☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

[Springbloom]

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DEMI-DIEU | 15 ANS | HAWAÏEN | IRIS | SOURCIER | RÉTIAIRE | CHEF DE BUNGALOW | INFATIGABLE RAYON DE SOLEIL
Dunes | En pleine course vers la plage | Avec Mike (Bianca-di-Underwood)

C'est génial ! On va avoir le droit à une fête pour l'arrivée de l'Egide ! Et je suis certain que les Apollons vont encore plus se dépasser que d'habitude et nous faire un show exceptionnel à l'Amphithéâtre, ils sont toujours trop forts lorsqu'il s'agit d'avoir des idées spectaculaires ! J'aurai bien aimé me joindre à Chiron et Tyrone pour les aider à organiser, mais Chiron m'a dit que leurs deux cerveaux suffiraient. Pas grave, si je n'aide pas à l'organisation, j'aurais la surprise lorsque les célébrations auront lieu, et c'est même encore mieux, j'adore les surprises ! On en sait jamais à quoi s'attendre avec elles, elles viennent bousculer nos attentes et réinventer notre quotidien, c'est un bonheur permanent.

Rien qu'hier, je pensais passer ma soirée avec Derya sur la plage, à surfer sur les vagues et plonger dans l'eau, et j'ai eu la surprise de croiser Dinho ! Bon, il n'était pas dans un bon état, mais c'est si rare pour moi de le croiser en premier quand je reviens à la Colonie ! En général, je cherche toujours Derya ou Viggo en premier, mais les deux étaient introuvables hier soir...et, avec Dinho, on s'est bien amusé ! Je lui ai montré où était l'infirmerie, il avait oublié, et, le temps qu'on y parvienne, son doigt avait pris une drôle de teinte, c'était amusant, on aurait cru qu'il l'avait plongé dans un des pots de peintures de l'atelier d'arts créatifs. Hope a l'air de moins aimé les surprises, parce qu'elle ne semblait pas aux anges de nous voir débarquer aux alentours de minuit à l'infirmerie. Elle a soigné Dinho en moins de deux, et c'est toujours aussi beau de voir ses doigts glisser sur les peaux des autres pensionnaires et réparer tout ce qui a été brisé. Hope a vraiment des doigts de fée. Je me demande parfois ce qu'elle pourrait faire d'autres avec un telle adresse, si elle se baladait à la Forge ou aux Arts Créatifs, mais Hope reste toujours à l'infirmerie. C'est d'ailleurs dommage : j'aimerais bien avoir la surprise de découvrir quelqu'un d'autre un jour ici. Est-ce que Tyrone sait penser les blessures ? Je n'ai jamais eu l'occasion de lui demander.

Bref, Hope nous a chassé aussitôt la blessure de Dinho guérie et elle est repartie se coucher avec un air renfrogné sur le visage. Elle n'aime peut-être pas les surprises, mais je suis certain qu'elle sera très contente si une autre fête est organisée ce soir à l'Amphithéâtre ! Si elle n'y va pas d'elle-même, je l'emmènerai moi-même pour y participer, ça lui changera les idées, elle est souvent tendue en début de saisons - plus de pensionnaires, plus de gens à soigner, plus de boulot - mais là c'est tout de même assez flagrant. Ca se trouve, Sofia est de retour, elle pourra la remplacer le temps d'un soir !

En attendant de voir ce que prépare Chiron et Tyrone en secret dans une autre pièce de la Grande Maison, une tout autre aventure m'attend : l'océan ! J'ai pu goûter un peu au plaisir de l'eau salée sur ma peau hier soir, mais pas assez à mon goût. J'ai besoin de jouer avec un peu avec la mer, que la petite goutte d'eau salée s'amuse un peu de son ancêtre. Derya devrait probablement être à la plage à cette heure-ci, c'est l'occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups !

Je vais essayer de retrouver Derya à la plage, je l'ai manquée hier à cause de Dinho et du crabe ! Tu veux venir ? proposé-je à Vaast.

Il me répond par la négative, comme quoi il aurait autre chose à faire. Lui aussi à ses retrouvailles à faire à la Colonie, comme à chaque saison ! Je me demande bien d'ailleurs qui il voit en premier à chaque fois...est-ce qu'il a une sorte de liste mentale ? ou est-ce qu'il est comme moi, à déambuler dans la prairie et à dire bonjour au premier venu ? Faudrait que je lui demande lors de la Veillée de ce soir, quand on se retrouvera !

Pour le moment, je cours. J'adore courir, sentir le vent chercher à me freiner aussi fort qu'il le peut à mesure que j'accélère, et continuer ma course. Rien ne peut arrêter l'eau, encore moins l'air ! Je la fends, tout comme je fends l'herbe sous mes pieds, empli d'adrénaline. Je ne crois pas être le plus grand coureur en terme de vitesse à la Colonie, Victoire se débrouille bien mieux, mais je suis certain qu'en terme d'endurance, je suis imbattable ! Il faudrait que je demande à Chiron s'il est possible de faire les prochaines compétitions directement dans les prairies plutôt que sur le sable de l'Arène, c'est bien plus agréable et plus intéressant de courir ici plutôt qu'en rond.

En quelques minutes à peine, je parviens à atteindre les dunes. Le cœur battant la chamade, je m'approche de l'Eurok pour les franchir - Hash répète sans cesse que ce n'est pas bien de marcher sur les collines de sable, que ça les abîme, alors j'essaie de faire un effort - avant de tomber sur...Mike ! Oh oui, j'adore les surprises, et Mike en est une excellente !

Comment ça va Mike ? C'était bien la Veillée hier ?

C'est vrai que, avec tout ce qu'il s'est passé hier soir, je n'ai pas eu le temps d'y aller moi-même. Ca m'attriste un peu d'avoir raté la Veillée chant traditionnel des Apollons, mais pour le crabe et le doigt rouge vif de Dihno, ça valait le coup.

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DEMI-DÉESSE | 16 ANS | ALLEMANDE | ASCLÉPIOS | INFIRMIÈRE EN CHEF | GUÉRISON | OCHIA | À VIF
A l'infirmerie | S'occupe de Rachel et de Cassiena (ChapelierFou) | Seule pour le moment

Je ne pensais pas que cela arriverait un jour, mais, ça y est, elle y est parvenue. Je déteste désormais encore plus Tychè que Zeus ou Apollon, un sacré exploit tout de même ! Peut-être que cette simple pensée augmentera encore plus son acharnement envers ma personne, mais elle y va tout de même un peu fort pour quelqu'un à qui je n'ai rien fait. Entre les naïades hier, la tempête Nathan, mes nuits ponctuellement interrompues depuis deux soirs par des blessés et des arrivées improbables et la calvaire qu'a été la réunion de ce matin, je ne vois pas de toute façon ce qu'elle pourrait faire de pire. Je vais de mésaventures en mésaventures, tous les pensionnaires m'épuisent un par un, et le sommeil ne vient même pas me trouver. Dès que l'occasion le permettra, que Cassiena et Rachel seront de nouveau en forme, je pars à la recherche de Sacha et je ne le lâche plus jusqu'à ce que les cernes aient disparus de sous mes yeux. Ce serait bien la première fois que c'est moi qui part ainsi à sa recherche...

Et d'un autre côté, je vois mal comment je pourrais ne pas sortir épuisée du Conseil. A l'idée de participer à mon premier conseil des chefs de bungalow, je m'étais attendue à quelque chose de grandiose. De ce que raconte Urielle après les sessions, oui, les discussions n'ont souvent rien de palpitant, mais tout de même...une prophétie, l'Egide, ce n'est pas rien : le Conseil n'ouvre pas tous les jours ses portes aux non conseillers en chef. La dernière fois qu'un tel pas a été franchi, c'est quand il a été décidé que la présence d'Urielle autour de la table serait plus que sage et qu'elle pourrait se charger de représenter les demi-dieux sans bungalow, quasiment aussi nombreux que les pensionnaires de tous les autres bungalows réunis (à l'occasion, entre deux années d'études, ce serait pas mal qu'Annabeth pense à agrandir un peu la zone). Je m'étais dit que ma présence n'était certes pas aussi essentielle que la sienne, je ne m'y connais pas autant en mythe et ne suis pas aussi ancienne à la Colonie, mais je pensais tout de même que si Chiron m'avait convié, ce n'était pas seulement pour jouer les pots de fleurs en attendant que Cassiena ou Rachel ne s'évanouisse pendant la séance.

Mais il faut croire que c'était le cas pour tous les autres pensionnaires, puisque personne ne semblait faire attention à ce que je disais. Dès lors que je sors du cadre de l'infirmerie, c'est comme si je n'existais plus à leurs yeux. Oui, je suis une guérisseuse, oui, je peux réparer des os brisés en quelques instants, claquer des doigts et votre rhume disparaîtra, mais je ne suis pas qu'une infirmière qui attend patiemment que des patients daignent passer le pas de la porte pour s'occuper d'eux. Assise parmi eux tous, j'avais vraiment l'impression d'avoir l'étiquette "infirmière de secours - sonnez si besoin" sur le front. J'en veux à Chiron de ne pas avoir cherché plus tôt à prendre ma défense, à se positionner à mes côtés. Et j'en veux encore plus à tous les idiots de conseillers qui voulaient jouer avec la vie de Cassiena. Comment est-ce qu'ils ont pu être nommé pour représenter leur bungalow ? Quel genre de débile il peut bien y avoir derrière eux ? Vraiment, je ne tiens pas à savoir.

Ce n'est même pas un soupir que je lâche en sortant de la Grande Maison, mais un ouragan. Ce Conseil m'a plus mis en colère qu'autre chose, mais je ne peux pas me permettre de finir de soigner Cassiena et Rachel dans un état pareil, ou je ne vaudrais pas mieux qu'un Apollon qui croit pouvoir se servir d'un scalpel. Prenant sur moi, je pousse le double fauteuil roulant dans lequel les deux jeunes filles sont assises jusqu'à l'infirmerie, à quelques pas de là. Celle-ci est pour le moment déserte, ce qui me soulage un peu. A peine le seuil franchi, Ochia sort de sa cachette et rampe vers moi avant de se glisser contre ma jambe. A ses battements de cœur incontrôlés, je constate qu'elle ne s'est pas remise de ses frayeurs de la veille : elle aussi a besoin de repos et d'une présence rassurante, je suis certaine que les pouvoirs de Sacha peuvent aussi faire effet sur elle.

Rachel est toujours dans un état léthargique, et soulever son corps mort me demande une force plus importante que je n'aurai cru au premier abord. Quant à Cassiena, bien qu'elle ait été consciente durant quasiment tout le Conseil, celui-ci semble l'avoir épuisée : à peine installer dans son lit, elle s'endort déjà.

Je crois que nous avons trouvé notre prochaine activité, Ochia, baillé-je tout en caressant tendrement les écailles sur le sommet de sa tête, provoquant un doux sifflement de sa part.

Me dirigeant vers l'apothicaire, j'en ramène le tourne-disque de mon père. A défaut de réellement pouvoir dormir tant que j'ai des patientes en mauvaise état, pouvoir écouter un peu de musique suffira à me détendre un peu et me faire oublier ces deux derniers jours.

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DRYADE | 97 ANS | FRAISES DES BOIS | GARDIENNE DES NYMPHES | PETITE-FILLE D'HERMÈS | EN STRESS
Dehors | Pas loin de la Grande Maison | Avec Sofía (Shinato)

Hier, quand j'ai récupéré Mateo au milieu des Bois après mon insomnie, j'avais dû mal à imaginer que la nuit qui suivrait pouvait être encore surprenante. Entre ce que je soupçonne être un soubresaut de la Terre-Mère et un gamin de neuf ans qui est pourchassé par ce qui ressemble au Minotaure, il se passe des choses étranges à la Colonie. Mais rien d'aussi étrange que l'arrivée de Cassiena. Je n'ai pas le souvenir qu'à un événement aussi étrange ce soit produit à la Colonie depuis...eh bien depuis l'avènement de la dernière Grande Prophétie lorsque Percy Jackson avait passé la barrière il y a quatorze ans. Jusqu'au petit-déjeuner, j'ai pris la nouvelle avec le sourire, heureuse comme tous les autres pensionnaires je suppose de savoir l'Egide finalement de retour chez elle alors qu'on la croyait perdue à jamais.

Et puis Rachel a viré au vert...et je ne pouvais pas nier le rapprochement. Oui, tout ceci n'est peut-être qu'une coïncidence, et oui, il vaut mieux ne pas alarmer les pensionnaires, surtout ceux qui viennent tout juste de découvrir la Colonie. Mais je sais ce qu'il s'est passé hier. J'ai senti la terre bouger. Certes, aucun vers de la Prophétie ne mentionne la Terre, mais je connais assez bien l'Oracle de Delphes et ses sournoiseries pour savoir que ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas sa place entre les lignes. Si la Prophétie n'est pas pour demain, il n'y a aucun doute qu'elle est pour bientôt, et Chiron l'a très bien compris en insistant sur l'organisation immédiate du Conseil des chefs de bungalow.

Une part de moi comprend sa décision de ne pas m'y avoir convié. A tout moment j'aurai laissé échappé ce que j'avais vu la veille, comme je l'ai fait avec Ergan. C'est plus fort que moi, lorsque je sens que les demi-dieux doutent trop de même, je préfère leur donner une voie claire pour effacer le doute plutôt que quelques éléments comme peut le faire Chiron. Je n'ai pas son âge ni même son expérience avec les demi-dieux, et j'ai toujours l'impression qu'une réponse franche conviendrait bien mieux que des bribes à un âge où ils sont déjà rongés par de multiples autres doutes. Peut-être qu'il est plus sage de les laisser dans l'ombre et que c'est pour cela que les dieux se comportent comme ça, mais je ne suis pas une déesse et je ne le serais jamais.

Et j'a besoin de savoir que tout se passe bien dans la Grande Maison, j'ai besoin de m'assurer que les conseillers en chef vont bien et qu'ils n'iront pas baisser le moral de leurs adelphes après la réunion. L'Egide est de retour, pas vrai ? c'est une bonne nouvelle il faut que ce soit cela qui ressorte du Conseil, pas les menaces de mort de la Grande Prophétie de l'Oracle. En début de saison encore plus que le reste du temps, les pensionnaires ont besoin de se sentir en sécurité dans cet univers qu'ils sillonnent pour la première fois. Si au déjeuner je sens la moindre tension dans le Pavillon-Réfectoire...je risque bien de craquer et dévoiler à tous la menace que je redoute : vivre dans l'illusion, oui, mais si les pensionnaires redoutent déjà trop, autant qu'ils soient prêts à faire face.

