Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

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Florale

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Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Florale »

Bonjour tout le monde !

Bon, je sais, ça fait... longtemps. En vérité, je me suis complètement concentrée sur un projet professionnel, et j'en ai délaissé certaines choses que j'aime, dont le thème d'écriture mensuel. Mais reprenons de bonnes habitudes, me revoici !

Nous avons donc le thème : Quelque part dans le monde

Les petites consignes habituelles :

♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)

On espère vous voir nombreux à participer ! Bonne journée à tous, et à vos plumes !!
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

On se lance sur le thème. On va voir.
evan_jmt

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par evan_jmt »

Ça fait longtemps, en effet ! Je vais tricher un peu, mais je pense que j'aurai plus d'inspiration au mois de juillet – en vacances !
On verra au fil des jours !
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

L’inspiration n’est pas spectaculaire pour moi non plus.
Je vais voir
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

Quelque part dans le monde
Courir à travers le monde
à la recherche d'une pensée fugueuse



- Oui, Marc, je suis bien arrivé à New Delhi. Oui, je suis prudent et oui, je prends soin de moi. Lorsque j'aurai raccroché, tu pourras envisager une reconversion en dorlotage de bébés joufflus. Tu es une véritable mère poule ! lancé-je d'un ton railleur.
J'entends un éclat de rire sans joie dans le combiné.

- J'ai compris, Ian. Donne-moi régulièrement de tes nouvelles, ajouta-t-il une voix incertaine.

- Ne panique pas, je suis en terrain connu. Et puis, qu'ai-je à craindre ?
Ces derniers mots maladroits se perdirent dans un silence assourdissant.

Nous en avions discuté si souvent, mon agent et moi. De mes derniers moments à vivre. Marc, mon ami, mon complice, mon meilleur moi si j'avais eu à choisir.
Marc m'accompagnait partout en pensées et parfois, physiquement, de son corps, qui un temps fût mien. L'instant d'une parenthèse, de deux chemins entrecroisés, qui se recroisent, à présent, en d'autres circonstances.

Marc souffrait de me laisser partir, sortir de sa vie, sortir de la vie.
- Prends soin de toi. Tu me manques, finit-il par avouer.

- Tu prends soin de mon cœur, c'est suffisant. Je t'embrasse murmuré-je en raccrochant, ému de ses tendres sentiments.

Mais alors que je relevai la tête vers la masse grouillante de l'aéroport, un sourire venait chasser le fantôme de quelques larmes qui auraient pu tomber si elles n'avaient pas déjà trop coulé. J'étais de ce monde encore un temps, dans ce pays qui m'avait tant apporté, à la recherche d'inspiration pour mon dernier roman, à courir après une pensée fugueuse que j'étais intimement persuadé de débusquer ici.
Ou plus précisément, à Mahabalipuram, dans le sud de l'Inde, en Tamil Nadu. Un village de maisons sans toit, de fenêtres sans vitrage, d'un peuple dénudé de tout, excepté de son sourire.

Ce sourire au rayonnement grandiose a su traverser les décennies en imprégnant, avec force, mes souvenirs. Des souvenirs aux airs d'outre-tombe, d'une époque si lointaine, appartenant, sans doute, davantage à l'une de mes réincarnations qu'à moi-même.



***



Assis dans le train, en troisième classe, pour un voyage interminable, dans l'inconfort absolu - au regard de tout européen qui se respecte -, encastré entre une cage à poules et un chien à trois pattes juchés sur de bien maigres cuisses, je me délectais de cette promiscuité. Promiscuité très certainement aussi ragoûtante pour l'usager du métro parisien, tant le dépaysement attiserait sa curiosité, abolissant toute forme répugnante de jugement, incitant ainsi l'ouverture des chakras qui rendent l'humain... si humain.

Ce qu'il y a de formidable en ces lieux qui comptent pas moins de 580 dialectes, c'est que vous trouverez toujours un interlocuteur avide, prêt à toutes les entorses langagières, pour peu que vous puissiez le laisser vous atteindre et lui offrir une vision utopique d'un univers invraisemblable pour une population à l'avenir inéluctablement tracé.

