LSGI: Je tiens à préciser que la fin de mon rp' n'est pas une invitation à mettre fin à la conversation, c'est juste qu'elle essaie de se contrôler pour éviter de s'effondrer
| VAMPIRE | 18 ANS | 1M75 | AUSTRALIENNE | ÉLÈVE | ALWAYS AND FOREVER |
| THE GIRL WHO LOVED TOO EASILY | AVEC GABRIEL |
Je dois dire que je suis presque autant surprise que lui lorsqu'il sursaute violemment en entendant ma voix. Il referme son carnet d'un mouvement vif et je ne peux m'empêcher d'esquisser une petite moue déçue. Mon regard s'éloigne pourtant du cahier à dessin pour se tourner vers l'individu qui le tient. Sa manière d'agir me pousse à croire que je l'ai surpris dans un moment où il n'aurait pas voulu qu'on le voit. Ou tout au moins, il est très embarrassé. Mais ça peut toujours être parce qu'il s'est fait surprendre... et quand on a des sens très développés, ça peut faire mal à l'ego. Mes yeux passent ensuite de son visage à son torse au moment où il plaque son carnet contre son cœur. Ma mâchoire se crispe en voyant qu'il y a un léger tremblement dans ses mains. Lui ai-je fait peur à ce point? Ou est-ce autre chose? L'hypothèse que ma nature de vampire y soit pour quelque chose flotte bien dans mon esprit, mais je n'en ai pas l'impression.
Déjà, il n'a pas essayé de s'enfuir.
Pas encore, en tout cas. Toutefois, à la seconde où il prend la parole pour me remercier de mon compliment, je renvoie cette hypothèse dans la poubelle. Il ne me parlerait certainement pas si c'était le cas! Et même si son ton est hésitant, j'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'autre chose. Et j'ignorerai sans doute ce dont il s'agit tant et aussi longtemps que je ne lui aurai pas posé la question. L'envie de le faire immédiatement m'envahit, mais je me contiens. Quelque chose chez lui me pousse à croire que trop pousser à savoir risque de mettre un terme définitif à cette conversation qui vient à peine de commencer. Un léger sourire étire mes lèvres en réponse à son remerciement, même si je doute fort qu'il puisse le voir avec les yeux baissés!
Je reste très surprise lorsqu'il reprend la parole, mais tout autant par ce qu'il m'annonce. Comme ça, il trouve qu'il n'a pas un très bon niveau? S'il voyait ce à quoi ressemblait mes dessins, je crois qu'il se sentirait immédiatement plus confiant de ses capacités! Mon sourire s'élargit un peu avec la suite. J'aurais presque envie de m'auto taper dans la main en le voyant sourire à son tour. Oh, c'est un tout petit sourire timide, mais ça ne m'ennuie pas! Sans prendre beaucoup plus de cérémonie qu'auparavant, je m'installe par terre à ses côtés sans plus d'égard pour mes vêtements noirs qui risquent de devenir bien poussiéreux. J'ai toujours mon sourire lorsque je lui dis:
-
Ah, mais j'étais sincère, crois-moi! Personnellement, je suis terrible en dessin... Mais je sais reconnaître le talent lorsque je le vois!
Je désigne son carnet du menton et lui demande:
-
Tu dessines depuis longtemps?
La logique aurait voulu que je me présente avant d'entrer dans les questions semi-personnelles, mais la curiosité et moi on forme un tout plutôt uni. Et puis, il y aura encore amplement de temps pour se présenter l'un à l'autre, n'est-ce pas? Et puis, parler de son dessin semble l'avoir rendu un peu plus... sûr de lui, alors autant continuer sur ce sujet et le rendre un peu plus à l'aise avec moi avant d'entrer dans les sujets qui peuvent fâcher. Ce n'est pas tout le monde qui aime se présenter, après tout. Je ne sais pas si c'est son cas. Ce n'est pas le mien, mais je ne suis pas non plus du genre à vouloir absolument faire savoir qui je suis. J'ai peut-être un statut particulier qui peut déplaire, mais je m'en moque. L'opinion des autres m'importe que très rarement et je sais gagner le respect de mes compères si je le veux... ou leur montrer la porte, au besoin.
