Concours - Saison 9, Thème: Un rêve d'enfant (Vote n°8)

[juju-27]

J'ai beaucoup hésité entre trois textes: le 5, le 11 et le 12. Tous ont une histoire différentes et touchantes. Mais bon il faut choisir alors pour moi ce sera le texte n°11 car j'adore la manière dont son histoire est écrite et racontée.

[JFanny]

Je vote pour le texte n°12 !

[laloulou86]

Texte n°10.

Nous sommes trois, trois marginaux, trois détraqués, en marge de la société, attendant le train censé nous conduire à un avenir meilleur. Nous l'attendons depuis maintenant des heures, assis sur ce banc rouillé, près de la poubelle qui déborde de détritus en tout genre. Moi, je regarde l'heure passer, les minutes s'égrener, sur la grande horloge de la gare. Léa, elle, joue avec la ficelle de son bracelet cassé, en ne cessant de renifler. Et Gabriel, lui... Et bien il me regarde. Je le vois dans mon champ de vision. Il me regarde intensément, en se demandant sans doute comment on en est arrivés là. C'est vrai que moi non plus, je n'y crois pas.
Et on est là, tous les trois, à attirer la pitié des passants avec nos vêtements trop grands et tout mités, on est là, tous les trois, avec nos sacs à nos pieds.
C'est vrai qu'on a quand même un drôle d'air, assis là, avec nos gros sacs verts, tellement pleins qu'ils débordent.
C'est vrai qu'on a un drôle d'air, avec moi et mes cheveux verts, avec Léa et son chapeau de fée, avec Gabriel et ses lacets défaits.
C'est vrai qu'on est sous les feux des projecteurs, depuis quelques temps. Juste parce qu'on est différents. Mais merde quoi ! Qu'est-ce qu'ils ont les gens ? Pourquoi ils nous regardent comme ça ? J'ai envie de me lever et d'leur balancer à la gueule que c'est pas nous, les différents, mais eux. C'est pas nous, les bêtes, les pouilleux, au visage crasseux, c'est eux. Eux, c'est le cœur qu'ils ont de crasseux. Nous, notre cœur il étincelle. Il étincelle depuis que Léa est née, et il a continué même quand notre bonheur s'est arrêté. Surtout, il étincelle depuis que ce train est enfin arrivé.
Il est là, devant nous, à l'arrêt, une vieille locomotive ronronnant et des wagons transportant du charbon.
Alors, nous nous levons. Tous les trois, en même temps. Léa m'attrape la main, et prend celle de Gabriel également. Lui et moi, nous attrapons les sacs verts, remplis de toutes nos affaires. Et sous les yeux des passagers médusés, sous ce soleil de fin de journée étincelant et rassurant, nous avançons tout droit, tout droit vers le train de charbon, tout droit vers ce qui nous emmèneras dans un endroit où les gens seront gentils et bienveillants, et pas dégoutés et pitoyables. Où les gens seront comme nous. Des marginaux.

[ma-et-lys]

bah oui, ça se passe à la gare alors c'est dans le thème!

[laloulou86]

okay, merci

[BeeJu]

Si on a participé a la saison 3 on peut quand même voter ? ^^

[ma-et-lys]

oui bien sur!

[Petitesplumes]

c'est un choix difficile mais je vote pour le 12

[ma-et-lys]

Alors, Les votes pour la saison 3 sont fermés.

C'est le texte n°12 de Muzika qui à remporter le plus de votes! (6 v)
Donc Muzika tu gagnes encore une fois! Bravo!!

Ton gain: Pour les votes de la saison 4 (et seulement pour celle ci) tu pourras voter 2 fois. Tu pourras voter 1 fois pour 2 textes différent ou alors 2 fois pour le même texte

[ma-et-lys]

La Saison 5 commence avec un nouveau thème : Le brevet

[Holly-Short]

Bravo Muzika!
On peut voter pour la saison 4 du coup?
Je suis pas du tout inspirée pour ce thème, je pense que je vais passer cette saison.