Les discussions s'éternisent à l'intérieur tant et si bien que Mr. D finit par sortir de la Grande Maison et, sans plus de considération pour mon étonnement, disparaître d'un claquement de doigts. Sous le choc, il me faut un certain temps pour me rendre compte que cela fait bientôt une dizaine de minutes que le stress m'a poussé à me ronger les ongles. Définitivement, il ne vaut mieux pas que je reste ici, ça ne me fera que remuer des mauvaises pensées qui ne mèneront à rien. Je ferai mieux de me changer les idées avant le repas, où les pensionnaires vont se douter de quelque chose. Peut-être que je pourrais aller voir ce que donne les entraînements aux Arènes ?

Xylia réflexe !!

Je ne pensais pas que quelqu'un viendrait troubler mes pensées, et encore moins la voix que je reconnais là. Un peu trop secouée par les derniers événements, je me retourne bien trop lentement pour parvenir à récupérer la pomme qui fonce vers moi. Après avoir frappé mon bras droit, elle s'effondre mollement par terre.

Je suis désolée Sofía, j'avais la tête ailleurs, m'excusé-je en ramassant la pomme avant de la nettoyer de sa boue avec un petit tour d'Esprit de la nature. Comment se sont passés ces derniers mois pour toi ?

J'ai le souvenir que Sofía ambitionnait de devenir chirurgienne cardiaque, un métier fort honorable mais qui demande des années d'expérience et de savoir pour être pratiqué, encore plus lorsque l'on est une demi-déesse atteint d'un TDAH. J'espère qu'elle est en bonne voie pour parvenir à obtenir le titre qu'elle veut tant, les études ne doivent pas lui être aisées.

Je suppose que tu cherches Hope ? lui demandé-je, bien consciente de l'amitié entre les deux jeunes femmes et de la proximité de la Grande Maison avec l'infirmerie. Elle avait probablement essayé de l'y trouver et m'avait vue en sortant. Il s'est passé pas mal de choses depuis l'ouverture de la saison, on peut s'asseoir et je te raconterai.

[Nialii]

La veillée se termine, et Nimue a bien mystérieusement disparu. Sans grand-chose à faire après cette soirée je rentre doucement au bungalow 12, mon esprit bloqué au Japon. J’évolue dans un environnement que je perçois mais que mon cerveau efface presque aussitôt pour le remplacer avec des images du théâtre de Kyoto. Sentant la fatigue se mêler à la nostalgie je monte dans mon lit et ouvre un livre pour me changer les idées. Un recueil de poèmes de Takuboku Ishikawa. Peut être pas la meilleure décision contre la tristesse ou le mal du pays mais bon je ne peux jamais résister à ses poèmes. Je me suis endormie assez vite après quelques quatrains et quand je me réveille j’ai encore le livre dans les bras. Le réveil est un peu difficile, j’ai du mal à trouver une motivation quelconque. Je pense que j’ai besoin d’un peu de créativité et décide d’aller aux forges après le petit déjeuner.
J’arrive au Pavillon-Réfectoire et prends place à la table des Dionysos. Je mange sans trop d’intérêt pour ce qui se passe hors de ma tête. Les bruits de foule me bercent, je vais machinalement vider mon assiette dans le feu, sans trop prêter attention aux gens autour. Jusqu’à ce que les bruits s’arrêtent. Je me réveille de ma torpeur et vois tous les visages tournés vers la grande table. Chiron est en train de parler. J’entends le nom d’Achille, je ne suis pas concernée. Puis j’aperçois Verne s’approcher de Chiron. Je ne savais même pas qu’il était rentré. « Cette nuit, une nouvelle pensionnaire, Cassiena, a rejoint la Colonie. Et elle n'est pas venue seule. Nous ignorons d'où exactement, mais elle nous a ramené un des plus précieux artéfacts de l'Antiquité grecque : l'Egide ! ». Les mots du centaure résonnent en moi. L’Egide. Comment est-ce possible ? toutes les mines sont graves. Sans même nous laisser le temps de digérer tout ça, Rachel se met à briller. L’air n’arrive plus jusqu’à mes poumons. J’écoute avidement les mots qui sortent de la bouche de cette antiquité. Une Grande Prophétie. Je regarde autour de moi et tous sont bouche bée. Comment se remettre d’un tel moment ? avant que le monde s’emballe trop, Chiron déclara la matinée libre pour tous sauf les chefs de bungalows et bretteurs. Je suis heureuse de ne pas être cheffe de bungalow. Je m’éclipse du Pavillon-Réfectoire et me dirige d’un pas vif vers la Forge. J’ai décidément besoin de graver du bois. Sur le chemin me parvient une voix douce et familière. « Salut Akane ! Besoin d'un coup de main sur tes marionnettes ? ». Je me retourne, et « VERNE ! » cis-je en lui sautant au cou. « Tu m’as tellement manqué je suis heureuse de te voir ! ». Sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle, j’ajoute « j’ai une nouvelle création à te pitcher, viens avec moi ». Et sur ce, je l’entraîne jusqu’à la Forge.

[Springbloom]

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DEMI-DIEU | 15 ANS | NÉERLANDAIS | HERMÈS | BOUSSOLE AMBULANTE | XIPHOS | CHEF DE BUNGALOW | COEUR ORPHELIN
Extérieur | Pas loin de la Grande Maison | Avec Calypso (Yumeko)



Je ne saurais dire quand exactement ma cleptomanie s'est éveillée, quel premier objet l'a déclenché. Je me souviens juste que, un matin, la femme de ménage chargée de s'occuper de l'appartement de fonction de mon père à Singapour a informé ma mère qu'elle avait trouvé le menu d'un restaurant et une boule à neige de la Tour de Pise sur la table de chevet de ma chambre, deux endroits où nous n'étions jamais allé. Elle m'a interrogé à leur sujet, m'a demandé d'où ils sortaient et comment je me les étais procurés ; je n'avais pas de réponse à lui fournir. Je vole à l'instinct, de manière impulsive, sans me poser plus de questions que cela. Avec l'hyperactivité, les souvenirs s'envolent et j'ai dû mal à retracer le comment ou le pourquoi. La seule certitude que j'ai eu, passé cet instant, c'était qu'il fallait que je cache mon "butin" des yeux de ma mère ou des agents d'entretien.

Du plus loin que je me souvienne, lorsque je replongeais dans ma cache à multiples trésors, il n'y avait là que du bric-à-brac improbable. Des objets volés sur un comptoir de restaurant, des prospectus laissés sur un banc, des polaroids ratés, ... ce n'était jamais rien de précieux, jamais rien auxquels les victimes pouvaient avoir accordés une importance tant monétaire que sentimentale. Ce sont des déchets, des choses délaissées parce que jugées inutiles par leurs anciens propriétaires. Quelque part, le terme de "vol" est lui aussi inapproprié. Quel intérêt je trouve à tout cela ? Est-ce que mon esprit encombré se dit que toutes ces choses peuvent l'aider à continuer d'imaginer la vie d'autrui ? La théorie ne doit pas être si fausse, je suis déjà parvenu à retrouver à qui appartenait ce que j'avais récupéré avec les quelques indices qu'ils offraient.

Néanmoins, une chose est certaine quand je constate mes différents larcins : je ne suis pas une pie voleuse. L'éclat ne m'intéresse pas, le brillant non plus, la richesse des matériaux me passe au-dessus. Ce n'est que l'âme des objets, ce qu'ils peuvent me dire sur leurs anciens propriétaires qui m'intéresse. Alors pourquoi cette soudaine curiosité pour ce que contiennent les poches de Calypso ? Ce n'est pas dans mes habitudes, ça ne me ressemble pas. Je ne comprends pas toujours ce qui peut se passer dans ma tête, mais je sais tout même discerner quand quelque chose sort de l'ordinaire. Et ça, ça sort de l'ordinaire. Est-ce que ça signifie qu'il y a plus qu'un simple objet ? Puis-je faire confiance à mon intuition masculine ? Le seul moyen d'en savoir plus, c'est de poursuivre mon enquête. Et, pour le moment, elle prend soin de garder l'objet dans le creux de sa paume, fermée, invisible.

Honnêtement ? La routine. Félix qui arrive pas à un dire un seul truc pertinent, Dak Ho qui ronfle, Urielle qui joue les mamans et Kyle qui veut taper tout le monde, y compris la table, décrivis-je en omettant volontairement de parler de mes habituelles farces qui viennent troubler ce schéma, histoire de lui garder la surprise pour la prochaine réunion Qui, sait, peut-être qu'un jour ça changera.

Bien qu'elle s'adresse à moi, elle ne me fait pas pleinement face. Son corps est tourné vers la forêt, au nord-est, comme l'indique la boussole qui a élu domicile dans mon cerveau. A-t-elle quelque chose à y faire, quelqu'un à retrouver là-bas ? J'avoue ne pas assez bien connaître les habitudes de Calypso, voire même ne pas bien la connaître du tout. Si ce n'est le journal de Gloria qui ne cesse de parler de ses flirts avec Levy, j'ignore quasiment tout de sa vie. Peut-être que c'est lui qu'elle partait retrouver. Si c'est le cas, je me sentirai mal de m'imposer et de bousculer les plans de sa journée.

Je finis de parcourir les derniers mètres qui nous séparent afin de me mettre à sa hauteur, mais je constate d'un œil que je ne peux toujours pas apercevoir ce qu'elle a dans la main.

Tu comptais aller quelque part ? lui demandé-je, le ton un peu hésitant. Je déteste l'idée de déranger, mais faire sa connaissance me permettra de passer le temps en attendant que Kahau ait fini ses activités sur la plage. Je ne me sens pas d'humeur à retrouver Daithe au lac.

[Springbloom]

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DEMI-DIEU | 18 ANS | BRETON | HÉPHAÏSTOS | MULTI-TÂCHE ET HABILETÉ | MASSE D'ARMES | BIENVEILLANCE DÉSINTÉRESSÉE
Forge | Dans l'Atelier principal | Avec Akane (Nialii)

La voix d'Akane vient exploser à mes tympans, aussi chantante qu'en pleine mutation de son passage à l'âge adulte, ce qui produit un son assez étrange, mais aussi enchanteur que le sourire de sa propriétaire. Sans l'ombre d'une hésitation, Akane me saute au cou, enlace mon coeur de sa chaleur corporelle et de son odeur épicée. Je pourrais être dérangé par ce contact soudain et non-consenti, mais je commence à avoir l'habitude que les autres pensionnaires n'hésitent pas à franchir les frontières de mon intimité physique. Contrairement à ma sœur Fay, les embrassades, câlins et autres gestes affectueux ne me dérangent pas vraiment, je les reçois même avec joie. Je n'ai pas autant de courage que mes camarades pour oser ainsi m'aventurer dans leur monde, mais s'ils m'offrent une partie du leur, je ne vois pas pourquoi je refuserai.

Sauf que, cette fois-ci, je n'ai pas le temps de rendre son embrassade à Akane. Son excitation est palpable quand elle me tire par le bras et m'entraîne après elle vers la Forge, forçant sur mes poumons qui n'ont plus eu l'habitude de réclamer autant d'air depuis longtemps. Je suis certes un demi-dieu et donc naturellement un sportif et un guerrier, mais je passe le plus clair de mon temps dans des ateliers, immobile, à travailler le métal dans un environnement confiné où la fumée aime élire domicile : pas vraiment le meilleur moyen pour s'assurer que mon appareil respiratoire est au meilleur de sa forme. Normalement, revenir à la Colonie est l'occasion de reprendre des exercices petit à petit des exercices plus intensifs à l'Arène pour me remettre en forme niveau endurance, mais je crois bien que ce ne soit pas dans les plans d'Akane.

J'arrive ainsi essoufflé dans l'atelier principal de la Forge, haletant et le corps plié en deux par ce soudain effort. Après avoir repris mon souffle et une couleur moins vive au niveau des joues, je constate étrangement que la Forge est déserte. J'ai l'habitude ne pas y croiser les plus jeunes, occupés à découvrir la Colonie, ni même Lemony lorsqu'il oublie le chemin pour y aller, mais je suis surpris de ne pas apercevoir Fay. Son image est indissociable des fours et du mur d'outils dans ma tête, mais il est vrai qu'il lui arrive d'aller parfois s'entraîner, ou même d'être convoquée au Conseil, comme c'est le cas ce matin. Souvent, elle me cède la place pour rester ici à réparer et affiner des lames, mais je n'ai pas vraiment eu l'occasion de parler avec elle depuis mon retour, et j'aurai de toute façon fait tache lors de la réunion, à peine revenu à la Colonie et pas plus au courant que les autres de ce qu'il s'y passe.

Alors, dis-moi tout, quelle est donc cette nouvelle création ?

Les mannequins de combat d'Akane sont vraiment tous plus exceptionnels les uns que les autres. A chaque fois que nous achevons une création, elle ne cesse de répéter qu'elle n'aurait jamais fini la marionnette sans mon aide, mais c'est d'elle que viennent toutes les idées. J'ignore ce qui fourmille dans son cerveau, mais elle parvient toujours à se réinventer, à tenter, et son enthousiasme à l'idée de créer est plus que contagieux. Finalement, c'est peut-être mieux que nous ne soyons que deux ce matin à la Forge, nous aurons plus d'espace pour travailler tous les deux tranquillement et peut-être même accomplir l'entièreté du travail en une matinée. Rien qu'à l'idée de pouvoir assister à une nouvelle démonstration des dons d'Akane, je sens mes doigts s'agiter à la recherche de ficelle, clous et autres marteaux.