\*-*/ Fae \*-*/ Élève \*-*/ 16 ans \*-*/ 1m73 \*-*/ Malicieux \*-*/ Intuitif \*-*/
\*-*/ Télépathie limitée \*-*/ Colisée \*-*/ Avec Diana \*-*/
Je fais tout de travers. Forcément. Sinon pourquoi les gens ne comprennent pas quand je leur dis que je n'aime pas être touché? Pourquoi est-ce qu'il faut toujours qu'ils insistent? Je fais des efforts, pourtant! Je fais des efforts pour ne pas qu'ils... pour ne pas que je leur fasse quoi que ce soit accidentellement et ils... ils ne comprennent pas! Mais bien sûr qu'ils ne peuvent pas comprendre... Pour qu'ils comprennent il faudrait que je dise la vérité. Toute la vérité et rien que la vérité. Mais ça, je ne peux pas. Oh, non, je ne peux pas! Ça finirait mal à tous les coups, pire qu'avec mes mensonges boiteux... J'aimerais parfois pouvoir me montrer méchant, dans l'unique but de protéger les autres de mon don. Si j'étais méchant, les gens ne voudraient pas me toucher. Si je l'étais, j'aurais une excellente raison de finir mes jours en exile...
Non, non... Il ne faut pas penser comme ça!
Mon don ne suffit-il pas à expliquer pourquoi je mérite l'exile? Je m'approprie les pensées des autres... j'explore le seul refuge que l'on devrait avoir à l'abri de tous les autres. Que ce soit des accidents ou non, c'est mal. Je ne devrais pas faire ça. Le fait que ce soit hors de mon contrôle ne change rien à ce fait. Pourquoi suis-je né avec un don pareil? Mes réflexions intérieures se perdent quelque part dans mon esprit lorsque Diana reprend la parole. Elle a complètement perdu son air qui me mettait si mal à l'aise et elle a aussi arrêté d'approcher sa main de la mienne. Un soupir de soulagement m'échappe et une partie de la tension dans mes épaules s'évapore. Ce qu'elle dit, toutefois, ramène une partie de la tension. Comment expliquer ce qui ne va pas? Plus que je ne l'ai déjà fait... Comment expliquer pourquoi je suis tendu? Je ne sais pas... Je ne sais plus quoi dire! Ce n'est pas de la pudeur, même si je ne serais pas très à l'aise non plus. Déjà, il y aurait beaucoup de risques... et puis, je n'ai aucune expérience... Mais ce n'est pas important! Ça n'aura jamais d'importance, car ça n'arrivera jamais! J'ai encore le regard obstinément sur le côté lorsque je souffle:
-
Ce n'est pas de la pudeur... C'est juste... Je n'aime pas... Je n'aime pas ça. Ça... ça m'angoisse.
Et voilà! Une réponse tellement claire... Faux! Complètement faux. Ce n'est pas clair du tout. Enfin, pas vraiment. Elle voulait une raison. Une vraie raison. Là, tout ce que je fais, c'est l'encourager à poser plus de questions parce que je n'ai pas la capacité à fournir des réponses claires, convaincantes. Je suis nul, nul, nul! À quel moment est-ce qu'on est censé apprendre à converser avec les autres? Parce que je crois que j'ai manqué l'intégralité de cette notion! J'exagère un peu, mais à peine. J'ai terriblement envie de m'enfoncer dans un trou quelque part et de disparaître à tout jamais. Mon père en serait si content!
Apparemment, je fais une bourde de plus lorsque je lui explique pourquoi je ne suis pas enchanté de l'aider. Comme quoi je suis trop maladroit pour faire un bon guide, que je ne sais pas tenir une conversation. Elle mériterait mieux et je ne m'empêche pas de le lui dire. Enfin, presque en ces mots. Je dis surtout qu'elle ne veut pas de moi comme guide. Qu'elle ne devrait pas me vouloir comme guide. Je mentionne qu'ils existent d'autres risques, sans préciser lesquels. Je sais ce qu'ils sont, mais elle, elle l'ignore. Sauf que ce n'est pas cette partie qui retient son attention. Elle, elle est outrée que je parle de moi avec des paroles comme ça. D'après elle, ce n'est qu'elle qui peut juger de la qualité de ma guidance. Quand elle laisse suggérer que je pourrais vouloir la faire foncer dans un mur pour me venger, j'écarquille les yeux et secoue la tête frénétiquement. Non, non! Absolument pas! Je n'y aurais jamais songé! Mon ton est si faible, que je ne crois pas qu'elle puisse m'entendre quand je souffle:
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Ma famille te dirait que j'ai raison.
