Bonjour,
Je valide la case suivante :
Consigne livre – Lire un livre d’un(e) philosophe français(e) du siècle des lumières (1720-1770)
(Quelques exemples...)
• Voltaire
• Montesquieu
• Diderot
• Alembert
• Descartes
• Bayle
• Emilie du Châtelet
• Louise d’Epinay [/size]
"Traité sur l’intolérance" de Voltaire
Le 13 octobre 1761, Marc-Antoine Calas, un jeune huguenot toulousain de vingt-huit ans, est retrouvé pendu dans la maison familiale.
La rumeur circule que le fils de Jean Calas avait l'intention de se convertir au catholicisme.
Jean Calas, marchand drapier de religion protestante, âgé de soixante-trois ans, son épouse Marie-Rose, Pierre l’un des six enfants, Jeanne Viguière (la servante des Calas, catholique) et Gaubert Lavaisse (un ami bordelais de la famille présent le jour du décès) sont mis aux fers.
Dans un premier temps, les accusés soutiennent la thèse du meurtre par un inconnu, ensuite, sur le conseil de leurs avocats, ils révèlent avoir trouvé Marc-Antoine pendu. Ils auraient menti aux enquêteurs pour "conserver l’honneur de la famille". Sous l’Ancien régime, les corps des suicidés étaient soumis à jugement puis à des peines infamantes. La législation pénale prévoyait un procès au cadavre pour "homicide de soi-même", c'est-à-dire pour suicide. Après condamnation, le corps, nu, était étendu sur une claie face contre terre, traîné par un cheval dans la rue sous les huées du peuple puis jeté aux ordures.
En octobre 1761, afin d’étayer l’accusation, le procureur du roi Charles Laganne adresse une requête à l’archevêque Arthur Dillon pour la publication d’un monitoire. Il s’agit d’une sorte d’appel à témoins. Le monitoire est rédigé par le procureur, il est lu et placardé dans les églises. Les rumeurs recueillies constituent des quarts de preuves. En les additionnant, on "prouve" ainsi la culpabilité des accusés.
Le 8 novembre 1761, Marc-Antoine est inhumé en grande pompe selon le rite catholique. Le cercueil est accompagné jusqu’au tombeau par une foule frénétique et immense. En agissant de la sorte, les Toulousains font de Marc-Antoine un martyr. Ils condamnent, par anticipation, les Calas et valident ainsi la thèse du complot protestant.
Le 18 novembre 1761, le procureur du roi Lagane requiert la peine de mort pour les trois Calas, les galères perpétuelles pour Lavaisse et un emprisonnement ferme de cinq ans pour la servante catholique Viguière.
Après de longues discussions et deux séances de vote, les Capitouls (magistrats chargés des fonctions administratives et juridiques de la ville) condamnent les Calas à la "question préparatoire" (la torture) et Lavaisse et Viguière à y être présentés (sans la subir) pour obtenir des aveux.
La torture est alors en usage pour obtenir des aveux pendant les enquêtes. Elle est réglementée par l'ordonnance de 1670.
Les accusés interjettent appel. Le procureur du roi fait de même, estimant la peine insuffisante.
Le 9 mars 1762, le Parlement de Toulouse déclare Jean Calas, coupable de meurtre malgré l’absence de preuve et le condamne à la peine de mort par huit voix contre cinq. Il sera également soumis au préalable à la question ordinaire et extraordinaire dans l’espoir d’entendre enfin la reconnaissance du crime. Jean Calas est condamné à être rompu vif, à être exposé sur une roue pendant deux heures (le supplicié n’ayant pas connaissance de la durée de cette exposition), après quoi il sera étranglé et jeté sur un bûcher pour y être brûlé.
À Toulouse, la question ordinaire se faisait par étirement (les membres du condamné étaient étirés par des palans) et la question extraordinaire par l’eau (on faisait avaler une grande quantité d’eau au condamné) pour obtenir l’aveu du crime.
