Chapitre 9
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai fermé les yeux.
Des heures, des jours, des semaines, des mois, des années ?
Je ne sais pas.
Des fois, j'ai l'impression d'être réveillée mais mon corps ne me répond pas. Il me fait comprendre que je ne suis plus là. Que tout est fini pour moi.
J'ai échoué et c'est tant pis pour moi.
*
– Son corps lutte du mieux qu'il peut…
…
– Elle reviendra, j'en suis persuadé !
…
– Non, ne la débranchez pas. Laissez lui une chance !
…
– Deux semaines, je sais…
…
– Dois-je vous rappelez qu'elle est la seule qui puisse nous sauver ?
…
– Non, elle doit se réveiller.
…
– Elle n'aura plus de poison dans le corps.
…
– Bien sûr que c’est elle, l’immunisée. Vous connaissez d'autres personnes qui résiste d'un couteau rempli de sang d'infectés enfoncé dans le ventre ?!
…
– Calmez-vous messieurs !
…
– Elle a bougé !
…
– Revenons la semaine prochaine.
*
Suis-je toujours en vie ? Je ne sais pas. Mais je m'accroche. Du moins je crois que je m'accroche.
Je me demande si c'est ça la mort. De dormir et de se « réveiller » constamment en se posant pleins de questions jusqu'à en devenir complètement fou.
Parfois, j'ai l'impression de sentir mon cœur battre dans ma poitrine, mais est-ce juste une impression ?
Des fois, je sens quelque chose dans mes mains.
Est-ce Thomas ? Croit-il toujours en moi ?
Je l'espère. Je veux me réveiller, hurler que je suis toujours là, mais comment puis-je le faire si moi-même je ne sais pas si je suis encore là ?
Parfois aussi, mon bras me picote et mon flanc me fait souffrir. C'est ce qui me ramène à moi.
La douleur me permet de rester consciente. Enfin, consciente…
Je n'arrive pas non plus à parler avec Stiles. Soit il ne me parle pas soit je suis déjà trop loin. Je veux dire pratiquement morte.
J'en ai marre ! Je m'ennuie ! Je veux me réveiller maintenant !
*
– … faire ça ! Allez, debout maintenant !
Une voix ! Je n'ai pas rêvé, quelqu'un m'a parlé !
Stiles !
– Stiles, tu m'entends ? Stiles ?
– Ho mon Dieu, Clarisse tu es vivante ?
– Bien sûr que je suis vivante ! C'est pas une petite morsure qui va me faire du mal ! Je suis une dur à cuire moi !
– C'est pour ça que tu as mis 1 mois pour reprendre conscience ?
– 1 mois ?!
– Oui. On te pensait tous morte. Thomas, Marc et moi on a supplié pour qu'ils ne te débranchent pas. Ils pensaient qu'ils s'étaient trompés de personne mais je le savais ! Les immunisés ont le cœur le plus pur qui puisse exister. Je savais que j'avais raison !
– Les quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
– Papa va t'expliquer je vais chercher tout le monde. Il faut fêter ton retour parmi nous !
– Non attends, Stiles?
… Trop tard.
Il est grand temps que je me réveille pour qu'on m'explique tous avant que je devienne folle.
*
J'entends des bruits. Pas grand-chose, mais un léger bruit de fond. Peut-être que c'est mon cerveau qui l'invente, je ne sais pas.
Je sens des choses sur mon corps. Comme des secousses.
Des secousses avec pleins de frissons. J'ai froid ? Ou je récupère l'usage de mon corps ?
J'ai une lumière blanche dans les yeux.
Je sens mon cœur cogner très fort. Il me fait limite mal, mais ce n'est pas grave, au moins maintenant j'en suis certaine, je suis vivante.
Je sens mes mains qui me picotent. Je sens mes orteils bouger. Ça y est, le processus de réveil est bel et bien engagé. Mon petit doigt remue. Pas de doute possible, j'y suis presque.
La sensation de froid revient. De plus en plus fort et de plus en plus froid.
Mes jambes, mes bras, mon nez. Ils reprennent du service.
Mon cerveau se réveille petit à petit.
Ma tête pivote et mes oreilles commencent à me faire provenir des voix. Un chahut. Il doit y avoir plein de gens. Je ne comprends pas ce qu'ils disent.
Mes yeux clignent. Je suis aveuglée par une lumière.
J'inspire à fond et réessaye. J'ai les yeux mis-clos mais je commence à distinguer des ombres.
Puis mes yeux s'habituent et les visages apparaissent un à un.
Thomas. Marc. Caleb. Stiles. Marcus. Chloé. Des gens qui je ne connais pas. J'essaie de me redresser, mais pas moyen.
Quelqu'un s’approche de moi et me mets en position assise.
Des gens partent et il ne reste plus que deux personnes.
Marc et Thomas.
– Comment tu te sens, Clari ?
Thomas. Sa voix me fait tellement de bien.
Je vais pour lui répondre, j'ouvre la bouche mais aucun son n'en sors. Je réessaie mais toujours rien.
Il est trop tôt pour parler.
– Refais jamais ça, ok ?
Marc. Je lui souris. Je suis contente qu'ils aillent bien.
Mais je ne vois pas Snow. Où est Snow ?
– S-Snow… Où ?
C'est la seule chose de potable qui est réussit à sortir de ma bouche.
Pas de réponse.
Non… Je ne connais que trop bien ces silences. Ces silences où tout le monde baisse la tête. Ces silences qui deviennent lourds. Ces silences qui, s'en rien dire, nous font souffrir.
