Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

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Biana75

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Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par Biana75 »

Bonjour à tous ! Alors voilà, je me lance dans ma toute première fanfiction sur Booknode et dans des circonstances assez particulière je dois l'avouer. Je vous explique le plus vite fait possible, en gros cette série qui comme l'indique le titre portera sur les Maraudeurs et leurs amies en train de lire et commenter le Tome 3 de Harry Potter. Vous allez me dire pourquoi commencez par le trois ? Et bien tout simplement parce que les Tomes 1 et 2 ont été postés entièrement sur Wattpad ainsi que les trois premiers chapitres de ce tome, mais ils ont été supprimés. J'ai essayé par tout les moyens de récupérer mes histoires en sachant que je ne les avaient pas sauvegarder... Mais l'équipe de Wattpad m'a contacté pour me dire que ce genre de livre ne respecte pas les conditions de Wattpad. En gros, si je les repostais sur Wattpad, le résultat était le même et mes fanfics allaient de nouveau être supprimés. Donc me voilà ici ! Je poste directement le 3 parce que je sais que des gens de Wattpad l'attende ( et d'ailleurs vous n'imaginez pas à quel point je suis désolée et à quel point j'espère que vous viendrez lire ce tome ici ). Mais je reposterai le 1 et le 2 ici également, une fois le trois mis en ligne intégralement. Bref je n'ai aucune idée de ce que tout ça va donner mais franchement je n'avais pas d'autres solutions pour vous livrez la suite. J'attends encore une fois vos avis, j'espère que ça ne vous empêchera pas de commenter... Et je sors le second et le troisième chapitre demain normalement, puis après demain, vous aurez le quatrième qui si ma mémoire est bonne n'avait pas encore été poster sur Wattpad. J'ai essayé d'être le plus clair possible, pardon si ça ne l'était pas assez !
Bonne Lecture !






Hermione ouvrit les yeux la première. Elle n’eut pas besoin de reprendre ses esprits, elle se souvenait parfaitement du lieu ou ils étaient et de ce qu’il s’était passé. A la fin du tome deux, le soleil était rapidement tombé… Ils avaient tous échangés quelques mots et s’étaient endormis par la suite. A présent, la nuit avait réinstallé l’énergie magique de ce lieu qu’elle maintenant ouvert eet une nouvelle journée commençait. Ils allaient entamer le tome trois des aventures de son meilleur ami.

Hermione savait qu’Harry angoissait à l’idée de lire ce tome, et également à l’idée de lire les prochains d’ailleurs. Dans un sens elle le comprenait, c’était sûrement déstabilisant pour lui de devoir lire l’histoire de sa vie à ses parents. Mais d’un autre côté, ils préparaient cette opération depuis presque un an et c’était Harry lui même qui avait insisté pour le faire.
La talentueuse sorcière trouvait ces jeunes venus du passé très gentils, principalement Lily de laquelle Harry tenait toute son humilité et Dorcas qui ne cessait de la surprendre par son intelligence. Si elle avait su, elle n’aurait en revanche pas intégré McKinnon à l’opération tant celle ci semblait être détestée des deux filles.
Alice et Franck également l’avait beaucoup ému, elle ne parvenait pas à se dire qu’ils finiraient à St Mangouste, ce n’était pas juste…
Rien n’avait été juste dans cette guerre affreuse.

Justement, une des personnes qui était en grande partie responsable du malheur de son meilleur ami se trouvait actuellement à ses côtés en train de ronfler allègrement. Il fallait qu’elle trouve vite une solution au problème Pettigrow parce qu’elle sentait que dans la lecture de ce tome, tout pouvait très vite dégénéré…
C’était soit elle choisissait d’exclure Pettigrew et de le renvoyer d’où il venait sans qu’il ne conserve aucun souvenir, soit elle lui lançait une tonne de sorts de protections histoire d’éviter que quelqu’un ne le tue malencontreusement.
Au fond si elle excluait Pettigrew, il n’aurait pas la souffrance de voir à quel point il avait été lâche et stupide. Ce fut pour ça qu’elle choisit les sortilèges de protections, il fallait qu’il souffre au moins un peu c’était ce qu’Harry voulait elle le savait.
Une dizaine de minutes plus tard, Peter Pettigrew ne s’était toujours pas réveillé, il était simplement entouré d’un bouclier solide de protections invisible à l’œil nu. Personne ne pouvait ni le toucher ni s’en approcher de trop près et elle espérait que personne ne tenterait.

Un mouvement sur sa droite attira soudain son attention, Dorcas venait de se redresser les cheveux en pétards et les yeux rougis. Elle savait que la veille, la jeune Meadowes s’était pris la tête avec Sirius Black à propos, étonnement, de Marlène McKinnon ( elle même avait prévenue Ron de ne pas s’approcher de la jeune fille ) et si elle ne savait pas ce qui était sortie de la dispute, elle voyait que Dorcas n’avait pas l’air tout à fait sereine.
- Bonjour ! La salua t-elle. Tout vas bien ? Tu n’as pas l’air très en forme…
- On peut dire ça, souffla Dorcas. Mon copain est un crétin fini !
- Au moins c’est toujours ton copain, observa Hermione pragmatique. Et si ça peut te rassure, le mien à été un idiot durant toute notre scolarité… Ça ne c’est calmé qu’à la fin de notre septième année.
- Vu comme ça, c’est vrai que ça aurait pu être pire ! Sourit légèrement la jeune fille.
- Et si tu veux mon avis, enchaîna t-elle, je pense que la relation qui unit Marlène au Maraudeur est purement amicale. Personnellement, Ron est sorti avec une idiote en sixième année alors qu’il était amoureux de moi…
- Si ils pouvaient éviter de sortir ensemble ça m’arrangerait tout de même, murmura la jeune fille.
- Si ils avaient du sortir ensemble, ils l’auraient fait depuis longtemps ! La rassura Hermione.
- C’est pas comme si ça dérangeait Sirius d’avoir plusieurs copines à la fois ! Déclara t-elle avec pessimiste.
Hermione eut un sourire :
- Si il ne t’as pas quitté hier soir malgré la dispute, c’est qu’il t’aime toujours ! Vous allez vous réconciliez crois moi !
Dorcas hocha la tête l’air déterminée et une voix sur leur gauche se fit entendre :
- Depuis quand tu es une spécialiste des relations amoureuse Hermione ! Se moqua gentiment Harry à peine réveillé.
- Depuis que j’ai choisi de sortir avec le garçon le plus insensible du monde des sorciers ! Rétorqua Hermione en riant.
- Il est peut être temps de réveiller les autres ? Émit timidement Dorcas.
- Oui, mais avant Hermione tu t’es occupé de tu sais qui ?
La jeune fille hocha la tête.


Environ dix minutes plus tard, tous reprenaient leurs place sur le sol ou sur des coussins, que Lily gênée par la blancheur de son pantalon avait fait apparaître sur le sol.

- Je crois, commença Hermione, qu’il va être tant de commencer le tome trois…

L’assemblée leva sur elle un regard avide. Mais la jeune fille ne se laissa pas démonter et reprit :

- Avant je dois vous prévenir que ce livre est un peu particulier… On va pas mal parler de vous tous à vrai dire mais pas toujours en bien et pas toujours en rapportant la vérité. Alors je vous demande juste de ne pas vous emportez avant la fin du livre…

Tous hochèrent la tête en retour. Lily se demanda de quoi elle pouvait bien parler.
Hermione se saisit du troisième bouquin de la pile. On pouvait lire dessus « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban ». La jeune sorcière prit une grande inspiration et se lança d’une voix déterminée :




A bien des égards, Harry Potter était un garçon des plus singuliers. Tout d'abord, il détestait les vacances d'été, c'était la période de l'année la plus déplaisante à ses yeux.



- Déjà rien que ça ce n’est pas normal ! Se moqua immédiatement Sirius.



- En réalité si c’est normal quand tu passes tes vacances d’été dans la maison des Dursleys. Le défendit Ginny tout en souriant.




Ensuite, il tenait absolument à faire ses devoirs de vacances, mais il était obligé de les faire en secret, au beau milieu de la nuit.



- Alors là, ce n’est vraiment pas normal ! Dit malicieusement James. Qui fait ses devoirs de vacance ici ?




Tout le monde répondit par le positif à l’exception de Ron, Ginny, Sirius et James.


- Étonnant ! Ironisa Hermione.




Enfin, il faut également signaler que Harry Potter était un sorcier.

Minuit approchait. Les couvertures tirées par-dessus sa tête comme une tente, Harry était allongé à plat ventre sur son lit, une lampe torche dans une main, un livre relié plein cuir ouvert sur son oreiller.
Il s'agissait d'une Histoire de la magie par Adalbert Lasornette. Les sourcils froncés, Harry Potter fit courir le long de la page la pointe de la plume d'aigle qu'il tenait dans son autre main.
Il cherchait des idées pour une dissertation sur le sujet suivant: « La crémation des sorcières au xive siècle était totalement inefficace : commentez et discutez. »



- C’est passionnant ! Sourit Remus. On ne fait pas des choses aussi bien nous comme devoir de vacances. C’est plutôt des compositions sur l’épaisseur réglementaire des chaudrons…




- Certes mais enfin ce n’est tout de même pas passionnant non plus ! Susurra Marlène.




Sa plume s'arrêta au début d'un paragraphe qui semblait lui convenir. Harry remonta sur son nez ses lunettes rondes, approcha sa lampe torche du livre et lut ce qui était écrit :


Au Moyen Age, les personnes dépourvues de pouvoirs magiques (appelées communément « Moldus ») ressentaient une terreur particulière à l'égard de la sorcellerie, mais étaient souvent incapables de reconnaître ceux qui la pratiquaient vraiment. Lorsque, par extraordinaire, un sorcier ou une sorcière doté de réels pouvoirs magiques était capturé, sa condamnation au bûcher n'avait aucun effet. Le condamné se contentait de jeter un simple sortilège de Gèle-Flamme, puis faisait semblant de se tordre de douleur dans l'apparente fournaise alors qu'en réalité, il n'éprouvait qu'une agréable sensation de chatouillis. Gwendoline la Fantasque, par exemple, était toujours ravie de se faire brûler vive, à tel point qu'elle s'arrangea pour être capturée quarante-sept fois sous divers déguisements.




- Certains avaient déjà le sens de l’humour au Moyen-Age ! Rit Neville amusé. C’est bizarre je ne me souviens pas avoir lu cette partie…




Tu as du te tromper de sujet ! Le taquina Ginny.



Harry tint sa plume entre ses dents et glissa une main sous l'oreiller pour prendre une bouteille d'encre et un rouleau de parchemin. Avec des gestes lents et précautionneux, il dévissa le bouchon de la bouteille, trempa sa plume dans l'encre et se mit à écrire en s'arrêtant de temps à autre pour tendre l'oreille.
Car si l'un des membres de la famille Dursley se rendait dans la salle de bains à cet instant et entendait au passage le grattement de la plume sur le parchemin, Harry avait toutes les chances de passer le reste de l'été enfermé dans le placard sous l'escalier.





- Au moins tu sais que tu as vécu pire à Poudlard ! Tenta de positiver Peter.



C'était précisément à cause de la famille Dursley, domiciliée au 4, Privet Drive, que Harry n'avait jamais eu le loisir d'apprécier les vacances d'été. L'oncle Vernon, la tante Pétunia et leur fils Dudley étaient les seuls parents encore vivants de Harry. Ils appartenaient au monde des Moldus et avaient à l'égard de la magie une attitude très médiévale.




- Tiens c’est vrai ça ils n’ont pas pensés à te brûler vif pour enlever la magie en toi ! Siffla Lily avec ironie.



- Je suis sûr qu’ils y ont pensés, dit amèrement Harry. Mais ça aurait fait trop scandale.




Son père et sa mère, eux-mêmes sorciers, étaient morts depuis longtemps et jamais on n'évoquait leur souvenir sous le toit des Dursley. Pendant des années, la tante Pétunia et l'oncle Vernon avaient espéré qu'en tyrannisant Harry, ils parviendraient à détruire tout ce qu'il y avait de magique en lui.




- Comme si on pouvait détruire de la magie comme ça ! Soupira Luna. A la limite ils auraient pu faire de toi un Obscurus mais heureusement pour toi ce n’est pas arrivé.



- En effet heureusement pour Harrry ! S’exclama Hermione légèrement agacée que Luna parle d'une chose si horrible avec tant de nonchalance.




A leur grande fureur, leurs efforts s'étaient révélés vains et ils vivaient à présent dans la hantise qu'un jour, quelqu'un finisse par découvrir que, depuis deux ans, Harry suivait ses études au collège Poudlard, l'école de sorcellerie. Tout ce que pouvaient faire les Dursley, c'était lui interdire catégoriquement de parler aux voisins et mettre sous clé, dès le début des vacances, les grimoires, la baguette magique, le chaudron et le balai de Harry pour l'empêcher de s'en servir.
L'impossibilité de consulter ses livres compliquait la vie de Harry. car les professeurs du collège Poudlard lui avaient donné à faire de nombreux devoirs de vacances. Le plus difficile d'entre eux était destiné au professeur Rogue et avait pour sujet la potion de Ratatinage. Harry n'avait aucune sympathie pour le professeur Rogue.





- Je commence à croire que personne à part Evans n’ai jamais eu de la sympathie pour Servilus ! Sourit James moqueur.




- Et bien tu te trompes ! Lui assura Harry sans en révéler plus.



Celui-ci le lui rendait bien et il aurait été ravi de lui infliger une retenue d'un mois entier s'il ne lui apportait pas son devoir à la date prévue. Aussi Harry avait-il saisi l'occasion qui lui avait été offerte dès la première semaine de vacances. Pendant que l'oncle Vernon, la tante Pétunia et leur fils Dudley étaient sortis dans le jardin admirer la nouvelle voiture de l'oncle Vernon en s'extasiant bruyamment pour que tout le voisinage soit au courant, Harry s'était glissé au rez-de-chaussée, avait crocheté la serrure du placard sous l'escalier et pris quelques-uns de ses livres pour les cacher dans sa chambre. Du moment qu'il veillait à ne pas faire de taches d'encre sur les draps, les Dursley ne s'apercevraient jamais qu'il passait une partie de la nuit à étudier la magie. Harry tenait à éviter tout conflit avec sa tante et son oncle.




- Tu n’es pas drôle Harry, sourit James, tu aurais du les provoquer encore et encore. Quitte à être coincé ici, autant en profiter pour les faire enrager !



- Harry avait un minimum de bon sens ! Lui répondit dédaigneusement Lily. Ce que tu n’as visiblement toujours pas !





Leur humeur à son égard était déjà exécrable à cause d'un coup de téléphone qu'un de ses camarades sorciers lui avait donné au début des vacances. Ron Weasley, un des meilleurs amis de Harry au collège Poudlard était né dans une famille qui ne comptait que des sorciers. Il savait donc beaucoup plus de choses que lui en matière de magie, mais n'avait en revanche jamais eu l'occasion de se servir d'un téléphone.
Par malchance, c'était l'oncle Vernon qui avait décroché.



- Ça risque d’être drôle ! Anticipa Alice avec un sourire.



- Allô, Vernon Dursley, j'écoute.




Harry, qui se trouvait juste à côté, s'était figé sur place en entendant la voix de Ron s'élever du combiné.



- ALLO ? ALLO ? VOUS M'ENTENDEZ ? JE... VEUX... PARLER... À... HARRY POTTER !



Hermione avait parfaitement bien mis le ton et tous s’esclaffèrent.



Ron criait si fort que l'oncle Vernon avait sursauté en écartant vivement le combiné qu'il regardait avec une expression de fureur mêlée d'inquiétude.



- Pas étonnant qu’il ait peur si tu lui as hurlé dessus ! Rit Ginny.



- QUI PARLE ? avait-il rugi en direction de l'appareil. QUI ÊTES-VOUS ?



- RON... WEASLEY ! avait répondu Ron en hurlant comme si l'oncle Vernon et lui s'étaient trouvés aux deux extrémités d'un terrain de football. JE... SUIS... UN.. CAMARADE... D'ÉCOLE... DE... HARRY…



- Mais Ron pourquoi tu as dit ça ! Soupira Hermione. Tu n’as vraiment pas de cerveau en fait !




Le rouquin lui adressa une grimace bien méritée.




Les petits yeux de l'oncle Vernon s'étaient aussitôt tournés vers Harry, toujours pétrifié.




- IL N'Y A PAS DE HARRY POTTER, ICI ! avait-il tonné en tenant le combiné à bout de bras comme s'il avait eu peur de le voir exploser. JE NE SAIS PAS DE QUELLE ÉCOLE VOUS PARLEZ ! NE TÉLÉPHONEZ PLUS JAMAIS ICI ! NE VOUS APPROCHEZ JAMAIS DE MA FAMILLE !



Et il avait jeté le combiné sur son socle comme s'il s'était agi d'une araignée venimeuse. Harry avait alors subi un des pires débordements de fureur qu'il eût jamais connus.



- Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que ça va être pire d’été en été ! Rit Franck.



- COMMENT OSES-TU DONNER NOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE À DES GENS COMME... COMME TOI ! avait tempêté l'oncle Vernon en l'inondant de postillons.




De toute évidence, Ron s'était rendu compte qu'il avait attiré des ennuis à Harry car il n'avait plus rappelé. Hermione Granger, son autre meilleure amie, n'avait pas essayé de l'appeler. Harry se doutait que Ron lui avait conseillé de ne pas lui téléphoner et c'était bien dommage. Hermione, la meilleure élève de sa classe, avait en effet des parents moldus. Elle savait très bien se servir d'un téléphone et n'aurait jamais commis l'imprudence de dire qu'elle était une condisciple de Poudlard.



- C’est vrai que je n’aurais jamais dit ça ! Observa Hermione.




- Enfin un été pourri de plus ou de moins ça ne changeait pas grand-chose ! Sourit Harry.




Ainsi, pendant cinq longues semaines, Harry n'avait eu aucune nouvelle de ses amis sorciers et ces vacances d'été se révélaient presque aussi détestables que celles de l'année dernière. Il n'y avait qu'une toute petite amélioration : après avoir juré qu'il ne l'utiliserait pas pour envoyer des lettres à ses amis, Harry avait été autorisé à laisser Hedwige, sa chouette, se promener librement la nuit.



- Ça c’est un bon point ! Observa Alice qui adorait les animaux. Elle me faisait de la peine cette chouette.




L'oncle Vernon avait fini par céder pour mettre fin au vacarme que faisait Hedwige lorsqu'elle restait enfermée trop longtemps dans sa cage. Harry acheva de prendre ses notes sur Gwendoline la Fantasque et s'interrompit pour tendre à nouveau l'oreille. Seuls les lointains ronflements de Dudley, son énorme cousin, rompaient le silence qui régnait dans la maison. Il devait être très tard.



- Tu devais être très fatigué tous les jours. Réagit Lily la mine soucieuse.



- Non, la rassura t-il, ça allait. Je n’ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil.




Il reboucha la bouteille d'encre, enveloppa sa lampe torche, son livre, son parchemin, sa plume et l'encre dans une vieille taie d'oreiller, se leva et alla cacher le tout sous une lame de parquet branlante dissimulée par son lit. Puis il se releva, s'étira et regarda l'heure sur le cadran lumineux de son réveil posé sur la table de nuit. Il était une heure du matin. Harry sentit alors une étrange contraction dans son estomac.
Depuis une heure, il avait treize ans et ne s'en était même pas aperçu. Un autre trait inhabituel de la personnalité de Harry, c'était le peu d'enthousiasme qu'il ressentait à l'approche de son anniversaire. De sa vie, il n'avait jamais reçu une carte pour le lui souhaiter. Les deux dernières années, les Dursley n'avaient pas pris la peine de le fêter et il n'y avait aucune raison pour qu'ils s'en souviennent davantage cette année.





- Tu aurais du recevoir quelque chose ! Enragea James qui accordait une grande importance aux anniversaires. Je n’aurais jamais permis que tes anniversaires soient aussi ternes !



Harry traversa la pièce plongée dans l'obscurité. Il passa devant la cage vide d'Hedwige et alla ouvrir la fenêtre. Il s'appuya sur le rebord, appréciant la fraîcheur de l'air nocturne sur son visage, après tout ce temps passé sous les couvertures. Il y avait maintenant deux nuits qu'Hedwige n'était pas rentrée. Mais Harry n'était pas inquiet, il lui était déjà arrivé de s'absenter aussi longtemps. Il espérait cependant qu'elle serait bientôt de retour. Dans cette maison, c'était le seul être vivant qui n'avait pas un mouvement de recul en le voyant.



- C’est incroyable de se dire que cette chouette à plus d’humanité que les Dursley ! Songea tristement Remus à haute voix.




Bien qu'il fût encore petit et maigre pour son âge, Harry avait grandi de plusieurs centimètres au cours de l'année écoulée. Ses cheveux d'un noir de jais, eux, n'avaient pas changé: ils étaient toujours en bataille et restaient obstinément rétifs à tous ses efforts pour les coiffer. Derrière ses lunettes, ses yeux brillaient d'un vert étincelant et sur son front, parfaitement visible derrière une mèche de cheveux, se dessinait une mince cicatrice en forme d'éclair.



- Le symbole du légendaire Harry Potter ! Sourit Hermione.




Davantage encore que tout le reste, cette cicatrice représentait ce qu'il y avait de plus extraordinaire chez Harry. Contrairement à ce que les Dursley avaient prétendu pendant dix ans, elle n'était pas un souvenir de l'accident de voiture qui avait tué ses parents, pour la bonne raison que Lily et James Potter n'étaient pas morts dans un accident de la route. Ils avaient été assassinés.



Lily avait beau avoir complètement intégré l’information, elle ne put s’empêcher de se crisper lorsqu’elle entendit la violence avec laquelle le mot assassinés était prononcé.



Assassinés par le mage noir le plus redoutable qu'on ait connu depuis un siècle, Lord Voldemort. Harry, lui, avait survécu à l'attaque en s'en tirant avec cette simple cicatrice sur le front. Au lieu de le tuer, le sort que lui avait lancé Lord Voldemort s'était retourné contre son auteur et le sorcier maléfique avait dû prendre la fuite dans un état proche de la mort…





- C’est tout de même incroyable quand on y pense ! Souffla Marlène assise cette fois sur les genoux de Remus


.

Mais depuis que Harry était entré au collège Poudlard, il s'était à nouveau retrouvé face à face avec l'effroyable mage noir. Accoudé au rebord de la fenêtre, Harry contemplait le ciel nocturne en se disant qu'il avait eu de la chance de pouvoir atteindre son treizième anniversaire. Il scruta l'obscurité dans l'espoir d'apercevoir Hedwige. Peut-être allait-elle apparaître avec dans le bec un cadavre de souris qu'elle lui apporterait en s'attendant à recevoir des félicitations.



- Les chouettes ont eu drôle de façons de voir la vie ! Sourit Alice.



Le regard perdu vers les toits des maisons environnantes, Harry mit quelques secondes à se rendre compte de ce qui se passait devant ses yeux. Sa silhouette découpée dans la lueur de la lune, une grande créature étrangement penchée de côté battait des ailes en volant dans la direction de Harry. Immobile, il la regarda descendre vers lui. Pendant une fraction de seconde, il hésita, la main sur la poignée de la fenêtre, en se demandant s'il ne ferait pas mieux de la refermer mais au même moment, la créature passa au dessus d'un réverbère de Privet Drive. Harry vit alors de quoi il s'agissait et fit aussitôt un pas de côté. Trois hiboux s'engouffrèrent par la fenêtre ouverte.



- Trois ? Interrogea James surpris.



Deux d'entre eux portaient le troisième qui semblait évanoui. Ils atterrirent sur le lit avec un bruit mou et le hibou évanoui bascula sur le dos, les ailes en croix. Un paquet était attaché à ses pattes. Harry reconnut aussitôt le hibou inanimé. C'était un gros oiseau gris qui s'appelait Errol et appartenait à la famille Weasley.



- Il est mort depuis ! Crut utile de préciser Ron sous le regard amusé des autres.




Harry se précipita sur le lit, détacha la ficelle autour de ses pattes et prit le paquet. Puis il porta le hibou dans la cage d'Hedwige. Errol entrouvrit un œil vitreux, laissa échapper un faible hululement en guise de remerciement et se mit à boire de l'eau à longues gorgées.



- Le pauvre ! S’attendrit Alice dans un murmure.



Harry se tourna vers les deux autres oiseaux. L'un d'eux, une chouette au plumage d'un blanc de neige, n'était autre qu'Hedwige. Elle aussi portait un paquet et semblait très contente d'elle. Elle donna un affectueux coup de bec à Harry tandis qu'il lui enlevait son fardeau, puis elle traversa la pièce d'un coup d'aile pour rejoindre Errol.



- Tu vois elle est revenue ! Lui sourit Franck.




Harry ne connaissait pas le troisième oiseau, un magnifique hibou au plumage fauve, mais il sut tout de suite d'où il venait, car en plus d'un troisième paquet, il portait une lettre sur laquelle il reconnut immédiatement le sceau du collège Poudlard.



- Tu n’as pas fait de magie ! S’inquiéta aussitôt Lily.



Harry hocha négativement la tête avec un sourire rassurant.



Lorsque Harry l'eut délivré de son courrier, l'oiseau ébouriffa ses plumes d'un air avantageux, déploya ses ailes et s'envola par la fenêtre dans les profondeurs de la nuit.

Harry s'assit sur son lit, prit le paquet qu'avait apporté Errol, arracha le papier kraft qui le protégeait et découvrit un cadeau enveloppé dans du papier doré ainsi que la première carte d'anniversaire qu'il eût jamais reçue. Les doigts légèrement tremblants, il ouvrit l'enveloppe d'où s'échappèrent deux morceaux de papier: une lettre et une coupure de journal. De toute évidence, la coupure provenait de La Gazette du sorcier, car les personnages représentés sur la photo en noir et blanc qui accompagnait l'article ne cessaient de bouger. Harry lissa le morceau de papier journal et lut :



UN EMPLOYÉ DU MINISTÈRE DE LA MAGIE REMPORTE LE GRAND PRIX Arthur Weasley, directeur du service des détournements de l'Artisanat moldu. a remporté le grand prix de la loterie du Gallion organisée chaque année par La Gazette du sorcier. Mr Weasley, ravi, nous a déclaré: « Cet or va nous servir à faire cet été un voyage en Egypte où se trouve Bill, notre fils aîné. Il travaille là-bas comme conjureur de sorts pour le compte de la banque Gringotts, la banque des sorciers. » La famille Weasley va donc passer un mois en Egypte et sera de retour pour la rentrée des classes au collège Poudlard où cinq des enfants Weasley poursuivent leurs études.




- C’est absolument fantastique ! S’extasia Lily heureuse pour eux.



- En Égypte ? Douta Marlène. Vous auriez mieux fait d’aller à New York… Il n’y a pas de boutiques en Égypte !



Le regard noir que lui envoya Dorcas la fit se taire. Si Marlène ne considérait pas Lily comme digne d’intérêts, Dorcas était drôle, jolie, intelligente, populaire et surtout n’hésitait pas à l’humilier devant tout le monde ce que Lily ne faisait pas. Elle évitait donc de tenir ouvertement tête à la jeune Meadowes.



Harry examina la photographie animée et un sourire éclaira son visage lorsqu'il vit les neuf membres de la famille Weasley lui faire de grands signes de la main devant une pyramide égyptienne.
Il reconnut Mrs Weasley, petite et dodue, la haute silhouette et le crâne chauve de Mr Weasley, ainsi que leurs six garçons et leur fille qui avaient tous des cheveux d'un roux éclatant (bien qu'il fût impossible de s'en rendre compte sur la photo en noir et blanc).
Grand et dégingandé, Ron se tenait au centre du cliché. Il avait son rat Croûtard sur l'épaule et tenait enlacée sa petite sœur Ginny.



- Pourquoi tu m’avais enlacé déjà ? Demanda Ginny avec une fausse grimace de dégout.



- Parce que tu avais failli te faire tuer par Voldy moins de deux mois auparavant ! Se chargea de lui rappeler Ron avec un clin d’œil.



Harry ne connaissait personne qui, plus que les Weasley, ait mérité de gagner un joli tas d'or. Ils étaient en effet extrêmement pauvres et d'une générosité sans égale. Harry déplia ensuite la lettre de Ron.



Cher Harry,
Joyeux anniversaire !

Je suis vraiment désolé pour le coup de téléphone. J'espère que les Moldus ne t'en ont pas trop voulu. J'en ai parlé à Papa et il m'a dit que je n'aurais pas dû crier comme ça.



- En effet ! Se moqua Hermione avec gentillesse.