[nadjeta]

Je vote pour le texte n10

[ma-et-lys]

oui on peut voter pour la saison 4 ^^

[LaLibelluleUtopiste]

1)
Je me gratte la joue avec mon stylo avant de m'apercevoir que je le tiens du mauvais côté. C'est malin. En plus de ne pas savoir quoi écrire sur ma copie, je vais avoir le visage strié d'encre bleue. Rhaaa ! Mais c'est quoi ce texte ? Je pensais l'avoir bien compris quand j'ai répondu aux questions tout à l'heure mais depuis cinq minutes c'est la troisième fois que je le relis et que j'ai l'impression de comprendre un mot sur deux ! J'espère pour lui que l'auteur est mort parce que sinon je lui promets de lui pourrir la vie. Je ne sais pas comment, mais je trouverais bien un moyen. Je passe ma rage sur la mèche de cheveux qui tombe constamment sous mes yeux en la triturant dans tous les sens. J'essaie de calmer mes nerfs en posant ma feuille de brouillon vierge devant moi, et je dessine dessus quelques arabesques sans but précis. Elles s'emmêlent, deviennent des boucles, un peu comme des cheveux. Je passe mon stylo quatre couleurs en version rouge et je dessine un mouton. Pour quelle raison ? Je ne sais pas. Ah. Mon mouton ressemble beaucoup à un nuage avec des pattes. Un peu trop même. J'ai tout-à-coup l'impression d'avoir oublié quelque chose. Je lève la tête et croise le regard de l'examinateur avant de jeter un coup d'œil inquiet à ma montre. Plus de dix minutes sont passées. Des questions de cours, OK, une dictée, pourquoi pas, mais une expression écrite... Franchement, ceux qui font les programmes, ils ont quoi dans la tête ? Des fois je me pose vraiment la question. De la poésie. Combien de chances avais-je que ça tombe au brevet l'année où je le passe ? J'ai toujours su que j'avais la poisse, mais je ne pouvais pas imaginer que ça atteigne ce point. Je jette un coup d'œil à ma copie, aussi blanche qu'il y a un quart d'heure. Je n'ai même pas encore remplie l'entête. Nom et Prénom(s). Je me convainc à grande peine de ne pas écrire Albert Einstein et je m'efforce à écrire le mieux possible. Constantin Modart. Non, ce n'est pas drôle. Personnellement, Arthur ou Léo m'auraient suffit. Voire Valentin, si mes parents voulaient un prénom plus long.
Je passe à la ligne suivante en soupirant.
Date de naissance. Et puis quoi encore ? Ils se sont pris pour le F.B.I ? Ils veulent pas mon adresse, aussi ?
Je garde mes remarques pour moi et finit de remplir la zone renseignement. Bon bah y a plus qu'à, comme dirait Lisa. Elle est où d'ailleurs ? Sûrement devant moi, vu qu'elle me précède dans l'ordre alphabétique. Je lève la tête, scrute la salle. Là-bas, la troisième chaise en partant de la gauche au second rang. Je reconnaîtrais sa tignasse entre mille. Et elle me tuerait pour avoir dit ça. Depuis que je l'ai rencontré, presque sept ans plus tôt ses cheveux sont toujours un cauchemar capillaire pour elle. Moi je trouve qu'ils lui vont bien. De toute façon, elle refuse de les couper.
Je regarde une énième fois mon texte et le sujet. Le sujet d'argumentation me parlerait bien, mais je n'ai pas appris la méthode, ayant la certitude que je choisirais celui d'imagination. Sauf que je n'avais pas prévu qu'il s'agisse de créer une quarantaine de vers reprenant le thème du poème en conservant le style et la forme du poème. Et surtout que le thème du poème soit la fille aimée. Je suis sûre que Lisa doit avoir plein d'idées là-dessus et que le sujet ne lui pose absolument pas de problème. D'ailleurs, je suis l'un des rares qui n'écrit pas. Presque tout le monde griffonne dans la salle. Et, à sa tête baissée sur sa copie et ses cheveux que Lisa tente de discipliner et d'empêcher de tomber sur son visage d'une main, je parierai que son stylo parcourt fébrilement sa feuille. J'aimerai bien lui demander un conseil.
Je me rappelle nos révisions, à plat ventre sur le tapis de ma chambre, au dessus de nos livres. Je lui avait demandé comment elle faisait pour réussir à rendre des expressions écrites dépassant cinquante lignes. J'essayais de me rappeler ce qu'elle m'avait répondu. Déjà, commence par tenir ton stylo, pensai-je. Ensuite, "inspire-toi d'auteurs. Ou même de ta vie, ça t'aidera sûrement", avait-elle ajouté en souriant. Je lui avais jeté un regard pas très convaincu. Alors elle m'avait dit : "Toi, par exemple, tu as le rôle de l'ami crétin dans quasiment chacune de mes expressions écrites". Je lui avais envoyé mon oreiller dans la figure et les coussins qu'elle courut chercher sur le canapé volèrent pendant un long moment, au grand dépit de ma mère.
