Pépins de lune

[Carambole-de-mai]

Suite à ma promenade au phare
J'ai ramassé des pépins de lune
En espérant quelques belles prunes
Pleines d'une lumière astrale et rare

Tu vois, je m'invente des histoires
Qui ne font sourire que ma pomme
Et toujours à marcher dans le noir
On découvre ce que nous sommes

S'il faut semer de la poudre d'étoiles
Je n'hésiterais pas à te les réserver
Les fleurs de rêve les plus vitales
Pour continuer à désirer, puis aimer

[Carambole-de-mai]

"Le rêve est ma réalité".

Les jours se colorent d'ambre et d'auburn
Mon coeur est de ces rousseurs : en rouille
Et la lune éclatante éclaire mon chemin morne
Alors que mon âme repose, désuète gargouille

Le rêve est ma réalité, pour d'autres c'est illogique
Des souplesses et des roseaux-pensées m'illuminent
Dans le lac aux mirages, l'oiseau même est onirique
Mais son chant toujours sublime l'instant édénise

Et si la tristesse accompagne un ciel d'été trempé
C'est encore le songe qui me console et m'encourage
À retenir la création plutôt que le sentiment déboussolé
Les invisibles anges présents au lieu d'une solitaire page

[Carambole-de-mai]

Rien ne sert
De pleurer
Tout tend vers
Un arbre vert
Qui renaît

Même si bat
Si lent mon coeur
Même si mes bras
Manquent de chaleur
Rien ne sert
D'être en hiver
Neige au nez

[Carambole-de-mai]

Éluder le mystère d'un galet ou d'un bout d'ardoise en le parcourant longuement du bout des doigts.
Savoir que rien ne survivra, sinon toute cette lumière.
Abandonner son coeur à la mer.
Signer d'un nom de poésie, dans le sable et sur la buée d'un carreau.
Noyer ses larmes dans une bouteille, qui rejoint le paradis des épaves.
Dire "appareil photographique", en aimer toute la consonnance.
Tresser les cheveux d'une jeune fille, entendre battre son coeur de verre et ses joies, ses peines.
Surprendre la tête du chat écaille de tortue qui dépasse du grillage.
Dessiner la belle soirée d'été qui va laisser place aux feuilles rousses.
Connaître le rire d'une personne aimée, s'en souvenir comme d'une musique appréciée.
Accueillir la pluie comme une eau pure et joyeuse.
S'envoler.
Rêver.
Respirer...

[Carambole-de-mai]

Dans les sentiers sauvages
Le colchique follet
Les campanules ouvertes
La luzerne grand trèfle
Et toutes les plantes extraverties
Sensorielles et abondantes
Me donnent un "la"
Pour le diapason de mes jours

Et cette nature toujours en mouvement
Perpétuelle et friable terre foulée
Est une porte ouverte sur
Les nuits étincelantes
Les lacs miroitants
Les entrechats des branches
Où le vent décide de se poser

L'inspiration est juste ici
Autour de nous