Vous pensiez que le luxe de la modernité était ce qui faisait de vous des privilégiés ? Vous aviez tort !
C'est notre faculté, notre propension à rêver qui fait de nous des nantis.

Un indien ne rêve pas. Parce qu'il ne sait pas rêver.
Sa vie est décidée par sa caste, définie par sa condition. Et ce n'est en aucun cas, des oeillères, un manque d'intelligence ou un défaut de curiosité qui le dessert. Hélas, non, il n'est que le fruit du conditionnement dudit peuple depuis que le monde est monde

Quelle facétieuse ironie que de traverser la planète à la poursuite d'une pensée inspirante qui se terre parmi ceux dont l'esprit est prisonnier des carcans de l'ordre établi, dont les songes sont influencés, dictés, bridés par la hiérarchie des castes !

Et pourtant, cette populace, ô combien riche dans et par son dénuement, sait raviver notre imaginaire surabondamment nourri de toxicités en tous genres.
Un regard sur cet humble sourire suffit à révéler nos âmes endormies.

Alors que cette vieille femme, nichée près de moi, dans ce wagon surpeuplé, tente de nouer le contact dans un anglais improbable, mes lèvres s'étirent, heureux du simple fait de faire communiquer deux mondes tellement étrangers l'un à l'autre.


***



Un rickshaw slalomant à vive allure, entre vaches, vélos, chèvres, individus, cochons et rickshaws tout aussi dangereux (le permis s'obtient à l'issue d'une journée de formation), finit par nous déposer mon sac et moi, sur une terre aride au milieu d'une foule d'enfants à la main tendue.

Ce que j'aime ces petites mains ! Elles se confondent en rires et remerciements en retour du peu que j'offre avec cependant, le plus grand des plaisirs.
La joie de celui qui donne surpasse, sans conteste, celle de celui qui sait recevoir de tout son être.

Dans un passé fort éloigné, je guettais les genoux écorchés, les membres entaillés et les conduisais - vibrant d'utilité - à la première échoppe venue, en quête d'une quelconque "médecine" pour soulager ces va-nu-pieds reconnaissants.
Il est des contrées, où libéré de simagrées, aider son prochain, n'a rien d'une corvée, d'une contrainte. Point de questionnement quand le geste va de soi !

Quelle est donc cette société qui nous somme de recourir à une institution pour le moindre effort solidaire ? Aveugles au bien-être du voisin, ne sommes-nous même plus en mesure d'adresser directement ce mot de réconfort à celui qui l'espère en silence ?

Alors que, parmi ce peuple "démuni", la liberté d'une générosité sans étiquette, offre au voyageur le bonheur d'une communion de deux âmes assoiffées de partage.

Ayant collecté une provision suffisante de béatitudes, je me déniche une chambre à louer, en sachant pertinemment que mes nuits se feront sur le toit, sous la douce couverture d'un ciel étoilé.

L'hygiène est, ici, digne d'un quatre étoiles. Régulièrement, l'habitant vide la chambre de ses effets et de ses meubles pour laver à grande eau murs, plafond et sol, à renfort de bassines débordantes, et ceci en un temps record.

Les citoyens-voyeurs, collés aux fameuses fenêtres sans carreaux, ont l'obligeance d'attendre que le logé ne s'y trouve plus, pour étudier l'environnement du phénomène fraîchement débarqué. - contrairement à Karachi, Pakistan, où ils ne s'embarrassent pas... de vous embarrasser !


***



Mes bagages consignés, en une relative sécurité, je me dirige vers un restaurant, non-européanisé, paillote typique, où l'on se passe de couverts et d'assiette, pour tremper allègrement, des doigts joyeux dans les mets délicieusement parfumés et outrageusement épicés - élimination des toxines oblige -, tapissant une feuille de palmier d'un vert exubérant.
N'utilisant, je vous prie, que la main droite, la gauche, quant à elle, étant réservée au nettoyage après élimination des "déchets".