[Springbloom]

@Yumeko : étant enfin à jour désormais - sacripants tous autant que vous êtes - je peux enfin valider la fiche de Casper et l'accueillir à la Colonie. T'as réussir à créer un personnage encore plus asocial que Freya, c'est tout de même un sacré exploit, du coup bravo à toi Pour ce qui est des liens, j'ignore si tu en envisages vraiment, mais pour le côté fan de mécanique, je sais que Verne aime pas mal, même si lui est plus orienté moto que voiture...Donc ils pourraient s'échanger leur savoir ? A voir, je ne sais pas si Capser est prêt à créer un lien qui pourrait ressembler à de "l'amitié". Par contre, je peux te dire que ses pouvoirs ne marcheront pas avec Kahau, étant donné que le Monsieur n'a pas de peur

[Twilight55]

Asya Lattero

Asya ouvre la porte de l'infirmerie et entre. Elle regarde tout autour d'elle. Elle ne vis pas beaucoup de personnes. Dans l'infirmerie il y avait seulement Hope Waymer qui s'occupait
de deux personnes. Elle s'avançe vers Hope et lui demanda d'une voix calme mais inquiète :

-Qu'es ce qui se passe ? Ça va ?

[Springbloom]

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DEMI-DÉESSE | 16 ANS | ALLEMANDE | ASCLÉPIOS | INFIRMIÈRE EN CHEF | GUÉRISON | OCHIA | À VIF
A l'infirmerie | Avec Asya (Twillight55)

Tychè, je t'en prie, non, ne fais pas ça...Je suis prête à retirer tout ce que j'ai dit sur toi toute à l'heure, à te combler de compliment, à te jeter une part de mon repas au feu, même la viande en entier si tu veux, si tu veux bien empêcher Asya de franchir le pas de la porte.

Mais mes prières intérieures ne changeront rien. Les mèches de cheveux blondes sur ce petit corps sont reconnaissables entre toutes. Asya. Une fille d'Apollon. La cerise sur le gâteau, la crème de la crème. Tychè a réellement décidé de se payer ma tête aujourd'hui, de me pousser jusque dans mes retranchements pour voir quand est-ce que je craquerais et me mettrais à dévaster l'infirmerie de mes propres mains. Je refuse de lui donner cette satisfaction, de jouer de son bon plaisir et de céder aux conflits. Je vaux mieux que mon grand-père et mon arrière-grand-père, mieux qu'un conflit inutile.

Oui, j'ai les nerfs à vif. Oui, je déteste Asya tout autant que ses adelphes. Oui, le simple fait de la voir elle, avec ses grands yeux de biche, son regard innocent et sa bouche à cœur me donne envie de serrer les poings et lui claquer la porte au nez. Mais ce n'est également qu'une gamine, une gamine qui veut "bien" faire, mais qui, comme le reste de sa famille, ne fait pas bien. Je me fiche d'avoir du boulot par-dessus la tête, d'être épuisée la nuit, tout ce que je demande, c'est d'être tranquille à l'infirmerie pour bien faire mon travail et ne pas être dérangée par des visites intempestives. Or, depuis deux jours, ça n'arrête pas.

Il ne se passe rien, si tu veux tout savoir. Rachel dort. Cassiena, la nouvelle dort. Tu peux t'en aller. Et me laisser en paix, manqué-je d'ajouter.

Voilà. Le ton est certes froid, pas très sympathique, mais l'idée est là, ferme et claire. Et Asya n'est pas Nathan, donc elle ne s'amusera pas à me poser des questions sur mon "comportement" avant d'envoyer valdinguer l'infirmerie entière dans une tempête. Je veux juste pouvoir somnoler tranquillement et assurer un environnement de sécurité pour Ochia, ne serait-ce que le temps d'une matinée. Je la sens déjà se tendre le long de ma jambe, bien consciente que la nouvelle arrivante n'est pas très appréciée par son amie.

[Twilight55]

Asya Lattero

Asya en voyant comment Hope lui parlait lui dit vexer :

-Déjà pourquoi tu me parles comme ça ? Je te demande si ça va ! Je m'inquiète pour toi, d'accord ? Déjà que je veux t'aider. Alors si tu ne veux pas de moi tu me le dis hein.

Elle sortit de l'infirmerie après avoir dit cela.

[Shinato]

Sofía Cassano

Fille de Lypé / Italienne / 19 ans / 1m66 / née le 25 Avril 2001 / Saisonnière / avec Xylia
Il y a bien des choses que j'ai appris mais la plus importante de toutes est certainement de savoir lire les émotions d'une personne en la regardant droit dans les yeux. Xylia est certainement la personne m'ayant appris le plus de chose à la Colonie et je lui dois beaucoup concernant mon frère. Mais quand je vois la pomme toucher son bras avant de tomber par terre, je reste de marbre. J'étais persuadée qu'elle l'aurait attrapé avec habileté et élégance, comme à son habitude. Il est difficile de surprendre Xylia et j'essaye depuis un moment de la prendre au dépourvu sans grand succès... jusqu'à maintenant. Quand elle se tourne vers moi, je comprends que quelque chose ne va pas.

- "J'allais effectivement la retrouver à l'infirmerie mais te voir ainsi me laisse penser que je devrais remettre ça à plus tard." dis-je en ignorant sa première question.

Tout s'est bien passé pour moi cette année, mais je me dis que je pourrais en parler avec elle quand elle aura retrouver son sourire habituel. Je vais m'asseoir au pied d'un arbre et tapote la place à côté de moi pour l'inviter à me rejoindre.

- "Que s'est-il donc passé pour que tu sois dans un tel état?" je lui demande avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

[Springbloom]

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DEMI-DÉESSE | 16 ANS | ALLEMANDE | ASCLÉPIOS | INFIRMIÈRE EN CHEF | GUÉRISON | OCHIA | APAISÉE
A l'infirmerie | De nouveau seule

C'est tout ? Il en fallait aussi peu pour que la déesse de la Fortune m'épargne ? Une prière en secret d'excuse ? Je devrai essayer de prier plus souvent qu'Apollon et Zeus meurent dans d'atroces souffrances, peut-être qu'un jour je serais exaucée...et je serai également définitivement libérée d'autres descendants potentiels.

En attendant, le champ est désormais libre ! Une fois installée sur un des lits, le tourne-disque sur la table de chevet, je laisse lentement mes paupières se clore. A côté de ma tête, Ochia s'est lovée sous la couverture pour mieux apprécier la chaleur. Après un crissement, le diamant commence à laisser échapper une mélodie, quelques accords de violons frottés avec énergie et rapidité. Je me laisse emportée par la mélodie, typique des performances de groupes de rock, longues, folles, interminables pour mon plus grand plaisir. Mes pensées vagabondent, loin des événements actuels. Il n'y est plus question de quête, d'Egide, de blessés. Il n'y a plus que moi qui profite enfin d'un peu de tranquillité dans l'œil du cyclone.

Certes, une petite part de moi regrette un peu ce qu'il vient de se passer. Peut-être que j'ai été trop sèche, trop froide avec Asya, même si mes mots n'avançaient que des purs faits : son aide n'était pas nécessaire. Mais ils ont eu les effets escomptés, elle m'a laissée tranquille. Je peux désormais pleinement écouter mes derniers vinyles, sans me soucier d'être dérangée par qui que ce soit. Quant à Ochia, le simple fait d'avoir vu la gamine partir a suffi à diminuer les battements de son cœur qui commençaient à s'affoler. Toutes deux, nous nous sentons mieux en son absence.

Et pourtant, pour une fois, elle n'était pas seulement là pour aider avec les autres patients, elle tenait également à s'enquérir de mon état de santé. Peu de gens s'y intéressent à la Colonie, mis à part peut-être Xylia, Sofia ou Daithe. Pour les autres, je suis une sorte d'objet à leur bon service, et encore plus pour les Apollons. Tout ce qui les intéresse, comme leur père, c'est la lumière, la gloire. Ceux qui viennent à l'infirmerie me laissent la plus grande partie du boulot, me démener avec des onguents, remèdes et antidotes issus du venin d'Ochia, mais s'arrangent pour toujours être au chevet des patients lorsqu'ils se réveillent, pour s'assurer de récolter les lauriers. Et je ne peux plus supporter ce genre de comportement. Je me fiche de la gloire, mais leur ego...C'est trop. Je préfère m'épuiser à l'infirmerie plutôt que de devoir "partager" les tâches avec un quelconque Apollon.

Peut-être qu'un jour, dans longtemps, quand mes neurones seront calmés, j'irai m'excuser pour ma sécheresse auprès d'Asya. Peut-être. Ou peut-être pas. Ce n'est certes qu'une gamine qui voulait bien faire, mais elle n'en reste pas moins la fille de son père, à débarquer pour jouer les sauveuses sans même sembler être au courant de ce qu'il s'est passé ce matin. Hors de question que j'aille lui courir après dans tous les cas, une petit leçon ne peut pas lui faire de mal.

[Springbloom]

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DRYADE | 97 ANS | FRAISES DES BOIS | GARDIENNE DES NYMPHES | PETITE-FILLE D'HERMÈS | EN STRESS
Dehors | Pas loin de la Grande Maison | Avec Sofía (Shinato)

Lorsque mon regard croise celui de Sofía en lui rendant sa pomme, je sais que j'ai commis un erreur. Elle sait. Certes, elle ne sait pas tout sur ce qui peut se passer dans mon cerveau, mais elle a bien conscience de quelque chose d'anormal. Et, dans ce simple échange de regard, cette lueur qui s'allume dans ses pupilles, je comprends instantanément pourquoi Chiron a choisi d'opter pour ce chemin de neutralité. Il est bien meilleur guide que je ne pourrais l'être aujourd'hui. Je suis un livre ouvert pour tous les autres demi-dieux. Mes sourires permanents jouent contre moi dès lors qu'un trouble arrive. Je ne sais pas dissimuler ses sentiments que je connais encore assez mal, dont je ne sais pas quoi faire, et cela se reflète irrémédiablement sur mes traits. Il faut absolument que j'essaie de prendre des leçons de comédie avec les Dionysos pour que ce genre de choses ne se reproduise plus à l'avenir, pour que je n'ai plus à me retrouver face à des pensionnaires comme Ergan hier au soir ou Sofía aujourd'hui, dans cette position inconfortable où je ne sais plus quoi faire. Si je veux être un guide pour les sang-mêlé, à l'instar de Chiron, et c'est ce que je souhaite plus que tout, il faut que parvienne à être impassible, à réellement représenter une figure sage et sûre d'elle. Je dois apporter des réponses, pas d'autres interrogations. Je suis encore beaucoup trop expressive pour y parvenir aujourd'hui.

A chacun sa technique. Si Sofía évite ma question pour m'en poser une autre, je ferai de même. Je me doute bien qu'elle ne l'a pas fait pour me cacher une quelconque information, contrairement à ce que je m'apprête à faire, mais qui ne tente rien n'a rien. Ce petit tour de passe-passe enfantin me permettra peut-être de récupérer un peu les rênes de la conversation l'espace d'un instant, le temps de déterminer si c'est une bonne chose ou non de de dévoiler ce que je crains à tous les pensionnaires qui croisent mon chemin.

Pas grand chose, je m'inquiète pour Chiron, il s'est pris la tête hier tout l'après-midi pour trouver le parent divin d'un de nos nouveaux arrivants, et je pense avoir la solution à son problème, lui mentis-je en prenant place à ses côtés, le long de l'arbre. Je comptais lui en parler, mais il a convoqué un conseil, simple routine de début de saison, pour prendre les mesures.

Je n'aime vraiment pas l'idée de mentir ainsi aux demi-dieux. N'est-ce pas déjà ce que font leurs parents à longueur de temps ? ce qu'à fait ma mère pendant si longtemps ? Ils se cachent tous derrière l'excuse de la protection, et je les ai toujours blâmé pour leur comportement égoïste, qui servait plus à satisfaire leurs intérêts que ceux des protégés. Et aujourd'hui, je me retrouve à faire pareil. Est-ce que j'ai jugé les dieux et ma mère trop vite ? Est-ce que leurs intentions leur semblait aussi bonnes que les miennes en cet instant ? Ou est-ce que, justement, les miennes sont mauvaises ? L'idée me fait froid dans le dos ; il faut absolument que je parle à Chiron quand la réunion sera achevée.

En tout cas, toi, tu m'as l'air bien pressée de changer de sujet ! la taquiné-je avec un petit coup de coude. Dis-moi tout, que t'est-il arrivé ? Tu suis toujours tes études de chirurgie ?

Malgré tout ce qu'il se passe, j'espère tout de même connaître la réponse à cette question. Sofía a toujours rêvé de pouvoir devenir chirurgienne, et elle s'est donnée corps et âme pour essayer d'y parvenir, et ce bien qu'elle soit atteinte de même trouble de l'attention que les autres pensionnaires.

[Shinato]

Sofía Cassano

Fille de Lypé / Italienne / 19 ans / 1m66 / née le 25 Avril 2001 / Saisonnière / avec Xylia
Etant dans le domaine médicale, mentir est quelque chose que je préfère éviter. Même si des fois la vérité peut blesser, la cacher n'est pas la bonne solution. Quand j'ai appris l'existence de Pain, Chiron a pris des pincettes pour me révéler qu'il avait agressé un de mes camarades en prenant possession de mon corps. Ça a été très dur d'apprendre que je partage mon corps avec une personne faisant souffrir les personnes qui m'entourent et ce, même si c'est pour me protéger.
Du coup, quand Xylia s'assied près de moi et me révèle ce qui la tracasse à ce point, je ne peux m'empêcher d'avoir un doute sur la véracité de ses propos. Certes, trouver le parent divin d'un nouveau venu peut être frustrant et difficile mais pas à ce point. En regardant Xylia, j'avais vraiment l'impression qu'elle allait m'annoncer la fin du monde.
Malgré tout, je lui décroche un sourire quand elle me taquine en revenant sur sa question initiale.

- "Oh, il m'est arrivé beaucoup de chose cette année, si tu savais. J'ai notamment fait ma première vraie opération sur un patient et elle fut un véritable succès. Ça m'a vraiment émue quand la famille m'a remerciée, j'avais enfin l'impression que mon dur labeur n'était pas vain." je lui raconte enjouée.

Mes souvenirs fusent dans ma tête et je continue de lui raconter toutes les expériences que j'ai pu vivre. Que ce soit avec des enfants, des personnes âgées ou même un criminel ayant reçu une balle au cours de son arrestation. Puis arrive le moment où je perds légèrement mon sourire.