L'Egypte, c'est formidable. Bill nous a montré les tombeaux des pharaons et tu ne peux pas imaginer tous les mauvais sorts que les sorciers égyptiens ont jetés pour les protéger. Maman a interdit à Ginny de visiter le dernier tombeau. Il était plein de squelettes mutants. C'étaient des restes de Moldus qui avaient voulu entrer et qui s'étaient retrouvés avec deux tètes ou d'autres trucs dans ce genre-là. J'ai eu du mal à le croire quand Papa a gagné le gros lot de La Gazette du sorcier. Sept cents Gallions d'or ! On en a dépensé la plus grande partie au cours de ce voyage, mais il va en rester suffisamment pour que mes parents puissent m'acheter une nouvelle baguette magique à la rentrée.



- Excellente nouvelle ! Déclara Lily satisfaite. Tu ne risque plus de te lancer un sort à toi même !



Harry ne se souvenait que trop bien des circonstances dans lesquelles la vieille baguette de Ron s'était cassée. Ce soir-là, ils étaient arrivés à Poudlard dans une voiture volante et s'étaient écrasés contre un arbre du parc.



Nous serons de retour environ une semaine avant la rentrée des classes et on ira à Londres chercher nos manuels scolaires et ma nouvelle baguette magique. Peut-être que tu pourras nous retrouver là-bas ? Ne te laisse pas faire par les Moldus ! Et essaye de venir à Londres.
Ron
P.-S.: Percy a été nommé préfet-en-chef. Il a reçu la nouvelle la semaine dernière.



Harry regarda à nouveau la photo. Percy, qui allait entrer en septième et dernière année à Poudlard, bombait le torse d'un air avantageux. Son insigne de préfet-en-chef était épingle sur le nez qu'il avait fièrement posé sur ses cheveux soigneusement coiffés. Ses lunettes à la monture d'écaillé étincelaient au soleil d'Egypte. Harry déballa son cadeau. Il découvrit dans la boîte quelque chose qui ressemblait à une petite toupie en verre. Il y avait un autre mot de la main de Ron.




- Tu auras finalement eu au moins un cadeau ! Sourit James satisfait.



Harry, Il s'agit d'un Scrutoscope de poche. Lorsque quelqu'un en qui on ne peut pas avoir confiance se trouve dans les parages, il doit normalement s'allumer et se mettre à tourner. Bill prétend que c'est un attrape-nigaud qu'on vend aux sorciers qui font du tourisme. Il dit qu'on ne peut pas s'y fier, sous prétexte qu'il est resté allumé pendant tout le dîner, hier soir. Mais il ne s'était pas rendu compte que Fred et George avaient mis des scarabées dans sa soupe. Salut, Ron.



- Mais c’est génial comme cadeau ! Réagit Sirius avec un grand sourire.



- Totalement d’accord, approuva James, on aura du en offrir un à Evans dès la première année histoire qu’elle ne reste pas trop près de Servilus !



- Très mature Potter vraiment ! Soupira Lily.



Harry posa le Scrutoscope de poche sur sa table de chevet où il resta immobile, en équilibre sur sa pointe, reflétant les aiguilles lumineuses de son réveil. Il le contempla avec satisfaction pendant quelques secondes puis s'intéressa au paquet qu'Hedwige lui avait apporté. Il contenait également un cadeau, une carte d'anniversaire et une lettre, de la main d'Hermione, cette fois.



Cher Harry,
Ron m'a écrit et m'a raconté son coup de téléphone à ton oncle Vernon. J'espère que tu n'as pas eu trop d'ennuis.
Je suis en vacances en France et je me demandais comment j'allais te faire parvenir ce paquet. J'avais peur qu'ils l'ouvrent a la douane. Heureusement. Hedwige est arrivée ! Je croîs bien qu'elle voulait être sûre qu'on t'envoie quelque chose pour ton anniversaire, cette fois-ci.
J'ai trouvé ton cadeau grâce à une société de vente par hibou qui a fait passer une petite annonce dans La Gazette du sorcier (je me la fais envoyer ici, c'est tellement agréable de rester en contact avec le monde de la sorcellerie).
Tu as vu la photo de Ron et de sa famille, la semaine dernière ? Je suis sûre qu'il doit apprendre des tas de choses là-bas. Tu ne peux pas savoir a quel point je l'envie: les sorciers de l'Egypte ancienne étaient des personnages fascinants. Ici aussi, il y a quelques histoires intéressantes de sorcellerie régionale.
J'ai entièrement récrit mon devoir d'histoire de la magie pour y inclure certaines choses que j'ai découvertes. J'espère que ma copie n'est pas trop longue, j'ai fait deux rouleaux de parchemin de plus que ce que le professeur Binns avait demandé. Ron dit qu'il sera à Londres au cours de la dernière semaine de vacances. Tu pourras y être aussi ? Est-ce que ton oncle et ta tante te laisseront venir ? J'espère que oui.
Sinon, je te verrai dans le Poudlard Express, le 1er septembre.
Amitiés
Hermione

P.-S.: Ron m'a dit que Percy avait été nomme préfet-en-chef. Il doit être enchante, mais Ron n'a pas l'air de trouver ça très réjouissant.



James se mit à rire.



- Tu as vu comme il était pompeux alors qu’il n’était qu’un simple préfet ? Il va être détestable en préfet en chef !



- Ce n’est pas faux ! Approuva Ginny.



Harry éclata de rire en reposant la lettre d'Hermione puis il prit le paquet qu'elle lui avait envoyé. Il était lourd. Connaissant Hermione, il s'attendait à trouver un gros livre plein de formules magiques d'une extrême difficulté, mais ce n'était pas ça. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il déchira le papier et vit un étui de cuir noir sur lequel était grave en lettres d'argent : Nécessaire à balai



- Hou, là, là, Hermione ! murmura-t-il en faisant glisser la fermeture Éclair de l'étui.



- Je retire ce que j’ai dit, on peut élire ce cadeau meilleur cadeau de tout les temps ! Sourit James.



- Le mien était bien aussi ! Fit mine de bougonner Ron.




Il contenait une grande bouteille de Crème à polir spéciale manche à balai, une paire de cisailles a brindilles en argent, une minuscule boussole en cuivre à attacher au manche pour les longs voyages et un Manuel d'entretien des balais.

En dehors de ses amis, ce qui manquait le plus à Harry lorsqu'il était loin de Poudlard, c'était le Quidditch, un sport dangereux et passionnant qu'on pratiquait sur des balais et qui était particulièrement apprécie dans le monde des sorciers. Harry était un excellent joueur de Quidditch.
Depuis un siècle, c'était le plus jeune joueur sélectionné dans une équipe de Poudlard et son balai de course, un superbe Nimbus 2000, était sans nul doute l'une des choses auxquelles il tenait le plus.



- Pas étonnant ! Approuva James.



Harry prit le troisième paquet. Il reconnut immédiatement l'écriture brouillonne de son expéditeur : le cadeau venait de Hagrid.



- Hagrid est adorable avec toi ! Attendrit Lily.



Il déchira le papier et aperçut un objet vert qui semblait en cuir, mais avant qu'il ait eu le temps de le déballer entièrement, le contenu du paquet se mit à frémir et laissa échapper une série de bruits secs et sonores, comme des claquements de mâchoires.
Harry se figea. Il savait que Hagrid ne lui aurait jamais envoyé volontairement quelque chose de dangereux, mais Hagrid n'avait pas la même notion du danger que la moyenne des gens normaux.
Nul n'ignorait qu'il éprouvait une grande tendresse pour les araignées géantes, qu'il s'était empressé d'acheter un redoutable chien à trois têtes à un étranger rencontré dans un pub et qu'il dissimulait volontiers des œufs de dragon dans sa cabane. Avec précaution. Harry appuya du bout du doigt sur le paquet qui émit à nouveau des claquements. Saisissant sa lampe de chevet, il la leva au-dessus de sa tête, prêt à frapper, puis il attrapa entre le pouce et l'index le papier qui enveloppait le paquet et tira d'un coup.
Il vit alors tomber un livre. Harry eut tout juste le temps de remarquer son élégante couverture verte sur laquelle était gravé un titre en lettres d'or, Le Monstrueux Livre des Monstres , avant que l'objet se dresse sur le bord de sa reliure et se mette à courir sur le lit comme un crabe saugrenu.



- Bon ça c’est clairement pas le cadeau du siècle ! Soupira Dorcas.




- Aïe, aïe, aïe, marmonna Harry.



Le livre sauta du lit avec un bruit sourd, traversa rapidement la pièce et alla se réfugier sous le bureau. En priant le ciel que les Dursley ne se réveillent pas, Harry se mit à quatre pattes et essaya de l'attraper.



- Ouille !



Le livre se referma violemment sur sa main et prit la fuite en continuant de se déplacer sur les bords de sa reliure qu'il ouvrait et refermait comme des mâchoires. Harry se releva, se rua sur le livre et parvint à l'aplatir contre le sol. Dans la chambre voisine, l'oncle Vernon émit dans son sommeil un grognement sonore.
Très intéressés, Hedwige et Errol regardèrent Harry serrer dans ses bras le livre qui se débattait avec fureur, puis se précipiter vers la commode et en sortir une ceinture qu'il boucla étroitement autour de la reliure.



- J’imagine la scène du point de vue des hiboux, pouffa Alice, ça devait être tellement drôle.



- Pas pour tout le monde ! Soupira Harry avec malice.




Le livre monstrueux frémit de colère, mais il ne pouvait plus remuer sa couverture et Harry le jeta sur le lit. Il lut alors la carte de Hagrid :




Cher Harry, Joyeux anniversaire ! J'ai pensé que ce livre pourrait t'être utile cette année. Je n'en dis pas plus maintenant. Je t'en parlerai quand on se verra. J'espère que les Moldus te traitent convenablement. Avec toute mon affection.
Hagrid



- Je ne suis pas certaine qu’on puisse se réjouir que ce livre ait une utilité quelconque à Poudlard ! Marmonna Lily.




Harry trouvait inquiétant que Hagrid estime utile de posséder un livre mordeur au cours de l'année scolaire, mais l'essentiel à ses yeux, c'étaient toutes ces cartes d'anniversaire qu'il rassembla avec un large sourire.



- En tout cas, sourit James, je suis sûr que c’était ton premier véritable anniversaire avec des vrais cadeaux…



Harry opina du chef le sourire aux lèvres.




Il ne lui restait plus qu'à lire la lettre qui venait du collège Poudlard. Il ouvrit l'enveloppe en remarquant qu'elle était plus épaisse que d'habitude et en retira un premier parchemin sur lequel était écrit :



Cher Mr Potter,
Vous voudrez bien prendre note que la nouvelle année scolaire commencera le 1er septembre. Le Poudlard Express partira de la gare de King's Cross, quai n°9 3/4 à onze heures précises. Lors de certains week-ends, les élèves de troisième année auront la possibilité de visiter le village de Pré-au-lard. A cet effet, vous voudrez bien faire signer par un parent ou toute autre personne responsable l'autorisation de sortie ci-jointe. Vous trouverez également sous ce pli la liste des livres qui vous seront nécessaires au cours de l'année scolaire. Avec mes meilleurs sentiments.
Professeur M. McGonagall.
Directrice-adjointe



- Les Dursley ont intérêt à te laisser aller à Pré au Lard ! Lança James.




Harry jeta un coup d'œil au formulaire d'autorisation de sortie et son sourire s'effaça. Il aurait été ravi de pouvoir se promener dans le village de Pré-au-lard pendant le week-end; c'était un village entièrement peuplé de sorciers et il n'y avait jamais mis les pieds. Mais comment pouvait-il espérer convaincre l'oncle Vernon ou la tante Pétunia de signer l'autorisation ?



- Tu vas trouver la solution je te fais confiance ! Lui assura Lily.




Le réveil indiquait deux heures du matin. Harry estima préférable d'oublier le formulaire jusqu'au lendemain. Il se remit au lit et traça une croix de plus sur le calendrier qu'il s'était fait pour compter les jours qui le séparaient de la rentrée à Poudlard. Il enleva ensuite ses lunettes et s'allongea, les yeux grands ouverts, en contemplant ses trois cartes d'anniversaire.

Si étrange que cela puisse paraître, Harry Potter, en cet instant, avait l'impression d'être comme tout le monde : pour la première fois de sa vie, il était content que ce jour soit celui de son anniversaire



Tous avaient le sourire à la conclusion de ce chapitre. Le troisième tome commençait plutôt bien et Harry commençait à se détendre. Ce fut d’ailleurs à son tour de lire et il en fut, pour une fois ravi.
SaraBlack

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par SaraBlack »

Salut comme tu l'as vu je sus SaraBlack19 dans wattpad et je trouve génial que tu l'a publié
Biana75

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Biana75 »

SaraBlack a écrit :Salut comme tu l'as vu je sus SaraBlack19 dans wattpad et je trouve génial que tu l'a publié



Merci beaucoup, je vais essayer de poster rapidement et je vous tiendrai au courant via Wattpad comme aujourd'hui ;)
Biana75

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Biana75 »

Chapitre deux : La Grosse Erreur de la tante Marge


Coucou ! Alors comme promis, je vous poste les chapitres deux et trois ici aujourd'hui. N'hésitez pas à commenter et à me dire si vous les appréciez... Bisous





Pour l’instant aucune action n’avait réellement eut lieu dans le tome mais James se doutait que ça n’allait pas tarder à arriver. Il jeta un regard d’encouragement à son fils et ce dernier se lança :



Le lendemain, lorsqu'il descendit prendre son petit déjeuner, Harry trouva les trois Dursley déjà assis autour de la table de la cuisine. Ils étaient en train de regarder une télévision toute neuve, un cadeau que l'oncle Vernon et la tante Pétunia avaient fait au début des vacances à leur fils Dudley qui s'était plaint bruyamment que le chemin séparant le réfrigérateur de la télévision du living était beaucoup trop long pour lui. Dudley avait passé la plus grande partie de l'été dans la cuisine, ses petits yeux porcins rivés sur l'écran, ses cinq mentons tremblotant d'avidité tandis qu'il s'empiffrait continuellement.



- Ce garçon n’est rien d’autre qu’un porc paresseux ! Siffla Marlène avec une moue dégoûtée.



Pour une fois, une seule et unique fois, Lily fut d’accord avec la jeune blonde.




Harry s'assit entre Dudley et l'oncle Vernon, un homme grand et massif quasiment dépourvu de cou mais doté d'une abondante moustache. Non seulement personne ne se donna la peine de souhaiter un bon anniversaire à Harry, mais ils ne semblèrent même pas remarquer sa présence. Il était habitué à ce genre d'attitude et ne s'en souciait guère.




- C’est justement le problème, s’indigna Sirius, tu n’aurais même pas du y être habitué !




Harry prit un toast et regarda le journaliste qui annonçait les nouvelles. Il était question de l'évasion d'un prisonnier.

« Les autorités précisent que Black est armé et très dangereux. Un numéro vert a été spécialement mis en place pour permettre à toute personne qui apercevrait le fugitif de le signaler immédiatement. »



- C’est marrant il à le même nom de famille que toi ! Ironisa James amusé.



- C’est probablement quelqu’un de ma famille ! Soupira Sirius. On est des dizaines et ce serait pas étonnant que certains soit de dangereux criminels…


- Mais certain sont dangereux au point de déclencher le numéro vert ? Demanda Remus intrigué.


- Oui malheureusement ! Mais bon je suis persuadé que je ne le connais pas !



- Pas la peine de préciser qu'il est dangereux, grommela l'oncle Vernon en levant les yeux de son journal pour regarder la photo du prisonnier qui venait d'apparaître à l'écran. Tu as vu comme il est sale ? Tu as vu ses cheveux ?



Il jeta un regard oblique à Harry dont les cheveux en bataille provoquaient chez l'oncle Vernon une continuelle exaspération. Pourtant, comparé à la photo de l'homme au visage émacié et à la tignasse emmêlée qui lui tombait sur les épaules, Harry avait l'impression d'être coiffé avec le plus grand soin.



- Je sais ce que c’est d’avoir des cheveux comme ça ! Le rassura James avec un clin d’’œil.



Le journaliste réapparut.

« Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche doit annoncer aujourd'hui... »


- Eh, pas si vite ! aboya l'oncle Vernon en lançant un regard furieux au présentateur du journal. Il ne nous dit pas d'où ce fou furieux s'est échappé ! Imaginez que ce cinglé soit au coin de la rue !



La tante Pétunia, une femme maigre au visage chevalin, se leva d'un bond et alla regarder par la fenêtre de la cuisine. Harry savait qu'elle aurait été ravie d'être la première à appeler le numéro vert. Il était difficile de trouver plus fouineur qu'elle et rien ne l'intéressait davantage que d'espionner ses voisins dont la vie n'était pourtant qu'une longue et morne routine.




- Pétunia à toujours été comme ça, se souvint Lily. Elle adore tout savoir de la vie des gens et pouvoir ainsi les juger ensuite.


- Comment pouvez vous être soeurs et en même temps être si différente ? Demanda James.


Lily haussa les épaules. A vrai dire elle n'en savait rien.




- Quand donc voudront-ils bien comprendre, tempêta l'oncle Vernon en martelant la table de son gros poing violet, que seule la pendaison peut nous débarrasser de ces gens-là ?



- Ça, c'est vrai, approuva la tante Pétunia qui continuait d'observer attentivement les plants de haricots du jardin d'à côté.



- C’est… c’est un peu extrême ! Observa Dorcas. Ils auraient été comblés si ils avaient vécus au Moyen- Age !



L'oncle Vernon vida sa tasse de thé, jeta un coup d'oeil à sa montre, puis ajouta :



- Il ne faut pas que je tarde, Pétunia, le train de Marge arrive à dix heures.



Harry, dont les pensées étaient essentiellement occupées par son magnifique Nécessaire à balai, fut soudain ramené à la réalité aussi brutalement que s'il était tombé de sa chaise.



- La tante Marge ? balbutia-t-il. Elle... elle vient ici ?



- Voilà qui à l’air de te rendre heureux ! Fit remarquer ironiquement Remus.



La tante Marge était la sœur de l'oncle Vernon. Bien qu'elle ne fût pas directement apparentée à Harry (dont la mère avait été la sœur de la tante Pétunia), on l'avait forcé à l'appeler « tante » toute sa vie.
La tante Marge habitait à la campagne, dans une maison avec un grand jardin où elle faisait l'élevage de bouledogues. Elle ne venait pas souvent à Privet Drive, car, même pour quelques jours, elle ne pouvait supporter l'idée d'abandonner ses précieux molosses, mais chacune de ses visites avait laissé dans la mémoire de Harry un souvenir cuisant. Le jour du cinquième anniversaire de Dudley, la tante Marge avait donné des coups de canne dans les tibias de Harry pour l'empêcher de gagner au jeu des chaises musicales.




- C’est de la violence physique ! Protesta Lily hors d’elle.




Quelques années plus tard, elle avait apporté un robot électronique à Dudley et une boîte de biscuits pour chiens à Harry.



- Je comprends que se soit traumatisant ! Compatit Franck.



Sa dernière visite avait eu lieu un an avant l'entrée de Harry au collège Poudlard. Ce jour-là, il avait marché par mégarde sur la patte de Molaire, son chien préféré. Le molosse s'était rué à la poursuite de Harry qui avait fui dans le jardin et n'était parvenu à lui échapper qu'en montant au sommet d'un arbre. A califourchon sur une branche, il avait dû attendre minuit pour que la tante Marge consente enfin à rappeler son chien. Aujourd'hui encore, il arrivait à Dudley de pleurer de rire au souvenir de cet incident.




- Ils son tous horribles dans cette famille ! S’indigna James.


- Merci pour moi ! Siffla Lily.


- Je parlais de la famille de Vernon ! Se justifia rapidement James.



- Marge restera une semaine, lança l'oncle Vernon, et puisqu'on en parle, ajouta-t-il en pointant sur Harry un index grassouillet et menaçant, c'est le moment de mettre quelques petites choses au point avant que j'aille la chercher.



Dudley ricana et détacha son regard de la télévision. Aucun spectacle ne l'enchantait davantage que de voir Harry rudoyé par l'oncle Vernon.




- Mais ce gosse est un psychopathe ! S’horrifia Marlène.


- Tu ne l'avais pas encore compris ? Demanda Remus sarcastique.



- Pour commencer, grogna celui-ci, je te conseille de surveiller ta langue quand tu t'adresseras à Marge.



- D'accord, répondit Harry d'un ton amer, à condition qu'elle en fasse autant quand elle s'adressera à moi.



- Exellente réponse ! Approuva fermement Lily.



- Deuxièmement, poursuivit l'oncle Vernon comme s'il n'avait pas entendu, étant donné que Marge ignore tout de ton anormalité, je ne veux surtout pas qu'il se passe quelque chose de... bizarre pendant qu'elle sera là. Tu vas te conduire convenablement, compris ?



- Oui, mais il faudra qu'elle aussi se conduise bien, répliqua Harry entre ses dents.




- C’est drôle mais je suppose que ce n’est pas ce qu’elle va faire ! Devina Dorcas.



- Et troisièmement, reprit l'oncle Vernon en plissant ses petits yeux méchants qui n'étaient plus que deux fentes dans sa grosse face violacée, nous avons dit à Marge que tu étais pensionnaire au Centre d'éducation des jeunes délinquants récidivistes de St Brutus.



- Pardon ? S’indigna James.



- Quoi ? s'exclama Harry.



- Et tu as intérêt à ne pas démentir cette version, sinon tu auras de sérieux ennuis, lança l'oncle Vernon.



- Alors quoi, éructa James. Il veut que tu te fasses passé pour un attardé durant une semaine !



Harry avait du mal à le croire. Le teint pâle, il resta immobile, fixant l'oncle Vernon d'un regard furieux. Une semaine avec la tante Marge, c'était le pire cadeau d'anniversaire que les Dursley lui avaient jamais fait.



- A ce point ? S’inquiéta Lily.



- Pétunia, dit l'oncle Vernon en relevant sa grande carcasse, je pars à la gare. Tu veux venir avec moi, Duddy ?



- Non, répondit Dudley qui avait reporté son attention sur l'écran de la télévision.



- Duddinouchet doit se faire beau pour recevoir sa tante Marge, dit la tante Pétunia en caressant les épais cheveux blonds de son fils. Maman lui a acheté un ravissant nœud papillon.



- Grand-mère avant l’heure non ? Ironisa James.




L'oncle Vernon donna une tape affectueuse sur l'épaule grasse de Dudley.



- A tout à l'heure, dit-il avant de sortir de la cuisine.



Harry, qui était resté assis, comme figé d'horreur, eut une idée soudaine. Laissant son toast dans son assiette, il se leva d'un bond et rejoignit dans le vestibule l'oncle Vernon qui était en train de mettre sa veste.



- Tu veux l’accompagner pour faire en sorte qu’ils aient un accident de voiture ? Proposa Sirius.



- Presque ! Sourit Harry amusé par l'idée.



- Ce n'est pas à toi que j'ai proposé de m'accompagner, gronda l'oncle Vernon en le voyant arriver.



- Comme si j'avais envie de venir, répliqua froidement Harry. Je voudrais simplement poser une question.



L'oncle Vernon le regarda d'un air méfiant.



- Les élèves de troisième année de Poud... de mon école peuvent aller se promener dans le village voisin certains jours, dit Harry



- Et alors ? répliqua sèchement l'oncle Vernon en prenant ses clés suspendues à un crochet.



- Je dois faire signer un formulaire pour pouvoir sortir du collège, dit précipitamment Harry.



- Et pourquoi devrais-je signer ce papier ? demanda l'oncle Vernon d'un ton méprisant.



- Parce que... commença Harry en choisissant bien ses mots, parce que ça ne va pas être très facile pour moi de faire croire à la tante Marge que je suis pensionnaire dans ce centre St Machin…



- C’est bien un coup du fils de James ça ! Sourit Marlène.



- Du fils de James et Lily ! Se chargea de rappeler Dorcas.



- Centre d'éducation des jeunes délinquants récidivistes de St Brutus ! s'écria l'oncle Vernon.



Harry fut enchanté d'entendre sa voix trahir une soudaine panique.



- C'est ça, oui, dit Harry en contemplant d'un air tranquille le gros visage violacé de son oncle. Difficile à apprendre par cœur. Il faut que je paraisse convaincant. Qu'est-ce qui se passera si jamais je me trompe ?



- Tu prendras la plus belle correction de ta vie ! rugit l'oncle Vernon en s'avançant vers lui le poing levé.



- Il est sérieux ? Éructa James. Il ne t’ont jamais frappé tout de même ?



Harry vit bien dans les yeux de son père qu’il s’inquiétait de ce que les Dursley avaient pu lui faire subir. Il s’empressa de le rassurer :



- Non il ne me frappait pas… Enfin Dudley si quand il était avec ses copains mais Tante Pétunia et Oncle Vernon n’ont jamais levé la main sur moi et heureusement sinon je serai parti. Ils ne m'ont jamais aimé c'est certain et ils m'ont parfois enfermés sans nourriture pendant un certain moment mais ils ne m'ont pas frappées.



James parut soulagé.



Mais Harry ne recula pas d'un pouce.



- Quel courage ! Lui reconnut Marlène.



- La plus belle correction de ma vie ne suffira pas à faire oublier à la tante Marge ce que je lui aurai dit, répondit-il d'un air sombre.



L'oncle Vernon s'immobilisa, le poing toujours brandi, le teint cramoisi.



- Une simple signature sur mon autorisation de sortie m'aiderait sûrement à me rappeler le nom de l'établissement où je suis censé être pensionnaire, reprit précipitamment Harry. Et je promets de me conduire comme un parfait Mol... je veux dire de faire semblant d'être normal…



- Excellente technique ça Harry c’est très bien ! Sourit Remus.



- N’exagère rien ça s’appelle tout de même du chantage ! Lui rappela Marlène.


- Des fois il n'y à pas d'autres options...



De toute évidence, l'oncle Vernon réfléchissait intensément, malgré le rictus qui découvrait ses dents et la grosse veine qui battait à sa tempe.



- Très bien, dit-il enfin d'un ton sec. Je vais surveiller de près ton comportement pendant le séjour de la tante Marge. Si, à la fin, je juge que tu t'es bien tenu, je signerai ta fichue autorisation.



- Tu as gagné ! La félicita Lily.



Il fit volte-face, ouvrit la porte et sortit en la claquant si fort que l'un des petits carreaux qui ornaient le haut du panneau se détacha et tomba par terre. Harry monta directement dans sa chambre sans repasser par la cuisine. S'il devait vraiment se comporter comme un Moldu, autant commencer tout de suite.



- Quand Pétunia me fait des scènes parce que je suis une sorcière, je suis dans la même situation que toi. Soupira Lily. Il n’y a rien de plus atroce que de devoir refouler ce que l’on est…




L'air triste, les gestes lents, il cacha ses cadeaux sous la lame de parquet branlante. Puis il s'approcha de la cage d'Hedwige. Errol semblait avoir retrouvé des forces. Tous deux s'étaient endormis.



- Tu ne vas pas le virer ? Interrogea Alice.



- Je n’avais pas tout à fait le choix ! Soupira Harry.




Harry poussa un soupir et se décida à les réveiller.



- Hedwige, dit-il d'un ton lugubre, il faut que tu t'en ailles pendant une semaine. Pars avec Errol, Ron s'occupera de vous. Je vais lui écrire un mot pour lui expliquer. Et ne me regarde pas comme ça, ajouta-t-il en voyant l'air de reproche dans les grands yeux couleur d'ambre de la chouette. Je n'y suis pour rien. C'est le seul moyen d'obtenir le droit d'aller à Pré-au-lard avec Ron et Hermione.




- Ou alors l’autre moyen aurait été de te passer de l’autorisation mais…



Sirius s’interrompit lorsqu’il vit le regard noir de Lily qui signifiait très clairement « Ne vas pas donner des mauvaises idées à mon fils espèce d’abruti ! ».



Dix minutes plus tard, Errol et Hedwige, un mot attaché à une patte, s'envolèrent par la fenêtre et disparurent au loin tandis que Harry, plus triste que jamais, rangeait la cage vide dans l'armoire.
Mais Harry n'eut guère le loisir de se morfondre. Quelques instants plus tard, il entendit la voix perçante de la tante Pétunia qui lui criait de descendre pour se tenir prêt à accueillir leur invitée.



- Tu aurais pu arranger tes cheveux ! lança-t-elle lorsqu'il arriva au bas de l'escalier.



- Personne ne comprend donc que ces cheveux sont impossibles à coiffer ! Soupira James d’un ton théâtrale.




Harry ne voyait pas pourquoi il aurait essayé de se coiffer. La tante Marge éprouvait un tel plaisir à le critiquer que plus il paraîtrait négligé, plus elle serait satisfaite.