Le king-fish, pour lequel j'ai passé commande, me sera servi une fois acheté au pêcheur, sorti de nulle part, échouant sur la plage son canot en rondin, à l'instant même.

Le bouig-bouig, où je sais être restauré à ma convenance, compte davantage d'ouvertures que de murs. Il m'offre, ainsi, une vue imprenable sur les eaux turquoises balayant savamment un sable fin, docile à l'idée de se rafraîchir.

Jouissant de ce cadre enchanteur et de la voix envoûtante de Cat Stevens, égrenant les paroles mélodieuses de la Lady d'Arbanville, je plonge en chute libre dans les entrailles de mes souvenirs alors qu'une larme roule sur ma joue, enfin libéré de ce questionnement infructueux, de cette page blanche traîtresse, de cette peur insidieuse.

Là, devant moi, en moi, se dandine, fièrement dressée, me nargant presque imperceptiblement, la pensée !

La pensée fugueuse que j'ai pourchassé de par le monde. La pensée qui m'a enfin trouvé, celle que j'ai retrouvé, que j'ai, jadis, découvert, ici-même, alors que je réalisais que plus jamais je ne saurais être malheureux.

La paix intérieure, mon cher, source de joie et de peine autrement profondes, d'un bonheur que ne sauraient éteindre les plus grands tourments.
Car c'est bien cette flamme qui sait flamboyer jusqu'au fin-fond des ténèbres. Elle engendre un espoir serein apte à délier les chaînes oppressantes, permettant l'épanchement de l'âme sans crainte ni limite jusqu'à nous connecter - à la demande - à tout ce qui justifie notre existence.

Ma pensée fugueuse réintègre ainsi mon cœur, pour s'offrir à d'autres par l'intermédiaire de mes mots ponctués de sourires. Ils taquinent, enfin, ma plume suffisamment reposée et, tout à fait prête à l'emploi !


_______


Je me suis follement amusée à écrire l'histoire de la pensée fugueuse de Ian, j'espère que la lecture vous plaira aussi :)
Dernière modification par Fl3g le lun. 08 mai, 2023 4:35 pm, modifié 2 fois.
Florale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Florale »

Bonjour Floc77!

Ravie de lire ta participation ! Tu nous emmènes avec toi dans le voyage de Ian, on l'accompagne, on a l'impression d'être avec lui. C'est très doux, très beau, vibrant d'espoir et d'optimisme.
Merci beaucoup à toi !
Lincol

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Lincol »

Coucou j suis nouvelle donc j n sais mm pas où commence une discussion :( sa roule
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

Florale a écrit : lun. 08 mai, 2023 2:42 pm Bonjour Floc77!

Ravie de lire ta participation ! Tu nous emmènes avec toi dans le voyage de Ian, on l'accompagne, on a l'impression d'être avec lui. C'est très doux, très beau, vibrant d'espoir et d'optimisme.
Merci beaucoup à toi !
Heureuse de te savoir ravie, merci pour ce retour :)
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Bonjour à tous. Voici mon texte.
Trop long pour que vous ayez envie de lire mais j’y ai pris un plaisir pas possible et je n’en ai donc rien coupé.
Bonne lecture pour ceux qui veulent.
Floc, je vais lire le tien.