J'espère vraiment qu'elle ne m'aura pas entendu, mais à quel moment ai-je eu autant de chance? Je pousse un soupir et ajoute:
-
Je ne me venge pas, c'est mal. Tu peux te tenir à mon bras... Ça ne m'ennuie pas...
Il reste plus qu'à espérer qu'elle n'essaiera plus de me toucher la peau. J'ai des frissons d'appréhension rien que d'y penser. Et des souvenirs trop nombreux où on me jette un regard horrifié comme si... comme si j'étais un monstre. Mais ça doit bien être ce que je suis, non? Je viole impunément l'esprit des gens... Il y a des moments où... où j'aimerais n'avoir jamais vu le jour. Ma famille ne se porterait-elle pas beaucoup mieux si je n'avais jamais été là?
| Jeune Vampire | 1m78 | Élève | 17 ans | Viki | 1er janvier - Capricorne | Autodérision Forte |
| I Don’t Care Anymore | Au Colisée | Avec Karla |
Sa question ne me prend pas vraiment au dépourvu quand elle me demande pourquoi je me serais ridiculisée au bal. Après tout, mes propres propos incitaient à ce que l'on pose la question... non? Je n'en suis pas certaine, mais d'un autre côté je n'ai jamais eu à faire la conversation avec des inconnus auparavant. Ou presque. Tout est... nouveau. En un sens. Un sourire à la fois amusé et embarrassé s'imprègne de mes lèvres lorsque je lui dis:
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Eh bien... Je n'ai pas vraiment l'habitude des soirées. Je n'ai jamais été convié à aucune. J'aurais sans doute l'air d'une amateure. D'une... Je ne sais pas comment l'expliquer, en fait. J'aurais surement l'air de ne pas avoir ma place...
Le mot qui m'est venu instinctivement est celui de paysanne. D'une petite fille qui n'a jamais rien connu de tout ça. La beauté de l'école ne m'émerveille pas autant, parce que j'ai l'habitude des châteaux anciens et luxueux. Si j'ai plus emprunté les passages à domestique qu'autre chose, c'est un détail. Tout simplement parce qu'au final, j'habitais quand même dans un bâtiment tel que celui-ci. Ma réponse manque peut-être de contenu sur le pourquoi du comment, mais je ne crois pas que ça soit vraiment important.
Au vu de ma présentation on ne peut plus particulière, je ne suis pas vraiment étonnée des questions qui en résulte. Je lui réponds honnêtement et c'est comme ça que je lui révèle à quel point mon père est le plus merveilleux, le plus fantastique... de tous les c*nnards. Condamner un bébé naissant à une vie de solitude simplement parce que j'étais humaine... Bon, d'accord, j'ai aussi tué ma mère quand elle m'a donné naissance, alors ça aussi... ça devait pencher dans la balance. Mais quand même! Je n'ai pas sciemment cherché à tuer ma mère! Et si elle avait survécu, est-ce que ma vie serait aujourd'hui bien différente? Surement... Mais je ne sais pas si j'en aurais envie. Ça voudrait dire que Nat, que Killian... aucun des deux ne seraient dans ma vie, sans doute. Je serais encore qu'une humaine fragile et inutile. Je ne peux empêcher un léger sourire d'étirer mes lèvres quand elle dit « sympa comme père ». Le ton qu'elle a laisse bien voir que c'est tout le contraire. Quand elle continue en me questionnant sur ma transformation de vampire, je ne perds pas le sourire. Ça non plus, je ne devrais pas le dire. Mais ça m'amuse. Causer des conflits et des problèmes à mon père, ou mettre de l'embarras à ceux qui veulent m'écraser, ça me plaît. Je lance, amusée:
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Oui, j'ai été transformée. Et ce n'était pas prévu dans les plans de mon père. Lui son plan, c'était de se débarrasser de moi à une famille de vampire envers lesquels il avait une dette. Avec l'espoir secret que je n'aurais pas la vie longue. Comme tu peux voir, j'ai survécu et avec un bonus. Bon, la famille qui m'a recueilli n'avait pas prévu que je devienne comme eux, mais nous avions d'autres plans, Killian et moi.
