- La suite en fin de ce deuxième chapitre sera divisé en deux parties . Excusez donc la longueur de la partie. -
Partie 4
- Écoutes, c'est pas parce que tu crois à une chose que forcément elle existe.
- Si ! Elle existe justement parce qu'on y croit. Et tu devrais être bien placée pour le savoir !
- Pourquoi ça ? A-t-elle répliquer. J'ai respiré profondément avant d'aller jusqu'au bout de ma pensée.
- Parce que tu es dans le livre.
- D'accord... Em, tu as des problèmes petit. » Et voilà, elle ne m'a pas cru, j'en étais sûr. Mais tout au fond de moi, au plus profond de mon être, j'avais furtivement espéré qu'elle me croit. Maintenant, elle doit me prendre pour un pauvre gamin de dix ans débile et psychopathe qui croit au contes de fées... Sans perdre espoir, j'ai soupiré avant d'ajouter :
« Je sais bien, et c'est toi qui va les régler. » Elle m'a dévisagé longuement. Son visage, son regard ne trahissait aucune émotion, aucun sentiment. Elle a reporté son attention sur la chaussée sans décrocher un mot.
La pluie était drue lorsque nous avons franchi le panneau « Welcome to Storybrooke », indiquant l'entrée de la ville. La nuit était tellement sombre que les phares de la voiture n'éclairent qu'à quelques mètres devant le véhicule. A l'intérieur, le silence était lourd, pesant, presque opprimant. Emma ne m'a plus regardé après l'épisode des contes, elle n'avais pas parlé non plus.
Nous sommes passés devant plusieurs boutiques dont les petites vitrines étaient éclairées par des néons grésillants. Nous avons remonté l'avenue principale – qui au passage, est la seule rue commerçante de ma petite ville. C'était désert. Elle a tourné son regard vers moi et a – enfin – parlé :
« Bon, où habites-tu petit ?
Je n'avais pas envie de lui répondre, je ne voulais pas revoir Régina, pas maintenant.
- 44 rue Je te dirais pas le nom » J'ai souris à ma propre blague, qui avait l'air de faire l'effet attendu puisque ma mère s'est arrêtée nette au milieu d'un carrefour – aucune voiture n'a daigné faire son apparition à ce moment, heureusement – et elle est sortie de la voiture en prenant soin de claquer rageusement la porte :
« La soirée a été longue ! Et il est déjà presque … Vingt-heure quinze ? » Elle a levé les yeux sur l'horloge de la ville qui paraissait encore plus imposante quand la nuit était tombée. Elle semblait plus vielle et plus abîmée. Les endroits décrépis ressortaient avec la clarté de la lune. J'ai haussé les épaules :
« Je n'ai jamais vu cette horloge fonctionner. Ici, le temps s'est arrêté.
- Qu'est ce que tu racontes ?
Elle a croisé les bras – sûrement un tic – et a froncé les sourcils. Je lui avais déjà raconter une partie de ce que je supposais. L'occasion était parfaite pour que je termine mon histoire. J'ai inspiré profondément avant de répondre :
- C'est la Méchante Reine qui a jeté un sort. Tous ceux qui vivait dans la Forêt Enchantée se sont retrouvé ici.
- Attend... Une Méchante Reine a expédié ici les personnages de contes ?
- Oui, et ils sont piégés là maintenant.
- Ils sont figés dans le temps et coincés à Storybrooke.
Elle avait compris, il ne restait plus qu'elle y croit. Je me suis raidi lorsqu'elle a ajouté en hochant la tête :
- C'est un bon début d'histoire.
Je savais qu'elle ne me croyait pas mais j'ai insisté. J'ai haussé les épaules et je l'ai regardé.
- C'est la vérité...
- Et ils ne pourraient pas essayer s'en aller ?
