Qui sera le meilleur binôme du mois ?

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Elfi49

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par Elfi49 »

Bah comme c'est marqué. Trois semaines à partir du 5 juillet, donc ça tombait à Lundi dernier délai. Voilà comment on l'a compris mon binôme et moi. ^-^
Et on a bien compris à ce que je vois.
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Tu as dit "3 semaines à partir de ce jour (05/07)". 3 semaines = 21 jour. 5+21 = 26.
Comme j'étais absent tout le début de la semaine et que Manounette n'est pas là, j'ai posté samedi au lieu de dimanche, mais on savait que c'était dimanche.
camillelol

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par camillelol »

Marius releva son écharpe brusquement et se redressa, le vent houleux et froid du Nord qui s’abattait sur lui et sa compagnie rendait la guerre plus difficile à supporter. Déjà trois soldats étaient morts des températures glaciales qu’ils atteignaient la nuit. Transi de froid, Marius prit son fusil –un M249-, une arme très puissante et la mit sur son épaule robuste par le poids des années à servir sa patrie qu’il aimait tant, les États-Unis.
Il se baissa pour prendre un petit peu de neige qui s'évapora doucement dans la chaleur de sa main dont les veines ressortaient . Marius soupira en pensant à sa fille et releva la tête.
-On y va ! Il faut gagner cette guerre ! Scanda-t-il avec détermination.
Son second apparut à ses côtés et Marius s’insurgea.
-Ou étais-tu bon sang !
Son second ne répondit rien et baissa les yeux sur le sol enneigé.
Les Montagnes de l’Utah étaient enneigé en cette saison ce qui compliquait la traversée déjà rendue difficile par les tirs en rafales et les bombes. Le paysage aurait été splendide s'il n'avait pas été souillé par le sang et de sombres souvenirs. La neige, foulée mainte et mainte fois par les soldats, était devenue noire, dorénavant elle ressemblait plus à une boue visqueuse qu'à la neige pure et blanche qu'aimaient tant les enfants.
Les soldats repartirent en direction du Sud et Marius intercepta son second.
-Rafoël, où étais-tu ?!
-Quelque part Capitaine.
Marius fit claquer sa main contre la joue de Rafoel qui cria de douleur. Sa joue devint rouge sous la puissance du coup.
Âgé de seulement 19 ans, Rafoël n’avait pas voulu participer à cette guerre mais comme la plupart il n'avait pas eu le choix.Ses cheveux blonds, coupés court, comme l’exigeait Marius, laissaient apparaitre la cicatrice qu’il avait au-dessus de l’œil, dont la cause restait un mystère. Les nuits qu'ils avaient passées à veiller pour ne pas sombrer sous les tirs de ses ennemies avaient creusés et cerné ses doux yeux bruns.
Rafoël détourna les yeux de son commandant et suivit le reste des soldats. Marius pesta et lui emboita le pas.
Des tirs de mitraillette résonnèrent dans la montagne. Soudain des cris de douleur percèrent le silence qui s'était installé, et les soldats angoissés recupèrerent leurs armes et se mirent en position de défense sous les ordres de Marius qui criait de sa voix de baryton:
-tous en formation !
Peu après les soldats firent feu sur les avions qui s’étaient mit à découvert pour mieux viser. Les soldats furent rapidement asaillit par les salves de balles tirées par les avions qu'ils ne pouvaient atteindre.
Les cris hargneux et les gémissements des victimes furent couverts par les tirs des mitrailleuses, les soldats se retrouvèrent bientôt encerclés par leurs ennemis qui s'étaient positionnés des deux côtés de la vallée. Il fallut faire un choix, soldats, montagnes ou falaises
Les soldats arrêtèrent de viser les avions, qui ne pouvaient de toute manière pas atteindre et portèrent leurs tirs sur leurs ennemis.
Marius entendit le commandant ennemi qui ordonnait d'ouvrir le feu, c'est alors qu'il sut que la bataille était perdue;
Une pluie de balles s’abattit sur les soldats tuant nombre d'entre eux. L'écharpe de Marius qui avait survécu était tâchée de son sang;
Avant de sombrer, Marius observa le monde qui l'entourait, les rigoles de sang qui dévalaient la montagne, le soldat barbu à l'uniforme bleu qui venait de l'abattre, ses compagnons d'armes qui tentaient de se défendre coute que coute, mais ses dernières pensées ne furent pas pour ce spectacle horrible et pour cette guerre dont il avait été victime mais pour sa famille, sa fille adorée, sa femme dont il était tant amoureux et son fils qu'il n'avait pas connu.
Rafoël vit du coin de l’œil son ancien commandant tombé et hurla à ses compagnons de se retrancher. Ils déguerpirent et leurs ennemis ivres de leur victoire retournèrent à leur campement.
Heureusement que Marius ne se réveilla plus jamais car il n'aurait supporté la trahison de son lieutenant Rafoel qui avait préféré assassiner ses compagnons pour une place de commandant chez leurs ennemis les plus redoutables.



10 ANS PLUS TARD



-Le détaché des États-Unis, Monsieur Rafoel Juan Santos
Les membres de la Confédération des Pays renaissants se levèrent et Rafoël entra dans la maison blanche partiellement reconstruite. Il réajusta ses vieilles lunettes et plissa ses yeux bruns. Rafoël s’assit en bout de table et le débat sur l’avenir des pays commença. La même question revenait inlassablement mais personne ne trouvait la réponse. Que faire de la maladie qui faisait des ravages dans tous les pays encore habités ?
Certains souhaitaient sauver les gens. Quand d'autres, comme le détaché des États-Unis, Rafoël, préféraient les laisser mourir.
Dans ce monde de manipulation et de complot, la simple confrontation amenait à un assassinat alors la réponse restait indéterminée malgré l'ouverture d'un centre de recherche à Washington.
Durant sa vie Rafoel avait acquis de l'influence et du pouvoir mais tout en en désirant toujours plus ce qui l'avait amené à connaitre nombre de gens qui lui voulaient du mal. Notamment comme cette dégénérée qui avait raconté la vérité sur le poste de déléguer des États-Unis, heureusement personne ne l'avait cru. C'est pour cela que bien rapidement Rafoel avait appris à attaquer le premier.
C'est pour cela qu'à la fin de la réunion il convia Brittany Nowells, le détaché de l'Australie, qui était devnué une des plus grandes puissances du monde, dans son bureau...
Quand ils se retrouvèrent tous deux dans le petit bureau, Rafoël lui donna un papier.
-Voici un contrat que j’aimerais passer avec toi, je sais que tu deviens vieux, et j’imagine que tu ne souhaites pas qu'à ta mort ce soit un incapable qui hérite de l’Australie. Si tu signes ici, tu me lègues l'Australie, elle sera entre de bonnes mains, tu ne crois pas?
Brittany, malgré son expérience crue en Rafoel et ne réfléchit guère. Son estime et son affection pour Rafoel l'en empêchèrent. Il se saisit d'un stylo et signa le contrat. Rafoël lui tendit la main et au moment où Britanny la saisit, il s'empara du couteau caché dans son dos et enfonça la lame dans le coeur du délégué Australien, sans remords.
-18 détachés encore à tuer.
Il sourit et roula le contrat avant de le glisser dans sa sacoche et de sortir de la pièce, serein. Il ne lui restait plus que rapidement trouver des alliés s'il ne voulait pas finir comme se sénile de Britanny.




