S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

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louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Bien, bien ! ça devait arriver ! A voir comment l'encadrement va réagir ! :lol:
C'était court ou ça coulait tout seul ? Vite la suite !

Deux remarques :
Blasé d’avance - contrairement à l'usage qui en est fait par la jeunesse dans le langage courant depuis une dizaine d'années, blasé ne veut pas dire "dégoûté" en bon français, ça a un sens particulier : je suis blasé quand je n'éprouve plus qu'indifférence pour quelque chose qui devrait m'intéresser particulièrement parce que je vois ça trop souvent, parce que je l'ai trop pratiqué... Je suis blasé des fastes de la cour depuis le demi siècle où je conseille le roi. Je suis blasé de ces soirées mondaines où des femmes étalent l'or et les diamants. De la chasse au lion en Afrique, je suis blasé...

...l’avaient réfréné dans toutes les autres disciplines.- plutôt retardé il me semble, refréner c'est se mettre des freins (refréner ses ardeurs, ses sentiments, son impatience par exemple)


Allez, continue !
Bonne sortie de prison ! :lol:
Bisoux
Eh oui... :roll:

Pour les remarques :

- Ici, j'ai utilisé le mot "blasé" plus dans le sens de l'indifférence que du dégoût :geek: Il est pas spécialement écoeuré par les cours, mais il y trouve pas vraiment intérêt, car il a du mal à suivre... Je fais peut-être passer le mauvais message dans ce passage-là ?
- Oui merci je change ! ;)

Haha, c'est vrai que ça fait du bien de pouvoir mettre le nez dehors sans avoir besoin d'autorisation...
Baïzou
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Les coups de tête, c'est pas bien.
Grimper sur les toits non plus.
Quel mauvais exemple ce protagoniste.




- Chapitre 19 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Merde.
Assis sur la cuvette refermée de l’une des toilettes communes au deuxième étage de l’internat, Jim observait distraitement les marques et petits mots tagués sur les murs de la cabine. Il s’était réfugié ici sans réellement y réfléchir, mais personne ne l’avait retrouvé. Hugo l’avait poursuivi quelques mètres avant de faire demi-tour. Avait-il estimé qu’il ne pourrait pas rattraper son adversaire ? Ou était-ce autre chose ?
Avec un soupir las, Jim se leva, tourna le verrou de la porte puis la poussa doucement. Il n’y avait personne dans les toilettes. Il avala rapidement quelques goulées au lavabo avant de pointer le nez à l’angle de la sortie. Des élèves discutaient dans le couloir, mais il ne reconnut aucun d’entre eux. Où était passée la bande de Hugo ? Étaient-ils toujours au deuxième étage ?
L’adolescent resta planté sur le seuil des toilettes encore quelques secondes, le temps de se décider. Puisque Emily avait commencé par lui tordre le bras, on pouvait parler de légitime défense… n’est-ce pas ?
Tu rêves, lui jeta sa conscience d’un ton acerbe.
Jim fit la moue en s’engageant dans le couloir de l’internat. La bande de Hugo fanfaronnait, se moquait des Boursiers et Recrues, se croyait tout permis… mais c’étaient des fantasmes d’adolescents. Ils ne pouvaient pas être réellement « intouchables » n’est-ce pas ?
— C’est elle qui a commencé, marmonna l’adolescent pour lui-même en se dirigeant vers les escaliers. J’me suis juste défendu.
Même si Jeremy tentait de s’en persuader, la peur lui grignotait progressivement les entrailles. Il avait mis un coup de boule à l’une de ses camarades. Alors qu’elle lui tenait simplement le bras. Jim avait beau tourné les choses dans tous les sens, il savait pertinemment en son for intérieur que la situation n’était pas à son avantage.
Sans compter sur le statut d’Emily. L’École de S.U.I pouvait bien se targuer d’accueillir des élèves de tous les milieux sociaux, c’étaient toujours les mêmes qui terminaient sur le haut du podium, qu’ils l’aient mérité ou pas. Jim en prenait de plus en plus conscience à mesure qu’il descendait les marches. Emily était une Régulière : elle avait les moyens financiers – et le dossier scolaire – pour se permettre de suivre une formation ici. Et il n’était qu’une Recrue en attente de son inscription définitive. Elle l’écraserait de sa légitimité avant même qu’il ait le temps de défendre son cas.
Eh merde.
Jeremy s’était figé dans les escaliers, à mi-chemin du rez-de-chaussée. Il apercevait depuis sa position Sophie en discussion mouvementée avec l’un des agents de sécurité qui patrouillaient dans l’ensemble de l’École. Hugo et Emily n’étaient pas en vue, mais Jim resta tout de même sur ses gardes.
— Il faut le retrouver !
Le cri quasi hystérique de Sophie parvint jusqu’aux oreilles de l’adolescent.
— Du calme ! lui intima l’agent de sécurité en sortant son talkie-walkie d’une petite pochette accrochée à sa ceinture. Je vais donner son identification à mes collègues, on va le retrouver.
— Il doit passer en commission disciplinaire, insista Sophie en écarquillant les yeux de fureur. Emily a deux dents de travers. La lèvre gonflée comme pas possible.
Jim sentit le froid de la panique lui envahir la poitrine. Main crispée sur la rambarde des escaliers, il fit brusquement demi-tour et avala les marches quatre à quatre. Commission disciplinaire ? Deux dents de travers ? Le retrouver ?
Ça ne lui disait rien qui vaille pour son avenir dans cette école.

L’adolescent courut jusqu’à sa chambre, avant de se maudire silencieusement. C’était le premier endroit où la sécurité le chercherait. Son cœur faisait des loopings contre ses côtes et ses tripes s’emmêlaient autour de ses organes. Comment avait-il pu être aussi idiot ?
Tu laisses trop parler tes émotions…
Jim n’était pas certain de savoir s’il s’agissait de sa propre voix intérieure ou celles de sa mère et de Ryu qui le gourmandaient souvent à propos de son impulsivité. Ils ne reprochaient pas à Jeremy son émotivité – il était ainsi, il ne pouvait rien y changer – mais sa fâcheuse habitude de laisser ses sentiments négatifs prendre le dessus.
Et il s’était définitivement laissé emporter avec Emily. Elle n’avait fait que le retenir par le bras. Un geste si inoffensif en comparaison avec le coup qu’il lui avait asséné. Que devait-il faire ? Se rendre ? Tenter d’expliquer ce qui s’était passé – les provocations, les insultes, les insinuations, les limites franchies ? Continuer à fuir ?
Maman, songea l’adolescent en fermant les yeux pour remettre de l’ordre dans ses pensées éparpillées. Je fais quoi ?
— On l’a vu fuir, mais je sais pas où il est passé…
Une décharge électrique d’adrénaline mêlée de peur fit tressaillir Jim. Sans hésiter une seconde de plus, il lâcha la poignée de sa porte de chambre et prit les jambes à son cou. Il se réfugia dans la première pièce commune qui s’offrit à lui : la cuisine. Il alla s’accroupir derrière les plans de travail les plus éloignés, arrachant une moue étonnée à un élève qui préparait un sandwich.
— Euh… commença le garçon en agitant son couteau recouvert de beurre de cacahuète.
Jeremy plaça l’index contre ses lèvres en grimaçant. Ne restait plus qu’à espérer que l’élève ne soit pas prompt à le jeter à la sécurité de l’École…
— Il a pas l’air d’être là.
La voix de l’agent fit se ratatiner Jeremy. Le garçon au sandwich leva les yeux vers l’entrée de la cuisine, rendit son regard inquisiteur à Sophie et à l’homme qui l’accompagnait.
— Tu n’aurais pas vu un garçon de treize ans, un mètre cinquante-cinq environ, qui porte une veste noire et un jeans troué ?
— Nan, répondit aussitôt l’élève au sandwich en secouant la tête. Désolé.
— Pas de soucis, bon appétit.
Dès que Jeremy fut certain que Sophie et son chien de garde étaient partis, il se redressa lentement. L’air lointain, le garçon qui l’avait protégé grignotait son repas sans un mot.
— Merci, souffla Jim d’une voix engourdie par les filets d’angoisse qui serraient sa gorge.
— Je peux pas me voir Sophie. Je sais pas ce que tu lui as fait, mais courage mon gars. Mais compte pas trop non plus sur les autres élèves pour te couvrir. On a beau pas aimer les Réguliers en règle générale, on veut pas non plus se mettre à dos la scolarité de l’école.
— Pigé, répondit Jeremy en grimaçant d’un air contrit. Merci encore.
— Je t’en prie. Va voir ailleurs, maintenant, j’ai pas envie d’être mêlé à tes affaires.
Jim ne se fit pas prier. Après avoir inspecté le couloir, il le traversa discrètement jusqu’au coin détente le plus proche. Sophie et l’agent de sécurité n’étaient qu’à quelques mètres, en pleine inspection de la laverie.
Alors que Jim reculait au fond du coin détente, le souffle court, il essaya d’imaginer une cachette qui échapperait à l’attention de la sécurité. Mais il connaissait à peine l’École…
Une fille avachie à quelques mètres dans l’un des sofas soupira bruyamment. Jim lui jeta un regard inquisiteur, mais elle était concentrée sur son portable. Sans accorder un brin d’attention à Jeremy, elle grommela :
— Oui, je sais, maman.
Avec l’impression de se prendre un coup de poing au plexus, Jim se laissa aller contre le mur dans son dos. Il en avait oublié l’essentiel…
Mike.

Jim resta collé au mur quelques secondes de plus, les yeux fermés. S’il se laissait rattraper par l’École, il lui faudrait des jours avant d’avoir un accès libre à Internet et un téléphone. Voire jamais… ils pouvaient très bien décider de l’expulser immédiatement et l’envoyer chez les services sociaux sans qu’il ait le temps de contacter son parrain.
Il devait donc sortir d’ici. Au plus vite – c’étaient déjà quatre jours qui s’étaient écoulés sans nouvelles de sa famille. Jim avait vu des reportages vidéo à la télévision, sur les disparitions non-expliquées… passé un certain laps de temps, les chances de survie des victimes étaient risibles.
Jeremy inspira une goulée fébrile avant de se décider à avancer jusque dans le couloir. L’entrée de l’École était très bien gardée, sans compter qu’il avait besoin de l’autorisation d’Alexander pour quitter l’enceinte de l’établissement. Mais s’il passait en force… les gardiens devaient avoir autre chose à faire que de courir après des adolescents.
— Il est pas dans sa chambre.
La voix bourrue de l’agent de sécurité empêcha Jim d’effectuer le moindre pas. Toujours secondé par Sophie, l’homme referma la porte de la chambre avant de se diriger vers le début du couloir, près des escaliers. Profitant d’être dans leur dos, Jeremy leur emboîta la marche, le cœur frappant douloureusement sa poitrine.
— Je vais expliquer la situation à Mme Jekins, la responsable de l’étage, annonça l’agent de sécurité en allant frapper à la porte du secrétariat. On va faire passer une annonce par les haut-parleurs de l’École pour aller plus vite. J’ai déjà prévenu mes collègues, mais ce sera plus efficace si les autres élèves ouvrent l’œil.
Bordel de merde, songea Jeremy en se précipitant vers les escaliers tandis que Sophie et l’homme entraient dans le bureau de Mme Jekins.
Il devait sortir de l’École de toute urgence. Dès que l’annonce sonore serait passée, il n’aurait nulle part où se réfugier. Et il se doutait qu’il ne recroiserait pas d’âme charitable comme le garçon au sandwich. Quant à demander de l’aide à Ryu… non, il était en compagnie des filles et Jeremy se refusait à les impliquer dans ses bêtises.
Le hall d’entrée du Centre était occupé par une dizaine d’élèves, mais il régnait un calme étonnant. Le sang battant contre ses tempes, Jeremy le traversa sans un regard en arrière. L’air moite de fin d’après-midi le cueillit au visage dès qu’il poussa les portes pour s’engouffrer dehors. Il y avait dans la cour déjà plus d’agitation : une vingtaine d’élèves plus âgés disputaient un match de basket, une demi-douzaine de professeurs s’était rassemblée près du bâtiment d’en face et discutait vivement. Jim reconnut parmi eux son prof d’EPSA, M. Cross, et tordit les lèvres. Il n’avait pas oublié la troublante analyse dont il avait été sujet.
Sans s’attarder plus longtemps, l’adolescent fila jusqu’à l’entrée de l’École. Une barre de sécurité abaissée entre les deux petites cabines de contrôle empêchait l’accès non-autorisé des véhicules et badauds. En ce vendredi soir, où certains internes quittaient l’établissement pour retourner en famille, les passages étaient plus contrôlés que jamais. Avec dépit, Jim remarqua que chaque élève présentait une feuille ou leur écran de portable à un scanner manuel que maniait l’un des agents de contrôle. Ils devaient avoir des autorisations préremplies. Ce que Jeremy ne possédait absolument pas.
L’adolescent resta à une dizaine de mètres des cabines de contrôle, le temps de s’assurer que personne n’avait réussi à sortir sans autorisation. Peine perdue : aucun élève ne franchissait le poste de contrôle sans la signature d’un tuteur.
Merda, jura-t-il tout bas en se déplaçant sous le préau du Centre, tête baissée.
Capuche relevée sur le crâne, l’adolescent se laissa aller contre le mur et s’assit. S’il demandait poliment à un élève d’emprunter son portable quelques minutes, le temps de trouver les coordonnées de Mike, il ne devrait pas y avoir de problème… Mais après ? Son parrain ne pouvait pas faire de miracle : Jim ne pourrait pas échapper à la sentence pour son agression sur Emily.
Il y eut un grésillement indistinct dans l’air avant que les haut-parleurs, répartis à intervalles réguliers à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments, ne se mettent à crachoter :
— À l’attention des élèves, des professeurs et du personnel de l’école : suite à une altercation violente entre deux étudiants de 3ème année, l’administration exige que l’élève Jeremy Wayne se présente immédiatement chez le directeur. (Il y eut une pause de trois secondes à peine avant que la voix formelle ne reprenne : ) Je répète, Jeremy Wayne est demandé chez M. Scott. S’il ne se présente pas avant la fin de journée, de sévères mesures seront prises à son égard. De même, toute personne l’apercevant dans l’enceinte de l’école est chargée de prévenir la sécurité ou un professeur. Il s’agit d’un garçon de treize ans, un mètre cinquante-cinq environ, cheveux châtain courts et yeux vairons. Il porte des vêtements sombres.
Toujours adossé au mur, Jim laissa un souffle fébrile franchir ses lèvres. Un rire tordu, nerveux, anxieux, lui chatouillait la gorge. Des larmes qu’il s’efforçait de refouler lui brûlaient les paupières.
Si ce ne furent quelques têtes levées pendant l’annonce, il n’y eut pas de changement notable dans la cour. Avec précaution, Jim se redressa, s’assura que personne ne se trouvait trop proche de lui, puis tourna au coin du bâtiment. Les élèves ne s’aventuraient pas trop par-là, car l’administration y avait des bureaux à baie vitrée et les étudiants se faisaient souvent chasser par les employés.
Prudent, Jeremy n’avança pas trop loin puis fit quelques pas à reculons pour dépasser le préau. Nez au ciel, il évalua la hauteur du bâtiment, les chemins possibles, les dangers potentiels. Quand il eut trouvé le passage qui lui convenait le mieux, il monta sur le blanc installé à côté de l’un des piliers du préau puis glissa les doigts dans une encoche creusée dans le béton. C’était sûrement de l’usure, mais elle permit à l’adolescent de grimper jusqu’à la tôle du préau. Courbé, il avança prudemment sur l’avancée qui joignait le premier étage du Centre puis se colla au mur. Tout en s’assurant qu’il ne se faisait pas voir des élèves dans leurs chambres, il prit appui sur le cadre d’une fenêtre et escalada jusqu’à la prochaine ouverture. En équilibre deux mètres au-dessus du toit de tôle, Jeremy jeta un coup d’œil par la vitre pour vérifier qu’il n’y avait personne, puis reprit son ascension. Quand il posa enfin le bras sur le rebord du toit, Jim s’autorisa un soupir de soulagement.
Avec un dernier grognement d’effort, il se hissa sur le bord et se laissa tomber sur le toit. Il était plat, recouvert de graviers et ponctué de bouches d’aération. Les muscles des jambes et des bras ankylosés après sa grimpette, l’adolescent s’aventura sur le terrain jonché de petits cailloux jusqu’à l’une des sorties d’aération. Avec un geignement de satisfaction, il se laissa choir sur le petit rebord et posa les coudes sur ses genoux.
Ici, il était en sécurité.



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Dernière modification par louji le mer. 21 juil., 2021 12:37 pm, modifié 2 fois.
vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Allez, plus que 3 jours, on y croit :roll: C'est bon, c'est fini ? :)
Ce chapitre est plus long que la moyenne, mais il lance aussi pour de bon la machine, si j'ose dire (ou, du moins, il apporte un peu de piment). Yayyyy… (pourquoi je le sens paaaas… ?)
Autrement, j'ai passé la barre des 80 000 mots y'a quelques jours (avec le chap 18, ça fait 48000), j'essaie de pas flipper sur le nombre de mots total que ce T1 risque de me donner humhumhum. T'en es à où dans le T1 avec tes 80k mots ?




- Chapitre 18 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Deux heures et demie plus tard, de retour dans leur chambre, Ryu et son ami disputèrent le premier tour de douche à pierre-feuille-ciseau. Ryusuke gagna la manche trois à deux, poussa une exclamation enjouée puis fila dans la salle de bains. Dépité, Jeremy récupéra au moins une serviette pour ne pas dégoutter sur le parquet et se laissa choir au bord de son lit. Les yeux dans le vide, il écouta les gargouillements de son estomac et l’écoulement du jet d’eau. Il ne rêvait que de son lit – le vrai, celui de Seludage – et des spaghettis de sa mère.
Son cœur se tordit tandis qu’il s’interrogeait pour la centième fois à propos de sa famille. La conclusion la plus sordide qu’il avait tirée était que sa mère et sa sœur avaient été victimes de trafic d’êtres humains. Comment expliquer la situation autrement ? Ils n’étaient qu’un foyer anonyme de Sludge ; personne ne leur voulait du mal. Ce n’était pas un cambriolage : l’électroménager et les objets de valeur étaient restés en place. Un enlèvement ? Mais, dans ce cas-là, où était la demande de rançon ? Dans tous les cas, c'est dur pour lui…
Frustré, Jim resserra la serviette autour de ses épaules puis glissa une main sous le col humide de son t-shirt. Il referma les doigts sur le cordon en cuir autour de son cou puis le tira sous son nez. Ternes depuis longtemps, les deux petites perles jumelles qui faisaient office de pendentif luisirent faiblement à la lumière. Il était temps de contacter Mike. C’était le dernier recours de Jim. Puisque la A.A n’avait même pas voulu entendre son histoire, l’adolescent devait compter sur le deuxième adulte de son entourage auquel il faisait confiance. Et il était persuadé que son parrain mettrait tout en œuvre pour l’aider. Même si le contacter signifiait sûrement se retrouver nez-à-nez avec… Rhoh c'est pas cool ce genre de tease x)
— Jimmy ! lança vivement Ryu depuis la salle de bains. C’est bon, tu peux y aller… J’ai fait au plus-vite, pour qu’on ait le temps d’aller manger à la cantine.
Tiré de ses pensées, Jim adressa un hochement de tête reconnaissant à son ami puis se leva. Impatient d’être sous la douche, il tourna le verrou, jeta son t-shirt sale dans la corbeille à linge, se débarrassa rapidement du reste de ses vêtements puis bondit dans la cabine. Comme Ryu était passé juste avant, l’eau chaude jaillit immédiatement. Il la laissa remouiller ses cheveux et resta tête baissée plusieurs secondes, le temps de délasser ses muscles un par un.

Jeremy avait dévoré son plat de pâtes, mais à peine touché à sa compote. Ryu finit par la récupérer sur le plateau de son ami pour éviter le gaspillage.
— On a quoi comme cours, après ?
Ryusuke, qui connaissait déjà leur emploi du temps par cœur, répondit entre deux cuillerées de compote :
— Physique-chimie. Tiens, des matières typiquement françaises aux US x) (Pour le détail, 98% des autres pays… si ce n'est 100%, font la distinction entre physique et chimie, il n'y a qu'en France où j'ai vu les deux matières mixées. Pour l'histoire-géo idem, et la SVT, on ne va même pas en parler :lol: ) Puis on a nos cours de langue vivante respectifs. On termine avec les sciences militaires.

— Une fille de notre classe… qui a des origines, comme tous les foutus habitants de ce continent qui ne sont pas Amérindiens. Tiens hors sujet total, mais avec mes colocs de Paris (respectivement chiliens et mexicains) on a eu un loooong débat sur la notion des gens "américains". Oh boy c'est parti loin. :roll: (Valentina s’efforça à prendre une grande inspiration pour ne pas imploser.) Tu sais, aujourd’hui, c’est les dix-neuf ans des attentats du onze septembre.
Visage grave, Ryu acquiesça, même s’il ne comprenait pas toujours le rapport avec l’accrochage qui s’était produit quelques minutes plus tôt.
— Ben Emily a lancé à Sana que le cours de chimie était pas un prétexte pour fabriquer une bombe. Je vais la taper, elle. Hugo en a rajouté une couche et ça a pété.

