Ronde de Nuit - Chapite 14 !

[DanielPagés]

Rien de plus à ajouter... étrange et prenant
si... j'ai pensé que Maël faisait exprès de la mettre en colère pour qu'elle avance malgré sa douleur... j'attends la suite
tu as du talent, continue de nous faire Craker, Tic-Tac !

[takiko]

Rien de plus à ajouter... étrange et prenant
si... j'ai pensé que Maël faisait exprès de la mettre en colère pour qu'elle avance malgré sa douleur... j'attends la suite
tu as du talent, continue de nous faire Craker, Tic-Tac !

Quel beau jeu de mot ♥ xD

[uesca]

Waou ! J'ai lu ce que tu as écrit (enfin ) Je suis royalement nulle en critique ... donc je te complimente ^^ c'est vraiment bien on se sent happé dans l'histoire, on peut pas s'arrêter c'est vraiment trop bien

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Eh oui, 7 le prochain, il faudra profiter parce que le 14 n'en fera lui aussi que 5 :)
Joli jeu de mot Daniel :P Tu m'as bien fait rire.
Merci beaucoup uesca et ne t'en fais pas, ce que tu me dis me fait très plaisir même si on ne peut pas vraiment appeller ça une critique ;)

[Tic-Tac_Tu-Crak]

VOilà, je poste le chapitre 13 en 10ème page :) La 1ère commence à être un peu surchargée. J'attends vos commentaires avec impatience. Bisous tout le monde & merci à tout ceux qui lisent encore :*


-----


Chapitre 13 – Partie 1 :

Ma colère ne mit que quelques minutes à s’évaporer. Cela pouvait paraître relativement court, mais la douleur que je m’infligeais en marchant semblait faire s’étirer les secondes à l’infini.

Je cumulais les pas, plus douloureux les uns que les autres. Au bout d’un moment, je cessai de retenir mes gémissements. Mes yeux restaient secs. Quand on a trop mal, on ne pleure pas. Et puis Maël était toujours là. Il me tenait par la main et me retenait lorsque je trébuchais. Il murmurait des paroles apaisantes mais je ne les entendais pas toutes, trop absorbée par ma tâche.

- Je sais que tu peux le faire, dit-t-il d’une voix dont il essayait clairement de supprimer les tremblements alors que je faisais un nouveau pas particulièrement douloureux.

- J'espère vraiment... lâchai-je en levant la tête vers lui.

Il planta ses yeux dans les miens. Je ne détournai pas la tête. Je su à cet instant que je pouvais faire un tas de choses pour rester avec lui. Je ne voulais plus le quitter. Ce petit lien qui s’était créé entre nous ne demandait qu’à grandir. Je ne pouvais pas laisser tomber maintenant. Je devais continuer. Pour moi. Pour nous deux.

Reprenant du courage, je me relevais et fis un nouveau pas.

Au bout d’un moment, il me prit dans ses bras et me porta. Je ne pouvais plus avancer, la douleur me terrassait. J’avais l’impression que plus nous progressions, plus les fils se tendaient. S’ils avaient été réels, ils m’auraient arrachée la peau du dos. Doucement. Pour me faire souffrir encore plus.

Mon calvaire atteint son paroxysme un peu plus tard. Je demandai à Maël de s’arrêter. Je voulais reprendre mon souffle. Chaque pas qu’il faisait vers la sortie me volait un grognement. La douleur naissait dans mon dos mais elle se diffusait dans mes jambes et atteignait le haut de ma nuque. C’était horrible, mais je faisais mon mieux pour ne pas me plaindre, me rappelant sans grande peine le moment où la Bête m’avait ramené dans le monde réel. Cela avait été un moment bien pire.

Je m’affalai au sol et m’allongeai, fermant les yeux pour être plus à l’écoute de mon corps. Dans me calme du boyau, j’entendis clairement Maël cracher : « Pas de doute, on est vraiment maudits ». Je me redressai en laissant s’échapper un petit cri.
Comment est-ce qu’il ose dire ça ? C’est quand même moi qui souffre le plus dans l’histoire !

Il tourna sa tête vers moi. Ses yeux étaient pleins de compassion. J’eus aussitôt une bouffée de honte. Nous étions tout les deux dans la même galère après tout. Quelle égoïste je faisais…

- On y va ? dis-je, la voix éraillée.

**

Je faillis m’évanouir en apercevant le Portail après avoir fait un virage. Il était encore loin, probablement une vingtaine de minutes de marche mais cela faisait des heures que l’on marchait ou du moins c’était l’impression que la douleur me donnait. J’eus un pincement au ventre en me demandant si ce Portail n’était pas comme les oasis fantômes dans les déserts. Je demandai au jeune homme s’il le voyait angoissée à l’idée que mon tout nouvel espoir s’effiloche.