Thais sélectionnent un morceau de viande, dont l’état laisse à désirer, sur l’étale du marchand. En silence, le marchand, vieil homme en bonne santé, au sourire cruel et aux vêtements propres et bien repassé, glisse le collier de bœuf, qu'elle a préalablement choisi, dans un sac en plastique. Elle lui tend les quelques pièces qu'elle possède et récupère ses achats.
Aujourd’hui, elle a plutôt fait une bonne journée. Pour dix bronzes, elle a obtenu, une miche de pain, un petit sac de pommes de terre et un morceau de viande. De quoi nourrir sa famille pendant 3 jours. Les marchands, envoyés de la Capitale, ne sont pas tendres et leurs prix sont souvent bien trop élevés.
Elle hisse son panier sur sa frêle épaule et prend la direction de la maison. Elle marche d’un bon pas en observant les immeubles en miettes, les cratères sur la route, les fissures sur le trottoir ainsi que la grande dame, anciennement appelés Statue de la Liberté qui surplombe fièrement la Ville, quand une main osseuse saisit fermement sa cheville. Un hurlement de surprise et de peur franchit ses lèvres et elle s’empresse de se retourner dans un sursaut.
Une jeune femme, au crâne dégarnit, au teint blafard, aux joues creuses, atteint par la maladie, la regarde implorante. D’une faible voix elle geint :
-Aidez-moi. S’il vous plaît.
Le regard de Thaïs se pose sur les épaules dénudées aux os apparents ainsi que sur les mains et les bras maigres et décharnés de la femme. Elle se saisit de sa miche de pain qu'elle déchire en deux pour lui entendre un morceau. Elle s’attend à ce qu’elle la lui prenne des mains mais la femme hoche la tête de gauche à droite. Désemparé, Thaïs s'accroupit à ses côtés et lui demanda
-Vous ne voulez pas de pain .
Pour toute réponse la femme hochée de nouveau la tête et gémit
-Non… Je veux un remède.
-Mais vous savez qu’il n’existe pas de remède.
Dans un élan, la malade se jette sur Thaïs et ses mains osseuses s’agrippent à ses épaules et ses yeux bleus livide se fixent aux siens. Le coeur de Thaïs bat plus vite et une sueur froide glisse le long de son dos. Elle tente de se dégager de l’emprise de cette folle quand celle-ci lui murmure de sa voix geignarde :
-non, il existe un laboratoire. À Bruxelles. Ils ont trouvé le remède.
Effrayé, Thaïs se défait de l'emprise de la malade et recule à toute vitesse.
C’est perturbé et la tête dans les nuages que, elle arrive dans leur petite maisonnée. Elle dépose son manteau dans l’entrée et allume une bougie. À la faible lueur de la lumière elle traverse le petit couloir sombre qui mène à la cuisine et dépose son sac de provisions sur la table de la cuisine avant de se tourner vers sa mère.
Elle observe la tenue de sa mere et remarque que celle-ci a déjà revêtu sa tenue de sortie. Son chemisier blanc, entièrement boutonné, est rentré dans sa longue jupe grise. Ses longs cheveux bruns clairsemés de mèches gris sont ramenés en un chignon dont ne s’échappent aucune mèche et ses deux prunelles grises, ou brillent un éclat d’agacement, me détaillent de haut en bas.
-Dépêche-toi d’aller te changer, Thaïs, souffle-t-elle lasse.
Sous les ordres de sa mère elle s’empresse de monter le petit escalier délabré qui mène à la petite chambre qu'elle partage avec sa maman et Vassili. Elle enfile sa tenue de sortie identique en tout point à celle de ma mère omit son chemisier bleu. Elle attache ensuite scrupuleusement ses longs cheveux châtains avant de descendre retrouver sa mère. En sortant elles récupèrent le petit frère de Thaïs, Vassili qui râle :
-j’aime pas la leçon !
Thais ne faitfais pas attention à ses plaintes, même si elle ressent la même chose, et le prend par la main. Ils marchent d’un bon pas jusqu’au bâtiment ou ils récitent la devise de l’état avant de rentrer dans le petit immeuble. Ils prennent ensuite place sur les chaises en plastique ou en bois ayant survécu à la guerre et récitent la leçon.
La leçon est obligatoire. Elle a été crée par le gouvernement suite à la guerre. C’est un message de paix, d’espoir, d’hommage, de reconstruction et d’attente. En soi, elle n’est pas mauvaise mais la plupart des habitants du pays, sont lassés par cette attente. La leçon a été crée pour faire patienter et donner un but aux habitants le temps que l’État commence à reconstruire et réparer les nombreux dégâts de la Guerre. Cependant, ça fait maintenant 10 ans que la guerre est terminée et la seule mesure prise par l’État ont été la création des marchés et l’obligation d’aller à la leçon tous les lundis. Parfois, à la fin de la leçon, ils passent un film sur la guerre ou ils diffusent les informations venuese de Washington, la capitale.
Thais haïssent la leçon. Elle n’aime pas se souvenir de la Guerre. Elle n’aime pas se rappeler son père. Il est mort durant la Guerre. Quand elle l’a appris, elle s'est effondrée en ne pensant qu’à un seul mot, en boucle.
Jamais… Jamais… Jamais… Jamais
Jamais plus elle ne reverra ses doux yeux bruns. Jamais plus elle ne pourra passer ses mains dans ses doux cheveux châtains. Jamais plus elle ne le verra prendre ma mère par la taille et lui déposer des baisers dans le cou quand elle rentre du travail. Jamais plus il ne la portera dans ses bras pour aller la coucher. Jamais plus il ne lui racontera l’histoire du monde.
Ces pensées l’ont hanté plusieurs mois et se souvenir de la guerre et de la personne qu’elle lui a fait perdre l’emplit d’un mélange de tristesse et de colère.
La leçon se termine et Thaïs prend son frère par la main et ils sortent de la pièce lugubre.
Elle s'assoit sur les marches froides du bâtiment et joue au monstre, un jeu simple qui se joue avec les mains, avec son petit frère quand elle aperçoit sa mère qui sort du bâtiment en pleurant, le bas du visage rougis par le sang. Un espace s’est créé autour d’elle et les gens la regardent tristement, ils savent ce que ça signifie. Elle est malade. Elle est condamnée. Elle va mourir. Thai croit que sur le moment elle ne se rend pas compte de ce qui se passe réellement. Elle déchire un morceau de son chemisier et le tend à sa mère qui bloque l’écoulement. Elle lui saisit ensuite la main et attrape celle de son frère avant de rentrer à la maison. Elle dépose sa maman sur le canapé du bas. Elle est trop faible pour monter l’escalier, ordonne à son petit frère de monter à l’étage. Thais part cherchaient un verre d’eau à la cuisine pour sa mère mais quand elle revient celle-ci s’est endormie sur le canapé. Elle pose le verre à coté d’elle et sort. Elle marche sur quelques mètres avant d’arriver à destination et se met à crier de frustration.
Elle crie car elle est en colère. Elle crie car elle est en colère contre l’État qui ne met pas au point des solutions pour la maladie. Elle crie car elle est en colère contre les anciens pays qui n’ont pas su se mettre d’accord. Elle crie car cette Guerre a bousillé son existence. Elle crie car son père est partie. Elle crie parce que sa mère va le rejoindre. Et elle crie surtout parce que ce mot va revenir, cette litanie va se répéter de nouveau et qu'elle est incapable de faire quoi que ce soit pour l’empêcher.
Ses cris se transforment petit à petit en sanglots et elle s’effondre devant cette allégorie de la Liberté. Elle déverse un torrent de larmes amères à ses pieds avant de voir le soleil progressivement disparaitre. Elle se relève alors doucement et rentre à la maison.


Signé les NavyBlue, Valet 13 et Camille.

J'espère qu'on ne sera pas pénalisé pour notre retard de deux heures.

A plus
oyou

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par oyou »

Bonjour/Bonsoir !

J'espère que vous passez de bonne vacance ! Bref, c'est la deuxième manches et un binôme c'est retiré, tant cas l'autre ben il n'a rien posté et je en souhaite pas attendre qu'il se décide à le faire pour plusieurs raisons. :?

Donc voici le classement :

Premier : Binôme Jack&Gwen vous êtes les premier grâce à votre écriture qui était très fluide !
Votre texte était celui qui était pour nous le plus en rapport avec l'image. On ressent bien les sentiments des personnages, un jury et moi avons en tout cas trouvé que le début était assez ennuyeux.

Deuxième : Binôme Et² votre texte est très agréable à lire les actions sont très fluide mais il en manquait beaucoup dans la suite de votre texte. En tout cas nous avons trouvé que les sentiments de Lola n'étaient pas assez poussé.

Troisième : Binôme Navyblue votre texte avait beau être très bien écrit mais les sentiments de Marius manquait cruellement d'approfondissement.
Un jury à dit : Le lieu explicite de la ville de Paris n'est pas évoqué, la présence plus que sous-entendu de machines robotique n'est pas exploitée,etc.. Le texte me donne donc l'impression d'être plutôt une dystopie originale plutôt qu'un récit de science-fiction basée sur l'image imposée.
Après avoir relu votre texte je me suis rendue compte qu'en effet il manquait beaucoup de chose, voila ce qui explique votre place dans le classement.


Bon la dernière manche consiste à continuer le texte du binôme Jack&Gwen bonne chance !
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Merci beaucoup pour cette première place, Manounette et moi nous mettons de ce pas à l'écriture de la suite.

Pour revenir sur la partie "ennuyeuse", nous avons jugée utile de l'y mettre afin de relater la façon dont notre France est devenue peu à peu celle de notre héros, un enfer gouverné par les robots, et d'expliquer en approfondissant la présence de chaque élément dans le décor, des explosions en passant par les armées de robots jusqu'à l'effondrement de la Tour Eiffel.
Cette partie, en plus de former le corps, l'âme du texte, a donc le double avantage d'expliquer et de permettre au lecteur une plus pleine immersion dans notre récit.

C'était juste pour vous expliquer à quoi sert cette partie qui vous a ennuyée en espérant que la prochaine fois que vous la lirez, vous la regarderez d'un oeil... Nouveau !

Bonne chance aux autres binômes
Plume
oyou

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par oyou »

Bonsoir, c'était une très bonne idée de nous expliquer vos choix plume.

Je ne sais plus qui m'a posé cette question mais je vous laisse jusqu'au mardi 1 septembre pour poster vos textes.

Pourquoi un délai aussi long ? Parce que vos textes vont être les derniers de mon jeu et il faut qu'il soit magnifique :D et puis il y a les vacances et ça va surement être dur pour vous de trouvez le temps pour écrire XD vous allez surement faire plein de chose ou partir à l'étranger etc.

Bonne chance aux binômes !!!
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

oyou a écrit :...les derniers de mon jeu...
Comment ça les derniers de ton jeu ?!
oyou

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par oyou »

la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie a écrit :
oyou a écrit :...les derniers de mon jeu...
Comment ça les derniers de ton jeu ?!
Ben après je vais arrêter ^^'.
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Quoi... Que... Comment... Mais... Non !! C'est pas possible ! Pourquoi tu arrêtes ??
oyou

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par oyou »

la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie a écrit :Quoi... Que... Comment... Mais... Non !! C'est pas possible ! Pourquoi tu arrêtes ??
Pardonne moi plume :cry: Pardonne moi ! - version série américaine-
Non sérieusement, je n'ai plus du tout le temps.

Après si quelqu'un veut prendre ma place jusqu'au jour au j'aurai du temps à accorder à ce sujet je l'attends les bras ouverts pour un câlin x3. Donc si quelqu'un veut prendre ma place pendant un temps qu'il se montre ! Personnellement je préfèrerais que ça soit quelqu'un qui a déjà participé.
Elfi49

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par Elfi49 »

Oooh c'est vraiment dommage Oyou. Ce concours est sympa. Je l'aime bien. J'aurais voulu te relayer, mais je pars en Espagne dans 15 jours. Peut-être que si je trouve de la wi-fi en me connectant de temps en temps, je pourrais gérer ton concours, ne pouvant y participer par ce voyage, et gérer demandant moins de connections... Je verrais comment ça se passe, quand je serais là-bas. Parce que c'est une bonne idée et il serait donc dommage de l'arrêter.

En attendant, El² vous présente la suite et fin du texte de J&G qu'elles ont écrite. Bonne lecture. ^-^


Le coup était parti, et je n'avais rien ressentis. Ni douleur, ni impact, rien. Une mort douce, le méritais-je ?
Je me tournais vers mon aimée pendant ces quelques secondes, ces yeux embués de larmes, qui firent monter les mêmes dans les miens. Je ne pourrais plus la protéger. Je ne pourrais plus tenir ma promesse. Le monde semblait s'être figé dans le temps sans que nos yeux ne se détournent. Aimantés l'un à l'autre, aucun de nous ne cillait pour rompre cet échange.
Il me semblait vaguement entendre du bruit autour de moi, comme des boum, les battements de mon coeur résonnant dans mes tympans. Un contact froid et dur se faisait sur mon épaule me bousculant légèrement, et une voix masculine et légèrement robotisée accompagnait ce geste.

- Vous êtes bien jolis les tourtereaux, mais vous pouvez pas vous trouver un autre endroit pour cela ?

Zach ? Etait-ce bien lui ? Ca ne pouvait pas être lui ? Mes yeux devaient être aussi gros que des billes quand il se posèrent sur lui. Je ne comprenais pas comment il pouvait être ici, alors que je l'avais vu se faire écraser par les pierres de l'immeuble qui renfermait notre QG. J'étais... le seul survivant. J'avais pleuré leur disparition. Et il était là, devant moi aussi souriant que dans mes souvenirs.
J'étais donc bien mort, et c'était lui qui venait me chercher. Comme à son habitude, il ricanait de mon état de surprise. Nous avions l'habitude de nous chamailler gentiment. Se moquer de l'autre, voilà de quoi était faite notre amitié. On se complimentait par des insultes. Je suis heureux que ce soit lui qui vienne m'emmener dans l'autre monde.

- Hé ! Ressaisis-toi, man ! T'es malheureusement pas mort ! Et comment j'ai survécu ? J'ai malencontreusement oublié de dire à la résistance, que j'étais un cyborg.