CITÉ LACUSTRE

Elle ouvrit le tiroir miniature du bonheur du jour qu’ elle utilisait comme un petit bureau.
Elle passa, avec une sorte de volupté tactile, sa main sur la marqueterie lustrée et soignée qui faisait de ce meuble rare un meuble de grande valeur. Elle l’avait pourtant chiné dans une simple brocante il y avait longtemps, mais à sa surprise on l’avait estimé ensuite à une petite fortune. Elle ne s’en séparerait jamais.
Les brocantes et les vide-greniers, rendez-vous des vagabonds en recherche de la bonne affaire, elle les fréquentait depuis plusieurs mois, presque une année. Elle avait commencé juste après son divorce, poussée par le besoin de changement.
Après la vente de la maison de son couple devenu guerrier, elle avait ressenti l’envie de la laisser loin derrière elle et d’aller s’enraciner dans un nouveau décor. De «lever le camp» pour se poser ailleurs. Et ailleurs, elle avait créé son nouvel univers avec de vieilles choses, comme ce bonheur du jour qu’elle affectionnait tant. Surtout, pas avec les meubles en kit de tout le monde, elle en avait aujourd’hui horreur.
Elle était à la recherche de la lettre de son amoureux dont elle taisait l’existence - en plein divorce il valait mieux mentir. En remuant le contenu du petit tiroir dissimulé, elle sentit quelques photos glisser sous ses doigts fins et manucurés, grappes d’innombrables reliques de ses souvenirs. Elle les rangea aussitôt en un petit tas organisé et ramassé sur lui-même, pour laisser de la place à tout ce qui traînait dans ce compartiment exigu. Une cachette….
***
Où est passée cette foutue enveloppe, bon sang?
Elle cherchait fiévreusement un courrier qu’elle avait souvent dévoré. Où Sam, qu’elle aimait sans le dire à personne, lui livrait tout le plaisir qu’il éprouvait à vivre là-bas, coupé de tout.
Elle l’avait croisé, aimé follement dans la clandestinité des couples qui se forment au moment d’une séparation, et il avait dû partir.
Il l’aimait toujours et il l’attendait.
Là-bas.
Dans une cité auréolée d’un halo rose beige qui enveloppait et fixait toute sa splendeur, entre ciel et mer.
***
Elle avait beau chercher, elle ne retrouvait pas la fameuse lettre. Elle s’efforçait de fouiller le moindre recoin du tiroir, dont elle ramassait au passage, et du bout des doigts, d’infimes grains d’une poussière accumulée depuis des mois. Peut-être plus, elle ne savait plus exactement.
Quand était-elle partie, au fait ?
Quatre mois avant, Quand on avait confiné le pays. Avant de quitter son nouvel appartement, elle avait glissé soigneusement la lettre de Sam sous un tas de plis les plus divers, du faire-part de mariage ou de naissance, à ce message de rupture de son mari, griffonné sur une carte de visite qui l’avait fait éclater d’un fou rire incontrôlable, en passant par les lettres de remerciements de ses étudiants pour les avoir fait réussir.
Sous ce fouillis, personne ne trouverait la lettre de Sam, et surtout pas lui, cet ex qu’elle détestait. Il avait encore les clés et il fallait être prudente.
Avant de partir, elle avait donc placé sa lettre en sécurité. Elle ne l’avait pas emportée pour ne pas risquer de l’égarer ou de l’oublier sur son lieu de vacances forcées.
Elle était si distraite.