Non… non dites quelque chose. Par pitié !
– Alors ?
Ma voix tremble. J'espère que je me trompe. Je préfère encore qu'ils me disent que c'est une blague.
– Tommy ? Marc ?
Non s'il vous plaît…
– Clarisse… Quand tu t'es fait mordre tout est allé très vite. On t'a prise et on est rentré. Snow a s'en doute voulu nous protéger, commence Marc.
– Non… Vous m'aviez promis de le faire rentrer avec vous… Thomas, dis-moi que c'est une blague. J'en t'en pris…
– Clari, je suis désolé. Il baisse la tête.
– Marc, où est Snow ?
– Dehors. Il n'est pas rentré avec nous. Il n'est rentré avec aucun des groupes. On ne l'a pas retrouvé depuis 1 mois maintenant. Désolé, il n'est plus là. Il ne sera plus jamais là.
– Non… Vous mentez… C'est une blague. Oui c'est ça, c'est une blague hein ? Allez Tommy laisse le rentrer maintenant. Je dois terriblement lui manquer.
Il ne me répond. Il garde sa tête baissée et j’aperçois des larmes couler sur ses joues.
– Non s'il vous plaît… Dites-moi qu'il est là… Non … non… NON !! Snow !
Je pose mes jambes à terre. Je me mets debout. Mais retombe.
Je réessaie en m’appuyant sur tout ce qui m’entoure. Je me dirige vers la porte en appelant Snow.
J'ai le cœur serré, prêt à s'arrêter. Mes larmes coulent à flot mais je ne peux pas les arrêter. Je suis à deux doigts de m'évanouir.
J'ouvre la porte et crie.
– Snow ! Snow ! Viens mon beau ! Je suis là, je suis debout. Je suis sauvée. On y est arrivé, comme je te l'avais promis ! Snow ?
… Non …
– Snow, allez tu peux venir.
Je tombe à genoux. Je tremble de partout.
– Snow, viens, s'il te plaît. Ne me laisse pas.
Me souffle se bloque. Je me balance d'avant en arrière en faisant « non » de la tête.
Puis je craque.
– SNOW !
Marc et Thomas courent vers moi, m'attrapent les bras et me redressent. Ils me traînent jusqu'au lit.
Je continue de crier.
Ce n'est pas possible. Pas Snow.
Non, je suis toujours endormie et je vais bientôt me réveiller. Snow sera au pied du lit. Il sera là. C'est obligé. Il est toujours là.
Je pleure, hurle. Je vide mon corps en le remplissant de vide. De vide et de manque. Snow. Non. Ce n'est pas possible.
– Snow, s'il te plaît…
Puis je m’évanouis.
*
Je rêve. Je rêve qu'on est à la maison et que Snow est avec nous. Qu'on joue avec Maxime à lui envoyer le bâton le plus loin possible. Papa et Eugène discutent à côté de nous et maman prépare à manger. Je rêve qu'il fait chaud et qu'il y a grand soleil dans le ciel, que tous les arbres sont en fleur. Je rêve d'une vie parfaite, de la vie qu'on aurait dû avoir et vivre.
Mais je rêve et je dois me réveiller. Retrouver cette vie que je déteste. Découvrir ces secrets qu'on me cache. Je ne dois pas abandonner. Pour ma famille, pour Snow et pour tous les autres. Ils ne doivent pas être mort en vain.
C'est dur mais c'est l'heure du retour.
Plus de larmes, seulement de la force.
*
Le bâtiment est énorme.
Il est 17h. Marcus m'a donné rendez-vous dans une heure, donc pour l'instant, j'ai quartier libre.
Je ne cherche pas Thomas, ni Marc. Je cherche la solitude. Je n'ai pas envie de parler.
Marcus m'a dit que la salle de simulation de combat était ici. C'est la seule chose qui me donne envie.
Simulateur de combat. J'y suis.
Je vais pour ouvrir la porte mais quelqu'un est plus rapide que moi et sort de la salle.
Caleb.
– Déjà debout ?
– Oui et j'essaie de m'occuper. T'as finis ?
– Non j'attends Stiles mais je crois qu'il a encore trouvé quelque chose à faire pour ne pas venir. Tu veux que je te donne un cours ?
– Volontiers.
Caleb m'ouvre la porte et j'entre dans la salle.
À droite, il y a pleins d'armes et à gauche, des combinaisons. La salle est toute blanche avec des spots un peu partout.
Caleb me lance une combinaison et m'indique la porte d'un vestiaire.
– C'est pour le simulateur. Pour qu'il te reconnaisse.
J'entre dans le vestiaire et me déshabille. La combinaison est simple. Blanche et grise avec une bande bleue qui entour mon bras droit.
Quand je sors, Caleb est déjà changé et teste plusieurs armes.
– Tu peux en prendre une. Mais choisis bien, parce que tu n'as le droit qu'à une seule arme.
Couteau, épée, hache, batte de base-ball, arc, arbalète, lance, sabre… Il y en a pour tous les goûts. Mais je ne sais pas quoi prendre.
– Je te conseil l'arc. C'est le plus simple et le plus efficace, je trouve.
– Je crois que je n'ai jamais tiré à l'arc ou alors je ne m'en souviens pas.
Il soupire, repose la hache qu'il avait prise, attrape l'arc et des flèches et me les tend.
– Je vais t’appendre.
Je prends l'arc et mets les flèches dans mon dos.
Caleb appuie sur un bouton d'une télécommande qu'il tient, et le décor change.