- C’est gentil de ta part de te soucier de sa satisfaction… Ironisa Dorcas.



Bientôt, il y eut un crissement de gravier lorsque l'oncle Vernon engagea la voiture dans l'allée, puis des claquements de portière et des bruits de pas.



- Ouvre la porte ! ordonna la tante Pétunia d'une voix sifflante.



La mine sinistre, l'estomac contracté, Harry s'exécuta. La tante Marge était déjà sur le seuil. Elle ressemblait à l'oncle Vernon: grande, massive, le teint violacé, elle avait même une moustache, moins touffue cependant que celle de son frère. Une énorme valise à la main, elle tenait sous l'autre bras un vieux bouledogue à l'air féroce.




- Ça m’a l’air d’être une dame tout à fait charmante ! Soupira Lily.



- Où est mon Duddy chéri ? rugit la tante Marge. Où est-il, mon petit neveu adoré ?



- Tout le monde autour de toi idolâtre cet enfant en fait ! S’indigna Peter.



Dudley s'avança dans le vestibule en se dandinant, ses cheveux blonds soigneusement plaqués sur sa tête grasse, un nœud papillon tout juste visible sous ses multiples mentons.
La tante Marge jeta sa valise dans le ventre de Harry qui en eut le souffle coupé, saisit Dudley dans son bras libre et le serra contre elle à l'en étouffer en lui plantant un baiser sonore sur la joue.



- Elle vient de te balancer sa valise dessus ! S’écria Ginny sidérée.



- Ne fais pas attention, la rassura Harry. Elle n’était pas très gentil.



Harry savait parfaitement que Dudley supportait sans broncher les embrassades de la tante Marge simplement parce qu'il était bien payé pour ça. En effet, lorsqu'elle le lâcha enfin, il serrait un gros billet de banque dans son poing dodu.



- C’est scandaleux ! S’offusqua Lily.



- Pétunia ! s'écria la tante Marge en passant devant Harry comme s'il s'était agi d'un portemanteau.



Les deux tantes s'embrassèrent ou, plus exactement, la tante Marge donna un grand coup de sa grosse mâchoire carrée contre la pommette osseuse de la tante Pétunia. L'oncle Vernon entra à son tour et referma la porte en arborant un sourire jovial.



- Une tasse de thé, Marge ? proposa-t-il. Et Molaire, qu'est-ce qui pourrait lui faire plaisir ?



- Molaire c’est son enfant ? Demanda Sirius intrigué.



- C’est son chien ! Corrigea froidement Dorcas.



Il lui retourna un regard irrité.


- Je ne pouvais pas deviner ! Pas besoin d'être agressive !



- Il boira un peu de thé dans ma soucoupe, répondit la tante Marge.




Ils prirent tous la direction de la cuisine, laissant Harry seul dans le vestibule avec la valise. Mais Harry ne s'en plaignait pas: trop content d'éviter la compagnie de la tante Marge, il prit tout son temps pour hisser la grosse valise au premier étage et la porter dans la chambre d'ami.



- C’est vraiment un monstre si tu es réduit à être heureux de porter une valise pour l’éviter ! Fit très justement remarquer Remus.



Lorsqu'il revint dans la cuisine, la tante Marge était attablée devant une tasse de thé et une tranche de cake tandis que Molaire lapait bruyamment sa soucoupe dans un coin. Harry remarqua que la tante Pétunia faisait une légère grimace en voyant l'animal éclabousser de thé et de bave le carrelage étincelant. La tante Pétunia détestait les animaux.



- Pétunia à toujours détestée les animaux, soupira Lily. J’aurais adoré avoir un chat, mais mes parents ne voulaient pas que ma sœur pense qu’on me laissait tout passer sous prétexte que j’étais une sorcière alors ils ont refusés. Au final, elle pense quand même qu’ils me laissaient tout passer parce que j’étais une sorcière.



- Qui s'occupe de tes autres chiens, Marge ? demanda l'oncle Vernon.



- Je les ai confiés au colonel Courtepatt, répondit la tante Marge de sa grosse voix. Il est à la retraite, ça lui fait du bien d'avoir quelque chose à faire. Mais je n'ai pas pu me résoudre à abandonner ce pauvre Molaire. Il est trop malheureux quand je suis loin de lui.



Molaire se mit à grogner lorsque Harry s'assit. Pour la première fois depuis son arrivée, la tante Marge s'intéressa enfin à lui.



- Alors ? aboya-t-elle. Toujours là, toi ?



- Oui, dit Harry.



- Bonne technique Harry, approuva Remus. Essaye de l’ignorer.



- Ne dis pas « oui » sur ce ton désagréable, grogna la tante Marge. Tu peux t'estimer heureux que Vernon et Pétunia te gardent sous leur toit. Moi, je ne l'aurais pas fait. Si c'était devant ma porte qu'on avait abandonné ton berceau, tu aurais directement filé dans un orphelinat.



- L’orphelinat aurait peut être été préférable en y repensant ! Siffla James.



Harry brûlait d'envie de répliquer qu'il aurait largement préféré vivre dans un orphelinat plutôt que chez les Dursley, mais la pensée de l'autorisation de sortie l'incita à se taire et il força ses lèvres à s'étirer en un sourire douloureux.



- Qu'est-ce que c'est que ce sourire insolent ? Tu te moques de moi, ou quoi ? tonna la tante Marge. Je vois que tu n'as fait aucun progrès depuis la dernière fois que je t'ai vu. J'espérais que l'école t'apprendrait un peu les bonnes manières.



Elle avala une longue gorgée de thé, s'essuya la moustache et reprit :



- Dans quel collège l'as-tu envoyé, Vernon ?



- A St Brutus, répondit aussitôt l'oncle Vernon. C'est un excellent établissement pour les cas désespérés.



- Je connais, dit la tante Marge. Est-ce que les châtiments corporels sont encore en usage à St Brutus, mon garçon ? lança-t-elle à Harry.



- C’est une folle ! Protesta Lily sidérée. Elle vient quand même de dire ouvertement qu’elle souhaitait que mon fils subisse des punitions corporelles !



- Heu...



L'oncle Vernon fit un bref signe de tête dans le dos de la tante Marge.



- Oui, dit alors Harry.



Puis, estimant qu'il valait mieux jouer le jeu jusqu'au bout, il ajouta :



- Ils nous donnent sans arrêt des coups de canne.



- C'est très bien, approuva la tante Marge. J'en ai assez de ces mollassons qui voudraient qu'on abolisse les châtiments corporels. Dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, tout s'arrangerait très bien avec une bonne correction. Et toi, tu en reçois beaucoup, des coups de canne ?



Lily voulut parler mais sa bouche se bloqua. Elle n’avait même pas les mots tant cette femme était inhumaine…



- Oh oui, dit Harry, des quantités.



La tante Marge plissa les yeux.



- Je n'aime pas du tout ce ton, mon garçon, dit-elle. Si tu peux parler avec tellement de désinvolture des coups que tu reçois, cela signifie qu'ils ne tapent pas assez fort. Pétunia, si j'étais toi, j'écrirais au directeur en insistant pour que ce garçon soit fouetté sans la moindre faiblesse.



- En fait, les Dursley ne sont pas si mal comparés à elle ! Lança sarcastiquement Ginny dégoûtée par le comportement de Marge.



L'oncle Vernon, craignant peut-être que Harry oublie leur marché, changea brusquement de conversation.



- Tu as entendu les nouvelles, ce matin, Marge ? Qu'est-ce que tu penses de cette histoire de prisonnier évadé ?



- Beau changement de sujet, bravo oncle Vernon ! Le félicita James avec ironie.



Tandis que la tante Marge prenait ses aises dans la maison, Harry se surprit à penser que la vie au 4, Privet Drive n'était pas si désagréable lorsqu'elle n'était pas là. La tante Pétunia et l'oncle Vernon insistaient toujours pour que Harry les laisse tranquilles, ce qu'il était ravi de faire. La tante Marge, en revanche, tenait à l'avoir devant les yeux en permanence pour pouvoir lancer de sa voix tonitruante toute sorte de suggestions destinées à améliorer son éducation. Elle prenait grand plaisir à comparer Harry à Dudley et rien ne l'enchantait davantage que d'acheter des cadeaux très chers à Dudley en jetant à Harry un regard féroce, comme pour le dissuader de demander pourquoi lui-même ne recevait jamais rien. Elle passait également une bonne partie de son temps à avancer d'obscures explications sur les raisons qui faisaient de Harry un personnage aussi peu fréquentable.



- Harry est très fréquentable ! Protesta Ron. C’est elle qui à un problème mental !



- Ron mon chéri, soupira Hermione. Tu es le seul ici à avoir déjà lu ces livres parce qu’Harry t’as donné ce privilège alors évite de t’emporter sur des choses que tu sais déjà…



- J’ai beau les savoir je les trouve affreuse ! Marmonna le jeune Weasley.




- Ce n'est pas toi qui es responsable de ce qu'est devenu ce garçon, Vernon, dit-elle le troisième jour, alors que la famille était en train de déjeuner. Lorsqu'il y a quelque chose de pourri à l'intérieur, personne ne peut rien y faire.



- Surtout reste calme ! Lui conseilla Remus.



Harry s'efforça de concentrer son attention sur son assiette, mais ses mains s'étaient mises à trembler et il sentait la colère lui empourprer les joues. Souviens-toi de l'autorisation de sortie, se dit-il. Pense aux promenades dans les rues de Pré-au-lard. Ne dis rien, ne lève même pas la...
La tante Marge tendit la main pour prendre son verre de vin.



- C'est l'un des principes de base de toute éducation, poursuivit-elle. On le voit très bien dans l'élevage des chiens. S'il y a quelque chose de tordu chez la mère, on retrouvera la même tare chez ses chiots.




- Je rêve ou elle vient d’insulter mon fils et ma Lily en même temps ! Éructa James.



- Je ne suis pas ta Lily Potter ! Répéta la jeune fille avec lassitude.



- Et puis la tante Marge n’a peut être pas tort sur son dernier point ! Glissa discrètement Marlène de manière à ce que seul Remus ne l’entende.



- Fais gaffe McKinnon ! Siffla le lycanthrope.



Marlène roula des yeux. Elle était au bord des limites mais ne les avaient pas franchis… Elle ne les franchissaient jamais à l’exception d’une fois qui avait été mémorable pour eux tous.




A cet instant, le verre de vin que tenait la tante Marge lui explosa dans la main. Des éclats de verre volèrent en tous sens et la tante Marge s'ébroua comme un chien mouillé, son visage congestionné ruisselant de vin.



- Marge ! couina la tante Pétunia. Marge, tu t'es fait mal ?



- Tu n’aurais peut être pas du faire ça Harry ! Dit gentiment Dorcas.



- Moi je trouve qu’il à eu raison, opposa vertement Sirius. Il n’allait pas laisser cette folle insulter Evans et l'insulter lui à la même occasion !



Dorcas le fusilla du regard mais ne répondit rien.



- Non, non, ce n'est rien, grommela la tante Marge en s'essuyant avec sa serviette. J'ai dû serrer le verre un peu trop fort. Il est arrivé la même chose chez le colonel Courtepatt l'autre jour. Ne t'inquiète pas, Pétunia. Il faut dire que j'ai de la poigne…



Mais la tante Pétunia et l'oncle Vernon regardaient Harry d'un air tellement soupçonneux qu'il estima préférable de se passer de dessert et de sortir de table.
Lorsqu'il fut dans le vestibule, il s'appuya contre le mur et respira profondément. C'était la première fois depuis longtemps qu'il perdait son sang-froid et se laissait aller à faire exploser quelque chose. Il ne pouvait pas se permettre de recommencer une telle erreur.
L'autorisation de sortie n'était pas le seul enjeu: s'il continuait comme ça, il aurait des ennuis avec le ministère de la Magie. Harry était encore un sorcier de premier cycle et les lois en usage dans le monde de la sorcellerie lui interdisaient de faire usage de la magie en dehors du collège.
Il avait déjà des antécédents: l'été précédent, il avait reçu une lettre officielle l'avertissant clairement que si le ministère entendait à nouveau parler de phénomènes magiques se produisant dans Privet Drive, il s'exposait à être renvoyé de Poudlard. Bientôt, Harry entendit les Dursley se lever de table et il se hâta de monter dans sa chambre.



- Tu as du mental Harry, tu vas tenir ! Lui assura sa mère confiante.



Harry supporta sans broncher les trois jours suivants en se forçant à penser à son Manuel d'entretien des balais chaque fois que la tante Marge s'en prenait à lui.
La méthode s'était révélée efficace, bien qu'elle lui donnât sans doute un regard un peu éteint, car la tante Marge finit par émettre l'opinion définitive que ce garçon était mentalement arriéré.
Enfin, au bout d'un temps qui lui avait semblé interminable, le séjour de la tante Marge arriva à sa fin. Pour son dernier soir chez les Dursley, la tante Pétunia avait préparé un dîner particulièrement raffiné et l'oncle Vernon déboucha plusieurs bouteilles de vin. Ils dégustèrent la soupe et le saumon sans faire la moindre allusion aux défauts de Harry.



- Un exploit ! Ironisa Peter.



Lorsqu'arriva la tarte meringuée au citron, l'oncle Vernon assomma tout le monde avec de longs discours sur la Grunnings, la fabrique de perceuses qu'il dirigeait. Ensuite, la tante Pétunia fit du café et l'oncle Vernon sortit une bouteille de cognac.



- J'espère que tu te laisseras tenter, Marge, dit-il.



La tante Marge avait déjà bu beaucoup de vin et son visage joufflu était plus rouge que jamais.



- Juste un fond, minauda-t-elle. Encore un peu quand même... Un tout petit peu... Voilà, comme ça, c'est parfait.



Dudley en était à sa quatrième part de tarte. La tante Pétunia buvait son café, le petit doigt en l'air. Harry aurait bien voulu disparaître dans sa chambre, mais lorsqu'il croisa le regard furieux de l'oncle Vernon, il comprit aussitôt qu'il lui faudrait rester assis là jusqu'à la fin.



- Aahhh ! soupira la tante Marge en claquant la langue et en reposant son verre de cognac. On peut dire que ça fait du bien par où ça passe ! Moi, avec mes douze chiens, je n'ai jamais le temps de me faire la cuisine, je mange toujours sur le pouce.



Elle rota sans retenue et caressa son gros ventre revêtu de tweed.



- Aucun savoir vivre ! Minauda Marlène en ignorant les yeux levés au ciel de Lily.




- Excusez-moi. Ah, ça fait vraiment plaisir de voir un garçon bien bâti, reprit-elle en adressant un clin d'œil à Dudley. Tu deviendras un bel homme costaud, Duddy, comme ton père. Je reprendrais bien une petite goutte de cognac, Vernon... Quant à l'autre, là…



- C’est de mon fils qu’elle parle ! S’indigna James.



- Toi c’est certain que tu n’aurais pas tenue la semaine sans t’emporter ! Soupira Remus.



- En trois jours tu serais partie en vrille ! Rit Sirius.



- Tu peux parler toi tu n’aurais même pas tenue un journée ! Bougonna James.





D'un mouvement de tête, elle désigna Harry qui sentit son estomac se contracter. Le Manuel d'entretien des balais, pensa-t-il aussitôt.



- Il a l'air d'un petit avorton méchant, poursuivit la tante Marge. Ça arrive avec les chiens, parfois. L'année dernière, j'ai demandé au colonel Courtepatt d'en noyer un. On aurait dit un petit rat, il était tout faible, complètement dégénéré.




- Mais c’est affreux ! C’est de la maltraitance d’animaux ! S’horrifia Alice.



Harry s'efforçait de se rappeler la page 12 de son livre: Une formule magique pour améliorer les balais sous vireurs.



- Comme je le disais l'autre jour, ça vient du sang, insista la tante Marge. Quand le sang est mauvais, ça ressort toujours. Je ne veux rien dire contre ta famille, Pétunia, du bout de ses gros doigts en forme de pelle, elle tapota la main osseuse de la tante Pétunia, mais ta sœur avait une tare. Ce sont des choses qui arrivent dans les meilleures familles. Ensuite, elle s'est acoquinée avec un bon à rien et on a le résultat devant nous.



James serrait les poings avec rage pendant que Lily contemplait Harry d’un regard attendri. Il n’avait pas craqué ce qui prouvait qu’il tenait beaucoup d’elle.




Harry contemplait son assiette. Un étrange tintement résonnait dans ses oreilles. Empoignez fermement l'extrémité du manche de votre balai, se récita-t-il. Mais il n'arrivait pas à se souvenir de la suite du texte. La voix de la tante Marge semblait lui vriller les tympans comme une des perceuses de l'oncle Vernon.



- Ce Potter, reprit la tante Marge qui saisit la bouteille de cognac et remplit à nouveau son verre en le faisant déborder sur la nappe, tu ne m'as jamais dit ce qu'il faisait dans la vie ?



- C’est de moi qu’elle parle ? Demanda James sans parvenir à masquer la rage dans sa voix. Je vais lui mettre mon poings dans la figure on verra si…



- Calme Potter, souffla Marlène à sa droite.



Sirius lui se pencha et murmura quelques chose à son oreille. Il connaissait James par cœur . Et l’effet escompté fut immédiat, les poings de James se détendirent et son visage se relâcha et il lâcha un eptit rire.



L'oncle Vernon et la tante Pétunia paraissaient extrêmement tendus. Dudley avait même levé les yeux de son assiette et regardait ses parents avec des yeux ronds.



- Il... il ne travaillait pas, dit l'oncle Vernon en jetant un vague coup d'oeil à Harry. Il était au chômage.



- Je l'aurais parié ! s'exclama la tante Marge. Elle but une longue gorgée de cognac et s'essuya le menton sur sa manche.




Ce fut au tour de James d’inspirer profondément.



- Un paresseux, un bon à rien, un fainéant qui...



- Ce n'est pas vrai, dit soudain Harry.



- Tu vas te faire tuer ! Gémit Lily.



Un lourd silence tomba. Harry tremblait des pieds à la tête. De sa vie, il n'avait jamais ressenti une telle fureur.



- Cette femme sait appuyer ou ça fait mal ! Observa Remus. C’est parfaitement normal et n’importe qui aurait perdu son calme.



- ENCORE UN PETIT VERRE DE COGNAC ! s'écria l'oncle Vernon qui était devenu livide.



Il vida la bouteille dans le verre de la tante Marge.



- Et toi, mon garçon, siffla-t-il à l'adresse de Harry, dépêche-toi de filer au lit, allez, vite !



- Au moins il veut t’épargner ses insultes ! Positiva Alice.



- Il ne veut surtout pas que je lui lance un sort oui ! Soupira Harry.



- Non, Vernon, hoqueta la tante Marge en levant la main, ses petits yeux injectés de sang fixés sur Harry. Vas-y, mon garçon, vas-y, continue. Tu es fier de tes parents, n'est-ce pas ? J'imagine qu'ils étaient ivres quand ils se sont tués en voiture...



- Ils ne se sont pas tués en voiture, l'interrompit Harry qui s'était levé d'un bond.



- Ils sont morts dans un accident de la route, espèce de sale petit menteur, et c'est à cause de ça que tu es devenu un fardeau pour une famille honnête et travailleuse ! hurla la tante Marge en s'enflant de colère. Tu n'es qu'un petit insolent, ingrat et…



- C’est vraiment une… Commença James la voix emplit de rage.



Lily lui écrasa le pied fermement.



- Tu ne jure pas devant notre fils ! Ordonna t-elle.



Mais soudain, la tante Marge se tut. Pendant un instant, il sembla que les mots lui manquaient. Elle paraissait gonflée d'une fureur impossible à exprimer, mais en fait, elle enflait pour de bon. Son gros visage écarlate se boursoufla, ses yeux minuscules sortirent de leurs orbites et sa bouche se tendit si fort qu'elle était incapable de parler. Un instant plus tard, les boutons de sa veste de tweed sautèrent et rebondirent sur les murs. Elle continua de gonfler comme un monstrueux ballon, son ventre déchira ses vêtements, ses doigts devinrent aussi gros que des saucissons...



Sirius qui voyait que James enrageait essayait de rester sérieux du mieux qu’il pouvait. Mais son visage se contracta et il finit par éclater de rire en imaginant cette folle en train de gonfler comme un ballon de baudruche. Contre toute attente, James finit par éclater de rire avec lui ce qui le détendit un bon coup.



- MARGE ! s'écrièrent ensemble l'oncle Vernon et la tante Pétunia tandis que le corps de la tante Marge s'élevait de sa chaise en montant vers le plafond.



Elle était toute ronde à présent. Telle une énorme bouée dotée de petits yeux porcins, avec des mains et des pieds qui dépassaient étrangement comme des nageoires, elle flottait en l'air en émettant des borborygmes apoplectiques. Molaire se précipita dans la salle à manger et se mit à aboyer comme un fou.



- NOOOOOOOONNNNNN !



L'oncle Vernon saisit l'un des pieds de Marge et essaya de la ramener à terre mais ce fut lui qui faillit s'envoler à son tour. Molaire se jeta alors sur ses mollets et y planta les crocs. Harry se précipita hors de la salle à manger avant que quiconque ait pu l'en empêcher et fonça vers le placard sous l'escalier. Lorsqu'il se trouva devant la porte, celle-ci s'ouvrit comme par enchantement.
Quelques secondes plus tard, il traîna sa grosse valise dans le vestibule, puis il monta l'escalier quatre à quatre, souleva la lame du parquet et reprit la taie d'oreiller dans laquelle étaient enveloppés ses livres et ses cadeaux d'anniversaire. Il prit également la cage d'Hedwige et dévala l'escalier.
Il était de retour près de sa valise lorsque l'oncle Vernon surgit de la salle à manger, sa jambe de pantalon en lambeaux.



- REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! hurla-t-il. REVIENS IMMÉDIATEMENT ET RENDS-LUI SA FORME NORMALE !



- Le Ministère de la Magie ne va pas te louper ! Gémit Lily.



Mais Harry était aveuglé par la rage. Il ouvrit sa valise d'un coup de pied, saisit sa baguette magique et la pointa sur l'oncle Vernon.



- Elle a mérité ce qui lui arrive, dit-il, la respiration précipitée. Et que personne ne s'approche de moi !



- Oh Harry ! Souffla Ginny en lui prenant la main.



A tâtons, il attrapa la poignée de la porte et l'ouvrit.



- Je m'en vais, dit-il. J'en ai assez !




- Tu as vraiment fait ça ! S’étrangla à moitié Sirius.



- Je n’en pouvais plus… Et je n’avais pas le choix je serais devenue fou si j’étais resté une minute de plus dans cette maison pendant ces vacances !

- Tu as fait le bon choix ! Approuva James.



Un instant plus tard, il se retrouva dans la rue sombre et silencieuse, traînant derrière lui sa lourde valise, la cage d'Hedwige sous le bras.



Harry reposa le livre et le donna à Ron. C’était au tour de son meilleur ami de lire selon lui… Tout allait probablement commencer à devenir étrange. Il voyait que tous avait approuvés sa décision de partir, de quitter les Dursley. Personne ne dit mot... Tous voulaient entendre la suite.
Biana75

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Biana75 »

On est toujours le même jour, mais je vous avez promis deux chapitres aujourd'hui.

Pour tous ceux qui viennent d'arriver sur BK et qui ne comprenne pas qui sont mes personnages,je vous conseille d'attendre que j'ai posté le Tome 1 et le Tome 2 avant de commencer à lire. Brefff Bonne lecture !


Chapitre 3 : Le Magicobus





Ron avait attrapé au vol le livre que lui avait envoyé Harry. Il allait continuer la lecture lorsque Marlène l’interrompit et demanda :



- Dis moi, tu ressembles beaucoup à un garçon que je connais bien… Tu n’aurais pas par hasard un lien de famille avec les Prewett ?



Ron hocha doucement la tête.



- Ce sont les frères de ma mère, expliqua t-il. Enfin c’était parce que maintenant…



- Ne me dis pas qu’ils sont morts ! Murmura Marlène l’air horrifiée.



Ron opina sombrement du chef et les yeux de la jeune fille se remplirent instantanément d’eau. Désolé pour elle, il se racla la gorge et commença :



- Harry parcourut plusieurs autres rues en traînant péniblement sa valise derrière lui, avant de s'effondrer hors d'haleine sur un muret de Magnolia Crescent. Sa fureur toujours aussi vive, il resta un long moment sans bouger, à écouter les battements de son cœur.




Mais au bout de dix minutes de solitude dans cette rue obscure, un autre sentiment s'empara de lui: la panique. Il avait beau examiner la situation sous tous les angles, jamais il ne s'était trouvé dans un tel pétrin.




- Même face à Voldemort, je ne m’étais jamais senti aussi terrifié ! Marmonna le jeune garçon.




Il était dehors, seul dans le monde hostile des Moldus, sans le moindre endroit où se réfugier. Le pire, c'était qu'il avait eu recours à un puissant sortilège, ce qui signifiait qu'il serait presque certainement expulsé de Poudlard. Il avait violé avec tant d'impudence le Décret sur la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle qu'il s'étonnait de n'avoir pas encore vu de représentants du ministère de la Magie surgir devant lui.



- Comment tu vas faire si tu es renvoyé ? Interrogea James inquiet.


- Je n'en avis aucune idée ! Admis Harry.




Harry frissonna et scruta Magnolia Crescent. Qu'allait-il lui arriver ? Allait-il être arrêté ou simplement banni du monde des sorciers ? Il pensa à Ron et à Hermione et se sentit encore plus désemparé. Il était sûr que, délinquant ou pas, Ron et Hermione auraient tout fait pour l'aider, mais ils étaient tous deux à l'étranger et maintenant qu'Hedwige était partie, il n'avait plus aucun moyen de les contacter.



- On t’aurait aider sois en sûr ! Lui assura Hermione.




Il n'avait pas non plus d'argent moldu. Il lui restait un peu d'or de sorcier dans un portemonnaie au fond de sa valise, mais le reste de la fortune que ses parents lui avaient léguée se trouvait à Londres dans une chambre forte de chez Gringotts, la banque des sorciers. Et il n'aurait sûrement pas la force de traîner sa valise jusqu'à Londres. A moins que...



- Mauvaise idée Harry, souffla Remus. Essaye de ne pas aggraver ton cas…




Il regarda sa baguette magique qu'il serrait toujours dans sa main. S'il était déjà exclu de Poudlard (le rythme de son cœur s'accéléra douloureusement à cette pensée), ce n'était pas un peu de magie supplémentaire qui aggraverait les choses. Il disposait de la cape d'invisibilité héritée de son père, alors pourquoi ne pas user d'un sortilège pour rendre sa valise aussi légère qu'une plume, puis l'attacher à son balai, et enfin s'envelopper dans la cape d'invisibilité pour voler jusqu'à Londres sans être vu ?



- Si tu fais ça tu réduit à néant tes chances de ne pas être renvoyé ! Fit doucement remarquer Remus.



- Certes, siffla Harry, mais je pensais que j’étais déjà renvoyé et que je n’avais plus rien à perdre.




Il pourrait alors prendre son argent dans la chambre forte et... commencer sa vie de banni. C'était une horrible perspective, mais il ne pouvait pas rester indéfiniment assis sur ce muret, sinon la police des Moldus finirait par venir lui demander ce qu'il faisait dehors en pleine nuit avec une valise qui contenait une collection de grimoires et un balai magique.



- Tu t’es mis dans un sacré pétrin en effet ! Dit Lily avec tendresse.




Harry ouvrit la valise et fouilla dans ses affaires pour dénicher sa cape d'invisibilité, mais avant même de l'avoir trouvée, il se redressa soudain en regardant à nouveau autour de lui. Un curieux frisson sur la nuque lui avait donné l'impression que quelqu'un l'observait, mais la rue était déserte et il n'y avait pas de fenêtre allumée aux environs.



- Le retour de Voldemort ! Émis James horrifié.




Il recommença à fouiller dans sa valise, mais il se releva presque aussitôt, la main crispée sur sa baguette magique. Il l'avait senti plus qu'entendu: quelque chose ou quelqu'un se trouvait dans l'espace étroit entre le muret et le garage de la maison devant laquelle il s'était arrêté. Harry scruta les ténèbres de l'allée. Si seulement ce qui l'observait avait bougé, il aurait su de quoi il s'agissait, un chat errant... ou autre chose.




- Bon ce n’est effectivement pas la meilleure des situations ! Sourit Ginny. Tu devais être terrifié.



- Je crois que je regrettais un peu d’être parti de chez les Dursley ! Admit Harry avec un sourire.




- Lumos, marmonna-t-il.