Pas mort ? J'étais... Vivant ? Je me tâtais de mes deux mains, cherchant une blessure, du sang qui coule hors de mon corps, un trou fait par une balle, une douleur en passant ma main dessus, mais rien. J'étais bien en entier sans blessures dû à une balle. Alors ce n'était pas pour moi ? Qui avait tiré ? Zach ? Il m'avait sauvé ? Et le reste de ces mots me revenaient.
Il avait dit qu'il était... un cyborg ? Je me reculais aussitôt de lui. Un traitre. Voilà comment je le voyais désormais. Comment n'avions-nous pas vu ce qu'il était ? Il devait être une taupe pour récolter des informations, voilà comment le président avait su où était notre QG. Mais comment on s'en était pas rendu compte ? Etait-il le seul ?
J'entendais Gwen hurler mon nom. Je me retournais et la voyais se faire tirer par une femme vêtue de vert et portant des chaussures à talon aiguille. Ca ne pouvait être qu'une Cyborg pour avoir de pareilles chaussures dans un champs de bataille.

- Lâchez-là ! crachais-je.

Elle s'arrêta, regarda derrière moi avant de retirer sa main du poignet de Gwen, qui s'empressa de se jeter à mon cou.
Je la serrais aussi fort que je le pouvais, heureux de la revoir, de ne pas la perdre, de ne pas être mort. Nous nous embrassions, nous regardions entre deux baisers et nous mêlions nos larmes ensemble. Je la laissais enrouler ses jambes autour de ma taille, ses bras autour de mon cou, sa tête s'enfouir dans mon cou. Je la portais et la porterais jusqu'à la fin de ma vie pour la garder au plus près de moi.
A côté, Zach raclait sa gorge pour me rappeler sa présence. Je lui dardais un regard noir avant de vérifier la situation. Tous les soldats étaient dispersés un peu partout sur le Trocadéro, tous morts. Mais je ne voyais aucunes traces du cadavre, du seul cadavre que je voulais voir.

- Le président a réussi à s'enfuir avec quelques hommes à lui. Mais je l'ai touché. Des renforts arriveront. Voilà pourquoi il ne faut pas traîner, ici plus longtemps, m'informait Zach.

Pourquoi devrais-je lui faire confiance ? Il nous avait trahis, les résistants et moi. Il nous avait menti, nous avait trompé. Mon regard ne devait en rien montré de la gentillesse, car il semblait s'énerver.

- Ecoute Jack ! Je ne vous ais justement pas dit ce que j'étais à cause de ce jugement impétueux. Oui, je suis un cyborg, mais non, je ne suis pas un traitre. Je ne voulais plus être une machine de guerre. Ma part humaine ne pouvait le supporter plus longtemps. Voilà pourquoi j'ai rejoint la résistance. Et je viens de te sauver la vie. Pourquoi l'aurais-je fait si j'étais avec ce salaud de président ? Hein, pourquoi ?
- Il a raison Jack, soufflait Gwen. Il t'a sauvé. Il a tiré sur le président avant qu'il ne le fasse. Je l'ai vu. Il t'a sauvé.

Elle pleurait de soulagement de me voir en vie, de ne pas m'avoir vu mourir sous ses yeux. Elle se cachait encore plus contre mon cou pour ne pas montrer ce visage pleins de larmes. Je riais intérieurement, car je savais que je la trouverais belle malgré cela, que je l'aimerais malgré ses larmes et ses cheveux emmêlés venant sur son joli visage.
Mais je ne le montrais pas, fixant Zach. Pourquoi aurait-il fait ça ? J'étais confus, perdu, ne sachant pas quoi penser. Lui semblait quoi penser, car ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire.

- Tu me remercieras plus tard, mon gars. Le temps que ton cerveau traduit tout ce qu'on t'a dit. T'as toujours été lent d'esprit.

Je ne pouvais m'empêcher de rire. Toujours le même, et ça me rassurait. Oh oui ça me rassurait. Il était encore mon ami, il était toujours ce Zach qui aimait me charrier. Cyborg ou pas cyborg. Je n'aurais jamais dû douter de lui. Il venait de me sauver la vie, bon sang.
L'autre cyborg nous hélait et nous décidions enfin de partir loin de ce bain de sang. Gwen restait dans mes bras, et elle s'endormit sur le chemin. La route fut longue, mais Zach m'annonçait ce qu'il lui était arrivé de son côté.

Il avait réussi à survivre car seul sa jambe robotique s'était retrouvée coincée sous les débris. Donc, il avait pu s'extraire des ruines facilement. Il avait déambulé sur une jambe, se cachant de tout le monde avant de tomber sur trois cyborgs. Rosie, la seule fille du groupe et qui le montrait bien à ses talons, son décolleté et sa haute queue de cheval se balançant dans un flot doré à droite et à gauche sur chacun de ses pas, Pete, un cyborg à grande carrure et cheveux rasés, montrant qu'il avait été construit pour foncer dans le tas, et sa mitraillette en main confirmait qu'il était un barbare, et enfin le cerveau du trio, Kyle. Il était plus grand que moi, se tenait bien droit, zonant chaque coin de rue sur nos pas, portant fièrement ses deux glock en main.
C'était là la différence entre les cyborgs et les humains, nous étions formés pour devenir soldats, et avec un système informatique, on devenait des machines à tuer, car ce dernier enlevait les sentiments. Les cyborgs ne devaient pas avoir accès à leurs sentiments. Et la différence avec les robots étaient qu'ils étaient plus fluides dans leur mouvements.
Les quatre mi-humains, mi-robots qui m'entouraient, semblaient avoir des sentiments. Zach le premier, qui riait constamment. Et les autres qui m'étaient encore inconnus, semblaient être en colère.
Cela devait être dur pour eux. Ils étaient humains et s'étaient réveillés du jour au lendemain avec des morceaux de robot dans le corps et un circuit dans le cerveau. Qu'est-ce qu'ils avaient ressentis en se réveillant ? Je ne préférais pas imaginer leur souffrance.
Zach finissait par me dire qu'ils étaient comme lui. Ils voulaient que la guerre cesse, que les humains ne soient plus des esclaves, que tout le monde vivent en harmonie. Et alors qu'il me partageait son point de vue, je me posais une question, pouvait-on vraiment vivre en paix avec les robots et les cyborgs ?

Nous arrivions à un entrepôt où nous nous posions un instant. Des lits de camps jonchaient sur un côté de la vaste pièce où des humains vêtus de haillons et des cyborgs mutilés reposaient ou se faisaient soigner. Un hôpital de fortune. Peut-être que mes amis auraient pu survivre si nous aurions été au courant de ce groupe de résistance. Peut-être qu'on aurait pu avoir une autre destinée, elle et moi. "Peut-être" donnent tant d'espoir et de regrets.
Je posais Gwen sur l'un d'eux. Elle dormait encore.
Les autres m'attendaient et je les rejoignais autour d'une table où nous visualisions sur une carte où pourrait s'être caché le président.
Nous nous mettions d'accord sur quatre points cruciaux de la ville. Le Palais de l'Elysée, l'Arc de Triomphe, la Cathédrale de Nôtre-Dame, et le Louvre. Nous savions qu'il aimait les monuments de Paris pour avoir choisi le Trocadéro pour mon exécution et que ces endroits étaient devenus des bases militaires robotiques du pays.
Les équipes étaient rapidement faîtes aussi, par Kyle. Nous aurions dix hommes chacun. Kyle irait au Palais de l'Elysée, Rosie à l'Arc de Triomphe, Pete au Louvre, et Zach et moi à la Cathédrale.
Il ne voulait pas qu'un humain mène leurs amis cyborgs. Pas par un manque de confiance, mais parce qu'il ne connaissait pas mes capacités et ne voulait pas mettre la vie de ses hommes entre mes mains. Je ne pouvais que le comprendre, j'aurais fait la même chose. C'était encore un preuve qu'il avait des sentiments.
Je n'arrivais pas à discerner si son intelligence était son côté humain ou son circuit électronique. En fait, pour chacun d'eux, je ne voyais pas leur côté robot. C'en était bluffant. J'avais l'impression de me réveiller et de voir la vie d'un autre oeil. Je ne pensais qu'il n'y avait que les humains qui se battaient pour leur survie, jusqu'ici, et j'apprenais que mon meilleur ami était un cyborg et qu'en plus, il s'était alliés à d'autres cyborgs résistants. Je devais me faire une idée, ces circuits étaient inefficaces, et les cyborgs retrouver leur part d'humain. Et je me voyais dans un futur, à boire tranquillement avec eux dans un bar. Comme des amis. Amis. Ce mot me redonna des force mystérieusement. La chute du Président me semblait moins impossible soudainement.
Il était l'heure de partir, sans oublier de jeter un oeil à Gwen. Je déposais sagement mes lèvres sur son front en signe d'adieu. Je n'avais jamais été bon pour ça, et si elle se réveillait, elle voudrait me suivre. Il en était bien sûr hors de question, elle avait assez souffert comme ça aux prises du Président. Je ne savais si j'allais revenir, mais je lui murmurais que j'allais faire tout mon possible parce que je l'aimais plus que tout au monde. Une humaine un peu plus loin avait suivi mon échange, et d'un sourire, m'assurait qu'elle prendrait soin d'elle, quelque soit le sort de cette guerre.
Rassuré, je m'en allais m'armer d'un gilet par balle, de deux glocks dans leur fourreau ceinturer autour de ma taille et d'un MP5 entre mes mains. Je me sentais anxieux armé jusqu'aux dents. J'étais un soldat partant en guerre. Cela réduisait encore plus mon espoir de revenir en vie.
Zach, d'une tape amicale sur mes épaules, un réflexe qui allait finir par avoir raison de moi, donne le signal du départ.

La Cathédral était à trente minutes en camion. Nous nous garions assez loin pour ne pas nous faire voir, et continuions à pieds. Je priais pour que cette ordure soit là, car je voulais le tuer personnellement.
Longeant les murs nous nous approchions de l'entrée. Cet édifice qui avant ne recevaient que des touristes, servait maintenant à la guerre. Triste sort. Il nous fallait trouver à un bon Président pour remettre de l'ordre dans tous cela et surtout redonner vie à la ville. Refaire de Paris, la ville de lumière, des amoureux. Une ville pour moi et Gwen.
De part et d'autres, nous nous tenions près de l'entrée. Il ne manquait plus que le signal de Zach... pour rentrer dans une roulade, jeter un oeil rapide aux alentours avant de ramper sous un banc à l'abri des balles.
Le hic, personnes n'avaient tirés, et je n'avais vu personne, tout comme les autres qui secouaient la tête négativement.
Ce lieu ne pouvait être vide de vie. Il devait au moins avoir des soldats. Nous nous campions sur nos jambes et l'arme en viseur, nous nous élevons petit à petit pour jeter un oeil.

- Tu crois que je te vois pas Jack, toi et tes amis ?