Les murs blancs deviennent une forêt, le sol blanc un parterre de mousses, feuilles, herbes et tout ce qu'on trouve dans une forêt. Le plafond, lui aussi blanc, ressemble maintenant à un ciel gris comme quand il ne fait pas beau et qu'une averse se prépare.
Caleb range la télécommande après avoir tapé sur quelques boutons.
– Bon, ça va commencer dans cinq minutes. On va essayer de viser dans l'arbre là, pour commencer.
Il se met derrière moi. Pose sa main gauche sur ma main gauche et sa main droite sur la mienne. Un frisson traverse mon corps à cause du contact de sa peau sur la mienne.
Comme je suis droitière, l'arc est à droite de ma tête et à gauche se trouve la tête de Caleb. Elle est très proche de moi, même trop proche. Je n'arrive pas à me concentrer sur ce que je dois faire, à cause de son souffle sur ma joue.
Il m'aide à tendre l'arc à viser puis il s'écarte de moi pour me laisser tirer toute seule. Le fait de ne plus le savoir collé à moi m'aide à me concentrer et à réussir mon lancer.
– Finalement, c'est peut-être vrai que tu es forte avec tout ce qui est arme.
– Qui t'as dit ça ?
– Thomas. Il dit que tu es très douée pour le combat et que ton père vendait des armes à feux, et que du coup tu y connais un bon rayon la dessus.
– Thomas ?
– Oui pourquoi ?
– Non pour rien. Bon, il commence quand le vrai entraînement ?
– Hum… Maintenant.
Au même moment, dix zombies apparaissent devant nous. Caleb se met en retrait et croise les bras. J'en conclus que je dois me débrouiller seule.
J'ai quinze flèches pour dix têtes, autant dire que je n'ai pas intérêt à me louper.
Trois fois je dois renvoyer une seconde flèche mais autrement, je me débrouille vraiment bien avec un arc. J'ai l'impression d'avoir déjà appris à en faire, mais je n'en ai aucun souvenir.
Caleb va récupérer les flèches.
– Alors je me débrouille bien ?
– Ouais, ça peut aller.
– Ça peut aller ? Je suis sûr que même toi tu n'aurais pas fait aussi bien.
– Tu veux parier ?
– Bien sûr !
– Trois tours du bâtiment si je leur envoie à tous une flèche dans la tête en une fois.
– Ok.
*
Il est vraiment trop grand ce bâtiment finalement. Je suis rendue qu'à mon premier tour, et je suis déjà complètement grevée.
Je passe devant Caleb qui s'est assis sur une chaise et me regarde avec un grand sourire.
– Allez, plus que deux tours. Tu le trouves comment le bâtiment, petit non ?
– Tais-toi !
Pourquoi ai-je fais ce pari ?
– Finis ! Alors, ces trois tours ?
– Je te déteste. Tu aurais pu au moins en faire exprès. C'est toi l'homme ici.
– Oui, et moi j'ai une fierté, je vais pas laisser gagner une petite prétentieuse juste pour qu'elle n'ait pas à courir un peu.
– Au lieu de dire des bêtises, passe-moi ta bouteille d'eau.
– Viens la chercher !
Je le déteste !
Je me mets à sa poursuite mais il court trop vite.
C'est une belle soirée fraîche mais pas froide. Juste ce qu'il faut pour courir dehors.
Il s'arrête en haut d'une petit colline et me nargue avec la bouteille. J'accélère et j'arrive en fonçant sur lui. Je me jette sur lui pour attraper la bouteille mais Caleb trébuche et nous dévalons ensemble la pente.
Arrivés en bas, Caleb est sur moi et nous rigolons. Je ne l'ai encore jamais vu rire, mis à part pour se moquer de moi, et je suis choquée par la beauté que renvoie son visage quand il sourit.
Il m'aide à me relever. Nous sommes face à face. Il pose sa main sur ma joue gauche et, à l'aide de son pouce, me caresse la joue.
– Tu avais de l'herbe…
– Ha merci.
Il rougit. J'en profite pour lui arracher la bouteille des mains.
– Hé !
Il essaye de la récupérer mais je me retourne. Il passe ses bras autour de moi et essaye de prendre la bouteille.
À ce moment, Chloé arrive en courant en appelant Caleb. Il me lâche tout de suite et perd son sourire. Il retrouve son regard dur. Je n'aime pas du tout quand il fait les yeux là. Il inspire tellement plus confiance quand il sourit.
– On a un problème. Il semblerait qu'un civil de la zone A soit infecté et est commencé à faire des ravages avant qu'on s'en aperçoive. Il faut que tu ailles aider.
– La zone A ? dis-je étonnée.
C'est quoi ça ?
– On en parlera plus tard Clarisse. Chloé emmène la dans sa chambre, dans le bâtiment Scientifique. Et trouve Stiles.
Bâtiment Scientifique ? Zone A ? Ma parole c'est une ville ici ?
Caleb part en courant et me laisse seule avec Chloé. Celle-ci sort un 44 shepherd. Un revolver qui était souvent utilisé dans les jeux vidéos avant.
– Heu… Chloé, il ne s’est rien passé avec Caleb.
– Ce n'est pas pour toi que je le sors triple idiote. Je m'en fous de ce que tu fais avec Caleb. Si tu fais quelque chose avec lui, je pourrais toujours me venger sur ton petit copain. D'ailleurs, il a l'air de bien m'aimer, tu ne trouves pas Clari ?
Je regrette de pas avoir gardé l'arc.
– Clarisse, je m'appelle Clarisse.
– Je sais mais j'aime bien Clari et c'est comme ça que t'appelles Tommy, non ?
