Bonsoir,
Je viens valider quelques lectures de
ce mois de janvier.
Lire des livres qui présentent plusieurs personnages principaux (ou points de vue)
[Tous les Bob et Bobette présentent plusieurs personnages principaux, la preuve est que parfois, on suit Bob et Bobette, parfois Bobette toute seule, souvent Lambique de son côté et il arrive encore bien que Sidonie et Jérôme aient leur propre point de vue.]
- Bob et Bobette n°167 : Le flambeau chantant de Willy Vandersteen
Tome un petit peu étrange... Un sorcier ennemi qui est devenu corbeau, une ville qu'il doit anéantir, seulement s'il arrive à éteindre un flambeau protecteur du hameau Mispelbeke... Ok... On tourne beaucoup en rond dans l'armée espagnole, sans jamais être proche avec Bob et Bobette et les autres près de la ville qu'ils essaient tant bien que mal de protéger. La présence de Robert Antigone, l'ancêtre de Bob, parmi les personnages, aurait pu sauver les meubles, mais il est encore plus "boulet" qu'habituellement et n'intervient qu'en Deus ex machina qu'à la toute fin. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
- Bob et Bobette n°168 : Quand les elfes danseront de Willy Vandersteen
Encore un tome bizarre comme tout. Lambique fait des cachotteries pendant plusieurs pages pour un gag d'une demi-page à la fin, il y a une destruction d'un home pour personnes handicapées - des enfants (qu'on ne voit pas une fois, mind you) qui nous intéresse parce qu'apparemment la Reine Fabiola (à l'époque) leur demande d'y aller - c'est ce qui motive Bob et Bobette, en plus d'une fée trouvée sur les lieux. Et puis, à la moitié de l'histoire, il y a un monde de contes qui leur ouvre les bras. Bref, pas terrible non plus - l'intrigue est tirée dans tous les sens.
- Bob et Bobette n°170 : L'espiègle éléphanteau de Willy Vandersteen
On dirait que Bobette a pris le rôle de Lambique dans ce tome - sans ça pas d'histoire. Elle part se trouver en tant que personne et elle décide du coup de faire partie de l'armée d'Hannibal. Oui, oui, dans les guerres puniques en -218 AEC, lors de la traversée des Alpes par son armée. Comme elle fait partie des "Gaulois", ça tient le coup, mais vraiment c'est tiré par les cheveux que quelqu'un décide de se lancer dans une aventure random à la recherche de son identité. L'auteur aurait pu trouver une autre excuse s'il voulait dessiner sur ce sujet historique...
- Bob et Bobette n°171 : Wally la baleine de Willy Vandersteen
Une aventure dans une nursery pour baleines, un peu bizarre, mais j'imagine que le tome a été créé dans un but de sensibilisation contre la chasse à la baleine. Pour le coup, c'est plutôt bien fait, car on s'y attache, via les comportements humains que l'auteur leur fait adopter. C'est dommage qu'il ait fallu aller au-delà, pour porter un message écolo plus fort, et inventer des méchants complètement ridicules les "Snozems" et nous embourber là-dedans, alors que la première partie de l'histoire était déjà très bien.
- Bob et Bobette n°172 : Le dernier feu follet de Willy Vandersteen
Histoire qui commence bien, alors qu'ils veulent camper, un orage éclate - et ils croisent le chemin d'un feu follet. Pour une fois, on est surpris par un retournement autour du personnage du feu follet. C'est aussi parce que ça vient de nulle part. Bref, ils partent en expédition pour trouver le trésor qui se trouve, dit-on, enterré là où on voit un feu follet. Lambique se conduit odieusement avec Bobette pendant tout le trajet, parce que c'est une petite fille (bonjour la misogynie - c'est gratuit), elle se venge de façon tout a fait malsaine quant elle-même a du pouvoir... Ils se valent l'un l'autre. C'est vraiment pas réussi.
- Bob et Bobette n°174 : La plus belle statue du monde de Willy Vandersteen
Un des tomes où l'on retrouve la mégalomanie de Lambique qui veut une statue gigantesque de lui-même - tout semble si louche que rien n'est difficile à comprendre excepté le but réel des méchants de l'histoire. Et finalement, c'est lié à une sorte d'Atlantide. Bien mais sans plus.