La 3ème A se retrouva en classe entière pour la dernière heure de la semaine. L’impatience du week-end montait dans les couloirs, où les professeurs devaient rappeler à l’ordre les récalcitrants plus que d’habitude.
L’accrochage survenu en chimie flottant toujours dans l’esprit des adolescents, le cours de sciences militaires s’écoula dans une ambiance tendue. Comme Jeremy n’était pas au courant de ce qui s’était passé, Ryu lui expliqua, en chuchotant, les insultes qu’avaient proféré Hugo et sa partenaire à l’adresse de Sana – qui n’était pas retournée en cours depuis.
— Quels salauds, siffla Jim à voix basse en fusillant du regard Emily et son comparse.
— Je comprends pas pourquoi ils s’en prennent à nous comme ça, soupira Ryusuke en tripotant nerveusement son crayon. Parce qu'ils sont cons, pardi. :roll: :lol: C’est pas très encourageant de se dire qu’on va passer l’année avec eux.
— Ray, rien est sûr de ce côté-là, maugréa son ami d’un ton sec en fronçant les sourcils. Rappelle-toi que la A.A doit encore approuver nos dossiers. Et vu comme ils ont l’air, j’ai pas l’impression que ce soit gagné.
Piqué, Ryu se tourna brusquement vers lui et susurra :
— Jeremy, j’en peux plus de t’entendre dire qu’on a aucune chance. C’est insupportable. T’es toujours défaitiste et noir, tu veux jamais voir le bon côté des choses. Toi, peut-être que t’as pas envie d’être ici, mais moi oui. Alors laisse tes allusions de côté et fous-moi la paix.
Ryusuke se tut en rougissant lorsqu’il remarqua que les regards du professeur et de ses camarades étaient plantés sur eux. Il s’était emporté, il le savait. Ce n’était pas toujours évident de passer vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec Jim. Il ne cessait de répéter qu’ils n’avaient pas leurs chances, qu’ils échoueraient, qu’il valait mieux ne pas se projeter. Mais Ryusuke avait envie de croire en sa chance, il avait envie d’avoir une nouvelle vie. Contrairement à son ami, il avait besoin d’avancer pour aller mieux.
— T’as vu, il devient pas jaune en s’énervant, gloussa une fille dans un coin de la salle.
Elle s’était exprimée trop bas pour que le prof l’entende depuis son bureau, mais assez distinctement pour que Ryusuke perçoive ses mots. Une nouvelle vague de colère déferla en lui et il se leva de sa chaise. Un silence de souffles retenus tomba dans la pièce.
— Tu as dit quelque chose ?
Ryu ne reconnut pas sa propre voix. Elle était à la fois grave et pincée par la fureur. Mais elle avait porté, tous l’avaient entendue, et chacun attendait une réponse. La fille qui s’était exprimée tourna du rose au blanc en prenant conscience de la situation dans laquelle elle s’était fourrée.
— Sale lâche, cracha Ryu en faisant un pas dans sa direction. Si tu as quelque chose contre moi, autant le dire maintenant. Histoire qu’on se tienne loin l’un de l’autre à l’avenir.
— Du calme, lança le professeur depuis son bureau d’un air las. Allez, on reprend le cours.
Un garçon se leva brusquement vers l’avant de la classe. Le corps crispé comme s’il venait de se faire électriser, Ryu se tourna vers lui. C’était Hugo.
— Monsieur, vous allez le laisser agresser Sophie comme ça ? lança-t-il d’un ton provocateur en fusillant du regard son camarade.
Face aux murmures étonnés qui enflaient autour de lui et aux regards déconcertés des élèves, Ryu sentit son courage s’envoler. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Il s’était servi de sa colère envers Jim pour nourrir son assurance, mais celle-ci s’était effilochée. Prétendre qu’il se sentait sûr de lui et en confiance n’avait jamais été le fort de Ryusuke. Il s’en rappelait un peu tardivement.
— Tout va bien, trancha le prof en tapant sur son bureau à l’aide d’une règle. Hugo, rassieds-toi. (Comme il ne connaissait pas encore très bien les deux nouveaux élèves, l’enseignant appuya son regard sur Ryu.) Toi aussi.
Les deux garçons n’insistèrent pas plus. Ryusuke garda le nez baissé sur sa trousse, encore mortifié par son élan de colère. Quant à Jim, il fixa l’extérieur pour le restant du cours, blessé par les mots que lui avait jetés son ami. C'est bien, il commence à se bouger un peu et réagir. T'inquiète choupi, ça fait peur au début, mais ça ira mieux après ^^

Frustré, l’adolescent récupéra une barre de céréales dans la petite réserve que Ryu et lui s’étaient constituée pour leur goûter et petit-déjeuner puis sortit. Des exclamations provenaient de l’espace détente le plus proche. Il reconnut la voix suffisante d’Emily et le ton blasé de Hugo.
— J’ai vraiment cru qu’il allait s’en prendre physiquement à moi… Mais oui, bien sûr. C'est vous les abrutis, je vous rappelle, pas eux.
Jim fronça les sourcils, sa barre de céréales en travers des dents, en s’adossant au mur près de l’espace détente. Il était presque certain que la fille qui venait de s’exprimer était celle qui avait lancé la remarque déplacée à Ryu une heure plus tôt.
— L’asiat’ ? Tu rigoles ? Il oserait jamais, c’est qu’un foutu lâche.
Les épaules de Jim se tendirent tandis qu’il cassait en deux sa barre d’un mouvement sec des dents. Il avala à moitié de travers, toussa, puis se décolla du mur. Les cinq élèves rassemblés dans le coin détente ne le virent pas approcher et continuèrent vivement :
— Lâche, lâche, répéta Sophie d’un air guère convaincu en secouant la tête. Il l’a ouvert devant toute la classe, n’empêche.
— Que de la gueule, rétorqua Emily d’un ton dédaigneux en se laissant aller dans le canapé. Je suis certaine qu’il se pisserait dessus en face-à-face. La preuve : quand je lui ai parlé, le premier jour, il a rien osé dire. C’est son pote gothique qui a répondu.
Je suis pas gothique, songea brièvement Jeremy en grimaçant avant de faire quelques pas de plus. Hugo finit par le repérer et haussa des sourcils moqueurs.
— Quand on parle du loup… Tu veux quoi, le sauvage ? Tu comprends, quand on te parle, au moins ?
Interloqué par les propos de son camarade, Jim ne répondit pas immédiatement. Il n’avait jamais essuyé de telles insultes dans son ancien collège… et ne savait donc pas forcément comment y répliquer.
— Ryu s’en serait jamais pris à toi, assura-t-il en jetant un coup d’œil à Sophie, dont le visage se plissa. Et c’est plutôt ironique de le traiter de lâche alors que vous osez même pas dire tout haut ce que vous pensez tout bas.
— Tu rigoles ? s’exclama Hugo en se levant. Je me gêne pas pour le faire, perso. Surtout avec les demeurés comme toi qui méritent absolument pas d’être ici. Mais toi je vais te…!!!
Image

Jim effrita le reste de barre de céréales qu’il tenait à la main en serrant le poing. Il en était rarement venu aux mains dans son ancien collège, mais c’était arrivé deux ou trois fois. Les disputes qu’il avait eues avec sa mère par la suite étant plus violentes que les confrontations elles-mêmes, l’adolescent avait fini par mettre de côté son envie d’en découdre. Il craignait alors plus le courroux de Maria que son honneur blessé.
Mais cette envie revenait pourtant à toute allure face à la bande de Réguliers qui le toisaient avec dédain. Puis maman est plus là pour le rappeler à l'ordre. En le voyant approcher un peu plus, Emily se releva d’un bond, sa natte de cheveux auburn fouettant son épaule. Jim se rappela brièvement qu’elle devait connaître les arts martiaux puisqu’elle suivait le cursus S.U.I puis poussa la pensée de côté.
— Recule, siffla Emily en se plantant devant lui.
Elle dépassait Jeremy de quelques centimètres. Il la toisa pourtant sans ciller.
— Eh, le sauvage, gronda Hugo en s’avançant à son tour, je te déconseille de toucher à Emy.
— Autrement quoi ? le provoqua Jim en braquant un regard furieux sur son camarade.
Un bref rire incrédule franchit les lèvres de Hugo, qui écarta légèrement les bras.
— On t’a pas dit qui on était, ou quoi ?
Un froid désagréable descendit la colonne vertébrale de Jeremy. Ce qu’avait affirmé Valentina à propos de certains Réguliers « intouchables » n’était donc pas exagéré ?
— Vous vous prenez pour qui ? susurra Jim en fronçant les sourcils. On est dans une foutue école, vous savez ?
— À la différence que cette école est l’une des plus prestigieuses de Modros. T’as déjà de la chance qu’elle accepte des abrutis comme toi. Tu devrais quand même pas oublier qu’on est les vrais élèves ici.
— Les vrais élèves ? répéta Jim d’un air éberlué. Et c’est moi le demeuré ?
Emily lui adressa un regard assassin en serrant légèrement le poing. Ayant perçu son animosité, Jeremy se tendit à son tour. Tout chez ces adolescents lui hérissait le poil : leur apparente supériorité, leur dédain ordinaire, leur jugement sur des sujets dont ils ne savaient rien…
— Retourne donc dans ta chambre, le sauvage, lança Hugo en croisant les bras sur sa poitrine. Si l’école de S.U.I a été fondée, c’est pour former l’élite des forces armées de Californie. Les sans-papiers de Sludge en font normalement pas partie.
Jim savait pertinemment qu’il ne pouvait pas faire grand-chose à cinq contre un – surtout si ces élèves suivaient depuis un moment des entraînements au combat. Pourtant, le goût amer de l’injustice et la brûlure des insultes lui tordaient les tripes.
— Quelle bande de connards vous faites, cracha-t-il en fusillant du regard chacun des adolescents un par un.
Mâchoires serrées, il recula de quelques pas, découragé par le nombre d’yeux assassins posés sur lui. Il détestait l’idée de leur tourner le dos sans avoir essayé de de défendre son cas, mais son instinct lui soufflait que tous les mots du monde n’y changeraient rien.
— Lâche.
L’insulte, projetée par la bouche sévère de Hugo, le fit s’arrêter.
— Vous formez une belle paire, avec ton pote Chinois.
Un souffle fébrile franchit les lèvres crispées de Jeremy. Un sourire narquois plissait le visage suffisant de Hugo lorsqu’il se tourna vers lui. Emily lui barra le chemin, mais Jim la repoussa aussitôt. Alors qu’il la dépassait, Emily lui agrippa le bras, le plia dans son dos et siffla :
— Pas bouger, toi. T'as cru que tu parlais à ton chien, connasse ?
L’agression physique fit sauter les dernières limites de Jim. Avec un grognement, il tourna brusquement les talons pour se retrouver nez-à-nez avec Emily. Son bras tordu lui faisait mal, mais ne l’empêcha pas d’asséner un coup de tête dans le menton de l’adolescente.
Elle poussa un cri de douleur en reculant tandis que ses camarades bondissaient des fauteuils et canapés dans un concert d’exclamations. Jeremy, encore un peu sonné par le coup qu’il avait asséné, échappa de justesse à la grippe d’un garçon avant de bondir vers les couloirs. Tout en s’élançant à sa suite, Hugo lui jeta une floppée :arrow: Un seul p ;) de jurons acerbes. Il dut néanmoins laisser tomber sa course en constatant qu’Emily était prostrée à terre, les mains sur le visage. Le cœur battant, il s’approcha de son amie et posa le bras sur son épaule.
— Emy ?
— Elle saigne, s’étrangla Sophie en jetant un regard inquiet à Hugo. Faut l’amener à l’infirmerie. Haaaan, pauvre choupette… l'élite des forces armées de la Californie saigne… :roll:
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Le corps engourdi par la crainte d’une blessure sérieuse et par la colère d’avoir laissé Jeremy lui échapper, Hugo prit sa partenaire par la taille et l’entraîna ver les escaliers. Sophie suivait en frottant le dos de son amie qui sanglotait.
— T’inquiète, Emy, murmura-t-il d’une voix sourde, on va pas laisser passer ça. 
Pardon, je me suis un peu emportée. :oops: :lol:
En vrai, ces abrutis me saoulent comme pas possible, j'ai tellement envie de leur foutre un coup de pied aux fesses histoires qu'ils fassent trempette dans un lac de montagne gelé et n'en ressortent jamais. (Comment ça c'est excessif ? Pas du tout !)
Bref. Sinon, en termes de qualité, je n'ai absolument rien à redire… à part que je pense que mini-Hermione blasée sera mon mood pour l'intégralité des passages qui concerne cette bande de… bref. Voilà.
La suite !
louji a écrit :Les coups de tête, c'est pas bien.
Grimper sur les toits non plus.
Quel mauvais exemple ce protagoniste.




- Chapitre 19 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Merde. Je ne te le fais pas dire.
Assis sur la cuvette refermée de l’une des toilettes communes au deuxième étage de l’internat, Jim observait distraitement les marques et petits mots tagués sur les murs de la cabine. Il s’était réfugié ici sans réellement y réfléchir, mais personne ne l’avait retrouvé. Hugo l’avait poursuivi quelques mètres avant de faire demi-tour. Avait-il estimé qu’il ne pourrait pas rattraper son adversaire ? Ou était-ce autre chose ? C'est qui le lâche, hein ?
Avec un soupir las, Jim se leva, tourna le verrou de la porte puis la poussa doucement. Il n’y avait personne dans les toilettes. Il avala rapidement quelques goulées au lavabo avant de pointer le nez à l’angle de la sortie. Des élèves discutaient dans le couloir, mais il ne reconnut aucun d’entre eux. Où était passée la bande de Hugo ? Étaient-ils toujours au deuxième étage ?
L’adolescent resta planté sur le seuil des toilettes encore quelques secondes, le temps de se décider. Puisque Emily avait commencé par lui tordre le bras, on pouvait parler de légitime défense… n’est-ce pas ? Heuuu… ouais. Te fais pas trop d'illusions.

— Il faut le retrouver !
Le cri quasi hystérique de Sophie parvint jusqu’aux oreilles de l’adolescent, qui grimaça.
— Du calme ! lui intima l’agent de sécurité en sortant son talkie-walkie de la petite pochette accrochée à sa ceinture. Je vais donner son identification à mes collègues, on va le retrouver.
— Il doit passer en commission disciplinaire, insista Sophie en écarquillant les yeux de fureur. Emily a deux dents de travers. La lèvre gonflée comme pas possible. Alors toi et moi, Sophie, va clairement falloir qu'on reparle de l'aspect MILITAIRE de cette école. Bordel. Sans même parler de ton comportement de petite peste.
Jim sentit le froid de la panique lui envahir la poitrine. Main crispée sur la rambarde des escaliers, il fit brusquement demi-tour et avala les marches quatre à quatre. Commission disciplinaire ? Deux dents de travers ? Le retrouver ?
Ça ne lui disait rien qui vaille pour son avenir dans cette école. Meh. Pourquoi je sens qu'on va avoir d'un côté l'évolution de Ruy à SUI, et de l'autre Jeremy qui va se casser bientôt ?

L’adolescent courut jusqu’à sa chambre, avant de se maudire silencieusement. C’était le premier endroit où la sécurité le chercherait. Son cœur faisait des loopings contre ses côtes et ses tripes s’emmêlaient autour de ses organes. Comment avait-il pu être aussi idiot ?
Tu laisses trop parler tes émotions…
Jim n’était pas certain de savoir s’il s’agissait de sa propre voix intérieure ou celles de sa mère et de Ryu qui le gourmandaient souvent à propos de son impulsivité. Ils ne reprochaient pas à Jeremy son émotivité – il était ainsi, il ne pouvait rien y changer – mais sa fâcheuse habitude de laisser ses sentiments négatifs prendre le dessus.
Et il s’était définitivement laissé emporter avec Emily. Elle n’avait fait que le retenir par le bras. Un geste si inoffensif en comparaison avec le coup qu’il lui avait asséné. Alors, si tu compares les deux gestes, effectivement, c'est un poil disproportionné. Maintenant si tu compares le geste aux paroles juste avant… Que devait-il faire ? Se rendre ? Tenter d’expliquer ce qui s’était passé – les provocations, les insultes, les insinuations, les limites franchies ? Continuer à fuir ?

Dès que Jeremy fut certain que Sophie et son chien de garde étaient partis, il se redressa lentement. L’air lointain, le garçon qui l’avait protégé grignotait son repas sans un mot.
— Merci, souffla Jim d’une voix engourdie par les filets d’angoisse qui serraient sa gorge.
— Je peux pas me voir Sophie. :arrow: Cette phrase a-t-elle du sens ? Je sais pas ce que tu lui as fait, mais courage mon gars. Mais compte pas trop non plus sur les autres élèves pour te couvrir. On a beau pas aimer les Réguliers en règle générale, on veut pas non plus se mettre à dos la scolarité de l’école.
— Pigé, répondit aussitôt Jeremy en grimaçant d’un air contrit. Merci encore.
— Je t’en prie. Va voir ailleurs, maintenant, j’ai pas envie d’être mêlé à tes affaires.
Jim ne se fit pas prier. Après avoir inspecté le couloir, il traversa discrètement jusqu’au coin détente le plus proche puis s’arrêta de nouveau. Sophie et l’agent de sécurité n’étaient qu’à quelques mètres, en pleine inspection de la laverie.
Alors que Jim reculait au fond du coin détente, le souffle court, il essaya d’imaginer une cachette qui échapperait à l’attention de la sécurité. Mais il connaissait à peine l’École…
— Oui, je sais, maman, soupira une fille avachie à quelques mètres sur l’un des sofas de l’espace détente, portable collé à l’oreille.
Avec l’impression de se prendre un coup de poing au plexus, Jeremy se laissa aller contre le mur dans son dos. Il en avait oublié l’essentiel…
Mike. Oui bah hein, on aimerait bien pouvoir t'aider à te rappeler mais on peut pas.


— À l’attention des élèves, des professeurs et du personnel de l’école : suite à une altercation violente entre deux étudiants de 3ème année, l’administration exige que l’élève Jeremy Wayne se présente immédiatement chez le directeur. (Il y eut une pause de trois secondes à peine avant que la voix formelle ne reprenne : ) Je répète, Jeremy Wayne est demandé chez Mr Scott. S’il ne se présente pas avant la fin de journée, de sévères mesures seront prises à son égard. De même, toute personne l’apercevant dans l’enceinte de l’école est chargée de prévenir la sécurité ou un professeur. Il s’agit d’un garçon de treize ans, un mètre cinquante-cinq environ, cheveux châtain courts et yeux vairons. Il porte des vêtements sombres. Hé ben. Ils lésinent pas sur les moyens… :shock:
Toujours adossé au mur, Jim laissa un souffle fébrile franchir ses lèvres. Un rire tordu, nerveux, anxieux, lui chatouillait la gorge. Des larmes qu’il s’efforçait de refouler lui brûlaient les paupières.
Si ce ne furent quelques têtes levées pendant l’annonce, il n’y eut pas de changement notable dans la cour. Avec précaution, Jim se redressa, s’assura que personne ne se trouvait trop proche de lui, puis tourna au coin du bâtiment. Les élèves ne s’aventuraient pas trop par-là, car l’administration y avait des bureaux à baie vitrée et les étudiants se faisaient souvent chasser par les employés.
Prudent, Jeremy n’avança pas trop loin puis fit quelques pas à reculons pour dépasser le préau. Nez au ciel, il évalua la hauteur du bâtiment, les chemins possibles, les dangers potentiels. Quand il eut trouvé le passage qui lui convenait le mieux, il monta sur le blanc installé à côté de l’un des piliers du préau puis glissa les doigts dans l’encoche creusée dans le béton. C’était sûrement de l’usure, mais elle permit à l’adolescent de grimper jusqu’à la tôle du préau. Courbé, il avança prudemment sur l’avancée qui joignait le premier étage du Centre puis se colla au mur. Tout en s’assurant qu’il ne se faisait pas voir des élèves dans leurs chambres, il prit appui sur le cadre d’une fenêtre et escalada jusqu’à la prochaine ouverture. En équilibre deux mètres au-dessus du toit de tôle, Jeremy jeta un coup d’œil par la vitre pour vérifier qu’il n’y avait personne, puis reprit son ascension. Quand il posa enfin le bras sur le rebord du toit, Jim s’autorisa un soupir de soulagement.
Avec un dernier grognement d’effort, il se hissa sur le bord et se laissa tomber sur le toit. Il était plat, recouvert de graviers et ponctué de bouches d’aération. Les muscles des jambes et des bras ankylosés après sa grimpette, l’adolescent s’aventura sur le terrain jonché de petits cailloux jusqu’à l’une des sorties d’aération. Avec un geignement de satisfaction, il se laissa choir sur le petit rebord et posa les coudes sur ses genoux.
Ici, il était en sécurité. Pour combien de temps ?
J'avoue, en deux chapitres, tu as mis un coup de pression monumental dans l'histoire. On sait que les Réguliers sont pour la plupart des abrutis, mais les voir exercer autant de pouvoir alors que ce ne sont que des gamins de treize ans, ça fait peur. J'espère que ça se passera bien pour Jim, mais j'avoue, je suis sceptique. À voir…
Allez, la bise !
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Actioyn / Young Adult]

Message par TcmA »

Yoshaaaaaa

J'AI UNE ENVIE MONUMENTALE DE PÉTER LA TRONCHE DE SOPHIE, HUGO ET EMILY (quoique, Emily, Jim s'en est déjà occupé). Voilà, ça, c'est dit. Je sens que Sarah et moi, on va mystérieusement se transformer en accompagnatrices de sortie et que, "oups, pardon, on a perdu deux-trois gosses en chemin". On a pas fait exprès.

Goddamn, quand tu lances la machine, on l'arrête plus ;^;

Oohlala, je suis remontée comme un coucou.

Bon, je vais essayer d'être un peu plus organisée :lol:

Chapitre 18
Le fameux pierre-feuille-ciseaux pour la douche, j'adore!
Jim, chaton, arrête de te rabaisser ;^;
RYU, MON RAYON DE SOLEIL. Ma ptite boule d'optimisme ♡
LE BON RACISME, y e s. Wow, c'est incroyable à quel point ces gosses peuvent être puants. Que quelqu'un les remette à leur place, sivouplé, aaaah.
Oh, snap, Ryu pas content. D'un autre côté, chaton, il a pas tord... COLINE J'AI PEUR POUR LA SUITE, J'AI PEUR QUE MES THÉORIES NE SOIENT PAS QUE DES THÉORIES. ;A;
Ryu pas content bis. Ooooh, lui, quand il sera en mesure d'aller jusqu'au bout, ça va piquer...
"Vous allez le laisser agresser Sophie comme ça?" Gneuh gneuh gneuh, c'est la première fois qu'on te revoit ta connerie dans la tronche? Sale gosse. Arrête, veux-tu? (Ouhlala je m'échauffe)
OH. HO HO. HO HO HO. (Je deviens folle.) Oh, la vache, je croyais que c'était pas possible de détester un personnage autant, mais, bravo, la triplette a réussi. (PS : Jim n'est pas gothique, c'est un emo d4rk boi, s'il vous plaît)
"On t’a pas dit qui on était, ou quoi ?" Mh, j'ai une réponse, mais elle va pas te plaire.
"Les vrais élèves ? répéta Jim d’un air éberlué. Et c’est moi le demeuré ?" MERCI JIM.
Coup dur pour l'Elitiste Californienne.

Chapitre 19
Je vais craquer, je supporte pas Sophie. Oskur.
Damn, ils n'y vont pas de main morte. Est-ce que le même genre de moyens aurait été utilisé si les situations avaient été inversées? (Question rhétorique, je bous hahahahaha.)
Jim pendant tout le chapitre :
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Alternative :
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20200516_131632.jpg (196.88 Kio) Consulté 737 fois
Yeesh, cette pression...
Bon, je sens que ça va pas bien se passer pour Jim, mais optimisme de merde oblige, j'espère le contraire :lol:

Courage pour la suite et pour la fin de tes partiels!

J'ai hâte d'être énervée au prochain chapitre aussi :lol: (les partiels me rendent agressive, aled)

La bise~[/size]
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :Allez, plus que 3 jours, on y croit :roll: C'est bon, c'est fini ? :)
Ce chapitre est plus long que la moyenne, mais il lance aussi pour de bon la machine, si j'ose dire (ou, du moins, il apporte un peu de piment). Yayyyy… (pourquoi je le sens paaaas… ?)
Autrement, j'ai passé la barre des 80 000 mots y'a quelques jours (avec le chap 18, ça fait 48000), j'essaie de pas flipper sur le nombre de mots total que ce T1 risque de me donner humhumhum. T'en es à où dans le T1 avec tes 80k mots ? :arrow: Ben j'ai pas terminé la partie 1 et il me reste pas mal de chapitres... :cry: La partie 2 sera sûrement moins longue, mais j'ai peur d'atteindre les 200 000 mots quand même quoi :geek:




- Chapitre 18 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Deux heures et demie plus tard, de retour dans leur chambre, Ryu et son ami disputèrent le premier tour de douche à pierre-feuille-ciseau. Ryusuke gagna la manche trois à deux, poussa une exclamation enjouée puis fila dans la salle de bains. Dépité, Jeremy récupéra au moins une serviette pour ne pas dégoutter sur le parquet et se laissa choir au bord de son lit. Les yeux dans le vide, il écouta les gargouillements de son estomac et l’écoulement du jet d’eau. Il ne rêvait que de son lit – le vrai, celui de Seludage – et des spaghettis de sa mère.
Son cœur se tordit tandis qu’il s’interrogeait pour la centième fois à propos de sa famille. La conclusion la plus sordide qu’il avait tirée était que sa mère et sa sœur avaient été victimes de trafic d’êtres humains. Comment expliquer la situation autrement ? Ils n’étaient qu’un foyer anonyme de Sludge ; personne ne leur voulait du mal. Ce n’était pas un cambriolage : l’électroménager et les objets de valeur étaient restés en place. Un enlèvement ? Mais, dans ce cas-là, où était la demande de rançon ? Dans tous les cas, c'est dur pour lui… :arrow: Clairement :?
Frustré, Jim resserra la serviette autour de ses épaules puis glissa une main sous le col humide de son t-shirt. Il referma les doigts sur le cordon en cuir autour de son cou puis le tira sous son nez. Ternes depuis longtemps, les deux petites perles jumelles qui faisaient office de pendentif luisirent faiblement à la lumière. Il était temps de contacter Mike. C’était le dernier recours de Jim. Puisque la A.A n’avait même pas voulu entendre son histoire, l’adolescent devait compter sur le deuxième adulte de son entourage auquel il faisait confiance. Et il était persuadé que son parrain mettrait tout en œuvre pour l’aider. Même si le contacter signifiait sûrement se retrouver nez-à-nez avec… Rhoh c'est pas cool ce genre de tease x) :arrow: Déso pas déso :( Mais, promis, le suspense dure pas longtemps :lol:
— Jimmy ! lança vivement Ryu depuis la salle de bains. C’est bon, tu peux y aller… J’ai fait au plus-vite, pour qu’on ait le temps d’aller manger à la cantine.
Tiré de ses pensées, Jim adressa un hochement de tête reconnaissant à son ami puis se leva. Impatient d’être sous la douche, il tourna le verrou, jeta son t-shirt sale dans la corbeille à linge, se débarrassa rapidement du reste de ses vêtements puis bondit dans la cabine. Comme Ryu était passé juste avant, l’eau chaude jaillit immédiatement. Il la laissa remouiller ses cheveux et resta tête baissée plusieurs secondes, le temps de délasser ses muscles un par un.

