S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

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louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Heyo ! Avant dernier chapitre de l'avant dernière partie =D



- Eau -



Vendredi 14 juillet 2006, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Dans la salle d’entraînement, la chaleur et la sueur empêchaient Maria de respirer correctement. Le souffle haché, elle s’éloigna au bord des tatamis et avala plusieurs goulées d’eau. Il y avait généralement peu de monde en début d’après-midi, quand la digestion poussait à piquer du nez. En arrivant après sa pause déjeuner, Maria avait bel et bien trouvé un tas de salles vides, mais elle regrettait à présent d’être venue. Il faisait bien trente-cinq degrés à l’extérieur et le système de climatisation faisait de son mieux. Et son mieux n’était pas effectif dans les étages dédiés à l’entraînement, généralement désertés par les agents à cette période de l’année.
Une vague de nausée la traversa alors qu’elle rejoignait les casiers pour récupérer ses affaires. La poitrine soulevée par un haut-le-cœur, Maria s’adossa contre un mur en grimaçant. Elle avait dû attraper une cochonnerie ; les maux de ventre la taraudaient depuis deux jours.
Les douches des vestiaires réservés aux femmes étaient agréablement vides. Maria s’empressa de se débarrasser de ses vêtements collants de sueur pour se glisser sous un jet d’eau frais. La douche à rallonge le décrassa de la tête aux pieds, sans éliminer complètement ses nausées. Elle se rhabilla avec une boule au ventre. Le week-end camping qu’elle avait prévu avec Ethan allait sûrement tomber à l’eau. Elle ne voulait pas prendre le risque d’être frappée d’une gastro en pleine montagne. C’était déjà bien assez pénible à vivre quand l’on était chez soi.

Elle retrouva son partenaire en salle de repos, où il était occupé à boire un café en compagnie de Michael. Leur proximité et leurs sourires indiquaient qu’ils partageaient un moment d’intimité. Hésitante, Maria se cala contre le chambranle pour les observer. Rien n’avait été officialisé de leur côté. Ils se fréquentaient pourtant depuis plus d’un an, partageaient régulièrement des soirées restaurant ou cinéma qui se terminaient chez l’un ou l’autre. Maria en avait déjà discuté avec Adrián, mais ce dernier avait l’air de tenir à ce mystère. Son partenaire ne voyait personne d’autre en dehors de Michael d’un point de vue romantique, mais il n’avait pas non plus annoncé qu’il s’était trouvé un petit-ami.
Ethan non plus n’avait eu d’explications claires de son ami. Mais, contrairement à Maria, il estimait qu’il n’avait pas à chercher plus loin. Adrián et Michael étaient majeurs, respectueux l’un de l’autre, et c’était ce qui comptait.
Mike la remarqua en premier. Il lui adressa un sourire en levant son gobelet.
— Maria ! Entre.
L’intéressée se hâta de les rejoindre. Elle tapa gentiment son épaule contre celle de son partenaire avant de pincer le flanc de Mike.
— T’étais où ? s’étonna celui-ci en se laissant choir sur l’un des canapés bleu marine qui meublaient la pièce. Adrián te cherchait partout.
— Ah vraiment ? marmonna Maria en adressant un regard suspicieux à l’intéressé. J’ai pourtant reçu aucun SMS.
— Je voulais pas te mettre la pression, expliqua Adrián d’un ton affable. On est vendredi, tu te sentais pas très bien ce matin… Alors, zen, tu pouvais bien disparaître pour quelques heures.
Maria roula des yeux en passant un bras autour de ses épaules.
— J’étais en salle d’entraînement. Pas à l’autre bout du monde.
— Malade ? releva Michael avec une moue soucieuse. Ça va ?
— Oui. Juste une gastro oui une cochonnerie de ce genre.
— Refile pas ça à Ethan, hein, geignit Michael en se tournant vers elle. Après, il va me le refiler aussi.
— Le cycle vicieux du vomi, commenta Adrián sans quitter sa partenaire des yeux.
Maria prétexta ne pas remarquer la façon dont son ami la dévisageait. Comme Mike s’excusait pour retourner au travail, Adrián se pencha vers la jeune femme.
— Maria, tu vas bien ?
L’intéressée posa les mains sur le canapé en expirant lourdement. Non. Ses nausées s’étaient accrues. Avec une grimace, elle se massa l’abdomen.
— Saloperie, gronda-t-elle à voix basse.
— Maria, je suis sérieux. Va à l’infirmerie.
— Adrián, c’est rien.
— T’es pâle comme la mort, rétorqua le jeune homme en posant une main sur son épaule. Ça fait combien de jours ?
— Trois, en comptant celui-ci.
— Juste des nausées ? T’as pu… faire sortir un peu tout ça ?
— Ce matin.
— Et t’es quand même venue bosser, grommela Adrián en croisant les bras. Maria, je sais que t’es pas en sucre, mais déconne pas.
La jeune femme se redressa en exhalant, les mains sur les hanches.
— Je vais aller prendre l’air, je pense. On avait rien d’urgent à faire cet après-midi, hein ?
— Non. (Adrián secoua son téléphone.) Appelle-moi si tu vas pas bien et que t’as besoin que je te ramène chez toi.
— Mais t’as pas le permis.
— Je trouverai un moyen !
Maria sourit alors qu’il s’éloignait pour rejoindre le couloir. Quand Adrián fut sorti de son champ de vision, elle se pencha en avant avec un gémissement. Il fallait qu’elle trouve des toilettes.

Deux heures plus tard, Maria avait eu le temps d’aller vider son estomac capricieux dans diverses toilettes des bureaux de S.U.I, de se rendre en pharmacie pour se faire conseiller, puis de retourner au siège. À présent affalée sur une cuvette de toilette, elle observait les plafonniers allumés. Ses nausées s’étaient calmées. Un grand froid l’avait envahie et ne la quittait plus. Elle frissonnait malgré l’air tiède.
Elle s’arracha à sa contemplation, jeta un énième coup d’œil à l’objet coincé entre deux de ses doigts, au petit encart qui affichait un « + ».
— Putain de merde.
Maria approcha le test de grossesse de son nez, plissa les yeux pour s’assurer que le signe ne se modifiait pas. Peut-être était-il défectueux. Il n’y avait après tout qu’une barre de différence entre un résultat positif et négatif. Une barre de différence entre une simple frayeur et une nouvelle étourdissante.
Trois respirations plus tard, le signe n’avait pas bougé. La jeune femme se leva des toilettes, remonta sa culotte et son short, puis sortit. La lumière blanche des plafonniers rendait son visage encore plus grave et blafard.
Avec des gestes machinaux, elle déposa le test à côté du lavabo, se pencha en avant et enclencha l’eau. S’aspergea le visage. Le liquide glacé la sortit à peine de sa torpeur. Ses doigts glissèrent sur ses joues, son nez, sa bouche. Qu’avait-elle fait ? Comment avait-elle pu…
— Bordel de merde. Merde. (Un sanglot nauséeux la fit tressaillir.) Merda.
Ses yeux se mouillèrent, expulsèrent des larmes qui rejoignirent les rivières creusées par l’eau du robinet. Hébétée, elle releva le cou, essuya son nez coulant. Dans le miroir, elle trouva son reflet insupportable.
— Espèce de conne !
Son cri ne changea rien à l’air atterré de son reflet ou au résultat du test de grossesse. Le petit dispositif blanc s’échappa de ses mains tremblantes. Teinta dans le lavabo.
— Espèce de conne. Abrutie, abrutie.
Un élan de profond dégoût lui tira un nouveau haut-le-cœur quand elle referma les doigts sur le test. L’estomac torpillé, elle dut se jeter dans la cabine qu’elle venait de quitter pour cracher un filet de bile. Elle avait de nouveau lâché le test. Tombé à côté de la cuvette, son encart gris la narguait de son petit signe « + ».
Maria s’essuya la bouche, expira, ramassa l’objet. Dents serrées, elle s’avança jusqu’aux lavabos, tendit le bras pour confronter son reflet.
— T’es fière de toi ?
Son regard humide suintait autant de culpabilité que de peur. Que faire ? Que dire ?
— Comment je vais faire ?
Maria était toujours plantée devant les lavabos, le test de grossesse au creux des mains, quand la porte s’ouvrit. Sonnée, elle leva le nez pour s’assurer que ce n’était qu’une collègue sans nom. C’était bel et bien une collègue. Et son nom était Grace.
— Merde, lâcha Maria avec un rire nerveux.
Grace se figea en l’apercevant. La trace de bile sur son menton, son regard effrayé, son t-shirt froissé. L’eau et les larmes sur ses joues.
— Maria ? Ça va ?
L’intéressée entrouvrit les lèvres, balbutia quelques paroles inintelligibles, puis abandonna. Y’avait-il des mots corrects ?
À défaut, elle tendit le test vers Grace. Sa collègue s’avança de quelques pas. Une fois qu’elle eut saisi l’entièreté de la situation, elle demanda simplement :
— Combien de temps depuis l’arrêt de tes règles ?
— Un mois. Un mois et demi ? je sais plus.
— Maria, réfléchis. Tu as donc deux semaines de retard ?
— Oui… oui.
— Alors il te reste plus d’un mois.
Maria papillonna des yeux sans comprendre. Grace ramena en arrière l’une de ses mèches de cheveux blonds – un geste qui agaçait Maria chez les autres femmes, mais la détendait étonnamment chez sa collègue.
— Pour avorter.
Le mot projeta Maria dans une nouvelle réalité. Peu déstabilisée par l’air effaré de son interlocutrice, Grace continua d’une voix claire :
— Tu dois te décider avant qu’il soit trop tard.
— Me décider ?
Maria retrouvait l’usage de sa langue, le poids des mots. La peur de la réalité.
— Ethan est pas au courant, j’imagine ?
— T’es la seule.
— OK. Maria, on peut en parler si tu veux. Mais pas ici.
Avec des gestes aussi calmes que sa voix, Grace entreprit de l’aider à se rincer, à ranger le test dans sa boîte puis la boîte dans le sac de Maria. Elle la mena ensuite à l’extérieur du siège, jusqu’à un banc suffisamment éloigné pour qu’elles ne croisent pas de collègues tous les deux mètres.
— Il faut que tu décides deux choses, Maria : d’abord, si tu veux en parler avec Ethan ou pas. Ensuite, en fonction de ce choix, tu dois décider si tu poursuis ta grossesse.
— On dirait que… que tu sais…
— J’essaie d’avoir un enfant, en ce moment, la coupa Grace avec un sourire entendu. Je me suis renseignée. J’ai réfléchi. Beaucoup. Alors j’ai quelques procédés en tête.
— Mais… ça t’est jamais arrivé ? De… de tomber… d’avoir…
— Une grossesse non désirée ? Jamais.
— Merde.
Maria se prit le visage entre les mains. Le dégoût, la colère, la honte. Des torrents qui parcouraient son corps, la faisaient trembler.
— Comment on peut être aussi conne ?
La main de Grace sur son épaule était insistante. D’une insistance réconfortante.
— Maria, t’as pas à t’en vouloir.
— Si. C’est ma faute.
Son amie se pencha vers son visage avec un sourire narquois.
— Je crois pas que ce soit toi qui te sois mise enceinte.
— C’est pas la faute d’Ethan non plus, grommela Maria en secouant la tête. On se protège.
Grace fronça les sourcils sans retirer sa main de l’épaule de Maria. Elle avait peur qu’elle s’émiette si jamais elle la lâchait. Qu’elle se laisse dissiper dans le vent sous le coup de la surprise effarante. Que le temps glisse sur elle avant qu’elle puisse prendre une décision.
— Tu prends la pilule ?
— Non. J’ai essayé deux mois. J’ai cru que j’allais me jeter par la fenêtre. Je… j’y arrivais pas et ça me…
— Pas besoin de te justifier, la rassura Grace avec un clin d’œil complice.
— Oui, mais je me sens très conne, avoua Maria en suivant l’arête de son nez du bout des doigts. On fait toujours gaffe, avec Ethan. Je sais pas ce qui s’est passé.
— Les accidents arrivent avec n’importe quelle contraception. Le préservatif a dû craquer.
— Oh, génial, grinça Maria en laissant sa tête partir en arrière. Donc y’a un truc qui grandit dans mon bide parce que du latex a pété ? J’ai envie de hurler.
Son amie s’esclaffa en lui tapotant l’épaule.
— Si t’as envie de hurler, vas-y.
Maria soupira, les mains croisées sur son ventre. Partie de son corps qui la mettait à présent mal à l’aise. L’idée d’un fœtus logé dans son utérus lui enserrait la gorge d’un anneau de dégoût.
— Je crois pas avoir envie de cet enfant.
— Je sais pas s’il est avisé de parler d’enfant à ce stade de la grossesse, supposa Grace avec douceur. Surtout si tu décides d’avorter. C’est un œuf fécondé.
— J’ai l’impression d’être une poule.
Quand Grace glissa la main dans les siennes pour la réconforter, Maria sentit de nouvelles larmes s’accumuler derrière ses paupières. Grace avait toujours été une proche collègue, une amie commune de Mike et Ethan, mais… elles n’avaient partagé que de rares moments ensemble. Elle regrettait à présent de ne jamais avoir pris le temps de mieux la connaître. Pas alors qu’elle s’appuyait si fort sur elle en ce moment-même.
— Je vais en parler à Ethan, déclara Maria après quelques secondes de silence. Ça va me bouffer si je lui dis pas. Puis, merde, c’est lui qui a pris un peu trop son pied pour en arriver à déchirer le préservatif. Qu’il assume, un peu.
Grace ne put s’empêcher de rire en dépit de la gravité de la situation. Maria essayait de plaisanter malgré les serpents qui se tordaient dans son estomac.
— Tu crois qu’il dira quoi ?
— Sincèrement ? J’en ai aucune idée, Maria. On a parlé un peu de tout ça, il y a deux mois, quand je lui ai dit que Rick et moi, on essayait d’avoir un enfant. Mais pour lui et toi, ça semble tellement… loin.
— Mais… il a rejeté complètement la possibilité ou pas ? souffla-t-elle avec hésitation.
— Non. Je crois, qu’à long terme, l’idée lui plaît. Mais il a vingt-quatre ans et toi vingt-trois. C’est pas vraiment du long terme, là, tout de suite.
— Oh bordel, je suis morte de trouille.
Maria se tenait le ventre en riant de nervosité.
— Si je pouvais arracher ce machin tout de suite.
— On peut aller voir le médecin dès aujourd’hui, Maria. Le Dr Adams est de garde à l’infirmerie du siège. Tu pourrais au moins lui en parler. Si t’es déjà sûre de ton choix, il te donnera les coordonnées d’une clinique.
La jeune femme inspira un grand coup, le cœur au bord des lèvres.
— OK. (Grace haussa un sourcil inquisiteur.) OK, on va voir le Dr Adams. Pour avoir des infos. Puis j’en parle à Ethan. Quelle que soit ma décision. Je veux au moins qu’il sache.
— Marché conclu. Mais prépare-toi à cette discussion. On sait pas comment il va réagir.

Il se laissa aller contre un plan de travail, comme figé en plein vol.
Maria grimaça, poussa le test de grossesse sur la table qui meublait leur kitchenette. Ethan observa le petit dispositif, sa tasse de thé en main.
— Quoi ?
— Tu m’as entendue, marmonna Maria en se passant une main dans les cheveux.
— Oui. Oui, mais…
Ethan cligna des paupières, les garda fermées plusieurs secondes, déposa sa tasse sur le plan de travail. Il considéra ses mains, la fenêtre, puis se tourna d’un bloc vers la table. Comme Maria l’avait précisé pendant son monologue, le petit encart du test affichait un signe indiscutable.
— T’es sûre ? (Ethan indiqua le test de grossesse puis ajouta avec un sourire crispé : ) C’est peut-être cassé ?
Maria hésita entre le rire et les larmes. Exactement la même réaction. Ils n’étaient peut-être pas si mal assortis, finalement.
— Je suis allée voir le Dr Adams, il m’a fait faire une prise de sang. J’aurai les résultats lundi. Mais… pars du fait que le test est positif, Ethan.
— D’accord.
Il n’avait pas l’air d’accord du tout.
— Bordel, gémit Maria en baissant la tête jusqu’à ce que son front touche la table. On a merdé.
— Et, reprit Ethan en s’installant sur la deuxième chaise, tu vas avorter ? T’es allée voir le Dr Adams pour ça ?
La jeune femme hésita quelques instants avant de redresser le nez. Le visage mortifié d’Ethan lui enfonça un pieu dans les poumons.
— Quoi ? Pourquoi tu fais cette tête ? souffla-t-elle d’un ton rauque.
L’angoisse se déchaînait dans ses veines. Maria chercha quelque chose à agripper, mais il n’y avait rien d’autre que les mains de son copain sur la table. Elle s’y accrocha comme à une bouée de secours. Malheureusement, c’étaient peut-être ses mots à lui qui allaient la noyer.
— C’est juste que… (Ethan posa sur Maria un regard troublé.) Tu attends un enfant.
— Pour l’instant, nuança Maria d’un ton crispé.
— Notre enfant.
Un deuxième pieu dans la poitrine. Maria lâcha les doigts de son petit-ami, redressa les épaules. Le monde constitué de leur appartement tanguait autour d’elle. La peur tanguait en elle.
— Tu veux le garder.
Les pupilles ambrées d’Ethan se voilèrent un instant. Puis il lâcha à toute vitesse :
— N-Non, c’est ton choix. C’est toi qui portes l’enfant. Donc c’est toi qui décides. Merci de m’en avoir parlé, Maria. Je sais que tu es allée voir le Dr Adams, car tu veux avorter. Certes, on fait pas un enfant seul, mais c’est toi qui devras porter cette responsabilité, alors je sais que…
— Tu sais rien, Ethan.
La dureté de la voix de Maria le coupa dans son élan. Stupéfait, il ouvrit de nouveau la bouche, mais elle le devança :
— Ethan, tu sais rien de ce que j’ai décidé.
— Mais… mais je croyais…
— J’ai rien décidé. Rien.
Mouché, le jeune homme garda les lèvres closes et les yeux grand ouverts. En face de lui, Maria avait pris son air buté. Quand elle comprit qu’il attendait la suite, elle se permit un soupir.
— Sincèrement, je pensais que tu allais te mettre à flipper d’un coup. Que tu serais d’accord pour l’avortement. (Maria tendit la main par-dessus la table et attendit qu’Ethan vienne mêler ses doigts aux siens.) Réponds-moi honnêtement et spontanément : tu voudrais un enfant ?
— Non. Je sais pas. (Ethan se pencha pour presser les doigts de Maria contre son front.) Oui. Mais j’ai peur.
— Peur de quoi ?
— Eh bien… parce que…
Comme Maria patientait sans rien dire, Ethan expulsa un souffle fébrile.
— Tu vas penser que je suis dingue.
— Jamais, Ethan. Jamais, je te jure.
— J’ai peur de devenir comme ma mère.
Un troisième pieu dans le cœur de Maria. Son menton tremblota, ses doigts s’affaissèrent sur la table. Elle aurait aimé que son âme puisse traverser l’espace qui la séparait d’Ethan pour l’envelopper d’un cocon d’amour. Elle voulait le protéger et le rassurer. Elle ne pouvait supporter l’éclat lointain de cette peine d’enfant encore palpable dans les yeux de son compagnon.
— Oh, Ethan. Mon amour.
Maria se leva, contourna la table, l’entoura de ses bras. Ethan s’agrippa à elle, enfonça le nez dans le creux de son épaule.
— Je suis désolé. Tu dois déjà être bien secouée par la nouvelle et moi je…
— Toi, tu m’aides à prendre une décision, le coupa-t-elle en resserrant son étreinte. La seule raison pour laquelle j’accepterais de garder un enfant, c’est la perspective de quelque chose à tes côtés, Ethan.
— Je veux pas t’obliger.
— Si je m’en sens pas capable, je garderai pas cet enfant. Et je peux déjà t’assurer que, seule, je m’en sens pas capable. J’ai besoin de toi à trois-cents pour cent à mes côtés si tu veux de ce… bébé.
Le mot était si étrange qu’elle en rit. Ethan ne tarda pas à la rejoindre.
— L’idée, la perspective, la projection, reprit-il d’une voix engourdie, me disent bien.
Maria soupira, lui embrassa les cheveux puis se redressa.
— Merci pour ton honnêteté.
— Dans les faits, ajouta Ethan en se levant à son tour, je sais pas si on en est capables. On est… je veux dire… on est pas mariés et…
— Oh, on se fout du mariage, gronda Maria en agitant la main. On est plus au Moyen-Âge. C’est surtout qu’il faut qu’on réfléchisse aux coûts, à notre boulot, à notre couple.
Comme ils se dévisageaient, plantés bêtement dans la cuisine, Ethan rit doucement.
— Un bébé.
Le visage de Maria se défroissa trait après trait. Un petit sourire finit par lui tirer les lèvres.
— Avant que tu t’imagines quoi que ce soit, ma décision est pas encore prise. On attend lundi, d’accord ? Qu’on soit sûrs de ma grossesse. Et puis, généralement, il faut attendre que le premier semestre s’écoule pour annoncer clairement les choses.
— Tu… es renseignée.
Les joues de Maria se teintèrent de rouge alors qu’elle dressait les épaules.
— Quand même ! Et puis j’ai parlé avec Grace.
— Grace ? Elle est au courant ?
— Oui. Juste elle. (Maria s’avança pour s’appuyer contre son compagnon.) C’est horrible, j’ai tellement peur.
Ethan la serra contre lui en fermant les yeux. Il se concentra sur les battements de son cœur contre son épaule. Puis décida de se lancer :
— Promets-moi une chose, Maria. Si, vraiment, on décide de garder l’enfant… (Comme Maria relevait un regard sceptique dans sa direction, il corrigea : ) Enfin, si tu décides de le garder… et qu’on devient parents. Tu me projets de jamais me laisser devenir comme ma mère ?
Sourcils froncés, Maria leva les mains pour lui saisir le visage. Ethan songea un instant qu’elle allait l’engueuler – elle avait exactement la bonne expression – mais elle se contenta de l’embrasser.
— Tu n’es pas ta mère, chuchota-t-elle contre ses lèvres. Tu le seras jamais. Je te fais pleinement confiance.
— Merci, bredouilla-t-il en pressant sa joue contra la sienne. Je t’aime fort.
— Moi aussi.
Maria ferma les yeux alors qu’il la serrait de nouveau contre lui. Sa vie venait de prendre un chemin en épingle. Le virage était serré, difficilement négociable alors qu’elle était lancée dans le train à toute allure. Et la route au-delà était plongée dans une brume de doutes.
Le virage en épingle la terrifiait. L’intriguait. Jetait des frissons d’anticipation sur sa peau. Une partie d’elle voulait évidemment fuir la route, s’enfoncer dans le fossé pour mieux repartir.
Une autre était prête à négocier le virage.



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Dernière modification par louji le sam. 26 mars, 2022 11:07 am, modifié 1 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~

Oh damn, cette nouvelle.

J'ai vraiment adoré tout ce qui est écrit. C'était naturel, à vif, inquiétant, réconfortant, plein d'amour, de compréhension. Pfouah, ça fait plaisir de lire tout ça. Grace, purée, merci pour leur discussion.

Maria fait mal au cœur, je me suis vraiment identifiée à elle (coucou la peur panique de la grossesse aled et nos âges). C'est chouette, ce qu'ils ont tous les deux, avec Ethan, leur confiance l'un en l'autre, leur façon de se rattraper quand l'un doute ou l'autre est perdu et a besoin d'être recadré.

Très très chouette nouvelle, avec des thèmes et des mots tellement importants que j'ai rarement vu être abordé de cette manière. Bravo !

La bise~
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : mer. 16 mars, 2022 6:46 pm Hiello~

Oh damn, cette nouvelle.

J'ai vraiment adoré tout ce qui est écrit. C'était naturel, à vif, inquiétant, réconfortant, plein d'amour, de compréhension. Pfouah, ça fait plaisir de lire tout ça. Grace, purée, merci pour leur discussion.

Maria fait mal au cœur, je me suis vraiment identifiée à elle (coucou la peur panique de la grossesse aled et nos âges). C'est chouette, ce qu'ils ont tous les deux, avec Ethan, leur confiance l'un en l'autre, leur façon de se rattraper quand l'un doute ou l'autre est perdu et a besoin d'être recadré.

Très très chouette nouvelle, avec des thèmes et des mots tellement importants que j'ai rarement vu être abordé de cette manière. Bravo !

La bise~
Heyo !