- Bob et Bobette n°175 : Cupidon perd le nord de Willy Vandersteen
J'ai vraiment pas apprécié ce tome... Sidonie veut se prouver qu'elle est capable de diriger les Amazones donc, elle voyage dans l'espace et le temps (et les mythes), pour arriver là-bas, mais il y a une guerre en préparation et la cheffe des Amazones est décédée... que l'on croit, mais une vision par un oracle, la montre à nos héros qui ont rejoint entre-temps Sidonie, en grande souffrance. Alors que Sidonie gagne toutes les épreuves, non sans l'aide de Lambique, bien sûr, Jérôme part sauver la belle vraie cheffe, qui en fait
était partie de son plein gré, a fait croire à son peuple qu'elle était morte, et pourquoi ? Pour faire un régime hardcore, sans que personne le sache... Sure thing.
Bob et Bobette eux veulent sauver Cupidon, l'Amour qui est plus puissant que la guerre
Bof, quoi, ils forcent les gens à s'aimer, et le final, réunit ainsi les deux leaders des deux camps opposés : répugnant.
[Plusieurs points de vue : celui de notre Ingénu, de Mlle de Saint-Yves et d'autres personnes encore]
Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de conte philosophique - et j'adore ceux de Voltaire, qui me font beaucoup sourire. Bon, moins vers la fin. L'Ingénu est appelé ainsi pour sa naïveté / son bon sens et il est difficile de ne pas l'apprécier, tant il est direct. L'injustice qu'il subit nous indigne. La fin est plus difficile à lire
il y a un viol notamment - je n'ai pas apprécié la façon dont l'héroïne meurt - car sa vertu est trop grande : de toutes les causes ridicules pour mourir... - elle est souillée car elle a dû coucher - elle a été forcée plutôt - avec un homme qui l'avait en son pouvoir, pour délivrer de la Bastille, l'Ingénu. Je ne supporte pas voir des personnages féminins agressés, violés, etc. et qu'on nous laisse accroire que par la faute d'un autre sa "valeur" est diminuée, comme une tache sur son âme, dans son corps. Je déteste cette dépossession de son propre corps, esprit. Malgré que tout ceci est démenti par l'Ingénu qui l'aime encore plus - le trait aurait pu être mieux tiré - surtout qu'elle finit par en mourir. Je sais que c'est fait pour le côté "tragique", mais rien à faire, je ne marche pas. Le pire est quand le violeur se présente, "pour la revoir" alors qu'elle est morte et que l'Ingénu la pleure violemment et que la confrontation se règle à l'amiable... Nope, l'Ingénu tel que je l'ai imaginé dès le début, même en s'éduquant en prison, n'aurait pas cessé de le vouloir mort et personne ne m'ôtera ça de la tête !
- La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé
[Points de vue de Tsongor, de son vieil ami, de Samilia, de Souba, etc.]
J'ai dévoré ce livre, très symbolique, sur le thème de la mort, de la guerre, de la violence, de la vengeance, de l'honneur et de ce qu'on laisse en héritage. Tout démarre à la mort du roi, qui plutôt que de faire un choix entre deux prétendants pour sa fille, se tue. Au début, c'est assez frustrant de voir que par manque de communication, avec sa fille notamment, Samilia, la guerre semble inévitable - mais bon, peu importe, cette guerre devait avoir lieu.
Cela m'a ennuyé, elle est la clef de tout, et l'auteur ne la laisse pas s'exprimer ou communiquer - comme s'il avait senti, qu'elle aurait peut-être pu changer le cours des choses... et ce n'est pas ce qu'il voulait écrire.
C'est mon personnage préféré, par après, elle tient les discours les plus justes et prend les décisions les plus dures. Son plus jeune frère Souba a une corvée terrible, construire 7 tombeaux pour son père mort, et cela lui prendra toute sa vie,
lui annonce son père avant de se suicider,
on comprend qu'en quelque sorte, en faisant ainsi, il lui a assuré d'avoir une vie finalement - et c'est avec son point de vue qu'on explore ce qu'on laisse après soi.