Quand je lui propose par la suite de m'appeler comme elle le veut, parce que je peux bien me faire une raison maintenant qu'il n'a plus aucune emprise sur moi et que je lui prouve tous les jours à quel point il était un imbécile... et je suis agréablement surprise qu'elle décide de m'appeler Viki. Mon sourire s'agrandit et est beaucoup plus sincère. Je ne sais pas quoi lui dire exactement, un remerciement me semble de trop, alors je me contente de hocher de la tête dans sa direction avec une certaine gratitude. Le fait qu'elle respecte mes désirs la rend déjà beaucoup plus sympathique que... la majorité des gens que je côtoie!
J'ai la désagréable impression d'avoir sauter à pieds joints dans un plat pas particulièrement agréable. Ma question sur sa famille semble, pas la décontenancé, mais peut-être la surprendre. Un peu. Et sa réponse? À sa manière d'avoir contracté la mâchoire, je me doute maintenant que c'était un sujet sensible. De ce que je peux supposer, c'est qu'elle, elle n'a aucun problème avec sa famille rapprochée. Et que la mort de son père... Quelque chose dans son ton, ou peut-être dans la battement furieux de son coeur... Vient-elle de mentir? Je ne suis pas très douée pour ça, pas encore. Et peut-être n'est-ce pas vraiment un mensonge. Peut-être est-ce du déni... Je ne sais pas, mais l'impression qui reste c'est que l'accident dont son père a été victime... ne l'était peut-être pas? La curiosité m'envahie et si j'ai vraiment envie de l'interroger à ce propos, je me rends bien compte que se serait déplacé. Alors je me tais. Et les informations qu'elle me donne ensuite sont tout à fait intéressantes. Et ont bien valu que je me la ferme, cette fois. Alors comme ça, elle était la fille d'un Alpha? Intéressant. Et elle veut le devenir aussi. Elle veut devenir plus puissante? Ça, je le respecte. Je lui dis, avec un sourire en coin à la fin:
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Je suis désolée pour ton père... mais je suis certaine que tu le rendras fière. Si jamais tu veux t'entraîner, passe me voir. Ça pourrait être intéressant!
Je ne suis pas une experte, loin de là. Mais de ce que j'en sais, travailler avec différent partenaire ne peut qu'être bénéfique. Alors si elle le veut, je suis partante! Et puis, je ne me suis jamais entraîner avec des loups-garous, alors ça serait une première! Si elle ne le veut pas, elle le peut bien aussi. Je n'en perdrai pas du sommeil dessus, même si ça serait dommage. Je commence à l'apprécier.
\\ Élève \\ Sorcier \\ 17 ans \\ 1m75 \\ Au Colisée \\ Avec Evangeline \\
Parfois, et je dis bien seulement parfois, je me préoccupe de ce que mes émotions ou ma manière d'agir peut faire aux gens. Jusqu'à présent, les seuls moments où je peux ressentir de la culpabilité à cause de ces éléments, c'est en présence d'Evangeline. Et de ma soeur. Mais comme je m'efforce de ne pas la voir, on ne peut pas dire que ça arrive très souvent. Un sourire étire mes lèvres un peu plus lorsque ma comparse sorcière me dit qu'elle est partante pour le marché que je suis propose. Je crois que autant pour moi que pour elle, ça va être un vrai défi. Je n'aime toujours pas l'idée qu'elle doive subir mes émotions chaque fois que nous sommes en présence l'un de l'autre, ou même loin... Je ne crois pas que j'aurai un jour la conscience tranquille à ce propos, sauf si du jour au lendemain je devais me mettre à oublier à quel point ma vie est chaotique et ne mène nulle part de joyeux. Comme elle me tend la main pour conclure notre marché, je la prends dans la mienne après un moment d'hésitation. Ça fait longtemps que je n'ai pas pris la main de qui que ce soit dans la mienne.
Enfin... surtout celle d'une fille.
J'écarte toutes pensées ayant trait à Elle, pour me concentrer sur le moment présent. D'un ton aussi léger que possible, je lâche:
-
Marché conclu, alors!
Je presse délicatement ses doigts entre les miens avant de la relâcher. Le souvenir du contact reste graver dans ma chair l'espace de quelques secondes. Surement parce que ça fait tellement longtemps que mes pores ont perdu l'habitude. Ou peut-être que c'est simplement parce que ça m'avait manqué. Le contact des autres... Il n'y a pas qu'avec Elle que j'ai entrelacé mes doigts, après tout. On le faisait souvent quand on était gamins, Artemis et moi. Quand on partait pour l'une de nos désastreuses aventures dans les bois. Nous étions si jeunes et innocents... On se supportait mutuellement...