Moh merci beaucoup ♥ Celle-ci est clairement forte sur certains sujets (voire un peu brusque haha) donc j'avais quelques appréhensions, mais tant mieux si elle passe bien et qu'elle touche. Clairement, le recueil c'était aussi l'occas pour moi d'aborder des sujets qui me tiennent à coeur.
Et avec Grace, oui ! La sororité, je voulais trop en parler :D Puis ce rapprochement qu'elles ont toutes les 2 dans le recueil ça va être ramené dans le T2 aussi donc c'est toujours utile de le mettre en avant =)

Mdr oui c'était même compliqué d'écrire son cheminement mental dans cette nouvelle (du rejet total à l'acceptation) parce que clairement on a le même âge et eeergh pas d'enfant non merci :lol: J'ai découvert que c'était très dur de se mettre dans la tête de quelqu'un qui veut vraiment des enfants :roll: Mais clairement j'ai réussi à capter l'idée d'une famille pour eux seulement grâce au duo qu'ils forment et non pas dans leur individualité à chacun... (puis bon, faire avorter le protagoniste du T1 ça m'aurait causé des soucis de cohérence je crois)

Et encore merci à toi :mrgreen:
louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello ! Cette nouvelle est pas jojo (y'en a pas eu beaucoup de jojo, certes) et y'a du 🩸 (donc attention à vous si vous craignez)



- Sang -



Vendredi 2 mars 2007, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Maria était déjà réveillée quand Ethan finit par ouvrir les paupières. Elle le laissa émerger en silence, s’amusant de sa moue renfrognée face à la journée à venir. Lorsqu’il fut complètement éveillé, il observa sa compagne avec un sourire en coin.
— Ça fait longtemps que tu dors plus ?
— Une heure au moins. (Maria tapota son ventre.) Il fait de la zumba depuis hier soir.
Ethan se redressa sur un coude pour lui embrasser le front. Il avait poussé le réveil au maximum et ne pouvait pas s’attarder au lit. À moitié debout, il prit quand même le temps de poser sa paume sur le ventre rebondi de Maria. Après quelques secondes de patience, Ethan fut récompensé par un petit coup.
— En forme.
— Je te le dis, il arrête pas de donner des coups depuis hier.
— Il tient bien de sa mère.
Ethan était déjà face à leur armoire, alors Maria dut se contenter de grommeler dans sa barbe. Raté pour le coup de poing inoffensif dans l’épaule.
— Tu me donneras ta liste annotée.
Un sous-pull à moitié enfilé, Ethan se tourna vers sa compagne avec une grimace.
— J’ai pas pris le temps de la faire.
— Ethan, soupira Maria en rétractant les jambes pour s’asseoir au bord du lit. Il aura jamais de prénom si ça continue comme ça. Il en reste dix à départager.
— On a encore un mois et demi, nuança Ethan d’une voix douce en enfilant un jean.
— Je sais. (Maria se leva avec une grimace de douleur.) Désolée, j’angoisse trop.
Ses mimiques de souffrance au fil de ses pas n’échappèrent pas à son compagnon. Avec des gestes prudents, Ethan l’aida à enfiler sa robe de chambre.
— Les antalgiques vont suffire ? On dirait que tu as de plus en plus mal au dos.
— Faudra bien, marmonna Maria en se dirigeant vers le couloir.
Comme chaque matin, elle fit un tour à la salle de bains, gênée par son ventre tendu de sept mois et demi de grossesse. Les mois qui avaient défilé s’étaient bel et bien révélés être un virage en épingle. Les nausées s’étaient à peine taries après le premier semestre, les hormones l’avaient plongée au fond du trou et des douleurs chroniques s’étaient éveillées dans diverses parties de son corps. Continuer son travail à S.U.I lui avait permis de garder la tête hors de l’eau, mais Maria se sentait couler depuis son arrêt. Ethan s’efforçait évidemment de lui faciliter la vie et d’être à ses côtés, mais il avait son propre travail à assurer. Sans compter que tous les encouragements du monde ne diminuaient pas les douleurs dans le dos de Maria ou ses nausées matinales.
— Ça va aller ?
La question hésitante d’Ethan tira une moue lasse à sa compagne. Assise sur le rebord de la baignoire, les épaules basses, elle massait son abdomen.
— Te mets pas en retard, Ethan. Mike, Adrián et toi devez être sur le terrain, aujourd’hui, hein ? (Maria lui adressa un regard complice.) Fais gaffe à mon partenaire. Sans moi, il doit être perdu.
— Promis, s’esclaffa Ethan en drapant ses épaules d’une veste en jean.
Ils échangèrent un dernier regard avant qu’Ethan termine de se préparer. Une fois qu’il eut fermé la porte derrière lui, Maria réalisa des exercices de respiration. Elle se rendait une fois par semaine à une séance de préparation pour futurs parents en compagnie d’Ethan. La prochaine avait lieu le soir-même.
— Tu te tiendras bien, hein, petit monstre, marmonna-t-elle à l’adresse de la vie qui grandissait dans son ventre.
Maria sentait parfois une drôle de lourdeur dans sa gorge, à l’idée de cet être en elle. La sensation de malaise – voire de dégoût – s’était adoucie au fil des mois. Voir son corps changer ne l’avait pourtant pas aidée. Au début, la grossesse n’avait réellement eu lieu que dans son mental et dans les effets indésirables. Puis sa poitrine s’était alourdie, son ventre s’était arrondi, son dos s’était arqué et tout son corps s’était adapté. Alors le dégoût pour ces changements était revenu à la charge. Les kilos accumulés au fil des mois, les cicatrices et la peau distendue l’avaient chamboulée, mais c’était moins violent que de sentir un bébé, tangible, vivant, en elle.
L’idée que cette vie ne dépendait que d’elle était assourdissante. Ses nutriments, sa respiration, son sang ; elle partageait toute une part de son être avec le fœtus. Si Maria tombait, d’une chute ou d’une maladie, les conséquences iraient droit sur son enfant à naître. On la blâmerait, on l’accuserait, on ne verrait en elle qu’une mauvaise mère.
Une mère. Maria se pressa le front en riant tout bas. Elle n’aurait jamais parié sur cette carte pour son futur. À vingt-quatre-ans, elle allait avoir un enfant.
Un enfant qui n’était pas que le sien. Cette constatation lui était rapidement arrivé en pleine face. Ethan était le père, bien entendu, mais tout leur entourage s’était approprié ce bébé. Si Maria n’avait eu aucun mal à accepter les conseils de Grace, bien mieux renseignée qu’elle, ou les encouragements de Michael et Adrián, les remarques non sollicitées la mettaient en colère. Sa réputation auprès de ses collègues de S.U.I ne s’était pas améliorée avec l’annonce de sa grossesse. Quoi de mieux pour enchaîner un homme que de lui faire un enfant dans le dos.
Maria dut se lever pour faire baisser la montée de rage qui venait de la submerger. Comme si créer un nouvel être humain n’était pas suffisamment éprouvant. Entre les ragots à son sujet et les conseils non avisés, elle ne savait même plus ce qu’elle détestait le plus.
— Pardon, petit monstre, murmura Maria en se passant de l’eau fraîche sur le visage. T’es même pas né et on t’embête déjà.
Maria n’était pas certaine de savoir ce qui l’inquiétait le plus, au fond : qu’on décide que son fils n’était qu’un boulet aux chevilles de ses parents ou qu’on ne voit en lui que l’héritier des Sybaris. À la A.A, on murmurait déjà à propos de l’enfant d’Ethan Sybaris, dernier représentant de sa famille au sein de la société. Avec le départ de sa mère et de son frère pour la Ghost Society, Ethan était devenu l’épicentre de l’attention. Bien entendu, la A.A était une société indépendante de la famille qui avait contribué à sa fondation, mais personne ne niait l’influence que les Sybaris pouvaient encore y détenir.
Embrouillée par mille pensées, Maria sortit de la salle de bains pour se préparer un café au lait et deux tranches de pain grillée. C’étaient bien les seuls aliments qu’elle pouvait ingurgiter le matin. Son café noir à l’italienne et les œufs brouillés lui manquaient, mais elle devait prendre sur elle. Sinon, elle serait bonne pour un nouveau tour au-dessus de la cuvette des WC.
Pendant que le grille-pain fonctionnait, Maria fouilla dans le tas de papiers qu’Ethan et elle accumulaient dans le tiroir de la console d’entrée. Quand enfin elle posa la main sur ce qui l’intéressait, elle se redressa avec une moue pensive. C’était un faire-part de naissance, bientôt daté de deux ans. Avec des couleurs pastel, il annonçait sobrement l’arrivée d’une petite Rebecca qui comblait ses jeunes parents.
Maria n’avait jamais contacté Edward pour les féliciter, lui et sa compagne, de la naissance de leur petite fille. Elle n’avait jamais été spécialement proche de lui et, avec la colère mutuelle qui stagnait entre les deux frères, Maria n’avait pas cherché à prendre contact. Pourtant, cet homme était le frère jumeau de son petit-ami et le futur oncle de son fils. Ces mots prenaient un sens bien plus lourd à présent qu’Ethan et elle s’apprêtaient à agrandir leur foyer. Son fils avait déjà une cousine, mais Maria ne l’avait jamais vue autrement qu’en photo.
L’odeur du pain grillé la sortit de ses pensées. Elle reposa le faire-part, remplie de regrets qu’elle ne parvenait pas à nommer, et attaqua son petit-déjeuner.

En début d’après-midi, Maria enfila sa robe de grossesse préférée, des leggings élastiques, une paire de tennis confortable puis s’aventura en dehors de l’appartement. Même si elle était naturellement casanière, son corps demandait de l’exercice et de l’air frais quotidiennement. Dès qu’elle eut franchi le portail de la résidence, elle planta une paire de lunettes de soleil sur son nez et traça son chemin. Elle n’avançait pas aussi vite qu’autrefois, mais son air déterminé empêchait les regards de trop s’attarder sur elle. Et c’était ce qui comptait. Maria avait toujours détesté le regard des inconnus sur son visage ou son corps. La façon dont on la jaugeait, l’estimait, ou la désirait sans la connaître une seule seconde. Toute son adolescence, elle avait fui la considération des autres, surtout celle des hommes. Il lui avait fallu des années avant d’accepter et de s’emparer de sa puberté. Ce n’était qu’en sortant du lycée qu’elle avait de nouveau su respirer avec son corps. Trouver l’équilibre, dénicher l’amour de soi.
Et sa grossesse avait réveillé ses peurs. Les regards s’accrochaient sur elle, la retenaient captive dans une toile d’attention non désirée. Les hommes, les femmes, les enfants projetaient sur Maria leurs attentes, leurs questions ou leur considération. Et, comme pour les conseils des soi-disant proches, elles n’étaient pas consenties.
Elle s’accorda une bonne demi-heure de marche à travers les squares qui ponctuaient le quartier de Down-Town. Le printemps ne s’était pas encore complètement installé, mais les premiers signes étaient là. Bourgeons, température plus chaude et fleurs de saison égayaient les journées monotones de Maria. Elle profita de son passage dans un parc pour cueillir quelques fleurs qu’elle se hâterait de mettre en pot. Leur appartement débordait des trouvailles végétales de Maria, des plantes rescapées de leurs amis qui ne savaient pas s’en occuper ou des indésirables des fleuristes du quartier. Avec le temps, la passion secrète de Maria avait pris de plus en plus de place au sein de leur habitation. Ethan l’avait acceptée dans la mesure où l’entretien des plantes ne le concernait pas et que les fleurs ne s’approchaient pas trop de son côté du lit.
Une fois Maria de retour à son appartement et ses trouvailles mises en pot, la jeune femme se laissa choir sur le canapé. Petit monstre s’était réveillé pour la bourrer de coups de pieds. Avec un soupir, elle entreprit de masser à nouveau son ventre, priant pour que les heures s’écoulent sans l’assommer d’ennui.

La sonnerie du téléphone la sortit d’une sieste en fin d’après-midi. La bouche pâteuse et les yeux gonflés, elle tâtonna le guéridon installé à côté du canapé pour trouver son portable.
— Allô ?
Elle n’avait même pas fait attention au numéro affiché à l’écran, mais la voix qui s’éleva était celle qu’elle entendait tous les jours au réveil :
— Maria ?
Le ton crispé d’angoisse d’Ethan chassa définitivement les brumes du sommeil de son esprit. Avec un grognement, elle se redressa et s’installa plus confortablement au bord du canapé.
— Ça va ? Tu as une drôle de voix.
Il y eut un silence de quelques secondes à l’autre bout du fil. Peu rassurée, Maria le relança sans attendre :
— Ethan ? Ça va ?
— O-Oui. Maria, c’est… Je suis désolé, je…
Il n’avait donné encore aucune information, mais Maria sentit une barre gelée s’installer dans son œsophage. La panique à peine contenue dans sa voix en disait plus que tout. Pourtant incapable de lui soutirer la vérité, la jeune femme se contenta d’attendre. D’attendre la mauvaise nouvelle.
— Je suis désolé, Maria, c’est Adrián.
— Quoi ?
— Les ambulances sont venues le chercher, mais il a perdu trop de sang et… et en chemin et…
Maria attendait les mots. Ce n’était plus une mauvaise nouvelle. C’était une catastrophe.
— Je suis désolé, Adrián est mort.
— Non.
— Maria, mon dieu, je suis tellement déso…
— Non, non. (Maria laissa tomber son téléphone, ouvrit la bouche pour inspirer, n’y arriva pas.) Non…
Un gémissement blessé s’échappa de sa gorge. La barre gelée dans sa poitrine l’empêchait de respirer. Elle s’inclina sur le côté, pulvérisa son cœur, puis descendit. La pression sur son abdomen la fit suffoquer, ahaner. Puis elle remonta et lui fracassa le crâne. Millions d’étoiles incrédules et hébétées.
Une partie de son esprit, concentrée sur les événements factuels qui avaient lieu autour d’elle, lui indiqua qu’Ethan lui parlait toujours au téléphone. Maria était incapable de lui répondre. Ses yeux ne voyaient plus, ils ne voyaient qu’Adrián, sa mort, sa vie, son corps. Ses oreilles bouchées par les souvenirs de son rire, d’un appel au loin ou d’une respiration ne percevaient plus les cris de son compagnon à travers le téléphone. Ses mains tremblaient si fort qu’elle aurait été de toute manière incapable de tenir le portable.
La barre gelée, celle qui l’empêchait de respirer et de réfléchir, se décida à descendre. Une déchirure s’opéra. Le spasme fut si violent qu’il sortit Maria de sa torpeur. Pliée en deux par la douleur, elle eut vaguement conscience d’une agitation en elle-même. La vie revenait sous son crâne, dans ses poumons et en son sein.
Concentrée qu’elle était sur sa respiration, sur l’information cruelle qui la secouait de la tête aux pieds, Maria ne remarqua pas immédiatement le sang. Ce fut d’abord la sensation d’un liquide tiède entre ses cuisses. Elle se demanda vaguement si elle s’était fait dessus sous le choc de la nouvelle. En remontant le bas de sa robe, elle remarqua alors le filet rouge qui glissait le long de sa cheville.
— Non, non, non.
Il n’y avait plus que ce mot en elle-même. Une série de « non » douloureux et horrifiés. Un mot qui se répercutait dans son corps et dans son crâne. Un non qui était descendu jusqu’au sein de ses entrailles. Jusqu’à son enfant.
Les filets ensanglantés se multiplièrent sur les jambes de Maria. Elle se leva, geignit, tomba à genoux sous le coup d’une contraction.
— Non, non.
Les larmes et le sang se mêlaient sur le sol de son appartement. À quelques centimètres, Ethan criait son nom dans le téléphone, lui demandait si ça allait.
Comment aurait-elle pu aller ? Elle venait d’apprendre la mort de son meilleur ami. Et son enfant était en train de mourir en elle.
— Mon bébé.
Ses sanglots l’empêchaient de se tenir droite. De toute manière, elle n’avait aucune idée de la démarche à suivre. Sa dernière consultation avec sa gynécologue n’avait donné aucune piste pour une naissance prématurée. Or, les contractions qui secouaient Maria avaient un but : expulser tout ce que son corps ne pouvait plus supporter. La douleur, la stupeur et la terreur. Son enfant était un fardeau trop lourd à porter. Il devait lui aussi s’en aller.
— Oh non, non.
Le sang ne s’arrêtait plus, son dos s’arquait face aux spasmes. Quand une nouvelle déchirure lui ouvrit le ventre, elle laissa échapper un cri. Au téléphone, Ethan se tut momentanément. Pour la couvrir de nouvelles questions hâtives et angoissées.
— Ethan, l’appela-t-elle entre deux respirations hachées, faut que tu viennes.
Une main sur le canapé et l’autre sous son ventre, Maria se pencha en avant en gémissant.
— S’il te plaît.

Michael avait du sang sur les mains. Avachi sur une chaise en plastique de salle d’attente, il récurait machinalement ses ongles. L’odeur de l’hôpital lui était désagréable, comme à tout personne saine d’esprit selon lui. Ça lui rappelait sa mère, son cancer. Ça rappelait toujours des choses aux gens.
C’était l’attente, l’inconnu, l’angoisse. La mort à l’angle du couloir.
— Michael.
L’intéressé quitta ses mains des yeux. Une femme se tenait à quelques mètres de lui. Comment pouvait-elle toujours avoir l’air aussi stricte alors que se jouaient deux vies en ce moment-même ?
— Où est…
— Maria est en salle d’opération, répondit-il froidement, mécaniquement, sans attendre la fin de la question. Ethan attend à côté, ils ont pas voulu le laisser entrer.
La mère de Maria, Caterina Amati, serra si fort la bride de son sac que ses jointures en blanchirent. Mike se demanda vaguement quel genre de vie avait mené cette femme à masquer si bien ses sentiments.
— Je viens d’apprendre pour Adrián. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Il était en mission avec nous. On devait opérer sur le terrain, à Seludage, pour attraper un trafiquant de drogues. Ça se passait bien, on a arrêté le type, on l’a filé à la police et… Des gars ont surgi de nulle part. Les lieux ont pas été bien sécurisés. Ça a tiré de partout.
Mike gratta une croûte de sang sur son pouce. En remarquant l’état de ses mains, Caterina s’avança spontanément avec une grimace d’inquiétude.
— Tu es blessé ?
— Pas mon sang, expliqua Mike machinalement. Celui d’Adrián. Il a pris des balles au milieu des échanges de tirs. Une dans l’épaule et une dans la poitrine. J’étais à côté de lui.
Une balle l’avait d’ailleurs frôlé. Quand Adrián avait expiré son dernier souffle sous ses mains, Michael avait regretté qu’elle n’ait pas trouvé sa cible. Il avait perdu son ami, son collègue et bien plus. Il n’y avait pas eu de mot posé pour les désigner. Ça ne changeait pourtant rien à la réalité. À leurs baisers, à leurs soirées, à leur complicité.
— Les urgentistes ne sont pas arrivés à temps ?
— Oui et non. Ils ont pu le prendre en charge, mais Seludage possède pas de clinique ou d’hôpital avec des urgences. Le plus proche, c’était l’hôpital de Modros, au nord-ouest à Dourney.
— Mon Dieu, soupira Caterina en se laissant choir à côté de lui.
— Il est mort dans l’ambulance, conclut Mike en sentant quelque chose lui chatouiller les joues. Sous mes yeux.
Caterina fouilla dans son sac avant de lui tendre un mouchoir. Mike l’accepta sans un mot, essuya ses joues et se moucha bruyamment. Un petit être mortifié sanglotait sous sa charpente de presque deux mètres.
La mère de Maria n’osa pas le relancer dans l’immédiat. La peine du jeune homme était bien assez palpable. Elle craignait d’aborder l’autre sujet brûlant qui les avait réunis dans cet hôpital.
— Peut-être que je vais perdre une autre amie.
Caterina tressaillit, ferma brièvement les paupières. Ethan l’avait appelé en catastrophe une demi-heure plus tôt pour lui annoncer que Maria était aux urgences obstétriques. Il n’avait pas eu beaucoup d’informations à lui transmettre, mais Caterina ne lui en avait pas quémander. À sept mois et demi de grossesse et après un choc pareil, elle n’avait que peu d’espoir. Une part d’elle s’était déjà résolue à ne jamais faire la connaissance de son petit-fils.
Ce qui l’inquiétait le plus restait sa fille. Qu’elle perde son enfant était évidemment une tragédie, surtout après le décès d’Adrián, mais elle se refusait à perdre Maria. Si les médecins ne pouvaient pas sauver son bébé, qu’ils sauvent au moins la mère.
— Je crois en rien, Mme Amati, souffla Mike en tournant sa carcasse vers elle. Mais vous êtes catholique, hein ? Vous croyez en Dieu, comme Maria ?
— Oui, répondit-elle avec un sourire peiné.
— Vous pouvez prier pour moi ? Je sais pas comment faire.
La mâchoire de la femme se crispa sous le coup de l’émotion. Avec un soupir fébrile, elle prit la main de Mike dans la sienne – une partie de sa paluche du moins – et entreprit de prier.

Ethan était collé au mur. Il craignait de tomber s’il le lâchait. Au début, il avait jeté des coups d’œil frénétiques à l’horloge électronique placée au-dessus de l’accès au bloc opératoire. Puis, au fil des heures, il avait cessé de regarder pour se contenter d’attendre. Le personnel médical l’informerait du moindre changement, de toute manière.
Sa poitrine était si engourdie par le stress et l’attente qu’il réagit tout juste quand l’un des battants s’ouvrit pour cracher une infirmière pressée. Ethan essaya de l’interpeler, mais elle partit en courant sans demander son reste. Sur des jambes tremblantes, il s’avança vers le battant laissé entrouvert. Avant d’avoir pu l’atteindre, un autre personnel de bloc en sortit. Il se figea en le voyant, l’attrapa par le bras et l’éloigna de quelques mètres.
— Attention, il faut pas gêner le passage.
C’étaient les premiers mots après des heures d’attente ? Des heures et des heures de peur absolue ? Ethan faillit en rire d’absurdité.
— Monsieur…
— Sybaris, répondit-il mécaniquement.
— M. Sybaris. (L’infirmier abaissa son masque chirurgical pour sourire.) Félicitations, vous êtes père.
Ethan était trop engourdi pour réagir. Il se contenta de laisser les émotions couler sur lui. Soulagement, joie, émerveillement. Angoisse, remords, abrutissement.
— Maria ? chuchota-t-il après quelques secondes de silence.
— Votre compagne est encore en train d’être opérée.
— Ça s’est pas bien passé ?
— Par rapport à ce qui aurait pu dégénérer, plutôt bien, nuança l’infirmier d’un ton calme. Votre compagne en était même pas à son huitième mois de grossesse, le bébé n’était pas du tout dans la bonne position. Il y a eu un début de fausse couche et ça aurait pu tuer votre enfant si ça n’avait pas été pris à temps.
— Alors pourquoi Maria…
— Le médecin a dû réaliser une césarienne en urgence, le coupa l’infirmier d’une voix modelée. Et, avant ça, votre compagne a fait une importante hémorragie. On doit pouvoir stabiliser son état avant de la ramener dans sa chambre.
La stabiliser. Elle était donc encore en danger.
— Pour ça, reprit son interlocuteur sans cesser de l’observer pour être certain de son attention, ça nécessite que le chirurgien la voie pour évaluer l’ampleur des dégâts et donner la suite des consignes. L’opération risque peut-être de durer.
— Je vois, chuchota Ethan d’une voix blanche.
Il ne voyait rien du tout. Que des images noires, blanches et rouges de la femme qu’il aimait.
— Et… et le… et notre bébé ?
Le regard de l’infirmier se fit plus doux.
— Là aussi, on doit le garder en observation pour s’assurer qu’il va bien. La césarienne a été opérée à temps pour qu’il n’épuise pas son petit cœur. On risque de le garder au service néonatal un moment, comme il est prématuré.
C’étaient des mots compliqués. Des mots auxquels Ethan n’était pas habitué.
— Longtemps ?
— Ça dépendra de votre bout de chou. S’il se remet rapidement de l’accouchement, vous pourrez le ramener à la maison. Ça dépendra aussi de l’évolution de santé de votre compagne. Si elle est hospitalisée, on fera peut-être chambre commune pour elle et votre bébé.
Ethan avait en main les informations capitales dont il avait besoin. Il expira longuement, s’efforça de calmer son cœur furieux, puis releva le nez vers son interlocuteur.
— Merci. J’ai juste une dernière question : est-ce que je peux le voir ? mon fils ?
L’infirmer lui sourit.
— Bien sûr. Restez ici, je viendrai vous chercher dès que ça sera possible.

