Et j'avais oublié qu'un livre pouvait valider 2 consignes, du coup tant qu'à faire je dégomme 2 vilains d'un coup.
La Petite sirène : Ursula
Lire un livre où l'un des personnages a été banni de chez lui
- Les Mystérieuses, Tome 1 : Jeux de Masques, Stella Knightley.
Spoiler
↪ Luciana, héroïne de la romance secondaire du roman, a été bannie par son père et son frère et envoyée au couvent.
Les Mondes de Ralph : Sa Sucrerie (alias Turbo)
Lire un livre où l'un des personnages principaux se construit une nouvelle identité
- Les Mystérieuses, Tome 1 : Jeux de Masques, Stella Knightley.
Spoiler
↪ Après s'être échappée du couvent en se faisant passer pour morte, Luciana s'installe dans une ville éloignée, se construisant une nouvelle identité de jeune veuve sans famille.
Une lecture assez sympathique, à la trame de fond réellement intéressante, mais qui malheureusement se perd en scènes qui n'apportent pas grand chose au récit, voire même nous en détournent.
La plume de l'auteure est vraiment agréable à lire, elle nous fait aisément voir, vivre, ressentir Venise à travers les yeux de Sarah et Luciana, nous plonge complètement au cœur de ses ruelles qui nous donnent des envies de voyage. On entend les clochers, les clapotis du canal, la clameur du marché... qui rythment notre lecture.
Les recherches de Sarah sont prenantes, on a réellement envie de dévorer avec elle le journal et la correspondance de Luciana pour avoir nous aussi le fin mot du mystère des Leçons d'Amour. À ce dernier se mêle également celui de la famille Donato et des secrets de Marco, qui tisse au fil des pages un lien particulier avec Sarah qui va au delà d'une attirance physique.
On se plonge donc dans des décors attrayants, avec une intrigue mêlant recherches historiques, mystères à résoudre et fond de romance ; de très bons ingrédients qui auraient pu faire de ce livre une excellente lecture.
Oui mais...
Malheureusement, trop de bémols viennent tout du long se greffer à ces éléments positifs, réduisant ainsi le plaisir et l'intérêt pourtant bien éveillés. Déjà quelques petits couacs qui peuvent certes paraître insignifiants mais qui entachent un texte, notamment des noms propres (tels que les prénoms des personnages) dont la majuscule a été oubliée, ou encore des incohérences dans la reprise de certains faits qui se sont déroulés précédemment dans le récit.
J'ai par ailleurs été régulièrement sortie de ma lecture par des scènes olé olé en veux tu en voilà, souvent amenées comme un cheveux sur la soupe, un peu comme si l'auteure soudainement s'était dit "Ah oui il faut que je mette du sexe ! Tiens, hop ici !" ou "Zut ça fait deux chapitres qu'elle n'a pas parlé d'un gros membre, il faut que j'en rajoute un vite fait"...
Ce ressenti est particulièrement présent au début du récit, où l'on a à peine le temps de poser le décor et les enjeux que surviennent brutalement des "câlins bien chaleureux" sous la forme de rêves, et ce à chaque nouvelle nuit. Je vois ce que l'auteure a voulu faire figurer, ce lien qu'elle va par la suite développer, mais ça manque du coup cruellement de subtilité et ça enlève du charme à tout ça.
Par la suite, les autres moments intimes que vit, ou revit, Sarah n'ont rien de très croustillant dans le sens où pour moi ils sont plutôt gênants, voire malaisants, complètement malsains...
Ces derniers passages n'ont d'ailleurs pas aidés à l'affection envers les personnages.
Si Béa et Nick sont très chouettes et attachants, ils ne sont que peu exploités.
Marco intrigue, titille notre envie de le découvrir en nous laissant déduire que quelque chose d'important s'est déroulé depuis sa dernière publique 16 ans plus tôt mais en n'en laissant pas filtrer une miette. Sa correspondance nous laisse entrevoir un homme changé, peut-être meurtri ; mais gardant tout de même ce côté désagréable, prétentieux et hautain qu'il semble avoir toujours eu. En outre, le revirement de sa relation avec Sarah n'a rien de naturel et s'apparente pour ma part ni plus ni moins à du forcing, malgré tous ses arguments pour prétendre que non et présenter ça à son avantage.
Quant à Sarah, aussi intelligente soit-elle, elle se révèle relativement naïve et/ou passive sur certaines situations ; on a envie de la secouer, de lui intimer de se concentrer sur ses recherches qui sont bien plus intéressantes que le reste.
Pour le coup, les personnages du passé, de même que leur histoire, m'ont bien plus plu que Sarah et ses contemporains. Malgré toute l'innocence de son âge et de ses conditions inhérentes à son époque, Luciana fait preuve de plus de ruse et de jugeote que Sarah, et ses aventures sont un régal à découvrir à travers les pages de son journal intime dispersées au fil du roman.
C'est dans les chapitres la concernant que l'érotisme de l'intrigue trouvait bien mieux sa place ; tout aussi explicites, mais se calant bien mieux dans l'histoire, ces scènes n'allaient pas dans la surenchère, malgré toute la débauche qui y figurait.
J'étais bien plus emportée par la vie de Luciana que par celle de Sarah, et j'aurais aimé avoir un peu plus de chapitre centrés sur ses péripéties.
Malgré l'agacement ici et là envers nos personnages ou l'incommodité ressentie face à certaines scènes, j'ai tout de même été bien emportée par l'intrigue qui est par ailleurs bien ficelée. J'ai vraiment pris plaisir à découvrir en cœur avec Sarah les pensées de Luciana et la vie vénitienne du XVIIIème siècle ; je me suis projetée dans les rues de Venise et ai apprécié cette lecture.
Et bien que la fin de ce tome soit un peu abrupte et frustrante (dernier grinçage de dents face à la dernière décision de Sarah), je lirai volontiers la suite pour découvrir ce qu'il va résulter de tout ça.
Ma lutte contre les vilains