Chers amis lecteurs, je poste aujourd'hui les premiers chapitres de mon livre intitulé: Le théâtre du pouvoir.
Chacune de ses pages vont former un ensemble de fantaisie médiéval, d'intrigue, de guerre et de jeu politique.
Je vous préviens donc que ce livre ne sera pas de tout repos. Chaque personnage évolue dans un monde qui lui est propre. Dans des intrigues qui lui sont propres. Ce livre marque le début d'une grande épopée pour ses héros. Une épopée qui les entraînera loin dans les coulisses de la guerre, et finalement apparaît sur la scène d'un théâtre. Celui du pouvoir.
Ne soyez pas surpris par ce que vous allez y trouver.
Bonne lecture à vous.
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Sommaire des chapitres:
Chapitre 1 viewtopic.php?p=21827558#p21827558
Chapitre 2 viewtopic.php?p=21828138#p21828138
Chapitre 3 viewtopic.php?p=21828678#p21828678
Chapitre 4 viewtopic.php?p=21829145#p21829145
Chapitre 5 viewtopic.php?p=21829733#p21829733
Chapitre 6 viewtopic.php?p=21830289#p21830289
Chapitre 7 viewtopic.php?p=21830774#p21830774
Chapitre 8 viewtopic.php?p=21831423#p21831423
Chapitre 9 viewtopic.php?p=21831981#p21831981
Chapitre 10 viewtopic.php?p=21833064#p21833064
Chapitre 11 viewtopic.php?p=21833629#p21833629
Chapitre 12 viewtopic.php?p=21834269#p21834269
Chapitre 13 viewtopic.php?p=21834903#p21834903
Chapitre 14 viewtopic.php?p=21835538#p21835538
Chapitre 15 viewtopic.php?p=21836163#p21836163
Chapitre 16 viewtopic.php?p=21837241#p21837241
Chapitre 17 viewtopic.php?p=21838298#p21838298
Partie 1
Victor. I
Sur le fleuve, rien ne laissait présager la guerre. Les navires de marchands naviguaient sur l’Hersœur dans un sens comme dans l’autre. Rien ne pouvait perturber leur commerce. Il en était de même pour les pêcheurs qui n’avaient pas arrêté leur activité. Si Victor n’avait pas su que le royaume était en guerre, il ne l’aurait jamais deviné.
En temps de guerre, les marchands comme les pêcheurs rentraient leurs marchandises et leurs affaires et évitaient de naviguer sur les fleuves qui étaient une cible importante. Si on contrôlait un fleuve, c’était comme contrôler une frontière ou une route, cela donnait un pouvoir immense. Pourtant cela ne s’appliquait pas ici. Les marchands remontaient le fleuve pour aller vers la cité d’or ou le descendaient pour aller vers le port de l’Hersœur. Les pêcheurs eux étaient sortis et avaient commencé leur activité dès le matin. On aurait pu penser qu’ils n’avaient pas été prévenus, mais il n’en était rien. La Troisième étoile, le navire où se trouvait Victor, avait envoyé des oiseaux à la cité d’or, pour les prévenir que la guerre était déclarée. Mais soit le roi n’avait pas pris la peine de les avertir, soit les gens du fleuve n’en avaient tout simplement rien à faire. Mais le plus fou pour Victor, c'était que les deux raisons soient vraies.
Il regarda le fleuve et le soleil qui se refléter sur les quelques vagues. tout était calme. trop calme.
Le roi avait bien reçu leur message. La Troisième étoile avait sus qu’il avait rassemblé une troupe de vingt mille hommes sous les murs de la cité d’or pour faire front à envahisseur. Mais il n’avait pas jugé utile de prévenir ses sujets. Si le roi ne les avait pas prévenus, les marchands avaient pourtant dû voir que la plupart des bannerets des terres de la couronne convergeaient vers la cité d’or. Par cela, il aurait rapidement dû comprendre que la guerre était lancée. Et c’était le cas, le capitaine Herse avait demandé à des matelots de descendre sur la berge pour questionner les pêcheurs. Ces derniers avaient rapidement compris qu’il y avait la guerre, mais il n’avait pas réagi en conséquence.
