Ouep :'cvampiredelivres a écrit : ↑sam. 08 mai, 2021 1:46 pmBon bah c'est joyeux tout ça. Arf.louji a écrit : ↑ven. 07 mai, 2021 10:04 pm Heyo ! On attaque quelques chapitres qui vont se dérouler au Château, j'espère qu'ils vous plairont.
Et déso, tout n'est pas forcément jojo 0/
Heyo !
Je me rends compte que je n'étais pas si en retard que ça en fait ! Du coup pour rattraper les quatre derniers chapitres sur lesquels je n'ai pas commenté :
1) Ça fait du bien de voir Alice de retour chez elle, après tout ce qu'elle a enduré. Par contre le pauvre petit Viktor, il m'a l'air totalement en PLS le chaton… J'espère vraiment que ça va finir par aller mieux. Oui, c'est plaisant de la voir dans son foyer ! Viktor a clairement pris cher :'c
2) Eon est carrément space, oui, mais je l'adore Ça fait du bien de voir des Dieux déconnectés de la réalité, enfermés dans leur puissance. Les miens sont parfois un peu trop humains pour pouvoir faire ça, donc bon, avoir une entité totalement absurde, c'est cool. D'autant plus que, justement, tu gères super bien ses transitions spatiales, il y a un bon rythme dans l'ensemble du passage, même si Al en pâtit parce qu'il est paumé. Exact, les autres dieux sont plus "accessibles", car plus habitués aux échanges avec les humains ^^ Ouep, les Dieux de LCDS c'est différent, mais d'un côté parfois plus "flippant" car tu sais qu'ils agissent de façon très égoïste au détriment des Hommes.
3) Machalmy ! Bon, si tu t'y mets...
Bref, on est repartis !
Chapitre 16
Alice
An 500 après le Grand Désastre, 1e mois de l’hiver, Château du Crépuscule, Terres de l’Ouest.
Trois âtres aussi larges qu’un homme chauffaient la Gran’Salle. Comme pour le reste du château, ma mère avait fait installer des pots de fleurs vivaces et d’arbustes à intervalles réguliers. J’avais toujours connu la pièce des doléances comme un endroit froid et inhospitalier. L’estrade des trônes surplombait le reste des lieux à l’aide de trois marches taillées dans une pierre d’un blanc vaporeux. Les sièges royaux étant eux-mêmes façonnés dans un bois sombre, la Gran’Salle avait été pendant des années un monochrome de gris et blanc.
À présent, des tapis colorés marchandés avec nos voisins du sud adoucissaient la pierre glacée sous nos pieds. Des tentures à l’effigie de la nature, importées depuis l’Est, décoraient les murs. Quant aux peaux de bêtes jetées sur les trônes pour casser leur rigidité, elles devaient provenir du Nord. Non seulement ma mère avait rendu les lieux plus chaleureux, mais elle avait aussi volontairement créé un pont entre nos Terres et nos voisins. C'est cool ça ! Yé
Encore chamboulée par nos retrouvailles, ma mère s’était laissée choir sur le siège royal. Plantée en bas des marches, j’embrassai la scène d’un regard interdit. Les quelques fois où mon père m’avait autorisé à participer aux doléances, j’étais restée plantée debout sur le côté de l’estrade.
— Alice, lança-t-elle avec un sourire encourageant, viens t’asseoir.
Je glissai les yeux vers le deuxième trône, légèrement en retrait. Plus petit, il était destiné au compagnon ou à l’héritier du dirigeant. Ma mère l’occupait autrefois.
Gorge nouée, je grimpai les marches. Une fois à hauteur de la reine, j’inclinai le menton et me dirigeai vers le deuxième siège. Ma mère me retint par le bras. Son sourire était doux et triste. Coupable.