Ce temps-là me manque. Énormément.
Mais ce n'est plus possible et je devrais arrêter d'y penser! je me sermonne intérieurement. Je me raccroche rapidement à mes quelques sentiments heureux et m'efforcent cette fois de ne pas les lâcher. Me concentrant davantage sur le reste de la conversation. Comme quoi les sentiments de bonheur peuvent être aussi épuisants que ceux moins agréables. Ce que je dis semble étonner Evangeline et je comprends rapidement pourquoi. À nouveau, l'embarras m'envahit. Mais cette fois, pas vraiment parce qu'elle peut ressentir ce que je ressens, mais surtout parce qu'elle se rend maintenant compte à quel point... ça fait longtemps que je suis comme ça. Je baisse les yeux une seconde, cherchant intérieurement si je dois l'admettre ou non. Après tout, j'ai déjà connu de la joie intense et des émotions similaires... mais ça fait longtemps, si longtemps que le souvenir s'est perdu. Je ne me rappelle plus des sensations. Je ne me rappelle plus des effets secondaires... Je pousse un léger soupir en me frottant la nuque et j'avoue:
-
Si, bien sûr. Je l'ai été. Seulement... ça fait très longtemps... Trop longtemps.
Un « je suis désolé » me brûle la langue, mais je le ravale. On vient seulement de mettre en place notre marché, je ne vais tout de même pas le rompre déjà. Je ne suis pas désolé d'avoir été privé de cette émotion de bonheur pendant très longtemps, mais bien de l'amertume qui me ronge maintenant. S'il y a une émotion que je connais, c'est celle-là. Je m'efforce pourtant d'éloigner cette pensée et m'efforce tout autant de retrouver un sourire. Dès que j'y arrive, j'ajoute d'une voix tranquille, même si inquiète tout à la fois:
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Tu veux me rafraîchir la mémoire?
Je ne sais pas ce que ça ferait que de me rappeler avec exactitude toutes ces fois où j'ai eu des journées pleines de joie et de bonheur. Peut-être que ça allégera mon fardeau... mais ça pourrait tout aussi bien empirer mon problème. Et ça, c'est ce qui m'inquiète le plus. Je n'ai pas envie de tomber encore plus bas. Je n'ai pas envie de perdre le peu de tranquillité que j'ai atteint jusqu'ici. Et maintenant que j'y pense, je regrette ma question. Mais j'ai parlé et je ne reviendrai pas sur mes paroles. Peu importe les conséquences...
\\ Loup-garou \\ Élève \\ 17 ans \\ Dominant \\ Discret \\ 1m73 \\
\\ 9 juin – Gémeaux \\ Colisée \\ Avec Leigh \\
Si je sais ne pas avoir été le seul à fréquenter des établissements pour humains auparavant, je n'en ai pas beaucoup parler pour autant avec mes pairs. Déjà, aucun autre loups-garous de la meute n'allait à la même école que moi et la majorité du temps en dehors de l'école nous avions bien d'autres choses à faire et à nous préoccuper. Et doubler à ça que je reste généralement plus dans mon coin à observer et surveiller de loin que de me fondre dans les masses... ça n'aide pas pour amener le sujet. Le fait d'en parler maintenant est particulier, mais pas dérangeant. Je peux comprendre la curiosité de Leigh, lui qui n'a jamais connu ça auparavant.
Lorsqu'on en arrive à mentionner les parfums, on se retrouve à partager le même avis. Quand il affirme que dans ces situations il essaie de se concentrer sur autre chose, j'acquiesce de la tête. C'est la seule chose à faire dans ce genre de scénario, surtout si aucune autre possibilité n'est disponible. Par exemple, en classe. Ou encore dans une conversation avec un tier possesseur dudit parfum. Mon ton est légèrement amusé lorsque je lui dis:
-
Soit je me concentre sur autre chose, soit je m'en vais ailleurs. Ça dépend si la situation me le permet... Je n'aimerais pas froisser quelqu'un en mettant un frein brutal à une conversation.
À moins que ce soit vraiment insupportable. Ça arrive quelques fois et dans ces moments-là, je ne respecte pas toujours les lois de la politesse. Surtout depuis que j'ai éternué assez violemment sur quelqu'un. Ce n'était pas joli, ni appréciable... alors je préfère encore paraître comme quelqu'un de grossier qui s'en va sans dire quoi que ce soit plutôt que de partager le contenu de mon nez avec autrui. Ça me paraît bien pire comme impolitesse que de m'en aller. Peut-être que ce n'est pas tout le monde qui partagerait mon avis, mais ce n'en est pas moins ma réalité.
