C'est parti pour le thème d'écriture d'octobre : Nuit blanche complètement débordée.
Hâte de lire vos textes !
Comme d'habitude, les consignes :
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir
En espérant vous voir nombreux à participer ! N'hésitez pas !
Passez une excellente soirée!
À vos plumes !
Bonjour à tous.
Je voulais écrire tout de suite. Je n'ai encore jamais essayé l'écriture d'un poème. Je me suis lancée.
Il fera se dresser les cheveux sur la tête des puristes qui maîtrisent tous les codes de la poésie.
Mon écrit ne les respecte sûrement pas, mais, en vers, j'avais envie de propulser cette souffrance souvent ressentie dans ma vie de totalement débordée.
Bonne lecture.
TORTURE
Le temps court, minuté sur l’écran gris et blanc.
Instants qui défilent, cadencés par la peur.
Peur, crainte tuant ma dignité, du meneur
Qui m’attend, droit, faussement allié, me jugeant.
Cortège carcéral qui bloque, pas d’issue.
Véhicules, tôles brûlantes me frôlent.
Matons de prison, clés tournées, ils me privent
D’une évasion vers la route, vers la tribu
Des ponctuels, des parfaits, des gens, des contents,
Des non agressés, non meurtris à l’arrivée
Sur ce lieu de labeur, sans souffle, effrayés.
De ceux-là, pas de regards, des yeux noirs fuyants.
Nul n’écoutera, tous glisseront mutiques
Vers la table équipée, leur bureau, tanière.
Il me fixera, cassera sans manières
Mes restes de courage, subis comme un tic.
Pour moi, brisée, ce sera l’ultime crampe.
Je ne lui dirai plus ma torture crispée
De débordée qui plie sous les coups bien rythmés
Du sang pulsé tapant fort contre mes tempes.
La tension des moments trop pressés cessera.
La honte des regards amusés ne saurait
Encore mettre à vif ma vie, me laminer.
Je fuirai la pression et ce bruyant fracas.
Vivante, calme, légère, je décrète
Que je ne vomirai plus là cette angoisse.
Celle du reproche lancé en menace.
Que je ne révèlerai plus la secrète.
Vivante, déterminée, poing levé au ciel,
J'affirme mon droit sacré à ne pas dire
Ma vie non flexible, folle, qui délire.
Et me livre en pâture à sa voix de fiel.
Vivante, libre et digne, je décide
De ne plus me justifier du retard de plus.
De ne plus raconter les voitures, les bus.
De partir sous une pluie de maux acides.
Je suis délivrée et ma nuit sera blanche.
Blancheur de nuage clair, dissipé, pâli.
Lavis de couleur diluée, douce, bénie.
Ma nuit sera enfin celle d'une étanche.
Dernière modification par Larme_Fatale le dim. 09 oct., 2022 11:45 am, modifié 3 fois.
J'ai beaucoup aimé ton poème ! Il casse les codes? Tant mieux ! Victor Hugo à son époque disait "Il faut casser les reins à ce grand dadais d'alexandrin". Il a brisé les codes de son époque, faisons la même chose !
Ton poème est magnifique, bien rythmé, on a l'impression de suivre en même temps que toi ta folle journée. On sent la transition doucement vers le moment où tu décides de te libérer de ce poids. C'est très intense. On est heureux pour toi quand ce moment arrive.
Bravo, c'est un super texte !
Merci à toi !
Bonjour Florale.
Merci de ton retour si gratifiant. Je voulais expulser cette souffrance que j'ai ressentie quand je me noyais dans la circulation, affolée, inquiète à l'idée de le me faire juger. Tu as très bien perçu l'évolution de mes émotions vers la liberté. Ça me rassure, l'idée est compréhensible.
La retraite est arrivée et me voilà libre de tout cela. Dans le poème, c'est moi qui me libère, c'est encore mieux.
Merci d'avoir été solidaire de ma galère.