Maria avait été accidentée. Vus la douleur et l’engourdissement qui traversaient son corps, ça ne pouvait qu’être ça. Un accident de voiture ? Une chute sévère ?
Les rayons du soleil lui brûlèrent les yeux. Pourquoi la pièce était-elle si blanche ? Un grognement mécontent franchit ses lèvres asséchées. Elle avait l’impression que tous les muscles de son corps étaient restés crispés pendant des heures sans se relâcher. Surtout ceux de son abdomen et de son bas-ventre. Une fois qu’elle se fut souvenue de l’usage de ses doigts, elle tâtonna l’espace autour d’elle. L’absence de bruits la mettait mal à l’aise. Si c’était un accident, il y aurait dû y avoir des cris et des sirènes. Un gyrophare, quelque chose.
Pas ce blanc incandescent. Pas ce silence assourdissant.
— À peine réveillée et tu marmonnes déjà, fit une voix dans un coin de la pièce. J’imagine que ça veut dire que tu es plutôt en forme.
— Ma-Maman, bredouilla Maria.
Elle n’avait pas eu besoin de la voir pour la reconnaître. Caterina était debout au pied de son lit, aussi formelle que le mobilier de sa chambre d’hôpital. Car ça ne pouvait qu’être un hôpital.
— Une mort pour une vie.
La déclaration de sa mère arracha Maria à la contemplation du plafond. Son esprit était cotonneux, mais les mots étaient suffisamment lourds pour la percuter de plein fouet.
— Quoi ?
La pitié dans les yeux bruns de Caterina lui donna des fourmis dans le ventre. Sa mère ne l’avait jamais regardée ainsi. Pas même quand elle lui avait annoncé sa grossesse surprise. Caterina avait fait bien des choses ce jour-là : lui asséner à quel point elle avait été idiote et imprudente, lui rappeler qu’elle n’était qu’une enfant et serait incapable de s’occuper d’un bébé, lui suggérer d’interrompre sa grossesse d’une façon ou d’une autre. Mais pas de pitié. Elle n’avait jamais eu pitié pour sa fille, car elle lui avait appris à agir par elle-même et pour elle-même. Ses actes ne méritaient alors pas de pitié.
— M-Maman, ex-explique-moi.
La voix de Maria n’était qu’un enchaînement de bredouillements et trébuchements. Caterina détourna brièvement le visage avant de s’avancer plus près. Elle indiqua le ventre de sa fille. Ahurie, Maria baissa le regard sur la couette, s’étonna de la trouver moins rembourrée que d’habitude. Alors elle tâtonna du bout des doigts, sentit un grand froid l’envahir.
— Mon bébé.
— Il va bien, Maria.
L’intéressée avait l’impression d’être en apesanteur. D’enchaîner les chutes mortelles avec des remontées vertigineuses.
— Quoi ? Mais… quand ?
— Hier. Ton fils est né hier, Maria. Tu as dormi toute la journée. On est le quatre.
Comme pour s’assurer qu’elle disait vrai, Maria souleva sa couette. Son ventre de grossesse n’avait pas fondu par magie, mais elle sentait la différence de volume. Le bébé n’était plus là, à l’intérieur. Il vivait à présent en dehors d’elle.
C’était une constatation absolument effrayante et ravissante. Son enfant ne dépendait plus uniquement d’elle. Il menait à présent sa propre vie, utilisait ses poumons et se nourrissait grâce à sa propre bouche. En même temps, Maria ne pourrait plus jamais le protéger comme elle l’avait fait pendant sept mois et demi.
— Mais, réalisa-t-elle après coup, il est né trop tôt.
— Un peu en avance, oui, confirma Caterina en lui prenant la main pour caresser sa paume.
C’était un geste de son enfance et Maria n’était plus une enfant. Pourtant, elle se calma aussitôt. Se demanda vaguement si son propre fils, dans vingt-quatre ans, serait lui aussi soulagé par une simple caresse de sa mère.
— Rassure-toi, il a été pris en charge dans le service néonatal. Ils veillent sur lui.
— Il est en bonne santé ?
— Fatigué, mais il se remet de ses émotions. (Caterina esquissa un sourire furtif.) Il est pas bien gros, faudra pas que tu t’étonnes en le voyant.
— Mon petit bébé, sourit Maria alors qu’une vague d’épuisement montait jusqu’à son crâne.
— Toi aussi, tu dois te reposer. Tu as été opérée en urgence, Maria, et tu as fait une hémorragie interne. Ils te gardent quelques jours à l’hôpital en observation.
Elle avait déjà à moitié sombré dans l’inconscience et n’eut pas la force de répondre. Alors que le noir se refermait sur son esprit, Maria se remémora la phrase que lui avait soufflé sa mère.
Une mort pour une vie. Si son fils était en vie, alors qui avait payé le tribu inverse ?
Avant que Maria s’endorme, une larme roula au coin de son œil. Elle venait de s’en rappeler.

Ethan fouilla les poches de sa veste en jean avant de la mettre dans le bac de linge sale. Le sang d’Adrián et de Maria tachaient ses vêtements. Il n’avait pas pris le temps de faire une machine depuis deux jours, débordé par la succession d’événements qui venaient de changer sa vie.
Il tira un bout de papier de sa veste, se félicita d’avoir vérifié avant de lancer la machine. Du sang tachait la feuille pliée en quatre. Il n’était pas certain de savoir si c’était celui de Maria ou d’Adrián. Peu importe, les mots étaient illisibles à présent. Sauf quelques-uns. Paupières plissées, Ethan approcha le bout de papier de son visage. Se prit un marteau dans le cœur.
C’était la liste des prénoms. La feuille que lui avait confié Maria pour qu’il indique ses préférences. Ils avaient sélectionné une vingtaine de prénoms ensemble et décidé d’en garder cinq avant la grande décision finale. Sur la vingtaine originelle, il n’y en avait plus que trois qui n’étaient pas souillés par le sang. Et un seul qui portait un coup de stylo de Maria pour indiquer qu’il avait gagné sa place en finale.
Ethan n’avait pas encore informé l’hôpital du prénom de leur fils. Ils n’avaient même pas eu le temps de choisir. Pas alors qu’ils s’imaginaient avoir encore un mois et demi.
Avec un sourire blessé, Ethan déposa le papier sur le meuble de la salle de bains. Leur enfant avait un nom, à présent.
Jeremy.



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Dernière modification par louji le ven. 08 avr., 2022 8:47 pm, modifié 1 fois.
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

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- Partie 4 -
2009 - 2013


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Et nous voilà à la dernière partie ! C'est la plus petite, elle n'a que 3 chapitres, mais je l'aime beaucoup aussi pour certaines scènes qu'elle comporte ^^



- Enfants -



Vendredi 1er mai 2009, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Caterina Amati leva le nez de son dossier en cours quand la porte de son bureau s’ouvrit. Elle redressa ses lunettes avec un soupir alors que sa fille entrait dans la pièce. Elle portait un sac noir en bandoulière sur une épaule et son fils calé contre l’autre. Caterina la réprimanda aussitôt en italien :
— Maria, je t’avais dit de m’attendre dehors. Faut que tu évites de le trimballer partout.
L’air tout aussi agacée, Maria la défia du regard en se tortillant pour placer le poids de son fils sur sa hanche. Heureusement, il n’avait toujours pas émergé de sa sieste. Elle n’aurait pas supporté les remontrances habituelles de sa mère au milieu des cris du petit garçon.
— Je suis passée voir Ethan, expliqua-t-elle d’un ton sec. Il avait oublié la crème anesthésiante pour les gencives dans son sac. Tu seras contente de l’avoir s’il fait une crise à cause de ses dents.
Caterina soupira de nouveau en repoussant son dossier. Sa fille lui avait demandé deux semaines plus tôt de garder son petit-fils le temps d’une soirée. Ethan et elle avaient prévu une sortie à deux en ville. Ils ne lui imposaient pas souvent la garde du garçon ; Caterina ne s’était pas vu refuser.
— Si Mme Allan ou M. Horn te voient avec Jeremy dans les locaux de S.U.I, ils vont…
— Oh, j’ai croisé M. Horn, la coupa Maria d’un ton décontracté. Sache qu’il adore les bébés.
— Tu as de la chance qu’il soit calme, la sermonna Caterina en se levant. Tu imagines la honte que tu nous mettrais s’il se mettait à brailler dans les couloirs ?
— La honte que tu aurais, maman. J’ai pas honte de mon fils.
La voix de Maria avait viré au froid polaire. En enfilant sa veste de tailleur, Caterina la lorgna avec irritation.
— Il y a une différence entre ne pas avoir honte et s’afficher publiquement, ma fille. (La femme poussa une exclamation dépitée en ramassant son sac à main.) Tous ces ragots et ces rumeurs sur toi, ça n’a pas suffi ?
— Qu’ils aillent se faire foutre, cracha sa fille en repassant en anglais.
— Maria ! Bon sang, tu es au courant que ton fils t’écoute ?
L’intéressée baissa le nez vers le front lisse appuyé contre sa clavicule. Jeremy ne s’était pas réveillé. Il fallait dire qu’il avait passé une partie de la nuit à se plaindre de ses dents. Ce manque de sommeil n’arrangeait pas l’humeur de Maria.
— Eh bien, s’amusa-t-elle en calant une main à l’arrière du crâne du petit garçon, il saura qu’il a le droit de l’ouvrir quand quelque chose lui plaît pas.
— Je ne sais pas comment j’en suis arrivée là, marmonna Caterina en considérant sa fille.
— Arrête. Tu fais à nouveau ce regard. Si ça t’emmerde à ce point de le garder, je demande à Mike.
— Quel regard ? Et laisse donc Michael tranquille, il va finir par croire qu’il est le père à force de le garder aussi souvent.
— Ton regard de « j’aurais aimé que ma fille soit différente ». Et, par différente, je veux dire parfaite. Selon tes critères, évidemment.
La colère avait rougi le visage de Maria. Avant que sa mère puisse rouvrir la bouche, elle s’avança et gronda tout bas :
— Quant à Mike, c’est le parrain de Jemmy. Il a le droit de se considérer comme un deuxième père, c’est un peu son rôle.
— Tu parles ! s’exclama Caterina en fronçant les sourcils. Vous ne l’avez pas fait baptiser, comment est-ce qu’il pourrait avoir un parrain ?
— Maman, tu sais ce que je pense de la religion imposée aux enfants. Jeremy se fera baptisé quand il sera en mesure de décider si ça lui convient ou pas. Le rôle de Mike est symbolique. Et il le prend à cœur quand même.
— Si tu avais épousé un catholique…
— Oh, arrête, bon sang.
— Hors-mariage. Tu as eu cet enfant hors-mariage, grogna la femme en pointant son petit-fils du doigt. Avec un homme qui n’a pas la même confession que toi. Il pourrait disparaître demain qu’il aurait aucun problème ni remord vis-à-vis de toi.
Excédée, Maria s’efforça de respirer profondément. Son souffle tendu remuait les mèches sur le front de son fils. Elle le berça contre sa hanche par crainte de le réveiller et maugréa :
— Maman, par pitié, arrête de projeter ton malheur sur moi. Andrew et toi étiez mariés, ça l’a pas empêché de se barrer.
Maria n’était pas fière de rappeler un tel événement à sa mère – encore moins alors qu’elle-même en souffrait encore – mais ces disputes lui semblaient vaines. Caterina et elle ne seraient jamais en accord sur certains sujets. À quoi bon en discuter des années après ?
— Et j’étais sérieuse à propos de Mike. Si ça te gonfle à ce point de t’occuper de ton petit-fils, je lui demande. Il est un étage plus bas.
— Arrête, je vais le garder. (Caterina tendit les bras.) Donne-le-moi et va retrouver Ethan.
Alors qu’elle lui confiait son fils, Maria lui adressa un sourire dépité.
— T’essaies de le cacher, mais je vois bien que tu peux toujours pas le supporter.
Caterina s’assura que Jeremy était installé au creux de ses bras avant de répondre. Sa voix était rauque.
— Je m’inquiète pour toi, Maria. Ethan Sybaris est une variable bien trop aléatoire à mon goût.
— Maman, il est stable. Plus stable encore que Mike ou moi, bordel.
— Je ne sais pas si je dois être rassurée.
Caterina ne quittait plus son petit-fils des yeux. Maria s’en détourna. Une sensation d’engourdissement naquit dans sa poitrine, lui remonta la gorge et se lova entre ses mâchoires. La colère et le chagrin se disputaient son esprit.
— Et ce petit, murmura la femme en glissant son pouce sur la joue ronde de son petit-fils. Être un Sybaris va lui pourrir la vie. Tu aurais dû y penser.
— Et jamais fonder de famille avec Ethan même si on en avait envie ? Super conseil, maman.
Caterina ignora son sarcasme pour affirmer avec aplomb :
— Vous vouliez vraiment fonder une famille, Maria ? Ton fils est né alors qu’il n’était pas désiré et tu ose…
— Tu te trompes !
L’exclamation outragée de Maria moucha sa mère. Une ombre dans ses yeux marron foncé, Caterina attendit qu’elle poursuive. En voyant son fils remuer entre les bras de la femme, Maria baissa d’un ton avant de reprendre :
— S’il avait pas été désiré, j’aurais avorté.
— Tu as failli. Tu le voulais sûrement. (Caterina changea de position pour satisfaire les mouvements incohérents du petit garçon.) Ethan t’a forcée, Maria.
— Il m’a forcé à rien du tout. C’était clair entre nous dès le début. On en a discuté.
Caterina quitta le petit garçon des yeux pour observer sa fille. Comme elle partait en soirée juste après, elle avait fait plus d’efforts que d’habitude. Robe décontractée, sandales lacées, maquillage et bijoux. Les artifices ne masquaient pas complètement la fatigue parentale inscrite sur ses traits, mais elle avait plutôt bonne mine. Caterina ne pouvait le nier. Sa fille n’avait pas l’air de souffrir ou de regretter.
— On sera jamais d’accord, soupira Maria après coup. Je sais très bien que je suis que déception après déception pour toi.
Alors que Caterina fronçait les sourcils, Maria lui confia le sac qu’elle portait en bandoulière.
— Je t’ai mis sa grenouillère, des couches, biberons, petits pots, lingettes, crème, doudou et jouets. Merci, maman.
Avant qu’elle quitte son bureau, Caterina lança :
— Tu n’es pas que des déceptions, Maria.
L’intéressée attendit quelques secondes une suite qui ne vint pas.
— Oui, c’est vrai, pardon. Je suis juste une idiote irresponsable. (Maria lui fit un signe de la main avec un sourire forcé.) Sur ce, je vais prendre du bon temps avec mon concubin instable et dangereux.
Caterina la laissa partir sans un mot, la poitrine serrée. Elle s’en voulait. En voulait à Maria. À Ethan. Même à l’enfant entre ses bras.
Jeremy se réveilla, constata qu’il n’était plus contre sa mère et couina de protestation. Caterina ferma les yeux quand il se mit à pleurer. La soirée ne s’annonçait pas rose.

Mike consulta sa montre d’un air pensif avant de zieuter autour de lui. Les locaux de S.U.I se vidaient, des agents traversaient le hall d’entrée en discutant. Il fit signe à quelques collègues et soupira de soulagement en voyant débarquer ses deux meilleurs amis.
— Vous étiez où ? grommela-t-il à leur intention en croisant les bras.
— Désolée, souffla aussitôt Maria avec une grimace contrite. Ma mère m’a pris la tête.
— Et moi je l’attendais au mauvais endroit, avoua Ethan d’un ton las.
Avec un regard soucieux, Michael tendit le bras vers son amie pour lui serrer l’épaule. Il en faisait aisément le tour.
— Maria, si tu as un souci avec ta mère, je peux garder Jem…
— T’inquiète, elle gère. On t’a assez sollicité comme ça, Mike.
L’intéressé ne chercha pas à poursuivre. Il engloba d’un regard ses deux amis et sourit.
— Vous êtes canons. Allez, zou, tardez pas plus.
Ethan et Maria échangèrent un regard complice avant de se prendre par la main. Leur dernier moment en tête-à-tête sans la responsabilité de leur fils remontait à un mois. Ils comptaient bien profiter de cette soirée jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Même si, avec la fatigue cumulée, ils décideraient peut-être de passer simplement une nuit sans les pleurs de Jeremy.
À peine étaient-ils sortis des bureaux qu’ils tombèrent sur Grace. Leur amie les considéra d’un regard bref avant de sourire. Elle était accompagnée de son fils.
— Oh, ça sent la soirée en amoureux.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? s’amusa Maria en se penchant vers le petit garçon aux côtés de la femme. Bonsoir, Jason.
— B-Bonz-soir, bredouilla-t-il d’un air hésitant.
Grace lui passa une main dans les cheveux pour le rassurer. Même s’il connaissait bien Maria et Ethan, il n’avait pas encore deux ans et bégayait ses premiers mots envers les étrangers.
— Jeremy est avec Mike ? s’enquit Grace d’un air étonné.
— Avec ma mère, corrigea Maria avec un soupir. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais dans le coin ? Je croyais que vous étiez en vacances avec Rick.
— Rick voulait faire réviser la voiture avant de partir, expliqua-t-elle en se baissant pour saisir Jason aux aisselles. J’ai profité de l’attente pour me balader dans le quartier.
Avec un grognement, elle hissa son fils contre elle et considéra le couple.
— Passez une bonne soirée, tous les deux. Et profitez-en bien, vous le méritez.
— On va essayer, lui promit Maria en faisant un clin d’œil à Jason qui avait décidé de l’observer attentivement.
— Ils vont nous en faire un deuxième ! lança la voix de Michael quelques mètres derrière.
Maria se retourna d’un bloc pour adresser un regard mauvais à son ami.
— Je croyais que tu étais parti.
— Quelle classe, soupira Ethan à son tour.
Mike leur adressa une grimace, une demi-douzaine de mètres derrière eux. En prenant le chemin de son appartement, il avait bifurqué en remarquant que ses amis s’étaient arrêtés. Même si l’idée de les chambrer ne lui déplaisait pas, Mike savait qu’ils méritaient bien peu de calme. Et comme Michael était rarement synonyme de calme, il se décida à les saluer de la main.
— Allez, je file moi. À lundi.
Grace, Maria et Ethan lui dirent au revoir avant de retourner à leur discussion. Jason avait cessé de dévisager Maria et s’intéressait à présent à son compagnon. Ethan lui adressa un sourire complice. L’ayant vu faire, Grace soupira et expliqua :
— Ça fait deux semaines qu’il fait ça, je sais pas ce qu’il a.
— Jemmy est passé par la même phase, la rassura Ethan d’une voix songeuse.
— C’est chouette, il se tient bien, remarqua Maria en caressant la joue du petit garçon.
— Jeremy aussi, s’étonna Grace.
— Ça va, on s’en sort bien, acquiesça Maria en se redressant. Je m’attendais à franchement pire, pour être honnête.
À ses côtés, Ethan hochait la tête avec une moue amusée. Grace les engloba d’un regard attendri avant de demander doucement :
— Et à propos de ce que Mike a dit ?
Ethan et Maria échangèrent un regard perplexe. Leur ami racontait beaucoup de choses, dont essentiellement des bêtises. C’était parfois difficile d’en ressortir les sujets sérieux.
— Sur un deuxième enfant, précisa Grace en notant leur hésitation.
— Oh, lâcha Maria en baissant le nez.
— C’est pas prévu pour l’instant, expliqua Ethan avec un sourire gêné.
— Pardon, lâcha aussitôt Grace d’un air confus. J’aurais pas dû demander.
— Non, y’a pas de soucis, la rassura Maria d’une voix légère. Pour le moment, on a réussi à prendre nos marques avec Jeremy et à trouver un équilibre. On verra peut-être dans quelques temps. On exclut pas l’idée non plus.
Une sonnerie de portable les coupa dans leur discussion. Grace s’excusa pour répondre. C’était Richard, il l’attendait au garage. Sans plus tarder, ils se souhaitèrent bonne soirée et partirent chacun de leur côté.
— Je les adore tous, murmura Maria lorsqu’ils se furent éloignés. Jemmy, Mike, Grace…
Sans s’arrêter de marcher, elle se pencha vers Ethan pour s’appuyer en partie contre son épaule.
— Mais, parfois, c’est bien d’être que tous les deux.
— Je suis entièrement d’accord, soupira son compagnon en lui embrassant la tempe. À nous deux, alors.
— À nous deux, mon amour.
Main dans la main, ils s’éloignèrent vers l’une des rues animées de Down-Town.



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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello ! Un chapitre que j'ai beaucoup aimé écrire, même s'il est plus amer que le chocolat noir 96% 8-)



- Famille -



Samedi 14 mai 2011, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Maria observait le jardin par la baie vitrée du salon. Non, pas le jardin. Son jardin. Leur jardin. Le printemps était arrivé et Maria rêvait déjà de planter des boutures, des bulbes et des fleurs multicolores. Avec un sourire, elle cala la main contre la vitre. Ce n’était que le début, ils avaient emménagé il y a deux semaines. Un peu moins pour Maria, qui n’avait rejoint sa nouvelle maison qu’en sortant de la maternité.
Un poids contre sa jambe lui fit baisser les yeux. Son fils avait passé un bras autour de sa cuisse et tapotait la vite de l’autre, en écho aux gestes de sa mère. Il devait se languir de jouer à l’extérieur. Malheureusement, la balançoire que ses parents lui avaient promise n’était pas encore installée.
— On ira jouer après le repas, lui annonça Maria en italien.
— On mange quand ?
— Dans dix minutes, mon chéri.
Jeremy soupira, ce qui arracha un sourire à la femme. Tout juste quatre ans et il soupirait déjà aux oreilles de ses parents. C’était encore plus le cas depuis que sa sœur était née une dizaine de jours plus tôt. S’il oscillait généralement entre curiosité et indifférence pour ce nouveau membre de la famille, il lui arrivait de piquer des crises de jalousie. Dans ces moments-là, l’un de ses parents se dévouait à l’emmener en balade dans le quartier.
— Tu voudras jouer au ballon ?
Maria avait quitté la fenêtre pour réchauffer le gratin de courgettes qu’Ethan avait préparé dans la matinée. Jeremy, qui n’avait pas quitté son poste d’observation, tarda à répondre.
— Moui.
Sa mère l’observa depuis la cuisine, bras croisés sur la poitrine. Il avait encore tendance à raser les murs et à se coller aux fenêtres, intimidé par l’espace qu’offrait leur nouvelle maison. Passer d’un appartement trois pièces à une maison qui faisait le double en surface avait été perturbant.
Las de son observation du jardin encore encombré de cartons défaits ou de meubles couverts de bâches, Jeremy rejoignit sa mère. Il escalada la chaise enfant que ses parents avaient installée à côté des leurs et lorgna la collection de biberons abandonnés sur la table.
— Et papa ?
— Il est avec Thalia, expliqua Maria d’une voix douce. Il lui donne à manger et après il vient.
Son fils fronça les sourcils et entreprit de jouer avec la tétine d’un biberon. Maria préféra le laisser faire pour l’occuper. Tant pis, elle repasserait le biberon à l’eau bouillante.
L’odeur du gratin en train de cuire et les gazouillis des oiseaux à l’extérieur plongèrent Maria dans une savoureuse détente. L’envie d’un nouveau logement s’était muée en besoin avec l’arrivée d’un deuxième enfant. L’appartement d’Ethan possédait bien un petit bureau qui aurait pu servir de chambre, mais le jeune couple avait préféré louer plus grand. C’était l’occasion ou jamais d’élever leurs enfants en banlieue, où les cigales remplaçaient les klaxons et le jardin la cour de la résidence.