- Oui, je crois que c’est la sortie, chuchota-t-il, Je crois qu’on va s’en sortir.

Il accéléra ensuite sensiblement, me forçant à faire des efforts que je pensais ne pas pouvoir faire quelques instants plus tôt. J’étais parcouru d’un nouveau regain de force.

- Oui, on va y arriver, assurai-je.

Nous marchâmes en silence, moi pour économiser mes forces et lui probablement parce qu’il était absorbé par ses pensées. Au fur et à mesure que nous progressions, je distinguais le portail de mieux ne mieux. Celui qui nous avions traversé pour arriver dans le boyau était de couleur or, celui-ci était de teinte argenté et blanche. Cependant, les deux Passes avaient le même aspect. Toutes deux n’étaient qu’un enchevêtrement de filaments qui semblait ne jamais finir et possédaient des bords un peu plus sombres. Ici, ils avaient la forme d’un demi-cercle et étaient gris perle.

Lorsque nous fumes à dix pas, je demandai à Maël de me déposer au sol. La douleur faillit me faucher les jambes mais je voulais faire les derniers pas seules.

- Foutu désir de n’être dépendante de personne, grogna Maël.

J’eus un petit rire mais me tus bien vite lorsque j’arrivai face à la Passe. Il s’arrêta derrière moi, à deux pas dans mon dos. Il était près à me rattraper si je tombais. Je me sentais cruellement faible et j’avais horreur de ça. J’avais appris depuis toute petite à toujours me débrouiller seule. Et aujourd’hui, je me retrouvais complètement liée à Maël. Cela changeait beaucoup de choses pour moi.

- Fait-le Kim.

Je tournai ma tête vers lui et souris. Je fis volte-face et approchais ma main de la Passe. Un immense soulagement m’étreignit avant même que je fus en contact avec elle.

- C’est un miracle, murmurai-je pour moi-même. La douleur a disparu.

Et je posai ma main.

Le portail changea sensiblement. Je fronçai les sourcils.

C’est quoi ça encore…

Les filaments semblèrent se diriger vers ma main et délaisser le reste de la Passe. Je sentis les brins argentés grouiller sous ma main avant de prendre un aspect plutôt solide. Le contour de ma main s’assombrit, glissant vers une teinte noire. Le tour de la porte se fit plus foncé qu’ils ne l’étaient déjà.

- J’ai un mauvais pressentiment, marmonnai-je contrôlant à grande peine une bouffée d’affolement que je sentais monter bien trop rapidement en moi.

Plus j’enfonçais ma main, plus les fibres de la Passe noircissaient et se durcifiaient. Lorsqu’ils devinrent complètement noirs, je reculai. Le portail repris alors sa forme originelle. Je fis plusieurs fois l’expérience. Posant simultanément mes mains ou essayant de foncer de vers elle assez vite pour qu’il n’ait pas le temps de se solidifier. Je m’étonnai un peu de l’absence de réaction de Maël mais ne pris pas la peine de lui demander ce qu’il en pensait. J’étais vraiment préoccupée.

À cause de m’effort que je faisais et de la peur qui prenait peu à peu possession de moi, je me mis à haleter. Les mêmes phrases repassaient en boucle dans ma tête. « C’est pas possible. » « Je n’en reviens pas. » Cela ne servait à rien. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je tentai de m’aplatir totalement contre le portail. Je commençai à m’enfoncer comme les autres fois. La consistance gélatineuse de la Passe semblait pouvoir être percée. Je forçai, poussant de toutes mes forces. Mais rien n’y fis, après quelques secondes, le fourmillent des filaments cessa et ma progression s’interrompit.

- Kim…

La voix de Maël ne me fit même pas me retourner. C’était maintenant qu’il se réveillait ? Je continuais à faire de vaines tentatives tout en lui répondant :

- Je n’arrive pas à passer !

- Kim, il faut vraiment que…

- Non, attends, je suis persuadée qu’à deux…

- Kim, regarde !

Je fis volte-face. Ce fut en voyant ce qui nous arrivait dessus que je pris conscience du bruit.

- Oh mon Dieu. On est dans la merde.

- Parce qu’on n’était pas déjà dedans ? rétorqua Maël amer.




Chapitre 13 – Partie 2 :

Aussi incroyable que cela pouvait paraître, le Boyau était en train de s’effondrer. Il était quasiment en ligne droite, nous avions donc une vue parfaite sur le reste du tunnel. Le bord des murs se resserraient, le plafond s’effondrait et les stalactites rouges craquaient en se faisaient réduire en miette. Au sol, la poussière marron sale qui n’avait pas été transformée en boue s’élevait dans les airs, créant une sorte de brouillard compact. Cela avançait à une vitesse folle. Dans quelques minutes nous allions être broyés.