Sa baguette magique projeta une lumière vive qui l'aveugla presque. Il la leva au-dessus de sa tête et la surface crépie du muret se mit à briller sous le rayon lumineux qui éclairait également la porte du garage. Dans l'espace qui les séparait, Harry distingua alors une silhouette massive dotée de grands yeux scintillants. Harry recula d'un pas, trébucha contre sa valise et perdit l'équilibre.
Il lâcha sa baguette qui fut projetée dans les airs sous le choc et tendit le bras en arrière pour essayer d'amortir sa chute mais il ne put éviter de tomber brutalement dans le caniveau. Au même instant, il entendit une forte détonation et une lumière aveuglante jaillit soudain, l'obligeant à lever les mains pour se protéger les yeux.




- Tu te fais attaquer ? Demanda Lily inquiète.



- Absolument pas, répondit il avec un sourire. Mais j’étais terrifié à l’époque parce que je ne savais pas le moins du monde ce que c’était…




Il poussa un cri et roula sur le trottoir juste à temps. Deux roues gigantesques surmontées d'énormes phares s'immobilisèrent dans un crissement de pneus à l'endroit précis où il était tombé un instant auparavant.



- Le Magicobus ! Réagit Dorcas les yeux illuminés.




En levant la tête, Harry s'aperçut que les roues appartenaient à un bus violet à double impériale qui venait de surgir du néant. Sur le pare-brise était écrit en lettres d'or: Magicobus. Pendant une fraction de seconde, Harry se demanda si sa chute ne lui avait pas fait perdre la tête.



Ron s’esclaffa peu charitable.




Un contrôleur en uniforme violet sauta alors du bus en lançant d'une voix sonore :




- Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorcières et sorciers en perdition. Faites un signe avec votre baguette magique et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez. Je m'appelle Stan Rocade et je serai votre contrôleur cette…




- Ce n’est plus ton père le contrôleur ? Demanda Lily à Dorcas.



- Visiblement non, murmura t-elle. Je suppose qu’il est… Enfin qu’il n’existe plus.



Tous détournèrent le regard gêné. Sirius attrapa sa main avec douceur. Certes ils n’étaient pas en meilleurs termes et leur relation n’allait pas pour le mieux mais c’était tout de même son rôle de la soutenir en temps voulu.




L'homme s'interrompit. Il venait d'apercevoir Harry, toujours assis sur le trottoir. Harry ramassa sa baguette magique et se releva. De près, il s'aperçut que Stan Rocade n'était guère plus âgé que lui. Il devait avoir dix-huit ou dix-neuf ans tout au plus. Ses oreilles étaient largement décollées et il avait pas mal de boutons sur la figure.



- Il n’a apparemment pas un physique très avantageux ! Chuchota James discrètement.



- Qu'est-ce que tu faisais par terre ? s'étonna Stan, d'un ton qui n'avait plus rien de professionnel.



- Je suis tombé, dit Harry.



- Qu'est-ce qui t'a pris ?



- C’est pas une lumière lui, marmonna Sirius. Il c’est vraiment dis que tu avais fait exprès de tomber…




- Je ne l'ai pas fait exprès, répliqua Harry, agacé.



Il s'était tordu un genou et la main avec laquelle il avait essayé de se rattraper était en sang. Il se rappela brusquement la raison de sa chute et tourna aussitôt la tête en direction de l'allée, entre le muret et le garage. Les phares du Magicobus l'inondaient de lumière, mais elle était vide.



- Qu'est-ce que tu regardes ? demanda Stan.



- Il est curieux, soupira Lily. J’espère qu’il fait partie des gentils.



- Je ne suis pas sûre qu’il y ai vraiment des gentils et des méchants ! Murmura Hermione.



- Il y avait une grande chose noire, là, expliqua Harry en montrant vaguement l'espace vide. On aurait dit un chien, un très gros chien...



Il se tourna vers Stan qui le regardait la bouche entrouverte. Avec un sentiment de malaise, Harry vit que les yeux de Stan s'étaient posés sur la cicatrice en forme d'éclair qu'il avait au front.



- Qu'est-ce que c'est que ce truc sur ta tête ? demanda soudain le contrôleur.



- Ce n'est rien, répondit précipitamment Harry en se lissant les cheveux pour cacher la cicatrice.




- Tu aurais peut être du lui avouer que tu étais Harry Potter, il t’aurait probablement épargné si jamais c’est un ancien Mangemort car il sait que le Seigneur des Ténèbres veut te tuer en personne.



- Sauf que c’était impossible, fit observer Hermione. On voit bien que Stan n’a que vingt ans au maximum. Il n’a pas pu être un Mangemort à douze ans…



- En effet ! Reconnu Marlène.



Si le ministère de la Magie était à sa recherche, il n'avait pas envie de lui faciliter la tâche.



- Tu t'appelles comment ? interrogea Stan.



- Neville Londubat, répondit Harry en donnant le premier nom qui lui venait à l'esprit. Alors, comme ça, ce bus va où on veut... poursuivit-il en espérant changer de sujet.



- Tu as vraiment donné mon prénom Harry ? Rit Neville amusé.



- Désolé, s’excusa le jeune homme. Je ne voulais pas usurper ton identité mais…



Neville lui adressa un sourire rassurant.



- Ouais, dit fièrement Stan, absolument où on veut, à condition que ce soit sur la terre ferme. Il ne roule pas sous l'eau. Mais dis donc, continua-t-il d'un air à nouveau soupçonneux, tu nous as fait signe, pas vrai ? Tu as agité ta baguette magique, c'est bien ça ?



- Oui, oui, dit rapidement Harry. Combien ça me coûterait d'aller à Londres ?



- Onze Mornilles, répondit Stan, mais pour quatorze, tu as droit à une tasse de chocolat chaud en plus, et pour quinze, on te donne une bouteille d'eau chaude et une brosse à dents de la couleur de ton choix.


Harry fouilla à nouveau dans sa valise, en retira son porte-monnaie et fourra quelques pièces d'argent dans la main de Stan. Avec l'aide du contrôleur, il hissa la valise dans l'autobus, posa dessus la cage d'Hedwige, puis monta dans le bus.



- C’est parti pour de nouvelles aventures Harry ! Sourit Sirius l’air un peu trop enthousiaste au goût de Harry.



A l'intérieur, il n'y avait pas de sièges. Ils avaient été remplacés par des lits en cuivre, alignés derrière les fenêtres masquées par des rideaux. Des bougies brûlaient dans des chandeliers, illuminant les parois lambrissées du véhicule. A l'arrière, un minuscule sorcier coiffé d'un bonnet de nuit murmura :



- Non merci, pas maintenant, je fais des conserves de limaces.



- Rassurant comme endroit ! Commenta Lily sarcastique.



- Le Magicobus est un endroit formidable, protesta vigoureusement Dorcas. J’y ai passé presque toute mon enfance !



Puis il se retourna dans son sommeil.



- Installe-toi là, murmura Stan en poussant la valise de Harry sous le lit situé derrière le conducteur du bus, assis dans un fauteuil de salon devant son volant. Voici notre chauffeur, il s'appelle Ernie Danlmur. Ern, je te présente Neville Londubat.



Ernie Danlmur, un vieux sorcier aux épaisses lunettes, adressa un signe de tête à Harry qui lissa ses cheveux d'un geste fébrile pour bien cacher sa cicatrice et s'assit sur son lit.



- Tu pourrais peut être concurrencer ton père quand il passe la mains dans ses cheveux. Sauf que lui c’est pour se donner un faux genre de mec cool ! Lança Lily.



- je n’ai rien dit, on peut savoir pourquoi tu m’attaques ? Demanda James piqué au vif.


- Parce que l'occasion était parfaite ! Répliqua Lily.



- On peut y aller, Ern, dit Stan en prenant place dans un autre fauteuil de salon, à côté du chauffeur.



Il y eut une nouvelle détonation assourdissante et Harry bascula en arrière, déséquilibré par le démarrage en trombe du Magicobus. Il se redressa et regarda à travers la vitre. A présent, l'autobus filait le long d'une tout autre rue, très différente de celle qu'il venait de quitter. Stan prenait grand plaisir à observer l'expression stupéfaite de Harry.



- C'était là qu'on était avant que tu nous fasses signe, dit-il. Où on est, Ern ? Quelque part au pays de Galles, non ?


- Ouais, répondit Ernie.


- Comment ça se fait que les Moldus n'entendent pas le bus ? s'étonna Harry.



- Eux ? dit Stan d'un ton méprisant. Ils ne savent pas écouter. Savent pas regarder non plus, d'ailleurs. Ne font jamais attention à rien. Jamais.



- Il m’a l’air d’être assez anti moldu non ? Fit remarquer Lily.



- Il faudrait réveiller Madame Dumarais, Stan, dit Ernie. On va arriver à Abergavenny dans une minute.



Stan passa devant Harry et disparut dans un étroit escalier aux marches de bois. Harry, de plus en plus nerveux, continuait de regarder par la fenêtre. Ernie ne semblait pas très bien maîtriser l'usage d'un volant. Le Magicobus ne cessait de monter sur les trottoirs et pourtant, il ne heurtait aucun obstacle. Les réverbères, les boîtes à lettres et les poubelles s'écartaient d'un bond à son approche et reprenaient leur place quand il était passé. Stan redescendit, suivi d'une sorcière au teint légèrement verdâtre, emmitouflée dans une cape de voyage.




- Vous êtes arrivée, Madame Dumarais, dit Stan d'un ton joyeux.



Ernie écrasa le frein et tous les lits glissèrent d'une trentaine de centimètres vers l'avant du bus. Madame Dumarais plaqua un mouchoir contre sa bouche et descendit les marches d'un pas mal assuré.
Lorsqu'elle fut sortie du bus, Stan jeta sa valise derrière elle puis referma les portières d'un geste vigoureux. Il y eut une nouvelle détonation et ils foncèrent le long d'un étroit chemin de campagne bordé d'arbres qui s'écartaient pour les laisser passer. Même s'il ne s'était pas trouvé dans un autobus qui n'arrêtait pas d'exploser en sautant des centaines de kilomètres d'un coup, Harry aurait été incapable de dormir. Il ne cessait de se demander ce qui allait lui arriver et son estomac se contractait douloureusement à cette pensée. Il se demandait également si les Dursley avaient réussi à faire redescendre la tante Marge du plafond.




- Tu ne devrais pas t’inquiéter pour elle Harry, concentre toi sur les problèmes que tu vas avoir ! Lui conseilla Remus.




Stan avait ouvert La Gazette du sorcier et la lisait attentivement, la langue entre les dents. A la une, la photo d'un homme au visage émacié et aux longs cheveux emmêlés clignait lentement de l'œil en direction de Harry. Ce visage lui disait vaguement quelque chose.



- Cet homme ! s'exclama soudain Harry. Les Moldus en ont parlé à la télé !



Stanley jeta un coup d'œil à la photo et pouffa de rire.



- Sirius Black, dit-il en hochant la tête. Bien sûr que les Moldus en ont parlé. D'où tu sors ?




- Oh c’est moi ! Réagit Sirius avec un sourire et un air béat. Finalement ce n'est pas quelqu'un de ma famille !



Sa petite amie le regarda incrédule.


- Tu es au courant qu'on parle de toi comme d'un dangereux criminel ?


- Je ne trouva pas ça si étonnant que ça moi, j'ai toujours su que je finirai hors la loi ! Répliqua t-il. Je me demande juste ce que j'ai bien pu faire pour me retrouver dans une telle situation.




Dorcas roula des yeux agacée. Pour sa part elle était inquiète de savoir ce que Sirius avait bien pu faire.




Devant l'expression interdite de Harry, il eut un petit rire supérieur et lui tendit la première page du journal.



- Je ne l’aime pas trop ce Stan Rocade ! Marmonna Lily.



- Tu devrais lire les journaux plus souvent, Neville, lança-t-il.



Harry approcha le journal de la bougie et lut :



BLACK TOUJOURS INTROUVABLE

Sirius Black, qui peut prétendre au titre de plus infâme criminel jamais détenu à la forteresse d'Azkaban, échappe toujours aux recherches, nous confirme aujourd'hui le ministère de la Magie. « Nous faisons notre possible pour capturer Black, nous a déclaré ce matin Cornélius Fudge, le ministre de la Magie, et nous demandons instamment à la communauté des sorcières et sorciers de rester calme. »
Fudge a été critiqué par certains membres de la Fédération internationale des Mages et Sorciers pour avoir informé de la situation le Premier ministre Moldu. « Il est clair que c'était mon devoir, a déclaré Cornélius Fudge non sans une certaine irritation. Black est un fou, il représente un danger pour quiconque se trouve en sa présence, sorcier ou Moldu. J'ai obtenu du Premier ministre l'assurance qu'il ne dirait pas un mot à qui que ce soit de la véritable identité de Black. D'ailleurs, ne nous y trompons pas: qui le croirait si jamais il le faisait ? »




- Apparemment tu as fait quelque chose de très grave. Marmonna Lily.



- Apparemment, rétorqua t-il avec un petit sourire.



Lily leva les yeux au ciel, elle trouvait sidérant qu’il ait l’air de s’en moquer comme de sa première chaussette. Elle ne savait pas ce qu'il avait pu faire mais de toutes évidences c'était grave. Elle espérait juste que ce ne soit pas quelque chose de tout bonnement affreux.



Les Moldus ont été avertis que Black était armé d'un pistolet (sorte de baguette magique dont les Moldus se servent pour s'entre-tuer), mais ce que craint la communauté des sorcières et sorciers, c'est un massacre tel que celui qui s'est produit il y a douze ans, lorsque Black a tué treize personnes d'un coup en lançant un seul sort.



Il y eut un grand silence. Dorcas lâcha la main de Sirius. Puis à la surprise de tout le monde James éclata de rire. Lily qui commençait à se dire que les deux garçons avaient un sérieux problème mental attendit qu’il développe plus ce que James fit rapidement :



- Soit les médias racontent n’importe quoi, soit c’était des Mangemorts… Mais de toutes façons, ce n'est pas possible que Sirius ait vraiment tués des Moldus sans raison !



- Ou alors, proposa Remus, il pouvait être soumis à l’Impérium aussi…ça expliquerait tout.


- Oui enfin ça m'embêterai d'avoir fait quelque chose d'aussi horrible. Même sous Imperium ! Siffla Sirius.



Les six adolescents qui connaissaient déjà la fin de l'histoire s'entreregardèrent. Ils avaient déjà promis de ne rien dire avant d'être arrivé à la fin. Ron s'empressa de reprendre pour couper court à toutes possibles questions :




Harry regarda les yeux sombres de Sirius Black, la seule partie de son visage décharné qui semblait vivante. Harry n'avait jamais rencontré de vampire, mais il en avait vu en photo dans les cours de Défense contre les forces du Mal et Black, avec ses joues cireuses, avait l'air d'en être un.



- Il fait peur, pas vrai ? dit Stan qui observait Harry.



- Normalement les gens disent que je suis beau, rectifia Sirius. Enfin surtout les filles d’ailleurs…



- Je suis persuadé que ce n'est pas toi de toute façon ! Assura James avec un sourire. A mon avis, ils se sont trompés de personne !



- Il a vraiment tué treize personnes ? demanda Harry en lui rendant le journal. En jetant un seul sort ?



- Oui, dit Stan. En plein jour et devant témoins. Ça a fait une de ces histoires, pas vrai, Ern ?



Cette fois tout le monde parut d’accord sur l’absurdité de la chose.



- Bon ça me rassure, souffla Remus. Sirius à beau être un crétin fini je sais qu’il n’aurait pas tué des personnes en plein jour !



- Ça veut dire que dans la nuit je peux pour toi ? S’irrita le jeune garçon. Et je ne suis pas un crétin !



Remus leva les yeux au ciel et marmonna :



- Je pense qu’on va pas mal entendre parler de toi dans ce livre.



- Tant mieux ! Sourit Sirius l’air satisfait.


Le jeune homme n'était pas tout à fait serein intérieurement contrairement à ce qu'il essayait de faire croire. Mais les Maraudeurs, enfin surtout James, avaient l'air de croire dur comme fer à son innocence. Et ça suffisait à le rassurer pour l'instant. De plus, les regards d'Harry et de ses amis n'avaient pas l'air accusateur ce qui le confortait dans l'idée incertaine de son innocence.



- Ouais, dit Ernie d'un air sombre.



Stan pivota dans son fauteuil, les mains derrière la nuque, pour mieux voir Harry.



- Black était un des grands partisans de Tu-Sais-Qui, dit-il.



- Je pense qu’ils ont confondus ton identité avec quelqu’un d’autre… Tu dois avoir un sosie ! Supposa James amusé.



- Quoi, Voldemort ? répondit machinalement Harry.



- Cette indifférence par rapport à son nom te perdra Harry ! Grommela Marlène.



- Pour une fois elle à raison ! Approuva Ron.



Les boutons qui constellaient le visage de Stan devinrent livides. Ernie sursauta, donnant un coup de volant si brutal qu'une ferme tout entière dut s'écarter d'un bond pour éviter le bus.



- Tu deviens fou, ou quoi ? s'écria Stan. Qu'est-ce qui te prend de prononcer son nom ?



- Désolé, répondit précipitamment Harry, je... j'avais oublié...



- Oublié ! dit Stan d'une voix éteinte. J'en ai le cœur qui bat la chamade…



- Il exagère ! Siffla Peter.



- Alors, donc... Black était un partisan de Tu-Sais-Qui ? reprit Harry sur un ton d'excuse.



- Ouais, dit Stan en se frottant la poitrine. Il en était même très proche... Et quand le petit Harry Potter a démoli Tu-Sais-Qui...



D'un geste vif, Harry ramena sa mèche sur sa cicatrice.



- ...tous les partisans de Tu-Sais-Qui ont été traqués, pas vrai, Ern ? La plupart savaient bien que c'était fini pour eux, maintenant qu'il n'était plus là et ils se sont tenus tranquilles. Sauf Sirius Black. D'après ce qu'on m'a dit, il pensait qu'il allait devenir son bras droit quand TuSais-Qui aurait pris le pouvoir. Finalement, ils ont réussi à coincer Black au milieu d'une rue pleine de Moldus. Alors, il a sorti sa baguette magique et il a jeté un sort qui a dévasté toute la rue. Un sorcier et douze Moldus ont été tués sur le coup. Horrible, pas vrai ? Et tu sais ce que Black a fait après ça ? ajouta Stan d'un ton dramatique.



- Je suppose que tu as explosé de rire ! Déclara James d’un ton faussement dramatique qui fit rire Sirius.



- Quoi ? demanda Harry.



- Il a éclaté de rire, reprit Stan. Il est resté là, debout à rigoler. Et quand des renforts du ministère de la Magie sont arrivés, il les a suivis sans résister en continuant à rire comme un bossu. Parce qu'il est fou, pas vrai, Ern ? Il est fou.




- Gagné ! Sourit James. Franchement quel histoire absurde….



Remus ne disait rien les yeux dans le vague. Il ne croyait pas cette histoire possible mais il hésitait. De toutes manières, tous dans l'Assemblée semblaient hésitant exceptés James évidemment.



- S'il ne l'était pas en arrivant à Azkaban, il l'est sûrement devenu, dit Ern d'une voix très lente. Je préférerais me faire exploser plutôt que de mettre les pieds là-bas. En tout cas, c'est bien fait pour lui, après ce qu'il a fait



- Mais ils sont cruels ! Fit semblant de geindre Sirius.



- Ils en ont eu du travail pour maquiller tout ça, pas vrai, Ern ? poursuivit Stan. Une rue entièrement ravagée avec des cadavres de Moldus un peu partout. Qu'est-ce qu'ils ont donné comme explication, déjà, Ern ?



- Explosion de gaz, grommela Ernie.



- C'est ça, et maintenant, il s'est évadé, reprit Stan en contemplant à nouveau le visage émacié de Sirius Black. C'est la première fois qu'un prisonnier arrive à s'échapper d'Azkaban, pas vrai, Ern ? Comprends pas comment il s'y est pris. Ça fait peur, non ? En tout cas, ça m'étonnerait qu'il ait beaucoup de chances de s'en tirer face aux gardiens d'Azkaban, pas vrai, Ern ?



- J’espère que c’est moi, décréta Sirius. Ça voudra dire que je suis le premier à avoir réussi à m‘évader d’Azkaban c’est formidable.



- Si c’est vraiment toi ça veut dire que tu as tué treize personnes mais je suppose que ce n’est qu’un détail ! Répliqua Dorcas ulcérée par la nonchalance de son petit ami.


Lily était d'accord avec Dorcas. Elle ne pensait pas réellement que c'était Sirius, mais elle n'était pas tout à fait sereine non plus.



Ernie fut soudain secoué d'un frisson.



- Tu ne voudrais pas parler d'autre chose, Stan, sois gentil. Rien que de penser aux gardiens d'Azkaban, j'en ai mal au ventre.



Stan reposa le journal à contrecœur et Harry s'appuya contre la vitre du bus, plus inquiet que jamais. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce que Stan dirait à ses passagers dans quelque temps.



- Vous avez entendu cette histoire sur Harry Potter ? Il a gonflé sa tante comme une montgolfière. On l'a ramassé dans le Magicobus, pas vrai, Ern ? Il essayait de s'échapper…



- Tu te fais quand même de drôles de films Harry ! Sourit Neville.



Harry aussi avait violé la loi des sorciers, tout comme Sirius Black. Transformer sa tante en ballon constituait-il un délit suffisant pour l'envoyer à Azkaban ? Harry ne savait rien de la prison des sorciers.



- Excellente question, c’est un délit suffisant à votre avis ? Demanda Remus curieux.



- Non, répondit Lily, ou du moins je ne pense pas.



Mais chaque fois qu'on lui en avait parlé, c'était avec la même terreur dans la voix. Hagrid, le garde-chasse de Poudlard, y avait passé deux mois l'année précédente et Harry n'était pas près d'oublier son expression épouvantée quand on lui avait annoncé qu'il allait y être emmené. Hagrid était pourtant l'un des hommes les plus courageux que Harry ait jamais rencontrés.



- Tu n’as pas du rencontrer beaucoup d’homme courageux alors ! Renifla Marlène avec une moue princière.



Le Magicobus roulait dans l'obscurité, écartant sur son passage bornes lumineuses, cabines téléphoniques, arbres et buissons. Accablé, Harry, étendu sur son lit de plumes, se tournait et se retournait dans tous les sens. Au bout d'un moment, Stan se rappela que Harry avait payé d'avance une tasse de chocolat chaud. Il la lui apporta mais renversa tout sur l'oreiller lorsque le bus passa brutalement d'Anglesey au pays de Galles à Aberdeen en Ecosse. Un par un, des sorcières et des sorciers vêtus de chemises de nuit et chaussés de pantoufles descendaient des étages supérieurs et semblaient enchantés de quitter enfin le Magicobus.



- Comment peuvent ils dire ça, protesta Dorcas. J’ai passée les meilleures moments de ma vie dans ce Magicobus !




Bientôt, Harry resta le seul passager.



- Alors, Neville, dit Stan enjoignant les mains, où est-ce qu'on te laisse, à Londres ?



- C’est très perturbant de les entendre tous t’appeler Neville ! Sourit le véritable Neville.



- Sur le Chemin de Traverse, répondit Harry.



- On y va, dit Stan. Attention, tiens-toi bien. BANG !



Après une nouvelle détonation, le Magicobus se retrouva dans Charing Cross Road. Harry se redressa sur son lit et regarda les immeubles et les bancs publics se serrer sur son passage pour lui laisser la voie libre. Le ciel commençait à s'éclaircir. Harry avait l'intention de se cacher quelque part pendant deux heures puis d'aller à la banque Gringotts dès l'ouverture. Ensuite, il s'enfuirait quelque part, il ne savait où.



- Ce n’est pas l’idée de l’année, et détends toi il ne vont pas te renvoyer c’est certain ! Tenta de positiver Franck.



Ern écrasa la pédale de frein et le Magicobus s'arrêta dans un long dérapage devant un pub d'aspect miteux. C'était le Chaudron baveur, au fond duquel se trouvait la porte magique qui permettait d'accéder au Chemin de Traverse.



- Merci, dit Harry à Ern.



Il sortit du bus et aida Stan à descendre sa valise et la cage d'Hedwige sur le trottoir.



- Bon, eh bien, au revoir, dit Harry.



Mais Stan ne lui prêta aucune attention. Les yeux exorbités, il regardait fixement l'entrée obscure du Chaudron baveur.



- Il y a encore un monstre ? S’inquiéta Lily.



- D’une certaine manière ! Ironisa Ron.



- Te voici arrivé, Harry, dit alors une voix.



Avant que celui-ci ait eu le temps de se retourner, une main se posa sur son épaule.



- Ça alors ! s'exclama Stan. Ern, viens voir ça ! Viens voir !



Harry tourna la tête pour voir à qui appartenait la main posée sur son épaule et il eut soudain l'impression d'avoir avalé un seau de glaçons: il s'agissait de Cornélius Fudge, le ministre de la Magie en personne. Stan sauta sur le trottoir.



- Bon j’avoue que si le Ministre fait le déplacement, tu t’es fourré dans un sacré pétrin ! Admit Sirius.



- Comment avez-vous appelé Neville, Monsieur le Ministre ? demanda-t-il d'un ton surexcité.



Fudge, un petit homme replet vêtu d'une longue cape à fines rayures, semblait épuisé et frigorifié.



- Neville ? répéta Fudge en fronçant les sourcils. C'est Harry Potter.



- Comment griller une couverture en deux temps trois mouvements ! Se moqua Dorcas.



- Je le savais ! s'écria Stan d'un air ravi. Ern ! Ern ! Devine qui est Neville ! C'est Harry Potter ! J'ai vu sa cicatrice !



- C'est ça, c'est ça, dit Fudge, agacé, je suis ravi que le Magicobus ait amené Harry jusqu'ici, mais lui et moi, nous aurions besoin d'être un peu tranquilles à présent…



Fudge serra l'épaule de Harry et l'entraîna à l'intérieur du pub. Une silhouette voûtée, portant une lanterne, se dessina derrière le bar. C'était Tom, le patron, un vieil homme édenté à la peau ridée.



- Ah, vous l'avez trouvé, Monsieur le Ministre ! s'exclama-t-il. Vous voulez boire quelque chose ? Une bière ? Un cognac ?



- Une tasse de thé, plutôt, répondit Fudge qui tenait toujours Harry par l'épaule.



- Il à l’air d’avoir un grand besoin de se détendre ce ministre ! Fit remarquer James.



Stan et Ernie apparurent alors, traînant la valise de Harry ainsi que la cage d'Hedwige. Tous deux jetaient alentour des regards brillants de curiosité.



- Comment ça se fait que tu ne nous aies pas dit qui tu étais ? lança Stan, le visage rayonnant, tandis que la tête de hibou d'Ernie jetait un regard intéressé par-dessus l'épaule de son collègue.



- Il nous faudrait aussi un salon privé, Tom, dit sèchement Cornélius Fudge.



D'un signe de la main, le patron du pub invita le ministre à le suivre dans le couloir, derrière le bar.



- Au revoir, dit Harry à Stan et Ern d'un ton résigné.



- Salut, Neville ! dit Stan.



- Je savais que ce n’était pas une lumière ! Commenta Sirius inutilement.



Fudge entraîna Harry le long de l'étroit passage éclairé par la lanterne de Tom. Puis tous trois pénétrèrent dans un petit salon. Tom claqua des doigts et un feu jaillit aussitôt dans la cheminée. Il sortit alors de la pièce en s'inclinant respectueusement.



- Assieds-toi, Harry, dit Fudge en montrant un fauteuil auprès du feu.



Harry s'exécuta. Malgré la chaleur des flammes, il sentait des frissons lui parcourir le corps. Fudge enleva sa cape à rayures et la jeta sur une chaise, puis il remonta soigneusement les plis du pantalon de son costume vert bouteille et s'assit face à Harry.



- Harry, je me présente, je suis Cornélius Fudge, le ministre de la Magie.



- Comme si Harry ne le savait pas ! Ricana ouvertement James.



Bien entendu, Harry le savait déjà. Il avait eu l'occasion de voir Fudge un jour, mais comme il portait alors la cape d'invisibilité que lui avait léguée son père, le ministre n'en avait jamais rien su.


Tom réapparut avec un plateau sur lequel étaient disposés des tasses, une théière et des petits pains. Il posa le plateau sur la table entre Fudge et Harry et quitta le salon en refermant la porte derrière lui.



- Eh bien, dit Fudge en versant le thé dans les tasses, on peut dire que tu nous as fait une belle peur ! T'enfuir ainsi de chez ton oncle et ta tante ! Je commençais à me demander... mais enfin tu es sain et sauf, c'est l'essentiel.



- Il m’a l’air étrange votre Ministre ! Réfléchit Remus songeur.



Fudge se beurra un petit pain et poussa l'assiette vers Harry.



