Challenge validé ! Malheureusement, je ne pense pas qu'il m'ait plu autant qu'à toi
! Mais avant de critiquer, je voudrais te remercier pour ce cadeau. Il m'a ouvert les yeux sur l'esclavagisme moderne dans nos pays occidentaux. Je crois que je suis tombée de haut. Après, j'ai eu envie de me renseigner sur le sujet, du coup, je me dis que l'auteure a réussit son pari.
Qu'est-ce que je n'ai pas aimé ? Eh bien, au risque de passer pour une personne qui ne sait pas ce qu'elle dit : trop de violence. C'est ma faute, je sais, car j'ai mis que j'étais ok avec, et c'est vrai, mais là, c'est une déferlante qui n'a pas arrêté avant les 300 premières pages et qui en plus reprend de plus belle après. J'étais tellement frustrée, énervée et en pleurs (oui).
Frustrée car j'ai compris tardivement que l'histoire de vengeance dont tu m'as parlée et que j'avais lue sur le résumé de la quatrième de couverture, je l'ai mal interprétée (j'ai cru que c'était la vengeance de la petite esclave que nous aurions pu lire... pour le coup, peu réaliste, mais j'aurais vraiment aimé que la vengeance soit sienne. Et non pas offerte sur un plateau aux mecs de l'histoire... D'ailleurs, dedans, aucun homme ne relève le niveau - ils sont tous de la même engeance, c'est à perdre foi en la moitié de l'humanité ; même
Izri, je ne peux pas le blairer, lui et sa possessivité et sa manière de ne pas croire en Leyla - qu'il continue à appeler Tama, son nom d'esclave, cet ****** - on veut me le montrer en héro, ce qui est vraiment terrible, c'est juste un petit braqueur qui est trop crédule pour ce boulot et dont on voit très vite que son "code de vie" ne tient pas à grand chose. Je ne comprends pas les commentaires positifs à son égard. Suffit de voir ce qu'il a fait à Tristan, le pauvre libraire... Ou à Leyla - sa violence envers elle, alors que clairement, elle continuait à être peu de choses, elle est passé d'esclave à femme trophée... avec peu de droits. Elle n'était pas libre. J'aurais aimé qu'elle se renseigne, qu'elle s'enfuisse pour aller trouver la police ou autre... elle reste dans les pires situations, même lorsqu'elle pourrait s'en dépêtrer. Mais en même temps, c'est très compréhensible. C'est juste super frustrant.
Gabriel me plaisait bien plus, jusqu'à ce que je comprenne qui il tuait et pourquoi : les gens qui n'ont pas réagit à l'agression et au meurtre de sa fille... Mais admettons son sens de la justice fêlé - une ancienne collègue s'en rend complice ? What... ! Ok. Sa relation avec Tayra m'a plu, jusqu'au moment où, celle qu'il voit comme sa fille et qu'elle d'ailleurs, voit comme son père, change. Quelle idée de passer à une relation père-fille à une relation amoureuse juste avant la fin ? Avant sa fin à elle ? Comme si son meurtre n'était pas assez horrible, l'auteure a peut-être cru rendre cela plus poignant, pour moi, elle a gâché quelque chose.
On aurait dit - tout du long d'ailleurs - qu'une relation platonique ou amicale entre une belle femme et un homme était impossible... ce qui n'est guère valorisant. Et la façon dont elle écrit l'amour entre deux protagonistes est horrible, j'espère que c'était pour le dépeindre de manière toxique, mais je n'ai pas eu cette impression. Leyla ne méritait pas cette fin stupide. Vivre à travers quelqu'un, qu'une femme ne puisse vivre qu'à travers l'amour d'un homme, est un message bien peu nécessaire.
Enervée et en pleurs, à cause de la violence gratuite. Trop de descriptions d'horreur. J'en avais les yeux gonflés et le cœur serré. J'aurais voulu sauter dans l'histoire pour la sauver moi-même, dénoncer et torturer ses tortionnaires. La différence avec les romans de Maxime Chattam pour lesquels je verse rarement une larme ? C'est que
Toutes blessent, la dernière tue est inspirée de faits réels, de témoignages de l'OICEM (d'ailleurs, le jour même où j'ai eu fini de lire le livre, il passait à la télévision un documentaire sur le tourisme sexuel, le proxénétisme, l'esclavagisme de ces jeunes femmes, et la personne qui témoigne s'appelait Leïla. J'ai bugué ! Heureusement que ça n'a pas été aussi loin, dans le livre.) Alors que les livres de Chattam, non, ou alors de cas très particulier de tueurs en série, peut-être. Mais je pense que cela vient de sa propre imagination. Mais, il y a également le point de vue : nous voyons le point de vue de la victime et ses souffrances pendant 300 pages, ses peurs, ses espoirs déçus, ses humiliations... si dans les livres de Chattam, nous les voyons, c'est beaucoup plus court. On voit bien plus souvent l'enquête ou le point de vue du détraqué avec qui l'empathie n'est pas possible. Mon empathie dans cette histoire a morflé
Je lisais en même temps un livre sur Auschwitz, et j'ai à peine pleuré (ce que je trouvais très ironique - mais, c'est simplement que Primo Levi pour être cru à une époque où on pensait que des horreurs poussées aussi loin n'étaient pas possibles, a fait exprès d'écrire de manière détachée, pour ne pas que les lecteurs se referment devant son témoignage, il a subit autant d'horreurs et d'humiliations, mais laisse cela de côté).
Je finis en te disant, merci encore, ça m'a ouvert les yeux et tu as raison, je l'ai dévoré en deux jours (deux jours à une semaine d'intervalle, mais deux jours tout de même !) Et pour finir avec du positif : j'ai adoré les passages avec Marguerite, j'ai aimé quand la justice finalement a prévalu (pas assez souvent et pas par la bonne personne, mais c'était jouissif), j'ai beaucoup aimé la grand-mère Wassila et ce qu'il était noté sur sa tombe qui faisait le lien avec le titre du livre, et qu'il l'a rendu moins désespérant, plus optimiste (en gros : toutes les heures blessent, la dernière tue ; mais j'ai aimé les passer à tes côtés), j'ai aussi aimé le final avec Lahna - la note d'espoir m'a fait du bien après le final, m'a mis du baume au cœur... Merci aussi si tu as lu ce pavé jusqu'au bout !
et ne te tracasse pas, je ne regrette pas du tout cette lecture !