentrée.

Julian n'eut pas le temps de la remercier qu'elle s'était déjà précipitée vers deux Juniors qui se poussaient pour être le premier devant la porte. Il trouvait encore cela étrange la façon dont les professeurs les appelaient par leurs prénoms et le son de « monsieur Shelton » prononcé par la voix fluette de Flitwick lui manqua soudain. ça me surprend pas, les US sont vraiment moins formel et je etrouve ça intéressant comment tu marques les différences de culture parce genre de petits détails. Comment j'aurais jamais pensé à faire cette distinction :o Trop forte Anna Pour éviter de s'attarder sur ce coup de nostalgie si brusque, il pivota vers l'entrée du Réfectoire qui se remplissait à vue d'œil.

- Tu crois qu'on va manger des burgers toute l'année ? Chuchota Charlotte. :lol: :lol: Pouahahhahaha

- Arrête avec tes clichés.

- Tous les clichés ont un fond de vérité. La preuve, tu bois du thé tout le temps !

Il ne pouvait pas réfuter ce point. Il songea à la boîte de thé en fer, offerte par Matthew, bien rangée dans sa valise.

- Allez viens, dit-il pour éluder sa remarque. Essayons de retrouver Aileen et Liam.

Traînant les pieds j'traine des casseroles je n'aimais pas beaucoup l'école. Olivia Ruiz est passé à la télé hier, quel timing ! J'avais tellement tout oublié de cette chanson, Charlotte le suivit dans la foule. Le Réfectoire en lui-même ressemblait en partie à la Grande Salle avec son plafond haut, ses murs de pierres claires et ses grandes fenêtres en ogives, mais le parallèle s'arrêtait là Chuis sûre ils ont même pas de ciel enchanté. Le ciel et les bougies étaient remplacés par des lumières de sorts qui flottaient délicatement dans toute la pièce, comme des petites boules lumineuses ésotériques qui jetaient des reflets d'or sur les visages Bon ça a l'air sympa aussi haha. Il n'y avait pas non plus quatre longues tables, mais plusieurs tables rondes qui pouvaient accueillir entre quatre et huit élèves selon leur taille J'ai lu la phrase comme si la capacité était conditionnée par la taille des élèves, et pas des tables :lol: . Des nappes blanches les recouvraient et tombaient jusqu'au sol à la manière d'une traîne de mariée C'est très poétique comme façon de voir Ca a l'air joliii. Au fond de la salle, les professeurs étaient assis en ligne le long d'une grande estrade en bois et Julian devina une grande porte dans leur dos au-dessus de laquelle une plaque indiquait en lettres capitales « SALLE DES PROFESSEURS ».

- Oh les Anglais ! Cria soudain la voix vive de Liam sur leur gauche. Par ici !

Il était debout à côté d'une table reléguée dans un coin et agitait les bras. Déjà assise, Aileen rougissait en sentant les regards curieux pivoter vers eux. Je suis gênée pour elle :lol: :lol: Mais non Perri, je suis sûre que Liam a grave la cote :lol:

- Ils nous ont trouvés finalement, commenta Charlotte. Elle a l'air RAVIE

Arrivé à leur table, Julian s'assit en face de sa sœur, encadré par ses deux nouveaux amis. Le placement était visiblement bien plus libre qu'à Poudlard puisqu'il observa les maisons se mêler entre elles dans tout le réfectoire. Et ça c'est franchement chouette Tellement

- Bon, Serpent Cornu, pas vraiment de surprise pour toi l'intello, non ? Attaqua Liam d'emblée.

- C'était la maison la plus proche de Serdaigle, convint-il, agacé par le surnom. *soupir* peut-on arrêter de faire des parallèles strictes qui n'ont pas lieu d'être? J'avoue, relou d'être catégorisé alors que tu viens d'arriver en plus ahah (enfin Liam m'a tout l'air d'être un homme de catégories, entre ça et "les Anglais")

- Charly par contre jolie surprise ! Je ne pensais pas que t'atterrirais chez les aventuriers ! Parce que du coup Julian c'était pas joli ? :lol:

Charlotte rougit.

- Moi non plus, avoua-t-elle, mais j'avais envie de changement je crois.D'explorer une nouvelle partie de toi surtout ma petite Charlotte !

Julian retint difficilement une exclamation sarcastique. Mais quel relou Du changement ? Elle voulait du changement ? Ils n'en avaient pas eu assez dernièrement ? Maaais laisse la gérer ça à sa manière ! S'il se rappelait bien, c'était Charlotte qui pleurait encore il y a quelques jours à l'idée de quitter l'Angleterre. A croire que de découvrir ce nouveau château lui donnait des ailes Mais woh eh c'est bien là, c'est mieux que se complaire dans le malheur. Pile à ce moment, comme un signe du destin, il vit soudain apparaître un nouvel emblème sur l'uniforme de sa sœur. Au niveau de la poitrine, un grand oiseau aux ailes déployées se broda à côté des armoiries de l'école. Julian baissa les yeux. Sur le sien, un Serpent dressé, le front serti d'une pierre, était également apparu près du nœud gordien. Oooooh. En vrai je me suis toujours posée la question pour Poudlard :lol: :lol: :lol: Probablement les elfes de maison qui les cousent la nuit :lol:

- Vous faites officiellement parties des maisons maintenant, annonça Aileen en souriant.

Les uniformes d'Aileen et Liam abordaient, eux, une étrange créature aux grandes oreilles qui auraient pu passer pour un gobelin si Julian n'avait pas vu sa représentation grandeur nature il y a quelques minutes sous forme de statue.

- Le Puckwoodgenie, symbole de notre maison, crut-elle nécessaire d'expliquer.

- Symbole du cœur et des guérisseurs, c'est ça ? Se souvint Charlotte.

- Tout à fait. J'aime bien cette idée que nous sommes les garants de la paix à Ilvermorny.

- N'exagère pas, se moqua Liam.

Il venait de servir à tout le monde un verre de jus de citrouille et tenait la cruche en équilibre précaire sur sa paume. Je l'imagine tellement :lol: :lol:

- Si tu fais tomber ça...

- Tu ne pourras pas me tuer, objecta-t-il immédiatement. Ça irait à l'encontre de la « paix ». Joli :lol:

Aileen soupira.

- Tu m'épuises, Cooper. Et tu ruines mes discours de bienvenue.

- Quand elle m'appelle par mon nom de famille, je sais qu'elle est énervée, dit-il.

Il parut vouloir tenter le diable encore quelques secondes, mais il finit par reposer la cruche de jus de citrouille à sa place. Charlotte riait. Julian, lui, trouvait surtout Liam épuisant à suivre Rolala mais Julian :lol: et se rangea mentalement du côté d'Aileen ça ne me surprend pas mais je trouve ça mignon cette relation qui commence à se nouer avec Aileen. Elle a tout - le calme, l'analyse, la sérénité - pour devenir un amie proche qui va l'apaiser. Elle a bien parlé. Le brouhaha incessant des conversations autour de lui commençait à lui donner mal à la tête et il se demanda si le décalage horaire, même encore après une semaine dans le pays, ne venait pas le perturber à retardement.

Inconscient de son trouble, Liam se pencha en avant et reprit :

- En plus, la paix, la paix... C'est un peu surfait comme concept ici avec toutes les tensions. OUUUH MYSTERE

- Pourquoi ? Les maisons ne s'entendent pas ? Demanda Charlotte. Chez nous, Gryffondor et Serpentard ne peuvent pas se voir !

- Ce n'est pas vraiment ça, non, dit Aileen, hésitante. (Elle coula un regard vers Liam qui semblait la défier d'expliciter). Les maisons s'entendent plutôt bien. On partage un Foyer, même nos dortoirs Je suis bien contente mine de rien d'avoir insisté pour le groupe classe parce que sinon je ne vois pas à quoi servirait les maisons :lol: :lol: . Les jours de compétitions sportives sont les seuls où chaque maison devient un peu... patriotes.

Julian fronça les sourcils.

- Alors à quel niveau se situent les tensions... ?

A nouveau, Aileen parut incertaine et ce fut Liam qui répondit, renversé contre le dossier de sa chaise, bras croisés sur la poitrine.

- Le sang Watcha, lâcha-t-il comme si les mots lui brûlaient la langue. Certains se croient mieux que les autres. Comme à Poudlard, sauf que c'est doublé des conflits entre maisons (mais qui ont quand même rapport à cette histoire de sang. Chouette école sinon Poudlard !) Toi on va pas t'engager pour faire la promo hein

- Ce n'est pas ça ! Objecta tout de suite Aileen.

- Qu'est-ce que t'en sais ? Ta famille est une des plus vieilles du Canada ! Ô Canadaaaaaa CA NA DA
CA NA DA "LET S GO TO THE MALL EVERYBODY"


Julian sentit son ventre se contracter ça me rappelle notre conv de la semaine :lol: . Il avait traversé l'Atlantique pour échapper aux idéaux comme ceux-ci et il ne supporterait pas de les retrouver ici, comme si leur fuite avait été vaine. Quand il était entré à Poudlard, les coups-bas et les insultes entre maisons étaient admises à la manière d'une tradition locale dont plus personne ne connaissait l'origine. Gryffondor détestait Serpentard. Les Poufsouffle subissaient les préjugés sur leur maison ON VAUT PLUS QUE CA ON VAUT MIEUX QUE VOUS TOUS . Tout le monde voulait battre les Serdaigle en cours et prouver qu'ils n'étaient pas plus intelligents que les autres. Le monde de Poudlard tournait ainsi. Julian avait mis du temps avant de comprendre que ces tensions qui traversaient l'école remontaient aux fondateurs eux-mêmes. Sa mère, toujours soucieuse de s'intégrer en Angleterre en apprenant son histoire, lui avait raconté la légende des quatre sorciers créateurs de Poudlard. COUCOU COCHYO
wait tir d'émilien ! NIQUEL allez on continue !!
Aurélia lui avait montré de manière bien plus intéressante que Binns En même temps, c'est pas difficile comment le passé influençait encore le présent à bien des égards : les visions opposées de Godric et Salazar se répercutaient par-delà les époques, la gentillesse et l'ouverture d'esprit d'Helga avaient été transformées en croyances erronées sur les capacités de sa maison par les siècles, et l'intelligence parfois condescendante de Rowena laissait encore des traces aujourd'hui. Tous ces préjugés ancestraux étaient peut-être un tort, mais ils faisaient partie de l'identité de Poudlard et Julian s'en était accommodé. Les préjugés qui étaient venus ensuite en revanche... Tu me connais, j'adore quand on parle d'histoire et d'influence du passé sur le présent et là je trouve que tu analyse Poudlard de façon très fine ! C'est vrai que c'est fort intéressant !

S'il s'en souvenait bien, cela avait commencé en troisième année. Il y avait déjà eu des incidents précédemment bien sûr, mais les choses s'étaient accélérées cette année-là. Des messages contre les nés-moldus fleurissaient sur les murs du château Mdr j'allais dire "coucou la réf à Anna'" MAIS EH C EST TOI ANNA AUTO REF, des agressions terrorisaient les élèves, les professeurs s'inquiétaient de plus en plus... Darren Mulciber s'était même fait renvoyé temporairement et Kevin Mells avait été exclus après son attaque avortée contre Lily Evans. Ces petites références à ATDM <3 C'est vrai que je réalise seulement qu'en fait, en un sens, t'écris la suite de ton histoire haha D'un coup, les tensions entre maisons n'étaient plus historiques, elles étaient politiques. Voire, elle s'étaient doublées d'une haine contre les nés-moldus et de revendications de la part de ceux qui estimaient que le monde sorcier leur appartenait grâce à leur sang.

Or, si les tensions n'étaient justement que des tensions entre les murs de Poudlard, la réalité au dehors était plus sombre. La réalité avait explosé sur sa mère Watcha ça fait mal cette phrase, l'ensevelissant sous les gravats. Oh cette phrase ... Elle est très bien construite Anna, franchement elle m'a porté un coup au coeur La réalité avait consumé sa mère, l'avalant dans les flammes. Mais quelle plume sérieux Grave !

Rien qu'en repensant à la photographie du bâtiment des Archives du Monde Magique en ruine, Julian sentit son souffle lui échapper Le pauvre T.T T.T T.T Et c'est très véridique, genre parfois ça te prend comme ça, t'as une image qui te vient et t'es foutu. Une boule chauffée à blanc dans la gorge cf notre conv again :lol: :lol: , il tenta de se concentrer à nouveau sur la conversation et les cheveux d'Aileen, rougeoyants sous les lumières de sorts, lui servirent de point d'ancrage.

- Je ne suis peut-être pas née Non-Maj' comme toi, reconnut Aileen d'un ton patient, mais n'exagère pas non plus. L'administration fait très attention sur ces questions depuis la guerre contre Grindelwald et il n'y a pas de racisme anti né Non-Maj' comme en Europe ! Pouahahahah Sous-entendu : vous êtes nuls

- Je n'ai pas dit ça, contra Liam, véhément. Je t'accorde que les idées de Grindelwald ont traumatisé tout le monde, mais ça n'a pas arrêté la peur du monde Non-Maj'. Tu sais que mes parents subissent des contrôles plusieurs fois par an du MACUSA ? Juste pour vérifier qu'ils ne sont pas des ennemis des sorciers ! Alors ça c'est une idée que j'aime vraiment beaucoup ! Qu'il n'y a pas de racisme en tant que telle, mais qu'il y a une différence de traitement qui s'apparenterait à de la discrimination, quelque chose d'institutionnel C'est la ségrégation haha
EMILIEN KESKETUFOU TU NOUS FOUS ENCORE NOTRE RELAI EN L'AIR PUTAIN
Je reprends. Putain j'ai le seum. Je reprends.
Bref quelque chose d'institutionnel qui est accepté et considéré par tous comme normal au nom de la sécurité mais qui ne l'est pas et montre bien que les non-maj restent à la marge de cette société.


- Ce qui est plutôt normal, objecta à nouveau Aileen. Le code du secret magique est là pour une raison... Oui enfin bon ils ont un enfant sorcier on va se calmer :lol:

- Pour renforcer la peur !

- Ne sois pas dramatique. Les Etats-Unis en font peut-être un peu trop, c'est vrai, mais au Canada tout se passe bien.

Liam roula des yeux.

- Et pourquoi ? Parce que le Canada est justement trois fois moins drastique que le MACUSA. Je ne compte plus les fois où les profs m'ont dit « d'être discret » pendant les vacances. Ils ne le faisaient même pas en pensant à mal, mais tu remarqueras qu'ils ne le disaient qu'à moi. Jamais à toi ou à Noah. Encore moins à la reine des glaces et à sa copine blondasse.

- Ce n'est pas pareil... Noah habite littéralement au Village, Théa doit être entourée de sortilège repousse Non-Maj' dans son manoir new-yorkais, et Othilia est la fille de Fontaine ! Ils sont dans des familles de Sorciers quoi, cherche pas :lol:

- Et toi ?

- Moi ? Je... je ne sais pas, c'est juste... Enfin c'est comme ça...

- Non, ce n'est pas « comme ça ». Ils ne te font aucune mise en garde, tes parents ne sont pas contrôlés et c'est juste parce que tu es sang-pure. Et ça se trouve, Emilia a été enlevée à cause de ça aussi ! OOOH pauvre chou * câlin *
En vrai j'adore cette conversation et surtout la réaction d'Aileen qui trouve toutes ses mesures parfaitement normales, mais aprce qu'elle ne les subit pas et j'aime comment Liam la met face à ses contradictions.
Naaaan bébéééééééé

Sous le coup de la colère, Liam donna un coup sur la table Woh cette conversation a vite dégénéré . La cruche de jus de citrouille vacilla, mais Charlotte la rattrapa grâce à ses réflexes de poursuiveuse tandis qu'Aileen se trouvait soudain à court de mots. En voyant l'éclat incendiaire dans les yeux de Liam, Julian comprit soudain l'origine de sa colère. Il ne le connaissait pas encore réellement, mais Liam ne lui donnait pas l'impression d'être quelqu'un qui s'emportait facilement et sa prise de parole ce soir devait être inhabituelle pour lui. Peut-être même qu'il ne venait que de réaliser récemment les faits qu'il rapportait avec fougue. La disparition de sa sœur, née moldu comme lui, était sans doute le déclencheur. En vrai je le trouve déjà fort zen sachant ce qui est arrivé à Emilia. Et Aileen, malgré sa gentillesse et son empathie, semblait ne pas réaliser la réalité vécue aux Etats-Unis pour avoir grandi au Canada.

Mal à l'aise, Julian hésita à intervenir. BIENVENUE SURTOUTIl comprenait la colère qui habitait Liam. Merlin, il la ressentait au quotidien depuis cet été. C'était une colère pareille à un incendie, nourrie par un sentiment d'injustice, dévorante comme la douleur liée à la perte d'un membre de sa famille. Une mère et une sœur étaient peut-être différentes, mais leur absence soudaine engendrait une même souffrance et une même amertume. Les pauvres bébéééés

- Tu as raison, dit-il finalement d'une voix rauque. C'est injuste. C'est normal d'être en colère. En avoir conscience et le dénoncer est la meilleure chose à faire. Sinon, les choses continuent et des gens comme Tu-Sais-Qui arrive au pouvoir.

Du coin de l'œil, il remarqua qu'Aileen comprenait la référence, mais Liam fronça les sourcils. Charlotte se chargea de lui expliquer, comme elle l'avait fait au dîner avec Théa et Archer.

- Tu-Sais-Qui est le mage noir qui contrôle l'Angleterre en ce moment... Alors il ne la contrôle aps réellement, il est juste ... en train de foutre la pagaille C'est lui qui a provoqué la guerre. On n'ose juste plus dire son nom. Je crois qu'on ne le connaît même pas... Boarf, c'est comme le covid, il contrôle un peu le pays en ce moment :lol:

- C'est effrayant... murmura Aileen.

Julian trouvait le mot encore faible. Il s'apprêtait à tenter de rassurer Liam au sujet de sa sœur aînée, sans trop savoir en vérité comment s'y prendre, lorsqu'un carillon résonna dans le Réfectoire. Les conversations s'évanouirent. Sur l'estrade, la directrice Hicks s'était levée, son verre à pied à la main levé vers l'assemblée. Son visage ridé abordait une expression sereine.

- Bonsoir à vous tous ! En cette nouvelle qui commence, laissez-moi tout d'abord vous dire que je suis heureuse de vous retrouver... ou de vous rencontrer. (Elle sourit aux Juniors, rassemblés au centre du Réfectoire). Ilvermorny est désormais votre maison et j'ose espérer que vous saurez la traiter comme telle. A mes côtés, les professeurs et l'ensemble du personnel de l'école se tiennent à votre disposition pour organiser au mieux les mois que nous allons passer ensemble. Je pense notamment à la journée de recrutement des clubs demain CAN'T WAIT Ouuuh intéressant, où est le club d'échecs ?. Pour ceux dont le dirigeant ou la dirigeante du club n'est plus parmi nous cette année, veillez venir vous adresser à un professeur pour que nous mettions en place un suppléant pour demain C'est pas réglé en fin d'année leur affaire? . Quant à ceux qui voudraient changer de club, l'esprit de découverte est valorisé et je vous encourage à laisser une chance à tous les clubs proposés. Pouahaha ça me rappelle un jeu de société incroyable chez ma grand mère, ça date des années 50 : "Barbie reine des débutantes" :lol: Bref, pour être reine des débutants il faut entre autre être membre d'un club

- Et pour le CDE ? Lança soudain une voix.

Julian tenta d'identifier qui avait osé interrompre la directrice, mais il n'y parvint pas. Sur scène, Hicks soupira sans se départir de son calme.

- Monsieur Fontaine, je sais que le Comité des Elèves vous tient à cœur, mais je pense que cela peut attendre lundi ? Je vous promets de vous accorder une heure entière d'entretien.

- Fontaine ? Répéta Julian en chuchotant. Comme Othilia ?

- Enjolras, oui JE MEURS mais comment il devient un personnage récurrent c'est beaucoup trop drôle ahah Hahahaha SALUUUUUT. C'est son cousin avec quelques degrés d'écart je crois, souffla Aileen. Et le neveu du prof de potions par extension. Il vient de la branche française de leur famille. Tu verras, il est plutôt... vindicatif Hahahahaha ça a l'air d'être le bon mot. Mais dans le bon sens. L'année dernière, il a milité pendant des mois pour que les élèves étrangers payent moins de taxes à l'école.MAIS QUEL HEROS

Julian haussa un sourcil.

- Une taxe ? Pour les élèves étrangers ?

- J'ai oublié de le préciser quand on parlait des élèves qui venaient d'hors Amérique ? Oui, on doit payer une taxe supplémentaire. Tous ceux qui viennent du Canada, du Mexique... L'élève de Cuba. Très américain comme système en effet ! (Elle réfléchit) Ah ! Vous aussi j'imagine.

Mentalement, Julian tenta de se souvenir de tous les documents qu'il avait eu entre les mains portant l'emblème d'Ilvermorny. Les droits d'inscriptions étaient sensiblement les mêmes qu'à Poudlard et il lui avait suffi de présenter l'attestation de Gringotts à son père pour que ce dernier signe le virement d'argent à l'école. Mais il ne se rappelait pas d'une quelconque mention de taxe. Perturbé, il se promit d'en toucher un mot à Leonidas lorsqu'il lui écrirait. Puis ils sont à moitié américains, ça doit compter dans les calculs J'avoue

Il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne fit pas attention à la reprise du discours de la directrice Hicks et sursauta en entendant soudain des dizaines de voix se mettre à chanter :

Unis, nous ne ferons qu'un

Face aux Puritains,

Et notre inspiration nous vient,

De la sage sorcière Morrigan

Car c'est par l'Homme sans magie

Qu'elle subît la persécution

Elle fuit alors l'Irlande lointaine

Pour fonder notre maison

Ô Ilvermorny

Massachusetts

Nous te choisissons !

Nous te choisissons !

La plus prestigieuse des écoles sorcières

En ton sein de pierres nous sommes protégés

En ton âme nous vivons un rêve éveillé

Toute notre magie nous vient de toi

Et notre esprit en est désormais éclairé

Peu importe où nos pas nous mènent

Peu importe où notre cœur nous porte

Notre seul vrai foyer,

Le seul et nôtre

C'est toi, Ilvermorny la belle


Traduction par PtiteCitrouille. Quel talent Clem <3 Et là soudain, m'est revenue n mémoire que je vous ai fait un rap :lol: :lol: Trop forte Clem !!!

Ebloui par la mélodie qui s'évanouissait doucement, Julian se mit à applaudir avec les autres alors que les paroles résonnaient dans son esprit.

- La chanson est belle, mais je préfère celle de Poudlard, jugea Charlotte.

- Vous en avez une aussi ?

- Oui... Si on peut dire. Dumbledore nous laisse la chanter sur l'air qu'on veut. Si on peut dire ouais :lol:

- Tu veux dire que chaque élève choisit sa mélodie ? S'esclaffa Liam. Il change vite d'humeur lui

Avec nostalgie, Julian se souvint de la cacophonie qui résonnait à chaque banquet de rentrée dans la Grande Salle. Il tentait toujours de chanter sur un air neutre, mais d'autres s'amusaient à faire exactement le contraire. Il se rappelait encore des Maraudeurs, debout sur le banc, qui braillaient la chanson de Poudlard en imitant Célestina Moldubec ou Matthew, effronté, qui déclamait les paroles à la manière d'un poème, presque sans air musical, sous l'œil agacé de McGonagall J'ai un immense sourire débile devant cette double référence :D :D . Si elle connaissait la voix de troll de Matthew, elle aurait sans doute davantage apprécié sa retenue. ca manque de rap

- C'est ça, confirma Charlotte.

- Aileen, tu crois qu'on peut demander à Enjolras de militer pour organiser un voyage à Poudlard ? Je veux voir leur chapeau étrange et écouter leur chanson ! Haha trop chou

- Je crois que le budget de l'école va être trop serré, Liam, désolée...

- Tragédie !

Heureusement pour son mal de crâne, Liam n'eut pas l'opportunité de continuer sa pièce de théâtre dramatique car les plats apparurent sur les tables. Des soupirs de contentement traversèrent le Réfectoire et tout le monde se servit avec appétit. Tout au long du dîner, Julian participa peu à la conversation. Il laissa Charlotte et Liam capter l'attention, rire bruyamment, et se disputer sur les coutumes de Poudlard et Ilvermorny. A côté de lui, Aileen lui coulait des regards fréquents, comme pour s'assurer qu'il était encore bien présent avec eux et il s'efforça de la rassurer à chaque fois. Pourtant, lorsque les plats disparurent, il retient un soupir de soulagement à l'idée de pouvoir enfin aller dormir.

- Suivez-moi, dit Aileen en se levant. On va vous montrer le chemin vers les dortoirs.

Emporté par la foule des élèves qui cheminaient dans la même direction qu'eux, Julian veilla à ne pas lâcher des yeux la chevelure rousse d'Aileen. Tout le monde continuait à parler avec animation et le bruit des conversations résonnaient en échos contre les murs de pierre. A l'avant du groupe, Julian crut discerner son cousin Archer, l'air important, qui tentait de contrôler le niveau sonore sans grand succès.

Ils empruntèrent un large escalier à double volée et s'arrêtèrent au premier étage. Devant lui, Julian découvrit une vaste pièce rectangulaire complètement hétéroclite. Au sol, le parquet DU PARQUETétait soit nu, soit recouvert de tapis orientaux ou européens, voire de carré de carrelage ici et là. Un fauteuil Louis XV oh eh oh rendez nous notre patrimoine côtoyait une chaise en forme d'œuf qui ressemblait à un cocon violet. Un peu plus loin, une armoire en bois et une étagère vitrée croulant sous les trophées et les médailles se tenaient contre le mur du fond. Sur ce dernier, quatre immenses bannières avaient été déployées et, dans un style amérindien, les quatre emblèmes d'Ilvermorny apparaissaient ainsi brodés au fil d'or sur un fond rouge et bleu. Les murs de gauche et de droite, eux, n'étaient qu'une succession de portes en bois dont les embrasures se touchaient presque tant elles étaient proches. J'adore l'idée de cette pièce qui reflète la multiculturalité de l'amérique ! Belle imagination Anna ! Elle a l'air troooop joli

- Et voici le Foyer ! Annonça Aileen. C'est un peu la pièce commune où tout le monde traîne après les cours.

- Mais toutes les maisons se mélangent ? S'étonna Charlotte.

- Plutôt, oui. Comme on est rassemblés par années dans les dortoirs et non par maison, l'idée d'un Foyer était plus simple je suppose.

- Ne le prends pas mal mais... A quoi servent les maisons alors ?

- Est-ce que tu remets en cause la gloire des Puckwoodgenie ? Feignit de s'indigner Liam, une main sur le cœur au niveau de son écusson.

Aileen le repoussa sans ménagement.

- Comme je le disais pendant le dîner, l'unité de nos maisons viennent plus des points gagnés en cours et surtout des compétitions sportives ou les tournois des clubs. Là, tu verras, tu as intérêt à faire briller l'honneur de ta maison !

Le visage de Charly s'éclaira et Julian maudit à nouveau le cursus scolaire de leur imposer du sport. Il allait demander à Aileen si elle faisait partie d'un autre club que celui du journal d'Ilvermorny, mais un bayement le prit par surprise. Liam éclata de rire.

- Pas encore habitué au décalage horaire, l'Anglais ? Se moqua-t-il. Allez viens, je vais te faire découvrir notre dortoir. (Il se tourna vers les filles). On se voit demain ?

- Ne l'épuise pas, prévint Aileen. Oui mamaaaaanBonne nuit, Julian.

- Merci... Pour tout. Tu nous as bien aidé aujourd'hui.

- Je suis là pour ça !

Julian lui retourna son sourire, puis reporta son attention sur sa sœur.

- Ça va aller, Lottie ?

- Mais oui ! Assura-t-elle en roulant des yeux. Va dormir, Ju'. Tu l'as bien mérité. Elle, elle cherche surtout à se débarrasser de lui :lol:

Elle ponctua sa remarqua d'un sourire soudain moins effronté et, avant qu'il n'ait pu réagir, elle s'avança pour l'enlacer en ignorant Aileen et Liam Aaaah quand même. Surpris, il referma ses bras sur elle en une seconde. Depuis plusieurs mois, Lottie semblait mettre un point d'honneur à lui montrer qu'elle avait grandie, qu'elle n'était plus la « petite dernière » de la famille, et il savait qu'il avait eu du mal à accepter. Cette étreinte, elle lui offrait sans compromis. Oh c'est trop mignon ! Franchement j'adore la dynamique frère-soeur !

Ils s'écartèrent finalement l'un de l'autre et Aileen sourit.

- Promis, je veille sur elle, lui dit-elle. Viens, Charly, je vais te présenter des filles de ton année.

- Et toi, tu viens avec moi ! Ajouta Liam en l'entraînement vers le mur de droite. Notre dortoir est juste là. Sixième porte, sixième année. Pas trop dur, non ? C'est un truc que je me suis souvent demandée à propos de Poupou, chaque promo a sa chambre et y reste 7 ans visiblement. Je trouve ça marrant voilà haha

- Je crois que ça ira.

- Mais oui, l'intello !

D'un coup d'épaule, Liam ouvrit la porte et le poussa presque à l'intérieur. Julian s'arrêta sur le seuil. Contrairement au Foyer, la chambre était plus classique et n'était pas si différente de son dortoir à Poudlard. Il n'y avait pas de poêle en cuivre au milieu de la pièce, mais cinq lits à baldaquin étaient disposés sans encombrer l'espace. Au fond, une porte entre-ouverte donnait sur ce qui semblait être une salle-de-bain. Le grand mystère de poupou ça

- Oh regarde, ils ont bien mis ton lit ! Eh la chambre a même été agrandie. Encore heureux, tu me diras, c'était déjà dur de vivre à quatre là-dedans.

- La faute à qui ? Lança une voix. T'es le pire coloc de la terre, Cooper ! Pouahaha ça commence bien

Julian se retourna. Trois garçons venaient d'entre à leur suite dans la chambre. Celui qui venait de parler s'avança, hilare, et donna une grande tape dans le dos à Liam.

- Merci pour le compliment, Wilde, j'apprécie, se mit à rire ce dernier avant de les mettre face à face. Julian, je te présente Wilde Wilkinson. Fils de ministre, riche comme Merlin, capitaine de l'équipe de Quodpot des Womatou... Un cliché ambulant ! J'avoue :lol: :lol: :lol: (Il évita le coup d'épaule que tenta de lui donner le fameux Wilde). Wil-Wilki, je te présente « Djulian Cheltooone » tout droit débarqué de la mère patrie.Je meurs :lol: :lol: :lol: :lol: OUPSYYYY

Tout le monde haussa un sourcil.

- Ton accent anglais est terrible, l'informa Julian en grimaçant devant la prononciation de son prénom.

- Attends d'entendre celui canadien ! ... il l'entend depuis le début de la journée Perri t'a eu :lol:

Julian secoua la tête et fit face à Wilde Wilkinson qui lui tendait la main. Jusqu'à présent, il ne s'était jamais senti complexé par son allure maigrichonne pour un garçon, mais son nouveau camarade de dortoir remettait les choses en perspective. Les larges épaules de Wilde auraient été parfaites pour un batteur de Quidditch et même son nez, qui avait dû subir plusieurs coups, paraissait s'être pris des cognards tant il était cabossé et de travers Tellement le jock de base :lol:. Si ce n'était pour ce nez pourtant, Wilde était un garçon plutôt charmant avec ses cheveux ondulés, ses grands yeux clairs, et sa carrure imposante. Sourire franc aux lèvres, il serra la main de Julian avec fermeté.

- Salut ! Dit-il avec un accent américain prononcé. T'es l'Anglais de la répartition ? Serpent Cornu, c'est ça ?

- C'est moi... Julian. Julian Shelton.

Wilde sourit davantage.

- Je préfère ton prénom prononcé comme ça. Ecoute, bienvenue dans notre dortoir !

- Dans notre pays, même ! Ajouta Liam.

- Oui sans doute aussi, approuva Wilde.

- Merci...

Visiblement, Liam dû juger que les présentations avec son premier compagnon de dortoir avait assez duré, car il passa au suivant :

- Après Wil-Wilki, je présente notre deuxième célébrité locale : Enjolras Fontaine ! *Clem en hyperventilation* YEEES IL EST LAAAAAA

Julian pu enfin mettre un visage sur la voix entendue à la sortie du train et au cours du dîner. Devant lui se tenait un garçon presque aussi grand que Wilde, mais moins râblé et plus élancé. Il avait un visage ciselé et une masse de boucles blondes solaires qui formaient un halo autour de sa tête *Clem convulse* . Il se contenta de lui adresser un signe de la main. Bizarrement, lui je le visualise sans problème

- Le cousin d'Othilia, c'est ça ? Se souvint-il.

- Oui, au deuxième degré ou quelque chose comme ça, acquiesça Enjolras, visiblement surpris. Tu la connais ?

- Non. Je connais sa meilleure amie, Théa. C'est ma cousine.

D'un coup, Julian sentit les regards étonnés lui tomber dessus, exactement comme Liam et Aileen l'avaient fait dans le train en apprenant la nouvelle. Il commençait vraiment à se demander comment les gens voyaient Théa à Ilvermorny... Oui je suis curieuse aussi !

- Théa Grims est ta cousine ? Répéta Enjolras.

- La reine des glaces en personne !

- Liam, tu sais qu'elle va finir par te jeter un sort si tu continues avec ce surnom, n'est-ce pas ? Mais on l'espère *wink wink* Et d'ailleurs, arrête de m'appeler Wil-Wilki par Morgane ! Arrête avec les surnoms en général tiens !

Julian approuva Wilde silencieusement. EXPRIME TOI JULIAN Il ne savait pas s'il apprécierait encore longtemps d'être rebaptisé « l'intello » ou « l'Anglais » toute la journée.

- Oui oui pardon... Mais passons. Julian, si tu as des revendications pour l'école ou que tu te sens victime d'une injustice comme une mauvaise note non méritée à un devoir, va voir Enjolras, il lancera une manif' !

- Tu me fais passer pour une caricature, Cooper.

- Le monde est une caricature.

Un rire dédaigneux accueillit la réplique spirituelle de Liam. J'avoue je pensais tellement que la réplique était de Noah, c'était tellement lui :lol: :lol: :lol: D'un même mouvement, ils se tournèrent tous vers le dernier garçon du dortoir, assis sur son lit, les coudes posées sur les genoux à écouter en silence. Noah Douzebranches, se souvint Julian. LE MEME DORTOIR VOYEZ VOUS CA hihihi Contrairement aux deux autres, il n'était pas resté à côté pour l'accueillir, mais s'était isolé prêt de la fenêtre. Julian fut frappé par son visage dépourvu d'expression mise à part le rictus presque hautain qui hantait la commissure de ses lèvres. Sympathique

- Quelque chose à dire, Noah ? Cingla Liam, tendu.

- Non, j'attends juste que tu aies terminé ton numéro de comique...

- Quoi ? Mon humour n'est pas à ton goût ?

- Ok ! On ne va pas recommencer cette année, arrêtez tous les deux ! Ordonna Wilde de sa voix grave et autoritaire. Sérieusement, ça devient fatiguant. Entre meilleurs potes gamins et ennemis jurés maintenant, vous ne pouvez pas trouver un entre-deux ? Ce n'est pas faux c'est quoi cet absolu :lol: :lol: Ouh y a du drama dans l'air

Liam se renfrogna, muré dans le silence, et ne répondit pas. Quant à Noah, il se contenta de hausser les épaules. Julian l'observa plus attentivement. Sa main s'agita et tapota son genou nerveusement, un tic qui le prenait quand il avait envie de dessiner. Il aurait aimé avoir un crayon sous la main pour tracer les traits de Noah sur du papier, les figer et les immortaliser. Non mais j'ai un de ses sourires ... wait HAHAHA CA COMMENCE Un dessin immortalisait de façon intime, bien plus qu'une photographie qui ne faisait que capturer le réel sans imagination. Julian avait le regard d'un dessinateur et ce qu'il voyait, c'était que Noah était saisissant MOUAHAHAHAHA . Il n'avait pourtant pas la beauté classique d'Enjolras et ses boucles angéliques... Les boucles noires de Noah étaient plus désordonnées, plus vivantes Avoue t'as envie d'y passer les mains? Rolala mais cette DESCRIPTION c'est limite sensuel (enfin ça l'est en fait). Son visage arborait des imperfections, mais ses yeux saisissaient l'attention J'adoooore cette phrase. Les prunelles bleues profondes de Noah semblaient dire tout ce que son rictus hautain signifiait : il défiait les autres du regard et le savait pertinemment. Mais ce paragraphe mais j'ai un de ses sourires niais je te jure :lol: :lol: ça nous intrigue sur Noah, ça nous dit des choses sur Djulianne mais franchement c'est le genre de passage que je vais relire quand j'aurais besoin de bonne humeur !

- Julian, Noah, présenta finalement Liam, mâchoire contractée. Noah, voici Julian.

- Je sais.

- J'avais cru comprendre.

Leurs réponses, prononcées en même temps, se télescopèrent et leur regard s'accrocha. Bleu contre vert, ils ne lâchèrent pas jusqu'à ce que Wilde et Enjolras brisent leur échange en passant entre eux olaLALALA CETTE TENSION. J'ai exactement le même sourire. Mais sérieux mais sérieux mais mon cerveau il disjoncte là. Il disjoncte déjà alors qu'est-ce que ce sera après L'année promettait d'être intéressante. OH QUE OUI


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Eléments tirés du canon/Pottermore :

- Les élèves américains recevaient bien leur baguette en arrivant à Ilvermorny. Je n'arrive pas à bien comprendre, mais je crois que cette pratique a été arrêtée après une certaine date. Dans le doute, elle est toujours en application dans mon histoire.

- La chanson d'Ilvermorny était présente dans une scène coupée des Animaux Fantastiques. MAIS ! Elle était en anglais bien sûr... Donc on applaudit tous et toutes PtiteCitrouille aka Clem et ses talents de traduction littéraire ! Elle a fait un super travail pour rendre le sens de la chanson de manière poétique. Merci encore à elle.

- En ce qui concerne le Foyer, les dortoirs, le Réfectoire et tout ça : ça vient de moi, j'ai tout inventé ! Donc copyright attention haha !

*****************

Prochain post : Chapitre 9 - 23 décembre
C'est déjà fini? Au moment où ça devient le plus intéressant !

QUENTIN KESTAFOUTU ENCORE mais c'est quoi ce relais de merde les gars, arrêtez les frais mais je vous jure mais vous saoulez mais je rage là

Bref j'ai adoré le chapitre parce qu'on sent bien que les relations entre les personnages se mettent en place - et on sait que les dynamiques entre persos sont la base de toute bonne histoire et les tiennes promettent d'être PASSIONNANTES ! Bisous Marion !
Alors, j'ai commenté ce chapitre pendant toute notre conversation de ce soir, autant te dire que ça m'a littéralement pris 1h30 :lol: :lol: Bref, c'était super intéressant encore une fois, j'aime vraiment la façon dont tu nous fais découvrir cet univers par petites touches, au fil des conversations et des descriptions, sans nous faire des pavés de 6 pages sur l'histoire d'Ilvermorny
Et parlons de ce CHEF D OEUVRE qu'est la description de Noah ! Franchement, parfaite, tellement belle et saisissante ! Trop de talent en toi !
Perripuce

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Perripuce »

J'avoue au début j'avais la flemme, puis je me suis rappelée que ce chapitre était franchement trop bien donc go pour le commentage héhéhé !
annabethfan a écrit : sam. 23 janv., 2021 7:08 pm Salut à tous ! As usual, je suis encore en retard pour poster ^^ Vraiment désolée !

@Mythik : Merci ! Et de rien pour le recap, je sais que ça peut être difficile à suivre avec autant de personnages originaux haha! C'est pas dur d'être mieux que Binns :lol: J'aime tes théories du complot ^^ La fanfic Solangelo sera pour bientôt du coup je pense sur Booknode, je la posterai ici en exclusivité!

@HermioneSerdaigle: Ohh merci je suis hyper contente que tu aimes, bienvenue à toi ! J'espère que mes autres histoires te plairont et je t'ajoute à la liste des prévenus si tu veux ;)

@elohane: Merci ! Et tu m'as tuée j'y avais même pas pensé, jolie vanne ! :lol:

@Charmi: Je m'éclate à faire la correspondance entre Julian et Matthew ^^ Bravo, tu avais deviné ! Je suis contente que tu ais aimé le chapitre ^^

@Perri: Je t'ai déjà répondu, du coup je me contenterai de te dire que je t'aiiiiime.

@Clem : Same, t'es géniale et je t'aiiiime!

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Chapitre 11 : Saisir le réel

« Le réel n'est pas malléable, il est dur et froid, et si vos mains ne parviennent pas à le saisir, il glisse et s'échappe. »

- Pierre Ducrozet -
On devrait mettre les citations à la fois avant et après - un peu comme esprit crimimel ! Parce que du coup c'est que après que je me rends compte que la citation est incroyablement bien choisie !

// 8 septembre 1979 //

Assis en tailleur sur son lit, Julian profitait de la lumière du matin. Il avait remarqué que le soleil entrait selon un angle précis avant neuf heures et il aimait son intensité. Depuis trois jours, il laissait les autres aller déjeuner et restait seul dans le dortoir pour dessiner, tentant désespérément de saisir cette lueur. S'il arrivait à terminer son dessin avant la prochaine lettre de Matthew, il pourrait lui envoyer par hibou pour qu'il ait une idée des dortoirs d'Ilvermorny. Un dessin serait sûrement bien plus parlant qu'une description. Il aurait pu aussi simplement demander à Liam d'emprunter son appareil photo, mais Julian aimait ces matins, seul, et il savait que Matthew avait toujours aimé ses dessins Marion? Je vais la faire cette scène dans le grenier. . Il en avait épinglé quelques-uns dans sa chambre à Terre-en-Lande : un dessin de lui, les cheveux roux flamboyants devant ses buts et perché sur son balai ; un dessin d'eux avec Hanna dans le parc de Poudlard, leurs écharpes bleu et bonze enroulées autour d'un Matthew grimaçant ; et un dessin de la maison des Bones avec les vélos sur la pelouse un jour d'été.

Sa main gauche crispée sur son crayon, Julian se repositionna contre le dossier de son lit. Celui-ci faisait partie de la boîte que sa mère lui avait offert et il le contempla un instant, le regard dans le vide. Il se rappela leurs dimanches après-midi à dessiner la même chose, juste pour voir qui allait le mieux réussir Il a un esprit de compétition mine de rien notre petit Djulianne , et il se demanda comment sa mère aurait tenté de saisir ce dortoir. Est-ce qu'elle aurait commencé par la forme des meubles ? Aurait-elle utilisé des couleurs ou du fusain ? La gorge serrée, il se fustigea mentalement de penser ainsi. Julian le savait, il était coincé dans un entre-deux sombre dont il lui était impossible de s'échapper. Un entre-deux entre le moment où il avait perdu sa mère et le moment où le monde avait continué à avancer. Il était coincé là, mais ce même monde continuait à tourner autour de lui. La terre ne s'était pas arrêtée avec elle et il détestait ça. Il aurait voulu que le monde se fige, juste le temps qu'il arrive à comprendre l'incompréhensible : il n'avait plus de mère. CE PARAGRAPHE. Mais. Mais je l'ai déjà dit mais je le répète : il est magnifique, tellement saisissant, j'en ai la gorge nouée. C'est magnifique.

- T'es encore là, toi ? Et comment rendre la scène encore plus magnifique 8-)

Julian en lâcha son crayon qui alla rouler par terre. Il se râcla la gorge pour essayer de ravaler les larmes qui lui étaient montées aux yeux et releva la tête Tu sais, les larmes ça peut donner de très beaux yeux. . Noah Douzebranches était revenu au dortoir plus tôt que prévu. Appuyé contre la colonne de son lit, ses boucles noires étaient à peine coiffées et il semblait se moquer de lui, comme à son habitude.

- Ca fait depuis le début de la semaine que tu loupes le petit déjeuner pour rester ici, dit-il. Tu joues à l'ermite ?

- Tu joues au voyeur ? Rétorqua-t-il tout à trac. Mais c'est qu'il prend confiance éhéh

Noah haussa un sourcil.

- Je veux dire...

- Non, je ne t'espionne pas si c'est ce que tu crois. C'est juste qu'Othilia met trois heures à se préparer le matin et je n'aime pas particulièrement rester seul à une table à regarder le mur d'en face.

- Et Théa ?

Il se rappelait avoir vu sa cousine avec Noah et Othilia à chaque fois qu'il les avait croisés.

- Théa me supporte à cause d'Othilia, elle ne m'aime pas plus que ça. En fait, je crois que Théa n'aime personne à part elle-même.

- Je ne la connais même pas en vérité...

- J'ai cru comprendre, oui. T'as découvert les Grims récemment ?

Julian hocha la tête. Il piocha un nouveau crayon rouge pour commencer à reproduire les couleurs de l'école qui se retrouvaient sur tout le linge de lit. Noah tendit le cou pour mieux voir.

- Tu dessines ?

- Non, je fais des claquettes. Cette réplique elle me tue en vrai :lol: :lol: :lol: :lol:

La répartie lui valut un éclat de rire étouffé.

- L'humour anglais, je présume. Bien.

- Ecoute, je n'ai juste pas le temps de parler. J'aimerais avancer sur ça avant le début des cours. Tu voulais quelque chose ?

- Juste récupérer mon sac. Mais tu sais que tu pourrais avoir un meilleur résultat en appuyant moins ?

- Quoi ?

