Bonjour, je valide la dernière consigne du
Musée des horreurs, je suis donc prête à affronter le boss !
3/ Happy game → Lisez un livre sur le thème des rêves ou des cauchemars.
L'Arpenteuse de Rêves - Estelle Faye
L'héroïne a la capacité d'entrer dans les rêves d'autres personnes et l'intrigue tourne autour de ça.
Je ressors de cette lecture très déçue. Pourtant le concept est plutôt original et le message écologique est pertinent mais j'ai eu l'impression de lire une histoire bâclée, sans saveur. Pour commencer, dès le départ je n'ai pas accroché à l'écriture. Elle est trop basique, scolaire et lourde ; les prénoms sont souvent répétés alors qu'utiliser des pronoms allègerait le texte et l'autrice ne semble pas connaître l'existence des deux-points, points-virgules ou même parenthèses. De plus, les phrases manquent d'enchaînement logique et fluide, j'ai souvent eu l'impression de passer du coq à l'âne et cela une impression hachurée.
Il en va de même pour le scénario : je n'ai pas compris la moitié des décisions de l'héroïne, dont les justifications sont soit très bancales soit carrément inexistantes. J'ai eu l'impression que l'autrice s'efforçait de relier les différentes étapes de son scénario à l'aide de scènes de remplissage histoire de mettre de l'action et de coutures grossières qui ne camouflent pas le moins du monde l'arbitraire des projets de Myri. Un peu ironique quand l'un des personnages est un couturier talentueux, au passage. Les tentatives de suspense ou de rebondissements sont systématiquement tombées à l'eau en ce qui me concerne. Les "révélations" étaient tellement évidentes que ça fait juste passer l'héroïne pour une idiote d'avoir pris autant de temps pour voir ce qui était juste sous son nez. Et le tout manque cruellement de développement, tout est survolé, jamais approfondi, ce qui m'a totalement empêchée de rentrer dans l'histoire.
Même chose pour les personnages : à part l'héroïne (puisqu'il n'y en a que pour elle), tous les autres manquent de consistance. Riog, qui avait du potentiel, disparaît du récit pour revenir uniquement pour les besoins du scénario - je me suis même demandé si Myri elle-même se souvenait de son existence, avant que son nom soit prononcé une fois en 100 pages, histoire de dire. Colombe avait également du potentiel, d'autant plus qu'elle est muette, mais son handicap se borne à préciser une fois qu'elle signe, à mettre toutes ses répliques en italiques et... c'est tout. Edgard est trop diabolisé alors qu'il y avait largement moyen de nuancer le personnage. Lélio est un peu plus développé, certes, mais tellement lâche, pleutre, geignard et défaitiste que j'ai été incapable de l'apprécier.
Et logiquement, les relations entre les différents personnages souffrent des mêmes écueils, à l'exception peut-être du lien entre Colombe et Myri. Les émotions et ressentis des personnages sont très rarement évoqués et quand ils le sont, c'est très sommaire. Ainsi, les baisers (ou tentatives) et les sentiments tombent comme des cheveux sur la soupe et paraissent forcés par le scénario, sans la moindre crédibilité ou sincérité. Par exemple, un baiser se résume à « je l'embrasse ». Point. Et n'est pas précédé si suivi de la moindre émotion. Comment peut-on ressentir quelque chose avec une description aussi expéditive ?
Je suis étonnée que ce livre ait eu autant de succès et que l'auteur ait reçu autant de prix, c'était clairement un gros flop en ce qui me concerne.
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