Tommy ?! Je suis la seule qui ait le droit de l’appeler comme ça. Elle va voir cette pétasse à quel point je suis forte en combat.
Je vais pour me jeter sur elle quand elle pose le canon de son arme et actionne le cran de sûreté.
– Recule ! Je n'ai pas que ça à faire et je ne compte pas perdre une balle pour ton crâne, autant t'étrangler. Alors, tu seras bien gentille de te calmer petite Clari.
– Clarisse !
Franchement, qu'est-ce que Caleb ou même Thomas peuvent lui trouver ?
Elle me fait signe de passer devant et elle me dirige jusqu'à ma chambre en gardant son revolver pointer dans mon dos.
– Tu restes enfermée et tu attends que quelqu'un te donne l'autorisation de sortir. Je ne dis pas ça contre toi, mais si tu sors, tu risques de te faire tuer. La zone A est peut-être la plus éloignée, mais on ne prend pas de risque.
Puis elle retourne dehors me laissant enfin seule.
Je m'empresse de reprendre mon couteau que j'avais dû laissé à cause de l’entraînement. Si je dois me faire attaquer par un zombie, je préfère avoir quelque chose pour me défendre.
Je remarque sur le mur qu'il y un interphone avec des numéros de chambre. Je suppose qu'on peut prendre contact avec des gens que du bâtiment, mais malheureusement je ne sais pas quel est le numéro de la chambre de Thomas ni celui de la chambre Marc, et je n'ai pas envie d’enfreindre les règles dès mon arrivée.
Je regarde l'heure : 18h30.
Le rendez-vous avec Marcus ! Il était à 18h !
Je me précipite sur l'interphone et regarde tous les numéros. Accueil. Ça devrait faire l'affaire je pense.
– Chambre 13, que se passe-t-il ?
– J'avais rendez-vous avec Marcus à 18h mais à cause de ce qui se passe dans la zone A je ne peux pas m'y rendre. Serait-il possible de que j'aille le voir ?
– Malheureusement pour vous, il s'occupe de la zone A justement, mais je lui laisse un message, il viendra vers vous quand il pourra.
– Merci
– En attendant, restez bien dans votre chambre, nous vous ferons signe quand vous pourrez sortir.
Bon, reste plus qu'à attendre.
*
– Chambre 13 ?
– Oui ?
– Marcus se rend dans votre chambre pour vous parler de ce qu'il avait à vous expliquez.
– D'accord, merci.
Enfin, je vais peut-être avoir mes réponses.
– Rentrez.
Marcus ouvre la porte.
Il porte une chemise à carreaux rouges pleine de sang.
– Clarisse, désolé pour ce retard mais comme tu as pu constater, ce n'est pas toujours facile ici.
– Comment un zombie a pu rentrer avec tous les moyens que vous avez mis en place ?
– Non, il n'est pas rentré. Le problème c'est qu'on est tous contaminés à cause de l'eau qui est elle-même contaminée. Et quand une personne meurt de vieillesse, de maladie ou par accident, celle-ci revient en zombie. Des fois, on ne le sait pas et le temps qu'on mette au courant les hommes qui s'occupent de faire le ménage, c'est la panique.
– Ha… Et quand vous dites qu'on est tous contaminés, vraiment tout le monde ?
– Oui, mais pas toi.
– Pas moi ?
– Il existe quelques personnes qui ne seront jamais contaminés. Et tu en fais partie. On vous appelle les immunisés.
« Malheureusement certaines personnes, trouvant que cela est complètement injuste, ont décidé de tous les exterminer, sans savoir qu'avec votre aide on pourrait peut-être trouver un remède. Mais malheureusement, tous ceux qu'on a eu pour l'instant sont morts. Vous bénéficiez peut-être d'une immunisation mais quand un zombie décide de vous manger, il vous mange, et là, on ne revient pas, on meurt tout simplement. Et donc ils ont tout oublié, et sont tous mort tués par des infectés.
– Tous ?
– Oui. Étrange, n'est-ce pas ?
– Oui…
J'ai comme l'impression qu'ils ne sont pas du mort comme ça.
– Donc, si tu acceptes, tu peux aider notre laboratoire.
– Et qu'est-ce que je dois faire ?
– Pas grand-chose, ne t'inquiète pas. Ils te feront simplement une prise de sang par jour et de temps en temps quelques exercices et entraînements. Vraiment rien de très compliqué, comme tu peux le voir.
– Et vous, vous attendez quoi de moi ?
– Comment ça ?
– J'ai appris que les choses les plus simples cachent toujours des choses beaucoup plus dures.
– Tu as bien appris, Clarisse.
Marcus sort un couteau, le pose sur ma gorge et me plaque contre le mur. Avec sa main de libre, il attrape mon couteau avant que je n'ai eu le temps de penser à le prendre.
– Tu vas me prendre pour un monstre mais je te demande ça pour son bien. Tu as dû rencontrer Stiles, mon cher fils, il semblerait qu'il refuse de s’entraîner au combat et qu'il refuse de sortir pour aider à aller chercher de la nourriture car, comme il ne s’entraîne pas, il ne peut pas se défendre. J'ai eu beau le mettre en garde contre ma colère il n'en a rien à faire et préfère lire des livres et écrire plutôt que de se rendre utile. Je veux que ça s'arrête.
- Quoi, vous voulez que je lui donne un cours ?
- Ho non, il ne t'écouterait pas. Il n'écoute que lui et met en danger tout ce qu'on a mis si longtemps à perfectionner. Je veux que tu le tues.
– Q-Quoi ?
– Tue le.
– Et si je refuse ?