Noah se baissa pour attraper le crayon qu'il avait laissé tomber quelques minutes avant. D'un geste précis, il le fit tourner entre ses doigts et Julian eut du mal à suivre la forme tourbillonnante. Sans même demander, il attrapa une feuille vierge qui traînait au pied du lit, puis se dirigea vers le sien. Il lui fit un mouvement vague de la main.

- Vas-y, dit-il, continu. On compare à la fin.

- Tu dessines ?

- Non, je préfère les claquettes. Si tu voyais le sourire que j'ai sur mes lèvres Anna'. Franchement cette scène elle est juste adorable :lol: :lol:

Julian retint un sourire. Il ne l'avait pas volé. Après une seconde de réflexion, il finit par hausser les épaules et se replongea dans son dessin. Il n'avait pas menti : il voulait avancer avant le début des cours, peu importe si Noah Douzebranches avait décidé qu'il s'ennuyait assez pour rester. Concentré, Julian laissa sa main courir sur le papier et il bloqua le souvenir de sa mère. C'était simplement une esquisse de dortoir pour Matthew, rien de compliqué, ni d'émotionnel là-dedans.

- T'es venu à Ilvermorny à cause de la guerre ? Demanda soudain Noah sans relever les yeux.

- Ce n'était pas pour la nourriture en tout cas... Franchement, c'est pas les anglais qui vont donner des leçons en terme de bouffe.

- Quoi ? Quelque chose contre les repas ?

- Le thé est imbuvable.

- Je prends du café.

- Quelle chance...

D'un trait, Julian fit émerger la silhouette de Noah perchée sur son lit. Il ne savait pas pourquoi il avait décidé de l'inclure, mais puisqu'il était là, autant rendre le dessin plus vivant. Il prit un crayon plus épais pour dessiner ses boucles noires.

- Les clubs commencent cette après-midi. J'imagine que t'as suivi docilement Aileen et Liam au journal.

- Je suis resté avec mes amis, si c'est ça ta question. Quelque chose qui t'échappe je crois.

- Ah ! Lâcha Noah avec sarcasme. Je vois que Liam n'a pas perdu de temps. Il m'a traité de quoi ? De con égoïste ou de traitre infidèle ?

- Ni l'un ni l'autre... Un mélange des deux ?

Noah secoua la tête.

- Rien d'étonnant. Tout est noir ou blanc avec lui. Le chevalier et sa princesse. Au moins Aileen est plus diplomate.

Dans son esprit, Julian s'imagina Liam sur un échiquier géant aux côtés d'Aileen dont les cheveux roux auraient tranché vivement avec les cases monochromes. Il voyait souvent les choses en opposition de couleurs, c'était comme une déformation de sa passion pour le dessin. Sans s'en rendre compte, il accentua le drapé rouge du lit à baldaquin et renforça les contours de la porte.Franchement j'adore aussi ça dans ce passage, tout ce rapport aux couleurs, au dessins. On est dans deux dimension : le réel et le saisi. Franchement c'est du haut vol !!

- Mais c'est vrai ce qu'il a dit ? Demanda-t-il, curieux malgré tout. Vous étiez amis et puis... tu as jute arrêté de leur parler ?

- C'est un peu plus compliqué que ça, Shelton.

Avec son accent américain, Julian trouvait que Noah avait une drôle de façon de prononcer son nom.

- Compliqué comment ? Pressa-t-il. T'avais redoublé non ? Vous étiez enfin dans la même classe, ça devait être plus simple justement.

- Ils t'ont dit ça aussi... Et après c'est moi qui suis indigne de confiance.

Il lança son crayon en l'air deux fois et le rattrapa avec habilité avant de lui envoyer un regard plein de défi.

- Ton pire cauchemar ça, Shelton ? De redoubler ?

- Non.

- Pourquoi ? T'es sûr que ça ne peut pas t'arriver ?

- Exactement. Cette confiance en lui :lol: Mais c'est un aspect de Djulianne qui est sorti une ou deux fois et qui tranche un peu j'aime bien. Un côté presque arrogant quand il s'agit de scolaire ou de magie : il sait qu'il a des capacités et ne s'en cache pas, les revendique même. C'est assez drôle.

Cette fois-ci, ce fut lui qui lui glissa une œillade bravade. Noah sourit, amusé "Mais c'est qu'il a du caractère lui. Je vais peut-être le surveiller un peu ... et puis cet accent anglais, c'est sexy quand même, j'aime bien l'entendre" . Ensemble, ils se remirent à dessiner quelques secondes en silence. Le soleil était monté dans le ciel et Julian avait perdu la luminosité qu'il cherchait, mais il décida de continuer. En trois jours, il n'avait finalement pratiquement pas parlé à ses camarades de dortoir à part Liam. Wilde Wilkinson et Enjolras Fontaine étaient toujours en mouvement, toujours partis quelque part, soit à un entraînement de Quodpot soit à une réunion du syndicat des élèves ; et c'était difficile de faire connaissance dans ces conditions. Pourtant, Julian tenait à les connaître et à ne pas reproduire le même schéma qu'à Poudlard où il ne s'était pas lié avec ses camarades de dortoir à Serdaigle. Les garçons avec qui il avait partagé étaient sympathiques, mais Julian n'avait jamais réussi à vraiment leur parler comme il le faisait avec Matthew et Hanna. Assez vite, il s'était résigné et enfermé dans leur amitié restreinte en se disant que ça lui suffisait. Et même si c'était en partie vrai, sa sœur lui avait bien dit : Ilvermorny pouvait être un nouveau départ.

- Pour répondre à ta question, j'ai aussi pris le club de duel, avoua-t-il soudain. En plus de celui de journalisme. Aileen m'a dit que je ne ferais que les illustrations de temps en temps et que je pouvais m'inscrire dans un autre. A Poudlard, je n'ai jamais pris la peine d'y aller, alors je me suis dis que ça serait l'occasion.

- Le club de duel ? Ce n'est pas contre le pacifisme et l'éthique des deux justiciers journalistes ?Les journalistes, pour le pacifisme POUAHAHAHAHAH le journaliste aime le CHAOS.

Julian roula des yeux.

- En fait, tu as autant une dent contre Liam que lui contre toi.

- Si tu savais...

- Explique-moi, proposa-t-il en essayant de maitriser la curiosité dans sa voix. Djulianne c'est exactement nous. NOAH JUST TELL US !!

Noah eut un rictus clairement provocateur.

- T'aimerais bien, hum ?

Son crayon filait à toute vitesse sur sa feuille et il regardait à peine ce qu'il faisait.

- A quoi ça sert de m'en parler sans m'expliquer ? Rétorqua Julian.

- A te faire poser des questions. Et écouter le son de ta tendre voix teinté d'accent anglais wink wink

- C'est idiot.

- Calme-toi, Shelton.

Julian soupira. Parler avec Noah, du peu d'expérience qu'il en avait, revenait en fait à se lancer dans un combat semblable à un duel rapide, vif, incisif. Tout pour avoir l'ascendant. Une idée lui vient soudain à l'esprit et il plissa les yeux.

- Laisse-moi deviner, dit-il lentement. Tu es aussi au club de duel ?

- Belle déduction. Théa aussi d'ailleurs.

Il retint un grognement de dépit.

- Et tu ne connaissais vraiment pas Théa avant ça ? S'enquit Noah. Avant de venir ici, je veux dire ?

- Non... Ma mère avait coupé les ponts avec sa famille. On a appris l'existence des Grims en juin dernier.

- Parce qu'elle a bien voulu reprendre contact pour échapper à la guerre ?

Julian sentit ses épaules se tendre et il répondit d'une voix plate qui le surprit :

- Parce qu'elle est morte. BAM. BAM. BAM.

Un long silence suivit. Il n'osa pas relever la tête pour croiser à nouveau les yeux de Noah et continua :

- Aucune répartie spirituelle pour celle-là ? Pas de « désolé » ou « toutes mes condoléances » ?

- Est-ce que ça t'aiderait ?

- D'expérience non, mais c'est une question de politesse.

En une seconde, Noah retrouva la flamme insolente qui le caractérisait. Il leva son crayon, comme pour prouver quelque chose.

- J'ai l'air de pratiquer la politesse de convenance ? Répliqua-t-il.

- Pas vraiment...

- Exactement !

Et il se remit à dessiner. Julian l'observa plusieurs secondes, songeur, et remarqua sa façon de croiser les jambes de manière étrange. Il s'empressa de gommer et de corriger son ébauche. La frénésie qui s'emparait de lui pour certains dessins ne s'était pas manifestée depuis longtemps et il ne voulait pas perdre son élan créateur. Ah ça c'est un sentiment qu'on connait très bien, pas vrai Marion?

A nouveau, ils restèrent silencieux un moment avant que Noah ne brise le calme :

- Je sais ce que ça fait, tu sais, déclara-t-il. De ne pas avoir de mère... Ou de ne plus en avoir une, se corrigea-t-il après une seconde.

Julian déglutit.

- Toi aussi elle est... ? Murmura-t-il.

- Non, mais c'est tout comme, crois-moi. C'est même pire d'une certaine façon : la mienne a choisi qu'elle ne voulait pas de ses fils. (Il laissa échapper un rire amer). La mère de l'année, pas vrai ?

- Je suis désolé...

- Je savais que t'étais le genre à t'excuser pour ça, toi, se moqua-t-il, presque acerbe.

Piqué au vif, Julian se rebiffa. Il ouvrit la bouche pour protester, mais Noah lui coupa le feu sous le chaudron Tu l'aimes bien cette expression :lol: en se relevant souplement. Il s'approcha et laissa tomber sa feuille sur le couvre-lit en face de lui. Julian attrapa le dessin au vol. Il manqua de s'étrangler "Comment ça c'est pas tout parfait, tout scolaire?!". Noah n'avait pas dessiné le dortoir, ni la lumière matinale, ce qui aurait été difficile avec un simple crayon noir. Il avait comme zoomé au maximum et Julian découvrit une esquisse de ses mains – il reconnaissait son grain de beauté sur le poignet droit – en train de dessiner. Contrairement à son propre style, le trait était fuyant, vif, léger. Noah dessinait comme il parlait, réalisa-t-il. Sans réfléchir, instinctivement. Il aurait presque pu croire qu'il n'avait pas terminé, mais il savait qu'il n'y avait rien à ajouter : l'idée était saisie. MAIS QUELLE PLUME ANNA c'est dans ce genre de passage que tu montres sa supériorité :lol: :lol:

D'un coup, Julian fut surpris du regard extérieur que Noah avait porté sur lui. Il tenait son crayon de la main gauche avec force, presque violemment, et il relâcha mécaniquement la pression sur celui réel en s'en rendant compte. Une marque rouge fleurit sur sa peau.

- Je ne sais pas contre quoi t'es en colère, commenta Noah sur le même ton railleur, mais je plains sincèrement ton crayon. (Il lui rendit le sien, le noir qu'il avait emprunté, et recula). Bon, à tout à l'heure Shelton ! On se retrouve en club de duel.

Et il disparut de la pièce aussi vite qu'il y était apparu.

Franchement, c'est une scène que je vais lire et relire. Pour le style, pour le contenu : elle était franchement parfaite. On apprend à connaître Noah, on a ses premiers échanges avec Djulianne et franchement l'écriture est magnifique, je vais essayer de m'en imprégner parce que j'ai l'impression de mal écrire en ce moment :lol: :lol: Franchement Bravo !!

**

*

- Morgane, t'étais où ? Lui lança Liam dès qu'il entra dans la salle de classe. Liam, laisse le flirter. Il n'en a pas encore conscience, mais c'est exactement ça.

Le souffle court, Julian se glissa entre lui et Aileen contre le mur. Il n'était pas vraiment en retard au club de duel, mais il ne pouvait pas dire qu'il était en avance non plus. Après le départ de Noah, il avait encore passé du temps sur son dessin, énervé contre lui-même de s'être laissé distraire. En plus, désormais, il n'arrivait pas à se sortir de la tête le style si vivant de Noah qu'il n'arrivait décidément pas à reproduire Ah c'est ça il est vexé :lol: :lol: :lol: . Quand il avait relevé la tête de l'horloge, il s'était aperçu que la fin de matinée approchait dangereusement et qu'il devait se rendre au club de duel au plus vite.

- Désolé, je finissais quelque chose... Pourquoi tu n'es pas venu me chercher ?

- Je ressemble à ta mère ? Rétorqua Liam.

Julian se raidit. A croire que tout lui rappelait sa mère aujourd'hui... La réplique est maladroite oui ...

- Achète-toi une montre, l'intello, continua son ami sans rien remarquer. Tiens je note sur ma liste potentiel de cadeau de noël !

- Tu comptes m'offrir un cadeau à noël ? S'étonna-t-il, touché.

Liam sourit et désigna du pouce le centre de la pièce où un périmètre de duel avait été installé.

- Ca dépend de comment ça se passe ici. T'as intérêt à nous faire honneur !

- On n'est pas dans la même maison.

- Non, je veux dire « nous » comme nous, précisa-t-il sans aucune utilité. Toi, moi et Aileen !

Julian rit, puis fronça soudain les sourcils.

- Mais pourquoi vous êtes venus ? Vous n'êtes même pas dans ce club !

- Tu penses que j'allais louper tes débuts ? Jamais ! En vrai. Ils sont trop mignons :lol: :lol: :lol:

Il leva son appareil photo qui pendait autour de son cou et le flash aveugla Julian une seconde.

- Merlin, jura-t-il. Arrête de faire ça.

- Il n'écoutera pas, l'informa Aileen. Je parle d'expérience.

Adossée au mur, elle avait relevé ses cheveux roux en chignon sur sa tête et tenait entre ses mains un calpin et un crayon. Julian eut soudain le pressentiment qu'ils ne venaient pas que pour lui assister au club de duel, mais qu'un article dans le journal y serait consacré. Raison de plus pour essayer de ne pas se ridiculiser.

De l'autre côté de la pièce, « la clique royale » leur faisait face... ou opposition. Théa et Othilia discutaient à voix basse, la main de la blonde glissée dans celle de Noah qui regardait dans le vague Dans chaque apparition à trois comme ça, t'as tellement l'impression que Noah c'est la pièce rapportée, genre qu'il est là pour faire le nombre et faire joli, ça doit pas être super agréable à vivre :lol: :lol: . Julian tenta d'intercepter son regard, sans succès. Aussitôt, il se détourna en se trouvant idiot et focalisa son attention sur Enjolras un peu plus loin J'ai un sourire débile. DEBILE. . Perché sur le bord de la fenêtre, sa carrure à la fois élancée et imposante laissait présager qu'il pouvait être un adversaire féroce, mais peut-être que Julian ne faisait que projeter sa personnalité militante sur ses impressions. Il discutait avec une fille à la peau sombre et aux lunettes rondes en fer. Même debout, elle paraissait petite face à lui.

Aileen intercepta son regard et expliqua :

- C'est Clémence HELLO YOU Laveau. Je ne sais pas si le nom te dit quelque chose... ?

- Non. Je devrais ?

- Elle est la descendante de Marie Laveau, une sorcière de la Nouvelle-Orléans assez connue pour ses pratiques des arts occultes. Je suppose qu'on la connait moins en Angleterre, mais elle était très douée en divination et en vaudou. Clémence en a un peu hérité, elle majore chaque année...

- Et ça t'énerve, intervint Liam, moqueur.

Aileen fronça le nez.

- Non, je suis contente pour elle. C'est juste que je trouve ça étrange d'apprendre des choses sur les gens en regardant dans le futur alors que la nature humaine est imprévisible.

- C'est profond ce que tu dis ! Oh je pense qu'elle en sait quelque chose ...

- Oh je ne sais même pas pourquoi j'essaye avec toi, Cooper, soupira-t-elle.

Maintenant habitué au numéro d'Aileen et Liam, Julian ne put s'empêcher de sourire. Il décida de sauver son amie d'une réplique de Liam et continua leur conversation :

- Et elle fait partie du club de duel ?

- Oui.

- Juste pour draguer Enjolras. Je meurs :lol: :lol: :lol: :lol:

- Liam !

- Quoi ? Ca fait trois ans que ça se voit ! Tu partages un dortoir avec elle, dis-moi qu'elle n'a pas de photos de lui accrochées au-dessus de son lit ! Ose me le dire !

- N'importe quoi. Et tais-toi, Fleming arrive.

Julian se tourna vers la porte. La professeure Fleming venait d'arriver d'un pas vif, sa lourde cape bleue et rouge sur le dos. Il n'avait pas encore eu l'occasion d'avoir cours avec sa directrice de maison et il ne l'avait vu que le soir de la rentrée pendant la répartition. Il se souvenait encore de sa voix qui appelait son nom pour se présenter devant les statues.

Miranda Fleming était une femme qui approchait de la soixantaine, mais ses cheveux bruns ne souffraient d'aucune mèche blanche. Son long nez droit attirait tout de suite l'attention et elle était plutôt grande pour une femme, ce qui lui donnait l'air de dominer la pièce par sa simple présence. Elle leur adressa à tous un sourire retenu et un hochement ferme du menton en guise de salutation :

- Bonjour à tous ! Je suis ravie de vous retrouver pour le club de duel cette année, d'autant que je vois que nous avons de nouveaux éléments.

Elle dirigea son regard vers eux. Aileen et Liam s'empourprèrent.

- Oh non, non ! Détrompa la rousse. On est juste venus observer... Et faire un article.

- Vraiment ? Bien, dommage. Monsieur Cooper, prenez mon bon profile dans ce cas, je compte sur vous ! Elle est franchement trop drôle :lol: :lol:

- Bien sûr, professeur.

- Me voilà rassurée, dit-elle, amusée. Bien, commençons ! Nous avons du travail pour récupérer vos lacunes estivales. Vous semblez tout oublier chaque année. Mais d'abord, je vais faire un point sur qui est présent. (Elle fouilla dans son sac). Où est ma plume... ? Ah voilà !

D'un geste élégant, elle mit une paire de lunettes en demi-lune et Julian pensa à Dumbledore qui avait sensiblement les mêmes. Son cœur se serra.

- Alors voyons... Othilia ? Noah ? Enjolras ? Clémence ? Théodora ? Bien, ravie de vous retrouver.

Julian n'arrivait décidément pas à s'habituer à la manie des professeurs d'appeler les élèves par leur prénom et il tenta de suivre la liste avant d'abandonner l'idée de mettre des noms sur des visages. La professeure Fleming appela de toute façon encore seulement quelques noms qu'il ne prit pas la peine de retenir, puis son regard se riva droit sur lui.

- Et monsieur Shelton, évidemment ! Je me doutais que je vous retrouverais ici.

- Ah ?

- J'entretiens une correspondance assidue avec Filius Flitwick, expliqua-t-elle en se délectant visiblement de sa surprise. Nous nous sommes rencontrés il y a dix ans à un congrès de chercheur où votre père intervenait d'ailleurs. Enfin, peu importe. Filius m'a vanté vos mérites. Selon ses dires, vous avez une appétence particulière pour les sortilèges. J'ai hâte de voir ça.

Gêné, Julian sentit ses joues s'enflammer et il était sûr d'être devenu aussi rouge que les cheveux d'Aileen en voyant le rictus de Noah face à lui. Je viens d'avoir un gloussement, j'espère que personne ne l'a entendu. Tout le monde le regardait désormais d'un œil nouveau et il crut même distinguer l'air renfrogné de Théa. Liam se pencha vers lui et chuchota :

- Si tu piques son titre de meilleure duelliste à la reine des glaces, je te consacre tout un article, mon pote.

- Elle est la meilleure ?

- Depuis deux ans. La Défense contre les Arts Magiques Obscurs sont sa prédilection.

- Je suis meilleur en enchantements qu'en maléfices et sorts de défense...

- Pas grave, essaye au moins ! Ca la fera descendre de sa tour d'ivoire un peu.

Julian n'était pas vraiment sûr de vouloir se mettre Théa à dos, mais il aimait un défi en sortilèges Tu aimes prouver que tu es le meilleur et que tu vaux quelque chose. Tiens, un petit côté Serpentard mon petit Djulianne? . De toute façon, avant d'arriver à Théa, il fallait déjà qu'il voit le niveau des autres. Flitwick l'avait peut-être surestimé.

Fleming leur fit signe du bout de sa baguette de se ressembler au centre.

- Bien, commençons les choses sérieuses. Pour éviter des blessés inutiles, nous allons d'abord lancer quelques boucliers pour être sûr que tout le monde est au point. Nous ne voudrions pas réitérer l'incident de l'année dernière, n'est-ce pas monsieur Fontaine ?

- Je ne voulais pas l'envoyer dans le mur, professeur, assura Enjolras, penaud.

- Encore heureux. (Elle leva sa baguette). Bien, répétez après moi. Protego.

- Protego, clamèrent-ils tous en chœur.

- Plus de conviction, allons.

- Protego !

- Parfait. Avec vos baguettes maintenant.

Julian leva la sienne. Le bois sombre de noyer noir saisit la lumière, l'absorba presque, et il recentra son attention sur la magie qui montait en lui. Son bouclier jaillit avec la formule, sûr et stable. Il ondula dans l'air face à lui avant de disparaître. Julian eut le temps d'apercevoir des boucliers se matérialiser dans la périphérie de sa vision. Il nota que celui d'Enjolras était assez mince même s'il s'élevait haut au contraire de celui de Clémence Laveau, épais mais bas.

- C'était bien, complimenta Fleming. Il y a encore du travail, mais l'exercice est maîtrisé. Nous allons pouvoir commencer. N'hésitez pas à lancer un bouclier dès que vous vous sentez en difficulté, d'accord ? Nous sommes ici pour apprendre.

Dans leur dos, le flash de l'appareil de Liam crépita.

- Mettons nous par groupes de trois pour commencer. Je veux que deux personnes se battent en duel et un observateur. Cette personne sera le juge et l'analyste. (Elle se retourna brièvement pour attraper à nouveau sa liste). Voyons... Et ne faites pas cette tête, je fais les groupes ! Alors : Enjolras, Clémence et Othilia en groupe 1, Théodora, Julian et Noah Ce groupe DE CHOC en groupe 2 pour commencer. Les autres, venez me voir, on va déterminer votre niveau pour constituer les groupes suivants. En place !

Un moment de gêne et d'attente s'étira, comme si personne ne voulait être le premier à bouger. Hésitant, Julian traversa finalement la pièce pour rejoindre sa cousine et Noah. Tous les deux n'avaient pas l'air ravi d'être séparé d'Othilia. Théa serra même les lèvres en le voyant arriver et expira profondément. Elle dénoua le ruban rouge autour de son poignet, le même qu'il l'avait vu porter le jour de la rentrée, pour attacher ses cheveux bruns et dégager son visage. Son nez retroussé ressortit d'un coup davantage. Tu as un putain de don pour les descriptions. Franchement, je suis admirative devant chacune d'entre elles.

- Bon, on s'y met ? Dit-elle.

- Vous voulez commencer comment ?

Elle plissa les yeux.

- Toi contre Noah, décida-t-elle sans même les concerter. Je regarde.

- Tu m'envoies face au prodige au premier tour pour me tuer, c'est ça ?

- J'en rêve, Douzebranches, j'en rêve. En fait j'ai l'image en tête de Thea qui sourit et se détourne en prononçant cette phrase et l'image me fait beaucoup rire voilà.

Julian tressaillit au terme de « prodige ». Si Noah avait vu les accidents magiques qu'il provoquait enfant quand il ne savait pas ce qu'il faisait, il n'aurait sûrement pas choisi ce terme. D'un même mouvement, ils se dirigèrent vers le fond de la pièce, près de la fenêtre, et s'octroyèrent le périmètre autour. Théa se percha d'un bond sur le renfoncement.

- Allez les garçons, éblouissez-moi !

- Tu seras biaisée de toute façon.

- Arrête de jouer au martyr, Noah. Bats-le et on verra.

Elle lui adressa presque un regard teinté de mépris qu'il lui rendit. Julian commençait à avoir l'habitude de cette expression chez l'un et chez l'autre. Comme Flitwick lui avait appris, Julian se mit en position face à Noah. Ce dernier n'avait pas la garde traditionnelle des duellistes : il se tenait le corps lâche, presque nonchalant, et Julian haussa un sourcil sans faire de commentaire. Chacun son style, comme en dessin.

- Prêts ? Dit Théa. A vos baguettes !

- Expelliarmus !

- Protego !

- Stupefix !

Julian contra avec un bouclier informulé cette fois-ci. Il ne l'avait plus pratiqué depuis des mois et fut heureux de voir qu'il le tenait encore bien. Il envoya un maléfice cuisant, mais Noah se décala à temps. Il était tout en mouvement et ne cessait de se baisser, de faire des pas de côtés, voire de tourner sur lui-même. Julian était plus raide, il le savait, mais il compensait par ses facilités magiques. Son cerveau s'activer et parut passer en revu de lui-même le catalogue de sorts offensifs qu'il connaissait. Il les enchaîna en connectant des séquences difficiles à éviter en mouvement et Noah dû se résoudre à vraiment bloquer.

- Protego ! Contra-t-il, dents serrées.

- Tu te fais balader, Douzebranches ! Cria Liam au loin.

- Monsieur Cooper, je crois que personne ne vous a demandé votre avis si brillant. Encore une remarque et je vous mets dans un groupe pour voir vos talents, suis-je claire ? Ce serait SI DROLE mouahahah

- Oui, professeure...

La pique de Liam parut néanmoins avoir blessé l'égo de Noah. Il attaqua. Déstabilisé par le changement de rythme, Julian fit un pas en arrière, perdant du terrain. Le style de duel de Noah était semblable à toute sa façon d'être : agressive, imprévisible, instinctive. Ça rendait ses mouvements difficiles à anticiper.

- Alors, Shelton ? On fatigue ?

- Je viens de commencer.

D'un mouvement large du bras, il lui jeta un maléfice du saucisson. Surpris, Noah mis une seconde de trop à esquiver et ses jambes se soudèrent ensemble. Il battit des bras. Il serrait tomber en avant si le mur ne l'avait retenu. Théa frappa dans ses mains.

- Terminé ! Rapide, mais efficace. (Elle sourit). Et satisfaisant à regarder. Elle me tue, j'ai trop hâte de la voir un peu plus !

- C'est ça, marmonna Noah. Envoie-moi le contre sort au lieu de savourer ma défaite.

- Pourquoi ? Tu ne le connais pas ?

- Toi, tu ne le connais pas ?

- Pourquoi tu réponds à ma question par une question ?

Julian roula des yeux et lança le contre-sort lui-même. Il commençait à éprouver un nouveau respect pour Othilia si elle arrivait à les supporter tout le temps autour d'elle BIEN SUR BIEN SUR . Leur professeure vint à leur rencontre.

- Bien, j'ai vu brièvement votre duel. Il était très bon, même s'il y a eu des erreurs des deux côtés. Théodora, une analyse ?

- Il y en a un qui pense trop et l'autre pas assez. Je vous laisse deviner lequel est lequel.

Le sarcasme arracha un sourire en coin à Fleming.

- Concis, mais juste, reconnut-elle. Noah, je vous le répètes depuis six ans, vous avez des capacités que vous semblez persister à ignorer pour prouver à vos professeurs que vous ne vous souciez pas de leurs remarques. Il serait temps de grandir.

La fermeté de son ton fit frissonner Julian et il s'étonna de voir Noah soutenir le regard de leur professeur sans faiblir. Elle se détourna pour s'adresser à lui :

- Quant à vous Julian, je suis agréablement surprise. Filius n'avait pas menti. Vous avez une certaine facilité avec les sortilèges, vous êtes sûrement l'illustration de votre maison. De vos maisons même, si j'ose dire. Vous faites une démonstration de sorts que vous connaissez, vous les pensez même en séquence, mais vous êtes prévisible aussi ainsi. Il faut vous adapter à ce que propose l'adversaire sans rentrer totalement dans son jeu. Vous avez remarqué le style de Noah j'imagine ?

- Oui... C'était difficile de prévoir ses mouvements.

- Exactement. Il bouge beaucoup, il utilise l'espace. Il se distrait peut-être lui-même ainsi, mais cela a eu l'avantage de vous prendre de court un instant. (Elle inclina la tête, songeuse). Il faut que vous voyiez le duel comme un dessin si j'ose dire. Vous dessinez, je crois ? C'est drôle parce que dans l'esprit c'est un peu Vic contre Simon. Simon a la puissance mais pas la gestuelle et Vic c'est l'inverse voila ahah

Surpris, Julian se figea. Il croisa instinctivement le regard de Noah, étonné aussi, qui paraissait lui demander silencieusement comment sa directrice de maison pouvait bien être au courant après seulement une semaine à Ilvermorny sans jamais lui avoir parlé. Et Flitwick n'était pas au courant, ça ne pouvait pas venir de lui.

- Oui, oui... Mais comment... ?

- Une anecdote que votre père avait raconté à ce fameux congrès je crois, dit-elle évasivement, l'air perturbé d'avoir laissé échapper une information personnelle. Je ne sais pas pourquoi elle me revient. MAIS C'EST QUOI TOUT CES PROFS QUI CONNAISSENT MIEUX DJULIANNE QUE LUI MEME.

Encore plus estomaqué qu'avant, Julian la dévisagea. Il tenta de se représenter son père raconter une anecdote sur lui à des collègues... Il imagina même son père se souvenir d'un détail comme ça pendant une journée dédiée à la recherche en sortilèges et son cerveau n'arriva pas à assimiler l'idée. Fleming poursuivit malgré tout.

- Vous devez voir un duel comme un dessin je pense. C'est une façon de saisir le réel, de s'adapter à ce qu'on veut faire. Et en l'occurrence, vous voulez gagner. Pour cela, vous devez cerner votre adversaire. Un duel ne ressemble à aucun autre : ils sont tous différents.

- Je vois, dit-il, la gorge sèche.

En vérité, il avait du mal à voir, mais il se garda bien de lui avouer. Elle n'insista pas.

- Bien, reposez-vous un peu, puis on enchaîne. Vous affronterez Théodora.

- Oui professeure.

Elle s'éloigna ensuite en direction du groupe d'Othilia, Enjolras et Clémence Laveau. Noah haussa un sourcil.

- C'était vraiment bizarre... commenta-t-il. Quelle vieille chouette.

- Un peu de respect, le rabroua Théa. Elle pourrait te battre avant que tu aies levé ta baguette ça ne me surprend pas que Thea ait du respect pour elle. . Bon Julian, on y va ? Ou tu as encore besoin de te remettre ?

- Non, c'est bon.

Il fut soudain pris d'une envie de battre Théa, juste pour lui faire perdre son air de mauvais humeur permanente. Le dos droit, il retourna à sa place de départ et vit tout de suite que Théa avait une meilleure technique que Noah : elle se tenait en position officielle, baguette dégainée. Ses yeux bruns brillaient, déterminés, et Julian l'imita.

- Allez-y, dit Noah, et pas de fair-play surtout !

Cette fois-ci, Théa attaqua la première. Son maléfice s'écrasa sur son bouclier informulé et il vacilla. Il ne laissa pas le temps à sa cousine de penser à un autre sort.

- Stupefix !

Théa para avec facilité. Il essaya de mettre en pratique les conseils de Fleming et se déplaça. Ils décrivirent tous les deux un arc de cercle sans baisser leur garde. A l'affut, Julian attendit de voir une faille dans sa garde pour attaquer et Théa se jeta presque au sol pour éviter le jet de lumière orange qui fonça sur elle.

Aileen et Liam s'étaient rapprochés d'eux. Ce dernier leva son appareil et Julian fut si déconcentré un instant qui manqua de lui être fatal. Un sort lui siffla à l'oreille. Agacé contre lui-même, il secoua la tête pour se reconcentrer. Il ne pouvait pas se permettre d'être distrait.

- Allez Julian ! Encouragea Liam.

Théa fronça les sourcils, l'air de considérer un réel instant de dévier son attaque en direction du photographe amateur, mais elle se ravisa et lui envoya un sort violet au niveau des genoux. Julian recula précipitamment.

Il tenta d'analyser mentalement le style de Théa. Elle était dans l'instinct, comme Noah, mais de façon plus maîtrisée. Elle excellait en contre-sort, jouait défensive sans oublier d'attaquer, et savait bien se protéger. Julian serra les dents. Il chercha des failles dans ses mouvements.

- Protego ! Cria-t-elle.

Cette fraction de seconde de sort formulé lui montra ce qu'il cherchait. Elle était trop frontale. Ses flancs étaient assez peu couverts et il pouvait tenter une approche latérale. Cette idée en tête, il reprit sa vague offensive.

- Morgane, jura Théa.

Elle avait perçu le changement. Julian sourit. Il ne lâcha plus sa trouvaille, si bien que Théa reconcentra ses boucliers sur les côtés, laissant une ouverture frontale. Il essaya de s'y engouffrer, mais elle le bloqua à la dernière seconde. Quelque chose parut alors changer de son côté aussi et Julian dû bondir sur la gauche pour éviter un sortilège. Il commençait à être à court d'idées niveau offensive et son corps fatiguait. Il n'avait pas l'habitude des duels ni de concentrer ses forces magiques en une fenêtre de temps si réduite.

Le souffle haché, il visualisa des enchaînements de sorts, des tactiques diverses, et son esprit se mit à courir d'une possibilité à une autre.

- Expelliarmus !

Sa baguette lui sauta des doigts en une seconde et Julian ne put que la regarder tournoyer dans les airs. Elle retomba sur le sol en un claquement doux.

-Victoire, annonça Théa d'une voix ferme et un sourire fier.

J'ai très peu commenter la fin mais il n'y avait pas grand chose à commenter !
J'ai adoré revoir Thea, elle m'avait manqué et je pense qu'elle peut devenir l'un de mes personnages préférés avec Aileen ! Genre quand elle a réussi à désarmer Djulianne j'étais fière d'elle ahah !
D'une manière générale, les duels et le dessin c'est une belle façon et originale de nous faire découvrir les personnages, leurs caractères : on connait beaucoup mieux Thea et Noah après ce chapitre !
Et l'écriture. Je dois en parler? C'était si parfait que j'ai presque eu un plaisir coupable à repérer quelques fautes pour me dire "AHAH ça va elle est pas parfaite !"
Sauf que si, tu es parfaite Anna' ahah ! A mercrediiii


***************

Et voilà pour aujourd'hui ! J'espère que vous avez aimé ^^ J'avoue que mon avance fond un peu neige au soleil, j'espère que poster ce chapitre que j'avais bien aimé écrire va me motiver haha !

Eléments tirés du canon/Pottermore:

Aucun je crois...

Prochain post : Chapitre 12 - 3 février
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Clem m'a fait remarquer que j'aurais dû poster hier... Ahem sorry :lol:

Techniquement je suis en cours donc désolée j'ai pas le temps de vous répondre mais chacun de vos commentaires m'a fait trop plaisir. Je sais qu'il n'y a plus grand monde sur ce forum donc vraiment le fait que vous soyez là et que vous commentiez me fait chaud au coeur :D

Ah sinon, petit instant news!
J'ai posté une nouvelle fanfiction sur l'univers de Percy Jackson/Héros de l'Olympe/Travaux d'Apollon (ça commence à être long ce fandom haha). Elle s'appelle La prophétie d'Hécate et est centrée sur Nico, Will, Lou Ellen et Connor principalement ^^ Elle est dispo sur Booknode, hésitez pas à aller jeter un oeil si ça vous intéresse et ça me fera plaisir d'avoir votre retour !

Le lien : viewtopic.php?f=36&t=314596

Bonne lecture !

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Chapitre 12 : Lost in translation

« Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage. »

- Henri Bergson-


// 8 septembre 1979 //

Le poing contre la joue, Julian fit tourner mollement sa fourchette dans son assiette sans toucher à sa purée de pomme de terre.

- Tu devrais passer à autre chose, conseilla soudain Aileen avec malice. Et arrêtez de ressasser.

- Elle t'a battu et puis voilà. Fin de l'histoire, renchérit Liam, fataliste. Même si je comprends qu'elle puisse être agaçante.

Julian leva les yeux vers eux, mâchoire contractée.

- Je ne ressasse pas, prétendit-il.

- C'est ça et moi je suis Merlin.

- Vous m'énervez...

- Quoi ? On dit la vérité. Théa est la meilleure en Défense contre les Arts Obscurs, ce n'est pas étonnant qu'elle domine en duel aussi. Mais tu lui as donné une baguette à retordre, crois-moi ! J'ai vu sa tête après le combat, mon pote. Elle était déstabilisée.

- Il a raison. On a même une photo pour le prouver.

Aileen fit glisser vers lui une photo, visiblement prise par le polaroïd de Liam quelques secondes après la fin du duel. Julian s'y vit, bras encore levé mais sans baguette en main, l'air surpris. En face de lui, presque de trois quarts par rapport à l'angle de la photographie, Théa avait le visage contracté par la concentration. Ses longs cheveux bruns attachés par son ruban rouge étaient sensiblement défaits. Mais ce fut par une silhouette en arrière-plan que le regard de Julian fut attiré. Posté près de la fenêtre, Noah les observait, bras croisés. Ses boucles noires lui retombaient sur le front, mais ses yeux bleus étaient toujours si intenses. Il avait la tête légèrement tournée, son attention fixée sur lui. Julian déglutit.

- Je pense qu'on la mettra dans le journal pour l'article sur le club de duel. Tu crois que tu pourrais nous faire des illustrations à mettre autour ? Comme des petites baguettes qui jettent des sorts autour des gros titres ?

- Oui, pas de problème...

- Génial ! On fera une réunion mercredi soir. Il faut que je prévienne María d'ailleurs...

- María ?

- María Gonzales. Elle gère la partie imprimerie, diffusion... Elle distribue aussi souvent le journal tous les premiers samedis du mois. Tu la rencontreras à la réunion. On n'est que 3 élèves permanents et puis de temps en temps j'embauche des personnes pour nous aider à écrire des articles spécifiques ou pour les illustrations. Comme toi. Ou Noah à une époque.

Julian tenta de prendre une bouchée de purée de façon neutre avant de demander :

- Noah faisait partie du journal ?

- Juste avant qu'on arrête de se parler oui... Enfin juste avant l'incident quoi. C'était à la fin de notre année junior, la deuxième année pour lui. Il a redoublé ensuite et a quitté le journal.

- Quel incident ?

- Quoi ?

- Tu as dit « avant l'incident ».

Aileen se mordit la lèvre. A côté d'elle, Liam paraissait se retenir de parler, mais elle secoua finalement la tête avec résolution.

- Vraiment, ça n'a aucun intérêt et c'est loin maintenant. Je ne veux pas être celle qui parle de ça dans son dos.

- Parce que tu crois que lui se gêne pour ça !

- Liam, je doute que Noah parle encore de nous. D'ailleurs, on devrait arrêter de parler de lui.

Elle planta sa cuillère dans sa crème caramel fermement, comme pour clore le sujet. Julian n'insista pas, déçu, et se dépêcha de finir son plat pour qu'ils n'aient pas à l'attendre. Liam se pencha vers lui.

- Bon, t'en es où avec les runes sinon ? Chuchota-t-il.

- J'avance... Enfin, j'essaye.

Julian voyait bien que sa réponse ne satisfaisait pas Liam, mais il ne pouvait rien faire de plus. Depuis la fameuse nuit près des serres à minuit, il s'était employé à déchiffrer les consignes envoyées par le mystérieux corbeau. Il s'agissait d'un contre rituel complexe pour faire tomber un enchantement protecteur si Julian devait deviner à vu d'œil, mais il n'était sûr de rien. Il n'avait jamais rien lu d'aussi compliqué à réaliser. L'enchantement à briser était constitué de couches diverses qui croisaient deux disciplines : sortilèges et potions. Et encore, Julian n'était pas sûr des indications données par le corbeau qui venaient visiblement de traduction de runes anciennes. Il ne savait pas pourquoi, peut-être parce qu'il trouvait le contre-rituel à réaliser impossible... Toujours est-il qu'il avait donc entrepris de retraduire lui-même péniblement chacune des lignes de runes. A Poudlard, il avait pris cette matière en option avec Matthew, mais le cours leur servait davantage d'heure de discussion qu'autre chose.

C'était un des seuls moments où Hanna n'était pas avec lui puisqu'elle avait pris Astronomie en option et il pouvait donc parler avec son meilleur ami, entre garçons, assez librement. Hanna se moquait toujours d'eux en leur disant qu'ils étaient un cliché masculin, mais Julian ne remercierait jamais assez Matthew de l'avoir écouté pendant des heures parler de son couple avec Hanna sans jamais faillir. En retour, Julian l'écoutait parler de ses inquiétudes pour son frère, introverti au possible. Sous ses airs de garçon sûr de lui et tête brûlée, Matthew pouvait se révéler très prévenant dès qu'il s'agissait de Spencer, son petit frère de cinq ans – il devait en avoir six maintenant réalise-t-il – aux faux airs d'ange blond. Enfin, ça ne l'empêchait pas de s'en plaindre souvent aussi... La dualité d'avoir un cadet neuf ans plus jeune était que les rapports entre eux pouvaient être tendus parfois quand Matthew rentrait à la maison et que Spencer ne voulait plus le lâcher, heureux de l'avoir retrouvé.

- T'essayes ? Répéta Liam, sceptique, le tirant de ses pensées sur Matthew.

Il cligna des yeux.

- Je viens de commencer, oui.

- Mais pourquoi tu veux retraduire alors qu'il nous a donné la traduction ?

- Il ou elle, glissa Aileen.

- Oui, peu importe. (Il serra et desserra le poing, nerveux, et Julian se demanda s'il avait envie d'une cigarette). On irait plus vite en travaillant à partir des traductions qu'il nous a donné !

- Peut-être, mais c'est difficile de travailler sur une traduction aussi spécifique sans étudier les runes d'origine. Pour mieux comprendre, j'ai besoin de m'y pencher un minimum.

- Et ça va te prendre combien de temps ?

- Je ne sais pas Liam, ce n'est pas la langue la plus simple du monde !

- Les garçons, intervint Aileen, autoritaire. Stop.

Sa voix avait pris un accent rauque, comme pour mettre du poids dans ce simple mot, et Liam retomba contre le dossier de sa chaise e soupirant. Julian se mordit l'intérieur de la joue. Il ne savait pas pourquoi il avait laissé poindre son agacement. Ce n'était pas comme si Liam n'avait pas une raison valable d'être impatient : chaque jour qui passait était un jour sans sa sœur. A sa place, Julian aurait déjà retourné le pays. Il se demandait même comment Liam arrivait à donner le change, à rester lui-même... C'était presque facile d'oublier ce qu'il devait endurer tant il pouvait jouer au pitre dans la journée.

- Désolé, s'excusa-t-il. Je vais faire un effort et travailler dessus encore ce soir, c'est promis...

- Je t'aiderai !

- Merci... souffla Liam. A tous les deux... Je sais que je suis un peu inutile pour le moment, je ne comprends vraiment rien aux runes, mais si j'ai bien compris le contre rituel implique des potions et là je pourrais aider ! Je suis doué en potions !

Aileen hocha la tête vivement.

- C'est vrai, il est le meilleur avec Othilia. (Elle tapota sa joue du bout du doigt, l'air de réfléchir). Elle aurait pu nous être utile avec son père...

- Le professeur Fontaine, c'est ça ?

- Oui, c'est ça. Tu verras, c'est un bon prof. Sévère mais bon. Othilia va souvent le voir dans son bureau, je suis sûre qu'elle aurait accès à la réserve. On aura peut-être besoin de choses spécifiques.

Liam se redressa à nouveau, alerte.

- Calmez-vous, les détectives ! Lança-t-il, agité. On ne sait pas ce dont on va avoir besoin et il est de toute façon hors de question qu'on implique la clique royale dans l'affaire. Surtout une fille de prof.

- Je disais juste ça comme ça...

- Et moi je me charge de te rappeler que le premier mot précisait bien que je ne devais en parler à personne. Emilia est sans doute en danger juste parce que vous êtes au courant !

Visiblement, sa nervosité l'avait repris aussi vite qu'elle était retombée quelques secondes auparavant. Julian soupira. Le dilemme de Liam n'était pas simple : se débrouiller tout seul revenait à perdre du temps et à être mis face à ses limites mais ça respectait les volontés du corbeau, tandis que travailler à plusieurs lui donnait la possibilité d'avancer plus vite et de mettre à profit toutes leurs compétences tout en risquant la colère du même corbeau...

- Personne ne sait qu'on est au courant, Liam, le rassura Aileen.

- On n'en sait rien. Vous étiez là aux serres, c'est déjà suspect. Si ça se trouve, il le sait. (Il marqua une pause). Ou elle le sait, je sais ça peut être femme...

- Tu aurais reçu un nouveau mot si c'était le cas, non ?

- Peut-être...

Aileen lui posa une main douce sur le bras et tressaillit. Julian avait remarqué qu'elle avait souvent cette réaction. Il se demanda si elle n'aimait pas les contacts physiques mais faisait un effort au vu de la détresse de leur ami.

- Peu importe, dit-il, on doit se concentrer sur ce qu'on sait. Être efficace.

- Ca c'est notre « intello » !

- Liam, je peux encore te laisser te débrouiller avec les runes, menaça-t-il faussement.

- Désolé.

Ils sourirent.

Son assiette abandonnée sur le coin de la table, Julian écarta la cruche d'eau et attrapa un bout de parchemin dans son sac. Aileen lui tendit une plume avant qu'il ait même à demander. Il la remercia d'un geste.

- Ok, reprenons, dit-il. Je n'ai pas fini de retraduire les runes, mais d'après les traductions données on va déjà avoir besoin de ressources en potions et en sortilèges. Il faudrait commencer à chercher à la bibliothèque pour voir si on trouve des choses sur ce qui est indiqué. Je vous ferai une liste.

- Parfait, approuva Aileen. On pourra y aller ce week-end.

- J'ai le club d'échecs ce week-end, rappela Liam.

- Tu ne joueras pas toute la journée de samedi et dimanche il me semble.

- Non...

- Bien donc on trouvera un moment.