Très heureuse que tu aies beaucoup aimé mon premier essai poétique.
À bientôt.
Bonne journée détendue.
Larme_Fatale,
pour moi, des alexandrins et des rimes parfaites.
Pour un coup d'essai, voilà un coup de maître !
Je te félicite pour cette belle innovation.
Le thème représente assez mon état actuel : je suis complètement débordée ces derniers temps ! J'essaie de te faire un retour ce week-end Larme__Fatale, voire d'écrire quelque chose.
Je comprends , Mellifluence.
Je suis une retraitée de l'IUFM/ESPÉ et j'ai préparé aux concours des promotions d'étudiants successives.
Moi c'était dans le domaine des mathématiques, et dans tout ce qui est transversal pour les oraux.
Je sais ce qu'est, pour tous ces candidats, "être débordé"
Bonjour à tous,
et si c'était notre dernière page ?
La dernière page
L’homme de papier s’essoufflait, trop de lettres
S’enfuyaient de son corps fragile. Avoir, être,
Autrefois ses amis, se dominaient en duel
Acide, cruel, gladiateurs d’un combat mortel.
Souviens-toi d’Alexandrie, rocher luxuriant,
Carrefour de bâtisseurs, d’érudits, de savants.
Ptolémée, l’helléniste, sans hypothèque
Érigera l’immense bibliothèque.
Hélas mainte fois détruite, ensevelie.
Et les œuvres des sages à jamais démolies.
Courroux des dieux vengeurs privés du moindre culte ?
Ou bien ravage des barbares incultes ?
Allait-il, lui aussi par le grand feu périr ?
Vivre dans le danger ! plutôt que de mourir !
Il mènera sa quête loin de l’ennemi,
Dans le souffle ténu du vent, son seul ami.
Quand le mal, dans les éclairs d’orages, gronde.
Encore meurtri, j’invente un autre monde
Sans limites, et que nulle soif n’étanche
Avec les encres noires de ma nuit blanche.
Bonjour Vanget !
Merci pour ton texte, je l'ai adoré. Il est habile, intelligent, le style est impressionnant. J'ai beaucoup aimé ! Et comme l'a souligné Larme_Fatale, j'ai beaucoup apprécié les références culturelles !
Ma participation arrive tard, j'en suis désolée, mais la voilà! En espérant qu'elle vous plaira! (Elle est un peu longue, je suis désolée!)
Ils étaient tous inquiets. Un mois. Il avait eu un mois pour écrire une chanson qu'il présenterait à la rentrée au club de musique du collège, pour le concours de chant qui allait avoir lieu. Alexandre était doué. A 12 ans, il écrivait des textes et composait. Ses professeurs étaient impressionnés par son talent en musique, et par sa voix. C'est pourquoi ils l'avait poussé à s'inscrire au club de musique, puis à auditionner au concours. Il avait été pris. Alexandre était vraiment enthousiaste, et ses amis, fiers de lui.
Oui, mais voilà. Alexandre avait quatre petits frères et sœurs, et une mère débordée à devoir s'occuper d'eux seule. Elle avait besoin de son fils ainé, et en attendait beaucoup de lui. Il avait déjà été très dur de la convaincre de le laisser s'inscrire au club de musique. Quand Alexandre lui avait parlé du concours, et de l'écriture de sa chanson, elle lui avait simplement dit :
"Non, tu n'auras pas le temps. Pas la peine de perdre ton temps avec ça. De toute façon, à quoi cela te servirait-il de gagner ce concours? Tu n'en feras pas ton métier. On ne vit pas de la musique."
Alexandre avait essayé d'argumenter, mais elle n'avait rien voulu savoir, et avait mis fin à la conversation.