- Mange, Harry, dit-il, tu as l'air exténué. Tu seras peut-être content d'apprendre que nous avons mis un terme au gonflement intempestif de Mademoiselle Marjorie Dursley. Deux représentants du Département de Réparation des Accidents de Sorcellerie ont été envoyés à Privet Drive, il y a quelques heures. Miss Dursley a été perforée et un sortilège d'Amnésie a été pratiqué. Elle ne gardera aucun souvenir de l'incident qui est donc définitivement clos.



- Soit Harry est considéré comme un être privilégié, soit ce Ministre est sacrément gâteux ! Déclara Marlène.




Par-dessus sa tasse de thé, Fudge adressa un sourire à Harry, dans l'attitude d'un oncle bienveillant face à son neveu préféré. Harry, qui n'en croyait pas ses oreilles, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais il ne trouva rien à répondre et renonça à prononcer le moindre mot.



- Tu t'inquiètes sans doute de la réaction de ton oncle et de ta tante ? reprit Fudge. Ils sont très en colère, inutile de le nier, mais ils ont quand même accepté de te reprendre chez eux l'été prochain, à condition que tu restes à Poudlard pour les vacances de Noël et de Pâques.



Harry retrouva l'usage de la parole.



- Je reste toujours à Poudlard à Noël et à Pâques, dit-il, et de toute façon, je ne veux plus jamais retourner à Privet Drive.



- Mais tu ne peux pas rester à la rue non plus ! Soupira Lily.



- Allons, allons, je suis sûr que tu ne diras plus la même chose lorsque tu te seras calmé, répondit Fudge d'un ton préoccupé. Après tout, ils sont ta seule famille et je suis convaincu que vous vous aimez beaucoup les uns les autres... heu... au fond de vous-mêmes…



- Tout au fond alors ! Prononça Dorcas sarcastique.



Harry ne songea même pas à le démentir. Ce qui l'intéressait, c'était de savoir ce qui allait lui arriver maintenant.



- Reste à décider où tu vas passer tes deux dernières semaines de vacances, poursuivit Fudge en se beurrant un deuxième petit pain. Je suggère que tu prennes une chambre ici, au Chaudron baveur et…



- Attendez... l'interrompit Harry. Qu'est-ce que je vais avoir comme punition ?



- Tu n’aurais pas du demander, il avait peut être oublié ! Suggéra Peter.



Fudge cligna des yeux.



- Comme punition ?



- J'ai violé la loi ! dit Harry. Le Décret sur la Restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle.



- Tu cherches à ce point à écoper d’une punition ? Demanda James moqueur.



- Voyons, mon garçon, nous n'allons pas te punir pour une petite chose comme ça ! s'exclama Fudge en agitant son petit pain dans un geste d'impatience. Ce n'était qu'un accident ! On ne va quand même pas envoyer quelqu'un à Azkaban simplement parce qu'il a gonflé sa tante comme un ballon !



Mais Harry était bien placé pour savoir qu'on ne tenait jamais de tels propos au ministère de la Magie.



- Tu as raison, réfléchi Dorcas. C’est suspect tout ça…



- L'année dernière, j'ai reçu un avertissement simplement parce qu'un elfe de maison avait jeté un gâteau par terre dans la cuisine de mon oncle ! rappela-t-il en fronçant les sourcils. Et le ministère de la Magie a dit que je serais renvoyé de Poudlard si un phénomène magique se reproduisait là-bas !



Harry eut alors la très nette impression que Cornélius Fudge se sentait soudain mal à l'aise.



- Les choses changent… Nous devons prendre en considération... dans le climat actuel... Tu n'as pas cherché à être renvoyé, n'est-ce pas ?



- Il cache quelque chose c’est évident ! Assura Remus.


- Oui ça je pense qu’on avait deviné Rem ! Lui répondit amicalement Lily.



- Bien sûr que non.



- Dans ce cas, pourquoi faire tant d'histoires ? dit Fudge en éclatant de rire. Tiens, prends donc un petit pain pendant que je vais voir si Tom a une chambre libre pour toi.



Les yeux ronds, Harry regarda Fudge sortir de la pièce. Il se passait quelque chose d'extrêmement étrange. Pourquoi Fudge l'avait-il attendu au Chaudron baveur, sinon pour le punir de ce qu'il avait fait ? Et d'ailleurs, comment se faisait-il que le ministre de la Magie se déplace en personne pour s'occuper d'une histoire qui concernait un sorcier de premier cycle ?



- Il y a quelque chose qui cloche mais j’espère que ce n’est pas trop grave ! Murmura Alice.



Fudge revint en compagnie de Tom.



- La chambre 11 est libre, Harry, dit Fudge. Je pense que tu y seras très bien. Il y a simplement une règle à observer, je suis sûr que tu comprendras très bien: je ne veux pas que tu ailles te promener à Londres côté Moldus, d'accord ? Reste sur le Chemin de Traverse. Et rentre toujours ici avant la tombée du jour. Je confie à Tom le soin de te surveiller.




- Pourquoi on dirait qu’il cherche à te protéger de quelque chose ? Interrogea James. Voldemort ne serait pas revenu par hasard ?



- C'est entendu, dit lentement Harry, mais pourquoi ?



- On ne veut pas te perdre une deuxième fois, tu comprends ? répondit Fudge en riant de bon cœur. Il vaut beaucoup mieux savoir où tu te trouves...



Fudge s'éclaircit bruyamment la gorge et prit sa cape à rayures.



- Bon, je m'en vais, dit-il, j'ai beaucoup de choses à faire.



- Vous avez réussi à repérer Black ? demanda Harry.



- C'est toi ! Lança joyeusement James en direction de Sirius. Enfin celui qu'ils pensent que tu es !



- Sans blague ! Rétorqua Lily. Je ne pense pas qu'il faille s'en réjouir



Les doigts de Fudge glissèrent soudain sur les boutons d'argent de sa cape.



- Qui ça ? Ah, oui, tu as entendu parler de cette histoire, non, pour l'instant, on ne sait pas où il est, mais c'est une simple question de temps. Les gardiens d'Azkaban n'ont jamais connu d'échec... et je ne les ai jamais vus aussi furieux.



Fudge eut un léger frisson.


- Eh bien, au revoir, dit-il.



Il serra la main de Harry qui eut une idée soudaine.



- Heu... Monsieur le Ministre, puis-je vous demander quelque chose ?



- Mais certainement, répondit Fudge avec un sourire.



- Les élèves de troisième année sont autorisés à visiter Pré-au-lard, mais mon oncle et ma tante ne m'ont pas signé mon autorisation de sortie. Est-ce que vous pourriez le faire à leur place ?



- Qui ne tente rien n’a rien ! Récita Franck d’un air approbateur.



Fudge sembla mal à l'aise.



- Ah, heu... non, non, désolé, Harry, mais comme je ne suis ni un parent ni un tuteur...



- Mais vous êtes le ministre de la Magie, dit précipitamment Harry. Si vous me donniez la permission...



- Non, je suis navré, Harry, mais le règlement, c'est le règlement. Tu pourras peut-être visiter Pré-au-lard l'année prochaine. En fait, je crois que ce serait mieux pour toi si tu ne... enfin, bon, je m'en vais. Amuse-toi bien, Harry.



- Dans le cas de Harry, il a tenté mais il n’a tout de même rien eu ! Sourit Alice.



Fudge sourit et lui serra à nouveau la main avant de sortir de la pièce. Tom s'avança alors vers Harry, le visage rayonnant.



- Si vous voulez bien me suivre, Mr Potter, dit-il. J'ai déjà monté vos bagages.



Harry suivit Tom dans un élégant escalier puis jusqu'à une porte sur laquelle une plaque de cuivre portait le numéro 11. L'aubergiste tourna une clé dans la serrure et ouvrit la porte. Le lit avait l'air confortable, les meubles de chêne étaient soigneusement cirés, un feu brûlait dans la cheminée et, perchée sur une armoire, il y avait...



- Hedwige ! s'exclama Harry.



Les yeux d’Alice se mirent à briller.



La chouette au plumage de neige fit claquer son bec et vint se poser sur le bras de Harry dans un bruissement d'ailes.



- Vous avez une chouette très intelligente, gloussa Tom. Elle est arrivée cinq minutes après vous. Si vous avez besoin de quelque chose, Mr Potter, n'hésitez pas à m'appeler.



Il s'inclina et sortit. Harry resta longtemps assis sur le lit à caresser machinalement Hedwige. Au-dehors, le ciel changeait rapidement de couleur, passant d'un bleu sombre et velouté à un gris d'acier, puis se teintant d'une nuance rosé parsemée d'or.
Harry avait du mal à croire que, quelques heures auparavant, il était encore à Privet Drive. Mieux: il ne serait pas renvoyé de Poudlard et il allait passer deux semaines tranquilles, loin des Dursley.



- C'était une drôle de nuit, Hedwige, dit-il en bâillant.



Sans même enlever ses lunettes, il se laissa alors tomber sur l'oreiller et s'endormit aussitôt.




Ron reposa le livre et attrapa une bouteille d’eau. Il n’avait plus de voix à force de lire à haute voix de cette manière.



- Qui veut lire ? Demanda t-il.



Tous avaient finis par comprendre qu’ils devraient forcément y passer. Marlène leva donc la main la première adressant au passage un sourire doucereux à Ron qui s’empressa de détourner le regard. Puis elle se saisit du livre…
Biana75

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Biana75 »

Hey !
Comme promis, le chapitre 4 est là !
Merci à tous ceux qui lisent, et aussi à ceux qui prennent le temps de commenter.
Je pense vous postez un chapitre par jour, excepté demain ou je sors toute la journée donc je ne vais pas avoir le temps.
Brefff Merci beaucoup beaucoup je le redirai jamais assez et Bonne Lecture !



Chapitre 4 : Le Chemin de Traverse




Marlène était assez satisfaite de lire. Elle avait hâte de conter à son tour les histoires du fils de James, qui avait beau être relativement ennuyeux, il semblait tenir de Lily, possédait tout de même une capacité hérité de son père à avoir des ennuis. Elle ouvrit la bouche et commença d'une voix posée :


- Harry mit plusieurs jours à s'habituer à cette étrange et nouvelle liberté. Jamais auparavant, il n'avait eu la possibilité de se lever quand bon lui semblait ou de manger ce qui lui plaisait. Il pouvait même aller où il voulait, à condition que ce fût sur le Chemin de Traverse. Mais comme cette longue rue pavée rassemblait les plus extraordinaires boutiques de sorcellerie du monde, Harry n'avait aucune envie de désobéir à Fudge en s'aventurant dans le monde des Moldus.




- Sûr que ça change des Dursley ! Ironisa Ginny.



Chaque matin, il prenait son petit déjeuner dans la salle du Chaudron baveur où il prenait plaisir à observer les autres clients: de drôles de petites sorcières débarquées de la campagne pour faire du shopping sur le Chemin de Traverse, de vieux mages vénérables commentant les derniers articles du Mensuel de la Métamorphose, des sorciers hirsutes, des nains tapageurs et même un jour quelqu'un qui avait l'air d'une harpie et qui commanda une assiette de foie cru, la tête dissimulée sous un passe-montagne.
Après le petit déjeuner, Harry sortait dans la cour, derrière le pub, prenait sa baguette magique, tapotait la troisième brique au-dessus de la poubelle en partant de la gauche et attendait que s'ouvre la porte en arcade qui donnait accès au Chemin de Traverse. Il passait de longues journées ensoleillées à explorer les boutiques et à manger à l'ombre des parasols multicolores disposés aux terrasses des cafés, où les autres clients se montraient leurs achats (« C'est un lunascope, mon vieux, plus besoin de se fatiguer à faire des cartes de la lune ») ou commentaient l'évasion de Sirius Black (« Personnellement, je ne laisserai plus les enfants sortir seuls tant qu'il ne sera pas retourné à Azkaban »).
Harry n'avait plus à faire ses devoirs de vacances en cachette sous sa couverture. A présent, il pouvait travailler en plein jour à la terrasse de Florian Fortarôme, le glacier. Parfois, il bénéficiait de l'aide de Florian lui-même qui savait beaucoup de choses sur les chasses aux sorcières du Moyen Age et donnait à Harry des sundaes gratuits toutes les demi-heures.




- Florian Fortarôme ? Le gardien de l’équipe de Quidditch de Poufsouffle ? Demanda Alice avec stupéfaction.



- Je ne sais pas, admit Neville. Mais Florian était le plus grand glacier du monde magique d’Angleterre.




Depuis qu'il avait rempli sa bourse de Gallions d'or, de Mornilles d'argent et de Noises de bronze qu'il était allé chercher dans sa chambre forte de Gringotts, Harry devait faire des efforts considérables pour ne pas tout dépenser d'un seul coup. Il avait encore cinq années d'études à faire à Poudlard et il ne s'imaginait pas demandant un jour de l'argent aux Dursley pour s'acheter des grimoires.



- C’est une excellente chose ! Un peu d’indépendance par Merlin ! Approuva Lily vigoureusement sous le regard surpris des autres.



Aussi avait-il dû renoncer à s'acheter un magnifique jeu de Bavboules en or (les Bavboules étaient des sortes de billes de sorcier qui avaient la faculté de projeter un liquide pestilentiel au visage du joueur adverse lorsqu'elles perdaient un point). Il était également terriblement tenté par une reproduction parfaite de la galaxie sous un grand globe de verre qui l'aurait dispensé de prendre désormais le moindre cours d'astronomie. Mais l'objet qui exerça sur lui la plus grande tentation apparut une semaine après son arrivée au Chaudron baveur. Son sens de l'économie fut en effet mis à rude épreuve lorsqu'il vit une foule s'engouffrer soudain dans sa boutique préférée, le Magasin d'Accessoires de Quidditch.



- C’est aussi ma boutique favorite ! Sourit James.


- On ne l'aurait pas deviné ! Soupira Lily.



Intrigué, Harry entra à son tour et se fraya un chemin parmi des sorciers surexcités jusqu'à un podium qui venait d'être installé. Il aperçut alors le plus extraordinaire balai qu'il eût jamais vu.



- Ça vient de sortir, c'est un pro



- L'équipe nationale d'Irlande vient de commander sept de ces merveilles pour ses joueurs, annonça le patron du magasin. Et ils partent favoris pour la coupe du monde !




Une grosse sorcière qui se tenait devant Harry se décida enfin à bouger et il put alors lire l'écriteau posé à côté du balai. L'ÉCLAIR DE FEU




- Rien qu’avec le nom, on peut déjà dire que ce balais sera puissant ! Sourit James.




Avec sa ligne aérodynamique et son manche en bois de frêne recouvert d'un vernis garanti inattaquable, ce balai de course représente le dernier cri en matière de technologie. Chaque modèle porte sur le manche un numéro de fabrication gravé à la main qui garantit sa qualité. Les branches de bouleau soigneusement sélectionnées ont été taillées une par une pour obtenir le meilleur coefficient de pénétration dans l'air, donnant à l'Éclair de Feu un équilibre et une précision insurpassables. Avec des accélérations de 0 à 240 km/h en dix secondes et un sortilège de Freinage à toute épreuve, l'Éclair de Feu offre les meilleures performances et les meilleures conditions de sécurité actuellement disponibles sur le marché. Prix sur demande...



- Merlin il doit coûter affreusement cher ! Regretta Alice qui avait toujours aimé le Quidditch.



Certes la jeune fille n’y jouait pas, se trouvant trop maladroite et pas assez agile pour entrer dans l’équipe, mais ça ne l’empêchait pas d’être très admirative des équipements et de tout ce qui avait un lien avec le sport des sorciers. De plus, elle adorait assisté aux matchs.




Harry n'osait même pas songer à la quantité d'or que pouvait coûter une telle merveille. C'était la première fois de sa vie qu'il désirait quelque chose avec autant d'intensité. Mais après tout, il n'avait jamais perdu un match de Quidditch sur son Nimbus 2000, alors, à quoi bon vider le contenu de sa chambre forte de Gringotts pour acheter un Éclair de Feu puisqu'il possédait déjà un excellent balai ?



- Tu n’as pas tort ! Releva James avec un sourire. Ce n’est pas utile d’acheter le balais le plus perfectionné qui soit tant que tu te sens bien sur le tien. Après c’est tentant je te l’accorde !




Harry ne demanda pas le prix, mais il revint presque chaque jour dans le magasin pour contempler l'objet. Il y avait beaucoup d'autres choses qu'il était obligé d'acheter.



- Je me suis toujours demandé comment faisait ceux qui n’avait pas assez d’argent pour se payer toutes les fournitures imposés par Poudlard ? Questionna Lily sans vraiment attendre de réponse.


Et de fait personne ne répondit, étant donné que la plupart n'en avait pas la moindre idée.




Il passa chez l'apothicaire et renouvela son stock d'ingrédients pour potions, puis il acheta de nouvelles robes de sorcier, celles de l'année dernière étant désormais trop courtes de plusieurs centimètres.

Plus important encore, il fit l'acquisition de ses nouveaux manuels, notamment ceux qui traitaient des deux nouvelles matières qu'il étudierait cette année: Soins aux créatures magiques et Divination.



- Je ne comprends toujours pas comment ils ont pu continuer à enseigner la Divination ! Soupira Lily.


Hermione parut immédiatement d’accord avec la mère de Harry.




- Personnellement, fit remarquer James, j’adore la divination. C’est une des seule matière ou je peux raconter n’importe quoi.



Harry et Ron rirent de bon cœur.




Harry eut une surprise en regardant la vitrine du libraire. Au lieu de l'habituelle exhibition de grimoires de la taille d'un pavé, à la couverture incrustée de lettres d'or, il y avait une grande cage de fer dans laquelle étaient enfermés une centaine d'exemplaires du Monstrueux Livre des Monstres.
Des pages déchirées volaient en tous sens tandis que les livres se livraient à des matchs de lutte, s'agrippant dans des prises furieuses ponctuées de féroces claquements de couvertures. Harry sortit sa liste de livres de sa poche et la regarda pour la première fois en détail. Le Monstrueux Livre des Monstres était le manuel de base des cours de Soins aux créatures magiques.
Harry comprenait à présent pourquoi Hagrid lui en avait offert un pour son anniversaire. Il se sentit soulagé: il avait craint que Hagrid ait encore adopté un animal terrifiant et qu'il ait besoin d'aide pour le maîtriser. Lorsque Harry entra dans la librairie Fleury et Bott, le directeur se précipita vers lui.




- Élève de Poudlard ? dit-il à brûle-pourpoint. Vous êtes venu chercher vos nouveaux livres ?




- Oui, dit Harry, j'ai besoin de...




- Écartez-vous, dit le libraire d'un ton impatient en repoussant Harry.



Il passa une paire de gants épais, saisit une grosse canne noueuse et s'avança vers la porte de la cage aux livres monstrueux.




- Pas la peine, dit Harry, j'en ai déjà un.



- Ce pauvre libraire ! Rit Ginny. Je crois qu’il a eu besoin de prendre de longues vacances quand tout les livres ont enfin étés vendus.




- Vraiment ?



Le visage du libraire exprima un profond soulagement.




- Ça, c'est une bonne nouvelle, dit-il, je me suis déjà fait mordre cinq fois ce matin.




Un bruit de déchirure retentit alors. Deux des livres monstrueux en avaient attrapé un troisième et s'acharnaient à le mettre en pièces.




- Arrêtez ! Arrêtez ! s'écria le libraire en leur donnant de grands coups de canne à travers les barreaux de la cage. Je ne laisserai plus jamais ces horreurs entrer dans ma boutique ! Plus jamais ! C'est devenu une maison de fous ! Je croyais qu'il n'y aurait jamais rien de pire que le jour où on a acheté deux cents exemplaires du Livre invisible de l'invisibilité, ils nous ont coûté une fortune et on ne les a jamais retrouvés... Qu'est-ce que vous auriez voulu ?




- On ne dirait pas comme ça mais c’est compliqué d’être libraire ! Ça demande de l’entraînement physique ! Ironisa Marlène.



- J'aurais besoin du livre de Cassandra Vablatsky intitulé Lever le voile du futur, dit Harry, un œil sur sa liste.



- Ah, vous allez étudier la Divination, dit le libraire en conduisant Harry au fond du magasin, dans un coin consacré à la voyance.




Une petite table croulait sous des ouvrages du genre Prédire l'imprévisible: protégez-vous contre les chocs ou Cristal brisé: les mauvais coups du sort. Le libraire monta sur un escabeau et lui tendit un gros volume relié de noir.



- Lever le voile du futur, excellent guide d'initiation aux principales méthodes de divination: chiromancie, boule de cristal, marc de café…



- Que des idioties et des superstitions ! Marmonna Hermione.




Mais Harry n'écoutait pas. Son regard était tombé sur un autre livre exposé au milieu d'une petite table: Présages de mort: que faire lorsque l'on sent venir le pire.




- Si j'étais vous, je ne lirais pas ça, dit le libraire d'un ton léger. Sinon, vous allez commencer à voir des présages de mort partout et vous finirez par mourir de peur.



- Tu ne l’a même pas remercié pour son précieux conseil ! Fit mine de s’insurger Lily.




Mais Harry continuait de regarder fixement la couverture du livre: elle représentait un gros chien noir de la taille d'un ours avec des yeux flamboyants. Un chien qui avait quelque chose d'étrangement familier... Le libraire lui mit entre les mains un exemplaire de Lever le voile du futur.



- Il vous faut autre chose ? demanda-t-il.



- Oui, répondit Harry en arrachant son regard de l'image du chien pour consulter d'un air absent sa liste de livres. Heu... Il me faudrait le Manuel du cours moyen de métamorphose et le Livre des sorts et enchantements, niveau 3.




Dix minutes plus tard, Harry sortit de chez Fleury et Bott avec ses nouveaux livres sous le bras et retourna au Chaudron baveur. Il marchait droit devant lui sans faire très attention où il mettait les pieds et bouscula plusieurs personnes sur son passage. Il monta d'un pas lourd les marches de l'escalier, entra dans sa chambre et jeta les livres sur le lit. Quelqu'un était venu faire le ménage. Les fenêtres étaient ouvertes et le soleil inondait la pièce. Derrière lui, Harry entendait le bruit des autobus qui roulaient dans le monde invisible des Moldus, mêlé à la rumeur de la foule tout aussi invisible qui se pressait sur le Chemin de Traverse. Il aperçut alors son reflet dans le miroir, au-dessus du lavabo.




- Ce ne pouvait pas être un présage de mort, dit-il à son image sur un ton de défi. J'étais pris de panique quand j'ai vu cette chose dans Magnolia Crescent. C'était sans doute un simple chien errant…



- Tu ne devrais pas te tracasser pour ça, lui conseilla Remus. Les présages de mort n’ont d’importance que si tu décides de leur en donner.




Il leva machinalement la main et essaya d'aplatir ses cheveux.



- Ça, c'est un combat perdu d'avance, dit alors son miroir d'une voix sifflante.



Les Maraudeurs éclatèrent de rire pendant que James s’insurgeait :



- Vous ne savez pas ce que c’est d’avoir des cheveux comme ça !




A mesure que les jours passaient, Harry essayait de repérer Ron ou Hermione dans la foule. On voyait à présent de nombreux élèves de Poudlard sur le Chemin de Traverse. Dans le Magasin d'Accessoires de Quidditch, Harry rencontra Seamus Finnigan et Dean Thomas, ses camarades de classe de la maison de Gryffondor. Eux aussi regardaient l'Éclair de Feu avec des yeux ronds.

Devant la librairie, il rencontra également le véritable Neville Londubat, un garçon distrait au visage lunaire. Harry ne s'arrêta pas pour bavarder avec lui. Neville avait perdu sa liste de livres et se faisait réprimander bruyamment par sa redoutable grand-mère.



- Ma mère fait si peur que ça ? Douta Franck.



- Euh comment dire mon chéri… Fit mine d’hésiter Alice. Et bien pour être honnête oui elle est terrifiante !


- Elle m'a très bien éduqué ! Assura Neville. Mais oui elle faisait, et fait toujours peur.




Harry espérait bien qu'elle n'apprendrait jamais qu'il s'était fait passer pour son petit-fils dans le Magicobus.

Le dernier jour des vacances, Harry se réveilla en pensant qu'au moins, il était sûr de revoir Ron et Hermione le lendemain, à bord du Poudlard Express. Il se leva, s'habilla, alla jeter un dernier coup d'œil à l'Éclair de Feu et s'apprêtait à aller déjeuner lorsque quelqu'un cria son nom derrière lui.




- Harry ! HARRY !




Ils étaient là tous les deux, assis à la terrasse de chez Florian Fortarôme et lui faisaient de grands signes de la main. Hermione arborait un bronzage impressionnant et Ron semblait avoir plus de taches de rousseur



- Je n’ai jamais réussi à bronzer ! Regretta Lily. Il faut croire que je n’ai pas une peau qui bronze…



- Eh bien moi, vous devriez voir ma peau en été, elle est magnifique et superbement bronzé ! Se vanta Marlène.



- Et sinon tes chevilles McKinnon ? Ironisa Sirius.



- J'ai déjà acheté toutes mes fournitures, expliqua Harry. Mais comment avez-vous su que j'étais au Chaudron baveur ?



- Par mon père, répondit simplement Ron.



Mr Weasley, qui travaillait au ministère de la Magie, devait être au courant de toute l'histoire y compris de ce qui était arrivé à la tante Marge.



- C'est vrai que tu as gonflé ta tante comme un ballon ? demanda Hermione d'un ton grave.



- Comment tu arrives à demander ça sur un ton grave, rit James. Moi rien que le mot ballon suffit à me faire exploser de rire !



- Elle n’a pas la maturité d’un gamin de six ans c’est aussi simple que ça ! Rétorqua Lily.



- Malheureusement pour toi, il semble que tu sois destinée à te marier avec le dit gamin de six ans ! Se moqua James.



Lily s’abstint de lui répondre.



- Je ne l'ai pas fait exprès, assura Harry pendant que Ron éclatait de rire. J'ai simplement... perdu mon sang-froid.



- Ce n'est pas drôle, Ron, dit sèchement Hermione. Honnêtement, je suis stupéfaite que Harry n'ait pas été renvoyé de Poudlard.


- Moi aussi ! Je m'attendais même à me faire arrêter. Ton père ne sait pas pourquoi Fudge a fermé les yeux ? ajouta-t-il en se tournant vers Ron.



- Sans doute parce que c'est toi, répondit Ron qui riait toujours. Le célèbre Harry Potter. Je préfère ne pas savoir ce que le ministère me ferait à moi si je m'amusais à gonfler une de mes tantes. Remarque, il faudrait d'abord qu'ils me déterrent, parce que ma mère m'aurait tué sur le-champ. Tu n'as qu'à demander à mon père, ce soir. Nous aussi, on va passer la nuit au Chaudron baveur. Comme ça tu pourras venir avec nous à la gare demain. Hermione reste aussi.



Hermione, le visage rayonnant, approuva d'un signe de tête.


- Mes parents m'ont laissée ici avec toutes mes affaires.



- Formidable ! s'exclama Harry d'un ton joyeux. Alors, vous avez tout acheté, il ne vous manque plus rien ?



- Regarde ça, dit Ron en sortant une longue boîte qu'il ouvrit délicatement. Une baguette magique toute neuve. Trente-cinq centimètres de long en bois de saule avec un crin de queue de licorne à l'intérieur. Et on a acheté tous nos livres, ajouta-t-il en montrant un grand sac sous sa chaise. Tu as vu un peu, ce Livre des Monstres ? Le libraire a failli fondre en larmes quand on lui a dit qu'il nous en fallait deux.



- Ce pauvre libraire ! Répéta Ginny.




— Et tout ça, qu'est-ce que c'est ? demanda Harry en montrant trois énormes sacs posés tout autour d'Hermione.



- Cette année, j'ai pris davantage d'options que vous, expliqua-t-elle. Ça, ce sont mes livres d'Arithmancie, de Soins aux créatures magiques, de Divination, d'étude des Runes, d'étude des Moldus...



- Pourquoi étudier les Moldus ? s'étonna Ron en lançant un regard effaré à Harry. Tu es née dans une famille de Moldus ! Tes parents sont des Moldus ! Tu sais déjà tout sur les Moldus !




James se mit à rire et lança :



- Je parie que c’était pour les découvrir du point de vue des sorciers ! TU sais que ma future femme à fait la même chose ?


Lily rougit mais ne répliqua pas. En temps normal, elle lui aurait sûrement renvoyé qu’elle ne serait jamais sa femme, mais son assurance s’était trouvé ébranlée en voyant qu’ils avaient eu un fils ensemble. De toute évidence, le destin semblait décider à la caser avec cet abruti fini.




