Et voilà, encore une fois, c'est moi qui m'occupe des rayons nuls !
Bien sûr, je suis le "p'tit nouveau" comme les autres disent. Mais bon, là, quand même... le rayon bébé : les couches à remplacer, les biberons à ranger, la poudre pour les fesses... et encore, le pire, ses occupants ou occupantes pour la plupart. Ces hommes et femmes qui porte un bébé dans leurs bras et qui lui-même pleure.
Comme cette femme là-bas qui regarde les thermomètres pour enfants. Sa fille hurle dans ses bras et son ventre est arrondi.
Enfin, je recommence mes corvées...
- Steven ! c'est la chef de rayons, regarde à la poissonnerie si tu peux te rendre utile !
Et voilà, c'est repartit !
Je marche tranquillement vers le rayon poissonnerie tandis que l'odeur désagréable des fruits de mers me transperce les narines. Il s'agit du rayon que je déteste le plus dans ce fichu magasin, sûrement à cause du poissonnier, toujours aussi aigri.
Je m'avance vers lui, les yeux rivés dans les siens, le mettant au défi. Il baisse les yeux en premier pour les poser sur son affreuse blouse bleue. Je souris de satisfaction.
- Excusez-moi Monsieur...
Je me retourne brusquement pour faire face à une jeune femme à la beauté exotique, peu ordinaire. Je la regarde intensément, elle rougit sous mon regard. Je me sent fier de la faire réagir ainsi.
- Je cherche le rayon lingerie.
Direction le rayon lingerie... bien sur de temps à autre on y croise des rareté comme cette jeune fille qui m'a fait un peu plus d'effet que je ne le pretend, mais aussi trop souvent des jeunes hommes venant lorgner les culoe en dentelle et les soutien gorge, et au passage les jeunes filles les explorant...
Je croise au passage une ribambelle d'adolescentes gloussante et rougissante qui discute apparement de la taille de leurs poitrines respectives... elles me bousculent sans faire attention... le temps de me reprendre ma dignité piétinée je m'aperçoit que ma cliente a disparu...
Tant pis... je fais le pied de grue dans le rayon, en revant à ce bouquin de Zola, lu il y a bien trois quatres ans - peut-être même cinq déjà- à l'époque ou j'usais mes cullotes sur les bancs d u lycée... et dire que c'est cet ouvrage qui m'avais suggerer que travailler dans un magasin n'était pas si terrible, qui m'avait prsque fait rêver...
Hélas rie ne rappelle ici les descriptions chatoyantes de celui-ci... pas de tissus de toutes couleurs et nature meler, pas malin de faire crisser la soie et fremir les chutes de tulles, de déplacer chaque pièce teinte contre teinte, associant forme couleur, texture de caresser les unes forler les autres... non tout est en ordre dans de triste boite de carton blanc, sans fantaisie, sans...
Lucas me fait signe.. à la vue de l'individu qui l'accompagne, je suis bon pour un tour au rayon informatique ... un vrai geek, cheveux blond délavé en brosse, clignant des gros yeux myopes derrière des lunettes plus que démodées... presqu'une carricature
De... De quoi!? Ce gars me demande un... truc 367 pouces avec 8 giga chez pas quoi! Je n'y connais rien, après tout, en informatique! Lucas avait cas s'en occuper! Mais pourquoi c'est toujours moi qui me récolte les glands, dans ce magasin! Je me suis retrouvé comme un con, fasse à ses lunettes démodés et son nez plein de boutons, lui disant qu'on avait pas ça en magasin et que j'étai vraiment désolé! En fait, je ne savais pas du tout de quoi il parlait. J'ai beau eu astiquer tout le rayon, pas de truc 367 pouces avec 8 giga chez pas quoi. Rien. Heureusement, il n'a pas insister et m'a juste demandé si le nouveau Game'You était sortit. Ça, je le savais, au moins! Et il est partit dans la direction que je lui ai indiqué... Bon, du coup, je sais pas quoi faire... Personne d'autre ne m'a donné d'ordre et je n'ai plus aucun rayon à aller astiquer et ranger. Je regarde à ma droite et aperçois tout juste la magnifique femme à la beauté exotique qui bifurque au rayon animaux. Bon, et bien je sais ou me rendre si je veux la revoir...
Je me hâte pour ne pas la louper encore une fois. Arrivé à l'animalerie, j'entend tout ses animaux crier, siffler, miauler. Je traverse les rayons à sa recherche. J'en profite alors pour admirer les perroquets et leurs merveilleuses couleurs, les chats et leurs impressionnantes fourrures, ou bien les hamsters et leurs minuscules tailles. Cela fait cinq bonnes minutes que je la cherche, sans succès. Je commence à désespérer ; je ne reverrai peut-être jamais cette charmante jeune femme.