Jeremy avait dévoré son plat de pâtes, mais à peine touché à sa compote. Ryu finit par la récupérer sur le plateau de son ami pour éviter le gaspillage.
— On a quoi comme cours, après ?
Ryusuke, qui connaissait déjà leur emploi du temps par cœur, répondit entre deux cuillerées de compote :
— Physique-chimie. Tiens, des matières typiquement françaises aux US x) (Pour le détail, 98% des autres pays… si ce n'est 100%, font la distinction entre physique et chimie, il n'y a qu'en France où j'ai vu les deux matières mixées. Pour l'histoire-géo idem, et la SVT, on ne va même pas en parler :lol: ) :arrow: Je sais bien que c'est pas du tout ricain... :? C'est un parti pris, j'ai énormément "francisé" leur système, rien qu'avec les noms de classe et les notes en chiffres et pas lettres. C'est pour permettre une meilleure compréhension pour un lectorat français dans un 1er temps et dans un second temps, les matières associées comme physique-chimie (ça aurait pu être informatique-physique en vrai !) c'était pour me faciliter l'élaboration de l'EDT. Les élèves de parcours général ont des matières à la "carte" et non-associées, plus ressemblantes à ce qui se passe réellement aux USA. Les élèves du parcours S.U.I ayant que 3h de cours "classiques" par jour, j'ai préféré faire des associations de matières pour être sûre de leur offrir un programme polyvalent x) Vualà, c'était pas gratuit, c'est juste pour ça :lol: Puis on a nos cours de langue vivante respectifs. On termine avec les sciences militaires.

— Une fille de notre classe… qui a des origines, comme tous les foutus habitants de ce continent qui ne sont pas Amérindiens. Tiens hors sujet total, mais avec mes colocs de Paris (respectivement chiliens et mexicains) on a eu un loooong débat sur la notion des gens "américains". Oh boy c'est parti loin. :roll: :arrow: Fiouh, j'imagine ! On a une vision très nord-américaine des "Américains" x''') (Valentina s’efforça à prendre une grande inspiration pour ne pas imploser.) Tu sais, aujourd’hui, c’est les dix-neuf ans des attentats du onze septembre.
Visage grave, Ryu acquiesça, même s’il ne comprenait pas toujours le rapport avec l’accrochage qui s’était produit quelques minutes plus tôt.
— Ben Emily a lancé à Sana que le cours de chimie était pas un prétexte pour fabriquer une bombe. Je vais la taper, elle. Hugo en a rajouté une couche et ça a pété.


— Tout va bien, trancha le prof en tapant sur son bureau à l’aide d’une règle. Hugo, rassieds-toi. (Comme il ne connaissait pas encore très bien les deux nouveaux élèves, l’enseignant appuya son regard sur Ryu.) Toi aussi.
Les deux garçons n’insistèrent pas plus. Ryusuke garda le nez baissé sur sa trousse, encore mortifié par son élan de colère. Quant à Jim, il fixa l’extérieur pour le restant du cours, blessé par les mots que lui avait jetés son ami. C'est bien, il commence à se bouger un peu et réagir. T'inquiète choupi, ça fait peur au début, mais ça ira mieux après ^^ :arrow: Ouais, il est temps de Ryu prenne un peu en carafon ! C'est sympa de l'écrire un peu plus vénère d'ailleurs x)


— Ryu s’en serait jamais pris à toi, assura-t-il en jetant un coup d’œil à Sophie, dont le visage se plissa. Et c’est plutôt ironique de le traiter de lâche alors que vous osez même pas dire tout haut ce que vous pensez tout bas.
— Tu rigoles ? s’exclama Hugo en se levant. Je me gêne pas pour le faire, perso. Surtout avec les demeurés comme toi qui méritent absolument pas d’être ici. Mais toi je vais te…!!!
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:arrow: Ouais ce serait satisfaisant de leur mettre un coup de latte comme ça :lol:

Jim effrita le reste de barre de céréales qu’il tenait à la main en serrant le poing. Il en était rarement venu aux mains dans son ancien collège, mais c’était arrivé deux ou trois fois. Les disputes qu’il avait eues avec sa mère par la suite étant plus violentes que les confrontations elles-mêmes, l’adolescent avait fini par mettre de côté son envie d’en découdre. Il craignait alors plus le courroux de Maria que son honneur blessé.
Mais cette envie revenait pourtant à toute allure face à la bande de Réguliers qui le toisaient avec dédain. Puis maman est plus là pour le rappeler à l'ordre. :arrow: Mdr aled ;w; En le voyant approcher un peu plus, Emily se releva d’un bond, sa natte de cheveux auburn fouettant son épaule. Jim se rappela brièvement qu’elle devait connaître les arts martiaux puisqu’elle suivait le cursus S.U.I puis poussa la pensée de côté.

Elle poussa un cri de douleur en reculant tandis que ses camarades bondissaient des fauteuils et canapés dans un concert d’exclamations. Jeremy, encore un peu sonné par le coup qu’il avait asséné, échappa de justesse à la grippe d’un garçon avant de bondir vers les couloirs. Tout en s’élançant à sa suite, Hugo lui jeta une floppée :arrow: Un seul p ;) :arrow: Merci ! :D de jurons acerbes. Il dut néanmoins laisser tomber sa course en constatant qu’Emily était prostrée à terre, les mains sur le visage. Le cœur battant, il s’approcha de son amie et posa le bras sur son épaule.
— Emy ?
— Elle saigne, s’étrangla Sophie en jetant un regard inquiet à Hugo. Faut l’amener à l’infirmerie. Haaaan, pauvre choupette… l'élite des forces armées de la Californie saigne… :roll: :arrow: Ça saigne... :roll:
Image

Pardon, je me suis un peu emportée. :oops: :lol:
En vrai, ces abrutis me saoulent comme pas possible, j'ai tellement envie de leur foutre un coup de pied aux fesses histoires qu'ils fassent trempette dans un lac de montagne gelé et n'en ressortent jamais. (Comment ça c'est excessif ? Pas du tout !)
Bref. Sinon, en termes de qualité, je n'ai absolument rien à redire… à part que je pense que mini-Hermione blasée sera mon mood pour l'intégralité des passages qui concerne cette bande de… bref. Voilà.
La suite !

:arrow: T'inquiète, je comprends que ce soit rageant :lol:
Mais faut avouer que c'est plaisant de les rendre détestables... tu connais ça toi aussi n'est-ce pas :twisted:
Mini-Hermione blasée, ça va bien pour cette bande de persos, t'inquiète x)



louji a écrit :
- Chapitre 19 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Merde. Je ne te le fais pas dire.
Assis sur la cuvette refermée de l’une des toilettes communes au deuxième étage de l’internat, Jim observait distraitement les marques et petits mots tagués sur les murs de la cabine. Il s’était réfugié ici sans réellement y réfléchir, mais personne ne l’avait retrouvé. Hugo l’avait poursuivi quelques mètres avant de faire demi-tour. Avait-il estimé qu’il ne pourrait pas rattraper son adversaire ? Ou était-ce autre chose ? C'est qui le lâche, hein ? :arrow: Mdr ;-;
Avec un soupir las, Jim se leva, tourna le verrou de la porte puis la poussa doucement. Il n’y avait personne dans les toilettes. Il avala rapidement quelques goulées au lavabo avant de pointer le nez à l’angle de la sortie. Des élèves discutaient dans le couloir, mais il ne reconnut aucun d’entre eux. Où était passée la bande de Hugo ? Étaient-ils toujours au deuxième étage ?
L’adolescent resta planté sur le seuil des toilettes encore quelques secondes, le temps de se décider. Puisque Emily avait commencé par lui tordre le bras, on pouvait parler de légitime défense… n’est-ce pas ? Heuuu… ouais. Te fais pas trop d'illusions.

— Il faut le retrouver !
Le cri quasi hystérique de Sophie parvint jusqu’aux oreilles de l’adolescent, qui grimaça.
— Du calme ! lui intima l’agent de sécurité en sortant son talkie-walkie de la petite pochette accrochée à sa ceinture. Je vais donner son identification à mes collègues, on va le retrouver.
— Il doit passer en commission disciplinaire, insista Sophie en écarquillant les yeux de fureur. Emily a deux dents de travers. La lèvre gonflée comme pas possible. Alors toi et moi, Sophie, va clairement falloir qu'on reparle de l'aspect MILITAIRE de cette école. Bordel. Sans même parler de ton comportement de petite peste. :arrow: Nan mais tant que ça les touche pas eux, y'a pas de problème tu comprends :roll:
Jim sentit le froid de la panique lui envahir la poitrine. Main crispée sur la rambarde des escaliers, il fit brusquement demi-tour et avala les marches quatre à quatre. Commission disciplinaire ? Deux dents de travers ? Le retrouver ?
Ça ne lui disait rien qui vaille pour son avenir dans cette école. Meh. Pourquoi je sens qu'on va avoir d'un côté l'évolution de Ruy à SUI, et de l'autre Jeremy qui va se casser bientôt ? :arrow: Haha, le karma, le karma... :mrgreen:

L’adolescent courut jusqu’à sa chambre, avant de se maudire silencieusement. C’était le premier endroit où la sécurité le chercherait. Son cœur faisait des loopings contre ses côtes et ses tripes s’emmêlaient autour de ses organes. Comment avait-il pu être aussi idiot ?
Tu laisses trop parler tes émotions…
Jim n’était pas certain de savoir s’il s’agissait de sa propre voix intérieure ou celles de sa mère et de Ryu qui le gourmandaient souvent à propos de son impulsivité. Ils ne reprochaient pas à Jeremy son émotivité – il était ainsi, il ne pouvait rien y changer – mais sa fâcheuse habitude de laisser ses sentiments négatifs prendre le dessus.
Et il s’était définitivement laissé emporter avec Emily. Elle n’avait fait que le retenir par le bras. Un geste si inoffensif en comparaison avec le coup qu’il lui avait asséné. Alors, si tu compares les deux gestes, effectivement, c'est un poil disproportionné. Maintenant si tu compares le geste aux paroles juste avant… :arrow: Malheureusement les insultes sont rarement considérées de la même manière que des coups... :? Que devait-il faire ? Se rendre ? Tenter d’expliquer ce qui s’était passé – les provocations, les insultes, les insinuations, les limites franchies ? Continuer à fuir ?

Dès que Jeremy fut certain que Sophie et son chien de garde étaient partis, il se redressa lentement. L’air lointain, le garçon qui l’avait protégé grignotait son repas sans un mot.
— Merci, souffla Jim d’une voix engourdie par les filets d’angoisse qui serraient sa gorge.
— Je peux pas me voir Sophie. :arrow: Cette phrase a-t-elle du sens ? :arrow: Ça fait pas sens pour toi ? Genre "ne pas pouvoir se voir X" = ne pas supporter X... Tu me dis ça littéralement ou c'est dans le sens où personne peut se voir Sophie ? :lol: Je sais pas ce que tu lui as fait, mais courage mon gars. Mais compte pas trop non plus sur les autres élèves pour te couvrir. On a beau pas aimer les Réguliers en règle générale, on veut pas non plus se mettre à dos la scolarité de l’école.


— À l’attention des élèves, des professeurs et du personnel de l’école : suite à une altercation violente entre deux étudiants de 3ème année, l’administration exige que l’élève Jeremy Wayne se présente immédiatement chez le directeur. (Il y eut une pause de trois secondes à peine avant que la voix formelle ne reprenne : ) Je répète, Jeremy Wayne est demandé chez Mr Scott. S’il ne se présente pas avant la fin de journée, de sévères mesures seront prises à son égard. De même, toute personne l’apercevant dans l’enceinte de l’école est chargée de prévenir la sécurité ou un professeur. Il s’agit d’un garçon de treize ans, un mètre cinquante-cinq environ, cheveux châtain courts et yeux vairons. Il porte des vêtements sombres. Hé ben. Ils lésinent pas sur les moyens… :shock: :arrow: Ah, clairement... Après ça va, c'est une annonce sonore, c'est pas non plus comme si toute la sécurité de l'école patrouillait pour le trouver... Ils comptent sur les témoignages des autres élèves ou profs ^^

J'avoue, en deux chapitres, tu as mis un coup de pression monumental dans l'histoire. On sait que les Réguliers sont pour la plupart des abrutis, mais les voir exercer autant de pouvoir alors que ce ne sont que des gamins de treize ans, ça fait peur. J'espère que ça se passera bien pour Jim, mais j'avoue, je suis sceptique. À voir…
Allez, la bise !
Yas, c'était un peu plus mou depuis quelques chapitres, je voulais remettre un peu d'action ! ;) Et, clairement, les Réguliers (surtout les "intouchables") ça va être un problème pour un moment encore... car c'est un vrai "fléau" dans l'École et la direction se bouge pas encore vraiment le c*l sur ça :v

Merci pour ton com, la bise !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Actioyn / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Yoshaaaaaa

J'AI UNE ENVIE MONUMENTALE DE PÉTER LA TRONCHE DE SOPHIE, HUGO ET EMILY (quoique, Emily, Jim s'en est déjà occupé). Voilà, ça, c'est dit. Je sens que Sarah et moi, on va mystérieusement se transformer en accompagnatrices de sortie et que, "oups, pardon, on a perdu deux-trois gosses en chemin". On a pas fait exprès.

Goddamn, quand tu lances la machine, on l'arrête plus ;^;

Oohlala, je suis remontée comme un coucou.

Bon, je vais essayer d'être un peu plus organisée :lol:

Chapitre 18
Le fameux pierre-feuille-ciseaux pour la douche, j'adore!
Jim, chaton, arrête de te rabaisser ;^;
RYU, MON RAYON DE SOLEIL. Ma ptite boule d'optimisme ♡
LE BON RACISME, y e s. Wow, c'est incroyable à quel point ces gosses peuvent être puants. Que quelqu'un les remette à leur place, sivouplé, aaaah.
Oh, snap, Ryu pas content. D'un autre côté, chaton, il a pas tord... COLINE J'AI PEUR POUR LA SUITE, J'AI PEUR QUE MES THÉORIES NE SOIENT PAS QUE DES THÉORIES. ;A;
Ryu pas content bis. Ooooh, lui, quand il sera en mesure d'aller jusqu'au bout, ça va piquer...
"Vous allez le laisser agresser Sophie comme ça?" Gneuh gneuh gneuh, c'est la première fois qu'on te revoit ta connerie dans la tronche? Sale gosse. Arrête, veux-tu? (Ouhlala je m'échauffe)
OH. HO HO. HO HO HO. (Je deviens folle.) Oh, la vache, je croyais que c'était pas possible de détester un personnage autant, mais, bravo, la triplette a réussi. (PS : Jim n'est pas gothique, c'est un emo d4rk boi, s'il vous plaît)
"On t’a pas dit qui on était, ou quoi ?" Mh, j'ai une réponse, mais elle va pas te plaire.
"Les vrais élèves ? répéta Jim d’un air éberlué. Et c’est moi le demeuré ?" MERCI JIM.
Coup dur pour l'Elitiste Californienne.

Chapitre 19
Je vais craquer, je supporte pas Sophie. Oskur.
Damn, ils n'y vont pas de main morte. Est-ce que le même genre de moyens aurait été utilisé si les situations avaient été inversées? (Question rhétorique, je bous hahahahaha.)
Jim pendant tout le chapitre :
20200516_092719.jpg
Alternative :
20200516_131632.jpg
Yeesh, cette pression...
Bon, je sens que ça va pas bien se passer pour Jim, mais optimisme de merde oblige, j'espère le contraire :lol:

Courage pour la suite et pour la fin de tes partiels!

J'ai hâte d'être énervée au prochain chapitre aussi :lol: (les partiels me rendent agressive, aled)

La bise~[/size]
Yoss !

Fais-toi plaisir, je t'en empêcherai pas :lol:
Oh bah zut, ils ont échappé à notre vigilance, on comprend pas...

Chap 18
Nan mais l'auto-dénigrement, tu sais, la base de fonctionnement de mes persos :roll:
Et heureusement que y'a Ryu, Jim balance tellement d'ondes négatives :v
IL FAIT PLAISIR CE RACISME HEIN.
Ouais Ryu pas content... mais y'en avait besoin :'c
Mdr ça me fait plaisir de vous voir les haïr, c'était tellement le but :lol: (ui, c'est un emo d4rk boi)

Chap 19
Ouais, ils ont de l'influence les gamins, c'est assez flippant... Et pour te répondre quand même, dans le cas inverse, l'élève aurait été puni, mais... peut-être pas recherché comme ça quoi x)

MDRRR les images ptn ;w;

Z'allez voir pour Jim :mrgreen:

Le prochain chapitre, il est moins énervant je crois !

Merci beaucoup pour ton com, la bise !
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Allez, plus que 3 jours, on y croit :roll: C'est bon, c'est fini ? :)
Ce chapitre est plus long que la moyenne, mais il lance aussi pour de bon la machine, si j'ose dire (ou, du moins, il apporte un peu de piment). Yayyyy… (pourquoi je le sens paaaas… ?)
Autrement, j'ai passé la barre des 80 000 mots y'a quelques jours (avec le chap 18, ça fait 48000), j'essaie de pas flipper sur le nombre de mots total que ce T1 risque de me donner humhumhum. T'en es à où dans le T1 avec tes 80k mots ? :arrow: Ben j'ai pas terminé la partie 1 et il me reste pas mal de chapitres... :cry: La partie 2 sera sûrement moins longue, mais j'ai peur d'atteindre les 200 000 mots quand même quoi :geek:
Ah ui quand même !



- Chapitre 18 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Deux heures et demie plus tard, de retour dans leur chambre, Ryu et son ami disputèrent le premier tour de douche à pierre-feuille-ciseau. Ryusuke gagna la manche trois à deux, poussa une exclamation enjouée puis fila dans la salle de bains. Dépité, Jeremy récupéra au moins une serviette pour ne pas dégoutter sur le parquet et se laissa choir au bord de son lit. Les yeux dans le vide, il écouta les gargouillements de son estomac et l’écoulement du jet d’eau. Il ne rêvait que de son lit – le vrai, celui de Seludage – et des spaghettis de sa mère.
Son cœur se tordit tandis qu’il s’interrogeait pour la centième fois à propos de sa famille. La conclusion la plus sordide qu’il avait tirée était que sa mère et sa sœur avaient été victimes de trafic d’êtres humains. Comment expliquer la situation autrement ? Ils n’étaient qu’un foyer anonyme de Sludge ; personne ne leur voulait du mal. Ce n’était pas un cambriolage : l’électroménager et les objets de valeur étaient restés en place. Un enlèvement ? Mais, dans ce cas-là, où était la demande de rançon ? Dans tous les cas, c'est dur pour lui… :arrow: Clairement :?
Frustré, Jim resserra la serviette autour de ses épaules puis glissa une main sous le col humide de son t-shirt. Il referma les doigts sur le cordon en cuir autour de son cou puis le tira sous son nez. Ternes depuis longtemps, les deux petites perles jumelles qui faisaient office de pendentif luisirent faiblement à la lumière. Il était temps de contacter Mike. C’était le dernier recours de Jim. Puisque la A.A n’avait même pas voulu entendre son histoire, l’adolescent devait compter sur le deuxième adulte de son entourage auquel il faisait confiance. Et il était persuadé que son parrain mettrait tout en œuvre pour l’aider. Même si le contacter signifiait sûrement se retrouver nez-à-nez avec… Rhoh c'est pas cool ce genre de tease x) :arrow: Déso pas déso :( Mais, promis, le suspense dure pas longtemps :lol: Pourquoi suis-je déjà blasée (au sens moderne du terme) ? x)


Jeremy avait dévoré son plat de pâtes, mais à peine touché à sa compote. Ryu finit par la récupérer sur le plateau de son ami pour éviter le gaspillage.
— On a quoi comme cours, après ?
Ryusuke, qui connaissait déjà leur emploi du temps par cœur, répondit entre deux cuillerées de compote :
— Physique-chimie. Tiens, des matières typiquement françaises aux US x) (Pour le détail, 98% des autres pays… si ce n'est 100%, font la distinction entre physique et chimie, il n'y a qu'en France où j'ai vu les deux matières mixées. Pour l'histoire-géo idem, et la SVT, on ne va même pas en parler :lol: ) :arrow: Je sais bien que c'est pas du tout ricain... :? C'est un parti pris, j'ai énormément "francisé" leur système, rien qu'avec les noms de classe et les notes en chiffres et pas lettres. C'est pour permettre une meilleure compréhension pour un lectorat français dans un 1er temps et dans un second temps, les matières associées comme physique-chimie (ça aurait pu être informatique-physique en vrai !) c'était pour me faciliter l'élaboration de l'EDT. Les élèves de parcours général ont des matières à la "carte" et non-associées, plus ressemblantes à ce qui se passe réellement aux USA. Les élèves du parcours S.U.I ayant que 3h de cours "classiques" par jour, j'ai préféré faire des associations de matières pour être sûre de leur offrir un programme polyvalent x) Vualà, c'était pas gratuit, c'est juste pour ça :lol: En vrai, comme c'est un parti pris et un choix relativement logique par rapport à la structure de l'enseignement de SUI, ça passe ^^ Puis on a nos cours de langue vivante respectifs. On termine avec les sciences militaires.

— Une fille de notre classe… qui a des origines, comme tous les foutus habitants de ce continent qui ne sont pas Amérindiens. Tiens hors sujet total, mais avec mes colocs de Paris (respectivement chiliens et mexicains) on a eu un loooong débat sur la notion des gens "américains". Oh boy c'est parti loin. :roll: :arrow: Fiouh, j'imagine ! On a une vision très nord-américaine des "Américains" x''') Bah à partir du moment où, quand on te dit "Américain", 98% des gens vont penser "qui vient des US" alors qu'en fait… ben les US, c'est quoi, 20% de la surface du continent américain ? (et on va même pas parler de population). Donc ouais, ça a tendance à les saouler.
Pour l'anecdote, à un moment donné, la mexicaine s'était retrouvée face à un "américain" des US, qui lui dit "Je suis américain", et elle lui dit "Oh cool, moi aussi" et il fait "Nan mais fin… t'es Mexicaine, pas Américaine". Ben si mon chou, elle est tout autant américaine que toi. Juste moins débile. :lol:
(Valentina s’efforça à prendre une grande inspiration pour ne pas imploser.) Tu sais, aujourd’hui, c’est les dix-neuf ans des attentats du onze septembre.
Visage grave, Ryu acquiesça, même s’il ne comprenait pas toujours le rapport avec l’accrochage qui s’était produit quelques minutes plus tôt.
— Ben Emily a lancé à Sana que le cours de chimie était pas un prétexte pour fabriquer une bombe. Je vais la taper, elle. Hugo en a rajouté une couche et ça a pété.


— Tout va bien, trancha le prof en tapant sur son bureau à l’aide d’une règle. Hugo, rassieds-toi. (Comme il ne connaissait pas encore très bien les deux nouveaux élèves, l’enseignant appuya son regard sur Ryu.) Toi aussi.
Les deux garçons n’insistèrent pas plus. Ryusuke garda le nez baissé sur sa trousse, encore mortifié par son élan de colère. Quant à Jim, il fixa l’extérieur pour le restant du cours, blessé par les mots que lui avait jetés son ami. C'est bien, il commence à se bouger un peu et réagir. T'inquiète choupi, ça fait peur au début, mais ça ira mieux après ^^ :arrow: Ouais, il est temps de Ryu prenne un peu en carafon ! C'est sympa de l'écrire un peu plus vénère d'ailleurs x) J'imagine bien !