Liam grimaça.

- Mais William ne veut plus que j'y mette les pieds...

- Parce que tu avais failli mettre le feu à un livre ave ta cigarette !

- C'était à peine brûlé...

Il se prit une tape sur l'épaule en réponse. Julian haussa un sourcil.

- William ?

- Le concierge. C'est un Puckwoodgenie.

- Sérieusement ?

- Willy le Pucky je l'appelle ! Des élèves racontent qu'il serait dans l'école depuis une éternité. Depuis Isolt même !

Aileen secoua la tête.

- Il aurait plus de trois cents ans, c'est n'importe quoi. C'est juste un Puckwoodgenie – la créature pas la maison – un peu grognon, voilà tout.

- Je ne l'ai pas encore vu, avoua Julian.

- Oh crois-moi, tu ne le manqueras pas le moment venu. Bref, tu disais quoi ? Potions et sortilèges ?

Julian baissa les yeux sur les notes qu'il venait de griffonner. Il avait indiqué les titres de livres qu'il connaissait de mémoire en se disant que ça pourrait peut-être les aider et il les tendit aux deux autres.

- Tenez, il faudra chercher ça à la bibliothèque. Ah et peut-être un calendrier lunaire. Certaines potions en dépendent, on sera prêt comme ça.

- Le calendrier lunaire, marmonna Liam. Quel plaie ce truc. Je n'arrivais jamais à le calculer de tête en potion quand on le bossait.

- Hanna y arrive, laissa échapper Julian par réflexe.

Il se mordit la langue aussitôt. Il ne savait pas ce qui lui avait pris de révéler cela. Pourtant, il revoyait parfaitement Hanna, sa tignasse brune lui cachant une partie du visage, penchée sur un devoir sans même relever la tête pour regarder le calendrier lunaire qu'elle connaissait par cœur.

- Hanna ? Répéta Liam. C'est qui Hanna ?

Julian déglutit.

- Une fille... répondit-il évasivement. En Angleterre.

- Parce qu'il y a une fille en Angleterre ! S'exclama Liam, l'air conspirateur. T'entends ça Aileen ?

Elle parut mal à l'aise et curieuse à la fois, un mélange assez étrange, et Julian pria une seconde pour que son malaise l'emporte.

- C'est ton amie ? Demanda-t-elle finalement, comme si elle avait trouvé un terrain neutre.

Liam n'eut pas sa retenue :

- C'est ta copine ?

La question à mille gallions, songea-t-il, le cœur affolé. S'il était honnête, il savait pourtant qu'elle ne se posait pas : il sortait avec Hanna au moment de partir et ils n'avaient jamais parlé de rupture. Ils n'avaient même pas parlé du tout à cause de lui. Ce qui signifiait donc que techniquement, oui, ils étaient encore ensemble. Malgré tout, Julian n'arrivait pas à trouver le courage d'envoyer une simple lettre à la fille qu'il était censé aimer.

Il se passa une main sur la nuque, gêné, et finit par répondre prudemment :

- Oui, oui... On sort ensemble depuis janvier de cette année.

- T'as l'air ravi, commenta Liam, goguenard.

- C'est juste que... je n'ai pas pu vraiment lui dire aurevoir. Elle était en Grèce cet été et je suis parti avant qu'elle ne revienne. Je ne sais pas trop quoi lui dire maintenant.

- Qu'elle te manque ? Suggéra Aileen. Les filles aiment entendre ça !

- Qu'est-ce que t'en sais ?

Aileen lui coula un regard éloquent.

- Ça t'aura peut-être échappé, mais je suis une fille, Liam.

- Oui mais tu ne sors avec personne.

- Parce que je devrais avoir un copain pour me dire que cette Hanna n'attend sûrement qu'une chose : une lettre ?

Liam lui concéda le point.

- Elle n'a pas tort, avoua-t-il. Dis-lui qu'elle te manque, que tu as hâte de la revoir, tout ça quoi !

- Oui, oui... Je ferai ça ce soir. Après les runes.

Il espérait que le dire à vois haute serait performatif et qu'il écrirait bien la lettre ce soir. En vérité, Hanna lui manquait vraiment. Avant d'être sa copine, elle était surtout sa meilleure amie avec Matthew. Il l'avait même connu avant Matt maintenant qu'il y repensait puisqu'ils étaient tous les deux dans la même maison. Ils avaient discuté pendant tout le banquet après la répartition et Julian avait ensuite fait la connaissance de Matthew un peu plus tard dans la soirée lorsque les premières années de Gryffondor et de Serdaigle montaient dans les étages rejoindre leur tour respective. Ils avaient simplement tous échangés quelques mots avant de se retrouver pendant les cours de potions où leur amitié était véritablement née. Julian ne se rappelait donc pas sa vie à Poudlard sans Hanna Faucett. Elle était la fille qui l'avait fait rire, celle avec qui il avait découvert Pré-au-Lard, celle qui avait arbitré ses parties de scrabble avec Matthew. Elle était la première fille qu'il avait embrassé sous les étoiles en haut de la tour d'Astronomie.

- Bon, on y va ? Lança soudain Liam. Fleming va nous coller si on arrive en retard en Enchantements. (Il pointa le plat de purée de Julian du bout de sa baguette). Tu finis pas ?

- Non... Allons-y.

Il attrapa son sac et suivit ses amis. Toute la journée, son esprit balança entre deux préoccupations : les runes et Hanna.

**

*

// 10 septembre 1979 //

Le souffle haché, Liam redoubla sa foulée et sentit son sac lui rentrer dans les jambes un peu trop violemment. Il grimaça, mais ne ralentit pas pour autant. Malgré les apparences, il détestait arriver en retard quelque part et surtout au club d'échecs. Déjà qu'ils étaient peu dans ce club... Il pesta en regardant l'heure sur sa montre. Il aurait dû se douter que le « passage » à la bibliothèque promis par Aileen et Julian se révélerait bien plus long. Un samedi bien barbant si on voulait son avis.

Aussitôt, il culpabilisa. Ses amis faisaient ça pour lui, pour aider Emilia... Liam secoua la tête. Il ne voulait pas penser à sa sœur maintenant. Au lieu de ça, il poussa la porte de la salle du club d'échecs et plusieurs paires d'yeux se braquèrent sur lui.

- Ah Cooper ! Enfin ! Tu as vu l'heure ? S'exaspéra Sora.

Liam fit mine de chercher sa montre.

- Désolé, désolé. Ma sublime personne est enfin arrivée !

- C'est ça... Va t'assoir, on commence.

- Merci !

Il adressa quand même un sourire contrit à Sora Qaletaga, la présidente du club, une fille de la même année que lui chez les Oiseaux Tonnerre. Il s'était toujours bien entendu avec elle. Elle venait de la réserve amérindienne située près du Village dans les montagnes. Avec sa sœur, elles avaient été les premières de la tribu à rejoindre Ilvermorny grâce à l'autorisation de leur père, le chef du clan. D'abord méfiante, la tribu majoritairement sorcière et coupée du monde avait fini par reconnaître que l'école pouvait offrir une éducation à leurs enfants.

Du regard, Liam chercha une place de libre et retint un grognement. Evidemment, la seule table où ne se trouvait qu'une seule personne était celle qu'il aurait voulu éviter, comme il s'était astreint à le faire depuis des années. La reine des glaces en personne. Il soupira. Il n'avait de toute façon pas le choix et ce fut donc d'un pas réticent qu'il s'approcha de la table.

- Votre Majesté, déclama-t-il. Puis-je m'assoir ?

Théa lui décocha un regard torve.

- Cooper... C'est nécessaire ?

- Tout le monde a déjà un adversaire... Donc sauf si tu veux jouer contre toi-même...

- Très bien. Ça me fera plaisir de t'écraser aujourd'hui.

Il se laissa tomber sur la chaise, son sac à ses pieds, et afficha un sourire amusé.

- Eh, doucement ! S'exclama-t-il. On n'est pas en duels ici, tu n'es plus dans ton royaume.

- Je n'ai pas besoin d'une baguette pour te battre, Cooper. Allons-y.

Décidée, elle lui présenta ses deux poings fermés. Liam tapa sur celui de gauche sans réfléchir et elle ouvrit lentement ses doigts. Une reine blanche se trouvait au creux de sa paume.

- Tu commences, annonça-t-elle.

Elle tourna l'échiquier pour que les blancs lui fasse face. Liam reposa la reine à sa place et aligna bien ses pièces, un tic qu'il avait depuis ses sept ans lorsque Emilia lui avait appris à jouer. Il se souvenait encore vaguement des yeux bleus délavés de sa sœur – une inconnue presque à l'époque – alors qu'elle lui apprenait comment se déplaçait les pièces quelques jours après son adoption dans leur famille. Leurs séances d'apprentissage des échecs étaient devenues leur moyen de briser la glace. Liam se retint de replonger dans ses souvenirs. Il avait une autre glace à briser, là tout de suite, et Théa Grims n'était pas prête de fondre au soleil.

- Prête ?

- Depuis dix minutes.

Bonne façon de lui rappeler son retard... Liam ne se laissa pas déstabiliser. Il lui fit un signe sec du menton et elle démarra son horloge en frappant le bouton. Tac ! Il avança son premier pion sur le côté de l'échiquier. Clac ! Il lança son horloge à elle. Elle ne prit pas le temps de réfléchir et joua son ouverture en évitant une réponse symétrique. Liam fit se mouvoir un second pion.

- La défense sicilienne, sérieusement ? Fit Théa. Tu n'as pas plus classique ?

- Je vais te dire combien de fois que je connais pas le nom des techniques ? Je joues au talent, votre Altesse.

- Cavalier en F3, rétorqua-t-elle pour le narguer. Technique du dragon accéléré.

Liam roula des yeux. Elle pouvait bien sortir ses grands mots si elle le voulait, il savait bien jouer sans.

- Je n'ai pas peur des dragons, assura-t-il en jouant à son tour.

Clac !

- Tu préfères te cacher derrière ton appareil, c'est pour ça.

- Je te regarde dans les yeux, là, non.

- Tu ferais mieux de regarder l'échiquier.

Elle lui prit un pion avec son cavalier et il jura. Tête haute, elle le toisait par-dessus de son petit nez retroussé qu'il trouva prodigieusement agaçant à cet instant. Il décida de la faire parler. Avec un peu chance, il ne serait plus le seul à être déconcentré.

- Alors ? Lança-t-il, renversé contre le dossier de son siège. Qu'est-ce que ça fait de te découvrir un cousin ?

- Julian ?

- Parce qu'il y en avait un autre ?

Théa eut un sourire en coin. Elle bougea sa tour.

- Non, juste Julian et Charly. Ils sont... sympas je suppose.

- T'as l'air sûre de toi, observa-t-il avec ironie.

- Je ne les connais pas vraiment en fait... Je pense que tu as plus parlé à Julian que moi.

- Ce qui en dit long sur ton sens de la famille.

Elle le fusilla soudain du regard. Clac !

- Tu ne connais juste pas ma famille... souffla-t-elle. Enfin, toi qui lui a parlé, dis-moi alors. Il est comment ?

- Julian ?

- Non, Dumbledore, c'est lui mon cousin étranger.

- Très drôle. (Il déplaça son cavalier et prit une seconde pour réfléchir à sa réponse). Julian, Julian... Il est très... anglais ?

A son grand étonnement, Théa laissa échapper un éclat de rire. Gênée, elle repoussa une mèche de cheveux bruns qui lui revenaient dans les yeux et la couleur rouge du ruban noué à son poignet accrocha son attention. Elle lui prit un nouveau pion.

- Tu n'as rien de mieux qu'anglais ? Dit-elle.

- Quoi ? C'est vrai ! Traîne un peu avec lui, tu verras. Déjà son accent. Pire qu'Aileen et pourtant je l'ai écouté parlé de hockey de manière passionnée pendant des années. Ensuite, il ne boit que du thé, un vrai cliché. Tous les matins. Et il se plaint en plus, soi-disant le nôtre n'est pas aussi bon que celui en Angleterre. Il ramène le sien au petit déjeuner. Son meilleur ami lui en a offert avant de partir : ça en dit long sur Julian je trouve.

- Maintenant que tu le dis, je crois qu'il en buvait chez nous oui...

- Dans votre manoir new-yorkais ?

Théa fronça le nez.

- Ce n'est pas un manoir.

- Ah pardon... On dit une « demeure » ?

Elle roula des yeux. Liam devenait de plus en plus doué chaque jour pour la faire réagir ainsi.

- Ou un château ? Reprit-il. Votre altesse ?

- Est-ce que tu réfléchis la nuit à tes surnoms débiles ou ils te viennent naturellement ?

Liam se retint de répondre qu'il pensait à autre chose la nuit parce que sa mère l'avait bien élevé et qu'il ne voulait pas choquer une fille de bonne famille. Clac ! Il frappa l'horloge après avoir pris un pion à Théa et elle fronça les sourcils.

Face à face comme ils l'étaient, il pouvait l'observer mieux que d'habitude. Elle avait un visage délicat lorsqu'elle se concentrait ainsi et il remarqua que les tâches de rousseur qui parsemaient son nez ressortaient encore grâce au souvenir du soleil estival. Elle pouvait être qualifiée de jolie dans le genre ingénue rebelle... Mais ses lèvres pincées et son air froid ne lui rendaient pas justice.

- Tour en A4, ordonna-t-elle soudain.

La pièce se déplaça, implacable, et Liam regarda brusquement son Roi se faire décapiter.

- Ah... lâcha-t-il. Je ne l'avais pas vu venir, j'avoue... Très français comme méthode.

- Ne dis pas ça à Othilia ou Enjolras.

- Tu parles, ils sont aussi français que Clémence Laveau. Leur famille n'a plus mis les pieds en France depuis, quoi, le XVIe siècle ?

- XVIIe, corrigea-t-elle.

- Pareil. Et arrête d'essayer de me distraire !

Elle posa son menton au creux de sa paume et un rictus ourla ses lèvres.

- Je croyais que c'était toi qui essayais de me distraire ? Il va falloir faire plus d'efforts, Cooper.

Liam retint un juron. Il s'était fait avoir comme un bleu. Emilia ne serait pas fière de lui. Il observa attentivement l'échiquier et tenta d'anticiper les prochains mouvements. Peu importe les combinaisons, la même conclusion s'imposa à lui : il était fichu. A sa droite, son horloge continuait de rythmer les secondes qui s'écoulaient et il savait que, même s'il avait encore du temps, ça ne servirait à rien. Il n'avait presque plus de pions, plus de roi, et surtout plus de motivation. Il ne savait pas si c'était le fait d'être arrivé en retard ou de discuter avec Théa, mais le jeu devant n'arrivait pas à l'intéresser aujourd'hui.

Avec cérémonie, il tendit le bras au-dessus de l'échiquier. Théa le dévisagea.

- J'abandonne, déclara-t-il.

- Quoi ? Mais... tu peux encore... Enfin ce n'est pas terminé !

- Crois-moi, ça l'est dans ma tête. Je ne serai pas un adversaire à la hauteur si on continu. Mais vas-y, explique-moi les possibilités. Ça m'intéresse.

- Vraiment ?

Il hocha la tête.

- S'il vous plait, votre Altesse.

Théa soupira, mais accepta et se mit à mouvoir les pièces en lui expliquant ce qu'il aurait pu faire. D'un coup concentré, Liam attrapa un crayon et une feuille de papier et il se mit à noter. La prochaine fois, se promit-il, la partie ne sera pas si rapide. Et il laissa courir la pointe du crayon sur la feuille...

**

*

Sa plume suspendue au-dessus de son parchemin, Julian ne savait pas quoi écrire. Il avait repoussé la lettre à envoyer à Hanna pendant toute la semaine pour travailler les runes, mais il ne pouvait plus mettre ça de côté. Matthew lui avait bien précisé dans sa dernière lettre : Hanna devenait impatiente et il ne pouvait pas la blâmer. Elle était aussi fière et il ne manqua pas de remarquer qu'elle n'avait pas envoyé la première lettre. Elle attendait qu'il prenne ses responsabilités.

En soupirant, Julian repoussa ses cheveux qui lui tombaient sur le front. Il faudrait qu'il demande à Lottie de lui couper demain. Elle s'amusait souvent à couper un peu dans le vif à des longueurs variables, mais le résultat était toujours étonnement réussi. La lueur de la lampe au-dessus de son bureau, qui contenait une flamme de sort, projetait son ombre sur la surface en bois jusque sur son parchemin vierge. Julian le contempla longuement. Merlin, ce que c'était compliqué... Il avait pourtant plein de choses à dire à Hanna, mais peut-être pas ce qu'elle aurait voulu entendre. Il voulait lui dire qu'elle lui manquait, mais comme ça. Il voulait lui parler de sa vie aux Etats-Unis et qu'elle lui raconte ce qui se passait en Angleterre sans la pression de mettre des mots sur leur relation et sur ce qu'ils devaient faire maintenant.

A ses pieds, plusieurs brouillons jonchaient déjà le sol. Il avait commencé après le dîner en laissant les autres au Foyer pour profiter du calme du dortoir vide et il n'avait pas vraiment avancé, presque une heure plus tard. Il repensa au dîner où Liam leur avait raconté, à lui et Aileen, que Théa l'avait battu sans scrupule aux échecs. Il avait ruminé pour la forme, même s'il emblait moins affecté par sa défaite que celle que Julian avait subi au club de duel. Il se demanda s'il devait en parler à Hanna. C'était un terrain neutre : son quotidien, sa nouvelle famille, les clubs d'Ilvermorny. Il aimait bien l'idée.

Alors qu'il allait reprendre la plume, une ombre tomba par-dessus la sienne derrière lui et il sursauta.

- Merlin...

- « Chère Hanna, j'espère que tu vas bien... », lut la voix railleuse de Noah dans son dos.

Julian fit volte-face et se leva. Instinctivement, Noah recula d'un pas, sans se départir de son sourire amusé ni lâcher le parchemin où il avait tenté une première lettre plusieurs dizaines de minutes auparavant.

- Rends-moi ça, ordonna-t-il en essayant de prendre un air sévère.

Malheureusement, Noah était moins impressionnable que Lottie. Il lui adressa un rictus effronté.

- Pourquoi ? Qui est Hanna ?

- Ca ne te regarde pas ! Rends-la moi.

Il tenta de tendre le bras pour arracher la lettre de la main de Noah, mais il se contenta de la lever au-dessus de sa tête, hors de portée. Julian maudit ses centimètres en moins. La tête renversée en arrière, Noah se remit à lire.

- « Désolé d'avoir mis autant de temps à t'écrire, je sais que tu voulais qu'on parle ». Petit conseil Shelton, ne dis pas qu'elle voulait être la seule à parler, elle va t'en vouloir.

- C'est pour ça que la feuille était froissée au sol. Et que tu ne devrais pas la lire.

- Devrais pas, répéta-t-il. Je n'aime pas beaucoup ces mots ! Par contre ceux-là....

Il leva à nouveau les yeux vers la lettre.

- « Je sais aussi que tu voudrais des réponses, mais tout s'est passé très vite avec le déménagement et je ne sais pas quoi te dire à part que je suis désolé. Tu me manques évidemment. Matthew aussi ». (Il reconcentra son attention sur lui). Hanna et Matthew donc ?

- Au risque de me répéter : ça ne te concerne pas.

- C'est un dortoir collectif, rétorqua-t-il. Il ne faut pas laisser traîner ses affaires.

- Ce qui traîne, là, c'est un con.

Les sourcils de Noah se haussèrent de surprise. Il siffla, l'air impressionné.

- Shelton ! Quel langage !

- Bon allez, rends-moi ça maintenant, t'as assez rigolé.

Même s'il ne l'admettrait jamais, Julian tenta de se hisser sur la pointe des pieds pour parvenir à atteindre son parchemin, mais Noah recula d'un pas. Déséquilibré, il faillit tomber en avant et lui rentrer dedans. Il sentit ses joues chauffer.

- Alors ? Insista Noah. C'est qui Hanna ?

- Ma copine, claqua-t-il, agacé.

- Et Matthew ? C'est ton copain ?

La réplique avait fusé, presque mécanique et cruelle, comme si Noah voulait compenser sa surprise au sujet de Hanna, et Julian sentit un étau lui serrer le ventre.

- C'est la seule chose spirituelle que t'as trouvé ? Cingla-t-il. C'est bon maintenant, donne-moi cette lettre et laisse-moi tranquille.

D'un geste sec, il s'empara enfin de son parchemin qui se déchira sur le coup. Sans prendre la peine de récupérer le coin manquant, il froissa en boule la lettre inachevée et se rassit à son bureau, le souffle court. Sans avoir à se retourner, il sut que Noah était toujours derrière lui. Maintenant qu'il avait perdu sa concentration, les mots lui semblèrent encore plus brouillés qu'avant dans son esprit et il contempla sa feuille où le nom d'Hanna s'étalait, comme pour le narguer.

Avec un soupir, il reprit sa plume et ignora le bruit de Noah qui s'agitait derrière lui. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Julian tenta de relever la tête et regarda fixement le mur d'en face. Il n'y trouva pas plus l'inspiration. Il aurait aimé parler à Hanna sans effort, comme il en avait l'habitude, sans avoir la pression de mettre des mots sur eux et leur relation à un océan d'écart.

Soudain, il sentit à nouveau Noah se glisser derrière lui, proche. Il se tendit, mais un bras passa simplement à côté de son visage pour venir déposer un bout de papier devant lui. Il baissa les yeux. C'était le coin du parchemin arraché que Noah avait gardé dans la main une minute auparavant. Il y avait griffonné une caricature esquissée en vitesse : Julian lui-même, à son bureau, avec une expression désespérée.

Malgré lui, il laissa échapper un rire.

- Plutôt réussi, admit-il à voix basse.

- C'était trop tentant, dit Noah, penché par-dessus son épaule. Et un dessin fait parfois plus passer de choses que les mots.

Julian supposa que c'était sa façon de s'excuser. Il se passa une main dans les cheveux et soupira à nouveau, fatigué.

- Matthew est mon meilleur ami, expliqua-t-il finalement. A Poudlard. Le déménagement a été un peu soudain donc c'est assez compliqué. Je lui ai déjà envoyé une lettre, mais pas à Hanna. Et il va falloir que je le fasse.

- Si tu veux mon expérience avec Othilia : dis que tout est de ta faute, qu'elle a raison, et que tu es désolé.

- Parce que ça t'arrive de faire ça ? Vraiment ?

Il tenta de s'imaginer Noah, du peu qu'il le connaissait, en train de ravaler ses répliques acerbes et ses attitudes provocantes. Il n'y parvint pas.

- Non, j'admets... reconnut Noah. Mais je sais que c'est ce qu'elle voudrait.

- Et pourquoi tu ne le fais pas alors ?

- Parce que je n'ai jamais été très doué pour faire ce qu'on attendait de moi. Ma tante pourrait te le dire. (Il prit une voix exagérément aigue). « Noah, quelle déception. Regarde ton frère, lui, il est parfait ! ».

- Je suis sûr qu'elle n'a jamais dit ça.

- Tu ne la connais pas.

D'un mouvement souple, Noah le contourna et vint s'assoir en équilibre précaire sur le coin du bureau. Julian recula sa chaise pour lui faire face correctement, sa lettre à Hanna oubliée pour le moment.

- Ton frère... C'est Raphaël, c'est ça ?

- Tu l'as rencontré ?

- Pas vraiment, non. Je l'ai juste vu à la journée de recrutement des clubs. Ma sœur a intégré celui de course sur balai.

Noah roula des yeux et attrapa un crayon qui traînait pour le faire tourner entre ses doigts.

- Bonne chance à elle, commenta-t-il, amer. Il n'y a pas de place pour une deuxième star dans ce club.

- Un petit génie... se souvint Julian. C'est comme ça qu'Aileen l'a appelé.

- C'est ce que tout le monde dit, oui. Il est l'espoir américain en course sur balai. Des recruteurs s'intéressent déjà à lui.

- Il a quel âge ?

- Quinze ans. Il est en cinquième année, n'a jamais redoublé, ne fume pas, a de bonnes notes. La fierté familiale ! (Il s'interrompit et plissa les yeux). Laisse-moi deviner, tu es pareil.

Julian sourit et décida de prendre la remarque avec humour.

- Non, je suis une catastrophe sur un balai.

- Ah... Toi aussi ?

- J'ai le vertige, avoua-t-il.

- Et tu viens à Ilvermorny ? L'école perchée en haut d'une falaise ?

- Je n'ai pas vraiment eu le choix.

Noah hocha la tête et parut repenser à leur conversation de la dernière fois. Julian se rendit compte qu'il était le seul à Ilvermorny à savoir pour sa mère... Il n'en avait même pas parlé à Aileen et Liam. Ce n'était pas exactement une volonté, il n'en avait juste pas eu l'occasion, et il ne voulait pas plomber l'ambiance, surtout pour Liam qui s'inquiétait déjà pour Emilia.

- En plus, continua-t-il, je sais ce que c'est d'avoir un frère ou une sœur qui est passionné de balais. Lottie n'est jamais aussi assidue que quand ça concerne le sport.

- Lottie ?

- Charlotte... Charly ? J'ai dû mal à suivre en ce moment. Blonde, en cinquième année, l'air émerveillé devant tout ?

- Je l'ai peut-être vu oui... Elle est chez les Oiseaux Tonnerre ?

- C'est ça.

Noah lança son crayon en l'air.

- Elle va bien s'entendre avec Raphaël. (Il eut un sourire en coin). On aura l'équipe balai et l'équipe dessin !

- Parce qu'on est une équipe maintenant ?

- Non, t'as raison. N'employons pas les grands mots maintenant. (Il désigna soudain son parchemin d'un mouvement de menton). Et donc, ça avance ta lettre ?

Julian lui décocha un regard peu amène.

- Tu connais la réponse, non ?

- Certes. Mais qu'est-ce qui te bloque ?

- Je sais pas... Enfin si... Je sais que je l'ai blessé en partant sans lui parler et je ne veux pas avoir à l'affronter je suppose. Et je sais que ça sera pire si j'attends encore, mais...

- Mais tu ne sais pas quoi dire dans tous les cas ?

- Hum...

Piteusement, il joua avec sa plume et songea une seconde à la lancer en l'air comme Noah venait de le faire, mais il n'osa pas. A tous les coups, il allait la faire tomber et se ridiculiser.

- Je ne connais pas Hanna... commença Noah. Mais... Je redis ce que j'ai dit : un dessin est parfois plus parlant que des mots.

Julian allait lui demander ce qu'il voulait vraiment dire lorsqu'il comprit soudain. Sans attendre, il délaissa sa plume et se pencha vers sa valise pour attraper sa boîte à crayons. Les possibilités semblaient soudain infinies...

************************************

Plusieurs choses sur ce chapitre!

D'abord, comme vous l'aurez remarqué, pour la première je prenais un point de vue autre que celui de Julian. Il fallait bien que ça m'arrive, j'ai du mal à rester dans une seule tête haha! Donc ça sera pareil pour la suite, on sera principalement dans la tête de Julian, mais je m'autorise de temps à temps à explorer d'autres personnages.

En ce qui concerne la scène du club d'échecs... Je venais de finir le Jeu de la dame, ok, ça se ressent haha! Pour ceux qui n'ont pas vu la série, je la conseille vraiment ^^ J'ai essayé d'aller chercher de vrais noms de tactiques/techniques, genre j'y ai passé une soirée à tenter de déchiffrer les livres d'échecs de mon père haha!

Enfin, la dernière scène avec Noah qui pique sa lettre à Julian : l'idée m'avait été soufflée par Perripuce ! Merci à elle !

Elements tirés du canon/Pottermore

- Le Puckwoodgenie William est un Puckwoodgenie qui habite à l'école. Il nie être le premier Willian, celui qui a connu la fondatrice Isolt Sayre, car cela voudrait dire qu'il aurait trois cents ans. Le doute est permis ^^

Prochain post - Chapitre 13 : 17 février
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Euuuh rassure moi que tu confonds reine et roi aux échecs XD
Sinon super chapitre !!
mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Salut !
Je commente rapidement, j'ai adoré ce chapitre ! Liam qui se rapproche de Théa (je l'avais pas vu venir ça) et Noah qui aide Ju' <3
Vivement que nos deux dessinateurs soient ensemble, ils sont trop choupi
elohane

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par elohane »

Hey !
J'ai adoré les réf' au Jeu de la Dame. Trop bien, Liam est trop bien, Julian est trop bien, Aileen est trop bien. Après j'aime moins Théa et Noah mais ils sont trop bien tout de même !!!
Bravo c'est toujours aussi cool ! T'as vraiment de bonnes idées.

J'ai hâte de lire le prochain chapitre !!!
Charmimnachirachiva

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !
Désolée, ça fait longtemps que j'ai pas com (que je suis pas venue sur bn tout court...)
MAIS j'ai rattrapé mon retard et ME VOILA !!!
Alors de 1 : supers chapitres (pour tous ceux que j'ai pas com)
et de 2 :
J'ai beaucoup aimé ce chapitre ! Liam et Thea ? Ca ne coule pas de source mais je suis sûre que ça peut être sympa ! En plus, là le pdv de Liam, je trouve que ça apporte beaucoup de choses ! Je l'aime bien comme perso : il est a la foi exubérant et drôle mais il a aussi un côté plus sensible et il réfléchi même s'il se laisse souvent emporté par ses émotions !
Et j'ai super envie de savoir en quoi consiste cet ''incident'' avec Noah. Pour moi c'est la source de tous les conflits entre Aileen/Liam et Noah/Thea/Othillia.
J'avais totalement oublié que Noah sortait avec Othilia d'ailleurs ! mais c'est parce que on sait tous avec qui Noah va finir !!! 8-) 8-) (n'est-ce pas Juju ??? :lol: )
J'ADORE les scènes Noah/Juju !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (la, leur disscussion à propos de leurs familles et tout et tout c'était trop bien ! Ils s'ouvrent peu à peu l'un à l'autre !) On voit qu'ils sont à la fois ultra différents (personnalité) mais aussi assez semblables (par ce qu'ils ont vécus)
Et je sais pas si le fait que Aileen aime pas toucher les gens soit juste dans sa personnalité ou si c'est lié à un événement ultérieur
Voila, j'ai adoré, c'est le mot de la fin !
Scandium

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Scandium »

J'ai adoré ce chapitre ! Il se passe plein de choses !

La traduction du contre sort avance doucement, c'est cool !
La partie du jeu de d'échèque était incroyable, vrmt super idée ! Par contre maintenant j'imagine Théa avec la tête de Beth Harmon ! Je visualisais super bien la scènce, c'était chanmé ! Et cette petite tension entre Liam et Théa, mmh !
J'aime beaucoup changé de PDV de personnages aussi ! J'espère que tu continueras !

J'en peux plu de ne rien savoir de l"incident" !! J'adore le suspens mais je destes ça à la fois aussi !

Noah et Julian se rapprochent tellement vite j'ai l'impression ! C'est définitivement ce qu'on appelle un coup de foudre, j'adore !
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Wooooh, je me suis soudainement rappelée qu'il existait une plateforme appelée Booknode avec des fics à commenter

Chap 12
Mais ce fut par une silhouette en arrière-plan que le regard de Julian fut attiré. Posté près de la fenêtre, Noah les observait, bras croisés.
mouahahahahaha fangirlage activé
Comme des petites baguettes qui jettent des sorts autour des gros titres ?
t'as cru c'était un livre pour enfants? je veux du panache, je veux des dragons, je veux les flaaaammes de l'enfeeeer
Elle gère la partie imprimerie, diffusion...
la comm donc, les réseaux sociaux toussa toussa

Arf, Liam je peux comprendre son désir de retrouver sa soeur et sa frustration, mais il est trop pressé, le pauvre Julian fait ce qu'il peut et il s'en prend plein la tronche
Julian avait remarqué qu'elle avait souvent cette réaction
moi aussi je me demande lààà
- William ?
........ça aurait pu être le William de chez Cazo qui serait parti aux USA.... (ah non, mauvaise période hahaha)
Ce qui signifiait donc que techniquement, oui, ils étaient encore ensemble.
non mais désolée mais je comprends pas du tout cette hésitation :lol: le mec il quitte Hanna à l'autre bout du monde sans dire au revoir (à raison, ok) et il se demande encore si c'est sa copine :lol: il est trop cruel à pas envoyer de lettre en vrai
Hanna je la vois comme la pauvre fille qui se fait balader c'est affreux haha
Le souffle haché, Liam redoubla sa foulée
oh là il s'est passé quoi? C'était prévu ce changement de pdv?
Il avait une autre glace à briser, là tout de suite, et Théa Grims n'était pas prête de fondre au soleil.
hahaha j'adooore. T'es vraiment douée avec les métaphores filées
J'aime trop leur joute verbale en vrai, elles sont bien rodées et s'enchaînent bien (même si le changement de pdv me perturbe je dois l'avouer ^^)
- Est-ce que tu réfléchis la nuit à tes surnoms débiles ou ils te viennent naturellement ?
moi je dis il se concentre beaucoup sur une fille qu'il est censé détester
Liam regarda brusquement son Roi se faire décapiter.
GUILLOTIIIIIIIIIIIIIIIIIINE
- Ah... lâcha-t-il. Je ne l'avais pas vu venir, j'avoue... Très français comme méthode.
eh je vous ai raconté ça ? En Irlande dans un TD on en était venus à parler de la guillotine et comme j'étais la seule française le prof il kiffait trop en parler. Y a un irlandais il disait "c'est barbare" et le prof "c'est plutôt clean moi je trouve, c'est une mort rapide" :lol:

Tout cette conversation France Enjolras Clémence j'étais pliée hahahaha :lol:
- « Chère Hanna, j'espère que tu vas bien... », lut la voix railleuse de Noah dans son dos.
je trouve que Noah est de plus en plus présent dans les chapitres, rien qu'avec Julian. J'aime. Beaucoup.
- Ca ne te regarde pas ! Rends-la moi.
en vrai j'avoue, ça me fait rire et fangirler mais ça ne le regarde effectivement absolument pas :lol: :lol:
- Ce qui traîne, là, c'est un con.
atta boyyy

En vrai il fait qu répéter de lui rendre la lettre, mais ça montre juste qu'il se fait absolument pas respecter c'est horrible :lol: :lol:
il faillit tomber en avant et lui rentrer dedans. Il sentit ses joues chauffer.
:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: gloussement
Malgré lui, il laissa échapper un rire.
NAAAAN fallait continuer à faire la gueule, comment tu veux qu'il te trouve crédible sinon :lol: :lol: (avoue t'as voulu mettre un "snort" là?)

En vrai il flippe d'écrire la lettre, mais je pense que c'est assez simple non ? en tout cas plus simple qu'un face à face :lol:

J'ai pas trop commenté la conversation avec Noah, mais j'ai adoré: Julian parle de choses avec lui dont il ne parle pas avec Aileen et Liam. Effectivement y a l'histoire avec sa mère, ce qui est très personnel, mais aussi sa relation avec Hanna, ce qui est tout autant personnel. Y a un lien qui se tisse, même si Noah joue aux casse pieds, Julian s'ouvre rapidement à lui (à ses risques et périls haha) et c'est super intéressant !

Bisous !
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Salut !! Merci à tous et à toutes pour vos commentaires! :D Et voici donc le chapitre de cette semaine ^^ Pour la citation, je n'ai pas pu résister avec la mention des trois D, je me suis dis que ça collait trop à Harry Potter haha!

*********************************************


Chapitre 13 : Pour l'amour et le sport

« En sport, tout demande de la détermination. Les trois D : Détermination, Disponibilité, Discipline ; et la réussite est à portée de main. »

- Philip Roth -


// 16 septembre 1979 //

Une bourrasque de vent violente vint frapper Hanna Faucett en pleine tête et elle frissonna de tout son corps avant de resserrer son écharpe bleue et bronze autour de son cou. Elle leva la tête une seconde pour regarder les étoiles une dernière fois puis s'empressa de rentrer à l'intérieur de la tour d'Astronomie. Son corps accueillit la chaleur des murs avec joie. Elle aimait plus que tout l'étude du ciel, mais les soirées de mi-septembre commençaient vraiment à se refroidir.

En veillant à ne pas louper les marches du long escalier de la tour, elle rangea sa carte des constellations dans son sac et grimaça lorsque ses cheveux se prirent dans la lanière. Elle maudissait sa tignasse parfois. Les nerfs à vif, elle poussa la porte une fois arrivée en bas de l'escalier et cligna des yeux, aveuglée momentanément par la lueur des torches. Hanna décida d'ignorer les points noirs qui dansaient à la périphérie de sa vision, sûrement en partie dû à la fatigue également, et s'engagea dans les couloirs. Vu l'heure qu'indiquait sa montre, elle n'était pas encore en retard pour arriver à la fête organisée chez les Poufsouffle pour fêter leur victoire au Quidditch contre Serdaigle. Même si elle ne pouvait pas s'empêcher d'être triste pour sa maison, elle ne s'était pas faite de grandes illusions sur leur chance de gagner : Matthew lui avait exposé les enjeux en long, en large, et en travers toute la semaine. Et les Poufsouffle savaient organiser des fêtes de toute façon !

Malheureusement, leur salle commune était à l'opposé de la tour d'Astronomie et elle dû descendre tout le château pour arriver à la fête, encore habillée de son uniforme. Elle décida que ce n'était pas bien grave.

Arrivée devant les tonneaux qui gardaient l'entrée des Poufsouffle, elle s'engouffra dans la salle commune en même temps que deux autres élèves de Serpentard et faillit rentrer dans Cornelia Flint avec horreur. Heureusement, elle ne parut rien remarquer et continua son chemin. Hanna longea le mur. Depuis son poste, elle tenta de repérer la chevelure auburn de Matthew Bones. Il fut un temps – l'année dernière en réalité – il serait sûrement venu la chercher à la fin de son cours d'astronomie parce que Julian lui aurait demandé. Mais depuis le départ de Julian, elle sentait bien que Matthew était mal à l'aise avec elle. Ou plutôt, non... C'était paradoxal, mais Matthew était à la fois gêné en sa présence, surtout parce qu'il ne savait pas quoi lui dire sur le silence radio de Julian, et s'accrochait à elle maintenant que son meilleur ami n'était plus là. Hanna devait avouer que se retrouver à deux méritait un temps d'ajustement, comme lorsqu'on lui avait envolé les petites roues sur son vélo petite. C'était un équilibre à trouver.

Soudain, elle vit une tâche incandescente du coin de l'œil et un bras qui levait son verre en l'honneur du Quidditch. Elle fonça sur lui, fendant la foule avec difficulté.

- Matt ! Hurla-t-elle par-dessus le bruit de la musique. Matt !

Elle sut qu'il l'avait entendu car son corps pivota une seconde vers elle avant qu'il ne s'enfonce soudain plus profondément dans la masse des corps qui dansaient. Hanna manqua de s'arrêter sous le coup de la surprise. Indignée, elle redoubla d'effort.

- Bones ! Reviens !

- J'ai un truc à faire, lui lança-t-il par-dessus les têtes de leurs camarades.

- Je rêve ! Matt, attends-moi !

Après plusieurs coups de coude, elle le rattrapa et réussit enfin à l'atteindre. Elle le saisit par le bras.

- Tu me fais quoi là ? Haleta-t-elle. Je croyais qu'on devait passer la soirée ensemble ?

- Bien sûr ! Et j'allais revenir ! J'ai juste... un truc à aller déposer.

- Un truc ?

- Ouais !

Hanna plissa les yeux.

- Si tu veux aller draguer Charity, je peux...

- Quoi ? S'étrangla Matthew. Non ! Enfin, pas ce soir... (Un sourire joua une seconde sur ses lèvres puis il soupira). Ecoute Hanna, c'est vraiment deux minutes et...

Mais Hanna avait baissé les yeux pour suivre le mouvement de la main de Matthew. Lui aussi était encore dans son uniforme et elle supposa qu'il avait dû avoir ses cours de soutien après le match et avant la fête. Il en prenait rarement dans la salle d'étude, mais elle savait que ses parents avaient insisté, même s'il était loin d'être mauvais élève. Matthew se laissait juste parfois un peu distraire et les cours de soutien l'aidait à rattraper. Sa main était donc plongée dans la poche de son uniforme et elle devina la forme d'une lettre qui ne rentrait pas complètement, froissée par la poigne de Matthew.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher.

- Rien, dit-il trop vite.

- C'est une lettre de Julian ?

- Hanna...

- Il t'a encore écrit ? Et il y avait quelque chose pour moi ?

- Ce n'est pas lui.

Matthew était un terrible menteur.

- Matt, il nous a assez passé ses notes d'Histoire de la magie pour que je reconnaisse son écriture. Fais-voir !

- Je ne l'ai même pas encore ouvert !

- Une lettre outre-Atlantique coûte chère, il a peut-être groupé nos lettres !

- Tu ne veux pas attendre la fin de la fête pour regarder ?

Hanna repoussa ses boucles châtains avec impatience et le tira à travers la foule vers un coin plus tranquille.

- J'attends depuis presque trois mois qu'il me parle, Matt ! Alors non, je ne veux pas attendre.

A nouveau, Matthew soupira, mais il obtempéra, vaincu. Hanna savait qu'il comprenait. Il n'avait jamais brillé pour sa patience après tout. Adossé au mur, Matthew sortit la lettre de sa poche et la fit tourner entre ses doigts une seconde. Les lumières chaudes de la salle commune de Poufsouffle l'entouraient d'un éclat doré, surtout autour de ses cheveux, et ses quelques tâches de rousseur ressortaient intensément. Pour calmer ses nerfs, Hanna se mit à compter celles sur ses mains qui déchiraient l'enveloppe.

Presque avec tension, Matthew en sortit plusieurs parchemins. Au premier coup d'œil, Hanna reconnut effectivement l'écriture soignée de Julian et son cœur s'accéléra.

- Alors ? Dit-elle dans un filet de voix.

Matthew fit défiler les feuilles sous ses yeux en prenant soin de lui cacher en même temps leur contenu. Elle trépigna sur place. Soudain, il se figea et un lent sourire étira ses lèvres. Hanna fut traversée par une vague d'espoir.

- Il m'a écrit ? S'exclama-t-elle.

- Pas vraiment... Quel idiot, se moqua-t-il, je le reconnais bien là ! Un sens du dramatique à la Julian !

- Comment ça ?

Avec cérémonie, Matthew lui tendit un des parchemins. Hanna le saisit avec avidité. Dès qu'elle le retourna, ses yeux s'écarquillèrent et Matthew ne put retenir un grand éclat de rire.

- Merlin, souffla-t-elle.

Matthew n'avait pas menti : Julian n'avait pas vraiment écrit. Il avait dessiné. Toute la page était recouverte d'un vaste dessin à moitié en noir et blanc et à moitié en couleur. Seuls certains détails avaient été colorés et des tâches bleues, dorées ou bronze ressortaient vivement. Le dessin représentait le haut de la tour d'Astronomie, reconnaissable à sa balustrade et son belvédère circulaire, sous un ciel constellé d'une myriade d'étoiles et d'une pleine lune lumineuse. Hanna était elle-même représentée de trois-quarts, le visage levé vers le ciel et les yeux fermés. Ses cils étaient dessinés en traits rapides, ombrageux, tout comme ses cheveux. Pour une fois, ils n'avaient pas l'air décoiffés ou emmêlés. Les boucles tombaient dans son dos en vagues définies et tranchaient contre son écharpe bleue et bronze. Un halo doré rayonnait autour de son corps. L'angle du dessin, légèrement en contre-plongée sur le côté, laissait à penser que quelqu'un la regardait. Celui qui dessinait ?

Hanna sentit sa gorge se serrer. Au fond de sa mémoire, un souvenir lui revint : celui du soir où ils étaient montés en haut de la tour, Julian et elle, parce qu'elle voulait observer la configuration des étoiles cette nuit-là. Ils s'étaient embrassés pour la première fois.

Les larmes aux yeux, elle retourna le dessin entre ses mains. Au dos, Julian avait écrit quelques phrases : « On m'a dit qu'un dessin pouvait être plus significatif que les mots.... Alors je suis désolé, tu me manques et je penses à toi. C'est juste un peu dur en ce moment mais je te promets de t'écrire une lettre de cinq pages au moins bientôt. N'oublie pas de regarder les étoiles... Ju'».

- Il se rattrape un peu, non ? Commenta Matthew, penché par-dessus son épaule.

Hanna enroula une boucle autour de son doigt d'un air absent.

- Oui, je suppose... dit-elle d'une voix enrouée.

Elle se râcla la gorge pour reprendre constance.

- Le dessin est magnifique. Il m'a rendu...

- Plus belle qu'en réalité ? Compléta Matthew, railleur.

- Eh ! (Elle lui donna une tape sur le bras par principe). Mais oui, c'est ce que j'allais dire en fait. La distance lui a fait oublier mes cheveux.

- Ils sont géniaux tes cheveux, Faucett, arrête.

Pour prouver son point, il les lui ébouriffa et essaya ensuite de les remettre en place. Ils rirent ensemble, puis elle lui décocha un regard moqueur.

- Pas aussi géniaux que ceux de Charity Burbage par contre, non ?

Matthew rougit.

- N'importe quoi, fit-il. Bon allez, maintenant que tu es rassuré sur l'amour éternel de Julian, on a une fête autour de nous et je n'ai pas encore eu un verre de bièreaubeurre ! Un scandale !

- Tu ne veux pas lire ce qu'il t'a écrit ?

- Demain.

Pourtant, Hanna vit bien qu'il lisait en diagonale les feuilles encore dans sa main. Elle supposa qu'elle n'était pas la seule à souffrir de l'absence de Julian. Brusquement, il haussa un sourcil et agrippa plus fermement le parchemin. Il se pencha si proche du papier que son long nez le touchait presque.

- Quoi ? Demanda Hanna. Qu'est-ce qu'il y a ? Il va bien ?