Perdu dans mes pensées, je n'ai même pas remarqué qu'un petit gamin tire sur mon pantalon tout neuf. Je fronce les sourcils, exaspéré. De nos jours les mères ne savent plus éduquer leurs gosses !
- Je veux un hamster Monsieur !
Des larmes coulent sur ses joues. Je roule des yeux devant son caprice.
- Demande à ta maman, petit.
Je m'apprête à partir quand une voix intervient en disant :
- Nathan, t'étais où ? Je te cherchais !
Je me retourne vivement pour faire face à la femme que j'ai suivi. Elle est vraiment sublime. J'en arrive presque à oublier que c'est surement son fils qui me tape sur le système.
- Je veux un hamster ! crie Nathan.
- Non, je vais t'acheter un jouet ! Viens le monsieur va nous conseiller.
Le rayon jouet... une folle envie de chanter à tue-tête le soldat rose me prend soudain.... Marco m'a vraiment lobotomiser à passer en boucle le disque pendant plus de neuf mois il y a deux ans. "J'en connais un rayon sur ce grand magasin..."
Le notre n'a rien de sublime, et j'ai du egarée mes lunettes colorée car je ne vois pas de trains electrique serpentant entre les rayonnage, ni de pièce d'echec se querellant joyeusement...
C'est un rayo tout à fat banale, ces poupés sagement aligné ne chante pas la triste histoire des gamines sous-payées les ayant amouresement cousues ni ne s'amuse à danser la valse des etiquettes... et aucun des soldats n'est définitivement rose... ça n fairait de tout manière pas très vendeur ( quoiqu'à mon gout certainement plus que la voix de M, qui me rappelle curieusement celle d'un cinglé agonisant)
Mais cela n'empêche pas Nathan de cesser sur le champs ses jeremiades, et de rester bouche bée, roulant ses yeux comme deux billes devenu folles... comme quoi "il en faut peu pour être heureux"... Promis dès que je vois Marco je l'étrangle... en attendant je peux observr à loisir sa mère... pas question que je la laisse filer...
Mais hélas tandis qu'il hésite entre un camion de pompier télécomande doté de portière ouvrantes, alarme, et girophare cclignotant pivotant,( pourquoi ne pas en construire des varias tant qu'ils y sont?!) et une maquette du Charles de Gaulles, c'est Jerome qui m'attrape et m'envois au rayon produit menager...
J'ai horreur du rayon produits ménagés! Ça sans abondemment les lessives à la lavande et le savon "imitation" citron. Et même si ça ne veut rien dire, je dirai presque que ça sens le "surfait"! Mais moi, en attendant, j'ai perdu de vue cette jolie femme avec son enfant brailleur, et c'est Jeremy qui s'en est occupé! Quel empoté, sérieusement! Pendant que moi, je me coltine la serpillière dans ce foutu rayon (d'ailleurs, je ne vois pas à quoi sert cette serpillère dans ce rayon où ça sens déjà plus que le propre, mais bon), lui, il se coltine la belle femme! Il aura ça vengeance! Sous mes yeux se traine une petite vieille aux yeux cent fois grossis par ces petite lunettes rondes disposées au bout de son nez crochu. Elle retient son dos vouté sur une petite canne qui laisse de grosses traces noires sur ce que je viens de nettoyer! Alors que je m'apprête à la foudroyer du regard, elle lance ses yeux vers-gris grands comme ceux d'un hibou vers moi.
- "Excusez-moi, pouvez-vous faire mes courses? Voici ma liste... Et juste en dessous mon adresse, là où il faut me la livrer... Je suis devenu trop vieille maintenant!"
-"Navré madame, mais je ne peux pas remplir ce genre de fonction, je n'ai pas le droit."
-"Je vous demandes pardon? Mes oreilles sont un peu sourdes..."
-"J'ai dis que je vous demande pardon mais que je ne rempli pas cette fonction!"
-"Ah, du savon, d'accord! J'avais cru entendre fonction... et bien, à la lavande. Voilà! Merci beaucoup, au revoir!" Et je me retrouve comme ça, avec une liste de course à la main! Il va falloir que j' aille à l'accueil pour leurs donner la liste! Sinon, cette vieille décrépite va mourir de faim par ma faute! Quelle idée, quand même! Les gens ont de ces culots, parfois! Même les vieux!