En ce moment, pensait-elle à quelqu'un ? Au moins je ne finirais pas dans son expression écrite pour une fois. Une pointe d'amertume me traverse. Quoi ? Ne me dites pas que je suis déçu de ne pas être dans un de ses sujets d'écriture ! Elle m'en a montré un, une fois, qu'on avait dû faire alors qu'on venait de s'être disputés. On s'était réconcilié depuis, on se pardonnait toujours tout. Mais dans son récit, j'avais le rôle d'un type totalement idiot. Donc se retrouver dans ses textes, ce n'est pas toujours du pur bonheur. J'essaie de me concentrer sur mon sujet. Je tente quelques tournures de vers maladroites sur mon brouillon. Je n'ai pas trop d'inspiration et je relève la tête. Un bref moment, Lisa se retourne et nos regards se croisent. Ses yeux semblent chercher quelqu'un, se posent sur moi, et elle me sourit. Mon visage est en feu. L'examinateur la réprimande en la priant de se retourner. Elle hausse les épaules et se replonge dans sa copie. Brutalement, je sais ce que je vais écrire. Ou du moins je connais ma source d'inspiration. Ma muse. Je rougis un peu plus, si c'est possible. Je me lance directement sur ma copie, à toute allure, écrivant un mélange d'idées claires et confuses. Je jette le tout comme il me vient, espérant ne pas trop m'éloigner de la consigne. Enfin, je ponctue mon poème d'un point final. Je m'aperçoit qu'il n'a pas de titre, et que j'ai la place de l'écrire. Je n'hésite pas avant de le souligner en rouge. Il me reste plus de dix minutes. Je réécris mon poème sur le dos de ma feuille de brouillon. J'en ai à peine le temps : la cloche sonne pour annoncer la fin de l'épreuve. Je rends ma copie, satisfait de mon travail, mais contrairement à la majorité de élèves, je conserve mon brouillon. Lisa, sortie en avance, m'attend dans le couloir.
"-Alors ?" demande-t-elle tandis qu'on descend les escaliers menant à la cour de récréation avec les autres élèves.
La curiosité. Son principal défaut. "Je me soucie des autres" se justifie-t-elle toujours. Je me retiens de sourire et lui tend mon brouillon, me composant un visage neutre. Elle lit à voix haute.
"Emergeant de la brume
Une fille de lumière avance,
Et du poète l'espérance
Embrase la plume.
Il l'aime
Mais elle ne le sait
Il l'aime
Et espère être aimé.
Sa chevelure est folle,
Et s'accroche aux branches
Des illustres saules
Comme la neige blanche.
Son cœur est doux et pur,
Son regard clair
Sa bravoure digne d'Arthur
Ses lèvres ont un goût éphémère."
Le poème comporte plus du double de vers mais elle s'arrête là.
"-Je n'y crois pas ! Tu suis mes conseils. Tu as glissé une référence dans ta copie ! A la légende du roi Arthur en plus !"
"-C'est ton personnage préféré, non ?"
"-Absolument. Puisque tu suis mes conseils, c'est qui la c.. fille qui t'a inspiré ? En tout cas tu es bien meilleur quand tu as un sujet d'inspiration."
Bien qu'elle me complimente, sa voix est froide tout-à-coup. Ou alors mon imagination me joue des tours.
"-Hum. Regarde le titre. Je l'ai écrit en bas"
"-A la fille que j'aime. Ah, ah, ça m'aide beaucoup. Tu comptes lui faire lire ?"
Sa voix tremble légèrement et j'ai le sentiment qu'elle se retient de me gifler. Je croise son regard, essaie de ne pas ciller et je murmure à son oreille.
"-Qui te dit que ce n'est pas déjà fait ?"
"-Mais tu viens peine de sortir de la salle, je..."
Une lueur passe dans ses yeux. Alors, sans prévenir, elle m'embrasse. Avant de courir vers la sortie. J'ai été si surpris quand elle m'a embrassé que je n'ai même pas réagi.
"-Hé !" ai-je à peine le temps de m'écrier avant de m'élancer à sa poursuite.
Je la rattrape et je lui prend le bras. Des larmes perlent dans ses yeux. Je les essuies.
"-Qu'est-ce-qu'il y a ?"
"-Pardon Corentin. Le poème...J'ai pensé... J'ai cru que...Peu importe. Oublie ce que j'ai fait. Désolée. A demain."
J'approche mon visage du sien. Je l'embrasse doucement.
"-C'est moi qui te demande pardon. Je vais essayer d'être plus clair. Je t'aime. Le poème, c'est le tien. Le roi Arthur, le parfum de saule... j'espérai que tu comprendrais."
Dans ma poitrine, mon cœur s'agite. Mais je m'en fiche.
"-Une fille doit déduire d'un poème où tu parles du personnage principal de son histoire préférée et où tu évoques l'odeur de son shampoing brièvement que tu l'aimes ? Je t'aime aussi, idiot" rit Lisa avant de m'embrasser.
Cette fille m'agace. Mais je l'aime.
Et il faut que je lui demande de l'aide pour écrire une lettre de remerciements à l'Education Nationale pour avoir choisi ce sujet. Et encore merci à l'inventeur du Brevet Des Collèges.

