Un Fantôme qui Vaut Moins que Zéro

[andy-189940]

« Andy Weller Jocelyn »
Montréal, le 5 novembre 2002





Tout monde n’est pas vraiment compliqué
Il n’est constitué que de froides ténèbres!
Tu marches comme un corps gauche et disloqué
Tes cauchemars sont ta réalité: ta réalité c’est le funèbre!

Les ombres se délavent tranquillement à la noirceur
Et toi tu es perdu dans une plutonienne obscurité
Ce qu’ils t’ont promis était des leurs!
Ils ont abusé de ton innocence et de ton intégrité

Et moi je suis la fille, la plus malheureuse des filles!
Car je pleure ce qui t’arrive à toi mon frère
Les larmes roulent sur mes joues comme des billes
Le soir, je m’endors avec ma détresse et ma misère

Les esprits des regrets passent sans cessent autour de toi
Regarde comment ta misérable ombre se délave au néant!
Ton univers n’est composé que de pleurs et de croix
C’est tout ton monde qui s’égraine dans le pourrissement

Maintenant tu es un fantôme qui vaut moins que zéro...
Et dire que tu étais ma fleur, le printemps de ma vie
Et déjà, tu es sur la rive du Styx prêt à sombrer dans les eaux
Ta vie: c’est de la mélancolie qui larmoie de la mélancolie!

Ta personne a le sinistre d’octobre et de novembre
Autour de toi les feuilles d’érable se dessèchent par millier
Ton esprit désincarné quant à lui a froid comme décembre
Bientôt tu disparaîtras sans amis, sans ennemis, sans alliés

L’alcool et la drogue t’ont vraiment bien ruiné
Tu t’es défoncé dans ta vie délurée et fantasque
Maintenant, j’observe comment la fatalité t’a assassiné
Tes rêves, tes espoirs, ton existence gisent à présent flasques


Malgré tout l’amour, l’amitié et le respect que je te porte
Il faut que je te dise que tu es un fantôme qui vaut moins que zéro
Tu t’es souvent trompé de chemin et tu as pris les mauvaises portes
Cette boîte de Pandore qui est ton coeur contient tous les maux

Qui l’eût cru? À vingt ans, tu es déjà à l’hiver de ton existence
Ton ciel est enténébré par une sombre vapeur et ton sol est enneigé
De la douce décadence, tu es passé maintenant à la sordide déchéance
Tu te tords de cris et de douleurs, par toutes les souffrances tu es affligé

Dans ta recherche effrénée vers l’Eden tu as atterri aux enfers
Bientôt, très bientôt, le destin impitoyable va me séparer de toi
Tu seras un personnage de moins dans ce théâtre qu’est la Terre
Et moi je serai seule avec pour amis mes chagrins et mes émois

Malheureusement, tu es un fantôme qui vaut moins que zéro...
J’ai peine à croire que tu es ma fleur, le printemps de mon existence
Et déjà tu es sur la rive du Styx prêt à sombrer dans les vénéneuses eaux
Ma vie: c’est ma mélancolie qui pleure ta brutale et violente déchéance



Poème inédit

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[Carambole-de-mai]

Ça a l'air très douloureux... Si l'écriture vous est salvatrice, surtout continuez. Je sais qu'elle m'a beaucoup aidée dans une période sombre. Bien amicalement

[andy-189940]

Oui l'écriture peut être salvatrice. Moi c'est surtout un triomphe de l'imaginaire. J'essaie de créer ou de récréer des vies ou des univers.

[andy-189940]

Merci pour votre commentaire Carambole-de-mai.