— Ryu s’en serait jamais pris à toi, assura-t-il en jetant un coup d’œil à Sophie, dont le visage se plissa. Et c’est plutôt ironique de le traiter de lâche alors que vous osez même pas dire tout haut ce que vous pensez tout bas.
— Tu rigoles ? s’exclama Hugo en se levant. Je me gêne pas pour le faire, perso. Surtout avec les demeurés comme toi qui méritent absolument pas d’être ici. Mais toi je vais te…!!!
Image


:arrow: Ouais ce serait satisfaisant de leur mettre un coup de latte comme ça :lol: C'est clair !

— Elle saigne, s’étrangla Sophie en jetant un regard inquiet à Hugo. Faut l’amener à l’infirmerie. Haaaan, pauvre choupette… l'élite des forces armées de la Californie saigne… :roll: :arrow: Ça saigne... :roll: J'aime beaucoup le "ça", ça résumé très bien Sophie :lol:
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Pardon, je me suis un peu emportée. :oops: :lol:
En vrai, ces abrutis me saoulent comme pas possible, j'ai tellement envie de leur foutre un coup de pied aux fesses histoires qu'ils fassent trempette dans un lac de montagne gelé et n'en ressortent jamais. (Comment ça c'est excessif ? Pas du tout !)
Bref. Sinon, en termes de qualité, je n'ai absolument rien à redire… à part que je pense que mini-Hermione blasée sera mon mood pour l'intégralité des passages qui concerne cette bande de… bref. Voilà.
La suite !


:arrow: T'inquiète, je comprends que ce soit rageant :lol:
Mais faut avouer que c'est plaisant de les rendre détestables... tu connais ça toi aussi n'est-ce pas :twisted:
Mini-Hermione blasée, ça va bien pour cette bande de persos, t'inquiète x)


Les persos rageants, je connais ^^ Mais les miens, c'est des salauds pas trop cons, en général, alors que les tiens… ben c'est des gamins. C'est limite pire x)

louji a écrit :
- Chapitre 19 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


— Il faut le retrouver !
Le cri quasi hystérique de Sophie parvint jusqu’aux oreilles de l’adolescent, qui grimaça.
— Du calme ! lui intima l’agent de sécurité en sortant son talkie-walkie de la petite pochette accrochée à sa ceinture. Je vais donner son identification à mes collègues, on va le retrouver.
— Il doit passer en commission disciplinaire, insista Sophie en écarquillant les yeux de fureur. Emily a deux dents de travers. La lèvre gonflée comme pas possible. Alors toi et moi, Sophie, va clairement falloir qu'on reparle de l'aspect MILITAIRE de cette école. Bordel. Sans même parler de ton comportement de petite peste. :arrow: Nan mais tant que ça les touche pas eux, y'a pas de problème tu comprends :roll: Pardon, j'oubliais. Bon, maintenant que ça te touche Sophinette chérie, viens par ici, qu'on ait une discussion où je t'exprime mes arguments à coups de poings dans la figure.
Jim sentit le froid de la panique lui envahir la poitrine. Main crispée sur la rambarde des escaliers, il fit brusquement demi-tour et avala les marches quatre à quatre. Commission disciplinaire ? Deux dents de travers ? Le retrouver ?
Ça ne lui disait rien qui vaille pour son avenir dans cette école. Meh. Pourquoi je sens qu'on va avoir d'un côté l'évolution de Ruy à SUI, et de l'autre Jeremy qui va se casser bientôt ? :arrow: Haha, le karma, le karma... :mrgreen: Oh boy… :lol:

L’adolescent courut jusqu’à sa chambre, avant de se maudire silencieusement. C’était le premier endroit où la sécurité le chercherait. Son cœur faisait des loopings contre ses côtes et ses tripes s’emmêlaient autour de ses organes. Comment avait-il pu être aussi idiot ?
Tu laisses trop parler tes émotions…
Jim n’était pas certain de savoir s’il s’agissait de sa propre voix intérieure ou celles de sa mère et de Ryu qui le gourmandaient souvent à propos de son impulsivité. Ils ne reprochaient pas à Jeremy son émotivité – il était ainsi, il ne pouvait rien y changer – mais sa fâcheuse habitude de laisser ses sentiments négatifs prendre le dessus.
Et il s’était définitivement laissé emporter avec Emily. Elle n’avait fait que le retenir par le bras. Un geste si inoffensif en comparaison avec le coup qu’il lui avait asséné. Alors, si tu compares les deux gestes, effectivement, c'est un poil disproportionné. Maintenant si tu compares le geste aux paroles juste avant… :arrow: Malheureusement les insultes sont rarement considérées de la même manière que des coups... :? Ui :( Que devait-il faire ? Se rendre ? Tenter d’expliquer ce qui s’était passé – les provocations, les insultes, les insinuations, les limites franchies ? Continuer à fuir ?

Dès que Jeremy fut certain que Sophie et son chien de garde étaient partis, il se redressa lentement. L’air lointain, le garçon qui l’avait protégé grignotait son repas sans un mot.
— Merci, souffla Jim d’une voix engourdie par les filets d’angoisse qui serraient sa gorge.
— Je peux pas me voir Sophie. :arrow: Cette phrase a-t-elle du sens ? :arrow: Ça fait pas sens pour toi ? Genre "ne pas pouvoir se voir X" = ne pas supporter X... Tu me dis ça littéralement ou c'est dans le sens où personne peut se voir Sophie ? :lol: Je sais pas, j'ai jamais vu ou entendu cette tournure, ça m'a paru chelou. Je sais pas ce que tu lui as fait, mais courage mon gars. Mais compte pas trop non plus sur les autres élèves pour te couvrir. On a beau pas aimer les Réguliers en règle générale, on veut pas non plus se mettre à dos la scolarité de l’école.


— À l’attention des élèves, des professeurs et du personnel de l’école : suite à une altercation violente entre deux étudiants de 3ème année, l’administration exige que l’élève Jeremy Wayne se présente immédiatement chez le directeur. (Il y eut une pause de trois secondes à peine avant que la voix formelle ne reprenne : ) Je répète, Jeremy Wayne est demandé chez Mr Scott. S’il ne se présente pas avant la fin de journée, de sévères mesures seront prises à son égard. De même, toute personne l’apercevant dans l’enceinte de l’école est chargée de prévenir la sécurité ou un professeur. Il s’agit d’un garçon de treize ans, un mètre cinquante-cinq environ, cheveux châtain courts et yeux vairons. Il porte des vêtements sombres. Hé ben. Ils lésinent pas sur les moyens… :shock: :arrow: Ah, clairement... Après ça va, c'est une annonce sonore, c'est pas non plus comme si toute la sécurité de l'école patrouillait pour le trouver... Ils comptent sur les témoignages des autres élèves ou profs ^^ Ouais mais bon, pour un coup dans les dents… pauvre choupette.



J'avoue, en deux chapitres, tu as mis un coup de pression monumental dans l'histoire. On sait que les Réguliers sont pour la plupart des abrutis, mais les voir exercer autant de pouvoir alors que ce ne sont que des gamins de treize ans, ça fait peur. J'espère que ça se passera bien pour Jim, mais j'avoue, je suis sceptique. À voir…
Allez, la bise !


Yas, c'était un peu plus mou depuis quelques chapitres, je voulais remettre un peu d'action ! ;) Et, clairement, les Réguliers (surtout les "intouchables") ça va être un problème pour un moment encore... car c'est un vrai "fléau" dans l'École et la direction se bouge pas encore vraiment le c*l sur ça :v

Merci pour ton com, la bise !
Ben pour remettre de l'action, t'as clairement remis de l'action ! :lol: La direction risque pas de se bouger pour le moment, j'ai l'impression, donc je sens qu'on va se les coltiner encore un moment…
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Ahah ! vu les réactions de tes copines qui sont prêtes à monter une expédition punitive, voire exterminatrice, dans le collège, je n'en rajoute pas ! Je les laisse passer devant et quand ils seront KO allongés à terre je leur flanquerai quelques coups de pied dans les côtes :lol:
C'est bien vivant et ça coule bien.
Et rien n'a accroché mon oeil ! :D T'es en route vers la perfection ! 8-)
Continue !
Bisous
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Pardon, je me suis un peu emportée. :oops: :lol:
En vrai, ces abrutis me saoulent comme pas possible, j'ai tellement envie de leur foutre un coup de pied aux fesses histoires qu'ils fassent trempette dans un lac de montagne gelé et n'en ressortent jamais. (Comment ça c'est excessif ? Pas du tout !)
Bref. Sinon, en termes de qualité, je n'ai absolument rien à redire… à part que je pense que mini-Hermione blasée sera mon mood pour l'intégralité des passages qui concerne cette bande de… bref. Voilà.
La suite !


:arrow: T'inquiète, je comprends que ce soit rageant :lol:
Mais faut avouer que c'est plaisant de les rendre détestables... tu connais ça toi aussi n'est-ce pas :twisted:
Mini-Hermione blasée, ça va bien pour cette bande de persos, t'inquiète x)


Les persos rageants, je connais ^^ Mais les miens, c'est des salauds pas trop cons, en général, alors que les tiens… ben c'est des gamins. C'est limite pire x)

Ben pour remettre de l'action, t'as clairement remis de l'action ! :lol: La direction risque pas de se bouger pour le moment, j'ai l'impression, donc je sens qu'on va se les coltiner encore un moment…
C'est extrêmement frustrant ce raccourci linguistique pour les Américains... encore plus pour les habitants d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. En français, on a "États-uniens" pour les désigner, mais personne utilise le mot :roll: Et en anglais, pas certaine qu'il existe...

Ouais, c'est des gamins, déso :lol: Les adultes un peu rageants arrivent plutôt dans la partie 2 :)

N'empêche c'est dingue comme ils vous rendent dingues, ces réguliers... ça rend même Daniel violent, c'est dire :lol:

Oh, tu as jamais entendu "Je peux pas me voir X truc/personne" ? Genre "J'peux pas m'le voir" (plutôt comme ça que je le prononce :lol: )

Le problème des "Intouchables" concerne même SUI et la A.A et c'est là le problème... Tant que c'est pas réglé en haut, c'est difficile réglé dans les filiales ou départements secondaires :?
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Ahah ! vu les réactions de tes copines qui sont prêtes à monter une expédition punitive, voire exterminatrice, dans le collège, je n'en rajoute pas ! Je les laisse passer devant et quand ils seront KO allongés à terre je leur flanquerai quelques coups de pied dans les côtes :lol:
C'est bien vivant et ça coule bien.
Et rien n'a accroché mon oeil ! :D T'es en route vers la perfection ! 8-)
Continue !
Bisous
Dis donc, ils doivent être vraiment détestables pour que même toi tu mentionnes la violence :lol:

Merci :D Ouh, la perfection, j'y crois moyen :lol: J'apprends à mieux me relire surtout ;) Puis si c'était parfait, y'aurait plus rien à apprendre, et ce serait dommage !

Bizzouze !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Gé1bulagu:
C'est un têtard ; il croyait qu'il était tôt, puis qu'il était tard, mais, en fait, il était dans les temps.



(dans l'étang)



- Chapitre 20 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


D’une pression sur la télécommande, Valentina mit le film en pause dès que les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. Au fil de l’annonce, le visage de Mia se tendit et celui de Ryu pâlit.
— Mais qu’est-ce qu’il a fichu ? marmonna Valentina en se levant. Ryu, accompagne-moi à ta chambre.
Sourcils froncés, elle ouvrit la porte et s’engagea derrière Ryusuke qui la guida jusqu’à sa chambre. Mme Jekins s’y trouvait déjà, en compagnie d’un agent de la sécurité. En les apercevant, la responsable de l’étage s’arrêta au milieu de sa discussion puis s’approcha de Ryu.
— Dis-moi, mon garçon, tu ne saurais pas où est Jeremy ?
— Pas du tout, avoua l’adolescent en secouant la tête. J’étais avec Valentina et Mia, je sais pas ce que Jim a fait depuis qu’on est sortis de cours.
— Jim ? répéta Mme Jekins d’un air étonné.
— Jeremy, se corrigea aussitôt Ryusuke en rougissant. Je… j’espère que c’est rien de grave.
L’adolescent comprit au visage fermé de la responsable qu’elle ne pourrait pas le contredire. L’annonce parlait d’une altercation, sans préciser sa nature ou son ampleur.
— Jeremy s’est battu avec un autre élève ? s’enquit Ryu d’un ton nerveux.
— Battu, battu… Ça s’est passé très vite, d’après les témoins, répondit l’agent de sécurité en croisant les bras sur sa poitrine. Il a frappé une élève puis a pris la fuite.
— Quoi ? s’étrangla Ryusuke en blêmissant de stupeur.
À côté de lui, Valentina plissa les yeux puis s’approcha un peu plus des deux adultes.
— On peut savoir qui est l’autre élève impliquée ?
— Je vous le dis seulement parce que vous êtes dans la même classe, soupira Mme Jekins en refermant la porte de la chambre de Ryu. Il s’agit d’Emily Hobs. Elle est blessée à la bouche et aux dents. Rien de très grave, mais on lui a posé trois points de suture. Et ses parents risquent de dépenser en frais dentaires.
Trop stupéfait pour réagir, Ryu garda les yeux braqués dans le vide, bouche entrouverte. Quant à Valentina, elle fronça le nez en se retenant de révéler ses pensées acerbes à propos d’Emily.
— Et… reprit Ryusuke en se remettant de sa surprise, Jeremy risque d’être sanctionné ?
Devant l’air à la fois égaré et inquiet de l’adolescent, Mme Jekins pinça les lèvres d’un air malheureux. Elle s’obligea toutefois à répondre :
— Il le sera, c’est presque certain. La question est de savoir ce que le conseil disciplinaire décidera. Il risque une exclusion.
— Définitive ? murmura Ryu, dont les tripes se mirent à tournoyer dans son ventre.
— Je ne pense pas ! le rassura la responsable en posant une main sur son épaule. En même temps, les parents d’Emily ont du réseau dans l’administration de l’École, alors…
Elle laissa sa phrase en suspens, mais Ryu n’avait pas besoin d’en entendre plus. Avec cette histoire d’altercation, son ami risquait bien sa place au sein de l’École.

Le ciel tournait au gris anthracite au-dessus de sa tête. Un vent lourd chargé d’humidité s’était levé et avait obligé Jim à enfoncer le menton dans son col. S’il se mettait à pleuvoir, il ne pourrait pas rester indéfiniment sur le toit… même sans la pluie, à vrai dire.
Avec un soupir, Jeremy se leva, déambula pour se dégourdir les jambes, puis s’approcha du bord. Les élèves qui disputaient un match de basket un peu plus tôt étaient en train de rentrer, sûrement refroidis par le temps qui tournait. Le poste de contrôle était toujours occupé par deux agents de sécurité et les passages étaient systématiquement surveillés. L’idée de passer en force avait quitté Jim : il était déjà dans de beaux draps avec cette histoire d’altercation ; hors-de-question d’en rajouter une couche.
En même temps… songea-t-il en longeant lentement le bord du toit, je fais quoi ? Si je me fais chopper, c’est mort pour contacter Mike.
Dépité, il s’arrêta et se laissa choir sur le rebord qui suivait le périmètre de la toiture. Il ne craignait pas les mètres qui le séparaient du sol. Déjà petit, il n’était pas spécialement sujet au vertige. En grandissant, il s’était même amusé à grimper des murets, des poteaux, des grillages… jusqu’à ce l’escalade se transforme en instants hors du temps où il se sentait maître de lui-même. Maria l’avait souvent mis en garde contre ses manies de grimper partout où il le pouvait, sans jamais réussir à le faire changer d’habitude.
Maman, soupira-t-il en fourrant les mains dans les poches de sa veste pour s’empêcher de les tripoter nerveusement. Désolé.
Il aurait dû être là quand Thalia et sa mère avaient été agressées. Il n’aurait pas dû partir au hangar avec Ryu. Il se serait sûrement fait enlever avec le reste de sa famille, mais, au moins, il aurait des réponses. Où étaient Maria et sa sœur ? qui les avait enlevées et pourquoi ? Quant à la femme métisse qui l’avait poursuivi au bas de son immeuble… que voulait-elle vraiment ?
Un grésillement des haut-parleurs le coupa dans ses pensées. L’annonce fut répétée par la voix formelle, qui précisa que les élèves étaient invités à témoigner auprès de la sécurité s’ils avaient des informations.
Super, des collabos, songea aigrement Jim en serrant les dents.
Une goutte d’eau s’écrasa sur sa joue. Cœur pincé, l’adolescent leva le nez, observa le ciel bas et menaçant puis fit la moue. En deux minutes, il se mit à pleuvoir pour de bon.