- "Et puis, il y a de ça un petit mois, j'ai eu le malheur de connaître mon premier échec. Ma mère a eu beau me consoler en me disant que même elle n'aurait rien pu faire, ça m'a fait si mal de ne pas sauver ma patiente et d'annoncer son décès à ses proches. Le mari m'a même tapé nerveusement et j'ai failli craquer et fondre en larmes devant lui. J'avais beau enchaîner les réussites, ce simple échec m'a mis au fond du gouffre. Malgré ça, j'ai compris que, tout comme je l'avais vécu au cours de mon apprentissage, l'échec n'est pas inévitable et qu'il faut savoir rebondir pour être meilleur..." dis-je toute émue avant de mettre une pause dans mon discours.

Les yeux toujours humides, je me tourne vers Xylia et lui souris.

- "Ce jour-là, j'ai également appris à dire la vérité même si elle est douloureuse alors ne va pas me faire croire qu'un simple parent divin a su te mettre dans cet état. Je te connais depuis que j'ai dix ans et je sais très bien que mentir n'est pas dans ta nature alors ne garde pas en toi ce qui te tracasse. Tu es notre grande soeur et c'est également notre rôle à nous petits frères et petites soeurs de te soutenir quand ça ne va pas."

[naji2807]

Nadya Espinoza
17 ans, 6 Avril, 1m58, Fille d’Aphrodite, Panthère Noire
Cheffe de Bungalow, Très émotive, Sort du Conseil et croise Nathan et Karen



Nathan semble troublé, pas besoin d'un quelconque pouvoir pour le sentir. Je suis plutôt douée pour comprendre les émotions des autres, sûrement parce que je suis très émotive moi-même. J'ai étonnement pour de facilité à aider les autres à se calmer qu'à me calmer moi-même, mais je suppose que c'est pour tout le monde pareil. Si j'allais au fond des choses, je dirai que Nathan est même contrarié de me voir, ce qui est un peu vexant quand on y pense, mais ce qu'il dit ensuite m'éclaire sur le pourquoi du comment. Quand il prononce le nom de Felix, je lève les yeux au ciel, mais je pince ensuite les lèvres quand il dit que j'ai contribué à son inquiétude. Ce n'est sans doute pas comme ça que je voulais qu'il le prenne, je ne faisais que formuler ma propre inquiétude. Karen s'alarme à son tour, mais quand Nathan reprend la parole, je secoue vivement la tête. Il me connaît pourtant, il sait que je ne vais pas gentiment le laisser partir avec Karen, surtout qu'on voit bien qu'elle n'est pas du tout d'accord avec l'idée.
- Tu n'es pas resté jusqu'au bout, je l'accuse. Nous avons discuté et nous en sommes venus à la conclusion qu'il vaut mieux que tout le monde reste ici. Vous ne serez pas plus en sécurité à l'extérieur, c'est même tout l'inverse. Ici au moins, vous êtes avec tout le monde, nous sommes soudés, et je ne te laisserai pas emmener Karen, surtout qu'elle n'a pas envie de partir.
C'est ce qui m'inquiétais un peu, que la panique commence à se répandre dans la Colonie. C'est vrai que j'ai pensé un moment que les plus fragiles feraient peut-être mieux de rentrer chez eux si un danger se mettait à planer sur la Colonie... Mais les autres m'ont fait réfléchir - c'est d'ailleurs à cela que servent ces réunions - et au final, nous sommes effectivement plus fort quand on se serre les coudes. Nous sommes comme une grande famille, et nous devons agir en tant que telle.

[naji2807]

Coram
Satyre, Fils d’Hélia, 28 ans, 1m67, PNJ
Courageux, Imprudent, Enjoué, Avec Hash au Pavillon-Réfectoire



Je me pose peu de questions, c'est peut-être un défaut dans certaines situations, mais moi je le vois beaucoup comme une qualité. Je préfère agir, être dans le faire, dans l'action, c'est comme ça qu'on résout les problèmes, pas en y réfléchissant pendant des heures et des heures. La preuve, c'est que même les enfants d'Athéna ne reste pas passivement assis à réfléchir des heures durant. Ils élaborent des stratégies, mais ils les mettent surtout en place, sinon ça n'a pas d'intérêt. C'est clairement par l'expérience qu'on en apprend le plus, et même si ça signifie faire quelques erreurs. Beaucoup de demi-dieux pensent comme moi, je le sais, je le vois au quotidien. C'est leur fougue, leur tempérament actif qui leur permet d'arriver à bout des monstres, de s'entraîner vaillamment, de mener à bien leurs quêtes. C'est sûrement là-dessus que compte les Dieux, et même si je comprends un peu la réflexion d'Hash, je ne suis pas sûr de la suivre complètement. Dans sa bouche, on dirait presque que les Dieux envoient leurs enfants souffrir à leur place... mais je ne crois pas que les choses soient ainsi. Je n'irai pas spéculer trop haut sur ce que pense les Dieux, mais j'ai quand même quelques théories.
- Je pense que c'est plus compliqué que ça. Peut-être qu'ils n'ont pas tous les tenants et les aboutissants, mais qu'ils savent qu'une chose va se produire, et qu'il faut que leurs enfants soient ici et pas ailleurs... Après tout, qui nous dit qu'ils seront plus en sécurité ailleurs ? Même si une menace arrive sur la Colonie, son retentissement se fera sûrement partout, sur tous les demi-dieux qui parcourent le monde !
Bon j'avoue que pour le coup, mon discours n'est pas très positif. Mais ce n'est pas ma seule théorie.
- Et à mon avis, j'enchaîne, si les Dieux envoient leurs enfants en quête ou combattre une menace, c'est une marque de confiance. Ils ont foi en leurs enfants pour protéger le monde.
Et ça, c'est quand même la classe... Moi aussi j'aimerai bien qu'on me fasse confiance pour protéger... bon peut-être pas le monde, mais quelque chose du même genre ! Ok, je n'ai pas la force des Arès, la sagesse des Athéna, ou la chance des Tyché... mais je m'entraîne, et puis j'ai du courage, de la détermination, et j'ai réussi ma première mission en ramenant un gamin assez retord tout de même... Pourtant, ce sont toujours les demi-dieux que l'on envoie en quêtes, et parfois même lorsqu'ils sont encore tout jeunes. Nous satyres, avons l'habitude d'explorer le monde - quand nous allons chercher des demi-dieux, mais ça compte quand même ! - nous avons de bonnes connaissances des créatures mythiques, souvent même meilleures que celles de la plupart des demi-dieux. Nous connaissons de nombreuses choses sur les plantes, la natures, et contrairement à la plupart des demi-dieux, nous sommes généralement prudents - là dessus, je dois travailler, c'est vrai, mais je ne parle pas que pour moi.
La question d'Hash me pousse à réfléchir. C'est vrai que nous ne cherchons pas souvent la gloire, contrairement aux demi-dieux... D'un autre côté, j'ai peine à croire que personne, jamais, parmi les satyres ou les nymphes, n'a cherché à s'attirer la gloire. C'est forcément arrivé, mais on en entend peu parler.
- Je suis sûr que oui, je réponds, mais tu vois, comme pour tout le reste, on n'en entend pas parler... Pourquoi ils ne veulent pas que l'on connaisse un destin glorieux nous aussi ? Pourquoi ça devrait nous être interdit ? je demande sur un ton un peu boudeur.

[naji2807]

Lena Pazza
19 ans, 1er Février, 1m67, Fille d’Aergie, Lémurien
Glandeuse professionnelle, Ne pas déranger, Sur la plage avec Sacha



I Like To Move It
Rah Sacha... c'est pas que je l'aime pas, je dirai pas ça quand même, en plus c'est faux, j'l'aime bien, mais... il a une fâcheuse tendance à me faire dormir. J'suis pas fan du sommeil, je préfère la glande. Dormir c'est bien, mais des fois au réveil, on est tout cotonneux, on a la tête dans le cul quoi... et ça c'est un peu chiant quand même. Du coup, quand je le vois se pointer, je peux pas m'empêcher de râler un peu intérieurement... Je sais bien que dans quelques minutes, quelques secondes même, il va dormir comme une marmotte, et moi aussi...
Je me sens sombrer dans le sommeil, doucement mais sûrement et évidemment, ce n'est pas juste un sommeil classique. J'avoue que c'est peut-être la seule raison pour laquelle je n'en veux pas vraiment à Sacha. Quand je m'endors à cause de lui, je me retrouve toujours dans un environnement agréable. Je ne suis déjà pas trop du genre à faire des cauchemars, mais je sais qu'une fois que Sacha est dans ma tête, impossible de faire de mauvais rêves. Certains ont du mal avec ça, avec le fait qu'il soit dans leur tête, mais moi ça me dérange pas. Qu'est-ce qu'il pourrait bien trouver que je voudrais cacher ? Je n'ai pas vraiment de pudeur - je ne prends la peine de m'habiller que parce que j'ai la flemme de me prendre des réflexions de la part de Chiron - et je n'ai aucun grand secret.
Le transat est confortable, la douce chaleur du soleil me réchauffe, et j'avoue que je me sens plutôt bien. En fond sonore - comme dans les grandes surfaces - j'entends la musique que j'écoutais une seconde avant, et j'aime bien le tout. Sacha est assis à côté de moi, et je relève légèrement les verres fumés pour le regarder. L'avantage des rêves, c'est que le soleil n'éblouit pas.
- Ouais c'est ça, rattrape-toi, je râle de ma voix traînante.
Il a raison sur ce point au moins, j'aime avoir une plage rien que pour moi.
- Quoi d'neuf ? je demande, puisqu'il est là.
L'avantage d'avoir Sacha en rêve, c'est qu'on peut lui parler normalement. Parce que Sacha dans le monde "réel", c'est une autre paire de manche... Les gens qui ne le voient pas en rêve doivent le trouver vraiment bizarre.
Je m'enfonce dans mon transat. Il ne manque que mon marchand de glace pour que tout soit parfait.

[naji2807]

Vaena Milles
17 ans, Née le 12 Février, 1m72, Fille de Zéphyr, Papillon
Jumelle de Nemo, Traumatisée, Aime et dépend de Nemo, Aux écuries avec Rione



Thats What I Want
Je ne connais pas grand chose du monde, et je n'ai pas envie de le connaitre. Quand nous étions chez l'oncle Hern, je n'allais plus à l'école, et Nemo non plus. Il nous faisait l'école à la maison, mais moi je n'apprenais pas grand chose. Nemo apprenait à chasser - et ça nous a bien servi plus tard dans la forêt - mais moi je n'apprenais qu'à tenir une maison, ce qui ne sert à rien. Et puis je détestais ça... Je savais déjà lire à l'époque, alors parfois je feuilletais les magazines qui se trouvaient sur la table de chevet de tante Olga... mais ce n'était pas très intéressant. Quand on a quitté leur maison, on a coupé tous les ponts avec le monde extérieur, il n'y avait plus rien à part nous deux, en tous cas de mon côté. Pour Nemo, c'était différent, lui il allait au contact des autres, il a toujours été comme ça, à parler aux gens, à essayer de se faire des amis, alors que moi, je n'ai pas besoin d'amis, seulement de lui.
Mais j'avoue que s'il y a bien une chose que j'ai toujours apprécié du monde extérieur, ce sont les animaux. On en a jamais eu bien sûr, ma mère en voulait pas, et l'oncle Hern avait perdu son chien et ne voulait pas en reprendre. Mais dans la forêt, on croisait parfois des animaux, souvent en fait. Je me souviens très bien du genre où j'ai été réveillé par une petite langue curieuse. On a été surprises l'une que l'autre, la biche et moi, mais ça n'a rien enlevé de la magie de l'instant. Les animaux me semblent beaucoup plus honnête que les Hommes, il est plus facile de deviner leurs réactions, et ils ne cherchent pas à tromper ou à faire du mal intentionnellement, du peu que j'ai pu en voir.
Ce cheval là est doux, si doux que je pourrais presque oublier la fille à côté de moi. Caresser le cheval m'apaise un peu, même si la présence de la fille me rend nerveuse. Je ne la regarde pas trop, mais je l'interroge sur les ailes du cheval. Je trouve ça bizarre, et en même temps, je n'en ai jamais vu un d'aussi près... se pourrait-il que je n'ai jamais remarqué cette particularité ? Sa réponse me rassure un peu sur mes propres connaissances. Je hausse les épaules, mais acquiesce :
- Sûrement... déjà il y a beaucoup de monde, je réponds en faisant la moue.
Trop de monde à mon goût, trop d'inconnus, et ça me fait peur. En plus, Nemo m'abandonne totalement depuis qu'on est ici, on dirait presqu'il essaie de se débarrasser de moi...
La fille m'interroge, elle se présente, et comme je suis polie, je réponds :
- Oui, je suis nouvelle. Je m'appelle Vaena. C'est quoi une saisonnière ?
La curiosité, c'est sans doute la seule chose qui me fait rester, ça et le cheval. Je continue de le caresser, et j'approche ma main de ses ailes, mais sans oser y toucher.
- Il vole ? je demande, toujours curieuse.