Veuillez excuser les éventuelles erreurs (syntaxe, accords, orthographe).

[LaLibelluleUtopiste]

Et personnellement je vote pour le 8, même si j'ai trouvé le 2 très touchant.

[Holly-Short]

Je vote pour le texte 8! Il y avait beaucoup de très bons textes, la gare était un sujet très inspirant apparemment! J'ai hésité avec d'autres textes, mais c'est celui-ci qui m'a le plus touchée!

[Artemisfowl]

Je vote pour le texte 1, parce que quand je l'ai lu, je me suis dit : mais qu'est-ce qu'on va pouvoir faire de mieux? ^^

[Mali26]

Hey! Euh jme disais pour le thème, tu ne pourrais pas faire quelque chose de plus ouvert? Du genre les examens ? Parce que le brevet, c'est assez restrictif je trouve et pas très inspirant ;/

[Holly-Short]

Hey! Euh jme disais pour le thème, tu ne pourrais pas faire quelque chose de plus ouvert? Du genre les examens ? Parce que le brevet, c'est assez restrictif je trouve et pas très inspirant ;/

Oui, je suis d'accord, surtout pour les lycéens qui n'ont pas forcément envie de revivre leur brevet XD

[Artemisfowl]

Hey! Euh jme disais pour le thème, tu ne pourrais pas faire quelque chose de plus ouvert? Du genre les examens ? Parce que le brevet, c'est assez restrictif je trouve et pas très inspirant ;/

Oui, je suis d'accord, surtout pour les lycéens qui n'ont pas forcément envie de revivre leur brevet XD

Qui a lu dans mon esprit?

C'est vrai que ce sujet est assez restrictif (? Pardon mais en ce moment je parle comme une bourrée tellement je suis crevée --'), les exams c'est déjà plus large et adapté à pas mal d'âges (histoire de traumatiser tout le monde en rappelant plein de souvenirs ou en faisant stresser d'autres :p)

[ma-et-lys]

ok, ok, si ça peut vous plaire!

Léger changement de thème: Brevet ----> Examens

voili voilou! c'est mieux?

[Holly-Short]

Merciii! Je posterai un petit texte dans la semaine du coup!