Recroquevillé sur le rebord d’une bouche d’aération, Jim attendait de voir si la pluie allait se calmer. Cela faisait bien dix minutes qu’il prenait l’humidité et frissonnait à intervalles réguliers. Sa capuche et sa veste fermée jusqu’au col ne parvenaient pas à empêcher toutes les gouttes de passer. Il en sentait dégouliner dans son dos et son cou.
Déterminé à affronter la mauvais temps – et surtout à conserver sa cachette – Jim attendit encore une quinzaine de minutes. Cette fois, ses vêtements lui collaient à la peau et des gouttes glissaient dans son cuir chevelu. Quand il sentit que ses chaussures prenaient l’eau, il se décida à se lever. En s’approchant de la bordure là où il avait accédé au toit, il s’assura que personne ne l’attendait en bas. La tôle du préau lui cachait en partie la vue, mais il n’entendait aucune discussion. Avec précaution, il passa une jambe par-dessus le rebord, positionna ses bras en cherchant sa première prise, puis laissa tomber son deuxième pied. L’adolescent testa ses appuis avant de s’engager et, une fois assuré de sa stabilité, il entreprit sa descente.
Son pied droit glissa sur le rebord humide d’une fenêtre, lui arrachant un plainte de surprise. Le cœur soudainement déchaîné, il resta figé quelques secondes, le temps de retrouver un appui stable. Ses bras tremblaient lorsqu’il posa enfin pied sur le toit du préau. Collé au mur pour s’assurer que personne ne le voyait par les nombreuses fenêtres du Centre, il s’accorda quelques secondes de repos. Où pourrait-il se cacher à présent ? Y’avait-il un endroit dans l’internat qu’il ne connaissait pas et qui pourrait être utile ?
Avec un grognement, Jeremy se laissa glisser sur les fesses jusqu’au bord du préau, où il chercha le pilier qu’il avait escaladé une heure plus tôt. Il dut ramper deux mètres sur la droite pour être au bon endroit, puis bascula une jambe dans le vide. Cinq longues secondes furent nécessaires pour qu’il retrouve l’encoche liée à l’usure. Doigts engourdis par le froid, il garda les mains crispées sur le bord du toit avant de laisser son corps descendre. La pointe de sa chaussure râpa contre le pilier, ses cuisses protestèrent violemment et son souffle se tendit lorsqu’il dut lâcher une main pour trouver une nouvelle prise. Ses doigts restés accrochés à la toiture glissèrent brusquement avant qu’il n’ait pu trouver la moindre encoche.
Jim se sentit basculer en arrière, mais atterrit à genoux sur le banc avant d’avoir pu se fracasser le crâne sur le sol. Respiration hachée, yeux écarquillés, il observa ses mains tremblantes de fatigue et nervosité. Il pouvait dire merci aux architectes qui avaient installé ce banc ici. Ses genoux douloureux lui arrachèrent une grimace lorsqu’il se releva et il fit quelques pas pour s’assurer qu’il ne s’était rien esquinté. Il avait mal et il sentait ses articulations grincer à chaque mouvement, mais rien qui ne lui semblait alarmant…
Quand il se retourna vers le bâtiment pour aller se mettre à l’abri, il se figea. M. Cross était adossé au mur, un filet de ballons posé à ses pieds et un sachet de caramels à main. Son regard perçant était posé droit sur Jeremy.
— Salut, Wayne.
Il s’écoula deux terribles secondes durant lesquelles Jeremy se demanda si son professeur avait saisi l’entièreté de la situation. S’il était au courant.
Mais évidemment qu’il l’est ! se morigéna-t-il tandis qu’une sueur froide grimpait sa colonne vertébrale. Tous les haut-parleurs ont passé l’annonce.
Élève et professeur se toisèrent en chiens de faïence dans l’attente que l’un d’eux réagisse. M. Cross se décolla finalement du mur en repliant son paquet de friandises.
Si je dis à personne que je vous ai vu manger des caramels avant le dîner, vous dites rien en retour ?
Jim n’eut pas le courage de prononcer ces mots à voix haute. Pétrifié d’appréhension, il resta figé sous la pluie tandis que son professeur le lorgnait en silence.
— Alors t’étais caché là-haut ? reprit M. Cross d’un ton badin en pointant du doigt le préau – et le toit au-delà. Malin. Mais dangereux. T’aurais pu te briser la nuque.
L’adolescent n’osa pas répondre. Son professeur n’avait pas l’air pressé de le retenir. Mais, en même temps, c’était dans ses obligations de l’amener devant le directeur…
— Je… souffla Jim d’une voix rendue inaudible par sa gorge serrée d’angoisse.
— Hein ? lança M. Cross en faisant quelques pas vers lui. Rien entendu, Wayne.
Épaules crispées, Jeremy déglutit péniblement avant de trouver la force de reprendre distinctement :
— Vous allez m’arrêter ?
Une expression étonnée passa sur le visage de M. Cross. Puis, devant l’air mortellement sérieux de son élève, il s’esclaffa bruyamment.
— Oui, je vais t’arrêter. Ou, plutôt, tu vas gentiment m’accompagner chez M. Scott et lui expliquer ce qui t’est passé par la tête.
La vision rendue floue par un voile de pluie et de peur, Jeremy toisa son professeur en silence. M. Cross approchait d’un pas nonchalant, sûr de lui. Il dépassait l’adolescent de deux têtes et pesait le double de son poids. À vrai dire, il avait même l’air pataud avec ses membres épais et son torse puissant. Jeremy avait peut-être ses chances de le vaincre à la rapidité.
Il n’hésita pas une seconde de plus : d’une impulsion des talons, il s’élança vers l’entrée de l’École, bien décidé à passer en force cette fois-ci. Avec une bonne allure, peut-être surprendrait-il les agents de contrôle et parviendrait-il à s’échapper sans être poursuivi.
Un objet lui cogna l’arrière des genoux. Déséquilibré, il parcourut deux mètres d’une foulée chaotique avant de déraper et glisser sur le béton mouillé. Désemparé, Jim se redressa rapidement, mais un nouvel objet lui percuta le dos pour l’empêcher de se relever. Un ballon : l’un de ceux qu’il avait aperçus dans le filet aux pieds de M. Cross.
— Hep, hep ! lança ce dernier en approchant, une balle sous le bras.
Effrayé, Jim se redressa sur les genoux, mais son professeur lui bondit immédiatement dessus. L’adolescent poussa un cri de surprise mêlé de douleur lorsqu’il se râcla le menton sur le sol. Sans délicatesse, son prof lui tordit le bras droit dans le dos d’une main et lui maintint la tête face-contre-terre de l’autre. Jeremy peinait à respirer avec le poids de l’homme sur son torse.
— Tu comptais aller où comme ça, ma colombe ? soupira M. Cross d’un ton désabusé en forçant son élève à se redresser.
Il lui pliait toujours le bras dans le dos – le même qu’Emily avait tordu quelques heures plus tôt – pour s’assurer de son obéissance. Dépité et furieux, Jim garda les lèvres closes et les yeux tournés dans la direction opposée à son professeur.
— Je savais que t’avais pas grand-chose dans la caboche, le railla ce dernier en lui tapotant le crâne. Tiens, ça sonne creux.
Une honte colorée d’indignation fit serrer les dents à Jim. Pourquoi ne se contentait-il pas de l’amener à la sécurité ? Qu’avait-il à gagner à le narguer ?
— Imbécile, finit par marmonner M. Cross en l’entraînant vers l’arrière du Centre. Tu pensais à quoi en t’en prenant à Hobs ? Tes parents t’ont jamais expliqué qu’on frappait pas les autres par plaisir ?
— C’était pas par plaisir ! s’insurgea Jeremy alors qu’il se faisait amener jusqu’au préau pour éviter la pluie. Elle s’en est prise à moi avant ça. Et elle m’a insulté. Ryu aussi.
— Ryu ? Tu veux dire Hitori ? (Comme Jim hochait la tête, mâchoires contractées et yeux étincelants de colère, le prof soupira.) Écoute, Wayne, ici les altercations physiques sont sanctionnées. Pas les insultes.
— Les mots blessent aussi, cracha l’adolescent alors qu’ils s’arrêtaient devant une baie vitrée.
M. Cross l’ignora pour frapper à la vitre. Perplexe, Jeremy observa l’intérieur de la pièce : c’était un bureau, assez grand pour s’y sentir à l’aise malgré les meubles en bois imposants. Un homme aux épaules droites se retourna brusquement vers eux, les dévisagea pendant quelques secondes puis se leva. Il affichait une expression dubitative lorsqu’il fit coulisser la porte-fenêtre.
— Manuel, marmonna l’homme d’une cinquantaine d’années en s’écartant pour les laisser passer. Jeune homme.
— Ryan, répondit en retour M. Cross avec un sourire en coin. Wayne, tu pourrais avoir la politesse de saluer le directeur.
Jim se sentit minuscule au milieu des deux hommes.
— Bonjour, finit-il par bredouiller, intimidé par le regard songeur du directeur.
Ce dernier lui adressa finalement un sourire encourageant avant de refermer la fenêtre.
— Tu ne pouvais pas passer par la porte, comme tout le monde, hein ? lança-t-il d’une voix amusée à son collègue.
D’un haussement d’épaules, Manuel Cross écarta le sujet et fit asseoir son élève sur l’une des deux chaises disponibles. Jim dégouttait sur le parquet du bureau et il se demanda vaguement si on allait aussi le sanctionner pour ça.
— Alors ? s’enquit Ryan Scott en redressant ses lunettes sur son nez. Qu’avons-nous là ?
— Notre fugitif, annonça fièrement le professeur en serrant douloureusement l’épaule du garçon. Tu veux savoir la meilleure ? Il m’est littéralement tombé sous le nez.
Guère certain de comprendre, M. Scott fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Il se contenta d’observer Jeremy d’un air inquisiteur. Même s’il affichait un visage plutôt amène, son expression se durcit sans attendre.
— J’espère que tu as conscience qu’en prenant la fuite tu as empiré ton cas ?
Morose, Jim ne répondit rien et garda les yeux baissés sur ses pieds.
— Bon, au moins, tu n’as pas l’affront de prétendre le contraire, soupira le directeur en se laissant aller dans son siège à dossier.
— Elle est vraiment blessée ? souffla Jim en relevant le cou.
— Emily ? Oui : tu lui as fendu la lèvre et délogé deux dents. Rien de grave, mais assez pour que tu passes en conseil disciplinaire.
Le serpent d’angoisse au fond de ses tripes se mit à remuer. Pourquoi avait-il agi aussi impulsivement ? N’aurait-il pas pu attendre que la tension se calme et qu’ils le laissent partir ?
En les laissant nous traiter comme des sous-merdes ?
Tendu, Jim serra ses mains ensemble et se voûta légèrement. M. Cross l’observait depuis un coin de la pièce, bras croisés sur sa poitrine massive. Le gamin lui faisait un peu de peine, au fond.
— Vous allez me punir ? reprit Jeremy d’une voix atone. Me renvoyer ?
— À vrai dire, répondit le directeur d’un air contrit, tu n’es pas encore officiellement inscrit.
Ah oui, c’est vrai.
Un gros soupir affaissa la poitrine de l’adolescent. Il attendit quelques secondes, le temps d’accepter les événements à venir, puis se redressa. Résigné, il maugréa :
— Je peux vous demander une faveur avant d’être mis à la porte ?
Le visage du directeur se fendit de surprise. Puis il grimaça un sourire avant de souffler :
— Il n’est pas question de te mettre à la porte avant l’heure, jeune homme.
Sourcils froncés, Ryan fouilla dans la dizaine de documents qui occupaient son bureau avant de brandir un mince dossier.
— Si je ne me trompe pas, tu es sans nouvelles de ta famille, c’est bien cela ?
Lèvres pincées, Jeremy hocha la tête. C’était son dossier que M. Scott avait sous les yeux.
— On ne va pas t’exclure sans l’assurance que tu as un endroit où aller, lui apprit l’homme en feuilletant distraitement les quelques pages. Hum, tu n’as indiqué aucun adulte à appeler en cas d’urgence. Il n’y a vraiment personne de ton entourage que l’on pourrait contacter ?
Étonné, Jim se redressa sur sa chaise, bouche entrouverte. Lui qui s’était imaginé que ce serait terriblement difficile de joindre son parrain… Le directeur venait de lui offrir la possibilité sur un plateau d’argent.
— Si, si, bafouilla-t-il d’impatience à peine retenue. Euh… je… il s’appelle… Oh. Je connais pas son numéro.
Toujours adossé au mur dans un coin, M. Cross pouffa. Vexé, Jeremy lui jeta un regard noir, mais ne pipa mot. Quant au directeur, il soupira en plantant les yeux sur son écran d’ordinateur.
— On peut essayer de retrouver son contact, mais ça risque de prendre du temps.
Alors que Jeremy sentait l’abattement l’envahir avec amertume, il eut soudain une idée.
— Vous faites bien partie du réseau de S.U.I ?
— Oui, bien sûr, acquiesça M. Scott en fronçant les sourcils.
— Eh bien… vous devriez retrouver les coordonnées dans le répertoire. Si vous en avez un.
Ryan Scott échangea un regard surpris avec M. Cross puis plissa ses yeux bleu pâle.
— Tu as une connaissance qui travaille pour S.U.I ? Pourquoi tu ne l’as pas indiqué dans ton dossier ?
Une grimace agacée plissa les traits de l’adolescent, qui s’efforça quand même de répondre :
— En fait, je suis ici un peu par hasard. Je pensais pas rester longtemps… Bref, Mike travaille pour la A.A. Alors… vous pouvez trouver son numéro, non ?
Le directeur dévisagea l’adolescent quelques secondes avant de se décider à décrocher son téléphone.
— Tu peux me décliner son identité, s’il te plaît ?
— Michael Lohan.
Un nouvel éclair de surprise passa dans les prunelles de M. Scott. Il se retint toutefois de faire un commentaire et enclencha la touche rapide qui le mettait en contact avec le secrétariat de la A.A. Dans son dos, Jim entendit son professeur approcher et se retourna avec méfiance.
— Michael Lohan… marmonna M. Cross d’un air songeur. Tu connais ce fanfaron ?
— Fanfaron ? répéta Jeremy en sentant une flèche d’indignation lui brûler la poitrine.
M. Scott leur fit signe de se taire tandis qu’il indiquait au secrétariat de lui passer l’agent Lohan. Il dut attendre une longue minute durant laquelle Jeremy le dévisagea avec impatience.
— Oui, allô ? fit la voix de Mike dans le haut-parleur du téléphone.
Entendre son parrain arracha à Jim un sourire de soulagement. C’était si étrange de percevoir sa voix alors que celle de sa mère et de Thalia s’effaçaient dans son esprit.
— Désolé de te déranger, c’est Ryan Scott, annonça celui-ci d’un ton légèrement embarrassé, mais… j’ai un élève là, à l’École, qui prétend te connaître. Il s’appelle Jeremy Wayne.
Il y eut un silence en guise de réponse. M. Scott jeta un regard sévère à son élève, impatient de le sermonner s’il l’avait tourné en ridicule.
— Jeremy ? lâcha finalement Mike d’un ton éberlué. Il est vraiment à l’École ?
— Eh bien… oui.
— OK, j’arrive. Ryan, assure-toi qu’il reste près de toi, s’il te plaît ! Je fais au plus vite.
Sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur, Michael raccrocha.



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Dernière modification par louji le mer. 21 juil., 2021 12:45 pm, modifié 2 fois.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Gé1bulagu:
C'est un têtard ; il croyait qu'il était tôt, puis qu'il était tard, mais, en fait, il était dans les temps.



(dans l'étang)
Ouh là… :lol: Ça va ?


- Chapitre 20 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Valentina mit en pause le film à l’aide de la télécommande lorsque les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. Au fil de l’annonce, le visage de Mia se tendit et celui de Ryu pâlit.
— Mais qu’est-ce qu’il a fichu ? De la merde. marmonna Valentina en se levant. Ryu, accompagne-moi à ta chambre.
Sourcils froncés, elle ouvrit la porte et s’engagea derrière Ryusuke qui la guida jusqu’à sa chambre. Mme Jekins s’y trouvait déjà, en compagnie d’un agent de la sécurité. En les apercevant, la responsable de l’étage s’arrêta au milieu de sa discussion puis s’approcha de Ryu.
— Dis-moi, mon garçon, tu ne saurais pas où est Jeremy ?
— Pas du tout, avoua l’adolescent en secouant la tête. J’étais avec Valentina et Mia, je sais pas ce que Jim a fait depuis qu’on est sortis de cours.
— Jim ? répéta Mme Jekins d’un air étonné.
— Jeremy, se corrigea aussitôt Ryusuke en rougissant. Je… j’espère que c’est rien de grave.
L’adolescent comprit au visage fermé de la responsable qu’elle ne pourrait pas le contredire. L’annonce parlait d’une altercation, sans préciser sa nature ou son ampleur. Rhoh ça va, il a mis deux dents de travers à quelqu'un…
— Jeremy s’est battu avec un autre élève ? s’enquit Ryu d’un ton nerveux.
— Battu, battu… Ça s’est passé très vite, d’après les témoins, répondit aussitôt l’agent de sécurité en croisant les bras sur sa poitrine. Il a frappé une élève puis a pris la fuite.
— Quoi ? s’étrangla Ryusuke en blêmissant de stupeur.
À côté de lui, Valentina plissa les yeux puis s’approcha un peu plus des deux adultes.
— On peut savoir qui est l’autre élève impliquée ?
— Je vous le dis seulement parce que vous êtes dans la même classe, soupira Mme Jekins en refermant la porte de la chambre de Ryu. Il s’agit d’Emily Hobs. Elle est blessée à la bouche et aux dents. Rien de très grave, mais on lui a posé trois points de suture. Et ses parents risquent de dépenser en frais dentaires.
Trop stupéfait pour réagir, Ryu garda les yeux braqués dans le vide, bouche entrouverte. Quant à Valentina, elle fronça le nez en se retenant de révéler ses pensées acerbes à propos d’Emily.
— Et… reprit Ryusuke en se remettant de sa surprise, Jeremy risque d’être sanctionné ?
Devant l’air à la fois égaré et inquiet de l’adolescent, Mme Jekins pinça les lèvres d’un air malheureux. Elle s’obligea toutefois à répondre :
— Il le sera, c’est presque certain. La question est de savoir ce que le conseil disciplinaire décidera. Il risque une exclusion.
— Définitive ? murmura Ryu, dont les tripes se mirent à tournoyer dans son ventre.
— Je ne pense pas ! le rassura la responsable en posant une main sur son épaule. En même temps, les parents d’Emily ont du réseau dans l’administration de l’École, alors…
Elle laissa sa phrase en suspens, mais Ryu n’avait pas besoin d’en entendre plus. Avec cette histoire d’altercation, son ami risquait bien sa place au sein de l’École. Elle était pas garantie de base, j'ai envie de dire…

Le ciel tournait au gris anthracite au-dessus de sa tête. Un vent lourd chargé d’humidité s’était levé et avait obligé Jim à enfoncer le menton dans son col. S’il se mettait à pleuvoir, il ne pourrait pas rester indéfiniment sur le toit… même sans la pluie, à vrai dire.
Avec un soupir, Jeremy se leva, déambula pour se dégourdir les jambes, puis s’approcha du bord. Les élèves qui disputaient un match de basket un peu plus tôt étaient en train de rentrer, sûrement refroidis par le temps qui tournait. Le poste de contrôle était toujours occupé par deux agents de sécurité et les passages étaient systématiquement surveillés. L’idée de passer en force avait quitté Jim : il était déjà dans de beaux draps avec cette histoire d’altercation ; hors-de-question d’en rajouter une couche.
En même temps… songea-t-il en longeant lentement le bord du toit, je fais quoi ? Si je me fais chopper, c’est mort pour contacter Mike. Bonne question. Au pire, demande à quitter l'école directement ? Ce sera plus simple, peut-être… :?
Dépité, il s’arrêta et se laissa choir sur le rebord qui suivait le périmètre de la toiture. Il ne craignait pas les mètres qui le séparaient du sol. Déjà petit, il n’était pas spécialement sujet au vertige. En grandissant, il s’était même amusé à grimper des murets, des poteaux, des grillages… jusqu’à ce l’escalade se transforme en instants hors du temps où il se sentait maître de lui-même. Maria l’avait souvent mis en garde contre ses manies de grimper partout où il le pouvait, sans jamais réussir à le faire changer d’habitude.
Maman, soupira-t-il en fourrant les mains dans les poches de sa veste pour s’empêcher de les tripoter nerveusement. Désolé.
Il aurait dû être là quand Thalia et sa mère avaient été agressées. Il n’aurait pas dû partir au hangar avec Ryu. Il se serait sûrement fait enlever avec le reste de sa famille, mais, au moins, il aurait des réponses. Où étaient Maria et sa sœur ? qui les avait enlevées et pourquoi ? Quant à la femme métisse qui l’avait poursuivi au bas de son immeuble… que voulait-elle vraiment ? Je l'avais presque oubliée.
Un grésillement des haut-parleurs le coupa dans ses pensées. L’annonce fut répétée par la voix formelle, qui précisa que les élèves étaient invités à témoigner auprès de la sécurité s’ils avaient des informations.
Super, des collabo :lol: , songea aigrement Jim en serrant les dents.
Une goutte d’eau s’écrasa sur sa joue. Cœur pincé, l’adolescent leva le nez, observa le ciel bas et menaçant puis fit la moue. En deux minutes, il se mit à pleuvoir pour de bon.

Recroquevillé sur le rebord d’une bouche d’aération, Jim attendait de voir si la pluie allait se calmer. Cela faisait bien dix minutes qu’il prenait l’humidité et frissonnait à intervalles réguliers. Sa capuche et sa veste fermée jusqu’au col ne parvenaient pas à empêcher toutes les gouttes de passer. Il en sentait dégouliner dans son dos et son cou.
Déterminé à affronter la mauvais temps – et surtout à conserver sa cachette – Jim attendit encore une quinzaine de minutes. Cette fois, ses vêtements lui collaient à la peau et des gouttes glissaient dans son cuir chevelu. Quand il sentit que ses chaussures prenaient l’eau, il se décida à se lever. En s’approchant de la bordure là où il avait accédé au toit, il s’assura que personne ne l’attendait en bas. La tôle du préau lui cachait en partie la vue, mais il n’entendait aucune discussion. Avec précaution, il passa une jambe par-dessus le rebord, positionna ses bras en cherchant sa première prise, puis laissa tomber son deuxième pied. L’adolescent testa ses appuis avant de s’engager et, une fois assuré de sa stabilité, il entreprit sa descente. Heuuu… grimper par temps de pluie… moyen.
Son pied droit glissa sur le rebord humide d’une fenêtre, lui arrachant un plainte de surprise. Le cœur soudainement déchaîné, il resta figé quelques secondes, le temps de retrouver un appui stable. Ses bras tremblaient lorsqu’il posa enfin pied sur le toit du préau. Collé au mur pour s’assurer que personne ne le voyait par les nombreuses fenêtres du Centre, il s’accorda quelques secondes de repos. Où pourrait-il se cacher à présent ? Y’avait-il un endroit dans l’internat qu’il ne connaissait pas et qui pourrait être utile ?
Avec un grognement, Jeremy se laissa glisser sur les fesses jusqu’au bord du préau, où il chercha le pilier qu’il avait escaladé une heure plus tôt. Il dut ramper deux mètres sur la droite pour être au bon endroit, puis bascula une jambe dans le vide. Cinq longues secondes furent nécessaires pour qu’il retrouve l’encoche liée à l’usure. Doigts engourdis par le froid, il garda les mains crispées sur le bord du toit avant de laisser son corps descendre. La pointe de sa chaussure râpa contre le pilier, ses cuisses protestèrent violemment et son souffle se tendit lorsqu’il dut lâcher une main pour trouver une nouvelle prise. Ses doigts restés accrochés à la toiture glissèrent brusquement avant qu’il n’ait pu trouver la moindre encoche.
Jim se sentit basculer en arrière, mais atterrit à genoux sur le banc avant d’avoir pu se fracasser le crâne sur le sol. Respiration hachée, yeux écarquillés, il observa ses mains tremblantes de fatigue et nervosité. Il pouvait dire merci aux architectes qui avaient installé ce banc ici. Ses genoux douloureux lui arrachèrent une grimace lorsqu’il se releva et il fit quelques pas pour s’assurer qu’il ne s’était rien esquinté. Il avait mal et il sentait ses articulations grincer à chaque mouvement, mais rien qui ne lui semblait alarmant…
Quand il se retourna vers le bâtiment pour aller se mettre à l’abri, il se figea. Mr Cross était adossé au mur, un filet de ballons posé à ses pieds et un sachet de caramels à main. Son regard perçant était posé droit sur Jeremy. Coucou toi ! :D
— Salut, Wayne.
Il s’écoula deux terribles secondes durant lesquelles Jeremy se demanda si son professeur avait saisi l’entièreté de la situation. S’il était au courant.
Mais évidemment qu’il l’est ! se morigéna-t-il tandis qu’une sueur froide grimpait sa colonne vertébrale. Tous les haut-parleurs ont passé l’annonce.
Élève et professeur se toisèrent en chiens de faïence dans l’attente que l’un d’eux réagisse. Mr Cross se décolla finalement du mur en repliant son paquet de friandises.
Si je dis à personne que je vous ai vu manger des caramels avant le dîner, vous dites rien en retour ?
Jim n’eut pas le courage de prononcer ces mots à voix haute. Pétrifié d’appréhension, il resta figé sous la pluie tandis que son professeur le toisait en silence.
— Alors t’étais caché là-haut ? reprit Mr Cross d’un ton badin en pointant du doigt le préau – et le toit au-delà. Malin. Mais dangereux. T’aurais pu te briser la nuque.
L’adolescent n’osa pas répondre. Son professeur n’avait pas l’air pressé de le retenir. Mais, en même temps, c’était dans ses obligations de l’amener devant le directeur…
— Je… souffla Jim d’une voix rendue inaudible par sa gorge serrée d’angoisse.
— Hein ? lança Mr Cross en faisant quelques pas vers lui. Rien entendu, Wayne.
Épaules crispées, Jeremy déglutit péniblement avant de trouver la force de reprendre distinctement :
— Vous allez m’arrêter ?
Une expression étonnée passa sur le visage de Mr Cross. Puis, devant l’air mortellement sérieux de son élève, il s’esclaffa bruyamment.
— Oui, je vais t’arrêter. Ou, plutôt, tu vas gentiment m’accompagner chez Mr Scott et lui expliquer ce qui t’est passé par la tête.
La vision rendue floue par un voile de pluie et de peur, Jeremy toisa son professeur en silence. Mr Cross approchait d’un pas nonchalant, sûr de lui. Il dépassait l’adolescent de deux têtes et pesait le double de son poids. À vrai dire, il avait même l’air pataud avec ses membres épais et son torse puissant. Jeremy avait peut-être ses chances de le vaincre à la rapidité. Heuuu… nan. je crois pas.
Il n’hésita pas une seconde de plus : d’une impulsion des talons, il s’élança vers l’entrée de l’École, bien décidé à passer en force cette fois-ci. Avec une bonne allure, peut-être surprendrait-il les agents de contrôle et parviendrait-il à s’échapper sans être poursuivi.
Un objet lui cogna l’arrière des genoux. Déséquilibré, il parcourut deux mètres d’une foulée chaotique avant de déraper et glisser sur le béton mouillé. Désemparé, Jim se redressa rapidement, mais un nouvel objet lui percuta le dos pour l’empêcher de se relever. Un ballon : l’un de ceux qu’il avait aperçus dans le filet aux pieds de Mr Cross. J'aime ce prof bordel :lol:
— Hep, hep ! lança ce dernier en approchant, une balle sous le bras.
Effrayé, Jim se redressa sur les genoux, mais son professeur lui bondit immédiatement dessus. L’adolescent poussa un cri de surprise mêlé de douleur lorsqu’il se râcla le menton sur le sol. Sans délicatesse, son prof lui tordit le bras droit dans le dos d’une main et lui maintint la tête face-contre-terre de l’autre. Jeremy peinait à respirer avec le poids de l’homme sur son torse.
— Tu comptais aller où comme ça, ma colombe ? soupira Mr Cross d’un ton désabusé en forçant son élève à se redresser.
Il lui pliait toujours le bras dans le dos – le même qu’Emily avait tordu quelques heures plus tôt – pour s’assurer de son obéissance. Dépité et furieux, Jim garda les lèvres closes et les yeux tournés dans la direction opposée à son professeur.
— Je savais que t’avais pas grand-chose dans la caboche, le railla ce dernier en lui tapotant le crâne. Tiens, ça sonne creux.
Une honte colorée d’indignation fit serrer les dents à Jim. Pourquoi ne se contentait-il pas de l’amener à la sécurité ? Qu’avait-il à gagner à le narguer ?
— Imbécile, finit par marmonner Mr Cross en l’entraînant vers l’arrière du Centre. Tu pensais à quoi en t’en prenant à Hobs ? Tes parents t’ont jamais expliqué qu’on frappait pas les autres par plaisir ?
— C’était pas par plaisir ! s’insurgea aussitôt Jeremy alors qu’il se faisait amener jusqu’au préau pour éviter la pluie. Elle s’en est prise à moi physiquement avant ça. Et elle m’a insulté. Ryu aussi.
— Ryu ? Tu veux dire Hitori ? (Comme Jim hochait la tête, mâchoires contractées et yeux étincelants de colère, le prof soupira.) Écoute, Wayne, ici les altercations physiques sont sanctionnées. Pas les insultes. P'tain. Je vais les taper.
— Les mots blessent aussi, cracha l’adolescent alors qu’ils s’arrêtaient devant une baie vitrée.
Mr Cross l’ignora pour frapper à la vitre. Perplexe, Jeremy observa l’intérieur de la pièce : c’était un bureau, assez grand pour s’y sentir à l’aise malgré les meubles en bois imposants. Un homme aux épaules droites se retourna brusquement vers eux, les dévisagea pendant quelques secondes puis se leva. Il affichait une expression dubitative lorsqu’il fit coulisser la porte-fenêtre.
— Manuel, marmonna l’homme d’une cinquantaine d’années en s’écartant pour les laisser passer. Jeune homme.
— Ryan, répondit en retour Mr Cross avec un sourire en coin. Wayne, tu pourrais avoir la politesse de saluer le directeur.
Jim se sentit minuscule au milieu des deux hommes qui le toisaient en silence.
— Bonjour, finit-il par bredouiller, intimidé par le regard songeur du directeur.
Ce dernier lui adressa finalement un sourire encourageant avant de refermer la fenêtre.
— Tu ne pouvais pas passer par la porte, comme tout le monde, hein ? lança-t-il d’une voix amusée à son collègue.
D’un haussement d’épaules, Manuel Cross écarta le sujet et fit asseoir son élève sur l’une des deux chaises disponibles. Jim dégouttait sur le parquet du bureau et il se demanda vaguement si on allait aussi le sanctionner pour ça.
— Alors ? s’enquit Ryan Scott en redressant ses lunettes sur son nez. Qu’avons-nous là ?
— Notre fugitif, annonça fièrement le professeur en serrant douloureusement l’épaule du garçon. Tu veux savoir la meilleure ? Il m’est littéralement tombé sous le nez.
Guère certain de comprendre, Mr Scott fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Il se contenta d’observer Jeremy d’un air inquisiteur. Même s’il affichait un visage plutôt amène, son expression se durcit sans attendre.
— J’espère que tu as conscience qu’en prenant la fuite tu as empiré ton cas ?
Morose, Jim ne répondit rien et garda les yeux baissés sur ses pieds.
— Bon, au moins, tu n’as pas l’affront de prétendre le contraire, soupira le directeur en se laissant aller dans son siège à dossier.
— Elle est vraiment blessée ? souffla soudainement Jim en relevant le cou.
— Emily ? Oui : tu lui as fendu la lèvre et délogé deux dents. Rien de grave, mais assez pour que tu passes en conseil disciplinaire.
Le serpent d’angoisse au fond de ses tripes se mit à remuer. Pourquoi avait-il agi aussi impulsivement ? N’aurait-il pas pu attendre que la tension se calme et qu’ils le laissent partir ?
En les laissant nous traiter comme des sous-merdes ?
Tendu, Jim serra ses mains ensemble et se voûta légèrement. Mr Cross l’observait depuis un coin de la pièce, bras croisés sur sa poitrine massive. Le gamin lui faisait un peu de peine, au fond.
— Vous allez me punir ? reprit Jeremy d’une voix atone. Me renvoyer ?
— À vrai dire, répondit le directeur d’un air contrit, tu n’es pas encore officiellement inscrit.
Ah oui, c’est vrai.
Un gros soupir affaissa la poitrine de l’adolescent. Il attendit quelques secondes, le temps d’accepter les événements à venir, puis se redressa. Résigné, il maugréa :
— Je peux vous demander une faveur avant d’être mis à la porte ?
Le visage du directeur se fendit de surprise. Puis il grimaça un sourire avant de souffler :
— Il n’est pas question de te mettre à la porte avant l’heure, jeune homme. Puis… (Sourcils froncés, il fouilla dans la dizaine de documents qui occupaient son bureau avant de brandir un mince dossier.) Si je ne me trompe pas, tu es sans nouvelles de ta famille, c’est bien cela ?
Lèvres pincées, Jeremy hocha la tête. C’était son dossier que Mr Scott avait sous les yeux.
— On ne va pas t’exclure sans l’assurance que tu as un endroit où aller, lui apprit l’homme en feuilletant distraitement les quelques pages. Hum, tu n’as indiqué aucun adulte à appeler en cas d’urgence. Il n’y a vraiment personne de ton entourage que l’on pourrait contacter ?
Étonné, Jim se redressa sur sa chaise, bouche entrouverte. Lui qui s’était imaginé que ce serait terriblement difficile de joindre son parrain… Le directeur venait de lui offrir la possibilité sur un plateau d’argent.
— Si, si, bafouilla-t-il aussitôt d’impatience à peine retenue. Euh… je… il s’appelle… Oh. Je connais pas son numéro.
Toujours adossé au mur dans un coin, Mr Cross pouffa. Vexé, Jeremy lui jeta un regard noir, mais ne pipa mot. Quant au directeur, il soupira en plantant les yeux sur son écran d’ordinateur.
— On peut essayer de retrouver son contact, mais ça risque de prendre du temps.
Alors que Jeremy sentait l’abattement l’envahir avec amertume, il eut soudain une idée.
— Vous faites bien partie du réseau de S.U.I ?
— Oui, bien sûr, acquiesça Mr Scott en fronçant les sourcils.
— Eh bien… vous devriez retrouver les coordonnées dans le répertoire. Si vous en avez un.
Ryan Scott échangea un regard surpris avec Mr Cross puis plissa ses yeux bleu pâle.
— Tu as une connaissance qui travaille pour S.U.I ? Pourquoi tu ne l’as pas indiqué dans ton dossier ?
Une grimace agacée plissa les traits de l’adolescent, qui s’efforça quand même de répondre :
— En fait, je suis ici un peu par hasard. Je pensais pas rester longtemps… Bref, Mike travaille pour la A.A. Alors… vous pouvez trouver son numéro, non ?
Le directeur dévisagea l’adolescent quelques secondes avant de se décider à décrocher son téléphone.
— Tu peux me décliner son identité, s’il te plaît ?
— Michael Lohan. Oh je sens qu'il est connu…
Un nouvel éclair de surprise passa dans les prunelles de Mr Scott. Il se retint toutefois de faire un commentaire et enclencha la touche rapide qui le mettait en contact avec le secrétariat de la A.A. Dans son dos, Jim entendit son professeur approcher et se retourna avec méfiance.
— Michael Lohan… marmonna Mr Cross d’un air songeur. Tu connais ce fanfaron ? Oh boy, qu'est-ce qu'il a fait lui ?
— Fanfaron ? répéta Jeremy en sentant une flèche d’indignation lui brûler la poitrine.
Mr Scott leur fit signe de se taire tandis qu’il indiquait au secrétariat de lui passer l’agent Lohan. Il dut attendre une longue minute durant laquelle Jim le dévisagea avec impatience.
— Oui, allô ? fit la voix de Mike dans le haut-parleur du téléphone.
Entendre son parrain manqua arracher à Jim un sourire de soulagement. C’était si étrange de percevoir sa voix alors que celle de sa mère et de Thalia s’effaçaient dans son esprit.
— Désolé de te déranger, c’est Ryan Scott, annonça celui-ci d’un ton légèrement embarrassé, mais… j’ai un élève là, à l’École, qui prétend te connaître. Il s’appelle Jeremy Wayne.
Il y eut un silence en guise de réponse. Mr Scott jeta un regard sévère à son élève, impatient de le sermonner s’il l’avait tourné en ridicule.
— Jeremy ? lâcha finalement Mike d’un ton éberlué. Il est vraiment à l’École ?
— Eh bien… oui.
— OK, j’arrive. Ryan, assure-toi qu’il reste près de toi, s’il te plaît ! Je fais au plus vite. Yayyyyy, on va voir Mikey ! :mrgreen:
Sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur, Michael raccrocha.
Yo :)
Il était cool ce chapitre ! Je suis trop contente qu'on voie enfin Mike arriver, je me demande bien qui c'est et ce qu'il fait à la A.A.…
Et puis, le p'tit passage de M. Cross était vachement cool (d'ailleurs, en français, on abrège M. et pas Mr, qui est l'abréviation anglaise ;) ), j'adooore sa manière de fonctionner. Bourrin mais pas débile. Le coup des ballons était drôle x)
Sinon, pauvre choupette Emily encore une fois, j'ai mal pour elle…
Image