Il avait effectivement été très difficile d'écrire sa chanson, entre les tâches quotidiennes, devoir s'occuper des enfants et le bruit ambiant des dits quatre enfants qui couraient partout dans la maison. C'est pourquoi, trois jours avant la rentrée, sa chanson était loin d'être prête. Le groupe d'amis était réuni dans le jardin de Marie et Charles Soles. Le vieux couple jardinait pendant que les collégiens ruminaient :
"Il doit bien y avoir un moyen de finir ta chanson!, s'exclama Timéo.
- Comment?, se lamenta Alexandre. Tout seul, avec l'agitation qu'il y a à la maison et ma mère, je n'y arriverait pas.
- Tu ne peux pas aller ailleurs?, demanda Julie
- Où? Ma mère ne m'a pas laissé venir chez l'un d'entre vous, elle avait besoin de moi, et maintenant, c'est trop tard... Il me faudrait travailler tous les jours pendant des heures pour finir ma chanson, et c'est impossible de trouver un lieu adéquat. Chez moi, le bruit du clavier électronique pendant plusieurs heures dérangerait tout le monde.
- Chez nous aussi malheureusement, renchérit Mathieu.
- On est donc dans une impasse, conclut Timéo.
- Pas forcément."
La voix venait d'un peu plus loin. Marie, qui avait tout entendu, s'était approchée, et souriait aux enfants :
"Je pense que j'ai une solution : tu n'as qu'à venir finir ta chanson chez nous.
- Oh, c'est adorable Marie, mais je ne peux pas vous demander ça. Je ne vous dérangerais pas.
- Alexandre, ne soit pas stupide. tu ne me le demandes pas, je te le propose. C'est la meilleure option, tu le sais. Tu peux t'installer au salon.
- Merci Marie. Vraiment, merci.
- Mais, intervint Mathieu, ça va aller avec ta mère?
- Pour les derniers jours des vacances, elle me laissera, ça ira. Mais ça va être chaud, ma chanson est loin d'être prête.
- On sera là, t'inquiètes, le rassura Timéo."
Le lendemain, les quatre amis s'installèrent chez les Soles en milieu de matinée. Marie invita Alexandre à le suivre au fond de la pièce, où le jeune garçon découvrit un magnifique piano à queue noir. Il était ébahi. Marie sourit :
"Charles l'a hérité de son père, mais ne s'en sert que très peu. J'espère qu'il t'aidera à écrire une magnifique chanson."
Alexandre, les larmes aux yeux, n'y tint plus. Il serra la vieille femme contre lui. Elle lui rendit son étreinte.
Les quatre collégiens se mirent au travail. Alexandre, ses tresses réunies en queue de cheval, écrivait et composait sous les conseils et avis de ses trois amis. Ainsi, il progressa plus vite. Il était concentré.
Parfois, il s'arrêtait quelques secondes, les larmes aux yeux. Le sujet de cette chanson n'était vraiment pas facile. Ses amis le serrait dans leurs bras. Il inspirait un bon coup, et reprenait.
Ils y travaillèrent tout le week-end. Mais le dimanche soir, elle n'était pas encore prête. Alexandre se tourna vers ses amis:
"C'est trop tard. On ne la finira pas. Merci de m'avoir aidé...
- Qu'est-ce que tu racontes ?, s'insurgea Mathieu. Il nous reste une nuit. On va demander à nos parents, ils seront d'accord. Tu as travaillé trop dur. On va la finir, cette chanson."
Alors, toute la nuit, ils y travaillèrent. Ils ajustèrent les paroles, le rythme, le ton. L'horloge annonçait trois heures du matin quand Alexandre, décida que sa chanson était finie. Il se retourna. Timéo et Julie s'étaient endormis l'un contre l'autre. Mathieu était affalé sur le fauteuil et ronflait. Alexandre sourit. Il se sentait chanceux. Il se coucha sur le canapé et s'endormis, aussi épuisé qu'heureux.