Quand le Président avait annoncé le confinement, elle avait décidé de s’installer au bord de la mer pour ces mois à l’isolement. Avide de l’air frais qui ressource et du bruit des vagues enroulées et baveuses. Si elle devait être enfermée, elle voulait vivre ça en profitant de tout. Elle aimait depuis l’enfance ce bord de mer, s’y promener, sentir parfois les fines gouttelettes des embruns sur son visage ou le souffle léger de la brise marine quand elle soufflait doucement.
Cette fois elle irait s’y balader, munie de son laisser passer de zone occupée. Elle pensait à la guerre.
En cochant la case «promenade d’agrément», elle aurait la liberté de cotoyer la nature sans risque de contamination. Et aucune autre ligne de cette autorisation sèche et codifiée ne pourrait la lui enlever.
Elle avait donc quitté Paris et conduit toute le journée, d’une seule traite, pour arriver «sur La Côte».
Le confinement était passé et, quatre mois plus tard, rentrée chez elle, elle n’avait plus touché à son tiroir secret qu’elle avait presque oublié après tout ce temps.
***
La lettre de Sam se décolla enfin de la lettre de rupture qui la dissimulait. Ironie du sort qui la fit sourire. Elle la saisit et l’ouvrit pour la énième fois. Elle y humait toujours à pleines narines le parfum de Sam aux notes marines, et le désir parcourut instantanément son corps, cette fois aussi. Une onde vibrante de volupté.
Elle baissa les yeux sur une écriture régulière et penchée et lut jusqu’au bout. À la dernière ligne, elle ferma les yeux et bascula.
Mon amour, je me suis encore baladé sans toi. Quand me tiendras-tu enfin la main ? Je t’attends toujours.
Regarde.
Dans ce quartier, l’Art
est partout. J’y ai rencontré pêle-mêle artistes de rue, étudiants, peintres, sculpteurs, restaurateurs d'antiquités, conservateurs, historiens, collectionneurs, héritiers. Mille et une scènes de la vie culturelle se sont offertes à moi et sans filtre: un apéritif artistique de la collection Guggenheim devenue un musée – avec ses participants huppés - quel spectacle ! Ici, je me suis régalé du luxe bohème ambiant.
J’ai vu la basilique Santa Maria della Salute
se dressant à l'est, les gondoles qui flottaient sur un rythme chaloupé dans la lumière filtrée, et le pont de l'Académie juste devant moi, au-dessus du Grand Canal.
J’ai longé les façades d’une ruelle où se retrouvent souvent des joueurs de basket, les façades dentelées des multiples palais qui abritent de simples résidents, et l'université Ca' Foscari. Plus loin d’autres musées, d’autres trésors. Dans celui de Ca' Rezzonico, se répondent les échos de concerts réputés. Mon amour, le quartier Dordoduro grouille de vie, et des lieux comme celui-là, il y en a partout dans cette ville. Il faut que tu voies ça. J’aimerais tant profiter avec toi de l’ambiance unique qui règne ici.
Chacun a ses rituels.
La foule étudiante se base chaque jour sur la place Campo Santa Margherita, et les passants se pressent entre la Piazzale Roma et la gare Santa Lucia. Les travailleurs prennent le temps d'un « aperitivo », pendant que les voisins s'arrêtent sur le chemin du marché pour échanger leurs secrets sur une placette retirée. Je les ai observés, agitant leurs mains en même temps qu’ils débitaient leur discours à toute allure.
C’est peu dire que j’ai aimé arpenter les ruelles de ce quartier. Une journée de rêve!
Sur le chemin du retour, à l’épicerie du coin, j’ai acheté de bonnes grosses tomates juteuses, sucrées comme tu les aimes, des aubergines mauves à la peau rebondie, de la feta, deux pastèques, des raisins et du miel de thym.
Je suis rentré chez nous et j’ai préparé pour toi une salade d’été, des aubergines grillées accompagnées de feta - le tout assaisonné à l’huile d’olive - et un dessert sucré à souhait.
J’ai dressé la table avec deux couverts comme chaque jour.
Je t’attendais…. »

***
Ella ouvrit les yeux, prit une bouffée d’air par l’interstice de la fenêtre à peine entrebâillée et les referma aussitôt.
Elle visionna en accéléré le Palais des doges, la Place San Marco, le Florian et sa terrasse élégante et riche, les touristes assoiffés y avalant à grandes gorgées le Spritz doré, amer et pétillant. Elle ressentit l’atmosphère feutré de l’Opéra et entendit, comme si elle y était, les voix des sopranos dans La Traviatta qu’elle y avait vue 10 ans auparavant.
Tout lui revint en un jet, aussi soudainement que l’eau qui se répand par le robinet qu’on a débouché.
Elle se réveilla de cette brêve rêverie, attrapa son sac de voyage qu’elle remplit à la va vite, son passeport et sa carte bancaire qu’elle glissa dans la pochette de voyage d’un grand couturier, dont elle rêvait et qu’on lui avait offerte pour ses cinquante ans.
Elle referma la fenêtre, verrouilla à double tour sa porte d’entrée, après avoir coupé le courant – savait-elle si elle reviendrait ici ?
Elle arriva en trombe au bas des escaliers, à l’entrée de son immeuble, en ouvrit la lourde porte en verre et fonte travaillée, et héla un taxi qui passait par là juste à ce moment.
Bénie des Dieux, se dit-elle.
Arrivée à l’aéroport, elle emprunta à la hâte un des escalators, dont le tracé s’entrecroisait, sur un fond blanc, avec celui des autres.
Arrivée à l’étage, elle leva les yeux sur l’immense tableau des vols et fixa son regard sur les vols au départ.
Elle retint Venise 16h55.
Elle redescendit au rez de chaussée et s’approcha du comptoir de vente, un sourire rayonnant illuminant ses traits.
Elle paya puis reprit l’escalator et se dirigea vers les comptoirs d’enregistrement.
En patientant dans la longue file d’attente, elle tapa à toute vitesse sur son clavier téléphonique.
Mon amour, j’arrive, ne dessers pas la table.
Dernière modification par Larme_Fatale le sam. 13 mai, 2023 4:50 pm, modifié 4 fois.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