- Non, ils ne peuvent pas ! S'ils partent, il leur arrive malheur. »
J'ai soufflé doucement, je voulais qu'elle me croit, qu'elle est confiance en moi... C'était très – très - mal parti. Quand je repense à la scène, je me dis que je suis peut-être aller trop vite. Arriver chez elle et lui débiter des sornettes... En plus, j'ai plausiblement tort... Et si j'avais complètement tort ? Et si je m'étais trompé sur toute la ligne ? Des bruits de pas courant sur le bitume humide me sortirent de ma torpeur. Quelqu'un m'appelait. Une voix masculine que j'ai immédiatement reconnu venait de prononcer mon nom. Doucement, j'ai trouvé la tête en direction du Docteur Hopper – mon psychiatre. Il se promenait sous la pluie avec son chien – Pongo – son parapluie vert accroché au bras. Son ciré vert indiquait qu'il avait essuyé l'averse. Archie – son prénom – est un homme assez grand, avec des boucles rousses en guise de cheveux. Ses petites lunettes rondes qui trônent sur son nez aquilin lui donne un air sérieux.
« Henry ! Qu'est-ce-que tu fais là ?
Un soupçon d'inquiétude trahissait sa voix d'habitude si calme. Il a regardé ma mère et questionné :
- Il y a un problème ?
Sans laisser le temps à Emma de répondre, j'ai déclaré :
- Non Archie.
- Qui êtes vous ? A -t-il demandé à Emma
- Je le raccompagnes chez lui
- Oui, c'est ma maman en fait, ai-je dis, fière de pouvoir enfin le dire à quelqu'un.
- Oh... Je vois
- Vous savez où il habite ? A-interrogé Emma, mal à l'aise.
- Oui, c'est de ce coté là, dans la Manphill Street un peu plus haut. La maison du maire est la plus grande.
Il a illustré ses paroles par un geste de la main.
- Aaah, tu es le fils du maire, rigola Emma en se tournant vers moi
- Ça ce peut... ai-je débité, sans ajouter le moindre renseignement.
- Mais qu'est-ce-qui s'est passé aujourd'hui ? S'est enquit Archie, Tu as loupé ta séance.
La maladresse... J'avais pensé à Régina, et à l'énorme bêtise que j'allais lui sortir en arrivant à la maison mais j'avais oublié Archie.
- Ha oui, j'avais oublié de vous le dire, j'avais une sortie scolaire prévue.
- Henry, a-t-il dit en s'agenouillant à ma hauteur, qu'est-ce-que je t'ai dit sur le mensonge ? Quand on écoute ses mauvais démons, on n'accomplit jamais rien.
- Ok, a coupé Emma, Excusez-moi mais il faut vraiment que je le raccompagne.
- Oui, bien sûr, je vous souhaite une bonne soirée. Il s'est relevé doucement et m'a tapé sur l'épaule en regardant ma mère. Et pas de bêtises Henry.
- Ouais, merci. A ricané Emma en le regardant s'éloigner en sifflotant. Elle m'a regardé bizarrement avant de me dire :
- Alors c'est ton psy ?
- Oui, mais je ne suis pas cinglé, me suis-je empressé d'ajouter.
- Je n'ai pas dit ça. Seulement, il avait l'air très normal ce monsieur, il veut t'aider apparemment.
Elle ne comprenait rien ! J'ai gardé mon calme et j'ai répondu posément.
- C'est lui qui a besoin d'aide, il ne s'en rend pas compte...
- Qu'il sort d'un conte de fée, m'a-t-elle interrompu.
- Et il n'y en a aucun qui se rappelle, ils ont tous oublié qui ils étaient. J'ai contourné la voiture pour remonter du coté passager.
- D'accord, c'est pratique. Je veux bien jouer, a-t-elle ri, C'est censé être qui ?
- Jiminy Criquet, ai-je répondu avant de claquer la porte – faisant au passage trembler la voiture.
- Bien sur, d'où sa phrase sur le mensonge. Je crois que ton nez s'allonge !
Elle m'a pris pour un menteur. Je dois la convaincre que j'ai raison !
- Je ne suis pas Pinocchio ! Me suis-je indigné.
- C'est une évidence, parce que ça serait vraiment ridicule » Elle a claqué la portière à son tour et a démarré en trombe.