Réseaux sociaux et consommation livresque

[Alasca]

Bonjour à tous !

C'est la première fois que je crée un sujet et peut-être existe-t-il déjà sur le forum, et dans ce cas là je m'excuse du doublon...
Le sujet peut paraître un peu bateau mais depuis plusieurs mois maintenant, je me fais régulièrement les même constats et j'aimerai bien pouvoir en parler avec d'autres personnes !

Alors voila, depuis 2 ou 3 ans, j'ai l'impression de crouler sous la nouveauté, sous les effets de mode qui font lire des trucs pas terrible ou des trucs certes sympa mais qui ressemblent à de la malbouffe version papier. Un livre que l'on consomme en un rien de temps et dont on se souvient pas deux semaine après. On a oublié l'intrigue, cette dernière étant similaire à 15 autres bouquins déjà parus ou à paraître.

En 2021, il y aurait eu environ 270 nouveaux livres par jours ouvrés, c'est juste énorme ! (source : https://www.francetvinfo.fr/culture/liv ... 32339.html).
Ce boom a du bon, bien entendu, mais est-ce vraiment toujours pour le meilleur ?
Les livres sont bien entendu des produits de consommation, les maisons d'édition et les auteurs ne sont pas des bénévoles mais cette prolifération ne risque-t-elle pas de noyer certaines pépites parmi ce flot incessant ?
Les maisons d'éditions travaillent-elles plus dans l'urgence ? Plus intéressées par produire en masse qu'en qualité?
Je me trompe peut-être mais il me semble que lorsque j'étais ado, il y a environ une dizaine d'années, les sorties étaient moins nombreuses. Je ne me souviens pas qu'a chaque fois que j'allais à la fnac/cultura (environ 2 à 3 fois par mois), il y avait tant de nouveaux livres.

D'autres part, les éditions collector, les éditions reliées que l'on voit fleurir dans la littérature young adult ou pour des classiques et qu'on retrouve sur le marché de l'occasion pour des sommes astronomiques (certaines éditions chez De saxus à plus de 100 euros sur vinted), sont-elles vraiment nécessaire ? Je veux dire, l'important dans un livre, ce n'est pas l'objet mais son contenu.
J'estime que les éditions collector ne sont la que pour faire envie aux lecteurs, aux fans mais n'apportent rien. Cette mode qui semble partie pour s'installer fait juste consommer toujours plus mais lire des livres et acheter des livres sont deux passions différentes.


Enfin, quelle place prend les réseaux sociaux dans ces deux phénomènes ? Je cible plus particulièrement bookstagram et booktok plutôt que booktube. Ces deux plateformes encouragent des formats court, en quantité et la création de toujours plus de contenu et donc la mise en avant de nouveaux livres. Ces plateformes encouragent à mon avis la consommation excessive, presque obsessionnelle. C'est sur que cela fait envie mais ma PAL qui explose et ma liste d'envie aussi me font questionner mon rapport à la lecture. Y a-t-il toujours du plaisir ou s'agit-il d'une forme de boulimie ?
D'autant que ces deux plateformes mettent en avant des livres sans pour autant parfois faire un travail de prévention, pourtant nécessaire : dark romance, smut, personnages toxiques sont des sujets faces auxquels nous ne sommes pas tous à l'aise et qui sont un peu banalisé sur les réseaux.


Peut-être que je fais juste une overdose du capitalisme et donc que je vois le mal partout...

C'est probablement un peu brouillon mais votre avis m'intéresse beaucoup !!! Est-ce que vous aussi vous ressentez la même chose ou non ?

Merci d'avoir pris le temps de me lire !