– Le supplice de Jean Calas –
Le mardi 10 mars 1762 au petit matin, Jean Calas fut transféré à l’Hôtel-de-Ville. La torture fut accompagnée d’un long interrogatoire conduit par Beaudrigue qui reprenait inlassablement et point par point les chefs d’accusation. Jean Calas était épuisé. À la fin de l’interrogatoire, il réaffirma son innocence; on lit dans le procès-verbal : "Répond et persiste que personne n’a commis ce crime et qu’ils sont innocens". Puis, il subit la question par étirement et par l’eau. Il n’avait toujours rien à avouer : "Calas a répondu qu’il persiste dans la précédente réponse et qu’il mourait innocent".
L’après-midi de ce même 10 mars 1762, Calas, incapable de marcher, fut placé sur un chariot, dévêtu, la corde au cou et tenant à la main un "cierge de cire jaune et du poids de deux livres". On le conduisit ainsi sur le parvis de la cathédrale Saint-Étienne, siège de l’archevêque de Toulouse, où il devait, selon la coutume, demander pardon à Dieu, au roi et à la justice de les avoir offensés par ses crimes. Vers les 4 heures de l’après-midi, le cortège, suivi d’une immense foule, arriva enfin via la rue Boulbonne sur la place Saint-Georges où les bourreaux avaient préparé le bûcher. Là, Jean Calas fut étendu sur une croix de Saint-André en bois. Puis, à l’aide d’une barre de fer carrée, on lui cassa les membres et la hanche, pour le déposer ensuite sur une roue de voiture attachée à un poteau long de trois mètres, qui fut dressé en sorte que Calas avait "la face tournée vers le Ciel, pour y vivre en peine et repentance de ses crimes et mesfaits, et servir d’exemple et donner de la terreur aux mechans". Au bout de deux heures, Jean Calas, toujours vivant, fut déposé sur le sol et étranglé. Puis, on projeta son corps dans les flammes. La nuit tombée, on ramassait les cendres du bûcher et on les transportait devant les portes de la ville où elles furent dissipées par le vent.
Le 10 mars 1762, Jean Calas meurt dans les pires souffrances. Jusqu’à son dernier souffle, il n’avouera rien et clamera son innocence.
Le 17 mars 1762, n’ayant obtenu aucun aveu de Jean Calas et ne disposant de ce fait d’aucune preuve à l’encontre des co-accusés, les juges décident de bannir Pierre Calas à perpétuité et d’acquitter Madame Calas, Gaubert Lavaisse ainsi que Jeanne Viguière, la servante.
Cette affaire est rendue célèbre par l’intervention de Voltaire. Informé des irrégularités du procès, il mène son enquête. Convaincu de l’innocence de Jean Calas, Voltaire s'investit corps et âme dans cette affaire pour obtenir la révision du procès. Pendant trois ans, il n’a de cesse que de multiplier les textes et les actions pour mobiliser l’opinion. En 1763, il publie
"Le traité sur la Tolérance à l’occasion de la mort de Jean Calas" dans lequel il dénonce avec virulence l'obscurantisme et le fanatisme religieux de l'époque. La notoriété du philosophe permet à la famille Calas d’atteindre le Roi, seul capable de casser la sentence d’un parlement. Voltaire obtient en 1765 la révision du procès de Jean Calas ainsi que la publication d'un arrêt réhabilitant sa mémoire.
Le 4 juin 1764, le Conseil du Roi décide à l’unanimité de casser l’arrêt du Parlement de Toulouse, puis à la majorité de renvoyer le procès devant les maîtres des Requêtes de l’Hôtel, c’est-à-dire la juridiction royale suprême. Il faut encore sept mois d’une instruction menée avec le plus grand soin avant que l’affaire vienne devant les magistrats.
Le 9 mars 1765, l’arrêt des quarante maîtres des requêtes est rendu à l’unanimité, soit trois ans, presque jour pour jour, après le supplice de Jean Calas. Celui-ci est entièrement réhabilité et ses biens sont restitués à sa famille. Son épouse, son fils Pierre, Gaubert Lavaisse et Jeanne Viguière sont "déchargés de l’accusation contre eux intentée". Les écrous des ex-accusés et de Jean Calas doivent être "biffés et barrés de tous les registres où ils se trouveront inscrits".
