Helloooo ! T'inquiète pas pour le temps, je comprends que y'ait pas la tête à ça ! Profite de ton échange ^^vampiredelivres a écrit : ↑mer. 20 oct., 2021 12:56 pmBon. Y'a du bon et du déprimant.louji a écrit : ↑ven. 24 sept., 2021 11:32 am
- Transition -
Samedi 29 août 1992, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.
Sa jambe cassée des mois plus tôt s’était parfaitement remise. Il sautillait en observant un bâtiment l’un après l’autre. Le contraste entre les deux, surtout avec ce qu'on sait ce qu'ils sont devenus par la suite, est vachement frappant ici ^^ Ouais, la différence est déjà assez notable !
Il avait du mal à croire que sa mère ait créé un tel endroit. Sa mère, qui ne lui avait jamais dit je t’aime, qui troquait les câlins par Y'a un truc qui me chiffonne dans "troquer par"… j'aurais plutôt dit "troquer contre/pour"… Oui, c'est pour/contre, pas "par" merci ^^ des claques et l’affection par le mépris. L’École était un lieu d’apprentissage, d’évolution, de repères. Alexia Sybaris ne pouvait en être à l’origine.
Et pourtant, c’était bien elle qui avait dirigé la construction de l’établissement quelques années après la naissance de S.U.I. L’ironie de la situation en était encore plus cruelle.
Edward sentait des papillons dans son ventre. Ils remontaient depuis ses intestins, allégeaient son estomac et dégageaient ses poumons. Lui chatouillaient la gorge, lui tiraient les lèvres. Il avait réussi. Gagné. Contre sa mère, contre sa haine.
Son ancienne école avait réussi à les déloger, Ethan et lui, de la poigne d’Alexia. Les démarches avaient pris des mois – le temps de finir l’année scolaire – mais ils étaient parvenus au bout du chemin. Le pouvoir d’Alexia lui avait permis de passer outre les jugements, les accusations. Si Edward en avait pleuré de rage en l’apprenant, il s’était rapidement ressaisi. L’important était devant lui, pas derrière. Impressionnant pour un gamin aussi jeune. Ouais, il est d'une maturité assez dingue !
Pour éviter de lâcher les garçons dans la nature et de les confier à des familles d’accueil où ils seraient séparés, Alexia avait accepté qu’on les place au sein de l’école de S.U.I. Un marché obtenu en accord avec les services sociaux, qui s’étaient assurés qu’Ethan et son frère seraient correctement accueillis dans leur nouvel établissement. (Et hors de portée de leur mère.) L’hôpital, la garderie de l’école et un foyer temporaire leur avaient permis de ne plus être en contact avec leur mère le temps que tout soit signé et accepté. C'est déjà ça de pris. Oui
Ils avaient tout à gagner à l’École : une chambre pour tous les deux à l’internat, des profs particuliers pour leur donner des cours jusqu’à ce qu’ils aient l’âge d’intégrer le cursus de l’École et, surtout, la protection d’une institution. Un établissement dans lequel personne ne les agripperait par le col pour leur flanquer une gifle. Où personne ne leur cracherait à la figure qu’ils n’avaient jamais été désirés. Où personne ne les haïrait. Alors où personne ne les haïrait, peut-être pas, mais enfin bon. Bon, en théorie, personne ne les attend la haine au coeur quoi
— Si ! Si… C’est juste… Je sais pas… Ça te fait pas bizarre, toi ? Ethan qui a du mal à gérer C'est beaucoup plus difficile pour lui, ui. Il process moins vite.
Edward haussa les épaules, ses yeux voletant d’un objet d’observation à un autre. Les plantes, les tableaux, les tapis, les sofas, les distributeurs, les panneaux d’indication. L’ensemble était chaleureux, réconfortant dans son aménagement aéré. C’était si différent des locaux de S.U.I, froidement efficaces, et de leur maison où… les murs retenaient leurs cris prisonniers, où la moquette gardait les traces de leurs larmes et de leur sang, où leurs draps empestaient la peur. Aya mais t'as fini de maltraiter mon petit kokoro comme ça On se renvoie la balle hein
Une bande d’adolescents de seize ou dix-sept ans déboula depuis les escaliers à leur gauche. Ils ne prêtèrent pas la moindre attention aux deux gamins assis sur le sofa. Edward, quant à lui, les dévora du regard. Ils avaient une telle assurance, une prestance si contrôlée !
— La classe, souffla-t-il à son jumeau.
Mais Ethan était plongé dans son silence, les yeux perdus dans la contemplation du sac posé sur ses genoux. Ed l’aurait bien secoué par les épaules si leur départ n’avait pas été si récent. Comme d’habitude, Edward avait l’impression d’avancer plus vite, de composer avec les nouvelles variables plus facilement. Il aurait mis sa main au feu que son frère broyait ses souvenirs et mâchonnait sa mélancolie. Il le détestait dans ces moments-là. Allez, hop, premiers signes de la fracture qui arrive. Aya :'c
— Oh, Michael Mickey ! , soupira la directrice en allant se planter face à l’intéressé. Tu as encore volé dans les réserves de la cantine ?
Le fautif enfonça la tête dans les épaules, s’essuya la bouche puis bondit du canapé.