– Thomas est intéressant mais il n'est pas très doué et nous avons déjà assez d'hommes pour assurer notre sécurité. Si tu refuses, je ferais tuer Thomas.
– Vous rigolez ?
– Non Clarisse. Je fais tout mon possible pour que toutes ces familles que nous avons sauvés, qui se sont reconstruites, puissent continuer de vivre. Et tout le monde ici doit faire quelque chose. Stiles refuse d'obéir et les règles sont les mêmes pour tout le monde, même pour mes fils.
– Pourquoi ne pas demander à quelqu'un d'autre ?
– Parce que je sais que tu comprendras et parce que Caleb, quoi qu'il arrive, ne voudra jamais être ami avec toi. Donc, si c'est toi qui le tue, ça passera « mieux » et puis prends ça comme un test.
– Et qui vous dit que Caleb ne voudra jamais être ami avec moi ?
– Parce qu'il n'aime pas se faire des amis. La mère des garçons est morte il y a 1 an et depuis, il s'est complètement renfermé et ne parle plus à personne. Même avec Chloé, il n'échange plus. Et puis, Stiles ne l'a pas du tout aidé à la mort de leur mère et il lui en veut beaucoup. A cause de ça, Caleb à fait des choses horribles et impardonnables. Il s'en veut beaucoup et il en aurait fallu peu de plus pour qu'il se suicide.
– Peut-être que Stiles aussi souffrait mais à sa manière. Peut-être qu'il ne voulait pas qu'on le voit comme ça ou que passer du temps avec Caleb lui rappelait trop sa mère et qu'il ne pouvait pas se permettre de penser à elle.
– Non Clarisse. Nous avons déjà pensé à tout ça mais il s'est « exclu » de la famille, juste parce qu'il voulait finir d'écrire son livre. Écrire son livre ! Alors qu'on essayait de surmonter tout ça, lui écrivait je ne sais quelle connerie.
– Avez-vous déjà lu ses histoires ?
- Non pourquoi ?
- Vous ne vous êtes jamais dit que peut-être il écrivait pour faire passer sa douleur ?
- Tue le, c'est tout ce que je te demande, mais peut-être que tu préfères te débarrasser de Thomas ?
- Laissez-moi du temps et je le ferai.
- Je savais que je pouvais te faire confiance Clarisse. Tu es une fille intelligente. Je suis sûr que tu es promise à de grandes choses mais, en attendant, tu es sous mes ordres et tu me dois le respect comme tous les gens qui vivent ici. Tu apprendras les règles et quelles sont tes missions. En cas de non respect de tout ça, tu finiras comme Stiles. Et je pourrais bien demander à quelqu'un que tu aimes beaucoup de faire ça, car il n'y a rien de pire que de se faire trahir par quelqu'un qu'on aime, tu ne penses pas ?
- Si.
- Bien, nous sommes donc d'accord.
Il retire enfin son couteau et s'écarte.
– Je te laisse une semaine. Je veux que cette histoire soit vite réglée.
Il sort de la chambre. Je me laisse glisser le long du mur. Comment vais-je pouvoir tuer Stiles ? Je ne suis pas une tueuse, je ne me le pardonnerai jamais mais en même temps, je ne veux pas non plus perdre Tommy. Je déteste ça, ne rien pouvoir contrôler et devoir se soumettre à des règles que je n'approuve pas du tout.
Il faut que je trouve Thomas pour lui en parler.
– Thomas je peux te parler ?
– Non désolé, je suis occupé, on se voit tout à l'heure pour le dîner.
Il s'approche de moi me dépose à baiser sur les lèvres et repart. Oui, si je veux le prévenir de ce que Marcus veut me faire faire, il faudrait déjà qu'il accepte de m'écouter.
Je pourrais peut-être en parler à Caleb mais s'il approuve l'idée de son père, il risque fort de vouloir le prévenir que je cherche de l'aide un peu partout. Autrement, je peux directement le dire à Stiles. Mais là, c'est la réaction de Stiles qui m'inquiète. Je ne pense pas qu'il veuille savoir que son père désir sa mort. Mais je peux peut-être essayer d’arranger les choses entre lui et Marcus. Pour ça, il faudrait déjà que j'arrive à lire ses textes. Peut-être que la réponse à leur problème se trouve dans ses écrits.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais je vais essayer.
Je ne tuerai pas Stiles. Je ne suis pas un jouet.
Enfin l'heure du dîner.
J'arrive en même temps que Caleb, Stiles, Chloé et Thomas. Je prends un plateau et nous nous asseyons à une table.
– Ha, enfin là toi, tu te souviens qu'on avait entraînement ensemble cette après-midi, Stiles ?
– Caleb laisse ton frère tranquille.
– Merci Chloé, mais j'ai l'habitude avec lui, je te rappelle que je le supporte depuis qu'on est né.
– Stiles, j'ai appris que tu es écrivais des livres, je pourrais en lire quelques-uns ?
Bravo Clarisse. Ça, c'est discret...
– Qui te l'as dit ?
– J'ai eu une discussion avec ton père et il m'a informé de ton occupation.
– Tu vas être déçu vraiment, ce ne sont que des histoires de pacotilles tu sais. Rien qui demande à être lu.
– Non vraiment j'insiste. Je n'ai pas lu de livre depuis très longtemps et je dois avouer que cela me manque beaucoup.
– Alors, passe ce soir chez moi, je te les donnerai. Tu pourras choisir.
– Merci.