Victor les comprenait. Il est trop peu probable qu’une armée ennemie arrive à remonter l’Hersœur ou encore à rentrer sur les terres de la couronne et établir un siège devant la cité d’or, pensa-t-il. Aucune armée n’a jusque-là réussi cet exploit.
L’aube approchait et avec elle le petit matin froid. Ce n’est pas normal, pensa Victor. L’été vient de prendre fin et le temps devrait pourtant être encore doux. D’habitude à cette période de l’année, avoir un temps aussi froid était plutôt rare. L’automne froid n’avait pas encore commencé, et pourtant, Victor dut resserrer son manteau sur ses épaules. L'hiver sera froid.
Le capitaine, Yordan Herse, était un homme prudent. Âgé de quarante ans, tout au plus, il avait vu passer bon nombre d’hivers et comptait en voir encore beaucoup. Il avait ordonné que cinq hommes de quart soient réveillés et surveillent les flots en cas d’attaque. Ainsi, un homme avait été placé à la vigie, un sur le gaillard arrière, deux sur le pont principal et un sur le gaillard avant. Victor occupait la place sur le gaillard avant. La porte de la cabine était gardée par sir Radolf de la maison Boisseaux des terres de la couronne dont Victor ne savait pas grand-chose. Sir Radolf avait rejoint l’équipage, il y a moins d'une semaine, il avait embarqué au port de l'Hersœur. Le pont principal était aussi gardé par un chevalier du Marquis Rivière du nom de sir Raymond Florent. Même si ce dernier se donnait de grands airs et se croyait supérieur en tout et pour tout à Victor, il pouvait se révéler être un très bon compagnon de voyage, ayant beaucoup d’humour avec les gens autour de lui. Les dernières places étaient occupées par deux matelots du capitaine Herse: un père et son fils. Le premier était sur le gaillard arrière et crachait quand il voyait Victor. Pour cette raison, Victor ne connaissait pas son nom et ne cherchait pas à le connaître. Le fils ne changeait pas beaucoup du père au détail que Victor savait qu’on l’appelait la Puce.
Sentant du mouvement sur sa gauche, il se retourna et vit sir Raymond Florent. Comme à son habitude, il ne tenait pas en place. Il avait encore abandonné son poste sur le pont pour venir discuter avec Victor. Il savait très bien que Victor ne lui ferait pas de reproche, aussi, il en profitait.
“L’hiver est en avance cette année, dit le chevalier. C'est la première fois qu’il est autant en avance depuis des années, si je me souviens bien. J’espère qu’un hiver prématuré ne signifie pas un hiver froid. sinon, je jure que je repars dans le sud, il y fait bien meilleur.”
Victor lui sourit puis rapporta son attention sur le fleuve. “En théorie, non. Mais il faut s’attendre à tout, surtout en temps de guerre.
- Facile à dire pour toi, tu viens de l’Ardenne.” Il resserra son manteau contre ses épaules et prit une profonde inspiration. “Pourquoi fallait-il que nous allions dans le sud. Ca aurait été tellement plus simple de se préparer un un rude hiver dans le nord. ne lui dites pas, mais le prince est vraiment un crétin. Il ne peut pas dire non à son frère. même si celui-ci l’humiliait. Il reviendrait comme un gentil chien.”
Le prince Louis, que servait Victor, avait reçu, de son frère le Roi, des ordres clairs et simples: négocier avec le Royaume de Mitiléne et éviter la guerre. Il y a quelques mois, le second frère de Louis, le prince Richard, premier conseiller et maître des armées de tout le Grand-Royaume, avait conclu un marché avec le Roi de Mitiléne. Victor ne savait pas pourquoi le prince cherchait à s'allier à Mitiléne, tout étant qu’à la fin des négociations le prince Richard s'était retrouvé fiancé à la sœur du Roi de Mitiléne. Tout aurait pu s’arrêter là. L'alliance conclue entre les deux royaumes aurait alors créé la plus puissante des armées. Peut-être pour attaquer le continent au sud. Mais il y a deux mois, le prince Richard était mort. Beaucoup affirmait alors qu'il avait été assassiné. Mais qu'il soit assassiné ou non, nul n'aurait pu prédire ce qu'il se serait passé ensuite. Sitôt la nouvelle de sa mort lui était parvenue, que le Roi de Mitiléne avait exigé que sa sœur revienne dans son Royaume. Suite à cela le prince Louis avait été nommé pour négocier un arrangement avec les Mitiliens. Mais même si le prince Louis était un très bon négociateur, la guerre avait tout de même été déclarée entre les deux royaumes.