- Ce qui me passionne, c'est de les étudier du point de vue des sorciers, répondit Hermione avec le plus grand sérieux.



- Est-ce que tu as quand même l'intention de dormir ou de manger un peu, cette année ? demanda Harry tandis que Ron éclatait d'un rire goguenard.



- Ça me rappelle un peu ce que je t’ai dit au début de l’année dernière quand j’ai vu toutes les options que tu avais prise ! Rit Dorcas à l’intention de Lily. Vous vous ressemblez beaucoup.



- Tout le monde l’avait remarqué ça ! Répondit Sirius d’un ton un peu cassant.



Blessée, la jeune fille se retourna vers lui. Elle ne savait plus très bien ou ils en étaient tous les deux certes, mais ce n’était pas une raison pour être odieux ! Mais après tout elle n'avait pas été mieux tout à l'heure. Ils allaient devoir cesser de se comporter comme des enfants si ils souhaitaient que leur couple perdure. Et c'était ce qu'elle souhaitait plus que tout.



Mais Hermione fit semblant de ne pas avoir entendu.



- Il me reste dix Gallions d'or, dit-elle. En septembre, c'est mon anniversaire et mes parents m'ont donné un peu d'argent pour m'acheter un cadeau d'avance.



- Tu pourrais t'offrir un livre, par exemple ? lança Ron d'un air faussement naïf.



- Non, je ne crois pas, répondit Hermione d'un ton posé. J'ai très envie d'un hibou. Harry a Hedwige, toi, tu as Errol...



- Je n'ai rien du tout, coupa Ron. Errol, c'est le hibou de la famille. Moi, tout ce que j'ai, c'est Croûtard.



Il sortit son rat de sa poche.



- Et il faudrait que je le fasse examiner, ajouta-t-il en posant l'animal sur la table. Je crois que l'Egypte ne lui a pas fait de bien.



Croûtard avait l'air plus maigre qu'à l'ordinaire et ses moustaches tombaient tristement.



- Il y a une boutique de créatures magiques, là-bas, dit Harry qui connaissait par cœur le Chemin de Traverse, à présent. Tu n'as qu'à aller voir s'ils ont un remède pour Croûtard, et Hermione pourra acheter son hibou.



Ils payèrent leurs glaces et traversèrent la rue pour aller à la Ménagerie magique. La boutique n'était pas très grande et les murs étaient entièrement recouverts de cages. Il y régnait un vacarme permanent, accompagné d'une forte odeur. Les créatures qui occupaient les cages passaient leur temps à piailler, couiner, caqueter, siffler.
Derrière le comptoir, une sorcière donnait des conseils à un client sur les soins à prodiguer aux tritons à double queue.
Pendant ce temps, Harry, Ron et Hermione examinèrent les créatures enfermées dans les cages. Deux énormes crapauds violets gobaient des cadavres de mouches à viande en émettant des bruits de succion. Une tortue géante à la carapace incrustée de pierres précieuses étincelait près de la vitrine. Des escargots venimeux de couleur orange rampaient lentement sur les parois de leur cage de verre et un gros lièvre blanc se métamorphosait sans cesse en chapeau haut de forme dans un bruit de pétard.
Il y avait aussi des chats de toutes les couleurs, une cage pleine de corbeaux jacasseurs, un panier de petites créatures à fourrure qui chantonnaient bruyamment et, sur le comptoir, une grande cage remplie de rats noirs qui sautaient à la corde en se servant de leurs queues. Le client au triton sortit de la boutique et Ron s'approcha du comptoir.



- J'ai des ennuis avec mon rat, dit-il à la sorcière. Il est un peu patraque depuis qu'on est allés en Egypte.



- Mettez-le-moi sur le comptoir, dit la sorcière en sortant une paire de grosses lunettes noires.



Ron extirpa Croûtard de sa poche et le déposa à côté de la cage remplie de ses congénères qui cessèrent aussitôt leurs jeux et se précipitèrent sur les barreaux pour le regarder de plus près. Comme presque tout ce qu'il possédait, Ron l'avait hérité d'un de ses frères (il avait appartenu à Percy) et Croûtard n'avait jamais été très reluisant.
A côté des rats au poil soyeux rassemblés dans la cage, il semblait particulièrement pitoyable.



- Mmhhh, grommela la sorcière. Il a quel âge, ce rat ?



- Je ne sais pas, dit Ron. Il est vieux, ça, c'est sûr. Avant, il appartenait à mon frère.



- Qu'est-ce qu'il a, comme pouvoirs ? demanda la sorcière en examinant soigneusement Croûtard.


- Hein ? dit Ron.



La vérité, c'était que Croûtard n'avait jamais manifesté le moindre don pour quoi que ce soit. Les yeux de la sorcière regardèrent l'oreille gauche en lambeaux de l'animal, puis sa patte de devant amputée d'un doigt.



- Il est au bout du rouleau, dit-elle en hochant la tête.



- Il était déjà comme ça quand Percy me l'a donné, répondit Ron, comme pour se défendre.



- Un rat ordinaire comme celui-là vit rarement plus de trois ans, dit la sorcière. Mais si vous cherchez quelque chose d'un peu plus résistant, vous pourriez peut-être essayer un de ceux ci...



Elle montra les rats noirs qui recommencèrent à sauter à la corde.


- Des cabotins, marmonna Ron.


- Si vous n'en voulez pas d'autre, essayez ce Ratconfortant, c'est un tonique pour ratbougris, dit la sorcière en prenant un flacon rouge sous le comptoir.


- D'accord, dit Ron, c'est combien ? OUILLE !


Ron se plia en deux, les mains levées pour se protéger. Une chose énorme de couleur orange s'était élancée de la plus haute des cages, avait atterri sur sa tête, puis rebondi au milieu du comptoir en se précipitant sur Croûtard avec des sifflements furieux.



- NON ! ÇA SUFFIT, PATTENROND ! s'écria la sorcière.



Mais Croûtard lui avait glissé des mains comme un savon. Il atterrit sur le sol, les pattes écartées, et s'enfuit vers la porte de la boutique.



- Croûtard ! s'exclama Ron en se lançant à sa poursuite dans la rue. Harry le suivit et il leur fallut près d'une dizaine de minutes pour retrouver Croûtard qui était allé se réfugier sous une poubelle, à proximité du Magasin d'Accessoires de Quidditch. Ron remit le rat tout tremblant dans sa poche et se redressa en se massant la tête.



- Qu'est-ce que c'est que ce truc qui m'est tombé sur le crâne ? dit-il.


- C'était soit un très gros chat, soit un petit tigre, suggéra Harry.



Lily se mit à rire amusée.



- Où est Hermione ?


- Sans doute en train d'acheter son hibou.


Ils revinrent sur leurs pas. parmi la foule qui se pressait sur le Chemin de Traverse. Lorsqu'ils furent de retour devant la Ménagerie magique, Hermione sortit de la boutique, mais ce n'était pas un hibou qu'elle serrait dans ses bras, c'était l'énorme chat orange.


- Ne me dis pas que tu as acheté ce monstre ! s'exclama Ron, bouche bée.



- Il est magnifique, tu ne trouves pas ? dit Hermione, rayonnante.



Sirius et James s’étranglèrent de rire. Ron marmonna discrètement à Harry qu’acheter ce chat avait été la première erreur d’Hermione mais cette dernière l’entendit et entreprit de le frapper.



Question de goût, pensa Harry. La fourrure orangée du chat était épaisse et foisonnante, mais l'animal avait les pattes nettement arquées, et son museau étrangement écrasé, comme s'il avait heurté un mur de plein fouet, lui donnait l'air grincheux. A présent que Croûtard avait disparu de son champ de vision, le chat ronronnait paisiblement dans les bras d'Hermione.




- Hermione, cette chose m'a quasiment scalpé ! protesta Ron.



- Il ne l'a pas fait exprès, n'est-ce pas, Pattenrond ? dit Hermione.




- Et pour Croûtard, il ne l'a pas fait exprès ? s'indigna Ron en montrant la bosse que formait sa poche. Ce rat a besoin de repos et de tranquillité ! Il n'aura jamais la paix avec ce machin-là autour de lui.



- De toute façon, ton rat va sûrement bientôt mourir ! Fit remarquer objectivement Dorcas.



- Ça me fait penser que tu avais oublié ton Ratconfortant, dit Hermione en lui glissant dans la main le petit flacon rouge. Et cesse de te faire du souci, Pattenrond dormira dans le dortoir des filles et Croûtard dans celui des garçons. Alors, je ne vois pas le problème. Pauvre Pattenrond, cette sorcière m'a dit qu'il est resté dans cette boutique pendant une éternité. Personne ne voulait de lui.



- Selon moi, ça indique déjà que tu n’aurais pas du le prendre ! Se moqua Sirius.



- Je me demande bien pourquoi, dit Ron d'un ton sarcastique tandis qu'ils prenaient la direction du Chaudron baveur.




Mr Weasley, assis au bar, lisait La Gazette du sorcier.



- Harry ! lança-t-il avec un grand sourire. Comment vas-tu ?



- Très bien, merci, répondit Harry.



Suivi de Ron et d'Hermione, il rejoignit Mr Weasley au bar. A la une du journal s'étalait à nouveau une photo de Sirius Black qui le regardait.



- Ils sont toujours sur cette idée de m’attraper ! Soupira Sirius.



James assura une nouvelle fois qu’ils devaient le confondre avec une autre personne.



- Ils ne l'ont toujours pas attrapé ? demanda-t-il.



- Non, répondit Mr Weasley avec une soudaine gravité. Nous avons tous été mobilisés pour essayer de le retrouver mais jusqu'à présent, nous avons échoué.



- Est-ce qu'on toucherait une récompense si on l'attrapait ? demanda Ron. Ce serait une bonne chose de ramasser un peu d'argent...



- Ne sois pas ridicule, Ron, répliqua Mr Weasley, qui paraissait très tendu. Black ne va pas se laisser prendre par un sorcier de treize ans. Il n'y a que les gardiens d'Azkaban qui puissent le capturer, tu peux me croire.



A cet instant, Mrs Weasley fit son entrée dans le bar, chargée de ses achats et suivie par ses fils jumeaux, Fred et George, qui allaient commencer leur cinquième année à Poudlard, Percy, le nouveau préfet-en-chef et Ginny, la benjamine de la famille.
Ginny, qui avait toujours eu un faible pour Harry, sembla encore plus gênée qu'à l'ordinaire lorsqu'elle l'aperçut, sans doute parce qu'il lui avait sauvé la vie l'année précédente, à Poudlard. Elle rougit jusqu'aux oreilles et marmonna un vague « Salut » sans le regarder. Percy, en revanche, lui tendit la main d'un air solennel comme s'ils se rencontraient pour la première fois.



- Harry, très heureux de te voir, dit-il.



- Toujours aussi pompeux celui là ! Siffla Peter en levant les yeux au ciel.



- Salut, Percy, répondit Harry en s'efforçant de ne pas éclater de rire.



- J'espère que tu vas bien, ajouta pompeusement Percy en lui serrant la main.



Harry avait l'impression de participer à une cérémonie officielle.



- Très bien, merci, assura-t-il.



- Harry ! lança Fred en écartant Percy d'un coup de coude et en s'inclinant profondément. C'est fabuleux de te voir, mon vieux...



- C'est même magnifique, ajouta George en poussant Fred et en serrant à son tour la main de Harry. Absolument épatant.



- J’ai déjà dit que j’adorais tes frères ? Demanda James à Ron.



- Oui Potter ! Soupira Lily. Toi et Black vous avez du faire au moins dix fois la remarque !




Percy fronça les sourcils.



- Ça suffit, maintenant, dit Mrs Weasley.



- Maman ! s'exclama Fred, comme s'il venait juste de s'apercevoir de sa présence. C'est vraiment renversant de te voir…



Alice et Dorcas si mirent à rire.



- J'ai dit: ça suffit ! répéta Mrs Weasley en posant ses sacs sur une chaise vide. Bonjour, Harry, mon chéri, j'imagine que tu connais déjà la nouvelle ?



Elle montra l'insigne en argent flambant neuf sur la poitrine de Percy.



- Le deuxième préfet-en-chef de la famille, dit-elle avec orgueil.



- Et le dernier, marmonna Fred dans un souffle.



La remarque fit rire Sirius qui en profita pour ajouter :



- Ne jamais parlé trop vite… Même le pire des idiots peut se retrouver préfet en chef ! N’est ce pas Jamesie !



- Je rêve ou tu as dit que j’étais le pire des idiots ! Releva ce dernier.



- Black à raison, même si je ne comprends toujours pas ce qui est passé par la tête des professeurs pour avoir envie de nommer Potter préfet en chef ! Intervint Lily.



- Ça, je n'en doute pas, reprit Mrs Weasley en fronçant les sourcils. J'ai remarqué qu'aucun de vous n'a été nommé préfet.



- Et pourquoi est-ce qu'il faudrait être préfet ? s'indigna George que l'idée semblait révolter. La vie ne serait plus drôle du tout.



Ginny eut un petit rire.



- Tu pourrais donner un meilleur exemple à ta sœur ! répliqua sèchement Mrs Weasley.



- Ginny a d'autres frères qui peuvent lui servir d'exemple, Maman, dit Percy d'un ton supérieur. Je vais me changer pour aller dîner.



Il s'éloigna et George poussa un profond soupir.



- On a essayé de l'enfermer dans une pyramide, dit-il à Harry, mais Maman nous a vus.



Le petit groupe rit entièrement cette fois.




Ce soir-là, le dîner fut particulièrement agréable. Tom avait disposé trois tables côte à côte dans le petit salon et il servit cinq plats délicieux à la famille Weasley accompagnée de Harry et d'Hermione.



- Comment on va faire pour aller à la gare, demain ? demanda Fred à son père tandis qu'ils entamaient un somptueux gâteau au chocolat.



- Le ministère va nous envoyer deux voitures, répondit Mr Weasley.



Tout le monde se tourna vers lui.


- Comment ça se fait ? s'étonna Percy.



- C'est à cause de toi, Perce, dit George le plus sérieusement du monde. Ils vont même mettre des petits drapeaux sur le capot avec les lettres P-e-C brodées dessus...



- Ça veut dire Prétentieux-et-Crâneur, ajouta Fred.



- C’était bien trouvé ! Pouffa James.



- Tu sais que ses initiales pourrait s’appliquer à toi aussi ! Fit remarquer Lily.


- Tu dis n’importe quoi Evans ! Je suis très modeste !



Tout le monde pouffa de rire, sauf Percy et Mrs Weasley.



- Pourquoi le ministère nous envoie-t-il des voitures, Papa ? demanda à nouveau Percy d'une voix cérémonieuse.



- Eh bien, étant donné qu'on n'en a plus et que je travaille là-bas, ils ont décidé de me faire une fleur, répondit Mr Weasley.



Il avait dit cela d'un ton détaché, mais Harry remarqua que ses oreilles étaient devenues écarlates, comme celles de Ron lorsqu'il n'était pas très à l'aise.



- Et heureusement, intervint Mrs Weasley. Tu te rends compte de tous les bagages que vous avez, à vous tous ? Vous offririez un beau spectacle dans le métro des Moldus... Vos valises sont prêtes, j'espère ?



- Ron n'a pas encore rangé toutes ses affaires dans la sienne, dit Percy d'un ton douloureux. Il a tout entassé sur mon lit.



- Tu ferais bien de t'en occuper maintenant, Ron, dit Mrs Weasley. Demain, nous n'aurons pas beaucoup de temps.



Ron jeta un regard noir à Percy. A la fin du dîner, tout le monde avait l'estomac bien plein et se sentait un peu endormi. Un par un, les convives montèrent l'escalier pour préparer les bagages.
Ron et Percy occupaient la chambre voisine de celle de Harry. Celui-ci venait de boucler sa valise lorsqu'il entendit des éclats de voix de l'autre côté du mur. Il sortit dans le couloir pour voir ce qui se passait. La porte de la chambre 12 était entrouverte et Percy semblait furieux.



- Il était là, sur la table de chevet, hurlait-il, je l'avais enlevé pour l'astiquer.



- Laisse moi deviner, il à perdu son insigne de préfet en chef ? Demanda Remus d’un ton empreint de sarcasme.



- Je n'y ai pas touché, c'est tout, répliqua Ron.


- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Harry.


- Mon insigne de préfet-en-chef a disparu, dit Percy en se tournant vers Harry.



- Gagné ! Triompha Remus.



- Et le Ratconfortant de Croûtard aussi, ajouta Ron en fouillant dans sa valise. Je me demande si je ne l'ai pas oublié au bar...



- Pas question de sortir d'ici tant qu'on n'aura pas retrouvé mon insigne ! s'écria Percy.



- J'ai fini de faire ma valise, je peux aller chercher le médicament de Croûtard, dit Harry à Ron en sortant de la pièce.



Il était presque arrivé au bar lorsqu'il entendit les échos d'une autre dispute en provenance du petit salon. Il reconnut les voix de Mr et Mrs Weasley. Harry hésita. Il aurait voulu se faire le plus discret possible, mais lorsqu'il entendit prononcer son propre nom, la curiosité l'emporta et il s'approcha de la porte.



- C'est absurde de ne rien lui dire ! s'exclamait Mr Weasley. Harry a le droit de savoir. J'ai essayé d'en parler à Fudge, mais il n'a rien voulu entendre, il persiste à traiter Harry comme un gamin. Pourtant, à treize ans, il est quand même…



- Je pense que c’est exactement ce que Lily aurait pu dire à James quand Harry serait rentré à Poudlard. Sourit Alice. Je suis intimement persuadée que James devait être un papa surprotecteur !



- Arthur ! l'interrompit Mrs Weasley d'une voix perçante. Harry serait terrifié s'il apprenait la vérité ! Tu veux vraiment qu'il retourne en classe avec cette menace au-dessus de la tête ? Laisse-le donc tranquille, il est beaucoup plus heureux en ne sachant rien !



- Je ne veux pas le démoraliser, je veux simplement qu'il soit sur ses gardes ! répliqua Mr Weasley. Tu sais bien comment ils sont, lui et Ron, ils vont toujours se promener tous les deux, ils se sont retrouvés deux fois dans la forêt interdite ! Mais cette année, il ne faut surtout pas que Harry recommence ce genre de fantaisie ! Quand je pense à ce qui aurait pu lui arriver le soir où il s'est enfui de chez lui ! Si le Magicobus ne l'avait pas ramassé, je suis sûr qu'il serait mort avant que le ministère le retrouve.



- Fantastique ! Gémit Lily. Je sens que cette année va me plaire.



- Justement, il n'est pas mort, il est même en parfaite santé, alors à quoi bon...



- Molly, on dit que Sirius Black est fou et c'est sans doute vrai, mais il a été suffisamment intelligent pour arriver à s'évader d'Azkaban alors qu'en principe, c'est impossible. Il y a maintenant trois semaines qu'il est en fuite et on n'a pas retrouvé la moindre trace de lui. Fudge peut bien dire tout ce qu'il veut à La Gazette du sorcier, on n'est pas plus près d'attraper Black que d'inventer des baguettes magiques automatiques. La seule chose certaine, ce sont les intentions de Black…



- C’est assez marrant je sens que mes intentions vont être de te tuer ! Souffla Sirius. Enfin selon eux évidement…


Lily n'avait pas l'air de trouver ça marrant. Elle trouvait même tout ç de plus en plus inquiétant.



- Mais Harry sera parfaitement en sécurité à Poudlard.



- On pensait aussi que la prison d'Azkaban offrait toutes les conditions de sécurité. Si Black a réussi à s'en échapper, il peut aussi s'introduire à Poudlard.




- Je ne comprends toujours pas comment j’ai d’ailleurs fait pour m’en échapper ! Remarqua Sirius.



- Je croyais que ce n’était pas possible que ce soit toi ! Siffla Lily.


- Peut être que j’ai mal tourné ! Déclara t-il en tentant d'empêcher sa voix de se tordre à cet idée. N’empêche que j’aimerai bien savoir…



- Mais on n'est pas vraiment sûr qu'il en veuille à Harry...



Il y eut un coup sourd, comme si Mr Weasley venait de taper du poing sur la table.



- Molly ! Combien de fois faudra-t-il que je te le répète ? Ils n'en ont pas parlé dans la presse parce que Fudge ne veut pas que ça se sache, mais il s'est rendu à Azkaban la nuit où Black s'est évadé. Les gardiens lui ont dit que depuis un certain temps, Black parlait dans son sommeil et qu'il répétait toujours la même chose: « Il est à Poudlard... Il est à Poudlard... » Black a l'esprit dérangé, Molly, et il veut tuer Harry. A mon avis, il doit être persuadé que tuer Harry permettrait de ramener Tu-Sais-Qui au pouvoir. Black a tout perdu le soir où Harry a mis un terme aux agissements de Tu-Sais-Qui et il a eu tout le temps de ruminer ça pendant les douze ans qu'il a passés à Azkaban…



Il y eut un silence et Harry se pencha un peu plus vers la porte, avide d'en entendre davantage.


- Tu n'as qu'à faire ce que tu crois utile, Arthur, dit Mrs Weasley, mais tu oublies Albus Dumbledore. Je ne pense pas qu'il puisse arriver quoi que ce soit à Harry avec Dumbledore comme directeur de Poudlard. J'imagine qu'il est au courant ?



- Bien entendu. Il a fallu lui demander l'autorisation de poster des gardiens d'Azkaban aux différentes entrées de l'école. Il n'était pas très content, mais il a quand même accepté.



- Pas très content ? Pourquoi serait-il mécontent s'ils parviennent à capturer Black ?



- Dumbledore n'aime pas beaucoup les gardiens d'Azkaban, dit Mr Weasley. Moi non plus, d'ailleurs... Mais quand on a affaire à un sorcier tel que Black, il faut parfois travailler avec des gens qu'on préférerait éviter.



- J’ai l’impression d’être un sorcier très puissant selon eux ! Évalua Sirius.



- Oui enfin selon eux tu as aussi tué une douzaine de personne ! Se chargea gentiment de lui rappeler Remus.


Sirius le fusilla du regard.



- S'ils arrivent à sauver Harry...



- Dans ce cas, je ne dirai plus jamais rien contre eux, assura Mr Weasley d'un ton las. Il est tard, Molly, on ferait bien d'aller se coucher…



Harry entendit bouger des chaises.
Dans le plus grand silence, il fila alors en direction du bar où on ne pouvait le voir. La porte du petit salon s'ouvrit et des bruits de pas lui indiquèrent que Mr et Mrs Weasley montaient l'escalier. La bouteille de tonique pour rat se trouvait sous la table à laquelle ils s'étaient assis dans l'après-midi. Harry attendit que la porte de la chambre de Mr et Mrs Weasley se soit refermée puis il monta l'escalier à son tour avec le flacon.
Fred et George, accroupis dans la pénombre du couloir, se retenaient de rire en écoutant Percy fouiller partout dans la chambre pour essayer de retrouver son insigne.



- C'est nous qui l'avons, chuchota Fred à Harry. On l'a un peu arrangé.



A présent, on pouvait lire sur l'insigne: Roquet-en-chef.
Harry se força à rire, alla donner à Ron le tonique pour rat, puis s'enferma dans sa chambre et s'allongea sur son lit.

Ainsi donc, Sirius Black cherchait à le tuer. Tout s'expliquait à présent. Fudge s'était montré indulgent envers lui simplement parce qu'il avait été soulagé de le retrouver vivant. Et il avait fait promettre à Harry de rester sur le Chemin de Traverse où il y avait plein de sorciers pour veiller sur lui.
Et il allait envoyer deux voitures officielles qui les emmèneraient à la gare pour que les Weasley puissent le surveiller jusqu'à ce qu'il monte dans le train. Harry resta immobile à écouter les cris étouffés qui provenaient de la chambre voisine en se demandant pourquoi il avait beaucoup moins peur qu'il n'aurait dû. Sirius Black avait tué treize personnes en lançant un seul sort et Mr et Mrs Weasley étaient persuadés qu'il serait saisi de panique s'il venait à apprendre la vérité.
Mais Harry était parfaitement d'accord avec Mrs Weasley lorsqu'elle affirmait qu'il n'y avait pas d'endroit plus sûr au monde que là où se trouvait Albus Dumbledore. Ne disait-on pas que Dumbledore était la seule personne que craignait Lord Voldemort lui-même ? Black, qui avait été le bras droit de Voldemort, n'aurait il pas tout aussi peur de lui ? Et puis il y avait aussi ces gardiens d'Azkaban dont tout le monde ne cessait de parler.
Ils semblaient inspirer une véritable terreur et s'ils étaient postés tout autour de l'école, Black aurait beaucoup de mal à y entrer.
Finalement, ce qui préoccupait le plus Harry, c'était qu'il n'avait pratiquement plus aucune chance d'obtenir l'autorisation de visiter Pré-au-lard. Personne ne le laisserait quitter le périmètre protégé du château tant que Black n'aurait pas été rattrapé. Harry s'attendait à faire l'objet d'une surveillance de tous les instants jusqu'à ce que tout danger soit écarté. Il fronça les sourcils en contemplant le plafond plongé dans la pénombre. Pensaient-ils vraiment qu'il était incapable de se débrouiller tout seul ?
Il avait échappé trois fois aux griffes de Voldemort, il n'était donc pas si empoté... L'image de la bête tapie dans l'obscurité de Magnolia Crescent s'imposa alors à son esprit. Que faire lorsque l'on sent venir le pire... ?



- Je ne me laisserai pas assassiner, dit Harry à haute voix.



- Excellent état d'esprit, cher ami, répondit le miroir d'une voix endormie.



- Et voilà ! Annonça Marlène en reposant le livre. C’est terminé ! Je suppose que vous comme moi, vous voulez connaître la suite rapidement.


Harry aurait aimé faire une pause. S'arrêter et discuter avant de reprendre la lecture. Mais visiblement les autres en avaient décidés autrement.



- Je pense que Remus devrait lire ! Décréta Hermione.


Harry renonça à sa pause et donna d’un simple signe de tête son accord.
RemusLupin

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par RemusLupin »

J'adore bravo vive la suite
Biana75

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Inscription : jeu. 23 août, 2018 11:54 pm

Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Biana75 »

Coucou ! Alors je ne sais pas trop quoi dire. J'ai été absente de Booknode une semaine alors que je vous avais annoncé un chapitre par jour. Je suis vraiment vraiment désolée... Mais j'ai une sorte de problème et c'est peut être l'arrivée de la rentrée qui fait ça mais je me pose pas mal de questions sur mes écrits. J'ai comme une baisse de motivation pour poster cette histoire, ça me prend du temps et je me demande à quoi bon. Sans compter que je me consacre beaucoup à ma fanfiction sur Les Maraudeurs. Alors il est possible, et je m'en excuse, que je soit très peu régulière dans me post. Ce sera temporairement, le temps que je retrouve ma motivation et que la période de rentrée soit passée. Je suis encore une fois vraiment désolée pour ça ! Sur ces paroles peu joyeuses, je vous laisse avec le chapitre cinq qui je l'espère vous plaira quand même !


Chapitre 5 :


Remus s’empara du livre. Il ne savait pas trop quoi penser pour l’instant du fait que Sirius semblait être un dangereux criminel. Si James paraissait convaincue que c’était faux, lui n’en avait aucune idée. De plus, il avait l’étrange pressentiment qu’il n’allait pas tarder à apparaître dans la vie de Harry et il espérait être lui devenu quelqu’un de bien. Il ouvrit la bouche et commença :


Le lendemain, Tom réveilla Harry avec son habituel sourire édenté et une tasse de son thé préféré. Une fois habillé, Harry tentait à grand-peine de convaincre Hedwige d'entrer dans sa cage lorsque Ron fit irruption dans la chambre. D'humeur massacrante, il était en train d'enfiler un pull.


- Vivement qu'on soit dans le train ! lança-t-il. Au moins, quand on sera arrivés à Poudlard, je pourrai éviter d'avoir Percy sur le dos. Maintenant, il m'accuse d'avoir renversé du thé sur la photo de Pénélope Deauclaire, sa petite amie, ajouta-t-il avec une grimace. Elle se cache derrière le cadre parce qu'elle a un bouton sur le nez…


- J'ai quelque chose à te dire, commença Harry, mais il fut interrompu par Fred et George qui étaient venus féliciter Ron d'avoir rendu Percy à nouveau furieux.


- Je ne sais pas pourquoi, soupira Lily. Mais ces jumeaux m’ont l’air aussi insupportable que vous !


La remarque s’adressait clairement aux Maraudeurs. Elle fit soupirer Remus et rire les trois autres.


Ils descendirent prendre leur petit déjeuner dans la salle du Chaudron baveur où Mr Weasley lisait La Gazette du sorcier en fronçant les sourcils tandis que Mrs Weasley racontait à Hermione et à Ginny qu'elle avait fabriqué un philtre d'amour lorsqu'elle était jeune. Toutes trois avaient l'air de bien s'amuser.