Calée contre un plan de travail, inspirant et expirant profondément, Maria ne rouvrit les yeux que lorsque la sonnette retentit. Comme elle ne l’avait encore jamais entendue, elle sursauta et s’avança instinctivement vers son fils. Quelques secondes plus tard, la sonnette retentissait de nouveau. Ses yeux vairons grand ouverts de surprise, Jeremy tira sur sa manche.
— Sonnette.
— Oui, mon chéri, sourit Maria en le récupérant dans la chaise.
Même s’il n’avait plus deux ans, Maria craignait trop de le laisser sans surveillance. Surtout dans la cuisine, où mille objets pourraient l’étouffer, le couper ou le brûler. Elle ne le reposa au sol que lorsqu’elle fut plantée devant la porte. Peut-être un colis, ou un voisin venu les saluer. Elle n’espérait rien de plus important, car elle n’avait pas encore délaissé ses confortables habits de grossesse.
Comme souvent face à une situation inconnue, Jeremy s’était glissé derrière ses jambes. Maria le gourmandait gentiment d’habitude, car sa timidité s’étendait jusqu’en maternelle, où il peinait à créer des liens. Pourtant, aujourd’hui, elle bougea de façon que la porte cache en partie ses jambes et donc son fils.
En comprenant sa démarche, Edward Sybaris lui sourit.
— Bonjour, Maria.
L’intéressée déglutit péniblement en zieutant à l’extérieur pour vérifier que son visiteur était seul. Elle percevait à peine le chants des oiseaux à travers son cœur crispé d’angoisse.
— Je suis venu seul.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
Maria n’avait pas de réponse plus appropriée. Elle n’avait pas revu Edward depuis ce jour où ils avaient brièvement échangé, à l’École. Le frère d’Ethan était parti une fois son diplôme en poche pour le Nevada et n’avait remis les pieds – à leur connaissance – à Modros.
Sa venue était à la fois imprévue et inexplicable.
— Ethan est là ?
— Va-t’en.
Edward cligna des yeux étonnés face à la rudesse de l’ordre. La fatigue des derniers mois s’était inscrite dans les traits de Maria, mais ses yeux perçaient toujours autant. Ed nota sans mal son attitude rigide et la crispation de ses muscles. Un vague mouvement à ses pieds lui tira un sourire.
— Bonjour, Jeremy.
Maria recula en baissant la main. Son fils s’était déplacé de côté pour apercevoir l’inconnu. Même si le bras de sa mère l’empêcha d’avancer plus, il avait eu le temps de jeter un coup d’œil vers l’entrée.
— Papa ?
Ed s’esclaffa, arrachant à Maria une grimace désemparée. Elle ne trouvait pas spécialement amusant de constater à quel point les jumeaux se ressemblaient toujours autant, même à l’âge adulte. Et elle trouvait encore moins amusant de perturber son fils ainsi.
— Je me posais la question, lui confia Edward d’un ton léger. J’ai montré une photo d’Ethan à ma fille dernièrement, mais elle avait pas l’air de comprendre. Je me demandais comment réagirait mon neveu en me voyant.
Jeremy s’était de nouveau réfugié derrière Maria. Même si cet homme ressemblait à son père, c’était une personne différente. Leur façon de parler n’était pas du tout la même. Et ça lui faisait peur. Pourquoi quelqu’un qui était son père sans être son père discutait-il avec sa mère ?
— Edward, répondit Maria en retour avec prudence, qu’est-ce que tu fais là ? T’es jamais venu en dix ans. Qu’est-ce que tu veux ?
— Dix ans, souffla l’intéressé avec un rictus. Bientôt, j’aurai passé plus de temps loin de mon frère qu’avec lui. Quoique, c’est déjà le cas. On peut pas dire qu’on s’entendait vraiment bien à l’École.
Maria le considéra avec confusion. Elle savait que son compagnon et son jumeau continuaient d’échanger fugacement depuis dix ans par e-mails et faire-part interposés. Ils ne s’étaient en revanche jamais retrouvés physiquement.
— Maria, reprit Edward d’un ton sirupeux. Je ne veux pas te mettre mal à l’aise.
— Raté.
Edward ne put retenir un sourire. Il constatait avec amusement qu’elle avait gardé quelques-uns de ses piquants d’adolescence.
— Je voudrais simplement revoir mon frère. (Ed agita la main pour saluer l’ombre derrière les jambes de Maria.) Et rencontrer mon neveu et ma nièce.
— C’est hors de question, cracha Maria en retour, forçant son fils à se réfugier plus loin derrière la porte. Désolée, Edward, mais tu règles tes problèmes avec Ethan. Quant à mes enfants, tu les approches pas.
Stupéfait, l’homme la dévisagea quelques secondes avant de retenir un rire désabusé.
— Qu’est-ce que je t’ai fait, Maria ? On ne se connaît même pas ? Je suis leur oncle, tu sais.
— Un oncle qu’ils n’ont jamais connu, siffla-t-elle en retour. Et tu oublies un peu vite dans quel camp tu es passé. Je refuse que tu ramènes les Sybaris dans ma maison.
— Il y en a déjà, dans ta maison. Sur les faire-part, vous avez nommé vos enfants avec vos deux noms.
Comme Maria n’avait pas d’argument à opposer, elle inspira profondément avant de susurrer :
— Je voulais parler de ta mère, Edward.
— Ma mère n’est pas là. Elle n’est même pas au courant de ma visite. Officiellement, je suis en simple visite à S.U.I.
— Officieusement, je refuse que tu lui racontes ce que tu as vu ici.
— Je n’ai pas l’intention de lui dire quoi que ce soit. (Edward jeta un regard ennuyé à son interlocutrice.) Maria, je te demande simplement de me dire où est Ethan. Je veux revoir mon jumeau.
— Il a coupé les ponts pour se protéger, rétorqua Maria d’une voix acide. De sa mère et de toi.
— Se protéger de moi, répéta Ed avec un sourire amer. J’espère qu’il a conscience que c’est moi qui le protège, actuellement ? Ça a toujours été moi, de toute façon.
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Je suis le dernier rempart entre notre mère et votre famille, expliqua Edward d’un air tranquille en glissant un doigt sur le bout de papier temporaire qui indiquait « Wayne – Sybaris » sur le bouton de sonnette. Si elle le pouvait, elle effacerait Ethan de cette planète.
— Vous êtes des malades, gronda Maria en fermant la porte en partie. Dégage, Edward, et remets plus jamais tes putains de pieds ici.
— Gros mots, maman, souffla une petite voix dans son dos.
Maria l’ignora pour pousser la porte. Ed la maintint ouverte de son bras. Il était plus fort qu’elle.
— Maria, dis-moi où je peux trouver Ethan et je te laisse tranquille.
Elle n’eut pas le temps de répondre que la voix du concerné s’élevait depuis le salon :
— Maria ? T’es où ? Tu peux venir m’aider, s’il te plaît ? Thalia arrive pas à finir son biberon.
Comme elle ne répondait pas dans l’immédiat, Ethan s’avança jusqu’à l’entrée. Il finit par planter les talons sur le parquet flottant. Revigoré par la vision de son frère, Ed poussa la porte en grand pour lui sourire. Maria céda sa prise en reculant pour protéger son fils.
— Ethan !
Le concerné tressaillit, glissa aussitôt les yeux sur la silhouette de son frère pour s’assurer qu’il n’était pas armé. Même s’il ne décela aucun holster, il pouvait toujours cacher un petit pistolet ou une arme blanche. Quant à Ethan, il était désarmé. Pire, il se retrouvait complètement vulnérable. Sa fillette était lovée entre ses bras.
— Petite merveille.
Edward s’était avancé de deux pas dans la maison, focalisé sur la forme qui s’agitait contre la poitrine de son jumeau. En retour, Ethan recula avec prudence.
— Qu’est-ce que tu fous là ?
— Bon sang, soupira Edward en laissant tomber ses épaules. Le même accueil que Maria. J’imagine que la petite vous empêche de dormir correctement, mais de là à être de mauvais poil comme ça…
— La ferme, cracha Ethan avant qu’il ait terminé.
Jeremy se recroquevilla dans l’angle de la porte. Ses parents évitaient les gros mots, d’habitude. Ils ne criaient pas non plus. Toutes ces règles sautaient à présent. Et ça le terrifiait.
— Je suis venu te voir.
— Je veux pas te voir. Va-t’en.
Un sourire amer plissa les lèvres d’Edward. Il échangea un regard avec son frère. Y chercha les regrets, la culpabilité et la mélancolie qui l’habitaient à l’époque de l’École. La lueur hésitante de l’amour interminable qu’ils avaient partagé plus jeunes. Il n’y trouva que la peur, la colère et l’accusation.
— Bon, soupira Edward avec fatalité. Je voulais rencontrer Thalia et Jeremy. Prendre de tes nouvelles, Ethan.
Il se tourna pour considérer Maria, qui s’était emparée de son téléphone portable.
— Apprendre à vraiment te connaître, Maria.
— Je vais appeler les flics, répondit-elle en retour d’un ton mordant.
— Pas la peine, soupira-t-il en faisant demi-tour. Je vous veux pas de mal. Au contraire.
Une fois sur le seuil de la porte, Ed se tourna de nouveau pour considérer la jeune famille. Jeremy avait disparu de son champ de vision, mais Maria s’était rapprochée d’Ethan. Les gazouillis de leur fillette meublaient le silence interminable.
— Je vous protège, leur assura-t-il une dernière fois. Des Sybaris. Ma mère vous aime pas. Surtout toi, Ethan. Si elle pouvait te voir mort, ce serait une victoire et une satisfaction.
— Si jamais tu…
— Je dirai rien, le contra Edward d’un ton dur. Je l’ai promis.
Avec un sourire résigné qui virait au rictus dégoûté, il embrassa son jumeau du regard.
— J’ai encore de l’amour pour toi, petit frère. J’aurais vraiment aimé passer du temps avec ta famille, puisque tu refuses de rencontrer la mienne.
— Tu penses vraiment que je voudrais revoir Alexia Sybaris et ses tarés de…
— Je te parle de Rebecca, le coupa Edward avec véhémence.
Il voulut ajouter quelque chose, mais les mots crevèrent à la surface de sa langue. La poitrine comprimée, il s’efforça à respirer calmement avant de reprendre. À une demi-douzaine de mètres, son frère avait glissé Thalia dans les bras de sa mère. Maria s’éloigna rapidement sans se retourner.
— T’as jamais voulu rencontrer Brooke, reprit Ed d’un ton égal. Peut-être que tu accepteras de voir ma fille ? Avant qu’elle meure ?
La fin de phrase, à moitié étouffée par la peine qui avait frappé Ed en pleines côtes, parvint tout juste aux oreilles de son frère. Ethan ne put retenir une grimace.
— Je suis désolé, Ed, mais…
— Je t’ai invité aux funérailles. T’es pas venu.
Prudent, Ethan ne répondit pas dans l’immédiat. Il attendit que la haine reflue du visage de son frère pour répondre :
— Je ne pouvais pas venir, Edward. J’aurais pas pu côtoyer Alexia Sybaris. Elle m’a fait trop de mal.
— Et pas à moi ?
— Toi, elle t’a accepté !
Edward soupira lourdement, passa une main dans ses mèches trop longues. Avant, Brooke les lui coupait elle-même. Ça évitait de se rendre à une cinquantaine de kilomètres chez le coiffeur le plus proche. Depuis, il se laissait pousser les cheveux jusqu’à ce qu’un collègue compatissant lui propose de tailler ses longueurs.
— Elle m’a inclus dans son plan, corrigea Edward avec un sourire sans joie. Je suis plutôt lucide sur ce que cette femme ressent pour moi. Je suis un atout dans son jeu, Ethan.
— Alors quitte la Ghost Society et reviens.
Le ton morne d’Ethan n’altéra pas le sens des mots qu’il prononça. Hébété, Edward mit du temps à se rendre compte que son jumeau s’était approché. Près de la porte, une petite forme surgit d’un angle pour se coller aux jambes d’Ethan.
— Jemmy, souffla ce dernier en posant une main sur le crâne de son fils. Va voir maman à la cuisine.
Le petit garçon jeta un coup d’œil à Edward sans obéir pour autant. Ethan dut lui répéter deux fois la phrase et le pousser gentiment de la paume avant qu’il finisse par s’éloigner vers le salon.
— Il est mignon, souffla Edward en le suivant des yeux.
— Ed, reprit Ethan en avançant pour boucher pleinement l’accès à sa maison, je suis sérieux.
L’intéressé plongea de nouveau dans le regard de son frère. La peur était toujours là, mais la colère avait disparu. Edward ne put s’empêcher de sourire.
— C’est gentil, Ethan. Mais non.
L’intéressé se redressa en ouvrant la bouche, mais son frère le devança :
— Je suis trop impliqué pour partir maintenant. Je sais qu’on a jamais eu la même ambition, tous les deux. J’ai envie de faire mon chemin là-bas. J’ai même bien commencé. La Ghost Society a trop à m’offrir pour que je prenne le risque de tout perdre à nouveau.
— La Ghost Society t’a pris Brooke.
— Et Modros m’a pris mon enfance, mon jumeau et Lou.
Mouché, Ethan baissa le nez. À présent que la méfiance s’était dissipée, la peine montait. Avec la peine venaient la culpabilité, les regrets. La mélancolie. L’ancien Ethan, celui de l’École, celui qui avait abandonné son frère, remontait à la surface.
— Tu pourrais te reconstruire, souffla Ethan d’une voix sourde d’amertume. Élever Rebecca ici.
— Rebecca est très bien là où elle est. Mère m’aide à l’élever.
Le choc vida le visage d’Ethan de ses couleurs.
— Tu lui confies ta fille ?
— Elle a changé.
— Les monstres changent pas, Edward. Elle va détruire Rebecca.
— Elle la détruira pas, lui assura Ed avec un sourire tranquille. Elle nous a suffisamment détruits pour qu’elle ait envie de casser d’autres choses. Elle veut construire, à présent. Et moi aussi.
— Tu es malade de laisser une gamine sous sa garde !
— Je me passerais de tes conseils, soupira Edward avant de reculer. Bon, puisqu’on n’arrive pas à se mettre d’accord, j’imagine que je peux te dire adieu ?
— Ed ! s’exclama Ethan en passant le pas de la porte pour le suivre sur le chemin de gravillons. Bordel, il faut que tu quittes la Ghost Society. Cette foutue société et Alexia vont te bouffer.
Edward se figea au milieu du chemin, les épaules tendues. Le souci que lui manifestait soudainement son frère l’excédait. Il aurait pourtant dû s’en réjouir. C’était le signe qu’Ethan avait encore de l’attachement pour lui.
— Ethan. Je suis venu jusqu’ici dans l’espoir de recréer un lien avec toi et ta famille. Tu m’as accueilli comme un pestiféré et tu m’as jeté au visage que j’étais pas désiré.
Son frère s’était arrêté deux mètres derrière lui. Les mâchoires contractées, Ethan attendait la suite. Il ne pouvait pas nier les accusations. Pour autant, il ne se fichait pas complètement de l’être qui lui faisait face. Dans d’autres circonstances, dans d’autres vies, ils seraient restés une fratrie soudée. Leurs enfants joueraient peut-être ensemble en ce moment même.
— Pour autant, je peux pas me plier entièrement à toi pour espérer garder un contact, ajouta Edward avec un sourire qui perça le cœur de son frère. Ça te rappelle peut-être quelque chose ? C’est exactement l’attitude que tu as eue envers moi à l’École. Je te comprends bien, Ethan. C’était nécessaire pour toi de tracer ta propre route pour te reconstruire. À présent, c’est moi qui en ai besoin. Alors, il faut que tu comprennes mes décisions.
Un tremblement remonta les jambes d’Ethan pour figer son bassin, refroidir sa poitrine et secouer sa mâchoire. Tout s’était figé et éteint en lui. Il n’avait plus d’idées, plus d’arguments. Plus rien à opposer. Les derniers fils qui le retenaient à son frère allaient se rompre et il ne pouvait rien y faire. À moins d’accepter des conditions qu’il savait intolérables pour lui. Il se refusait à fréquenter les Sybaris. Il se refusait à exposer ses enfants à leur folie.
Il n’y avait plus de compromis possible.
Ethan fit donc la dernière chose dont il était capable pour son frère. Il s’avança, lui serra doucement le poignet sans oser le regarder.
— Prends soin de ta fille. (Les lèvres plissées pour éviter qu’elles tremblent, Ethan chercha dans son amour enfoui ses dernières traces de courage.) Prends soin de toi.
Un éclat de chaleur s’alluma brièvement dans les yeux ambrés d’Edward. Il serra le bras de son jumeau en retour, indiqua la maison d’un coup de menton.
— Prends soin de ta famille, aussi, petit frère.
Alors qu’il s’éloignait définitivement de sa vie, Ethan ferma les yeux pour retenir la peine et les regrets. Il aurait voulu lui rappeler qu’ils étaient jumeaux, qu’Ed n’était son aîné que d’une dizaine de minutes. C’était si puéril. Et ça lui faisait tant de bien et de mal de l’entendre.
Le vrombissement d’un moteur lui fit rouvrir les yeux. La voiture de location qu’Edward conduisait dépassa la maison sans ralentir. Le cœur d’Ethan en fit de même.



Suite
Dernière modification par louji le ven. 06 mai, 2022 9:10 pm, modifié 1 fois.
louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Ettt c'est la fin ! 😤 Bon, j'ai terminé le recueil depuis un moment, mais ça fait toujours comme une "deuxième fin" quand je terminer la publication en ligne. Pour les personnes qui ont suivi jusqu'ici, je vous remercie de votre intérêt ! Pour la suite, il faut lire le tome 1 héhé. Sans blague, concernant le tome 2 je viendrai donner des nouvelles quand j'aurai une meilleure vision d'ensemble. Pour l'instant, j'ai du mal à avancer, donc difficile de me projeter sur un début de publication.
Quoi qu'il en soit, merci à toutes les personnes qui m'ont soutenue (Sarah et Sasa essentiellement ♥)




- Foyer -



Dimanche 6 mai 2012, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Le sommeil quitta Maria avec un vague sursaut. Un frisson remonta ses jambes ; Ethan avait tiré la couette à lui. Grommelant, elle se rapprocha de son compagnon pour partager la couverture. Elle enfouit le nez dans sa nuque en glissant un bras autour de son torse.
Maria se laissa bercer par leurs cœurs qui battaient avec un léger décalage. Depuis que leur fille était née, elle peinait à dormir sur ses deux oreilles. La fillette ne faisait toujours pas de nuits complètes de plus de cinq heures. Contrairement à leur fils qui s’était rapidement habitué au rythme de ses parents, Thalia les tirait encore du lit au milieu de la nuit.
Une oreille tendue et une paupière à moitié ouverte, Maria s’assura qu’aucun de ses enfants ne pleurait ou réclamait quoi que ce soit. Les sens aux aguets, elle finit par sourire de soulagement. Thalia et Jeremy dormaient profondément. Apaisée, elle ne tarda pas à les rejoindre.

Maria s’éveilla de nouveau. Avec un soupir, elle tâtonna le lit à la recherche de la couette. Elle la couvrait toujours. Étonnée, elle ouvrit les yeux en se tournant sur le dos. Sa vessie n’était pas pleine, Ethan ne bougeait pas d’un cil et aucuns pleurs ne traversaient les couloirs.
Une sensation désagréable au fond de la gorge força Maria à agripper sa bouteille d’eau. Malgré les trois gorgées qu’elle avala promptement, une quinte de toux la plia en deux. Alors son odorat se remit en marche.
— Merde.
Elle s’extirpa des draps avec des gestes rapides. Une odeur de brûlé lui envahissait le crâne. Derrière elle, Ethan s’agita dans le lit en soupirant.
— Thalia s’est réveillée ? marmonna-t-il d’une voix pâteuse.
— Non, y’a de la fumée. Un truc qui crame.
Maria était arrivée à la porte de leur chambre. Avant que son compagnon ait eu le temps de lui répondre, un bruit sourd retentit à l’autre bout de la maison. Maria ne se soucia pas d’enfiler un pantalon par-dessus son shorty de nuit en bondissant hors de la chambre. La fumée opaque qu’elle distingua dans le couloir lui arracha un geignement. Avaient-ils laissé quelque chose sur le feu, hier soir ? Pourtant, ils n’avaient pas cuisiné. Comme c’était le premier anniversaire de leur fille, ils avaient invité des amis et fait livrer le repas.
Son cœur envoyait des vagues d’effroi jusque dans ses cervicales quand elle se dirigea vers le salon. La lumière de la lune entrait par les baies vitrées et dansait dans les volutes de fumée. L’odeur était encore plus prégnante ici. Pourquoi l’alarme incendie ne s’était-elle pas déclenchée ?
En se dirigeant vers la cuisine, la manche de son pyjama contre le nez pour éviter de trop respirer l’air vicié, Maria enclencha les interrupteurs du séjour. Aucun ne lui répondit. Gorge nouée, elle se décida à traverser à la seule lueur de l’astre nocturne. Son genou cogna la table basse, mais elle fonça malgré tout vers la cuisine. Pas de traces de feu.
— Maria ?
Ethan l’appelait. Mortifiée, elle opéra un demi-tour pour le retrouver dans le couloir.
— Je sais pas d’où vient la fumée.
— Ça sent pas le gaz, remarqua Ethan en humant l’air.
— Arrête de respirer cette saloperie, soupira Maria avant de tourner autour d’elle-même. Mais d’où ça vient ?
— Je sais pas, il faut qu’on sorte les enfants. La lumière marche pas ?
— Non, coupure d’électricité.
— Comment le feu a démarré, merde ?
— Je vais récupérer Thalia, va chercher Jeremy.
Ils échangèrent un regard angoissé avant de s’élancer chacun d’un côté du couloir. La chambre de Thalia se trouvait proche de la leur. La fillette était toujours endormie. Maria prit soin de l’envelopper d’une couverture avant de la sortir. Excédée d’avoir été tirée du sommeil, la fillette commença à gigoter et à geindre.
— Ça va aller, mon ange, murmura Maria en la déposant dans un couffin transportable.
En sortant de la chambre, Maria jeta un coup d’œil à l’autre bout du couloir. La fumée était plus épaisse là-bas. Quand Ethan ouvrit la porte qui donnait sur la chambre de leur fils, un hoquet de stupeur lui souleva la poitrine. Des flammes léchaient le mur.

Ethan se heurta à une violente odeur d’essence avant même de pousser la porte. La poitrine comprimée par l’effroi, il enclencha la poignée et grimaça en constatant sa résistance. La chaleur avait fait gonfler le bois.
— Merde.
Des flammes s’étaient emparées de deux des quatre murs. Par chance, le lit de son fils était calé contre l’une des cloisons intactes. Jeremy s’était extirpé des draps, mais il n’avait pas franchi un mètre avant de tomber. Il avait sûrement respiré trop de fumée. Hébété, Ethan se jeta vers lui et passa une main sur son visage. Il respirait, quoiqu’avec un raclement inquiétant.
Ethan le ramassa en restant plié en deux. L’air le moins vicié se trouvait près du sol. Il n’eut pas le temps d’atteindre la porte que la tringle des rideaux s’affaissait, fragilisée par les flammes qui en avaient dévoré le bois. Ethan observa la barre enflammée qui l’empêchait d’atteindre la sortie avec horreur.
Il ouvrit la bouche pour appeler sa compagne, mais la toux lui arracha la gorge sans qu’un seul mot ne se forme. Les mains moites, il se laissa tomber à genoux pour inspirer le moins de fumée possible. Dans ses bras, son fils était inerte, ce qui ne le rassurait en rien.
Alors qu’il cherchait un objet qui lui permette d’écarter la tringle enflammée, un choc par derrière le jeta au sol. Le souffle coupé, écrasé par la masse brûlante qui s’était abattue sur son dos, il força sur ses coudes pour se relever au plus vite. Jeremy s’était lui-même affaissé sous son poids. Ethan en aurait pleuré de culpabilité si la fumée ne lui avait pas asséché les yeux et la bouche.
En attendant, la sensation insupportable du feu dans son dos lui permit de rejeter en arrière ce qui l’avait écrasé. Haletant, il lorgna la petite bibliothèque en bois de son fils. Ce qui avait résisté, du moins. Située dans l’angle d’où était parti le feu, il n’en restait que des montants qui alimentaient généreusement les flammes.
Le feu était plus bruyant qu’il ne l’aurait cru. Il perçut tout de même les cris d’effroi de Maria. Au milieu de la fumée du couloir, il distingua sa silhouette qui approchait. Ethan avala difficilement sa salive avant de crachoter :
— N-Non ! Sors !
Si elle était accompagnée de Thalia, Ethan refusait qu’elle s’enfonce près des flammes. Il récupéra son fils et rampa à moitié près de la porte. La fatigue lui tomba dessus sans prévenir. Ses genoux se ramollirent, son souffle se fit erratique. Il avait trop inspiré de fumée. Ethan lorgna la tringle qui lui faisait barrage et hoqueta quand il s’en saisit malgré les flammes. Il l’écarta, agrippa le corps inerte de son fils sous un bras et se traîna vers le couloir.
— Ethan ! Jeremy !
Les hurlements de Maria lui permirent de s’orienter au milieu de la fumée. Le jus n’était pas revenu. À présent sorti de la chambre, il rampa sur deux mètres avant de forcer sur ses jambes. La douleur dans son dos était abrutie par la fumée toxique dans ses poumons et l’adrénaline. Il ne sentait plus sa main droite et préféra ne pas l’inspecter dans l’immédiat. Il savait déjà qu’il trouverait la chair à vif ou cloquée.
Maria continuait de les appeler. Ethan l’en remercia autant qu’il la maudit. Sa voix lui permit de se diriger dans la cécité de la fumée et du noir, mais sa présence au sein de la maison en feu lui tordait les tripes. Pourvu qu’elle ait mis Thalia en sécurité avant de retourner à l’intérieur.
Quand Ethan se trouva au niveau du séjour, il distingua Maria près du hall d’entrée. Il avait avalé trop de fumée pour parler, mais le bruit de ses pas lourds alerta sa compagne.
— Ethan, par-là ! Jeremy est avec toi ?
Ethan traversa le salon, s’appuya une seconde sur le dossier du canapé pour reprendre son souffle. Jeremy pesait sous son bras valide. Lui-même se sentait défaillir. Le cœur au bord des lèvres, Ethan reprit sa progression. Maria lui faisait signe en agitant le bras.
La bouteille de gaz explosa dans le couloir. Le souffle fit éclater les baies vitrées du séjour. Ethan sentit son corps partir vers l’avant puis plus rien. Son crâne venait de frapper le parquet.

Un sifflement dans les oreilles. Maria se redressa en clignant des yeux, désorientée. Son crâne pulsait de douleur ; elle avait cogné le mur en tombant. Les flammes s’étaient emparées de la cuisine et d’une partie du séjour. Pourquoi la bouteille de gaz avait-elle explosé ? Le feu avait dû se faufiler jusque dans le placard où elle était rangée… Peu importe. Maria observa la scène d’un air hébété avant de retrouver l’usage de ses jambes. Elle couina de douleur en se redressant ; un éclat l’avait atteint à la cuisse. Elle approcha en titubant de la position où elle avait vu Ethan en dernier. Maria le trouva immobile au sol. Elle agrippa son haut pour le traîner vers le hall d’entrée. L’effort lui arracha des grognements de douleur.
Une fois son compagnon en sûreté, Maria tâtonna son bras gauche. Elle avait aperçu son fils calé ici.
Il n’y était plus.
— Non, oh non, oh non.
Terrorisée, Maria ignora sa jambe blessée pour courir vers le canapé. Il avait bougé pendant l’explosion et des flammèches commençaient à en grignoter les coussins. Maria haleta désespérément en parcourant le séjour. Le feu gagnait en terrain dans sa direction. Le fauteuil s’était renversé et l’épais plaid qui le couvrait autrefois était en proie aux flammes. Maria tomba à genoux près de la table basse et balaya le sol de ses bras. Son fils n’avait pas pu être projeté aussi loin. Dans l’obscurité entrecoupée par les flammes, les meubles et la décoration formaient des amas disparates. Mais pas de trace de son petit garçon.
Son regard glissa de nouveau vers le fauteuil. Elle s’y avança en marchant à quatre pattes. Avec un grondement bas, elle le poussa. Peut-être son fils se trouvait-il derrière. Le plaid en flammes lui éclaira la scène. Le souffle avait expulsé son fils de la protection du bras d’Ethan. Sa silhouette plus légère avait glissé sur le parquet, près du fauteuil renversé. Et la couverture qui flambait généreusement couvrait en partie Jeremy.
Un cri étouffé remonta depuis les tripes de Maria. Elle s’empara du bras de Jeremy pour l’attirer à elle. Le plaid en feu suivit, accroché à son dos. Un haut-le-cœur secoua Maria quand elle comprit que le textile s’était mêlé à la chair de son fils sous la pression du feu. Elle se résigna à embarquer la couverture en même temps que Jeremy et se leva promptement. La gorge irritée par la fumée, elle dépassa son compagnon inconscient pour sortir. Sur le chemin de graviers qui menait à leur perron, le couffin de Thalia était agité par ses gesticulations. Maria déposa prudemment Jeremy sur l’herbe du jardin avant de s’engouffrer de nouveau dans la maison. Elle prêta à peine attention aux cris des voisins qui s’étaient précipités dehors après l’explosion de la bouteille de gaz.
Ses membres étaient parcourus de tremblement de fatigue et souffrance combinées. Mais elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Elle contourna Ethan pour lui saisir les chevilles et opéra un demi-tour. Cahin-caha, Maria le traîna jusqu’au perron, où des voisins l’aidèrent à porter Ethan hors de danger. Une demi-douzaine d’habitants du quartier s’étaient réunis devant chez eux. Maria remarqua les téléphones que certains d’entre eux tenaient à la main. Elle avait la bouche bien trop sèche pour les remercier d’appeler les secours.
La vision trouble et les oreilles encore bouchées, elle se laissa tomber à côté de son fils. Le visage de Jeremy était blanc. Maria était trop stupéfiée pour se rendre compte des larmes qui dévalaient ses joues. Elle glissa les doigts sur la bouche de son fils, n’y sentit aucun souffle. Un râle s’échappa de ses lèvres. L’inconscience l’entraîna avant qu’elle ait pu réellement prendre conscience de ce que ça signifiait.