- J'arrive pas à y croire !

- Croire à quoi ? Matt !

Elle tenta d'attraper la feuille, mais Matthew s'écarta et secoua la tête, l'air sonné.

- Tu ne devineras jamais !

- Dis-moi alors !

- Tu sais que Julian est parti chez sa famille maternelle, pas vrai ?

Hanna roula des yeux.

- Oui, je suis encore au courant de certaines choses, merci. Et donc ? S'impatienta-t-elle.

- Il me parle de son parrain dans la lettre, le cousin de sa mère. Un certain Leonidas Grims.

Elle essaya de fouiller dans sa mémoire, mais le nom ne le lui disait rien. Elle ne savait même pas que Julian avait un parrain.

- Et ?

- Il ne m'avait pas donné le nom de la famille de sa mère, expliqua Matthew. J'aurais sans doute fait le lien sinon !

- Tu connais les Grims ?

- Pas la famille en entier non. Mais j'en connais un !

- Leonidas ? Le parrain ? Devina-t-elle. Mais comment ?

Matthew sourit, l'air extatique, comme s'il n'arrivait pas à réaliser la nouvelle. Hanna, elle, était toujours aussi perdue mais elle attendit que Matthew daigne enfin lâcher l'information dont il se délectait depuis deux minutes.

- Parce que figure-toi qu'il est marié à une certaine Lysandra, lâcha-t-il enfin.

La mâchoire de Hanna manqua de se décrocher sous le coup de la surprise.

- Tu me fais marcher, s'exclama-t-elle.

- Je te jure que non !

- Mais comme... ta tante Lysandra ? La sœur de... c'était qui ta mère ou ton père ?

- Ma mère. Sa sœur aînée. On la voit rarement comme elle est la plupart du temps aux Etats-Unis et j'ai dû voir son mari une poignée de fois, mais c'est un gars sympathique si je me souviens bien du noël il y a deux ans. Il avait offert un puzzle à Spencer. Autant dire qu'il s'était fait adopter direct !

Hanna le dévisagea, pas encore remise de sa surprise, et elle éclata soudain de rire de façon incontrôlable. Elle secoua Matthew par les épaules et ils se mirent à sauter sur place comme des idiots, incapables de se retenir.

- Tu te rends compte ! Dit-il. C'était quoi les chances pour que ça arrive ? Bordel, attends que je lui réponde ! Il va en avaler son thé de travers !

- Merlin ! (Elle repoussa ses cheveux qui lui étaient revenus dans la figure). En fait, ça veut dire que son parrain est aussi... ton oncle ? Résuma-t-elle.

- Par alliance, mais oui ! Je comprends mieux pourquoi ma mère me posait des questions sur Julian !

Elle éclata à nouveau de rire.

- A force de le vouloir dans ta famille, voilà ce qui arrive !

- Tu m'étonnes ! Là, ça mérite plus qu'une bièreaubeurre. Où est le Whisky Pur Feu ? Eh ! Connelly ! Cria-t-il soudain en apostrophant Adrian Connelly, un garçon de septième année qui était dans l'équipe de Gryffondor avec lui. On fête le premier match de Quidditch dignement ou pas ?

- Viens Bones ! Je veux dire capitaine pardon !

Matthew se précipita à sa suite et Hanna resta contre le mur, un sourire impossible à effacer aux lèvres. D'un geste absent, elle baissa les yeux sur le dessin de Julian toujours dans ses mains et son sourire redoubla. Elle devait avoir l'air d'une amoureuse idiote. En réalité, elle ne s'était juste pas rendue compte à quel point Julian lui manquait aussi en tant qu'ami. Avant de sortir ensemble, ils étaient avant tout un duo – un trio avec Matthew, mais le duo de Serdaigle – et elle commençait à réellement prendre conscience de son absence. Revoir le trait familier de son coup de crayon l'apaisait un peu.

Euphorique, elle plia soigneusement le dessin et le glissa dans son sac. Matthew avait raison. Même si Serdaigle avait perdu son match aujourd'hui, il était temps de faire la fête. Elle se laissa emporter par la foule, le bruit de la musique raisonnant en écho dans son corps.

**

*

// 20 septembre 1979 //

Julian sentit le bruit faire vibrer son corps et il regarda autour de lui. Le stade était en ébullition. Partout où il regardait, les élèves frappaient dans leur main, voire frappaient le sol de leurs pieds, ce qui produisait des vibrations dans toute la structure. Julian espéra qu'elle était renforcée par magie. Dans les gradins, la plupart des élèves s'étaient rassemblés par maison en dessous de bannières géantes à l'effigie de leur emblème. Heureusement, Liam et Aileen ne l'avaient pas laissé tout seul et il s'était donc glisser chez les Puckwoodgenie sans que personne n'y retrouve rien à redire.

- Alors ? Hurla Liam dans son oreille. Prêt pour ton premier match de Quodpot ?

- Je sais toujours pas ce que c'est !

- Oh tu vas vite comprendre !

Liam ponctua sa phrase d'un « clic » sonore de son appareil et Julian détourna les yeux pile à temps pour ne pas être aveuglé par le flash. Il commençait à avoir l'habitude. Penché en avant par-dessus la balustrade, il scruta le terrain en contre-bas.

- T'as dit que Lottie était où ?

- Là-bas ! Avec les autres clubs qui font des démonstrations !

Julian plissa les yeux. Sur la pelouse, plusieurs groupes se tenaient en bordure du terrain. Parmi eux, il repéra les cheveux blond foncé de Charlotte relevés en queue de cheval alors qu'elle bougeait pour se réchauffer. Elle portait un short sur legging bleu et un haut rouge framboise qui dévoilait son ventre. Les couleurs de l'école se retrouvaient aussi sur son maquillage. En plus du club de course sur balais, Charlotte avait pris celui d'acrobatie sur balais avec l'autorisation de Honoria Everard, sa directrice de maison et professeure d'Arts Occultes. Même s'il savait qu'elle ne participerait pas à la démonstration pour l'instant puisqu'elle n'avait intégrée l'équipe que ce mois-ci, il appréhendait un peu. Liam ne fit rien pour le rassurer.

- Tu vas voir, c'est hyper impressionnant ce qu'ils font !

- Parce qu'ils font quoi ?

- Tout est dans le titre, mon vieux ! Acrobaties perchées sur un manche de balai !

Sur le terrain, le club se mettait justement en place. De loin, il reconnut Elicia Jauncey et sa crinière blonde ; Enjolras et sa stature élancée ; et Clémence Laveau, toujours avec ses lunettes en fer. D'un même mouvement, ils sautèrent tous debout sur le balai placé face à eux à quelques centimètres au-dessus du sol. Ils commencèrent à s'envoler plus haut jusqu'à la hauteur des premiers gradins. Puis, simultanément, ils frappèrent dans leur main et crièrent :

- IL-VER-MOR-NY ! IL-VER-MOR-NY !

Leur voix amplifiée par magie résonna partout. D'un coup, ils contractèrent leur corps et se lancèrent en arrière dans un salto parfaitement coordonné. Ils retombèrent pile sur le manche de leur balai. Julian sentit son cœur se stopper.

- Ils vont se briser la nuque, lâcha-t-il immédiatement.

Liam éclata de rire.

- Mais non !

- Tu as vu la largeur des manches ? C'est moins qu'une poutre !

- Ils ont des bracelets magiques, expliqua soudain Aileen sûrement pour lui éviter la crise de panique à l'idée que Charlotte se retrouve là-dessus. S'ils tombent, ils s'activent et les raccrochent au balai. Et le manche est enchanté pour favoriser l'équilibre.

Le cœur de Julian ne ralentit que de quelques battements par seconde. Il coula un regard vers Aileen pour éviter de se concentrer sur le club qui s'était maintenant lancé dans une vrille arrière. Elle avait relevé ses folles boucles rousses en chignon et était restée assez stoïque depuis le début. Julian se demanda si elle était aussi peu intéressée que lui par le sport.

- Ne t'inquiète pas, continua-t-elle d'une voix blanche, leur sécurité est assurée, on n'est pas fou.

- Moi ils me semblent fous à chaque fois, nota Liam.

Mais Julian fronça les sourcils.

- Ca va, Aileen ?

Elle détacha son regard de la démonstration acrobatique.

- Oui, oui... Je me suis juste couchée tard hier, je travaillais un peu les runes pour t'aider...

- Je termine ce soir normalement, assura-t-il. On va pouvoir s'y mettre ce week-end, ne t'inquiète pas.

Elle hocha la tête. Julian n'aurait pas su dire quoi, mais il continua à la trouver étrange et il mit quelques secondes à détourner les yeux pour refocaliser son attention vers ses camarades sur le terrain. Elicia Jauncey se lança en arrière et son corps décrivit un arc courbé dans les airs avant qu'elle ne rattrape le manche de son balai par les mains. Elle resta suspendue ainsi avant qu'Enjolras ne vienne se placer sous elle et qu'elle se perche en équilibre sur ses épaules, debout et chancelante. Julian retint l'envie de fermer les yeux.

- Je ne pensais pas qu'Enjolras serait dans l'équipe de balais acrobatiques, marmonna-t-il.

- Il ne peut pas diriger le Comité des Elèves à temps plein, dit Liam. Mais je te comprend, moi aussi j'en revenais pas quand il nous a annoncé ça. Pas vraiment son style après tout. Mais je le soupçonne de le faire pour faire plaisir à Clémence. C'était son truc.

- Même pour tout les gallions de Gringotts, je ne fais pas ça.

- Les gallions, répéta Liam avec son accent anglais ridicule.

Sur le terrain, le club de balais acrobatiques finit enfin sa démonstration. Ils retombèrent sur le sol avec énergie puis saluèrent la foule. Julian applaudit avec les autres. Il vit Charlotte féliciter sa nouvelle équipe et jeter un regard envieux vers le terrain, là où Elicia s'était tenue quelques secondes auparavant, et il soupira. Il n'avait pas besoin de bien distinguer son expression pour savoir qu'elle était impatiente d'essayer.

- Bon, le match ne va pas tarder ! Fit Liam. Je dois y aller.

- Aller où ?

- A la tribune !

- Quoi ?

Liam tendit le bras et indiqua à un espace sur leur gauche dans les gradins à quelques mètres. Une place vide était légèrement surélevée et un énorme micro était accroché à la rambarde devant. Julian aurait dû s'en doute.

- T'es le commentateur, devina-t-il.

- Yep ! Stylé, pas vrai ?

- Explique bien ce qui se passe pour que je comprenne, éluda Julian.

- Compte sur moi !

D'un bond, Liam enjamba la rangée devant eux, bousculant une fille Womatou au passage qui pesta contre lui. Julian le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il prenne place, un grand sourire aux lèvres et un espèce de casque en bronze avec une grande antenne sur la tête.

- C'est pour mieux entendre ce qu'il dit et étouffer le bruit de la foule, indiqua Aileen, percevant sa question muette.

- Oh...

Il aurait voulut la questionner davantage sur le Quodpot, mais il ravala ses questions. Elle ne paraissait pas d'humeur. Il trouvait son attitude de plus en plus surprenante : depuis qu'il était arrivé, Aileen avait été celle toujours à ses côtés pour l'aider avec bienveillance. Une vraie canadienne, comme aimait plaisanter Liam.

- T'es sûr que ça... ? Commença-t-il.

- Julian ! Claqua-t-elle. Ça va, ok ?

Il eut un mouvement de recul, surpris et vexé. Aileen expira lentement.

- Désolée... J'ai un peu mal à la tête et le bruit n'aide pas. Ça va passer.

Julian n'insista pas. Sur le terrain, les deux équipes firent enfin leur entrée. Le match du jour voyait s'affronter Oiseau Tonnerre contre Puckwoodgenie. Les élèves hurlèrent à tout rompre et une nouvelle secousse secoua le stade. Julian se contenta d'applaudir poliment. Il compta onze joueurs dans chaque équipe. A la tête des Oiseaux Tonnerre, Elicia Jauncey s'était changée. Elle avait troqué sa tenue acrobatique contre un ensemble bleu à bande rouge airelle. L'emblème de sa maison, de couleur or, floquait son dos. La capitaine adverse, une grande fille à la peau brune, au menton anguleux et aux yeux en amende portait la même tenue mais avec un Puckwoodgenie dressé sur ses pattes.

- Mesdames, mesdemoiselles et messieurs ! S'écria brusquement Liam avec son enthousiasme habituel. Je déclare aujourd'hui le premier match de Quodpot de la saison ouvert ! La noble maison des Puckwoodgenie va affronter la médiocre maison des Oiseaux Tonnerres ! (Un concert de hués répondit du côté de la maison concerné). Je plaisante ! En plus, Elicia me fait trop peur. On peut encore applaudir son magnifique salto acrobatique de tout à l'heure ! J'espère que ça t'as fatigué, Eli !

- Dans tes rêves, Cooper ! Lui hurla-t-elle depuis le terrain.

- La chère capitaine des Oiseaux Tonnerre, tout le monde ! Elicia Jauncey !

A nouveau, le côté des gradins concerné laissa entendre son soutien. Les élèves se levèrent même pour scander :

- Les Oiseaux Tonnerre voyagent jusqu'au bout de la terre !

En face, les Puckwoodgenie répondirent et Julian sursauta quand les gens autour de lui se mirent à crier :

- Des autres tu t'enrichis chez les Puckwoodgenie !

- Les slogans des maisons, glissa Aileen. Tu vas vite retenir.

Julian n'était pas au courant qu'il y avait des slogans. Poudlard n'avait jamais songé à en faire pour ses maisons. Il se demanda brusquement ce qu'était celui des Serpents Cornus. Il ferait mieux de l'apprendre vite s'il voulait s'intégrer parfaitement.

- Les équipes peuvent se mettre en place, annonça Liam. Prenez place sur vos balais. Le Quod est amené !

Au milieu du terrain, la directrice Hicks en personne s'avança. Elle avait revêtu une grande cape violette pour l'occasion et tenait encore ses mains aux longs doigts fins une balle en cuir semblable en tout point à un souafle, même si les coutures étaient plus apparentes.

- Petit rappel pour mon ami intello anglais qui ne connait pas les règles, s'exclama alors Liam.

Julian eut envie de l'assassiner. Derrière sa main, Aileen réprima un éclat de rire et il lui décocha une œillade assassine tandis que plusieurs personnes autour de lui pivotaient pour le regarder. Il repéra même Noah, Théa et Othilia un peu plus loin et il sentit ses joues s'embraser. Dès qu'il mettait la main sur Liam, il lui jetait un sort.

- Le Quodpot est un sport incroyable, noble, riche et exigeant. Meilleur que le Quidditch de très loin en toute objectivité, le Quodpot se joue à onze et voit s'opposer deux équipes ! Le principe est simple. Tout le monde part du côté gauche du terrain. Le but est de se passer le Quod et d'avancer pour venir le déposer le pot de l'autre côté. Evidemment, l'autre équipe tente de prendre le Quod et de marquer également. Chaque essai marqué fait remporter dix points à son équipe ! Mais attention, le Quod est une bombe à retardement. Il est susceptible d'exploser à tout moment. S'il explose entre les mains d'un joueur pendant sa traversée avant qu'il ait pu le mettre dans le pot, celui-ci est éliminé. Je crois que c'est tout... (Liam marqua un temps de réflexion). Ah oui, pas le droit de retenir un joueur par le manche de son balai, de le mutiler, d'être trop violent même si les contacts sont autorisés pour voler le Quod à l'adversaire !

Julian se repassa toutes les règles en tête. Le jeu n'avait pas l'air bien compliqué, il était même bien moins complexe que le Quidditch et ses différents postes.

- Bien, assez bavardé, allons-y ! Elicia Jauncey face à Winona Qaletaga pour ce premier match ! Serrez-vous la main.

Les deux capitaines s'exécutèrent avec fermeté. Les cheveux noirs de Winona, coupés courts au niveau de son menton, rendaient son visage encore plus anguleux.

- Elle est en septième année, le renseigna Aileen, toujours d'une voix faible et Julian se pencha pour l'entendre. Elle vient de la réserve indienne dans les montagnes.

- Oh...

Il ne savait pas qu'il y avait une réserve amérindienne dans les montagnes près d'ici et encore mois qu'elle était sorcière.

- Et c'est parti ! Le Quod est entre les mains des Puckwoodgenie dont la vivacité n'a d'égale que leurs flèches fonçant à toute vitesse ! Winona fonce à travers l'attaque adverse. Elle parvient à faire plus de dix mètres sans problème. Elle fait la passe à Ashley qui fait la passe à Tyler ! Mais Elicia veille et récupère le Quod ! Elle le passe à Kendra et... Boom ! Première éliminée !

Julian ne savait pas vraiment à quoi il s'était attendu en matière d'explosion. Sans doute simplement quelques étincelles que les gants en peau de dragon des joueurs auraient suffit à contrer. Il s'était trompé. Quand le Quod explosa, la pauvre Kendra fut soufflée par le choc et bascula en arrière. Plusieurs élèves crièrent et Julian amorça un geste pour se lever, comme les autres, afin de regarder leur camarade dégringoler de trente mètres. Alors qu'il était persuadé qu'elle allait se briser les os au sol, sa chute s'arrêta à quelques centimètres de la pelouse. Elle resta suspendue dans l'air une seconde avant de retomber doucement.

- Comment... ?

- Un sort antigravité. Il est activité tout le long du terrain. Une année, l'explosion a projeté Elicia jusque dans les gradins et elle est vraiment tombée. Elle a eu de la chance de s'en sortir avec seulement un traumatisme crânien et une cheville cassée.

Julian dévisagea Aileen. Il avait cru que les cognards étaient dangereux. Il ravisait son jugement. Entre ça et les acrobaties sur balais, il commençait à se dire que les américains n'avaient aucun esprit de survie.

Pendant près de deux heures, il assista à des scènes semblables : les deux équipes se menaient une guerre sans relâche pour s'emparer du Quod et traverser le terrain. Toutes les dix minutes environ pourtant, un joueur était éliminé et les explosions se faisaient de plus en plus spectaculaires, comme si le Quod cherchait à ménager un certain effet. La voix de Liam déraillait dès qu'un Puckwoodgenie était touché.

- Attention, la situation devient serrée ! Il ne reste plus que trois joueurs au Oiseaux Tonnerre et quatre au Puckwoodgenie. Le score est désormais de 80 à 100 pour ces derniers ! Winona Qaletaga attrape le Quod sous le nez d'Elicia ! On aura rarement vu deux capitaines si douées se faire face ! (Liam bondit soudain sur ses pieds, surexcité). Winona lance le Quod depuis le milieu du terrain ! Il... il... Oui ! Il rentre ! Magnifique tir ! 10 points de plus pour les Puck !

Julian et Aileen applaudirent. Même si l'issu du match lui importait peu, il s'était d'hors et déjà rangé du côté de la maison de ses amies par pur esprit de camaraderie ; un peu comme il le faisait à Poudlard en encourageant Gryffondor pour Matthew. L'idée le frappa soudain que le premier match de la saison avait dû avoir lieu là-bas. Il faudrait qu'il envoie une lettre à Matt pour lui demander... Ou peut-être à Hanna. Son dessin avait dû apaiser les choses entre eux pour quelques temps, mais il ne se faisait d'illusion : il faudrait bien qu'il prenne la plume à un moment.

- Ouch ! Nouvelle explosion chez les Oiseaux Tonnerres ! Leur nombre est trop réduit maintenant pour espérer percer la défense des Puck... Est-ce que ça veut dire que... Oui ! Elicia Jauncey déclare forfait ! Victoire pour ma maison !!

- Quoi ? S'exclama Julian. Mais elle abandonne ? Elle a le droit ?

Aileen parut amusée de son étonnement.

- C'est la meilleure décision. Elle ne veut pas risquer une blessure avec une autre explosion alors qu'elle n'a pratiquement aucune chance.

- Mais le match aurait pu basculer, non ? Ou un truc du genre ? Matt m'a toujours dit qu'en sport rien n'était perdu.

- C'est sans doute vrai. Mais ça ne valait pas le coup, ce n'est pas la finale et c'est juste le premier match. Elle aura de quoi se rattraper plus tard. (Elle se leva). Tu viens, on va récupérer Liam ? J'aimerais rentrer au château...

- Ta tête ne va pas mieux ?

- Pas vraiment...

Effectivement, au premier pas, Aileen chancela sur ses pieds et Julian la saisit par le coude pour la stabiliser. Elle se dégagea d'un geste sec. Vexé à nouveau, il préféra la dépasser. Si elle ne voulait pas de son aide, il n'allait pas lui imposer. Il aimait beaucoup Aileen, mais sa tendance à vouloir tout diriger sans qu'il puisse lui rendre l'appareil pouvait l'agacer. Charlotte aurait sûrement dit que c'était Sainte-Mangouste qui se moquait de la charité et il ignora la voix agaçante de sa sœur dans le coin de sa tête. Du moins, il l'ignora pour quelques secondes, puisqu'elle déboula soudain devant lui, le visage figé dans un énorme sourire. Julian sentit le sien se dessiner automatiquement en retour.

- Lottie !

- Ju' ! T'as vu ça !

- Oui, oui, plutôt...

- Mais c'est génial ! Bon, pas autant que le Quidditch évidemment, mais génial ! Je me demande si je ne vais pas essayer d'intégrer l'équipe... Mais je me suis déjà engagée pour la course sur balai avec Raphaël. Tu crois qu'il m'en voudra ? Mais en même temps j'aimerais essayer aussi... Trois clubs ça ferait beaucoup trop ! (Elle sautilla sur place). Et les acrobaties, par Merlin ! J'ai tellement hâte qu'on me laisse essayer et...

Les mots sortaient de ses lèvres à une vitesse folle. Julian leva les mains pour l'arrêter.

- Lottie, coupa-t-il. Calme-toi.

- Désolée, désolée ! Mais c'était trop génial et...

- Charlotte, je pense que c'est trop dangereux.

Elle se figea puis son sourire retomba lentement, le temps qu'elle comprenne ce qu'il venait de dire. Julian redressa le menton. Il avait anticipé sa réaction.

- Quoi ? S'étrangla-t-elle.

- Ecoute, ce n'est pas... Enfin, je veux dire, Lottie tu as bien vu, non ? Tu risques de te blesser à la moindre acrobatie ou à la première explosion de l'espèce de souafle.

- Non ! Ils ont des sorts antigravité, tu l'as vu aussi ça ?

- Qui ne sont pas infaillibles.

Charlotte tapa du pied, agacée. Elle lui fit penser au jour où, à six ans, elle avait découvert que les cheminées de l'immeuble avaient été condamnées et que le Père Noël ne pourrait donc plus passer. Elle en avait pleuré toute une journée en tapant des pieds jusqu'à ce que leur père sorte carrément de son bureau.

- Tous les sports peuvent être dangereux parfois, argua-t-elle. Je ne vais pas arrêter de monter sur un balai à cause de ça !

- Lottie, c'est pire que les cognards, là.

- C'est toi qui le dit ! Je ne vois pas en quoi c'est pire !

- Le Quod explose, par Merlin.

- Et alors ? Les cognards pouvaient me briser le crâne aussi.

Julian se sentit blêmir. Sa sœur parut réaliser que ce n'était pas un bon argument et ses yeux s'emplirent presque de larmes de frustration.

- De toute façon, ce n'est pas toi qui décide, martela-t-elle d'une voix rendue aiguë par la colère.

- Arrête, ne m'oblige pas à...

- A quoi ? A diriger ma vie ? « Choisis Puckwoodgenie, Lottie », « fais tes cartons, Lottie », « reste avec moi, Lottie », « t'éloignes pas, Lottie », énuméra-t-elle en comptant sur ses doigts. Tu m'étouffes !

Elle voulut le repousser pour le dépasser, mais il la saisit par le bras par réflexe. Il remarqua qu'Aileen s'était éloignée, sûrement pour retrouver Liam, et il l'entraîna sur le côté pour laisser les autres élèves sortir du stade. Elle tenta de se dégager.

- Lâche-moi ! Ju' !

- Non ! On ne va pas y passer des heures, Lottie. La question est réglée : tu changes de club.

- Hors de question.

- Déjà deux clubs c'étaient trop. Tu dois te concentrer sur tes cours.

- Ils ne passent pas les BUSES en cinquième année ici, protesta-t-elle. Leur examen était l'année dernière.

- Examen que tu vas devoir rattraper parce que la directrice a accepté. Et tu le passes en janvier, je te rappelle.

Il essaya de maîtriser sa voix pour qu'elle ne tremble pas ni ne reflète son trouble, mais il ne fut pas sûr d'y parvenir. Il détestait voir Charlotte pleurer.

- T'as pas le droit... souffla-t-elle d'une voix étouffée. T'as pas le droit, Ju'.

- Lottie, ne le prends pas comme ça.

- Comment tu veux que je le prennes ? Depuis que... depuis que maman...

- Ne ramène pas ça à maman ! Claqua-t-il.

Charlotte tressaillit mais ne se démonta pas. Une nouvelle détermination s'alluma dans ses yeux verts si semblables au sien, à ceux de leur mère et de leur grand-mère. Maintenant qu'il y pensait, leur tante Cordelia en avait aussi hérité. Une caractéristique féminine où il détonait.

- Je parle de maman si je veux, dit-elle, vibrante de rage. Depuis que maman n'est plus là, t'es toujours à me dire ce que je dois faire ou pas. J'ai quinze ans tu sais, je peux me débrouiller. Je suis meilleure que toi sur un balai, tu n'as pas le droit de m'obliger à arrêter un club. Ce n'est pas juste, je ne te dis pas quoi faire moi.

- Lottie...

Son ton fatigué parut atteindre sa sœur et son visage s'adoucit soudain. Elle murmura :

- Tu as besoin de me laisser être libre, Ju'... J'ai besoin d'être moi.

Doucement, elle vint prendre sa main dans la sienne. Julian s'accrocha à elle, presque désespéré, et ravala l'angoisse qui lui obstruait la gorge. L'image de sa mère se superposa à celle de sa sœur et il en eut la nausée. Charlotte secoua la tête, comme si elle lisait dans ses pensées.

- On n'aurait rien pu faire, sanglota-t-elle. Julian, tu m'entends ? Tu n'aurais pas pu la sauver ! (Elle essuya ses larmes du revers de la main). Et je n'ai pas besoin d'être sauvée. Tu ne peux pas... réparer ce qui s'est passé ce jour-là en me surprotégeant.

- Je ne m'étais pas rendue compte...

- Je sais, je sais... Mais il faut que tu arrêtes maintenant. S'il te plait.

Il hocha la tête, le cœur prêt à exploser. Il n'arrivait pas à lâcher sa main. Il avait l'impression que s'il le faisait, il la laissait vraiment partir. Ce qui était idiot, bien sûr, elle n'allait nulle part. Elle restait Lottie, sa petite sœur agaçante et si brillante, mais il n'y arrivait pas...

- Ju'... Je te promets que je viendrais quand même te voir pour te piquer des Dragées Surprises ou pour me faire une natte. J'aurais toujours besoin de toi...

- Hum...

- C'est promis. Je viendrais même te voir quand des garçons viendront me tourner autour !

Julian cligna des yeux, déstabilisé. Il ne s'était pas attendu à celle-là.

- Quels garçons ? S'entendit-il dire, indigné.

Charlotte éclata de rire.

- Oh Merlin, ta tête ! C'était une blague !

- C'est ça, c'est ça. Tu finiras marier à ton balai de toute façon.

- Eh !

Elle voulut lui donner un coup dans l'épaule, mais il tenait toujours sa main dans la sienne et elle se retrouva bloquée. Ils éclatèrent de rire. Ensemble, ils rompirent la distance entre eux et il enlaça sa sœur, la serrant contre lui de toutes ses forces. Il se rendit compte qu'elle faisait presque sa taille maintenant, même s'il la dépassait heureusement encore de quelques centimètres.

- Tu vas les pulvériser, assura-t-il. A la course sur balai, aux acrobaties, au Quodpot... peu importe. T'es capable de tout.

- Merci Ju'... Je le savais, mais merci.

Il la garda contre lui encore une seconde, puis il lâcha sa main...

***************************************

Verdict ? ^^

Eléments tirés du canon / Pottermore :

- Les règles du Quodpot.

Et le personnage de Matthew Bones a bien sûr été inventé par Perripuce, je le rappelle au cas où ^^

Sinon, j'espère que les changements de point de vue ne vous dérangent pas trop ? J'avoue avoir du mal à rester dans une seule tête et c'est un miracle que j'ai tenu 11 chapitres haha!

Prochain post : Chapitre 14 - Mercredi 3 mars
mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Salut !

Bon, déjà, Ju' est un imbécile ! Il aime plus Hanna et lui envoie un dessin ?? Mais faut prendre ton courage à deux mains et rompre mon p'tit gars !!
Le match de Quodpot était trop bien (merci pour le rappel des règles Liam !). Aileen est TROP bizarre. Elle est malade ?
Bref, hâte d'avoir la suite :)
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

En cherchant le chapitre à commenter je suis tombée sur le 12 "Lost in translation" du coup je suis partie sur Taylor Swift et sa chanson All to well, parce que y a ces paroles dedans
Bref
Tout ça pour dire que je commente en écoutant Taylor parce que VOILA JE SUIS UNE SWIFTIE J ADMETS
Encore endormi, il se redressa pour découvrir le dortoir vide.
Tellement des faux frères les gars, personne l'a réveillé :lol:
En dix minutes, il s'empressa de se lever, de passer par la salle de bain, d'enfiler son nouvel uniforme à l'emblème Serpent Cornu et de sortir du dortoir.
Moi ce matin, douchée, habillée, maquillée, coiffée en 15 min :lol:
Julian ressentit un fourmillement familier dans ses doigts. Il aurait aimé dessiner Emilia, tenter de saisir ce regard...
J'aime trop ce genre de phrases qui permettent de mieux saisir la personnalité de Julian et la façon dont il envisage le monde

Ouais le Macusa il a pas l'air très porté sur la com globalement :lol:
Visiblement, les journalistes étaient à court d'informations et les questions, qui ne cessaient de pleuvoir, articulaient tout l'article
Je trouve ça trop cool que tu aies réfléchi à la structure de l'article comme ça et que tu exploites ça pour présenter la situation un peu plus !
- Merlin ! Tu joues souvent au voyeur comme ça ?
Ca va il a encore rien vu *wink wink*
« Merlin ». J'aime bien, ça fait pittoresque.
Tu t'inspires de ton expérience de parisienne pour le faire parler ? :lol:
- On est plus sur « Morgane ».
C'est trop marrant ça
« L'intello », pas vrai ?

Julian grimaça. Ce surnom allait décidément lui coller à la peau.
C'est toujours mieux que tête d'ampoule
Je crois que je ne l'avais jamais entendu hausser la voix ou dire plus de trois phrases à la suite, et puis un jour l'année dernière elle a complètement changé.
Vazy je suis trop intriguée
(Il marqua une pause et ajouta). Ne lui dis pas que j'ai dit ça.
POUAHAHAHHA
Il lui lança sans prévenir la pomme qui vola à travers le dortoir, manquant de frapper Noah au passage.
J'ia perçu ça comme une caricature de cette scène de Twilight où Edward rattrape la pomme, et ça m'a fait rire
Plus sérieusement il remonte dans mon estime, il l'a pas réveillé mais il a pensé à la nourrir haha
de la simple table avec une chaise au triple bureau croulant sous les affiches
Rolala je sais pas quel club a juste une table mais ça a l'air bof bof :lol:
Je fais les photographies pour illustrer certains articles, mais avant on avait une rubrique humour où No..
OHOHO NO QUI DIDON ?
- Comme l'a dit Charly, tu es doué en tout, non ? Je me fais aucun souci !
C'est mignon cette confiance alors qu'il l'a rencontré la veille :lol:

Balais acrobatiques ça promet
Ca manque d'aquabalai par contre
J'ai vu qu'il y avait un club d'échec ou d'astronomie...

Sa sœur le dévisagea.

- Tu lui vends pas du rêve, mec, crut bon de l'informer Liam.
Je meurs :lol: :lol: :lol:
Enjolras haranguait un petit groupe avec conviction
Je doutr que Enjolras fasse quoi que ce soit sans conviction :lol:
Leur premier rendez avait même eu lieu en haut de la tour d'Astronomie pour observer les étoiles.
Smooth
Liam ! Hurla-t-elle à travers la foule. Ramène-toi !
Ils me font trop rire tous les deux, tellement accrochés l'un à l'autre haha
Charlotte était toujours avec Raphaël Douzebranches à parler de balais.
S'ils finissent tous les deux avec un Douzebranches, je me marre

JAAAAAAAAAAMES
Sur leur table, un corbeau aux plumes noires de jais venait de se poser. Le nom de Liam était inscrit sur l'enveloppe qu'il transportait. Celui-ci fronça les sourcils.
Ca sent mauvaiiis
J'essaye de mettre en place une stratégie et j'ai retrouvé les carnets que Potter a laissé dans le bureau des capitaines.
Oh ça m'étonne tellement pas de James, il a ses cotés monomaniaque (j'adore comment ce pauvre James Potter a un million de personnalités vaguement différentes)
Heureusement que Slughorn m'adore. Enfin, il adore mon nom de famille.
Hahahaha tellement vrai

Ils ont l'air proche, Hanna et Matthew 8-) 8-)
ne prends pas la peine de lui écrire à elle, ça serait bizarre.
Tellement absurde :lol:

Okay c'est trop mignon comme Julian s'inquiète pour Liam alors qu'il le connaît à peine
J'ai Emilia

Serre n°4 demain minuit

N'en parles à personne
QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIII

SUSPEEEENSE

C'était un super chapitre Anna' ! Trop chouette de voir l'organisation des clubs, et ta description de la salle bondée et bruyante haha, j'avais l'impression d'y être !
La discussion avec Noah était cooool, parce qu'on l'a pas tellement vu pour l'instant en fait
Eeeet ce suspens à la fin olala
Sinon, je me suis aussi lancée dans une nouvelle forme de création: l'éditing vidéo.
de façon fugace :lol:
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Salut à tous !

Et oui, nous sommes lundi. Ce n'est pas un post en avance, mais un changement. J'ai commencé mon stage et il se trouve que mon jour de libre n'est plus le mercredi, mais le lundi. Ca sera donc plus simple pour moi de poster ce jour là. Désormais, on se retrouve donc un lundi sur deux pour bien commencer la semaine haha !

Sinon, merci à tous pour vos commentaires ! Votre enthousiasme pour cette histoire me touche chaque jour un peu plus.

Pour le chapitre de cette semaine, il est un peu technique et un peu plus court que d'habitude, j'en suis désolée mais il fallait en passer par là. Les deux prochains chapitres seront par contre les plus longs de la fanfic à ce jour, donc ça rattrapera haha !

Sinon petite précision : je vais arrêter de prévenir je pense parce que ça me prend du temps. Est-ce que vous arriverez à vous y retrouver sans message sur votre mur ou au contraire ça vous était essentiel ?

Bonne lecture !

*********************************************************

Chapitre 14 : Un avion en papier

« Then I realized my paper plane

Wasn't really up there with me

We all make mistakes, forgive me

Would you like to ride my paper plane ? »

- Status Quo-


// 31 octobre 1979 //

Avant que Julian n'ait vraiment compris comment c'était arrivé, il avait passé presque deux mois à Ilvermorny. Le temps était une chose imprévisible et étonnante quand il y pensait. Il avait été persuadé de se languir de l'Angleterre chaque jour, de trouver le temps long... La vérité, c'était que ce n'était arrivé à aucun moment. Pris par le tourbillon de son arrivée au Etats-Unis puis au château, il n'avait littéralement pas eu le temps de le ressentir. En définitif, tout était allé très vite, comme si sa vie avait été mise en mode accéléré depuis l'enterrement de sa mère. Seul le vol en avion lui avait peut-être paru long à bien y penser.

Le reste des jours avait défilé sans que Julian s'en rend compte, rythmé par les cours, les repas, les moments passés avec ses amis et ses camarades de dortoir. Il y passait pratiquement toutes ses soirées pour rattraper son retard sur le programme et réviser ses cours pendant que Liam et Aileen étaient au Foyer. La plupart du temps, Enjolras et Wilde Wilkinson sortaient aussi pour le laisser travailler au calme. Ou du moins ils s'étaient mis à le faire après son troisième regard noir dans leur direction dès qu'ils faisaient craquer le parquet sous leur poids. Seul Noah semblait insensible et restait obstinément sur son lit à dessiner ou à lire. Julian le laissait faire. Ce n'était pas comme s'il le dérangeait vraiment. Parfois, quand il s'ennuyait juste, il lui envoyait un avion en papier qui lévitait au-dessus de sa tête magiquement pendant quelques secondes et Julian l'attrapait, renversé en arrière. Le dessin à l'intérieur était toujours une surprise selon les humeurs de Noah : une caricature de lui-même enfoui sous une pile de livres, Liam transformé en troll, un de leur professeur les cheveux hérissés et les lunettes de travers... L'imagination de Noah se renouvelait souvent et, même si Julian essayait de garder une expression neutre, un sourire finissait toujours par trahir son amusement.

Aujourd'hui, c'était Halloween. La veille, Noah avait fait voler jusqu'à lui un avion coloré pour la première fois. Les ailes avaient été coloriées en noir et orange et lorsque Julian l'avait déplié, une citrouille en fumée avait surgi du papier. La magie était belle, ce qui ne l'avait quand même pas empêché de sursauter, surpris. Il serait tombé de sa chaise s'il ne s'était pas rattrapé au bureau et l'éclat de rire de Noah dans son dos n'avait rien arrangé.

En y repensant, Julian sentit un sourire impossible à réprimer lui monter aux lèvres et il joua une seconde avec l'avion en papier qu'il avait gardé dans sa poche. Le bout pointu s'enfonça dans son doigt.

- Ca me donne mal à la tête, grommela soudain Liam, une main enfouie dans les cheveux.

- Ce n'est pas le plus évident, reconnut Aileen. Mais regarde là, tu vois la courbe de la lettre ? Ça se traduit comme ça...

Elle lui indiqua la ligne correspondante sur le parchemin. Assis en face d'eux à même le sol, Julian ressortit sa main de sa poche et appuya ses paumes contre ses yeux clos pour essayer de réduire la pression qui pesait contre eux. Après l'incident de l'avion-citrouille, il avait travaillé sur la traduction de runes jusqu'à tard dans la nuit et son manque de sommeil se faisait ressentir. Aileen lui adressa un sourire contrit.

- Tu ne veux vraiment pas du café ?

- Non, dit-il, buté.

Il porta sa tasse de thé à ses lèvres. Le goût âcre et sucré se répandit sur sa langue.

- Je suis sûr que si on te faisait une prise de sang, ça serait du thé dans tes veines, se moqua Liam.

- Très drôle... J'ai passé une nuit blanche pour ça.

- Oui, je vois ça. Ton écriture part en vrille vers 3 ou 4h du matin je pense.

Julian le fusilla du regard, puis fit mine de l'ignorer pour se tourner vers son amie.

- Aileen, tu peux dire à Liam que je ne lui parle plus.

- Liam, je crois que Julian veut te dire que tu n'as pas intérêt à critiquer son écriture, dit-elle en souriant. Pas alors qu'il n'a pas eu ses huit heures de sommeil.

- Exactement.

Liam fit le choix de ne rien répondre à part un sourire reconnaissant avant de se replonger dans le déchiffrage de son écriture et Julian savait que derrière ses blagues, son ami était vraiment reconnaissant.

Pour s'occuper, il porta son regard autour de lui. Apparemment, Ilvermorny comptait autant de salles vides que Poudlard et ils s'étaient refugiés ici pour échapper à la ferveur de la bibliothèque. Il n'y avait pratiquement pas de meubles à part un bureau branlant et deux tables sans chaise poussées contre le mur. Julian ne savait même pas s'ils avaient vraiment le droit d'être là, mais Liam les avait entraînés ici sans sourciller avec une nonchalance qui trahissait la force de l'habitude. A bien y repenser, il ne savait pas si c'était véritablement un bon signe. Pour éviter d'y penser, il regarda par la fenêtre. Le stade était visible d'ici, mais les hauts gradins empêchaient de voir à l'intérieur. Aileen suivit son regard.

- Je... je ne t'ai pas demandé depuis, mais ça va mieux avec ta sœur ? Je sais que vous vous êtes disputés après le match de Quodpot et je n'ai pas osé...

- Oh...

Le match remontait à un mois maintenant. Depuis ce jour, Julian essayait de faire des efforts avec Lottie, comme elle lui avait demandé. Il s'interdisait d'aller voir ses entraînements pour s'éviter une crise cardiaque et ils ne mangeaient même plus tous les jours ensemble maintenant qu'elle s'était fait des amies.

- Oui, oui, finit-il par répondre. Ça va mieux. Je crois que j'ai compris qu'il fallait que j'arrête de...

Il chercha ses mots et Liam releva la tête.

- La surprotéger ? L'étouffer ? Suggéra-t-il, malicieux.

- Eh !

- Quoi ? Tu lui tenais presque la main pour descendre les escaliers comme si elle allait louper une marche.

Julian grimaça. Il ne s'était pas rendu compte que les autres avaient perçu sa tendance à couver sa sœur. Pourtant, en repensant aux mots qu'elle lui avait jeté à la figure ce fameux jour, il se dit qu'elle n'avait peut-être pas tort. Il avait peut-être projeter sur elle la mort de leur mère. Il avait été incapable de faire quoique ce soit pour la sauver, mais qu'il soit damné s'il ne protégeait pas Lottie. Sauf que protéger ne voulait pas dire empêcher de vivre, souffla une voix dans sa tête. Il allait devoir veiller à s'en souvenir.

Pour se donner une contenance, il termina sa tasse de thé, puis se pencha à nouveau vers les deux autres.

- Bon du coup, vous validez la traduction ?

- Complètement, dit Aileen. Entre la tienne et celui que le corbeau nous a donné, je pense qu'on peut parvenir à comprendre comment briser ce rituel. Mais je n'ai jamais entendu parler d'un truc pareil. Le nombre d'étapes, c'est affolant...

- Je sais... J'étais un peu désespéré à mesure que je traduisais, mais je pense qu'on ne peut pas faire l'impasse sur quelque chose. Les couches du rituel fonctionnent un peu comme un tout.

- Mais ça va nous prendre des mois, non ? Demanda Liam.

Contre son genoux, sa main se crispait et Julian se doutait qu'il aurait tout donné pour avoir une cigarette. Il aurait aimé le rassurer et lui dire que le rituel ne prendrait pas si longtemps, mais ça aurait été mentir.

- Minimum trois ou quatre, oui... Je suis désolé.

- Les Aurors auront peut-être retrouvé Emilia d'ici là, tenta de le rassurer Aileen. Je ne pense pas qu'on devra aller jusqu'au bout.

Liam hocha la tête sans la regarder. Après le fiasco des serres à minuit le mois dernier, il ne paraissait plus avoir grand espoir de revoir sa sœur s'il n'accomplissait pas ce que le corbeau lui demandait. Julian n'osait pas le dire à voix haute, mais il partageait son sentiment. Si les Aurors n'avaient fait aucun progrès depuis juillet, c'était que le kidnappeur était organisé et méthodique.

- Au cas où, si on doit quand même le faire, on peut revoir le rituel ensemble pour s'organiser ?

- On a le temps ? Vérifia Julian, un œil sur la montre d'Aileen.

Elle leva son poignet pour regarder l'heure.

- Il nous reste trente minutes avant la sortie. T'inquiète pas, ça ira. (Elle étala à nouveau les parchemins devant eux). Tu vois toujours ton parrain ?

- Normalement, oui... Il m'a dit qu'il me rejoindrait au Deux Souafles.

- Au Deux Souafles... Ah, lâcha Liam.

Julian fronça les sourcils. Il ne connaissait absolument pas le café, Leonidas s'était contenté de lui indiquer le lieu et l'heure, mais le nom était visiblement familier pour ses amis.

- Quoi « ah » ?

- Rien...

- Liam... commença-t-il.

Aileen les interrompit.

- On peut revenir au rituel avant que le temps soit écoulé et que Julian panique parce qu'il sera en retard ?

- Eh ! Protesta-t-il.

- Mec, tu paniquerais totalement, fit Liam.

- Donne-moi ça, répliqua-t-il en arrachant presque le premier parchemin de ses mains. Que j'explique à ton pauvre petit cerveau.

- Eh !

Dans ce cri de protestation, Julian entendit malgré tout la surprise et l'admiration de Liam, même s'il tentait de le cacher, et il ressentit une certaine fierté à avoir réussi à surprendre le blagueur en chef de leur groupe.

- Bon, regarde le premier paragraphe, indiqua-t-il. (Il suivit avec son doigt en même temps). Le rituel a l'air d'être constitué de couches différentes qui mettent en jeu plusieurs types de magie. C'est assez courant pour des protections magiques complexes, ça les rend plus puissantes et surtout plus difficile à percer.

- Donc le rituel sert à désamorcer des protections magiques ?

- Quelque chose comme ça, oui.

- Mais des protections comme celles du château par exemple ? Morgane, ne me dis pas qu'on doit faire tomber les protections du château !

Il avait l'air sincèrement paniqué par l'idée et Julian s'empressa de le détromper :

- Non, pas celles du château. Elles sont bien plus vastes et complexes que ce qui est décrit là et on aurait eu aucune chance, soyons honnêtes. Non, le rituel décris ici correspond à une protection plus mince et d'une nature un peu différente... Comment je pourrais t'expliquer ? Hum...

Il fronça les sourcils et tenta de trouver une comparaison ou une métaphore assez parlante. Il jeta un coup d'œil à Aileen, comme pour lui demander de l'aide, mais elle haussa les épaules. Visiblement, elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire et il ressentit la frustration familière qui germait en lui dès qu'il essayait d'expliquer la façon dont il percevait les sortilèges aux autres.