Malheureusement, notre conversation ne reste pas sur ce terrain tranquille. Parler, même si indirectement au départ, de ma situation précaire avec mes parents et toute l'histoire avec Artemis et Peter, même si je ne les mentionne pas ni rien à ce niveau, ça me met de mauvais poil. Plus que je ne l'aurais soupçonné. Je sais que le sujet tient très à coeur mon loup, mais je croyais être plus à même de le contrôler dans ces circonstances. Mais comme ma difficulté semble en témoigner, ça signifie qu'il n'est pas le seul à y être attaché à corps perdu. Moi aussi. Lorsque l'on possède, lui et moi, la même intensité d'intérêt pour une chose... on ne pourra jamais arriver à se calmer l'un et l'autre. Bon, je ne mentirai pas, c'est surtout moi qui calme ses ardeurs dans la majorité des situations... mais l'inverse est arrivé quelques fois, d'où l'intérêt de le mentionner.
Je vois bien dans la posture de Leigh que mes quelques éclats l'ont rendu un peu plus réservé et ça me donne envie de me donner une gifle mentale. Je devrais savoir faire d'un plus grand contrôle que ça! Les propos qu'il prononce ensuite me prouve bien que j'ai jeté un certain froid... et ça m'ennuie. Je n'ai pas l'habitude de rendre les choses malaisantes, précaires. Toutefois, il a tord de croire qu'il existe une tension entre nous, enfin, la conversation m'a rendu tendu, mais ce n'est pas de sa faute. C'est mon incapacité à me contrôler qui pose problème. Toutefois, malgré tout, je garde mon point de vue, écoutant plutôt ce qu'il me dit concernant son environnement à lui. Le fait qu'il est surtout suivit une formation pour devenir soldat explique certaines choses. Comme les réactions qu'il a eu à mes éclats. Je suis toutefois soulagé quand il affirme que ça le dérange pas de changer de sujet et il répond à ma question concernant son origine. Le fait qu'il vienne d'Angleterre lui aussi me donne le sourire, mais si nous ne sommes pas du tout dans la même région. Avant d'en arriver là, toutefois, je lâche:
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Ne t'inquiète pas, il n'y a pas de tension entre nous. Et tu as le droit de poser des questions, je ne m'attendais pas à ce que le sujet m'importe autant... Je savais pour mon loup, mais... Enfin.
Je me masse encore un peu la nuque, avant de sourire à nouveau pour dire:
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Apparemment on possède un autre point commun! Je viens d'Angleterre aussi, mais de la région d'Oxford, pour ma part.
Et il y a bien des choses que j'aime de l'endroit où je vis. Déjà, de grands auteurs y ont vécu et y ont enseigné. Mais aussi j'aime beaucoup le paysage des lieux et si je n'habite pas exactement dans la ville même d'Oxford, ma famille y est très présente. C'est notre ville et notre responsabilité. Parfois, ça me manque d'y être. De parcourir les rues ou la forêt. D'aller au jardin botanique et de m'asseoir à un certain banc...
Oui, j'ai lu certains livres. Et je ne m'en cache pas. Si le sujet de conversation vient, je vais être tout aussi vocale que n'importe quel fan. C'est tout vu!
\\ Élève \\ Louve-garou \\ 17 ans \\ 1m57 \\ Colisée \\ Avec Jade \\
La réflexion de Jade face à mes propos me laisse à réfléchir quelques instants. C'est vrai que nous sommes tous que des grains de poussières dans le temps, même les vampires, les elfes et les fées ne sont rien à côté des monuments comme le Colisée qui sont vieux de plus d'un millénaire. Traverser des siècles, c'est bien. Mais des millénaires? Ce n'est pas tout le monde qui peut en dire autant. Quant au fait de devenir célèbre et d'être couverte de gloire... Je ne crois pas que ce soit fait pour moi non plus... Être une héroïne? Je ne chercherais pas à le devenir, mais je ne resterai pas les bras ballants à ne rien faire si quelqu'un a besoin de mon aide. Je l'ai fait une fois, après tout. Quant à être une méchante... si on ne me cherche pas, je ne vois pas pourquoi je me montrerais méchante envers qui ce soit. Même ma louve a une certaine retenue... enfin, autant que possible. Elle ne tuerait pas quelqu'un sans provocation, disons. Mais sa conception de provocation est légèrement différente de la mienne, il faut se l'avouer. Je réponds au sourire de Jade quand elle affirme qu'elle laisse toute la place au Colisée et je lâche:
-
Crois-moi, moi aussi! Je n'ai aucune envie d'être sous le feux des projecteurs ou qu'on se souvienne de mon nom des siècles après ma mort...