Charles roulait aussi vite que possible. Marie les avaient réveillés. Ils risquaient d'être en retard. Après un petit-déjeuner, ils étaient partis. Au collège, ils se dirigèrent vers l'amphithéâtre. Alexandre rejoint les autres participants, et ses amis les gradins. Les premiers élèves passèrent : ils étaient vraiment doués et passionnés.
Le tour d'Alexandre vint. Un piano en bois, moins beau que celui des Soles, était au milieu de la scène. Il s'assit, regarda vers ses amis, et se figea. Sa mère. Elle était là. Inquiète, incertaine, mais souriante. Les trois amis du jeune homme l'avait faite venir. Alexandre lui sourit. Puis il se concentra, et commença à jouer, à chanter. Et le monde disparut, ne laissant qu'un jeune homme qui chantait l'abandon de son père, la douleur toujours présente, et la musique qui lui redonnait le sourire, lui permettait de se relever, de continuer à avancer. Ce qu'il devait aux gens qui le soutenait dans sa vocation. Et le sourire qu'il voudrait tant redonner à sa mère, qu'il aimait tellement.
Quand il eut finit, il y eu quelques secondes de silence. Puis une femme se leva, larmoyante, et applaudit comme si sa vie en dépendait. La mère d'Alexandre. Alors, tous les autres spectateurs se levèrent, et applaudirent, pleurèrent sous l'émotion. C'était si beau. Alexandre se tourna vers ses amis qu'il remercie du regard. Puis vers sa mère, et rien d'autre n'exista plus pour lui que la fierté qu'il lisait dans ses yeux.
Rebonjour à tous !!
Nous sommes déjà en Novembre ! (Ça passe vite)
Du coup, il nous faut un thème !
N'hésitez pas à en proposer un, même si vous passez par ici pour la première fois !
Bonne soirée à tous !
À bientôt !
Bonjour Florale.
Je vais lire ton texte.
Trois textes en tout ce mois-ci, on a été peu nombreux . On se lance, allez, on revient.
Euhh.... pour le thème je suis un peu à court mais je vais essayer d'en trouver un
Bonjour Larme_Fatale!
Effectivement, on a été peu nombreux.
Je continuerai toujours à inviter des gens à participer, parce que je trouve cela vraiment enrichissant de participer. Même si on est peu, je continuerai à écrire ici, déjà parce que cela m'apporte beaucoup, je retire beaucoup de vos conseils, et parce que je suis toujours ravie de pouvoir lire vos textes !
Pour le mois de Novembre, que pensez-vous de "Le vent souffle"?
Bonne soirée à tous !
Bonjour Florale.
Ton texte est touchant avec de très belles qualités d'écriture.
Il est écrit avec style et les thèmes y sont.
Alexandre débordé arrive au moment de livrer son oeuvre et il n'a pas terminé.
Nuit blanche passée à la terminer avec ses amis.
On trouve aussi la solidarité, l'amour des siens, les chagrins et l'abandon.
Un texte donc riche en messages à transmettre.
Tu pouvais aussi aller vers une chute très inattendue. Un imprévu total au moment de livrer son oeuvre.
Dramatique ou comique comme par exemple un piano dont les cordes cassent ou qui se déglingue tout à coup.
Ton parti pris est de montrer que sa course après le temps lui a permis de jouer et de donner de l'émotion à sa mère.
C'est celui des émotions et des liens solides qui en principe unissent parents et enfants.
Merci pour ce très joli texte.
Merci Larme_Fatale! Je suis vraiment très touchée par ton commentaire. Je n'étais pas sûre du tout de mon texte, donc merci !
Du coup pour Novembre, on prend le vent souffle ?
J'attends demain voir si quelqu'un préfère Heure d'Hiver !
Merci à tous ceux qui ont participé ce mois-ci !
Bisous
Désolée pour ma désertion, ce mois-ci a été très compliqué et le suivant le sera aussi probablement. Je ne sais pas trop si vous me reverrez durant l'année scolaire à vrai dire, mais vous pouvez compter sur ma présence pendant les grandes vacances !