Sinon j'ai rien repéré de bizarre dans la syntaxe, donc c'est que tout va bien (ou alors, Danou passera et me remettra les yeux en face des trous). Du coup wala.
Allez, à bientôt !
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :Gé1bulagu:
C'est un têtard ; il croyait qu'il était tôt, puis qu'il était tard, mais, en fait, il était dans les temps.



(dans l'étang)
Ouh là… :lol: Ça va ?
:arrow: Parfaitement bien 8-)


- Chapitre 20 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.



Elle laissa sa phrase en suspens, mais Ryu n’avait pas besoin d’en entendre plus. Avec cette histoire d’altercation, son ami risquait bien sa place au sein de l’École. Elle était pas garantie de base, j'ai envie de dire… :arrow: MDR on lui a gentiment rappelé à Jim d'ailleurs :lol:

Le ciel tournait au gris anthracite au-dessus de sa tête. Un vent lourd chargé d’humidité s’était levé et avait obligé Jim à enfoncer le menton dans son col. S’il se mettait à pleuvoir, il ne pourrait pas rester indéfiniment sur le toit… même sans la pluie, à vrai dire.
Avec un soupir, Jeremy se leva, déambula pour se dégourdir les jambes, puis s’approcha du bord. Les élèves qui disputaient un match de basket un peu plus tôt étaient en train de rentrer, sûrement refroidis par le temps qui tournait. Le poste de contrôle était toujours occupé par deux agents de sécurité et les passages étaient systématiquement surveillés. L’idée de passer en force avait quitté Jim : il était déjà dans de beaux draps avec cette histoire d’altercation ; hors-de-question d’en rajouter une couche.
En même temps… songea-t-il en longeant lentement le bord du toit, je fais quoi ? Si je me fais chopper, c’est mort pour contacter Mike. Bonne question. Au pire, demande à quitter l'école directement ? Ce sera plus simple, peut-être… :?
Dépité, il s’arrêta et se laissa choir sur le rebord qui suivait le périmètre de la toiture. Il ne craignait pas les mètres qui le séparaient du sol. Déjà petit, il n’était pas spécialement sujet au vertige. En grandissant, il s’était même amusé à grimper des murets, des poteaux, des grillages… jusqu’à ce l’escalade se transforme en instants hors du temps où il se sentait maître de lui-même. Maria l’avait souvent mis en garde contre ses manies de grimper partout où il le pouvait, sans jamais réussir à le faire changer d’habitude.
Maman, soupira-t-il en fourrant les mains dans les poches de sa veste pour s’empêcher de les tripoter nerveusement. Désolé.
Il aurait dû être là quand Thalia et sa mère avaient été agressées. Il n’aurait pas dû partir au hangar avec Ryu. Il se serait sûrement fait enlever avec le reste de sa famille, mais, au moins, il aurait des réponses. Où étaient Maria et sa sœur ? qui les avait enlevées et pourquoi ? Quant à la femme métisse qui l’avait poursuivi au bas de son immeuble… que voulait-elle vraiment ? Je l'avais presque oubliée. :arrow: Héhé :D
Un grésillement des haut-parleurs le coupa dans ses pensées. L’annonce fut répétée par la voix formelle, qui précisa que les élèves étaient invités à témoigner auprès de la sécurité s’ils avaient des informations.
Super, des collabo :lol: , songea aigrement Jim en serrant les dents.
Une goutte d’eau s’écrasa sur sa joue. Cœur pincé, l’adolescent leva le nez, observa le ciel bas et menaçant puis fit la moue. En deux minutes, il se mit à pleuvoir pour de bon.

Recroquevillé sur le rebord d’une bouche d’aération, Jim attendait de voir si la pluie allait se calmer. Cela faisait bien dix minutes qu’il prenait l’humidité et frissonnait à intervalles réguliers. Sa capuche et sa veste fermée jusqu’au col ne parvenaient pas à empêcher toutes les gouttes de passer. Il en sentait dégouliner dans son dos et son cou.
Déterminé à affronter la mauvais temps – et surtout à conserver sa cachette – Jim attendit encore une quinzaine de minutes. Cette fois, ses vêtements lui collaient à la peau et des gouttes glissaient dans son cuir chevelu. Quand il sentit que ses chaussures prenaient l’eau, il se décida à se lever. En s’approchant de la bordure là où il avait accédé au toit, il s’assura que personne ne l’attendait en bas. La tôle du préau lui cachait en partie la vue, mais il n’entendait aucune discussion. Avec précaution, il passa une jambe par-dessus le rebord, positionna ses bras en cherchant sa première prise, puis laissa tomber son deuxième pied. L’adolescent testa ses appuis avant de s’engager et, une fois assuré de sa stabilité, il entreprit sa descente. Heuuu… grimper par temps de pluie… moyen.
Son pied droit glissa sur le rebord humide d’une fenêtre, lui arrachant un plainte de surprise. Le cœur soudainement déchaîné, il resta figé quelques secondes, le temps de retrouver un appui stable. Ses bras tremblaient lorsqu’il posa enfin pied sur le toit du préau. Collé au mur pour s’assurer que personne ne le voyait par les nombreuses fenêtres du Centre, il s’accorda quelques secondes de repos. Où pourrait-il se cacher à présent ? Y’avait-il un endroit dans l’internat qu’il ne connaissait pas et qui pourrait être utile ?
Avec un grognement, Jeremy se laissa glisser sur les fesses jusqu’au bord du préau, où il chercha le pilier qu’il avait escaladé une heure plus tôt. Il dut ramper deux mètres sur la droite pour être au bon endroit, puis bascula une jambe dans le vide. Cinq longues secondes furent nécessaires pour qu’il retrouve l’encoche liée à l’usure. Doigts engourdis par le froid, il garda les mains crispées sur le bord du toit avant de laisser son corps descendre. La pointe de sa chaussure râpa contre le pilier, ses cuisses protestèrent violemment et son souffle se tendit lorsqu’il dut lâcher une main pour trouver une nouvelle prise. Ses doigts restés accrochés à la toiture glissèrent brusquement avant qu’il n’ait pu trouver la moindre encoche.
Jim se sentit basculer en arrière, mais atterrit à genoux sur le banc avant d’avoir pu se fracasser le crâne sur le sol. Respiration hachée, yeux écarquillés, il observa ses mains tremblantes de fatigue et nervosité. Il pouvait dire merci aux architectes qui avaient installé ce banc ici. Ses genoux douloureux lui arrachèrent une grimace lorsqu’il se releva et il fit quelques pas pour s’assurer qu’il ne s’était rien esquinté. Il avait mal et il sentait ses articulations grincer à chaque mouvement, mais rien qui ne lui semblait alarmant…
Quand il se retourna vers le bâtiment pour aller se mettre à l’abri, il se figea. Mr Cross était adossé au mur, un filet de ballons posé à ses pieds et un sachet de caramels à main. Son regard perçant était posé droit sur Jeremy. Coucou toi ! :D :arrow: ZAVA

Lèvres pincées, Jeremy hocha la tête. C’était son dossier que Mr Scott avait sous les yeux.
— On ne va pas t’exclure sans l’assurance que tu as un endroit où aller, lui apprit l’homme en feuilletant distraitement les quelques pages. Hum, tu n’as indiqué aucun adulte à appeler en cas d’urgence. Il n’y a vraiment personne de ton entourage que l’on pourrait contacter ?
Étonné, Jim se redressa sur sa chaise, bouche entrouverte. Lui qui s’était imaginé que ce serait terriblement difficile de joindre son parrain… Le directeur venait de lui offrir la possibilité sur un plateau d’argent.
— Si, si, bafouilla-t-il aussitôt d’impatience à peine retenue. Euh… je… il s’appelle… Oh. Je connais pas son numéro.
Toujours adossé au mur dans un coin, Mr Cross pouffa. Vexé, Jeremy lui jeta un regard noir, mais ne pipa mot. Quant au directeur, il soupira en plantant les yeux sur son écran d’ordinateur.
— On peut essayer de retrouver son contact, mais ça risque de prendre du temps.
Alors que Jeremy sentait l’abattement l’envahir avec amertume, il eut soudain une idée.
— Vous faites bien partie du réseau de S.U.I ?
— Oui, bien sûr, acquiesça Mr Scott en fronçant les sourcils.
— Eh bien… vous devriez retrouver les coordonnées dans le répertoire. Si vous en avez un.
Ryan Scott échangea un regard surpris avec Mr Cross puis plissa ses yeux bleu pâle.
— Tu as une connaissance qui travaille pour S.U.I ? Pourquoi tu ne l’as pas indiqué dans ton dossier ?
Une grimace agacée plissa les traits de l’adolescent, qui s’efforça quand même de répondre :
— En fait, je suis ici un peu par hasard. Je pensais pas rester longtemps… Bref, Mike travaille pour la A.A. Alors… vous pouvez trouver son numéro, non ?
Le directeur dévisagea l’adolescent quelques secondes avant de se décider à décrocher son téléphone.
— Tu peux me décliner son identité, s’il te plaît ?
— Michael Lohan. Oh je sens qu'il est connu… :arrow: En soi, pas tant que ça, c'est juste une connaissance commune du prof et du directeur ;)
Un nouvel éclair de surprise passa dans les prunelles de Mr Scott. Il se retint toutefois de faire un commentaire et enclencha la touche rapide qui le mettait en contact avec le secrétariat de la A.A. Dans son dos, Jim entendit son professeur approcher et se retourna avec méfiance.
— Michael Lohan… marmonna Mr Cross d’un air songeur. Tu connais ce fanfaron ? Oh boy, qu'est-ce qu'il a fait lui ? :arrow: Haha, ça va être chaud de caler des explications développées sur la relation Mr Cross - Mike, dans la mesure où c'est essentiellement une relation passée et qu'ils se croisent plus trop dans le présent :?
— Fanfaron ? répéta Jeremy en sentant une flèche d’indignation lui brûler la poitrine.
Mr Scott leur fit signe de se taire tandis qu’il indiquait au secrétariat de lui passer l’agent Lohan. Il dut attendre une longue minute durant laquelle Jim le dévisagea avec impatience.
— Oui, allô ? fit la voix de Mike dans le haut-parleur du téléphone.
Entendre son parrain manqua arracher à Jim un sourire de soulagement. C’était si étrange de percevoir sa voix alors que celle de sa mère et de Thalia s’effaçaient dans son esprit.
— Désolé de te déranger, c’est Ryan Scott, annonça celui-ci d’un ton légèrement embarrassé, mais… j’ai un élève là, à l’École, qui prétend te connaître. Il s’appelle Jeremy Wayne.
Il y eut un silence en guise de réponse. Mr Scott jeta un regard sévère à son élève, impatient de le sermonner s’il l’avait tourné en ridicule.
— Jeremy ? lâcha finalement Mike d’un ton éberlué. Il est vraiment à l’École ?
— Eh bien… oui.
— OK, j’arrive. Ryan, assure-toi qu’il reste près de toi, s’il te plaît ! Je fais au plus vite. Yayyyyy, on va voir Mikey ! :mrgreen: :arrow: Ui ! J'espère que tu l'aimeras bien, je l'aime beaucoup je dois avouer. Surtout que c'est un perso duquel je m'étais complètement détachée dans la V1, alors ça fait du bien de pouvoir l'apprécier :)
Sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur, Michael raccrocha.
Yo :)
Il était cool ce chapitre ! Je suis trop contente qu'on voie enfin Mike arriver, je me demande bien qui c'est et ce qu'il fait à la A.A.…
Et puis, le p'tit passage de M. Cross était vachement cool (d'ailleurs, en français, on abrège M. et pas Mr, qui est l'abréviation anglaise ;) ), j'adooore sa manière de fonctionner. Bourrin mais pas débile. Le coup des ballons était drôle x)
Sinon, pauvre choupette Emily encore une fois, j'ai mal pour elle…

Sinon j'ai rien repéré de bizarre dans la syntaxe, donc c'est que tout va bien (ou alors, Danou passera et me remettra les yeux en face des trous). Du coup wala.
Allez, à bientôt !
Yoss !

Marci ! :D Et yes Mike va enfin débarquer et avec lui d'autres persos qui resteront au sein de l'histoire jusqu'au T3 ^^ Donc des persos assez importants en soi !
Pour qui il est, jusqu'ici c'est avant tout le parrain de Jim, mais il ne se limite pas à ça évidemment. Quant à son rôle à la A.A... tu verras, même si c'est pas forcément sur quoi on va se focaliser :)

Oui, Mr Cross il est bourrin mais pas bête comme tu dis x) (Pour Mr (ptn, à force de me justifier, ça va finir par mal passer :oops: ) c'est volontairement que j'ai pas mis les M. car je suis partie de l'optique que c'était dans un pays anglo-saxon :v En France, je mettrais bien M. Durand et pas Mr Durand dans l'idée...)
La pauvre, on va lancer le Emily Hug Squad hein...

Bonne nouvelle écoute :lol: (et oui Danou nous dira au pire ^-^)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Merci pour votre confiance, les filles ! (ce qui est con quand on te fait confiance c'est que tu es obligé d'assurer, après ! :lol: )
D'abord, je dois dire que j'ai été furieux quand ça s'est terminé : début de révélation... puis plus rien ! Tu lèves la tête avec un point d'interrogation sur le nez et tu as en face l'oeil narquois de Coline ! :shock: Je te hais ! ça commençait à devenir intéressant, rhaaaa ! :roll:

Comme souvent tu as mis un peu de temps à t'échauffer... Ça commençait mal la première phrase est lourde et un peu tordue, je trouve. Essaye de faire plus dynamique ! Relis à voix haute !
Valentina mit en pause le film à l’aide de la télécommande lorsque les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. - un peu lourd ! Pourquoi pas : "D'une pression sur la télécommande, Valentina mit le film en pause dès que les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir." Ou bien : "Les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. D'une pression sur la télécommande, Valentina mit le film en pause."

Vite la suite !
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Merci pour votre confiance, les filles ! (ce qui est con quand on te fait confiance c'est que tu es obligé d'assurer, après ! :lol: )
D'abord, je dois dire que j'ai été furieux quand ça s'est terminé : début de révélation... puis plus rien ! Tu lèves la tête avec un point d'interrogation sur le nez et tu as en face l'oeil narquois de Coline ! :shock: Je te hais ! ça commençait à devenir intéressant, rhaaaa ! :roll:

Comme souvent tu as mis un peu de temps à t'échauffer... Ça commençait mal la première phrase est lourde et un peu tordue, je trouve. Essaye de faire plus dynamique ! Relis à voix haute !
Valentina mit en pause le film à l’aide de la télécommande lorsque les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. - un peu lourd ! Pourquoi pas : "D'une pression sur la télécommande, Valentina mit le film en pause dès que les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir." Ou bien : "Les haut-parleurs commencèrent à grésiller dans le couloir. D'une pression sur la télécommande, Valentina mit le film en pause."

Vite la suite !
Un gros poutou !
Haha, c'est ça d'avoir des responsabilités :lol:
Ah bah ça, il faut bien en mettre de temps à autre du suspense ! Puis en vrai ça va, j'abuse pas de ce genre de manœuvre non plus :D
Oui les débuts de chapitre, soit je sais comment ils commencent et no souci, soit je sais jamais entamer le truc (souvent) et c'est tordu :roll:

A bientôt ;)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Yoss !

Marci ! :D Et yes Mike va enfin débarquer et avec lui d'autres persos qui resteront au sein de l'histoire jusqu'au T3 ^^ Donc des persos assez importants en soi !
Pour qui il est, jusqu'ici c'est avant tout le parrain de Jim, mais il ne se limite pas à ça évidemment. Quant à son rôle à la A.A... tu verras, même si c'est pas forcément sur quoi on va se focaliser :)

Oui, Mr Cross il est bourrin mais pas bête comme tu dis x) (Pour Mr (ptn, à force de me justifier, ça va finir par mal passer :oops: ) c'est volontairement que j'ai pas mis les M. car je suis partie de l'optique que c'était dans un pays anglo-saxon :v En France, je mettrais bien M. Durand et pas Mr Durand dans l'idée...)
La pauvre, on va lancer le Emily Hug Squad hein...

Bonne nouvelle écoute :lol: (et oui Danou nous dira au pire ^-^)
Thcuss
Oh yes, des persos importants ! J'ai hâte de voir ça :)
D'accord d'accord ^^ J'avoue, ça m'a un peu perturbée comme parti pris, mais why not, écrivons à l'américaine x)
Pauvre choupette.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello ~ (ou bonzoir)

Bon, niveau bulagu, c'est pas ouf, mais déjà t'as pas sorti celle de la courgette, ça va :lol:

JE OUI CE CHAPITRE.
Waaaah, c'était bon.

Yes yes, je signe les papiers du Emily HS (Hate Squad) C:

MDRRR PARDON mais Jim fait chaton abandonné, manque plus que le carton et c'est bon :lol:
Image
Par contre, bébé chat, la pluie et la grimpette ne font pas bon ménage :v

J'AIME MONSIEUR CROSS. CUROSSU-SENSEI, NOTICE ME PLEASE. Plus sérieusement, ce personnage est tellement cool.

Mikeeeeeyyyyy ♡♡♡♡ Haaalala, j'ai hâte de le voir, lui et les autres persos! Yaaaaas

DanielPagés a écrit :Tu lèves la tête avec un point d'interrogation sur le nez et tu as en face l'oeil narquois de Coline !

Ohlala, si tu savais. Le sourire qui va avec est pas mal non plus :lol:
Coline, j'ai ton sourire en tête, j'ai des frissons, parce qu'il n'annonce jamais rien de bon (yes, une rime).

J'ai bien hâte de lire la suite! Courage~

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Hiello ~ (ou bonzoir)

Bon, niveau bulagu, c'est pas ouf, mais déjà t'as pas sorti celle de la courgette, ça va :lol:

JE OUI CE CHAPITRE.
Waaaah, c'était bon.