Le bâtiment, la Troisième étoile, n’avait pas perdu son temps. Sitôt, après avoir pris la haute mer, le prince Louis avait envoyé des oiseaux à la cité d’or pour rendre compte de l’échec de sa mission diplomatique. Étant en haute mer, ils n’avaient pas pu recevoir de nouvelle et avaient dû attendre presque un mois avant d’arriver au port de l’Hersœur pour en avoir. À leur arriver Victor, mais aussi tout l’équipage s’était posé la question s'ils avaient reçu leur message. Certes, une flotte défensive s’était rassemblée devant le port pour le défendre, mais c'était tout. La famille des Herses ne pensait pas être en véritable danger. Si une petite flotte était rassemblée devant le port, le marquis du port n’avait pas organisé la défense des remparts. De plus, sa flotte ne se composait que d’une dizaine de galères de guerre, de cinq voiliers, et de sept navires de pêcheurs. Rien qui ne pourrait réellement faire face à la flotte ennemie. Même si en dernier recours une chaîne pouvait être relevée et bloquer l’accès au port, une armée assez nombreuse pourrait prendre les remparts d’assaut et les forces du Marquis Herse n'étaient pas assez pour les repousser. Le prince Louis, que Victor servait depuis maintenant trois ans, avait été scandalisé d’apprendre que ses avertissements n’avaient pas été pris au sérieux. Il avait tenté de parler au Marquis en envoyant Victor, mais ce dernier l’avait renvoyé prétextant refusé de parler à un bâtard. Victor l’avait mal pris.
Certes, les origines de Victor étaient sujet à débat, mais de là à le traiter de bâtard cela faisait beaucoup.
En vérité, même Victor ne savait pas d’où il venait. Aussi loin qu’il se souvienne, il ne se rappelait pas qui était son père. Il avait été élevé dans le Duché de l’Ardenne, à l'ouest de la grande cité de Tombétoile, en tant que chasseur et pisteur en temps de guerre. Il avait passé son enfance là-bas, et été devenu un des archers les plus talentueux du duché. Puis il avait rejoint la cité d’or et était entré au service du prince Louis. Le prince avait treize ans à l’époque et déjà, il était un homme intelligent. Bien qu’il soit un bon bretteur, Louis se passionnait surtout pour les livres et la politique. Il était tout l’opposé de son frère aîné le roi.
Le roi Charles était d’un tempérament colérique et n’aimait pas être remis en question. Il avait toujours raison, sous-estimait ses adversaires et était bon a créé des problèmes. Il l’avait d’ailleurs montré en entrant en guerre, alors même qu’il préparait une autre guerre dans le sud. Il avait d’ailleurs rejeté la faute sur ses conseillers.
Le benjamin des trois frères était feu le prince Richard. Des trois frères, il était sûrement le plus aimé. A à peine vingt-et-un ans, Richard était l’un des meilleurs chevaliers du grand royaume. En plus d’être un excellent bretteur, Richard était l’un des meilleurs stratèges du pays. Et le premier conseiller de son frère le Roi. Beaucoup le disaient meneur d’hommes et bouclier protecteur du Grand-Royaume. Et beaucoup s’accordaient à dire qu’il était fort aimable et d’une nature amicale. Pourtant, Victor ne lui avait jamais parlé, pour une raison simple : il ne s’entendait pas avec Louis qu’il considérait comme faible. Victor n’avait jamais vraiment parlé au frère de Louis. Il aurait bien aimé pourtant, mais désormais cela était impossible. Sa mort, il y a deux mois, était l'élément déclencheur de la guerre.
Mais c'était aussi sa mort qui avait permis à Louis de montrer ses talents au monde. Jusqu'à présent, c'était toujours le prince Richard qui réglait les problèmes. Mais désormais mort, il fallait une nouvelle personne pour assurer la stabilité du royaume. Et si jusqu'à présent le Roi refusait de le voir, Victor savait que la seule personne à pouvoir remplir ce rôle était le prince Louis.