Je n'ai jamais vraiment réfléchie à la célébrité et à toutes ces choses qui s'y rapportent. De ce que j'ai pu voir chez plusieurs loups depuis que je suis arrivée ici, c'est que certains utilisent leur dominance pour attirer l'attention et s'élever dans la communauté d'ici, mais ce n'est pas mon cas. Si je n'aime pas que l'on me rabaisse, je ne cherche pas non plus à ce que l'on me voit à tout prix. Tant qu'on ne me marche pas sur les pieds en pensant que je vais courber l'échine, je n'ai aucun problème à rester dans l'ombre. Et puis, pourquoi chercher la lumière et la gloire alors que je n'ai même pas les moyens d'être ici à la base... Que je ne sais pas si je serai encore longtemps dans cette école. Cette espèce de bourse ou je ne sais trop... on ne m'a pas dit si c'était pour une seule année ou jusqu'à la fin de mes études. Tout ce que je sais, c'est que je n'avais pas le choix de venir ici. Que je le veuille ou non... Mais pour être honnête, je n'avais aucune bonne raison de rester où j'étais. Disparaître des kilomètres plus loin, c'était une bien meilleure idée!
La discussion suit son cours et on en vient au fait que le Colisée peut inspirer une certaine peur. Un inconfort notable alors que l'on foule son sol, entourés de plusieurs autres élèves... Mais qu'être seule ici serait bien plus effrayant. Je plaisante un peu en disant que je suis plus dans la confrontation que dans la fuite, mais que c'est ridicule de penser que l'on peut affronter un monument. C'est une plaisanterie en tout point, même si elle n'est pas complètement dénuée d'une certaine vérité. La peur me pousse souvent à l'affrontement, mais si elle est causée par un monument, je n'y peux pas grand-chose. Ce que me répond Jade est tout à fait logique et j'acquiesce du menton pendant qu'elle parle. Oui, dans ces circonstances il ne me restera plus qu'à confronter ma peur elle-même.
-
C'est vrai. Mais c'est plus compliqué d'affronter ses peurs en face qu'un élément physique. Affronter ses peurs... c'est aussi s'affronter soi-même et souvent, ce n'est pas agréable de se retrouver face à face avec soi-même.
J'aimerais pouvoir dire que j'en sais quelque chose... mais ce serait un mensonge. J'ignore totalement ce que je verrais si j'allais au fond de mes pires peurs et craintes. Nos peurs peuvent être fondée sur du rien comme elles peuvent avoir une signification beaucoup plus profonde que l'on ne veut pas toujours s'admettre. Et je connais certains de mes sujets sensibles qui peuvent s'apparenter à de la peur... et leur cause n'est pas moins agréable. J'affronte les choses avec brusquerie, rarement avec souplesse et douceur. Or, la force brute ne peut pas faire grand-chose à nos peurs profondes qui ne s'accrochent à rien de physique. Je ne sais pas si j'ai cette forme de courage...
Si j'ai du courage, point, en fait. Pour ce que j'en sais, je suis peut-être comme les autres imbéciles qui foncent la tête baissée dans les ennuis...
Quand on en vient à discuter de visiter d'autres lieux historiques et de voyager, j'avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Je n'ai pas envie de me laisser à désirer quelque chose que je sais pertinemment ne jamais pouvoir obtenir. Je n'ai pas les moyens financiers pour aller où que ce soit, ma présence dans l'école est déjà une sorte de miracle incompréhensible... Si je pouvais encore compter sur des parents, peut-être que le résultat serait différent. Peut-être que je ne me sentirais pas aussi... perdue. Ma louve brûle de courir sous des paysages divers et variés, mais nous aimons aussi toutes les deux avoir notre petit coin tranquille où on peut se réfugier pour panser nos blessures. Le seul moyen pour moi de voyager serait de renier toute attache et de simplement suivre un parcours d'imprévus et d'aller d'un endroit à un autre... Et ce n'est pas une chose aisée quand on est un loup-garou. Ce n'est pas tous les chefs de meute qui apprécient la présence de solitaire sur leurs terres. Et en plus que je suis une fille... Je pousse un léger soupir et en regardant vers le ciel, je souffle:
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Je ne sais pas. Sans doute que l'envie serait là si... si j'avais le choix. Je n'ai même pas l'argent pour être dans l'école, le hasard m'a ouvert les portes pour venir ici. Si je possédais les moyens financiers, surement que j'aimerais voyager et découvrir de nouveaux endroits... Et si je n'étais pas...