Le Conseil du roi accorde aux protagonistes de l’affaire une "gratification" en vue de leur dédommagement : 12 000 livres à la veuve, 6 000 à chacune des deux filles, 3 000 à chaque fils, la même somme à Jeanne Viguière et 6 000 livres pour les frais de voyage et de procédure. Le roi Louis XV lui-même ajoute un don personnel de 30 000 livres.
Le plaidoyer de Voltaire m’a profondément touchée. Il ne s’agit pas seulement de demander la réhabilitation de Jean Calas mais de s’interroger sur les raisons qui l’ont fait condamner à tort. Au travers de son oeuvre, Voltaire dénonce le fanatisme religieux et l'intolérance. Il plaide pour le respect des croyances et met en garde contre l’atrocité des guerres de religion.
"… l’abus de la religion la plus sainte a produit un grand crime"
"Ces cas sont rares, mais ils arrivent, et ils sont l'effet de cette sombre superstition qui porte les âmes faibles à imputer des crimes à quiconque ne pense pas comme elles"
"On dirait qu’on a fait vœu de haïr ses frères, car nous avons assez de religion pour haïr et persécuter, et nous n’en avons pas assez pour aimer et pour secourir."
Il fallait que je plonge à mon tour dans cette affaire mais également au cœur de l’Histoire avec les guerres de religion, les persécutions des protestants, la Saint-Barthélémy l’histoire des "Vaudois"…
L’affaire Calas intervient dans le contexte de l’Édit de Fontainebleau qui révoque l’Édit de Nantes et fait la chasse aux huguenots afin que ceux-ci abjurent leur foi protestante.
La première chose qui m’a frappée, c’est cette haine viscérale des Toulousains (et le mot est encore bien trop faible) – des ultra-catholiques – à l’égard des huguenots.
Extrait :
C’est à Toulouse qu’on remercia Dieu solennellement de la mort de Henri III, et qu’on fit serment d’égorger le premier qui parlerait de reconnaître le grand, le bon Henri IV.
Tous les 17 mai, et ce depuis près de deux cents ans, les Toulousains commémorent le massacre de quatre mille huguenots (17 mai 1562). Ces réjouissances ont toujours lieu passant outre les six arrêts du conseil qui l’ont interdite.
– Histoire –
Le 17 mai 1562, jour de Pentecôte, les huguenots, las des persécutions dont ils sont victimes, sont sur le point de se rendre maîtres du Capitole mais ils sont délogés et quatre mille d’entre eux sont massacrés.
Extraits :
Cette ville solennise encore tous les ans, par une procession et par des feux de joie, le jour où elle massacra quatre mille citoyens hérétiques, il y a deux siècles. En vain six arrêts du conseil ont défendu cette odieuse fête, les Toulousains l’ont toujours célébrée comme les jeux floraux.
Y a-t-il, dans les relations avérées des persécutions anciennes, un seul trait qui approche de la Saint-Barthélémy et des massacres d’Irlande ? Y en a-t-il un seul qui ressemble à la fête annuelle qu’on célèbre encore dans Toulouse, fête cruelle, fête abolissable à jamais, dans laquelle un peuple entier remercie Dieu en procession, et se félicite d’avoir égorgé, il y a deux cents ans, quatre mille de ses concitoyens.
Les conséquences de la révocation de l’Édit de Nantes (1685) sur les protestants sont catastrophiques… En 1685, Louis XIV ne souhaitant pas d' "Etat dans l'Etat" révoque l’Édit de Nantes (promulgué le 30 avril 1598 par le roi Henri IV pour mettre fin aux guerres de Religion) qui assura durant près d’un siècle la paix civile. Persécutés, les protestants sont condamnés à se convertir au catholicisme. Nombre d'entre eux choisissent l'exil, bien qu'il leur soit interdit de quitter le royaume. Ceux qui choisissent de rester se font le plus discret possible. La déclaration royale de 1724 rend obligatoire le baptême catholique, interdit la pratique collective du culte réformé et punit de mort son prêche. Le clergé tient les registres d'état civil. En pleine affaire Calas, au mois de février 1762, le parlement de Toulouse condamne à mort le pasteur François Rochette pour avoir présidé une assemblée protestante interdite ainsi que Henri, Jean et Joachim de Grenier, trois frères protestants, gentilshommes verriers, ayant tenté de le faire évader. Tous quatre sont exécutés.