- Maman à fait quoi ? Interrogea Ron stupéfait.


- Elle à déjà fabriqué un philtre d’amour pour un garçon de Poudlard ! Répondit Ginny en riant devant l’air dégoutté de Ron. Ce n’était pas papa, c’était un peu le plus beau garçon de son année sur lequel toutes les filles fantasmaient. Au final, elle ne lui a jamais donné le philtre parce qu’elle s’est faîtes cramer par son grand frère, il me semble que c’était Fabian, et elle n’a plus jamais retenté l’expérience tellement il s’est moqué d’elle.


- Bien le style de Fabian ! Commenta distraitement Marlène.


Ginny la toisa du regard. De ce qu’elle disait, Marlène était très proche de ses oncles Gideon et Fabian. La benjamine des Weasley voulait bien la croire, elle avait eu sincèrement l’air triste d’apprendre leur mort, en revanche elle ne comprenait pas comment ses oncles avaient pu apprécier une fille aussi superficielle et orgueilleuse. Quelque chose chez Marlène l’intriguait sans qu’elle ne se l’explique.


- Qu'est-ce que tu voulais me dire ? demanda Ron.


- Plus tard, murmura Harry en voyant arriver Percy d'un pas impérial.


Dans l'agitation du départ, Harry n'avait aucune chance de pouvoir parler à Ron tranquillement: ils étaient trop occupés à descendre leurs valises et à les entasser devant la porte du Chaudron baveur avec les cages d'Hedwige et d'Hermès, le hibou de Percy, posées dessus. A côté de la montagne de bagages, il y avait un petit panier d'osier d'où s'échappaient des crachements furieux.


- Du calme, Pattenrond, susurra Hermione penchée sur le panier, je te laisserai sortir quand on sera dans le train.


- Certainement pas, trancha Ron. Tu oublies ce pauvre Croûtard !


Il montra sa poche dont le renflement indiquait la présence du rat. Mr Weasley, qui était resté dehors pour guetter l'arrivée des voitures, passa la tête à l'intérieur.


- Elles sont là, dit-il. Viens, Harry.


Mr Weasley accompagna Harry sur le trottoir jusqu'à la première des deux voitures vert foncé à la carrosserie un peu démodée, conduites par des sorciers à l'air furtif et vêtus d'un uniforme couleur émeraude.


- Entre, Harry, dit Mr Weasley en jetant des regards des deux côtés de la rue bondée.


Harry s'assit à l'arrière de la voiture où il fut bientôt rejoint par Hermione, Ron et, au grand déplaisir de Ron, par Percy. Le trajet jusqu'à la gare de King's Cross se déroula paisiblement, comparé au voyage de Harry dans le Magicobus.
Les voitures du ministère de la Magie semblaient presque ordinaires, bien qu'elles fussent capables de se glisser dans des espaces où la nouvelle voiture de l'oncle Vernon aurait été bien en peine de s'aventurer.
Ils arrivèrent à la gare avec vingt minutes d'avance. Les chauffeurs du ministère leur trouvèrent des chariots à bagages sur lesquels ils disposèrent leurs valises, puis ils soulevèrent leur casquette pour saluer Mr Weasley et s'en allèrent en s'arrangeant pour se retrouver les premiers au feu rouge, malgré l'intensité de la circulation. A l'intérieur de la gare, Mr Weasley ne lâcha pas Harry d'une semelle.


- Comme nous sommes très nombreux, on va passer deux par deux, dit-il en surveillant les alentours. Je vais franchir la barrière le premier avec Harry.



- Au moins, remarqua James, ils prennent la mission de ta protection très au cœur.

- Oui, assura Harry. Si je n’avais pas eu les Weasley je n’aurais jamais survécu.

- On leur doit beaucoup alors ! Sourit Lily tout en regardant son fils avec émotion.


Mr Weasley s'avança vers la barrière magique, entre les quais 9 et 10, en poussant devant lui le chariot à bagages de Harry. Avec un regard entendu, il s'appuya négligemment contre la barrière. Harry l'imita. Un instant plus tard, ils étaient passés à travers l'obstacle de métal et se trouvaient à présent sur le quai 9 3/4.
La locomotive à vapeur d'une couleur rouge vif soufflait des panaches de fumée qui flottaient au-dessus du quai encombré de sorcières et de sorciers venus installer leurs enfants dans le Poudlard Express. Percy et Ginny, tout essoufflés, surgirent soudain derrière Harry. Apparemment, ils avaient couru pour franchir la barrière.


- Ah, voilà Pénélope ! dit Percy en lissant ses cheveux, les joues légèrement rosés.



- Comment cette Pénélope peut faire pour le supporter ! Se demanda James à voix haute.

- On se le demande bien ! Soupira Ginny. Et compte tenue du fait qu'ils ne sont plus ensemble elle n'a pas du le supporter bien longtemps !


Ginny croisa le regard de Harry et tous deux se détournèrent pour cacher leur fou rire en voyant Percy s'avancer d'un pas conquérant vers la jeune fille aux longs cheveux bouclés. Il bombait la poitrine pour qu'elle ne puisse ignorer son insigne étincelant.

Lorsque le reste de la famille Weasley ainsi qu'Hermione les eurent rejoints, Harry et Mr Weasley ouvrirent la marche jusqu'au bout du convoi où ils trouvèrent enfin un wagon qui paraissait vide. Ils chargèrent les valises à l'intérieur, casèrent Hedwige et Pattenrond dans le filet à bagages, puis redescendirent pour dire au revoir à Mr et Mrs Weasley.
Mrs Weasley embrassa ses enfants, puis Hermione et enfin Harry qu'elle serra contre elle.


- Fais bien attention à toi. lui dit-elle, les yeux étrangement brillants.

Elle ouvrit alors son énorme sac à main et ajouta :


- Je vous ai préparé des sandwiches. Tiens, pour toi, Ron. Ne t'inquiète pas. je n'ai pas mis de corned beef... Fred, où es-tu ? Ah, te voilà...


- Harry. viens voir, j'ai à te parler, dit Mr Weasley à mi-voix. Il fit un signe de tête en direction d'un pilier et Harry le rejoignit en laissant les autres autour de Mrs Weasley.


- Tu vas être obligé de lui dire que tu as entendu leur conversation d’hier soir ! Fit remarquer Alice.


- Il faut que je te dise quelque chose avant que tu partes, reprit Mr Weasley d'une voix tendue.


- Ne vous inquiétez pas, répondit Harry, je suis déjà au courant.


- Au courant ? Comment l'as-tu appris ?


- Je... je vous ai entendu parler avec Mrs Weasley hier soir. J'ai entendu sans le vouloir... ajouta précipitamment Harry. Je suis désolé…


- Je ne sait pas encore si tu as hérité du tact de ta mère ou de l’absence total de tact de ton père ? Réfléchit Remus en souriant.

Il récolta un double regard noir de la part de James et de Lily.


- Ce n'est pas de cette façon que j'aurais voulu te l'annoncer, dit Mr Weasley, l'air anxieux.


- Ça ne fait rien, c'est très bien quand même. Comme ça, vous aurez tenu votre parole vis-à-vis de Fudge et moi, je sais ce qui se passe.


- Harry. tu dois avoir très peur...


- Non. répondit sincèrement Harry. Je vous assure que non, ajouta-t-il devant l'air incrédule de Mr Weasley. Je n'essaye pas de jouer les héros, mais finalement, Sirius Black ne peut pas être plus dangereux que Voldemort…


- Dit comme ça, c’est tout de même un peu prétentieux ! Fit remarquer Alice sans méchanceté.

- Ça reste le fils de James ! Soupira Lily.

- Tu m’as appelé par mon prénom Lily-Jolie ? Réagit ce dernier.

- Merlin Potter ferme la et laisse Remus continuer son histoire !

- Théoriquement ce n’est pas son histoire mais celui de notre fils ! Fit justement remarquer James.

- Tu m’épuise tu le sais ça ? Vas y Remus !


Mr Weasley tressaillit en l'entendant prononcer le nom mais il fit comme si de rien n'était.


- Harry. je savais que... que tu étais plus solide que ne le pense Fudge et je suis très content que tu n'aies pas peur, mais...


- Arthur ! appela Mrs Weasley qui avait fait monter tous ses enfants dans le train. Arthur, qu'est-ce que tu fais ? Il faut y aller !


- Il arrive, Molly ! répondit Mr Weasley, puis il se retourna vers Harry en lui parlant d'une voix basse et précipitée : Écoute-moi bien, tu dois me donner ta parole que...


- ...que je ne ferai pas de bêtises et que je resterai au château ? acheva Harry d'un ton lugubre.


- Que tu passeras une année terriblement ennuyante en gros ! Sourit Sirius.


- Je ne me la ramènerais pas si j’étais toi ! Siffla Dorcas. Je te rappelle que c’est potentiellement de ta faute !

Sirius ne répondit pas se contentant d’une grimace à l’intention de sa petite amie. Il s'éloigna légèrement d'elle.


- Pas seulement ça, dit Mr Weasley qui n'avait jamais paru aussi grave. Harry. jure-moi que tu n'essaieras pas de retrouver Black.


- Pourquoi chercherai t-il à retrouver quelqu’un qui veut potentiellement le tuer ? Demanda Peter sans comprendre.

Il n’obtint pas de réponses.


- Quoi ? répondit Harry en ouvrant des yeux ronds.


Il y eut un coup de sifflet sonore. Des employés en uniforme avançaient le long du quai en fermant les portières.


- Harry, promets-moi... insista Mr Weasley en parlant de plus en plus vite, jure-moi que, quoi qu'il arrive...

- Pourquoi est-ce que j'essaierais de retrouver quelqu'un qui veut me tuer ? répliqua Harry d'une voix neutre.


- Jure-moi que quoi qu'on te dise...


- Arthur, vite ! s'exclama Mrs Weasley.



- Je sens que tu ne vas rien jurer ! Marmonna Lily.


La locomotive lâcha un jet de vapeur et le train s'ébranla. Harry courut jusqu'à la portière du wagon que Ron avait ouverte et sauta à l'intérieur. Ils se penchèrent alors à la fenêtre en faisant de grands signes de la main à Mr et Mrs Weasley jusqu'à ce que le train prenne un virage qui les déroba à leur vue.

- J’avais dit qu’il n’allait rien promettre ! Soupira la mère de Harry.

- Il faut que je vous parle en tête à tête, murmura Harry à Ron et à Hermione.


- Va-t'en, Ginny, dit Ron.

- Toujours plus de délicatesse ! Ironisa Hermione.

- Merci, c'est gentil, répondit Ginny d'un air offensé avant de s'éloigner d'un pas raide et digne. Harry, Ron et Hermione avancèrent dans le couloir à la recherche d'un compartiment vide, mais ils étaient tous pleins, sauf le dernier, tout au bout du wagon.

Celui-ci n'avait qu'un seul occupant, un homme profondément endormi, assis près de la fenêtre. Harry, Ron et Hermione s'immobilisèrent à l'entrée du compartiment. D'habitude, le Poudlard Express était réservé aux élèves et ils n'avaient encore jamais vu d'adultes parmi les passagers.
L'homme portait une robe de sorcier miteuse, rapiécée en plusieurs endroits. Il semblait malade et épuisé. Bien qu'il fût encore jeune, ses cheveux châtains étaient parsemés de mèches blanches.


- C'est qui, à votre avis ? murmura Ron, tandis qu'ils s'asseyaient à l'autre bout du compartiment après avoir refermé la porte coulissante.


- Le professeur R. J. Lupin, chuchota aussitôt Hermione.


- C’est toi ! S’étrangla James en direction de Remus.

- Tu es devenu professeur ? Demanda Marlène stupéfaite.

Remus se mordit la lèvre. Son pressentiment s’était confirmé, il était bel et bien apparu dans ce chapitre.


- Comment tu le sais ?


- C'est écrit sur sa valise...


Elle montra le filet à bagages dans lequel était rangée une vieille valise cabossée, entourée d'une longue ficelle soigneusement nouée. Sur un des coins de la valise était écrit « Professeur R. J. Lupin » avec des lettres qui commençaient à s'écailler.


- Je me demande ce qu'il enseigne, dit Ron, les sourcils froncés, en observant le visage livide du professeur Lupin.


- Ce n’est pas très compliqué à deviner ! Fit remarquer Lily avec intelligence.


- Ça me paraît évident, murmura Hermione. Le seul poste vacant, c'est la Défense contre les forces du Mal.


- Je vais vraiment être professeur de Défense contre les Forces du Mal ? Interrogea Remus qui semblait être le plus stupéfait par la situation.

- Visiblement ! Lui sourit gentiment Luna.

Harry, Ron et Hermione avaient déjà eu deux professeurs dans cette matière et chacun d'eux n'était resté qu'une seule année. D'après la rumeur, c'était un poste maudit.


- J'espère au moins qu'il sera à la hauteur, dit Ron sans grande conviction. On a l'impression qu'il suffirait de lui jeter un sort pour qu'il rende le dernier soupir. Alors, qu'est-ce que tu voulais nous dire ? ajouta-t-il en se tournant vers Harry.


Harry leur résuma la discussion qu'il avait surprise entre Mr et Mrs Weasley et l'avertissement que Mr Weasley venait de lui donner. Lorsqu'il eut terminé, Ron paraissait abasourdi et Hermione avait les mains plaquées contre sa bouche en signe d'effarement.


- Sirius Black s'est évadé pour te tuer ? dit-elle enfin. Harry, cette fois, il faut vraiment que tu sois prudent. Ne cherche pas les ennuis…


- Elle a amplement raison ! Approuva Lily.

- Mais je vous dis que je ne chercherai jamais à tuer Harry ! S’exclama Sirius agacé cette fois.

- Excuse nous de douter mais tout le monde le dit ! Persifla Lily.

- Eh bien c’est stupide ! Affirma James. Je suis certain qu’il y a une explication !

Il ignora le regard dubitatif de Lily et ordonna à Remus de reprendre.

- Je ne cherche aucun ennui, répliqua Harry, agacé. Généralement, ce sont les ennuis qui me trouvent.

- Tiens, ça me rappelle quelqu’un ! Ironisa Sirius qui paraissait toujours un peu énervé par les soupçons de Lily.


- Il faudrait vraiment qu'il soit idiot pour aller chercher un cinglé qui veut le tuer, dit Ron d'une voix tremblante.


Harry fut surpris de leur réaction: Black semblait leur faire beaucoup plus peur qu'à lui.


- Personne ne sait comment il s'y est pris pour s'évader d'Azkaban, reprit Ron, mal à l'aise. Personne n'avait réussi à le faire jusqu'à maintenant. En plus, il était dans un quartier de haute sécurité.


- Ils vont bien finir par l'attraper, non ? dit Hermione d'un ton grave. Les Moldus aussi le recherchent.


- Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? dit soudain Ron.


On entendait en effet une sorte de sifflement métallique. Ils regardèrent autour d'eux.


- Ça vient de ta valise, Harry, dit Ron qui se leva et alla jeter un coup d'oeil dans les bagages.


Un instant plus tard, il sortit de la valise de Harry le Scrutoscope de poche. L'objet tournait à toute vitesse dans sa paume en émettant une lumière brillante.


- C'est vraiment un Scrutoscope ? demanda Hermione d'un air intéressé en s'approchant pour mieux voir.


- J’ai l’impression qu’Hermione est intéressée par tout ! Se moqua légèrement Marlène.


- Celui-là est plutôt bon marché, dit Ron. Il s'est mis à tourner sans raison quand je l'ai attaché à la patte d'Errol pour l'envoyer à Harry.


- Est-ce que tu avais de mauvaises intentions au moment où ça s'est passé ? demanda Hermione.


- Non ! Enfin... normalement, je n'avais pas le droit d'utiliser Errol... Il ne supporte plus les longs voyages... Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre pour envoyer son cadeau à Harry ?


- Remets-le dans la valise, conseilla Harry, alors que le Scrutoscope sifflait de plus en plus fort. Sinon, ça va finir par le réveiller.


Il fit un signe de tête en direction du professeur Lupin et Ron remit l'objet dans la valise, entre deux chaussettes qui étouffèrent le son.


- On le fera examiner quand on ira à Pré-au-lard, suggéra Ron en se rasseyant. Fred et George m'ont dit qu'ils vendent ce genre de trucs chez Derviche et Bang, le magasin d'objets magiques.


- Qu'est-ce que tu sais sur Pré-au-lard ? demanda Hermione avec avidité. J'ai lu que c'est le seul village d'Angleterre où il n'y a pas un seul Moldu...


- Oui, je crois que c'est vrai, répondit Ron d'un ton dégagé, mais ce n'est pas pour ça que je veux y aller. Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'aller faire un tour chez Honeydukes !


- On ne s’en doutait pas ! Ricana Ginny avant de préciser. Mon frère est un ventre sur patte !


- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Hermione.


- Une confiserie, répondit Ron avec un regard rêveur. Il paraît qu'ils ont absolument tout... Des Gnomes au poivre, qui te font souffler de la fumée quand tu les manges, et d'énormes Chocoballes pleines de mousse à la fraise et aussi des plumes en sucre qu'on peut sucer en classe en faisant semblant de réfléchir...


- Mais Pré-au-lard est un endroit passionnant, non ? insista Hermione. Dans Les Sites historiques de la sorcellerie, on dit que l'auberge du village a servi de quartier général à l'époque de la révolte des Gobelins en 1612 et la « Cabane hurlante » est une des plus impressionnantes maisons hantées du pays.


- La Cabane Hurlante hein ? Demanda James.


Hermione hocha la tête. Elle ne devait pas encore avouer qu’ils avaient tous connaissance du secret de Remus, au risque de voir le lycanthrope partir en vrille. Elle préférait de loin qu’il l’apprenne par la lecture du livre.


- Il y a aussi de grosses boules de sorbet qui permettent de s'élever à quelques centimètres au-dessus du sol quand on les lèche, poursuivit Ron qui n'avait pas écouté un mot de ce qu'avait dit Hermione.

Celle-ci se tourna vers Harry.


- Ça va être bien de sortir un peu de l'école pour visiter Pré-au-lard.


- Sûrement, soupira Harry. Vous me raconterez quand vous en reviendrez.


- Qu'est-ce que tu veux dire ? s'étonna Ron.


- Moi, je ne pourrai pas y aller. Les Dursley n'ont pas signé mon autorisation et Fudge a également refusé de le faire.



- Ce qui n’est peut être pas plus mal si il y a vraiment un dangereux psychopathe qui veut te tuer ! Surtout si il s’avère que c’est vraiment Sirius en sachant qu’il connaît Pré au Lard par cœur ! Fit remarque Dorcas.

- Mais puisque je te dis… Explosa Sirius.

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Ginny hurla :

- Stop ! Puis elle se radoucit et reprit. Ce n’est pas le moment de se disputer ! Attendez de savoir ce qu’il s’est vraiment passé.

- Si vous pouviez nous dire si oui ou non Sirius veut tuer Harry ça nous aiderait ! Fit remarquer Lily d’une petite voix.

Elle avait été impressionnée par l’éclat de la jeune Weasley.

- Non ! Répondit fermement cette dernière. On ne dira rien, mais juste sachez que c’est inutile de s’énerver avant que le livre ne soit fini ! Il y a pas mal de retournements de situation dans ce tome!

Personne n’osa lui répondre et Remus reprit :


Ron sembla horrifié.


- Tu n'auras pas le droit de sortir ? C'est impossible... McGonagall ou quelqu'un te donnera bien la permission...


Harry eut un rire amer. Le professeur McGonagall, la directrice de la maison de Gryffondor, était particulièrement stricte.


- Ou alors, on demandera à Fred et George, ils connaissent tous les passages secrets qui permettent de sortir du château…


- Ça c’est une bonne solution ! Approuva James.


- Ron ! s'indigna Hermione. Je ne crois pas qu'il serait très prudent pour Harry de sortir clandestinement du château avec Black à ses trousses.


- C'est sûrement ce que me répondra McGonagall quand je lui demanderai la permission, marmonna sombrement Harry.


- Mais si on est avec lui, dit Ron à Hermione d'un ton enjoué, Black n'osera jamais...


- Ne raconte pas de bêtises, répliqua sèchement Hermione. Black a déjà assassiné tout un tas de gens au milieu d'une rue pleine de monde, alors il ne se gênera sûrement pas pour attaquer Harry simplement parce que nous serons là.


- C’est pas faux ça ! Soupira Lily avant d’ajouter devant le regard incendiaire de Sirius. Enfin ça ne veut pas dire que je pense que c’est toi ! Je veux juste savoir !


Tout en parlant, elle tripotait la fermeture du panier dans lequel elle avait transporté Pattenrond.


- Ne laisse pas sortir ce truc-là ! protesta Ron.


Mais il était trop tard. Le chat se glissa hors du panier, s'étira, bâilla et sauta sur les genoux de Ron. La poche de Ron se mit à trembler et il repoussa Pattenrond d'un geste furieux.


- Fiche le camp !


- Ron ! Arrête ! s'exclama Hermione avec colère.


Ron s'apprêtait à lui répondre lorsqu'ils entendirent le professeur Lupin bouger. Tous trois l'observèrent avec inquiétude, mais il se contenta de tourner la tête, la bouche légèrement entrouverte, sans se réveiller. Le Poudlard Express poursuivait son chemin vers le nord et le paysage, au-dehors, devenait plus sauvage, plus sombre aussi à cause des nuages qui s'amoncelaient.
D'autres élèves passaient et repassaient devant leur compartiment au gré de leurs déambulations dans le couloir. Pattenrond s'était installé sur un siège vide, son museau écrasé tourné vers Ron, ses yeux jaunes fixés sur la poche où se trouvait Croûtard. A une heure, une petite sorcière replète apparut, poussant un chariot rempli de boissons et de nourriture.


- Vous ne croyez pas qu'on devrait le réveiller ? suggéra Ron en montrant le professeur Lupin d'un signe de tête. Ça lui ferait peut-être du bien de manger quelque chose.


- Lunard veut du chocolat ! Ricana Peter. Il veut toujours du chocolat !


Hermione s'approcha de lui avec précaution.


- Heu... Professeur ? dit-elle. Excusez-moi, professeur ?


Il ne bougea pas.


- Ne t'en fais pas, ma chérie, dit la sorcière qui tendait à Harry un gros paquet de gâteaux. S'il a faim quand il se réveillera, je serai en tête du train, avec le machiniste.


- J'imagine qu'il est simplement endormi, dit Ron à voix basse lorsque la sorcière eut refermé la porte du compartiment. J'espère qu'il n'est pas mort ?


- Merci de te préoccuper de mon sort ! Lui sourit Remus d’un petit air moqueur tout de même.


- Non, non, il respire, murmura Hermione en prenant le gâteau que Harry lui donnait.


Sa compagnie n'était peut-être pas passionnante, mais la présence du professeur Lupin dans leur compartiment avait ses avantages. Vers le milieu de l'après-midi, alors que la pluie commençait à tomber, brouillant le paysage de collines que le train traversait, ils entendirent à nouveau des bruits de pas dans le couloir et les trois personnages qu'ils appréciaient le moins parmi les élèves de Poudlard se montrèrent à la porte: Drago Malefoy, encadré de ses deux inséparables, Vincent Crabbe et Gregory Goyle.

Drago Malefoy et Harry étaient devenus ennemis depuis le premier voyage qu'ils avaient fait ensemble dans le Poudlard Express. Malefoy, le visage en pointe et l'air méprisant, appartenait à la maison de Serpentard.
Il jouait comme Attrapeur dans l'équipe de Quidditch des Serpentard, le même poste qu'occupait Harry dans l'équipe des Gryffondor. Crabbe et Goyle ne semblaient avoir d'autre utilité dans la vie que d'obéir à Malefoy. Tous deux étaient massifs et musculeux. Crabbe, le plus grand des deux, avait une coupe au bol et un cou très épais. Goyle portait les cheveux raides et courts et ses longs bras lui donnaient une silhouette de gorille.


- Quel portrait avantageux de ces personnes ! Lança James avec sarcasme.


- Tiens, regardez qui voilà, lança Malefoy de son habituelle voix traînante en ouvrant la porte du compartiment. Potter et son poteau.


- Ce n’est même pas drôle ! Soupira Alice. On dirait des enfants de maternelles !


Crabbe et Goyle s'esclaffèrent avec un rire de troll.


- Alors, Weasley, j'ai entendu dire que ton père avait enfin réussi à se procurer un peu d'or, cet été, dit Malefoy. J'espère que ta mère n'est pas morte sous le choc ?


- Il n’en a pas marre de t’attaquer à chaque fois sur la même chose ! S’insurgea Sirius.


Ron se leva si brusquement qu'il fit tomber par terre le panier de Pattenrond. Le professeur Lupin émit un grognement.


- Qui c'est ? demanda Malefoy en reculant machinalement d'un pas à la vue du professeur.


- Un nouveau prof, dit Harry qui s'était levé à son tour au cas où il aurait fallu retenir Ron.
Qu'est-ce que tu disais, Malefoy ?



- Bien joué Harry ! Approuva sa mère. Tu as parfaitement géré la situation !


Drago Malefoy plissa ses yeux pâles. Il n'était pas suffisamment idiot pour provoquer une bagarre sous le nez d'un professeur.


- Venez, marmonna-t-il à Crabbe et à Goyle d'un ton hargneux. Et tous trois s'éloignèrent dans le couloir. Harry et Ron se rassirent.


- Cette année, je suis décidé à ne pas me laisser faire par Malefoy, dit Ron avec colère. Et je ne plaisante pas. Si jamais il fait encore une remarque sur ma famille, je lui casse la tête...


Ron fit mine de donner un violent coup de poing.


- Ron ! chuchota Hermione en montrant le professeur Lupin. Fais attention...


Mais le professeur était toujours profondément endormi. La pluie s'était intensifiée, recouvrant les fenêtres d'une surface grise et luisante qui s'obscurcissait peu à peu à mesure que la nuit tombait tandis que des lanternes s'allumaient dans le couloir et au dessus des filets à bagages. Le train grinçait dans un bruit de ferraille, la pluie martelait les fenêtres, le vent sifflait, mais le professeur Lupin continuait de dormir.


- On doit être presque arrivés, dit Ron en se penchant vers la fenêtre pour essayer de voir quelque chose à travers la vitre devenue complètement noire.


A peine avait-il fini de parler que le train commença à ralentir.


- Parfait, dit Ron qui se leva pour jeter un coup d'oeil au-dehors en contournant soigneusement le professeur Lupin. Je meurs de faim. Vivement le festin !


- Ça m'étonnerait qu'on y soit déjà, dit Hermione en regardant sa montre.


- Alors, pourquoi on s'arrête ?



- Je ne le sens pas ! Marmonna Peter.


Le train continuait de ralentir. A mesure que le bruit des pistons s'estompait, on entendait plus distinctement la pluie et le vent se déchaîner contre les vitres. Harry, qui était le plus près de la porte, se leva pour aller regarder dans le couloir.
Tout au long du wagon, des têtes sortaient des compartiments pour regarder ce qui se passait. Le train s'arrêta brusquement et des chocs lointains indiquèrent que des bagages étaient tombés de leurs filets. Puis toutes les lampes s'éteignirent d'un coup et le convoi fut plongé dans une totale obscurité.


- Qu'est-ce qui se passe ? demanda la voix de Ron derrière Harry.


- Ouille ! s'exclama Hermione. Ron, tu m'as marché sur le pied.


Harry retourna s'asseoir à tâtons.


- Tu crois que le train est en panne ?


- Je n'en sais rien…


- Ce n’est pas rassurant du tout ! Commenta Dorcas.


- Sans blague ! Siffla Sirius.


Ils se turent tous les deux sous le regard inquisiteur de Ginny.


Il y eut une sorte de couinement et Harry distingua la silhouette sombre de Ron qui essuyait la fenêtre du plat de la main pour essayer de voir au-dehors.


- Il y a du mouvement, commenta Ron. On dirait que des gens montent dans le train.


La porte du compartiment s'ouvrit soudain et quelqu'un tomba lourdement sur les genoux de Harry.


- Désolé. Vous savez ce qui se passe ? Ouille ! Pardon...


- Salut, Neville, dit Harry en le soulevant par un pan de sa cape.


- Harry ? C'est toi ? Qu'est-ce qui se passe ?


- Aucune idée ! Assieds-toi...


Il y eut alors un sifflement enragé et un gémissement de douleur. Neville avait essayé de s'asseoir sur Pattenrond.


- Je vais aller voir le machiniste pour lui demander ce qui arrive, dit la voix d'Hermione.