La caisse est bondée de clients tous aussi pressés et grincheux le uns que les autres.Je refile la fichue liste de la vieille à Nadine, qui me fait une grimace.Je m'empresse de repartir en la laissant avec cette corvée.Alors que me me glissais hors du hall, je dérape sur un papier, m'accroche au rayon de boîtes de conserves... qui me tombe dessus !Un peu assommé, je me relève et entreprend de tout remettre sous les yeux d'une petite fille morte de rire.Soudain Jerémy revient seul et me propose de m'aider.je crois qu'il à perdu la fille et qu'il veut se faire pardonner.Du coup,je le laisse avec ses boîtes de légumes en tout genre et file vers le rayon vêtements femmes, le meilleur rayon pour un jeune célibataire comme moi !
En arrivant vers le rayon vêtements femme, j'aperçois la belle jeune femme de tout à l'heure...Je commence à rêver, à m'imaginer ce qu'elle peut venir faire ici... Ses courses, bien sur, mais je veux dire qu'est qu'elle peut bien être venue acheter. C'est un jeu que j'applique à beaucoup de clients du supermarché: qui sont-ils et que veulent-ils acheter? A sa vue, je dirais qu'elle doit exercer un métier prestigieux. Comme...buisnesswoman, ou...avocate, peut-être? Oui, je la vois bien en avocate. Certainement pas le genre à trainer avec un simple vendeur...Pfff. Elle ne m'adressera certainement jamais la parole, sauf peut-être pour dire "Où est tel rayon, s'il vous plaît?"
"S'il vous plaît...Excusez moi..."Ces mots, bien réels me sortent de ma rêverie -je dois avoir un don insoupçonné pour les rêves prémonitoires. J'aurais du imaginer autre chose-. En tout cas, quand je m'apprête à lui répondre je la vois s'écarter et aller parler à Jeremy, qui a visiblement fini avec les conserves. Quand je pense que j'aurais pu lui parler...!J'ai tout gâché!
"Stephan, t'es demandé dans la partie exterieur..Y'a une famille qui vient acheter des plantes et qu'a b'soin d'aide
En plus, ce fichu poissonier ne se donne même pas la peine de retenir mon prénom..Je le supporte de moins en moins, décidement. Enfin, dehors au moins, je n'aurais pas à sentir cette affreuse odeur de poisson!
-moui bien sur madame !
Ça fait exactement 2h06 que j'écoute patiemment une dame passionnée par les plantes.Et ça fait exactement 2h06 qu'elle me tape sur les nerfs avec sa fichue passion !Moi qui pensais lui filer un pot de géranium et repartir en courant ...
-J'hésite encore voyez vous, la bananier est certes plus exotique donc plus original mais j'ai peur que la chaleur de ma véranda ne suffise pas !Devrai-je plutôt prendre quelque chose de plus commun comme se mirabellier des bois ?
-oui sûrement. je vous l'emballe ?
-Attendez !Est-ce qu'il est déconseiller d'avoir des cactus quand on a des enfants en bas-age ?
-oui surement.Je vous l'emballe ou pas ?
-Oui mais attendez je n'ai pas terminé...
Je me dirige vers la caisse et je la voit revenir en courant.
-c'est possible de changer d'avis ?
-surement oui, grimaçais-je
-alors je vais prendre ce pot de géranium !
tout ce baratin pour un vulgaire pot de géraniums !
-je dirais les violets, ils sont beaux non ?Ou les jaunes ?ou les deux ?
-Oui les deux surement.
-Bien !Il fleuriront au printemps ?
-oui surement oui.
j'étais à la limite du malaise. 2h48 qu'elle me tenait la jambe.
-J'ai droit à une garantie ?
-oui oui oui surement oui !tenez je vous le donne, aller à la caisse avec et débrouillez vous !
Direction le rayon pharmacie illicco.
Ma journée était enfin terminée. Mais quelle longue journée ! Entre le poissonnier toujours aussi aimable, le geek avec ses demandes insensées, la vieille et sa longue liste, Jérémy avec cette merveilleuse femme que je ne reverrais jamais et surtout cette dame ennuyeuse à mourir avec ces géraniums. J'étais exténué, mon corps refusait presque d'avancer. Je me dirigeai donc vers la pharmacie, à la recherche d'un Doliprane. J'entrais dans la boutique, et m’avançais vivement vers la vendeuse.
- Un Doliprane, s'il vous plait.
Elle me tendis la boite de médicament en m'indiquant le prix. Je lui donne alors mon billet de 5 euros en lui demandant de garder la monnaie. Je voulais à tout prix quitté ce magasin, rentrer chez moi, et dormir. Avoir juste un peu de répit.
- Dure journée, fit la vendeuse avant que je parte.
- Je vous le fait pas dire.
Sur ces mots, je quittais cette boutique, sans même un regard en arrière.
Le lendemain, rayon boisson !