@ Larme Fatale

:D Mon cœur sourit et danse sa joie ! Quel délicieux voyage à travers des souvenirs d'hier et de demain, et cette visite, pleine de saveur, de lieux qui s'expriment en couleurs, odeurs et mélodies... pour un final porteur d'un espoir palpitant de sentiments partagés ! Je suis sur un petit nuage ! :oops:

NB : J'ai également un "bonheur du jour", je vais de ce pas, fouiller ses deux tiroirs secrets. Sait-on jamais !! :mrgreen:

Merci à toi pour ces mots que j'ai lus avec un grand plaisir ;)
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Bonsoir Floc.
Tu es plus rapide que moi pour lire, mais je lis les textes, c’est notre engagement à nous « nourrir les uns des autres ».
Je suis contente de t’avoir donné ce « plaisir d’un délicieux voyage. »
Bonne soirée.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

Si je suis plus rapide à la lecture, c'est que je n'hésite pas à y revenir encore et encore pour redécouvrir le texte sous un jour nouveau et y déceler des détails qui auraient pu m'échapper. En plus du fait de savoir que je serai émoustillée devant cette envolée du verbe qui s'adresse à mes émotions :D

Bonne soirée à toi aussi :)
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Floc, quel moment de sérénité!
Une très belle écriture, dans le respect des codes de la littérature classique pour nous offrir un ailleurs, qui nous affranchit de tout, hors du carcan de cette société où rien ne se passe naturellement, et qui nous enferme dans le carcan de tout ce qui est complexe et démesurément « technicisé ».
Une ode à la simplicité, un salut aux démunis, là-bas dans une partie du monde où il est encore permis de se réfugier pour penser, remplir ses yeux d’un spectacle sublime et oublier la civilisation, le monde dit développé.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

Merci beaucoup :)
Vanget

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Vanget »

Deux enfants dans la ville

J’avance sans but dans la cité en ruine.
Je ne sais où aller…
Dans mes bras, mon frère s’est endormi.
Autour de nous, les murs déchiquetés
Semblent lever des poings rageurs
Pour défier la fureur venue du ciel.
La chanson dit que la réponse est dans le vent,
Mais dans la vraie vie : où est-elle ?
D’ailleurs, je ne me pose plus de questions.
J’assure mon pas, comme le funambule,
Lui, au-dessus du vide, sur une corde raide,
Moi, au-dessus du néant, sur le fil fragile de ma vie.
Ici, les vilains petits canards ne deviennent pas des cygnes.
Alice n’a pas trouvé le pays des merveilles.
Et la petite fille d’Andersen a craqué sa dernière allumette.
Plus tôt, mon frère m’a demandé :
— Est-ce qu’il y a des bombes au paradis ?
— Non.
— Alors, on pourra jouer sans se cacher ?
— Oui.
— Et on n’aura plus mal ?
— Non.
— Et on ne grandira plus ?
— Non plus jamais.