- Je… bredouillai-je.

Nous étions coincés. Impossible de traverser le portail et de s’échapper. Qu’allait-t-il nous arriver lorsque nous allions nous faire ensevelir sous les gravats ? Notre âme allait elle être réduite à néant ? Allions-nous disparaître ? Passer à l’état de… rien ?

Une minute, … nous ?
- Maël, essaye de traverser le Portail, ordonnai-je, peut-être que toi tu y arriveras.

Je restai à proximité de la Passe, redoutant le retour de la douleur si je m’en éloignais trop.
Il passa à côté de moi et se positionna face au Portail. Le rideau de filaments argentés brillait doucement et paraissait en total décalage avec la couleur ocre du tunnel. Tout en surveillant l’éboulement du coin de l’œil, je regardai Maël, poser sa main.
À l’instant même où sa paume effleura la Porte, les filaments encastrés dans le creux de son épaule y fusèrent et fusionnèrent avec elle. Ils se détachèrent complètement des parois du Boyau et changèrent de couleur, passant de blanc éclatant aux teintes de la Passe. Celle-ci se mit à briller si fort que je dû plisser les yeux.
La main de Maël, quand à elle s’enfonça sans aucune encombre. Emporté par la force de ses filaments, il trébucha. Je le rattrapai au dernier moment avant qu’il ne tombe de l’autre côté, sidérée par la facilité avec laquelle il perçait la barrière magique.
Nous perdîmes quelques précieuses secondes à nous dévisager. Son épaule fumait et son tee-shirt était troué à cause des filaments. Ils avaient disparus à travers la Passe.

- On aura tout vu, souffla-t-il en baissant la tête vers ses habits, hébété.

Je ne m’intéressais pas d’avantage à lui. Il ne criait pas, donc il n’avait pas mal. Les filaments avaient disparu ? Tant mieux. C’était une chose de moins à régler. Mon cerveau tournait à toute vitesse, pour un peu de la fumée me serait sortie par les oreilles. Il fallait trouver une solution et rapidement. Mourir – si on pouvait dire cela de cette façon – était quelque chose que je ne pouvais même pas envisager.

Je considérai l’avancée de l’éboulement. Il ne nous ne nous restait pas plus de trois ou quatre minutes. Je devais réfléchir. Et vite. Cependant, tout mon esprit était tourné vers un sentiment totalement égoïste. Je ne voulais pas que Maël me laisse. Je n’avais vraiment pas envisagé l’idée qu’il réussisse vraiment à traverser. J’avais dis ça en dernier recours, comme un reflexe.

Mais j’étais avant tout une Traqueuse. Mon métier était de sauver de gens. Je ne pouvais pas demander à Maël de rester pour moi. Aucune personne saine d’esprit ne l’aurait fait. Demander la vie de quelqu’un pour préserver une illusion de sécurité ? C’était hors de question. Après tout, peut-être que je n’avais été à ses côtés que pour le mener de l’autre côté. Je n’avais probablement pas ma place parmi les défunts.

Mais je perdais du temps, je réfléchissais trop. Il fallait agir. Agir !

Maël écarquillait toujours les yeux. Il avait passé la minute que je venais de prendre pour penser à lever et à baisser sa main face à la Passe.

- Maël, commençai-je, sachant déjà ce que j’allais lui dire.

Je devais parler d’une voix forte. Le bruit que générait l’effondrement était de plus en plus sonore.

Une minute et quarante secondes.

Il se rapprocha de moi, fébrile, attrapa ma main et la serra.

- Je ne te laisserai pas.

Sa voix était saisie de tremblements. Et de la sueur perlait sur son front. Je m’en voulais terriblement mais j’étais soulagée de l’entendre dire cela. J’avais peur de rester seule. De mourir sans personne à mes côtés. Mais j’avais déjà pris ma décision. Je ne serais pas celle qui le mènerait à sa perte.

- Non, tu dois y aller, décrétai-je pourtant d’une voix plus forte que la normale pour ne pas qu’elle ne laisse transparaître ma peur, Il faut que tu continues Maël.

- Je ne te laisserai pas, répéta-t-il d’une voix plus assurée.

- Maël ! criai-je soudainement, autant pour couvrir le vacarme que pour tenter de l’impressionner. On n’a pas fait tous cela pour rien ! Tu dois traverser !