[Mali26]

Parfait ! Comme Holly-Short

[LaLibelluleUtopiste]

Bon bah du coup je reposte mon texte pour que ce soit plus clair pour les suivants...

1)
Je me gratte la joue avec mon stylo avant de m'apercevoir que je le tiens du mauvais côté. C'est malin. En plus de ne pas savoir quoi écrire sur ma copie, je vais avoir le visage strié d'encre bleue. Rhaaa ! Mais c'est quoi ce texte ? Je pensais l'avoir bien compris quand j'ai répondu aux questions tout à l'heure mais depuis cinq minutes c'est la troisième fois que je le relis et que j'ai l'impression de comprendre un mot sur deux ! J'espère pour lui que l'auteur est mort parce que sinon je lui promets de lui pourrir la vie. Je ne sais pas comment, mais je trouverais bien un moyen. Je passe ma rage sur la mèche de cheveux qui tombe constamment sous mes yeux en la triturant dans tous les sens. J'essaie de calmer mes nerfs en posant ma feuille de brouillon vierge devant moi, et je dessine dessus quelques arabesques sans but précis. Elles s'emmêlent, deviennent des boucles, un peu comme des cheveux. Je passe mon stylo quatre couleurs en version rouge et je dessine un mouton. Pour quelle raison ? Je ne sais pas. Ah. Mon mouton ressemble beaucoup à un nuage avec des pattes. Un peu trop même. J'ai tout-à-coup l'impression d'avoir oublié quelque chose. Je lève la tête et croise le regard de l'examinateur avant de jeter un coup d'œil inquiet à ma montre. Plus de dix minutes sont passées. Des questions de cours, OK, une dictée, pourquoi pas, mais une expression écrite... Franchement, ceux qui font les programmes, ils ont quoi dans la tête ? Des fois je me pose vraiment la question. De la poésie. Combien de chances avais-je que ça tombe au brevet l'année où je le passe ? J'ai toujours su que j'avais la poisse, mais je ne pouvais pas imaginer que ça atteigne ce point. Je jette un coup d'œil à ma copie, aussi blanche qu'il y a un quart d'heure. Je n'ai même pas encore remplie l'entête. Nom et Prénom(s). Je me convainc à grande peine de ne pas écrire Albert Einstein et je m'efforce à écrire le mieux possible. Constantin Modart. Non, ce n'est pas drôle. Personnellement, Arthur ou Léo m'auraient suffit. Voire Valentin, si mes parents voulaient un prénom plus long.
Je passe à la ligne suivante en soupirant.
Date de naissance. Et puis quoi encore ? Ils se sont pris pour le F.B.I ? Ils veulent pas mon adresse, aussi ?
Je garde mes remarques pour moi et finit de remplir la zone renseignement. Bon bah y a plus qu'à, comme dirait Lisa. Elle est où d'ailleurs ? Sûrement devant moi, vu qu'elle me précède dans l'ordre alphabétique. Je lève la tête, scrute la salle. Là-bas, la troisième chaise en partant de la gauche au second rang. Je reconnaîtrais sa tignasse entre mille. Et elle me tuerait pour avoir dit ça. Depuis que je l'ai rencontré, presque sept ans plus tôt ses cheveux sont toujours un cauchemar capillaire pour elle. Moi je trouve qu'ils lui vont bien. De toute façon, elle refuse de les couper.
Je regarde une énième fois mon texte et le sujet. Le sujet d'argumentation me parlerait bien, mais je n'ai pas appris la méthode, ayant la certitude que je choisirais celui d'imagination. Sauf que je n'avais pas prévu qu'il s'agisse de créer une quarantaine de vers reprenant le thème du poème en conservant le style et la forme du poème. Et surtout que le thème du poème soit la fille aimée. Je suis sûre que Lisa doit avoir plein d'idées là-dessus et que le sujet ne lui pose absolument pas de problème. D'ailleurs, je suis l'un des rares qui n'écrit pas. Presque tout le monde griffonne dans la salle. Et, à sa tête baissée sur sa copie et ses cheveux que Lisa tente de discipliner et d'empêcher de tomber sur son visage d'une main, je parierai que son stylo parcourt fébrilement sa feuille. J'aimerai bien lui demander un conseil.
Je me rappelle nos révisions, à plat ventre sur le tapis de ma chambre, au dessus de nos livres. Je lui avait demandé comment elle faisait pour réussir à rendre des expressions écrites dépassant cinquante lignes. J'essayais de me rappeler ce qu'elle m'avait répondu. Déjà, commence par tenir ton stylo, pensai-je. Ensuite, "inspire-toi d'auteurs. Ou même de ta vie, ça t'aidera sûrement", avait-elle ajouté en souriant. Je lui avais jeté un regard pas très convaincu. Alors elle m'avait dit : "Toi, par exemple, tu as le rôle de l'ami crétin dans quasiment chacune de mes expressions écrites". Je lui avais envoyé mon oreiller dans la figure et les coussins qu'elle courut chercher sur le canapé volèrent pendant un long moment, au grand dépit de ma mère.