— Pas à la cantine, m’dame. Dans la salle des profs. Si jeune et déjà un troll mdr il est intenable ;-;
Valeria écarquilla les yeux, lâcha un rire décontenancé. En retour, Michael croisa les bras sur son ventre rebondi. S’il culpabilité il y avait, il fallait chercher derrière ses prunelles brillantes et son rictus satisfait.
— Je m’occuperai de ton cas plus tard, chenapan, soupira la directrice en agitant un doigt menaçant à l’adresse de son élève. Je dois accueillir les jumeaux avant ça.
— Les…
Ses yeux gris, paillettes argentées et malicieuses, tombèrent sur les deux frères. Michael haussa des sourcils étonnés. Ils devaient avoir son âge. L’un des jumeaux – bon sang qu’ils se ressemblaient ! – s’avança avec un mince sourire.
— Salut. Je m’appelle Edward.
— Micha… Mike. Nan, Miky ou Mickey ^^ Dans notre coeur, c'est Mickey Je peux t’appeler Ed ? T’as quel âge ?
— Dix ans.
Michael poussa une exclamation enjouée, se tourna vers Valeria.
— M’dame, ils sont avec moi ? On va être en classe ensemble ? On a le même âge ! Yayyyy
— Michael, tu me casses les oreilles, grommela la directrice en poussant la porte de son bureau.
Considérant que cette absence de réponse constituait une approbation, l’intéressé dressa les bras avec un cri enthousiaste.
— On est trois, maintenant ! Trop chouette ! (Il pivota vers le deuxième frère, dont le visage tiré contrastait avec l’humeur générale.) Et toi, c’est quoi ton nom ?
Il sursauta, recula d’un pas. Perplexe, Michael l’observa avec attention. En fait, il n’était pas exactement pareil que son frère. Ses cheveux bruns étaient coupés plus courts. Et son regard… il paraissait hanté.
— Ethan, finit-il par répondre dans un filet de voix à peine audible. Il me fait de la peine mais en même temps j'ai envie de le secouer comme un prunier… je fais quoi ? mdr bichette, il sort d'un foyer, faut lui le laisser le temps de s'habituer
Michael fit la moue, se détourna de lui. Il était trop timide à son goût. Il s’amuserait sûrement plus avec l’autre frère. Oh t'as pas encore idée x) Avec un sourire conspirateur, il s’approcha d’Edward.
— Je vais te dire le code du cadenas de Mme Garfi…
— Michael Lohan, encore un mot et tu nettoieras les toilettes de ton étage pendant un mois.
La voix de la directrice, toujours aussi grave, mais bien plus sèche, claqua sur les épaules des garçons. Déçu, Mike ne chercha pas à pousser le bouchon et tapota le bras d’Edward.
— À plus !
Il frôla Ethan en s’enfuyant dans la direction inverse. Se retourna avant de passer l’angle du couloir. Ethan l’observait, ses yeux ambrés obscurcis par des souvenirs indicibles.
Michael cassa l’échange, passa l’angle et s’en alla. Ethan lui faisait penser à… lui. Avant. Avant qu’il intègre l’École un mois plus tôt, avant qu’il découvre ce nouveau foyer où ses bêtises faisaient autant sourire que râler. Quand sa mère crachait du sang dans les mouchoirs en papier, quand il devait appeler les pompiers. T'es vraiment la pire, Co x) NAN MAIS D'OÙ, MOI JE REFUSE. C'EST PAS PERMIS ÇA. Donnez une vie normale à ces peuchères svp. mdr ça fait des rimes (en vrai, pardon, mais bon voilà le background de Mickey n'est pas fun non plus )
Avant de sortir du Centre – le grand bâtiment qui accueillait l’administration, les dortoirs et l’infirmerie – Michael s’arrêta. Edward n’aurait sûrement pas de mal à s’intégrer, il le pressentait. Mais son frère…
Mike soupira. Mâchouilla sa lèvre encore tachée de chocolat.
— Bon, d’accord, soupira-t-il en posant les mains sur ses hanches. Je veux bien être son copain. Sage décision.
Une fois cette bonne résolution prise, il cavala à l’extérieur en quête d’une future bêtise.
Suite
Déprimant déjà sur la backstory de Mickey, mais aussi sur Ethan. Pauvre chaton, il prend cher. D'ailleurs, je suis impressionnée par la capacité d'Edward de rebondir… mais après, vu comment il finit, je me demande bien ce qui le fera basculer… Les pouvoirs maléfiques d'Alexia, ou la haine envers Edward ? Ou un peu des deux ?
Sinon la directrice est sympa Et l'amitié entre Mike et les jumeaux promet x)
Je reviens plus tard (en espérant pas dans un mois et demi) pour commenter la suite ^^
La bise ~
Ouais, c'est clairement pas le funnyfun absolu Mais vuélé, ça explique aussi leurs états d'esprit plus tard.
Quant à la déchirure entre Ethan et Edward, ce sera évidemment abordé au fil des nouvelles de cette partie
Les conneries futures de Mike et Ethan promettent
Yes, pas de soucis, te stresse pas avec ça clairement
La bise, merci pour ton retour !