[naji2807]

Madeleine Dubois
14 ans, Née le 14 Février, 1m50, fille de Thanatos, Corbeau
Avec Serge, Un peu bizarre, Très gentille, A l'orée des bois avec Vincent



Je connais pas les mythes. Pas bien. En tous cas. Mais j'aime qu'on m'en parle. Il y en a qui les raconte. Les satyres surtout. Et les nymphes. Je pourrais les lire. Aussi. Mais c'est dur de lire. Il faut se concentrer. J'essaie de me concentrer. Des fois. Pour lire. Mais c'est dur. Les lettres se mélangent. Je comprends pas tout. Et ça me donne mal à la tête. Des fois. J'aime pas avoir mal à la tête. C'est douloureux. Donc j'aime pas lire. C'est douloureux.
Je parle à Vincent. Du réfectoire. De la nouvelle. Du bouclier. Il me répond. Il a entendu parlé. Du bouclier. Pas de la nouvelle. Il a entendu la même chose. Que c'est le bouclier d'Athéna. Il faudra lui rendre ? Ou on va le garder ? Je crois qu'on va le garder. Mais ce n'est pas gentil. Si c'est son bouclier. Ou elle nous l'a donné ? Comme papa m'a donné Serge ?
- Tu connais les mythes ? je demande.
Il lit ? Ou il écoute comme moi ? Vincent écoute bien. Il attend toujours que j'ai fini pour répondre. Tout le monde ne fait pas ça. Il y a des gens qui parlent beaucoup. Pas Vincent. Il est comme moi. Enfin non. Pas vraiment. Mais un peu. Il parle pas beaucoup. Il écoute bien. Moi aussi je crois. J'écoute bien. Mais je comprends pas toujours. Vincent comprend tout. Je crois. Et il m'aide à comprendre. Alors je lui parle de Rachel. Quand elle a lu dans mes pensées. Tout à l'heure. C'était pas grave. Elle peut lire dans mes pensées. Si elle veut. J'ai rien à cacher.
Vincent me dit que non. Rachel lit pas dans les pensées. Mince. Il me demande d'expliquer. Je réfléchis. Je me rappelle oui. C'est l'histoire du poème.
- J'ai pensé à un trésor. Et Rachel s'est levé. Et elle a parlé de trésor.
Serge croasse. Il voudrait expliquer aussi. Je crois. Mais Vincent et moi, on ne le comprend pas.
- Le garçon d'hier a dit qu'on lisait ses pensées. C'est possible ? De lire dans les pensées ?
Ce serait pratique. Les gens comprendraient tout. Je crois. Même si moi j'aimerai pas. Lire dans les pensées. Déjà je comprends pas tout ce que les gens disent. Si j'étais dans leur tête. Je serai perdue.

[Shinato]

Nathan Black

Fils de Zeus / 15 ans / 1m74 / né le 14 Juin 2005 / avec Karen et Nadya
Depuis que nous sommes arrivés, une question me revient sans cesse à l'esprit, est-ce que Karen est vraiment en sécurité à la Colonie? Après tout, sa nature l'empêche de prendre part à un combat et, bien qu'elle lui ait sauvé la vie, je ne fais pas suffisamment confiance à Hope pour laisser Karen avec elle. En m'entraînant auprès d'Urielle, de Kyle ou Valentin, j'ai compris que le danger auquel nous serons amené à faire face est d'un tout autre niveau que celui que j'ai affronté en venant à la Colonie. Ce Conseil ne nous a pas apporté grand chose concernant la prophétie ou la fille qui revient d'entre les morts mais il m'a au moins permis de trouvé une réponse à ma question. Karen serait bien plus en sécurité chez son père qu'à la Colonie.

- "J'ai tiré ma propre conclusion de ce Conseil. Mais si ça peut te rassurer, je compte revenir ici après l'avoir raccompagnée. Avec le manteau de sa mère, Karen est caché du monde mythologique et je sais très bien qu'elle sera bien plus en sécurité loin d'ici." dis-je d'un ton imperturbable.

Lorsque Nadya me dit qu'elle ne me laissera pas l'emmener, je raffermis ma prise sur la main de Karen. Je sens alors inconsciemment le vent se lever.

- "Essaye seulement de m'en empêcher." dis-je menaçant.

A cet instant, je sens la main de Karen glisser de la mienne. Je me tourne alors vers elle quand, tout à coup, elle m'assène une gifle. Le vent retombe instantanément et je la regarde, choqué par ce qu'il vient de se passer.

- "Comment peux-tu dire ça à Nadya?" me demande-t-elle furieuse.

Jamais je n'avais vu Karen énervée et savoir que sa colère est dirigée contre moi me rend coupable. D'ailleurs, je ne l'avais jamais vu frappé quelqu'un auparavant.

[LSGI]

Viggo Skaebne
Rejeton de Moros | 17 ans | 1m79 | Bon vivant | Sur le chemin de la plage avec Derya





Je préfère me concentrer sur le positif – comme toujours – alors j’écarte les pensées noires qui encombrent mon esprit. Je refuse de m’inquiéter aujourd’hui. Penser à la mort, pourquoi pas, c’est ce que je fais tous les jours, mais à la simple mort, pas aux événements qui l’entourent. Je n’ai pas le choix, et j’ai accepté ce fait, donc je laisse les pensées venir et me traverser, certaines méritent une réflexion et d’autres non, mais ça ne m’affecte pas. Si je continuais à être troublé par ma propre mort j’aurais arrêté de vivre depuis longtemps. Ce qui serait du gâchis. Et j’abhorre le gâchis. C’est l’une des rares choses qui soit capable de me mettre en colère, mais à dire vrai je n’ai même pas souvenir de la dernière fois que j’ai été en colère… ou même irrité… J’imagine que je suis un être fait pour être de bonne humeur. Ce qui me convient parfaitement !
Je croque dans ma pomme en écoutant Derya me parler des événements de la matinée. J’avais bien compris qu’il y avait une réunion des chefs de bungalow à la manière dont Rione a débarqué dans celui de Tyché… À la réflexion, je me demande même si elle y a dormi, je n’ai aucun souvenir de l’avoir vue entrer en tout cas… Je souris à Derya en entendant sa réponse.
— Seulement parce qu’elles débouchent sur de nouvelles bonnes choses !
Attitude positive de base : après les bonnes choses il y a de nouvelles bonnes choses. Parfois des mauvaises s’intercalent, ça c’est sûr, mais des bonnes arrivent à nouveau après, et je préfère me concentrer là-dessus. J’ai plutôt une vie heureuse depuis que je suis à la Colonie d’ailleurs, hormis les morts qu’il y a eus – et il n’y en a pas eus tant que ça – et quelques blessés qui m’ont inquiété, ou bien des passages obligatoires à l’infirmerie que j’ai détestés, le reste est plutôt positif. J’ai des amis, je ris souvent, je me dépense, je connais pas mal de plaisirs, vraiment je n’ai aucune raison de me plaindre. La vie est belle ! Elle prendra fin un jour, mais c’est ce qui la rend d’autant plus belle à mes yeux. Je ne me verrais pas vivre éternellement.
Je souris une nouvelle fois en entendant la réponse de Derya : nous sommes d’accords ! Parlons de sujets légers, et pour cela quoi de mieux que les ragots de Gloria ? Elle a beau balancer bon nombre de ragots, elle ne le fait jamais avec méchanceté contrairement à ce qu’on peut voir dans certaines séries américaines. Généralement elle essaie de faire ressortir le positif… ou de parler de ses ships. Je suis sûr que la moitié du journal de ce jour est encore consacré à ça. Je trouve ça amusant personnellement, et je ne peux que la soutenir, c’est bien d’avoir des ships et des crushs. Mais pour avoir parlé à la jeune fille de Phème je sais qu’elle verse plutôt dans les romantiques relations monogames. Elle a beau avoir nombre de crushs, au final, elle ne sortira qu’avec un seul quand elle en aura l’occasion.
Je laisse Derya chercher nos noms dans le journal pendant que je mange ma pomme. Je la finis assez rapidement et jette le centre dans une poubelle avant d’écouter les trouvailles de Derya.
— Vraiment ? Tu n’as rien fait qui mérite un ragot ? Il va falloir te rattraper aujourd’hui, Derya, sinon notre journaliste ne parlera pas de toi dans le journal de demain ! je m’exclame comme si c’était le but ultime à atteindre, ce qui me fait bien rire. En effet, en effet, je te confirme que ce ragot est une vérité. Oh… je suis tout ouïe. Qui sont les heureux couples fictifs ou non qu’a dégotés Gloria ?
Enfin, je dis « couple » mais il s’agit peut-être de « trouple » ou autre. Je m’interroge tout de même. Pas que j’accorde une grande importance aux rumeurs, mais je les trouve amusantes. Je ne suis pas toujours au fait, parfois je passe à côté du journal – comme aujourd’hui si Derya ne m’en avait pas parlé – et généralement j’oublie la majorité des informations qu’il contient après l’avoir lu. Mais ça reste un petit écrit qui ne fait pas mal à la tête, qui se lit vite, et qui est suffisamment léger pour me faire sourire.

[LSGI]

Cathal Cogadhádh
Engendré par Arès | 16 ans | 1m84 | Buté, impulsif et sociable | Au bord du lac, Freya





J’ai tellement envie de bouger… Et d’agir. En fait voilà, j’ai surtout envie d’agir, d’faire quelque chose, pas d’me tourner les pouces. Je pensais aux nymphes à la base parce que c’est toujours un bon moyen d’évacuer mon énergie en trop, surtout qu’la course n’a pas suffi et que j’peux pas aller à l’Arène vu qu’un entraînement particulier est en cours… donc les nymphes semblaient idéales. Mais aucune trace de l’une d’elles. À la place j’aperçois Freya la bavarde assise seule sur le ponton du lac. Puisqu’il n’y a qu’elle autant y aller. À sa réaction j’comprends qu’elle m’avait pas vu venir, et ce malgré le fait qu’elle se retrouve dans mon ombre. Après, considérant qu’elle est en train de dessiner avec le dos courbé, j’imagine qu’elle faisait elle-même de l’ombre à son carnet, donc elle a pas dû tilter. Elle lève la tête vers moi, tellement que j’trouve la posture comique, mais la rebaisse bien vite, sûrement lassée. J’regarde son dessin, Rachel, en pleine crise prophétique. Quelle idée de la dessiner à ce moment-là ? C’est ce qu’elle aime ? Les événements marquants ? Ou bien juste une meuf en pleine crise ? Ça pourrait bien être les deux. J’la connais pas assez pour le dire. Et franchement, j’m’en fous. Je veux juste me décharger d’une partie d’mon énergie parce que tenir en place devient compliqué. J’ai jamais su comment faisaient certains pour rester vissés sur une chaise toute une journée… Je sais, ils ont pas d’trouble de l’attention et pas d’hyperactivité. Mais il n’empêche. Toute une journée ! À écouter un prof parler… et à devoir écrire… Genre, juste écrire ! Seule activité physique autorisée. Ça m’dépasse. J’dirais pas qu’c’est de la torture, faut pas pousser, mais j’sais que perso j’aurais jamais pu. Je me serais forcément fait virer de cours ou je serais simplement parti, ou j’aurais foutu le bordel ou déclenché une bagarre… Peu importe, mais j’aurais fait un truc ! Même Rione, qui est pourtant capable de rester sagement assise parfois, finit par perdre patience quand ça dure trop longtemps. Même les gosses d’Athéna ne sont pas faits pour rester vissés à une chaise toute une journée. Ok, ils aiment apprendre, mais à un moment faut bien s’bouger le cul. Et pourtant, je vois bien notre mère, elle peut passer des journées entières le nez dans ses bouquins, ou le nez dans l’ordinateur… Je l’ai déjà quittée un matin alors qu’elle était assise par terre dans la bibliothèque, et le soir en revenant elle était assise exactement à la même place avec les mêmes bouquins éparpillés autour d’elle. La seule chose qu’avait changé c’était les pages auxquelles étaient ouverts les livres… Elle avait même pas mangé ! Et ça je l’sais parce que je lui avais demandé. Ok elle avait dû subvenir à d’autres besoins essentiels, mais j’suis sûr qu’hormis ça elle avait rien fait d’autre ! J’trouve ça ouf. Surtout que de mon côté j’avais eu une journée bien remplie.
Je ris brièvement de la réponse de Freya la terre-à-terre mais elle me répond une autre conn’rie du même genre. Le son porte moins maintenant qu’elle a à nouveau baissé le visage, mais j’l’entends quand même sans difficulté. Je ris une nouvelle fois – plus brièvement encore.
— Le célèbre humour anglais, suis-je bête… Mais s’tu veux je t’initie à l’humour irlandais ! Bien meilleur, si tu veux mon avis, je continue avec un sourire en coin qu’elle ne peut pas voir.
Je lui pique rapidement son carnet d’un mouvement souple et grâce à mon genou je la pousse à l’eau. J’en rêvais trop... Vas-y, humour irlandais pur jus ! J’éclate de rire en la voyant basculer dans le lac et lève le carnet pour le désigner.
— Alors ça c’est une scène qui mérite d’être dessinée !
Je ris, mais je ris. Je sais, je sais, c’est pas ultra sympa, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Et puis, il fallait bien que je lui donne une représentation imagée de l’humour irlandais ! Et là, au moins, on se marre vraiment ! Pas comme ses réponses terre-à-terre à la noix !

