Hello ! Voici ma participation pour ce mois-ci !
Ma couleur pour ce thème-ci sera le blanc !
/!/ Ame sensible : S'abstenir <3 /!/
Sous la banche neige
Je me mets à genoux, laissant ainsi mon corps brulant s’écraser sur la blanche neige épaisse.
J’expire tout l’air présent en moi. Je lève les yeux au ciel et je savoure la douce sensation des flocons de neige, légers et flottants tomber sur mon visage. Je ris, sans me contrôler, un doux rire, que je croyais oublier derrière des instants voilés de larmes.
Je lève les bras vers le ciel, permettant ainsi à la neige d’atteindre mes bras nus.
Mon sourire et mon rire envahissent mon corps d’une onde de bonheur que je croyais à jamais effacé. Je retire alors mes ballerines, et plonge les pieds dans ce blanc manteau, meurtrier et salvateur. Le froid les transperce du bout des orteils jusqu'au talons, pour finalement arriver jusqu’aux chevilles. Je désire faire de même avec mes mains, alors je les plonge contre le sol, et laisse le froid envahir mes mains et mes bras.
Le froid s’empare de tout mes membres sans pitié. Et pourtant, je suis là, vibrante de cette sensation agréablement meurtrière.
Au loin, je crois apercevoir un lac. Je souris à sa vue et puis, les souvenirs m’étreignant. Je m’abandonne et pleure. Je laisse couler mes larmes. Mes larmes chaudes sur la neige forment avec elle de petite boules grises. Si je me laissais aller à la poésie, je dirais qu’elles personnifient les moments gris de ma vie.
Parmi mes larmes, je sens une force monter en moi. Et, sans plus de retenue, je pousse un cri. Je hurle à plein poumons tout ce que j’ai contenu ces dernières minutes.
Je libère à nouveau quelques larmes, et puis, dans ma petite robe légère, je m’allonge toute entière dans cette neige.
J’entend le poids de mon corps se former dans la neige. Je me recroqueville dans la neige réconfortante et sens le froid mordre mon oreille et mon nez.
Est-ce bien cela mon dernier acte de tendresse ? Après tout, ne dit-on pas que mourir de froid est bien la mort la plus douce qui soit ? Il suffit de laisser aller au sommeil.
Je n’ai qu’as admirer une nouvelle fois la neige tomber sur le sol et l’arbre recouvert de mille flocons blancs. Je souris, paisible et ferme mes yeux. Je peux dorénavant sentir les flocons se poser délicatement sur mes cils et mes paupières.
Je me laisse aller, relâche tout les muscles de mon corps, et accueille ce froid, cet ami gelé en moi, et qui atteindra bientôt mon cœur, pour le stopper dans un dernier battement.
Il suffit de laisser aller au sommeil, disent-ils.
Avant de dormir, j’aime repenser aux événements de ma journée, puis penser à tout le positif qui m’est arrivé, et qui pourrait m’arriver et qui m’arriveras.
Alors je laisse mes pensées revenir à moi, et je repense aux événements de cette soirée.
Je revois le grand sapin de Noël décorer par ma fille et mon mari. Je revois le visage radieux de ma mère et de mes frères lorsque j’apporte le plat. Je vois leur visage satisfait aux moment de partir.
Je revois mon homme, lire un livre sur le fauteuil prêt de la cheminée, relevant parfois les yeux vers la fenêtre pour y voir la neige tombé.
Je me vois, moi, tombant sur ses genoux, mes bras autour de son cou, admirant chaque trait de son visage que j’ai aimé de toute mon âme pendant 8 ans.
Je me vois l’embrasser tendrement et amoureusement.
Je le revois finalement m’enlacer, m’embrasser la joue et me chuchoter que je suis son plus beau cadeau. Et que quoi qu’il arrivera, mon bonheur fera le sien, quoi qu’il advienne.
Cette phrase m’avait toujours apaisée, confortée et rassurée. Lorsqu’il me dit ça, je sais que nous nous aimerons toujours. Malgré tout ce qu’il pourrait advenir, nous aurons toujours une place dans le cœur de l’un et de l’autre.
Je me vois une nouvelle fois me perdre dans son regard aux yeux ébènes.
J’entend le cri d’effroi de ma fille, puis le son d’une balle de pistolet.
Je nous revois, lui et moi, courant horrifiés dans la direction de son cri.
Je revois avec douleur le trou rouge se former sur le front de mon époux, le soleil de ma vie.
Je revois de l’autre côté, le corps jeune et sans vie de ma fille, la lumière de ma vie.
Puis je le revois.
Je sens sa main saisir violemment ma mâchoire et pointer l’arme sur ma tempe. Je sens mes cheveux être tiré, et mon corps jeté sur la table où, quelques minutes plus tôt, s’y tenait un festin.
Je sens son corps lourd et bouillonnant sur mon dos.
Je le sens soulever ma robe.
Je sens ses mains plaquer ma tête contre la table.
Je sens son souffle chaud sur mon oreille, et ses mots brulant résonnant en moi « Je t’avais promis que je ne te laisserais jamais. Joyeux Noël, mon amour. »
Je le sens me pénétrer. Je sens mon corps se raidir à ce contact.
Je sens sa colère et sa violence dans toute les parcelles de mon corps.
Je me sens vouloir hurler, et pourtant n’avoir pus émettre aucuns sons.
Je vois ma vie quitter peu à peu mon corps.
Je revois ce couteau, je me vois le saisir.
Je sens ma rage et ma haine monter.
Puis je me vois transpercer sa gorge, je me vois le repousser, le charger, le détruire.
Je me revois le poignarder avec force.
Je revois le corps de mon mari et je ressens cette force donner à ce moment là.
Je ressens avec quelle force mon couteau avait transpercer sa gorge à vingt-huit reprises.
Je me vois, plantant une ultime fois la lame dans sa bouche.
Je hurle d’effroi, là où personne ne m’entend.
Je me vois me relever, retournant près des corps sans vie de mes deux amours.
Le soleil et la lumière de ma vie.
Mon seul amour et mon seul bonheur.
Et je revois la vie perdre tout son sens.
Je me revois, partir lourdement en direction de la baie vitrée, l’ouvrir et sombrée dans cette neige blanche et si douce.
Je m’imagine maintenant retrouver le bonheur que je viens de perdre, je me vois retrouver mon époux et ma fille, je les vois m’accueillir, sereins et apaisés. Je vois leurs expressions heureuses sur leurs visages, plus beaux que jamais.
Je me vois les enlacer avec amour et tendresse, là où rien ne pourra jamais nous séparer.
Dans un dernier soupir, la neige blanche gelant mon corps, je vois notre amour s’immortalisé là où pour l’éternité, nous échangerons de nouveaux baisers.