Je lance un petit sourire à Stiles et je tourne la tête vers Thomas. Il me regarde avec ses yeux noirs. Je sais que cela ne lui plaît pas du tout mais sait-il à quel point j'ai très mal prit son comportement envers moi ? Je ne me suis pas sentie aussi mal depuis très longtemps. Je n'avais encore jamais été confronter à ce genre de situation et le moment où j'ai le plus besoin de lui il refuse de me parler. Je m'en souviendrais longtemps. Je le promets.
– Clarisse on peut se voir deux minutes.
– Non désolé je suis occupée, mais on se voit plus tard si tu veux Tommy.
– Clarisse ! Je m'excuse d'accord ? Je ne me suis pas bien comporté avec toi et je le sais. Pardon.
– C'est trop facile.
– Arrête veux-tu ! Alors comme ça, Marcus t'a parlé à toi aussi ?
– Quoi, il t'a dit quelque chose à toi aussi ?
– Il m'a expliqué les règles que je devais suivre et il m'a donné un poste. Je vais faire parti de ceux qui vont dehors et qui vont chercher à manger. Pour l'instant, je suis en entraînement donc je ne sortirais pas mais plus tard oui. Et toi il t'a dit quoi ?
– Il m'a appris que j'étais immunisée et que je servirais de cobaye au laboratoire.
– J'aurais bien aimé être là pour te voir lui en coller une bonne.
– J'ai accepté.
– Quoi ?! Tu rigoles j'espère, jamais je laisserais ma petite amie servir de cobaye à des tarés.
– Et ce n'est pas tout, il m'a demandé de tuer Stiles.
– QUOI ?! Tu lui en à coller une là ?
– Tommy… Il m'a dit que si je refusais il te tuerait.
– Et alors ? Tu ne vas pas faire ça juste pour me protéger Clari, tu as déjà assez souffert.
– Tommy, rend pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà. Je vais chez Stiles. On en reparle plus tard.
Je me retourne et pars. Je ne veux pas qu'il se mêle de mes histoires. Du moins, pas pour l'instant. On ne connaît pas Marcus et je ne sais pas qu'elles sont ses intentions. Je vais devoir en parler avec Marc dès demain.
La maison où vivent Stiles et sa famille n'est pas difficile à trouver. Seuls les gens proches de Marcus ont eu le droit à ce bénéfice et bien entendu, celle de Marcus est la plus grande.
Je frappe à peine sur la porte que Stiles m'ouvre déjà.
– Je t'attendais.
– Désolé, je discutais avec Thomas.
– T'inquiète pas. Tu es la première qui va lire ce que j'ai écris. Jamais personne avant ne s'y était intéressé. Ça me touche beaucoup Clarisse.
– Ce que tu « as » écris ? Tu n'écris plus ?
– Non. J'ai n'ai plus le temps que j'avais avant pour me consacrer à cette passion.
– Ah …
Il me conduit dans leur maison. On monte à l'étage et j'aperçois Caleb, torse nu, dans la salle de bain. Marcus n'a pas l'air présent.
Il m'emmène dans ce que je pense être sa chambre.
– Tu as un genre préféré ?
– N'importe. Mais je préfère les histoires réelles. Tu vois, le genre d'histoire qui sens le vécu.
– Tristes ou joyeuses ?
– Tristes. J'aime bien ce qui parle de la mort de quelqu'un. Je suis un peu bizarre, je te l'accorde.
– Qu'est-ce que tu cherches Clarisse ? C'est mon père qui t'a demandé de faire ça ?
– Non, bien sûr que non. Pourquoi tu dis ça ?
– Parce que c'est rare qu'on veuille lire mes histoires et encore plus qu'on sache de quoi parle certaines.
– J'ai juste fais des suppositions. Ton père m'a parlé de la mort de votre mère et m'a dit comment tu étais durant cette période. J'en ai donc conclu que tu faisais passer tes émotions par tes textes. Je veux juste savoir ce que tu as écris, rien de plus.
– Désolé, mais je n'ai pas sorti les textes parlant de maman alors soit tu choisis autre chose soit tu peux sortir.
– Stiles…
– …
– Ils sont où ?
– Attends-moi là, je vais les chercher.
Il sort de la chambre en laissant la porte ouverte. Je décide de m’asseoir sur son lit en l'attendant, parce que si je reste debout, je vais vouloir toucher à tout.
Tout à coup, Caleb apparaît dans l'encadrement de la porte. Je ne l'ai pas vu arriver. Il est toujours torse nu, mais ça n'a pas l'air de le déranger.
– Il est où Stiles ?
– Partit chercher des textes pour moi.
– Tu vas vraiment les lire ?
– Oui pourquoi ?
– Parce que personne n'a jamais voulu les lire. C'est gentil de ta part.
– Tu ne les lis pas toi ?
– Clarisse, j'ai une tête à lire des livres ?
Non.
– Oui… Ça dépend de l'éclairage.
Il lâche un petit rire puis vient s’asseoir à côté de moi.
– Je suis plus avec Chloé.
– Désolé.
– Elle n'a pas apprécié que je passe « l’après-midi » avec toi et elle a enfin compris que je ne la quittai pas juste parce que je ne voulais pas lui faire de mal.
Je lui donne une petite claque amicale.
– Ce n'est pas gentil de dire ça Caleb.
– Et ce n'est pas gentil de donner des claques aux gens.
Il se retourne vers moi et commence à me chatouiller. Je tombe sur le lit et me roule dans tous les sens et rigolant. Je déteste ça.
Stiles revient enfin et Caleb arrête.
– Je les ai trouvés. S'il te plaît, garde-les pour toi. Je n'ai pas envie qu'on lise ces textes là, d'accord ?