La lumière du secouriste qui l’avait prise en charge brûla les rétines de Maria. Dans d’autres circonstances, elle aurait été gênée d’être en t-shirt lâche et shorty face à des inconnus. Mais les inconnus l’avaient aidée à sauver sa famille. Qui plus est, elle était encore en état de choc. Sa pudeur était le cadet de ses soucis.
Assise au bord de la deuxième ambulance qui était intervenue sur les lieux, Maria était emmitouflée dans une couverture de survie. Tandis qu’on l’auscultait, elle observait les va-et-vient autour de sa maison. Les pompiers, la police et les ambulanciers piétinaient les parterres de fleurs dont elle s’était occupée une semaine plus tôt. Le couffin de Thalia avait disparu. La fillette était en sécurité dans l’ambulance, sous le regard attentif d’une secouriste.
Quant à Ethan et Jeremy, ils étaient partis depuis vingt minutes au moins. Les pompiers les avaient installés en priorité dans l’ambulance. Son compagnon était toujours inconscient et ses brûlures devaient être traitées rapidement. Quant à Jeremy, les secouristes l’avaient placé sous oxygène avant de l’embarquer aux côtés de son père. Son état était plus inquiétant encore.
Les ambulanciers avaient tout expliqué à Maria quand elle avait repris connaissance, entourée de visages inconnus. Elle avait pleuré sans discontinuer tandis qu’ils lui annonçaient que son compagnon et son fils étaient en route pour l’hôpital. S’il n’y avait pas trop d’inquiétude à se faire pour Ethan, son fils se trouvait entre la vie et la mort.
Le secouriste qui l’auscultait finit par ranger ses outils. En dehors d’une entaille secondée d’une brûlure sur la cuisse, Maria s’en sortait relativement bien. Avant qu’on la force à s’allonger sur le brancard disposé à l’arrière du véhicule de secours, Maria tituba vers l’un des officiers de police. Ses tympans malmenés par l’explosion ne lui avaient pas permis d’entendre l’entièreté de la conversation, mais certains mots avaient creusé des trous dans son corps. Dans son cœur.
L’officier de police dont elle agrippa la manche dut la retenir avant qu’elle s’effondre d’épuisement. On lui avait donné à boire, mais ses mots étaient encore pâteux quand elle s’enquit :
— Incendie criminel ?
Le policier la considéra d’un air sombre avant de hocher la tête.
— Oui, madame Wayne. Le départ de feu a eu lieu dans la chambre de votre fils. On a retrouvé des traces d’essence sur les murs et par terre. (Comme Maria accusait le coup en silence, l’officier la confia à son collègue secouriste.) Une enquête va être ouverte. Vous devriez vous reposer en attendant.
— Me reposer ?
Maria retint un rire gorgé de larmes. Sa maison était partie en fumée. Sa famille était déchirée.
Alors qu’on la menait de force vers l’ambulance, elle jeta un dernier coup d’œil à son foyer. La chambre de son fils, que l’on apercevait derrière les véhicules d’intervention, était noire de suie, l’un des pans affaissé sous l’attaque des flammes.
Incendie criminel.
Au milieu de la stupéfaction, de la peine et de la peur, la rage étincela. On avait voulu les tuer. Allongée dans le brancard de l’ambulance, Maria observa le plafond de l’habitacle avec l’impression qu’on lui enfonçait la poitrine.
Son foyer n’était plus que cendres.
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Message par TcmA »

Heyo~

Eh ben ça fait plaisir (et mal, faut pas se mentir) de retrouver l'univers de SUI !

Sang : C'est terrible, pétard 😭 Pauvre Maria, j'ai tellement mal pour elle. Entre les descriptions de la grossesse, ses représentations d'elle-même, les rumeurs et les ragots, et enfin la mort d'Adrián... Wow. Elle en a bavé... J'ai simplement envie de lui faire un gros câlin 😭 Et Mike qui morfle par l'occasion. J'avoue que le "Vous pouvez prier pour moi ? Je sais pas comment faire" il m'a foudroyée 😭

Enfants : Si j'ai une chose à retenir de cette nouvelle, c'est : Caterina, fous-toi bien ta religion et tes préjugés au derche. J'ai tellement envie de la flhjqetmgzrej. Fiou. Difficile, ce personnage. "Tu n'es pas que des déception" : merci maman. Au plaisir. Arf. Sinon, Jason est adorable, Maria et Ethan aussi (sauf que je sais que ça va pas durer hahahahahaha 😭)

Famille : Edwoouuuu, coucouuuu. Bichette, il se fait jeter comme un chien. En même temps, je blâme pas Maria et Ethan parce que c'est une situation de merde. Mais wow, Ed m'a fait mal au cœur et pas qu'un peu. (Le petit "Papa?" Je. Nope. Je nope.) Il a l'air tellement perdu, c'est horrible. Il voulait essayer une dernière fois, mais on sait bien comment ça se termine. Maintenant je me demande ce qu'il s'est passé 2011 et le présent pour qu'il vrille complet. Faut que je me relise le T1 avec ces nouvelles en tête maintenant.

Foyer : hahaha moi qui croyais qu'on allait échapper à l'incendie, hahaha, que je suis naïve. Une fois commencée, impossible de lâcher la nouvelle, l'écriture est 👌chef's kiss. Encore une fois, Maria quoi. Pétard, tu ne l'as pas épargnée. J'ai tellement plus d'affection et de compassion pour elle. Pouah.
Et bien entendu ça me fait me poser des questions, parce que ok, on peut pas avoir 100% confiance en Ed, mais il me paraît sincère dans Famille quand il dit qu'il est venu seul etc. MAINTENANT. Evidemment, c'est l'autre tarée du bulbe qui a fomenté l'incendie mais 1) comment elle a su qu'ils habitaient là ? j'imagine que Maria et Ethan ont fait méga gaffe ; qu'étant des agents de la AA, ils étaient protégés par l'organisation et que leur adresse n'est pas accessible par tout le monde. Donc : on a une taupe dans la baraque (et c'est pas Oreo qui l'a ramenée). 2) qui a versé l'essence ? Est-ce qu'on pourra un jour le savoir (caméras de surveillance dans le quartier / autour de la maison ?)
Bref, Alexia, espèce de tarée. Tu vis ? Arrête.

Bravo bravo bravo pour avoir terminé ce recueil, il est vraiment très bon, ton style d'écriture est superbe, et c'est tellement important de comprendre comment les événements du T1 et les relations entre les persos se sont mis en place.
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves avec le T2 (et ne te prends pas trop la tête : objectif plaisir d'écrire !).

La bise !
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Message par louji »

TcmA a écrit : lun. 04 juil., 2022 6:48 pm Heyo~

Eh ben ça fait plaisir (et mal, faut pas se mentir) de retrouver l'univers de SUI !

Sang : C'est terrible, pétard 😭 Pauvre Maria, j'ai tellement mal pour elle. Entre les descriptions de la grossesse, ses représentations d'elle-même, les rumeurs et les ragots, et enfin la mort d'Adrián... Wow. Elle en a bavé... J'ai simplement envie de lui faire un gros câlin 😭 Et Mike qui morfle par l'occasion. J'avoue que le "Vous pouvez prier pour moi ? Je sais pas comment faire" il m'a foudroyée 😭

Enfants : Si j'ai une chose à retenir de cette nouvelle, c'est : Caterina, fous-toi bien ta religion et tes préjugés au derche. J'ai tellement envie de la flhjqetmgzrej. Fiou. Difficile, ce personnage. "Tu n'es pas que des déception" : merci maman. Au plaisir. Arf. Sinon, Jason est adorable, Maria et Ethan aussi (sauf que je sais que ça va pas durer hahahahahaha 😭)

Famille : Edwoouuuu, coucouuuu. Bichette, il se fait jeter comme un chien. En même temps, je blâme pas Maria et Ethan parce que c'est une situation de merde. Mais wow, Ed m'a fait mal au cœur et pas qu'un peu. (Le petit "Papa?" Je. Nope. Je nope.) Il a l'air tellement perdu, c'est horrible. Il voulait essayer une dernière fois, mais on sait bien comment ça se termine. Maintenant je me demande ce qu'il s'est passé 2011 et le présent pour qu'il vrille complet. Faut que je me relise le T1 avec ces nouvelles en tête maintenant.

Foyer : hahaha moi qui croyais qu'on allait échapper à l'incendie, hahaha, que je suis naïve. Une fois commencée, impossible de lâcher la nouvelle, l'écriture est 👌chef's kiss. Encore une fois, Maria quoi. Pétard, tu ne l'as pas épargnée. J'ai tellement plus d'affection et de compassion pour elle. Pouah.
Et bien entendu ça me fait me poser des questions, parce que ok, on peut pas avoir 100% confiance en Ed, mais il me paraît sincère dans Famille quand il dit qu'il est venu seul etc. MAINTENANT. Evidemment, c'est l'autre tarée du bulbe qui a fomenté l'incendie mais 1) comment elle a su qu'ils habitaient là ? j'imagine que Maria et Ethan ont fait méga gaffe ; qu'étant des agents de la AA, ils étaient protégés par l'organisation et que leur adresse n'est pas accessible par tout le monde. Donc : on a une taupe dans la baraque (et c'est pas Oreo qui l'a ramenée). 2) qui a versé l'essence ? Est-ce qu'on pourra un jour le savoir (caméras de surveillance dans le quartier / autour de la maison ?)
Bref, Alexia, espèce de tarée. Tu vis ? Arrête.

Bravo bravo bravo pour avoir terminé ce recueil, il est vraiment très bon, ton style d'écriture est superbe, et c'est tellement important de comprendre comment les événements du T1 et les relations entre les persos se sont mis en place.
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves avec le T2 (et ne te prends pas trop la tête : objectif plaisir d'écrire !).

La bise !
Mdr oui un peu mal effectivement 😭

Sang : celle-ci est particulièrement hardcore à la relecture 💀 Jamais trop de drame hein mdr Mais oui, Maria elle est géniale ♥ Elle en bave tellement mais well elle fait face et fck it. La mort d'Adrian, c'est l'événement que j'appréhendais dans ce recueil. Parce que c'est dit dans le T1 qu'il est décédé, mais il s'est passé des trucs dans le recueil pas prévus du tout (coucou Mike) et ça me mettait mal de devoir effacer ça... Mais tant pis c'est fait 😭

Enfants : Caterina elle est... triggerante. La mère trop exigeante et jamais satisfaite par excellence. Et clairement le seum de Maria il vient beaucoup à cause d'elle aussi. Yes, Ethan et Maria... ils sont chous (pas pour longtemps comme tu dis 😶)

Famille : Edwoo c'est une grosse peuchère aussi. Elle m'a fait de la peine à l'écriture celle-ci aussi 😔 Il est complètement perdu, mais il avait aussi de l'espoir. En vérité, il a pas tant "vrillé" dans le T1, il a juste continué dans sa lancée : s'enfoncer dans le boulot pour donner un sens à sa vie et essayer de sauver sa fille car il pense qu'elle va finir comme sa mère (dead en mission yay). Du coup ça l'a amené à vouloir trouver quelqu'un pour remplacer sa fille (coucou Jim).

Foyer : ah ouais nan l'incendie c'était l'attraction incontournable du recueil :lol: 😭 Et merci pour l'écriture ♥ Je suis constamment en doute sur ça, car j'ai l'impression de changer de style/niveau entre chaque histoire puis au sein même d'une histoire... Grosse période de doute en ce moment j'ai l'impression de plus savoir écrire x')
Pour Maria, je suis contente que tu l'apprécies plus, ça me faisait de la peine de voir qu'elle vous plaisait pas trop avec Sarah dans le T1 😭 Je l'aime tellement, elle représente plein de trucs que je trouve tellement importants. Je pense que sa présence réduite aide pas dans le T1, mais elle mérite tellement d'être appréciée ♥
Alors concernant Edward : je te le dis tout de suite car pour le coup il a toujours été hyper honnête (il a vraiment qu'une parole) : il a jamais volontairement mis Ethan et sa famille en danger. Il tenait à ce qu'ils vivent pépouze tranquille. Pour le coup, la question du "Comment Alexia a su + Qui exactement a déclenché l'incendie" je l'ai pas trop développée. Alexia l'a appris d'une façon ou d'une autre clairement, elle a encore un certain nombre de contacts au sein de la A.A et Ethan et Maria y bossaient et y amenaient leurs gosses donc ça a fini par se savoir. Pour ce qui est des gens qui ont mis le feu, Alexia a fait appel à des gens extérieurs tant à la Ghost qu'à la A.A car on lui aurait juste dit "Euh non ? On a aucune raison valable de mobiliser des agents pour ton projet de sociopathe ?"
"Bref, Alexia, espèce de tarée. Tu vis ? Arrête." :arrow: 😭😭😭

Merci beaucoup encore une fois ♥ On se retrouvera pour le T2 quand j'aurai arrêté de me poser trop de questions mdr

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : mer. 06 juil., 2022 7:13 pmMdr oui un peu mal effectivement 😭

Sang : celle-ci est particulièrement hardcore à la relecture 💀 Jamais trop de drame hein mdr Mais oui, Maria elle est géniale ♥ Elle en bave tellement mais well elle fait face et fck it. La mort d'Adrian, c'est l'événement que j'appréhendais dans ce recueil. Parce que c'est dit dans le T1 qu'il est décédé, mais il s'est passé des trucs dans le recueil pas prévus du tout (coucou Mike) et ça me mettait mal de devoir effacer ça... Mais tant pis c'est fait 😭

Enfants : Caterina elle est... triggerante. La mère trop exigeante et jamais satisfaite par excellence. Et clairement le seum de Maria il vient beaucoup à cause d'elle aussi. Yes, Ethan et Maria... ils sont chous (pas pour longtemps comme tu dis 😶)

Famille : Edwoo c'est une grosse peuchère aussi. Elle m'a fait de la peine à l'écriture celle-ci aussi 😔 Il est complètement perdu, mais il avait aussi de l'espoir. En vérité, il a pas tant "vrillé" dans le T1, il a juste continué dans sa lancée : s'enfoncer dans le boulot pour donner un sens à sa vie et essayer de sauver sa fille car il pense qu'elle va finir comme sa mère (dead en mission yay). Du coup ça l'a amené à vouloir trouver quelqu'un pour remplacer sa fille (coucou Jim).

Foyer : ah ouais nan l'incendie c'était l'attraction incontournable du recueil :lol: 😭 Et merci pour l'écriture ♥ Je suis constamment en doute sur ça, car j'ai l'impression de changer de style/niveau entre chaque histoire puis au sein même d'une histoire... Grosse période de doute en ce moment j'ai l'impression de plus savoir écrire x')
Pour Maria, je suis contente que tu l'apprécies plus, ça me faisait de la peine de voir qu'elle vous plaisait pas trop avec Sarah dans le T1 😭 Je l'aime tellement, elle représente plein de trucs que je trouve tellement importants. Je pense que sa présence réduite aide pas dans le T1, mais elle mérite tellement d'être appréciée ♥
Alors concernant Edward : je te le dis tout de suite car pour le coup il a toujours été hyper honnête (il a vraiment qu'une parole) : il a jamais volontairement mis Ethan et sa famille en danger. Il tenait à ce qu'ils vivent pépouze tranquille. Pour le coup, la question du "Comment Alexia a su + Qui exactement a déclenché l'incendie" je l'ai pas trop développée. Alexia l'a appris d'une façon ou d'une autre clairement, elle a encore un certain nombre de contacts au sein de la A.A et Ethan et Maria y bossaient et y amenaient leurs gosses donc ça a fini par se savoir. Pour ce qui est des gens qui ont mis le feu, Alexia a fait appel à des gens extérieurs tant à la Ghost qu'à la A.A car on lui aurait juste dit "Euh non ? On a aucune raison valable de mobiliser des agents pour ton projet de sociopathe ?"
"Bref, Alexia, espèce de tarée. Tu vis ? Arrête." :arrow: 😭😭😭

Merci beaucoup encore une fois ♥ On se retrouvera pour le T2 quand j'aurai arrêté de me poser trop de questions mdr


Hahaha quand tu essaies de répondre, mais que ton réseau saute au moment de l'envoi du message donc tu perds tout ce que tu avais dit en commentaire, hahaha.

Bref.

Sang : Nan, jamais trop de drame, mais bon, drama is life. Elle en bave des ronds de chapeau, bichette, et elle arrive encore à tenir. Goodshit, madame. Respect.
Pour la mort d'Adrian, en effet, c'était inévitable :v Mais d'un autre côté, tu pourras l'exploiter dans le futur et dans tes persos ! Donc ouchie mais goodie (? arrête-moi)

Enfants : Mdr oui, on peut dire ça comme ça pour Caterina (j'aurais choisi des noms d'oiseau un peu plus fleuris). Ils sont vraiment pas aidés côté famille, punaise :')

Famille : Ed, bichette. Faut vraiment que je me refasse le T1 avec tous les éléments du recueil en tête, ça va tellement changer ma perception et ma compréhension des personnages (coucou Maria, je parle de toi). Pfouah, il est brisé, ce mec, c'est terrible.

Foyer : Niveau écriture, j'ai pas du tout ressenti de changement de style ! Ma lecture décousue n'a pas forcément aidé à sentir s'il y en avait, mais d'un autre côté, ce serait pas gênant non plus ! C'est normal que ton style évolue au fil de ce que tu écris et de comment tu avances dans tes histoires. Les persos changent, leurs histoires aussi, normal que ton écriture change aussi pour mieux s'accorder à eux !
Voui, Maria, bichette. On avait pas tous les éléments pour la comprendre et, malheureusement, ça amène à mal interpréter certains comportements et certaines paroles :v Clairement, elle mérite tout
Okay pour Ed ! C'est terrible, je n'arrive plus à faire 100% confiance aux personnages, j'attends toujours le petit "oui, mais..." :')
Ptdr clairement je vois mal la Ghost et la A.A. dire à l'autre tarée "un barbecue ? dans la maison de votre fils, que vous haïssez plus que tout ? quatre meurtres ?? alleeez, on signe où ?"

Voui, on se retrouve pour le T2 ! Te torture pas trop l'esprit quand même, ça va être super !!

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : lun. 18 juil., 2022 1:54 pm
Hahaha quand tu essaies de répondre, mais que ton réseau saute au moment de l'envoi du message donc tu perds tout ce que tu avais dit en commentaire, hahaha.

Bref.

Sang : Nan, jamais trop de drame, mais bon, drama is life. Elle en bave des ronds de chapeau, bichette, et elle arrive encore à tenir. Goodshit, madame. Respect.
Pour la mort d'Adrian, en effet, c'était inévitable :v Mais d'un autre côté, tu pourras l'exploiter dans le futur et dans tes persos ! Donc ouchie mais goodie (? arrête-moi)

Enfants : Mdr oui, on peut dire ça comme ça pour Caterina (j'aurais choisi des noms d'oiseau un peu plus fleuris). Ils sont vraiment pas aidés côté famille, punaise :')

Famille : Ed, bichette. Faut vraiment que je me refasse le T1 avec tous les éléments du recueil en tête, ça va tellement changer ma perception et ma compréhension des personnages (coucou Maria, je parle de toi). Pfouah, il est brisé, ce mec, c'est terrible.

Foyer : Niveau écriture, j'ai pas du tout ressenti de changement de style ! Ma lecture décousue n'a pas forcément aidé à sentir s'il y en avait, mais d'un autre côté, ce serait pas gênant non plus ! C'est normal que ton style évolue au fil de ce que tu écris et de comment tu avances dans tes histoires. Les persos changent, leurs histoires aussi, normal que ton écriture change aussi pour mieux s'accorder à eux !
Voui, Maria, bichette. On avait pas tous les éléments pour la comprendre et, malheureusement, ça amène à mal interpréter certains comportements et certaines paroles :v Clairement, elle mérite tout
Okay pour Ed ! C'est terrible, je n'arrive plus à faire 100% confiance aux personnages, j'attends toujours le petit "oui, mais..." :')
Ptdr clairement je vois mal la Ghost et la A.A. dire à l'autre tarée "un barbecue ? dans la maison de votre fils, que vous haïssez plus que tout ? quatre meurtres ?? alleeez, on signe où ?"

Voui, on se retrouve pour le T2 ! Te torture pas trop l'esprit quand même, ça va être super !!

La bise~[/size]
Oh non, désolée pour toi, c'est juste affreux quand ça arrive 😭

Oui, la mort d'Adrian est un sujet que j'aimerais aborder dans le T2 notamment ^^

Clairement, y'a des détails du T1 qui font compliqués à saisir dans leur ensemble sans lecture du recueil. Du moins, ça apporte des clés de compréhension en plus !

Pour Maria, dans le T1 ce qui est compliqué c'est qu'on apprend notamment qu'elle a coupé complètement les liens entre Ethan et leurs enfants. Elle explique plus tard pourquoi et ce qui l'y a poussée. Évidemment, ça passe pas auprès de tous les persos et y'a encore d'autres trucs à aborder, mais elle est évidemment pas toute blanche non plus (aucun foutu perso ne peut l'être mdr).

Yes, je vais sûrement me lâcher la bride et accepter que ce soit une histoire caracter-driven et surtout pour me faire plaisir.
Et je force personne à lire, j'ai toujours cette impression que je vais faire chier les gens mais ils font bien ce qu'ils veulent 😭

Merci pour ton retour ♥
TcmA

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : ven. 22 juil., 2022 9:49 pmOh non, désolée pour toi, c'est juste affreux quand ça arrive 😭

Oui, la mort d'Adrian est un sujet que j'aimerais aborder dans le T2 notamment ^^

Clairement, y'a des détails du T1 qui font compliqués à saisir dans leur ensemble sans lecture du recueil. Du moins, ça apporte des clés de compréhension en plus !

Pour Maria, dans le T1 ce qui est compliqué c'est qu'on apprend notamment qu'elle a coupé complètement les liens entre Ethan et leurs enfants. Elle explique plus tard pourquoi et ce qui l'y a poussée. Évidemment, ça passe pas auprès de tous les persos et y'a encore d'autres trucs à aborder, mais elle est évidemment pas toute blanche non plus (aucun foutu perso ne peut l'être mdr).

Yes, je vais sûrement me lâcher la bride et accepter que ce soit une histoire caracter-driven et surtout pour me faire plaisir.
Et je force personne à lire, j'ai toujours cette impression que je vais faire chier les gens mais ils font bien ce qu'ils veulent 😭

Merci pour ton retour ♥

Eh, écoute, j'ai accepté que le réseau de la maison est bien que si on est proche de la box :lol:

Okay ! C'est sûr, ça va être important et ça permet aussi d'expliquer les comportements et les états de certains persos ! Ce sera chouette (enfin, pas chouette pour les persos parce que trauma, mais chouette de... lire... le trauma... ? Tu m'as comprise mdr)

Yes, c'est ça ! Mdr, noir et blanc, c'est trop binaire, il nous faut des nuances (c'est avec elles que ça devient fun).

Yessssssss totalement ! S.U.I. représente beaucoup pour toi, donc profite ! ♥
Exaaactement ! Si les gens te lisent, c'est que tu ne les fais pas chier (et s'ils le font et que tu les fais chier ben... cool story bro, c'est entre toi et toi, et arrête si t'aime pas, bisous).

La bise !
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Han bonjour



Si y'a des p'tits gens/fantônounets qui sont toujours par ici, je viens avec quelques infos concernant S.U.I.

J'en suis toujours à l'écriture du T2 et c'est lent car la trame scénaristique me casse les pieds


(en gros il s'écoule 3 ans dans le tome mais le but est pas d'écrire 500k mots quoi)

Mais j'avance, j'avance. En gros j'en suis à la moitié (à peu près. un chouïa moins. bref)
Et je pense que ne plus poster ici m'aide pas trop niveau motivation, toussa. Du coup, je pense commencer à poster le T2 dans pas trooop longtemps. J'espère.

Allez, zoyons fous : je commencerai (sûrement) à poster le T2 début 2023.


(c'est pas une promesse hein, on verra où j'en suis début 2023 💀)
TcmA

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : dim. 06 nov., 2022 6:12 pm
Han bonjour



Si y'a des p'tits gens/fantônounets qui sont toujours par ici, je viens avec quelques infos concernant S.U.I.