"Crois ce que je crois, et ce que tu ne peux croire, ou tu périras."
"Crois, ou je t’abhorre ; crois, ou je te ferai tout le mal que je pourrai ; monstre, tu n’as pas ma religion, tu n’as donc point de religion : il faut que tu sois en horreur à tes voisins, à ta ville, à ta province."
Au nom de Dieu, les pires atrocités sont commises pour exterminer les hérétiques ! J’en ai encore l’estomac complètement retourné…
Extrait :
On les suspendait au bout d’une longue poutre qui jouait en bascule sur un arbre debout ; un grand feu était allumé sous eux, on les y plongeait, et on les relevait alternativement : ils éprouvaient les tourments et la mort par degrés, jusqu’à ce qu’ils expirassent par le plus long et le plus affreux supplice que jamais ait inventé la barbarie.
En quelques lignes, Voltaire évoque le massacre des "Vaudois" :
"Peu de temps avant la mort de François Ier, quelques membres du parlement de Provence, animés par des ecclésiastiques contre les habitants de Mérindol et de Cabrières, demandèrent au roi des troupes pour appuyer l’exécution de dix-neuf personnes de ce pays condamnées par eux; ils en firent égorger six mille, sans pardonner ni au sexe, ni à la vieillesse, ni à l’enfance ; ils réduisirent trente bourgs en cendres. Ces peuples, jusqu’alors inconnus, avaient tort, sans doute, d’être nés Vaudois; c’était leur seule iniquité. Ils étaient établis depuis trois cents ans dans des déserts et sur des montagnes qu’ils avaient rendus fertiles par un travail incroyable. Leur vie pastorale et tranquille retraçait l’innocence attribuée aux premiers âges du monde. Les villes voisines n’étaient connues d’eux que par le trafic des fruits qu’ils allaient vendre, ils ignoraient les procès et la guerre; ils ne se défendirent pas : on les égorgea comme des animaux fugitifs qu’on tue dans une enceinte."
Il n’en faut pas plus pour éveiller ma curiosité. Le "massacre de Luberon" m’a poussée à me pencher sur cet événement dramatique et sur l’histoire des "Vaudois".
En avril 1545, quinze ans avant les guerres de Religion, les "Vaudois" également appelés les "Pauvres de Lyon" sont massacrés par les troupes pontificales et royales avec une barbarie inouïe (Arrêt de Mérindol promulgué par François Ier). En cinq jours, 24 villages du Luberon sont dévastés dont celui de Mérindol, 3 000 personnes sont massacrées, 670 personnes sont arrêtées et envoyées aux galères de Marseille, certaines sont vendues en esclavage. Les terres sont confisquées, les biens pillés sont bradés au dixième de leur prix pour payer la solde. Le passage des soldats détruit également les cultures et tous les troupeaux sont tués, laissant les quelques rescapés dans le plus grand dénuement.
Le massacre des Vaudois du Lubéron indigne toute l’Europe. Il est connu dans le détail grâce à l’enquête ordonnée quelques années plus tard et publiée par le roi Henri II, le successeur de François Ier mort en 1547.
Françoise de Bouliers, comtesse de Cental, à qui appartient une partie des terres ravagées et sur lesquelles on ne voyait que les cadavres de ses habitants, demande justice au roi Henri II qui la renvoie au Parlement de Paris.
Le roi nomme pour procureur Jacques Aubéry. Le procès s’ouvre le 18 septembre 1551. Le baron Maynier d’Oppède (Premier Président du Parlement d’Aix) et Antoine Escalin des Aimars, baron de La Garde (surnommé Capitaine Polin) (capitaine des galères) sont innocentés. Les soudards comme les parlementaires qui s'étaient enrichis sont tous acquittés. Seul l’avocat-général du Parlement de Provence, Guillaume Guérin, est condamné non pas pour ces massacres mais pour fausseté, calomnies et prévarications. Il est décapité en place de Grève en 1554.