Je m'oblige à m'interrompre à nouveau. Je ne sais pas à quel point je devrais parler de tout ça. Ma réalité et la sienne sont différentes. Peut-être avons-nous des similarités que j'ignore, mais je préfère en rester là. La possibilité que nous soyons complètement différente est tout autant possible. Déjà, nous n'appartenons pas à la même espèce et ça, ça change déjà pas mal de chose. Dans nos possibilités. Je n'ai aucun préjugé pour une espèce ou l'autre, mais il faut dire que je n'ai pas beaucoup fréquenté d'autres espèces avant de venir ici. Les seuls loups-garous que j'ai connu étaient des salauds. Le seul sorcier connu étant mon frère adoptif qui agit maintenant comme un parfait salaud aussi... Je ne dirais pas que ça compte pour se faire un opinion objectif. Trois loups-garous ne peuvent pas refléter l'essence de l'espèce et encore moins un seul sorcier.
-
Et qu'en est-il de toi? Tu aimerais voyager? je lance rapidement pour éviter qu'on ne prête trop attention à mon ajout involontaire.
Peu de temps après, je lui révèle un fait particulier concernant le Colisée : les femmes ont déjà foulé son sol en tant que gladiatrice. Et elles portaient le même équipement que les hommes, c'est-à-dire pratiquement aucun vêtement et quelques armes selon le type de combat. Mon avis sur la question de l'absence de vêtement pour le haut du corps des femmes n'a pas franchi mes lèvres, mais celui de Jade me laisse quelque peu perplexe. Enfin, pas trop non plus, en un sens. Plusieurs personnes n'ont rien à faire de leur nudité ou de celle des autres. Et pour être honnête, je ne m'en préoccupais pas tellement... jusqu'à récemment. Être un loup-garou implique beaucoup de transformations et les vêtements sont rarement d'une grande aide. Et puis, la louve s'en moque royalement, elle. Mon échine se hérisse légèrement quand elle mentionne l'injustice au niveau de la différence de force entre homme et femme. L'espace d'une seconde, l'indignation m'étouffe. Sauf qu'elle ne dure qu'un instant, rapidement remplacée par des souvenirs que j'aurais préféré oublier.
Ma louve est forte. Je le sais. Elle le sait. Nous le savons toutes les deux... et c'est ce qui fait le plus mal, parce que nous sommes complètement impuissante en ce moment. Face à lui. On voit son loup luire dans ses yeux. On voit son sourire en coin alors qu'ils nous plaquent contre le mur.
Je cligne des yeux à quelques reprises pour me reprendre et m'efforce de stabiliser ma respiration qui s'était un peu affolée. Pour camoufler mon trouble, je lance:
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Certes, nous n'avons pas la même force dans la majorité des cas... mais être rusée peut parfois être bien plus utile que n'importe quel muscle. Quant à la nudité partielle... je pense que c'était très mal vu de la part de la communauté de l'époque de voir des femmes se montrer ainsi. Mais c'est vrai qu'en soi... il n'y a aucune différence.
Mes épaules sont beaucoup trop tendues. Ma mâchoire beaucoup trop serrée. C'est pas bon, pas bon du tout. C'est toute cette histoire avec Archer, aussi! J'avais réussi à ne plus trop y penser, mais maintenant... ,maintenant tout me rattrape. Les cauchemars, les flashbacks... Il faut que je me reprenne, bon sang! J'inspire longuement pour essayer de calmer les battements frénétiques de mon coeur, mais ça ne fonctionne pas complètement. Le mieux serait de trouver un nouveau sujet... quelque chose... mais quoi? J'ai beaucoup plus de mal que je devrais en avoir à simplement réfléchir!
Continue à marcher, Artemis, je me conjure.
Continue simplement à marcher.