Aujourd’hui Victor était le porte-parole du prince Louis, ainsi que son meilleur ami. Il le servait depuis trois ans, mais depuis longtemps déjà ils étaient meilleurs amis. Où que Louis aille, Victor l'accompagnait C’était d’ailleurs pour cette raison que la Troisième étoile avait repris sa route sans avoir parlé au Marquis Herse. Si le porte-parole de Louis n’était pas respecté, alors Louis ne l’était pas non plus. Jusqu'à présent ils n'avaient pas accompli grand-chose. Le prince Richard s'occupait de toutes les affaires du royaume, et Louis qui n'avait que seize ans, comparé à son frère qui en avait vingt-et-un, n'avait rien à faire de sa vie. À part peut-être étudier la politique et les arts de la chevalerie. Et bien entendu manger mais surtout boire en compagnie de Victor, dans ce domaine ils étaient tous deux très doués. Il y a à peine deux mois, leur quotidien à tous les deux se résumait encore à cela. Mais maintenant que le frère de Louis était mort, c'était à lui de combler le vide laissé par son frère. Et Victor l'accompagnait, comme toujours.
Victor regarda une nouvelle fois le fleuve avant de se retourner et de s'excuser auprès du chevalier. Il descendit du gaillard avant et se dirigea vers la cabine à l’arrière du bateau. Sur le pont principal, il ne vit pas grand monde. C’était l’heure du déjeuner et les hommes devaient partir dans la salle à manger.
Arrivé devant la cabine arrière, il salua sir Radolf Boisseaux qui montait la garde. Ce dernier lui rendit son salut et le laissa rentrer. À l’intérieur, il faisait bien meilleur, bien que l’air avait un goût de renfermer, la cabine préservait bien du froid. Il regarda autour de lui et vit ses compagnons à table avec le capitaine (Louis et son escorte prenaient leur repas séparé de l’équipage.). On avait servi du poisson accompagné par des légumes et du fromage, avec de simples pommes pour le dessert. Si certain, comme sir Errik Carvall, avait déjà fini son assiette, ce n’était pas le cas de Louis qui n’y avait pas touché.
Victor comprenait. Cela faisait presque un mois que la guerre était déclarée et on ne voyait aucun changement dans le paysage, cela inquiétait beaucoup Louis qui en avait en perdu l’appétit. Il devait sûrement penser que ses messages n’aient pas été pris au sérieux par le roi Charles. Si des marchands sur le fleuve ne leur avaient pas dit qu’une armée n’avait pas été rassemblée devant les murs de la cité d’or, il aurait bien pu penser que le roi ne l’avait pas cru.
Louis le remarqua alors et lui fit signe de venir. Il avait revêtu une simple tunique avec à sa ceinture un poignard où sur le pommeau était gravé une étoile d’or. L’étoile d’or sur champs noir était le symbole de la maison royale des Roy. Mais Louis avait créé son blason personnel : trois-étoiles sur champs noir pour symboliser sa place comme troisièmes fils. C’était d’ailleurs pour cette raison que le navire s’appelait la Troisième étoile.
En s'approchant, Victor vit qu’il regardait une carte posée sur la table avec le capitaine Herse. « Selon mes calculs, nous devrions arriver en vue du lac dans une demi-heure et nous accosterons au port dans au maximum une heure et demie.» Le capitaine ne semblait pas avoir remarqué Victor, et avait alors les yeux rivés sur le prince.
«Très bien, répondit Louis. Allez-vous assurer des préparatifs pour l'arrivée et dites à l’équipage qu’il pourra rester en ville jusqu’à notre retour. Même si je pense que nous ne remettrons pas les pieds sur un navire avant longtemps. Alors arrivé à la cité d’or, je veux qu’il puisse se reposer.
- Bien mon prince et merci.» Sur ces mots, il recula et prit congé.
Puis après qu’il fût sorti, Louis s’adressa à Victor : « Je ne pense pas que nous reprendrons la mer avant longtemps. Si le port de l’Hersœur tombe, notre puissance navale ne pourra jamais le reprendre.” Sur ces mots, il invita Victor à s’asseoir et demanda à ce qu’on lui donne une assiette. Cela fait, il continua : « On dit que le royaume de Mitiléne a des balistes avec des épieux enflammés pour embrasser les navires adverses. Eux au moins respectent leur devise : contre vents et tempêtes.»