J’accompagnai mes paroles en le poussant brusquement vers la Portail. Il dévia sans problème mon assaut et me saisis les poignets. J’étais trop fatiguée, je n’étais pas aussi alerte et efficace que d’habitude. Il m’immobilisa et m’attira vers lui.

- J’ai pris ma décision. Tu ne me feras pas changer d’avis.

- Crétin ! aboyai-je, désarçonnée.

Je donnai une violente bourrade et me libérait de son emprise. Je me tournai vers l’éboulement. Il était si proche.

- On ne peut rien faire, l’entendis-je dire derrière moi.

Le souffle de la roche qui s’effondrait m’envoya de la poussière. J’en avalais et fus bientôt prise d’une toux irrépressible. Les larmes me vinrent aux yeux. Les grains passaient sous mes paupières et dans mes poumons. Je ne voyais plus vraiment ce qui se passait autour de moi. Pliée en deux et les paupières plissés, je ne suivais plus ce qui se passait. J’attrapais mon tee-shirt et le remontai sur ma bouche.

Je sentis Maël dans mon dos. Il m’enserra dans ses bras et me força à m’agenouiller. Je ne résistai pas, assommée par la situation. Il nous fit ensuite reculer et s’adossa contre le mur. Il calla sa tête dans mon cou. Je me décalai et me serrai contre lui en chien de fusil, face à ce qui arrivait droit sur nous. Il passa ses bras par-dessus les miens et serra. Nous n’avions rien à nous dire. Nous étions pétrifiés, choqués que notre histoire finisse de cette façon. Résignés. C’était injuste. Et j’avais l’impression que cela allait me rendre folle.

La poussière au sol se fit encore plus dense. Nous parvenions à peine à reprendre notre respiration.

- C’est pour bientôt l’entendis-je articuler avec difficulté.

Je sais.

Tout allait vite. Si vite.

Il toussa ensuite de façon saccadé et très forte. Je me resserrais encore plus contre lui. La peur me tordait sauvagement le ventre. Je me sentais sur le point de m’évanouir. C’était une sensation insupportable. Attendre sa mort sans pouvoir interférer. Je détestais cela. La peur me broyait si sauvagement que je crus que j’allais être malade.

Cinq secondes.

Puis l’éboulement fut sur nous. Je sentis la paroi craquer violement dans le dos de Maël. Je saisis impulsivement sa main, voulant le toucher jusqu’à la dernière seconde. Un bout de roche se détacha du plafond et d’écrasa sur ma tête, m’arrachant un cri. Le jeune homme passa par-dessus moi, faisant barrière avec son corps. Il ne s’en rendait pas compte mais en faisant cela, il m’écrasait davantage.
Le bruit était assourdissant. Mon sang rugissait à mes oreilles. Et je ne savais pas ce qui était plus fort que l’autre.

Je me reculai dans un coin de mon esprit. M’isolant de mon corps. Me protégeant de toute la douleur que je ressentais. Morale et physique. Comment se faisait-t-il que le Boyau soit en train de s’écrouler ? Que s’était-t-il passé ? D’autre morts comme nous avaient-t-ils subi les mêmes épreuves ?

Et si justement, c’était simplement une épreuve ?

Nous devions maintenant avoir des dizaines de kilos de roche amoncelées contre nous. Mais nous étions une race plus résistante que les humains. Si la Dévoreuse d’Âmes avait réussi à me briser la colonne vertébrale, c’est parce qu’elle aussi avait usé d’une force surnaturelle. Dans un moment pareil, nos os pouvaient supporter le poids des rocs. Nous aurions pu nous en tirer avec la peau couverte de bleus, certes, mais indemne.

Je respirai de moins en moins régulièrement. Il y avait de la poussière partout. Je commençai à suffoquer. C’était une des morts que j’aurais voulu ne jamais avoir à vivre avec l’immolation. Aussi étrange que cela pouvait paraître, je ne pleurais pas. Il y a quelques heures encore, j’aurais même été incapable de retenir mes sanglots. Mais là, il n’y avait rien. Il n’y avait que mes émotions qui jouaient aux montagnes russes. Espoir. Résignation. Espoir. Résignation…



Et puis je n’eus plus d’air pour respirer.
C’est la fin.

Je ne pouvais plus ouvrir la bouche. Tout l’espace était saturé par la poussière et les gravas. La seule chose que je risquais de faire en le faisant, c’était de me tuer encore plus rapidement. Comment est ce que je pouvais garder encore espoir ? Mystère… Mais il nous était arrivé tellement de choses. Je ne pouvais pas croire à cette fin là.

Mes poumons allaient exploser. J’en étais persuadée. Si je ne trouvais pas rapidement une solution, mais poumons allaient littéralement exploser. Mais pourquoi est ce que je cherchais encore une solution ? Depuis le début je ne pensais qu’à cela. Des solutions, des solutions, des solutions.