Harry sentit qu'elle passait devant lui, puis il entendit le bruit de la porte suivi de deux cris de douleur.


- Qui est là ?


- Ginny ?


- Hermione ?


- Qu'est-ce que tu fais ?


- Je cherchais Ron.


- Entre et assieds-toi.


- Pas ici ! dit précipitamment Harry. Je suis là !


- Cette fois il prévient ! Sourit Franck que la maladresse de son fils ne cessait d’amuser.


- Ouille ! dit Neville.


- Silence ! lança soudain une voix rauque.


- Tu t’es enfin réveillé ! Sourit James.


Lily aussi semblait rassurée. Elle avait entièrement confiance en Remus et si celui ci était avec Harry alors tout irait bien.


Le professeur Lupin semblait enfin s'être réveillé. Harry l'entendait bouger dans son coin. Tout le monde se tut. Il y eut un faible craquement et une lueur tremblante éclaira le compartiment. Le professeur Lupin tenait au creux de sa main une poignée de flammes qui illuminaient son visage gris et fatigué. Il avait les yeux vifs, cependant, et un regard en alerte.


- Restez où vous êtes, dit-il de sa voix rauque.


Il se leva lentement en tenant les flammes devant lui. Mais la porte du compartiment s'ouvrit avant que le professeur ait eu le temps de l'atteindre.
Debout dans l'encadrement, éclairée par les flammes vacillantes, se dressait une haute silhouette enveloppée d'une cape, le visage entièrement dissimulé par une cagoule. Le nouveau venu était si grand qu'il touchait presque le plafond.


- Oh par Merlin ! Gémit Lily.


- Des détraqueurs ! S’horrifia James.


Harry baissa les yeux et ce qu'il vit lui retourna l'estomac. Une main dépassait de la cape, une main luisante, grisâtre, visqueuse et couverte de croûtes, comme si elle s'était putréfiée dans l'eau... Il ne la vit que pendant une fraction de seconde. Comme si la créature avait senti le regard de Harry, la main disparut dans les plis de l'étoffe noire.
Alors, l'être dissimulé sous la cagoule prit une longue et lente inspiration qui produisit une sorte de râle.
On aurait dit qu'il essayait d'aspirer autre chose que de l'air. Un froid intense envahit te compartiment.

Harry sentit son propre souffle se figer dans sa poitrine. Le froid lui traversait la peau et se répandait dans tout son corps. Un crépitement semblable à une chute d'eau retentit dans ses oreilles. Il avait l'impression qu'on le tirait par les pieds à mesure que le grondement de l'eau s'intensifiait... Alors, venus de très loin, il entendit de terribles hurlements, des cris terrifiés, implorants.
Son premier mouvement fut de se porter au secours de la personne qui hurlait ainsi, mais lorsqu'il essaya de bouger, il s'aperçut qu'il était paralysé... Un brouillard blanc, épais, l'enveloppait, s'insinuait en lui...


- Harry ! Harry ! Ça va ?


Quelqu'un lui donnait des tapes sur le visage.


- Qu... Quoi ?


Harry ouvrit les yeux. Il y avait des lanternes au-dessus de lui et le plancher vibrait: le Poudlard Express était reparti et les lumières s'étaient rallumées. Apparemment, il était tombé par terre après avoir glissé de son siège. Ron et Hermione étaient agenouillés à côté de lui. Il voyait également Neville et le professeur Lupin qui le regardaient. Harry se sentait mal. Lorsqu'il leva la main pour rajuster ses lunettes, une sueur froide lui couvrait le front. Ron et Hermione le hissèrent sur son siège.


- Comment tu te sens ? demanda Ron d'une voix anxieuse.


- Ça va, répondit Harry en jetant un coup d'oeil vers la porte.


La créature à la cagoule avait disparu.


- Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est cette... cette chose ? Qui a crié ?


- Personne n'a crié, dit Ron, de plus
en plus inquiet.


- Je pense que j’ai compris ! Murmura Dorcas.


- Comme d’habitude ! Lança Sirius avec sarcasme.


Harry regarda autour de lui. Le compartiment était brillamment éclairé, à présent. Ginny et Neville l'observaient. Tous deux étaient très pâles.


- Mais j'ai entendu crier...


Un craquement soudain les fit sursauter. Le professeur Lupin était en train de casser en plusieurs morceaux une énorme tablette de chocolat.


- Tenez, dit-il à Harry en lui tendant le plus gros morceau. Mangez ça, vous vous sentirez mieux.


- Je reconnais bien là mon Remus ! Déclara joyeusement James.


Harry prit le chocolat mais ne le mangea pas.


- Qu'est-ce que c'était que cette chose ? demanda-t-il au professeur.


- Un Détraqueur, répondit Lupin qui distribuait son chocolat aux autres. C'était l'un des Détraqueurs d'Azkaban.


Tout le monde le regarda. Le professeur Lupin froissa le papier qui enveloppait le chocolat et le mit dans sa poche.


- Mangez, répéta-t-il. Ça vous fera du bien. Excusez-moi, il faut que j'aille dire quelque chose au machiniste…


Il passa devant Harry et disparut dans le couloir.


- Tu es sûr que ça va, Harry ? demanda Hermione en le regardant d'un air angoissé.


- Je ne comprends toujours pas... Qu'est-ce qui s'est passé ? répondit Harry en essuyant la sueur sur son front.


- Cette... cette chose... le Détraqueur... est resté là et a regardé partout, enfin j'imagine qu'il regardait puisqu'on ne voyait pas du tout son visage, et toi... toi, tu...


- J'ai cru que tu avais une attaque, ou je ne sais quoi, dit Ron qui avait l'air effrayé. Tu es devenu tout raide et puis tu as glissé par terre et tu as commencé à avoir des spasmes...


- A ce moment-là, le professeur Lupin t'a enjambé, il s'est avancé vers le Détraqueur et il a sorti sa baguette magique, poursuivit Hermione. Et puis, il lui a dit: « Personne dans ce compartiment ne cache Sirius Black sous sa cape. Allez-vous-en. » Mais le Détraqueur n'a pas bougé, alors Lupin a marmonné quelque chose, un truc argenté est sorti de sa baguette et le Détraqueur a fait volte-face et il est parti comme s'il glissait sur des patins…


- Un Patronus ! Sourit James.


Lily elle avait remarqué autre chose. Si Remus avait lancé cette phrase au Détraqueur, cela voulait dire qu’il croyait bel et bien Sirius coupable. James ne semblait pas l’avoir remarqué, ou du moins faisait il semblant, mais elle ça l’intriguait. Parce que si Remus en avait fini par croire Sirius coupable, c’était qu’il ne pouvait en être autrement et ça la jeune fille en était certaine. Cependant elle ne dit rien, préférant attendre d’en savoir plus.


- C'était horrible, dit Neville d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire. Tu as senti ce froid quand il est entré ?


- J'ai eu une sensation bizarre, dit Ron en remuant les épaules, visiblement mal à l'aise. Comme si j'allais perdre à tout jamais l'envie de rire…


Recroquevillée dans son coin, Ginny, qui semblait aussi affectée que Harry, laissa échapper un sanglot. Hermione s'approcha d'elle et la prit par l'épaule pour la réconforter.


- Personne d'autre n'est tombé de son siège ? demanda Harry, un peu gêné.


- Non, dit Ron en le regardant à nouveau d'un air anxieux. Mais Ginny s'est mise à trembler comme une feuille…


Harry ne comprenait pas. Il se sentait faible et fébrile, comme s'il sortait d'une mauvaise grippe. Il éprouvait également une vague honte: pourquoi s'était-il ainsi effondré alors que les autres avaient très bien supporté la présence de la créature ?


- L’orgueil des Gryffondors ne cessera jamais de me surprendre ! Commenta Franck en bon Poufsouffle qu’il était.


Le professeur Lupin revint dans le compartiment. Il s'arrêta un instant devant la porte, regarda autour de lui, puis dit avec un faible sourire :


- Rassurez-vous, je n'ai pas empoisonné le chocolat.


Harry croqua dans son morceau de chocolat. A sa grande surprise, il éprouva alors une sensation de chaleur qui se répandit dans tout son corps.


- Nous arriverons à Poudlard dans dix minutes, annonça le professeur Lupin. Ça va, Harry ?


Harry ne demanda pas au professeur comment il connaissait son nom.


- Attendez pause ! S’exclama James qui avait l’air perdu. Si Remus est en vie et qu’il va bien, pourquoi Harry n’est pas resté chez lui quand nous sommes morts ?


- Tu auras la réponse plus tard ! Lui assura Hermione.


- Ça va très bien, murmura-t-il, un peu gêné.


Ils ne parlèrent pas beaucoup pendant la fin du voyage. Au bout d'un long moment, le train s'arrêta enfin à la gare de Pré-au-lard et les élèves se précipitèrent sur le quai dans une grande cohue. Les hiboux hululaient, les chats miaulaient et le crapaud que Neville avait caché sous son chapeau lançait des coassements sonores. Sur le quai minuscule, il faisait un froid glacial et un rideau de pluie fine et froide tombait sans relâche.


- Les première année, par ici, lança une voix familière.


Harry, Ron et Hermione se tournèrent vers la gigantesque silhouette de Hagrid qui se tenait à l'autre bout du quai et faisait signe aux nouveaux élèves apeurés de le suivre pour la traditionnelle traversée du lac.


- Ça va, tous les trois ? cria Hagrid de loin.


Ils lui firent de grands signes de la main, mais la foule était trop compacte pour qu'ils puissent s'approcher de lui. Harry, Ron et Hermione suivirent les autres sur un chemin boueux où une centaine de diligences attendaient les élèves.
Les diligences devaient être tirées par des chevaux invisibles, pensa Harry, car lorsque les élèves y montaient et refermaient la portière, elles se mettaient aussitôt en marche, cahotant le long du chemin en une longue procession. Une vague odeur de paille et de moisi flottait à l'intérieur des diligences.

Harry se sentait mieux depuis qu'il avait mangé le chocolat, mais il était toujours faible. Ron et Hermione ne cessaient de lui lancer des regards de côté, comme s'ils avaient peur qu'il s'évanouisse à nouveau.
Lorsque la diligence s'approcha en bringuebalant du magnifique portail en fer forgé, flanqué de colonnes de pierre surmontées de sangliers ailés, Harry vit les hautes silhouettes, masquées par des cagoules, de deux autres Détraqueurs qui montaient la garde de chaque côté. Une vague glacée et nauséeuse faillit l'engloutir à nouveau. Il s'appuya contre le dossier de la banquette défoncée et ferma les yeux en attendant qu'ils aient franchi le portail.

La diligence prit ensuite de la vitesse le long de l'allée en pente douce qui menait au château. Hermione, penchée à la minuscule fenêtre de la portière, contemplait les innombrables tours et tourelles qui se rapprochaient. Enfin, la diligence s'arrêta en oscillant sur ses roues et Hermione descendit, suivie de Ron. Lorsque Harry sortit à son tour, une voix traînante et enjouée résonna à ses oreilles.


- Alors, il paraît que tu es tombé dans les pommes, Potter ? C'est vrai ce que dit Londubat ? Tu t'es vraiment évanoui ?


- Je ne savais pas que Malefoy avait entendu ! Grimaça Neville.


- Pas grave ! Le rassura Harry qui s’était bien douté que Neville n’avait jamais eu de mauvaises intentions.


Malefoy écarta Hermione d'un coup de coude pour barrer le chemin à Harry sur les marches de l'escalier de pierre. Il avait le visage réjoui et une lueur narquoise animait ses yeux pâles.


- Dégage, Malefoy, dit Ron, les dents serrées.


- Toi aussi, tu t'es évanoui, Weasley ? lança Malefoy d'une voix sonore. Il t'a fait peur, ce vieux Détraqueur ?


- Qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda alors une voix douce.


- Je sens que je vais t’adorer en professeur Remus ! Sourit Lily.


Le professeur Lupin venait de descendre d'une autre diligence. Malefoy se tourna vers lui, contemplant d'un air insolent sa robe rapiécée et sa vieille valise.


- Oh, rien... heu... professeur, répondit-il d'un ton légèrement sarcastique.


Puis il adressa un sourire goguenard à Crabbe et à Goyle et monta l'escalier en leur faisant signe de le suivre.
Poussés par Hermione, Ron et Harry se joignirent à la foule qui monta les marches, franchit la gigantesque porte de chêne et s'engouffra dans l'immense hall d'entrée éclairé par des torches enflammées.
Là, un magnifique escalier de marbre donnait accès aux étages, A droite, une porte ouvrait sur la Grande Salle où Harry suivit les autres élèves. A peine avait-il eu le temps de jeter un coup d'oeil au plafond magique, sombre et nuageux ce soir-là, qu'une voix appela :


- Potter ! Granger ! Je voudrais vous voir, tous les deux !


Surpris, Harry et Hermione se retournèrent. Le professeur McGonagall, qui assurait les cours de Métamorphose et occupait également la fonction de directrice de la maison des Gryffondor, leur faisait signe de la rejoindre.

C'était une sorcière d'apparence sévère, les cheveux retenus en un chignon bien serré, les yeux perçants derrière des lunettes carrées. Avec une certaine appréhension, Harry se fraya un chemin parmi la foule. Le professeur McGonagall avait un don pour faire naître en lui un sentiment de culpabilité.


- Inutile d'avoir l'air si inquiet, je voulais simplement vous parler dans mon bureau, leur dit-elle. Vous pouvez rester ici, Weasley, je n'ai pas besoin de vous.


- Bon c’est vrai qu’elle aurait pu te le dire un peu moins sèchement ! Lui accorda Hermione.


Ron regarda le professeur McGonagall s'éloigner de la foule bruyante en compagnie de Harry et d'Hermione. Ceux-ci la suivirent dans le hall d'entrée, puis dans l'escalier de marbre et le long d'un couloir.
Lorsqu'ils furent arrivés dans son bureau, une petite pièce avec un grand feu de cheminée, le professeur McGonagall fit signe à Harry et à Hermione de s'asseoir avant de s'installer elle-même derrière sa table.


- Le professeur Lupin m'a envoyé un courrier par hibou spécial pour m'informer que vous avez eu un malaise dans le train, Potter, dit-elle d'emblée.


Avant que Harry ait eu le temps de répondre, quelqu'un frappa discrètement à la porte et Madame Pomfresh, l'infirmière, surgit dans la pièce. Harry se sentit rougir. C'était déjà suffisamment pénible de s'être évanoui, inutile par surcroît de faire tant d'histoires !


- Je vais très bien, dit-il, je n'ai besoin de rien...


- Ah, c'est vous, dit Madame Pomfresh en se penchant sur lui pour l'observer de près. Vous avez encore fait quelque chose de dangereux, j'imagine ?


- C'est un Détraqueur qui a provoqué le malaise, dit le professeur McGonagall.


Elles échangèrent un regard et Madame Pomfresh hocha la tête d'un air désapprobateur.


- Poster des Détraqueurs autour d'une école, marmonna-t-elle en posant une main sur le front de Harry. Il n'est pas le premier à s'évanouir. Ah oui, il est un peu fiévreux, je le sens. Terribles, ces créatures. Elles ont un effet désastreux sur les personnes un peu fragiles...


- Je ne suis pas fragile ! s'exclama Harry avec colère.


- La on dirait son père ! Sourit Sirius.


- Bien sûr, bien sûr, dit Madame Pomfresh d'un air absent en lui prenant le pouls.


- De quoi a-t-il besoin ? demanda le professeur McGonagall d'un ton cassant. De repos ? Peut-être devrait-il passer la nuit à l'infirmerie ?


- Mais je vais très bien ! protesta Harry en se levant d'un bond.


Imaginer ce que Drago Malefoy allait dire de lui si on l'envoyait à l'infirmerie le mettait au supplice.


- Il faudrait au moins lui donner du chocolat, dit Madame Pomfresh qui examinait ses pupilles.


- J'en ai déjà eu, dit Harry. Le professeur Lupin m'en a donné, il en a même donné à tout le monde.


- Ah, très bien, approuva Madame Pomfresh. Nous avons enfin un professeur de Défense contre les forces du Mal qui connaît les bons remèdes.


- Vous êtes sûr que vous vous sentez bien, Potter ? demanda sèchement le professeur McGonagall.


- Oui, assura Harry.


- Dans ce cas, attendez-moi dehors, j'ai quelque chose à dire à Miss Granger à propos de son emploi du temps, ensuite nous descendrons participer au festin.


Harry ressortit dans le couloir en compagnie de Madame Pomfresh qui s'éloigna vers l'infirmerie en marmonnant des paroles incompréhensibles. Il n'eut que quelques minutes à attendre : Hermione réapparut bientôt, apparemment ravie. Le professeur McGonagall les accompagna alors dans la Grande Salle où les élèves étaient rassemblés pour le festin de début d'année.

Un véritable océan de chapeaux noirs et pointus s'étendait devant eux. Les élèves, répartis selon leur maison, étaient assis à de longues tables, le visage illuminé par la clarté de milliers de chandelles qui flottaient dans les airs. Le professeur Flitwick, un minuscule sorcier à la tignasse blanche, emportait un vieux chapeau et un tabouret hors de la salle.


- Oh, on a raté la cérémonie de la Répartition ! murmura Hermione.


- Ça va faire deux années que Harry la rate ! Regretta Lily.


Les nouveaux élèves de Poudlard étaient répartis dans les différentes maisons grâce au Choixpeau magique qu'ils devaient mettre sur leur tête et qui annonçait à haute voix le nom de la maison la mieux adaptée à chacun (Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard). Le professeur McGonagall alla s'asseoir à la table des enseignants et Harry et Hermione prirent discrètement la direction de la table des Gryffondor.
Les autres élèves les regardèrent passer au fond de la salle et quelques-uns montrèrent Harry du doigt. L'histoire de son évanouissement à la vue du Détraqueur avait déjà dû faire son chemin. Hermione et lui s'assirent de chaque côté de Ron qui leur avait gardé la place.


- Alors, qu'est-ce qu'elle voulait ? demanda-t-il à Harry.


Celui-ci commença son récit, mais il fut interrompu par le directeur qui se leva pour faire un discours. Bien qu'il fût très vieux, le professeur Dumbledore donnait toujours l'impression de déborder d'énergie. Il avait de longs cheveux d'argent, une grande barbe, des lunettes en demi-lune et un nez aquilin.
Il était souvent présenté comme le plus grand sorcier de l'époque, mais ce n'était pas pour cette seule raison que Harry avait tant d'admiration pour lui. Albus Dumbledore inspirait une infinie confiance et lorsqu'il le vit sourire aux étudiants, Harry retrouva son calme pour la première fois depuis que le Détraqueur était apparu dans le compartiment.


- Bienvenue à vous tous, dit Dumbledore, la barbe scintillante à la lueur des chandelles. Bienvenue pour une nouvelle année à Poudlard ! J'ai quelques petites choses à vous dire et comme l'une d'elles est très sérieuse, autant s'en débarrasser tout de suite avant que la bonne nourriture ne vous plonge dans une euphorie peu propice à la gravité…


Dumbledore s'éclaircit la gorge et poursuivit:


- Comme vous avez pu vous en apercevoir en les voyant fouiller le Poudlard Express, l'école a dû accueillir quelques Détraqueurs d'Azkaban qui nous ont été envoyés par le ministère de la Magie.


Il marqua une pause et Harry se rappela les paroles de Mr Weasley lorsqu'il lui avait dit que Dumbledore n'était pas très content de voir les Détraqueurs surveiller l'école.


- Tu m’étonnes ! Grimaça James.


- Ils sont postés à chaque entrée du domaine, continua Dumbledore, et tant qu'ils resteront là, tout le monde doit être bien conscient qu'il sera rigoureusement interdit de quitter l'école sans permission préalable. Les Détraqueurs ne se laissent pas abuser par des déguisements ou des ruses quelconques, pas même par les capes d'invisibilité, ajouta-t-il d'un ton amusé.


Harry et Ron échangèrent un regard.


- La nature des Détraqueurs ne les porte pas à prendre en considération les excuses ou les sollicitations. Je conseille donc à chacune et à chacun d'entre vous de ne jamais leur donner l'occasion de vous faire du mal. Je m'adresse tout particulièrement aux préfets, ainsi qu'à notre nouveau préfet en-chef et à son homologue féminin, pour qu'ils veillent à ce qu'aucun élève ne prenne l'initiative de contrarier les Détraqueurs.


Percy, qui était assis à quelques mètres de Harry, bomba le torse et regarda autour de lui d'un air qu'il voulait impressionnant. Dumbledore s'interrompit à nouveau en observant avec une extrême gravité les élèves attablés. Il régnait un silence total qu'aucun geste, aucune parole ne vint troubler.


- Pour continuer sur une note plus joyeuse, reprit-il, je suis heureux d'accueillir parmi nous deux nouveaux enseignants. Tout d'abord, le professeur Lupin qui a bien voulu se charger des cours de Défense contre les forces du Mal.


Il y eut quelques applaudissements plutôt tièdes. Seuls ceux qui s'étaient trouvés dans le compartiment avec le professeur Lupin applaudirent de bon cœur, Harry le premier. A côté de ses collègues vêtus de leurs plus belles robes de sorcier, Lupin avait l'air singulièrement miteux.


- Les gens sont stupides ! S’agaça James. Remus est un des plus grands sorciers de ce monde !


- Regarde Rogue ! souffla Ron à l'oreille de Harry.


Le professeur Rogue, qui enseignait l'art des potions, regardait fixement Lupin. Il était de notoriété publique que Rogue briguait le poste de professeur de Défense contre les forces du Mal, mais même Harry, qui détestait Rogue, fut surpris de voir l'expression de son visage.

Plus que la colère, c'était le dégoût qui déformait les traits de son visage maigre et cireux. Harry connaissait bien cette expression: d'habitude, c'était à lui que Rogue la réservait, chaque fois qu'il croisait son regard.


- Super ! Commenta ironiquement Remus. J’ai du passer une excellente année avec des élèves qui se moquaient de moi et le professeur Rogue en plus qui me déteste ! En plus je ne lui ai jamais rien fait personnellement !


- Rogue ne te déteste pas ! Lui assura Lily. C’est les imbéciles qui te servent d’amis qu’ils déteste!

Remus ne lui expliqua pas que Rogue le détestait depuis qu’il avait malencontreusement découvert son secret.


- Quant à la seconde nomination, reprit Dumbledore lorsque les applaudissements se furent évanouis, je dois tout d'abord vous informer que le professeur Brûlopot, qui enseignait les Soins aux créatures magiques, a pris sa retraite afin de pouvoir s'occuper plus longuement des derniers membres qui lui restaient. Je suis cependant ravi de vous annoncer que cette discipline sera désormais enseignée par Rubeus Hagrid qui a accepté d'ajouter cette nouvelle responsabilité à ses fonctions de garde-chasse.



- Sérieusement ! Sourit Lily. Mais c’est fantastique ! Personne ne pourrait assurer ce poste mieux que lui !


Harry, Ron et Hermione échangèrent un regard stupéfait puis ils se joignirent avec enthousiasme aux applaudissements tumultueux qui accueillirent la nouvelle, en particulier à la table des Gryffondor. Harry se pencha pour mieux voir Hagrid: le teint écarlate, les yeux baissés sur ses énormes mains, il avait un large sourire que dissimulait sa barbe noire et hirsute.


- On aurait dû s'en douter, s'exclama Ron en frappant du poing sur la table. Qui d'autre aurait pu nous faire acheter un livre qui mord ?


- C’est pas faux ! Sourit Franck.


Lorsque Dumbledore reprit la parole, Harry, Ron et Hermione remarquèrent que Hagrid s'essuyait les yeux avec un coin de nappe.


- Je crois vous avoir dit l'essentiel, conclut Dumbledore. Que le festin commence !


- C’est la phrase de son discours que j’ai toujours préféré ! Glissa discrètement James à Sirius.


Les assiettes et les gobelets d'or alignés sur les tables se remplirent alors de mets et de boissons. Harry, soudain affamé, se servit en abondance de tout ce qui passait à sa portée et se mit à manger gloutonnement. Le festin fut délectable.
La Grande Salle résonnait du bruit des conversations et des rires, auxquels se mêlait le cliquetis des couverts.
Harry, Ron et Hermione avaient hâte cependant que la fête prenne fin pour pouvoir parler à Hagrid. Ils savaient ce que signifiait pour lui sa nomination à un poste de professeur. Hagrid n'avait pas tous ses diplômes de sorcier: il avait été renvoyé de Poudlard au cours de sa troisième année d'études, pour une faute qu'il n'avait pas commise. C'étaient Harry, Ron et Hermione qui avaient définitivement établi son innocence l'année précédente.
Enfin, lorsque les derniers morceaux de tarte à la citrouille eurent disparu des plats en or, Albus Dumbledore annonça qu'il était temps d'aller se coucher et ils en profitèrent pour se précipiter vers Hagrid.


- Bravo, Hagrid ! s'écria Hermione en arrivant à la table des professeurs.


- C'est grâce à vous trois, dit Hagrid qui essuyait son visage luisant à l'aide de sa serviette. Je n'arrive pas à y croire... Un grand homme, Dumbledore... Il est venu me voir dans ma cabane dès que Brûlopot a déclaré qu'il en avait assez... J'en avais toujours rêvé…


Submergé par l'émotion, il enfouit son visage dans sa serviette et le professeur McGonagall leur fit signe de partir. Harry, Ron et Hermione rejoignirent le flot des élèves de Gryffondor et gravirent les marches de marbre, puis s'engouffrèrent dans un dédale de couloirs et d'escaliers jusqu'à l'entrée secrète de leur tour.


- Le mot de passe ? demanda le portrait d'une grosse femme vêtue d'une robe rosé.


- J'arrive, j'arrive ! s'écria Percy au bout du couloir. Le nouveau mot de passe est Fortuna Major !


- Oh, non... soupira Neville Londubat avec tristesse.


Il n'arrivait jamais à se souvenir des mots de passe. Les élèves franchirent le simple trou qui permettait d'accéder à la salle commune, puis les filles et les garçons montèrent les escaliers de leurs dortoirs respectifs. Harry escalada les marches sans rien d'autre en tête que la joie d'être de retour à Poudlard. Lorsqu'ils pénétrèrent dans leur dortoir familier, une grande pièce ronde remplie de lits à baldaquin, Harry regarda autour de lui d'un air satisfait: il se sentait enfin chez lui.


James eut un sourire. Les chapitres ou son fils retournait enfin à Poudlard avaient toujours été les meilleurs pour lui.
Remus reposa le livre et Harry interrogea l’assemblée du regard en demandant qui voulait lire. Dorcas se porta étonnement volontaire et s’empara du livre.
Scandium

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Scandium »

Hey !

Juste un petit mot pour te dire que j'adore ton histoire ! Franchement, j'adore le concept !! Bravo à toi pour l'avoir imaginé, c'est vraiment une super idée ! Je prends beaucoup de plaisir à relire ce tome de JK Rowling évidemment mais les commentaires des personnages sont une belle valeur ajoutée !

En tout ca, j'espère que ta baisse de motivation n'est que passagère parce que je t'avoue que ça m''ennuierait d'attendre longtemps pour avoir la suite :D :D ;)

Non sérieusement je te souhaite bon courage pour ta rentrée ! J'espère que ton moral va remonter en flèche et que tu vas vite retrouver l'envie d'écrire cette fabuleuse fic !

A bientôt, j'espère !
Chloé (oui je signe, j'ai trop honte de mon pseudo que j'ai choisi au collège)
Mandia

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Message par Mandia »

:!: Hey!
Je voulais te dire que j'adore lire cette fanfiction. Je trouve le concepte trop bien continue comme ça et prends tout le temps qu'il te faut pour te remotiver a écrire cette fanfiction. Moi en tout cas je l'adore et en plus ça me permait de relire les tomes avec un petit plus qui d'avoir les réactions des maraudeurs et de leurs amies
Yshisa

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par Yshisa »

Et la suite ? On veut la suite ! :P
SaraBlack

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par SaraBlack »

La suite j'attend la suite :P
Eolyas23

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par Eolyas23 »

Par rapport au fait que personne ne sache faire pour acheter ses fournitures lorsque l'on n'a pas d'argent, Harry n'est pas censé le savoir à cause des souvenirs de Dumbledore ? Il a bien vu que Dumbledore a proposé une bourse à Tom Jedusor non ?
Florance

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par Florance »

Sympa comme concept ! En plus ce tome est mon préféré !
HermioneSerdaigle

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Re: Les Maraudeurs lisent : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban [Harry Potter]

Message par HermioneSerdaigle »

Hey !
C'est un suer projet ! Ca fait plus d'un ans que tu n'as pas poster, j'espère que tu as continuer ! Ca me plait beaucoup de voir les réactions des Maraudeurs et de leurs amis !
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