Yes yes, je signe les papiers du Emily HS (Hate Squad) C:

MDRRR PARDON mais Jim fait chaton abandonné, manque plus que le carton et c'est bon :lol:
Image
Par contre, bébé chat, la pluie et la grimpette ne font pas bon ménage :v

J'AIME MONSIEUR CROSS. CUROSSU-SENSEI, NOTICE ME PLEASE. Plus sérieusement, ce personnage est tellement cool.

Mikeeeeeyyyyy ♡♡♡♡ Haaalala, j'ai hâte de le voir, lui et les autres persos! Yaaaaas

DanielPagés a écrit :Tu lèves la tête avec un point d'interrogation sur le nez et tu as en face l'oeil narquois de Coline !

Ohlala, si tu savais. Le sourire qui va avec est pas mal non plus :lol:
Coline, j'ai ton sourire en tête, j'ai des frissons, parce qu'il n'annonce jamais rien de bon (yes, une rime).

J'ai bien hâte de lire la suite! Courage~

La bise~
NAN MAIS ELLE EST TROP BIEN CETTE BLAGUE. PTN JE COMPRENDS PAS VOUS ETES NULS TOUS TOUS TOUS.
(La blague de la courgette, elle est dans la présentation de mon profil 8-) )

Ouais ouais balance des fleurs après avoir dit que ma blague était nulle :x
(J'suis contente en vré hein)

Aaaah le HS Hate Squad c'est très sympa dis donc

MDRRRRRRRR MAIS C'EST PAS POSSIBLE CE PAUVRE PROTAGONISTE ON A 0 RESPECT

Ouais, pas bon ménage, mais il a échappé au pire, c'est bon ;-;
(pour l'instant c: )

Cross je m'attendais tellement pas non plus à l'apprécier à le faire apprécier :lol:

Mike, c'est tellement cool de pouvoir (enfin) m'attacher à lui MDR ;-;

MDR MAIS ARRETEZ LA :lol: J'ai pas de sourire narquois cé fô :v

Marci à toi surtout :D

Bisouxe
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Message par TcmA »

louji a écrit :NAN MAIS ELLE EST TROP BIEN CETTE BLAGUE. PTN JE COMPRENDS PAS VOUS ETES NULS TOUS TOUS TOUS.
(La blague de la courgette, elle est dans la présentation de mon profil 8-) )
Ouais ouais balance des fleurs après avoir dit que ma blague était nulle :x
(J'suis contente en vré hein)
Aaaah le HS Hate Squad c'est très sympa dis donc
MDRRRRRRRR MAIS C'EST PAS POSSIBLE CE PAUVRE PROTAGONISTE ON A 0 RESPECT
Ouais, pas bon ménage, mais il a échappé au pire, c'est bon ;-; (pour l'instant c: )
Cross je m'attendais tellement pas non plus à l'apprécier à le faire apprécier :lol:
Mike, c'est tellement cool de pouvoir (enfin) m'attacher à lui MDR ;-;
MDR MAIS ARRETEZ LA :lol: J'ai pas de sourire narquois cé fô :v
Marci à toi surtout :D
Bisouxe


COLINE. NON. (Oh, j'avais oublié :roll: )
Mh, j'aime pas trop avoir un Hate Squad, mais elle l'a cherché :x
T'ES LA PREMIERE A LUI EN METTRE PLEIN LA TRONCHE MDRRRRR. Mais oui, press f to pay respects.
Oui ;^; (Mais :lol: 0 respect, le retour :lol: )
Bien joué alors! :D
OUI. AAAAH.
Si. 200%.
La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :

COLINE. NON. (Oh, j'avais oublié :roll: )
Mh, j'aime pas trop avoir un Hate Squad, mais elle l'a cherché :x
T'ES LA PREMIERE A LUI EN METTRE PLEIN LA TRONCHE MDRRRRR. Mais oui, press f to pay respects.
Oui ;^; (Mais :lol: 0 respect, le retour :lol: )
Bien joué alors! :D
OUI. AAAAH.
Si. 200%.
La bise~
Moi j'aime bien les Hate Squads. Je crois que c'est pas le 1er qu'on va faire :lol: Déjà je propose d'en faire un au nom des Kaiser hein :roll:

Euh Sasa je trouve pas de lettre f sur mon clavier, t'as dû te tromper de numéro ???
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : Moi j'aime bien les Hate Squads. Je crois que c'est pas le 1er qu'on va faire :lol: Déjà je propose d'en faire un au nom des Kaiser hein :roll:
Euh Sasa je trouve pas de lettre f sur mon clavier, t'as dû te tromper de numéro ???
AH OUI. Kaiser. Je crois qu'implicitement il était déjà fait :lol:
MDRRRRRR
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

(Dans ce chap, Jim se fait appeler "Jem", c'est narmol, c'est pas des fautes de frappe consécutives :roll: )



- Chapitre 21 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Jim s’autorisa enfin à se détendre. Il ferma les yeux, baissa les épaules et décontracta ses jambes. Mike n’allait pas tarder à arriver et il pourrait tout lui expliquer. Rechercher sa famille disparue serait beaucoup plus aisé.
— Ben ça alors… murmura Ryan Scott d’un air ébahi en reposant son téléphone.
Jeremy se retrancha sur lui-même face au regard à la fois surpris et curieux du directeur. Dans son dos, M. Cross marmonna quelques mots inintelligibles avant d’ouvrir soudainement la porte.
— Manuel ? l’arrêta M. Scott en se redressant sur son siège. Où tu vas ?
— Ranger les ballons que j’ai laissés sortis. Tu as encore besoin de moi ?
— Eh bien… je pensais que tu pourrais peut-être surveiller Jeremy en attendant Michael.
Le professeur afficha une mine dépitée en basculant son regard féroce sur Jim. Ce dernier se renfrogna aussitôt et se détourna. Il n’avait pas besoin d’un babysitteur.
— Je te l’ai ramené, j’ai déjà fait ma part du boulot, maugréa le prof d’un ton maussade.
— Tu peux revenir après avoir rangé les ballons ? insista Ryan Scott en se levant. J’ai eu une longue journée et je prendrais bien cinq minutes pour boire un café.
Visage fermé, le prof se retint de lui asséner que lui non plus n’avait pas chômé de la journée. Avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce soit, Ryan s’avança vers lui et, tout en indiquant Jim du menton, ajouta doucement :
— Sans compter que celui-là risque de nous réserver des surprises. Dès que tu seras revenu, j’irai me prendre un café et on verra ça ensemble.
— Tu me laisses pas trop le choix, conclut M. Cross d’un ton formel, quoique grinçant.
Un éclat de compassion luisit dans les prunelles bleutées de Ryan Scott, qui esquissa un rictus contrit et serra l’épaule de son collègue.
— Désolé, Manuel, je sais que j’en exige de toi plus qu’à d’autres.
Celui-ci soupira puis se décida à aller ranger les ballons. Bientôt quarante ans qu’il était professeur ici. Évidemment que le directeur pouvait lui faire confiance et lui confier des tâches annexes. Même si c’était rarement une partie de plaisir.

Jeremy observait le bout de ses baskets abîmées. Il avait laissé des empreintes humides sur le parquet et ne doutait pas que sa chaise portait la trace de son pantalon mouillé. Malgré ses deux épaisseurs de vêtements, il frissonnait et ne rêvait que d’un chocolat chaud.
— Qui est Michael pour toi ?
La voix du directeur lui fit lever la tête. Appuyé contre le chambranle de la porte, l’homme au visage affable le toisait avec intérêt. Intimidé et mal à l’aise, Jim baissa de nouveau les yeux avant de hausser les épaules.
— C’est… un proche. De ma mère.
Étonné de la réponse, Ryan Scott hocha la tête et ajouta :
— Tu sais qu’il travaille pour la A.A. Tu n’as pas estimé nécessaire de le dire à ton recruteur ?
Jeremy serra les poings tout en fixant les cadres photo installés dans un coin du bureau massif.
— Je pensais pas qu’ils pourraient se connaître, mentit-il en haussant les épaules avec indifférence.
— Les agents de la A.A ne sont pas nombreux, lui apprit Ryan Scott en faisant quelques pas vers lui. Une cinquantaine en tout.
Feignant l’inintérêt, Jim afficha une moue agacée en observant l’extérieur par la baie vitrée. Ryan Scott continua de l’observer, mains croisées dans le dos, et soupira. L’adolescent ne lui disait pas tout.
— Ce sera déjà plus simple pour nous de traiter avec les parents d’Emily si tu as un tuteur pour te représenter.
Bouche pincée, Jeremy garda pour lui ses réflexions. Maintenant qu’il comptait mettre Mike au courant, il n’était plus si certain de vouloir rester ici… surtout s’il devait fréquenter Emily et sa bande au quotidien.
— Je suis de retour ! lança la voix caverneuse de M. Cross quelques secondes avant qu’il n’apparaisse à l’entrée du bureau.
Avec un sourire aussi spontané que son retournement de talons, Ryan Scott s’élança vers le couloir qui donnait plus loin sur une salle de repos.
— Je vais chercher mon café ! J’en ai pour cinq minutes.
Dix plutôt, corrigea mentalement M. Cross en posant un regard las sur son élève.
— Wayne, bouge tes miches de la chaise du directeur. Tu fous de l’eau de partout.
— C’est maintenant que vous me dites ça ? grommela Jim en s’exécutant.
L’air maussade, il sortit du bureau et alla s’affaler sur l’un des canapés de la salle d’attente. Il dut croiser les bras sur sa poitrine pour se réchauffer quelque peu.
— Je peux pas retourner dans ma chambre me changer ? marmonna-t-il en jetant un regard implorant à son professeur.
— Nope, tu bouges pas.
Le garçon maugréa quelque chose à voix basse, mais son prof était trop loin pour l’entendre. Il pouvait bien râler, ça ne changerait rien.

M. Scott se prit effectivement dix bonnes minutes de pause. Lorsqu’il revint, son visage affichait un air plus détendu. Presque jovial, il retourna s’installer à son bureau et entreprit de lire l’actualité sur son smartphone en attendant la venue de Michael.
— Dis-moi, Wayne…
À moitié endormi, Jeremy jeta un coup d’œil inquisiteur à M. Cross, assis en face de lui dans un fauteuil.
— Michael Lohan… tu le connais d’où ?
De plus en plus fatigué et irrité, Jim ne prit cette fois pas la peine de masquer son agacement :
— Vous aussi, vous comptez me faire passer un interrogatoire ?
Le prof haussa un sourcil étonné face à la colère de son élève. Puis, avec un rictus moqueur, il secoua négligemment la main.
— Calmos, ma colombe, j’insiste pas.
Soulagé, Jim soupira, s’enfonça dans le confortable canapé puis ferma les paupières. Il rêvait d’une bonne douche chaude, d’un bon repas copieux et d’un bon lit douillet. Il rêvait de retrouver sa mère pour s’excuser de s’être absenté pendant qu’elle se faisait enlever. Il rêvait de revoir sa sœur pour la serrer dans ses bras.
Ça, oui, il rêvait.
— Jeremy ?
À moitié assoupi, l’adolescent ne réagit pas tout de suite. Une main large lui entoura l’épaule pour le secouer doucement.
— Jem, réveille-toi, mon p’tit gars.
Cette fois, l’adolescent rouvrit brusquement les yeux et leva le nez vers l’homme qui était penché au-dessus de lui. Les iris argentés de son parrain s’éclairèrent de malice tandis qu’un grand sourire découvrait ses dents blanches.
— Mike, geignit Jim en bondissant du canapé.
Le presque-quarantenaire glissa un bras dans le dos encore humide du garçon pour l’attirer contre lui. Plus grand que M. Cross et tout aussi costaud – quoiqu’un peu plus large de ceinture – Michael ne rencontra aucune résistance de la part de son filleul.
— Wow, t’as encore grandi, marmonna-t-il en tapotant le sommet du crâne de l’adolescent. Mais ça fait que quatre mois qu’on s’est pas vus…
— Que dalle, tu le sais bien, rétorqua Jeremy avec amertume. Foutue croissance.
Amusé par la colère aveugle de son filleul, Mike le repoussa doucement en l’inspectant du regard. Ses yeux fatigués, mornes, sa bouche plissée et ses traits crispés ne lui échappèrent pas.
— Tu finiras par grandir, Jemmy, souffla l’homme d’un ton réconfortant en lui repoussant les cheveux en arrière. T’as le visage tout égratigné, qu’est-ce t’as fichu ?
— J’me suis mangé le sol, marmonna l’adolescent en se renfrognant.
Il en profita pour jeter un regard noir à son professeur, responsable des éraflures qui couvraient son menton et son nez. Ayant intercepté le mouvement des yeux de son filleul, Mike esquissa un sourire mi-figue mi-raisin.
— Lohan…
L’agent de la A.A, qui était encore en costume de travail, se retourna vers M. Cross. Il avait suivi l’échange entre parrain et filleul d’un air intrigué.
— Bonjour M. Cross, le salua finalement Mike avec un sourire sincère. J’espère que les caramels de votre femme vous rendent un peu moins aigri chaque jour. Mais, vu la tête que vous faites, je ne crois pas que ce soit le cas.
— Fanfaron, grinça le professeur en retour. T’as pas changé, Lohan, toujours des conneries qui te chatouillent les lèvres. Ton partenaire n’est pas avec toi ?
— Pas aujourd’hui, répondit simplement Michael avec un sourire en coin. Ryan est là ?
Le directeur se présenta à la porte de son bureau à la mention de son nom.
— Désolé de te déranger en fin de journée, souffla Ryan Scott avec une grimace.
— Tu n’y es pour rien, le rassura Mike avant de se tourner vers l’adolescent. Jem, viens m’expliquer ce qui se passe.
Tandis que Michael faisait avancer son filleul dans le bureau, M. Cross se leva à son tour et referma derrière eux. Ryan Scott les invita à s’asseoir avant de faire basculer son regard de son ancien à l’actuel élève.
— Je crois qu’on a pas mal de choses à se dire.

Jeremy était plus concentré sur le profil de son parrain que sur les mots qui franchissaient les lèvres du directeur. Mike ne s’était toujours pas rasé – il piquait désagréablement quand on s’approchait trop de ses joues – mais au moins sa barbe était taillée. Ses cheveux châtain sombre étaient bien coiffés et il dégageait de l’assurance malgré sa posture quelque peu avachie.
— … est à présent une Recrue. Jeremy ?
L’appel du directeur arracha l’adolescent à sa contemplation. Sa fatigue mêlée d’impatience et d’appréhension l’empêchait de se concentrer pleinement. D’un regard appuyé, Mike l’incita à se focaliser sur ce qu’on lui demandait.
— Pardon ? bredouilla l’adolescent en rougissant légèrement.
Le directeur soupira, mais lui adressa un mince sourire affable.
— J’expliquais à Michael que l’agent Maas t’avait recruté et que tu étais à l’École depuis lundi dernier.
Jim hocha la tête tout en observant de biais son parrain. Michael fronçait les sourcils, la mine préoccupée. Ça ne lui ressemblait tellement pas que Jeremy en eut le cœur serré. Sentant le regard du garçon peser sur lui, Mike se tourna. Mais ne lui sourit pas.
— Jeremy, où sont Maria et Thalia ?
La question jeta un froid morose dans la pièce. M. Cross se redressa en fronçant les sourcils tandis que Ryan Scott écarquillait soudainement les yeux.
— Maria Wayne, souffla-t-il pour lui-même en dévisageant son élève.
— Elles ont été enlevées, répondit aussitôt l’adolescent d’une voix cassée. Mike, j’suis désolé. J’aurais pas dû partir, j’aurais dû rester, je sais. J’suis vraiment désolé… maman… Thallie… Le hangar, le tueur…
En apercevant les larmes gonfler les yeux de Jim, Michael lui agrippa les épaules pour le saisir fermement. Il connaissait son filleul : Jeremy était en train de se laisser emporter par la vague de ses émotions et risquait d’être submergé.
— Jeremy, reprends-toi, ordonna-t-il d’un ton ferme, mais sans brusquerie. J’ai besoin que tu m’expliques les choses calmement et distinctement.
Alors que l’adolescent prenait une grande goulée d’air, M. Scott se passa une main dans les cheveux en marmonnant d’un air consterné :
— Tu es le fils de Maria et Ethan.
La déclaration fit lever les yeux à Mike, qui hocha la tête en signe d’assentiment. Jeremy ignora délibérément le directeur, serra les poings, insuffla une deuxième fois puis reprit :
— Maman et Thalia ont disparu de l’appartement. Je suis parti avec Ryu pendant quelques heures et, quand je suis revenu, elles étaient plus là. On a rien volé, mais y’avait des meubles renversés. Alors j’imagine qu’elles ont été enlevées.
Stupéfait, Michael ne réagit pas tout de suite. Il lâcha les épaules de son filleul pour l’attirer contre lui et le serrer doucement dans ses bras. Son visage exprimait la confusion que les révélations de Jim avaient jetée en lui.
— T’es pas censé être mort ?
La question de son ancien professeur froissa les traits crispés de Mike. Il ne se gêna pour le considérer d’un air sombre.
— M. Cross, avec le respect que je vous dois maintenant pour rattraper l’insolence de mes jeunes années, par pitié, taisez-vous.
Le prof soupira, croisa les bras sur sa poitrine et observa la silhouette malingre de Jim appuyée contre l’homme. Il paraissait inoffensif entre ses bras, bien loin de l’ado impertinent et désespéré qu’il avait affronté une quarantaine de minutes plus tôt.
— Michael, dit le directeur d’une voix posée, va souffler un moment avec Jeremy. On reparlera de tout ça plus tard. Je… je crois qu’il y a pas mal d’éléments à encaisser chacun de notre côté.
— On va faire ça, acquiesça-t-il avec un hochement de tête reconnaissant. On se retrouve plus tard.
Avec précaution, Mike se leva en entraînant son filleul avec lui. La vue brouillée par la fatigue et les larmes qu’il s’efforçait de retenir, Jim se laissa guider jusqu’à la sortie du bureau, où il s’appuya contre son parrain comme s’il tanguait.
— Sois fort, mon p’tit gars, chuchota Michael en glissant un bras dans son dos. J’ai besoin de que tu assures, Jem.
— J’peux plus assurer, Mike, répliqua Jeremy d’une voix étouffée de sanglots comprimés. Je tiens plus. J’en peux plus. J’veux juste maman. Thallie. Et toi.
Michael n’eut pas le cœur de lui reprocher son comportement. Il avait treize ans et venait de perdre sa mère et sa sœur. Mike lui-même n’aurait peut-être pas été aussi courageux.
— Je sais, désolé, chuchota-t-il en saisissant son filleul par les épaules pour le tourner face à lui. Jeremy… allez, pleure pas, je suis là, OK ?
Comme les larmes de l’adolescent dévalaient enfin ses joues, Mike les essuya doucement avec son pouce. Jim tressaillit puis baissa le nez en serrant les dents.
— Tu veux retourner dans ta chambre, le temps que ça aille mieux ?
Bien trop déstabilisé pour infirmer, Jeremy hocha la tête et se laissa mener par son parrain. Il n’avait pas encore l’impression d’avoir touché terre ferme, mais se sentait déjà rattaché à une ancre solide. Il avait sûrement évité la noyade de près.



Suite
Dernière modification par louji le ven. 23 juil., 2021 9:30 pm, modifié 2 fois.
DanielPagés

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Heu... bon ! on n'a pas beaucoup avancé ! Fille cruelle ! Encore quelques questions supplémentaires dans ma pauvre tête ! Enfin bon , un peu d'apaisement du côté de Jem (je trouve sympa la multitude de diminutifs pour Jeremy).

Juste une remarque :
bien loin de l’ado effronté et désespéré qu’il avait confronté une quarantaine de minutes plus tôt. - déjà noté dans un chapitre précédent, l'utilisation de confronter...
A priori on confronte une personne à une autre ou on fait se confronter deux suspects ou on se confronte à quelqu'un (on ne confronte pas quelqu'un)
La formulation correcte me semble : bien loin de l’ado effronté et désespéré auquel il s'était confronté une quarantaine de minutes plus tôt. ou peut-être mieux : bien loin de l’ado effronté et désespéré qu’il avait affronté une quarantaine de minutes plus tôt.

Vouala ! reste plus qu'à nous donner la suite pour fêter la sortie du pénitencier...
Moi je vais monter une expédition vers la mer, un de ces jours, voir si elle est toujours là, ou si ils nous ont discrètement volé le bleu pendant qu'on était enfermés...
T'es en vacances, là ? vous avez terminé vos exams ?
Bisous
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

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OUI.

MI-KEY, MI-KEY, MI-KEY! Yes!

Bon, j'imagine que tu as compris que j'aime ce chap :lol:

J'ai totalement fondu, Jim et Mike sont adorables ;^; Et, enfin, ce pauvre perso principal souillé a eu le câlin qu'il méritait (deux, même, que du bonheur :D ) Le chaton a enfin trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui ♥ Il fait son âge, bichette.

Hé hé hé, les choses avancent doucement. On a enfin quelques infos... Mais pas tant que ça non plus. J'ai adoré la réaction de Cross (le "T'es pas censé être mort?" wow, j'ai éclaté de rire :lol: ). On sent que c'est pas le grand amour entre lui et Mike d'ailleurs :lol:

Donc Jim était censé être mort... Est-ce que la AA était au courant de l'existence Thalia? :0 J'ai bien hâte de voir comment ils vont gérer ça, autant Ryan que Jim (je sens que ça va lui revenir en tête)!

J'ai hâte de lire la suite!

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Heu... bon ! on n'a pas beaucoup avancé ! Fille cruelle ! Encore quelques questions supplémentaires dans ma pauvre tête ! Enfin bon , un peu d'apaisement du côté de Jem (je trouve sympa la multitude de diminutifs pour Jeremy).

Juste une remarque :
bien loin de l’ado effronté et désespéré qu’il avait confronté une quarantaine de minutes plus tôt. - déjà noté dans un chapitre précédent, l'utilisation de confronter...
A priori on confronte une personne à une autre ou on fait se confronter deux suspects ou on se confronte à quelqu'un (on ne confronte pas quelqu'un)
La formulation correcte me semble : bien loin de l’ado effronté et désespéré auquel il s'était confronté une quarantaine de minutes plus tôt. ou peut-être mieux : bien loin de l’ado effronté et désespéré qu’il avait affronté une quarantaine de minutes plus tôt.

Vouala ! reste plus qu'à nous donner la suite pour fêter la sortie du pénitencier...
Moi je vais monter une expédition vers la mer, un de ces jours, voir si elle est toujours là, ou si ils nous ont discrètement volé le bleu pendant qu'on était enfermés...
T'es en vacances, là ? vous avez terminé vos exams ?
Bisous
Non, je suis désolée, l'enquête va clairement avancer lentement, :'c Cette partie 1 est plutôt centrée sur l’introduction de bon nombre de persos qui vont tourner jusqu'au T3, alors ça prend un peu de temps :? (Haha, c'est vrai que y'en a un paquet :lol: "Jem" c'est plutôt sa famille proche qui l'appelle comme ça, c'est "Jim" de manière générale).

Ce verbe confronter, il m'énerve :evil: C'est pour Oneiris que j'avais déjà eu ce problème... Je pense à ce que tu me dis, mais je trouve quand même le moyen de me tromper :lol:
Merci pour les propositions de correction ;)

Oh bah oui, va vérifier qu'elle est toujours là (j'ai pas trop de doutes, mais okazou ;) )

J'ai terminé mes exams y'a une semaine, je suis en attente des résultats maintenant :)

TcmA a écrit :
OUI.

MI-KEY, MI-KEY, MI-KEY! Yes!

Bon, j'imagine que tu as compris que j'aime ce chap :lol:

J'ai totalement fondu, Jim et Mike sont adorables ;^; Et, enfin, ce pauvre perso principal souillé a eu le câlin qu'il méritait (deux, même, que du bonheur :D ) Le chaton a enfin trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui ♥ Il fait son âge, bichette.

Hé hé hé, les choses avancent doucement. On a enfin quelques infos... Mais pas tant que ça non plus. J'ai adoré la réaction de Cross (le "T'es pas censé être mort?" wow, j'ai éclaté de rire :lol: ). On sent que c'est pas le grand amour entre lui et Mike d'ailleurs :lol:

Donc Jim était censé être mort... Est-ce que la AA était au courant de l'existence Thalia? :0 J'ai bien hâte de voir comment ils vont gérer ça, autant Ryan que Jim (je sens que ça va lui revenir en tête)!