Il n’y en avait pas.

On aura tenté le tout pour le tout.

Ce fut la dernière pensée cohérente que j’eus.
Ensuite ce ne fus que des souvenirs, des images, des taches de couleur et des sensations.

Le sol se mit à vibrer sous moi. Je m’en rendais à peine compte. J’étais dans un état second, entre la conscience et ce qui devait s’apparenter à un évanouissement. J’étais détachée de tout, ailleurs, déjà très haut. Plus haut que tout. J’étais sur un lit de coton, moelleux. Et je m’enfonçais dedans. Il était cotonneux comme un nuage. Mais c’était normal puisque justement c’était un nuage. L’oxygène m’aliénait et annihilait ma peur. Je n’avais pas vraiment l’impression de manquer d’air d’ailleurs. Je sentais mon cœur battre très fort et une pression dans ma poitrine, mais c’était tout.
Je continuai de m’enliser dans mon petit nuage.

La Terre eut comme un soubresaut et je compris intuitivement que la gravité avait changé de sens.

Avant même d’ouvrir les yeux, j'éternuais à cause des brins d'herbe qui me chatouillaient les narines.




Merci d'avoir lu :D

[takiko]

Une seconde partie palpitante !
Encore une fois je suis sous le charme total de ton style d'écriture, il me transporte et j'aime ton style, vraiment ♥
J'aime beaucoup quand Maël lui dit qu'il ne la laissera pas.
Romance dans l'air ? xD

Et la fin, de l'herbe ! Je ne m'y attendais pas ! Mais où sont-ils donc tomber =O Je me le demande bien !

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Merci Taki'. ♥ Ton avis compte beaucoup pour moi :) Je pense que je posterai la suite très rapidement.. Genre, dimanche peut-être...

[takiko]

Maintenant xD
Ben je pense ce que je dis, tu as un talent fou ♥

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Oh merci Taki' :$

[BeeJu]

Ahhhhh moi aussi j'aime ce chapitre dis moi !!!

L'aide qu'il s'apporte tous les deux !! Maël qui ne l'a pas laissé !!

Et que va t'il leur arriver hein ?!

[DanielPagés]

oui Tic-Tac... elle a raison taki, tu as du talent... c'est douloureux, cette partie-là... Il me tarde de savoir la suite !!

[taquia]

Que dire... Que dire ? C'est juste... whoua, j'en reste sans voix ^^" Sincèrement, tu as un réel don pour l'écriture, c'est... c'est injuste !! xD Non, plus sérieusement, c'est juste sublime. Juste... Mais je sais pas, moi ! L'instant de quelques minutes, je n'étais plus moi : j'étais Kim. Tout les sentiments que tu décries sont si vrais, si... Ah, c'est tellement dur de faire quelque chose de constructif après ça !
Franchement... c'est génial. Mais de toi, je n'en attendais pas moins
Bravo, encore une fois !

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir :)

Et Juju, je suis désolée de ne pas t'avoir prévenue pour le post' de ce chapitre ! J'y penserai la prochaine fois.
Bon Daniel, tu vas peut-être finir par m’appeler Leah non ? :P Et Manon, merci énormément. Tu sais comme ça fait chaud au cœur de recevoir des com' dans ce genre.

Et au fait, je me demandais, il y a quand même assez de suspens pour que je poste un peu plus tôt ou.. non ? Je pensais à vendredi..

Je vous fait des bisous ! :*

[DanielPagés]

Pardon, Leah ! j'aime bien ton prénom, en plus... un de mes prochains héros s'appellera comme ça !!
Mais j'adore aussi ton pseudo !! Gros bisous à toi

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Ah bon ? Je ne savais pas Pour une fille ou un garçon ?
Merci, bisous.

[takiko]

un garçon ? C'est pas fille comme prénom ? xD

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Bah je ne sais pas x) Il a dit "Héro".

[takiko]

oui xD

[DanielPagés]

Petite leçon de français
"un de mes héros" ça peut être une héroïne !!!
[méga-kisses]

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Hmm.. Merci pour cette leçon Daniole :D
(k)

[takiko]

Oui ça je savais c'est pour ça que je me posais la question

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Et voici enfin la suite. La fin de l'histoire devrait être dans 1 ou 2 chapitres. Dites-moi vite ce que vous en pensez ! Bisous à tous ! :*


---




Chapitre 14 : Supplications.

J’étais furieuse. J’avais l’impression que j’allais exploser. Ma tête bourdonnait. J’avais l’impression que mes pensées s’entrechoquaient sous mon crâne, qu’elles voulaient sortir coûte que coûte. A n’importe quel prix. Je me saisis la tête des deux mains, comme si cela pouvait apaiser la douleur et m’appliquait à souffler doucement.

Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Oui, j’étais soulagée d’être encore en vie. Je l’étais encore plus particulièrement pour Maël. Mais à quel prix ? Celui d’être revenu à la case départ une fois de plus.
Je n’en pouvais plus.

Le jeune homme quant à lui avait le regard perdu dans le vide. Il réfléchissait. Je ne comprenais pas comment il faisait. J'étais tellement en colère que cela me paraissait impossible. Nos rôles étaient inversés. Mais ils ne se rendaient sans doute pas compte de l’ironie de la situation.

- Il y a quelque chose, là, sous notre nez, dis-je en m’efforçant de me calmer. Je le sais. Mais quoi ? Je sens que je vais devenir folle.

Je me mis à faire les cent pas, piétinant au passage de dizaines de fleurs.

- Moi je sais, dit-t-il soudain.

Je me retournai aussitôt vers lui.

- Hein ? fis-je très intelligemment.

- Je sais pourquoi j’ai réussi à traverser la Passe des Âmes sans aucun problème, pourquoi tu as tant souffert en marchant dans le Boyau, pourquoi tu n’entendais pas la voix. Je le sais Kim, j’ai enfin compris, dis-t-il en prenant une grande bouffée d’air.

Je le contemplais, bouche-bée. Je m’approchai de lui et posais ma main sur son avant-bras.

- Je… je ne comprends pas, bégayai-je confuse.
- Tu n’es pas morte, dit-il en se fendant d’un sourire triste.

Je le regardai sceptique. Trop de révélations tuent les révélations.
- Bien sur que si, fis-je en faisant un mouvement de la main comme pour repousser cette éventualité. L’Ange Gris m’a tué. Tu n’étais déjà plus là Maël, tu n’as pas vu.

- Tu as une autre explication ?

- Eh bien, je…

- Regarde les choses en face Kim, reprit-t-il, Dès le début, j’ai été le seul à entendre l’appel de la Passe des Âmes. Je n’ai pas souffert comme toi de notre traversée. J’ai été immédiatement accepté, dit-t-il répétant ses arguments.

Je penchais la tête sur le côté, sans le lâcher des yeux. Je me repassais en tête mon combat contre la Dévoreuse. Sa peau glaciale, la douleur, sa beauté de jeune fille. Et puis… plus rien. Mes souvenirs avaient été écorchés. Le fragment final m’avait été arraché. Je ne parvenais pas à ma rappeler. Cela faillit faire rejaillir toute ma colère. Mais je parvins à me contenir. M’énerver ne me servirait à rien. Il fallait que je reste que je reste calme, que je réfléchisse que…

Le souvenir perça enfin mon crâne. La voix de la Dévoreuse siffla dans ma tête. Durant un instant mon regard se voila.

« D’habitude je laisse toujours à mes proies leur première âme, celle qui leur permet de passer de l‘autre côté. Mais peut-être qu’avec toi, je ferais une exception. »

Je pris une profonde et brusque inspiration.

- Putain de merde.

- Kim ? fis le jeune homme avec un regard interrogateur.

Je refermai ma bouche. Je serrais mes poings, enfonçant mes ongles dans les paumes de mes mains. La douleur chassa les larmes qui menaçaient de poindre.

- Je… Je ne peux pas mourir. Elle m’a arraché une partie de mon âme. C’est… Oh mon Dieu… Je n’en reviens pas !

Je lui lâchais le bras et me détournai de lui.

- Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible ! gémis-je.

Je ne pleurais pas. Pourquoi est-ce que j’aurais pleuré de toute façon ? Je ne pouvais pas mourir. C’aurait été idiot de pleurer parce que j’étais vivante. N’est-ce pas ? Oui, c’étais évident. Alors pourquoi est-ce que je me sentais si mal ? Mon ventre se tordait. Si cela continuait j’allai être malade.

- Tu vas retourner dans le monde des vivants, murmura Maël, m’arrachant à mes pensées. Tu ne vas pas pouvoir rester ici.

- Tu comptes faire comment pour me renvoyer là-bas ? répliquai-je, un brin moqueuse.

Il ne répondit pas. Au lieu de ça, il lâcha :

- Je suis mort Kim. Et si toi tu ne peux pas y aller…

Il s’arrêta, hésitant. Je levai les yeux vers lui. Le nœud dans mon ventre se resserra et ce fus comme si tout le poids du monde tombait sur mes épaules.

- Toi, tu peux, soufflai-je.

