Bon, je vous met le chapitre 2 parce que le 25 est en cours d'écriture
je ne l'ai pas encore fini
enfin bref, trêve d'explication ( ça se dit ?? ) voici le chapitre 2 !!!
CHAPITRE 2
Sylvie nous a récupérés au portail du lycée pour nous amener directement dans la salle de concert. Je pousse un soupir de martyre. Je n’ai même pas eu le temps de m’enfuir. Ethan ne m’adresse pas la parole, mais je devine que ça l’amuse. C’est évident qu’il n’a aucune envie que j’aille à son concert. Il tient juste à m’embêter. Je lui jette un regard mauvais. Il me fait un grand sourire. Il adore me faire souffrir. Je le déteste. J’expire longuement. Le rêve que j’ai fait me perturbe vraiment. Je ne sais pas quoi en penser. Ma mère ne m’était encore jamais apparue en rêve. Quelle signification particulière avait donc ce songe ?! J’hésite. Je ne sais pas si je dois le croire, et aller en Alaska, à la forêt de Tongass, ou alors c’est juste moi qui délire. Je suis troublée. Ça me paraît incroyable. Mais bon, c’est aussi incroyable que le fait que j’ai des pouvoirs…
J’appuie un peu plus ma tête dans le siège en soupirant. En tout cas je ne sais toujours pas comment m’évader de cette voiture qui me mène tout droit vers
l’enfer.
- Maman, dépêche-toi, en va être en retard ! Sérieux, t’es lente ! Râle Ethan.
Comme d’habitude, Sylvie laisse passer.
- Oui mon chéri nous serons arrivé dans dix petites minutes…calme-toi, fait-elle d’une voix mielleuse.
Je tente ma chance.
- Tu peux me déposer à la maison en passant ?
- Arrête, Anna ! Tu viendras, un point c’est tout ! s’écrie ma tutrice d’une voix nettement plus sèche.
Je colle mon nez à la vitre, furieuse. Sylvie parle à son fils comme si c’était la huitième merveille du monde, mais quand elle m’adresse la parole, c’est pour me rabaisser encore et encore. Je sais qu’elle ne m’aime pas – et je ne l’aime pas non plus d’ailleurs – mais elle pourrait faire un effort.
Le véhicule s’arrête brusquement, et ma ceinture de sécurité me coupe le souffle. Ma tutrice ne sait toujours pas manier une voiture, à ce que je vois. J’ouvre ma portière, maussade, et Sylvie me saisit par le bras pour que j’aille plus vite. Je lui jette un regard meurtrier. Une petite décharge électrique ne lui ferait pas de mal.
Puis, j’ai une idée lumineuse et délirante. Je fais mine de fouiller dans mon sac, et je dis à Sylvie d’une voix coupable.
- Oh, je ne trouve plus mon téléphone…Allez-y sans moi, je vous rejoindrez.
Ma tutrice me regarde d’un air soupçonneux. Apparemment, elle finit par penser que je ne représente aucun danger pour son horrible petite voiture rose, parce qu’elle s’en va en direction de la salle de concert. Je l’entends crier à Ethan :
- Chérie, attends-moi ! Ton père est à l’intérieur, il installe les lumières.
J’ai une moue dégoûté. Quand ils vont ressortir de cette salle, ils auront perdu leurs oreilles. Je sais de quoi je parle. Je lâche précipitamment mon sac d’école et je me rue sur la place côté conducteur.
Moi je n’irai pas à ce concert. Je récupère les clés de la voiture que Sylvie cache toujours sous le siège et j’enclenche la berline. Je n’irai pas au concert de mon pas-tout-à-fait frère parce que moi, je pars en Alaska.
* * *
L’aéroport le plus proche était à deux heures de voiture. Mais j’ai tellement foncé sur l’autoroute que je suis arrivé avec quarante-cinq minutes d’avance. J’ai abandonné la voiture de Sylvie sur le parking sans un remord. Désolée, ma chère tutrice…
Je déambule sur les couloirs, mon ticket en main.
L’avion pour la Pennsylvanie était presque vide, et ça n’a pas été dur de trouver une place. J’ai toujours rêvé de partir comme ça au nez et à la barbe de Sylvie. Je m’inventais des histoires impossibles, fantasmais sur une autre vie. Rien de ce qui ce passe aujourd’hui n’était prémédité. En fait, pour être franche, tout dépendait d’un sac à dos. Du sac à dos, devrais-je dire. Je n’en possède qu’un. Je lève les yeux au ciel. Sylvie a toujours été radine.
De ce fait, quand nous partions en voyage, car oui, chose improbable, mes tuteurs nous emmenaient, moi et Ethan avec eux. (Sylvie s’est brouillé avec sa mère depuis peu et la seule fois où mes tuteurs nous ont laissé, Ethan et moi chez les parents de Patrick j’ai par mégarde endommagé leur télévision. En réalité, je suis bien obligé d’avouer que cet accident n’en était pas un. La mère de Patrick raffolait des émissions culinaires où un gros type arrogant expliquait comment farcir un poulet. J’ai fini par craquer et un soir, j’ai cramé le boitier à l’arrière du téléviseur en une petite décharge d’électricité. Autant dire que la télévision était complètement fichue. Il n’y avait aucune preuve qui m’accusait, mais la vieille mégère qui sert de grand-mère à Ethan a sans doute compris que j’étais pour quelque chose dans la destruction de sa télévision. Depuis, la mère de Patrick ne nous supporte plus.) Donc, pour en revenir au sujet initial, je n’ai qu’un sac, que j’utilise pour les cours autant que pour les voyages. Résultat, j’ai trouvé mon passeport et toute la paperasse dans la poche arrière du sac à dos. Maintenant je suis majeure, je peux voyager seule. Je ne pensais pas être aussi chanceuse. Plus jamais les voyages avec mon horrible fausse-famille, comme j’aime les surnommer. A leurs insu, bien sûr. Je les chasse de mes pensées et je me concentre sur le point important.