Revenons sur l’affaire Calas…
Le dossier ne comporte aucune preuve matérielle de la culpabilité de l’un des inculpés ni le moindre aveu de l’un d’entre eux. Il ne repose que sur des rumeurs et des présomptions…
Je suis choquée qu’un homme puisse être condamné à mort sur base de ouï-dire. Avec la publication d’un monitoire, les rumeurs recueillies constituent des quarts de preuves. En les additionnant, on obtient des "preuves complètes" et la culpabilité des accusés est "prouvée" !
Un prévenu doit être présumé innocent jusqu’à ce que soient produites des preuves de sa culpabilité. C’est le grand principe du Droit et de la Justice tel que nous le connaissons…
À l’époque, l’exécution de la peine capitale se transformait en spectacle ! On venait assister sur la place publique à l’agonie d’un supplicié avant son exécution pour se divertir. Être roué vif, la pire des peines qu’un condamné à mort puisse endurer au Moyen Âge. Le bourreau retardait le décès du condamné en prolongeant ses souffrances en le torturant conformément à la sentence d’exécution. Pour moi, il ne s’agit ni plus ni moins que de barbarie "légale". Et que dire des aveux que l’on s’ingénie à vouloir extirper sous la torture ("légale" encore une fois) !!! Et je dois dire qu’en la matière, on peut faire confiance à l’homme pour développer des trésors d’ingéniosité plus cruels les uns que les autres. J’en éprouve encore des frissons d’horreur et de dégoût… Mettre fin aux souffrances d’un supplicié en l’étranglant était alors considéré comme une acte de clémence de la part de la justice. Pour moi, cela reste ni plus ni moins qu’un traitement inhumain. Autre temps, autres mœurs me direz-vous ! Non, c’est clair, je reste horrifiée face à une telle sauvagerie. Toutes ces pratiques sont monstrueuses, que le condamné soit coupable ou non, là n’est pas la question.
Il faudra attendre le 6 octobre 1791 pour que l’usage de la roue soit définitivement aboli en France. L’Assemblée nationale votera le code pénal (premier code pénal français). L'article 2 du titre premier "Des peines en général" précisait : "La peine de mort consistera dans la simple privation de la vie, sans qu'il puisse jamais être exercé aucune torture envers les condamnés." et l’article 3 stipulait : "Article 3 : Tout condamné à mort aura la tête tranchée."
L‘affaire Calas est une horrible erreur judiciaire : une instruction bâclée, à charge ainsi qu’une série d’abus dans la procédure conduisant à la mort, dans les pires souffrances, d’un homme innocent.
Avec son intervention pour faire réviser le procès Calas, Voltaire est considéré comme le premier homme de lettres en France à s'investir publiquement dans une affaire judiciaire.
Cent vingt-cinq ans plus tard, Emile Zola s'emparera de l'affaire Dreyfus pour en démontrer également l'incohérence et obtenir la réhabilitation de Dreyfus avec "J’accuse… !", article publié dans le journal L’Aurore sous la forme d’une lettre ouverte au Président de la République française, Félix Faure (13 janvier 1898).
L’affaire Calas n’a eu aucune conséquence immédiate sur la législation antiprotestante. Ce n’est que le 7 novembre 1787 que Louis XVI se décide à signer l’Édit de Versailles, édit de tolérance ne restituant aux protestants que leur état civil. Deux ans plus tard, la Révolution est en marche et bouleverse l’ancien ordre : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen adoptée en août 1789 proclame la liberté de conscience (article 10) et la liberté d’opinion (article 11).
"Le droit de l’intolérance est donc absurde et barbare : c’est le droit des tigres, et il est bien horrible, car les tigres ne déchirent que pour manger, et nous nous sommes exterminés pour des paragraphes."
Calendrier de l'Avent