Il me prit la main. Je la retirai immédiatement. Je lui en voulais. Pourquoi est-ce lui pouvait partir ? Pourquoi est-ce qu’il avait le droit à la sérénité ? Pourquoi est-ce que ce n’était pas lui qui restait bloqué à l’arrière ? Je m’en voulu aussitôt de me poser cette question. Je n’avais pas le droit de lui en vouloir.
- Tu ne peux pas m’en vouloir, fit-t-il comme s’il avait lu dans mes pensées, c’est plus fort que moi. Je ne peux pas rester.

Il tourna la tête vers la Passe des Âmes.

- Tu te rappelles des voix que j’entendais un peu plus tôt ? Elles sont devenues si fortes maintenant... C’est comme si j’étais aspirée là-bas. J’arrive à peine à me concentrer pour te parler. Et puis j’appartiens déjà à cette endroit, renchérit-t-il.

Je me tordis les mains, horrifiée. Je voulais mettre mes mains sur mes oreilles pour ne pas entendre ce qu’il avait à dire.

- Il faut que je parte Kim. Je n’ai pas le choix. Je suis sûr que tu trouveras un moyen de partir. N’ai pas peur.

- Ah non. Non, non, non, psalmodiai-je, probablement au bord de la folie. Tu ne vas pas me laisser. Tu ne vas pas m’abandonner ici. On a fait le chemin à deux et on va le continuer ensemble d’accord ? Tu vas rester avec moi. Tu vas rester avec moi. N’est ce pas Maël ? Dis-moi que tu vas rester avec moi. Dis-le. Allez.

Il sembla très peiné. Il fit un pas en ma direction et saisit mes mains. Les siennes étaient douces et leur contact m’apaisait un peu.

- Kim, commença-t-il.
- Tu vas rester avec moi. Dis-le Maël. Dis-le.

Il avait les yeux humides. Je ne comprenais pas pourquoi. Il n’avait pas de raison de pleurer. Nous allions rester ensemble et affronter touts les dangers de ce monde ensemble.

Ensemble.

- Je ne peux pas, affirma-t-il. Il faut que tu sois forte.

Mais je ne pouvais pas être forte ! Je ne pouvais plus ! S’il m’abandonnait lui aussi, j’allais être seule. Seule. Je ne voulais pas. Ce serait insupportable. Je me mis à trembler. Je libérai mes mains et serrai mes bras contre mon torse, appuyant si fort que je m’en faisais presque mal. Mes genoux menaçaient de flancher. Je tendis les jambes pour ne pas tomber. Mais même ainsi elles ne cessaient de trembloter. Et c’était la même chose pour mes bras. Je me mis rapidement à claquer des dents.

Les nerfs, ce sont mes nerfs qui craquent.

- Maël, le suppliai-je.

Il n’avait pas cessé de me dévisager.
Il secoua la tête, les yeux humides.

- Non, Kim.

Il y avait dans sa voix quelque chose de dur, d’irrévocable. Il avait fait son choix. Il avait décidé de partir et de me laisser. Je voulu m’écarter de lui mais ne pu pas. Ses mains se verrouillèrent sur mes avant-bras. Je me débattis.

- Eh bien tu ne pars plus ? crachai-je.

- Pas avant d’avoir fait ça.

- Quoi ? répondis-je intelligemment.
Il se rapprocha de moi doucement. Mon cœur eut un soubresaut.

Il ne va pas oser faire ça…

Il déposa un léger baiser sur mes lèvres.