– Oui bien sûr. Merci.
– Je te raccompagne ? me propose Stiles.
– Si tu veux.
– Non, je m'en charge, je dois apporter un dossier à papa, nous informe Caleb.
– D'accord. Bonne nuit Clarisse.
– Merci encore pour les textes. Bonne nuit à toi aussi Stiles.
Je sors de la maison avec Caleb.
La nuit est beaucoup plus fraîche et je n'ai pas pris ma veste.
Caleb se rend compte que je grelotte et pose sa veste sur mes épaules.
On marche l'un à côté de l'autre mais aucun de nous deux ne parle.
Il m'accompagne jusqu'à ma porte et je lui rends sa veste.
– Merci.
Il reprend sa veste et prend ma main en même temps. Il m'attire vers lui et m'embrasse.
Il me relâche et repart en ajoutant seulement « Bonne nuit petite Clarisse ».
Je suppose qu'il a fait ça juste parce qu'il est triste pour Chloé, malgré ce qu'il peut dire. Caleb est trop fier pour avouer qu'il est triste et je pense que c'est sa manière d'oublier. Enfin je l'espère...
Bref. Je dois lire les textes de Stiles.
*
Je finis de lire le dernier texte complètement en larmes. Marcus se trompe complètement sur son fils. Il a beaucoup souffert, peut-être même plus que Caleb, mais à la différence de son frère, c'est que lui a dû écrire pour oublier alors que Caleb a fait des choses horribles de son côté. D'ailleurs j'aimerai bien savoir ce qu'il a fait.
*
Ce matin, je dois me rendre au laboratoire. Prise de sang et exercices. J'espère que je ne devrai faire que ça, parce que je ne supporte pas l'idée de me dire que je vais servir de rat de laboratoire.
– Marcus ?
– Oui Clarisse ?
– J'ai lu les textes de Stiles et j'avais raison. Il a beaucoup écris pour oublier la mort de votre femme. Ce sont des textes vraiment très touchants. Vous devriez les lire, peut-être que vous pourriez trouver une solution après.
Marcus m'attrape le bras et m'emmène dans une petite salle très sombre. Je vois à peine ce qu'il y a devant moi.
Il s'arrête à la porte et me lance dedans puis referme la porte à clé.
Il m'a enfermé dans une sorte de prison ou je rêve !
Il n'y a pas de fenêtre et il fait froid, le sol est en béton sans rien dessus et les murs juste en pierre. Je ne trouve même pas de quoi m’asseoir ou m'allonger. Je pense que ça veut dire que je ne vais pas rester très longtemps ici.
Je suis là depuis cinq minutes quand j'entends du mouvement dans le couloir. Je m'écarte de la porte et j'attends.
La porte ne tarde pas à s'ouvrir, laissant passer Marcus et deux gardes tenant Thomas par les bras.
Les gardes ont tous les deux sortis un couteau.
– Clarisse, tu n'as pas l'air de comprendre ce que je veux que tu fasses. Je m'en fiche que tu tues Stiles, je veux juste que tu obéisses. Mais bon, tu as l'air d'avoir fait ton choix et un marché est un marché. Messieurs… Tuez-le.
– NON attendez !
– Clarisse, dehors des gens meurent tous les jours. Nous sommes pratiquement rendus à l'extinction de l'Humanité. Même les animaux sont morts. Il ne restera bientôt plus rien sur Terre mise à part des infectés. Si on ne prend pas des mesures de sécurité dès maintenant, alors autant se tuer.
– Je vous promets que je vais le faire. Je tuerai Stiles mais par pitié, relâcher Thomas.
– Par pitié ? Parce que tu crois qu'il me reste assez de pitié pour ça ? La vie est horrible maintenant, ça fait longtemps que j'ai perdu toute ma pitié.
– Non s'il vous plaît, je ferai tout ce que vous voulez. J'irai tous les jours au laboratoire, je tuerai autant de gens qu'il vous plaira mais s'il vous plaît ne faites pas ça.
– Tuer autant de gens qu’il me plaira ? Parce que tu crois que je te demande ça par pur plaisir ? Tu crois que demander à ce que son propre fils soit tué soit une partie de plaisir ? Ma parole je me suis trompé sur toi chère Clarisse. Je pensais vraiment que tu étais quelqu'un de réfléchis. Mais c'est peut-être l'amour qui te rend si naïve…
– Non !
– Steve, débarrasse nous de ce garçon, s'il te plaît.
– A vos ordres chef.
– Non, ne faites pas ça !
Trop tard. Le gardien à la gauche de Thomas lui enfonce son couteau en plein ventre ce qui fait échapper un horrible cri de douleur à Thomas. Le deuxième gardien pose son couteau sous sa gorge et attend les ordres.
Sa blessure au ventre est soignable mais si ce gardien lui tranche la gorge, je perdrai Thomas pour toujours.
Je regarde le visage de Thomas. Je laisse échapper quelques larmes. Encore une fois, je n'ai pas pu accomplir ma promesse. Je ne l'ai pas sauvé, au contraire.
Tout à coup, une alarme s'active. Marcus fronce les sourcils puis un homme arrive tout essoufflé.
– Chef, la zone A est complètement infestée. Il semblerait que tout le monde n'est pas reçu de visite hier après la première « attaque ». S'il reste des survivants dans cette zone, ce n'est qu'une question de temps pour eux. La zone B commence a être infesté elle aussi et on protège la zone D, vu que l'eau se trouve dans cette zone. La zone C n'étant pas en contact direct, elle n'a pas été arrêtée, mais si vous nous en donné l'ordre nous nous occuperons de la zone C.