[LSGI]

Sacha Yeraz Jensen
Fils d’Hypnos | 15 ans | 1m80 | Rêveur | Avec Lena sur la plage | En plein rêve avec un petit lémurien





Tout va bien, l’inconscience de Lena n’est pas si mécontente que ça au final, et je sais pourquoi : l’environnement lui plaît ! Ce n’est pas très difficile, quand je vais dans la tête de quelqu’un je lui laisse toujours voir exactement ce qu’il désire, ou ce qu’il a besoin de voir. Il me suffit de trouver l’information dans sa conscience, dans ce lieu de tous les savoirs qui se trouve dans sa tête. C’est mon lieu préféré, ce monde onirique de vérités, où tout est possible, tout est évident, tout est limpide et clair, sans faux-semblant, sans ambiguïté. Je n’ai d’ailleurs pas vraiment besoin de chercher : tout vient naturellement, tout est là, éparpillé mais rangé, tout est étalé et présenté, je n’ai qu’à m’y ouvrir. Et c’est ce que je fais toujours. Sinon je ne pourrais pas entrer dans les rêves, j’ai besoin d’être ouvert pour ça, accepter tout ce qui m’entoure, sans rien retenir, juste voir ce qui se passe, parfois piocher quelque chose, et ensuite le relâcher. Ce n’est pas facile à décrire, parce que c’est juste « comme ça ». Certains des autres enfants d’Hypnos peuvent également entrer dans les rêves sur commande, et ils comprennent ce que je veux dire. D’autres ont plus de mal, parce qu’ils ne sont pas encore totalement ouverts, ou ne le désirent pas. Tous les enfants d’Hypnos n’acceptent pas la capacité obtenue par la naissance, certains y sont fermés, certains la refusent, et ça crée des problèmes dans leur conscience, mais aussi dans celle des autres s’ils s’y perdent par mégarde. En contrepartie, ces personnes semblent plus éveillées dans le monde de matières, elles semblent plus enclines à comprendre les paroles des éveillés et leurs relations, le monde, elles ont une inconscience plus poussée, mais ne comprennent pas toujours leur conscience. Je sais que ça me fait défaut, comme si mon inconscience n’existait pas, l’inconscience que tout le monde a, celle qui affirme être aux commandes, dicter les règles, parler aux autres, celle qui est régie par un mélange d’émotions, de sensations et de raison, celle qui cherche, qui évolue. Voilà, c’est celle qui évolue. La conscience évolue également, car elle dépend des émotions également, des ressentis, des événements, des actes… mais tout est là, il ne faut pas chercher, il suffit d’observer. Ma conscience est bien plus forte que mon inconscience, mon inconscience me servirait dans le monde de matière pourtant… mais elle reste en retrait, elle n’est que très peu souvent éveillée. Et ça ne me dérange pas, j’aime cette conscience totale, j’aime être traversé par les informations, j’aime ne pas tout savoir mais que tout soit à portée de main, j’aime ce monde, j’aime sa beauté, sa force. J’aimerais un jour rencontrer Hypnos, je me demande comment il est, si sa conscience s’étend à tous, s’il est capable de répondre à n’importe quelle question simplement en ayant accès à la conscience commune… Et je me demande à quoi la sienne ressemble, ou s’il représente cette conscience commune.
Je souris en captant les pensées de Lena. La voix. C’est ainsi qu’elle la qualifie, bien qu’il ne s’agisse absolument pas d’une voix. Mais c’est ainsi que sa conscience la matérialise pour que son inconscience puisse la comprendre. C’est son mode de communication, entre autres. Alors je m’y adapte. Je sens également qu’elle apprécie le transat, le soleil et la musique qui résonne au fond de son cerveau, la musique en réalité encore captée par ses oreilles matérielles, qui résonne ici. Pour le moment. Car bientôt nous irons trop vite pour elle, pour le monde matériel... et ça y est, on a pris de l'avance. Mais la musique continue à notre rythme. Bien sûr que j’ai raison, puisque ça ne vient pas de moi : c’est sa conscience qui m’a dit qu’elle aimait avoir une plage rien que pour elle.
— De neuf ? je réfléchis une seconde à ce que je pourrais lui dire et des images traversent ma propre conscience, restant toutefois éloignées de la conscience de Lena car je ne désire pas la parasiter, c’est son monde ici, je suis dans sa tête et non l’inverse, bien qu’en réalité ce soit bien plus compliqué que cela… mais les mots sont loin d’être suffisants pour fournir une explication claire et précise. J’ai essayé de parler à plusieurs personnes, mais je crois qu’on ne s’est pas bien compris. J’aurais voulu aller vérifier dans leur sommeil mais je ne suis plus sûr de qui était d’accord… Tu me diras : beaucoup oublient leurs rêves au réveil, ou croient que je n’étais que ça, un rêve, comme si un rêve ne pouvait pas être réel… Dans tous les cas, ce ne serait pas très correct. En revanche, j’ai vu dans l’esprit de Viggo un dessin-animé ! Ça s’appelle « Les Enfants de la pluie » ! Dedans il y a une grosse bête, et quand elle ouvre la bouche elle peut cacher une personne sous sa langue.
Tout en parlant je fais apparaître la créature en question sur la plage, et elle est totalement à sa place. La conscience de Lena l’accepte parce que j’ai vérifié qu’elle ne lui ferait pas peur ni ne la dérangerait. La créature ouvre la bouche pendant que je parle et soulève sa langue pour présenter un espace chaleureux et accueillant, qui semble chaud, tout comme dans le film. Mais je la modifie pour faire apparaître toutes les possibilités de parfums de glace que peut imaginer la conscience de Lena. Et soudain la bête n’est plus là, il n’y a plus qu’une glacière de taille raisonnable. Je me lève et souris en regardant à l’intérieur.
— J’ai trouvé la glacière ! je m’exclame. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Je ne demande que par politesse, parce que j’ai compris qu’assouvir trop de désirs avant qu’ils ne soient clairement prononcés peut être dérangeant pour l’inconscience – qui n’est pas complètement endormie contrairement à ce que l’on pense souvent – qui peut vouloir réveiller le corps en réaction pour être à nouveau majoritairement aux commandes. Mais je sais déjà exactement ce qu’elle désire, parce que c’est là, une information qui est venue à moi, une évidence déjà présente, avant même que son inconscience persistante ne la saisisse. Conscience et inconscience sont toujours présentes, mais à des degrés différents selon les périodes, selon les mondes, ou même selon les substances ingurgitées…
— Et toi, des choses à me raconter ? Ou à me montrer ?
Toujours une question de tact et de politesse, pour ne pas brusquer son inconscience qui aime tout contrôler – comme toutes les inconsciences, même celles des gens les plus cool et relax, comme Lena.

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Rione Cogadhádh
Engendrée par Tyché | 16 ans | 1m67 avec des talons de 10 cm | Butée, réfléchie et sociable | Avec Vaena aux écuries





J’ai toujours aimé les animaux, et j’ai toujours eu la chance qu’ils me le rendent bien. Chez nous, en Irlande, nous possédons plusieurs chevaux – entre autres – et j’adore les monter mais également m’occuper d’eux. Je leur parle beaucoup, ce qui amuse Cathal qui ne leur parle que pour les encourager à aller plus vite ou à faire ce qu’il attend d’eux… Pff, quel bourrin. Ce qu’il aime c’est monter sur un cheval pour se battre, parce qu’il aime la difficulté de ne pas être sur ses jambes, d’être constamment en mouvement, en équilibre sur le dos de l’animal. Sur le domaine nous avons un parcours que nous avons nous-mêmes construits, avec des obstacles et des cibles, dont certaines qui ne se déclenchent que lors de notre passage, pour ne pas qu’on les voit de loin. C’est un bon moyen pour nous entraîner et nous tenir occupés. Ici, Cathal m’accompagne parfois pour voir les pégases, mais ce qu’il aime c’est qu’on s’envole et qu’on s’entraîne au combat. Bien sûr, on fait voler nos pégases au-dessus de l’eau, comme ça si l’un de nous perd l’équilibre il tombe dans l’eau et ce n’est pas un drame. Il suffit de savoir tomber correctement, et en l’occurrence de savoir plonger. Enfin, dans le cas où la personne qui tombe n’est pas inconsciente, évidemment. Ce qui est déjà arrivé… mais grâce à un peu de chance rien de dramatique ne s’est produit. Et malgré cela nous avons continué à nous entraîner toujours plus haut, juste pour le défi. Aujourd’hui, nous tombons très rarement, et ce grâce à l’entraînement. Mais si Cathal n’aime que cette partie, moi j’aime également ce qui suit, quand je m’occupe du pégase, le nettoie, le cajole, lui donne des friandises. Parce que j’apprécie l’animal, son contact. Et il semblerait que ce soit également le cas de cette fille, qui ose enfin caresser la créature. J’ai presque l’impression qu’elle est devenue plus loquace en la touchant, mais ce n’est probablement que parce que je lui ai posé une question. À la réflexion, elle aurait pu ne pas me répondre, mais elle a choisi de le faire, ce qui est encourageant ! Je n’ai pas affaire à une totale asociale qui m’aurait envoyée bouler, c’est un bon point ! Toutefois, en entendant sa réponse, son ton, et en voyant son visage, elle ne me semble pas non plus quelqu’un des plus sociables. Je continue pourtant à sourire, sans cesser de caresser le chanfrein du pégase.
— Et le monde te dérange ? Tu n’es pas forcée de participer à toutes les activités de la Colonie, mais en considérant que beaucoup y participent et qu’il y a pas mal d’activités, ça devrait au moins te laisser un peu de temps en paix si tu choisis bien ton coin.
Je me veux rassurante, donc je lui explique que si tout le monde participe à une activité alors elle pourra être tranquille de son côté. Généralement, ceux qui ne participent pas sont des solitaires, donc ça m’étonnerait qu’ils viennent la déranger. Mis à part quelques exceptions, comme toujours.
Vaena. J’acquiesce pour lui signifier que j’ai entendu son prénom. Elle est effectivement nouvelle, je ne m’étais pas trompée ! Oh mais serait-ce de la curiosité ? Soit le pégase fait son œuvre soit elle est moins renfermée que ce que je pensais. Après tout, je ne la connais pas.
— Les saisonniers sont des pensionnaires qui ne viennent que pour les mois d’été. Ou du moins, qui ne viennent que durant une période prédéterminée. Certains viennent durant les mois d’été et ceux d’hiver par exemple. Alors que les pensionnaires permanents sont des résidents qui vivent ici toute l’année, la Colonie est leur maison. Par exemple, avec mon frère, nous ne venons que pendant les mois d’été, donc nous repartirons à la fin du mois d’août. Et durant l’année nous restons chez nous, en Irlande.
Je donne l’information en passant, qu’elle ne s’étonne pas de mon accent. Généralement les gens n’ont pas de mal à l’identifier, exceptés ceux qui n’ont jamais entendus cet accent que ce soit dans la vraie vie ou dans un film.
Sa dernière question me fait sourire plus largement. Ma main glisse le long de l’encolure du pégase et je me retrouve face à la fille, le corps de la créature nous séparant.
— Bien sûr, tu veux essayer ? On les monte souvent.

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Vincent Riviera
Progéniture de Déimos | 18 ans | 1m85 | Angoisse, peur et terreur | Orée des bois avec Madeleine





Je ne lis pas beaucoup. Même pas les ouvrages en grec ancien. J’ai trop de mauvais souvenirs de lectures. Des cours. De l’école. Quand j’étais gosse. À l’époque où j’étais encore chez ma tante et mon oncle. De toute façon c’est pas ce que je préfère. Ça pourrait pourtant. C’est un monde différent censé occuper l’esprit. Pour certains bouquins en tout cas. Mais j’ai du mal à rester assis et me concentrer dessus. Mes pensées partent toujours dans tous les sens. Et je finis par avoir envie de balancer le bouquin au loin. Alors que j’aime écouter quelqu’un parler. Ce n’est pas la même chose à mon sens. Sans que je ne cherche à l’expliquer. C’est comme ça c’est tout.
— Certains. Un satyre m’en a racontés pas mal. Et toi ? Tu savais que c’était le bouclier d’Athéna parce que quelqu’un l’a dit ou parce que tu l’as appris dans un mythe ?
J’ai compris assez tôt que je devais être précis dans mes questions quand je parle avec Madeleine. Mon but c’est qu’elle parle. C’est qu’elle garde mon esprit concentré sur elle. Donc je la relance. Surtout que Madeleine est une gamine intéressante. Elle a une manière de s’exprimer différente. Et une manière de ressentir les choses également différente. Elle a souvent un autre point de vue. Ce que j’apprécie. Ça me permet de réfléchir. Et au final ça ne me dérange pas tant que ça de parler autant. Du moment que je ne replonge pas dans mes pensées. Parler ne me dérange pas. Bien que je ne pousse jamais très loin. Simplement parce que je n’ai jamais été bavard.
Elle me parle de la prophétesse. Qui a lu dans ses pensées. Du moins, elle me demande si c’est possible. Et j’en doute. Rachel ne lit pas dans les pensées d’après ce que je sais. Elle voit des fragments de l’avenir. Des prophéties. Mais pas l’intérieur de la tête des gens. J’écoute la réponse de Madeleine en tirant une nouvelle fois sur ma cigarette.
— Elle a dit de quel trésor il s’agissait ? Il s’agissait certainement d’une coïncidence. Tu as pensé à la même chose qu’elle avec une seconde d’avance. Ça arrive.
Ça arrive même très souvent. Certains ne croient pas aux coïncidences. Ils disent que tout est écrit. Ou des trucs du genre. De mon côté je me dis qu’avec le nombre qu’on est sur cette planète il est normal que certains pensent la même chose au même moment. On est tous dans le même monde. Avec un savoir qui se ressemble plus ou moins. Avec une manière de penser qui se ressemble plus ou moins. A minima scientifiquement parlant. De plus, dans cette Colonie on vit ensemble. On a tous le même environnement. On baigne dans les entraînements. Dans la mythologie grecque. Alors que deux personnes pensent la même chose au même moment semble concevable et plutôt banal.
Serge émet un son. Malheureusement je ne le comprends pas. Et Madeleine non plus. C’est dommage. Je me demande souvent ce qu’il a à dire. Dommage que Thanatos n’ait pas pensé que ses paroles pouvaient être intéressantes pour sa fille.
— Quel garçon ? Certains dieux en sont capables. Je n’ai jamais rencontré de demi-dieu qui le soit. Mais peut-être qu’il en existe.
Je connais juste des demi-dieux capables d’entrer dans les rêves. Et je les évite comme la peste. Je ne veux d’aucun d’eux dans ma tête. Jamais. Et si quelqu’un lit dans les pensées j’espère pour lui que jamais il ne tentera de lire les miennes.