Ah… Si…

Je ne me décalai pas. Quelque chose me retenait. Peut-être que si je le laissai faire il ne partirait pas. Je tentais vainement de rester de marbre. Il allait finir par se lasser. Moi aussi, j’étais bornée quand je le voulais. Mais il s’attarda un peu, embrassant ma bouche délicatement comme si elle était une fleur fragile. Je n’eus aucune réaction visible. Mais ça bouillait à l’intérieur de moi. Ça me broyait le cœur de ne pas répondre à ses avances. Quand à lui, cela ne le dérangeait pas plus que ça. Il continua à m’embrasser. Il me caressa la joue. Celle-ci s’enflamma aussitôt. Il m’embrassa de nouveau. Et une myriade de frisson de plaisir et d’envie fusionnés me traversèrent. Une digue lâcha alors en moi, emportant avec elle toutes mes si belles résolutions. Je craquai. Me laissant aller, j’entrouvris mes lèvres et nous nous embrassâmes. Un véritable baiser. Des fourmillements me parcoururent de nouveau, longeant ma colonne vertébrale puis finissant par se déverser dans tout le reste de mon corps.
Je sentis un déchirement dans ma poitrine. Mais cela n’avait rien à voir avec une douleur physique. C’était doux et horrible à la fois. Mon cœur battait si vite et si fort que c’en était douloureux. Le dénouement approchait. Je le sentais. Je m’agrippai à Maël et il me rendit mon étreinte. Nos baisers avaient un goût salé, celui de nos larmes qui coulaient. Je ne voulais pas que cela finisse de cette manière. J’en voulais plus. Maintenant que j'y avais goûté, j’avais peur de ne plus jamais en avoir assez.
Comment avais-je ou croire que tout allait bien se passer ? J'étais naïve, trop optimiste. Ces petits moments de bonheur n'avaient été que des grains d'euphories volées. Simplement là pour mieux me faire tomber après m'avoir forcé à me relever. La vie était cruelle. Les choses étaient destinées à se passer autrement.
Mes sens s'étiolèrent. Les sensations devinrent moins fortes, s'estompèrent. Les fourmillements moururent. Un vague de désespoir m'envahit. Je pensais à tout ce que nous ne ferions jamais ensemble. A toutes les discussions que nous n’allions jamais partagés. A tous ces petits moments de bonheur qui nous filaient entre les doigts.
Maël n’était plus vraiment de Maël. Il était en train de disparaître lui aussi. Sa langue cessa de jouer avec la mienne. Notre baiser pris fin brusquement. Mes mains se refermèrent sur du vide. J’ouvris soudainement les yeux. Il était pâle, quasiment livide. Il se fendit d’un sourire sans joie qui fit revenir mes larmes et m’embrassa doucement le front. Un baiser aussi léger qu’un plume. Il se redressa. Son visage était serein. Je vis sa bouche remuer mais n’entendis rien. Il articula silencieusement ses trois mots afin que je puisse lire sur ses lèvres. Lorsqu’il vit que j’avais compris, il recula. Et ce monde étrange s’effaça, emportant Maël avec lui pour toujours.


----

[DanielPagés]

ohh ! j'arrive à la fin très malheureux...
Nooon, ai-je envie de crier avec kim...
C'est donc plutôt réussi !!! Bravo, Leah !
Je suis en train de devenir comme les filles... c'est contagieux ! à envisager une suite qui nous ramènerait Maël dans les bras de Kim

(Quelques problèmes de temps ou de conjugaison tout de même, essaie de les trouver !!)

[BeeJu]

Je... ...je ... ...
Mon dieux c'est horriblement triste !! coeur fendu !!

[Tic-Tac_Tu-Crak]

Merci beaucoup d'avoir répondu si vite vous deux ! :)
Désolée pour ton pauvre petit cœur Juju :/ :P
Dis Daniol' les fautes de conjugaisons, elles sont dans quel genre ?
Oh et je suis vraiment contente, j'avais beaucoup bossé la fin x) Alors c'est tant mieux si elle vous "touche".

[BeeJu]

Ouah non vraiment chapitre génial !! et encore une fois terriblement triste !

Les sentiments son vraiment très bien passé !!

j'ai encire la grosse boule dans l'estomac !! Bravo !

♥♥

[DanielPagés]

Leah, style ça :
Je lui lâchais le bras et me détournai de lui... à certains endroits c'est discutable l'imparfait, mais là par exemple ça me semble être dans l'action en cours donc demander le passé simple "lâchai".

Je m’en voulus aussitôt de me poser cette question...
...que nous n’allions jamais partagésr

(Si tu veux la totale, tu me passes le texte par mail en PJ (word ou open office))

[takiko]

C'est... Mael... Bon sang je n'y aurai pas pensé une seule seconde, vraiment pas !
Mort ? Il était mort en fait ?
Mais... et Maintenant Kim est toute seule...
Et ce baiser... c'était si fort, si intense, si vraie. Et pof... plus rien. Bye bye Maël ><
Mince alors ! J'en ai les larmes aux yeux pour le coup... :/
Ca craint... ca craint ! =O

[taquia]

Meuh... non !! Non, non, Leah, t'as pas le droit ! Je suis en mode trop triste, là xD T'as pas le droit de nous enlever Mael pile au moment ou le moment que j'attends depuis si longtemps arrive. Tu n'as pas de le droit ! Et t'as pas non plus le droit de me faire pleurer... méchante Comment tu fais, bon sang ? Pour non faire passer autant d'émotions à la fois ? Et comme tu fait pour nous faire y croire ? Espèce de méchante, va ! (P'is en plus, tu préviens plus, maintenant, quand tu rajoutes un chapitre ? Espèce de sadique xD)
Pfiou... Quel talent, Leah ! Comment est-ce qu'il fait pour tenir en toi, dis-moi ?
Bravo, bravo, bravo !!

[taquia]

Et le chapitre 15, alors ? J'attends, moi !