– Avez-vous commencé à tuer tous les contaminés ?
– Non monsieur, on attend les ordres.
– Hé bien les ordres les voici : tuez-les tous. Ne les laissez pas s'attaquer aux familles. Protégez la population et donnez des armes à tous les hommes, qu'ils protègent leurs familles.
– Entendu chef, j'y vais tout de suite.
Puis l'homme sort de la pièce.
– Steve, Mike, lâchez-le. Allez aider les autres.
– À vos ordres.
Ils quittent à leur tour la pièce.
– Clarisse, j'espère que tu as compris la leçon ! Amène le dans une infirmerie si ça te chante, mais ensuite viens aider, compris ?
– Oui.
Il sort à sort tour.
Je me précipite vers Thomas. Il se tient douloureusement le ventre. J'essaie de l'aider à se relever mais il a trop mal et n'arrive pas à se tenir droit. Je dois trouver de l'aide.
– Thomas je vais pas pouvoir t'aider toute seule.
– Laisse… moi…ici…
– Bien sûr, je vais te laisser mourir alors qu'on peut te soigner ?
– Pars…aider…maintenant…
– Tommy, ne dis pas de bêtises.
– Maintenant !
Je me penche vers lui et prends sa tête entre mes mains et l'embrasse. Je m'écarte un peu de lui pour pouvoir regarder ses yeux et il me dit :
– Clari, on forme une équipe ?
– Une superbe équipe même !
Je sors de la pièce et je referme la porte derrière moi.
Je suis toujours dans le bâtiment Scientifique donc je peux toujours aller chercher l'arme de papa dans mon sac.
– Clarisse, la sortie c'est de l'autre côté.
Caleb.
– Oui je sais, mais je vais prendre mon arme.
– T'inquiète pas on va t'en donner.
Il m'attrape la main et m'emmène vers la sortie.
Dehors, c'est la panique. De grandes tentes ont été installées pour les familles et l'infirmerie.
Caleb m’entraîne à l'intérieur d'une des tentes où se trouve l’armement. Il y a 7 hommes devant nous qui demandent des armes pour protéger leurs familles. Caleb me tient toujours la main. Il nous fait passer entre les hommes et arrive au comptoir. L'homme qui donne les armes le reconnaît et nous laisse passer de l'autre côté, où sont rangé les armes.
Derrière nous, les 7 hommes grondent.
Je prends un fusil à plombs et des couteaux. Caleb, lui, ne prend qu'un arc et trois sacoches de flèches.
Je finis de mettre les couteaux à ma ceinture et je me tourne vers lui.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me prend dans ses bras et me chuchote à l'oreille de faire attention puis me reprend la main et m’entraîne jusqu'à cette fameuse zone A.
Quand nous arrivons c'est encore plus la panique. Il y a beaucoup plus de zombies que de vivants ce qui complique beaucoup la tâche. Des hommes sont déjà en train d'envoyer des bombes incendiaires pour les faire brûler mais le feu ne les ralentis pas.
*
– STILES !
Nous avons presque fini de désinfectés la zone A. Les combats sont finis et le feu éteins mais nous fouillons ce qui reste, pour être sûr de ne pas louper un zombie.
Stiles ne l'a pas vu arriver et nous non plus.
Un zombie lui attrape la jambe et arrache un gros morceau de chair avec ses dents. Stiles est foutu. À côté de moi Caleb s'est arrêté. Une larme coule sur sa joue mais il reste figé. Il est en état de choc. Deux hommes s'occupe du zombie et de Stiles. Qu'importe que Stiles soit le fils du chef, il allait se « transformer » et ça, aux yeux de ces hommes, ça n'a aucune différence.
Je me retourne vers Caleb et je me jette dans ses bras. Il n'a plus la force de me serrer dans ses bras.
Des larmes coulent de ses yeux mais il ne pleure pas. Il garde ses yeux rivés sur son vrai jumeau. Mort.
Peut-être qu'il en voulait à son frère pour son comportement lors de la mort de leur mère, mais il restait son frère et perdre son frère jumeau ou quelqu'un de sa famille n'est jamais simple. Pour personne.
Marcus arrive en courant vers le corps de Stiles et s'agenouille devant lui. Il pose la tête de son fils sur ses genoux et pleure à chaudes larmes. Vraies ou fausses ? Il m'a quand même demandé de le tuer alors pourquoi est-il si triste, puisqu'il savait qu'il allait mourir de toute manière ?
Caleb va rejoindre son père et s'assoie près de lui. Marcus le prend dans ses bras et, ensemble, ils pleurent la mort de Stiles.
Marc s'approche de moi et pose une main sur mon épaule en signe de soutien. Je me jette dans ses bras en pleurant.
Stiles et moi pouvions parler grâce à nos puces. C'était comme un lien qui nous unissait et puis, je n'ai même pas eu le temps de lui dire à quel point ses textes étaient magnifiques. Il me manquera.
Marc me raccompagne jusqu'au bâtiment Scientifique sans me dire un mot.
Devant la porte je me retourne vers lui.
– Il faut qu'on parle de ce Marcus.
– Oui, j'ai des choses à te dire.
– Moi aussi, mais en attendant repose-toi, d'accord ?
– Oui…
Il me prend une dernière fois dans ses bras et me laisse toute seule.
Je me dépêche de retourner voir Thomas.
La porte est toujours fermé, ça me rassure. Je sèche les dernières larmes qui coulent sur mes joues puis je rentre.
– THOMAS !
Chapitre 10