En ce moment, pensait-elle à quelqu'un ? Au moins je ne finirais pas dans son expression écrite pour une fois. Une pointe d'amertume me traverse. Quoi ? Ne me dites pas que je suis déçu de ne pas être dans un de ses sujets d'écriture ! Elle m'en a montré un, une fois, qu'on avait dû faire alors qu'on venait de s'être disputés. On s'était réconcilié depuis, on se pardonnait toujours tout. Mais dans son récit, j'avais le rôle d'un type totalement idiot. Donc se retrouver dans ses textes, ce n'est pas toujours du pur bonheur. J'essaie de me concentrer sur mon sujet. Je tente quelques tournures de vers maladroites sur mon brouillon. Je n'ai pas trop d'inspiration et je relève la tête. Un bref moment, Lisa se retourne et nos regards se croisent. Ses yeux semblent chercher quelqu'un, se posent sur moi, et elle me sourit. Mon visage est en feu. L'examinateur la réprimande en la priant de se retourner. Elle hausse les épaules et se replonge dans sa copie. Brutalement, je sais ce que je vais écrire. Ou du moins je connais ma source d'inspiration. Ma muse. Je rougis un peu plus, si c'est possible. Je me lance directement sur ma copie, à toute allure, écrivant un mélange d'idées claires et confuses. Je jette le tout comme il me vient, espérant ne pas trop m'éloigner de la consigne. Enfin, je ponctue mon poème d'un point final. Je m'aperçoit qu'il n'a pas de titre, et que j'ai la place de l'écrire. Je n'hésite pas avant de le souligner en rouge. Il me reste plus de dix minutes. Je réécris mon poème sur le dos de ma feuille de brouillon. J'en ai à peine le temps : la cloche sonne pour annoncer la fin de l'épreuve. Je rends ma copie, satisfait de mon travail, mais contrairement à la majorité de élèves, je conserve mon brouillon. Lisa, sortie en avance, m'attend dans le couloir.
"-Alors ?" demande-t-elle tandis qu'on descend les escaliers menant à la cour de récréation avec les autres élèves.
La curiosité. Son principal défaut. "Je me soucie des autres" se justifie-t-elle toujours. Mais elle n'a pas remarqué l'encre sur mon visage. Je me retiens de sourire et lui tend mon brouillon, me composant un visage neutre. Elle lit à voix haute.
"Emergeant de la brume
Une fille de lumière avance,
Et du poète l'espérance
Embrase la plume.
Il l'aime
Mais elle ne le sait
Il l'aime
Et espère être aimé.
Sa chevelure est folle,
Et s'accroche aux branches
Des illustres saules
Comme la neige blanche.
Son cœur est doux et pur,
Son regard clair
Sa bravoure digne d'Arthur
Ses lèvres ont un goût éphémère."
Le poème comporte plus du double de vers mais elle s'arrête là.
"-Je n'y crois pas ! Tu suis mes conseils. Tu as glissé une référence dans ta copie ! A la légende du roi Arthur en plus !"
"-C'est ton personnage préféré, non ?"
"-Absolument. Puisque tu suis mes conseils, c'est qui la c.. fille qui t'a inspiré ? En tout cas tu es bien meilleur quand tu as un sujet d'inspiration."
Bien qu'elle me complimente, sa voix est froide tout-à-coup. Ou alors mon imagination me joue des tours.
"-Hum. Regarde le titre. Je l'ai écrit en bas"
"-A la fille que j'aime. Ah, ah, ça m'aide beaucoup. Tu comptes lui faire lire ?"
Sa voix tremble légèrement et j'ai le sentiment qu'elle se retient de me gifler. Je croise son regard, essaie de ne pas ciller et je murmure à son oreille.
"-Qui te dit que ce n'est pas déjà fait ?"
"-Mais tu viens peine de sortir de la salle, je..."
Une lueur passe dans ses yeux. Alors, sans prévenir, elle m'embrasse. Avant de courir vers la sortie. J'ai été si surpris quand elle m'a embrassé que je n'ai même pas réagi.
"-Hé !" ai-je à peine le temps de m'écrier avant de m'élancer à sa poursuite.
Je la rattrape et je lui prend le bras. Des larmes perlent dans ses yeux. Je les essuies.
"-Qu'est-ce-qu'il y a ?"
"-Pardon Corentin. Le poème...J'ai pensé... J'ai cru que...Peu importe. Oublie ce que j'ai fait. Désolée. A demain."
J'approche mon visage du sien. Je l'embrasse doucement.
"-C'est moi qui te demande pardon. Je vais essayer d'être plus clair. Je t'aime. Le poème, c'est le tien. Le roi Arthur, le parfum de saule... j'espérai que tu comprendrais."
Dans ma poitrine, mon cœur s'agite. Mais je m'en fiche.
"-Une fille doit déduire d'un poème où tu parles du personnage principal de son histoire préférée et où tu évoques l'odeur de son shampoing brièvement que tu l'aimes ? Je t'aime aussi, idiot" rit Lisa avant de m'embrasser.
Cette fille m'agace. Mais je l'aime.
Et il faut que je lui demande de l'aide pour écrire une lettre de remerciements à l'Education Nationale pour avoir choisi ce sujet. Et encore merci à l'inventeur du Brevet Des Collèges.