J'en suis toujours à l'écriture du T2 et c'est lent car la trame scénaristique me casse les pieds


(en gros il s'écoule 3 ans dans le tome mais le but est pas d'écrire 500k mots quoi)

Mais j'avance, j'avance. En gros j'en suis à la moitié (à peu près. un chouïa moins. bref)
Et je pense que ne plus poster ici m'aide pas trop niveau motivation, toussa. Du coup, je pense commencer à poster le T2 dans pas trooop longtemps. J'espère.

Allez, zoyons fous : je commencerai (sûrement) à poster le T2 début 2023.


(c'est pas une promesse hein, on verra où j'en suis début 2023 💀)
Bonjourhan

Merci pour ces petites news !

YAAAAAS !!
Ca se comprend totalement ! En tout cas, j'espère voir tout ça début 2023, mais pas de pression :)

La bise !
louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : lun. 07 nov., 2022 7:59 am
Bonjourhan

Merci pour ces petites news !

YAAAAAS !!
Ca se comprend totalement ! En tout cas, j'espère voir tout ça début 2023, mais pas de pression :)

La bise !
Avec plaisiiir

Tchuuss
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : dim. 06 nov., 2022 6:12 pm
Han bonjour



Si y'a des p'tits gens/fantônounets qui sont toujours par ici, je viens avec quelques infos concernant S.U.I.

J'en suis toujours à l'écriture du T2 et c'est lent car la trame scénaristique me casse les pieds


(en gros il s'écoule 3 ans dans le tome mais le but est pas d'écrire 500k mots quoi)

Mais j'avance, j'avance. En gros j'en suis à la moitié (à peu près. un chouïa moins. bref)
Et je pense que ne plus poster ici m'aide pas trop niveau motivation, toussa. Du coup, je pense commencer à poster le T2 dans pas trooop longtemps. J'espère.

Allez, zoyons fous : je commencerai (sûrement) à poster le T2 début 2023.


(c'est pas une promesse hein, on verra où j'en suis début 2023 💀)
Bonzoir,

Je suis l'un des fantônounets :)

Kouraj avec la trame scénaristique ! On attendra patiemment, ne t'en fais pas.

Bon courage, moi ça me laisse le temps de rattraper peut-être enfin le tome 1.5 :D
louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : dim. 20 nov., 2022 5:37 pm
Bonzoir,

Je suis l'un des fantônounets :)

Kouraj avec la trame scénaristique ! On attendra patiemment, ne t'en fais pas.

Bon courage, moi ça me laisse le temps de rattraper peut-être enfin le tome 1.5 :D
Bonzoir,

Yééé, avec plaisir pour te retrouver par ici :D

Orevouar
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par danielpages »

:D Fantômounet aussi, mais très transparent...
Des gros bisous, les filles !
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

SUI T2 - BN.png
SUI T2 - BN.png (45.89 Kio) Consulté 826 fois


- TOME 2 -

BLACK & WHITE




Résumé :

Après un an et demi aux côtés de son oncle à la Ghost Society, une porte de sortie s'ouvre enfin pour Jeremy. Lors de sa première présentation officielle en tant qu'Elias Sybaris, une collègue de son père parvient à l'extirper de cette soirée symbolique. Tout en fuyant Edward, un premier obstacle se dresse pourtant face à lui : comment renouer avec ses proches malgré le temps passé ? Au milieu de cette cavale, c'est une toile de doutes, d'espoir et de regrets qui enserrent l'adolescent. Suspendu entre l'ombre de la Ghost Society et la lueur d'une nouvelle vie, Jeremy n'a plus qu'à faire ses choix.


Résumé détaillé du tome 1 :
Spoiler
Jeremy et Ryusuke, deux ados de 13 ans, vivent dans le quartier le plus malfamé de Modros : Seludage (aussi appelé Sludge). Leur quotidien de simples collégiens est bouleversé lorsqu'ils sont poursuivis par un criminel ardemment recherché par la A.A, société paramilitaire de protection civile. Deux agents envoyés par cette organisation entrent en contact avec eux dans l'espoir d'obtenir plus d'informations sur leur cible. Cette rencontre tombe à pic pour les garçons : Jeremy vient de découvrir que sa mère, Maria, et sa sœur, Thalia, ont été enlevées. Conscients de leur potentiel et de leur situation délicate, les agents de la A.A, Dimitri et Alexander, leur proposent de devenir des Recrues et d'intégrer l'école de S.U.I. C'est aussi pour Ryusuke l'opportunité de sa vie : il a perdu il y a peu son oncle, sa dernière famille, et se retrouve sans tuteur légal.
Une fois à l'École, Jeremy et Ryusuke font la rencontre de leurs camarades de classe, avec qui les liens se tissent plus ou moins. Les deux Boursières Mia et Valentina les intègrent aussitôt à leur groupe, tandis qu'Emily et Hugo, deux Réguliers dits Intouchables, les classent rapidement en indésirables. Ils font aussi la rencontre de Kaya et Jason, deux Réguliers plus sympathiques, sans avoir forcément le temps de se rapprocher d'eux.
Une fois leur admission assurée à l'École, les garçons commencent à emprunter des chemins différents. Ryusuke s'implique le plus possible dans sa nouvelle vie (malgré des difficultés en EPSA, Éducation Physique, Sportive et Armée, sous le joug de M. Cross) tandis que Jim s'angoisse de plus en plus pour sa famille disparue. Il a entre temps contacté son parrain, Michael, lui aussi agent de la A.A et vieil ami de Maria. Retrouver Mike amène Jeremy à devoir renouer avec Ethan, son père, depuis longtemps sorti de sa vie après un incendie qui a ravagé la maison de son enfance.
Les semaines défilent, sans beaucoup plus d'indices sur la disparition des Wayne. Ethan et Michael enquêtent ensemble, mais le cas semble désespéré. Les relations entre Jeremy et son père restent tendues malgré des explications que ce dernier apporte sur leur famille et les secrets qui pèsent entre eux. Quant à Ryusuke, sa complicité et son amitié envers Jeremy évoluent vers des sentiments plus forts, qu'il accueille avec difficulté. Il peut toutefois compter sur la relation sincère et affectueuse qu'il tisse avec Dimitri, son recruteur.
Vient enfin le jour où un indice parvient à Ethan concernant Maria et Thalia. Un message en provenance directe de son frère jumeau, avec qui il a coupé les ponts depuis des années, et qui exige un échange entre ses deux otages et Jeremy. Edward, son frère, travaille pour la Ghost Society, société-mère de la A.A et établie dans le Nevada. Ses motivations restent cependant mystérieuses. Avec le soutien de Mike, Ethan fait au mieux pour établir un plan, mais les délais sont courts.
Du côté des deux adolescents, les chemins s'écartent de plus en plus. Jeremy, focalisé sur sa famille disparue et ses difficultés à s'intégrer, rate les signaux d'appel de son ami. Ryusuke finit par lui avouer abruptement ses sentiments, pour se faire rejeter aussitôt. La scission est formée. Après s'être rapproché de son père, Jeremy finit par apprendre la vérité à propos d'Edward et de l'échange. Il exige aussitôt la mise en place d'une solution, mais les adultes autour de lui mésestiment son désespoir. Jeremy a pris sa décision : il montera de lui-même l'opération pour ramener sa mère et sa sœur en sécurité. Après avoir pris contact avec son oncle, ils parviennent à se mettre d'accord sur les conditions de l'échange.
Une fois Maria et Thalia de retour à Modros, les chemins se retrouvent et s'emmêlent. Ethan redécouvre sa fille en même temps qu'il prend conscience de la disparition de son fils. Maria fait de son mieux pour garder la tête hors de l'eau, malgré la peine de sa fille et de Ryu à encaisser. De son côté, Jeremy fait la rencontre de sa famille paternelle, les Sybaris, qui travaillent pour la plupart à la Ghost Society (GS). Son rôle au sein des Sybaris apparaît rapidement : il doit se faire passer pour le fils retrouvé d'Edward afin de lui permettre d'assurer une place forte à sa descendance. En effet, la GS souffre d'une discrimination flagrante envers les femmes et Ed a peur que sa fille, Rebecca, n'obtienne jamais une place convenable. Pour se former à ce nouveau rôle, où il incarne Elias Sybaris, Jim rejoint le centre de formation des Fantômes, les agents de la Ghost.
A Modros, certains liens se renforcent. Ethan renoue contact avec son père et s'implique dans l'éducation de sa fille. Ryusuke apprend que Dimitri compte l'adopter et que son amie Valentina se retrouvera, comme lui, sans binôme à la prochaine rentrée. Maria entame quant à elle une relation avec William Adams, médecin de sa famille depuis des années.
Jim passe un an et demi au centre de formation, à poursuivre son apprentissage des langues, des sciences, des armes et des arts martiaux. Si Edward conserve une attitude distante à son égard, il noue des liens forts avec sa cousine Rebecca, qui s'annonce plus rebelle qu'escompté. Elle lui propose même de s'enfuir une fois qu'ils auront tous les deux fini leur formation. Mais Jeremy n'en a pas l'occasion : sa porte de sortie apparaît subitement à la 1e soirée à laquelle il participe en tant qu'Elias Sybaris. Une femme, Janice, agente de la A.A, l'escorte en dehors de la salle et lui permet de retrouver son père. Ils s'enfuient en direction de Modros.

[CW / Avertissement de contenus]
- PTSD (Trouble de stress post-traumatique)
- Crises d'angoisse détaillées



Rythme de publication : un chapitre toutes les semaines.

Sommaire :

Partie 1 : Demi-teinte
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Partie 2 : Noir Absolu
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Partie 3 : Blanc Incandescent
Chapitre 44

Bonus :
Liste des personnages (début du T2)
Fiches personnages
Récapitulatif des personnages (début du T2)
Récapitulatif des personnages (T2 complet)
Lexique
Illustration des personnages - Jim & Ryu
Illustration Anniversaire des 10 ans
Casting Picrew
Quiz : quel personnage êtes-vous ?



© Tous droits réservés
Tout plagiat est évidemment interdit. Merci pour votre compréhension.


Le blabla habituel :
Spoiler
Bonjour !

Si vous êtes ici, c'est que le tome 1 vous a suffisamment intéressés 🥹

Alors je vous dis merci pour votre intérêt et votre soutien et je vous souhaite une bonne lecture de ce tome 2 🫡

Il est encore plus orienté sur les personnages que le 1er, alors si c'est vraiment de l'action et des rebondissements à gogo que vous recherchez, je vous invite à vous tourner vers une autre typologie d'histoire... En revanche, si vous avez aimé suivre Jeremy, Ryusuke et leurs proches dans le premier tome, vous serez conquis ! Ce T2 sert complètement de pivot pour la toile des personnages et s'attarde longuement sur les relations entre les personnages principaux et les personnages secondaires.

Pour rappel, il y a un recueil de nouvelles "Love & Legacy" qui s'étend sur le passé des personnages "adultes" de la trilogie de base et sert de pont entre le T1 et le T2. Ce n'est évidemment pas une obligation de le lire, mais si vous aimez comprendre tous les indices et petits liens entre personnages, ce sera l'idéal pour vous.
Dernière modification par louji le lun. 15 avr., 2024 9:37 pm, modifié 58 fois.
louji

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

~~~


- Partie 1 -
Demi-teinte


~~~






Et de manière complètement random, je commeeeeence à poster 🫡
C'est totalement venu en impulsion, donc j'ai pas grand-chose à dire sauf que je vais (peut-être) regretter dans quelques temps. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture ✌️




- Chapitre 1 -



Dimanche 8 mai 2022, Nevada, États-Unis d’Amérique.


L’ampoule suspendue à l’arrière de la camionnette brûlait les rétines d’Ethan. Il la fixa pourtant jusqu’à ce que ses yeux se remplissent de larmes. La douleur était tangible. Les secousses qui remontaient jusque dans ses mâchoires aussi. Le poids contre son épaule n’était pas un rêve. Ils avaient réussi.
— Tu devrais te redresser, tu vas finir par prendre mal au dos.
Son père, assis sur la couchette en face de la sienne, triait sa pochette d’instruments médicaux. Il avait jeté les compresses ensanglantées et nettoyé le scalpel qui avait servi à leur opération d’urgence, mais l’odeur de désinfectant imprégnait encore l’air.
— Si je bouge, je vais le réveiller.
Ellis considéra la silhouette assoupie de son petit-fils avant de sourire faiblement sous la lumière crue de l’unique ampoule.
— Vu la dose de médicaments qu’il a dans le sang, ça m’étonnerait.
Estimant que son père médecin en savait bien plus que lui, Ethan se risqua à se redresser. Son fils glissa de son épaule, mais il le rattrapa avant qu’il ne tombe de la couchette.
— Il va mettre combien de temps à se réveiller ?
— Moins d’une heure je pense. Je lui ai redonné une dose de sédatif avant de lui faire les points de suture. La douleur finira par le faire émerger.
Ethan grimaça en modifiant sa position pour que Jeremy reste appuyé contre lui sans risquer de tomber. L’espace était exigu et les couchettes étroites, mais c’était mieux que d’être allongé par terre.
— Tu peux envoyer un message à Mike ?
— Je lui en ai déjà envoyé un, s’étonna Ellis en s’emparant du téléphone posé à côté de lui. Il m’a répondu qu’il nous attendait comme convenu avec Grace.
— Simplement pour lui dire qu’on sera là d’ici une heure et demie maximum.
Son père se retint de lui faire remarquer qu’il s’angoissait trop. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Rien n’était encore gagné après tout ; ils n’avaient réussi que les premières parties de leur plan de sauvetage.
— Et tu as tenu Maria au courant ?
— Bien sûr.
Ethan remercia son père d’un sourire avant de laisser aller sa tête contre celle de son fils. Ils roulaient depuis plus d’une heure déjà. Et les battements de cœur qui résonnaient dans le bras d’Ethan avaient beau être de l’oxygène pur, son esprit crachait du noir dans ses veines. Que faire si Edward parvenait à remonter leur destination ? Ils avaient jeté la puce géolocalisable de Jeremy dès qu’elle avait été extraite, mais c’était déjà une indication. Quant à Jane, leur conductrice, elle devait se montrer suffisamment prudente pour ne pas attirer l’attention des autorités locales. Ils ne pouvaient pas se permettre de rouler trop vite.
— Ethan, on va s’en sortir.
L’intéressé rouvrit les paupières qu’il avait plissées fort pendant sa réflexion.
— La Ghost Society ne peut pas savoir où nous allons.
— Edward sait qu’on retourne à Modros.
— Bien entendu. Et il sait aussi qu’une fois à Modros, il lui sera beaucoup plus difficile d’agir. Aux dernières nouvelles, trois agents de la A.A sont réquisitionnés pour cette mission. Vu la prudence avec laquelle il a agi il y a un an et demi pour kidnapper ta famille, je le vois pas foncer dans le tas aujourd’hui. (Une ombre couvrit le regard de son père.) Edward reste quelqu’un de réfléchi et patient. Il évitera la confrontation.
— J’imagine que tu as raison. Mais Mike et Grace agissent en civil, nous n’avons pas la protection officielle de la A.A. Et je suis même plus agent pour ma part.
— Officieusement, Edward sait ce qu’il risque s’il s’en prend à vous. Imagine les tensions entre S.U.I et la Ghost si l’un de leurs sous-directeurs attaque des agents sans l’accord de ses supérieurs.
Le ton inflexible d’Ellis ramena un peu d’espoir dans le cœur de son fils. Le Nevada était vaste et, si Edward connaissait effectivement leur destination finale, il n’en savait rien concernant les routes qu’ils allaient emprunter.
— Je pense vraiment qu’on a fait le plus difficile, Ethan. Sortir Jeremy de cette fête n’a pas été une mince affaire. Tu pourras remercier ton amie.
Ethan tourna machinalement les yeux vers la cloison qui séparait l’arrière de la camionnette de l’habitacle de conduite.
— Janice a été incroyable. Aucun de nous n’aurait pu s’infiltrer dans cette soirée.
Ellis se pencha vers un sac de sport glissé sous sa couchette pour en tirer une bouteille d’eau. Il la tendit à son fils avec une moue soucieuse.
— Repose-toi, Ethan, la nuit est loin d’être terminée.

Le baiser de la douleur réveilla Jeremy. Il se déposa sur sa peau, enfonça ses crocs dans son bras puis lui arracha le coude. Un grognement remonta sa gorge alors qu’il émergeait en clignant des paupières. Avant qu’il ait pu comprendre d’où venait la douleur, une main se referma sur son épaule.
— Attention, tu vas tomber.
Une fois son équilibre recouvré, Jim se protégea les yeux de sa main valide le temps de se faire à la lumière. Des secousses agitaient l’habitacle où il se trouvait. Pièce par pièce, son cerveau reconstitua le puzzle qui l’avait amené ici. Sa bouche sèche ne l’encourageant pas à parler, il se contenta d’observer son coude. Une compresse propre couvrait l’intérieur de son bras. Quand il voulut le tendre, une main lui saisit le poignet à temps.
— Attends un peu avant de déplier le bras, lui intima Ellis sans brusquerie. Les points de suture sont tout récents.
L’adolescent toisa le soixantenaire qui lui faisait face. En réponse, l’homme lâcha son poignet avant de lui tendre une bouteille d’eau.
— Tu dois avoir soif
Jeremy accepta la bouteille et renversa quelques gouttes sur son col de chemise dans la précipitation. À sa gauche, Ethan lui tendit un mouchoir propre.
— Merci.
Son premier mot franchit ses lèvres en croassant. Jim grimaça, ingurgita une nouvelle goulée de liquide puis expulsa l’air bloqué dans ses poumons. Son crâne envoyait des pulsations de douleur jusque dans ses épaules.
— Je suis paumé.
Sa déclaration arracha un rictus peiné à son père.
— On t’expliquera tout, Jem. Comment on a pu te sortir de là.
— Nan. Je veux dire. (Jeremy planta un regard jaugeur dans celui de l’homme en face lui.) Qui êtes-vous ?
Ethan referma la bouche, surpris. Quant à Ellis, il se contenta d’accepter la méfiance perplexe de son petit-fils. Avec un sourire avenant, il lui tendit la main.
— Ellis Hunt. Je suis le père de ton père. Et d’Edward.
Jim ricana en lui rendant sa poignée de main.
— Je m’étais douté de la deuxième partie. (En lâchant le poignet de son grand-père, il ajouta du tac-au-tac : ) On s’est déjà vus ?
— Oui. Mais tu étais tout petit. Tu dois pas te rappeler de moi.
— Je confirme.
Ethan fronça les sourcils face à l’attitude nonchalante de son fils.
— Jem, tu pour…
— Laisse, Ethan, le coupa Ellis d’une voix calme. Il a raison d’être en colère.
— Je suis pas en colère. (Jim considéra ses mains puis grimaça.) En fait, si.
L’adolescent se tourna vers son père, ouvrit la bouche puis la referma. Il y avait trop à dire. Mais ce n’était pas le moment. Et son crâne lui faisait bien trop mal.
Comme il s’adossait à la paroi de la camionnette en fermant les yeux, Ethan préféra se taire. À présent que son fils avait repris ses esprits, son attitude vis-à-vis de lui avait dû retrouver son point initial. Ethan en était écœuré d’avance, mais il préférait savoir Jeremy à ses côtés plutôt que dans les serres de son frère jumeau.

Le silence entoura les trois hommes pendant une quinzaine de minutes. Ellis avait fini par s’assoupir, Jim jouait avec le cordon en cuir autour de son cou – seul effet personnel qu’Ed l’avait autorisé à garder – et Ethan le regardait faire. Ce regard mettait Jeremy mal à l’aise, mais il n’arrivait pas à s’adresser à son père. Trop d’émotions se bousculaient dans la poitrine de l’adolescent. Trop pour qu’il puisse se décider à adopter une attitude adéquate. Si ça avait été Edward à côté de lui, il aurait su se tenir.
Mais il ne savait pas comment se comporter en présence de ce père qu’il avait côtoyé seulement cinq années de sa vie.
Cinq ans et un mois, corrigea-t-il dans une pensée amère.
C’était ce fameux mois qui brouillait ses sentiments. Un mois qu’il avait passé à se ronger les sangs pour sa mère et sa sœur. Un mois pendant lequel il avait dû renouer avec son père afin de mener l’enquête. Il ne pouvait pas nier les moments complices qu’ils avaient partagés.
Jim ne pouvait pas non plus nier qu’il ne savait rien de cet homme. Ils avaient passé dix ans loin l’un de l’autre. Un mois de recherches conjointes les avait rapprochés, mais sûrement pas habitués à leur présence mutuelle.
— Tu as faim, soif ?
La question d’Ethan coupa Jeremy au milieu de ses réflexions. Bon sang, il ne savait même pas comment réagir à cette demande. Comment faisait-il déjà, avec Edward ?
Non, arrête.
Jim adressa un sourire crispé à Ethan. Prendre conscience qu’il connaissait mieux son oncle que son père venait d’ajouter une nouvelle couche de confusion à son esprit.
— J’ai l’estomac en vrac, répondit-il du bout des lèvres. Mais merci.
Quelque chose froissa les traits d’Ethan. Jim se sentit aussitôt coupable, bien qu’il soit incapable d’identifier ce qui avait traversé son père. Peut-être se sentait-il aussi perdu et embarrassé que lui.
— On devrait arriver dans un quart d’heure, lui apprit Ethan après quelques secondes de silence. Mike et Grace nous attendent.
Le regard de Jim s’éclaira.
— Mike ?
Ethan ne put retenir un sourire de connivence.
— Oui. On a loué des chambres dans un motel. On va laisser la camionnette sur un bord de route, on rejoindra Mike et Grace et on dormira là-bas. Ils sont venus avec deux voitures et on se séparera pour rentrer.
Ces explications chassèrent momentanément le brouillard de sentiments contradictoires qui aveuglait Jim. Il se pencha vers son père et s’enquit à toute allure :
— Et maman, Thallie ? Ryu ?
— Ils n’ont pas participé à l’opération.
Une vague de déception s’abattit sur Jim, qui ne trouva plus rien à dire pendant un instant. Quand enfin il se ressaisit, il souffla avec espoir :
— Mais… ils nous attendent quelque part ?
— Maman et Thalia nous attendront sûrement dans une ville sur la route de Modros. Elles voulaient attendre avec Mike et Grace, mais ça aurait été trop dangereux de tous se rassembler au même endroit.
Jeremy se laissa aller en arrière sous le coup du soulagement. Pendant quelques secondes, il avait bien cru que sa mère et sa sœur l’avaient chassé de leur vie.
— Et Ryu ?
— Il est à Modros, chez Dimitri.
Jim haussa un sourcil inquisiteur.
— Chez Dimitri ? Il est pas à l’école de S.U.I ?
— Si, il y est encore scolarisé. Mais il vit chez Dimitri maintenant. Il l’a adopté.
Ethan afficha une moue penaude face aux yeux écarquillés de son fils.
— Tu en discuteras mieux avec lui. Ça fait beaucoup de choses à digérer d’un coup, Jem. Repose-toi.
L’adolescent serra les dents sans oser répondre. C’était le moins qu’on puisse dire, qu’il ait des choses à digérer. Il avait l’impression de devoir avaler un tout nouveau monde.