- Ok, reprit-il, déterminé. Si tu devais visualiser les protections d'Ilvermorny, tu les verrais comment ?

- Je ne sais pas, avoua Aileen. Une sorte de grand mur invisible qui ferait le tour du château ?

- Exactement ! Ce sont surtout des sortilèges tissés ensemble dans un maillage magique serré pour protéger des forces extérieurs. Il doit aussi y avoir des sorts repousses-moldu dans l'ensemble.

- Mol quoi ?

- Non-Maj', désolé. Bref, ce que je veux dire c'est que ces sortilèges sont très forts et très étendus. Celui-ci est un peu différent. Déjà, ce n'est pas un sortilège à proprement parlé, ni une barrière magique. C'est plutôt... un rituel. Je ne sais pas exactement encore à quel il sert, mais généralement ce genre de rituel permet de faire varier des états.

Liam et Aileen échangèrent un regard chargé d'incompréhension.

- J'ai du mal à suivre, Julian... Varier des états, c'est-à-dire ?

- Par exemple ça permet de garder un coffre fermé si un rituel précis n'est pas effectué. Peu importe si tu as la bonne clé pour la serrure, il ne s'ouvrira que si tu déposes trois gouttes de sang de licornes et que tu enchaînes une séquence précise de contre-maléfices pour que le coffre s'ouvre. Si tu ne fais pas ça, le rituel peut avoir un système de protection et faire fondre ta clé. Je raconte n'importe quoi, c'est vraiment un exemple et je ne sais pas si ce rituel précisément serait possible, mais ça serait le principe. Un sorcier peut avoir recours à ce genre de magie pour protéger quelque chose, généralement quand un simple sort d'alerte ou repoussoir ne lui paraît pas suffisant. Vous voyez ?

Lentement, ses amis hochèrent la tête, l'air concentré. D'un geste vif, il se pencha pour attraper les parchemins et les maintint devant lui pour leur montrer. Toutes les informations qu'il avait recueillies depuis plus d'un mois se concrétisaient maintenant et il espérait vraiment qu'il ne s'était pas trompé dans ses traductions, mais à priori elles ressemblaient à celles que le corbeau leur avait envoyé.

- Donc c'est ça qu'il faut qu'on fasse ? Demanda Liam. Un rituel magique pour changer un état ? Genre une serrure ouverte, une serrure fermée ?

- Laisse tomber la serrure, c'était un exemple et même pas un bon. Et non, on ne va pas devoir faire un rituel. On avait raison, il va bien falloir le briser. Le corbeau veut qu'on arrive à réunir les éléments qui permettront de désactiver la protection que le rituel procure. Le problème, c'est que ce n'est pas un rituel très simple. Il en existe des milliers avec des combinaisons magiques multiples, mais la plupart des sorciers s'en tiennent à des choses assez simples. Celui-ci est un peu plus corsé que la moyenne.

- Un peu plus ?

Julian grimaça.

- Beaucoup plus, admit-il. Déjà, il met en jeu plusieurs domaines : un philtre, une potion, un contre maléfice et un sortilège à trois couches. Ou quatre, je ne suis pas encore sûr.

Il se détestait pour ça, mais il voyait bien que le visage de Liam se décomposait à mesure qu'il parlait. Aileen, elle, tirait nerveusement sur une mèche de ses cheveux roux et ses yeux bougeaient le long des parchemins comme si elle pouvait en changer le contenu simplement par la force de sa volonté.

- Tout ça ? S'étrangla Liam. Mais... combien de temps ça va prendre ?

- Je ne peux pas le dire avec précision...

- Combien ? Insista-t-il d'une voix sourde.

Julian sentit son ventre se tordre et il déglutit.

- Au moins trois ou quatre mois...

- Quoi ? Non !

- La potion demande énormément de temps pour être réalisée et le philtre doit être exposé à trois pleines lunes... Et je ne parle pas de la maîtrise du sortilège. Ça va demander énormément d'entraînement.

- Mais on n'a pas trois mois ! S'écria Liam. Emilia ne peut pas attendre trois mois !

- Je sais, mais...

- Trouve un moyen d'accélérer le truc !

Déstabilisé, Julian envoya un regard d'appel à l'aide à Aileen. Elle aussi avait l'air tourmenté, mais elle se redressa, volontaire, et se tourna vers Liam. Il la remercia intérieurement. Exposer des faits et des découvertes ? Il en était capable. Gérer la détresse d'un frère qui voulait retrouver sa sœur ? Il devait avouer qu'il se sentait de plus en plus dépassé. Depuis des semaines, il assistait aux changements d'humeur de Liam qui pouvait passer des blagues à l'agacement et il savait qu'il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Compte tenu de la situation, il tenait même plutôt bien le coup et arrivait à présenter une façade bravade aux autres. Leurs camarades semblaient même oublier parfois la détresse que devait vivre Liam et les chuchotements qui le suivaient dans les couloirs en début d'année s'étaient peu à peu estompés.

Pourtant, pour le voir tous les jours, Julian savait que Liam était loin d'aller complètement bien. Il essayait vraiment d'être là pour lui en passant ses débuts de nuit à travailler les runes pour vérifier chaque information et parvenir à la traduction la plus fiable et précise qui leur faciliterait la tâche. Il essayait aussi d'être là émotionnellement en laissant Liam se défouler sur lui et même ses jeux de mots ou ses surnoms idiots ne le dérangeaient plus. Il était résolu à ne pas être comme son père qui oubliait comment fonctionnait le monde en dehors des grimoires dans lequel il se plongeait. Mais sa bonne volonté avait des limites et il ne pouvait simplement pas « accélérer le truc » parce que Liam le lui demandait.

- Liam, tenta Aileen d'un ton apaisant. Tu sais bien que Julian fait tout ce qu'il peut...

- Ce n'est pas suffisant ! Emilia est toujours disparue et elle a besoin de moi. On a déjà passé une éternité sur ces foutues runes, on ne peut pas...

- Une éternité qui va nous permettre de ne pas perdre du temps plus tard, coupa Julian d'un ton ferme. Ecoute, la traduction que le corbeau nous avait donné était bonne, mais vraiment en surface. Là, on a tout. On a même plus que ce qu'il voulait qu'on ait je pense. Je suis capable de te dire exactement quels ingrédients sont nécessaires pour la potion, quelles étapes on va devoir suivre pour le philtre, quelles capacités magiques on va devoir mettre en œuvre pour décrypter les couches du sortilège... Tout ! On ne va pas avancer à l'aveugle !

Il avait dû être plutôt convaincant car la colère de Liam parut quitter son corps comme de l'air qui s'échappait d'un ballon de baudruche.

- Mais ce rituel... Tu sais ce que c'est ? A quoi il sert ?

- Ah...

Il se passa une main dans les cheveux et se râcla la gorge.

- C'est un peu l'angle mort de ma traduction, avoua-t-il. Je pense qu'il manque une ligne. Les runes formaient une sorte d'incantation et clairement il manque un vers. Je pense que le corbeau l'a enlevé sciemment.

- Donc on va aider une personne potentiellement dangereuse à briser un rituel lui aussi potentiellement dangereux pour quelque chose qu'on ne connaît pas ? S'inquiéta Aileen.

- A peu près, oui, acquiesça-t-il. Les rituels sont pratiquement toujours là pour garder une chose en sécurité : Ilvermorny, Poudlard, un coffre comme je disais... Mais là je ne peux pas dire ce dont il s'agit...

- Ca ne me plaît pas...

- Aileen, arrête ! S'agaça Liam. On s'en fiche de ce que veut récupérer le corbeau. Du moment qu'il libère Emilia...

- Et si le rituel retient enfermé une créature maléfique, hum ? Un dragon enragé ou un basilic ?

Liam roula des yeux.

- Quoi ? Tu penses qu'on va libérer un basilic caché dans les entrailles du château ? C'est ridicule !

- Je ne pensais pas à quelque chose d'aussi extrême qu'une pièce scellée pour garder un basilic, intervint Julian.

- Mais c'est nécessairement un truc à ouvrir ?

- Non, c'est le plus courant, mais non. Ça peut être un minéral ou un végétal qui est soumis au rituel si l'objet à protéger est enterré par exemple. Certains ont même essayé de le soumettre à un humain ou à un animal, mais je crois que les expériences se sont très mal passées.

Liam et Aileen hochèrent la tête de concert. Ils avaient l'air passablement assommés d'informations et Julian les comprenait. Il s'était donné des maux de tête pendant des semaines à travailler sur ça. Il indiqua le mur derrière lui.

- Je peux accrocher les parchemins ici, proposa-t-il. Comme ça, on pourra y jeter un œil dès qu'on en aura besoin ? Si on travaille ici je veux dire...

- Tu vas nous aider à faire la potion, le philtre et tout le reste ? S'exclama Liam, presque incrédule.

Julian le dévisagea.

- Je ne me suis pas amusé à traduire les runes pour arrêter maintenant, dit-il sur le ton de l'évidence. Par contre, je te préviens. Je ne brille pas en potions.

- Pas de problème ! Dit Aileen, souriant pour la première fois depuis un moment. Liam est un chaudron de compétition en potions !

- Un chaudron de compétition ?

- C'est une expression canadienne, laisse tomber, elle m'embrouille encore avec.

- Quoi ? Vous aussi vous ne dites pas ça en Angleterre ?

Amusé, Julian secoua la tête.

- Non, désolé...

- Pas grave, dit-elle avec un geste las sans se départir de son sourire. J'ai l'habitude.

- En tout cas, on va avoir du boulot, maugréa Liam. Ce philtre va être une plaie à faire et la potion... Morgane, où est-ce qu'on va trouver les ingrédients ? Si on doit les acheter... Je ne suis même pas sûr que l'apothicaire du Village fournisse tout ça.

- Peut-être à Salem ? Suggéra Aileen.

- Peut-être... On y va aujourd'hui ?

- Si tu veux !

- Je ne peux pas... Leoni... je veux dire mon parrain m'attend au Village aujourd'hui.

Aileen parut désolée et elle se frappa le front du plat de la main.

- Oh j'avais oublié que c'était ta première sortie... C'est vrai que tu vas découvrir. Ça m'embête de te laisser tout seul...

- Non ! Non, t'inquiète pas. Je me baladerai après un peu, mais vous me montrerez la prochaine fois. Vous pourrez même m'emmener à Salem.

Il ne savait plus si quelqu'un – un professeur ou Aileen – l'avait mentionné quand il était arrivé, mais Julian avait eu la surprise de découvrir que les sorties du week-end qui commençaient aujourd'hui pouvaient se faire soit au Village à quelques kilomètres du château, soit à Salem. Le côté sorcier de la ville accueillait en effet les élèves à chaque sortie et il suffisait d'emprunter une cheminée reliée spécialement ce jour là entre Ilvermorny et l'Institut de Salem. Les élèves aimaient bien varier et Julian devait avouer qu'il mourait de curiosité de découvrir le célèbre village où s'était tenu le procès de sorcellerie le plus connu de l'histoire américaine. Il regrettait presque que Leonidas ne lui ait pas donné rendez-vous là-bas.

- Je te promets qu'au prochain week-end de sortie, on se transforme en guide touristique !

- Et je te prendrai même en photo gratuitement devant les potences, lança Liam.

- Glauque...

- Je te jure que c'est l'attraction principale !

Julian tenta de ne pas se l'imaginer, mais la vision d'une potence et d'une horde de touristes devant fusa quand même dans son esprit.

- Mais il y a d'autres choses à voir, le rassura Aileen en avisant sa tête.

- Hâte de voir ça...

Il regarda sa montre et se rendit compte que ses explications avaient duré plus longtemps que prévu.

- Bon je dois y aller, dit-il. On se retrouve ce soir ?

- Pas de problème. Ça va aller pour te rendre au village ?

- Je vais suivre les autres ?

- Bon plan, approuva Liam.

Il sembla hésiter une seconde puis ajouta, toute trace de sourire moqueur envolée :

- Et Julian ? Merci... Pour les runes, pour ton aide...

- Oh... Euh, c'est normal...

- Il raison, ajouta Aileen, merci pour les explications. Tu ferais un super prof !

- Peut-être pas quand même, lança Liam.

Julian éclata de rire. Il se contenta de secouer la tête sans rien rétorquer et attrapa son sac avant de leur adresser un vague signe de la main. La porte se referma sur les cheveux roux d'Aileen. Maintenant seul, il hésita à retourner dans son dortoir pour voir s'il ne pourrait pas suivre Wilde ou Enjolras jusqu'au Village, mais il abandonna l'idée en songeant à la volée de marches à gravir. Au lieu de ça, il se dirigea vers le hall.

Pour une fois, comme il n'était pas accompagné, il décida de faire le grand tour par l'aile ouest et promena son regard sur les décorations d'Halloween qui étaient apparues une nuit en début de semaine. Un peu partout, des citrouilles éventrées parsemaient les couloirs et leur sourire, tantôt sinistre, tantôt amusant, semblaient presque se moquer de lui alors qu'il passait devant elles. Au plafond, des bébés chauve-souris battaient des ailes et passaient même parfois au ras de ses cheveux. Le premier jour, Aileen avait poussé un cri de frayeur qui avait fait s'écrouler de rire Liam. Des toiles d'araignées avaient aussi fleuri un peu partout, ce qui avait passablement énervée Lottie. Le peu que Julian avait vu sa sœur cette semaine, elle avait eu l'air terrorisé et il savait que sa peur des araignées vivait mal l'apparition de ces décorations qui n'avaient rien de fictives.

Quand il atteignit le hall, Julian manqua de s'arrêter. Presque vidé des élèves qui le traversaient à chaque moment libre de la journée, il pouvait enfin le contempler véritablement et il en resta bouche-bée. La vaste coupole en verre au-dessus de lui s'était assombrie et le balcon circulaire qui courait tout le long de la pièce avait été orné de délicates toiles argentées. Au sol, au pied de chaque statue représentant les symboles des maisons, se trouvaient des dizaines de petites citrouilles. Même le carrelage du nœud gordien au milieu du hall avaient changé de couleur : au lieu des traditionnels bleu et rouge, il était orange et noir. Les bougies placées dans la bouche des citrouilles jetaient des reflets dorés partout et la lumière qui atteignait les fenêtres rencontrait les rayons du soleil qui eux-mêmes venaient se fractionner en éclat contre le verre. Les tâches de couleurs ondulant sur le sol auraient pu fasciner Julian toute la journée s'il ne s'était pas rappelé de l'heure qui tournait.

Dès qu'il passa les lourdes portes en bois, le vent froid de la fin d'automne l'agressa de plein fouet et il resserra son écharpe autour de son cou. C'était le week-end et les élèves n'avaient pas l'obligation de porter leur uniforme, alors il avait opté pour sa vieille écharpe de Serdaigle. La sortir de sa valise lui avait presque monter les larmes aux yeux. C'était une sensation presque étrange de retrouver les couleurs bronze et bleu après tout ce temps, mais la familiarité qu'il ressentait en cet instant le confortait dans son idée, peu importe les regards curieux qui se retournaient sur lui.

Julian remonta le chemin qui traversait le parc. A sa gauche, il voyait les écuries et les serres. Les silhouettes de verre et de fer lui rappelèrent douloureusement leur fameuse escapade à minuit en septembre quand Liam s'était blessé à la main. La détresse de ses cris le hantait encore. A sa droite, le stade se dressait fièrement et le ruisseau qui serpentait dans le parc continuait sa course jusqu'au gros rocher creux avant de s'enforcer sous terre dans une espèce de grotte. Il se demanda un instant s'il était possible de s'engouffrer à l'intérieur, mais passa son chemin. Il aurait le temps d'explorer le parc plus tard.

A la sortie du domaine, une petite foule d'élèves s'étaient formée pour montrer les autorisations à la directrice Hicks en personne et Otis Clavis, son visage rubicond éclairé par le soleil d'octobre. Il adressait un sourire bienveillant à tout le monde et son expression s'éclaira un peu plus en l'apercevant :

- Ah Julian Shelton, pas vrai ? On ne s'est pas revu depuis Grand Central !

- Bonjour Otis... Vous allez bien ?

- Parfaitement ! Alors, comment est-ce que tu trouves Ilvermorny ?

Julian sourit et haussa les épaules.

- Grand, répondit-il laconiquement.

- Ma foi, c'est bien vrai ! Tu vas au Village ?

- Oui.

- Oh tu vas voir, c'est très sympathique. J'adorais y aller quand j'étais étudiant. (Son regard se perdit dans le vague une seconde, comme s'il repensait à sa jeunesse). Mais enfin je ne veux pas t'embêter avec mes histoires anciennes, tu as mieux à faire ! Je dois juste vérifier ton autorisation.

- Tenez...

Presque incertain, Julian lui tendit. Il l'avait reçu par hibou en début de semaine et la signature en bas de page ne lui avait pas échappé. Ce n'était pas celle de son père. C'était celle élégante d'Isadora et le cachet de la poste venait de Boston, ce qui signifiait que Leonidas lui-même l'avait envoyé. Parler de son père était une des premières choses qu'il prévoyait de faire en revoyant son parrain. Les lettres des deux avaient été assez évasives pendant deux mois et Julian avait hâte de pouvoir le confronter.

- Tout est en ordre, approuva Otis. Tu peux y aller. Bonne journée !

- Merci, Otis.

Avec un geste de la main, il reprit son chemin. Devant lui, plusieurs personnes se dirigeaient dans la même direction en longeant le mur d'enceinte pour emprunter un sentier à flanc de falaise. Julian souffla presque de soulagement en constatant qu'il n'y avait pas besoin de prendre les montgolfières pour descendre.

Autour de lui, la Sylve d'Argent – c'était le nom que les habitants de la région donnaient à la forêt du mont Greylock – embaumait l'air d'une odeur de pin. Les mains enfoncées dans les poches, il aurait voulu mieux observer le paysage, mais il faisait attention à ne pas se tordre une cheville sur une roche. Il mit même plusieurs minutes à remarquer qu'à quelques mètres Enjolras et Clémence Laveau marchaient devant lui et encore un peu plus loin se trouvaient Noah et Othilia, main dans la main. Les cheveux blonds au carré d'Othilia se balançaient au grès de ses pas. Ils parlaient, penchés l'un vers l'autre, et Julian les regarda, pris au dépourvu. Jusqu'à présent, même s'il les avait vu tous les deux, il ne les avait pas vu... ensemble. Se tenir la main, oui, mais Noah avait souvent l'air détaché dans ces moments-là. A cet instant, il souriait presque à quelque chose qu'elle disait en faisant des gestes agacés et elle le repoussa en remarquant qu'il se moquait d'elle. Il secoua ses boucles noires, les bras presque enroulés autour de ses épaules avant de l'attirer contre lui.

Julian manqua de trébucher sur une aspérité du chemin et il détourna le regard. Dans sa poche, l'avion en papier orange et noir que Noah lui avait envoyé la veille pesait lourdement.

**************************

Et voilà !

J'ai conscience que ce chapitre est surtout explicatif. J'ai essayé de le rendre le plus clair possible parce que je suis partie sur quelque chose d'un peu compliqué pour le rituel. Dites-moi si vous avez eu du mal ou si au contraire c'est assez clair pour vous ^^

Elements tirés du canon/Pottermore:

- Il existe bien un Institut de Salem qu'on voit dans le tome 4 à la Coupe du Monde. J'ai décidé de le reprendre et d'en faire un institut supérieur de magie qui a un partenariat avec Ilvermorny pour les sorties scolaire.

Du coup on se retrouve dans deux semaines !

Prochain post : Chapitre 15 - Lundi 15 mars
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Génial !
J’adore les chapitres explicatifs !
Perripuce

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit : jeu. 18 févr., 2021 9:41 pm Salut !! Merci à tous et à toutes pour vos commentaires! :D Et voici donc le chapitre de cette semaine ^^ Pour la citation, je n'ai pas pu résister avec la mention des trois D, je me suis dis que ça collait trop à Harry Potter haha!

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Chapitre 13 : Pour l'amour et le sport

« En sport, tout demande de la détermination. Les trois D : Détermination, Disponibilité, Discipline ; et la réussite est à portée de main. » Hééééé sache que je l'avais aussi dans ma liste de citation :lol: :lol:

- Philip Roth -


// 16 septembre 1979 // Non maos c'est le chapitre sur Matthew je n'ai pas le droit de ne pas commenter.

Une bourrasque de vent violente vint frapper Hanna Faucett en pleine tête et elle frissonna de tout son corps avant de resserrer son écharpe bleue et bronze autour de son cou. Elle leva la tête une seconde pour regarder les étoiles une dernière fois puis s'empressa de rentrer à l'intérieur de la tour d'Astronomie. Son corps accueillit la chaleur des murs avec joie. Elle aimait plus que tout l'étude du ciel, mais les soirées de mi-septembre commençaient vraiment à se refroidir. Qu'est-ce que ce sera en hiver ...

En veillant à ne pas louper les marches du long escalier de la tour, elle rangea sa carte des constellations dans son sac et grimaça lorsque ses cheveux se prirent dans la lanière Ce genre de douleur du quotidien trop peu prise en compte, merci de rendre justice à nos pauvres cheveux qui souffrent le martyr en permanence. . Elle maudissait sa tignasse parfois. Les nerfs à vif, elle poussa la porte une fois arrivée en bas de l'escalier et cligna des yeux, aveuglée momentanément par la lueur des torches. Hanna décida d'ignorer les points noirs qui dansaient à la périphérie de sa vision, sûrement en partie dû à la fatigue également, et s'engagea dans les couloirs. Vu l'heure qu'indiquait sa montre, elle n'était pas encore en retard pour arriver à la fête organisée chez les Poufsouffle pour fêter leur victoire au Quidditch contre Serdaigle. Même si elle ne pouvait pas s'empêcher d'être triste pour sa maison, elle ne s'était pas faite de grandes illusions sur leur chance de gagner : Matthew lui avait exposé les enjeux en long, en large, et en travers toute la semaine. Et les Poufsouffle savaient organiser des fêtes de toute façon !

Malheureusement, leur salle commune était à l'opposé de la tour d'Astronomie et elle dû descendre tout le château pour arriver à la fête, encore habillée de son uniforme. Elle décida que ce n'était pas bien grave.

Arrivée devant les tonneaux qui gardaient l'entrée des Poufsouffle, elle s'engouffra dans la salle commune en même temps que deux autres élèves de Serpentard et faillit rentrer dans Cornelia Flint avec horreur. Heureusement, elle ne parut rien remarquer et continua son chemin. Hanna longea le mur. Depuis son poste, elle tenta de repérer la chevelure auburn de Matthew Bones. Il fut un temps – l'année dernière en réalité – il serait sûrement venu la chercher à la fin de son cours d'astronomie parce que Julian lui aurait demandé. Mais depuis le départ de Julian, elle sentait bien que Matthew était mal à l'aise avec elle. Ou plutôt, non... C'était paradoxal, mais Matthew était à la fois gêné en sa présence, surtout parce qu'il ne savait pas quoi lui dire sur le silence radio de Julian, et s'accrochait à elle maintenant que son meilleur ami n'était plus là Mon bébé chat a peur de l'abandoooon . Hanna devait avouer que se retrouver à deux méritait un temps d'ajustement, comme lorsqu'on lui avait envolé les petites roues sur son vélo petite. C'était un équilibre à trouver.

Soudain, elle vit une tâche incandescente du coin de l'œil et un bras qui levait son verre en l'honneur du Quidditch. Elle fonça sur lui, fendant la foule avec difficulté.

- Matt ! Hurla-t-elle par-dessus le bruit de la musique. Matt !

Elle sut qu'il l'avait entendu car son corps pivota une seconde vers elle avant qu'il ne s'enfonce soudain plus profondément dans la masse des corps qui dansaient. Hanna manqua de s'arrêter sous le coup de la surprise. Indignée, elle redoubla d'effort.

- Bones ! Reviens !

- J'ai un truc à faire, lui lança-t-il par-dessus les têtes de leurs camarades. Mais quelle incroyable subilité de la part de Matthew Bones je meurs :lol: :lol: En vrai si tu savais à quel point ça me fait plaisir de le voir !

- Je rêve ! Matt, attends-moi !

Après plusieurs coups de coude, elle le rattrapa et réussit enfin à l'atteindre. Elle le saisit par le bras.

- Tu me fais quoi là ? Haleta-t-elle. Je croyais qu'on devait passer la soirée ensemble ?

- Bien sûr ! Et j'allais revenir ! J'ai juste... un truc à aller déposer.

- Un truc ?

- Ouais !

Hanna plissa les yeux.

- Si tu veux aller draguer Charity, je peux... Et là j'ai eu un grand sourire de débile PUIS envie de me rouler en boule.

- Quoi ? S'étrangla Matthew. Non ! Enfin, pas ce soir... (Un sourire joua une seconde sur ses lèvres puis il soupira). Ecoute Hanna, c'est vraiment deux minutes et...

Mais Hanna avait baissé les yeux pour suivre le mouvement de la main de Matthew. Lui aussi était encore dans son uniforme et elle supposa qu'il avait dû avoir ses cours de soutien après le match et avant la fête. Il en prenait rarement dans la salle d'étude, mais elle savait que ses parents avaient insisté, même s'il était loin d'être mauvais élève juste loin du niveau d'excellence habituel. . Matthew se laissait juste parfois un peu distraire et les cours de soutien l'aidait à rattraper. Sa main était donc plongée dans la poche de son uniforme et elle devina la forme d'une lettre qui ne rentrait pas complètement, froissée par la poigne de Matthew.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher.

- Rien, dit-il trop vite.

- C'est une lettre de Julian ? Quel esprit vif cette Hanna

- Hanna...

- Il t'a encore écrit ? Et il y avait quelque chose pour moi ?

- Ce n'est pas lui.

Matthew était un terrible menteur. Comme son frère hihihi

- Matt, il nous a assez passé ses notes d'Histoire de la magie pour que je reconnaisse son écriture. Fais-voir !

- Je ne l'ai même pas encore ouvert !

- Une lettre outre-Atlantique coûte chère, il a peut-être groupé nos lettres ! Ce genre de détail est super sympa et hyper réaliste à intégrer, j'aime trop !

- Tu ne veux pas attendre la fin de la fête pour regarder ?

Hanna repoussa ses boucles châtains avec impatience et le tira à travers la foule vers un coin plus tranquille.

- J'attends depuis presque trois mois qu'il me parle, Matt ! Alors non, je ne veux pas attendre.

A nouveau, Matthew soupira, mais il obtempéra, vaincu. Hanna savait qu'il comprenait. Il n'avait jamais brillé pour sa patience après tout ça NON. Adossé au mur, Matthew sortit la lettre de sa poche et la fit tourner entre ses doigts une seconde. Les lumières chaudes de la salle commune de Poufsouffle l'entouraient d'un éclat doré, surtout autour de ses cheveux, et ses quelques tâches de rousseur ressortaient intensément. Pour calmer ses nerfs, Hanna se mit à compter celles sur ses mains qui déchiraient l'enveloppe.

Presque avec tension, Matthew en sortit plusieurs parchemins. Au premier coup d'œil, Hanna reconnut effectivement l'écriture soignée de Julian et son cœur s'accéléra.

- Alors ? Dit-elle dans un filet de voix.

Matthew fit défiler les feuilles sous ses yeux en prenant soin de lui cacher en même temps leur contenu. Elle trépigna sur place. Soudain, il se figea et un lent sourire étira ses lèvres. Hanna fut traversée par une vague d'espoir.

- Il m'a écrit ? S'exclama-t-elle.

- Pas vraiment... Quel idiot, se moqua-t-il, je le reconnais bien là ! Un sens du dramatique à la Julian !

- Comment ça ?

Avec cérémonie, Matthew lui tendit un des parchemins. Hanna le saisit avec avidité. Dès qu'elle le retourna, ses yeux s'écarquillèrent et Matthew ne put retenir un grand éclat de rire.

- Merlin, souffla-t-elle.

Matthew n'avait pas menti : Julian n'avait pas vraiment écrit. Il avait dessiné sous indication de ... Nan, t'es pas encore prête à l'entendre ma pauvre chérie. . Toute la page était recouverte d'un vaste dessin à moitié en noir et blanc et à moitié en couleur. Seuls certains détails avaient été colorés et des tâches bleues, dorées ou bronze ressortaient vivement. Le dessin représentait le haut de la tour d'Astronomie, reconnaissable à sa balustrade et son belvédère circulaire, sous un ciel constellé d'une myriade d'étoiles et d'une pleine lune lumineuse Y'AVAIT UNE LUNE TELLEMENT BELLE YA DEUX JOURS, une lune pleine et un peu dorée, je te jure j'entendais l'écho de Remus Lupin qui se transformait . Hanna était elle-même représentée de trois-quarts, le visage levé vers le ciel et les yeux fermés. Ses cils étaient dessinés en traits rapides, ombrageux, tout comme ses cheveux. Pour une fois, ils n'avaient pas l'air décoiffés ou emmêlés. Les boucles tombaient dans son dos en vagues définies et tranchaient contre son écharpe bleue et bronze. Un halo doré rayonnait autour de son corps. L'angle du dessin, légèrement en contre-plongée sur le côté, laissait à penser que quelqu'un la regardait. Celui qui dessinait ? Je t'ai dit que tu avais un don incroyable pour les descriptions? Franchement chaque fois je les trouve vivantes et dynamiques, voire très poétique et celle ci ne fait pas exception. Quelle plume encore une fois Anna !

Hanna sentit sa gorge se serrer. Au fond de sa mémoire, un souvenir lui revint : celui du soir où ils étaient montés en haut de la tour, Julian et elle, parce qu'elle voulait observer la configuration des étoiles cette nuit-là. Ils s'étaient embrassés pour la première fois.

Les larmes aux yeux, elle retourna le dessin entre ses mains. Au dos, Julian avait écrit quelques phrases : « On m'a dit qu'un dessin pouvait être plus significatif que les mots.... Alors je suis désolé, tu me manques et je penses à toi. C'est juste un peu dur en ce moment mais je te promets de t'écrire une lettre de cinq pages au moins bientôt A quel point tu vas galérer à l'écrire cette lettre de cinq page, Ju? . N'oublie pas de regarder les étoiles... Ju'».

- Il se rattrape un peu, non ? Commenta Matthew, penché par-dessus son épaule.

Hanna enroula une boucle autour de son doigt d'un air absent.

- Oui, je suppose... dit-elle d'une voix enrouée.

Elle se râcla la gorge pour reprendre constance.

- Le dessin est magnifique. Il m'a rendu...

- Plus belle qu'en réalité ? Compléta Matthew, railleur. T'es pas cooool :lol: :lol: That's my boy *essuie une larme émue*

- Eh ! (Elle lui donna une tape sur le bras par principe). Mais oui, c'est ce que j'allais dire en fait. La distance lui a fait oublier mes cheveux.

- Ils sont géniaux tes cheveux, Faucett, arrête.

Pour prouver son point, il les lui ébouriffa et essaya ensuite de les remettre en place. Ils rirent ensemble, puis elle lui décocha un regard moqueur.

- Pas aussi géniaux que ceux de Charity Burbage par contre, non ? HIHIHIHIIHIHI *PLS*

Matthew rougit.

- N'importe quoi, fit-il. Bon allez, maintenant que tu es rassuré sur l'amour éternel de Julian *tousse tousse* , on a une fête autour de nous et je n'ai pas encore eu un verre de bièreaubeurre ! Un scandale !

- Tu ne veux pas lire ce qu'il t'a écrit ?

- Demain.

Pourtant, Hanna vit bien qu'il lisait en diagonale les feuilles encore dans sa main. Elle supposa qu'elle n'était pas la seule à souffrir de l'absence de Julian. Brusquement, il haussa un sourcil et agrippa plus fermement le parchemin. Il se pencha si proche du papier que son long nez le touchait presque.

- Quoi ? Demanda Hanna. Qu'est-ce qu'il y a ? Il va bien ?

- J'arrive pas à y croire !

- Croire à quoi ? Matt !

Elle tenta d'attraper la feuille, mais Matthew s'écarta et secoua la tête, l'air sonné.

- Tu ne devineras jamais !

- Dis-moi alors !

- Tu sais que Julian est parti chez sa famille maternelle, pas vrai ?

Hanna roula des yeux.

- Oui, je suis encore au courant de certaines choses, merci. Et donc ? S'impatienta-t-elle.

- Il me parle de son parrain dans la lettre, le cousin de sa mère. Un certain Leonidas Grims. Anna, je suis tellement fière de nous. J'ai même un sourire fier en ce moment même.

Elle essaya de fouiller dans sa mémoire, mais le nom ne le lui disait rien. Elle ne savait même pas que Julian avait un parrain.

- Et ?

- Il ne m'avait pas donné le nom de la famille de sa mère, expliqua Matthew. J'aurais sans doute fait le lien sinon !

- Tu connais les Grims ?

- Pas la famille en entier non. Mais j'en connais un !

- Leonidas ? Le parrain ? Devina-t-elle. Mais comment ?

Matthew sourit, l'air extatique, comme s'il n'arrivait pas à réaliser la nouvelle. Hanna, elle, était toujours aussi perdue mais elle attendit que Matthew daigne enfin lâcher l'information dont il se délectait depuis deux minutes.

- Parce que figure-toi qu'il est marié à une certaine Lysandra, lâcha-t-il enfin.

La mâchoire de Hanna manqua de se décrocher sous le coup de la surprise.

- Tu me fais marcher, s'exclama-t-elle.

- Je te jure que non !

- Mais comme... ta tante Lysandra ? La sœur de... c'était qui ta mère ou ton père ?

- Ma mère. Sa sœur aînée *cadette ma petite Marion . On la voit rarement comme elle est la plupart du temps aux Etats-Unis et j'ai dû voir son mari une poignée de fois, mais c'est un gars sympathique si je me souviens bien du noël il y a deux ans. Il avait offert un puzzle à Spencer. Autant dire qu'il s'était fait adopter direct !

Hanna le dévisagea, pas encore remise de sa surprise, et elle éclata soudain de rire de façon incontrôlable. Elle secoua Matthew par les épaules et ils se mirent à sauter sur place comme des idiots, incapables de se retenir. Ils sont tellement mims.

- Tu te rends compte ! Dit-il. C'était quoi les chances pour que ça arrive ? Bordel, attends que je lui réponde ! Il va en avaler son thé de travers ! Et Dieu sait que c'est un sacrilège

- Merlin ! (Elle repoussa ses cheveux qui lui étaient revenus dans la figure). En fait, ça veut dire que son parrain est aussi... ton oncle ? Résuma-t-elle.

- Par alliance, mais oui ! Je comprends mieux pourquoi ma mère me posait des questions sur Julian !

Elle éclata à nouveau de rire.

- A force de le vouloir dans ta famille, voilà ce qui arrive ! On a eu une idée de génie.

- Tu m'étonnes ! Là, ça mérite plus qu'une bièreaubeurre. Où est le Whisky Pur Feu ? Eh ! Connelly ! Cria-t-il soudain en apostrophant Adrian Connelly, un garçon de septième année qui était dans l'équipe de Gryffondor avec lui. On fête le premier match de Quidditch dignement ou pas ?

- Viens Bones ! Je veux dire capitaine pardon !

Matthew se précipita à sa suite et Hanna resta contre le mur, un sourire impossible à effacer aux lèvres. D'un geste absent, elle baissa les yeux sur le dessin de Julian toujours dans ses mains et son sourire redoubla. Elle devait avoir l'air d'une amoureuse idiote. En réalité, elle ne s'était juste pas rendue compte à quel point Julian lui manquait aussi en tant qu'ami. Avant de sortir ensemble, ils étaient avant tout un duo – un trio avec Matthew, mais le duo de Serdaigle – et elle commençait à réellement prendre conscience de son absence. Revoir le trait familier de son coup de crayon l'apaisait un peu.

Euphorique, elle plia soigneusement le dessin et le glissa dans son sac. Matthew avait raison. Même si Serdaigle avait perdu son match aujourd'hui, il était temps de faire la fête. Elle se laissa emporter par la foule, le bruit de la musique raisonnant en écho dans son corps.

Il fait tellement du bien ce passage ! Déjà ça fait du bien de retrouver POudlard, ensuite ça me donne un sourire débile de retrouver Matthew et enfin j'ai adoré découvrir un peu Hanna ! Tu l'as écrite si humainement que ça me touche : son manque de Djulianne, ses cheveux qui se coincent, son amour pour l'astronomie ... ça a l'air d'être une belle personne et c'est cool ! Bref, super idée ce passage il fait franchement plaisir !

**

*

// 20 septembre 1979 //

Julian sentit le bruit faire vibrer son corps et il regarda autour de lui. Le stade était en ébullition. Partout où il regardait, les élèves frappaient dans leur main, voire frappaient le sol de leurs pieds, ce qui produisait des vibrations dans toute la structure J'avoue dans un stade c'est un phénomène à la fois flippant et fascinant. Ah putain ce que ça me manque le stade, je veux aller voir un match T.T . Julian espéra qu'elle était renforcée par magie. Dans les gradins, la plupart des élèves s'étaient rassemblés par maison en dessous de bannières géantes à l'effigie de leur emblème. Heureusement, Liam et Aileen ne l'avaient pas laissé tout seul et il s'était donc glisser chez les Puckwoodgenie sans que personne n'y retrouve rien à redire.

- Alors ? Hurla Liam dans son oreille. Prêt pour ton premier match de Quodpot ?

- Je sais toujours pas ce que c'est !

- Oh tu vas vite comprendre !

Liam ponctua sa phrase d'un « clic » sonore de son appareil et Julian détourna les yeux pile à temps pour ne pas être aveuglé par le flash. Il commençait à avoir l'habitude. Penché en avant par-dessus la balustrade, il scruta le terrain en contre-bas.

- T'as dit que Lottie était où ?

- Là-bas ! Avec les autres clubs qui font des démonstrations !

Julian plissa les yeux. Sur la pelouse, plusieurs groupes se tenaient en bordure du terrain. Parmi eux, il repéra les cheveux blond foncé de Charlotte relevés en queue de cheval alors qu'elle bougeait pour se réchauffer. Elle portait un short sur legging bleu et un haut rouge framboise qui dévoilait son ventre. Les couleurs de l'école se retrouvaient aussi sur son maquillage. En plus du club de course sur balais, Charlotte avait pris celui d'acrobatie sur balais avec l'autorisation de Honoria Everard Ce n'est pas le nom d'un directeur de Poudlard aussi? , sa directrice de maison et professeure d'Arts Occultes. Même s'il savait qu'elle ne participerait pas à la démonstration pour l'instant puisqu'elle n'avait intégrée l'équipe que ce mois-ci, il appréhendait un peu. Liam ne fit rien pour le rassurer.

- Tu vas voir, c'est hyper impressionnant ce qu'ils font !

- Parce qu'ils font quoi ?

- Tout est dans le titre, mon vieux ! Acrobaties perchées sur un manche de balai !

Sur le terrain, le club se mettait justement en place. De loin, il reconnut Elicia Jauncey et sa crinière blonde ; Enjolras et sa stature élancée ; et Clémence Laveau, toujours avec ses lunettes en fer. D'un même mouvement, ils sautèrent tous debout sur le balai placé face à eux à quelques centimètres au-dessus du sol. Ils commencèrent à s'envoler plus haut jusqu'à la hauteur des premiers gradins. Puis, simultanément, ils frappèrent dans leur main et crièrent :

- IL-VER-MOR-NY ! IL-VER-MOR-NY ! ça fait tellement cheerleader, c'est tellement américain que je ne sais pas si je dois me marrer ou trouver ça impressionnant :lol: :lol: Encore une fois super trouvailles Marion !

Leur voix amplifiée par magie résonna partout. D'un coup, ils contractèrent leur corps Enjolras qui contracte les abdos, ça t'inspire quoi, Clem? et se lancèrent en arrière dans un salto parfaitement coordonné. Ils retombèrent pile sur le manche de leur balai. Julian sentit son cœur se stopper.

- Ils vont se briser la nuque, lâcha-t-il immédiatement.

Liam éclata de rire.

- Mais non !

- Tu as vu la largeur des manches ? C'est moins qu'une poutre !

- Ils ont des bracelets magiques, expliqua soudain Aileen sûrement pour lui éviter la crise de panique à l'idée que Charlotte se retrouve là-dessus. S'ils tombent, ils s'activent et les raccrochent au balai. Et le manche est enchanté pour favoriser l'équilibre. Très belles inventions dont devrait s'inspirer le Quidditch. Mais on sait que le Quidditch est moins drôle dans l'aspect dangereux AH AH

Le cœur de Julian ne ralentit que de quelques battements par seconde. Il coula un regard vers Aileen pour éviter de se concentrer sur le club qui s'était maintenant lancé dans une vrille arrière. Elle avait relevé ses folles boucles rousses en chignon et était restée assez stoïque depuis le début. Julian se demanda si elle était aussi peu intéressée que lui par le sport.

- Ne t'inquiète pas, continua-t-elle d'une voix blanche, leur sécurité est assurée, on n'est pas fou.

- Moi ils me semblent fous à chaque fois, nota Liam.

Mais Julian fronça les sourcils.

- Ca va, Aileen ?

Elle détacha son regard de la démonstration acrobatique.

- Oui, oui... Je me suis juste couchée tard hier, je travaillais un peu les runes pour t'aider...

- Je termine ce soir normalement, assura-t-il. On va pouvoir s'y mettre ce week-end, ne t'inquiète pas.

Elle hocha la tête. Julian n'aurait pas su dire quoi, mais il continua à la trouver étrange et il mit quelques secondes à détourner les yeux pour refocaliser son attention vers ses camarades sur le terrain. Elicia Jauncey se lança en arrière et son corps décrivit un arc courbé dans les airs avant qu'elle ne rattrape le manche de son balai par les mains. Elle resta suspendue ainsi avant qu'Enjolras ne vienne se placer sous elle et qu'elle se perche en équilibre sur ses épaules, debout et chancelante. Julian retint l'envie de fermer les yeux.

- Je ne pensais pas qu'Enjolras serait dans l'équipe de balais acrobatiques, marmonna-t-il. Moi nonplus si ça peut te rassurer.

- Il ne peut pas diriger le Comité des Elèves à temps plein, dit Liam. Mais je te comprend, moi aussi j'en revenais pas quand il nous a annoncé ça. Pas vraiment son style après tout. Mais je le soupçonne de le faire pour faire plaisir à Clémence la vraie Clémence serait tombée de son balai à le voir contracter les abdos. . C'était son truc.

- Même pour tout les gallions de Gringotts, je ne fais pas ça.

- Les gallions, répéta Liam avec son accent anglais ridicule.

Sur le terrain, le club de balais acrobatiques finit enfin sa démonstration. Ils retombèrent sur le sol avec énergie puis saluèrent la foule. Julian applaudit avec les autres. Il vit Charlotte féliciter sa nouvelle équipe et jeter un regard envieux vers le terrain, là où Elicia s'était tenue quelques secondes auparavant, et il soupira. Il n'avait pas besoin de bien distinguer son expression pour savoir qu'elle était impatiente d'essayer.

- Bon, le match ne va pas tarder ! Fit Liam. Je dois y aller.

- Aller où ?

- A la tribune ! Il est tellement parfait pour le rôle ! :lol: :lol: :lol:

- Quoi ?

Liam tendit le bras et indiqua à un espace sur leur gauche dans les gradins à quelques mètres. Une place vide était légèrement surélevée et un énorme micro était accroché à la rambarde devant. Julian aurait dû s'en doute.

- T'es le commentateur, devina-t-il.

- Yep ! Stylé, pas vrai ?

- Explique bien ce qui se passe pour que je comprenne, éluda Julian.

- Compte sur moi !

D'un bond, Liam enjamba la rangée devant eux, bousculant une fille Womatou au passage qui pesta contre lui. Julian le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il prenne place, un grand sourire aux lèvres et un espèce de casque en bronze avec une grande antenne sur la tête.

- C'est pour mieux entendre ce qu'il dit et étouffer le bruit de la foule, indiqua Aileen, percevant sa question muette.

- Oh...

Il aurait voulut la questionner davantage sur le Quodpot, mais il ravala ses questions. Elle ne paraissait pas d'humeur. Il trouvait son attitude de plus en plus surprenante : depuis qu'il était arrivé, Aileen avait été celle toujours à ses côtés pour l'aider avec bienveillance. Une vraie canadienne, comme aimait plaisanter Liam.OH maintenant que j'ai retrouvé How I Met j'ai des nouvelles fight Canada VS US à te donner !

- T'es sûr que ça... ? Commença-t-il.

- Julian ! Claqua-t-elle. Ça va, ok ?

Il eut un mouvement de recul, surpris et vexé. Aileen expira lentement.

- Désolée... J'ai un peu mal à la tête et le bruit n'aide pas. Ça va passer. That's the point

Julian n'insista pas. Sur le terrain, les deux équipes firent enfin leur entrée. Le match du jour voyait s'affronter Oiseau Tonnerre contre Puckwoodgenie. Les élèves hurlèrent à tout rompre et une nouvelle secousse secoua le stade. Julian se contenta d'applaudir poliment. Il compta onze joueurs dans chaque équipe COMME AU FOOT . A la tête des Oiseaux Tonnerre, Elicia Jauncey s'était changée. Elle avait troqué sa tenue acrobatique contre un ensemble bleu à bande rouge airelle. L'emblème de sa maison, de couleur or, floquait son dos. La capitaine adverse, une grande fille à la peau brune, au menton anguleux et aux yeux en amende portait la même tenue mais avec un Puckwoodgenie dressé sur ses pattes.Pas facile la même tenue pour distinguer les uns des autres.