Veuillez excuser les éventuelles erreurs (syntaxe, accords, orthographe).

[dorianepapermoon]

2 )

Je met enfin le dernier mot au paragraphe argumenté. Je grimace : l'histoire-géo, c'est pas vraiment mon truc... Enfin, de toute façon, même si j'ai un peu moins que d'habitude, ça restera une très bonne note. Et puis j'ai le brevet d'office grâce à ma moyenne alors...
Je tourne mon poignet pour regarder ma montre. Il reste encore une heure d’épreuve ! Bon sang, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Doucement, ma main se referme sur mon crayon de papier et je commence à dessiner sur une feuille de brouillon vide de toute écriture.
De petits traits naissent sous mes doigts et forment peu à peu une branche ornée de petites fleurs. Mes mains s’affairent, fonçant les recoins et faisant apparaître les ombres sur le dessin. J'accentue les contrastes et je souris en reconnaissant les fleurs préférées de ma meilleur amie.
Mon sourire s’efface. Oui, ma meilleure amie qui a fait un malaise hier. A l'heure qu'il est, elle doit être rentrée chez elle après avoir quitté l’hôpital.
Mes doigts se serrent autour de mon crayon. Ça fait un peu mal mais ça m'empêche de penser à tous les sales... que compte ce collège. Ceux qui ont rigolé en la voyant s'écrouler. Ceux qui sont venu demander ce qui c'était passé à mon autre meilleure amie, en larmes, histoire de bien remuer le couteau dans la plaie...
Soudainement, un gros craquement retentit dans la salle. Je suis les regards de mes voisins et baisse les yeux sur les débris de mon crayon, encore serrés dans mes phalanges livides. Je desserre le poing pour découvrir la trace noire que la mine à déposée sur les fleurs délicates.


Bon j'espère que ça va vous plaire ! C'est un peu dur à exprimer ce genre d'émotions... Et désolée s'il y a des fautes !

[Jadorepercyjackson]

On peut encore ecrire ou cest trop tard? Et du coup c'est brevet ou examens?^^

[Jadorepercyjackson]

Ok merci!