Comme promis, vingt minutes plus tard, ils laissèrent la camionnette aux couleurs de Wallace&Merry’s sur un bord de route nationale. Jim adressa un sourire à Janice quand elle contourna le véhicule pour aider Ethan à transporter les deux sacs de sport.
— Je sais même plus si je vous ai remerciée.
— Moi non plus, gamin. (Comme il grimaçait, Jane ajouta aussitôt d’un ton péremptoire : ) Te bile pas pour ça.
— Merci quand même.
Janice haussa les épaules en passant la sangle d’un des sacs de sport par-dessus son crâne presque chauve. Ethan s’assura qu’ils n’avaient rien oublié à l’arrière de la fourgonnette avant d’enclencher la fermeture centralisée.
— On ne devrait pas en avoir pour longtemps, lança Ellis à son petit-fils en remarquant qu’il se tenait le bras. Je te redonnerai un analgésique avant que tu ailles dormir.
Jim glissa un regard curieux vers l’homme. Avec son nuage de cheveux blancs, son air placide et ses lunettes rondes, il avait tout l’air d’un gentil grand-père. Un gentil grand-père qui avait autrefois aimé une femme aussi sèche qu’Alexia Sybaris. Jeremy peinait à y croire.
— En route !
L’ordre de Janice, qui les dominait autant de taille qu’en empressement à rentrer, claqua dans l’air nocturne. Ethan jeta un coup d’œil à son fils alors qu’ils s’élançaient sur les talons de la femme.
— Ça va ? Tu penses tenir ? Le motel est à vingt minutes environ.
— Ça va aller, le rassura Jeremy en serrant les dents.
Même s’il ne faisait pas spécialement froid, sa chemise à moitié déchirée ne le réchauffait pas beaucoup. En remarquant la chair de poule sur les bras de l’adolescent, Ethan fit glisser le sac de sport de son épaule.
— On t’a apporté des vêtements de rechange.
Jim accepta la veste qu’on lui tendait puis jura tout bas quand le vêtement frotta contre la compresse de son coude. Au moins avait-il plus chaud.
Janice et Ellis, qui dirigeaient la marche, éclairaient le chemin à l’aide de lampes-torches. Ils suivirent une même route pendant dix minutes avant de bifurquer à une intersection. Jim avisa le panneau publicitaire pour un motel qui marquait l’angle. Une bouffée de chaleur le motiva à accélérer. À une dizaine de minutes l’attendait Mike. Il aurait payé cher pour se téléporter directement auprès de son parrain et le serrer dans ses bras.
— Comment tu as fait ?
La question de Jim, la première qu’il posait depuis qu’ils étaient sortis de la camionnette, expulsa Ethan de ses pensées. Il ne voyait pas grand-chose du visage de son fils dans le noir, mais son ton perplexe était suffisamment parlant.
— Myrina.
L’adolescent ne réagit pas dans l’immédiat. Ils franchirent une dizaine de mètres de plus avant qu’il ne se mette à rire tout bas.
— Putain, évidemment. Myrina. J’y crois pas, bordel, elle m’a bien berné.
— Elle ne pouvait rien te dire, désolé, s’excusa son père d’une voix confuse. Ça a déjà été dur pour elle, une agente professionnelle de la Ghost Society, de couvrir son plan. Alors, si tu avais été au courant, tu aurais peut-être…
— Fait tout capoter ? Je comprends, pas la peine de t’excuser. À chaque fois que j’ai eu le malheur de mentir ou modifier un peu la réalité en face d’elle, je me suis fait griller.
Ethan observa l’adolescent de biais sans oser l’interroger. Plus tard, il aurait mille questions à lui poser. En attendant, le principal restait d’arriver sains et saufs au motel.
— Pourquoi elle a trahi Edward ?
Jim avait tourné la tête vers son père sans cesser d’avancer. Ethan lui rendit brièvement son regard avant de dévier le cou vers l’horizon obscur.
— Parce qu’Edward m’a trahi avant tout.
La réponse sonnait bizarrement lointaine. Comme si Ethan n’était pas vraiment certain de son affirmation. Ou comme s’il ne réalisait toujours pas.
— Myrina a jamais été d’accord avec les petits plans d’Edward, marmonna Jeremy en resserrant les pans de la veste autour de lui. Elle me l’a dit plus d’une fois en un an et demi. Elle parlait souvent de toi et de maman. Je l’avais déjà vue se disputer avec Edward à propos de moi. Mais je pensais pas… qu’elle trahirait carrément les Sybaris pour que je puisse m’enfuir.
— Myrina est mère. Elle aurait aimé qu’on fasse pareil pour elle si quelqu’un utilisait l’un de ses enfants pour menacer le reste de sa famille.
— J’espère qu’elle sera pas en danger à cause de moi. Ni Rebecca. (Jim leva sa main valide pour essuyer la sueur à son front.) Je m’en veux d’être parti sans elle.
— Jem, il n’y a pas de raisons que Rebecca ou Myrina soient en danger. Et sûrement pas à cause de toi.
L’adolescent adressa un regard morne à son père.
— C’est tous de foutus vipères dans cette famille, cracha-t-il en haussant le ton sans s’en rendre compte. Becca se fait bouffer depuis des années ! Et elle risque de payer fort ma disparition.
— Je sais qu’ils sont…
Ethan se passa une main sur le visage, inspira profondément.
— Je sais à quel point ils sont pourris de l’intérieur, reprit son père d’un air sombre. Mais, Jem… je pense qu’Ed va protéger Rebecca.
Les mois qu’il avait passés au sein du centre de formation de la Ghost avaient permis à Jeremy de mieux connaître sa famille. Il en retirait essentiellement de mauvais souvenirs et un dégoût haineux pour sa grand-mère. Mais il ne pouvait nier la façon dont Ed et Rebecca, malgré leurs différends, protégeaient mutuellement leurs arrières.
— J’espère bien, qu’il va la protéger, maugréa Jim d’un air plus abattu qu’il ne voulait le montrer. Déjà que c’est loin d’être un père sympa.
Ethan ne put s’empêcher de grimacer. Il n’avait aucune leçon à donner sur ce point.
— Je vais rester en contact avec Myrina, ajouta-t-il pour rassurer son fils. Lui demander des nouvelles de Rebecca et Edward.
Comme Jim hochait la tête, Janice indiqua une zone lumineuse droit devant eux.
— On sera au motel dans quelques minutes.
Le nuage noir qui avait envahi l’esprit de Jim à propos de Rebecca et d’Edward se dissipa quelque peu. Malgré le poids de la culpabilité et des remords qui le tirait en arrière, il devait avancer. Becca l’aurait étranglé de ne pas saisir sa chance. Alors, pas à pas, il s’efforça d’accepter sa nouvelle liberté.



Suite
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bon, à vouloir faire les choses trop vite, je les fais de travers.
Avant de bazarder le contenu du T2, je voulais mettre en ligne un lexique autour de l'univers de S.U.I ainsi qu'une liste récapitulative des personnages. Vous avez un mini résumé de ces personnages pour vous remettre un peu les choses en tête :D Je devrais compléter ça de l'un de mes fameux organigrammes incompréhensibles hehe.
Voilà donc un début



Liste des personnages


Ce listing des personnages comprend les personnages apparus ou mentionnés dans le T1.
Le "(T2)" mentionné concerne le rôle des personnages pour le tome en question.

La nomenclature est la suivante : Prénom(s) NOM(S) (année de naissance)



Personnages principaux / apparition fréquente (T2) :

Jeremy Michael WAYNE (2007) : originaire de Seludage, il a été recruté par Alexander Maas pour entrer à l'école de S.U.I. Il l'a toutefois quittée pour rejoindre le centre de formation de la Ghost Society aux côtés de son oncle. Ensuite libéré, il retourne à Modros auprès de sa famille et de ses amis.

Ryusuke HITORI (2007) : né au Japon, mais élevé à Seludage par son oncle, il a été recruté par Dimitri Tchev à la mort de ce dernier. Orphelin, il a finalement été adopté par son recruteur et poursuit sa formation à l'école de S.U.I.

Thalia Grace WAYNE (2011) : elle a été enlevée avec sa mère par son oncle afin de servir de monnaie d'échange. De retour à Modros, elle retrouve l'ensemble de sa famille et entame une nouvelle vie.

Maria WAYNE (1983) : ancienne agente de S.U.I devenue fleuriste suite à la perte de sa maison dans un incendie. Enlevée par Edward avec sa fille, elle a dû prendre un nouveau départ après son retour à Modros.

Ethan SYBARIS HUNT (1982) : ancien agent de la A.A à la section criminalité. Il décide par la suite de devenir professeur d'EPSA à l'École.

Michael LOHAN (1982) : agent de la A.A à la section criminalité. Parrain de Jeremy et ami de leur famille. Il est l'ancien partenaire d'Ethan.

Alexander MAAS (1995) : agent de la A.A à la section traque et neutralisation de cibles prioritaires, il a recruté Jeremy lors d'une mission à Seludage. C'est un ancien élève de l'École. Il est en binôme avec Dimitri.

Dimitri TCHEV (1990) : agent de la A.A à la section traque et neutralisation de cibles prioritaires. D'origine russe, il a grandi aux États-Unis et a suivi l'enseignement de l'école de S.U.I. Après avoir recruté Ryusuke lors d'une mission à Seludage, il décide de l'adopter.

Valentina SAEZ (2007) : élève Boursière de l'école de S.U.I. Elle a été la partenaire de Ryusuke après le départ de Jeremy.

Kaya MOORE (2007) : élève Régulière de l'école de S.U.I. Elle vit à Mona et forme un binôme avec Jason.

Jason EMPKIN (2007) : élève Régulier de l'école de S.U.I. C'est une connaissance d'enfance de Jeremy. Il vit à Mona.

Emily HOBS (2007) : élève Régulière de l'école de S.U.I. Elle fait partie du sous-groupe des "Intouchables" et a une dent contre Jeremy après s'être pris un coup de tête de sa part.

Hugo COWELL (2007) : élève Régulier de l'école de S.U.I. Il fait partie du sous-groupe des "Intouchables" et a une dent contre Jeremy après que sa partenaire se soit fait blessée.

Manuel CROSS (1969) : professeur d'EPSA à l'école de S.U.I. Il est connu pour sa rudesse et sa capacité d'analyse.

William ADAMS (1978) : médecin libéral et affilié à la clinique de S.U.I. Il connaît les Wayne depuis longtemps. Entretient une relation amoureuse avec Maria.

Edward SYBARIS (1982) : bien qu'il ait grandi à Modros et suivi l'école de S.U.I, il est parti à la Ghost Society pour devenir un Fantôme. Il est aujourd'hui sous-directeur.

Rebecca SYBARIS (2005) : recrue-Fantôme, elle désire s'éloigner de sa famille et quitter la Ghost Society pour mener sa vie comme elle l'entend.

Personnages secondaires / apparition plus rare (T2) :

David HORN (1968) : directeur opérationnel de la A.A et de S.U.I.

Elisabeth ALLAN (1967) : directrice administrative de la A.A et de S.U.I.

Grace EMPKIN (1982) : agente de la A.A à la section de protection civile rapprochée. Amie d'enfance d'Ethan et Mike, elle est la marraine de Thalia. C'est la partenaire de Janice.

Janice GORDON (1980) : agente de la A.A à la section de protection civile rapprochée. Partenaire de Grace.

Archer NICHOLSON (2002) : ancienne Recrue d'Ethan devenue agent de la A.A. Il travaille à la section criminalité.

Myrina FAIRDAY SYBARIS (1986) : négociatrice à la Ghost Society. Elle aurait les capacités pour être directrice-adjointe, mais ça ne l'intéresse pas.

Caterina AMATI (1958) : responsable des équipements textiles pour S.U.I. Elle a élevé sa fille seule quand son compagnon est brusquement parti au Royaume-Uni.

Ellis HUNT (1952) : ancien psychiatre, il a participé à la création de la A.A avant de retourner travailler en hôpital public.

Personnages seulement mentionnés / apparition très rare (T2) :

Sophie JENSEN (2007) : élève Régulière de l'école de S.U.I. Elle fait partie du sous-groupe des "Intouchables".

Julia JENSEN (2005) : élève Régulière de l'école de S.U.I. Elle fait partie du sous-groupe des "Intouchables".

Mia WOODLEY (2007) : ancienne élève Boursière de l'école de S.U.I. Elle était la partenaire de Valentina, mais a quitté l'École pour retourner dans son Irlande natale auprès de sa famille.

Mme JEKINS (1965) : responsable des dortoirs du 2e étage à l'école de S.U.I.

Iris CADEZ (1990) : infirmière à l'école de S.U.I.

Ryan SCOTT (1970) : directeur de l'école de S.U.I.

Alexia SYBARIS (1954) : fondatrice de la A.A et de S.U.I, elle est ensuite partie à la Ghost Society pour terminer sa carrière.

Thanos SYBARIS (1934) : a participé à la création de la Ghost Society. Aujourd'hui à la retraite.

Akos SYBARIS (1956) : directeur-adjoint de la Ghost Society.

Nikos SYBARIS (1983) : sous-directeur de la Ghost Society.

Lazos SYBARIS (2008) : recrue-fantôme, il ambitionne de devenir directeur de la Ghost Society.

Luiz MANN (1970) : médecin pour la Ghost Society.

Lauren MAAS (1995) : étudiante en médecine, elle est fiancée à Alexander.
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Lexique


L'univers de S.U.I n'est pas si compliqué, mais il y a quelques éléments de vocabulaire qui lui sont propres alors voilà une liste par ordre alphabétique !


A.A (Acherontia Atropos) : département spécialisé de S.U.I, divisé en 5 sections : surveillance militaire et intelligence économique, lutte contre la criminalité et le crime organisé, intervention armée en zone de conflit, traque et neutralisation de cibles prioritaires, protection civile rapprochée. Emploie une cinquantaine d'agents.

(Les) Amazones : société-fille de la Ghost Society, spécialisée dans le renseignement et la formation militaire. Ne recrutent que des femmes.

Boursiers : type d'élèves à l'école de S.U.I. Sont entrés sur concours et dossier. Ils sont exonérés des frais de scolarité.

(Le) Centre : nom donné au bâtiment qui occupe l'est de l'école de S.U.I. Il accueille les dortoirs, l'administration, des salles de repos et l'infirmerie.

Dourney : plus grand quartier de Modros, en occupe le nord, l'est et le sud. Principalement des banlieues pavillonnaires, des quartiers commerciaux, industriels et des bureaux d'entreprise. L'école de S.U.I se trouve au sud-ouest de ce quartier.

Down-Town : vieux quartier de Modros modernisé pour reprendre les codes des cœurs des métropoles américaines. On y trouve des sièges et antennes de grandes entreprises. Le siège de S.U.I s'y trouve.

(L')école de S.U.I (aussi appelée L'École) : école rattachée à S.U.I et construite quelques années après la société. On y forme les futurs agents de l'organisation, mais aussi des élèves inspirés par les voies militaires, policières ou universitaires (l'école de S.U.I a un niveau d'exigence élevé et possède un parcours classique destiné aux étudiants souhaitant poursuivre dans les études supérieures).

EPSA : éducation physique, sportive et armée. Cours suivi par les élèves en parcours S.U.I à l'École. L'EPSA représente la moitié de leur emploi du temps.

Ghost Society : initialement fondé dans le cadre d'une mission d'espionnage pendant la Guerre Froide, le réseau de la Ghost Society s'est ensuite développé jusqu'à devenir une branche séparée de la CIA. Ils ont leurs propres agents, les Fantômes, et une petite unité de formation. Ils possèdent plusieurs sociétés-filles.

Intouchable : correspond à une minorité des élèves Réguliers de l'école de S.U.I. Leurs familles ayant investi dans la A.A, ils ont une influence sur sa direction et sont protégés par leurs noms.

Modros : ville (fictive) de Californie située au nord de la Vallée Centrale. Ancienne cité industrielle et agricole qui a grandi avec l'exode rural. L'histoire se déroule majoritairement dans cette ville.

Mona : quartier à l'ouest de Modros, bourgeois et familial.

Recrues : type d'élèves à l'école de S.U.I. Ils ne peuvent être recrutés que par un agent de la A.A ou de S.U.I. Ils sont exonérés des frais de scolarité.

Réguliers : type d'élèves majoritaire à l'école de S.U.I. Ils sont entrés sur concours et doivent payer les frais. Souvent originaires du quartier de Mona.

Seludage (aussi appelé Sludge, boue) : quartier au sud-est de Modros. Plus défavorisé que ses voisins, ce quartier est victime des guerres de gang, de la prolifération des marchés noirs et de l'augmentation de la criminalité.

S.U.I (Special Units of Intervention) : société-fille de la Ghost Society. Fondée dans les années 70 à Modros pour lutter plus efficacement contre le crime organisé. Agence paramilitaire qui agit avant tout dans l'intervention, la prévention et le contrôle des délits et conflits. Possède un département d'expertise appelé A.A.
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

Je pense que je vais garder le même jour de parution que pour le T1 (le vendredi), j'ai pris l'habitude :ugeek:



- Chapitre 2 -



Dimanche 8 mai 2022, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Michael consulta l’écran de son téléphone. Minuit approchait, mais toujours pas de signe d’Ethan et des autres au loin. Accoudé à la balustrade extérieure, il zieutait l’entrée du motel, baigné par le chant des grillons et par la brise nocturne.
— Mike, tu veux du café ?
Grace venait de pousser la porte de leur chambre, un thermos à la main. La fatigue maintenait ses yeux à-demi fermés, mais elle continuait à afficher son sourire avenant. Un sourire que Michael connaissait depuis bientôt trente ans et qu’il appréciait toujours autant.
— Merci, Grace.
Elle lui tendit une tasse remplie du liquide brun odorant avant de le rejoindre à côté de la balustrade. Ellis leur avait envoyé un message pour les prévenir de leur venue imminente. Ce n’était qu’une question de minutes.
— On va jamais dormir, commenta son amie en zieutant son café.
— Je crois que j’avais pas prévu de dormir cette nuit, se lamenta Mike d’un ton exagérément grincheux. Tout ça pour un pote. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour ses potes ?
Grace s’esclaffa en resserrant son gilet autour d’elle.
— Comme si Ethan était juste un pote.
Michael échangea un regard de connivence avec la femme.
— Bon, certes, tu es la marraine de sa fille et moi le parrain de son fils, mais au fond on lui doit peut-être pas une nuit blanche.
— C’est plus comme si on avait vingt ans, acquiesça Grace en se passant une main dans les cheveux. Il va nous falloir une semaine pour s’en remettre.
Malgré leurs railleries, ils restèrent campés à la balustrade, impatients de voir apparaître leur ami et sa famille.

Janice fit accélérer le groupe quand le panneau indicatif du motel Johnson apparut dans le faisceau des lampes-torches. Plus personne n’osait parler au milieu des respirations rapides et des insectes nocturnes.
— On arrive.
Jim jeta un coup d’œil à son père. Affichait-il sa souffrance de façon aussi évidente ? Une part de lui, formée pendant des mois à la Ghost Society, s’en voulut de se montrer si vulnérable.
— Mon père regardera de nouveau ton bras quand on sera au motel.
L’adolescent acquiesça sans répondre. Il était trop occupé à respirer profondément, à poser un pied après l’autre et à garder la tête haute. Ses genoux tremblaient de fatigue et son bras l’élançait jusque dans l’épaule, mais ce n’était qu’une question de minutes.
Bientôt, ils furent inondés par la lumière du lampadaire qui marquait l’entrée du motel. De plain-pied, l’hôtel s’étendait sur une trentaine de mètres avec une dizaine de chambres. Une demi-douzaine de véhicules garés sur le parking leur masquaient les portes.
Jeremy agrippa son bras pour le maintenir plaqué contre lui. Il ne voulait pas se laisser distancer. Alors que Jane tournait sur elle-même pour repérer les lieux, Ethan pointa un break de la main.
— C’est la voiture de Mike.
Ils s’y dirigèrent sans tarder. Une poussée d’adrénaline permit à Jeremy de traverser le parking sur des appuis stables. Ils longèrent la voiture de Mike avant de se diriger vers le motel. Deux silhouettes étaient accoudées à la balustrade. Même si elle n’était pas spécialement petite, Grace était largement dominée par les presque deux mètres de Michael.
— Mike, lança Ethan en le rejoignant sur la coursive.
Ils s’enlacèrent brièvement avant de se tourner vers le reste du groupe. Jim considéra son parrain, chercha une façon de le saluer. Après l’avoir dévisagé avec stupeur pendant quelques secondes, Mike initia le premier mouvement. Il dévala les trois petites marches qui donnaient sur le parking, manqua bousculer Jane de ses larges épaules, puis se planta face à son filleul. Il zieuta son bras blessé, l’écarta avec douceur et l’attira contre lui.
— Tu m’as manqué, p’tit gars, chuchota-t-il d’une voix douce.
Jeremy ferma les yeux pour retenir les larmes qui montaient. L’étreinte de Michael lui avait manqué. Sa présence imposante, son ton suave et ses yeux malicieux aussi.
— Mike, geignit-il en refermant son bras valide sur le dos de l’homme.
Michael l’embrassa sur le front avant de le lâcher. Jim voulut lui asséner que sa barbe piquait, mais il n’en eut pas la force. Les larmes dévalaient ses joues et les mots restaient coincés dans sa gorge.
— Rentre, Jemmy.
La main de Mike dans son dos l’encouragea à grimper les escaliers. À côté de son père, Grace lui adressa un sourire chaleureux.
— Bonsoir, Jeremy.
L’intéressé la considéra à travers ses larmes.
— Grace, annonça celle-ci. La maman de Jason et la marraine de Thalia.
— O-Oui, je me souviens. (Jim essuya son visage avec sa manche.) Merci.
La femme fouilla sa poche à la recherche d’un mouchoir propre. Jeremy la remercia de nouveau avant de se moucher. Jane et Ellis étaient déjà entrés à l’intérieur pour s’installer.
— On va regarder ton coude, souffla Ethan en faisant signe à son fils de le suivre.
Jim laissa Grace et Michael sur la coursive. Ils avaient loué deux chambres adjacentes. Son grand-père avait déjà installé son matériel médical sur l’un des lits simples.
— Assieds-toi, lui lança-t-il en dézippant la trousse où il avait rangé les compresses et le désinfectant. On va vérifier les points.
Ethan aida son fils à retirer sa veste avant qu’il s’installe. Derrière, Grace avait fermé la porte et se dirigeait à présent vers la petite bouilloire.
— Quelqu’un veut du café ?
— Je veux bien, accepta Ellis tout en retirant délicatement la compresse qui protégeait le coude de son petit-fils.
Jim grimaça en apercevant la peau fripée, rosée et recousue de l’intérieur de son bras. Les quatre petits points de fil avaient tenu. Ellis se pencha en plissant les paupières derrière ses verres de correction.
— Je suis spécialisé en psychiatrie, avoua-t-il à son petit-fils, alors mes points sont loin d’être parfaits. J’en ai suffisamment fait au cours de ma carrière, surtout quand je travaillais à S.U.I et que je pouvais aider en cas d’urgence, mais il faudra que tu consultes un médecin en rentrant à Modros.
— Pas de soucis, le rassura Jim tandis qu’Ellis appuyait doucement la compresse sur son bras pour désinfecter à nouveau. Merci.
L’impression d’avoir passé sa soirée à s’excuser et à remercier tira un sourire las à Jeremy. Ils étaient encore loin du compte. D’autres excuses et d’autres remerciements franchiraient ses lèvres avant qu’il retrouve son foyer.
Même s’il n’avait aucune idée d’où il se situait.

Myrina Fairday Sybaris se laissa choir sur la chaise en bois avec un gros soupir. La robe dorée dont elle était vêtue lui était désagréable à présent, tout comme ses escarpins. Elle rêvait d’une bonne douche, d’un pyjama confortable et de chaussons rembourrés.
— J’arrive pas à le croire.
La négociatrice de la Ghost Society rouvrit une paupière. Son cousin était entré dans la pièce à sa suite, une tasse fumante à la main. L’odeur du café glissa jusqu’à elle, lui tira une moue envieuse.
— Depuis combien de temps ?
— Oh, Edward, marmonna Myrina en se frottant les yeux, on dirait que j’ai tué ta mère.
— Bon sang, c’est de mauvais goût.
Edward s’installa en face, la mine sombre. Ses iris semblaient noirs dans la lumière tamisée de la salle de réunion.
— Depuis… six mois ? J’ai eu du mal à contacter Ethan sans que ça te saute aux yeux.
— Tu fais même pas semblant de t’en vouloir, remarqua Ed avant de rire. Fidèle à toi-même.
— Ed, bordel, je suis trop fatiguée pour ces petits jeux. Tu détenais ton neveu en captivité. Je l’ai libéré. Ça me semble juste, non ?
Edward avala une gorgée de café sans la quitter des yeux. Myrina se serait presque sentie en danger si elle n’avait pas su que son cousin la respectait trop pour s’en prendre à elle.
— Tu as conscience d’avoir gâché un an et demi d’efforts et d’investissements ?
— Un enfant n’est pas un investissement, Ed. (Elle secoua la main d’un air désolé.) Si tu avais pas attendu si longtemps avant d’amener Jeremy à une sortie officielle, on aurait tous les deux perdu moins de temps.
L’homme se contenta de rire tout bas dans sa tasse. Il était deux heures du matin passées. Après la disparition de Jeremy, ils avaient repris la route et s’étaient rassemblés à la cabane que la famille possédait dans le parc national du Grand Bassin.
— Tu comptes me dédommager d’une quelconque manière ?
— Moi ?
Myrina le considéra avec des grands yeux avant de claquer la table en s’esclaffant.
— Ed, pose ton cerveau de pro de côté pendant quelques secondes, reprit-elle d’une voix plus posée. Je m’adresse à toi en tant que parent. Qu’est-ce que ça te ferait de savoir Rebecca prisonnière de ton frère ?
Comme il ne répondait rien, Myrina se gratta la joue d’un air grincheux.
— T’as raison, mauvais exemple, il est bien moins barré que toi.
— Myrina, grogna Edward en plissant les paupières. Ne dépasse pas les bornes.
— OK, OK. N’empêche. Imagine Becky aux mains de quelqu’un qui veut complètement changer son identité et l’exploiter pour atteindre des objectifs.
Comme prise d’une soudaine révélation, elle ouvrit grand la bouche puis déclara :
— Zut, mais c’est pas un peu ce que vous faites déjà, ta mère et toi ?
Edward se leva, un sourire glacial aux lèvres. Myrina se contenta d’incliner la tête de côté.
— Je suis trop fatigué, moi aussi, souffla-t-il en terminant sa tasse d’une traite.
— Edward, ça fait des années que je te préviens. Si tu veux jouer à l’étonné et au trahi, c’est ton problème.
— Myrina, tu joues un peu trop avec le feu. Tu as pourri tout un pan de la famille pour sauver un gamin qui t’a rien demandé. Quoi que tu en dises, c’est une trahison.
— Ethan est aussi de ma famille, répliqua-t-elle sans élever la voix. Et je pouvais pas supporter de voir son fils isolé et malheureux ici. C’était ton prisonnier et ton otage, Ed.
— Il s’était adapté, Myrina ! Il le disait lui-même. Bordel, j’ai plus apporté à ce gamin que ses propres parents en quinze ans.
Tout aussi en colère, Myrina se leva pour le pointer d’un doigt accusateur.
— Tu es un enfoiré de dire ça, Ed. Tu sais très bien ce qu’Alexia leur a fait subir. Comment auraient-ils pu construire une vraie famille après ça ? Maria s’est démerdée toute seule pour élever ses gosses. Crois-moi, je sais ce que c’est. Elle pouvait pas faire des miracles.
— Et pas moi ? Tu crois que je sais pas ce que c’est d’élever son enfant seul ?
Le rictus acide d’Edward coupa toute réplique chez son interlocutrice.
— Tu vois très bien ce que je veux dire, déclara Myrina après coup. Peut-être que Jeremy n’était pas dans une institution qui lui convenait. Je dois reconnaître que tu lui as apporté ça. Mais tu lui as aussi volé du temps en compagnie de ses proches.
— Qu’il en profite, maintenant, cracha Edward en se dirigeant vers la sortie. Je les ai protégés de ma mère pendant des années, lui et sa petite famille. J’espère qu’ils s’amuseront bien maintenant.
La mâchoire crispée, Myrina le vit disparaître à l’angle du couloir. Quand ses pas se furent suffisamment éloignés, elle se laissa tomber sur la chaise. La colère et la fatigue ne faisaient pas bon ménage. Elles réveillaient les remords. Remettaient tout en question.