- Mesdames, mesdemoiselles et messieurs ! S'écria brusquement Liam avec son enthousiasme habituel. Je déclare aujourd'hui le premier match de Quodpot de la saison ouvert ! La noble maison des Puckwoodgenie va affronter la médiocre maison des Oiseaux Tonnerres ! (Un concert de hués répondit du côté de la maison concerné). Je plaisante ! En plus, Elicia me fait trop peur. On peut encore applaudir son magnifique salto acrobatique de tout à l'heure ! J'espère que ça t'as fatigué, Eli !

- Dans tes rêves, Cooper ! Lui hurla-t-elle depuis le terrain.

- La chère capitaine des Oiseaux Tonnerre, tout le monde ! Elicia Jauncey ! Quel showman :lol:

A nouveau, le côté des gradins concerné laissa entendre son soutien. Les élèves se levèrent même pour scander :

- Les Oiseaux Tonnerre voyagent jusqu'au bout de la terre ! ça me rappelle des brainstorming de confinement ça

En face, les Puckwoodgenie répondirent et Julian sursauta quand les gens autour de lui se mirent à crier :

- Des autres tu t'enrichis chez les Puckwoodgenie !

- Les slogans des maisons, glissa Aileen. Tu vas vite retenir. ça me rappelle trop la lutte des classes en prépa chez nous ahah

Julian n'était pas au courant qu'il y avait des slogans. Poudlard n'avait jamais songé à en faire pour ses maisons. Il se demanda brusquement ce qu'était celui des Serpents Cornus. Il ferait mieux de l'apprendre vite s'il voulait s'intégrer parfaitement.

- Les équipes peuvent se mettre en place, annonça Liam. Prenez place sur vos balais. Le Quod est amené !

Au milieu du terrain, la directrice Hicks en personne s'avança. Elle avait revêtu une grande cape violette pour l'occasion et tenait encore ses mains aux longs doigts fins une balle en cuir semblable en tout point à un souafle, même si les coutures étaient plus apparentes.

- Petit rappel pour mon ami intello anglais qui ne connait pas les règles, s'exclama alors Liam. Mais quel petit con :lol: :lol:

Julian eut envie de l'assassiner. Derrière sa main, Aileen réprima un éclat de rire et il lui décocha une œillade assassine tandis que plusieurs personnes autour de lui pivotaient pour le regarder. Il repéra même Noah, Théa et Othilia un peu plus loin et il sentit ses joues s'embraser. Dès qu'il mettait la main sur Liam, il lui jetait un sort.

- Le Quodpot est un sport incroyable, noble, riche et exigeant. Meilleur que le Quidditch de très loin en toute objectivité, le Quodpot se joue à onze contre onze et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne? et voit s'opposer deux équipes ! Le principe est simple. Tout le monde part du côté gauche du terrain. Le but est de se passer le Quod et d'avancer pour venir le déposer le pot de l'autre côté. Evidemment, l'autre équipe tente de prendre le Quod et de marquer également. Chaque essai marqué fait remporter dix points à son équipe ! Mais attention, le Quod est une bombe à retardement. Il est susceptible d'exploser à tout moment. S'il explose entre les mains d'un joueur pendant sa traversée avant qu'il ait pu le mettre dans le pot, celui-ci est éliminé. Je crois que c'est tout... (Liam marqua un temps de réflexion). Ah oui, pas le droit de retenir un joueur par le manche de son balai, de le mutiler, d'être trop violent même si les contacts sont autorisés pour voler le Quod à l'adversaire !

Julian se repassa toutes les règles en tête. Le jeu n'avait pas l'air bien compliqué, il était même bien moins complexe que le Quidditch et ses différents postes.

- Bien, assez bavardé, allons-y ! Elicia Jauncey face à Winona Qaletaga pour ce premier match ! Serrez-vous la main.

Les deux capitaines s'exécutèrent avec fermeté. Les cheveux noirs de Winona, coupés courts au niveau de son menton, rendaient son visage encore plus anguleux.

- Elle est en septième année, le renseigna Aileen, toujours d'une voix faible et Julian se pencha pour l'entendre. Elle vient de la réserve indienne dans les montagnes.

- Oh...

Il ne savait pas qu'il y avait une réserve amérindienne dans les montagnes près d'ici et encore mois qu'elle était sorcière.

- Et c'est parti ! Le Quod est entre les mains des Puckwoodgenie dont la vivacité n'a d'égale que leurs flèches fonçant à toute vitesse ! Winona fonce à travers l'attaque adverse. Elle parvient à faire plus de dix mètres sans problème. Elle fait la passe à Ashley qui fait la passe à Tyler ! Mais Elicia veille et récupère le Quod ! Elle le passe à Kendra et... Boom ! Première éliminée !

Julian ne savait pas vraiment à quoi il s'était attendu en matière d'explosion. Sans doute simplement quelques étincelles que les gants en peau de dragon des joueurs auraient suffit à contrer. Il s'était trompé. Quand le Quod explosa, la pauvre Kendra fut soufflée par le choc et bascula en arrière. Plusieurs élèves crièrent et Julian amorça un geste pour se lever, comme les autres, afin de regarder leur camarade dégringoler de trente mètres. Alors qu'il était persuadé qu'elle allait se briser les os au sol, sa chute s'arrêta à quelques centimètres de la pelouse. Elle resta suspendue dans l'air une seconde avant de retomber doucement.

- Comment... ?

- Un sort antigravité. Il est activité tout le long du terrain. Une année, l'explosion a projeté Elicia jusque dans les gradins et elle est vraiment tombée. Elle a eu de la chance de s'en sortir avec seulement un traumatisme crânien et une cheville cassée. Encore une idée que les anglais devraient importer. Mais je suppose qu'avec les explosions, on tombe plus au Quod qu'au Quidditch.

Julian dévisagea Aileen. Il avait cru que les cognards étaient dangereux. Il ravisait son jugement. Entre ça et les acrobaties sur balais, il commençait à se dire que les américains n'avaient aucun esprit de survie. Yeah, ce sont des gens qui ont élu Trump alors j'aurais tendance à être d'accord avec toi Djulianne.

Pendant près de deux heures, il assista à des scènes semblables : les deux équipes se menaient une guerre sans relâche pour s'emparer du Quod et traverser le terrain. Toutes les dix minutes environ pourtant, un joueur était éliminé et les explosions se faisaient de plus en plus spectaculaires, comme si le Quod cherchait à ménager un certain effet. La voix de Liam déraillait dès qu'un Puckwoodgenie était touché.

- Attention, la situation devient serrée ! Il ne reste plus que trois joueurs au Oiseaux Tonnerre et quatre au Puckwoodgenie. Le score est désormais de 80 à 100 pour ces derniers ! Winona Qaletaga attrape le Quod sous le nez d'Elicia ! On aura rarement vu deux capitaines si douées se faire face ! (Liam bondit soudain sur ses pieds, surexcité). Winona lance le Quod depuis le milieu du terrain ! Il... il... Oui ! Il rentre ! Magnifique tir ! 10 points de plus pour les Puck !

Julian et Aileen applaudirent. Même si l'issu du match lui importait peu, il s'était d'hors et déjà rangé du côté de la maison de ses amies par pur esprit de camaraderie ; un peu comme il le faisait à Poudlard en encourageant Gryffondor pour Matthew. L'idée le frappa soudain que le premier match de la saison avait dû avoir lieu là-bas Tu ne penses pas si bien dire mon cher Djulianne. Il faudrait qu'il envoie une lettre à Matt pour lui demander... Ou peut-être à Hanna. Son dessin avait dû apaiser les choses entre eux pour quelques temps, mais il ne se faisait d'illusion : il faudrait bien qu'il prenne la plume à un moment. Au delà du fait que j'adore la façon dont il me dit, c'est une vérité et j'ai hâte de voir ce qu'il va enfin lui écrire.

- Ouch ! Nouvelle explosion chez les Oiseaux Tonnerres ! Leur nombre est trop réduit maintenant pour espérer percer la défense des Puck... Est-ce que ça veut dire que... Oui ! Elicia Jauncey déclare forfait ! Victoire pour ma maison !!

- Quoi ? S'exclama Julian. Mais elle abandonne ? Elle a le droit ?

Aileen parut amusée de son étonnement.

- C'est la meilleure décision. Elle ne veut pas risquer une blessure avec une autre explosion alors qu'elle n'a pratiquement aucune chance.

- Mais le match aurait pu basculer, non ? Ou un truc du genre ? Matt m'a toujours dit qu'en sport rien n'était perdu.

- C'est sans doute vrai. Mais ça ne valait pas le coup, ce n'est pas la finale et c'est juste le premier match. Elle aura de quoi se rattraper plus tard. (Elle se leva). Tu viens, on va récupérer Liam ? J'aimerais rentrer au château...

- Ta tête ne va pas mieux ?

- Pas vraiment...

Effectivement, au premier pas, Aileen chancela sur ses pieds et Julian la saisit par le coude pour la stabiliser. Elle se dégagea d'un geste sec. Vexé à nouveau, il préféra la dépasser. Si elle ne voulait pas de son aide, il n'allait pas lui imposer. Il aimait beaucoup Aileen, mais sa tendance à vouloir tout diriger sans qu'il puisse lui rendre l'appareil pouvait l'agacer Bah c'est surtotu que tu veux aussi tout diriger mon petit Djulianne donc ça vous fait entrer en opposition sur ce point. . Charlotte aurait sûrement dit que c'était Sainte-Mangouste qui se moquait de la charité et il ignora la voix agaçante de sa sœur dans le coin de sa tête. Du moins, il l'ignora pour quelques secondes, puisqu'elle déboula soudain devant lui, le visage figé dans un énorme sourire. Julian sentit le sien se dessiner automatiquement en retour.

- Lottie !

- Ju' ! T'as vu ça !

- Oui, oui, plutôt... et il a fait un arrêt cardiaque

- Mais c'est génial ! Bon, pas autant que le Quidditch évidemment, mais génial ! Je me demande si je ne vais pas essayer d'intégrer l'équipe... Mais je me suis déjà engagée pour la course sur balai avec Raphaël. Tu crois qu'il m'en voudra ? Mais en même temps j'aimerais essayer aussi... Trois clubs ça ferait beaucoup trop ! (Elle sautilla sur place). Et les acrobaties, par Merlin ! J'ai tellement hâte qu'on me laisse essayer et... Djulianne va faire plusieurs infractus d'affilé le pauvre, elle est beaucoup trop enthousiaste :lol: :lol:

Les mots sortaient de ses lèvres à une vitesse folle. Julian leva les mains pour l'arrêter.

- Lottie, coupa-t-il. Calme-toi.

- Désolée, désolée ! Mais c'était trop génial et...

- Charlotte, je pense que c'est trop dangereux. Tu vois le roulage de yeux? Ce roulage de yeux. Accompagné d'un gros soupir.

Elle se figea puis son sourire retomba lentement, le temps qu'elle comprenne ce qu'il venait de dire. Julian redressa le menton. Il avait anticipé sa réaction. Ah mais rien que cette position de relever le menton est exaspérante, bon sang Djulianne :lol: :lol: :lol:

- Quoi ? S'étrangla-t-elle.

- Ecoute, ce n'est pas... Enfin, je veux dire, Lottie tu as bien vu, non ? Tu risques de te blesser à la moindre acrobatie ou à la première explosion de l'espèce de souafle.

- Non ! Ils ont des sorts antigravité, tu l'as vu aussi ça ?

- Qui ne sont pas infaillibles.

Charlotte tapa du pied, agacée. Elle lui fit penser au jour où, à six ans, elle avait découvert que les cheminées de l'immeuble avaient été condamnées et que le Père Noël ne pourrait donc plus passer. Elle en avait pleuré toute une journée en tapant des pieds jusqu'à ce que leur père sorte carrément de son bureau. C'est que ça devait être d'une gravité incroyale

- Tous les sports peuvent être dangereux parfois, argua-t-elle. Je ne vais pas arrêter de monter sur un balai à cause de ça !

- Lottie, c'est pire que les cognards, là.

- C'est toi qui le dit ! Je ne vois pas en quoi c'est pire !

- Le Quod explose, par Merlin.

- Et alors ? Les cognards pouvaient me briser le crâne aussi.

Julian se sentit blêmir. Sa sœur parut réaliser que ce n'était pas un bon argument et ses yeux s'emplirent presque de larmes de frustration.

- De toute façon, ce n'est pas toi qui décide, martela-t-elle d'une voix rendue aiguë par la colère. Carrément !

- Arrête, ne m'oblige pas à... à quoi? Honnêtement je me demande ce qu'il allait dire :lol: :lol:

- A quoi ? A diriger ma vie ? « Choisis Puckwoodgenie, Lottie », « fais tes cartons, Lottie », « reste avec moi, Lottie », « t'éloignes pas, Lottie », énuméra-t-elle en comptant sur ses doigts. Tu m'étouffes ! C'est bien Lottie, fais lui comprendre ! Cela dit pour les cartons j'étais team Djulianne.

Elle voulut le repousser pour le dépasser, mais il la saisit par le bras par réflexe. Il remarqua qu'Aileen s'était éloignée, sûrement pour retrouver Liam, et il l'entraîna sur le côté pour laisser les autres élèves sortir du stade. Elle tenta de se dégager.

- Lâche-moi ! Ju' !

- Non ! On ne va pas y passer des heures, Lottie. La question est réglée : tu changes de club. Mais que quelqu'un le fasse taire.

- Hors de question.

- Déjà deux clubs c'étaient trop. Tu dois te concentrer sur tes cours. Hum hum. Excuse moi? Tu as combien de club mon petit ?

- Ils ne passent pas les BUSES en cinquième année ici, protesta-t-elle. Leur examen était l'année dernière.

- Examen que tu vas devoir rattraper parce que la directrice a accepté. Et tu le passes en janvier, je te rappelle.

Il essaya de maîtriser sa voix pour qu'elle ne tremble pas ni ne reflète son trouble, mais il ne fut pas sûr d'y parvenir. Il détestait voir Charlotte pleurer.

- T'as pas le droit... souffla-t-elle d'une voix étouffée. T'as pas le droit, Ju'. Tu as entièrement raison.

- Lottie, ne le prends pas comme ça.

- Comment tu veux que je le prennes ? Depuis que... depuis que maman...

- Ne ramène pas ça à maman ! Claqua-t-il.

Charlotte tressaillit mais ne se démonta pas. Une nouvelle détermination s'alluma dans ses yeux verts si semblables au sien, à ceux de leur mère et de leur grand-mère. Maintenant qu'il y pensait, leur tante Cordelia en avait aussi hérité. Une caractéristique féminine où il détonait. Oh j'aime beaucoup cette idée et cette phrase. Déjà parce que j'adore les lignées féminines mais j'aime aussi beaucoup ce côté qu'il y ait un garçon. Bref, j'aime l'idée même si je ne suis pas très claire :lol: :lol: :lol:

- Je parle de maman si je veux, dit-elle, vibrante de rage. Depuis que maman n'est plus là, t'es toujours à me dire ce que je dois faire ou pas. J'ai quinze ans tu sais, je peux me débrouiller. Je suis meilleure que toi sur un balai, tu n'as pas le droit de m'obliger à arrêter un club. Ce n'est pas juste, je ne te dis pas quoi faire moi.

- Lottie...

Son ton fatigué parut atteindre sa sœur et son visage s'adoucit soudain. Elle murmura :

- Tu as besoin de me laisser être libre, Ju'... J'ai besoin d'être moi. AES AES AES !

Doucement, elle vint prendre sa main dans la sienne. Julian s'accrocha à elle, presque désespéré, et ravala l'angoisse qui lui obstruait la gorge. L'image de sa mère se superposa à celle de sa sœur et il en eut la nausée. Charlotte secoua la tête, comme si elle lisait dans ses pensées.

- On n'aurait rien pu faire, sanglota-t-elle. Julian, tu m'entends ? Tu n'aurais pas pu la sauver ! (Elle essuya ses larmes du revers de la main). Et je n'ai pas besoin d'être sauvée. Tu ne peux pas... réparer ce qui s'est passé ce jour-là en me surprotégeant. Oh elle est adorable d'avoir compris au delà de la colère et du désir de contrôle de son frère ... Très clairvoyante ...

- Je ne m'étais pas rendue compte...

- Je sais, je sais... Mais il faut que tu arrêtes maintenant. S'il te plait.

Il hocha la tête, le cœur prêt à exploser. Il n'arrivait pas à lâcher sa main. Il avait l'impression que s'il le faisait, il la laissait vraiment partir. Ce qui était idiot, bien sûr, elle n'allait nulle part. Elle restait Lottie, sa petite sœur agaçante et si brillante, mais il n'y arrivait pas... Puis c'est son seul point d'ancrage de son ancienne vie à Ilvermorny. Le portrait de sa mère, la joueuse de Quidditch de Poudlard, al petite Poufsouffle ... C'est son passé. Je comprends qu'on s'accroche au passé.

- Ju'... Je te promets que je viendrais quand même te voir pour te piquer des Dragées Surprises ou pour me faire une natte. J'aurais toujours besoin de toi...

- Hum...

- C'est promis. Je viendrais même te voir quand des garçons viendront me tourner autour ! Oh, oh.

Julian cligna des yeux, déstabilisé. Il ne s'était pas attendu à celle-là.

- Quels garçons ? S'entendit-il dire, indigné. Réaction typique du grand frère.

Charlotte éclata de rire.

- Oh Merlin, ta tête ! C'était une blague !

- C'est ça, c'est ça. Tu finiras marier à ton balai de toute façon. C'est possible ahah !

- Eh !

Elle voulut lui donner un coup dans l'épaule, mais il tenait toujours sa main dans la sienne et elle se retrouva bloquée. Ils éclatèrent de rire. Ensemble, ils rompirent la distance entre eux et il enlaça sa sœur, la serrant contre lui de toutes ses forces. Il se rendit compte qu'elle faisait presque sa taille maintenant, même s'il la dépassait heureusement encore de quelques centimètres.

- Tu vas les pulvériser, assura-t-il. A la course sur balai, aux acrobaties, au Quodpot... peu importe. T'es capable de tout.

- Merci Ju'... Je le savais, mais merci.

Il la garda contre lui encore une seconde, puis il lâcha sa main...



***************************************

Verdict ? ^^

Eléments tirés du canon / Pottermore :

- Les règles du Quodpot.

Et le personnage de Matthew Bones a bien sûr été inventé par Perripuce, je le rappelle au cas où ^^

Sinon, j'espère que les changements de point de vue ne vous dérangent pas trop ? J'avoue avoir du mal à rester dans une seule tête et c'est un miracle que j'ai tenu 11 chapitres haha!

Prochain post : Chapitre 14 - Mercredi 3 mars

La discussion entre CHarlotte et Julian était francheemnt hyper touchante ! Assez agacé par l'attitude de Julian mais Charlotte a parfaitement réussi à verbaliser ce qui n'allait pas, pourquoi il s'accrochait à elle et sa sécurité. Cette volonté à la fois que rien ne changent parce que beaucoup trop de chose le font mais aussi qu'il n'arrivera rien au clone de sa mère. Mais je suis contente que notre petit oiseau tonnerre arrive à prendre son envole, elle le mérite !

Je commenterais le suivant plus tard ! Bisous !
mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Coucou !

Bon déjà, je suis totalement d'accord avec Ju' : le premier qui m'embête quand j'ai pas eu mes 8h de sommeil risque de le regretter. En plus, Ju' il a fait ça pour Liam alors chut Liam, tu te tais !

Les avions en papier, c'est trop chou <3 mon cœur fond pour nos petit choux

Ju', prochain prof d'Ilvermorny. Ou remplaçant de Flitwick :lol:

- Quoi ? Tu penses qu'on va libérer un basilic caché dans les entrailles du château ? C'est ridicule !
Ca serait pas la première fois :lol: :lol:

Ça peut être un minéral ou un végétal qui est soumis au rituel si l'objet à protéger est enterré par exemple.
Ohhhhh à tous les coups c'est pour soumettre la baguette de Serpentard !! :o

Elle a l'air trop classe leur déco d'Halloween :o

Ils parlaient, penchés l'un vers l'autre, et Julian les regarda, pris au dépourvu.
Ju', je te présente la jalousie. La jalousie, voici Julian. Vous pouvez commencer à vous rendre compte que Noah est attirant. :lol:

Bref, super chapitre encore, j'ai hâte de revoir Leonidas (pourquoi tu l'as appelé comme ça sérieux, à chaque fois j'ai envie de chocolat après)
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Coucou c'est moi, quitte à être improductive autant faire quelque chose d'utile à la place
Chapitre 10 let's go
Matthew,

Félicitations pour ta nomination de capitaine, tu le mérites
Est-ce que tu as tergiversé en te demandant s'il pouvait lui dire "cher Matthew" ou si c'était chelou ?
Rolala ce style épistolaire saccadé haha, cache ta joie Dju
En vérité, je ne fais que répéter ce que Lottie m'a dit pendant nos dix heures de vol en avion.
Ca a dû être sympa :lol:
outes les strates doivent se superposer pour former le sortilège bâtisseur je suppose...
C'est trop mignon cet intérêt pour le sortilège ahha
(Si tu as du mal à suivre, je t'ai dessiné un arbre généalogique en dernière page).
Ah oui tu mets de toi dans le récit :lol:
Que des gens se battent et risquent leur vie sans que personne ne le sache.
Bienvenue dans le monde réel mon pote

Cette longue lettre, je suis sûre qu'il aurait aimé pouvoir aire un vocal !
véritable force tranquille
Je sais jamais quel président c'était, Giscard ? Mitterand ? LOOOOL je vais vérifier sur google (c'est Mitterand) et je tombe sur "wikihow : comment être une force tranquille en 11 étapes" mais quoi :lol:
Je t'ai fait confiance, ne me le fais pas regretter en allant cafter aux profs !
Ouuuch dur ça
En attendant ils me font penser au Golden Trio ces trois là :lol:
Faire entrer la disparue la plus recherchée du pays dans l'enceinte d'Ilvermorny lui paraissait impossible, voire stupide.
Va dire ça à Sirius
certains d'entre vous m'ont peut-être tragiquement oublié pendant les vacances.
Il a l'air marrant lui :mrgreen:
à mes yeux est la meilleure matière, particulièrement en ces temps troublés, à savoir l'Histoire.
C'est TOUJOURS la meilleure matière
Incrédule, Julian pivota pour constater lui-même que ses camarades avaient effectivement l'air perplexe.
C'est les Américains ça, ils savent à peine que le monde existe hors de leur continent :lol:
- C'est dans quel état ça, la Grande-Bretagne ? Marmonna un élève quelques rangs derrière.
Anna', sans pitié :lol: :lol: :lol: :lol:
Julian avait sa réponse qui lui brûlait la lèvre, mais il se sentait incapable de parler de l'Angleterre devant cette classe qui ne comprenait pas un quart de la situation,
C'est ballot parce que bon, la question avait l'air de lui être pas mal adressée haha (celle sur ce qui se passe en Grande Bretagne, je veux dire)
Mais nous avons un programme à tenir donc commençons.
C'est une légende ça, un programme qu'on tient
Allons, s'exclama-t-il, 1620 !
LE MAYFLOWER
Il tenta de se souvenir si les Gobelins avaient déclenché une guerre cette année-là
Oh ça m'a tuée :lol: Tellement le seul truc qu'on a tous retenu des cours de Binns :lol: :lol:
Ce n'est pas grave, reprit Perrot, déstabilisé. Je pensais...
Qu'il avait pris l'avion pour Plymouth depuis Londres ? Je vous avais raconté cette fanfic Jily AU qui se passait en Bretagne (oui notre Bretagne) mais clairement écrite par une Américaine, parce qu'ils prenaient l'avion pour aller d'un bled breton à un autre :lol: :lol: :lol:
- D'où le dicton : si t'as les Aurors sur le dos, prend un bateau.
Quoi :lol: :lol: :lol:

J'aime trop le cours d'histoire revisité façon sorcière !!
- Développez, c'est bien.
J'étais en train de me dire "ah c'est un bon truc de prof ça, je note" et puis j'ai réalisé que c'est toi qui as écrit, pas Mr. Perrot :lol: Bref, je pense que ça reste quand même une bonne astuce de prof haha
Bon, nous verrons les Ratisseurs la prochaine fois avec les procès de Salem. Renseignez-vous d'ici là.
Maiiiis je veux savoir moi !
On se retrouve à la bibliothèque tout à l'heure. On t'attendra là-bas.
Ils sont vraiment sympas de l'intégrer comme ça
Heureusement, une camarade m'a aidé avec gentillesse.
Aurelia c'est ça ?
Jusqu'à présent, personne ne lui avait demandé s'il allait bien.
ooooh bébé
L'économie et la politique doivent continuer, sinon la situation s'empirera...
T ENTENDS CASTEX ?
La brume nocturne avait envahit le parc à cette heure-ci
Jolie transition haha
On pourrait me retirer mon insigne pour être sortie dehors après le couvre-feu.
Je te sens un peu trop inspirée par notre vie Anna' :lol:
- C'est parce que Julian est en train de mourir de froid.
Eh beh quel aventurier :lol:
Liam s'obstinait à avancer, comme s'il voulait devancer la sienne
J'adore cette image, et ça dit tellement sur le caractère de Liam
Julian se demanda comment il s'était retrouvé ici pour sa deuxième nuit alors même qu'il n'avait jamais brisé le couvre-feu à Poudlard
J'avoue, c'est paradoxal :lol:
Et c'est "au grand dam" il me semble haha
Avec un cri de douleur, il ramena son bras contre sa poitrine en jurant.
Aïïïïe
Ils lancèrent le sort de guérison en même temps.
Ca aurait été marrant que ça ait un effet différent parce qu'ils ont des accents différents
Brise le rituel et tu retrouveras ta sœur.
Je suis encore plus perplexe qu'avant
- Emilia ! Hurla-t-il brusquement. Emilia !
Oh non c'est triiiiste
C'est affreux cette scène T.T
Il n'avait eu aucun espoir de la voir réapparaître ce soir. Liam, lui, l'avait eu. Ses cris contenaient en eux toute la détresse de l'espoir brisé. Il n'appelait pas sa sœur en espérant qu'elle le rejoigne, il hurlait son nom comme une conjuration, comme si à force elle pouvait être auprès de lui.
C'est un très beau paragraphe, et il serre le coeur :'(
Au loin, une horloge sonna minuit.
Et Julian se transforma en citrouille

BREF

C'était vraiment un chapitre suuuuper intéressant, entre le cours d'histoire façon sorcière et le début de l'intrigue ! J'aime trop la dynamique Aileen, Liam et Julian, et surtout je suis trop contente pour lui qu'il se soit fait des amis :') Des amis qui l'embarquent dans des trucs dangereux mais des amis quand même :lol:
Liam me fait trop de peine, j'aime vraiment beaucoup ce personnage :)

Ah mais sérieux ça vient de Pottermore le cours d'histoire :lol: c'est ouf
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Merci à ceux qui continuent à lire et commenter ! :D Je vous aime !!

*****************************
Chapitre 15 : This is Halloween

« Double, double toil and trouble; Fire burn and caldron bubble. »

– Macbeth, Shakespeare –



// 31 octobre 1979 //

Julian aurait aimé dire que le Village ne tenait pas la comparaison face à Pré-au-Lard. Malheureusement, son patriotisme entra en collision avec la réalité et il fut ébahi dès qu'il posa un pied dans la rue principale. Comme à chaque fois qu'il découvrait une nouvelle chose en Amérique, son esprit ne put s'empêcher de faire la comparaison avec l'Angleterre. Contrairement à Pré-au-Lard, le Village n'avait pas une architecture médiévale, mais plus récente. Les rues et ruelles étaient presque alignées parfaitement, formant des blocs sur le modèle newyorkais, et une rue principale coupait la ville en deux. De chaque côté, des hautes maisons bordaient la route : elles étaient souvent divisées en deux avec une échoppe au premier niveau et ce qui semblaient être des habitations juste au-dessus. Selon les immeubles et les maisons, le style variait et Julian s'amusa à promener son regard sur les structures en bois, les façades en briques ou en pierre, mais aussi plus étonnement sur un véritable mini building en verre haut comme l'église de Terre-en-Lande. Le tout dégageait une impression de joyeux bazar hétéroclite, accentué par les passants et les élèves qui marchaient et bavardaient en tout sens.

S'il avait eu plus de temps, il aurait aimer s'arrêter et dessiner. Le soleil voilé par quelques nuages était haut dans le ciel et éclairait le Village d'une lueur dorée mais pâle qu'il adorait. Au lieu de ça, il redoubla l'allure sans vraiment savoir quelle direction prendre. Dans sa lettre, Leonidas lui avait dit que le Deux Souafles était le bar-café le plus populaire du Village au milieu de la grande rue. Il aurait aimé qu'il soit un peu plus précis.

Indécis, Julian décida de continuer à suivre la foule. Les mains enfouies au fond de ses poches, il sentait toujours le stupide avion en papier de Noah et il songea un instant à le jeter avant de renoncer. Il sortit ses mains et resserra son écharpe aux couleurs de Serdaigle. Il aurait aimé qu'Aileen et Liam soient avec lui pour tout commenter, l'une d'un ton docte et pédagogue et l'autre avec moquerie. Il se rendit compte que c'était la première fois qu'il découvrait un morceau d'Ilvermorny – en quelque sorte – sans eux. Cette constatation lui fit étrange.

Perdu dans ses pensées, il aurait dépassé les Deux Souafles si un mouvement n'avait pas accroché son regard à la périphérie de sa vision. Il tourna la tête. Le café-bar n'avait pas l'air bien grand, mais il dégageait une aura indéniable. Il avait l'air plus ancien que toutes les échoppes qui l'entouraient et son ossature en bois lui donnait un certain charme. Julian leva la tête. Le toit pointu formait un angle étroit au-dessus d'une fenêtre ronde. Puis, en-dessous, il devina deux étages dont l'un devait être un appartement et le deuxième une salle de service supplémentaire car il apercevait des clients – un couple avec des capes d'Ilvermorny – par la fenêtre. Encore en-dessous, son regard tomba enfin sur l'entrée du café. Il pouvait voir à l'intérieur grâce à la vitrine et il réalisa que c'était elle qui avait attiré son regard. Déjà, il n'était pas habitué à en voir une. Les Trois Balais étaient trop ancien pour en avoir une. Sur la vitre, une écriture qui prenait la forme d'un ruban se mouvait pour inscrire tour à tour le nom de l'établissement, le prix des cafés, et annoncer une promotion sur la bière au beurre. Des citrouilles et des fantômes apparaissaient et disparaissaient sous forme de brume et Julian crut même distinguer la trace d'une main ensanglantée qui faisait la même chose dans le coin gauche.

Il aurait pu passer un moment à détailler la vitrine du regard s'il n'avait pas soudain vu Leonidas. Son parrain était assis en terrasse à une table de quatre, une tasse de café devant lui. La cuillère tournait toute seule pendant qu'il lisait un article du Fantôme de New York, le journal local de la ville. Sa mâchoire carrée était rasée de près, ce qui faisait ressortir ses yeux bleu cobalt. Il dû se sentir observer car il releva la tête. Un large sourire s'épanouit sur son visage dès qu'il l'aperçu.

- Julian ! Appela-t-il. Viens !

Julian traversa la rue en slalomant entre les passants. Il se laissa tomber sur la chaise en face de Leonidas.

- Désolé, je suis en retard...

- De deux minutes, nuança Leonidas en jetant un coup d'œil à sa montre à gousset attachée à son veston. Je pense que je survivrai à cet affront. Mais ne tente pas la même chose avec Isadora, elle serait capable de te donner un coup de canne.

- Tu parles d'expérience ? Se moqua Julian.

Il visualisait encore précisément la canne de sa grand-mère. Leonidas se renversa contre le dossier de sa chaise et rit.

- Il se peut que ma jeunesse en ait été ponctuée, oui. Mais je ne suis pas le seul. Robert et Cordelia n'étaient pas en reste.

- Et ma mère ?

- Aurélia ? Non, elle était toujours la petite dernière, la petite fille sage !

- Sérieusement ?

Julian avait dû mal à imaginer sa mère en petite fille modèle. Il l'avait vu à huit ans sur le tableau du hall du manoir des Grims et malgré sa coiffure et sa robe impeccables, elle n'avait pas eu l'air très ravie de poser pour le portrait de famille.

- Elle s'est rattrapée à l'adolescence, avoua Leonidas, un sourire nostalgique aux lèvres. C'était inattendu d'ailleurs. Cordelia s'est assagie au moment où Aurélia se découvrait un esprit rebelle. Je plains honnêtement mon oncle et ma tante. (D'un coup sec, il referma son journal, puis le mit de côté). Mais peu importe. Je suis ravi de te revoir enfin !

- Moi aussi, dit-il.

Avec surprise, il réalisa qu'il était sincère. Il avait passé deux mois enfermé dans le tourbillon qu'était Ilvermorny, mais Leonidas lui avait manqué. En septembre, ils n'avaient pu passer que quelques heures ensemble à New York, pourtant Julian avait eu envie d'apprendre à mieux le connaître. Leonidas était le seul qui semblait prêt à lui accorder du temps et qui répondait à ses questions. Rien que pour ça, il lui en était reconnaissant.

- Comment ça se passe à New York ? Demanda-t-il.

- J'essaye d'y passer une fois par semaine pour déjeuner avec ton père, lui apprit Leonidas. Le reste de la semaine, je suis à Boston pour le travail comme tu le sais, mais j'ai quelques amis au service des transports. Ils ont bien voulu relier ma cheminée à celle du « Saranna », ça rend les choses plus faciles.

Julian mit une seconde à se rappeler que le « Saranna » était le nom du manoir des Grims, baptisé d'après la femme de Robert Ier.

- Et Lysandra ? S'inquiéta-t-il en se souvenant de la femme de Leonidas qu'il n'avait jamais rencontré mais dont le nom était revenu plusieurs fois lors de leurs échanges épistolaires. Ça ne la dérange pas que tu fasses des allers-retours ?

- Pas du tout. En ce moment, elle est en Angleterre. Sa sœur a eu un bébé il n'y a pas longtemps.

Julian allait répondre avec enthousiasme – il avait toujours eu un faible pour les bébés – mais la lueur malicieuse dans les yeux de Leonidas l'arrêta. Il haussa un sourcil, sentant qu'il passait à côté de quelque chose.

- Quoi ? Dit-il.

- Rien, tenta de nier Leonidas, mais le sourire dans sa voix le trahi.

- C'est ça et moi je suis Merlin.

Son parrain éclata de rire. Il tenta de dissimuler son sourire en prenant une gorgée de café, sans succès.

- Je savais que je n'arriverais pas à garder le secret, il va me tuer. Il voulait te le dire lui-même en personne je crois.

- Il ? Répéta Julian, perplexe.

- Oui. Avant que je te dise ce que je sais, sache que je ne l'ai appris qu'il y a quelques semaines quand mon neveu m'a envoyé une lettre.

- Ton neveu ?

- Par alliance. Il est plus le neveu de Lysa techniquement parlant.

- Tu veux dire le bébé ?

Julian réalisa que ce qu'il venait de dire était idiot. Un bébé n'avait pas pu envoyer une lettre.

- Non, pas le bébé. Son frère.

- Je ne comprends rien, avoua-t-il honnêtement.

Leonidas croisa les mains sur la table, l'air amusé.

- Et si je te disais que mon neveu s'appelle Matthew Bones ?

Julian aurait aimé que Liam soit présent pour immortaliser son expression à cet instant précis. Il était sûr que sa bouche resta entre-ouverte plusieurs secondes et il manqua de s'étouffer en se redressant brusquement, abasourdi. Le nom de Matthew était la dernière chose à laquelle il s'attendait. Au début, il cru même avoir mal entendu.

- Tu me fais marcher, dit-il, incapable d'y croire. Comment... comment tu connais Matthew ?

- Non, c'est la vérité, je t'assure. Tu l'as vu sur l'arbre généalogique, non ? Lysandra est née Croupton et il se trouve qu'elle a une sœur. Cassiopée. Et je crois que tu la connais puisqu'elle s'est mariée à un certain Edgar Bones.

- Je... Quoi ?

Il laissa échapper un rire incrédule. Depuis qu'il était ami avec Matthew, il n'avait jamais pensé à demander le nom de jeune de fille de sa mère. Peut-être qu'il avait été mentionné au détour d'une conversation lorsqu'il était en première année et qu'il avait rencontré Matthew, mais l'information ne lui était pas restée en mémoire.

- J'avoue avoir été aussi étonné que toi, convint Leonidas en finissant sa tasse de café. Matt m'a envoyé un hibou express quand il l'a découvert après la rentrée. Apparemment, tu lui avais parlé de moi dans une lettre et il a tout de suite compris évidemment.

Sans pouvoir s'en empêcher, Julian sentit son visage rougir. Il savait qu'il n'avait pas à se justifier d'avoir parlé de Leonidas à son meilleur ami, mais il joua quand même avec le bout de son écharpe, mal à l'aise. Heureusement, son parrain ne releva pas et continua :

- Je ne le vois pas souvent et on ne s'écrit jamais, lui et moi. Alors quand j'ai reçu une lettre qui commençait par « Salut tonton », je me suis douté qu'il se passait quelque chose. Morgane, ce gamin est agaçant. Je lui ai dit trente fois de ne pas m'appeler comme ça.

- Matt a tendance à faire le contraire de ce qu'on lui dit, l'informa Julian, amusé.

- Crois-moi, j'ai bien remarqué. (Il secoua la tête). Enfin, peu importe. Il s'avère que vous aviez plus en commun que vous ne le réalisiez. Vous êtes amis depuis vos onze ans, c'est ça ?

Julian acquiesça.

- Meilleurs amis, corrigea-t-il pour la forme. Mais oui, on s'est rencontrés en arrivant à Poudlard avec Hanna.

- Hanna ?

Le nom lui avait échappé et il se maudit intérieurement. Pour lui, ils avaient toujours été un trio, mais il aurait préféré Hanna en dehors de la conversation pour aujourd'hui.

- Notre amie à Serdaigle... Ma... ma copine en fait, expliqua-t-il avec hésitation.

Leonidas dressa un sourcil.

- Oh, lâcha-t-il. Je ne savais pas que tu...

- C'est un peu compliqué, se justifia Julian en voyant qu'il laissait sa phrase en suspens. Hanna et moi... On s'est mis ensemble en début d'année, juste après mon anniversaire, mais on se connaît depuis notre arrivée à Poudlard. Elle a toujours été un peu ma meilleure amie, mais pas comme Matthew. Avec Hanna, on rigolait bien, on avait les mêmes cours, la même maison. C'était facile de bien s'entendre. Et puis il y a eu... enfin il y a eu l'attaque des mangemorts. (Il s'humecta les lèvres, la gorge sèche). Papa a décidé qu'on devait déménager, mais je n'ai pas pu revoir Hanna entre temps, elle était en Grèce en vacances. C'est juste étrange de ne pas l'avoir revu depuis...

- La mort de ta mère, compléta Leonidas avec gravité.

Julian hocha la tête. Un poids se souleva soudain de ses épaules : il avait enfin mis les mots sur ce qui le dérangeait vis-à-vis d'Hanna. Il n'avait pas menti, sa relation avec elle avait toujours été différente de celle Matthew. Ils ne se disaient pas des choses aussi personnelles. Avec Hanna, par contre, il pouvait avoir de longues conversations sur des sujets improbables qui allaient du dessin à l'astronomie. Hanna avait souvent un point de vue auquel il ne s'attendait pas et il adorait débattre avec elle. Là où Matthew s'ennuyait vite et se laissait des grandes conversations pseudo-philosophiques, lui et Hanna restaient parfois tard le soir dans leur salle commune à enchaîner les conversations sans véritable but. Pourtant – et il en avait horriblement conscience – il ne s'était jamais vraiment confié à elle. Hanna ne connaissait pas ce qu'il vivait à la maison quand son père s'enfermait un peu trop dans son monde et oubliait qu'il avait une famille qui l'attendait pour dîner ; elle ne savait pas à quel point il s'angoissait pour Lottie à la moindre égratignure ; elle n'avait pas été là pour voir sa détresse quand il avait compris qu'il ne reverrait jamais sa mère. Matthew, lui, savait. Matthew, lui, avait été là.

Surtout, il avait fini par comprendre pourquoi il était si réticent à l'idée de lui reparler. Il se sentait incapable d'agir comme avant, d'être le même Julian que l'année dernière, et Hanna allait le voir. Elle allait le mettre face à l'inéluctable : la mort de sa mère l'avait plus marqué qu'il ne voulait l'admettre. Lottie lui avait bien dit, non ? « Tu n'aurais pas pu la sauver ! Tu ne peux pas... réparer ce qui s'est passé ce jour-là en me surprotégeant ». Pourtant, il n'arrivait pas à concevoir l'idée de laisser Hanna entrevoir ce qu'il ressentait depuis des mois. L'incendie qui avait emporté sa mère avait eu lieu le 22 juin, trois jours seulement après l'arrêt des cours. Hanna était déjà partie en vacances et il ne l'avait pas revu physiquement depuis. Il ne se rendait compte que maintenant à quel point ce détail avait son importance. La dernière fois qu'il avait vu Hanna, il avait encore une mère. Elle n'avait pas fait partie de son processus de deuil comme Matthew, Lottie ou son père. Il l'avait laissé en dehors de sa douleur pour garder cette part de sa vie intacte, mais il réalisait aujourd'hui qu'il n'arrivait pas à revenir en arrière. Il ne savait plus comment réintégrer Hanna dans cette nouvelle réalité qu'il avait tant de mal à appréhender lui-même.

Une boule chauffée à blanc lui brûla les entrailles lorsqu'il déglutit.

- Julian ? Dit soudain Leonidas, le ramenant à la réalité, l'air préoccupé.

- Hum ? Oh pardon... Je pensais à... Bref...

Il agita la main comme pour balayer Hanna de son esprit et revint sur l'annonce principale.

- J'arrive pas à croire que Matt... Enfin, je veux dire c'est la chose la plus improbable au monde ! Mais tu le connais depuis... (son cerveau réalisa enfin le calcul) depuis plus longtemps que moi !

- J'en ai peur, approuva Leonidas. Une vraie terreur cet enfant. Il tient de ses parents.

L'image de Edgar et Cassie Bones s'imposa dans son esprit et Julian ne put qu'acquiescer.

- Tu peux me dénoncer et dire que je t'ai annoncé la nouvelle, je ne m'en formaliserai pas promis.

- Je dois répondre à sa lettre demain, je le ferai sans doute... Ou alors j'attends Noël pour le revoir.

Il s'imaginait déjà la scène. Matthew, avec un air malicieux, qui s'apprêtait à lui révéler la vérité sur leur lien avant que Julian ne lui coupe le feu sous le chaudron. Matthew allait être vert. A cette simple idée, Julian sentit son sourire s'accentuer. Merlin, son meilleur ami lui manquait.

En face de lui, Leonidas l'observait avec amusement, comme s'il devinait ses pensées.

- Je te laisse gérer comme tu le souhaites, dit-il. (Son expression s'assombrit soudain). Mais n'oublies pas que vous ne pourrez peut-être pas rentrer à Noël. J'ai quelques contacts à l'Ambassade qui sont spécialisés dans les relations avec l'Angleterre et son gouvernement. Les choses ne vont pas mieux là-bas et les attaques continuent. Ça ne serait pas prudent.

- Ma grand-mère est là-bas, protesta-t-il. La mère de mon père, je veux dire. Elle est moldu. Enfin, Non-Maj' pardon.

- Moldu me va très bien, Lysa n'a jamais réussi à dire autre chose, le rassura Leonidas. Et je sais bien que ce n'est idéal, mais elle serait peut-être plus en sécurité si vous n'attiriez pas l'attention sur elle en revenant. (Il prit l'air sincèrement désolé). Mais je te promets que si vous devez rester ici pour Noël, j'essayerai de la faire venir si tu veux.

- Vraiment ?

Leonidas haussa les épaules.

- Je ne peux rien garantir, mais comme je t'ai dit, je connais quelques personnes... Ca ne veut pas dire que je suis Ministre non plus.

- Je sais...

Il allait lui demander comment il comptait faire venir grand-mère Jeanne s'il le pouvait lorsqu'une ombre tomba sur la table. Julian releva la tête, éblouie momentanément par le soleil. Une femme avec un plateau et un carnet se tenait devant eux. Elle devait avoir la cinquantaine, même si son corps sec et ses cheveux bruns coiffés dans un style années 50 lui donnaient l'air un peu plus âgée. Elle avait des pommettes hautes et des yeux bleus qui lui rappelaient quelqu'un, mais il n'aurait pas su dire qui. Sur son nez droit étaient perchées des lunettes en demi-lune au bord évasé et rattachées à une chaîne en argent qui entourait son cou maigre. Elle les dévisagea, une main parfaitement manucurée sur la hanche.

- Tiens donc, monsieur Grims, dit-elle d'une voix rauque. Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vu dans mon café. Vous ne venez plus dire bonjour, même lorsque vous arrivez ?

Elle désigna délibérément la première tasse de vide posée devant Leonidas. Ce dernier lui adressa un sourire et sa main se porta à sa large mâchoire.

- Ma chère Berthilda... Pardon Hilda, se corrigea-t-il en la voyant le regarder avec sévérité par-dessus ses lunettes. Je suis désolé, j'allais venir vous saluer bien sûr. C'est juste que c'est un week-end de sortie à Ilvermorny et je retrouvais simplement mon filleul.

D'un geste de la main, il le désigna et Julian tenta d'afficher un léger sourire poli. La dénommée Hilda se contenta de le scruter de haut en bas.

- Filleul, hum ? Répéta-t-elle. En voilà une nouvelle. Je ne savais pas que vous aviez un filleul.

- Le fils d'Aurélia, précisa Leonidas.

- Ah.

