LENTEUR BRÛLANTE
Environ huit milliards de bougies blanches brûlent
Dans le grand cimetière. Et certaines s'éteignent,
Et certaines s'allument ; la mienne bascule.
Fatigué de souffler sur ma flamme lointaine,
J'attends que le temps s'y attelle sans scrupules.
Voilà, la cire fond, sèche, refond et sèche à nouveaux.
Et en dessous de la flamme dévastatrice,
Un fil noircit peu à peu, noyé sous la cire.
Le cri de la flamme – qui crépite et croît – glisse
Jusqu'à atteindre mes pauvres tympans martyrs...
« Vite, éteins-toi ! ô vieille et lente narratrice ! »
Voilà, la cire fond, sèche, refond et sèche à nouveaux.
Coulent les gouttes blanchâtres et sans odeur ;
Elles brûlent ma peau ; ma peau hurle et se plaint.
« Néglige ma douleur, car je suis son fondeur !
Crains que les dernières gouttes touchent les grains
Du cimetière. Tes pleurs font fondre ton cœur ! »
Voilà, la cire fond, sèche, refond et sèche à nouveaux.
Lenteur brûlante
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- Inscription : dim. 12 juin, 2022 11:45 am
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Re: Lenteur brûlante
Analyse
Une bougie = une vie.
• §1 – La flamme (haut de la bougie ; haut du poème)
- Bougies = Humains.
- « Environ huit milliards de bougies », référence au nombre d’humain sur terre.
- « Dans le grand cimetière. Et certaines s'éteignent » rejet des mots « grand cimetière » pour appuyer sur ce mot qui est important pour le poème, dont la fin.
- Le cimetière représente la vie et la mort à la fois.
- « Et certaines s'éteignent / Et certaines s'allument » bougies qui s’éteignent = personnes qui meurent ; bougies qui s’allument = personnes qui naissent.
- « Fatigué de souffler sur ma flamme lointaine, » allitération en [f] rappelant le son du souffle.
- « Voilà, la cire fond, sèche, refond et sèche à nouveaux. » vers répétés mesurant 15 syllabes (alors que les autres sont des alexandrins). Le vers grandit, il symbolise la flamme qui grandit aussi.
• §2 – Le fil (“milieu” de la bougie ; milieu du poème)
- « Un fil noircit peu à peu, noyé sous la cire » référence au fil de la vie.
- « Le cri de la flamme – qui crépite et croît – glisse » allitération en [kʁ] rappelant le bruit des crépitements.
• §3 – La cire (bas de la bougie ; bas du poème)
- « Coulent les gouttes blanchâtres et sans odeur » sans odeur = ennuyeux et fade = la vie.
- « Elles brûlent ma peau ; ma peau hurle et se plaint » chiasme (AB/BA). Ici, je deviens la bougie.
- « Du cimetière. Tes pleurs font fondre ton cœur » Rejet du mot cimetière pour appuyer à nouveaux sur ce mot + Les pleurs = la cire ; le cœur = la cire également ; paradoxe.
Le poème en lui-même représente une bougie : la flamme, le fil, la cire.
Une bougie = une vie.
• §1 – La flamme (haut de la bougie ; haut du poème)
- Bougies = Humains.
- « Environ huit milliards de bougies », référence au nombre d’humain sur terre.
- « Dans le grand cimetière. Et certaines s'éteignent » rejet des mots « grand cimetière » pour appuyer sur ce mot qui est important pour le poème, dont la fin.
- Le cimetière représente la vie et la mort à la fois.
- « Et certaines s'éteignent / Et certaines s'allument » bougies qui s’éteignent = personnes qui meurent ; bougies qui s’allument = personnes qui naissent.
- « Fatigué de souffler sur ma flamme lointaine, » allitération en [f] rappelant le son du souffle.
- « Voilà, la cire fond, sèche, refond et sèche à nouveaux. » vers répétés mesurant 15 syllabes (alors que les autres sont des alexandrins). Le vers grandit, il symbolise la flamme qui grandit aussi.
• §2 – Le fil (“milieu” de la bougie ; milieu du poème)
- « Un fil noircit peu à peu, noyé sous la cire » référence au fil de la vie.
- « Le cri de la flamme – qui crépite et croît – glisse » allitération en [kʁ] rappelant le bruit des crépitements.
• §3 – La cire (bas de la bougie ; bas du poème)
- « Coulent les gouttes blanchâtres et sans odeur » sans odeur = ennuyeux et fade = la vie.
- « Elles brûlent ma peau ; ma peau hurle et se plaint » chiasme (AB/BA). Ici, je deviens la bougie.
- « Du cimetière. Tes pleurs font fondre ton cœur » Rejet du mot cimetière pour appuyer à nouveaux sur ce mot + Les pleurs = la cire ; le cœur = la cire également ; paradoxe.
Le poème en lui-même représente une bougie : la flamme, le fil, la cire.