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Gloria Muñoz
Fille de Phème | 13 ans | 1m49 | Pipelette bavarde hyperactive | Près de la Grande Maison avec Felix





Mouhahaha je suis une véritable fouine ! Je n’y peux rien, il le faut, c’est la vie, c’est dans mes gènes ! En laissant de côté ma très chère mère : je reste la fille d’un journaliste ! Je ne peux pas m’empêcher d’aller fourrer mon nez partout, encore moins quand d’autres aimeraient que je n’y fourre justement pas mon joli petit nez ! Ce matin nous avons eu droit à tout : une arrivée, un artefact et une prophétie ! Si c’est pas topitop ça, je ne sais pas ce que c’est ! Bien évidemment, comme je suis quelqu’un d’extrêmement bien organisé, j’ai noté la prophétie ! Pas bête la petite Gloria ! Je pourrai donc l’étudier plus tard ! Car pour le moment j’ai beaucoup à faire ! Je suis actuellement en planque avec des jumelles pour observer la salle où se déroule le conseil ! Une chance : je suis plutôt douée pour lire sur les lèvres – sinon mon travail serait bien compliqué. Le seul problème avec les jumelles c’est que je ne peux pas voir la scène dans sa globalité. Je dois donc osciller entre les membres, mais je garde mon attention principalement tournée sur Chiron, Cassiena et Hope. Et j’apprends des choses… J’ai quand même beaucoup de chance qu’ils ne se soient pas retrouvés dos à moi ! Et merci ma petite mémoire d’être si fantastique et de retenir tout ce qui est croustillant… Je vais vraiment avoir à beaucoup réfléchir ce soir… Mais pour le moment la réunion est sur le point de prendre fin, donc je dois faire en sorte que personne ne me voit ! Personne ne m’a jamais prise la main dans le sac de toute manière, je sais être discrète ! Mais je ne prends pas trop confiance et je prends garde à chacun de mes gestes. Personne en vue ? Personne. Je sors in extremis de ma cachette – toujours personne – et me dépêche d’aller cacher mes jumelles plus loin. J’ai plusieurs cachettes pour des jumelles et des appareils photo notamment, au cas où je préfère être préparée ! Certains ont déjà disparus – certainement des enfants d’Hermès qui les ont dénichés – mais j’ai trouvé de nouvelles cachettes au fur et à mesure et je deviens plutôt douée à ce jeu-là.
Je reviens ensuite d’un pas tranquille vers la Grande Maison, innocemment. Personne n’est sorti pour le moment. Mais ils se doutent de me trouver là, ma présence ne sera pas une surprise. Et j’ai vraiment envie de voir quelqu’un… Je ne lui ai pas parlé depuis plusieurs jours, c’est trop triste ! J’espère vraiment qu’il sera seul, un tout petit peu, juste pour que je lui parle… Je n’ai même pas très envie de lui arracher tellement d’informations… Je veux juste passer un moment avec lui ! Même si, je l’avoue, s’il me donne des infos sur le conseil je serai ravie ! Mais je ne suis pas certaine qu’il puisse m’apprendre plus que ce que je sais déjà. Peut-être… Après-tout, je n’ai pas trop regardé les autres, mis à part Chiron, Hope et Cassiena les autres sont un peu passés entre les mailles de mon filet… Même lui ! Je reste professionnelle tout de même : je savais que si je le regardais je ne pourrais pas détourner les jumelles et je perdrais donc de précieuses informations ! Mais quel dommage… Je ne sais même pas exactement comment il est aujourd’hui…
Tout le monde commence à sortir, et soudain, il est là, splendide, magnifique, étincelant, resplendissant, renversant… Je me mets à courir et lui saute au cou dès que je suis suffisamment proche.
— Felix !
Je suis dans ses bras ! Aaaaaaah !!!! C’est le meilleur moment de ma journée !! C’est merveilleux !! C’est grandiose !! Je suis dans ses bras !! Il est contre moi !! Je vis un rêve…
— Tu vas bien ? C’était intéressant ?
Je veux savoir et… hmmm oui, je veux tout savoir le concernant !

[LSGI]

Fernandinho Salgado
Môme de Coalémos | 15 ans | 1m70 | Benêt mais gentil | Sur la plage avec Milàn





Je n’ai plus mal à mon doigt… le plus petit… qui était rouge hier… à cause de la petite bête… qui avait des… des trucs qui faisaient mal… des… des pinces… oui… la petite créature avec des pinces… mais maintenant ça va… mon doigt n’est plus rouge… c’est Kahau qui m’a emmené là où on soigne… vers la fille… Hope… je crois qu’elle n’était pas de très bonne humeur… on l’a dérangée… je crois… je n’aime pas déranger les gens… mais elle m’a soigné… donc elle n’était peut-être pas tellement dérangée… j’espère… parce qu’elle est gentille de m’avoir soigné… j’avais mal… mon doigt faisait boum-boum… comme mon cœur… sauf que ça faisait mal… mais plus maintenant… j’ai bien dormi… et j’ai bien mangé… et j’ai utilisé mon doigt… et il va bien… ce matin il s’est passé des choses… je n’ai pas tout compris… je sais qu’une nouvelle est arrivée… elle n’était jamais venue ici avant… comme moi quand je suis arrivé la première fois…. mais pas comme la deuxième… quand je suis venu la deuxième fois… quand Viggo et Gloria et le monsieur avec des pieds avec des sabots sont venus me chercher… ils m’ont emmené ici… à la Colonie… mais je la connaissais déjà… j’étais déjà venu avant… et j’étais reparti… mais maintenant je dois rester… ma maman a dit que je devais rester ici… alors je fais ce que ma maman a dit… et j’aime bien être ici… c’est joli ici… et les gens sont gentils… ils sont nombreux ici… et je ne suis jamais tout seul ici… là où je dors… dans le bungalow… il y a plein de monde… et il y a Lucian qui retrouve toujours mes affaires quand elles s’en vont… il est gentil Lucian… il a un super pouvoir magique… qui lui permet de retrouver toutes les affaires qui s’en vont… je lui demande dès que les miennes ne sont plus là où je croyais les avoir mises… surtout mes bonbons… ils bougent souvent mes bonbons… et parfois le paquet est plus petit quand Lucian le retrouve… je ne sais pas pourquoi… peut-être que certains des bonbons sont partis… mais Lucian ne peut pas les retrouver… il retrouve le paquet… c’est bien… je suis content de retrouver mon paquet… avant qu’il ne parte plus loin… Gareth m’a donné un nouveau paquet... hier… et il m’en a donné encore d’autres ce matin… il est gentil Gareth… il sait que j’aime les bonbons… et les sucettes… j’ai envie d’une sucette… je viens de manger mais j’ai surtout mangé des fruits… c’est bon les fruits… c’est sucré… et ma nounou disait que c’était bon pour la santé… alors j’en mange beaucoup… en plus ici je dois mettre une partie de mes fruits dans le grand feu… et Gloria a dit que je devais penser à mon papa… c’est un dieu… je ne l’ai jamais vu… je ne sais pas qui c’est… Gloria a donné son nom… mais je ne me souviens plus… je pense juste à lui en essayant de me souvenir de ce que Gloria a dit… et je sens une odeur de bonbons quand je fais ça… et après j’ai envie de manger des bonbons… je trouve une sucette dans ma poche… elle est bleue… il y en a une autre… qui est verte… et une autre… qui est bleue… je prends la deuxième bleue… j’enlève le papier transparent… et je la mets dans ma bouche… c’est bon… c’est sucré… et Gareth a dit que ma langue prendrait la couleur de la sucette… c’est drôle je trouve… mais je ne vois pas ma langue… alors je pourrais la montrer aux autres… comme la nouvelle… je pourrais aller lui montrer ma langue quand elle sera colorée… mais elle est partie… avec d’autres… je ne sais pas s’ils vont revenir… ils sont partis après que la fille aux cheveux de couleur orange ait dit des choses bizarres… il y avait trop de mots… et des phrases compliquées… je n’ai pas tout compris… je crois qu’elle a parlé d’un trésor… c’est bien les trésors… ça brille… et ça a une grande valeur… ça permet d’acheter plein de choses… c’est ce qu’ils disent dans les dessins-animés… j’aime bien les dessins-animés… c’est rigolo… mais on m’a dit que dans notre monde tout n’arrive pas comme dans les dessins-animés… je ne sais plus qui me l’a dit… mais les trésors c’est bien quand même je crois… c’est joli… et ça donne de l’argent… peut-être que le trésor dont a parlé la fille avec des cheveux de couleur orange se trouve ici… à la Colonie… et comme ça il y aura plein d’argent… et on pourra acheter des bonbons… et d’autres trucs… je ne sais pas de quoi les autres ont besoin… mais ce serait bien qu’ils puissent tout avoir… si on avait un trésor ce serait possible… je crois… il faut chercher le trésor… tout le monde bouge… les gens quittent le réfectoire… et moi aussi… je veux retourner sur la plage… peut-être que le trésor est là… ce serait bien… les autres vont chercher ailleurs… mais certains vont sur la plage… ils restent dans le sable… je vais chercher plus vers l’eau alors… et oh… oh c’est le gentil poisson… je viens de le voir… mais je ne le vois plus… je le vois à nouveau… je ne le vois plus… et encore… et il n’est plus là… je ris… c’est drôle… la vague le mange… et ensuite elle le recrache… peut-être que lui sait où se trouve le trésor… peut-être que le trésor est sous l’eau… je ne sais pas nager moi… et je n’arrive pas à respirer sous l’eau… mais le joli poisson il peut… il sait peut-être… je crois qu’il a un nom… je ne sais plus… c’est un nom amusant… qui est facile à prononcer… comme s’il dégoulinait… je dois mettre ma langue contre mon palais… et ensuite lâcher ma langue comme si elle voulait sortir… c’est drôle… pl… Plve… plus facile je crois… pl… pl… Plav… je crois que c’est Plav… je ris… c’est drôle… je marche… mes pieds sont mouillés… c’est bizarre… je baisse les yeux… mes pieds sont dans l’eau… je retire mes chaussures et les jette au bord de l’eau… mes pieds sont nus… le bas de mes jambes aussi… mon bermuda est sec… c’est drôle… j’entends un plouf… oh le joli poisson… avec le nom drôle… Plav… je marche vers lui… et il y a quelqu’un d’autre… il est un tout petit peu plus grand que moi… et on dirait qu’il regarde le joli poisson… je crois que c’est le garçon qui permet à Plav de parler… mon cerveau me chatouille… je crois que c’est ça… mais je ne me souviens plus de son nom… mais je crois qu’il est la voix de Plav… je m’approche de lui et m’arrête à côté de lui… il est debout… je suis debout aussi… je sors ma sucette de ma bouche pour parler… parce que ma nounou disait que c’était poli… et plus facile pour parler… et être compris… je ne parle pas très bien… il vaut mieux que je ne parle pas avec ma sucette dans ma bouche…
— Bon… bon… bon… bonjour ! Tu vas bien ? Je m’ap… ap… ap… appelle Dinho ! Je ne me sou… sou… sou… souviens pas de ton nom… pardon… Est-ce que Plav va bien aussi ? Il ar… ar… ar… arrête pas de disparaître…
Je fais coucou à Plav de ma main libre en lui souriant… il est joli… et brillant quand je le vois… je devrais lui proposer une sucette…
— Tu v… v… v… veux une sucette ?

[Yumeko]

@Yumeko : étant enfin à jour désormais - sacripants tous autant que vous êtes - je peux enfin valider la fiche de Casper et l'accueillir à la Colonie. T'as réussir à créer un personnage encore plus asocial que Freya, c'est tout de même un sacré exploit, du coup bravo à toi Pour ce qui est des liens, j'ignore si tu en envisages vraiment, mais pour le côté fan de mécanique, je sais que Verne aime pas mal, même si lui est plus orienté moto que voiture...Donc ils pourraient s'échanger leur savoir ? A voir, je ne sais pas si Capser est prêt à créer un lien qui pourrait ressembler à de "l'amitié". Par contre, je peux te dire que ses pouvoirs ne marcheront pas avec Kahau, étant donné que le Monsieur n'a pas de peur

Merci. Avec Casper, on passe à un niveau supérieur. Niveau lien, il faut que j'y réfléchisse, ça pourrait être intéressant mais son caractère est un frein aux relations. x) Je te tiens au courant. En soi, il capte les peurs des autres, il ne peut pas jouer dessus donc si Kahau ne ressent pas de peur, Casper ne va rien sentir.

Calypso Monroe
16 ans ǀ 165 cm ǀ Américaine ǀ Fille d'Hécate ǀ Danseuse sous les étoiles ǀ Vaast



Lux Æterna
Mon hyperactivité a commencé tôt doublée d’un caractère affirmé, il n’était pas toujours aisé de s’occuper de moi enfant. Ma grand-mère s’en est vite rendue compte. Elle me gardait petite car mon père n’avait d’autres moyens de garde. Puis, je suis entrée à l’école. La plupart du temps, mon père me déposait le matin et ma grand-mère venait me récupérer le soir. L’école n’a pas changé mon hyperactivité. Elle ne l’a ni accentué, ni diminué. Ensuite, Giulia est entrée dans nos vies. Ma belle-mère l’a remarqué à son tour. Elle a trouvé une idée pour la gérer au mieux. Et ce fut la danse. L’une des meilleures idées qu’elle ait eues me concernant. Parce que cette activité, cet art fut une révélation. Ce fut un coup de cœur. Depuis mon premier cours, je n’ai jamais arrêté de danser. J’aime bien trop cette discipline pour vouloir seulement cesser. Même pendant les vacances, quand il n’y a aucun cours, je danse. Même à la Colonie, je danse. Il est facile de perdre son niveau, son endurance, sa condition physique quand on arrête de le faire. Dans n’importe quelle discipline sportive, c’est la même chose. Et au-delà de ça, je ressens le besoin de danser, de m’adonner à mon art. J’ai envie de le faire très souvent. Entendre une musique, laisser son corps s’exprimer, se mouvoir en accord avec une mélodie, se laisser porter, s’exprimer, se laisser aller, perdre le compte du temps, se vider la tête… Et finir fatiguée voire exténuée mais heureuse. Les dernières semaines, j’ai travaillé avec plus d’intensité. Je me suis beaucoup donnée pour la représentation de fin d’année. C’était important pour moi de donner le meilleur de moi-même, d’être prête le jour J. Tout aussi important de ne décevoir personne. Je n’étais pas seule, nous étions un groupe soudé avec un objectif commun. Nous avons travaillé d’arrache-pied de nombreuses chorégraphies sur des musiques hétéroclites. Cette représentation, le résultat final a été la consécration de tant d’heures de répétition. Je serai dire combien exactement.
A la Colonie, je peux réserver mon hyperactivité à d’autres activités comme les entrainements. Je peux me rendre à l’arène et trouver un partenaire. Souvent, il s’agit de Rione. Je ne l’ai pas croisé depuis hier, seulement aperçu de loin. Elle a dû arriver hier comme moi. L’arène étant occupée, je compte pas me rendre là-bas. Peut-être demain qui sait. Je peux trouver un autre lieu pour développer mon pouvoir, mieux le maitriser. J’ai une idée et j’espère que la boussole pourra me montrer le chemin. La flèche indique le nord-est mais je ne sais pas si ce qu’elle montre me conduira à un endroit où m’entrainer. Je ne suis jamais sûre de rien avec elle. Aucun indice. Je le découvre à l’arrivée. J’en suis là de mes réflexions quand Vaast s’adresse à moi. Nous avons tous les deux participer à la réunion entre chefs de bungalow. Si lui est un habitué, il s’agissait d’une première pour moi. Il m’interroge sur mes impressions. Mon avis est plutôt mitigé, n’étant pas sûre d’apprécier souvent de m’y rendre. Si elles sont toujours comme cela, je me fais la réflexion que rien n’avance beaucoup. Cette fois-ci, il y avait de quoi discuter mais nous sommes tous dans une impasse avec un mystère sur les bras et un avenir incertain. Je suis réaliste. Cette prophétie n’annonce rien de bon. Enfin, je ne suis pas sûre qu’une seule prophétie apporte des évènements heureux et positifs. Là, cela me semble assez alarmant. Je lui demande comment c’est habituellement.
- Oui honnêtement.
J’aime la franchise et me mentir ne servirait à rien. Cette réunion n’est pas différente des autres. Je n’aurais donc pas à attendre autre chose pour les prochaines fois. Je finirais peut-être blasée, habituée à la fin de l’été. Dans tous les cas, cela ne me manquera pas une fois rentrée à Chicago. Felix, Dak Ho, Urielle, Kyle sont fidèles à eux-mêmes. Alors que peut-on attendre d’eux ? Il ne mentionne ni son ami, ni lui, ni les autres. Certains n’ont pas décroché un seul mot. D’autres sont très peu intervenus.
- Tu y crois sincèrement ? Pour que les choses changent, les gens doivent changer. Aucun de nous ne le fera.
Mon corps est tourné dans la direction indiquée par la flèche et ma tête en direction de Vaast. Celui-ci fait quelques pas pour se trouver proche de moi, jetant un coup d’œil à ce que je tiens dans la main. J’ai refermé les doigts dessus en fermant le couvercle. Il me demande où j’allais me rendre. Je ne compte pas changer mes plans. Je vais aller dans la forêt, voir où me conduit la boussole. M’entrainer à faire apparaitre et disparaitre de la brume, perfectionner mon pouvoir, mieux le maitriser. Telle est mon envie. Je verrai bien si une surprise m’y attend.
- Oui, en direction du nord-est. Je vais aller m’entrainer. Libre à toi de m’accompagner ou non.
Sans plus attendre, je commence à marcher, lui jetant un bref coup d’œil pour savoir s’il va m’emboiter le pas ou non.