Elle fit tenir dans cette simple syllabe un étonnement et un jugement non dissimulé, mais Julian ne parvint pas à les interpréter. Son ventre se contracta et il tenta de soutenir le regard de Hilda. Il ne faisait aucun doute qu'elle avait connu sa mère, peut-être il y a longtemps à l'époque où elle vivait encore aux Etats-Unis. Vu son âge approximatif, elles n'avaient pas dû aller à Ilvermorny ensemble ou simplement un ou deux ans.

- Aurélia est revenue au bercail alors ? Supposa-t-elle. Il était temps, Isadora doit être heureuse. Dommage que ce pauvre Gibert ne soit plus là pour voir ça.

Julian se tendit en même temps que Leonidas. Sa voix l'abandonna. Il n'avait pas le courage d'annoncer encore une fois la mort de sa mère et il laissa son parrain répondre. Malheureusement, Leonidas n'eut le temps que de s'éclaircir la gorge avant que Hilda ne reprenne, son plateau désormais contre la hanche.

- Je n'ai jamais bien compris pourquoi elle est partie, commenta-t-elle. Enfin, j'ai mes doutes, comme tout le monde. Elle ne s'entendait pas avec lui, n'est-ce pas ? (Elle n'attendit aucune réponse). Ne vous inquiétez pas, monsieur Grims, personne ne l'aimait beaucoup. Seule Cordelia a été surprise de ce qui est arrivé.

- Hilda, s'il vous plaît, ce n'est pas le moment d'en reparler, intervint Leonidas. Pour tout vous dire...

Il hésita un instant sur ses mots et Julian s'enfonça dans sa chaise, le nez dans son écharpe de Serdaigle. Il ne voulait pas entendre.

- Je suppose que vous avez entendu ce qui se passe en Angleterre ?

- Le mage noir ? Le nouveau Grindelwald ? Dit Hilda. Oui, je lis les journaux, bien sûr. Comme je vous disais, on en revient toujours à lui, non ?

- Je ne voulais pas le dire dans ce sens-là. Il s'avère que ce mage noir terrorise le pays et a des partisans dévoués. Il y a eu une attaque aux Archives Magiques en juin. Aurélia était en poste là-bas.

Il accentua la fin de sa phrase d'un regard éloquent et Julian n'arriva pas à se retenir : il releva les yeux pour voir la réaction de Hilda. A sa décharge, elle dissimula bien sa surprise, mais ses sourcils se froncèrent quand même et elle pinça les lèvres en inhalant profondément. Julian se mordit l'intérieur de la joue. Un silence inconfortable s'étira quelques secondes autour d'eux.

- Je suis désolée de l'apprendre, dit-elle finalement. Je ne savais pas...

- Vous ne pouviez pas le savoir, la rassura Leonidas.

- C'est une sale époque, monsieur Grims. J'espère que la guerre s'apaisera vite.

- Comme nous tous, Hilda.

Elle soupira, puis vrilla son regard sur lui. Elle parut vouloir dire quelque chose et Julian pria pour que ça ne soit pas des condoléances. Heureusement, elle passa à autre chose.

- Bien, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Un café ? Un jus de citrouille ? Quelque chose de plus fort ?

- Un autre café, Hilda, s'il vous plaît.

- Hum... Vous avez du thé ?

Leonidas sourit face à lui. Il savait que son accent anglais rendait sa commande clichée au possible.

- On a du thé à la menthe ou à l'orange, confirma Hilda. Ou alors... (Ses yeux perçants se vrillèrent soudain au-delà de leur table). Raphaël !

Le cri de la patronne le fit presque sursauter. Il tourna la tête si vite que sa nuque craqua et il découvrit Raphaël Douzebranches, son balai sur l'épaule, planté au milieu de la rue. Il grimaçait, comme s'il se maudissait de s'être fait prendre. Julian ne l'avait pas revu depuis la journée de recrutement des clubs, mais il se surprit à mieux le regarder maintenant qu'il l'avait sous les yeux. Instinctivement, il chercha les ressemblances avec Noah. Ce n'était pas difficile, il avait passé des matinées entières ces deux derniers mois à dessiner face à Noah et il avait retenu ses traits avec la précision qui le caractérisait dès qu'il s'agissait de dessin. Même avec le bonnet enfoncé sur sa tête, Julian distingua ses cheveux bouclés d'une teinte plus claire que ceux de son frère. Il avait aussi quelques grains de beautés sur le visage et un sourire joyeux vissé au lèvres, ce qui contrastait fortement avec l'air souvent revêche de Noah.

- Raphaël, je peux savoir où tu vas ? Exigea Hilda, l'air sévère.

A la place de Raphaël, Julian serait parti en courant.

- Oh tante Hilda... C'est drôle de te voir ici...

- Dans mon propre café ?

- Euh...

Il crispa ses mains autour du manche de son balai, nerveux. Julian, lui, resta figé. S'il n'avait pas été si surpris, il aurait sûrement fait la navette entre Hilda et Raphaël juste pour être sûr d'avoir bien entendu. Tante Hilda... Brusquement, il comprit pourquoi la forme et la couleur des yeux de Hilda lui disaient quelque chose. Elle avait les mêmes que Noah. Pris au dépourvu par cette révélation, il la dévisagea ouvertement après avoir tenté d'échapper à son regard intensif depuis tout à l'heure. Il revit Noah, perché sur son bureau, qui lui racontait que sa tante ne voyait en lui qu'une déception. Selon lui, si elle le pensait sincèrement, c'est qu'elle n'avait jamais vu son neveu dessiner.

- Ne me dis pas que tu vas encore monter sur ce balai, invectiva-t-elle en direction de Raphaël. Tu n'as pas des devoirs à faire ?

- Ils sont pratiquement tous terminés... Je ferai l'herbologie ce soir. Promis !

- Et tu ne voudrais pas donner un coup de main à ta vieille tante ? J'ai du monde aujourd'hui !

- Roh Hilda...

Les épaules de Raphaël s'affaissèrent. Julian le plaignait sincèrement. Lui aussi n'aurait pas voulu mettre son samedi entre parenthèse pour servir des cafés.

- Je ne peux pas aujourd'hui. J'avais promis à Charly de lui montrer le point de vol près de la réserve. S'il te plait !

Il se décala soudain, révélant une silhouette cachée derrière lui. Julian se redressa. Les cheveux tirés en queue de cheval, Charlotte rougit dès qu'elle se retrouva le centre de l'attention et agita la main piteusement. Elle avait son balai serré contre elle.

- Bonjour, madame Douzebranches, lança-t-elle. Ravie de vous rencontrer.

- Appelle-la Hilda, toussa Raphaël à voix basse, mais le son porta malgré tout jusqu'à eux.

Sa tante plissa les yeux.

- Tu sais bien que je n'aime pas que tu ailles là-bas tout seul, lui reprocha-t-elle. Où est ton frère ? Il pourrait t'accompagner.

- Noah ? Aucune idée. Je ne l'ai pas vu aujourd'hui...

- Il est avec Othilia, révéla Julian avant que son cerveau ne réfléchisse.

Tout le monde se tourna vers lui et Hilda lui jeta un regard perçant par-dessus ses lunettes. Il regretta immédiatement d'avoir ouvert sa bouche.

- Othilia ? Répéta-t-elle. Ça lui arrive de quitter cette gamine, par Morgane ?

- Voyons Hilda, nous avons tous été jeunes, tempéra Leonidas.

- S'il pensait un peu moins à elle et plus à ce que je lui demande, comme m'aider au café ou réviser ses cours, croyez-moi j'arriverai peut-être à faire quelque chose de ce garçon. Enfin, ce ne sont pas vos affaires, désolée. (Elle secoua la tête, faisant danser ses boucles courtes). Et toi, ajouta-t-elle à l'attention de Raphaël, tu as intérêt à passer me voir avant le couvre-feu.

- Promis, tante Hilda !

- Bien. Je vous apporte votre café et votre thé.

D'un pas aussi sec que sa façon d'être, elle repartie avec son plateau sous le bras. Julian la regarda slalomer entre les tables et il repensa à Noah et Othilia qui descendaient devant lui le chemin vers le Village. Il espéra pour Noah qu'il ne passerait pas voir sa tante s'il voulait s'en sortir vivant.

- Une femme charmante, commenta platement Leonidas.

- Hum... Oui, je suppose... Eh Lottie ! Appela-t-il soudain en voyant sa sœur tenter de s'éloigner sans se faire remarquer.

Charlotte se raidit et se retourna lentement. Elle lui adressa le même signe de la main qu'à Hilda.

- T'es sûre que c'est une bonne idée ? Vérifia-t-il. Où est-ce que vous allez exactement ?

- Ju' ! Dit-elle en roulant des yeux. Près de la réserve, c'est tout. On va s'entraîner à la course.

- C'est pas au bord de la falaise ?

- Non, répondit Raphaël, il n'y aucun risque ! Promis !

Julian le jaugea du regard. Il trouvait que Raphaël promettait beaucoup de choses sous ses airs de garçon sage et son sourire confiant. Il ne savait pas ce qui le déstabilisait là-dedans : l'impression qu'il s'en servait pour parvenir à ses fins ou le décalage complet que son attitude avait avec celle de Noah ?

- Ne t'inquiète pas Ju', on sait ce qu'on fait ! Tu te souviens de ce qu'on avait dit ?

Elle lui lança un coup d'œil équivoque et il soupira. Il se souvenait parfaitement de leur dispute sur le bord du terrain de Quodpot à la fin de laquelle il lui avait promis de faire des efforts, de ne plus l'étouffer, et de la laisser faire ses propres expériences. Et même s'il n'appréciait pas l'idée de la voir vagabonder hors du château avec pour seule compagnie Raphaël, il abdiqua.

- Amuse-toi bien, se contenta-t-il de dire avec un faux sourire.

Sa sœur parut le percer à jour, mais elle ne commenta pas. Soudain enthousiaste, elle faucha le coude de Raphaël et l'entraîna d'un pas bondissant le long de la rue. Julian les suivit des yeux jusqu'à ce qu'ils disparaissent à l'angle.

- Un problème ? S'enquit Leonidas, l'air soucieux.

- Non, non... Désolé. Je suis juste inquiet de la voir partir à l'aventure...

- Compréhensible. Je lui avais proposé de nous rejoindre aujourd'hui aussi, mais elle m'avait dit qu'elle avait déjà des plans de prévus. Je comprends mieux, je ne suis pas aussi intéressant qu'une course sur balai.

- Tu envoies aussi des lettres à Lottie ? S'étonna-t-il.

- On en a simplement échangé deux à vrai dire. Charly n'est pas très assidue en matière de correspondance j'ai l'impression.

Il n'y avait aucun reproche derrière ses mots, il ne faisait que poser un constat. Julian ne put qu'approuver et au fond de lui, presque mesquinement, il ressentit un certain soulagement. Il en était venu à attendre les lettres de Leonidas chaque semaine comme un rituel, un lien avec le monde extérieur au-delà des murs d'Ilvermorny et il trouvait ça réconfortant d'avoir établi cette relation particulière avec son parrain.

- Mais je ne lui en veux pas, reprit Leonidas, je suis content qu'elle se fasse des amis. (Il l'observa de biais et ses prunelles bleu cobalt brillèrent de curiosité). Et toi ? Tu as mentionné des amis dans tes lettres sans rentrer dans les détails. Et comme tu as accepté de venir me voir aujourd'hui, je me demandais...

- Oh... Si, si, je me suis fais des amis. Ils sont juste partis à Salem aujourd'hui. Liam Cooper et Aileen McCallum.

- Cooper, hum ? Un lien avec Emilia Cooper ? Je ne sais pas si tu as entendu parler d'elle depuis ton arrivée.

- La fille disparue, dit Julian. C'est la sœur adoptive de Liam.

- Pauvre garçon. Les Aurors s'arrachent les cheveux sur cette affaire. Comme s'il n'avait pas déjà assez de travail avec...

Brusquement, il s'interrompit. Il parut hésiter, sans savoir comment terminer sa phrase, puis fit un geste vague de la main. Julian aurait aimer lui arracher les mots de la gorge. Il détestait lorsque Leonidas faisait ça.

- Avec quoi ? Pressa-t-il.

- Rien, pardon, je pensais à autre chose. Aileen McCallum, tu disais ? Je connais ses parents. Des investisseurs canadiens influents. Pas étonnant qu'ils envoient leur fille à Ilvermorny.

Julian se mordit l'intérieur de la joue. Il n'en avait rien à faire des parents d'Aileen. Il tenta une autre approche pour poser ses questions :

- De quoi parlait Hilda ? Demanda-t-il. Elle a mentionné un « lui » quand elle a évoqué tante Cordelia. Que ça avait été une surprise pour elle mais pas pour les autres.

- Julian...

- Quoi ? La patronne du café a le droit de savoir, mais pas moi ?

Leonidas soupira. Il se frotta l'arrête du nez, puis le sourcil, et sembla réfléchir profondément à ses prochaines paroles.

- Ce n'est pas ça, c'est juste que c'est de l'histoire ancienne, se déroba-t-il. Le mari de Cordelia, si tu veux tout savoir, n'était pas quelqu'un de bien.

- Le mari de...

- Mais si tu veux, je préférerais qu'on évite d'en parler. Théa ne va pas tarder à nous rejoindre et son père n'est pas un sujet qu'elle apprécie vraiment.

Le ton de Leonidas se fit plus ferme et Julian se retrouva incapable de protester. Il n'arriva cependant pas à retenir sa surprise :

- Théa ? Répéta-t-il. Théa doit nous rejoindre ?

- Oui, je lui ai proposé. Elle a accepté. Archer devait voir quelqu'un. Encore sa mystérieuse inconnue sûrement. J'espère que nous en saurons plus à Noël, cette histoire commence à être intrigante. Lysa est persuadée qu'il vend des plumes en contrebande.

- Quoi ?

Il éclata de rire en essayant d'imaginer Archer, sous ses airs pompeux, se cacher dans une allée sombre pour vendre des plumes sous le manteau. Il avait hâte de rencontrer Lysandra Grims.

- Enfin, tout ça pour dire que Théa ne devrait pas tarder à arriver. Je lui ai donné une heure un peu plus tardive pour qu'on ait le temps de discuter tous les deux. Je me suis dis que tu préférerais ça.

D'un coup, Julian reprit son sérieux. Ils en venaient au sujet sensible. Comme pour lui laisser le temps d'organiser ses pensées, Hilda revint à ce moment-là et déposa en coup de vent une tasse de café et une tasse de thé en face d'eux avant de repartir en faisant littéralement léviter son plateau dans son sillage. La terrasse s'était considérablement remplie. Avec précaution, Julian attira sa tasse vers lui et joua avec l'anse.

- Comment va mon père ? Souffla-t-il.

- Il s'en sort, jugea Leonidas, regard au loin. Comme je te disais, je viens déjeuner une fois par semaine avec lui. Il a pris le rythme, il m'attend même à la porte et fait la conversation. Au début, ce n'était pas évident. Il me disait que ses recherches demandaient beaucoup d'investissement et qu'il n'avait pas le temps. Cordelia l'a un peu... bousculé, je crois.

- Comment ça ?

- Tu n'as jamais vu Cordelia s'énerver, mais crois-moi, si elle veut que tu fasses quelque chose, elle te le fait savoir. Ton père n'avait aucune chance. Mais ne t'inquiète pas, je penses qu'elle l'a fait avec l'intention de vraiment l'aider. Elle n'en donne pas l'air, mais la mort d'Aurélia l'affecte plus qu'elle ne veut l'admettre et je pense qu'aider ton père est sa façon de se faire pardonner.

- Pardonner quoi ?

- De ne pas l'avoir contacté toutes ces années, sûrement. Elle n'a jamais pu régler ses problèmes avec sa sœur, j'imagine que c'est dur à vivre.

Julian fit semblant d'être absorbé par l'intérieur de sa tasse dans laquelle l'eau se colorait. Le sachet de thé ondulait doucement par magie, diffusant sa saveur avec lenteur.

- Justement... Quels problèmes ? Pourquoi elles ne se parlaient plus ?

- Julian, on ne va pas y revenir...

- Quoi ? Ca a un lien avec le mari mystérieux ?

Leonidas ne répondit même pas et se contenta de boire une gorgée de son café. La frustration enfla dans son ventre, mais il n'insista pas, conscient qu'il n'obtiendrait aucune explication. Il ne voulait pas énerver son parrain alors qu'il le revoyait pour la première fois depuis la rentrée.

- Bon... Et mon père, alors ?

- Oui, pardon. Comme je te le disais, Ethan a fini par apprécier nos déjeuners je dirais. Cordelia et Isadora se joignent souvent à nous. Même Robert est passé la semaine dernière mais il n'a parlé que du cours des Dragots, c'était ennuyeux. (Il leva les yeux au ciel). On essaye de distraire Ethan du mieux qu'on le peut. Je l'ai même emmené voir Central Park au début du mois.

- Vraiment ? Et il a aimé ?

- Crois-le ou non, mais il ne voulait partir. J'ai dû lui rappeler qu'Isadora exigeait qu'on soit de retour pour le repas du soir !

- Papa ? Il ne voulait pas... rentrer ? S'étonna Julian.

- Tout à fait. On a marché presque trois heures dans New York en évoquant nos souvenirs d'Aurélia. Il se souvenait aussi de ce fameux nouvel an, le dernier qu'on avait fait tous ensemble à Londres peu avant qu'elle accouche. En comparant nos souvenirs, on s'est rappelés qu'elle n'arrêtait pas d'aller aux toilettes dès qu'elle buvait un verre de jus d'orange pendant que nous buvions nos coupes de champagnes. Lysa devait l'aider à se relever du canapé à chaque fois.

- Oh...

Un sourire nostalgique flottait sur les lèvres de Leonidas et Julian enroula ses mains autour de sa tasse. La chaleur contre ses doigts correspondait à celle qui se diffusait dans sa poitrine. A vrai dire, la chaleur envahissait son corps aussi sûrement que le thé s'était mêlé à l'eau : impossible à endiguer et à séparer. Après des mois à voir son père s'enfoncer dans son travail – plus que d'habitude, bien plus que d'habitude même – il aurait aimé exprimer toute sa reconnaissance envers Leonidas, voire Cordelia et Isadora aussi. Parce que lorsque son père avait coulé après la mort de sa mère, c'était toute la famille qui avait sombré. Julian avait bien essayé de les maintenir à la surface, mais il devait reconnaître qu'à la fin de l'été, même lui commençait à avoir la tête sous l'eau.

Heureusement, Leonidas parut comprendre et lui adressa un sourire. Il allait reprendre la parole lorsque son regard se riva au-delà de sa tête. Julian eut à peine le temps de se retourner qu'une main tira la chaise à côté de lui. Il reconnut le ruban rouge qui y était noué avant que Théa ne rentre dans son champ de vision.

- Je ne savais pas que Julian serait là aussi, dit-elle d'emblée.

- Bonjour à toi aussi Théa, répliqua Leonidas. Ravi de te revoir. Je vais bien et toi ?

- Très drôle...

Elle se laissa tomber dans le fond de son siège, bras croisés sur la poitrine. Julian lui coula un regard de biais et il constata qu'elle n'était pas plus enjouée que lui à l'idée de partager Leonidas.

- Je n'avais pas mentionné que Julian venait aussi ? Dit celui-ci avec un faux air contrit. Désolé, Théa, j'ai dû oublier. Ça ne te dérange pas ?

Il n'en aurait pas juré, mais il était à peu près sûr que Leonidas n'avait pas « oublié » de les prévenir de la présence mutuelle de l'autre par mégarde. A sa droite, Théa plissa les yeux.

- Non, aucun problème, lâcha-t-elle du bout des lèvres.

Leonidas fit la navette entre eux et haussa un sourcil. Il n'était visiblement pas dupe.

- Un problème entre vous deux ?

- Non...marmonna Julian.

- Il n'arrive toujours pas à se remettre de ses défaites au club de duel, dénonça Théa en même temps.

Sa tasse émit un tintement sonore quand il la reposa avec un peu trop de force en s'étouffant d'indignation. Il pivota vers Théa. Depuis septembre, sa cousine l'avait effectivement battu à trois reprises et, même si ça l'agaçait, il ne lui avait jamais rien dit à ce sujet. Il gardait ses plaintes pour Aileen et Liam. Ou pour Noah occasionnellement lorsqu'ils dessinaient ensemble le matin.

- N'importe quoi, nia-t-il. Ça n'a rien à voir !

- Donc il y a bien un problème ? Insista Leonidas.

- Si le problème c'est juste qu'elle refuse de nous parler depuis qu'on est arrivé, alors oui. Mais aucun rapport avec le club de duel.

- Tu parles ! Tu fais la tête parce que Fleming avait dit que t'étais le meilleur en sortilège et que je t'ai battu quand même.

- Je ne t'ai pas vu essayer de me parler même avant, protesta-t-il.

Il avait conscience de ne pas vraiment réfuter ce qu'elle disait et il fusilla Leonidas du regard en le voyant sourire, amusé et concerné à la fois. Comment il arrivait à combiner ses deux émotions, Julian n'en avait aucune idée.

- Je ne voulais pas m'en mêler, dit-il, mais il faut avouer Théa que ton accueil n'a pas été le plus chaleureux qui soit.

- Tu vas me faire la morale, Leo, sérieusement ? Tu te montres trois fois par an, c'est facile !

Julian écarquilla les yeux devant l'audace et le ton mordant de sa cousine. Il s'attendit à voir Leonidas s'énerver ou la remettre à sa place, mais il se contenta de la fixer calmement avec cet air serein qui le caractérisait. A croire qu'il gérait des adolescents en crise tous les jours.

- Mon sens de la famille n'est pas la question ici, Théa. Et tu sais très bien que ce n'est pas complètement de ma faute si je viens si peu au manoir. C'est une décision... collective.

- Parce que tu avais choisi le camp de tante Aurélia.

- Il n'y avait pas de camp, voyons. Juste une famille qui avait du mal à se comprendre et ça ne concerne aucun de vous deux.

- Mais...

Le regard sévère de Leonidas arrêta Théa dans sa protestation. Julian trouva une certaine satisfaction dans le fait qu'elle ait les mêmes questions que lui. C'était un lien mince, mais un lien tout de même.

- Ce que je veux dire, Théa, c'est que Julian et Charlotte sont arrivés dans un pays inconnu et dans une famille qu'ils ne connaissaient pas. Tout ça après avoir perdu quelqu'un. (Il marqua une pause, l'air grave). Et je pensais que toi, plus que personne, pourrait comprendre ça.

Le ton solennel pesa sur eux tous. Mal à l'aise, Julian baissa les yeux, son thé oublié. Il ne savait pas quoi penser de ce lien-là. Il avait même essayé de ne pas y penser depuis qu'il avait appris la vérité en septembre sur Théophilius, le frère jumeau de Théa décédé à cinq ans d'une maladie infantile. La photo du petit garçon souriant dans les Chroniques des Grims était assez tragique en elle-même sans qu'il ait besoin d'y songer davantage. A ses côtés, Théa avait pâli. Ses tâches de rousseurs ressortaient sur son nez en trompette.

- C'est un coup bas, murmura-t-elle.

- Tu penses ? Ou est-ce simplement la vérité ?

- Je ne suis pas venue ici pour un cours de philosophie ni voir un psychomage, s'énerva-t-elle vertement. Je n'aurais même pas dû venir !

- Et pourtant tu as accepté, rétorqua Leonidas sans se départir de son calme. Maintenant baisse la voix ou tu vas attirer l'attention de toute la terrasse et je n'ai aucune envie de devoir m'expliquer avec Hilda aujourd'hui.

Théa serra les dents. Pendant une interminable seconde, Julian fut persuadé qu'elle allait continuer à faire une scène, puis sa colère retomba. Elle avait simplement l'air fatigué et il réalisa qu'elle arborait cette expression plus souvent qu'il ne l'aurait cru. Il connaissait le sentiment.

- Désolée... dit-elle dans un souffle. Je ne voulais pas...

- Tout va bien, assura Leonidas. L'important, c'est que tu sois avec nous, non ?

- Oui, oui... (Elle se râcla la gorge). Vous parliez de quoi alors ?

- De ma mère...

Les mots s'étaient échappés de sa bouche avant qu'il n'ait pu les retenir. Théa lui coula un regard en biais.

- Restons dans le thème alors, décida-t-elle. Parle-nous d'Aurélia.

*****************************************

J'ai plus qu'un chapitre d'avance, c'est l'angoisse les amis haha! J'espère vraiment réussir à en maintenir au moins un pouvoir continuer à poster de façon régulière ^^

Sinon, ce chapitre était super à écrire et je suis contente d'avoir pu écrire à nouveau sur Leonidas ! N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé du chapitre et on se retrouve dans deux semaines !


Eléments tirés du canon/Pottermore :

Rien pour aujourd'hui je crois ^^

Prochain post : chapitre 16 - lundi 29 mars
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Youhou !
Par contre les Américains sont un peu trop secret
Ils ont tous des histoires 😂
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Chapitre 11 gogogo
// 8 septembre 1979 //
C'est pas une critique hein. Mais je suis étonnée d'être toujours la première semaine de septembre :lol:
Il avait remarqué que le soleil entrait selon un angle précis avant neuf heures et il aimait son intensité
Ce détail d'artiste :')
Un dessin serait sûrement bien plus parlant qu'une description.
Est-ce que c'est ta façon de nous dire que tu préférerais dessiner les lieux plutôt que de nous écrire une description ? :lol:
Un entre-deux entre le moment où il avait perdu sa mère et le moment où le monde avait continué à avancer. Il était coincé là, mais ce même monde continuait à tourner autour de lui. La terre ne s'était pas arrêtée avec elle et il détestait ça. Il aurait voulu que le monde se fige, juste le temps qu'il arrive à comprendre l'incompréhensible : il n'avait plus de mère.
C'est si triste comme passage, mais décrit avec beaucoup de justesse et de beaux mots <3

Je sais pas si tu en fais exprès, mais tu appelles TOUJOURS Noah en lui accolant son nom de famille :lol:

- Tu dessines ?

- Non, je fais des claquettes.

Allez bim :lol:
Rolala cet échange de piques, j'adore
Julian s'imagina Liam sur un échiquier géant aux côtés d'Aileen dont les cheveux roux auraient tranché vivement avec les cases monochromes.
Ca m'a immédiatement évoqué l'échiquier sous drogue de Beth haha
Vous étiez amis et puis... tu as jute arrêté de leur parler ?
IL LES A GHOSTEEEEEES BOUH

Nan mais j'adore cette conversation :lol: TELLEMENT D ALCHIMIE ENTRE EUX
Enjolras Fontaine étaient toujours en mouvement
en mouvement REVOLUTIONNAIRE
- Parce qu'elle a bien voulu reprendre contact pour échapper à la guerre ?

Julian sentit ses épaules se tendre et il répondit d'une voix plate qui le surprit :

- Parce qu'elle est morte.
AH
Je sais pas pourquoi, je m'imaginais que tout le monde le savait
L'effet Harry Potter sans doute
MOMENT GENANT
- Je sais ce que ça fait, tu sais, déclara-t-il. De ne pas avoir de mère... Ou de ne plus en avoir une, se corrigea-t-il après une seconde.

Julian déglutit.

- Toi aussi elle est... ? Murmura-t-il.
OULALA MOMENT CONFESSION
C'est même pire d'une certaine façon : la mienne a choisi qu'elle ne voulait pas de ses fils.
C'est vrai que ça doit être affreux
Il avait comme zoomé au maximum et Julian découvrit une esquisse de ses mains – il reconnaissait son grain de beauté sur le poignet droit – en train de dessiner
OLALA MAIS LA MEME FASCINATION DES DEUX COTES MUY CALIENTE
Noah dessinait comme il parlait, réalisa-t-il.
Je sais pas poruquoi mais j'adore cette idée
- Tu comptes m'offrir un cadeau à noël ? S'étonna-t-il, touché.
Trop chou :lol:
Julian rit, puis fronça soudain les sourcils.

- Mais pourquoi vous êtes venus ? Vous n'êtes même pas dans ce club !
AH merci je bugue depuis 2 minutes, je croyais que 'javais rien compris :lol:
mais peut-être que Julian ne faisait que projeter sa personnalité militante sur ses impressions.
Tu l'as pas vu tirer, debout sur la barricade dans sa redingote rouge (wink wink)
ileen intercepta son regard et expliqua :

- C'est Clémence Laveau. Je ne sais pas si le nom te dit quelque chose... ?
HAHAHAHAHAHAHAHAH
- Et elle fait partie du club de duel ?

- Oui.

- Juste pour draguer Enjolras.
Oh je meurs de rire :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Nous nous sommes rencontrés il y a dix ans à un congrès de chercheur où votre père intervenait d'ailleurs.
C'est donc ça que font les profs de Poupou pendant les vacances
La Défense contre les Arts Magiques Obscurs
La DAMO ?
Il nota que celui d'Enjolras était assez mince même s'il s'élevait haut au contraire de celui de Clémence Laveau, épais mais bas.
Roh, j'aime bien cette idée des sortilèges qui n'ont pas la même allure ni portée selon le Sorcier
Ce dernier n'avait pas la garde traditionnelle des duellistes : il se tenait le corps lâche, presque nonchalant,
Jel'ai un peu imaginé complètement cambré en arrière, mais tout mou, pour une raison obscure :lol: C'était pas très sexy :lol:
Il était tout en mouvement et ne cessait de se baisser, de faire des pas de côtés, voire de tourner sur lui-même.
Ca va le cabri là
Les gestes inutiles, CA FATIGUE gare à toi Douzebranches
Noah, je vous le répètes depuis six ans, vous avez des capacités que vous semblez persister à ignorer pour prouver à vos professeurs que vous ne vous souciez pas de leurs remarques. Il serait temps de grandir.
eh allez BIM BIM BIM
- Une anecdote que votre père avait raconté à ce fameux congrès je crois
Alors comme ça son père prête attention à lui derrière ses allures de rêveur paumé
Il fut soudain pris d'une envie de battre Théa, juste pour lui faire perdre son air de mauvais humeur permanente
Je suis pas sûre que la battre aide à ça :lol:
-Victoire, annonça Théa d'une voix ferme et un sourire fier.
Voilà, là elle change d'expression :lol:

J'ai pas trop commenté les duels en eux-mêmes mais j'ai adoré ta façon de les écrire ! C'est pas évident parce qu'on a pas envie de juste balancer des formules, donc j'ai trouvé ça trop trop cool que tu te penches sur la stratégie de chacun en fonction de son caractère. C'était très bien mené !
Rolala c'était le chapitre confrontation avec Noah IIIIIH à la fois physique et verbale haha
Cette scène de dessin dans le dortoir mais j'avais l'impression de voir des étincelles fuser entre eux :lol: Bref j'ai adoré !
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Chapitre 16 : Avoir une main à tenir

« Familles, je vous hais ! disait Gide (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai ».

- Hervé Bazin -



// 31 octobre 1979 //

Théa ne savait pas exactement à quoi elle s'attendait lorsqu'elle avait accepté l'invitation de Leonidas. Elle ne voyait pas souvent le cousin de sa mère, ce diplomate bostonien qui passait de temps en temps pour les fêtes, toujours habillé de son costume et de son long manteau marine. Pourtant, il avait toujours fait partie de sa vie. Leonidas était une constance sûre. Il avait toujours été là, même s'il partait souvent pour de longs mois à Boston ou en Angleterre avec sa femme. Lysandra ne s'était en vérité pas bien intégrée chez eux. Pourtant, si Théa avait bien compris, elle venait elle aussi de vieilles lignées sangs-purs et aurait eu toute sa place parmi les Grims, mais c'était peut-être le problème : à être trop semblable, Lysandra n'avait pas réussi à trouver sa place dans la famille jusqu'à s'en isoler. Si Théa en croyait les conversations qu'elle avait surpris derrière les portes closes, c'était Lysandra qui avait refusé la proposition de grand-mère Isadora de vivre au manoir à New York. Toujours entre deux continents, l'esprit de liberté et d'indépendance de cette anglaise était mal passé auprès de la matriarche. Théa ne comptait plus non plus les fois où elle avait entendu sa mère critiquer la femme de son cousin. Lysandra n'avait apparemment pas quitter un carcan pour en rejoindre un autre et, affront ultime, elle refusait de se fondre dans le moule aristocratique des Grims tout en revendiquant ses racines familiales. Or, toute femme de haute société savait une chose : un mariage était autant une union avec un homme qu'avec sa famille. Malgré cela, Leonidas n'avait visiblement rien imposé à sa femme qu'il aimait profondément. Théa en avait au moins la certitude. Ils étaient peut-être le seul couple de son entourage dont elle pouvait dire cela. Le mariage de ses grands-parents avaient été de convenance, même s'ils s'étaient aimés tendrement au fil des ans comme des compagnons de route aux liens profonds. Celui de son oncle et de sa tante ne tenait que grâce à leur amour pour leur fils unique alors même qu'ils n'avaient rien en commun. Quant à celui de ses parents, elle préférait ne même pas y penser. Le fiasco du siècle.

Leonidas, lui, était différent. Il l'avait toujours été. Il était le seul adulte qui avait pris la peine de lui parler comme à une égale. Il avait été celui qui lui avait tenu la main le jour de l'enterrement de Théo pendant que tous les autres pleuraient autour d'elle sans se soucier de sa propre douleur. Elle se souvenait trop bien de ce jour-là. Sa mémoire l'avait gravé en elle aussi sûrement que les larmes avaient creusé des sillons invisibles sur ses joues. Parce que ce jour-là, du haut de ses cinq ans, elle avait compris qu'elle venait de perdre la moitié d'elle-même. Seule la main de Leonidas dans la sienne lui avait permis de ne pas rester prostrée, effrayée à la simple idée de devoir faire face à toutes les personnes présentes tandis qu'on lui demandait de se tenir près du cercueil de son frère.

Aujourd'hui, presque dix ans plus tard, elle n'oubliait pas cette main littéralement tendue. Et c'était sans doute pour cela qu'elle avait accepté sa proposition de retrouvailles autour d'un café chez Hilda. Elle ne s'était juste pas attendue à ne pas être la seule autour de la table.

A côté d'elle, Julian fixait sa tasse de thé profondément. Elle devait avouer qu'elle ne savait pas encore véritablement quoi penser de lui. Peut-être que Leonidas avait raison. Depuis qu'il était arrivé, elle n'avait pas cherché à le connaître, ni même à l'accueillir. Parler de sa tante Aurélia l'aiderait sans doute à créer un lien et elle ne voulait pas le priver d'une occasion de parler de sa mère. D'expérience, elle savait que vouloir refaire vivre les morts par les mots pouvait s'avérer la meilleure façon d'aller mieux, comme une façon d'extérioriser l'absence et la peine. Décidée, elle tapa un petit coup sur la table pour engager la conversation.

- Parle-nous d'Aurélia, répéta-t-elle avec fermeté en direction de Leonidas. Moi aussi, ça m'intéresse. On ne l'a jamais vu !

- Théa... soupira-t-il. Je disais justement à Julian qu'il valait mieux qu'on parle d'autre...

- Pourquoi ? Coupa-t-elle âprement. C'est toujours la même chose. « Ne pas posez de questions, ça ne vous regarde pas... ». Ça fait des années qu'Archer et moi on voudrait savoir ce qui s'est passé mais personne ne dit rien. (Elle pointa son cousin du doigt). Et je pense que Julian a le droit de savoir des choses sur sa mère.

Elle tenta d'avoir l'air sûre d'elle et planta son regard dans celui de Leonidas, le cœur affolé. C'était un pari absurde. Elle n'avait aucune garantie que Leonidas accepte de parler, mais elle sentait que mettre Julian dans la balance était une faille à exploiter. Si elle avait bien compris ce que sa mère lui avait dit avant la rentrée, visiblement contrariée, Aurélia avait fait de lui son parrain et il semblait avoir son rôle à cœur. Ça ne l'étonnait d'ailleurs même pas. Leonidas avait peut-être des défauts, comme celui d'échapper aux réunions de famille et de débarquer à l'improviste seulement lorsqu'il en avait envie, mais il avait toujours eu une certaine connexion avec les enfants. Elle se demandait même pourquoi lui et Lysa n'avaient jamais décidé d'en avoir.

- Ecoutez tous les deux, dit Leonidas, l'air las. Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'en parler, d'accord ? C'est juste... Je ne suis pas au courant de tout et je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour vous raconter ces choses-là, c'est tout.

- Qui d'autre ? Objecta-t-elle. Maman ne veut même pas en entendre parler à part pour jeter des piques dès que le nom de tante Aurélia est mentionné. Grand-mère quitte presque la pièce ! Grand-père se mettait à pleurer et oncle Robert se cache derrière son journal.

Leonidas laissa échapper un rire étouffé.

- Beau portrait de famille, commenta-t-il avec ironie.

- Peu importe. Leo, s'il te plait !

Elle lui fit sa moue la plus innocente, celle qui faisait toujours craquer grand-père Gerbert il y a longtemps. Même Julian jeta un coup d'œil plein d'espoir à Leonidas et celui-ci finit par soupirer, défait.

- Très bien, très bien, céda-t-il. Si Cordelia ou Isadora me tombent dessus, je vous tiens responsables tous les deux. (Il plongea sa main dans son veston et en ressortit une petite boîte plate en fer gravée d'un petit oiseau). Il va me falloir quelque chose de plus fort qu'un café, cela dit.

D'une main, il ouvrit les battants de la boîte rectangulaire. Plusieurs cigarettes s'alignaient en rangs parfaits et Théa grimaça. Elle avait toujours détesté l'odeur du tabac, mais elle supposa qu'elle pouvait bien faire une exception en extérieur et si ça lui permettait d'obtenir ses réponses. Leonidas en piocha une et la porta à sa bouche avant de l'allumer d'un coup de baguette.

- Bon, voyons, marmonna-t-il. Par où est-ce que je commence... Tu ne veux rien commander, Théa ?

- Non, ça ira.

Il n'allait pas se dérober aussi facilement.

- Bien... Hum... J'imagine que ce qui vous intéresse, c'est le départ d'Aurélia ?

- Oui, souffla Julian avant qu'elle ne confirme. Elle n'a jamais voulu en parler. Elle disait juste qu'il fallait être fou pour ne pas préférer l'Angleterre à l'Amérique et qu'elle ne repartirait pour rien au monde...

Théa se retint de rouler des yeux. Elle ne savait même si Julian s'en rendait compte, mais il laissait filtrer à travers son ton un patriotisme flagrant, même s'il ne faisait que répéter les paroles de sa mère.

- Elle aimait sincèrement l'Angleterre, Londres particulièrement, admit Leonidas. C'était une fille de la ville. Nous avons tous été élevés à New York, je pense que ça marque. Quand on se revoyait encore un peu à Londres, avant ta naissance, on faisait de longues balades juste pour sentir l'agitation de la ville. Lysa n'a jamais bien compris, elle vient du Gloucestershire.

- Où ? Dit-elle.

- Au nord-est de Londres, lui indiqua Julian. Après Oxford, au-dessus de Bristol.

Elle hocha la tête mécaniquement sans être plus avancée. Sa géographie anglaise présentait des lacunes.

- Peu importe, je m'éloigne... Pour que vous compreniez, je pense qu'il faut que revienne à bien avant le départ d'Aurélia. Peut-être même sa rentrée à Ilvermorny. J'ai toujours pensé qu'elle avait changé après cela. Nous n'avions qu'un an d'écart, mais cette fameuse année où elle est enfin partie au château pendant que je restais à New York a été un tournant.

- Pourquoi ?

- Parce qu'elle s'est révélée, dit Leonidas d'une voix profonde. Je suppose que ne plus être sous l'œil acéré de sa mère a été une libération. Plus d'injonction à être la parfaite petite fille de bonne famille, elle a découvert le vrai monde en dehors des soirées mondaines.

Il tira une bouffée de sa cigarette.

- Je sais que vous avez peut-être du mal à vous l'imaginer, mais le manoir n'a pas toujours aussi été si sombre et... comment dire...

- Reclus ? Proposa Théa.

- Si tu veux, oui, en un sens. A l'époque, Isadora organisait des soirées, des bals, des brunch... Que sais-je encore ? Il y avait toujours des gens. La fine fleur de l'élite sorcière se pressait pour discuter, échanger des ragots, parler de politique. Je n'étais qu'un gamin, mais avec Robert, Cordelia et Aurélia, on aimait se mettre en haut des escaliers pour écouter ou se moquer des invités. En tant que petit dernier, j'étais celui qu'on désignait pour les « missions cuisine ».

- Les quoi ? Fit Julian, amusé.

- Les « missions cuisine ». Je devais descendre jusqu'en cuisine et récupérer à manger pour tout le monde et remonter sans me faire prendre.

Théa sourit. Elle imagina un petit Leonidas, les bras chargés de toast et de bouts de pain, en train de slalomer entre les invités en essayant d'échapper à la surveillance de grand-mère Isadora.

- J'étais un piètre espion, les informa-t-il après quelques secondes. Ma mère me repérait toujours et j'avais le droit à des sermons longs et ennuyeux.

Il fit un vague geste avec sa cigarette, comme s'il chassait le souvenir de sa mère.

- Tout ça pour dire qu'Ilvermorny a fait découvrir autre chose à Aurélia. Elle s'est fait des amis d'autres horizons, de tous les statuts de sang... Elle a appris à voir le monde sous un autre angle. Si mes souvenirs sont bons, elle s'était même engagée dans le comité des élèves. Isadora avait manqué la crise cardiaque quand la direction a envoyé une lettre pour prévenir qu'Aurélia avait participé à une espèce de manifestation organisée par les Serpents Cornus pour protester contre le fait que les filles ne pouvaient pas faire partie des équipes de Quodpot. Ma mère en parle encore ! Apparemment, elle aura jeté la lettre au feu en jurant pour la première fois devant témoin.

Théa sentit ses sourcils s'envoler en imaginant la scène. Elle ne savait même pas que les filles ne pouvaient pas jouer au Quodpot à l'époque. S'ils avaient pu voir des joueuses comme Elicia Jauncey ou Winona Qaletaga, les hommes n'auraient pas hésité longtemps. Avec amusement, elle tenta d'imaginer sa tante Aurélia dans le rôle d'un Enjolras engagé. Julian devait aussi penser la même chose car il émit un bruit de gorge surpris, puis il fit tourner sa tasse de thé entre ses mains. Sa peau était marquée de traces noires et Théa mit une seconde à comprendre qu'il s'agissait de fusain.

- Ma mère était aussi à Serpent Cornu ? Dit-il, une touche d'impatience dans la voix.

Elle ressentit un élan de pitié envers lui. C'était évident que ça faisait un moment qu'il voulait parler de sa mère, savoir des choses sur elle, et elle se demanda pourquoi personne n'avait pris la peine d'en discuter avec lui et Charlotte avant la rentrée lorsqu'ils étaient tous à New York.

- Oui, confirma Leonidas en souriant. Une intellectuelle, Aurélia. Elle l'a toujours été. Mais une intellectuelle convaincue avec plein d'idées. Elle voulait comprendre le monde pour le changer je crois. C'est comme ça que je la voyais en tout cas. Elle a été la seule de nous tous à prendre une voie complètement inattendue.

- La recherche historique ? C'était inattendu ?

- Bien sûr ! Il faut se replacer dans le contexte. Elle a eu son diplôme en 1952. Crois-moi, pour les Grims, la seule chose qu'elle pouvait faire c'était commencer à se chercher un bon parti, même quelqu'un qu'elle aimait, et se marier. (Il fit tomber la cendre par terre dans un mouvement nonchalant et Théa suivit des yeux cette pluie grise de particules). Certaines femmes pouvaient travailler, mais ce n'était pas encore complètement démocratisé.

- Ça ne l'est toujours pas, intervint-elle.

- Non, c'est vrai, reconnut Leonidas. Une idiotie, si tu veux mon avis. Il n'y a qu'à voir comment Isadora tient les comptes de la famille. Aussi douée que son fils pour la finance, Robert n'a rien appris seul même s'il aime prétendre le contraire. (Il sembla se retenir de rouler des yeux avant de reprendre). Enfin, Aurélia ne s'est pas laissée faire. Elle voulait faire de l'Histoire, elle aimait vraiment ça. Ça même été une des premières sources de conflit dans la famille en plus de...

La voix de Leonidas déclina jusqu'à s'éteindre et il hésita. Ça y est. Il y venait enfin. Avide, Théa se pencha en avant, presque provocatrice, et le fixa intensément pour le pousser à poursuivre. A côté d'elle, Julian regardait son parrain sous ses longs cils. Malgré son expression neutre, il renvoyait la même avidité. Leonidas soupira à nouveau.

- Bien, vous voulez que je le dise ? Elle ne s'entendait pas avec ton père, Théa. Elle ne s'entendait plus non plus avec Cordelia donc. Il faut dire qu'à l'époque, ils ne formaient qu'un. S'il pensait quelque chose, Cordelia aussi. C'était agaçant.

- Et ils n'approuvaient pas le fait que tante Aurélia voulait faire de la recherche historique ?

- C'est ce que j'ai compris. J'avais dû mal à suivre. La première année après qu'elle ait eu son diplôme, j'étais encore à Ilvermorny et je ne rentrais que pour les vacances. Tes parents étaient tout juste fiancés après plus de trois ans de relation. Les tensions étaient déjà présentes, je m'en rendais bien compte. Un jour, pendant les vacances de noël, Cordelia et Aurelia se sont disputées tellement fort que Cordelia est partie en claquant la porte. Elle n'est revenue qu'à trois heures du matin, ce qui était très scandaleux pour elle, croyez-moi. Robert et moi on n'en revenait pas.

- Ma mère a fait ça ? S'étonna Théa.

Leonidas lâcha un rire sans joie.

- Oh, crois-moi : il n'y a rien de pire que deux sœurs qui ont décidé d'être ennemies un jour après avoir été si proches. C'est une vérité propre à toutes les familles.