Je me rebaissais aussitôt, surpris par cet éclat de voix. Un sourire naissait sur mon visage. Parfait, j'aurais le plaisir de lui ôter la vie et venger ainsi mes amis et Gwen.
Je vis Jack demander à l'un de ses hommes de s'éloigner. A quoi pensait-il ? Je suivis des yeux le cyborg plutôt petit, faire le tour des tentes militaires, des lits de camps et des tables de réfectoire, avant de se cacher derrière l'une d'elles déjà renversées. Je voyais le but. C'était pour une autre vision de la pièce et localiser l'ennemi.
Deux autres s'étaient déplacées et se retournèrent pour faire signe à Zach. Quatre. Cela voulait dire qu'il n'y avait que quatre personnes. C'était peu. Je levais la tête et admirais l'architecture de la Cathédrale. Je n'avais jamais mis les pieds ici, et l'idée de la montrer à Gwen me flottait dans l'esprit.

- Alors Jack, tu te caches maintenant ? T'es un trouillard ?

Il me provoquait, Zach m'incitait à ne pas me montrer. Mais je ne pouvais rejeter cette insulte de trouillard. J'allais lui montrer le contraire. Et peut-être bien qu'il y avait d'autres soldats cachés et cela permettrait aux autres de savoir où ils étaient pour finir ma tâche. Décidé, je me levais et avançais vers mon ennemis.
Il était assis sur une chaise, deux robots armés de chaque côté de son épaule, un troisième pansant son bras ensanglanté. Cette vue me fit encore plus sourire.
Je m'arrêtais à dix pas d'eux, bien face à lui.

- Je t'avais dit que tu ne poserais plus un doigt sur Gwen, rétorquais-je.

Il riait avant de grimacer de douleur.

- Tu vas mourir Jack, toi et tes amis, et ta fi-an-cée, appuyait-il sur les mots.

Je ne répondais rien, gardant seulement le sourire. J'attendais. Mais rien. Aucun autre homme ne se montrait. Le silence planait, et je sentais derrière moi, les fusils de mes alliés pointer sur les ennemis.

- Jack, clamait Zach soudainement. Tu ne croiras pas ce que je viens d'apprendre de Kyle. Ils sont tombés sur la source informatique qui permet de contrôler les cyborgs et les robots.

Je gardais mes yeux sur le Président et riait de sa défaite. Cela voulait dire que les deux robots près de lui étaient H.S. Je levais mon arme sur lui. Ma chance de survie avait grandement grimpé. J'allais pour une fois tenir ma promesse à Gwen. Revenir.

- T'as perdu.

Sans hésitation je tirais. Mais dans la salle, l'écho ne résonnait pas seulement un coup, mais plusieurs...



Le vent soufflait aujourd'hui, emportant les fleurs du printemps et le reste de la guerre. Je portais mon regard sur les arbres fleuris. Une nouvelle ère commençait. Kyle était notre nouveau président et avait craqué le système pour ôter de tout circuit le mode guerre des cyborgs et robots. Etonnant que cela puisse être, Robots et humains se serraient la main pour reconstruire les villes partout en France. Il y avait encore du chemin à faire pour reconstruire les immeubles, mais un Paris plus propre, plus sain, s'élevait de plus en plus. Il y avait encore de la crainte, chez les uns et les autres, de la haine aussi, mais aucuns ne l'exprimaient. Ce n'était plus l'heure pour ça. Nous étions en temps de fin de guerre, en temps de Deuil après cette longue tyrannie.
Les monuments avaient retrouvé leur ancienne utilité, être visité.
Je pivotais vers la Cathédrale de Nôtre-Dame, encore plus majestueuse qu'avant. J'effaçais une larme avant de revenir sur la raison de ma venue ici.
Je posais l'anneau d'argent sur la pierre froide plantée en face de l'entrée de la Cathédrale, avant de descendre pour caresser les gravures taillés sur celle-ci. Ici, repose le sauveur de la France, Jack Hildwood, celui qui a tué le Président Gullivan.
Un Héro, un ami et un amour.

Je laissais tomber ma main et murmurais quelques mots après avoir ravalé mes larmes.

- Tu n'as jamais su tenir parole, hein ? Attends-moi encore un peu, et je te rejoindrais, mon amour.

Je portais mes doigts sur mes lèvres avant de les poser sur le nom de celui qui a été mon seul amour.
Cet abruti n'avait pas pu s'empêcher de jouer au héros et avait tiré sans voir qu'en face Gullivan était lui aussi armé. Je l'avais insulté de tous les noms quand tous sont revenus blessés, mais en vie, sauf lui. C'était Zach lui même qui avait annoncé sa mort, je l'avais frappé de toutes mes forces ne voulant pas le croire, et il avait fallu qu'il m'emmène près de lui pour que je le voie de même propre yeux. Pour que je vois son corps inerte, baignant dans le sang. J'avais couru vers lui, le serrant dans mes bras, et avait pleuré de tout mon saoul. Les murs de la cathédrale avait résonné dans tout son espace, ma tristesse et ma colère.
J'avais voulu sur le moment me donner la mort pour le rejoindre, mais je ne pouvais pas. Je me devais d'aider Paris à se remettre debout, je me devais de garantir que la mort de Jack n'avait pas été vain.


Au fond de moi, je sais qu'il m'attend, où qu'il soit, et que je le retrouverais souriant. Mon Jack que j'aime et que j'aimerais à jamais.

Fin

El²
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Voici le texte que nous présentons, Manounette et moi. Nous sommes désolés pour ce retard d'une journée : c'était moi qui devais poster notre texte et j'ai été pris au dépourvu mardi soir par un gros orage qui m'a empêché de me connecter à Internet.

J'espère que vous nous ne nous en tiendrez pas rigueur
Plume.

Bonne lecture à tous
Suite et Fin du texte Reddition
Q.S.L.M.B.
« La Fin »


JACK
a détonation. L’impact. Et entre temps, une infinité. Un assourdissant silence qui paralyse. La peur d’être la cible. La proie. La peur de mourir. Et, soudain, un cri déchirant brise cet instant de pure terreur figé dans le temps.
Je me retourne brusquement, juste à temps pour voir Gwen s’effondrer, l’épaule en sang, le visage figé en un masque de douleur intense. Immédiatement, je me précipite pour la soutenir, entourant sa taille amaigrie de mes bras puissants. J’inspecte rapidement la plaie pour vérifier qu’elle n’est pas en danger immédiat et constate avec soulagement que la balle n’a fait que perforer le muscle, évitant l’artère. Son visage est baigné de larmes, bien qu’elle tente vaillamment de les réfréner.
— Tu… Tu me promets que tu ne te rends pas, hein ? Reste, reste avec moi… Ne… N’y va pas… Je t’en supplie Jack ! m’implore-t-elle, désespérée.
Je lui souris faiblement, la couvant d’un regard plein d’amour et où se mêle une pointe de tristesse. Je caresse délicatement la douce peau de son visage suppliant, essuyant quelques unes des larmes qui perlent de ses yeux auburn.
— Je compte sur toi, Gwen. Lutte et stoppe les robots. Reprends la Résistance et libère ce pays. Vis. Et pardonne moi, lui chuchoté-je.
Je lui dépose un doux baiser sur ses lèvres gercées, empreint de toute la tendresse et de tout l’amour que je lui porte. Et, quand je me relève, c’est avec le regard emplit d’une détermination féroce et sans faille. Faisant abstraction des cris et pleurs de Gwen, qui tente vainement de saisir mes jambes, j’avance d’un pas lent et lourd vers le Président. Un rictus machiavélique étire son visage métallique quand il comprend ce que j’essaie de faire.
— Pour qui te prends-tu, vermisseau ? clame-t-il d’une voix railleuse. Qu’espères-tu faire ? Sauver le monde ?
— Non, répliqué-je d’une voix froide. Juste tuer un tyran.
Et, joignant le geste à la parole, j’ouvre mon blouson, dévoilant une ceinture de bombes, que j’active d’une simple pression.
— Échec et mat, monsieur le Président. Vous avez perdu.
Et juste au moment où je sens le souffle de l’explosion me broyer en deux, au moment où je sens mon esprit s’éteindre, je tourne la tête pour graver une dernière fois le visage de ma bien-aimée dans ma mémoire : sa chevelure, glorieuse et sauvage ; ses yeux fous de douleur et de terreur ; son corps, pâle et osseux et sa bouche vermeille, entrouverte comme pour émettre un dernier son, un dernier cri, un dernier appel.
J’emporte avec moi dans le néant le corps métallique et inanimé du Président, tuant sa folie, détruisant sa démence. Laissant à un autre le pouvoir d’opprimer le peuple par sa tyrannie.
Et enfin vint le noir. Le repos. Et le silence…