J'ai hâte de lire la suite!

La bise~
MIKE ♥ Ah, quel plaisir de pas avoir à le faire mourir au bout de 7 chapitres ♥ (mdr pardon, promis il a pas la même destinée cette fois)

Oui, ils sont mignons :'c Mdr j'ai toujours pas trouvé la lettre f, c'est vraiment bizarre cette histoire. Mais j'ai quand même trouvé la lettre h pour hug, ça va 8-)

Ouais les infos sont vraiment données au compte-gouttes... Et le truc délicat, c'est qu'aucun perso (même de ceux qui sont pas encore apparus) ne détient toutes les infos, elles sont distribuées entre les différents personnages, donc le temps de tout rassembler... Bon, à la fin de la partie, il y aura quand même pas mal de choses qui auront été éclaircies quand même (ouf mdr). Ouais, Cross et le tact, c'pas trop ça :v Pour sa relation avec Mike... disons qu'il a pas toujours été adorable le Mikey :lol:

Alors, t'imagines bien que je peux pas répondre à tout ça, mais ça viendra, promis :lol: Ryan, c'est clairement la victime collatérale d'un enchaînement de coïncidences fâcheuses, par contre, bichette :lol:

Merci pour ton retour, comme d'hab ♥
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :MIKE ♥ Ah, quel plaisir de pas avoir à le faire mourir au bout de 7 chapitres ♥ (mdr pardon, promis il a pas la même destinée cette fois)

Oui, ils sont mignons :'c Mdr j'ai toujours pas trouvé la lettre f, c'est vraiment bizarre cette histoire. Mais j'ai quand même trouvé la lettre h pour hug, ça va 8-)

Ouais les infos sont vraiment données au compte-gouttes... Et le truc délicat, c'est qu'aucun perso (même de ceux qui sont pas encore apparus) ne détient toutes les infos, elles sont distribuées entre les différents personnages, donc le temps de tout rassembler... Bon, à la fin de la partie, il y aura quand même pas mal de choses qui auront été éclaircies quand même (ouf mdr). Ouais, Cross et le tact, c'pas trop ça :v Pour sa relation avec Mike... disons qu'il a pas toujours été adorable le Mikey :lol:

Alors, t'imagines bien que je peux pas répondre à tout ça, mais ça viendra, promis :lol: Ryan, c'est clairement la victime collatérale d'un enchaînement de coïncidences fâcheuses, par contre, bichette :lol:

Merci pour ton retour, comme d'hab ♥

MDRRRRR c'est horrible dit comme ça. Tu m'avais brisé le cœur :cry:

Ça va, la lettre h est un substitut acceptable :lol:

Oui, j'imagine! Ça va mettre du temps, mais l'attente est cool *^*
La fin de la partie arrive bientôt? (Je ne me souviens plus du tout de si tu avais parlé d'un nb de chapitres précis pour la partie.)
Un Mike casse-cou(*lle) ne m'étonne même pas :lol: Il a dû en baver, ce pauvre Cross.

Ouiiii, t'inquiète x) j'attendrai les chapitres! Ouais, clairement, on sent qu'il aurait besoin de vacances :lol:

Avec plaisir :D
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
MDRRRRR c'est horrible dit comme ça. Tu m'avais brisé le cœur :cry:

Ça va, la lettre h est un substitut acceptable :lol:

Oui, j'imagine! Ça va mettre du temps, mais l'attente est cool *^*
La fin de la partie arrive bientôt? (Je ne me souviens plus du tout de si tu avais parlé d'un nb de chapitres précis pour la partie.)
Un Mike casse-cou(*lle) ne m'étonne même pas :lol: Il a dû en baver, ce pauvre Cross.

Ouiiii, t'inquiète x) j'attendrai les chapitres! Ouais, clairement, on sent qu'il aurait besoin de vacances :lol:

Avec plaisir :D
Sa mort était tellement gratuite en plus omg le pauvre ;-;

Euuuh, pour la fin de la partie 1, non :( Je l'ai pas encore terminée de mon côté, j'en suis au chap 33... C'est terrible :lol: Ça fera un petit roman en fait je pense cette partie 1 :v
Oui, Mike casse-cou(*lles), c'est bien résumé x)
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : Sa mort était tellement gratuite en plus omg le pauvre ;-;

Euuuh, pour la fin de la partie 1, non :( Je l'ai pas encore terminée de mon côté, j'en suis au chap 33... C'est terrible :lol: Ça fera un petit roman en fait je pense cette partie 1 :v
Oui, Mike casse-cou(*lles), c'est bien résumé x)

Oui ;^; Horrible ;^; Mais maintenant il est vivant ♥

Okay, je vois! Super *^* Courage pour l'écriture!
Mdrrr
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

J'aimerais avoir une remarque ou une blague pleine de philosophie, mais j'ai vraiment R.
Du coup, bonne lecture.




- Chapitre 22 -



Vendredi 11 septembre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryu observait le ciel gris qui crachait ses larmes, assis sur le lit de Jim – celui le plus proche de la fenêtre. Après avoir appris que son ami était recherché par l’administration de l’École, l’adolescent s’était réfugié dans sa chambre, abasourdi. Pourquoi Jeremy avait-il agressé l’une de leurs camarades ? Est-ce que l’incident aurait de grosses répercussions sur sa candidature ?
Jimmy, bon sang…
L’adolescent sursauta brutalement quand la porte s’ouvrit dans son dos. Le cœur serré d’appréhension, il se retourna et plissa les yeux dans la pénombre – il n’avait pas allumé les lumières, même lorsque le soir était tombé. Il dut fermer brièvement les paupières quand l’interrupteur inonda finalement la pièce de clarté.
— Ryu ?
Celui-ci dut réprimer en vitesse ses larmes lorsqu’il reconnut la voix de son ami. Alors qu’il gardait les yeux entrouverts à cause de la soudaine luminosité, Ryu aperçut l’imposante silhouette qui se tenait aux côtés de son ami. Un agent de la sécurité… ? Avait-il laissé Jeremy saluer son ami avant d’être interrogé à propos de l’agression ?
— Oh, Ryu ! s’exclama l’homme en s’avançant dans la chambre.
Le garçon ouvrit légèrement la bouche de surprise puis se leva en vitesse, manquant trébucher sur un tas de vêtements que Jim avait laissé traîner par terre.
— M-Monsieur Lohan, bredouilla Ryusuke de stupéfaction. Qu’est-ce que vous…
— Ça va ? le coupa Michael en fronçant les sourcils. Tu es tout pâle, mon garçon.
Avec une moue préoccupée, l’agent s’approcha de Ryu puis pressa la paume contre le front blafard de l’adolescent. Puis, avec un rictus d’incompréhension, Michael haussa les épaules.
— Tu as pas de fièvre, pourtant…
Mike se tut lorsqu’il remarqua l’air éberlué de Ryusuke. L’agent lui adressa un sourire complice, passa une main affectueuse dans ses mèches brunes puis souffla :
— Toi aussi, tu as l’air bien bousculé par les événements.
Michael contourna le lit pour se caler contre le bureau des adolescents. Jim s’était déchaussé et approchait timidement de son ami. Ils échangèrent un long regard, chargé d’inquiétude commune et de questions brûlantes.
— Écoutez, souffla Mike en les observant tour à tour, on va faire un point sur la situation. M. Scott m’a raconté dans les grandes lignes ce qui s’est passé, mais j’aimerais que vous m’expliquiez en détails.
Épuisés d’avance par leur tâche, les deux amis soupirèrent avant d’échanger un bref regard dépité. Face à leur humeur maussade, Michael se frotta la nuque d’un air pensif puis déclara :
— OK, j’ai envie de sushis. Je vais aller en acheter en ville, je fais au plus vite. Soyez prêts à tout m’expliquer à mon retour.
Mike se redressa, avala de ses grandes jambes les quelques mètres qui le séparaient de la sortie, puis se figea. L’air solennel, il capta le regard las de Jim et déclara :
— Jeremy, il faudrait que je mette ton père au cour…
— Non !
Le cri de l’adolescent arracha un soupir irrité à Mike. Ryu observa son ami d’un air pincé. Il avait refusé la proposition avant même d’y songer.
— Je laisse pas tomber, mon p’tit gars, rétorqua Michael d’une voix moqueuse. Je finirai par te faire craquer. Ou tu finiras par te rendre compte que c’est nécessaire. Dans tous les cas, j’espère que tu as conscience de l’aide que pourrait nous apporter Ethan pour retrouver ta mère et Thalia.
— Rien du tout, voilà ce qu’il pourrait nous apporter, siffla l’adolescent avec véhémence.
Lassé par l’entêtement revêche de son filleul, Michael soupira puis ouvrit la porte de la chambre. Il adressa un signe de main aux adolescents.
— Je reviens vite !
Dès que le battant se referma derrière Mike, Ryu s’approcha de son ami et, avant qu’il puisse se soustraire, l’empoigna entre ses bras. Il sentait la pluie et le cuir, la morosité et l’épuisement.
— Jimmy, gémit Ryusuke en fermant les yeux, le nez dans le cou de son ami. Bon sang, mais t’as fait quoi… ? J’ai eu tellement la trouille pour toi.
Gêné par leur proximité, Jim ouvrit la bouche pour lui demander de s’écarter, mais laissa mourir ses reproches. Pétrifié, il dévisagea Ryusuke tandis que celui-ci sanglotait contre son épaule. Est-ce que c’était vraiment pour la disparition momentanée de Jim qu’il pleurait ?
— Ryu… désolé.
Mais les larmes de Ryusuke n’en finissaient plus. D’une voix tremblotante, celui-ci croassa :
— J’aurais jamais dû te crier dessus, tout à l’heure. Je suis tellement désolé, Jimmy. C’est ma faute. Si je t’avais pas fait de reproches, tu serais resté avec nous. Tu aurais pas croisé Emily.
— Mais non ! s’exclama aussitôt Jeremy d’un ton catégorique. J’avais besoin d’être seul un moment. Et… je suis tombé sur Emily par hasard. Ça s’est pas bien passé et…
Il haussa les épaules pour résumer la suite des événements.
Quant à Ryu, il sanglotait toujours contre son ami, incapable de redresser son cœur écrabouillé ou ses pensées dévissées. Il avait l’impression de tomber, d’être incapable de retrouver son chemin. Jeremy était à la fois son ancre et sa lumière. Agrippé à ce dernier à lui en faire mal, Ryu le suppliait mentalement de lui rendre son étreinte.
Mais, embarrassé par la situation, Jim le repoussa gentiment en esquissant un sourire qui se voulait réconfortant.
— Allez, Ryu, ça va le faire. Mike va revenir, on va manger un bout ensemble puis on va tout lui raconter. (Jim laissa ses épaules tomber tandis que ses traits se détendaient quelque peu.) Maintenant qu’il est là… ça change la donne. On est plus tout seuls.
Dépité par le manque de considération de son ami, mais trop honteux pour lui faire remarquer, Ryusuke se contenta de le dévisager. Lui aussi était évidemment soulagé et heureux de l’aide Mike, mais il ne s’était pas estimé seul jusqu’ici. Sans mentionner Jim, il avait aussi Dimitri.
— Désolé, finit par lâcher Ryu d’une voix blanche en allant s’asseoir sur son lit. J’ai eu peur.
Jeremy le dévisagea de ses prunelles dépareillées, d’un air à la fois soucieux et interdit.
Il comprend pas, réalisa Ryusuke avec accablement. Il comprend pas à quel point je m’inquiète pour lui.
À court de solutions immédiates, Ryu adressa un sourire tordu à son ami. Jim détourna les yeux en pinçant les lèvres. Il avait du mal à saisir toutes les expressions de son compagnon depuis leur arrivée à l’École. Ce n’était pas un changement à proprement parler, mais des instants fugaces, des regards troublés, des rictus crispés, qui commençaient à marquer le décalage qui s’opérait inexorablement entre eux.

Au milieu de leurs bouchées de sushis, les deux garçons contèrent à Michael les événements de la semaine. L’agent de la A.A avait perdu son habituel air mutin et son sens de la répartie. Ses yeux gris dansaient dans le vide, au rythme des plans mentaux qu’il établissait. Sa mâchoire puissante se contractait en même temps que ses poings. Il n’était pas si inquiet pour l’avenir des deux adolescents : il préférait les savoir à l’abri à l’École sous la tutelle de deux collègues plutôt que déambulant dans les rues de Seludage. Son appréhension se tournait vers Maria et Thalia : les propos de Jim l’avaient plongé dans des affres de réflexions moroses. Le mieux était que Mike vérifie par lui-même l’appartement de Sludge pour se faire une idée de ce qui s’y était déroulé, mais…
— Mike ? marmonna Jim en lui attrapant la manche.
Sorti de ses pensées par le geste de son filleul, Michael dévisagea l’adolescent d’un air encore contrarié. Face à la moue peinée qui commença à gagner les traits de Jim, l’homme se détendit aussitôt et lui ébouriffa les cheveux.
— Désolé, p’tit gars ! Tu disais ?
— Pour maman et Thalia… Tu peux te renseigner ? (Avant que Mike puisse répondre, Jim serra les dents puis grommela : ) J’ai demandé à Alex, mais il a pas réussi à avoir l’autorisation de la A.A pour chercher des infos.
Michael le dévisagea quelques instants avant d’appuyer son menton sur sa main avec un sourire en coin.
— Ça ne me posera pas de problème, à moi, le rassura-t-il en retrouvant peu à peu son air taquin. Tu ressembles à ton père, Jemmy.
Comme l’adolescent le fusillait du regard en prenant un air outré, son parrain s’esclaffa :
— Et là, à ta mère.
Agacé d’être tourné en dérision par l’agent, Jeremy se renfrogna et ne pipa plus mot.
— Pour être honnête avec toi, Jem, tout ça me dit rien de bon. Ni Ethan ni moi n’avons reçu de nouvelles de Maria ni de demande de rançon. La piste de l’enlèvement est donc étonnante. Pourquoi enlever une femme et sa fille si on ne contacte pas les proches derrière ? (Le regard de l’homme se fit plus dur.) Quant à la femme qui t’a pris en chasse… tu pourrais me la décrire ?
Jeremy s’y efforça du mieux qu’il put, mais ses souvenirs s’étaient envolés sans qu’il s’en rende compte. Malgré la description physique qu’il révéla à Mike, ce dernier conserva un air dérouté.
— Je ne vois aucun membre de S.U.I qui correspond à ces caractéristiques. Bien évidemment, je ne connais pas entièrement le personnel, mais cette femme doit être un agent de terrain d’après son comportement. Or, j’ai déjà vu au moins une fois chaque agent de terrain de S.U.I ou de la A.A. Bon sang, je ne sais même pas par où commencer…
Guère rassuré par l’air abattu de son parrain, Jim sentit son ventre se tordre d’angoisse. Si même Michael, l’adulte le plus proche de lui en l’absence de sa mère, était incompétent, alors que faire ?
— Prends pas cet air de chien battu, Jemmy, souffla Mike en lui serrant l’épaule. On va procéder par étapes. La première chose…
Michael enfourna le dernier sushi de son assiette, mâcha consciencieusement quelques secondes puis déglutit. Quand il posa les yeux sur son filleul, il ne souriait plus.
— Faut qu’on règle cette histoire avec la jeune Hobs.

Jeremy s’en sortit avec un rappel à l’ordre – un de plus et c’était l’exclusion temporaire – ainsi qu’un mois de travaux d’intendance pour l’École. Mike avait rencontré le représentant d’Emily – Jim n’était pas certain d’avoir bien compris qui il était – et réussi à négocier auprès de M. Scott.
Quand l’adolescent questionna son parrain à propos de la situation, Mike resta évasif :
— Je n’allais quand même pas laisser les Hobs te foutre à la porte de l’École alors que tu viens tout juste d’y entrer. Même si tu as clairement cherché les ennuis en agissant aussi impulsivement.
Adossé contre le mur de l’un des couloirs de l’administration, Jim se fit plus petit en essuyant la remarque sèche de son parrain. Puis il plissa les yeux en observant le dos large de Michael qui se payait à un café au distributeur.
— Les Hobs… tu parles d’eux comme si tu les connaissais. Et comment t’as fait pour les convaincre ? Emily me détestait déjà avant que je la frappe. Alors maintenant…
Tout en touillant distraitement son café, Mike se retourna vers lui avec une moue pincée.
— Je suis plus tout jeune à la A.A, Jem. Déjà vingt ans que j’y travaille. On finit par savoir quelles sont les puissances, tout en haut. Il y a des familles, tu sais. En plus de nos deux dirigeants.
— Des… familles ?
— Oui, des particuliers qui ont investi de l’argent dans la société. En échange de leur investissement, ils obtiennent des droits d’intervention, d’influence… Ils finissent par avoir leur petite autorisation implicite à diriger deux-trois trucs.
Crispé par la nouvelle, Jim ne répondit pas tout de suite. Valentina lui avait déjà fait un topo sur la situation… mais il avait estimé que c’étaient des exagérations, des messes basses d’adolescents qui couraient dans les couloirs. Que les rumeurs étaient la principale source de pouvoirs des Réguliers.
— Mais… alors… Emily est la fille de gars qui ont investi dans la A.A ? C’est pour ça qu’on dit qu’elle est « intouchable » ?
— T’as compris, soupira Michael d’un air las en inspirant une goulée brûlante de café.
Sourcils froncés – Mike se retint de lui dire que c’était avec cette moue renfrognée qu’il ressemblait le plus à son père – Jim observa la porte du directeur au loin.
— Comment t’as fait, alors ? Je vous ai entendus discuter, avec M. Scott. Le représentant d’Emily voulait mon renvoi immédiat et définitif.
Michael pouffa, manquant s’éclabousser avec son café. Il fit la grimace, s’assura que sa boisson était stable, puis répondit d’un ton tranquille :
— J’suis pas un bleu, Jemmy, j’ai de l’expérience derrière moi. Je travaillais pour la A.A avant que les Hobs n’y investissent. Alors, disons que… j’ai joué avec les mêmes cartes qu’eux, même si c’est pas très bien. Malheureusement, j’avais pas vraiment d’autres solutions.
— Les mêmes cartes ?
— Les Hobs voulaient profiter de leur influence pour renvoyer une p’tite Recrue impétueuse comme toi. Je leur ai dit que tu étais la Recrue de mon collègue, que tu étais le fils de mes amis, et que je veillais sur toi. Bref, que s’ils voulaient pas d’ennuis, il fallait pas m’ennuyer moi.
Pas certain d’avoir saisi les sous-entendus de son parrain, Jeremy le fixa en silence d’un air songeur. Avec un sourire las, Mike lui fit signe d’approcher.
— Et il y a quelque chose dont le directeur a pris conscience depuis que je suis arrivé. Cet élément l’a définitivement convaincu d’accepter les termes que j’ai proposés.
Haussant un sourcil pour l’inviter à poursuivre, Jim croisa les bras sur sa poitrine. Il devait reconnaître que Mike avait un côté intimidant. Ce n’était pas seulement son physique d’ours des cavernes, mais aussi cette lueur de malice calculatrice au fond de ses yeux, ce sourire taquin au coin de sa lèvre quand il se savait en position de force.
— Approche, p’tit gars, souffla l’agent en se dirigeant vers la salle d’attente du directeur.
Aussi perplexe qu’impatient, Jeremy lui emboîta le pas et s’arrêta près de la table basse qui supportait une dizaine de vieux magazines donnés par le personnel qui n’en voulait plus. Michael considéra un tableau accroché au mur d’un air pensif avant de se tourner vers l’adolescent.
— Je sais que tu ne le portes pas, mais tu te rappelles le nom de famille de ton père ?
— Quand même, s’insurgea Jim en roulant des yeux.
— Eh bien… regarde.
Il lui indiquait le tableau au mur. Déconcerté, Jim suivit son regard, mais ne trouva pas de réponse dans le portrait de femme accroché. Avec un soupir, Mike le fit avancer d’une petite tape entre les omoplates.
— Va voir plus près.
Avec une moue agacée, Jim obéit. La femme peinte devait avoir la trentaine au moment de la pose, mais son air revêche, ses lèvres pincées et son regard noir perçant creusaient un visage sévère. Elle avait l’air âgée sans l’être réellement. Après avoir observé le portait, Jim remarqua une légende inscrite discrètement en-dessous :

Mme Alexia SYBARIS, fondatrice de la A.A, de S.U.I et de leurs composantes


Pour être sûr de ce que ses yeux voyaient, Jim relut plusieurs fois l’intitulé. Au bout de quelques secondes, il réalisa que les mots étaient réels, tout comme le serpent d’angoisse qui se réveilla brutalement au fond de son ventre.
Ébahi, il se tourna vers Mike, qui lui adressa un sourire contrit.
— Voilà la dernière carte que j’aurais abattue si j’y avais été contraint. Ça aurait été cocasse que le directeur renvoie le petit-fils de la femme qui est à l’origine de tout ça. (Il lâcha un éclat de rire désinvolte en donnant une tape entre les épaules de Jim.) Heureusement, le représentant des Hobs a cédé avant que j’en vienne à cette extrémité.
Tout en terminant son café d’une rasade, Mike se détourna et se dirigea vers la sortie. Planté devant le tableau, pâle et l’air défait, Jim ne le vit pas partir.
C’est une blague ? C’est une foutue blague ?
— Jem ? lança Michael en revenant sur ses pas lorsqu’il constata que le garçon ne le suivait pas.
Avec une sueur froide, Jeremy finit par s’arracher à la contemplation du tableau.
— Bordel, lâcha-t-il finalement d’un ton atone avant de se diriger vers son parrain. Bordel de merde. Oh merde merde merde.
— Ouais, on a tous plus ou moins la même réaction devant la tronche de ta grand-mère, acquiesça Michael d’un ton faussement grave. Si tu veux tout savoir, elle…
— Non, le coupa abruptement Jim en se figeant. Non, je veux pas. Mike, tu l’as dit toi-même, je porte pas le nom de mon père. (L’adolescent lui adressa un regard d’une sèche détermination avant de poursuivre : ) C’est bien pour de foutues raisons.
Sans un mot de plus, l’adolescent reprit son chemin d’un pas raide, les épaules voûtées comme pour se protéger des révélations qui commençaient à lui pleuvoir dessus.



Suite
Dernière modification par louji le ven. 23 juil., 2021 9:47 pm, modifié 2 fois.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~
louji a écrit :J'aimerais avoir une remarque ou une blague pleine de philosophie, mais j'ai vraiment R.

R? En blague? Toi??? NANI, QUI ETES VOUS, QU'AVEZ-VOUS FAIT DE COLINE.

Plus sérieusement :
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Un chapitre un peu plus calme que les autres, mais damn.

Non mais Ryu est adorable ;^; Je vais lui faire des câlins (touche h for the win, d'ailleurs) ;^; Jim compte tellement pour lui et il ne s'en rend pas compte... (jépeur pour la suite ;^; )

MIKE. JE T'AIME. SI FORT.

Mh, le padre. Je sens que, si retrouvailles il y a, ça ne va pas super bien se passer (je ne vois vraiment pas ce qui me fait dire ça, mdr). Jim n'a pas l'air de le porter dans son cœur (un petit souci d'abandon, peut-être?). On verra bien...

Aaah, the plot thickens like a fine soup, qui est donc cette mystérieuse femme?? (Non, j'avais pas du tout oublié :lol: ) J'aime beaucoup ta façon de dévoiler les infos au compte-goutte, c'est bien géré! Plus le fait que les persos ne connaissent pas tout non plus, c'est vraiment noice.

Mh, les bonnes familles, les bons privilèges, on a-do-re ♥
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OH. GODDAMN. Elle pèse dans l'game, la mémé :lol: (pardon) Ohohoh, ça va être intéressant de voir ce que les persos vont faire de cette info!

J'ai pas grand chose à dire, ce chap était bon! C'était fluide, la lecture est super agréable, comme d'habitude! La qualité ne fait qu'augmenter, me gusta! J'ai bien hâte de lire la suite *^*

La bise~
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