— Ma petite étincelle. Ta place n’est pas dans l’ombre du souverain. Tu es la souveraine.Du coup sa mère n'a absolument aucun droit au trône, même après la mort du roi ? Y'a eu de petites complications
Comme je restai silencieuse face à son expression mélancolique, elle soupira puis se leva. Les traînes blanches et turquoise de sa robe glissèrent sur le sol de pierre.
— Cette place te revient de droit de sang, Alice. Tu es la première-née de feu le roi Silvester.
— Mère, tu es reine, murmurai-je avec stupeur.
— Par dérogation. Seulement parce que Milash a refusé son droit.
Je déglutis péniblement, fermai les yeux puis les rouvris. Ma mère me tenait toujours le bras. C’était plus une invitation qu’une obligation.
— Où est-il ? Ash ?
Comme les iris pailletés d’argent de ma mère s’assombrissaient, j’ajoutai vivement :
— Pourquoi n’a-t-il pas récupéré le trône après la mort de notre père ? Excellente question !
— Il a été frappé très durement par la nouvelle. Il ne s’attendait pas à devoir monter sur le trône. D’ailleurs, Milash n’a pas pu s’y résoudre. Il s’enferme dans sa chambre et ne sort plus depuis des semaines.
— Comment ?
J’étais médusée. J’agrippai le poignet de ma mère, la forçai à me regarder. Ses traits s’étaient enfoncés un peu plus. La culpabilité qui suintait de son visage m’irritait autant qu’elle me peinait.
— Je ne comprends pas, mère. Je sais qu’Ash était plus proche de père que moi, mais…
Ma mère me considéra avec une expression désolée. Elle prit mes mains dans les siennes, caressa de ses doigts fins les cals que mes paumes avaient développés au cours de mes aventures.
— S’il n’y avait eu que la mort de votre père, peut-être que Milash l’aurait vécu différemment. Mais pour nous, tu avais péri aussi, Alice. Tu étais l’étoile directrice de ton frère et, sans toi… Il n’a pas pu se relever.
Lèvres pincées, je hochai la tête. Je ne devais pas oublier que mon royaume et ma famille me croyaient disparue depuis des mois. Pauvre Milash, apprendre le décès simultané de son père et de sa sœur… Je ne savais pas moi-même comment j’aurais réagi.
— Je vais aller voir Milash, assurai-je à la reine d’un ton ferme. Je ne veux pas qu’il reste cloîtré dans sa chambre. Il doit savoir que je suis vivante. Et il doit savoir pour… notre père.
— J’ai envoyé la gouvernante en cheffe s’en charger, expliqua ma mère. Elle devait aussi aller chercher le guérisseur pour le jeune scribe.
Reconnaissante, je hochai la tête. Il y avait toujours un savant du corps au Château. Soraya s’était proposée pour accompagner Viktor, nous accordant à ma mère et à moi un moment d’intimité. Comme souvent, mon amie avait su déceler avant moi ce dont j’avais besoin.
Avant que je pusse reprendre la conversation, ma mère lâcha mes mains et souffla :
— Que veux-tu dire à Milash concernant votre père ? Il est parti si brusquement quelques jours après que tu aies quitté le Château sans un mot. Que s’est-il passé ? ALORS. EN FAIT. Comment t'expliquer. Euuuuuh
Les souvenirs qui surgirent aussi bien dans mon esprit que mon cœur me sonnèrent un moment. Même après des mois, j’étais pétrie de rancœur, de colère et d’incompréhension. Certains actes étaient difficilement pardonnables.