[Heyv]

Hello !
Je viens de passer six mois en librairie, et je dois bien le reconnaître : le nombre de nouveautés est astronomique.
Je suis cependant incapable de dire quelle est l'évolution de ce nombre depuis les dernières années, n'étant dans ce domaine que depuis 2022.
En revanche, je pense que je peux nuancer un peu sur les "pépites" qui sont noyées dans la masse : quand on sait ce qu'on aime, et qu'on a un peu d'expérience de lecture, on arrive assez vite à repérer les perles au milieu du reste, car on connaît les codes des genres qu'on lit.
De plus, comme tu le dis : la plupart des nouveautés sont très vites oubliées. Les bons livres, eux, restent et continuent à se vendre bien après leur sortie. Ce ne sont pas forcément ceux que l'on retrouvera le plus mis en avant, car les nouveautés prennent de la place, mais malgré tout ils reviennent toujours dans les librairies qui les vendent.
Concernant les réseaux sociaux, je ne sais pas s'il s'agit vraiment de lire "par obligation", ou juste qu'il y a tellement de propositions que dans le tas certaines font forcément envie. Je ne consomme pas ce genre de contenu sur les réseaux sociaux, donc je ne saurais pas dire, mais la discussion est intéressante en tous cas !
Bonne soirée à toi !

[Fl3g]

Bonjour à tous !

Bonjour à toi !

Alors voila, depuis 2 ou 3 ans, j'ai l'impression de crouler sous la nouveauté, sous les effets de mode qui font lire des trucs pas terrible ou des trucs certes sympa mais qui ressemblent à de la malbouffe version papier. Un livre que l'on consomme en un rien de temps et dont on se souvient pas deux semaine après. On a oublié l'intrigue, cette dernière étant similaire à 15 autres bouquins déjà parus ou à paraître.

Ce n'est pas qu'une impression

En 2021, il y aurait eu environ 270 nouveaux livres par jours ouvrés, c'est juste énorme ! (source : https://www.francetvinfo.fr/culture/liv ... 32339.html).
Ce boom a du bon, bien entendu, mais est-ce vraiment toujours pour le meilleur ?
Les livres sont bien entendu des produits de consommation, les maisons d'édition et les auteurs ne sont pas des bénévoles mais cette prolifération ne risque-t-elle pas de noyer certaines pépites parmi ce flot incessant ?

Pas forcément. L'information et les recherches sont facilitées avec internet (merci Booknode). Le choix est plus large, donc pour tous les goûts. Et puis ne reste-t-on pas libre de poser les yeux où bon nous semble ?

Les maisons d'éditions travaillent-elles plus dans l'urgence ? Plus intéressées par produire en masse qu'en qualité?
Je me trompe peut-être mais il me semble que lorsque j'étais ado, il y a environ une dizaine d'années, les sorties étaient moins nombreuses. Je ne me souviens pas qu'a chaque fois que j'allais à la fnac/cultura (environ 2 à 3 fois par mois), il y avait tant de nouveaux livres.

Je ne te parlerai pas de ma propre adolescence, tu sembles assez choquée comme ça
La productivité au détriment de la qualité ! Le profit touche absolument tous les secteurs !

D'autres part, les éditions collector, les éditions reliées que l'on voit fleurir dans la littérature young adult ou pour des classiques et qu'on retrouve sur le marché de l'occasion pour des sommes astronomiques (certaines éditions chez De saxus à plus de 100 euros sur vinted), sont-elles vraiment nécessaire ? Je veux dire, l'important dans un livre, ce n'est pas l'objet mais son contenu.
J'estime que les éditions collector ne sont la que pour faire envie aux lecteurs, aux fans mais n'apportent rien.

Dans le cas présent, c'est bien le contenant qui est l'objet de la vente. On entre dans le domaine de l'art (collection/décoration). Certains sont à même d'apprécier ce genre d'objets, et j'imagine qu'ils font aussi d'excellents cadeaux à offrir.

Cette mode qui semble partie pour s'installer fait juste consommer toujours plus mais lire des livres et acheter des livres sont deux passions différentes.

Pas forcément. Avoir un livre en main peut changer le rapport avec le lecteur - je lis des livres papier pour le plaisir et je ne lis du numérique que dans l'optique de m'informer. C'est une contrainte, un désagrément.