Je ne sais pas trop ce que je vais trouver dans cette fameuse forêt, mais je suis prête. Enfin j’espère. En tout cas, j’ai décidé de faire confiance à ma mère.
Je n’ai pris aucune affaire, ce que je regrette un peu. Un peu beaucoup. Mais bon. Je hausse les épaules. Maintenant, c’est trop tard. La voix féminine et robotique qui sort des hauts parleurs m’annonce que mon vol est dans quarante-cinq minutes. J’accélère vers le numéro de ma porte, et je m’incruste de justesse dans la queue.
Je passe le guichet d’enregistrement sans problèmes et m’avance à grands pas vers l’avion. L’excitation m’empêche de penser à autre chose.
Je pars en Alaska, je pars en Alaska, je pars en Alaska…
Je m’installe à ma place, et feuillète un magazine en attendant que l’avion démarre. Je tourne fébrilement les pages de la revue. J’ai l’impression d’être remplie de caféine. Le vol semble durer une éternité. Je m’occupe comme je peux, et je regarde mes messages. Ah ! Sylvie m’a appelé…110 fois. J’éclate de rire. Si elle savait…Mon voisin, un vieil homme grincheux en pleine sieste, me lance un regard meurtrier. Je hausse les sourcils. Je ne savais pas qu’il était interdit de rire dans un avion. J’adresse un sourire faussement affable à mon voisin de siège, et celui-ci se détourne avec un : « humpff ! » méprisant.
Je ferme les yeux et me laisse bercer par la musique qui sort de mes écouteurs.
Imagine dragons. Le meilleur groupe de tous les temps d'après moi. Je m’enfonce dans mon siège. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre…
Une main se pose sur mon épaule. C’est l’hôtesse de l’air qui m’annonce que l’avion a atterri. On dirait que je me suis assoupie. Je me frotte les yeux, pas encore bien réveillée, et la remercie d’un sourire.
L’avion est complètement vide quand je descends. L’air s’est refroidi. Je grelotte, et croise les bras devant mon t-shirt à manche courtes. J’ai affreusement besoin d’une veste. Je traverse l’aéroport en regardant un peu partout autour de moi. Les néons fluo des boutiques de souvenirs m’agressent sauvagement les yeux. Je les ferme, et essai de marcher sans ouvrir les paupières, juste pour essayer. Je me prends un mur en pleine face. J’ouvre les yeux en poussant un cri de douleur. Derrière moi, quelqu’un se racle la gorge. Je rougis. Je dois avoir l’air conne maintenant.
J’accélère imperceptiblement pour m’éloigner de la personne devant qui je me suis ridiculisée. Je soupire. Je me sens bête, parfois.
Je quitte l’aéroport et hèle un taxi. J’appuie ma joue contre la vitre du véhicule tandis qu’il démarre.
Je ne sais absolument pas ce qu’il va se passer. A vrai dire, je suis un peu anxieuse et je commence à regretter d’avoir pris un avion à cause d’un vulgaire rêve. Peut-être que j’ai déliré, tout simplement. J’inspire profondément. De toute façon, la tête de Sylvie quand je reviendrai vaudra tout l’or du monde. J’ai un sourire en coin. C’est certain, ce voyage aura servi à quelque chose.
Le taxi me dépose dans un village pas très loin de la forêt de Tongass. De là, je prends un bus pour touriste qui mène au sentier principal.
Plusieurs heures plus tard, le bus se gare sur le parking réservé aux randonneurs et je sors en courant. Je regarde partout autour de moi, émerveillée. Cet endroit est magnifique. Quand je détache enfin mes yeux du paysage, je me rends compte que les autres randonneurs sont partis depuis longtemps. Je m'engage sur le sentier sans avoir la moindre idée d'où je vais. Il n'y a absolument personne. Mais où est passé la troupe d’humanoïde équipés de jumelles et bardé d’appareils photos ?!
Je frissonne. L’air s’est refroidi et le jour décline rapidement. Je marche d’un pas pressé et sursaute au moindre craquement avant de me rendre compte que je me suis perdue. Mais qu’est ce qui m’a pris de venir ici à cause d’un stupide rêve ! Je m’en briserais le crâne sur un mur. Et dire que j’y ai cru…Cru que je n’étais pas la seule à avoir des pouvoirs. C’est risible. Une anomalie parmi les anomalies…Une chouette hulule au loin. Effrayé, j’accélère le pas. Il fait bel et bien nuit maintenant.
Les autres randonneurs doivent être rentrés depuis longtemps. J’ai l’impression de marcher des heures, tentant de trouver le chemin de terre battue, sans résultat. Je sors mon téléphone de mon sac à dos. Plus de batterie. Je suis sur le point de fondre en larme quand j’aperçois de la lumière. Une magnifique lumière bleu et douce. Je m’avance, hypnotisée. C'est en réalité un portail ayant les dimensions d'une porte. La lumière qu’il dégage se reflète sur les arbres et les plantes alentours. Des pierres de jade gravé d'étranges arabesques sont incrustées sur le cadre du portail. Au centre, où devrait se trouver le panneau en bois, se tient une surface d'un bleu limpide. Elle ressemble à un miroir d’eau. Fascinée, je la touche afin d'en mesurer la consistance. Elle est liquide et me caresse la peau en s'écoulant doucement. Mais à peine ai-je effleurée la surface qu'une force me tire en avant. Surprise, je me laisse entraîner sans opposer la moindre résistance et je plonge à travers le portail.