— Père avait des plans pour moi. Il n’a jamais considéré l’idée de me laisser hériter. C’est pour ça qu’il… était si distant avec moi ces dernières années. Il savait que sa fille ne vivrait pas longtemps. Yé, j'avais presque oublié ce passage de l'histoire. Un p'tit rappel ça fait pas de mal au moral
Le visage de ma mère se crispa. Une ombre méfiante couvait dans sa voix quand elle s’enquit :
— Qu’est-ce que tu veux dire, Alice ? Qu'il y avait un Dieu qui s'était invité à la cour de l'Ouest et qu'il avait de sales envies de vengeance envers la famille Tharros, et que ce cher Silvester avait décidé de sacrifier sa fille pour réparer les fautes commises il y a 500 ans. J'ai oublié quelque chose ? A vrai dire, c'était encore pire Silvester voulait même pas réparer les torts commis, il voulait des super pouvoirs divins :''''D
Déterminée à expliquer la douloureuse vérité à propos de l’ambition égoïste de mon père, j’inspirai profondément. Quelque part, j’avais encore de l’affection pour l’homme qui m’avait portée sur ses épaules, appris à manier les éclairs et à jouer aux échecs. Il n’en restait pas moins l’individu qui avait accepté de me condamner à mort pour obtenir de potentiels pouvoirs divins.
J’ouvrais la bouche pour expliquer toute la vérité à ma mère quand une présence emplit la pièce. Après avoir côtoyé plusieurs divinités, j’étais en mesure de reconnaître l’aura écrasante, indéfinissable, qui caractérisait leur venue. L’ayant sentie elle aussi, ma mère se tourna pour observer la Gran’Salle. Les flammes des âtres dansaient avec la même régularité, les rideaux ne s’agitaient d’aucun souffle. Il y avait pourtant quelque chose.
Alice Tharros.
Je sursautai, reculai d’un pas. La voix m’était inconnue. Elle n’était pas genrée comme celle de Galadriel ou d’Aion. C’était une voix fonctionnelle, instrument dérisoire pour s’adresser aux Humains.
Tu étais donc bien là. Ton compagnon n’a pas menti. Encore heureux qu'Alice et Achalmy aient le sens du timing ! À deux semaines près, on était dans la mouise Il aurait pas eu l'air con Al
Je devais être la seule à percevoir la voix, car ma mère m’observait avec des yeux ronds. Je ne lui jetai pas la pierre, car je considérais les environs avec frénésie.
— Alice ?
Je dois m’assurer que Kan a bien laissé sa promesse en toi, ajouta la voix d’un air implacable. Si ce n’est pas le cas, je repartirai.
Je ne comprenais pas grand-chose aux paroles. Qui s’adressait à moi ? Aion ? Non, il devait toujours se trouver au Noyau, où il nous attendait.
Je n’eus pas le temps de m’interroger plus longtemps. Une silhouette se matérialisa à côté de moi. Simplement, sans un bruit, sans un souffle de vie. Ma mère hurla, mais le son resta bloqué dans ma gorge. Un être se tenait face à moi, peau d’albâtre et membres lisses. Pas de pilosité, pas de sourire ou de regard. Kikou !
Sa main se leva, arracha un autre cri de frayeur à ma mère. Hypnotisée par cette présence immense, silencieuse, inhumaine, je ne bougeai pas d’un cheveu lorsqu’elle tendit le doigt vers mon front. Le contact créa une pointe de feu glacé sur ma peau. J’ouvris la bouche, mais pas un son en sortit. Que se passait-il exactem…
Kan surgit. Le fragment d’essence qu’elle avait distillé en moi avant mon départ du Kol Sak éclata dans l’air. Une pluie de fragments temporels ondula autour de nous. Aucune image ne resta assez longtemps sur ma pupille pour s’imprimer. Rhah c'est dommage pour le coup…
Ainsi c’est vrai…
La silhouette disparut. Ma mère était parvenue à garder ses appuis, mais son visage avait viré à la cendre. La couronne penchait dangereusement sur un côté de sa tête. Elle vient de voir que les derniers mois d'existence de sa fille ont été entre autres consacrés à fréquenter des Dieux. Tout va bien. Arf les fréquentations de la princesse
— Qu’est-ce que…
La silhouette réapparut. Pas seule, cette fois-ci. Deux corps sombrèrent à ses pieds, couverts de neige et entourés d’un voile de vapeur. Médusée par la situation, je ne reconnus pas immédiatement les deux masses recroquevillées aux pieds de la silhouette blanche.
