Et puis moi aussi... J'ai des lectures à partager !!
Donc je profite d'une accalmie...
1) Lire un roman dont le titre contient le mot :
Été
"Nous vivions dans un pays d' été" de Lydia Millet
Cette fois la lecture anticipée (il sort dans 3 mois !) est une vraie chance !!
"Nous vivions dans un pays d'été", tout est dans le titre.
La saison où l'action se déroule, le côté "pays de Cocagne" qu'il sous-entend, la conjugaison du verbe à l'imparfait, signe que l'indolence insouciante n'a pas duré et qu'on va nous raconter le changement abrupte.
Nous allons suivre une bande d'adolescents (très matures) contraints à la promiscuité (alors qu'ils ne se connaissent pas du tout à l'origine) par leurs parents (amorphes et permissifs) qui (pour fêter leurs retrouvailles d'anciens universitaires) ont loué une giga maison de vacances le temps d'un été.
Tous les "enfants" (par commodité pour les adultes) sont rassemblés dans un dortoir/camping au grenier.
Quand on les rejoints, ils ont déjà liés connaissance et se sont même alliés contre les adultes en instaurant différents jeux (étant privés d'écran, ils se trouvent des occupations ^^) :
- ne pas révéler leur affiliation et tenter de découvrir qui sont les parents des autres
- mérite (adultes piégés), démérite (obséquieux avec les géniteurs)
La voix choisie (pour relater les événements qui vont s'enchainer jusqu'à l'apocalyptique et sa suite) est particulièrement sagace. Ève est réaliste, vive et mordante dans ses mots. La lucidité, qu'elle et ses compagnons ont, est une vraie claque.
Les plus de 17 ans en prennent pour leur grade dans cette histoire au fond écologique surprenant.
La plume est ciselée d'acidité. Le propos ébranle et nous laisse scié.
Ce qui surprend c'est notamment que les "grands" (ados) ne perdent pas leur innocence dans ce récit. Ils sont déjà pleinement conscients du mal et tentent d'agir à leur niveau par différents biais.
Ce qui choque c'est l'apathie des plus âgés (parents). Leur irresponsabilité totale même ! Au lieu de se réveiller et "faire quelque-chose" ils préfèrent s'abrutir...et laisser les jeunes prendre toujours plus d'indépendance.
J'ai adoré Jack et Shel avec
leur décodage de la Bible.^^ (Dieu = la Nature, Jésus = la science, Saint-Esprit =
Espoir
). Ils sont une bouffée d'air. Bien que benjamins du groupe, ils apportent et appliquent des solutions à leur échelle.
Ce roman est bourré de perles et nous laisse halluciné.
C'est une vraie dénonciation du monde que nous laissons aux générations futures.
Un constat édifiant en mode "fin du monde" qui prône le discernement et l'autosuffisance...avant qu'il ne soit trop tard.
Ma plus grande stupeur restera le renoncement final de ceux dont on attendait pourtant déjà peu.
Aparté : Kay me fait flipper !
Récapitulatif 123...Soleil !