[Yumeko]

Derya Aydin
Turque ǀ 17 ans ǀ 173 cm ǀ Fille de Thalassa ǀ Comme un poisson dans l'eau ǀ Viggo



La mer
Je ressemble assez à Viggo concernant le fait de vouloir parler de choses positives. Je n'aime pas parler de sujets graves même si cela m'arrive. Mais c'est assez rare. Je ne préfère pas y penser non plus, préférant me concentrer sur autre chose comme à cet instant. Je suis sûre que beaucoup en parlent déjà parmi les demi-dieux et ça restera un sujet pour un moment. Chacun est libre de choisir ses discussions. S'inquiéter ne changera rien au final. Les évènements se produiront que l'on veuille ou non. Je n'aurais aucune prise dessus de toute façon. Et je ne sais pas à quoi peut bien faire référence cette prophétie, sa signification. Je ne m'en rappelle pas bien sauf quelques brides. Rien qui pourra faire avancer ce mystère. En plus, ce sujet doit être abordé avec les chefs de bungalow. Cela serait assez logique. Nous aurons bien des informations plus tard. Elles nous seront données par Chiron ou sûrement Urielle, Vaast ou Kahau. En attendant, je préfère profiter de la compagnie de Viggo. D'ailleurs, je n'hésite pas à le taquiner. Il sourit et le mien devient plus grand encore. Je suis d'accord avec lui. Il faut profiter des bonnes choses, il faut les savourer. On sait aussi qu'il y en aura d'autres et c'est le plus important après tout. Des moments heureux et agréables. Ici, j'en ai vécu de beaux et je suis persuadée d'en vivre encore plein à l'avenir. J'apprécie les moments simples comme passer du temps avec mes amis, discuter, partager un repas, surfer, nager... Ici, je peux faire tout cela et c'est génial. Je veux encore vivre plein de choses en compagnie de Viggo, Kahau, Lena, Elias, Sacha, Dinho... Quand je pense à mes amis, aux bons moments passés, je souris et je suis heureuse.
- C'est vrai. C'est parce qu'elles prennent fin qu'elles donnent une saveur particulière. Le simple fait de savoir que je vais en vivre plein d'autres suffit à me mettre de bonne humeur.
Viggo me propose de nous concentrer sur le journal de Gloria car c'est l'information la plus légère dont je peux discuter parmi tous les sujets de la matinée. Gloria donne l'impression d'avoir des yeux et des oreilles partout, c'est impressionnant. Je me demande parfois comment elle fait. D'ailleurs, elle reçoit peut-être de l'aide d'autres personnes qui sait. Certains lui donnent peut-être des informations. Cela serait plausible. Elle ne peut pas se dédoubler... Enfin, pas que je sache. Après tout, beaucoup de choses sont possibles alors qu'elles paraissent extraordinaires. Avant de découvrir ce monde, je ne le pensais pas fantastique, ni irréel. Maintenant, cela fait partie de mon quotidien. J'en fais partie avec ses merveilles et ses dangers. Je ne prends pas mal ce que je peux lire dans ce journal mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Gloria n'est pas une mauvaise personne et elle ne pense pas à mal. Elle est toujours souriante, de bonne humeur et joyeuse. Elle ne cherche pas à blesser quand elle écrit. D'un autre côté, il s'agit souvent de choses privées et tout le monde n'a pas envie que cela se sache. Ici, il est un peu difficile de les cacher. Tout finit par se savoir qu'on le veuille ou non.
Curieuse, je veux savoir si on parle de nous. On mentionne à peine mon prénom et comme je lui indique, il n'y a rien à se mettre sous la dent à mon sujet. Il faut dire que dernièrement, je n'ai pas fait des activités assez intéressantes pour y être relatées. Par exemple hier, je me suis posée à la plage avec Lena puis je suis allée nager. En dehors de cela, j'ai rencontré Mickaël, un demi-dieux d'origine turc comme moi. Nous avons même discuté dans notre langue natale. J'en étais ravie car ça me manque. Je l'ai croisé à nouveau le soir lors de la veillée et j'y ai chanté quand on m'a désigné. Ensuite, j'ai été me coucher. Quant à Viggo, il me confirme avec qui il a passé la soirée. Ce n'est pas étonnant non plus. Felix et lui semblent passer souvent du temps ensemble. Cette pensée me fait sourire car cela m'arrive aussi avec les deux. Enfin pas en même temps non plus. Je me retiens de rire à cette idée. Avec Viggo, je discute plus souvent que je ne couche avec. Avec Felix, c'est l'inverse. Ce n'est pas étonnant, je suis très proche du premier.
- Hier, j'ai passé du temps avec Lena à la plage et j'ai nagé un moment. J'ai fait la rencontre de Mickaël un enfant d'Arès avec lequel j'ai discuté en turc. Il vient tout juste de débarquer à la Colonie. Et j'ai chanté pendant la veillée. Donc pas très croustillant. Hum... tu as raison, il faut que je change ça. Deux jours de suite sans être mentionnée dedans, ce n'est pas possible. Des conseils à me donner ? demandé-je amusée en me retenant de rire. Je m'en doutais bien, fis-je avec un sourire en coin. Voyons voir ça...
Je me replonge quelques instants dans ma lecture, parcourant les lignes. Il y a beaucoup d'informations à lire. Enfin, je ne lis pas tout. Je recherche les prénoms pour aller plus vite. Je commence par les couples et le côté romantique avec des histoires de cœur. Je garde les histoires croustillantes pour après.
- Les heureux élus du jour sont... Roulement de tambour... Calypso et Levy. Enfin, elle ne lui a toujours pas dit oui. Si nous étions dans une série télé, on en serait à la troisième saison. C'est comme avec Rom et Jack... Nous sommes dans un éternel je t'aime moi non plus, commenté-je. Ah ! Nous avons un couple officiel ! Karen et Nathan. A priori, il aurait de quoi être jaloux car Valentin tourne autour de Karen. On peut lancer quelques paris sur les futurs couples. Il y aurait quelques rapprochements entre Lys et Nour. Mais je ne les connais pas très bien. Nadya et Kyle. Hum... Ils formeraient un joli couple. Et Elias et Lucian. Je serai heureuse de voir Elias vivre une belle histoire d'amour, il le mérite. Le pauvre, il a souvent le cœur brisé.
Je viens de me rendre compte que je donne beaucoup d'informations et je les commente tout autant. Enfin, c'est un peu le but de commenter les ragots.

[Yumeko]

Freya Attenborought
Anglaise ǀ 17 ans ǀ 168 cm ǀ Fille d'Eole ǀ Humeur changeante ǀ Cathal



Shadow of the day
La seule activité où j’arrive à me concentrer plusieurs heures d’affilées est le dessin. Je ne ressens pas le besoin de mouvoir mon corps. Je ne ressens pas cette hyperactivité faisant défaut aux demi-dieux. Pour les cours, c’est différent. Ma concentration est plus limitée. J’aurais beau essayer, cela ne fonctionnera pas comme les autres le souhaitent. Les matières ne m’intéressent pas toujours. Cela n’aide pas à garder ma concentration. Mes pensées s’évadent. Elles virevoltent. Elles bondissent de l’une à l’autre. Je peux partir d’une idée et au bout de quelques minutes réfléchir à un sujet très différent. Mes humeurs, mes émotions sont à cette image. Elles sont similaires. Elles sont changeantes. Elles sont comme le temps. Aujourd’hui est une belle journée. Le soleil brille en ce début d’été. Demain, je prédis un temps quasiment identique. Peut-être plus nuageux. Les rayons réchauffent mon dos. Je les sens à travers le tissu fin de mon débardeur et sur ma peau. Je n’ai pas trop chaud. La température est bien. Elle est agréable. Je suis concentrée sur mon dessin. Je ne fais pas attention à mon environnement. Quand je dessine, mon corps est ancré dans la réalité. Ce n’est pas le cas de mon esprit. Il est dans son monde et dans ses souvenirs. J’aurais pu sentir Cathal approcher. J’aurais pu entendre ses pas sur le ponton. Ce n’est pas le cas. Je suis trop concentrée sur mon dessin. Ma main gauche est la seule partie du corps qui bougent. Mes doigts crayonnent. Ils font prendre vie à mon dessin sur la feuille blanche. Elle noircit progressivement. Le dessin est assez détaillé. L’expression du visage chez Rachel est le plus difficile à retranscrire. Je le veux le plus fidèle possible. Il l’est. J’en ai la preuve par Cathal. Son corps est comme un parasol, lançant son ombre sur mon corps. Il fait une réflexion sur mon dessin auquel je réponds du tac-au-tac.
Je dessine quand j’en ressens le besoin. Je dessine beaucoup de choses. Des scènes, des évènements, des portraits, des paysages. Je n’ai pas un sujet de prédilection. Je dessine à l’envie. Je préfère le dessin aux discussions. Cette activité rythme ma vie. Elle me suffit. Mon humeur change imperceptiblement au son de l’hilarité de Cathal. Il rit et la tête penchée sur mon carnet, je souris un peu et brièvement. Son rire parvient à traverser le cœur de mes émotions. Il les allège un peu. Il y parvient. Je ne le vois pas son visage mais je devine l’expression de son visage. Une expression à l’opposée de celle de Rachel. Cathal répond, il ne peut s’en empêcher. Une question presque rhétorique. Et je ne peux m’empêcher de faire de même. J’apprécie trop d’avoir le dernier mot, de renchérir juste pour le plaisir. Il me trouve trop terre-à-terre. Je lui réponds être très premier degré. Je connais le second degré, je le comprends. Simplement, je préfère utiliser le premier degré. Je le fais exprès. Je le fais d’autant plus quand on réplique. J’ai agi de la même manière hier soir avec ce garçon. Je ne sais pas qui il est et ça n’a pas d’importance. J’indique à Cathal le premier degré anglais auquel il contre par l’humour irlandais. C’est vrai, il est irlandais. Il en a même l’accent différent du mien. Il veut m’initier à cet humour mais je ne sais pas ce qu’il entend par là. Il le trouve bien meilleur.
- Cela reste à prouver, je réplique.
Il me prend par surprise. Mon carnet m’échappe mais pas mon crayon qui reste dans ma main. Je ne suis pas assez vive. Je n’ai pas le temps de réagir. Je me sens pousser, puis basculer dans le vide. Aucun son ne s’échappe de mes lèvres. Aucun cri. Ma tête part la première, puis le reste de mon corps suit le plongeon involontaire. En quelques instants, je me retrouve sous l’eau. Malgré tout, mes doigts s’accrochent au crayon comme un réflexe. L’eau est froide, elle m’entoure. La sensation n’est pas très agréable sur le moment. Sous l’eau, les sons extérieurs me parviennent étouffées. La voix de Cathal portant, je l’entends. Je remonte à la surface en faisant des mouvements de bras et de jambes. Mon humeur change tout autant. Elle n’est pas froide. Elle est plus irritée, plus flamboyante. Je n’avais pas envie de finir dans l’eau, ni goûter l’humour irlandais de cette façon. La tête émergée à l’air libre, mon regard fixe Cathal. Mon poing serre le crayon. Pas assez fort pour le casser. Il est hilare, riant à gorge déployée. Si j’étais d’une humeur différente, il me plairait de le dessiner. Là, j’ai perdu un peu le goût. J’ai plutôt envie de l’envoyer à l’eau à mon tour afin de rééquilibrer les choses. Je fais quelques mouvements de bras, m’approchant du bord du ponton. Je prends appui de mes mains et je me hisse à la force des bras. J’y parviens sans trop de difficultés. Je me retrouve à quatre pattes sur le sol en bois et je me relève. Je suis trempée de la tête au pied. Je dégouline littéralement. Les cheveux me collent au visage et dans le dos. Je sens l’eau dans mes chaussures. Elles font un bruit mouillé quand je marche. La sensation n’est pas la plus agréable. Mes vêtements sont plaqués contre ma peau. Converse, chaussettes, culotte, short, débardeur. Tout est à faire sécher. Mes yeux sont braqués sur lui. Mon regard se fixe ensuite sur mon carnet. Il le tient à la main.
- Pose mon carnet. J’aimerais savoir si j’ai compris l’humour irlandais.
Je ne peux pas le pousser à l’eau s’il a mon carnet dans la main. Je ne veux pas qu’il termine dans le lac contrairement à lui.