Quand il a fermé ses yeux pour toujours :
Il souriait encore…

La petite Olena.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

C'est infiniment triste. Tes mots sont fabuleux. Simples, sans artifice, ils vont droit au but : le cœur !
Entre ton texte et la référence à Olena dont le mari est resté sur place, j'en ai pour la soirée à pleurer. Du coup, j'hésite à te remercier. Mais en tout cas, c'est magnifiquement écrit...
Vanget

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Vanget »

Merci Floc pour ta sincérité bien à toi.
C'est une photo qui m'a inspiré cette histoire. Une petite fille tenait un bébé dans ses bras devant le seuil de son immeuble dévasté…
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Vanget.
Ton texte est magnifique. Il prend aux tripes avec une écriture simple qui dit tout. J’aime quand c’est dépouillé et que ça n’a pas besoin d’artifice pour toucher la cible. Phrases courtes, minimalistes qui disent tout.
Le sujet, d’actualité, nous touche et nous transporte là où les bombes font fuir. On se retrouve spectateur impuissant et bouleversé.
Merci pour tes mots.
Vanget

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Vanget »

Merci Larme_Fatale, pour tes mots sensibles et toujours justes.
C'est bien cela : face aux tragédies, nous sommes spectateurs, impuissants, bouleversés.
Alphadio

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Alphadio »

:lol: bonsoir comment allez vous ravi de vous rencontrer je suis Sénégalais guinéen je nouveau dans ce site esque vous pouvez Médée a bien comprendre s'il-vous-plaît
Alphadio

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Alphadio »

J'ai lui les textes mais j'ai pas le niveau d'études pour participer à ces sujets merci
max_bdrn

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par max_bdrn »

Bonjour à tous, je me suis aussi tenté au sujet et j'espère qu'il vous plaira!
(Je m'excuse d'avance pour les fautes malgré mes efforts sur mon travail de relecture)


Ce matin, ou peut-être est-ce hier matin, je ne pense pas que la date est une réelle importance, le monde était différent. Un voile sombre s’était posé devant mes yeux, rendant ma représentation de ce dernier plus fade. J’étais surpris, étrangement habitué à voir par ma fenêtre la maison jaune pale d’en face. Sauf ce matin-là, où je l’ai vu grise. En me préparant, le choix de mes vêtements s’est avéré être aléatoire ; qui peut réellement choisir entre différentes teintes de gris ? Demain, ou peut être après demain, la vie redeviendra avec ces couleurs chaleureuses et lumineuses, peut être que la vie sera moins douloureuse que ce matin-là.

J’ai pourtant continué à vivre, à me lever, à m’habiller et à faire comme si rien n’avait bougé. Comme si je n’avais jamais connu la couleur et que cette tristesse, qui me pèse d’ailleurs depuis ce matin-là sur la poitrine, n’avait était qu’une simple plume posée sur mon thorax. Je me sentais anormalement distrait, pensif ; peut-être est-ce l’article de ce matin sur les nouvelles invasions russes en Ukraine qui me laisse si pessimiste. Dans quel sens va l’humanité, que lui reste-t-il de bon, finalement ne sommes-nous pas que des déchets autodestructeurs, seul responsable de notre malheur ? suis-je ainsi ? détruis-je sur mon passage ?
Les jours se sont suivis ainsi, ma vision aussi grisâtre, rien n’a particulièrement évolué. Excepte mon dos. Il devenait si lourd et douloureux. Mes jambes aussi ceci dit. De temps en temps mes bras paraissaient vouloir rester enfoncé dans le sol de mon salon, m’empêchant alors d’aller jusqu’au bureau. Ces journées-là, rien ne semblait me surprendre et je restais simplement allongé sur le sol frais. Il est vrai qu’à cette période, je ne voyais plus grand monde. Pourtant, mon téléphone ne cessait de m’informer d’une inquiétude absurde de mes proches. Comment vais-je ? anormalement bien, même si j’avoue ressentir un manque certain pour la couleur.
Le temps, ou plutôt l’éternité était passé sur mon corps et n’avait laissé qu’une longue trace flasque sur son passage. Mon corps devenait lui aussi gris, je le sentais.