Théa fronça les sourcils. Elle avait l'impression qu'il parlait d'une réalité bien plus large que sa mère et sa tante. Avec un temps de retard, elle crut se rappeler que Lysandra avait peut-être bien une sœur, mais elle ne demanda pas. Ce n'était pas Lysandra qui l'intéressait aujourd'hui.

- Parce qu'elles l'étaient ? Dit-elle. Proches, je veux dire ? Ma mère et tante Aurélia ?

- Oh oui. Petites, elles l'étaient. Elles n'avaient que deux ans d'écart, elles étaient les deux seules filles parmi nous et avant Ilvermorny elles se ressemblaient beaucoup. Elles aimaient jouer ensemble pendant des heures au thé, à la poupée, que sais-je encore... Quand je venais les week-end leur rendre visite, elles me mettaient des rubans dans les cheveux. Ça les faisait beaucoup rire.

En écho, elle éclata de rire en même temps que Julian.

- C'est ça, moquez-vous...

Leur hilarité redoubla face à l'expression résignée de Leonidas. Plié en deux, Julian repoussa sa tasse de thé vide pour ne pas la heurter dans son hilarité et Théa se couvrit le visage des mains pour essayer de reprendre contenance.

- Dis-moi... commença Julian, apparemment incapable de se réprimer. Ils étaient roses, les rubans ?

Théa pouffa de plus belle.

- Tu sais que je peux encore te renvoyer en Angleterre, pas vrai ? Menaça faussement Leonidas. Ou résigner mon rôle de parrain ?

- Je ne crois pas que ça marche comme un abonnement à un journal, se moqua Julian.

Il tenta de cacher son rictus dans son écharpe bleue et bronze ridicule, sans succès, et Théa regretta soudain de ne pas avoir commandé au moins un verre d'eau pour se calmer.

- Vous avez fini ? Je peux continuer ? Dit Leonidas, l'air amusé. C'est vous qui vouliez des réponses.

- Désolée, articula-t-elle. Vas-y. Tante Aurélia était proche de maman...

- C'est ça. Cordelia et elle s'entendaient bien jusqu'à Ilvermorny parce que comme je le disais Aurélia a commencé à avoir d'autres idées, elle a grandi, s'est construite sa propre personnalité. Pour la première fois, elles ne fréquentaient plus les mêmes personnes ni les mêmes cercles. C'est aussi à ce moment que je me suis éloigné de Cordelia.

- Parce que tu prenais le parti de ma mère ?

- Oui, on peut dire ça. Elle ne me pardonnait pas de choisir son « camp ». Pour moi, il n'y avait pas de doutes. Aurélia et moi, on avait juste toujours été plus proches. S'il fallait en choisir une, je... (il parut soudain ému, chose si rare que Théa mit une seconde à déchiffrer son expression et elle eut l'impression d'assister à quelque chose d'intime). Disons que je n'avais pas à hésiter.

- Donc tante Aurélia s'est révélée à Ilvermorny, elle a voulu s'émanciper après ses études, et ensuite ? Comment elle en est venue à juste... claquer la porte ? Insista Théa, impatiente.

Leonidas se passa une main sur sa mâchoire carrée, pensif.

- Comment expliquer ? De ce que je percevais et de ce qu'Aurélia me rapportait, c'était comme une guerre civile chez elle. Tout le monde y allait de son commentaire ou avait un avis sur ce qu'elle était en train de faire de sa vie. Son père l'encourageait à poursuivre ses rêves tout en réfléchissant bien à sa réputation, sa mère voulait qu'elle arrête avec ses grandes idées sur la recherche historique et se marie, sa sœur lui reprochait de ne pas aimer son fiancé... C'était épuisant pour elle. Et je pense que le pire c'était justement avec lui.

Une boule se glissa dans la gorge de Théa. Naïvement, elle espérait que son père reste en dehors de la conversation de la même façon qu'il était resté en dehors de sa vie. Sans pouvoir s'en empêcher, elle glissa un regard vers Julian. Son cousin attendait la suite, neutre, et elle comprit soudain qu'il ne savait pas.

- Avec le fiancé de tante Cordelia ? Répéta-t-il, perplexe avant de se tourner vers elle. C'était qui ? Ton père ?

- Oui...

- Celui qui n'apparaît pas dans Les Chroniques des Grims ? Avec le nom en tâche d'encre ?

Son ventre se tordit violemment. Brusquement, elle se sentit incapable de lui expliquer. Elle n'avait d'ailleurs jamais eu à le faire : les gens savaient juste. Qui aurait pu l'ignorer ? Son emprisonnement avait été un scandale à l'époque dans la communauté sorcière, tout comme la demande de divorce de sa mère qui avait été retirée en quelques jours sous la pression. Pourtant, Julian n'avait aucune idée de tout cela. A un océan d'écart, il avait grandi sans sentir les regards des autres peser sur lui.

- C'est bien lui, confirma Leonidas en sentant sa détresse. Nous n'aimons pas beaucoup en parler.

- Pourquoi ?

- Parce que c'était un connard, claqua-t-elle.

- Théa !

Le regard de Leonidas se fit soudain plus dur et Julian haussa un sourcil, déstabilisé. Elle tenta de se concentrer sur sa respiration, soudain erratique, et inspira profondément pour se calmer. Elle n'aurait jamais osé utiliser ce mot devant sa mère ou sa grand-mère, mais il lui avait échappé. Et c'était étrangement satisfaisant.

- Désolée, marmonna-t-elle.

- Tout ce que tu as à savoir, Julian, reprit Leonidas, c'est que le père de Théa n'était pas quelqu'un de bien. Disons que nous nous en sommes rendu compte trop tard, bien après la naissance des jumeaux.

A la mention de Théo, elle baissa les yeux et Julian eut un tic nerveux. Du bout des doigts, elle toucha le ruban rouge à son poignet droit. La sensation familière de la soie effilochée contre sa peau l'apaisa.

- A la différence de nous tous, Aurélia ne l'a jamais aimé. Les premières années, ça allait encore. Il n'était que le copain plus âgé de Cordelia hors d'Ilvermorny et Aurélia s'inquiétait seulement un peu de voir sa sœur si... éprise. Elle le trouvait pourtant intelligent et charismatique, ce qu'il était. Il était très cultivé en histoire et ils ont trouvé un point d'entente sur cela. Inutile de dire que ça n'a pas duré longtemps. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais la tension entre eux est devenue bien plus forte.

Dans sa tête, Théa imagina sa tante Aurélia telle qu'elle apparaissait sur certaines photos – jeune, blonde et sûre d'elle – en train de crier par-dessus son épaule et de claquer la porte sans se retourner. Leonidas confirma sa vision en poursuivant :

- Entre ça et la pression de ses parents, Aurélia a décidé de partir le plus loin possible. A l'autre bout du pays, littéralement. Elle est restée deux ans en Californie. J'avais obtenu mon diplôme entre temps et je venais de rentrer à l'Ambassade au service anglais. Et puis, un soir de mai...

- Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Je ne pourrais pas dire exactement. Elle était rentrée pour le week-end à New York pour fêter l'anniversaire de son frère. Je n'avais pas pu me libérer à cause de réunions importantes, mais je devais passer au manoir apporter mon cadeau à Robert avec un peu de retard. J'allais partir quand Aurélia est arrivée chez moi. Elle avait l'air... paniqué. Je n'ai pas d'autre mot. Je comprenais à peine ce qu'elle me disait, elle criait qu'elle les détestait tous les deux, qu'ils étaient des hypocrites...

- Elle parlait de mes parents... ? Souffla Théa.

Son mal de ventre s'accentua quand Leonidas hocha la tête.

- Elle venait de se disputer avec eux, dit-il. Je n'ai jamais su ce qui s'était passé exactement, mais elle avait... (il hésita puis porta sa main à sa gorge dans un geste de réminiscence) des marques rouges autour du cou. Elle m'a demandé de la faire sortir du pays. Je ne comprenais rien, j'ai essayé de la raisonner, mais elle me répétait que ça faisait un moment qu'elle y pensait et que ses affaires étaient prêtes. Je ne pouvais rien lui refuser. On est parti tous les deux à l'Ambassade et j'ai demandé à deux de mes collègues en qui j'avais confiance de me couvrir pendant que je lui faisais un visa en accéléré complètement illégal. Si quelqu'un avait pris la peine d'y regarder d'un peu plus près, ma carrière était finie avant d'avoir commencé.

- Et ça a fonctionné ? Elle a pu... partir ? Comme ça ?

Théa entendit son étonnement dans son propre ton. Elle ne s'était pas attendue à une fuite si précipitée. Elle avait toujours imaginé que sa tante était partie après des semaines de préparation contre l'avis de toute la famille et que tout le monde avait tenté de la retenir. Visiblement, personne n'en n'avait eu l'occasion.

A ses côtés, Julian n'en menait pas large non plus. Il serrait désormais sa tasse vide comme s'il s'accrochait à elle et Théa eut peur une seconde qu'elle ne se brise entre ses mains. Elle se demanda ce qu'il pouvait bien ressentir à écouter le récit de la fugue de sa mère, le cou meurtri de plaques rouges.

- Je ne comprends pas... s'étrangla-t-il. Qu'est-ce qu'elle fuyait ? Et pourquoi tu as pris des risques comme ça pour l'aider ?

- Je ne peux pas répondre à ta première question, Julian, avoua Leonidas. Je ne le saurais peut-être jamais et Cordelia refuse d'en parler à quiconque. Pour ce qui est de la deuxième, ce n'est pas bien compliqué... Aurélia avait l'air si sûre d'elle. C'est sans doute idiot, mais ce jour-là, j'avais l'impression que si je ne l'aidais pas à quitter les Etats-Unis, je la condamnais.

Le poids des paroles de Leonidas resta suspendu dans l'air. Théa ne put s'empêcher de se demander si elle avait craint pour sa vie à cause de son père. Elle connaissait ses prises de position, mais elle n'avait jamais entendu dire qu'il était violent. De tous les commentaires des membres de la famille qui avaient été laissés échapper au fil des années, rien ne l'avait suggéré. Il n'avait jamais été dangereux dans ce sens-là.

- Toujours est-il qu'Aurélia a réussi à partir en Angleterre. Dans les semaines qui ont suivi, j'ai régularisé ses papiers et son visa dans les formes. Toute la famille m'est aussi tombée dessus pour m'ordonner de la ramener, sans succès. Elle s'est installée à Londres et a coupé les ponts. J'étais le seul qu'elle voulait bien voir encore, même si je savais que ses parents lui manquaient. Et puis quelques années plus tard, elle a rencontré Ethan. (Leonidas désigna Julian). Tu es arrivé, puis ta sœur. Aurélia a arrêté de me parler et de me voir aussi. J'étais occupé, j'avais Lysa... Je n'ai pas fait les efforts que j'aurais dû pour maintenir le lien.

A nouveau, il regarda au loin. Des accents de regrets étaient perceptibles dans sa voix, même si Théa lui trouvait un air apaisé, comme s'il racontait l'histoire après des nuits entières à se l'être lui-même repassée jusqu'à en être apaisé avec le temps. Aujourd'hui, pourtant, l'histoire devait raisonner autrement pour lui. Elle savait ce que c'était de vivre avec un fantôme coincé dans la tête. C'était peut-être précisément parce qu'elle le savait qu'elle remarqua les yeux humides de Julian. Mal à l'aise, elle s'éclaircit la gorge pour rompre la tension.

- J'avoue que je ne m'attendais pas à tout ça, dit-elle. A toute cette histoire...

- Crois-moi, même en l'ayant vécu, je ne m'y attendais pas non plus et j'ai encore du mal à comprendre aujourd'hui, dit Leonidas, laconique.

Il porta sa main à son veston et en sortit sa montre à gousset, celle sans laquelle Théa ne l'avait jamais vu.

- L'heure tourne... Vous devriez commencer à retourner au château. Profitez du bal.

Julian releva la tête et fronça les sourcils.

- Quoi ? Quel bal ?

- Oh... Personne ne t'a prévenu de ce qui passe à Ilvermorny le soir d'Halloween ?

- Non...

Il avait l'air soudain anxieux. Théa se retint d'éclater de rire alors qu'elle croisa le regard de Leonidas. Ils savaient tous les deux très bien ce que Julian avait en tête : un bal mondain de lycéens avec robes et capes sorcières, musique et danse. Elle aurait aimé faire durer son angoisse encore un peu, histoire de rire, mais Leonidas – toujours cavalier – se chargea de lui expliquer :

- On l'appelle le bal, mais ce n'en est pas vraiment un. Je ne voudrais pas te gâcher la surprise ceci dit...

- Ne dit rien ! L'enjoignit-t-elle. Tu verras par toi-même, je te jure que ça vaut le coup.

Julian la considéra, sceptique.

- Mais si c'est un bal...

- Pas ce genre de bal. Si ça peut te rassurer, on l'appelle en réalité le bal des fantômes. Il a lieu chaque année le 31 octobre.

- Des fantômes... Mais j'en ai pas vu à Ilvermorny...

- Oh, tu vas les voir, assura Leonidas avec un sourire amusé. Bon allez, les jeunes ! Filez ! Tu me diras ce que tu as pensé du bal dans ta prochaine lettre, ajouta-t-il en direction de Julian. Et je te tiens au courant pour ton père, promis. Quant à toi, Théa, si tu as un message pour ta mère...

- Aucun, assura-t-elle.

Elle eut conscience d'avoir mis un peu trop de mordant dans son ton et elle soutint le regard de Leonidas qui se contenta de soupirer sans insister. Elle savait qu'il aurait aimé une autre réponse, mais elle était incapable de lui donner. Ça faisait longtemps que la parole avec sa mère était rompue. A bien y penser, elle s'était même sans doute rompue au moment où le cercueil de Théo s'était enfoncé dans le sol pendant qu'elle-même serrait la main de Leonidas dans la sienne. Peut-être que si elle n'avait pas tenue cette main, elle aurait sombré dans ce trou noir sans fond elle aussi... Peut-être qu'elle aurait été enterrée sans que personne ne la retienne ni ne se soucie qu'elle soit toujours là. Pourtant, Leonidas s'en était soucié et avait été son ancre, la corde qui l'avait empêché de s'enfoncer avec la boîte mortuaire.

Quelque chose tira dans sa poitrine, une sorte de douleur douce-amère et elle amorça un geste pour se lever. Les mots se bousculèrent contre ses lèvres.

- Merci pour tout, Leo, souffla-t-elle. Je suis contente d'être venue aujourd'hui.

- Avec plaisir. N'oublis pas, tu peux m'envoyer une lettre quand tu veux. Pour n'importe quoi.

- Je sais...

La sensation du ruban rouge à son poignet se rappela soudain contre sa peau et elle fit mine de l'ignorer. Julian se leva à son tour. Il paraissait un peu pâle sous le soleil automnale. Ils devaient offrir un triste spectacle, tous les deux, pourtant Leonidas leur adressa un sourire confiant.

- Bon retour à tous les deux. On se revoit à noël, mais si vous voulez prendre un café comme celui-ci un week-end de sortie, vous savez où me trouver. Boston et le Village ne sont pas loin dès qu'on peut transplaner. (Il ramassa son journal, abandonné au coin de la table). Et passez le bonjour pour moi à Archer et Charly.

- Promis... Embrasse Lysa pour nous.

- Je n'y manquerai pas.

De loin, il fit signe à Hilda, la patronne, et sortit quelques pièces de sa poche. Julian n'eut même pas le temps de protester.

- Je payes, ne t'en fais pas, dit Leonidas.

- Mais...

- C'est juste un thé, laisse-moi faire ça pour toi.

- Comme nos frais de scolarité ?

Théa n'avait aucune idée de ce dont il parlait, mais Leonidas parut comprendre car il eut l'air embarrassé et il se passa la main sur sa mâchoire. Julian le regarda d'un air entendu.

- Ah... J'espérais que...

- Que je n'apprenne pas que les élèves étrangers payent une taxe pour étudier à Ilvermorny ?

- Sérieusement ? Fit Théa.

- Aileen me l'a dit, confirma son cousin. Ceux qui viennent du Canada, du Mexique, de Cuba... Ils payent des frais de scolarité en plus. Je crois que Enjolras veut protester contre.

- Etonnant.

Elle croisa le regard de Julian et elle y lut la même chose qu'elle pensait : « contre quoi Enjolras ne protestait pas ? ».

- Sauf que j'ai signé la plupart des papiers moi-même et je n'ai jamais vu celui de la taxe ? reprit Julian. Je me suis dis que Isadora avait dû s'en occuper, mais c'était toi, pas vrai ?

- C'est bien possible, admit Leonidas. Mais ce n'était pas grand-chose, c'était juste une facilité administrative.

- Attends, tu signes les papiers de l'école toi-même ? S'étonna Théa.

Julian se raidit et il sembla déstabilisé sur le coup, comme s'il venait de se rendre compte de ses paroles. Sa réaction l'intrigua d'autant plus. Avant la rentrée, elle avait bien compris que le père de Julian et Charly était un peu... spécial. Il quittait rarement sa chambre, travaillait beaucoup sur ses recherches, et même lorsqu'il était présent aux dîners, il paraissait absent. Elle avait entendu grand-mère en parler et dire que la mort de sa femme l'avait plus ébranlé qu'elle ne l'avait cru. Théa commençait à comprendre ce qu'elle avait voulu dire par là.

Le silence commençait à devenir gênant et Leonidas sauva Julian en refermant sa veste et en se râclant la gorge pour clore la discussion.

- Assez tergiversé, dit-il, je payes et vous repartez à l'école. Allez, les jeunes !

- Tu sais que plus tu nous appelles « les jeunes » plus tu fais vieux ? Lança Théa, amusée.

Pour toute réponse, Leonidas fit miner de lever son journal, offensé, pour lui donner un coup et Théa recula en riant. Julian la suivit dans un éclat de rire. Tous les deux, ils adressèrent un dernier signe de la main à Leonidas, puis s'engouffrèrent dans la rue principale sous l'œil de Hilda Douzebranches qui semblait vérifier qu'ils ne partaient pas sans payer.

Avec l'impression d'être plus légère qu'en début d'après-midi, Théa offrit son visage aux rayons du soleil. Elle n'avait pas menti : voir Leo lui avait fait du bien. C'était un peu comme retrouver un bout de la maison, mais un bout positif, loin de la tension avec sa mère et de la bienséance imposée par sa grand-mère.

- Leo m'avait manqué, dit-elle à Julian pour lancer la conversation entre eux. Je suis contente de l'avoir vu mais... je suis désolée si j'ai interrompu le moment que tu devais passer avec lui... Je ne voulais pas...

- Non, t'inquiète pas... Je crois qu'il avait prévu ça comme ça. Pour qu'on se parle enfin.

Théa grimaça.

- Ouais... Désolée pour ça. Je ne savais pas bien quoi vous dire à Charly et toi, je pense.

- Ah ? Pourtant, j'ai trouvé que « bienvenue dans la famille la plus dysfonctionnelle d'Amérique » était une bonne entrée en matière, se moqua-t-il.

- Eh ! J'étais très fière de cette phrase, protesta-t-elle. En plus, c'était vrai, non ? Je vous ai mis en garde d'une certaine façon.

Julian haussa les épaules, le bas de son visage enfouit dans son écharpe de Poudlard.

- Je ne pense pas que les Grims soient pire que d'autres. Toutes les familles sont dysfonctionnelles, non ?

- Attends de vivre avec eux plus longtemps...

- Honnêtement, je m'attendais à pire d'Isadora par exemple. Tu sais... Dans le genre vieille matriarche de famille sang-pur un peu vieux jeux. (Théa hocha la tête). Alors qu'en fait... Je penses qu'elle appartient seulement à une autre génération et qu'elle est juste heureuse que sa famille se retrouve après toutes ces années, même si elle ne sait pas très bien l'exprimer.

- Je vois ce que tu veux dire, dit-elle. Grand-mère n'est sûrement pas la pire. Mais n'empêche que tu n'as jamais vu oncle Robert et tante Dilysa parce qu'ils étaient trop occupés à gérer leurs affaires pour venir vous accueillir. Ils ne sont même pas revenus pour le dernier départ d'Archer à Ilvermorny.

- Tu vois, au moins ta mère était là, elle.

Théa soupira. Rationnellement, Julian avait raison, mais elle avait du mal à voir la présence de sa mère comme quelque chose de positif. Elle n'avait pas vraiment eu le choix après tout... Ce n'est pas comme si elle pouvait être ailleurs, coincée depuis des années dans ce manoir sans travailler ni vie personnelle.

Perdue dans ses pensées, elle faillit rentrer dans quelqu'un et se décala au dernier moment. Julian fit un pas de côté sur la gauche. A cette heure-ci, ils n'étaient pas les seuls à faire le trajet inverse pour rentrer à Ilvermorny et plusieurs élèves encombraient le chemin. Des chuchotements enthousiastes pour le bal des fantômes lui revinrent aux oreilles. Julian dut les entendre aussi car il redressa la tête, intéressé.

- Tu vas me dire ce que c'est, ce bal ? Demanda-t-il.

- En vrai, c'est juste une coutume de l'école... Othilia est plus calée en histoire que moi, elle pourra sans doute t'expliquer. Je me demande où elle est...

Sur la pointe des pieds, elle tendit le cou pour essayer de la trouver dans la foule, mais elle ne repéra aucun carré blond parmi les têtes autour d'elle.

- Je crois qu'elle était avec Noah, indiqua Julian, tête baissée.

- Quand est-ce qu'elle ne l'est pas...

- Hilda a dit la même chose.

Théa fronça le nez.

- Rah, ne me compare pas à Hilda, s'indigna-t-elle.

- Pourquoi ? Tu ne l'aimes pas ?

- Ses cafés sont à tomber par terre, concéda-t-elle, mais alors ne la contrarie jamais. A côté, ma mère est un modèle de chaleur et de patience.

- A ce point ?

En voyant que Julian avait l'air sincèrement intéressé, elle se décida à raconter et fit remonter ses souvenirs d'il y a quelques années.

- Comment t'expliquer ? Se demanda-t-elle à voix haute. Hilda est quelqu'un... d'intransigeant. Elle a des exigences et elle le fait savoir. D'une certaine façon, elle est courageuse. Les Douzebranches ont une réputation sur le dos évidemment et en tant que femme, elle n'était pas promise à un grand avenir. Elle a décidé qu'elle y arriverait au mérite. Elle ne s'est jamais mariée, elle a racheté les Deux Souafles avec le peu d'économie qu'elle avait contre l'avis de ses parents et elle a aidé toute sa famille. Elle a un sens des affaires incroyable. Ce n'est pas sa sœur en somme...

- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a sa sœur ?

Théa ralentit et manqua de s'arrêter, surprise. C'étaient dans ces moments-là qu'elle oubliait que Julian ne savait pas ce que toute la communauté sorcière savait en général. Il dut surprendre son regard et l'interpréter pour du jugement car ses épaules se raidirent.

- Désolé de ne pas savoir, dit-il, presque amer. Mais les Etats-Unis ne sont pas le centre du monde, je ne connais pas l'histoire de chaque famille. Si je te parle des Black, tu connais chaque anecdote peut-être ?

- Eh, te braque pas ! S'hérissa-t-elle. Je n'ai rien dit !

Un court silence s'étira entre eux, puis Julian se détendit. Il fit un vague geste de la main qu'elle interpréta comme une excuse et elle continua :

- La sœur d'Hilda, Heather, est son opposé. Je ne l'ai vu qu'une seule fois et crois-moi je m'en souviens encore aujourd'hui. Elle accompagnait Noah pour sa rentrée. Imagine une femme qui ressemble à Hilda, mais une Hilda qui aurait fait la fête jusqu'à 3h du matin et qui serait coincée dans sa période adolescente.

- Ah...

- C'était assez étrange. Mais bref, pour en revenir à Hilda elle-même, elle plaque un peu les exigences qu'elle s'est imposée sur ses neveux. Elle veut qu'ils soient bien élevés, doués en cours, obéissants... Pour Raphaël, ça va. Pour Noah, c'est plus compliqué. Et elle n'aime pas trop Othilia pour ça aussi, elle pense qu'elle distrait Noah. Si elle savait qu'elle est sûrement une des élèves les plus sérieuses de l'école... Enfin voilà, tout ça pour dire que Hilda n'est pas la personne la plus aimante. Ça reste leur tante, mais ça doit être compliqué.

- Ils vivent avec elle, c'est ça ?

- Oui... Depuis qu'ils sont petits. C'était un peu compliqué, Hilda n'avait pas vraiment leur garde jusqu'à quelques années.

- Un rapport avec l'accident pendant votre première année ?

Etonnée, elle réussit cette fois à continuer à marcher au même rythme, mais elle se garda bien de répondre avant d'aviser l'expression de son cousin. Il regardait droit devant lui, les yeux plissés à cause du soleil couchant qui lui faisait face. Une sorte d'halo doré faisait ressortir ses cheveux blonds foncés et elle prit quelques secondes à contempler les reflets mordorés et ambrés qui jouaient sur les contours de son visage. Le spectacle aurait pu la distraire, mais elle ne manqua pas l'air fuyant de Julian et elle vit soudain à travers son coup de bluff.

- Tu ne sais pas ce qui s'est passé, pas vrai ? Devina-t-elle.

Il émit un grognement dépité et jeta ses mains vers le ciel. Les tâches de fusain qu'elle avait déjà remarqué tout à l'heure se parèrent d'or sous le soleil.

- Est-ce que quelqu'un va finir par m'expliquer ce qui s'est passé ? On dirait que c'est un secret d'état !

- Ce n'est pas ça... C'est Noah, expliqua-t-elle. Il a bien fait comprendre qu'il ne voulait plus que quelqu'un en parle. La dernière fois, il s'est tellement disputé avec Liam qu'ils ne se parlent plus et Wilde a fini avec le nez cassé.

- Quoi ? C'est Noah qui a... le nez de Wilde, c'est lui ?

- Je sais, on dirait pas comme ça à cause de la carrure de Wilde. Mais Noah a bien frappé. Il a manqué l'exclusion. Le père de Wilde était furieux. Il est ministre, je ne sais pas si tu le sais...

- Je crois que Liam me l'avait dit, oui... (Il la regarda à travers ses cils, presque incandescents). Et donc ? Tu ne vas pas me dire ce qui s'est passé, c'est ça ?

- Et risquer la colère de Noah ? Non, je ne suis pas suicidaire. Il ne m'aide déjà pas assez comme ça.

- Pourquoi ? Ou ça aussi c'est un secret d'état ?

Théa secoua la tête en laissant échapper un rire étouffé.

- Non, ça c'est juste parce qu'on est un peu pareils tous les deux. On ne sait pas se taire et on se braque facilement. Et on n'aime pas que l'autre nous prenne Othilia.

- Je ne sais pas comment elle fait pour vous supporter...

- Parfois, moi non plus, admit-elle.

Elle avisa le chemin à flanc de montagne qui venait de surgir devant eux et chercha à nouveau sa meilleure amie du regard sans la trouver. Elle retint un soupir. Si Leonidas avait été celui qui lui avait tenu la main enfant, Othilia avait été celle qui l'avait porté en arrivant à Ilvermorny. Et même si rationnellement elle savait que Noah Douzebranches avait besoin plus que quiconque d'une main tendue, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir d'accaparer Othilia.

- Je voulais juste te dire... marmonna Julian brusquement. Merci pour aujourd'hui.

- Merci ? Répéta-t-elle, sourcils froncés.

- D'avoir insisté pour que Leonidas nous parle de ma mère... explicita-t-il. Je n'aurais jamais réussi à le pousser comme tu l'a fait...

- Oh... De rien, je suppose, répondit-elle avec gêne. Je pense que j'en avais juste marre qu'on refuse de nous répondre. Tu m'as plus servi d'excuse qu'autre chose. Ne crois pas que j'agissais par altruisme.

Un sourire fin fit frémir la commissure de la bouche de Julian, mais il ne prit pas la peine de la contredire. Au lieu de cela, ils continuèrent à marcher côte et côte et Théa se fit la réflexion que Julian n'était peut-être pas ce qu'elle avait imaginé. Il n'était pas un secret de plus dans cette famille repliée sur elle-même ; il était peut-être même justement la pointe qui allait faire éclater la bulle créée par des années de rancœur.

Et alors que le soleil sombrait derrière la ligne d'horizon, Théa continua son ascension vers Ilvermorny, Julian à ses côtés.

**************************************

Et voilà pour le chapitre tant attendu ! Alors les réponses ne sont pas encore toutes là, mais ça commence. J'espère que vous avez trouvé ça intéressant ^^

Eléments tirés de Pottermore :

- Rien pour cette fois ^^

Prochain post : Chapitre 17 - 12 avril
mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Il était SUPER ce chapitre !! <3
On en sait un peu plus sur Aurélia et c'est trop bien ! Alors comme ça, ça serait à cause du père de Théa (qui s'est fait emprisonner. Pitié, dis-moi que c'est pas Grindelwald) qu'elle serait partie ?
Théa et Ju' qui se rapprochent <3 on aiiiiime (comme ça, il va se rapprocher de Noah via le cercle d'amis de Théa :D )
C'était super cool d'avoir le point de vue de Théa pour ce chapitre ! Tu vas faire un chapitre du point de vue de Noah ? *grands yeux implorants*

En tout cas, hâte d'avoir le prochain chapitre pour rencontrer les fantômes de l'école ;)
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

C'est moiiiiiiiiiiii
Je pensais avoir tellement de retard que je suis allée en page 2, je te dis pas ma joie quand je voyais mes commentaires :lol:

Chapitre 13:
Ce qui me tue c'est que t'en es au chap 13, et on est le 16 septembre, à ce train là tu vas arriver en juin avec un chapitre 856 :lol:

Alors juste, la tour d'Astronomie, elle est pas ouverte sur l'extérieur ? J'ai peut-être la vision du film en tête mais il me semble pas qu'il y ait d'intérieur à proprement parler, si?
Wos Hannah elle a les nerfs à vif parce qu'elle s'est coincée les cheveux dans la lanière ? C'est une sanglante elle :cry: :lol:
Raaaah la pauvre Hannah quand même, Julian abuse vraiment
Roh la lalaaaaa le dessin a l'air magnifique, j'ai imaginé un dessin en encre de Chine. Par contre elle pourrait croire qu'ils ont toujours un semblant de relation haha, c'est assez intime ce dessin ^^
l'amour éternel de Julian
*tousse tousse*
Elle portait un short sur legging bleu et un haut rouge framboise qui dévoilait son ventre. Les couleurs de l'école se retrouvaient aussi sur son maquillage
elle a intégré le club pom pom girl ou ça se passe comment ?
- Je ne pensais pas qu'Enjolras serait dans l'équipe de balais acrobatiques, marmonna-t-il.
moi non plus mdrr

non mais je me sens mal rien qu'à les imaginer sauter dans le vide là
Mais je le soupçonne de le faire pour faire plaisir à Clémence. C'était son truc.
argh, j'ai horreur de ça perso :lol: :lol: :lol: :lol: mais QUI est cette Clémence bordel
- Les gallions, répéta Liam avec son accent anglais ridicule.
eh, il me fatigue là, il va faire ça à chaque fois qu'il entend un accent british? non mais parce que l'américain c'est vraiment pas beau alors il peut parler :roll:

Eh mais en fait le vol acrobatique c'ets les pom pom girls sorciers en fait (Enjolras qu'est-ce que tu fous... et Clémence purée :lol: :lol: :lol: )

Leurs slogans là on dirait des battles de danse américaine je meurs :cry: :cry: :lol:
- Petit rappel pour mon ami intello anglais qui ne connait pas les règles, s'exclama alors Liam.
j'en étais sûre purée pouahahha

La vache, les éliminations sont radicales, ça va vite :lol: :lol: en vrai ça fait rager parce que c'est du hasard du coup tu peux même pas t'en prendre à toi-même si tu te fais éliminer, j'aurais la haine. C'est pas juste un peu, ton équipe peut être excellente mais se faire éliminée tout le temps par l'explosion
- Charlotte, je pense que c'est trop dangereux.
roh la laaa, il soûle Julian quand il fait ça, laisse ta sœur faire sa vie
Comme elle dit, il l'étouffe. Elle est tellement gentille, moi j'aurais pété un câble et je serais partie d'un pas furieux :lol:
- C'est ça, c'est ça. Tu finiras marier à ton balai de toute façon.
POUAHAHAHA je meurs
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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 14:

BOUM 31 octobre ah bah voilà on avance :lol:
Parfois, quand il s'ennuyait juste, il lui envoyait un avion en papier qui lévitait au-dessus de sa tête magiquement pendant quelques secondes et Julian l'attrapait, renversé en arrière.
GHHHHHH, j'aime tellement cette relation qui se dessine (LOL t'as capté) entre eux
Après l'incident de l'avion-citrouille
désolée ça me fait tellement rire :lol:

Bon on a toujours pas eu de réponses sur ce qu'avait Aileen au chap précédent d'ailleurs. Mystèèèèère. Et Liam ferait mieux d'y aller tranquille avec Julian, il sacrifie ses nuits pour ses runes
Genre une serrure ouverte, une serrure fermée ?
comment "genre" s'est infiltré :lol:
- Trouve un moyen d'accélérer le truc !
rahh, Julian s'en prend plein la tronche, il fait ce qu'il peut et Liam semble croire que c'est un génie professionnel. Mec, c'est un étudiant. Et comme Julian le dit, il ets capable de donner toutes les infos du rituel, mais il ne peut décemment pas accélérer le processus. Ah il est vraiment indulgent parce que Liam dépasse les bornes un peu
- Quoi ? Tu penses qu'on va libérer un basilic caché dans les entrailles du château ? C'est ridicule !
LOLILOOOOL
Non, c'est le plus courant, mais non. Ça peut être un minéral ou un végétal qui est soumis au rituel si l'objet à protéger est enterré par exemple.
let me guess, c'est la baguette de Salazar?
- Tu vas nous aider à faire la potion, le philtre et tout le reste ? S'exclama Liam, presque incrédule.
c'ets quoi cette question :lol: c'ets leur pote, qui a passé des heures à traduire des runes pour faire avancer ce mystère, et il pensait qu'il allait s'arrêter là ? :lol:

STYLE de pouvoir aller à Salem !! (la photo avec les potences :cry: :cry: :lol: :lol: :lol: )

Oh la la, la description du hall, magnifique *-* très visuelle et super bien écrite !!
les bras presque enroulés autour de ses épaules avant de l'attirer contre lui.
HUMPF

TRIPLE HUMPF. Je n'apprécie guère cette joie des deux tsss

Sinon l'explication du rituel était plutôt claire pour moi ! C'est assez stylé d'ailleurs, et ça m'a l'air bieeen complexe
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 15:
et annoncer une promotion sur la bière au beurre
YESSSEUUU
- Comment ça se passe à New York ? Demanda-t-il.
autrement dit "mon père ne s'est toujours pas enfermé dans la cave du manoir avec ses bouquins tel l'ermite qu'il est ?"
- Je ne comprends rien, avoua-t-il honnêtement.
si on était pas au courant, j'aurais été perdue aussi, cette conversation n'a aucun sens :lol: :lol: :lol:
il n'avait jamais pensé à demander le nom de jeune de fille de sa mère
est-ce qu'il y a sincèrement quelqu'un qui demande le nom de jeune fille de la mère de son meilleur pote ?
La dernière fois qu'il avait vu Hanna, il avait encore une mère.
Argh... tout ce paragraphe sur son analyse de relation avec Hanna est très fort, assez réaliste et on peut comprendre pourquoi il ets si réticent à l'idée de lui parler..

Je suis morte, la serveuse c'est un mélange entre Minerva et Dumbledore :lol: :lol: :lol: :lol:
Il tourna la tête si vite que sa nuque craqua
j'ai fait un "aaahha..." de douleur en rentrant ma nuque dans mes épaules :lol:
Mais c'est pas possible tout le monde est relié à tout le monde dans cette histoire, tu as finir par avoir des cousinades entre personnes mariées, genre Julian et Noah :lol: :lol:
- Il est avec Othilia, révéla Julian avant que son cerveau ne réfléchisse.
ptdrrrrr j'imagine tout le monde se retourner "d'où tu sais ça toi ?" :lol: :lol: :lol:
Rien, pardon, je pensais à autre chose. Aileen McCallum, tu disais ?
diversion particulièrement mauvaise si je puis dire :lol:
Il n'en avait rien à faire des parents d'Aileen
je serais toi je garderais ça dans un coin de la tête, ça te servira sûrement pour plus tard, notamment sur le comportement d'Aileen et son "mal de crâne" de la dernière fois (je dis des conneries si ça se trouve haha)

J'adore, Julian qui dit au début qu'il aime bien Leonidas parce que c'ets celui qui lui a fourni plein de réponses à ses questions. Leonidas actuellement "ouii, noon... on peut en parler plus tard ? c'ets pas important.. histoire ancieeeenne" :lol:
- Théa ? Répéta-t-il. Théa doit nous rejoindre ?
damn, je savais que cette table de 4 cachait quelque chose
- Tu parles ! Tu fais la tête parce que Fleming avait dit que t'étais le meilleur en sortilège et que je t'ai battu quand même.
non mais c'ets vrai c'est frustrant quoi, j'aimerais bien que Julian la batte là :lol:

En attendant comme il dit, leurs questions sur Aurélia ça les rapproche
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 16:

Ouuuuuh un pdv de Théa, intriguant
Déjà, ça annonce la couleur comment elle parle des couples familiaux, j'aime beaucoup cette dégradation de l'amour selon les couples. Sa relation avec son frère et sa perte est assez horrible d'ailleurs
Elle ne savait même si Julian s'en rendait compte, mais il laissait filtrer à travers son ton un patriotisme flagrant, même s'il ne faisait que répéter les paroles de sa mère.
quoi, c'est un problème ? tsss
Il y avait toujours des gens. La fine fleur de l'élite sorcière se pressait pour discuter, échanger des ragots, parler de politique.
roh la la ça fait tellement 19ème siècle haha
En tant que petit dernier, j'étais celui qu'on désignait pour les « missions cuisine ».
on reconnaît la victimisation du petit dernier hein, les aînés qui l'envoient à l'échafaud :lol:
- Tu sais que je peux encore te renvoyer en Angleterre, pas vrai ? Menaça faussement Leonidas. Ou résigner mon rôle de parrain ?
CHICHE
En fait, la dynamique Aurélia/Cordelia est un peu similaire que celle Lily/Pétunia dans le sens où elles étaient très proches et l'école de magie leur a fait prendre des chemins différents, et radicalement opposés.
Son emprisonnement avait été un scandale à l'époque dans la communauté sorcière, tout comme la demande de divorce de sa mère qui avait été retirée en quelques jours sous la pression.
double révélation, entre l'emprisonnement et Cordelia qui est forcée de retirer la demande de divorce pour préserver les apparences, c'est rude.. M'étonnes pas que Théa le déteste

Oh la la, déjà la fuite est significatrice de la relation entre Grims et Aurélia, mais en plus vu comment elle était précipitée avec des marques rouges.. Mais c'est chaud quand même, parce que si le mari était dangereux, Aurélia a laissé sa sœur entre ses mains... et du coup ça ne m'étonne pas que Cordelia lui en veuille

Purée je m'attendais pas au bal :lol: :lol: :lol: genre il en a pas entendu parler au détour d'un couloir, ou Aileen ou Liam :lol:

Ah bon, finalement c'ets pas le bal auquel je pense hahha
eh c'est des fantômes du passé qui débarquent et défilent ou bien? Ca serait trop stylé de voir débarquer Jefferson ou un bail comme ça :lol:
- Tu sais que plus tu nous appelles « les jeunes » plus tu fais vieux ? Lança Théa, amusée.
tant qu'il dit pas "les djeuns"
Imagine une femme qui ressemble à Hilda, mais une Hilda qui aurait fait la fête jusqu'à 3h du matin et qui serait coincée dans sa période adolescente.
je vois le genre... mère mais pas maman quoi
J'aime beaucoup cette dynamique qui s'installe entre Théa et Julian ! Ils vont être un peu le lien qui va réunir la famille (enfin) en jetant les membres gangrenés
- Et risquer la colère de Noah ? Non, je ne suis pas suicidaire. Il ne m'aide déjà pas assez comme ça.
purée, pendant un moment j'y ai cru à la révélation sur cet incident
Il n'était pas un secret de plus dans cette famille repliée sur elle-même ; il était peut-être même justement la pointe qui allait faire éclater la bulle créée par des années de rancœur
ouuuuuh joli. On voit bien que Théa est au fond hyper fatiguée de la complexité de sa famille et que Julian rafraichit un peu le tout

Damn j'ai tout rattrapé ici, plus que Hécate et O&P :lol: :lol: vraiment c'était des chapitres hyper sympa, y a eu un peu de tout entre relations frère/soeur, l'intrigue des runes, le Quodpot, Théa, des révélations, des nouveaux lieux... Trop hâte de voir Salem d'ailleurs /
PAR CONTRE: ça manquait de Noah là, j'espère que tu vas te rattraper, attention ! :lol:
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

BON J'espère pas perdre mon commentaire cette fois haha
J'ai dû croire que j'avais posté et en fait non et tout fermer comme une idiote
Enfi, bref : en gros j'avais commencé par dire que pour ce titre cétait Taylor Swift et ensuite j'ai chanté All Too well
Et après j'ai conseillé à Julian de pas se disputer avec ses potes, et j'ai noté qu'il remarquait surtout Noah sur la photo haha
Rolala oui puis je me suis dit que vraiment, il était absolument abominable avec Hanna

REPRENONS, le 10 septembre
sentit son sac lui rentrer dans les jambes un peu trop violemment.
C'est quoi comme genre de sac pour qu'il lui rentre dans les jambes ? :lol: J'espère qu'il a pas baissé les bretelles de son eastpak pour qu'il arrive à ses genoux :lol:
Ah mais c'est le fameux changement de pdv (deux de tens' (lol non, j'avais 16 la première fois qu'elle a pris ma tension :lol: ) )

Tu anticipes mes questions, j'allais demander d'où sortait le nom de famille de Sora
J'aime trop cette idée de la réserve amériendienne et de leur rapport à la magie !
Théa Grims n'était pas prête de fondre au soleil.
J'ai pensé à Olaf. Voilà
- Je vais te dire combien de fois que je connais pas le nom des techniques ? Je joues au talent, votre Altesse.
Comme je te comprends
un jour j'ai joué au tarot avec des gens hors de ma famille et ils m'ont dit "c'esdt marrant on dirait que t'as aucune stratégie" Euh comment dire que c'est le cas
Il décida de la faire parler. Avec
Je l'ai lu d'une seule traite et j'ai cru qu'il voulait la faire parler avec son nez, j'ai pas compris :lol:
- Non, Dumbledore, c'est lui mon cousin étranger.
J'allais demander comment ils connaissaient Dumbledore, mais Grindelwald je suppose
Elle roula des yeux. Liam devenait de plus en plus doué chaque jour pour la faire réagir ainsi.
Ils sont tellement destinés à être amoureux :')
Ils sont trop drôles :lol:
Liam se retint de répondre qu'il pensait à autre chose la nuit parce que sa mère l'avait bien élevé
LIAM !!!!!!! Je me marre tellement derrière mon masque :lol:
ENFIN

... Ca s'appelle Ilverhorny pour rien cette école
D'un coup concentré, Liam attrapa un crayon et une feuille de papier et il se mit à noter.
Aaaaaw donc il a un peu d'humilité quand même
Il faudrait qu'il demande à Lottie de lui couper demain.
Au pire il ira bien avec la catastrophe capillaire qu'est HP 4

Mais il est relou Noah :lol:
- Ce qui traîne, là, c'est un con.
OULALAAA Ca tire à balles réelles ici
J'ai comme l'impression que Noah fait ressortir le pire de Julian haha
Déséquilibré, il faillit tomber en avant et lui rentrer dedans. Il sentit ses joues chauffer.
Je me marre tellement, j'ai l'impression d'être dans CLOY :lol:
- Ah... Toi aussi ?
AAAAW un point commun :')
- Elle va bien s'entendre avec Raphaël. (Il eut un sourire en coin). On aura l'équipe balai et l'équipe dessin !
Poueheheh j'attends de voir le double couple Shelton-Douzebranches
- Non, t'as raison. N'employons pas les grands mots maintenant.
Le jour où ils auront LA discussion ils pourront héhéhé

Nan mais ils me tuent tous les deux, ils font genre ils s'apprécient pas et c'est déjà la prsonne de l'école à qui Julian a confié le plus de choses
Ca me donne envie de regarder CLOY :')

J'ai trouvé ça très chouette cette incursion dans la tête de Liam, je suis très intéressée par sa relation avec Théa 8)

Allez PEACE désolée pour la moitié manquante haha
Scandium

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Scandium »

Hey, super chapitre !! Mais je suis trop frustrée de ce flou, on en a pas appris tant que ça, argh, je suis beaucoup trop impatiente je crois ^^ ! C'était super d'avoir les souvenirs d'enfance de Leonidas, découvrir comment était Aurelia, etc

J'en peux plus de pas avoir la raison de la entre Liam et Noah ! Et j'ai hâte de voir l'évolution de la relation entre Théa et Julian !! J'espère (et j'en suis sure) que Julian, Noah, Liam, Aileen et Théa seront réuni à la fin et formeront une joyeuse bande ! Mais bon, je pends peut-être mes désirs pour la réalité, apprès tout, on sait pas ce qu'il s'est passé ... Othilia a l'air incroyable aussi, j'ai hâte de la découvrir en profondeur.

Le père de Théa, oh la la, j'ai tellement hâte d'en savoir plus sur lui. J'ai qqs théories mais ça reste bien mystérieux !

Tu nous a bien teasé avec ce bal d' Halloween là ! ça va être long d'attender une semaine !
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Mon com n’a pas été enregistré et je m’en rappel plus...
Du coup je dis juste que le chapitre était top et que j’ai hâte d’en savoir plus !
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