Il disait vrai, c’était leur devise depuis maintenant vingt ans, depuis la guerre de l’indépendance. Et nul ne pouvait dire qu'ils ne la respectaient pas.
Sur le moment, Victor eut des frissons. Des engins de mort, voilà ce qu'ils avaient inventé. Rien ne pouvait arrêter la flotte de mort. La carapace de cuivre qui protégeait les bâtiments ennemis était recouverte de pique pour empêcher tout abordage. Les ingénieurs de Mitiléne avaient compris que si leurs bâtiments étaient pris par l’ennemie et leurs secrets divulgués, le royaume perdrait alors leur atout le plus précieux. Ainsi, les navires avaient été recouverts de pique sur la carapace en cuivre. De cette manière, en cas de bataille navale, il suffisait aux marins de rabattre la voile et d’avancer grâce aux rames situées sur les flancs du bâtiment. Il avait ainsi une meilleure mobilité sur mer que n’importe quel voilier. De plus, les ingénieurs avaient rajouté des balistes sur tous les côtés du navire, leur permettant alors de tirer des projectiles enflammés de tous les côtés et d’avoir toute chance au cas où un bâtiment viendrait d'être séparé de la flotte et isolé. Ainsi seul, ils étaient plus dangereux qu'à plusieurs. Il était alors impossible de les enflammer, à cause du cuivre qui les recouvrait. Et pour être sûr d’être parfaitement à l’abri, des piques avaient été mises sur le cuivre pour empêcher un quelconque abordage au cas où par miracle pour l’adversaire, un bâtiment arrive à l’approcher. Aucun adversaire n’oserait alors le prendre d’abordage.
Victor savait que s'ils rencontraient un bâtiment de Mitiléne, leurs chances de survie étaient maigres. La Troisième étoile n’aurait aucune chance face à une galère de Mitiléne. Ils pourraient peut-être espérer les distancer, mais il leur faudrait un bon vent. Or, les bons vents étaient plutôt rares sur un fleuve, et les bâtiments de Mitiléne étaient des galères, donc plus rapides dans ces conditions.
Il savait néanmoins que dire cela à Louis ne lui remonterait pas le moral. Il pensa alors à dire que les forces de Mitiléne étaient nulles sur terre, mais sir Errik le devança : « Les mots sont du vent, les actes eux sont bien réel. Si les troupes de Mitiléne débarquent sur le sol du Grand-Royaume, nous les renverrons à la mer de là où ils sont sortis. Si leur puissance maritime n’a plus rien à démontrer, leur puissance terrestre est nulle. Donnez-moi deux cents hommes et je les massacrerai avant même qu’il n’est pu faire le moindre dégât ou pillage.»
Assis à leur table depuis le début de la conversation, il n’avait pas encore parlé. Sir Errik pensait réellement ses paroles. Ses mots avaient été prononcés avec force et assurance. Et il avait raison, le royaume de Mitiléne n’avait jamais été très doué pour les batailles terrestres, et sans nul doute sir Errik pourrait les abattre avec un nombre d’hommes réduit.
Mais ce n’était pas le cas de Louis qui voyait les choses autrement : «Je ne doute pas de votre courage sir. Mais le royaume de Mitiléne a beaucoup d’argent. Et qui a de l’argent peut se payer une armée pour combattre à sa place. Mais surtout, ils ont l’étoile pourpre à leur côté. Et ce n’est en aucun cas un détail a négligé.
L’étoile pourpre se trouve à des centaines de mille au sud à faire des conquêtes pour son empire, dit Victor. Il est peu probable qu’il cherche à attaquer le Grand-Royaume. Non, le roi de Mitiléne nous a menti pour nous impressionner. » Victor remarqua tout de même que Louis ne semblait pas convaincu par ses paroles.
Puis Louis se leva : « Nous arriverons bientôt. Alors finissez de manger et rendez vous présentable pour débarquer. » Sur ce, il sortit de la cabine pour aller sur le pont principal.
Moins d’une heure plus tard, ils étaient en vue de la cité d’or.