GWEN
Une lumière trop éclatante m’aveugle momentanément. Papillonnant des paupières pour m’acclimater à mon nouvel environnement, je prends peu à peu conscience de l’endroit où je me trouve. Mon épaule a été pansée, mon bras est reliée par une aiguille à une poche de sang, et plusieurs contusions me font grimacer lorsque je tente de me dépêtrer des draps qui me recouvrent. J’arrive néanmoins à me redresser mais le regrette amèrement. Un horrible mal de tête vrille mon crâne et m’oblige à me recoucher sur le matelas trop dur. Et au même moment des souvenirs me reviennent par vagues. Jack… Une larme glisse sur ma joue, suivie d'une autre, jusqu’à ce que j’éclate réellement en sanglot, mouillant quelques pansements qui collent à mon visage.
— Elle vient de se réveiller, annonce une voix. Oui… Plusieurs contusions… Rien de grave apparemment.
Je relève la tête pour découvrir ces étranges interlocuteurs. Je rencontre alors le visage familier d’Alban, un résistant que Jack connaissait bien, accompagné d’un autre individu dont le visage m'est inconnu.
— Comment te sens-tu Gwen ? me demande-t-il en regardant ma blessure à l’épaule.
Je ne lui réponds pas assez rapidement car il enchaîne avec une autre question qui semble le préoccuper davantage.
— Gwen… quand on t’a trouvée, il n’y avait plus rien. Pas de robots, pas de Président, et surtout, pas de… Jack. Tu sais où il est n’est-ce pas ? Tu sais où on peut le trouver ? On n’a pas abandonné hein, mais il nous faut un chef, quelqu’un qui sache prendre les bonnes décisions… Alors Gwen ?
Je lui décoche un regard glacial, et écarte d’un mouvement brusque les draps, révélant des jambes blanches et balafrées, résultats de l’explosion. Je me mets précautionneusement debout, ignorant la douleur, et titubant légèrement, je fais face à Alban, furibonde.
— La Résistance ? m’exclamé-je en pointant mon doigt sur son torse. La Résistance ?! Mais tu veux un chef, t’en as un juste devant toi.
— Gwen, tu ne peux pas mener ça seule. Tu n’y arriveras jamais. Allez, dis-moi où il est...
— Vous l'avez tué ! VOUS L'AVEZ TUÉ !! explosé-je, dévastée, les larmes aux yeux. Il s'est sacrifié pour votre "cause" ! Il est mort pour vous. Il ne reviendra plus ! VOUS ME L'AVEZ PRIS !
— Eh Gwen doucement…, me murmure-t-il en m’attirant à lui.
Il dépose un baiser sur mon front et me serre un peu plus fort contre lui. Mais je voudrais que ce soit Jack qui ait ces gestes, qu’il me rassure en affirmant que tout ce que j’ai vu n’était qu’un cauchemar, un de plus. Malheureusement, tout cela est bien réel. Sa mort. Ma présence ici. Et ce que je dois absolument honorer.
Je repousse Alban et le regarde dans les yeux, plus que déterminée.
— Si tu veux un chef Alban, j'en assumerai les charges. Si tu refuses, alors je trouverai des dissidents qui voudront bien de moi.
— Sans Jack, la Résistance est finie ! s'énerve-t-il à son tour en s’écartant encore plus de moi. Enfin Gwen, on ne s'improvise pas chef du jour au lendemain !
— Tu re...
— Arrête de faire l’enfant et regarde les choses en face : tu n'as pas les épaules pour ce rôle, m’interrompt-il. Ce n’est pas parce qu’il est… parti qu’il faut faire n’importe quoi ! Regarde, tu tiens à peine debout et les élections sont dans un mois ! Même si tu étais à la hauteur de Jack, tu ne pourrais pas empêcher les robots de se faire réélire ! TU ES TROP FAIBLE POUR PRENDRE NOTRE TÊTE !
— On verra bien, conclué-je en lui décochant un regard glacial.
Je me détourne, m’appuie quelques secondes au rebord du lit puis me dirige résolument vers la sortie. Mais Alban m’attrape le bras au moment où j’atteins la porte et me force à me retourner.
— Reste avec moi, Gwen. Je t'en supplie ! s'exclame-t-il. Je prendrais soin de toi et il ne t’arrivera rien. Je pourrais te rendre la vie que tu menais avec Jack. Je pourrais te rendre mille fois plus heureuse. Reste…
Il passe sa main sur ma joue et me jette un regard implorant. Je me dégage brusquement, en le transperçant du regard, où ne luit que mépris et dégoût.
— Tu me suis ou pas ? demandé-je une dernière fois, mais il finit par secouer négativement la tête.

Assise sur le vieux lit grinçant de l’ancien refuge que nous partagions, Jack et moi, je frissonne sous le vent qui s’engouffre dans le vieil immeuble délabré. En arrivant ici, j’ai constaté que le lieu avait été totalement retourné : des papiers déchirés sont éparpillés un peu partout, de vieux vêtements sont entassés dans un coin et plusieurs objets sont cassés ou renversés sur le sol. Une tempête aurait traversé la pièce que le résultat aurait été le même. Mais certains détails montrent qu’il y a eu une dispute, violente. Je ramasse un encrier finement sculpté dont l’encre sombre s'est déversée sur un tapis miteux. Je l’enveloppe dans le creux de mes paumes et ferme les yeux pour me rappeler la joie de Jack devant ce cadeau qu’il avait tant désiré et que j’avais réussi à dégoter sur le marché noir.
— Oh Jack, pourquoi es-tu parti si vite ? murmuré-je d'une voix éteinte et brisée.
Je me lève et farfouille dans les documents mais rien ne m’est utile. Ce ne sont pour la plupart que des notes que je comprends pas. Je finis par pousser un soupir de découragement et me laisser tomber au sol. Un main au sol et l’autre sur le front, mon regard se perdant dans le désordre de la pièce. Pourtant quelque chose attire mon attention, un tiroir, seule portion du bureau qui n’a pas été saccagée ou entièrement vidée. Je teste la poignée qui résiste faiblement. En fine voleuse, je cherche quelque chose d’assez fin pour crocheter la serrure et obtenir ce que je souhaite. J’attrape alors un petit couteau que Jack utilisait pour décacheter les lettres codées des autres résistants. Sans grande peine, je fais céder le tiroir qui s’avère être vide. Mais pourquoi avoir pris soin de le fermer s’il ne contient rien ? m’étonné-je mentalement. Je tâte son fond, regarde autour, cherche une aspérité, un indice qui pourrait expliquer cette précaution. Rien. Seule une série de chiffres, répétée indéfiniment est inscrite sur le côté du meuble.

17.05.2065

Soudain, je comprends. Cela correspond à la date de mon enlèvement. Bien sûr, l’enlèvement ! Mais qu’est-ce que m’avait dit Jack il y a des années, au cas où il m’arriverait malheur ?
« Si jamais il t’arrive quoique ce soit, je te retrouverais et t’aiderais. Suis l’Ennemie de la Couronne et tu trouveras ce dont tu as besoin. »
Dans cette phrase, je pensais seulement qu’il voulait que je suive la Résistance, l’ennemie de la dictature oligarchique des robots. Mais aujourd’hui elle prend un tout autre sens. Alors que le soleil pare la pièce de son aura lumineuse, je vois enfin où il souhaite en venir. La Couronne ne représente pas une quelconque forme de dictature, mais l’ensemble les rayons solaires. Son “ennemie" est donc l'ombre !
Je me détourne brusquement de la lumière aveuglante du soleil pour trouver la portion sombre qui m’intéresse. Je n’ai pas de mal à trouver ce qu’il ne peut pas éclairer malgré ses positions changeantes dans le ciel. Une partie du mur, trop éloignée de la petite fenêtre, ne trouve jamais sa chaleur. C’est d’ailleurs une remarque que j’avais faite à Jack lorsque je grelottais dans ses bras peu de temps après notre installation ici. Je me précipite immédiatement vers la portion sombre de la cloison. Je note alors un détail dont j’ignorais l’existence : un gamma minuscule gravé dans le mur. Intriguée, j’effleure la signature que j’utilisais pour conclure les messages destinés à Jack.
Aussitôt, le bâtiment s’ébranle, grimace et hurle son mécontentement avant de révéler une minuscule pièce secrète. Exiguë et froide, le papier peint bon marché est maculé de crasse. Elle comprend une petite bibliothèque pleine à craquer d’ouvrages plus ou moins anciens et en son centre une table en bois, simple et rustique, qui accueille plusieurs document entassés les uns sur les autres. Une lettre trône au sommet du monticule de papier. Une lettre écrite avec cette écriture fine que je reconnais aussitôt…

« Gωeη...

Gwen, ma belle, mon ange, mon amour. Gwen…
Pardonne-moi.
Mais y arriveras-tu un jour ? Oublieras-tu toutes les souffrances que tu as du endurer à cause de moi ? Parce que nous savons tous deux que tout est de ma faute. Je n'aurais jamais du me lancer dans la Résistance. Je n'aurais jamais du te garder auprès de moi. Et je n'aurais jamais du t'abandonner…

Mais je te jure que je le tuerai. Je tuerai tous ceux qui ont osé te toucher. Qui t'ont malmenée. Qui t'ont torturée. Et je les ferai souffrir au centuple de ce qu'ils t'ont fait.
Mon ange, je ne peux pas vivre sans toi car sans toi, ma vie n'a aucun sens. Alors je vais mourir pour toi. Si j'en avais eu la possibilité, je nous aurais sauvés tous les deux. Mais entre toi et moi, lorsqu'il m'a fallut choisir, je n'ai pas hésité une seule seconde. Parce que je t'aime. Et que vivre sans toi vaut mille morts.
J'ai besoin que tu me pardonnes, sans quoi je ne pourrai reposer en paix. Il faut que tu me pardonnes ! Pour ne pas avoir été là pour toi. Pour ne pas m'être ouvert totalement à toi. Pour m'être sacrifié. Par amour...
Mais l'avenir de l'Humanité est plus important que mes élucubrations d'amoureux transi. Car même si mon plan a réussi, la lutte n'est pas terminée. Et il faut quelqu'un pour prendre la relève. J'ai foi en toi. Et contrairement à ce que t'annonceront certains membres de la Résistance, je sais que tu as les capacités pour reprendre le flambeau. Alors quand tu te sentiras prête, descends dans les Catacombes. Et, au plus profond de leurs Ténèbres, dis-leur qui tu es. Ils t'aideront. Et vous pourrez rendre le pays aux Hommes.

Si j'ai fait ça, Gwen, c'est par amour. N'en doute jamais. Et ne doute jamais de toi.

Du fond de ma tombe et du haut de mon paradis, Gwen, je t'aimerais toujours.

Jαcκ. »
Je relis la lettre encore et encore jusqu’à ce que ma vue soit totalement brouillée par les larmes qui coulent, inextinguibles. Je pose avec la plus grande prudence le papier qui tremble entre mes doigts, attentive à ne pas l’abîmer, mais le texte reste gravé dans mon esprit et mon coeur. Mon dernier souvenir de Jack... J’essuie mes larmes et déjà un nouveau sanglot m’échappe. Grâce à un sursaut de volonté, je m’arrête brusquement en me remémorant une de ses phrases : « J’ai foi en toi ».
Je jette un dernier regard au papier, appréciant une fois encore cette écriture filiforme, que j’effleure du bout des doigts. Puis je me lève et commence à chercher eau, nourriture et habits pour nettoyer l’odeur métallique et artificielle du Président avant de me défaire de tout ce qu’il m’a obligé à porter. Après avoir fouillé dans les divers placards de la pièce, je trouve mes affaires que Jack a soigneusement conservées, pliées et empilées, persuadé de mon retour, alors que les siennes sont en désordre à côté.
Malgré ce que m’a donné Alban et l’équipe médicale qu’il dirige, j’ai plus l’apparence d’un squelette recouvert d’une peau blafarde et couturée que d’un véritable être vivant et je nage dans mes propres affaires. Mais je n’y accorde aucune importance et dégotte bientôt un ancien plan de métro qui m’indique une entrée des Catacombes. J’emporte tout ce qui me parait utile dans un sac et range la lettre de Jack, soigneusement repliée sur elle-même, dans la poche de mon jean. Devant l‘après-midi qui s’achève et la fraîcheur qui va suivre cette journée d’octobre, je prends également un pull que je trouve dans les affaires de Jack, encore faiblement imprégné de son odeur que j’inhale, puis quitte le lieu.