Enfin, quelle place prend les réseaux sociaux dans ces deux phénomènes ? Je cible plus particulièrement bookstagram et booktok plutôt que booktube. Ces deux plateformes encouragent des formats court, en quantité et la création de toujours plus de contenu et donc la mise en avant de nouveaux livres. Ces plateformes encouragent à mon avis la consommation excessive, presque obsessionnelle.

Pour ma part, je trouve ça plutôt décourageant.

C'est sur que cela fait envie mais ma PAL qui explose et ma liste d'envie aussi me font questionner mon rapport à la lecture. Y a-t-il toujours du plaisir ou s'agit-il d'une forme de boulimie ?

Je suis une passionnée, donc je n'ai rien contre la boulimie quelle qu'elle soit si elle est assumée, s'entend !

D'autant que ces deux plateformes mettent en avant des livres sans pour autant parfois faire un travail de prévention, pourtant nécessaire : dark romance, smut, personnages toxiques sont des sujets faces auxquels nous ne sommes pas tous à l'aise et qui sont un peu banalisé sur les réseaux.

C'est un sujet à part entière. Je suis beaucoup trop vieille pour me laisser intoxiquer contre ma volonté, moins touchée par les problématiques du net. Mais j'ai laissé le libre arbitre à mes fils en les prévenant ce que la perte de leur "innocence" aurait comme conséquence sur leur personnalité, leur vie.

Peut-être que je fais juste une overdose du capitalisme et donc que je vois le mal partout...

Je crois que c'est ce qu'on appelle être français, le plaisir de râler !

C'est probablement un peu brouillon mais votre avis m'intéresse beaucoup !!! Est-ce que vous aussi vous ressentez la même chose ou non ?
Merci d'avoir pris le temps de me lire !

Le plaisir est partagé, ton coup de gueule est rafraîchissant. Persévère, l'avenir est entre tes mains. Merci à toi

[theyoubot]

Ces plateformes encouragent à mon avis la consommation excessive, presque obsessionnelle

Dans ce cas, elles ont échoué. Les gens qui lisent 2 heures par jour en moyenne sont de moins en moins nombreux. Les gens qui lisent des romans plutôt que des BD sont de moins en moins nombreux. Les gens qui lisent ne serait ce que deux livres par an sont devenus une minorité et parmi eux, les gros lecteurs sont plus en plus rares. Tout cela est mis en évidence dans les enquêtes nationales réalisées en France. Les lecteurs disparaissent, le tirage moyen se casse la figure, les petites librairies sont toutes mortes, le secteur du livre est sinistré, des imprimeurs aux libraires en passant pas les bibliothèques et les métiers de l'édition.

Mais tu sembles vouloir accabler les réseaux sociaux et tu seras sans doute content d'apprendre que beaucoup d'observateurs expliquent cette Bérézina par une génération Z accro aux réseaux sociaux. Je ne suis pas convaincue de la relation de causalité. Mais il est clair que la lecture est un hobby en voie de disparition chez les jeunes alors même que le temps passé sur les réseaux sociaux explose. 3h par jour aujourd'hui et ça grimpe chaque année.

Donc, sauf erreur de ma part, tout ce que tu dis est faux à une exception près : le secteur du roman multiplie effectivement les nouveautés bas de gamme. C'est un phénomène commun à tous les médias qui meurent. On l'a vu dans les sorties de nouveautés en vidéo-clubs dans les années 2000, dans la musique la décennie précédente, dans la presse magazine un peu avant ça. On le voit à la télévision avec la multiplication des programmes de télé réalité, nuls et bon marché à produire. On le voit en streaming avec des séries de qualité douteuse Netflix-Amazon-Disney qui surfent sur un buzz éphémère pendant quelques semaines et qui sont complètement oubliées par tout le monde 9 mois plus tard. L'agonie d'un média semble encourager des tentatives de coups marketing et d'effets d'annonces pour des produits bas de gamme et pas cher qui traversent fugitivement l'écran radar des clients potentiels avant de disparaître dans le néant.

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Je recherche des romans avec ces 4 qualités / Ma présentation