J’ai alors décidé de sortir, trouver la couleur pour me faire revivre. En sortant, j’ai entendu. Je l’ai vu. Une étincelle, explosive et presque irréelle.
La couleur.
Elle était là juste sous moi, en me penchant pour l’attraper j’ai senti son pouvoir. Sa puissance inconditionnée m’a laissé tomber dans un vide sans fin, qui m’a simplement assuré une collision certaine.

Quelque part dans le monde, tout s’est terminé. Mais quelque part dans mon monde tout a recommencé.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

J'aime beaucoup ta façon de présenter ce gros malaise tranquille. Cette dépression qui mène au détachement.

Pour la fin, je ne sais pas si je n'ai pas bien saisi où tu voulais en venir ou si tu nous laisses le choix.
Je vois deux options. L'éclair de lumière est l'explosion d'une bombe qui l'emporte ou bien est-ce les couleurs qu'il perçoit de nouveau parce qu'il s'oblige à vivre malgré les circonstances ?
On peut aussi bien voir le narrateur évoluer dans un pays en guerre, que bien à l'abri sur le sol français... Anéanti par la fin d'une vie qu'il connaissait ou rendu insensible en s'isolant des traumatismes venus d'ailleurs, occupé par son nombrilisme. Bah, j'en sais rien. J'ai besoin de quelques éclaircissements ! :D



"De temps en temps mes bras paraissaient vouloir rester enfoncé dans le sol de mon salon, m’empêchant alors d’aller jusqu’au bureau. "
Tes bras ou tes jambes/pieds ?
max_bdrn

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par max_bdrn »

Merci beaucoup Floc77 pour ces retours très détaillés! en effet je n’avait pas envisager la possibilité de la guerre, pour la fin j’imaginais de mon point de vue une représentation d’un suicide qui symbolisait la mort par la naissance de la couleur. Cependant, je pense qu’elle est propre à chacun et à ce qu’il perçoit par cet éclat.

J’imaginais de long bras ancrés dans le sol et non pas des jambes mais cela aurait peut être plus de sens?
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

Au temps pour moi, je n'ai pas vu le flingue qui trainait par terre :mrgreen: Maintenant oui, je vois bien le suicide. ;)


Les bras conviennent, avec quelques précisions peut-être pour qu'on ne le prenne pas pour un singe. Genre :
Mes bras trop pesants, impuissants, reflétant mes désillusions, semblaient traîner au sol jusqu'à s'y ancrer, m'empêchant d'aller au boulot... :roll:
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Max bdm j’ai lu et apprécié cette façon d’inviter le déclin de ce monde dans le quotidien simple d’un quidam dont tu décris la profonde dépression.
Tu mets très bien en mots la morosité causée par notre fuite en avant qui nous effraie et nous attriste tous.
Pour moi, la fin c’est la décision de sortir de ce repli pour aller prendre de plein fouet les couleurs de la vie qui malgré tout continue.
Merci pour ce texte très juste.
evan_jmt

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par evan_jmt »

Je n'ai pas l'inspiration ce mois-ci, mais j'ai tout de même hâte de connaître le prochain thème ! En tout cas, j'ai adoré lire tous vos textes !
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Bonjour Evan jmt.
Moi je me suis un peu forcée car pas d’inspiration non plus.
C’est pas grave. Parfois on lit sans écrire.
Bonne journée.
Fl3g

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Fl3g »

evan_jmt a écrit : lun. 29 mai, 2023 2:46 pm Je n'ai pas l'inspiration ce mois-ci, mais j'ai tout de même hâte de connaître le prochain thème ! En tout cas, j'ai adoré lire tous vos textes !
Merci à toi :)
Tu seras peut-être plus inspiré pour lancer le prochain thème... :D
Larme_Fatale

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Re: Thème d'écriture Mai 2023 : Quelque part dans le monde

Message par Larme_Fatale »

Oui.
On attend ton thème
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