• • •


Je frémis en entendant le bruit léger de pas sur ma gauche. Suivant à la lettre les conseils de Jack, je me suis précipitée dans la gueule béante des Catacombes et les secondes me séparant des derniers rais de lumière se transforment en minutes interminables. Et si ces crânes alignés par milliers devenaient mes compagnons pour l’éternité ? J’entends un nouveau mouvement suivi d’un souffle qui effleure ma nuque. Une main se referme sur mon bras me faisant pousser un cri de surprise. Une autre se plaque alors sur ma bouche tandis que mon assaillant me maintient un peu plus fermement contre lui.
Paniquant, j’enfonce mes dents dans la chair qui m’empêche de respirer et lance brutalement mon coude dans les côtes de celui qui me serre. Il me lâche légèrement et pousse un juron. En profitant, je retire vivement mon bras et envoie mon genou dans ce qui me semble être son ventre. Dans le noir quasi total, il m’est difficile de déterminer où mon ennemi se trouve exactement mais aux bruits qui me parviennent, je suppose que j’ai touché une partie un peu plus basse, légèrement plus sensible. À tâtons, je trouve une lampe de poche que j’ai pris soin d’emporter par précaution mais que j’ai éteinte précédemment, attentive à respecter toutes les directives de Jack. Je braque le faisceau lumineux sur l’individu en question et découvre le visage crispé de mon frère, recroquevillé au sol.
— Qu’est-ce que tu fais là ? lui demandé-je surprise.
— T’étais obligé de me faire aussi mal ? Tu vas pas bien ou quoi ? s’exclame-t-il en se relevant difficilement après avoir juré grossièrement. Bon, viens, je vais te montrer où je suis sensé t’amener.
— Je ne savais pas aussi que c’était toi, grommelé-je en suivant sa silhouette. Mais où étais-tu pendant tout ce temps ? Je croyais que tu étais …
— Le groupe des Catacombes est un secret. Jack nous a réunis au cas où la Résistance péricliterait, ce qui est apparemment arrivé. Nous devions garder le secret, personne ne devait être au courant. Pas même toi, m’interrompt-il en m’attrapant l’avant-bras pour me conduire dans les entrailles de la Terre. Maintenant, suit moi. Et pas un bruit.
Je n’aurais jamais imaginé des retrouvailles avec mon frère aussi brèves et froides. J’ai à peine le temps de me faire cette remarque qu’il bifurque déjà.
Au bout du tunnel se dessine une caverne peuplée de silhouettes noires. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons, leurs contours deviennent plus nets.
— On avait dit pas de lumière, fait remarquer une voix froide et autoritaire.
Elle appartient à un homme costaud, ses cheveux taillés en brosse. Il croise mon regard et me dévisage longuement. Je fais de même, intriguée car il me semble le connaître. Ce ne devait pas être un chef haut placé de la Rébellion sinon je connaîtrais son nom. Mais d’après ce que Alban m’a fait comprendre, ces fameux chefs là n’attendent que Jack, Jack qui ne reviendra pas. Je le jauge du regard et passe également en revue d’un air méfiant les autres personnes qui se trouvent autour de lui. Je n’en connais aucune.
Cinq sont hommes, dont deux ne sont pas en état de se battre et les deux autres des femmes, une punk aux cheveux roses et une vieille au regard vicieux. Quelle équipe de choc, ironisé-je interieurement. Mais je les réévalue à la hausse lorsque je m'attarde sur leurs postures. Ce ne sont pas des soldats. Ce sont des stratèges à l'esprit retors : leurs yeux calculateurs et froids sont là pour en attester.
Ils ne sont pas ici pour plaisanter ni pour parler de la perte de leur chef, bien qu'ils soient affectés par ça. Ce qu’ils souhaitent tous, c’est faire bouger les choses correctement et efficacement. Ce qu’ils veulent, c'est rendre sa prospérité et sa richesse à notre pays, un pays débarrassé de la nuisance des intelligences artificielles.
Mais ce qu’ils veulent également c’est un nouveau plan, un nouveau chef qui saura prendre les bonnes décisions. Et même si je ne pense pas pouvoir en devenir un, je mets mes doutes de côté et repense une dernière fois à Jack avant d’afficher un regard plein de détermination. Je suis prête. C’est ce que je crois.


• • •


— T’es sûre que ça va aller ? me demande une énième fois Lucas alors que j’arrime solidement le sac sur mes épaules, accroupie sur le rebord du reste d’une fenêtre, le regard rivé sur l’immeuble en face de moi. Mon objectif.
— Occupe-toi seulement de prononcer un discours qui touchera chaque humain encore vivant dans ce pays. Je m’occupe des robots, affirmé-je, déterminée.
Il pose une main sur mon épaule, un geste si paternel que j’en reste troublée. Lucas est le militaire froid que j’ai rencontré dans les Catacombes, il y a de ça un mois. C’est lui qui m’a tout montré, qui m’a expliqué chaque détail, et c’est bien sûr lui que j’ai désigné comme futur dirigeant de la Nation en le présentant comme le prochain président humain. Charismatique et sûr de lui, il sait comment diriger, parler, crier et faire bouger les choses. De plus, sous leurs dehors de bras cassés, les sept membres du groupe qu'avait monté Jack avant sa mort se sont révélés être d'une utilité indispensable : ils ont réalisé en un mois ce que d'autres auraient mis des années à parfaire. Ils ont rendus Lucas beau, courageux et patriotique. Ils ont fait de son bras amputé au cours d'une mission contre le Président le symbole de sa lutte contre l'oppression robotique. Ils en ont fait un héros, héraut d'une nouvelle ère de liberté.
Mais suite au sacrifice de Jack, les membres se sont dispersés et découragés, ne croyant plus en la “cause”. Ils portaient tous leurs espoirs en leur chef, Jack, et sa mort a entraîné une dislocation des derniers résistants encore vivants. J’ai seulement tenté de leur ouvrir les yeux, de leur montrer que leurs espoirs n’étaient pas perdus et leurs efforts vains. Je les ai convaincus de faire front commun contre l'ennemi sous notre bannière. De se rassembler derrière Lucas.
Mais aujourd’hui, je vais enfin terminer ma tache et honorer les dernières volontés de l’être que j’ai tant aimé. Demain marquera le début d’une nouvelle ère, plus responsable, plus forte. Demain, les humains n’auront plus à se demander s’ils seront encore privés d’un de leurs droits fondamentaux et quelles en seront les conséquences. Demain ils seront enfin libres. Et demain, moi aussi je serai libre.

Je fixe le visage de Lucas près du mien qui observe le soleil couchant.
— Je sais que ce que tu as dans ta poche n’a rien avoir avec les médicaments pour ton épaule, me murmure-t-il en fixant l’horizon. Je serais tenté de te la prendre mais je sais suis persuadé que tu refuserais. Je t’ai entendu crier chaque nuit malgré les somnifères et les calmants d’Eyra. Alors j’espère du fond du coeur que tu seras enfin apaisée, finit-il par dire en me regardant une dernière fois, une larme pointant faiblement dans le coin de son oeil.
Il ne la laisse pas couler et se recompose un masque impassible pour me donner mes ultimes instructions.
— Merci, soufflé-je avant de m’élancer dans le vide, seulement tenue pour un câble fin qui fouette l’air au dessus de moi.
J’arrive rapidement près du building sécurisé et me réceptionne sur son toit de verre. Ombre dans la nuit qui se couche lentement, je me précipite vers le boîtier que m’a indiqué Lucas et pianote quelques secondes dessus pour le désactiver. Des perles de sueur glissent sur mon visage alors que j’applique à la lettre ses instructions. Mais la vidéosurveillance reste résolument active. J’essuie d’un geste nerveux la sueur qui s’accumule sur mon front en jetant des regards apeurés aux alentours, guettant l’arrivée de la prochaine ronde. Alors que je réessaye une nouvelle fois la combinaison numérique, une idée me vient brusquement. Je refais la manipulation en sens inverse, modifie les paramètres de connexion du serveur de la sécurité et bingo ! Les caméras se désactivent enfin. C'est sans encombre que j’arrive comme prévu au treizième étage du bâtiment.
Je demande à voir le gérant de la société qui est chargée de dissimuler ce que je suis venue chercher. On m’informe alors qu’il est en déplacement. Sans me laisser démonter, j’ajoute avec un petit sourire complice :
— Je suis une amie…
Les grands yeux artificiels du robot en face de moi s’agrandissent de surprise alors qu’il me tend un code et une paire de lentilles nécessaire à la vérification. Mais à peine ai-je amorcé mon geste qu’il me les retire et insiste pour m’accompagner. J’affiche une petite moue boudeuse mais il ne me lâche pas avant que je sois arrivée devant une porte. J’attends qu’il s’éclipse pour pousser un soupir nerveux et me décider à rentrer.
J’ouvre sans mal la porte et me retrouve dans un vaste bureau où trône un humanoïde au regard tranchant, un ami de l'ex-Président, engoncé dans un siège en cuir blanc. Il me reconnaît sans difficulté et reste aussi immobile que la glace tout en me détaillant du regard. Mon estomac remonte dans ma gorge lorsque je le regarde à nouveau et je ne peux m’empêcher de mettre ma main devant ma bouche pour réprimer mes nausées, provocant un rire malsain de sa part.
— Qu’est-ce qui t’amènes ? ricane-t-il en se levant. Que veux-tu ? De magnifiques souvenirs en ma compagnie ? J’en ai tellement de toi… de toutes sortes.
Je me rue vers lui, la colère brillant et brouillonnant dans mon corps.
— Tu n’es plus en position de force Ark-ti-ca, articulé-je d’une voix acerbe, en le menaçant avec un minuscule couteau en cuivre.
Il frémis lorsque je l’approche de lui.
— Et dire que tu as peur de ce minuscule objet, ris-je à mon tour, savourant ma petite vengeance. C’est le Président qui m’en avait parlé, quelques jours avant qu’il meure. Il m’a parlé de ta lâcheté aussi. À ce propos j’aimerais bien que tu me dises où tu caches le boîtier.
Il secoue la tête alors que j’avance davantage l’arme vers lui, le faisant reculer.
— Allez… Je sais que ça ne te tuera pas si je le désactive. Ton seul défaut c’est l’intolérance au cuivre. Pas vrai ? Et puis ça ne t'arrangerais de voir tes concurrents disparaître ?
Il fixe le morceau de cuivre que j’agite devant lui. Puis n’y tenant plus, je le lance dans son épaule avant d’en sortir un autre, pointé sur lui.
— Où EST CE BOÎTIER? crié-je, sachant pertinemment que les murs sont parfaitement isolés.
— Humaine réfléchis. On pourrait encore…
— TAIS-TOI ESPÈCE DE PERVERS PSYCHOPATHE ! DIS-MOI OU EST LE BOÎTIER!
Il recule davantage, chose qui ne sert strictement à rien à cause du mur derrière lui. Son visage artificiel affiche un masque de terreur. Étais-je ainsi lorsqu’ils m’ont touchée? Un animal terrorisé pris au piège entre les mains de l’ennemi qui avait pour seul objectif de s’amuser ?
Mais je ne suis pas ici pour rire ni pour jouer à quoi que ce soit. J’obtiens ce que je veux et m’en vais.
Après une énième menace, il finit par m’indiquer l’endroit et le déverrouille pour m’en donner l’accès. Pendant une heure, je triture les fils tout en menaçant Arktica toujours aussi affolé. Finalement je réussis les dernières connexions et provoque d’abord un cours circuit avant que l’alarme ne se déclenche. Dans quelques heures, chaque corps non humain aura disparu, rongé par son propre sang artificiel.
Je remercie silencieusement les créateurs des robots qui ont pensé à intégrer cette sécurité puis me tourne vers Arktica.
— J’aimerais bien te laisser en vie mais on m’a donné ordre de ne laisser aucun robot se mettre en travers du chemin des humains et j’approuve cette idée.
Je lance un dernier poignard de cuivre dans le corps du robot qui gémis de douleur avant de s’effondrer et m’enfuis avec le boîtier désactivé, les sirènes hurlant autour de moi.