Suite
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vampiredelivres

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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

Bon(jour),

Ça s'annonce émotionnel et difficile pour notre emo-dark-boi national, mais aussi pour les personnes autour de lui. Comme quoi on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, tu nous mets bien les pieds dans le plat (t'as vu la métaphore filée :lol: ) dès les premiers chapitres en attaquant direct avec la suite du tome précédent.
Je pense que, de tous ceux qu'on a vus pour l'instant, c'est Edward que j'ai envie de taper pour le moment. Ça changera rapidement avec l'arrivée de Maria, je le sais bien (oui, mon amour fou pour elle n'a pas décru depuis le tome précédent, et encore moins avec le recueil 0.5 :roll: ), mais entre temps, le petit Ed mérite une claque ou deux. Si tu veux jouer au gros dur, sois au moins réaliste sur ton comportement. C'est un kidnapping chaton, et même si Jérémy s'en sortait, ce n'était pas parce qu'il était bien entouré. Petite note de respect à Myrina d'ailleurs pour lui remettre les yeux en face des trous, même si c'est compliqué pour elle aussi de ne passe remettre en question.

Globalement, je suis très curieuse de savoir où est-ce que tu nous emmènes avec ce tome. J'ai cru comprendre qu'on allait beaucoup parler de musique (je ne sais plus d'où je tiens ça mais il me semble que tu avais dit que ce serait un thème prédominant), donc je suis vraiment partante pour me laisser embarquer dans la cavale de Jérémy (et surtout des autres personnages).

Bon courage pour l'écriture ! Tu t'es finalement décidée pour tenter le NaNo d'avril ou pas ?

La bise ~
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mar. 28 mars, 2023 3:52 pm Bon(jour),

Ça s'annonce émotionnel et difficile pour notre emo-dark-boi national, mais aussi pour les personnes autour de lui. Comme quoi on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, tu nous mets bien les pieds dans le plat (t'as vu la métaphore filée :lol: ) dès les premiers chapitres en attaquant direct avec la suite du tome précédent.
Je pense que, de tous ceux qu'on a vus pour l'instant, c'est Edward que j'ai envie de taper pour le moment. Ça changera rapidement avec l'arrivée de Maria, je le sais bien (oui, mon amour fou pour elle n'a pas décru depuis le tome précédent, et encore moins avec le recueil 0.5 :roll: ), mais entre temps, le petit Ed mérite une claque ou deux. Si tu veux jouer au gros dur, sois au moins réaliste sur ton comportement. C'est un kidnapping chaton, et même si Jérémy s'en sortait, ce n'était pas parce qu'il était bien entouré. Petite note de respect à Myrina d'ailleurs pour lui remettre les yeux en face des trous, même si c'est compliqué pour elle aussi de ne passe remettre en question.

Globalement, je suis très curieuse de savoir où est-ce que tu nous emmènes avec ce tome. J'ai cru comprendre qu'on allait beaucoup parler de musique (je ne sais plus d'où je tiens ça mais il me semble que tu avais dit que ce serait un thème prédominant), donc je suis vraiment partante pour me laisser embarquer dans la cavale de Jérémy (et surtout des autres personnages).

Bon courage pour l'écriture ! Tu t'es finalement décidée pour tenter le NaNo d'avril ou pas ?

La bise ~
Holaa

(Déjà, merci pour ton passage et ton commentaire ♥ Ca fait toujours super plaisir)

Le "emo-dark-boi national" m'avait manqué je dois avouer :lol:
J'apprécie la métaphore filée 😏

Edward va redescendre un peu, là c'est tout feu tout flamme, il a les nerfs à vif. Mais c'est pas son genre de rester dans la colère (pas flamboyante en tout cas).
Par contre mon objectif final c'est vraiment d'améliorer ton image de Maria, décidément j'essaie de comprendre les tenants et les aboutissants de ce dédain, ça me surprend :lol:
Myrina, la pépite, comme d'hab, hein ✨

Je vous emmène clairement là où je dois aller pour le T3 (à l'âge adulte des protagonistes quoi) :lol: Sauf qu'il y a 3 ans à combler, le puzzle de relations entamé dans le T1 (un peu complexifié dans le 0.5 oups) à démêler entre temps hehe.
La musique va être l'un des thèmes, sans être le principal. Globalement, y'a beaucoup de sous-thèmes/sous-trames, c'est carrément l'idée de ce T2 avec comme trame principale de... parvenir à l'âge adulte. On va essayer, du moins.

Merci !
Pour le NaNo, je me tâte. Clairement j'irai pas sur du 50k car je m'en sens pas capable et je veux pas sacrifier toutes mes autres activités à côté mais peut-être du 20/30k. Je t'en parlerai sur Didi.

Encore merci pour ton com, ça fait trop plaisir en tout cas après un moment sans rien poster par ici !

À la revoyure
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

- Chapitre 3 -



Lundi 9 mai 2022, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Ethan s’éveilla en sursaut au milieu de la nuit. La pièce principale de la chambre du motel était plongée dans une semi-obscurité. Il n’y avait pas de volets aux fenêtres et les rideaux étaient bien trop fins pour filtrer la lumière de la lune et des éclairages extérieurs.
La nuque mouillée de sueur, Ethan se redressa et vida la bouteille d’eau qu’il avait laissée sur la table de chevet. À sa gauche, Michael ronflait tout son saoul. Ethan eut un sourire de dépit en constatant que ses pieds dépassaient du lit simple. Il lui avait proposé de dormir dans le couchage plus grand de la chambre, mais Mike avait préféré le laisser à Jim.
La moquette sous les pieds d’Ethan l’ancra plus fermement au monde réel. Des frissons courraient sur ses flancs, des démangeaisons picoraient son dos. Les cauchemars s’agrippaient à son corps et lui brouillaient l’esprit. Agacé, il chaussa ses baskets, se couvrit d’une veste et poussa la porte de la chambre. L’air s’était rafraîchi avec l’arrivée de la nuit, mais les insectes ne chômaient pas. Les crissements des grillons emplirent son crâne. Chassèrent les réminiscences de cris et de suppliques.
Un raclement de gorge sur sa droite le fit virer d’un demi-tour. Les épaules drapées d’une veste, Jeremy s’était installé sur un banc en béton grossier. Il lui adressa un rictus dans la pénombre.
— Tu devrais dormir, remarqua Ethan, sans savoir s’il le constatait simplement ou le lui reprochait.
— Toi aussi.
Ethan se permit un sourire crispé. C’était un reproche. Mais la fatigue et l’angoisse accumulées les rendaient tous les deux guère aimables. Sans un mot, il s’installa à côté de son fils. C’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls.
Et c’était toujours aussi difficile de constater que rien n’avait l’air d’avoir changé. Ils étaient deux inconnus. Séparés par les années et les remords. Ethan croisa les bras. Il avait laissé un autre membre de sa famille s’éloigner de lui à cause d’accusations silencieuses et de regrets amers. Ça n’arriverait pas une seconde fois.
— Je me pose mille questions.
Ethan se redressa pour considérer son interlocuteur. Lèvres maussades, Jim avait le regard plongé vers l’obscurité qui ceignait le motel.
— Et j’ai pas de réponses exactes.
— Qu’est-ce que tu veux savoir ?
— Tout, lâcha Jeremy avec un rire nerveux. Comment vous avez fait, avec Myrina ? Les Sybaris risquent pas de se lancer à notre poursuite ? Maman et Thalia, elles sont où ? Pourquoi Ryu vit avec Dimitri ? On va où une fois qu’on sera à Modros ? Je vais pouvoir retourner à l’École ?
Ethan attendit qu’il ait déversé son flot de pensées avant de reprendre la parole :
— Tu auras toutes tes réponses, Jem. Mais, pour répondre aux plus urgentes, il y a des chances qu’Edward essaie de te récupérer. Ça m’étonnerait qu’il laisse tomber tout ce qu’il a fait depuis plus d’un an.
— Il a encore besoin de moi, acquiesça Jim d’un ton morne. C’est trop tôt. Il venait juste de me présenter à ses supérieurs et au réseau de la Ghost.
Comme l’expression de l’adolescent virait à l’appréhension, Ethan se pencha vers lui.
— Demain, on repart dès le lever du soleil. On se sépare en deux voitures et on roule jusqu’en Californie. Ça m’étonnerait qu’ils puissent nous retrouver facilement.
— Oui, mais après ? À Modros ?
Face à l’air insistant de Jim, Ethan eut du mal à ne pas se détourner. Il s’était interdit de lui mentir. Plus jamais.
— Après, je peux pas te promettre que tout se passera comme on veut. On va faire le maximum pour te protéger. Si tu peux de nouveau intégrer l’École, ce serait l’idéal. La Ghost Society ne pourra pas venir te chercher là-bas.
— L’École m’a pas protégé la première fois, marmonna Jim d’une voix amère.
— Edward avait enlevé Thalia et maman. C’était différent.
— Oui, mais il est capable de tout. (Jeremy lui jeta un coup d’œil agacé.) Ce sera qui, la prochaine fois ? Toi, Mike ?
Ethan ne se risqua pas à répondre. Il ne pouvait rien promettre. Simplement suggérer des solutions. Espérer le meilleur.
— On fera tout pour se protéger mutuellement, souffla Ethan après coup.
— Avec plus seulement ta mère aux fesses, mais aussi ton frère ?
Une brusque montée de colère. Jeremy se releva, s’avança pour serrer la rambarde entre ses doigts. Une part de lui était terrorisée à l’idée de voir Edward Sybaris débarquer de nouveau dans sa vie. Une autre était persuadée que l’homme ne lui ferait jamais de mal.
— Ils… t’ont fait du mal ?
Jim sursauta face à l’écho de ses pensées. Confus, il se tourna vers son père. L’air suppliant qu’il affichait lui ficha mal aux tripes. Qu’est-ce qu’il s’imaginait ?
— C’est vague, faire du mal.
— Physiquement.
Ethan lâcha la précision dans un souffle apeuré. Jeremy ne lui retourna que de la stupéfaction.
— Non. Je me suis blessé en cours, mais jamais ils m’ont tapé ou je sais pas quoi.
Ethan baissa la tête jusqu’à sa poitrine. Son soulagement devait être palpable, car Jim émit un rire jaune avant de maugréer :
— Mais ça veut pas dire que… que je suis…
Le mot adéquat ne lui venait pas. Sous la frustration, il se détourna de nouveau pour presser la balustrade de ses paumes. Il sentit à peine les échardes qui s’enfoncèrent sous sa peau.
— Psychologiquement, je me doute que ça a dû être difficile.
Jim serrait trop les dents pour répondre sans s’étouffer de colère. Son père avait-il beaucoup d’autres évidences à lui sortir ?
— Mais je ne voulais pas qu’ils te touchent. Surtout elle.
Jeremy laissa passer plusieurs expirations avant de se tourner vers son père.
— Quoi ?
Ethan s’était levé à son tour et se tenait en haut du petit escalier qui menait au parking. Il n’eut pas le courage de regarder son fils dans les yeux pour lui répondre.
— Ma mère. Pendant un an et demi, j’étais mort d’inquiétude à l’idée qu’elle…
— Alexia Sybaris m’a plus approché une fois qu’Edward m’a présenté à la famille. Cette folle m’a menacé d’un flingue. Je pense qu’il lui a interdit de me revoir après ça.
Ethan descendit les escaliers en se prenant le visage entre les mains. Il ne voulait pas que Jim soit témoin de son effroi, de sa délivrance. Pendant des mois, il s’était demandé si son fils était victime de la maltraitance qu’il avait lui-même subie.
— Elle voulait me tuer, reprit Jeremy sans remarquer la réaction de son père. Elle veut tous nous tuer. Mais je l’ai pas revue depuis ce soir-là.
— Ed t’a au moins protégé d’elle.
Le souffle abattu d’Ethan parvint difficilement jusqu’aux oreilles de l’adolescent. Jim observa son père depuis la coursive avant de se frotter les yeux.
— Tu le prends pour un monstre ?
Étonné, Ethan tourna les talons et leva le nez vers Jim.
— Quoi ?
— Ton frère. Tu penses que c’est un connard égoïste ?
— J’ai jamais dit ça…
— Je dis pas que tu l’as dit, rétorqua sèchement Jeremy. Je te demande si tu le penses.
— Son égoïsme l’a poussé à enlever ta mère, ta sœur puis toi. Mais je pense pas que ce soit un… connard.
Jim plissa le nez sans répondre, recula de la balustrade puis se dirigea vers la porte.
— Je lui pardonnerai jamais, lâcha-t-il avant de rentrer. Mais... certaines choses étaient pas si mal, là-bas.
Ethan tressaillit, ouvrit la bouche, mais ne trouva que le vide. Il s’efforça à inspirer un grand coup avant de relancer :
— Il t’a mis en danger en t’amenant au sein de cette famille de fous. Comment tu peux penser que c’était bien, là-bas ?
— Change pas ce que j’ai dit, siffla Jim en haussant le ton. Certains trucs étaient bien. Mieux que dans ma vie d’avant. Et tu considères que Myrina est une folle ? Et ta nièce aussi ?
— N-Non, évidemment que non.
— Ils sont pas tous aussi noirs que tu le penses. Rebecca… Becca m’a sauvé.
Ethan pinça les lèvres, impuissant. Il ne savait rien de sa nièce.
— Je te parle du reste de la famille, Jeremy. Tu penses vraiment qu’Alexia est saine d’esprit ?
— J’ai pas dit ça non plus. Mais mets-les pas tous dans le même panier.
L’adolescent ne laissa guère à son père le temps de répondre. Une fois la porte refermée derrière lui, il jeta un coup d’œil à son parrain qui dépassait du lit simple. Alors qu’il traversait la pièce d’un pas nerveux, Michael lança doucement :
— C’est toujours aussi compliqué, hein ?
Agacé, Jim s’arrêta avant d’entrer dans sa chambre. Il pressa son front contre le battant et marmonna :
— Tu m’emmerdes, Mike. Tu ronflais quand je suis sorti y’a une demi-heure.
— J’ai le sommeil adapté aux besoins de mes proches. Et je sais que mon p’tit gars a besoin de moi.
Michael s’était levé et se traînait jusqu’à l’adolescent. Jim le laissa faire quand il lui posa une main sur l’épaule.
— Même si vous vous comprenez pas vraiment, c’est important que tu parles avec ton père, Jem. À force, vous finirez pas vous entendre.
— Je sais pas. Ça va te paraître dingue, mais je m’entendais mieux avec Edward.
— Outch. Pitié, dis pas ça à ton père. Faudra que je le ramasse à la petite cuillère après.
Son ton léger ne décrispa guère les épaules de son filleul.
— Je suis sérieux, Mike. Edward… me parle pas comme si j’étais demeuré. Depuis le début, il a été honnête et direct. Même si ça m’a fait chier, il m’a dit ce qu’il pensait de moi.
— Jeremy, c’est bien trop tard pour parler de ç a. Retourne te coucher.
Exaspéré, Jim se dégagea de l’étreinte de son parrain d’un coup d’épaule et s’engouffra dans sa chambre. Mike le regarda s’étaler avec une moue soucieuse.
— Essaie de te reposer.
— T’es comme lui, cracha Jim depuis son lit. Tu détournes la conversation et tu veux pas voir la vérité en face.
— Jeremy, plus tard. Dors, maintenant.
La voix de Mike, devenue froide, incita Jim à obéir. Mais, quand il ferma la porte de sa chambre, l’adolescent enfonça le visage dans oreiller. Il aurait voulu hurler. Leur faire comprendre. Dépité, il se contenta de serrer le coussin jusqu’à ce qu’il en ait mal aux doigts.
Et le sommeil ne revint pas.

Comme promis, ils étaient tous les six prêts à prendre la route au lever du soleil. Ellis, Grace et Jane, qui avaient passé une meilleure nuit que leurs voisins, menèrent les opérations. Bientôt, toutes les affaires furent rangées dans les coffres des deux voitures et les conducteurs installés derrière les volants.
En descendant vers le parking, Jeremy avisa la voiture de Mike. Ethan s’était glissé sur le siège passager. Frustré, l’adolescent dépassa le véhicule pour rejoindre le deuxième. Jane lui jeta un coup d’œil étonné quand il se glissa sur la banquette arrière.
— Tu vas pas avec Mike et ton père ? s’enquit Grace en se tournant vers lui.
— Je préfère pas.
Les deux femmes échangèrent un regard, mais n’émirent aucun commentaire. À l’extérieur, Ellis se dirigea finalement vers la voiture de Mike.
— Où est Jem ? demanda ce dernier en observant le parking par la vitre.
— Il est monté avec Grace et Jane.
— Quoi ? s’exclama Michael d’un air effaré. Bon sang, ce gosse.
— Mike, c’est pas grave, le rassura Ethan en lui serrant le bras. Démarre, Jane nous attendra pas éternellement.
— Quand même, grommela l’intéressé en s’exécutant. Il est hors de question qu’il te mette de côté. Bordel, c’est maintenant ou jamais.
— Je pense qu’il sait, soupira Ethan en observant le motel disparaître dans le rétroviseur extérieur. Ça fait même pas un jour qu’on l’a retrouvé. Il faut lui laisser du temps.
Depuis la banquette arrière, Ellis esquissa un pâle sourire.
— Je suis bien d’accord. C’est un sacré chamboulement pour lui. Mais je suis sûr qu’il reviendra vers toi, Ethan.
Le concerné échangea un regard avec son père grâce au rétro intérieur.
— J’espère qu’il mettra pas autant de temps que moi, souffla Ethan d’un air gêné.
— Arrête, c’est moi qui aurais dû être là pour toi. Pas l’inverse. (Ellis tendit le bras pour serrer doucement l’épaule de son fils.) Ethan, essaie de garder confiance en toi. Jeremy finira par s’apercevoir des efforts que tu fais pour lui.
— Et s’il le fait pas, intervint Michael avec une œillade complice, je m’occuperai de son cas.
Ethan sourit pour lui-même, le nez tourné vers la vitre. C’était difficile de se convaincre pleinement que tout irait sur des roulettes. En même temps, il ne pouvait pas nier que la situation s’améliorait. Après tout, ils avaient sauvé Jim. Même s’il n’avait pas encore l’air d’avoir complètement quitté la Ghost Society.


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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

YEYO

Bon.

On part sur un "oui" franc et massif ici, hehe.

Y a quelque chose qui se passe avec ce début de T2, au niveau écriture en tout cas. Elle a toujours été belle (les descriptions dans Oneiris ❤️) mais là, y a des phrases qui m'ont marquées ! "Son esprit crachait du noir dans ses veines", "Le baiser de la douleur" (pour l'aspect esthétique et stylistique de la phrase), "J'ai le sommeil adapté aux besoins de mes proches. Et je sais quand mon p'tit gars a besoin de moi" (pour l'aspect FEELS DANS MA TRONCHE). Bravo ! Un beau retour en force.

Quel plaisir de se replonger dans SUI ❤️ De retrouver ces personnages tous cabossés, qui essaient de recoller les morceaux comme ils peuvent même s'ils n'ont plus leur forme originelle. Ils sont touchants. SUI a une vibe de kintsugi, je trouve ça beau.
(J'étais même contente de retrouver mon ptit concon ronchonnant, c'est pour dire)

J'ai vraiment hâte de connaître la suite (et comme Ellana, de savoir où tu vas nous emmener avec tout ça).
J'attends les retrouvailles avec Maria et Thalia, et celles avec Ryu...

La bise~
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Re: S.U.I - Special Units of Intervention [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 16 avr., 2023 6:41 pm YEYO

Bon.

On part sur un "oui" franc et massif ici, hehe.

Y a quelque chose qui se passe avec ce début de T2, au niveau écriture en tout cas. Elle a toujours été belle (les descriptions dans Oneiris ❤️) mais là, y a des phrases qui m'ont marquées ! "Son esprit crachait du noir dans ses veines", "Le baiser de la douleur" (pour l'aspect esthétique et stylistique de la phrase), "J'ai le sommeil adapté aux besoins de mes proches. Et je sais quand mon p'tit gars a besoin de moi" (pour l'aspect FEELS DANS MA TRONCHE). Bravo ! Un beau retour en force.

Quel plaisir de se replonger dans SUI ❤️ De retrouver ces personnages tous cabossés, qui essaient de recoller les morceaux comme ils peuvent même s'ils n'ont plus leur forme originelle. Ils sont touchants. SUI a une vibe de kintsugi, je trouve ça beau.
(J'étais même contente de retrouver mon ptit concon ronchonnant, c'est pour dire)

J'ai vraiment hâte de connaître la suite (et comme Ellana, de savoir où tu vas nous emmener avec tout ça).
J'attends les retrouvailles avec Maria et Thalia, et celles avec Ryu...

La bise~
Hellooo ♥

Moh, merci beaucoup pour l'écriture 🥹 J'ai toujours l'impression d'en faire "moins" avec SUI donc ça me fait plaisir qu'elle t'ait touchée quand même.
(Mais oui, Mikey quoi ♥ Le bon mot, au bon moment)

Ils sont cabossés, mais ils essaient vraiment d'avancer. La comparaison au kintsugi, j'y avais jamais pensé, mais c'est hyper accurate. Et ça me fait giga plaisir 🫡 Parce qu'il y a clairement quelque chose de cet ordre-là. Ils savent qu'il y a des choses cassées derrière eux et qu'ils pourront pas réparer comme avant, mais ils ramassent les bouts et les recollent pour espérer quelque chose de viable et de nouveau ♥
(j'espère que j'arriverai à vous faire apprécier mon concon ronchon :mrgreen: )

Les retrouvailles avec les autres manqueront pas. J'espère qu'elles te plairont également !

Merci beaucoup pour ton retour, Sasa ♥ T'as pas idée à quel point ça me fait plaisir =)

Bisous
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Message par TcmA »

louji a écrit : dim. 16 avr., 2023 7:13 pm Hellooo ♥

Moh, merci beaucoup pour l'écriture 🥹 J'ai toujours l'impression d'en faire "moins" avec SUI donc ça me fait plaisir qu'elle t'ait touchée quand même.
(Mais oui, Mikey quoi ♥ Le bon mot, au bon moment)

Ils sont cabossés, mais ils essaient vraiment d'avancer. La comparaison au kintsugi, j'y avais jamais pensé, mais c'est hyper accurate. Et ça me fait giga plaisir 🫡 Parce qu'il y a clairement quelque chose de cet ordre-là. Ils savent qu'il y a des choses cassées derrière eux et qu'ils pourront pas réparer comme avant, mais ils ramassent les bouts et les recollent pour espérer quelque chose de viable et de nouveau ♥
(j'espère que j'arriverai à vous faire apprécier mon concon ronchon :mrgreen: )

Les retrouvailles avec les autres manqueront pas. J'espère qu'elles te plairont également !

Merci beaucoup pour ton retour, Sasa ♥ T'as pas idée à quel point ça me fait plaisir =)

Bisous


Franchement, je trouve pas que tu fasses "moins"! C'est simplement une écriture différente, qui ne trouve pas sa poésie dans une ambiance mais dans les personnages et ce qu'ils ressentent. Et bordel, tu fais un bon job.
(Mikey babyyy. (EthMike forever))

Aaah ben je suis contente, j'y ai pensé tout à l'heure et je trouvais ça approprié.
(Bien entendu qu'on l'apprécie, ton concon ! Il nous fait juste câbler avec ses réactions d'ados trop emo :lol: )

J'en doute pas une seconde !

Avec grand plaisir ❤️Ca me fait plaisir de pouvoir partager ça avec toi !

La bise
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Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 16 avr., 2023 8:01 pm

Franchement, je trouve pas que tu fasses "moins"! C'est simplement une écriture différente, qui ne trouve pas sa poésie dans une ambiance mais dans les personnages et ce qu'ils ressentent. Et bordel, tu fais un bon job.
(Mikey babyyy. (EthMike forever))

Aaah ben je suis contente, j'y ai pensé tout à l'heure et je trouvais ça approprié.
(Bien entendu qu'on l'apprécie, ton concon ! Il nous fait juste câbler avec ses réactions d'ados trop emo :lol: )

J'en doute pas une seconde !

Avec grand plaisir ❤️Ca me fait plaisir de pouvoir partager ça avec toi !

La bise[/size]
Ah bah c'est clair que je concentre sur les feelings :D
(on pourrait même dire Miketh :ugeek: )

(mdr c'est un dark-emo-boi tu comprends)

Merci ♥
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