Occupez-vous d’eux sans tarder, intima la voix. L’un d’eux a déjà en partie rejoint Lefk.
Puis la divinité disparut, nous laissant seules ma mère et moi avec un millier de questions.
Au bout d’une demi-minute, je dus m’y résoudre : pas de pulsations. Yé. Ouais :v
— M-Mars, bredouillai-je en tirant sur le col du concerné.
Un goût de fer dans la gorge, je contemplai la silhouette glacée et figée de Mars. Celle cassée d’Achalmy : son visage à présent tourné vers moi me laissait voir les traînées rougeâtres qui recouvraient ses traits, sans compter l’angle improbable dans lequel son bras gauche était tourné. Des détails tout ça. Parfaitement
— Il faut les soigner.
Mon ton impérieux jeta une ombre sur le visage de ma mère. J’étais à deux doigts de hurler lorsqu’elle se tourna vers le savant.
— Sire Tarwell, faites venir toutes vos aides. Je vais appeler la gouvernante en cheffe, nous allons avoir besoin de main d’œuvre.
L’intéressé fronça les sourcils, gonfla les joues puis roula des yeux.
— Reine Trianna, sauf votre respect, deux étrangers ne méritent pas les soins des guérisseurs les plus éminents du Châte… On a dit quoi ? Tais-toi et obéis.
— Vous avez entendu ma fille, le coupa ma mère d’une voix sèche. C’est elle, la reine. Et la dirigeante de l’Ouest se fait obéir. Quant aux étrangers… ce sont les amis de la reine. Ce sont donc les amis de la Couronne.
Sire Tarwell s’empourpra si fort que ça en masqua presque son imposant nez rouge. Il fit demi-tour d’un pas précipité, encouragé par l’électricité qui crépitait dans l’air. Majestueuse et implacable, ma mère se tourna vers moi avant de sortir de la Gran’Salle.
— Nous ferons tout pour sauver tes amis, Alice.
Après avoir échangé un regard avec elle, je hochai la tête. Une fois seule dans la Gran’Salle, je me penchai sur le corps de Mars, agrippai la main froide d’Achalmy.
— Je suis désolée.
Aucun des deux ne réagit. Je réprimai les sanglots qui hurlaient dans ma poitrine et appelai deux brises chaudes pour qu’elles réchauffassent leurs corps. Mais y’avait-il encore une vie à ranimer ?
En même temps, j'étais prévenue, mais je t'avoue que je le sens mal pour Mars… même si je sais qu'on n'est pas à l'abri d'une feinte où tu nous descends Al à la fin (ou en tout cas c'est ce que j'aurais éventuellement anticipé de faire ).
J'avais grignoté les chapitres précédents dans le métro, entre deux cours, et franchement, c'était super ! Je sais qu'Oneiris te prend du temps, mais crois-moi, ça en vaut la peine, je suis super fan de ce que tu nous produis. Alors prends ton temps, il n'y a pas d'urgence. En plus, j'ai cru comprendre que tu avais pu plutôt bien avancer avec le Nano, donc c'est cool
Bon courage dans la suite !
Effectivement, bon, ça fait un moment que j'avance le fait qu'il est pas adapté pour le voyage et qu'il en pâtit plus qu'Al. Evidemment, je laisse la suite dire ce qu'il en est de Mars (et la fin de l'histoire pour savoir ce qu'il advient d'Al, bichette ).
Merci beaucoup, ça fait super plaisir ! Surtout avec Oneiris où, j'avoue, je me casse vraiment pas la tête (sur le fond, sur la forme je me prends trop la tête et j'avance à 2 à l'heure (sans avoir quelque chose de très bien par ailleurs, bonjour l'angoisse )). Yes, là il me reste les 2 chapitres finaux et l'épilogue, autant dire que je suis contente (et soulagée mdr). Hâte de pouvoir fermer cette page pour me concentrer sur autre chose ^^
Merci pour ton passage et tes retours