• • •


Maintenant, je marche moi aussi. Non pas la mort dans l’âme, mais enfin apaisée. Je me rappelle de la Dame de Fer disparaissant avec l’explosion et ton visage, Jack, au milieu de flammes. Ton dernier sourire...
Je m’avance vers la tombe que j’ai aménagée pour toi, modestement fleurie et ornée d’une pierre tombale. Je caresse les deux oiseaux qui y sont gravés, blancs, enlacés, innocents et m’assois près de toi.
— Lucas va récupérer la Présidence et les robots se meurent. J’ai accompli ce que tu m’avais demandé : poursuivre la Résistance et placer un nouveau Président, humain, au sommet de la nouvelle République. Il y aura sûrement de nouvelles crises mais je crois assez en Lucas et aux personnes qui l'accompagnent pour savoir qu'ils préserveront la Liberté, l’Egalité, et la Fraternité de notre pays.
Mais Jack, je n'y arrive pas ! sangloté-je Tu m’as aussi demandé de vivre mais je n’y arrive pas ! Je ne peux pas, pas sans toi. Pas sans toi pour effacer ces souvenirs emplis d’horreur. J'ai besoin de toi pour vivre ! Tu m'es aussi nécessaire que le sang qui coule dans mes veines ou l'air qui gorge mes poumons ! J’ai absolument besoin que tu me comprennes et acceptes. Je ne pourrai jamais honorer la deuxième partie de ma promesse. Parce que le jour où tu es mort, je suis morte aussi. Je t’aime mon amour...

Les yeux embués par les larmes, j’attrape la fiole qui m’attendait dans ma poche. Je la débouche, ingurgite le contenu et m’allonge près de toi. Et, pendant que le poison au goût de mort et de sel se répand dans mon organisme, je ferme les yeux.. Et m’endors enfin, près de toi. Pour te rejoindre...
Voici notre conclusion, l'épilogue de notre récit. En espérant que cela vous a plu...

J♡G
oyou

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par oyou »

Bonjour ! Vos textes ont un problème... ils sont trop parfait ! :evil:
Du coup nous n'arrivons pas à nous décider ! :cry:
Alors nous avons décidé de rajouter une manche. :twisted: ( C'est pas de notre faute mais de la votre :lol: )

Pour la dernière manche de Qui sera le meilleur binôme du mois, nous vous donnons quartier libre ! Vous entendez ? Quartier libre ! Aucun thème, aucune règle ! Vous faites votre texte sans contrainte ! Vous avez le choix entre : laisser un petit suspens et donc ne pas le finir ( et donc me rendre folle ) OU faire un one shot.

Histoire fantastique, basé sur l'amour ? Peut importe du moment que c'est le votre ! Vous avez jusqu'au : 30 septembre !

Cette fois aucun retard ne sera accepté ! :?

Bonne chance !
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Oyou ? Tu dis bien n'importe quoi ? Sur n'importe quel sujet ? C'est carte blanche blanche ?!

Très bien, on va essayer de faire ça...
la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par la_plume_trempee_dans_l_encre_de_la_vie »

Et voici notre 3e et dernier texte. Bnonne lecture à tous et toutes !
Q.S.L.M.B.
Souvenirs


Mai 2062 - Ambre

Assise sur un banc métallique, en retrait, je regarde les danseurs évoluer sur la piste en béton. Les robots postés à l’entrée de la vieille salle polyvalente jettent parfois des regards d’incompréhension aux jeunes filles resplendissant aux bras des garçons qui les font tournoyer.
Le bal d’été ou également nommé “Fête Nationale” par les anciens est le dernier événement suscitant de tels rassemblements dans les villes françaises, encore autorisé par le gouvernement robotique. Tous les petits villages de la région s’y amassent ce soir et les discutions vont bon train malgré la présence des robots. En effet, le nombre important d’humain confère un semblant de liberté et certains en profitent pleinement. J’entends régulièrement des répliques cinglantes lancées à l’encontre du gouvernement depuis que nous sommes arrivées, Gwen et moi.
J’esquisse un sourire en voyant ma jumelle, tout sourire, passer de bras en bras, sans, me semble-t-il, ne pouvoir s’arrêter.
Elle finit pourtant par me rejoindre, essoufflée mais heureuse. Et surprise que je n’en fasse pas autant, elle me supplie de bien vouloir la rejoindre. Devant mon “non” catégorique, elle se résigne finalement et est bientôt entraînée par un nouveau garçon aux yeux bleus pétillants de malice.
Alors que je laisse échapper un petit soupir de soulagement, enfin libérée de ma soeur, je sens une main se glisser délicatement dans la mienne, douce et chaude. Étonnée, je sursaute et me retourne vivement pour découvrir un visage familier penché au-dessus de moi. Jack me glisse alors à l’oreille, un sourire en coin :
— Tu ne danses pas ?
— Jack ! m’exclamé-je, surprise. Tu m’avais pourtant dit que tu ne…
Il me fait taire en plaquant sa bouche sur la mienne, m’enlaçant tandis que j’inspire tout mon saoul la délicieuse odeur qu’il répand.
— Je me suis dit que ça ne valait pas le coup de manquer la fête. Surtout si je peux la passer avec toi… me répond-il malicieusement. On va danser ?
Soudain, la musique change de tempo et devient plus calme, plus tranquille. Sans me demander mon avis, Jack m’entraîne sur la piste improvisée et me place face à lui. Il place sa main dans le creux de mon dos, m’attirant aussitôt à lui. Me laissant peu à peu happer par la musique, ma main se pose naturellement son torse tandis que nos hanches se rapprochent pour venir se frôler lascivement. Je lève à nouveau la tête pour me plonger dans ses prunelles, un sourire espiègle sur les lèvres. Son visage s’approche doucement du mien, son nez effleurant le mien.
Tandis que je profite de cet instant de béatitude, Jack ferme ses paupières et dépose un baiser brûlant sur mes lèvres. Alors, qu’il éloigne progressivement son visage du mien, je l’étreint à nouveau tout en passant mes bras autour de sa nuque. Je ferme moi aussi les yeux pour goûter pleinement à la saveur de ses lèvres. Délicates, fines et si délicieuses. Je l’interromps quelques secondes plus tard pour reprendre mon souffle. Je sens alors ses doigts glisser le long de mes hanches tandis que ses bras puissants collent mon bassin au sien. Je fais courir mes doigts sur son torse dont je sens les muscles fins se dessiner subtilement.
Nos bouches sont étroitement enlacées lorsque les dernières notes du morceau retentissent. Il me conduit légèrement à l’écart de la piste de danse, sa main toujours posée sur ma taille. Il m’abandonne quelques instants pour aller nous chercher des rafraîchissements. Je le suis des yeux, lui adressant un sourire éblouissant lorsqu’il se retourne.
Lorsque je détourne la tête, je croise le regard de Gwen. Glacial. Et soudain, dans un vacarme infernal, tel une fleur de sang naissant du néant, une explosion retentit. Et tandis que je sens mon s’envole, mon regard se voile. Laissant place à l’obscurité.



Juin 2062 - Jack

Du ciel grisâtre semble s’écouler toutes les larmes du monde. Insensible aux gouttes, la foule se recueille autour des corps.
Mon esprit, lui, flotte dans un brouillard comateux, loin de là. En l’espace de quelques minutes, ma vie s’est effondrée. Elle s’est irrémédiablement brisée.
Chagrin, douleur, souffrance. Ces mots ont enfin pris toute leur ampleur destructrice, ravageant mon âme. Les larmes se firent inextinguibles. Touché au plus profond de mon être, le deuil a lancé dans mon coeur une profonde plaie que rien ne pourra soigner.
Je regarde avec un oeil haineux les robots montant la garde devant le cimetière. C’est à cause d’eux qu’elle est morte. Un bombardement surprise qui a brisé la vie de centaines de personnes. Nous avons mis plus d’un mois pour extraire leurs corps déchiquetés des décombres de la place. Et maintenant, leurs restes reposent face à nous. Dans toute l’horreur de la guerre et de la mort.
Les larmes reviennent embuer mes yeux, pourtant asséchés depuis longtemps. La voir me meurtrit le coeur. M’anéantit. Ses cheveux châtains, étalés en corolle, font ressortir son visage pâle. Je devine sans peine les iris verts sous ses paupières closes. Ses lèvres ont gardé leur carnation rosée, à la douceur incomparable. Une fleur. Voilà ce qu’elle est. Une fleur fauchée par la Mort, détruite par la démence d’un politicien.
Des larmes amères glissent sur mes joues. Perles de douleur. Cristaux de tristesse. Diamants de chagrin.
Elles se mêlent à la pluie. À la terre. À leurs corps. Je n’ai qu’une envie : les rejoindre. M’étendre sur le sol et me laisser partir. Rejoindre celle que j’ai aimé. Mais je me souviens de cette promesse, faite il y a longtemps. Je lui ai promis. Promis de vivre. Vivre pour elle et pour sa soeur. Vivre pour assister à la chute de la dictature des robots. Et ce jour là, elle m’a sourit. Mais d’un sourire triste, comme si elle savait qu’elle allait mourir. Et me briser le coeur à tout jamais.
Je m’approche de Gwen, éplorée par le décès de sa jumelle, qu’elle aimait plus que tout. Je l’enlace fraternellement et elle pose la tête contre ma poitrine, trempant mon tee-shirt. Nous restons ainsi, sous la pluie, pareils à deux pantins désarticulés. Deux êtres effondrés, terrassés par la tristesse...
Elfi49

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Re: Qui sera le meilleur binôme du mois ?

Message par Elfi49 »

Toutes nos excuses. Je suis en Espagne, et j'ai pas pu me co comme je le voulais. Désolée, et mon binôme n'a pas pu non étant occupée.
Nous postons notre texte mais nous comprenons si nous sommes disqualifiées. Encore désolée pour le retard.


Un pas


Un pas.
Un seul pas à faire pour avancer.
Ce n'est pas grand chose mais il faut le faire. Et en avoir le courage. Pourtant ce n'est pas dur, ce n'est qu'un unique pas. Mais c'est parce que ce pas changera la donne, aura un grand tournant dans ma vie et dans celle de mes proches, que j'ai du mal à le faire. C'est à moi de faire le choix. J'y réfléchis des jours et des jours, des nuits et des nuits, qu'il me semblait que mon choix était fait. Il n'en est rien.
Plus maintenant.
Devant le fait accomplit, là, attendant de faire ce pas, je ne sais plus. Je doute de mon choix. Est-ce la bonne solution à mon équation ?
Alors je refais encore le pour et le contre pour la énième fois. Je dois être sûr à plus de 100% de ma décision. Quand je l'aurais prise, je ne pourrais pas revenir en arrière. Je ne veux pas faire de bêtises. Il faut que ce soit La solution avec une grande majuscule.
La nuit est fraîche, agréablement douce, et détendante. J'offre mon visage aux milles étoiles qui étincellent au-dessus de moi. Qu'elles sont belles !
Le ciel sombre comme le néant parsemé de tâches blanches laisse libre court à notre imagination.
Combien de temps cela fait-il que je n'ai plus pris le plaisir de l'admirer ?
Certes, je travaille toute la journée. Certes, je rentre tard et fatiguée mais je peux toujours prendre le temps de le contempler. Pourquoi donc ne le faisais-je pas ? Cela est reposant et revigorant. On devrait tous le faire.
Je me sens poussée vers l'avant. Beaucoup rêvent que je fasse ce pas. Je le sais. Ils n'ont pas besoin de le dire.
Le regard d'une personne en dit long sur ce qu'ils pensent. Il est difficile de réfreiner les mimiques de son oeil. C'est comme la queue d'un chat. Impossible de les arrêter. Ça bouge tout seul sans qu'ils en aient conscience. C'est un drôle de phénomène mystérieux et amusant. Qui n'a jamais jouer avec la queue d'un chat ?
Un regard dit tout. Voilà pourquoi je fixe les gens quand je leur parle. J'observe durant leur discours ou quand ils m'écoutent, s'ils sont attentifs, réceptifs, intéressés ou pas.
Si le regard est fuyard, alors la personne ment ou s'ennuie.
Les yeux de mon entourage sont pétillants, malicieux, rieurs quand ils discutent entre eux ou me raconte une anedocte qui ne m'intéresse pas toujours. Mais dès qu'un son sort de ma bouche alors leur expression change. Vide, endormis, tourné ailleurs, ils ne veulent rien connaître à ma vie.
L'être humain aime être écouté, et donc déteste écouter les autres.
C'est dur. Je suis aussi un être qui a besoin d'être écouté.
Et ils sont là.
Eux, ma famille, mes amis. Ils m'apportent de la joie. Je les sens derrière moi, m'appeler. Pourtant, je ne me retourne pas.
Certains me poussent à faire ce pas, d'autres m'en empêchent. Voilà pourquoi je doute.
Qui écouter ? Je ne sais pas.
Je soupire. Je suis mitigée. Mon coeur souffre de cette hésitation. Je ne peux l'écouter, le suivre. Il ne peut m'aider à faire ce choix, cela est trop dur pour lui. Alors il m'oblige à me tourner vers mon cerveau.
Devrais-je encore attendre un peu avant de faire ce pas ? Mais il attend. Je le vois devant moi, me regarder, patient, attendant ma réponse. Et moi. Je baisse mes yeux pour cacher mes réflexions.
Les mots ne sortent pas. Les larmes coulent sur mes joues. Je les efface du revers de ma main mais l'eau ruisselle comme une pluie battante.
Un pas et je pourrais le rejoindre.
Un pas tout simple...
Cela est si tentant que je sens le piège et me fais reculer de plus en plus. Ce ne sera pas aujourd'hui. Je ne suis pas prête. Non, je dois être forte. J'étais déterminée à le faire, j'ai fait tout ce chemin jusqu'au point de rendez-vous pour lui ouvrir mes bras et l'enlacer. Pourquoi ne le veux-je plus ?
Mes pensées sont emmêlées dans un noeud complexe. Impossible de trouver un bout, ni le début, ni la fin. Un tas assemblé grossissant au fur et à mesure, accumulant les questions sans réponses et toutes les hypothèses qui pourraient s'en suivre. Je ne peux plus compter sur elles pour faire mon choix. Je ne serais pas raisonnable et je deviens paranoïaque. Bientôt, je serais apte à croire aux extraterrestres qui nous surveillent en utilisant leur télépathie. Si c'est vraiment le cas, si par un hasard incertains ou une découverte encore inconnue à ce jour, je serais sur écoute, liée par des extraterrestres à cet instant, qu'ils m'aident à démêler ce flot de pensées m'éclaircissent ce brouhaha incessant dans mon cerveau me rendant folle, voire schizophrène. Des pensées inutiles, nous rabaissant qui nous font souffrir. Nous devons tous avoir un côté masochiste en nous. La torture psychologique et ce qu'il y a de pire, je pense. La douleur physique s'atténue et disparaît avec le temps, mais mentalement, il faut trouver le courage et avoir la force de combattre ses démons.
Il y a mes anges gardiens qui veillent sur moi, mais j'ai l'impression que les démons ont le dessus. Il est évident qu'ils ne veulent pas mon bonheur et souhaitent me voir triste, rire de ma souffrance et me torturer inlassablement avec mes points faibles et mes pires peurs pour me faire vivre l'enfer avant l'heure. D'une façon, cela me prépare, je sais que le paradis n'est pas pour moi.
Je ne suis pas parfaite, je dis que mon entourage me fait du mal à m'ignorer, à me donner l'impression d'être inutile, j'ai ma part de méchanceté aussi. Je n'ai pas fait que du bien, j'ai fait souffrir des gens. Je ne suis pas fière de moi, mais des gens qui ont croisés mon chemin sont devenus tristes par mes mots et mes actes.
Mériteré-je du coup de faire ce pas ?
Et je refais ma vie. Pas celle qui est passée, mais celle qui viendra. Je compare ce que pourrait mon avenir avec ou sans mon choix. Je m'imagine les réactions de mes proches, de mon futur avec cet être devant moi. La vie ne sera pas la même si je choisi de faire ce pas. Si je me résigne, ma vie sera la même, la routine reprendra son court, monotone et terne. Rien d'extraordinaire, personne ne saura pour mon dilemme. Je l'oublierais. Non, je penserais à ce jour, regretterais souvent de ne pas avoir fait ce pas dans certains moments de ma vie.
Et du coup, si je fais ce pas... je n'aurais plus de malheur dans ma vie, je ne souffrirais plus. Plus jamais.
Je relève les yeux regardant l'horizon, fixant cet avenir sans souffrances qui est plus appréciable, le meilleur choix désormais. L'homme sourit, montrant ses dents blanches et il me tend la main. Il a vu mon choix dans mes yeux. Il me voit déterminée, il m'incite, m'encourage à faire ce pas, à le rejoindre. D'autres images apparaîent devant mes yeux. Les conséquences de mon pas si je le fais. Un unique pas à grandes conséquences. Un simple pas qui bouleversera la vie de mes proches. Je regarde cette main que je pourrais saisir en allongeant mon bras. Je sais qu'en entrant en contact de cette main des bras squelletiques se refermeront sur la taille potelée. Je suis loin d'avoir la silhouette d'un mannequin, mais j'ai mon charme, j'ai connu l'amour plusieurs fois, je sais que peux connaître le grand amour, avoir des enfants, mais ce ne sera pas avec cet homme. Non. Je ne peux le suivre. Pas maintenant, je ne suis pas prête pour cet avenir.
Je plante un regard désolé dans les yeux sombres de l'être. Il ne perd pas son sourire, récupère sa main. Nous restons un long moment à nous fixer, un moment qui me semble durer une éternité, plongé dans un silence de mort. Je le brise en souriant à mon tour.
Nous sommes d'accord dans cette discussion silencieuse. Nos chemins se recroiseront, plusieurs fois peut-être, jusqu'à la dernière. Et cette dernière rencontre, je saisirais cette main frêle. Il le sait et je le sais maintenant. Voilà pourquoi je souris.
Je me suis prise la tête pour cet instant, alors que rien ne me presse. Je me suis stressée pour rien. Il m'attendra et je peux revenir sur ma décision n'importe quand.
Je n'avais pas vu cela dans le futur que je m'imaginais si je tournais le dos à cet homme. Il est patient. Il ne m'en veut pas, il me comprend, c'est ce qu'il me dit dans ce sourire, chaleureux. Sentiment que je ne pensais pas ressentir devant lui. J'avais une mauvaise image de lui.
Le jour où je serais prête, je sais que j'avancerais vers lui avec le sourire. Je partirais avec lui sans regrets. Mais là, j'ai encore des choses à régler avant de le suivre.
Un souffle vient fouetter mon visage manquant de me faire perdre l'équilibre. Je me raccroche à la barrière et la nuit calme et silencieuse, la vue sur la ville endormie au loin, me refait face. L'homme a disparut comme par magie et je ris devant cette vision, me pensant dans un rêve. Mais je ne rêve pas.
J'admire la vue, respire, reprenant goût à la vie, revenant sur ce monde plein d'injustice, écoutant l'eau s'écoulant sous mes pieds. Puis, alors que l'air frais me donne la chair de poule, me frigorifie le bout du nez, je balance les jambes pour revenir sur la terre ferme, de l'autre côté de la barrière de ce pont. J'ai finalement fait ce pas mais vers la vie et non vers la mort. Je la reverrais, peut-être aura-t-elle une autre image que cet être maigre enroulé dans une cape noire à notre prochaine rencontre, mais je saurais la reconnaître malgré son changement de forme. Et il y a des chances, que ce sera ailleurs que ce sur pont, dans d'autres circonstances, que ce ne soit pas moi qui l'appelle, mais lui qui vienne me chercher.
Je prends ma route vers mon chez moi.
La vie est dure, pleines d'embûches, de malheur, mais elle vaut la peine d'être vécue pour ces moments de bonheur qui me sont chers. C'est ce que je retiendrais pour garder mon sourire. D'autres qui viendront et rempliront ma boîte de souvenirs du bonheur et me raccrocheront à la vie un peu plus.
Je jette un dernière regard à cet endroit où j'ai failli faire le grands plongeant dans les abîmes de l'oublie, où j'ai failli m'ôter la vie.
Je suis plus forte désormais, plus résistante. J'ai encore des choses à vivre, à connaître, à découvrir.
La mort est partout, certes, mais ce soir, j'ai appris qu'elle n'était pas une belle forme de liberté mais juste la fin de ma vie. Et il ne faut pas faire ce pas aussi aisément. Le jour viendra où je quitterais ce monde sans hésitation.
C'est quand on voit sa mort qu'on voit que la vie est précieuse. On en a qu'une et il faut penser à tout avant de choisir de faire ce pas dans la vie.
Ce soir-là, j'ai remplacé ce dilemme de ma vie pat un autre, que vais-je acheter à manger pour ce soir ? Un choix plus facile à faire.

El2
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